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La réparation
automobile
© Gaël Kerbaol/INRS
Un programme,
une multitude d’outils
U
n secteur de TPE (très
petites entreprises).
La première caracté-
ristique de l’activité
de réparation auto-
mobile (qui inclut les poids
lourds) réside dans son archi-
tecture : 90 % de ses quelque
140 000 mécaniciens et carros-
siers travaillent dans des struc-
tures de moins de 20 salariés 1.
Et c’est donc au sein de ces TPE
que se concentrent les accidents
du travail et les maladies profes-
sionnelles. Si la sinistralité y est
en baisse ces dernières années,
© Gaël Kerbaol/INRS
l’indice de fréquence des acci-
dents du travail y reste au-des-
sus de la moyenne de l’ensemble
des secteurs.
Présence de nombreuses sub
stances dangereuses, postures
contraignantes, sols encombrés, le risque chimique, les troubles entreprises. Cette spécificité
rendus glissants par des dépôts musculosquelettiques, les chutes structurelle explique en partie la
d’huile, fosses… sont autant de de hauteur et les chutes de plain- raison pour laquelle la réparation
dangers potentiels auxquels sont pied. Pour diminuer de manière automobile est l’un des secteurs
exposés les salariés des ateliers. significative le nombre d’acci- ciblés en priorité par la CnamTS.
Quatre risques professionnels dents du travail et les maladies En effet, afin de tester de nou-
principaux ont été identifiés dans professionnelles, les actions de veaux modes d’action de préven-
la profession par l’Assurance prévention doivent s’orienter tion dans les très petites entre-
maladie-risques professionnels : vers les dirigeants de ces petites prises (TPE) 2, la Caisse nationale
© Gaël Kerbaol/INRS
mobiliser sur les enjeux de la pré- des professions de l’automobile
vention, les aider à mieux identi- (CNPA), Fédération nationale de
fier les situations à risque et leur l’artisanat automobile (FNAA) et
proposer des actions (bonnes pra- Fédération française de carros-
tiques organisationnelles, choix serie (FFC) (lire l’encadré « Des
d’équipements adaptés, préconi- outils d’aide à la prévention dans
sations aux postes de travail, etc.) les garages » page précédente). Le risque chimique, OP du secteur. Certaines caisses
favorisant la prévention autour « Nous avons eu de très bons les troubles avaient déjà mis en place des
musculosquelettiques,
des quatre risques majeurs. retours des trois TPE qui ont testé les chutes de hauteur
actions avant le démarrage du
le logiciel OiRA de formalisation et les chutes de programme TPE garages, et ces
Un arsenal d’outils du document unique : il était plain-pied sont les outils sont aujourd’hui déployés
« Les TPE se définissent ici comme jugé simple et intuitif », rapporte quatre principaux au niveau national : par exemple,
risques professionnels la « mallette gants » (lire l’enca-
des entreprises de moins de 20 Estelle Boucly, chargée de mis-
identifiés dans
salariés ; au-delà, l’organisation sion Hygiène, sécurité et environ- la profession dré ci-dessous) développée par
du travail change ainsi que la nement à la FNAA. par l’Assurance la Carsat Nord-Est, ou la création
tarification des accidents. Le taux Concrètement, toutes les Caisses maladie-risques de fiches de poste sur le risque
de cotisation AT-MP est commun régionales ont informé les chefs professionnels. chimique par le CNPA et la Carsat
aux TPE d’une même activité d’établissement de l’existence Bretagne. « Créées à l’initiative
professionnelle et, pour l’orien- d’un espace web dédié aux d’un de nos salariés du dépar-
ter à la baisse, il faut développer garages sur le site de l’INRS tement hygiène et sécurité, ces
une stratégie d’actions à grande (www.inrs.fr/garages). Celui-ci fiches se sont inscrites dans la
échelle s’appuyant sur le réseau leur permet notamment d’accé- continuité des actions engagées
Assurance maladie-risques pro- der aux outils, gratuits, qui leur avec le réseau de prévention des
fessionnels et des partenaires sont destinés. Les dirigeants ont risques professionnels », précise
bien identifiés dans ce secteur », également reçu un dépliant les Marie-Ange Japiot, responsable
précise Patrick Laine, respon- mobilisant sur les enjeux éco- nationale en santé et sécurité au
sable de la mission TPE-PME à nomiques et humains de la pré- REPÈRES CNPA. Il est prévu que, au cours
l’INRS. Le programme concerne vention et les principaux risques n 42 : c’est l’indice de l’année 2016, l’ensemble des
aussi bien les établissements de dans leur profession. L’ensemble de fréquence caisses régionales présente aux
réparation des véhicules légers de ces documents a été rédigé en des accidents services de santé au travail de
et utilitaires que les garages de partenariat avec les OP. En tout, de travail dans leur territoire ces deux réalisa-
poids lourds, ces derniers présen- les 40 000 garages nationaux de le secteur tions.
tant une fréquence d’accidents de moins de 20 salariés l’ont reçu en de la réparation
travail deux fois plus élevée 3. 2015. et de l’entretien Un déploiement porté
Dans un premier temps, il a été D’autres outils sont nés d’initia- des véhicules légers par le réseau et les OP
nécessaire de développer, à par- tives régionales, toujours en col- et des poids lourds. Un autre dispositif à destina-
tir d’applications généralistes, laboration avec les principales Source : CnamTS 2014. tion des garages est actuelle-
de marchandises et la restauration
traditionnelle.
