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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 23-472-A-10

23-472-A-10

Troubles d’attitudes mandibulaires


J Dahan

Résumé. – La mandibule assume des fonctions importantes dans le système manducateur, responsables de
l’action de manger. L’observation des anomalies d’attitude mandibulaire, souvent moins évidentes que celles
de forme, pourrait être facilitée par une meilleure connaissance du rôle qui incombe à chaque organe du
système. Ce travail contribue à différencier normalité et pathologie dans les fonctions orales, et à établir les
effets d’un dysfonctionnement sur le comportement de la mandibule. Une approche sémiologique et
biométrique du diagnostic des troubles fonctionnels comme une revue des thérapeutiques qui vont de la
prévention (à la naissance) à la correction (à tout âge) complètent l’information. Divers procédés de
traitements provisoires, temporaires ou définitifs sont présentés.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : système fonctionnel, comportement mandibulaire, troubles d’attitude de la mandibule,


biométrie orale, thérapeutique fonctionnelle.

Introduction large ou plus étroite [4, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 58]. Chaque orientation favorise
préférentiellement certains troubles de développement de la face, y
La localisation médiane et l’appariement bilatéral des muscles qui compris la mandibule [34].
s’y insèrent confèrent à la mandibule un rôle unique dans l’économie Entre le système tensionnel de la dure-mère à l’intérieur de la boîte
humaine et animale. Ses attitudes, fruits d’interactions complexes crânienne et la musculature faciale existent aussi des relations
entre le génome et l’environnement, reflètent le degré de pouvant modifier la croissance mandibulaire [32].
coordination des différents organes participant à la manducation (du ¶ Face
latin manducare : action de manger). C’est en évaluant le rôle attribué
à chaque constituant du système manducateur que l’on pourra le La présence d’organes sensoriels et cognitifs et son ossification
mieux analyser les postures normales et pathologiques de la endesmale rendent le splanchnocrâne particulièrement adaptatif et
mandibule. sensible aux changements de son environnement. La face est
éminemment individualisée [52].
¶ Maxillaire
L’attitude de la mandibule exprime la lutte de la survie
sensorimotrice contre la pesanteur. Bien qu’il paraisse moins apte à se mobiliser que la mandibule, le
maxillaire subit tout autant les contraintes mécaniques des forces
qui s’exercent sur lui. Sa localisation dans le massif facial dépend
Système manducateur (fig 1) du développement du sphénoïde, et de l’orientation des apophyses
ptérygoïdes [26]. Ces dernières peuvent orienter sa croissance vers
Il est fonctionnel et ouvert [11, 12, 13, 14, 15]. l’avant ou vers le bas, et accentuer la tendance morphogénétique
antérieure ou postérieure. Les muscles ptérygoïdiens transmettent
cette influence à la mandibule et l’aident à harmoniser le rapport
ENTITÉS FONCTIONNELLES PASSIVES intermaxillaire [11, 12, 13, 14, 15].
Ce terme [22] inclut les organes du système manducateur qui ne ¶ Mandibule
répondent pas à l’innervation par une réaction motrice.
Indépendante du crâne, elle reste étroitement liée à lui, par ses
¶ Structures basicrâniennes et faciales connections vasculaires, nerveuses, musculaires et ligamentaires. Sa
forme subit au cours de l’ontogenèse des modifications semblables
C’est essentiellement à deux os d’origine cartilagineuse, le sphénoïde à celles que l’on attribue à la phylogenèse [19]. Son ossification
et le temporal, que nous devons la définition spatiale du maxillaire précoce [32] , en présence du cartilage de Meckel, favorise sa
et de la mandibule. Dans l’attente de nouvelles découvertes localisation spatiale, et son adaptation au maxillaire et au reste des
postgénomiques [30, 46], on s’accorde à reconnaître diverses tendances structures crâniofaciales. Bien que limitée par la fusion de ses deux
à la croissance faciale, plus antérieure (antéprosopie) ou plus parties, ses aptitudes à modifier sa position ou sa forme se
postérieure (rétroprosopie), plus verticale ou plus horizontale, plus conservent tout au long de la vie [5].
¶ Articulations temporomandibulaires
José Dahan : Professeur des Universités, faculté de médecine, université de Louvain, 10, UMED/ORDE,
Les articulations temporomandibulaires (ATM) dépendent du
1040 Bruxelles, Belgique. développement et du vieillissement de la denture [32, 43] . Elles

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dahan J. Troubles d’attitudes mandibulaires. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Odontologie/Orthopédie dentofaciale,
23-472-A-10, 2002, 9 p.

150 562 EMC [258]

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23-472-A-10 Troubles d’attitudes mandibulaires Odontologie/Orthopédie dentofaciale

Gyrus postrolandique Gyrus prérolandique + thalamus 1 Système manducateur : soumis aux activités volontaires
- Perception - Génération du mouvement et réflexes du système nerveux central, il associe divers orga-
- Mémorisation - Coordination nes connexes et leurs fonctions respectives dans l’action
- Comparaison de manger.

