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STRUCTURE DES ALIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________
Paroi squelettique
pectocellulosique
Centrioles Chloroplaste
Membrane plasmique
Appareil de Golgi
Cytoplasme :
- cytosol et cytosquelette
- réticulum endoplasmique Composition chimique (en %)
des cellules animale et végétale
Noyau Cellule
Figure 1 – Structure et composition chimique des cellules animales et des cellules végétales
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_____________________________________________________________________________________________________________ STRUCTURE DES ALIMENTS
Produits de base
• Farines
• Huiles
• Sucre(s)
• Corps gras alimentaires
• Fractionnements • Laits
• Crèmes
Produits
• Extractions • beurres
agricoles
bruts • Morceaux de viande
• Transformations
simples • Poissons
• Légumes et fruits préparés,
etc.
Produits
PAI ou alimentaires
intermédiaires
a transformations initiales
Mélanges • chimiques ;
d'ingrédients + Produits de charcuterie, etc.
divers • enzymatiques ;
• microbiologiques.
Boissons alcoolisées diverses, etc.
b transformations supplémentaires
2.1.2 Tissus animaux — les tissus musculaires dont les cellules, productrices de forces
mécaniques, assurent les mouvements ;
Toutes les cellules d’un organisme animal proviennent d’une cel- — les tissus nerveux contiennent les neurones et leurs prolonge-
lule unique (ovule fécondé) qui s’est divisé un très grand nombre de ments (fibres nerveuses) permettant la conduction de signaux élec-
triques (message nerveux) ;
fois. La multiplication cellulaire s’accompagne de la différenciation
cellulaire conduisant à des cellules spécialisées dont les différents — les tissus épithéliaux sont des tissus de revêtement et de pro-
tection avec des cellules jointives ; certaines cellules sont
types sont nombreux (environ 200). Chaque type de cellule possède
une structure originale et a pour rôle d’accomplir une fonction spécialisées dans l’absorption de substances alors que d’autres sont
particulière. sécrétrices ;
— les tissus conjonctifs ont des cellules occupant un espace
Malgré la grande diversité des cellules constituant un organisme, limité car la matrice extracellulaire est abondante ; on retrouve dans
il est possible de les regrouper en quatre types principaux condui- ce groupe des tissus aussi différents que le tissu conjonctif banal, le
sant aux quatre groupes de tissus suivants : tissu osseux, le sang ou le tissu adipeux...
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Selon l’acception du mot « tissu » développée ci-dessus, un Globules gras Émulsion 3,5 à 4 1013 500 à 10 000
tissu est une association d’un même type de cellules Micelles
spécialisées. En réalité, dans la pratique, on parle aussi de tissu de caséines Suspension 2,8 1017 50 à 300
pour évoquer la structure cellulaire générale d’un organe (tissu
Protéines Solution
musculaire, tissu hépatique, tissu cardiaque) ; dans ce cas, le globulaires du 0,7 1020 3à6
tissu contient alors les quatre types de cellules évoquées. macromoléculaire
lactosérum
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■ La phase aqueuse est la phase homogène stable correspondant 2.2.2 Produits laitiers essentiels de la filière lait
à une solution « vraie » voire macromoléculaire où les différents
solutés sont dissous dans l’eau. Cette phase contient le lactose et les Dans la filière lait, on peut distinguer deux groupes principaux
vitamines hydrosolubles (vitamine du groupe B), les protéines glo- d’opérations :
bulaires « solubles » du lactosérum (albumines, globulines) et la — des opérations de stabilisation (réfrigération, standardisation,
fraction soluble des sels minéraux. homogénéisation) et de conservation (pasteurisation, stérilisation,
procédé UHT) du lait, maintenant tous les constituants du produit
■ La phase grasse est constituée par l’ensemble des gouttelettes brut, donnent la grande diversité des laits commercialisés ;
lipidiques ou globules gras dispersés de façon plus ou moins stable — des opérations de fractionnement et de transformation ont
dans le milieu aqueux et formant une émulsion ou état globulaire. pour objectif de récupérer et de valoriser certaine(s) phase(s) du
Les globules gras sont des structures sphériques d’un diamètre lait : phase grasse dans la crème et le beurre, phase micellaire pour
les fromages.
moyen de 4 à 5 µm dont la surface est formée de quelques lipides
amphiphiles (phospholipides) et protéines alors que le centre est Trois produits laitiers essentiels doivent être présentés.
constitué de triacylglycérols (TAG) accompagnés de carotènes et de ■ La crème du lait est une émulsion de type huile dans eau à 30 %
vitamines A et D. de matière grasse laitière (phase dispersée discontinue) dans un
milieu aqueux (phase principale continue). Ce produit de densité
■ La phase micellaire correspond à l’ensemble des particules (d = 0,90) inférieure à celle de l’eau est obtenu par centrifugation
protéiques appelées micelles, dispersées de façon stable (grâce à dans une écrémeuse. Les lipides de la crème sont essentiellement
leur organisation) dans le milieu aqueux. Cet état micellaire n’est des TAG constitués d’acides gras saturés (2/3), dont une grande
pas une solution, mais une suspension. Les micelles sont des diversité d’acides gras à courtes chaînes (dits volatils : 4 à 10 C), et
d’acides gras insaturés (1/3) ; parmi les lipides, il faut aussi citer la
agrégats (taille de 0,05 à 0,3 µm) formés de submicelles [associa-
vitamine A et ses précurseurs (0,2 mg/100 g) et le cholestérol
tions sphéroïdes (15 à 20 nm) de caséines, phosphoprotéines (100 mg/100 g).
« insolubles »] reliées entre elles par un « ciment » intersubmicel-
laire constitué de phosphate de calcium (figure 4) ; ce sont des ■ Le beurre est une émulsion de type eau dans huile, contenant un
structures « spongieuses » gorgées d’eau (65 %) dont le matériau peu d’eau (phase dispersée discontinue) dans au moins 82 % de
constitutif (35 %) comprend 92 % de caséines et 8 % de phosphate matière grasse laitière (phase principale continue). Il s’agit donc
d’un concentré des lipides du lait obtenu par une agitation de crème
de calcium ([F 1 010] Les composants chimiques des produits ali-
maturée (la maturation, grâce aux ferments lactiques, produit acidi-
mentaires). fication, aromatisation et épaississement de la crème), ce qui provo-
que une incorporation passagère d’air entraînant une inversion des
phases de l’émulsion avec un rejet important d’eau (babeurre).