3. Sont exclus de ce programme
et de ce dossier les centres de contrôle
technique.
K. D.
INTERVIEW
ANTOINE DE LIPOWSKI, ingénieur-conseil à la Carsat Bretagne et pilote du projet TPE garages
« Dix équivalents temps-plein ont été recrutés sur l’ensemble Outre le déploiement de l’outil OiRA et des fiches de postes,
des régions tests (Bretagne Centre, Ile-de-France, Nord-Est, ils font aussi la promotion d’équipements visant à diminuer
Normandie, Réunion) en tant que chargés de mission. Le chargé ou supprimer des risques prioritaires et dont l’acquisition
de mission n’a pas le pouvoir d’exercice d’un contrôleur de peut être aidée financièrement par les Caisses régionales
sécurité, mais il est formé par la Carsat pour être en mesure via des programmes d’aides financières simplifiées
d’effectuer un premier diagnostic au sein d’un garage ou de contrats de prévention. Ces postes sont cofinancés
et montrer au chef d’établissement les voies d’amélioration par la CnamTS d’une part et le CNPA et la FNAA d’autre part. »
possibles, en proposant les outils de prévention que nous
avons co-construits avec les OP afin d’étendre leur usage.
Travail & Sécurité. « SSTI mobi- des cancérogènes, mutagènes et Aujourd’hui, cette base de don-
lisés » est une base de données reprotoxiques (CMR), à partir de nées est constituée de 7 100 réfé-
de produits chimiques utili- ces données. rences, et est utilisée, enrichie et
sés dans les garages, créée Agnès Karinthi-Doyon, chargée actualisée par une trentaine de
conjointement par des services de projets risque chimique, SSTI SSTI de six régions. Elle est gra-
de santé au travail interen- AST-Grand Lyon. Nous étions en tuite et tout SSTI qui souhaiterait
treprises (SSTI) de plusieurs effet intéressés par le projet, car y contribuer peut me contacter
régions. Comment ce projet a-t- nous étions confrontés aux mêmes (a.karinthi-doyon@astgrandlyon.
il vu le jour ? difficultés. En partenariat avec la fr). Elle a également servi à la
Jean-Michel Wendling, méde- Direccte Rhône-Alpes, une base création en 2015, en collabora-
cin du travail, SSTI ACST-Stras- de données commune a été créée tion avec la Carsat Rhône-Alpes
bourg. Nous avons constaté à partir de 3 000 des FDS four- et l’INRS, de la fiche d’aide au
que les garages utilisaient en nies : nous nous sommes dans un repérage de produits cancéro-
moyenne une quarantaine de premier temps concentrés sur les gènes en carrosserie 1, à partir des
produits chimiques, et jusqu’à plus produits utilisés en mécanique et 4 400 FDS contenues à l’époque
d’une centaine avec les peintures. en carrosserie (hors peintures). dans notre base. Nous avons
Et le référencement de ces pro- également créé un document de
duits change régulièrement. Les Comment fonctionne cet outil ? sensibilisation pour guider les
garages sont souvent de petites A. K.-D. C’est un tableau Excel garages dans leurs achats : il s’agit
entreprises sans spécialiste du où les produits sont regroupés en d’une liste des substances CMR,
risque chimique, nous sommes fonction de leur utilisation – par classées par utilisation, à éviter et
donc fréquemment amenés à exemple en réparation méca- facilement substituables. Pour les
les aider dans l’évaluation de ce nique, les produits nettoyants- substances non ou difficilement
risque. Dans le cadre d’un groupe dégraissants pour les plaquettes substituables, les teneurs à ne pas
de travail régional inter-SSTI, au de frein. Tous les risques pour la dépasser sont indiquées.
côté de la Carsat et de la Direccte, santé (CMR, sensibilisants, etc.) J.-M. W. Il existe 300 SSTI en
nous avions collecté auprès de que présentent le mélange et les France, il est essentiel que nous
fournisseurs et fabricants les substances qui le constituent sont mettions nos ressources en com-
fiches de données de sécurité évalués, chacun selon un code mun dans ce genre de projet au
(FDS) des produits utilisés dans couleur simple. D’autres éléments bénéfice de tous, car nous avons
les garages : 10 000 entre 2007 comme les propriétés physico- des besoins et des objectifs iden-
et 2013. Ma rencontre avec Agnès chimiques du produit sont évalués tiques et des moyens humains
Karinthi-Doyon a été le point de de la même façon. En le compa- limités. n
départ d’une collaboration desti- rant aux autres produits d’utilisa- 1. Carrosserie (réparation), FAR 55,
née à créer un outil de repérage et tion comparable, il est facile de INRS. À consulter sur www.inrs.fr.
de substitution simple et réaliste proposer des substitutions. Propos recueillis par K. D.