Maxillaires
Os alvéolaire
Dents
- Orientation
- Sensation
Muscles masticateurs
- Adaptation
Langue, lèvres, joues
- Force
- Travail

Articulation
temporomandibulaire
- Mobilité
Voies afférentes Voies efférentes

Muscles
Langue, lèvres, joues
Muqueuses
Glandes salivaires
- Stimulation
- Sensation
Glandes salivaires
- Sécrétions

fonctionnent en couple, ce qui les soumet à une biomécanique goût contribuent, par leurs influx sensoriels et la réaction salivaire
particulière, où déplacement et rotation font l’objet d’un qui en découle, à la modulation de l’activité musculaire.
entraînement bilatéral sévère, qui ne peut être modifié sans
conséquence sur l’attitude mandibulaire et les fonctions ¶ Innervation orale
manducatrices [2] . L’occlusion dentaire, de par ses propriétés
nociceptives et ses qualités de butée, leur sert de relais et de Les premières acquisitions somesthésiques débutent chez le fœtus
référence [36, 45]. Les thérapeutiques orthodontiques peuvent modifier vers la fin de la 7e semaine [28], mais c’est à la 12e semaine que les
terminaisons nerveuses vont devenir effectivement fonctionnelles.
l’aspect et le comportement des ATM [49].
La réponse à la sensation va définir le comportement oral. La
répétition des sensations conduit à la perception, qui inclut le
¶ Dents et os alvéolaire traitement cérébral de l’information et conditionne la nature et
La dent et l’os environnant forment une unité fonctionnelle l’importance de la réaction [17] . L’entraînement des échanges
indissociable. Ils contribuent à ancrer la mandibule au maxillaire sensations et réponses débute durant la vie intra-utérine par la
dans les trois plans de l’espace. L’anatomie de leur forme, de leur recherche de contact réciproque entre la langue et le reste de la
cavité buccale. Cette réciprocité dans la stimulation est
position et de leur structure dicte ces conditions d’ancrage. De l’état
glossopharyngienne d’abord pour initialiser le réflexe de succion-
des cuspides au délabrement osseux en passant par les versions ou
déglutition. Elle va progressivement céder la place à un échange
gressions dentaires, toute condition pathologique ostéodentaire
trigéminé linguopalatin antérieur [11, 12, 13, 14, 15, 31, 55].
risque d’influer sur l’occlusion dynamique et d’handicaper le
fonctionnement du système. Au-delà des perceptions sensitive épicritique et spécifique
sensorielle, c’est aussi la perception protopathique profonde
musculaire (fuseaux neuromusculaires) et parodontale
ENTITÉS FONCTIONNELLES ACTIVES [61] (mécanorécepteurs) qui va, par le biais des réflexes nociceptifs,
contrôler le dosage de la réponse [35, 42].
Elles comprennent les organes de gestion (système nerveux central
[SNC]), de réception (microcapteurs), de transmission (nerfs) et
d’exécution (muscles) des activités manducatrices. Au niveau ¶ Innervation parodontale
périphérique, les diverses terminaisons sensitives captent les signaux Elle est assurée par les terminaisons pulpaires, parodontales et
superficiels et profonds, et les transmettent par les voies épicritiques osseuses [7]. La perception orale est influencée par l’âge [38], l’attitude
et protopathiques aux sphères postrolandiques (fig 1). La réaction céphalique [3, 8], l’inflammation [53], les malpositions et l’entraînement
des aires motrices résulte de l’assimilation du signal et de cuspidien. En l’absence des dents, la perception osseuse ou
l’entraînement de la réponse. L’intégrité des centres corticobulbaires ostéoperception prend le relais des mécanorécepteurs parodontaux
et des conduites (afférentes et efférentes) est essentielle au bon manquants. Les implants dentaires peuvent transmettre et stimuler
déroulement de l’échange neurosensitivomoteur. Les bourgeons du cette réaction sensitive profonde [63].

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Crânial Temporal 3 Les centres de gravité


Ventral (Cg) et de résistance (Cr)
diffèrent dans leur localisa-
Contralatéral Latéral tion en fonction de la forme
et de l’environnement man-
Dorsal dibulaires. Le travail mus-
Caudal méd
méd
ant
ant post
post culaire résulte du recrute-
Cr ment des unités motrices et
des effets de couples que leur
sup force exerce sur la mandi-
17

