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Définition 1.1. Soit A ∈ Mn (R). On dit que λ est une valeur propre de A s’il existe
X ∈ Rn non nul tel que AX = λX.
Définition 1.2. Soient A ∈ Mn (R) et λ une valeur propre de A. On dit qu’un vecteur
X ∈ Rn r {0} est un vecteur propre de A associé à la valeur propre λ si AX = λX.
x = a1 + a2 + · · · + ap ,
x = a1 + · · · + ap = b1 + · · · + bp ,
Montrons par récurrence sur p que cela entraı̂ne que ai − bi = 0 pour 1 6 i 6 p. Quitte
à poser xi = ai − bi il suffit de montrer par récurrence sur p que si x1 ∈ ker(A −
λ1 Id), . . . , xp ∈ ker A − λp Id, sont tels que x1 + · · · + xp = 0 alors x1 = x2 = · · · = xp = 0.
Pour p = 1 c’est évident. On suppose que la propriété est vraie juqu’au rang p − 1 (avec
p > 2).
Soient xi ∈ ker(A − λi Id) tels que x1 + · · · + xp = 0. On a alors A(0) = 0 =
A(x1 + · · · + xp ) = Ax1 + · · · + Axp = λ1 x1 + · · · + λp xp . Cependant on a aussi
λp (x1 + · · · xp ) = 0.
En faisant la différence, on obtient
Or les valeurs propres λ1 , · · · , λp−1 , λp sont deux à deux distictes, donc x1 = · · · = xp−1 =
0. On en déduit aussitôt que xp = 0, la propriété est vérifiée au rang p.
2. Diagonalisation
Remarque : si λ est une racine simple de PA alors ker(A − λId) est de dimension 1.
Preuve. Le sous espace propre ker(A−λId) est différent de {0}. Il est donc de dimension
supérieure ou égale à 1. Le sous-espace ker(A − λId) est un espace propre non réduit à
{0}. On peut appliquer la Proposition 2.4 à F = ker(A − λId). On a PuF divise PA . Or
uF est simplement l’application X 7→ λX si bien que PuF (X) = (λ − X)p si p = dim F .
On en déduit que m(λ) > p.
La définition qui suit est également un théorème.
Définition 2.6. Soit u : Rn → Rn une application linéaire. On dit que u est diagonalis-
able s’il vérifie l’une des quatre conditions équivalentes suivantes :
(i) Ilexiste une base dans Rn dans laquelle la matrice de u est diagonale.
(ii) Il existe une base de rn formée de vecteurs propres de u ;
(iii) E est la somme directe des sous espaces propres ker(u − λId) quand λ décrit les
valeurs propores de u ;
(iv) Le polynôme Pu est de la forme Pu (X) = (λ1 − X)m1 · · · (λp − X)mp , où λ1 , . . . , λp
sont les valeurs propres de u et mi = dim ker(u − λi Id).
On admet ce théorème.
Exemple. Soit f l’application linéaire dont la matrice dans la base canonique est
−3 2 4
A = −2 1 4 .
−2 2 3
Corollaire 2.7. Toute matrice A ∈ Mn (R) avec n valeurs propres distinctes est
diagonalisable.
Cette condition est suffisante mais n’est pas nécéssaire : la matrice de Id est diagonale
mais n’a qu’une seule valeur propre.
Définition 3.4. Soit A ∈ Mn (R). On suppose que PA (X) s’écrit sous la forme :
PA (X) = (−1)n (X − λ1 )m1 · · · (X − λp )mp .
On appelle sous-espace caractéristique associé à la valeur propre λi le sous-espace vectoriel
ker(A − λi Id)mi .
On définit de la même façon les sous-espaces caractéristiques pour un endomorphisme
de Rn .
4 Trigonalisation 5
4. Trigonalisation
Définition 4.1. Soit A ∈ Mn (R). On dit que A est trigonalisable s’il existe une matrice
inversible P telle que A = P A0 P −1 où A0 est une matrice triangulaire. De même on dit
qu’un endomorphisme u de Rn est trigonalisable s’il existe une base de Rn dans laquelle
la matrice de u est triangulaire.
Théorème 4.2. Une matrice A est trigonalisable si et seulement si toutes les valeurs
propres de A sont réelles.
Pratique de la trigonalisation. Soit A ∈ Mn (R) une matrice de polynôme car-
actéristique PA (X) = (−1)n (X − λ1 )m1 · · · (X − λp )mp .
On construit alors une base de chaque sous-espace caractéristique Ei = ker(A − λi Id)mi
de la manière suivante. On commence par chercher une base de ker(A − λi Id). Si
Ei = ker(A − λi Id) le travail est fini sinon comme
alors λk
1 0 ··· 0 0
0 λk2 0 ··· 0
.. .. . . . . ..
D =
k
. . . ..
0 0 ··· λkn−1 0
0 0 ··· 0 λkn
On a A = P T P −1 avec
−4 −3 0 1 1 1 1 −1 0
1
T = 0 −4 0 , P = −1 1 1 , P −1 = 2 0 −2 .
2
0 0 −2 1 0 1 −1 1 2
µ ∂
k k −1 T1 0
Alors A = P T P . De plus T = avec
0 T2
µ ∂
−4 −3
T1 = , T2 = (−2).
0 −4
De sorte que µ ∂
k T1k 0
T = .
0 T2k
On calcule T1k : T1 = −4Id + N1 avec N12 = 0. Comme −4I et N1 commutent on a
c’est-à-dire µ ∂
(−4)k −3k(−4)k−1
T1k = ,
0 (−4)k
et ainsi
(−4)k −3k(−4)k−1 0
T = 0
k
(−4)k 0 .
0 0 (−2)k
On termine encalculant Ak = P T k P −1 :
(−4)k−1 (−3k − 6) + (−2)k−1 2(−4)k−1−(−2)k−1 (−4)k−1 (3k + 4) + (−2)k
k
A = (−4)k−1 (3k − 2) + (−2)k−1 −2(−4)k−1−(−2)k−1 (−4)k−1 (−3k + 4) + (−2)k .
(−4)k−1 (−3k − 2) + (−2)k−1 2(−4)k−1−(−2)k−1 (−4)k−1 (3k) + (−2)k