INTERVIEW
ÉRIC ALLEMAND, ingénieur-conseil à la Carsat Rhône-Alpes
« Dans le cadre des actions prioritaires destinées aux (ACD), aux chutes, et d’améliorer l’ergonomie des postes
professionnels de l’automobile, la Carsat Rhône-Alpes et les de travail. L’AFS contribue à l’acquisition de matériels ciblés
organisations professionnelles ont élaboré une “AFS Garage” (élévateur à ciseaux, fontaine lessivielle, PIRL, etc.). L’aide
disponible depuis le 1er juin 2015. Elle est destinée, d’une part, de la Carsat Rhône-Alpes pour l’achat du matériel est bonifiée
à aider les entreprises dans le repérage des risques par (de 30 % à 60 %) lorsque l’entreprise s’engage également
la sensibilisation du chef d’entreprise et des salariés, dans les actions de formation tuteur ou de sensibilisation
d’autre part, à accompagner le tuteur lors de l’arrivée décrites dans l’AFS. À ce jour, 55 demandes d’entreprises
d’un nouveau. Elle permet également de réduire les risques ont déjà été enregistrées. »
liés aux manutentions, aux agents chimiques dangereux Plus d’informations : www.carsat-ra.fr.
D
ans la petite couronne pendant 20 ans avant de me lan-
parisienne, concevoir cer en 2004 dans la réparation
un garage dans les automobile, présente-t-il. J’ai pu
règles de l’art n’est mettre à profit cette expérience
pas une mince affaire. pour concevoir des garages : j’en
Le garage relais Montesquieu, suis à mon troisième. Mais c’est le
un garage indépendant situé premier qui propose une activité
à Asnières-sur-Seine, dans les carrosserie, en plus des répara-
Hauts-de-Seine, en a fait l’expé- tions mécaniques. » « De notre
rience. Refait de fond en comble, côté, nous avons surtout validé
© Philippe Castano pour l’INRS
sont écrits dans le devis du fabri- le sol pour les poussières. Cette du CMP, se souvient Pascal Poi-
cant », précise Pascal Poiron. Une aspiration complète le captage ron. Le problème a été résolu
précaution qui s’est avérée bien à la source dont sont munies les depuis. »
utile dans le cas présent. ponceuses orbitales (lire l’enca- Mais c’est la ventilation du box
dré page précédente). Bien que de préparation de peinture qui
Trop d’air aspiré, ce système soit globalement effi- a donné le plus de fil à retordre
pesée ratée cace, les machines ne peuvent à l’entreprise et à la Cramif. Le
Si la ventilation de la cabine de accéder à tous les recoins de la manque de place disponible dans
peinture était d’emblée efficace, carrosserie. « Lors de l’installa- l’atelier a obligé l’entreprise à
ce n’était pas le cas de celle de la tion, certains éléments avaient faire fabriquer le mécanisme sur
zone de ponçage, un espace isolé été mal posés et la ventilation mesure. Et le CMP a mis en évi-
du reste de l’atelier par un rideau n’était pas suffisamment efficace, dence des problèmes d’efficacité
et équipé d’une aspiration par comme l’ont révélé les mesures de captage au poste de pesée. « Or
quand on augmentait le débit de
ventilation, la pesée était faussée
car l’air était aspiré trop près de
la balance, détaille Pascal Poiron.
Nous avons donc suggéré des
modifications. Et nous travaillons
avec le fabricant afin qu’il intègre
les solutions trouvées dans la
conception des prochains box. »
Outre la qualité de l’air, le garage
s’est attelé à la lutte contre les
troubles musculosquelettiques
(TMS) et a installé des systèmes
de levage. « L’équipement est
extraordinaire, se réjouit Phi-
lippe Condroye, chef d’atelier
carrosserie, qui travaille depuis
35 ans dans l’automobile. Les
ponts élévateurs par exemple
évitent les postures contrai-
gnantes. » C’est une alternative
aux fosses de visite, qui sont
déconseillées dans les garages
de véhicules légers à cause du
risque de chute de hauteur.