Ptérygoïdien
Cg
5N

N externe bule. Ces couples sont indé-


175 200 pendants de leur point d’ap-
N inf superficiel
plication par rapport au
200 N centre de résistance.
200 N

profond
profond
200 N

0N 5N
25 17 Masséter
300

Cr
N

Cg
Muscles Ptérygoïdien
sus-hyoïdiens interne

2 La direction d’action représentée par les flèches et la force exercée (en N par unité
de surface) permettent de définir le rôle des muscles dans l’attitude mandibulaire hors
de l’occlusion. Les postulats sont les suivants :
– le parcours d’une fibre musculaire est défini par ses deux points
¶ Muscles (fig 2) d’ancrage : l’origine dite inamovible et l’insertion dite amovible ;
– toute fibre musculaire qui lie un organe mobile à une structure
Muscles masticateurs stable ou stabilisable possède une direction d’action qui est à
Ils assument la mobilité et l’attitude mandibulaires. En synergie avec l’opposé de son parcours ;
la musculature craniocervicale et les chaînes sus- et sous- – la définition, dans l’espace, des points d’origine et d’insertion
hyoïdiennes, ils mobilisent la mandibule dans les trois plans de permet de connaître la résultante d’action et ses trois composantes
l’espace. La contraction isotonique des diverses unités, qui qui se réfèrent aux coordonnées cartésiennes ;
travaillent en couple, dicte l’orientation et la rapidité du trajet. La
vitesse maximale du mouvement mandibulaire est en moyenne de – la direction d’action localisée anatomiquement permet d’apprécier
460 mm/s à l’ouverture et de 370 mm/s à la fermeture [64]. le vecteur musculaire et sert à définir son support et son orientation.
L’amplitude, ou tension musculaire maximale exercée en force, par
Muscles superficiels ou peauciers unité de surface, est donnée par Haskell et al avec une valeur de
1 N/cm2 [27] ;
Ils contribuent à la communication soit verbale, soit par mimique.
– l’action des faisceaux musculaires sur la mandibule dépend de
Ceux de la musculature périorale sont aussi entraînés à assumer
leur surface d’insertion et de leur situation par rapport au centre de
d’autres activités. Leur rôle dans la ventilation, l’aspiration et la
rotation mandibulaire ;
déglutition est essentiel. Leurs effets sur les structures
alvéolomaxillaires contribuent à l’équilibre manducateur. – bien que souvent assimilée à un levier intermoteur du troisième
genre, il est cependant plus logique de considérer la mandibule
¶ Langue comme un corps libre dans l’espace ;

Sa fonction a longtemps été négligée ou souvent incomprise, mais – la mandibule possède des centres de gravité et de résistance
son influence sur les attitudes mandibulaires est considérable [35]. Elle séparés. Le premier est situé au niveau de la deuxième molaire
participe à l’équilibre neuromusculaire orofacial [10] et est au centre définitive, le second dans la branche montante. Leur position varie
de toute les praxies orales. La diversité de ses neurorécepteurs et la avec la forme et l’environnement mandibulaires ;
complexité de sa musculature lui permettent de faciliter ou de – l’activité musculaire permet l’exercice de couples qui, comme
compenser l’activité des autres effecteurs buccaux. Elle peut aussi vecteurs libres, sont indépendants du centre de résistance. Ils
bien compléter le joint labial et remplacer une perception occlusale provoquent des rotations dont le moment peut être parfaitement
défaillante, que faciliter la prononciation de certains phonèmes ou défini (fig 3) ;
la prise alimentaire. Son volume comme son activité ont une action
– le choix des entités musculaires mises en activité dépend de
morphogénétique sur les arcades dentaires et l’occlusion [24].
l’apprentissage et des réactions aux sensations perçues lors de
l’exécution des fonctions cognitives (vue, ouïe, odorat et goût) et
végétatives (respiration, succion, mastication, déglutition).
Biomécanique musculaire
mandibulaire [11, 12, 13, 14, 15]

Coordination posturale mandibulaire


La biomécanique musculaire peut se définir comme l’ensemble des
grandeurs scalaires ou vectorielles qui permettent de juger l’intensité La posture mandibulaire est la réaction sensitivomotrice aux lois de
et la direction d’action des différentes forces générées par les la pesanteur. Elle exprime une activité gymnique liée aux stimuli
muscles, d’apprécier leur travail et d’évaluer leurs effets. gnosiques et végétatifs. La volonté et l’acquisition par entraînement

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Localisations des symptômes


4 L’incoordination dans l’attitude mandibulaire s’ex-
prime par des symptômes et des signes. Les tests permettent
de paramétrer les signes observés. ATM : articulation tem-
poromandibulaire.
lèvres joues langue ATM