■ Les fromages sont des concentrés de caséines obtenus suite à
la coagulation du lait. Leur présentation est faite au paragraphe 5.2.
Submicelle
2.3 Les œufs
a micelle
2.3.1 L’œuf de poule
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assure une bonne protection de l’ensemble ; l’œuf séjourne dans — la viande de volaille qui regroupe toutes les parties comesti-
l’utérus une vingtaine d’heures, avant d’être pondu. bles des volailles et du lapin. La couleur de la chair permet éga-
lement de les classer :
• volailles à chair blanche (poulets, poules et coqs, chapons, din-
2.3.2 Composition chimique de l’œuf de poule des),
• volailles à chair brune (canards, oies, pintades, pigeons,
Elle diffère selon les parties. La masse d’un œuf de 60 g est cailles),
répartie entre le jaune ou vitellus (17 g), le blanc ou albumen (37 g) • lapins d’élevage à chair rose,
et la coquille et autres enveloppes (6 g) : • gibiers dit à chair noire (venaison, lièvre, gibiers à plumes).
— le jaune renferme 50 % d’eau, 16 % de protéines et 32 % de
lipides. Cette partie surtout lipidique comprend 2/3 de triacylglycé-
rols (TAG) et 1/3 de phospholipides de type lécithines (70 %) et 2.4.1 De l’animal sur pied à la viande
céphalines (25 %) ; le taux de cholestérol y est élevé (200 à 300 mg/
jaune) ;
— le blanc contient 88 % d’eau et 11 % de protéines. Les principa- Le parcours menant de la bête à la ferme (bœuf par exemple) au
les protéines constitutives du blanc sont l’ovalbumine (54 %), l’ovo- morceau de viande en boucherie comprend :
transferrine (12 %), l’ovomucoïde (10 %) et le lysozyme (3,5 %) ; il — l’abattage réalisé dans des conditions minimales de stress,
contient aussi des facteurs antiprotéasiques (ovomucoïde et ovo- après un repos et une diète de 24 h, suivi de la saignée ;
inhibiteur) qui le rendent indigestible à l’état cru. Par contre, le blanc — la dépouille et le dépeçage de la carcasse en deux demi-car-
d’œuf cuit est bien digestible et d’excellente qualité nutritionnelle (la casses puis en quatre quartiers (deux avants, deux arrières) ; l’évis-
composition en acides aminés essentiels de l’œuf en font un aliment cération donne le cinquième quartier (abats) ;
protéique de référence). — l’inspection post-mortem des cinq quartiers par les services
vétérinaires ;
— l’installation de la rigidité cadavérique (maintenue environ
2.4 La viande 20 h), puis sa résolution obtenue par entreposage dans un local frais
et ventilé pendant une semaine ;
— la découpe et le conditionnement effectués en ateliers de
découpe ou dans les boucheries de détail.
La viande est l’aliment tiré des muscles squelettiques des ani-
maux mammifères et oiseaux.
2.4.2 Structure et composition chimique
des muscles squelettiques
Il convient de distinguer : (figure 5 et tableau 2, [F 1 010])
— la viande de boucherie qui correspond à toutes les parties de la
carcasse des animaux domestiques propres à la consommation La viande est le tissu musculaire strié squelettique. Il est constitué
humaine tels que les bovins, les ovins, les porcins, les caprins et les de fibres musculaires emballées dans du tissu conjonctif. Les fibres
équidés. Traditionnellement, ces viandes sont classées par rapport musculaires sont des cellules spécialisées allongées assurant la
à la couleur de leur chair : motricité (une cellule musculaire est en réalité un syncitium, soit
• viandes rouges (bœuf, mouton, cheval), une structure résultant de la fusion de plusieurs cellules élémen-
• viandes roses (porc), taires car la fibre présente plusieurs noyaux et est de taille impor-
• viandes blanches (veau, agneau de lait, chevreau) ; tante).
(0)
Muscle
Exemples de protéines Proportion
Localisation des protéines Constituants
(% dans la catégorie) (%)
Poisson Mammifères
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Épimysium
Os Périmysium
Tendon Endomysium
Muscle Fibres
Vaisseau sanguin
Noyau
1 à 2 µm
Fibre
Actine Myosine
nm
300 nm
2,5 µm
Fibrilles de collagène
Une fibre musculaire est une cellule cylindrique très longue (de tuant l’unité contractile dont le raccourcissement résulte du glisse-
quelques millimètres à plusieurs décimètres) avec de nombreux ment des filaments principaux établissant des liaisons entre eux
noyaux ovoïdes placés sous le sarcolemne (membrane). Le sarco- (actine + myosine → actomyosine).
plasme est le cytoplasme limité en raison du développement impor-
tant d’éléments du cytosquelette constituant l’appareil contractile Le tissu conjonctif des muscles est divisé, du plus interne au plus
de la fibre ou myofibrilles ; il contient le réticulum sarcoplasmique externe, en endomysium, périmysium et épimysium. Il s’agit d’un
(réticulum endoplasmique particulier) et les mitochondries ainsi que tissu lâche constitué de cellules fibroblastes et de composants extra-
des réserves de glycogène, de la myoglobine (chromoprotéine res- cellulaires où sont juxtaposées des substances amorphes (mucopo-
ponsable de la couleur de la viande) et de nombreux enzymes lysaccharides et glycoprotéines) et deux types de protéines
(métabolisme du glycogène, glycolyse). Les myofibrilles sont dispo- fibreuses : le collagène et l’élastine. La trame périmysiale permet de
sés parallèlement dans le sens de la longueur de la fibre et sont définir le « grain » de la viande et est plus ou moins infiltrée par du
striés transversalement ; elles sont constituées principalement tissu adipeux. L’importance quantitative de ce tissu conjonctif ainsi
d’actine et de myosine et de protéines régulatrices (troponine et que la résistance des fibres collagènes sont des éléments
tropomyosine) ; le sarcomère est une portion de myofibrille consti- déterminants pour la dureté/tendreté des viandes.