« J’ai fait de la santé de mes sala-
Les mesures réalisées riés une priorité, et c’est un point
par le Centre de que je mets en avant auprès de
mesures physiques mes clients, confie Mounir Bou-
(CMP) de la Cramif
© Philippe Castano pour l’INRS
Un garage à la hauteur
DEPUIS SON INSTALLATION en 2008 dans ses locaux neufs de Saint-Hilaire-de-Loulay,
en Vendée, le garage Le Loulay n’a cessé d’évoluer. De l’organisation des postes
aux installations techniques, différents aménagements ont contribué à réduire
les contraintes physiques. Ils s’inscrivent dans un programme global de prévention
des risques professionnels.
L’
établissement s’est en 2015, l’entreprise a signé En premier lieu, l’achat d’un
implanté sur le site un contrat de prévention avec appareil de contrôle de géo-
en 2008. Au cœur la Carsat Pays-de-la-Loire, métrie a permis de supprimer
de la zone artisa- témoignant de sa volonté de la plupart des manutentions
nale Les Touches, à diminuer les expositions aux manuelles des salariés sur l’un
Saint-Hilaire-de-Loulay, en manutentions et aux postures des postes initialement les plus
Vendée, un bâtiment accueille contraignantes, mais également contraignants. « Un vrai bon-
sur 1 500 m2 les ateliers méca- de mieux maîtriser le risque heur ! », s’exclame Franck Mar-
nique et carrosserie-peinture chimique. Aujourd’hui, les nier, l’un des mécaniciens. Les
et l’espace vente automobile du 16 salariés en profitent pleine- réglages de géométrie sont
garage Le Loulay. À l’époque, ment. Dans l’atelier mécanique, nécessaires pour éviter l’usure
René Méchineau, l’un des fon- Benoît Méchineau, le gérant, a des pneus. Chaque jour, plu-
dateurs de l’entreprise et père favorisé l’installation d’équipe- sieurs de ces opérations ont
de l’actuel gérant, avait souhaité ments et accessoires innovants. lieu. Aujourd’hui, un matériel
mettre l’accent sur la création Avec un double souci : rester à la polyvalent, sans câbles, permet
d’espaces adaptés à l’activité. pointe en termes techniques et de réaliser une mesure précise
Plusieurs détails s’apprécient au apporter un meilleur confort de et rapide. « On avait un appareil
premier coup d’œil : l’éclairage travail aux opérateurs. lourd, compliqué à positionner.
naturel au plafond, renforcé
en façade par l’ajout de por- Des solutions
tails translucides ; le traitement très simples
et peu onéreuses
acoustique partiel des parois ; peuvent permettre
l’organisation fonctionnelle des de réduire les risques
postes de l’atelier mécanique, professionnels
avec un pont face à chaque baie, et améliorer
et de l’atelier carrosserie ; ou le confort de travail.
encore l’installation en hauteur
des cuves servant au stockage
des fluides.
L’alimentation des postes de tra-
© Gaël Kerbaol/INRS
RISQUE CHIMIQUE
Dans les termes du contrat de prévention signé en 2014 aujourd’hui être poursuivi. D’ores et déjà plusieurs actions
avec l’entreprise, il était question de travailler à la maîtrise concrètes ont été menées :
du risque chimique. L’établissement a pu bénéficier de séances n suppression des produits cancérogènes, mutagènes
d’information collectives et d’un support informatique et toxiques pour la reproduction (CMR) ;
permettant de recenser les substances chimiques utilisées n mise en place d’une fontaine de dégraissage biologique
et d’évaluer l’exposition des salariés. En signant le contrat, afin de réduire l’utilisation des solvants ;
le chef d’entreprise s’engageait à s’inscrire dans la démarche n achat de cinq kits aérosols rechargeables sur le réseau
d’évaluation du risque chimique proposée soit par son service d’air comprimé et permettant l’emploi d’un nettoyant pour
de santé au travail, soit par son organisation professionnelle. freins moins nocif.
C’est avec cette dernière qu’il a lancé un travail qui doit
© Gaël Kerbaol/INRS
pont de carrossier qui permet
une levée entière du véhicule à
niveau.
En parcourant l’atelier, Benoît
Méchineau insiste sur cette
nécessaire polyvalence des équi-
Les nouvelles cibles à mettre Le nouveau démonte- coup moins qu’avec l’ancienne pements… comme sur le fait que
en place sur les roues pour la pneu permet, grâce machine ». Les deux hommes toutes les solutions ne demandent
à un bras pressurisé,
mesure sont beaucoup plus s’accordent en revanche sur pas de gros investissements.
d’extraire le pneu
légères, explique le mécani- pour effectuer l’utilisation de l’équilibreuse, « Pour atteindre le joint et aller
cien. Le dévoilage des roues, qui une opération dotée d’un dispositif de ser- décoller un pare-brise sur un
était contraignant lors du paral- qui nécessitait, rage électromécanique. « Il n’y a véhicule utilitaire, on utilise un
lélisme, n’est plus nécessaire. jusqu’alors, la plus à tourner manuellement la système de marche-pied, dit-il.