occlusion mandibule

Perception : tactile, algique, gustative Motricité statique


Signes
Tests qualitatifs
Motricité dynamique

Aesthésiométrie Tâches de ventilation, déglutition, mastication


Signes
Tests quantitatifs
Stéréognosie Odontoscillométrie

Aérophonographie Occlusographie

Électromyographie Électrognathographie

de réflexes conditionnés lui permettent de sélectionner le – un trajet occlusal vers l’intercuspidation maximale limité par
recrutement musculaire, la chronologie de réaction et la régularité rapport aux trois plans de l’espace (centré et court) ;
d’exécution [20]. L’orientation des fibres et le tonus musculaire – une référence occlusale unique lors des déplacements
assurent l’attitude mandibulaire habituelle. Pour le maintien d’une mandibulaires orbitaux avec une coordination parfaite des muscles
contraction anisométrique minimale agissant contre la pesanteur, les masticateurs, permettant un équilibre dans le jeu synergiste et
muscles font appel à la boucle gamma, qui est autant sensible à antagoniste des différentes unités recrutées ;
l’attitude céphalorachidienne [47] qu’à la perception périphérique ou
à la mécanique des tissus mous [23, 59, 60]. La langue, par son volume, – une mastication bilatérale en image de miroir sans renversement
sa disponibilité compensatoire [11, 12, 13, 14, 15] et sa quête active de du sens cyclique ; elle est unilatérale préférentielle, du côté de la
postures de référence, entretient une interaction constante avec la déviation mandibulaire dans les asymétries faciales ;
dynamique posturale mandibulaire. – une synchronisation parfaite des activités linguomandibulaires
En servant d’ancrage ou de relais aux muscles agissant sur la dans :
mandibule et la langue, l’hyoïde représente un indicateur privilégié – la mastication : balayage régulier du bol alimentaire ;
de leur comportement. Son rôle dans le développement de
l’oropharynx [59, 60] et au-delà, sur les praxies de ventilation [25], de – l’insalivation : stimulation salivaire avant et pendant la
déglutition et de phonation, contribue aussi à définir l’attitude déglutition ;
mandibulaire et ses changements [21]. – la déglutition : centralisation du bol contre le palais ;
– la phonation : évitement de contacts avec l’environnement
dentaire ou labiojugal ;
Fonctions manducatrices normales – la ventilation : dégagement de l’oropharynx.

Elles impliquent :
– une hiérarchie sensorielle d’avant en arrière de la bouche, avec Classification des troubles (fig 4)
l’apex lingual et la zone palatine rétro-incisive mieux innervés que
le voile ou le reste de la cavité ; D’essence fonctionnelle, et sujette aux influences de son
– une stimulation tactile réciproque des lèvres avec un joint postural environnement, l’attitude mandibulaire peut être ponctuelle ou
bilabial bien consolidé ; habituelle. La première répond à un besoin conjoncturel, la seconde
est acquise soit temporairement, soit définitivement.
– une autre recherche de réciprocité tactile entre le palais et la Toute altération de la posture mandibulaire, résulte d’une
langue permettant à cette dernière d’initialiser ou de s’associer aux incoordination du système manducateur, et doit s’étudier dans
divers activités orales ; l’espace et dans le temps. Les troubles d’attitude mandibulaire sont
– une croissance harmonieuse de la face avec des rapports donc à différencier selon l’âge du sujet, la localisation et la durée de
physiologiques maxillomandibulaires statiques et dynamiques, leur expression.
incluant le libre jeu articulaire ;
– une denture saine sans mobilité dentaire ou surcharge occlusale ;
Diagnostic
– une perception parodontale et occlusale, avant/arrière,
gauche/droite, une non-ingérence (perceptuelle ou motrice) de la
Contrairement aux altérations morphologiques qui sont bien
langue lors de l’acquisition de contacts occlusaux à vide ou au cours
apparentes, les troubles d’attitudes mandibulaires passent souvent
des autres fonctions orales ;
inaperçus s’ils se présentent sporadiquement, sans symptôme
– une parfaite perception tactile et gustative de l’aliment introduit incommodant ou implication structurale. Donc, pour appréhender
en bouche ; tout dysfonctionnement, il faut pouvoir définir la normalité.

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ANAMNÈSE BILANS COMPLÉMENTAIRES