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2.4.3 Maturation de la viande Les crustacés et mollusques sont des invertébrés et sont ici cités
pour mémoire :
L’évolution post-mortem des muscles doit être parfaitement — les deux principaux mollusques font l’objet d’un élevage
contrôlée car la qualité de la viande en est étroitement tributaire. important dans certaines contrées des côtes françaises : ostréicul-
ture (huitres) et mytiliculture (moules) ;
■ La rigidité cadavérique ou « rigor mortis » est un état tran- — d’autres mollusques sont également consommés : les
sitoire initial correspondant à une perte de l’élasticité et de l’extensi- coquillages sont très diversifiés (palourdes, coques, coquilles Saint-
bilité du muscle. Cet état est provoqué par la succession des Jacques, bigorneaux, patelles, ormeaux, etc.) alors que les cépha-
événements suivants : lopodes sont sans coquille (seiches, encornets, calmars) ;
— l’arrêt de la circulation sanguine et de l’approvisionnement en — les crustacés les plus consommés sont les crevettes et lan-
dioxygène entraîne la baisse du taux de dioxygène au niveau mus- goustines, les homards et langoustes, les différents crabes.
culaire (conditions anaérobies) ;
— le métabolisme anaérobie qui succède épuise les réserves de
glycogène et produit l’acide lactique ; les réserves énergétiques 2.5.1 Structure et composition chimique
directes (ATP, phosphocréatine) sont aussi utilisées entraînant une de la chair de poisson (tableau 2)
libération importante de phosphate inorganique (Pi acide) ; le pH de
la viande s’abaisse progressivement de 7 à 5,5 ;
La part comestible du poisson correspond à son tissu musculaire
— le repompage actif (nécessitant de l’ATP) des ions calcium
dont l’importance quantitative varie beaucoup selon le type de pois-
(déclenchant la contraction musculaire en envahissant les myo-
son. En tant que muscles de vertébrés, la chair de poisson présente
fibrilles) depuis les myofibrilles vers les saccules du réticulum
des analogies profondes avec celle des animaux à viande. Cepen-
sarcoplasmique ne se produit plus et empêche la relaxation ;
dant, quelques différences méritent d’être soulignées :
— la conjonction de l’envahissement des myofibrilles par les ions
Ca2+ et de la baisse du pH conduit à la persistance de l’état contracté — l’organisation générale des muscles de poisson est marquée
(actomyosine) renforcé par le fait que le pH est à peu près le par une structure métamérique : les muscles longs sont divisés en
pHisoélectrique des protéines myofibrillaires ; cet état de rigidité segments de forme conique (myotomes) dont le sommet est dirigé
entraîne également une chute de la capacité de rétention en eau. vers la tête ; chaque segment est constitué de lamelles résultant de
la juxtaposition de fibres musculaires relativement courtes (3 cm au
■ La résolution de la « rigor mortis » se produit ensuite pro- maximum) contenant chacune un appareil contractile de
gressivement avec une amélioration de la texture et de la tendreté, myofibrilles ;
s’accompagnant de l’apparition de propriétés organoleptiques favo- — la teneur en tissu conjonctif de la chair de poisson est réduite
rables telles que la jutosité, la saveur, la succulence... et les protéines de ce tissu (collagène surtout) ne représentent que 2
Cette évolution est l’œuvre essentiellement des enzymes protéo- à 5 % des protéines totales ;
lytiques intracellulaires (d’origine lysosomiale, en particulier) libé- — la teneur en lipides est basse et permet de classer les poissons
rées au niveau du complexe actomyosine qu’ils détruisent en maigres (moins de 5 % ; exemple : sole, raie), demi-gras (5 à
progressivement. 10 % ; exemple : sardine, hareng) et gras (plus de 10 % ; exemple :
thon, saumon). La qualité des lipides est aussi intéressante car les
L’action de nombreuses hydrolases autres que les protéases acides gras polyinsaturés (AGPI) sont en proportion importante
contribue également à l’apparition de faibles quantités de sub- (35 % en moyenne) avec surtout les acides gras essentiels (AGE) de
stances favorables à l’arôme et à la saveur de la viande : diacétyle, la série n-3 ou ω3 (25 à 30 % ; exemple : DHA (acide
acétone, sulfure d’hydrogène, acétaldéhyde, nucléotides, etc. docosahexaénoïque) et EPA (acide éicosapentaénoïque)), mais éga-
lement de la série n-6 ou ω6 (2 à 8 % ; exemple : acide arachidoni-
Huit jours après l’abattage d’un bovin, la tendreté et les qua- que) [F 1 010].
lités organoleptiques d’une viande atteignent un optimum.
Cependant, cet optimum peut varier considérablement selon les
muscles mais aussi surtout selon les animaux : la composante 2.5.2 Qualité et fraîcheur des poissons
conjonctive du muscle est alors le facteur prédominant pour la
qualité de la viande et, d’une façon habituelle, les animaux L’évolution post-mortem des poissons présente des particularités
hypermusclés sont les plus intéressants car possédant une qui permettent de comprendre leur grande fragilité :
trame conjonctive nettement inférieure.
— l’apparition et la résolution de la « rigor mortis » sont rapides
(terminés en 24 h à 0 ˚C). La rigidité et l’abaissement du pH sont peu
importants : le pH chute de 7 à 6, ce qui est insuffisant pour inhiber
le développement microbien ;
2.5 Produits de la pêche — l’altération de la chair de poisson se produit vite même à basse
température. La présence d’une flore microbienne psychrotrophe et
un arsenal enzymatique actif à basse température provoquent une
Les produits de la pêche destinés à la consommation humaine dégradation protéolytique, l’apparition d’ammoniac et d’amines
peuvent être séparés en deux groupes. volatils (TMA : triméthylamine), une oxydation des AGPI, qui ren-
Les poissons sont des vertébrés au même titre que les animaux dent le produit impropre à la consommation. Des signes extérieurs
producteurs de viande et peuvent être classés en fonction de leur sur les poissons, et l’apparition d’odeurs caractéristiques révèlent
origine : aisément cette évolution.
— les poissons de mer correspondent à 95 % de la consomma-
tion des poissons en France avec les principales espèces suivantes :
sardines, morues, thons, maquereaux, poissons plats (soles, tur-
bots, limandes), colins, bars, raies, lottes, etc. ; 3. Produits végétaux bruts
— les poissons d’eau douce : brochets, perches, truites, carpes,
etc. ;
— les poissons diadromes vivant dans les deux milieux en fonc- Les produits végétaux bruts sont des produits peu ou pas trans-
tion de leur cycle de vie : saumons, anguilles, esturgeons. formés.
