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PHYLOGENESE DE LA

SEXUALITE HUMAINE

Dr Ines Derbel, Dr Meriem MAHBOULI


Psychiatre, Sexologue

Mastère de sexologie clinique (1ère année)


Sousse, novembre 2019
INTRODUCTION

 La sexualité des mammifères, des primates, puis celle des


humains, sont organisées à partir d'une base neurobiologique
innée sur laquelle interviennent les émotions et les processus
cognitifs

 Mais pourquoi la sexualité humaine est-elle si particulière et si


différente de celle des autres mammifères ?

 Les mécanismes du plaisir et les facteurs cognitifs de


l'apprentissage sont à l'origine de la grande diversité des
sexualités humaines

 Nous essaierons de comprendre les processus fondamentaux à


l’origine de la complexité du comportement sexuel humain
DEFINITION

 Phylogenèse: terme d’origine grecque

 Phylon: tribue, race, espèce

 Genésis: genèse, création

 Il s’agit de l’étude des parentés entre différents êtres vivants en vue


de comprendre l’évolution des organismes vivants
LA SEXUALITE CHEZ LES
MAMMIFERES
 Fonction de la sexualité chez les mammifères: la
copulation
 Comportement crucial qui permet le dépôt du
sperme dans le vagin  la fécondation
 Comportement fondamental et nécessaire à la survie
de l’espèce, régi par des mécanismes de sélection
naturelle assurant son évolution dans le temps
(ADAPTATION)
 Pour comprendre l’histoire évolutive du
comportement sexuel, en particulier chez les primates
et les humains, il est important de comprendre les
facteurs qui contrôlent la copulation
PRINCIPAUX FACTEURS
BIOLOGIQUES DE LA SEXUALITE
DES MAMMIFERES
 Les hormones sexuelles: activent, coordonnent et
contrôlent la plupart des autres facteurs du
comportement de reproduction
 Les circuits olfactifs (épithélium olfactif, organe voméro-
nasal,. . . ): détectent et traitent les phéromones
sexuelles, permettent l’évaluation du partenaire,
l’excitation, puis le rapprochement physique des
partenaires
 Les réflexes sexuels innés, pré-organisés dans le SNC:
1) moteurs : la lordose et l’immobilisation chez la femelle,
les poussées pelviennes et l’intromission chez le mâle
2)autonomes: lubrification vaginale, érection et
éjaculation
3) neuroendocriniens: l’ovulation réflexe, provoquée par
le coït (chez certaines espèces ancestrales)
EVOLUTION DES FACTEURS DE
LA SEXUALITE CHEZ LES
PRIMATES
Altération de l’olfaction

 Altération de l’organe vomeronasal chez les primates


et les hominidés
 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones ont
disparu, chez les humains
 Altération de la communication par signaux
chimiques chez les hominidés et les bonobos
Disparition du reflexe de
lordose
 La disparition du réflexe copulatoire de lordose chez les
hominidés a eu plusieurs conséquences…
 La réceptivité de la femelle n’est ni obligatoire, ni passive
 Les réflexes moteurs sont remplacés par de nouvelles
activités sexuelles, dont plusieurs sont sans aucun rapport
avec la copulation et la fécondation. Par exemple, la
masturbation réciproque.
 La position innée de lordose de la femelle est remplacée
chez la femme par des positions apprises, comme le coït
en face-à-face
 Les réflexes sexuels moteurs innés qui permettent la
copulation sont remplacés par des activités de nature
érotique et apprises, en particulier chez la femelle
Dissociation des activités
sexuelles des cycles hormonaux
- Cette dissociation est progressive et devient importante
chez les hominiens
- Elle est majeure chez les bonobos et elle est quasi-complète
chez la femme (disparition des périodes de chaleurs)
- Il existe encore une influence résiduelle oestrale et
saisonnière mais, il n’existe plus d’inhibition
comportementale
- La sexualité humaine est devenue continue.
- L’être humain, masculin ou féminin, peut être sexuellement
motivé, avoir des activités érotiques et ressentir des plaisirs
érotiques à n’importe quelle période des cycles hormonaux
et à n’importe quelle période de l’année
DISSOCIATION DES ACTIVITES
SEXUELLES DE LA REPRODUCTION

Courbes hormonales d’après Thibault et Levasseur, 2001.