Elle comprend :
¶ Approche psychanalytique
– l’interrogatoire des plaintes, la description des symptômes, Certaines hyperactivités musculaires sont associées, par le biais de
l’investigation des antécédents, ainsi que le rappel du mode la boucle gamma, à une situations de stress ou à un trouble de
alimentaire et des habitudes acquises. L’alimentation artificielle, comportement. Des bilans psychologiques ou psychiatriques
entérale ou parentérale, peut inhiber le réflexe de succion- peuvent, dans certains cas, aider à cerner leur origine.
déglutition. L’habitude de succion non nutritive (doigt, sucette…),
comme l’utilisation d’une tétine nutritive inadéquate, peuvent ¶ Biométrie fonctionnelle orale
prolonger l’immaturité sensorielle orale et conserver une déglutition
infantile ; Elle utilise différents tests pour quantifier l’activité des organes de
la bouche. Elle se base sur la complémentarité et le recoupement de
– la recherche d’une respiration buccale anatomique ou divers résultats obtenus pour définir la normalité ou la pathologie
fonctionnelle, diurne et/ou nocturne, comme de toute affection de fonctionnelle. Sa particularité réside en une recherche des
la sphère oto-rhino-laryngologique (ORL). Ces affections qui perceptions et des habitudes qui permettent de dissocier un
influencent la posture linguale ne sont pas étrangères aux troubles comportement acquis d’une réaction fugace ou passagère.
d’attitude mandibulaire ;
– les conclusions de bilans orthophoniques, dentaires et Tests de perception
parodontaux.
• Aesthésiométrie
Elle utilise la reconnaissance d’une ou de deux pointes pour
EXAMENS apprécier et évaluer la capacité sensitive de la langue et du palais.
Ils exigent la répétition de l’observation. Un phénomène fonctionnel La mesure est le poids appliqué en grammes, nécessaire à la
aperçu ne peut être considéré comme acquis que s’il se reproduit reconnaissance. Plus la différence (en grammes) entre la
dans le temps. L’évaluation porte sur plusieurs points : discrimination des pointes et la première sensation de douleur est
importante, plus la sensibilité est grande [11, 12, 13, 14, 15].
– l’observation exobuccale des postures labiales (le joint des lèvres et
leur tonus) et mandibulaire (la position du menton dans les trois • Stéréognosométrie orale
plans) ;
La stéréognosie, ou perception tridimensionnelle des formes, est
– l’observation endobuccale de la posture et de la dynamique linguales. définie comme la capacité d’un individu à déterminer dans l’espace
En faisant compter de 1 à 5, l’observateur peut apercevoir et évaluer le contour d’un objet, à le comparer à une image semblable perçue
l’attitude de la langue. La posture peut être aussi estimée en précédemment et à l’identifier [11, 12, 13, 14, 15]. La perception peut être
localisant l’os hyoïde, par rapport au bord mandibulaire (norme au visuelle, manuelle ou buccale. Le bol alimentaire obtenu par la
repos, tête droite : largeur de deux doigts du sujet). Une langue mastication se perçoit par les dents pour la consistance et par la
basse peut s’associer à une ventilation orale et à une déglutition langue avec les autres organes buccaux pour la température, le goût
infantile ; et la texture [31]. Cette reconnaissance par l’apex lingual et la papille
– la perception buccale avec l’évaluation des zones sensorielles et des palatine s’effectue le long du plan sagittal médian. La stéréognosie
capacités d’orientation de la langue dans la bouche (schéma buccal) ; palatine est donc essentielle à l’acte de déglutition volontaire. Elle
est la preuve que le sujet a acquis la maturation nécessaire
– l’analyse endobuccale des rapports maxillomandibulaires avec l’étude : trigéminée et a rejeté ses habitudes infantiles.
– de l’occlusion : classification d’Angle et recherche de contacts La stéréognosométrie est la mesure des performances
prématurés ; stéréognosiques en bouche [41] . Elle peut être orale ou plus
spécifiquement linguopalatine ou parodontale.
– de la posture mandibulaire au repos, en comparant les positions
assise et couchée du sujet. La coordination posturale est estimée à Stéréognosométrie spécifique linguopalatine.
partir des rapports interincisifs (coïncidence des milieux et recul Elle évalue la localisation de la langue dans ses fonctions de
des inférieures de 1-3 mm) et intermolaires (béance de 2-4 mm et déglutition et de phonation. À partir de dix stimuli soumis à quatre
recouvrement de 0-1 mm des cuspides buccales inférieures par les essais de reconnaissance orale (dont deux avec anesthésie soit de la
supérieures) ; papille palatine, soit de l’apex lingual), elle permet de confirmer le
degré d’immaturité linguale.
– de la propulsion maximale et spontanée, sans contact dentaire.
Les incisives inférieures se déplacent normalement de 6 à 10 mm Stéréognosométrie parodontale.
en propulsion maximale et de 3 à 5 mm en propulsion spontanée Elle se base sur la discrimination, par les mécanorécepteurs
(prononciation des « S » en faisant compter de 60 à 70). Il n’y a desmodontaux, de divers matériaux de texture et d’épaisseur
pas de déviation latérale ; différents intercalés entre les dents [29]. Elle évalue la performance
des récepteurs dans le contrôle de la force de mastication exercée
– la proprioception parodontale, avec la définition du seuil de sur les dents. Elle est aussi utilisée pour analyser l’aptitude de
stimulation des récepteurs desmodontaux et de leur capacité à l’implant dentaire à transmettre aux microcapteurs osseux (dans
percevoir les contacts occlusaux. Le sujet doit reconnaître sans et l’ostéoperception) les pressions occlusales [6].
avec stimulation digitale les points de contacts en occlusion, savoir
mordre à la demande sur les incisives, canines et molaires, et réagir • Odontoscillométrie [11, 12, 13, 14, 15]
sans douleur à la percussion verticale et horizontale.
Elle évalue en priorité la mobilité des dents et l’intégrité des
L’observation exobuccale des postures labiales et l’observation structures d’ancrage radiculoalvéolaires. Réalisée avec le Periotestt,
endobuccale de la posture et de la dynamique linguales sont elle sert aussi à repérer par la percussion, une gêne ou une douleur
étudiées par l’imagerie médicale et confirmées par parodontale comme à paramétrer les contacts prématurés et les
l’aérophonographie. surcharges occlusales. L’appareil provoque, par une percussion
La perception buccale est complétée par l’aesthésiométrie et la itérative, une oscillation de la dent qui est enregistrée
stéréognosométrie, l’analyse endobuccale des rapports immédiatement par un capteur de pression. La norme pour la
maxillomandibulaires par les téléradiographies, l’oscillodontométrie mobilité est de : 0,8–0,9 (hommes) et de 0,9–1 (femmes) et, pour la
et l’électrognathographie, et la proprioception parodontale par charge occlusale, supérieure à 0,4 de différence entre la posture de
l’occlusographie. repos et l’intercuspidation maximale.