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Les tissus végétaux (hormis les graines) contiennent davantage Les céréales sont des plantes cultivées, pour la plupart de la
d’eau que les tissus animaux, en raison de l’important développe- famille des graminées ou poacées, dont les grains servent à la nour-
ment de la vacuole. Par ailleurs, la présence de la paroi pectocellu- riture de l’homme et des animaux : blé, orge, maïs, seigle, riz, sor-
losique, mais aussi parfois les dépôts d’amidon (sous forme de gho, mil, etc. Ces grains ne sont pas des graines (sens botanique),
grains), résultant de la photosynthèse, permettent de comprendre la mais des fruits secs de type caryopse : les parois du fruit et de la
place prépondérante des glucides parmi les constituants chimiques graine sont étroitement associées. La taille des grains de céréales
de ces tissus (figure 1 b). est très variable selon les espèces et variétés (tableau 3). (0)
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– lentille .............................. 26 1 56
Péricarpe
– pois .................................. 26 2 60
Graines oléagineuses Cuticule
et protéagineuses :
c détails des couches de cellules à la périphérie du grain de blé
– soja .................................. 38 21 25
– colza................................. 30 40 20
– tournesol ......................... 35 45 5 Figure 6 – Représentations schématiques de grains de céréales
– arachide........................... 28 50 15
— le riz paddy est le riz récolté non comestible possédant encore
glumes et glumelles (la balle) dont le séchage va permettre le
3.2.2 Le riz stockage dans des silos ventilés où on obtiendra une stabilisation
du taux d’humidité des grains à environ 14 à 15 % ;
La structure du grain de riz apparaît dans la figure 6 a. L’usinage — le riz cargo est le riz débarrassé de sa balle grâce au passage
des grains de riz permet de distinguer les différents types suivants : dans une décortiqueuse suivi d’un tamisage. Ce riz correspond au
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riz complet ou entier ou brun gardant une pellicule de péricarpe. Il Sur le plan biochimique et nutritionnel, les légumes secs sont
présente une excellente qualité nutritionnelle car toutes les substan- caractérisés par :
ces nutritives sont préservées. Par contre, il est long à cuire suite à — un taux des protéines compris entre 20 et 25 % ; ces protéines
la difficulté de pénétration de l’eau dans le grain... ; sont surtout des globulines caractérisées par un déficit en acides
— le riz blanc ou blanchi a subi un traitement d’abrasion condui- aminés soufrés [met (méthionine), cys (cystéine) [ F 1 010]] ;
sant aux riz commercialisés courants. Très blanc, de bonne conser- — des glucides constitués d’amidon parfaitement digestible (45 à
vation et à cuisson plus rapide, ce riz correspond à l’amande 50 %), et de fibres (8 à 18 %) ; par contre, on y trouve aussi des
uniquement puisque le grain a perdu ses enveloppes périphériques α-galactosides (raffinose, stachyose, verbascose, etc.) non digesti-
(le son) et avec elles un certain nombre de ses qualités bles, hydrolysés et métabolisés par des bactéries intestinales en
nutritionnelles ; hydrogène, méthane, et autres gaz responsables de flatulence ;
— le riz étuvé est préparé à partir de riz paddy qui subit un étu- — la présence de facteurs antinutritionnels (inhibiteurs de la tryp-
vage à la vapeur d’eau sous pression puis un séchage sous vide. Ce sine, lectines) ; mais ceux-ci de nature protéique (donc thermolabi-
traitement gélatinise en partie l’amidon et permet la migration des les) sont détruits lors de la cuisson.
protéines, vitamines et minéraux depuis les enveloppes externes
vers l’amidon de l’amande. Le riz traité est ensuite décortiqué et En alimentation humaine, les légumes secs autrefois aliments de
blanchi pour donner le riz étuvé de couleur ambrée ; ce dernier ne base sont de moins en moins consommés dans les pays à hauts
colle pas à la cuisson et les qualités nutritionnelles du riz entier sont revenus. Ils constituent pourtant une source intéressante de protéi-
en partie préservées. nes permettant de supplémenter les apports protéiques dus aux
céréales et tubercules.
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Les légumes verts ou frais désignent les produits végétaux ■ La composition chimique moyenne des fruits frais est pro-
consommés aussitôt après leur récolte (produits de première che de celle des légumes frais. Mais la teneur en sucres y est plus
gamme). importante (12 % en moyenne de glucides dont une majorité d’oses
et osides « sucrants ») ; le goût sucré d’un fruit dépend du taux de
sucre, mais également de la nature des sucres (tableau 5). La pré-
sence d’acides organiques (acide citrique, malique, maléique, tartri-
3.5.1 Les légumes frais que, etc.) atteint 0,5 à 1,5 % et confère aux fruits une forte acidité
(pH = 3 à 4), d’autant mieux masquée que le goût est plus sucré
■ La diversité des légumes frais est extrême et l’inventaire donné (processus de maturation). (0)
dans l’encadré 1 utilise un classement en fonction de la partie
comestible de la plante. ■ La maturation des fruits correspond à un ensemble de modifi-
cations biochimiques se produisant sous le contrôle d’une hormone
■ La composition chimique moyenne des légumes frais mon- végétale : l’éthylène (C2H4). Elle est marquée par l’apparition en
tre que ces produits sont riches en eau (90 %), pauvres en lipides quantité importante de substances intéressantes (sucres, vitamines,
(moins de 1 %) et en protides (moins de 3 %), mais ont une teneur et arômes) accompagnée de la diminution appréciable d’autres subs-
une composition intéressante en glucides (1 à 5 % de glucides assi- tances (chlorophylles, acides organiques, tanins). On assiste aussi à
milables et 2 à 4 % de fibres alimentaires). Leur teneur en vitamines un changement de texture (ramollissement) dû à la désorganisation
hydrosolubles, en particulier en vitamine C, est élevée. Par ailleurs, de la lamelle médiane des tissus constituée de pectines (diminution
une grande diversité d’acides organiques et de constituants aroma- des interactions entre chaînes de polymères ; hydrolyse des
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100 99 10 0
100
65
Margarine
Beurre allégé
Matières grasses allégée
composées allégées
41 Demi-beurre Minarine 41
20
Figure 7 – Dénominations des différents corps gras alimentaires (décrets du 30 décembre 1988)
4.2.2 Fabrication des farines de froment — la maïzena est une farine très blanche aux propriétés épaissis-
santes résultant d’une mouture de grains de maïs dont on a éliminé
Elle est réalisée en meunerie grâce à une mouture par voie sèche. les germes trop riches en lipides.