En vert: périodes où les activités sexuelles sont possibles au cours du cycle
Importance fonctionnelle
des récompenses érotiques
 Chez les grands primates, le système de récompense,
associé aux zones érogènes, devient continuellement
fonctionnel.
 Evolution des zones érogènes : plusieurs régions du
corps humain, non génitales, peuvent devenir
érogènes
 Le système pileux, qui joue un rôle social chez les
mammifères, peut chez l’humain transmettre des
sensations érotiques
 Toute action qui active le système de récompense
peut induire l’apprentissage d’une motivation à
répéter cette activité érotique
 L’apprentissage de la motivation sexuelle humaine
n’est plus limitée à la copulation hétérosexuelle, mais
peut s’étendre à tous les types de stimulations
érotiques des corps
Corticalisation du SNC chez
les mammifères
 C’est le développement relativement graduel du
néocortex chez les mammifères.
 Ce développement des aires associatives corticales
polymodales permet l’émergence graduelle de
capacités cognitives élaborées, qui permettront dans
l’espèce humaine l’apparition de la culture
 En raison de la sophistication des traitements cognitifs, les
activités érotiques ne sont plus de simples réponses aux
caractéristiques d’un environnement ou d’un partenaire
 Le comportement sexuel humain n’est plus un simple
comportement érotique et l’attachement n’est plus
uniquement la recherche de la proximité physique
 Le plaisir, ainsi que la signification individuelle et sociale
du plaisir, peuvent être intégrés dans des comportements
ou des situations symboliques complexes
Evolution des principaux facteurs qui contrôlent le comportement sexuel des mammifères.
D’après Wunsch (2014).
DESORGANISATION DE LA
COPULATION ET EMERGENCE
D’UN COMPORTEMENT DE TYPE
« EROTIQUE »
Désorganisation de la
copulation hétérosexuelle
 La dissociation des activités sexuelles des cycles
hormonaux fait que les activités peuvent avoir lieu
même quand les gamètes ne sont pas matures
 L’altération de l’olfaction affaiblit l’attraction pour le
sexe opposé
 La disparition fonctionnelle du réflexe de la lordose
induit la disparition de l’immobilisation et de la position
adaptée à la copulation
 Par conséquent, la proportion d’activités sexuelles qui
ne permettent pas la reproduction augmente
Emergence d’un comportement
de type érotique

 Parallèlement à ces modifications, le système de


récompense associé aux zones érogènes primaires
devient continuellement fonctionnel
 Les observations éthologiques indiquent que les
activités sexuelles des hominidés ne sont plus orientées
principalement vers la copulation hétérosexuelle, mais
plutôt vers des stimulations des zones érogènes
génitales
 La sexualité humaine est détachée de l’instinct en
faveur de l’apprentissage
Dynamique probable du
comportement sexuel des hominidés
D’après Wunsch (2007, 2014)
La sexualité érotique et culturelle
des humains
 L’évolution majeure des capacités cognitives chez les
humains permet d’élaborer et d’attribuer des
significations et des valeurs particulières aux activités
de stimulations des zones érogènes
 l’humain peut concevoir des pratiques érotiques
raffinées ou au contraire limiter la sexualité à la
reproduction
 Toutes les activités humaines deviennent ainsi
chargées de normes intériorisées ou de significations
symboliques, qui sont transmises par apprentissage
social, et qui s’accumulent au cours des générations
Apparition de la culture

 Les données historiques et ethnologiques montrent la


diversité des valeurs sexuelles et des pratiques
culturelles, qui sont très différentes d’une société à
l’autre
 Les études sociologiques ont montré l’importance
majeure et structurante de la culture sur la sexualité
humaine
 L’être humain est la seule espèce qui va imaginer une
série d’activités hautement spécifiques, à la
recherche du plaisir (Sports, gastronomie, musique, …)
CONCLUSION

 Chez la plupart des mammifères, il existe une


organisation biologique spécifique pour la copulation
hétérosexuelle, qui permet la fécondation par le
dépôt du sperme dans le vagin.
 Chez les hominidés, qui cumulent toutes les altérations
et évolutions décrites précédemment, la dynamique
fonctionnelle du comportement sexuel est
significativement modifiée
 La dynamique copulatoire hétérosexuelle des
mammifères a évolué, chez l’être humain, vers une
sexualité érotique et culturelle
 Ce qui caractérise l’être humain du reste du règne
animal est la CULTURE

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