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Tests de motricité mandibulaire la voix, permettent d’identifier le degré de perméabilité nasale et


l’importance de l’échange buccal dans diverses activités phonatoires
• Axiographie [11, 12, 13, 14, 15]
. On étudie aussi les troubles linguovélaires et leurs effets
sur l’attitude mandibulaire et l’occlusion dentaire. Ces résultats sont
Elle a longtemps été considérée comme essentielle [57] pour
à recouper avec les constatations cliniques et radiographiques sur la
différencier les trois positions mandibulaires : habituelle, en
posture linguale.
intercuspidation maximale, et en relation centrée. L’axiogramme des
sujets sans troubles posturaux montre une superposition quasi
parfaite (environ 0,5 mm2) des points correspondant à la recherche • Autres examens [48]
spontanée ou induite de la relation centrée. Cette dernière, toutefois, Analyses dynamiques linguales et périorales.
souffre actuellement de fortes critiques concernant le bien-fondé de Elles peuvent apporter un complément d’information sur le rôle de
son choix en tant que posture de référence mandibulaire dans la langue ou des lèvres. On citera la palatographie et
l’étude de l’occlusion [65]. l’électropalatographie pour l’analyse des appuis linguaux lors de la
phonation, l’articulographie électromagnétique pour l’étude des effets
• Occlusographie thérapeutiques sur la posture linguale et les jauges d’extensiométrie
Elle analyse le trajet occlusal (tracé mandibulaire exécuté lors de qui servent à l’évaluation des pressions labiales, jugales ou linguales.
l’engrènement dentaire depuis le premier contact intercuspidien Polysomnographie.
jusqu’à l’intercuspidation maximale), qui est le complément de tout Elle est surtout indiquée lorsque le trouble d’attitude mandibulaire
déplacement mandibulaire vers l’occlusion. Le T-Scan utilise des semble se répercuter sur la ventilation nocturne et le sommeil.
capteurs de pression tactile, intégrés dans deux feuillets de 1 mm
d’épaisseur intercalés entre les arcades dentaires. L’activité électrique ¶ Imagerie médicale
développée est calculée électriquement. Elle reproduit la force de
l’occlusion appliquée sur environ 1 mm2 [38]. Le cumul des forces ou Photographies et enregistrements par caméscope
centre des forces occlusales (COF) doit se situer sur l’ellipse centrale
du schéma de l’arcade dentaire. Plus le tracé vers le COF est court, Ils permettent une analyse posturale ou dynamique de l’attitude
plus l’occlusion se dit fonctionnelle. L’occlusogramme est sensible mandibulaire. Ils ont l’avantage de permettre la documentation et la
au schéma buccal et à la statique céphalique [11, 12, 13, 14, 15]. répétition de l’observation.