Cette mouture, avec une alternance d’étapes de broyage (broyage
proprement dit, claquage, convertissage) et d’étapes de fractionne-
ment (blutage, sassage), élimine les enveloppes et le germe du 4.3 Sucres et édulcorants
grain pour ne conserver que l’amande sous la forme d’une poudre
fine blanche appelée farine (figure 8).
Les farines sont définies par leur taux d’extraction et sont classées 4.3.1 Le sucre ou saccharose
en « types » (de 45 à 150).
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Refus
Germes (1 %) et rémoulages (3 %)
Sons gros (9 %) et fins (7 %)
Rémoulages blancs (3 %)
Sasseurs (sassage)
Semoules
Finots Gruaux
Figure 8 – Représentation schématique des principales étapes de la mouture par voie sèche du blé tendre ou froment
■ L’extraction et la fabrication du sucre ([F 6 150] Procédés de — le fructose (ose) est le sucre principal des fruits souvent asso-
transformation en sucrerie) diffèrent sensiblement selon la matière cié au glucose ;
première, mais comprennent quatre étapes principales : — le lactose (diholoside) est le sucre du lait au pouvoir sucrant
— l’extraction par diffusion (betterave) ou pression (canne à modéré ;
sucre) du jus sucré ; — quant au miel, c’est « la substance naturelle sucrée produite
— l’épuration calcocarbonique ou purification du jus brut ; par les abeilles mellifiques à partir du nectar des fleurs... » ; le goût
sucré est dû au sucre inverti, mélange équimoléculaire de glucose et
— la concentration du jus épuré (à 14 % de sucre) par évapora-
de fructose, provenant de l’hydrolyse du saccharose grâce à l’inver-
tion d’eau : on obtient le sirop de sucre à 70 % de matières sèches
tase sécrétée par les glandes hypopharyngiennes de l’abeille
dont 64 % de sucre ;
([F 7 000] Les miels).
— la cristallisation avec récupération du sucre solide en cristaux.
● Les sucres dérivés de produits naturels et fabriqués industriel-
■ Les différentes formes de sucre commercialisées sont nom- lement sont issus des industries de l’amidon qui produisent, en glu-
breuses. Le sucre courant est le sucre blanc en morceaux (no 3 = 7 g, coserie, à partir de suspensions d’amidon (origine = maïs surtout)
et no 4 = 5 g), cristallisé, en poudre ou glace. Des sucres spéciaux des produits variés d’hydrolyse. Les sirops de glucose sont équiva-
existent : candi, cassonade, de canne, liquide, etc. lents des sirops de sucre (70 % de MS) ; les plus connus sont les
sirops de glucose à haute teneur en fructose (mélange équimolé-
culaire de glucose et fructose appelé isoglucose en Europe). Les
4.3.2 Les sucres et les édulcorants sirops de glucose peuvent aussi faire l’objet de réactions d’hydrogé-
nation transformant leurs oses et/ou osides en polyols ; on obtient
des sirops de polyols ainsi que les polyols sous forme cristallisée. En
■ Les sucres autres que le saccharose sont nombreux. dehors de l’amidon, les procédés d’hydrolyse suivis ou non de pro-
● Les sucres naturels sont les sucres des fruits, du lait et du miel, cessus d’hydrogénation peuvent aussi concerner le saccharose, le
consommés en l’état : lactose, l’inuline, etc.
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■ Les édulcorants classés parmi les additifs alimentaires les cafés robusta sont plus grillés et ont davantage d’amertume que
(tableau 5) sont utilisés dans les produits allégés en sucre et sont de les cafés arabica réputés plus aromatiques.
deux types :
— les édulcorants polyols ou sucres alcools ont un faible pouvoir
On obtient classiquement la boisson café par lixiviation d’eau
sucrant et sont moins énergétiques (10 kJ/g contre 17 kJ/g pour les
chaude frémissante sur des grains de café torréfiés et moulus
« vrais » sucres) : sorbitol, mannitol, isomalt, maltitol, lactitol,
(10 à 12 g de café/100 mL d’eau).
xylitol ;
— les édulcorants intenses sont des substances souvent synthé-
tiques possédant un pouvoir sucrant élevé et utilisées à doses Cette boisson est stimulante grâce à la caféine (triméthylxanthine)
infinitésimales : acésulfame K, aspartame, cyclamates, saccharine, dont la teneur est deux fois plus élevée dans le café robusta que
thaumatine, néohespéridine DHC (dihydrochalcone). dans le café arabica (tableau 6).
4.4.3 Le thé
4.4 Chocolat, café et thé
Les théiers sont des arbrisseaux à feuillage persistant cultivés
essentiellement en Asie du Sud-Est où alternent pluies abondantes
4.4.1 Le chocolat et soleil. Ce sont les bourgeons et les jeunes feuilles qui sont récol-
tés pour être exploités. Le thé vert est obtenu par étuvage, puis trai-
Le cacaoyer est un petit arbre (famille des sterculiacées) cultivé tement thermique rapide à 100 ˚C avant d’être séché. Le thé noir
dans les régions tropicales humides. Il produit des cabosses, gros subit différentes opérations dont une fermentation entraînant noir-
fruits ovoïdes contenant une quarantaine de « fèves », qui sont des cissement (brunissement enzymatique) et développement des
graines oléagineuses. arômes ; il est ensuite séché.
Les fèves fraîches de cacao subissent une fermentation, un
séchage, puis une torréfaction qui sont des étapes fondamentales La boisson thé est obtenue par infusion du thé vert ou du thé
pour le développement des arômes. Les fèves torréfiées sont noir (3 à 5 g/100 mL d’eau) dans de l’eau chaude pendant 3 à
ensuite broyées pour donner la pâte de cacao dont le pressage per- 5 min.
mettra de séparer, comme en huileries, le beurre de cacao (prove-
nant surtout de l’amande et riche en lipides) et le tourteau de cacao
(résidu ayant pour origine les enveloppes riches en protides et sub- Il s’agit d’une boisson renfermant de la caféine (appelée parfois
stances variées telle que la théobromine : 2,3 %). théine), mais aussi de la théophylline et de la théobromine.