manutention d’une
C’est bien simple, on en avait barre et des efforts roue », explique Teddy. Il est tout simple, facile à mettre
pour trois quarts d’heure d’ins- importants. Jeune mécanicien, ce dernier met en place et évite aux carrossiers
tallation pour faire une géomé- un point d’honneur à utiliser tout de monter directement sur le
trie, quand il faut désormais ce qui peut « faciliter le travail et pneu. » Un bon moyen de réduire
quinze minutes… sans forcer ! » en diminuer la pénibilité ». Il se à moindre coût le risque de chute.
dit également satisfait de travail- Enfin, pour que la démarche ne
Utiliser tout ce qui peut ler dans un atelier aujourd’hui s’arrête pas aux portes du garage,
l’être « beaucoup plus sain ». En effet, l’entreprise est revenue sur la
Un peu plus loin, il s’attarde « à la suite de la démarche prévention du risque routier. « Les
devant le nouveau démonte- d’évaluation du risque chimique gars passent leur temps à aller
pneu automatique, moins qu’elle a engagée, explique sur la route essayer les voitures,
convaincu cette fois. Un bras Christian Ferrand, contrôleur de explique le gérant. Nous avons
pressurisé permet pourtant sécurité à la Carsat Pays-de-la- donc décidé de donner une heure
d’extraire le pneu pour effec- Loire, l’entreprise a investi dans de conduite avec un moniteur
tuer une opération qui nécessi- une fontaine de dégraissage d’auto-école à tout le personnel,
tait, jusqu’alors, la manutention biologique et supprimé, pour le mécaniciens, carrossiers mais
d’une barre et des efforts impor- nettoyage des freins, les bombes aussi secrétaires… » L’objectif :
tants. Mais, pour Franck, cela aérosol avec propulseur butane, gommer ces mauvaises habitudes
reste une « perte de temps ». Son au profit de kits rechargeables que l’on prend avec le temps. Une
collègue, Teddy Douillard, n’est sur le réseau d’air comprimé. Le opération bien appréciée, qui a
pas de cet avis. Lui y a trouvé nettoyant utilisé est lui-même aussi permis de souder l’équipe. n
son compte : « On force beau- moins nocif. » G. B.
A
vec une estimation vail et productivité vont de pair. face à son collègue Roland, qui
de 180 000 véhicules Nous devons donc assurer au compte pour sa part 52 années
pour 380 000 habi- personnel des locaux agréables, dans l’entreprise ! De telles lon-
tants, l’automobile du matériel disponible et en bon gévités semblent illustrer le
occupe une place état. Le soir, les salariés doivent bien-être à travailler ici.
de premier plan en Martinique. repartir comme ils sont arrivés le
L’activité de concession et de matin. » La sécurité,
réparation automobile est très Présente sur ce site depuis un sujet commun
présente sur l’île. Au Lamentin, 2007, la concession compte L’activité expose le personnel
la concession Blue Automobiles 96 salariés : 25 à l’atelier, 20 au à des postures contraignantes,
– encore appelée Peugeot Mar- service pièces détachées, une ainsi qu’au port de charges
tinique – est incontournable petite dizaine d’administratifs parfois lourdes à l’atelier. Le
pour bon nombre d’automobi- et le reste pour la partie com- magasin de pièces détachées
listes. Elle assure l’importation merciale. Elle commercialise en engendre pour sa part beaucoup
exclusive des véhicules de la moyenne 2 000 véhicules neufs de manutentions. Des actions ont
marque au lion sur l’île depuis par an et 600 à 700 occasions. été menées ces dernières années
1934, ainsi que leur entretien. L’entrepôt de pièces détachées pour améliorer les conditions de
Outre l’espace de vente de voi- est impressionnant : plus de travail et réduire l’exposition des
tures neuves et d’occasion, le 2 000 m2 répartis sur quatre salariés aux contraintes phy-
site comprend un vaste atelier de étages abritent 15 000 réfé- siques. À l’atelier, qui compte pas
révision et de réparation. rences. « Nous assurons 96 % de moins de 35 ponts élévateurs,
« Notre objectif premier est taux de disponibilité des pièces ont été installés des extracteurs
la satisfaction de nos clients, de tous les véhicules, pour pou- de gaz d’échappement, avec
explique Patrick Ouensanga, voir répondre au plus vite aux dérouleurs en hauteur pour évi-
le directeur général. Cette exi- besoins de nos clients, souligne ter que les tuyaux ne traînent au
gence se traduit par un mode Gaëtan Bisoly, adjoint au service sol. Des ponts à quatre colonnes,
de management autour de trois pièces de rechange. Le flux est préférables aux ponts à deux
axes : la politique qualité, les organisé suivant deux circuits, colonnes, commencent à faire
conditions de travail, le climat l’un pour les clients comptoir leur apparition. Des servantes
social. Ma conviction est que (particuliers et professionnels) et mobiles, propres à chaque méca-
pour tenir notre objectif, il faut l’autre pour les clients ateliers. » nicien, permettent de ranger
que le personnel se sente bien Avec ses 40 ans d’ancienneté, chaque objet à sa place, et res-
au travail. Conditions de tra- Gaëtan fait figure de petit jeune ponsabilisent les compagnons
Interview
PATRICK BELLAY, membre du CHSCT
« Aujourd’hui, les échanges sur les questions en bonne intelligence. Il y a deux ans, a été
de santé au travail sont quasiment plus menée en interne une enquête sur le climat
faciles avec la direction qu’avec les salariés. social, basée sur le ressenti de la vie
Il faut parfois faire des piqûres de rappel sur au travail et l’appréciation des conditions
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certaines pratiques, comme le port des EPI de travail. La plupart étaient fiers de travailler
ou le fait de déjeuner à son poste de travail. pour Blue Automobiles. Les observations
Le CHSCT a parfaitement sa place et on nous tournaient autour de la reconnaissance
laisse pleinement jouer notre rôle. Il y a encore au travail et du manque d’information.