Imagerie par résonance magnétique


• Électrognathographie ou kinésiographie [40]
Elle mesure la trajectoire mandibulaire lors des déplacements L’imagerie par résonance magnétique (IRM) offre de très bonnes
orbitaux et praxiques. L’électrognathographe utilise un aimant collé images tridimensionnelles et objective bien le volume et la posture
sur la gencive au niveau des deux incisives centrales inférieures. linguale. Elle ne s’impose pas dans l’étude des attitudes
Les perturbations de son champ magnétique dues au mouvement mandibulaires.
mandibulaire sont enregistrées par des solénoïdes qui transforment
Téléradiographies
ces signaux en activités électriques. Les trajets mandibulaires dans
les trois plans de l’espace sont soit digitalisés [39], soit reproduits sur Elles sont surtout utiles pour différencier les troubles d’attitude
une table traçante. La comparaison de ces tracés lors de isolés des anomalies combinées morphofonctionnelles. Le cliché de
déplacements dictés ou habituels permet d’indiquer le degré profil permet, de plus, l’analyse de la lumière pharyngée et des
d’entraînement des muscles, et la récupération possible de ceux qui rapports entre la langue, l’hyoïde et la mandibule [1]. Les analyses
montrent une certaine défaillance. En complétant ces résultats avec céphalométriques, bi- et tridimensionnelles complètent l’évaluation
ceux de l’odontoscillométrie et de l’occlusographie, on peut analyser de la situation et de la forme mandibulaires.
entièrement le déplacement mandibulaire jusqu’à l’intercuspidation
maximale. Les conclusions de la stéréognosométrie permettent, de
plus, d’apprécier l’effet de la langue ou de l’occlusion sur la Diagnostic différentiel
dynamique mandibulaire.
Les troubles d’attitude mandibulaire doivent être différenciés des
• Électromyographie pathologies occlusales ou de structure affectant les rapports des
Elle sert à tester l’activité conjoncturelle et habituelle des muscles maxillaires avec le reste du crâne. Les dystrophies et les troubles
masticateurs. L’électromyographie de surface, par électrodes d’origine centrale sont à dissocier des attitudes dysfonctionnelles
ventouses ou griffes, est plus simple d’utilisation, mais pose des acquises. Ils peuvent, cependant, bénéficier des mêmes moyens
problèmes de reproductibilité [11, 12, 13, 14, 15]. Les électrodes aiguilles thérapeutiques.
permettent des enregistrements unitaires ou de petits groupes
d’unités motrices. Elles sont surtout utilisées pour les muscles
profonds ptérygoïdiens médians et latéraux. L’activité électrique, Pronostic
développée durant des tâches précises effectuées en contraction
isométrique, est analysée dans le dessein d’évaluer le nombre et Il est excellent si l’incoordination manducatrice est traitée
l’orientation des muscles ou faisceaux musculaires qui participent à préventivement ou s’exprime soit d’une manière ponctuelle, soit
un certain déplacement. L’étiologie fonctionnelle est fondée sur un sans complication structurale. Il est plus réservé chez l’adulte que
déséquilibre dans le nombre des faisceaux antagonistes relevé chez l’enfant ou l’adolescent. Les rechutes sont possibles si les
(incoordination conjoncturelle) ou dans l’amplitude de l’activité nouvelles références de perception orale ne sont pas consolidées,
électrique déployée (incoordination habituelle). naturellement, par entraînement ou artificiellement, par des ajouts
techniques.
• Aérophonographie [18]
Elle mesure la ventilation nasale et orale spontanée ou dictée lors de
la respiration (habituelle ou forcée), la phonation, le chant ou la Traitement
déglutition. L’aérophonoscope utilise des capteurs à fils chauds et
leur degré de refroidissement, pour mesurer la quantité d’air expirée Les traitements des pathologies d’attitude, comme toute éducation
ou inspirée par les voies nasales et buccales. Les pics inspiratoires et ou rééducation fonctionnelle, nécessitent un moniteur et une
expiratoires qui se différencient grâce à l’enregistrement couplé de participation volontaire du patient ou de son entourage.

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Odontologie/Orthopédie dentofaciale Troubles d’attitudes mandibulaires 23-472-A-10

5 Les moyens d’action


Indications Actions Moyens thérapeutiques sont choisis
selon l’âge du sujet, la durée
et la gravité de l’incoordina-
tion posturale.
Prévention - Tétine orthodontique
Éducation - stimulation progressivement plus courte
- Nouveau-né orale physiologique - Massage digital ou mécanique
- Nourrisson - instauration des lèvres, palais, remparts
réciprocité tactile alvéolaires et langue

Rééducation
- Enfant/adulte Exercices schéma corporel,
- IMC/AVC/autres Interception Rééducateurs occlusaux
Attitudes ponctuelles - Myothérapie de port nocturne :
- proglissement / recul - Entraînement - plan occlusal provisoire d'orientation
- déviation médiane contacts mandibulaire
- grincement/menton avachi préférentiels - appareil orthopédique
uni-/bimaxillaire souple
- attelles/gouttières

Compensation
Enfant/adulte Correction fonctionnelle
Attitudes acquises : - rééducation perception orale Orthopédies
- sans effet morphologique : - training musculaire Appareils amovibles
- pro- /rétrogénie - guidage des contacts préférentiels - bimaxillaire souple ou rigide
- latérodéviation - plan occlusal provisoire
- bruxomanie/béance labiale de port diurne
Correction mixte - autres rééducateurs occlusaux
- avec effet morphologique actions semblables aux précédentes - attelles / gouttières /
- mêmes indications mais à ajuster aux modifications coronoplasties d'addition
- rétro-/prognathie morphologiques
- asymétrie faciale Orthodontiques simultanés
- supra- / infraclusion Appareils inamovibles