Le chocolat est obtenu grâce à diverses opérations (pétrissage,
broyage, conchage) effectuées sur un mélange de pâte de cacao, de
beurre de cacao, de sucre, et autres ingrédients (lait, lécithine, etc.).
La poudre de cacao provient du tourteau de cacao réduit en pou- 5. Produits résultant
dre par broyage et est utilisée pour la réalisation de boissons et
divers produits cacaotés. Les boissons cacaotées renferment peu de
des transformations
caféine, mais beaucoup plus de théobromine, diméthylxanthine aux
propriétés surtout diurétiques (tableau 6) ([F 6 170] Cacaos et
supplémentaires
chocolats : traitement et fabrication).
(0)
5.1 Pain et les pâtes alimentaires
Tableau 6 – Teneurs en méthylxanthines de quelques
boissons courantes 5.1.1 Le pain
Caféine Théobromine
Boissons ■ Le pain traditionnel est un produit alvéolé obtenu par cuisson
(mg/L) (mg/L)
d’une pâte contenant de la farine panifiable, de l’eau, du sel et de la
Café arabica ............................. 600 à 800 3à7 levure ou du levain dans les proportions massiques respectives
suivantes : 100/60/2/2 :
Café robusta............................. 1 200 à 1 400 –
— la farine de froment de type 55 (TE = 75 %) est la plus utilisée ;
Thé............................................ 200 à 300 5 à 20 elle est panifiable, c’est-à-dire qu’elle peut se transformer en pâte
Boisson cacaotée..................... 20 à 30 250 à 450 boulangère (réseau de gluten) ;
— la levure boulangère correspond à une biomasse constituée de
Coca-cola.................................. 90 –
micro-organismes du groupe des levures de la famille des Saccha-
Pepsi-cola................................. 65 – romyces cerevisiae ;
— le levain est une « pâte de blé » capable de fermenter sans
addition de levure boulangère ; cette pâte renferme des levures sau-
vages et des bactéries lactiques.
4.4.2 Le café
■ La panification est l’ensemble des opérations de fabrication du
Les grains verts du café correspondent aux deux graines conte- pain ([F 6 180] Produits et procédés de panification) :
nues dans les fruits des caféiers, arbustes (famille des rubiacées) — le pétrissage, suite au mélange des ingrédients, transforme le
cultivés dans les régions tropicales humides. On distingue deux gluten (protéines de la farine) en un réseau viscoélastique cohérent,
catégories de café : le café arabica aux grains longs et le café imperméable et extensible capable de retenir les gaz et les arômes
robusta aux grains plus trapus. Les grains verts de café subissent volatils (c’est surtout l’oxydation des thiols des gluténines avec for-
une torréfaction permettant le développement des arômes du café : mation de ponts disulfures qui permet la réticulation du gluten) ;
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— les processus fermentaires, dont la pâte boulangère est le mal structuré constituant le gel lactique. Le coagulum obtenu est
siège, sont complexes mais consistent en une fermentation alcooli- friable, déminéralisé, poreux, et les protéines très hydratées ; par
que par les levures des produits d’hydrolyse de l’amidon (avec libé- contre, le lactosérum acide contient le lactose restant, les protéines
ration massive de CO2 conduisant à la levée des pâtons) ; solubles, et est riche en sels minéraux.
— la cuisson des pâtons est effectuée en four humide à 250 ˚C. Au
cœur du pâton, la température n’atteint pas 100 ˚C et permet la for- ■ La coagulation-présure est provoquée par l’addition d’un
mation de la mie marquée par la gélatinisation de l’amidon (trans- enzyme protéolytique appelé présure (chymosine) dans un lait peu
formations hydrothermiques). Par contre, la température supérieure acide. La coagulation est initiée par le clivage de la caséine κ (située
en surface conduit, grâce à la réaction de Maillard et à la caramé- en surface des micelles) en un fragment de paracaséine κ hydro-
lisation, au brunissement de la croûte et aux odeurs caractéristiques phobe et à caractère basique qui reste associée aux micelles, et un
du pain frais. fragment hydrophile à caractère acide appelé caséino-macro-pep-
tide (CMP) qui se solubilise. Dans ce cas, il y maintien de l’état
■ La diversité des pains commercialisés est très grande. Parmi micellaire, car le changement à la périphérie des micelles a pour
les pains « de tradition française » (définis par l’absence de traite- conséquence leur agrégation conduisant à un réseau tridimension-
ment de surgélation et ne contenant pas d’additifs), le pain complet nel constituant le gel présure. Le coagulum obtenu est élastique,
et les pains de campagne ou au levain sont de plus en plus consom- souple et fortement minéralisé ; par contre, le lactosérum doux, peu
més par rapport au pain blanc. D’autres pains spéciaux (pains de acide et moins minéralisé, contient tout le lactose et les protéines
mie, pains prétranchés, etc.) et de nombreux produits de viennoise- solubles.
rie (croissants par exemple) sont aussi proposés en boulangerie.