beaucoup d’actions à mener mais ça se fait Une nouvelle enquête est prévue mi-2016. »
© Gaël Kerbaol/INRS
l’année 2016, l’entreprise prévoit
de porter un effort sur les for-
mations sauveteurs secouristes
du travail et prévention des
risques liés à l’activité physique
(Prap), du fait de problèmes de
sur le matériel. L’instauration sécurité en entreprise (RSSE) en Le port de charges dos rencontrés. L’entreprise est
de la méthode 5S 1 pour mieux janvier 2012. Mais tout le monde a fait l’objet de d’ailleurs en cours d’habilita-
réflexions et conduit
organiser l’atelier a d’ailleurs été est concerné par ces questions », à des aménagements
tion pour devenir entreprise de
initiée en 2015. poursuit Patrick Ouensanga. « Ce comme ce système formation, via le dispositif For-
Le risque chimique a été traité mode d’organisation fonctionne pour déposer prev 2. Enfin, la prévention des
par un recensement exhaustif bien ici », témoigne Pascal Ghu- les pneus. risques psycho sociaux est un
des produits utilisés et la rédac- naim, contrôleur de sécurité à la autre axe qui va être développé
tion de fiches CMR. La respon- CGSS de Martinique. pendant l’année 2016. « Nous ne
sable des ressources humaines, Courant 2015, un contrat de sommes pas confrontés à des
Sonia Angélie, a suivi une for- prévention signé avec la CGSS problèmes particuliers sur le
mation à la gestion du risque a accompagné différents inves- sujet mais souhaitons créer un
chimique et au logiciel Seirich tissements : achat d’un équipe- espace d’expression pour mettre
dispensée par la CGSS. « Le dia- ment de levage pour les pièces en place une véritable démarche
logue social avec les instances lourdes, acquisition d’un net- de prévention, souligne Patrick
représentatives est permanent, toyeur haute pression pour le Ouensanga. Ce travail est un
les informations remontent natu- lavage au sol et d’une fontaine éternel recommencement, du fait
rellement, constate-t-elle. Un de dégraissage pour supprimer de l’activité et de la réglemen-
“tour du manager” est organisé, l’exposition aux solvants lors des tation qui évoluent, et des gens
où chaque responsable de ser- opérations de dégraissage des qui quittent parfois l’entreprise.
vice va observer l’activité d’un pièces, climatisation du show Mais quand on se penche sur les
autre service, avec un œil neuf. » room, pour réduire la tempéra- conditions de travail, on remet
Le management de la santé et ture ambiante de ce local forte- tout à plat », conclut-il. n
sécurité au travail est intégré ment exposé aux rayonnements 1. 5S : Technique de management visant
à toutes les fonctions d’enca- solaires, enfin, acquisition de à l’amélioration continue.
drement. « Nous n’avons pas de deux défibrillateurs semi-auto- 2. Forprev est un outil informatique
responsable sécurité en tant que matiques. « Des affiches ont été de gestion des formations dispensées
tel. Il y a un référent sécurité, posées pour sensibiliser au port par des organismes et entreprises
Patrick Bellay, secrétaire du CE des EPI, précise Rodolphe Marie- habilitées par le réseau Assurance
maladie-risques professionnels.
et membre du CHSCT, qui a validé Françoise, chef d’atelier. L’ana-
la formation responsable santé lyse des accidents et presqu’ac- C. R.
avec son écran,les règles liées à la manutention mécanique (pont élévateur, chariot
élévateur),les consignes de sécurité incendie. Les différents risques de l’activité
sont également détaillés : les risques routiers, électriques, ceux liés aux manutentions
manuelles, aux manipulations de produits chimiques, aux chutes de plain-pied,
à l’utilisation des machines et outils, enfin les nuisances sonores.