PRÉVENTION (ÉDUCATION DES POSTURES – une articulation correcte des phonèmes par un bon entraînement
MANDIBULAIRES) (fig 5) parental ou orthophonique.
¶ Du nourrisson ¶ De l’enfant et de l’adulte
Elle réclame un bon apprentissage des fonctions buccales lié à : L’approche s’oriente surtout vers la quête et la mise en place d’une
bonne référence occlusale grâce à :
– la stimulation des lèvres et de la zone palatine antérieure pour
acquérir une bonne fermeture buccale sans interposition de la – un contrôle régulier de l’état de la denture et de la fonction
langue ; occlusale ;
– une prolongation de l’alimentation (maternelle) ou liquide, – la recherche et l’élimination de perturbations passagères labiales
associée à un bon réflexe de succion jusqu’à la première occlusion et/ou linguales ;
molaire (environ 18 mois) ; – la correction des habitudes de succion ou de morsure
– une souplesse suffisante des tétines (nutritives et non nutritives) (onychophagie).
et une réduction progressive de leur longueur, de leur port journalier
et de leur utilisation ensuite, jusqu’à l’arrêt total vers 3 ans ; INTERCEPTION (RÉÉDUCATION DES POSTURES
MANDIBULAIRES PONCTUELLES)
– la conservation du joint labial et l’intégration du réflexe de
préhension des lèvres dans celui de morsure (utilisation d’anneaux Elle s’occupe à tout âge des troubles passagers de l’occlusion par
en caoutchouc) ; une approche provisoire, temporaire, ou définitive.
– un soulagement de toute douleur d’éruption dentaire susceptible Elle utilise :
d’accentuer la salivation-réflexe et d’augmenter la sialorrhée – la rééducation fonctionnelle de l’attitude par la myothérapie,
(massage des gencives avec ou sans médication antalgique) ; l’orthophonie [44] ou/et l’orthopédie dentofaciale ;
– l’entraînement de la proprioception parodontale et occlusale, par – la mise en place de plans occlusaux provisoires (POP) fixes ou
la stimulation digitale, dès la mise en place des différentes unités amovibles pour guider la mandibule vers le maxillaire et ses
dentaires ; nouveaux contacts cuspidiens de référence (fig 6).
– une surveillance attentive de l’éruption des incisives ou des
canines lactéales, pour éviter qu’une dent inférieure ne provoque un COMPENSATION (CORRECTION DES POSTURES
proglissement ou une latérodéviation fonctionnelle ; MANDIBULAIRES ACQUISES)

– la maturation fonctionnelle des habitudes alimentaires par un Elle est en rapport avec l’âge du sujet et le degré comme la durée de
passage graduel de l’alimentation liquide vers les semi-solides et l’habitude. Elle réclame une approche plus multidisciplinaire que
solides ; les traitements précédents. Elle devrait comprendre :

– l’intégration du réflexe de succion-déglutition dans la praxie de – une aide psychologique ou psychiatrique, si un trouble
déglutition somatique dès la mise en place d’une denture comportemental sous-tend l’habitude ;
fonctionnelle, par une activation des perceptions occlusale et – l’élimination de tout foyer ou épine irritative capable de favoriser
linguopalatine antérieure ; le maintien du trouble ;

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23-472-A-10 Troubles d’attitudes mandibulaires Odontologie/Orthopédie dentofaciale

6 Artifices provisoires, temporaires ou définitifs utilisés pour réo-


rienter la perception occlusale et servir de butées mécaniques
à certains trajets mandibulaires. Indépendants ou associés à d’autres
appareils, ils guident l’attitude mandibulaire en facilitant les muscles
agonistes du déplacement requis et en inhibant les antagonistes. A2,
B2 et C2 schématisent les plans occlusaux provisoires (P) et A3 les
D V "
B1 "
C1
coronoplasties d’addition (C) proposées dans quelques pathologies
"
A1 posturales. D : incoordination dorsale ; V : incoordination ventrale.

P P

P
P "
B2 "
C2

D V
"
A2

"
B3 "
C3

C C

"
A3
D V "
B4 "
C4

– le choix d’une occlusion de référence qui, grâce à des retouches – Recréer les contacts tactiles réciproques susceptibles de rééduquer
successives, doit être celle de confort et devenir habituelle ; les lèvres, la langue et l’occlusion.
– le traitement provisoire du déséquilibre occlusal par des moyens
amovibles simples de port nocturne d’abord (appareils bimaxillaires) – Générer et entraîner une activité musculaire équilibrée entre
pour recréer l’équilibre musculaire, et combinés amovo-inamovibles muscles agonistes et antagonistes.
de port continu ensuite (bimaxillaire + POP) pour contrôler
l’ensemble des activités manducatoires [11, 12, 13, 14, 15] ; – Orienter la mandibule vers une posture de confort pouvant
– le traitement temporaire occlusal par des coronoplasties devenir habituelle.
d’addition en composite ou de soustraction (sans mutilation
excessive ou irréversible) pour consolider la nouvelle référence – Maintenir un contrôle sur les postures statiques et dynamiques
occlusale ; des lèvres et de la langue.
– le traitement définitif par une correction orthopédique,
orthodontique, ou prothétique, avec ou sans complément parodontal – Faciliter l’instauration de contacts occlusaux guidant les dents vers
ou chirurgical ; une intercuspidation équilibrée et stabilisée.
– un suivi régulier des modifications obtenues dans l’acquisition de
nouvelles références perceptuelles, et le travail musculaire. – Éviter les surcharges dentaires et articulaires au cours du
traitement et après.

CRITÈRES DE L’APPAREIL RÉÉDUCATEUR ORAL – Être aussi restreint dans son volume que versatile dans ses
– Stimuler la maturation orale par la hiérarchisation de la perception possibilités pour faciliter le déroulement des praxies et les
d’avant en arrière. ajustements techniques.

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