Sur le plan nutritionnel, le pain blanc est plus riche en amidon (48 %
contre 40 %), alors que le pain complet est plus riche en fibres (8 % 5.2.2 Fabrication des fromages
contre 3 %) ; par ailleurs, la teneur en sels minéraux et en vitamines
est mieux préservée dans le pain complet (§ 4.2). Elle comprend trois étapes principales ([F 6 305] [F 6 306]
[F 6 307] [F 6 308] Procédés de transformation fromagère et
[F 6 310] Fabrication du fromage fondu) :
5.1.2 Les pâtes alimentaires — la coagulation ou caillage peut être lactique, présure ou mixte
(addition limitée de présure sur un lait d’acidité moyenne) ;
Les pâtes alimentaires industrielles sont des produits prêts à — l’égouttage est spontané ou fait intervenir des moyens divers
l’emploi culinaire, obtenus par pétrissage sans fermentation de plus ou moins énergiques (découpage, pressage, filtration, chauf-
semoule de blé dur additionnée d’eau potable (100/25), puis soumis fage). L’égouttage se termine par le moulage et généralement le
à des traitements physiques appropriés tels que le tréfilage, le lami- salage ;
nage et le séchage, donnant leur aspect caractéristique. Selon la — l’affinage est une période de maturation plus ou moins longue
législation française, les pâtes doivent être fabriquées à partir des (15 jours à plusieurs mois) réalisée à une température précise dans
semoules de blé dur uniquement et leur humidité doit être infé- des haloirs humides. Des micro-organismes d’affinage (moisissu-
rieure à 12,5 %. Différents ingrédients peuvent y être ajoutés : œufs, res, levures, bactéries) interviennent soit à partir de la surface, soit
lait, gluten, sel, etc. au sein même du produit. Les transformations enzymatiques effec-
Les pâtes fraîches sont fabriquées à partir de farine de blé tendre tuées, à partir des protéines et de la matière grasse, donnent des
(farine de type 45 ordinaire ou de gruau – plus riche en gluten –), produits d’arômes variés.
d’œufs, de sel et d’un peu d’huile. Leur préparation, possible à la
maison, est habituellement artisanale.
5.2.3 Diversité des fromages
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5.4.1 Le vin — et les cidres bruts plus alcoolisés (4 à 6 %), mais moins sucrés
(environ 20 g/L).
Le vin est la boisson obtenue exclusivement par la fermentation
alcoolique de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisin. Le
jus de raisin contient de 150 à 250 g/L de sucres (principalement glu- 5.4.4 Les spiritueux
cose et fructose) et, après fermentation complète, peut donner un
vin de 9 à 15 % (72 à 120 g/L d’alcool). Ce sont des eaux-de-vie (étymologie : aqua vitis = eau de vigne
modifié en aqua vitae = eau de vie) obtenues par distillation de jus
■ Les méthodes de vinification sont très diversifiées et condui- fermentés de fruits, ou de jus sucrés préparés à partir d’amidon de
sent à une grande variété de vins. Les points essentiels de la fabrica- grains de céréales ou de pommes de terres. Ces boissons au taux
tion sont les suivants. d’alcool élevé (30 à 70 %) doivent contenir au moins 280 g de « non-
● Il se produit normalement deux fermentations en vinification : alcool » par hectolitre d’éthanol ; le « non-alcool » est constitué de
— la fermentation alcoolique est la transformation des sucres en substances en petites quantités (aldéhydes, esters, alcools supé-
alcools et produits secondaires par les levures ; rieurs, produits de dégradation de la lignine, du furfural, etc.) for-
— la fermentation malo-lactique, effectuée dans un second mant les « éléments du bouquet » qui confèrent leur odeur et leur
temps par des bactéries lactiques, dégrade l’acide malique (diacide saveur au produit.
du jus de raisin) en acide lactique (monoacide), ce qui se traduit par Les spiritueux ou eaux-de-vie sont très variés :
une baisse de l’acidité du vin. — eaux-de-vie de vin blanc (Cognac, Armagnac) ;
● Dans la vinification en rouge, la fermentation initiale est réa- — eaux-de-vie de cidre (Calvados) ;
lisée sur des raisins rouges foulés en laissant pellicules, pépins et — eaux-de-vie de fruits (prune, mirabelle, framboise, quetsche,
rafles ; la macération alcoolique favorise les échanges entre les par- kirsch) ;
ties solides et le jus, ce qui permet la dissolution des pigments colo- — eaux-de-vie de canne à sucre (Rhum) ;
rés et autres substances provenant des pellicules. — eaux-de-vie de grains (Whisky, Gin — parfumé aux baies de
● Dans la vinification en blanc, par contre, le jus mis à fermenter genièvre —, Vodka), etc.
se limite au suc vacuolaire des grains de raisins ; l’extraction du jus
grâce à des techniques douces (pressurage progressif, élimination
rapide des parties solides, aération contrôlée, etc.) évite toute macé-
ration et oxydation (brunissement enzymatique) ; dans ce cas, les
raisins peuvent être rouges ou blancs ; les vins issus de raisins
6. Produits résultant des
blancs sont les vins « blanc de blancs ». transformations ultimes
5.4.2 La bière
6.1 La cuisson et les produits cuits
La bière est la boisson obtenue par fermentation alcoolique d’un
moût fabriqué avec du houblon pour ses qualités aromatiques et du
malt d’orge soit pur, soit associé avec des produits amylacés d’ori- La cuisson des aliments consiste à les soumettre à l’action de
gine diverse (30 % au plus de la masse en malt). Le taux d’alcool la chaleur afin de les rendre plus consommables. Cette exposi-
dans les bières varie de 2 à 8 % (soit de 16 à 64 g/L). tion ou traitement thermique transforme plus ou moins les ali-
ments en les modifiant sur le plan physico-chimique.
■ La fabrication de la bière nécessite de nombreuses opérations
réparties en deux types d’entreprises : malteries et brasseries
([F 6 200] Élaboration des malts utilisés en brasserie ; [F 6 210] Sec- ■ Les transferts de chaleur à la cuisson peuvent s’effectuer
teur brassicole – Caractéristiques technico-économiques). selon trois modalités principales :
● En malterie, la préparation du malt consiste à faire germer les — par rayonnement (rayons infrarouges ou micro-ondes) ;
grains d’orge afin de développer une activité amylasique ; puis les — par conduction (contact direct avec la source de chaleur) ;
grains séchés sont légèrement torréfiés (touraillage). — par convection (transfert mettant en jeu un fluide intermé-
● En brasserie, le brassage consiste à préparer, à partir du malt, diaire dont les mouvements sont importants).
une suspension d’amidon dans une eau de bonne qualité, puis à
effectuer sa cuisson afin de provoquer les transformations hydro- ■ Les techniques culinaires utilisent des méthodes de cuisson
thermiques de l’amidon (gélatinisation) nécessaires pour la d’une très grande diversité apparaissant au travers des mots
dégradation ; l’addition du houblon et la solubilisation complète de utilisés : rôtir, griller, rissoler, pocher, braiser, poêler, frire, cuire à la
l’amidon et son hydrolyse en maltose complètent la préparation du vapeur, en croûte ou en papillote, etc. Parmi l’ensemble de ces
moût. La fermentation est effectuée sur le moût placé en cuve et méthodes, il est possible de distinguer :
ensemencé par les levures qui métabolisent en anaérobiose le mal- — les cuissons par extension ou dissolution (immersion en eau
tose en éthanol et dioxyde de carbone ; le plus fréquemment, les froide ensuite chauffée) favorisant le départ de substances
levures Saccharomyces carlbergensis se développent entre 5 et solubles ;
15 ˚C et se déposent en fin de fermentation dans le fond des cuves : — les cuissons par concentration (rôtir, cuire à la vapeur, frire,
fermentation basse ; les levures peuvent aussi être Saccharomyces etc.) provoquant la formation d’une couche superficielle protectrice
cerevisiae qui fermentent entre 15 et 25 ˚C et remontent à la surface emprisonnant certaines substances dans l’aliment.
des cuves en fin de fermentation : fermentation haute.