A
vec les poids lourds qu’ils soient salariés du groupe atelier datant de 1963, avec des
(plus de 3,5 tonnes), Guisnel ou des entreprises extensions réalisées dans les
tout est plus élévé, clientes. Les onze mécaniciens années 1980, faisait 13 mètres.
même la sinistralité : assurent l’ensemble de ces Et, contrairement au nouveau,
l’indice de fréquence interventions et entretiennent il fallait sortir les camions en
des accidents de travail sur ce jusqu’à une quarantaine de marche arrière car il n’était pas
type de véhicules est deux fois véhicules par jour. traversant. « Ce qui me frappe le
plus important que dans le reste plus dans le nouvel atelier, c’est
du secteur de la réparation auto- la température, explique Ste-
mobile. Aux grands maux, les ven, mécanicien depuis quatre
grands moyens… Yann Guisnel, ans chez Guisnel. Car tout était
P-DG du groupe qui porte son toujours ouvert dans le précé-
nom, n’a pas lésiné sur les dent. Cela a toujours été un pro-
moyens pour concevoir un nou- blème dans les garages où j’ai
vel atelier de réparation de poids travaillé : il n’y avait pas assez
lourds situé à Dol-de-Bretagne, de place pour intervenir sur
en Ille-et-Vilaine. Résultat : il les véhicules avec les portes de
© Gaël Kerbaol/INRS
INTERVIEW
ALBÉRIC DUFOUR-VIET, responsable sécurité
« La prévention du risque chimique fait partie de notre cahier émis par les camions eux-mêmes : gaz et fumées
des charges lors de l’achat des produits techniques, d’échappements, carburants et huiles brûlées, poussières
géré depuis le siège pour l’ensemble du groupe. Par exemple, de frein et d’embrayage… Pour cela, nous avons mis
nous n’achetons plus de lave-glace au méthanol. Il y a eu de en place un système d’aspiration des gaz d’échappement
réels efforts des fabricants pour supprimer des substances adéquat. Afin d’éviter la dispersion des poussières,
dangereuses, notamment dans les produits de nettoyage nous travaillons par voie humide et les sols sont nettoyés
et les décapants, tels que le formaldéhyde, l’acide à l’aide d’auto-laveuses pour éviter leur remise
fluorhydrique ou le chlorure de méthylène. Mais la principale en suspension dans l’air. »
source d’exposition de nos salariés vient des produits
ser la luminosité et réduire le et leurs équipements sans les niches sur les côtés où le maté-
bruit. L’apport de lumière natu- consulter. » riel peut être placé pour ne pas
relle se fait à travers la voûte et C’est par exemple le cas de la gêner les mouvements des méca-
toutes les portes sectionnelles fosse. « On pourrait aujourd’hui niciens… et évidemment d’une
sont vitrées. Le niveau sonore travailler sans fosse mais cela couverture électrique automa-
a pu être limité en isolant les change les habitudes de travail tique pour prévenir les chutes.
deux principales sources de de façon importante, commente Pour travailler debout sous les
bruit : d’un côté, le compresseur Thierry Delanoe, directeur tech- poids lourds, en alternative à
a été placé dans un local fermé nique. Nous avons quand même la fosse, l’entreprise a investi
contigu et, de l’autre, le travail choisi d’en équiper deux travées, dans un pont élévateur à panto-
sur pneumatiques s’effectue car la moitié des mécaniciens le graphe, à éclairage automatique
dans une pièce séparée car l’ali- souhaitaient. » D’une profondeur lors de la levée. L’entreprise est
mentation par air comprimé des
clés à chocs, utilisées pour ser-
rer ou desserrer les écrous des
roues, est très bruyante. Et pour
diminuer la réverbération sonore
au sein de l’atelier, les plafonds
et les murs sont recouverts d’un
matériau microperforé.
© Gaël Kerbaol/INRS
contrôleur de sécurité à la Carsat
Bretagne. Elle a donc suivi ses
préconisations à la lettre, et éga-
lement les principes généraux de
prévention en conception. » Au-
delà des conseils de la Carsat, le
nouvel atelier est l’aboutissement Long de 26 mètres, de 1,5 m, elles sont utilisées également la première en France
d’une réflexion collective : il a le nouvel atelier pour travailler sous les poids à s’être équipée d’un pont éléva-
a été dimensionné
été conçu, bâti et équipé en 18 lourds sans se baisser, lors des teur hydraulique à cinq vérins,
de façon à permettre
mois. « Le projet a été présenté au aux salariés de contrôles et des interventions qui permet les interventions sur
CHSCT ainsi qu’au médecin du travailler, portes mécaniques rapides et pour véri- roue ou essieu à bonne hauteur.
travail et validé, explique Albéric fermées, sur des fier l’intérieur des pneus. Cet équipement évite de lever la
Dufour-Viet, responsable sécu- camions pouvant « Les fosses répondent à tous les roue avec un cric et de travailler
atteindre 25 mètres
rité. Mais aucun des membres du si la législation, qui critères des recommandations baissé ou accroupi. n
CHSCT ne travaille à l’atelier. Lors limite aujourd’hui de la CnamTS 1 », précise Antoine 1. Recommandation de la CnamTS
de la conception, les propositions la taille des véhicules de Lipowski, ingénieur-conseil R 469. Recommandations pour la
et la validation des choix sont à 16,5 mètres, évolue. à la Carsat Bretagne 1. Elles sont conception de fosses de visite pour
donc plutôt venues des méca- en effet équipées d’une ventila- véhicules routiers et engins de chantier.
Téléchargeable sur le site www.ameli.fr.
niciens. On ne voulait pas leur tion adéquate, d’un éclairage, de
imposer leurs espaces de travail bacs récupérateurs d’huiles et de K. D.
C
hatou, dans les Yve- la lumière », précise Philippe
lines, garage de la Rési- Redondin, responsable de l’ate-
dence. Une trentaine de lier.
salariés se consacrent Cette collaboration s’est depuis
à la réparation et à étendue à la prise en charge des
l’entretien de voitures dans autres risques typiques du sec-
cette concession Renault située teur de la réparation automobile :
en zone résidentielle. L’activité troubles musculosquelettiques
© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS
Le garage s’est toutefois doté dos car chaque pièce est encom-
d’un dispositif de captage de gaz brante et pèse de 15 à 20 kg. »
d’échappement utilisé lors des
interventions sur un véhicule
Depuis 2007, Un système de poignées à ven-
touse est actuellement testé par
moteur en marche. Il a choisi un l’entreprise travaille les salariés.
système où le tuyau s’enroule en en continu sur « Nous avons beaucoup investi
hauteur afin d’éviter les chutes
de plain-pied. Pour prévenir
l’amélioration dans la prévention ces quatre
dernières années et j’ai pu
l’apparition de TMS, depuis plu- des conditions constater une amélioration de la
sieurs années, des ponts per- de travail. productivité d’environ 10 % : bien
mettent de mettre à hauteur protégés, les salariés travaillent
de travail différents véhicules mieux, note Didier Bertrand, le
et réduisent ainsi les postures directeur général depuis 2009
contraignantes. Au total, onze nos demandes et en gérant les pour la région parisienne du
ponts équipent aujourd’hui le priorités », renchérit Didier Mar- groupe Schumacher auquel
garage. chand, magasinier et ancien appartient le garage de la Rési-
La prévention des chutes a été membre du CHSCT. dence, et composé de 320 sala-
également prise en compte à « Nous avons toujours de nou- riés. À terme, nous souhaitons
l’occasion de l’acquisition de veaux projets d’amélioration : étendre les initiatives de Chatou
divers matériels, par exemple Entre ponts actuellement, nous réfléchissons aux autres sites du groupe. Des
élévateurs et plates-
pour le réseau de distribution formes roulantes, à un système d’aide à la manu- adaptations seront sûrement
d’huile en 2005 au « Renault l’entreprise a investi tention des pare-brise, indique nécessaires car chaque struc-
minute », où s’effectuent des dans de nombreux Philippe Redondin. Même si ture a ses spécificités. Il faut être
opérations rapides d’entretien équipements nous ne réalisons qu’une quin- particulièrement rigoureux pour
permettant de lutter
telles que la vidange, les chan- contre les TMS
zaine de remplacements par les garages de petite taille mais
gements de filtres à huile et de et les chutes mois, l’opération peut être une où l’activité est intense. » n
plaquettes de frein, etc. (lire de hauteur. source d’accidents au niveau du K. D.
l’encadré page précédente).
Plus récemment, pour sécuri-
ser les travaux en hauteur sur
véhicules, le garage a investi
dans deux plates-formes indi-
viduelles roulantes (PIRL). « Des
escabeaux sécurisés encore
trop rarement présents dans
les garages », déplore Frédérick
Doudon.
Tout le monde semble trou-
ver son compte dans ces amé-
liorations apportées au fil des
années. « Pour le patron, la
sécurité passe avant tout, et ce © Grégoire Maisonneuve pour l’INRS
n’est pas comme ça dans tous
les garages ! », témoigne Helou
Fadi, mécanicien depuis cinq
ans au garage de la Résidence
et membre du CHSCT depuis
deux ans. « Tout se passe bien
avec la direction, qui essaie de
répondre le plus rapidement à