■ Les cuissons industrielles correspondent à de nombreux trai-
tements thermiques allant du très traditionnel séchage sur cylindre
chauffant jusqu’à la cuisson-extrusion ([F 3 120] Cuisson-extrusion
5.4.3 Le cidre des aliments) ; mais des techniques nouvelles de chauffage se
développent : chauffage ohmique, par infrarouge, par hautes
Le cidre est une boisson obtenue exclusivement par fermentation fréquences, etc. Par ailleurs, la fabrication des produits de
alcoolique de jus de pommes fraîches. On distingue : cinquième gamme et celle de produits pour la restauration hors
— les cidres doux avec 1 à 3 % d’alcool, contenant environ 60 g/L foyer (RHF) ont été possibles grâce à la cuisson sous vide et/ou à
de sucres résiduels ; basse température.
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■ Les modifications de structure et de composition des aliments C’est également grâce au respect de la chaîne du froid négatif que
cuits sont évoquées dans les figures 2 et 3 (et [F 3 400] Modifica- des produits tels que les glaces et les sorbets ont connu un essor
tions biochimiques des constituants alimentaires) : commercial important ([F 8 010] Crèmes glacées, glaces et sorbets :
— les modifications chimiques dues aux cuissons affectent les formulation et fabrication).
différents groupes de molécules à rôle nutritionnel (protéines, gluci- Les végétaux crus prêts à l’emploi sous atmosphère contrôlée ou
des, lipides et vitamines) et des interactions entre molécules alimen- non (salades, carottes ou céleris rapés, etc.) doivent être conservés
taires se produisent également (brunissement non enzymatique ou au froid positif (réfrigération à + 4 °C) et constituent les produits de
réaction de Maillard) ; quatrième gamme.
— les modifications physiques et organoleptiques (couleur,
odeur, saveur, etc.) apportées par la cuisson concernent des molé- ■ La prise en compte des services liés à la restauration caracté-
cules généralement plus secondaires sur le plan nutritionel. Au risant le passage dans le système alimentaire du stade agro-
niveau de la structure des aliments, ce sont essentiellement leur industriel vers le stade agrotertiaire ([F 1 030] La consommation ali-
texture et leur consistance qui sont changées par la cuisson. Les mentaire dans les pays à hauts revenus), a permis le développe-
viandes à cuisson rapide (steaks, filets, entrecôtes, etc.) sont peu ment de nouvelles entreprises. L’intégration de la cuisson a conduit
transformées d’où l’importance de la tendreté initiale de la viande ; aux produits de cinquième gamme qui sont des préparations, d’ori-
par contre, celles à cuisson longue (pôt-au-feu, braisés, etc.) sont gine animale ou végétale, cuisinées, cuites et présentées sous vide.
davantage modifiées, en particulier au niveau de leur trame con- Les produits déshydratés et les produits à humidité intermédiaire
jonctive, car le chauffage du collagène transforme celui-ci en géla- (soupes, plats cuisinés) constituent les produits de sixième gamme
tine peu résistante (mais conservant malgré tout une faible qualité dont la préparation est aussi immédiate et rapide.
nutritionnelle). Les légumes et fruits frais perdent leur fermeté ini-
tiale à la cuisson suite à la désorganisation de la paroi squelettique
■ Des IAA relativement récentes se sont spécialisées dans la
pecto-cellulosique entraînant une libération en solution des molé-
production d’ingrédients alimentaires (PAI et additifs alimentaires)
cules de pectines qui peuvent reformer un gel avec des ions calcium
utilisés abondamment
lors du refroidissement (raffermissement) ; la cuisson de ces pro-
duits en eau adoucie est donc recommandée. Les produits alimentaires intermédiaires ou PAI sont des substan-
ces élaborées aux caractéristiques définies ou encore de véritables
produits industriels, standardisés, constants en composition et en
propriétés fonctionnelles. Ainsi, certaines industries de première
6.2 Autres produits issus des industries transformation produisent des ingrédients, des additifs ou des
agroalimentaires (IAA) mélanges aux formulations précises ensuite utilisés dans des indus-
tries de seconde transformation. Ces industries ont aussi pour
objectif de valoriser tous les constituants des produits agricoles :
■ Les techniques traditionnelles de conservation, artisanales à des sous-produits (tel que le lactosérum, le babeurre, etc.) sont ainsi
l’origine, sont utilisées dans de nombreuses IAA : appertisation, devenus des coproduits source de PAI intéressants.
salage et fumage, séchage par cuisson, abaissement de l’activité de
l’eau (aw). Certains PAI sont des produits relativement anciens tels ceux
issus des industries de l’amidon (amidons modifiés, sirop de glu-
● Les conserves de viandes, poissons, légumes et fruits (produits cose, etc.) ou les ovoproduits (œufs entiers, blancs, jaunes, présen-
de deuxième gamme) utilisent l’appertisation, procédé de stérilisa- tés sous forme liquide, concentré ou en poudre). D’autres résultent
tion des aliments par la chaleur en enceinte close (bocal ou boîte). de la valorisation de ressources diverses : PAI d’origine laitière
● Les biscuiteries et les biscotteries proposent des produits à (caséines, poudre de lactosérum, PAI lipidiques issus de la MGL)
base de farine de froment et d’œufs qui ont subi une double cuisson hydrocolloïdes provenant des parois végétales (pectines) ou extraits
(biscuit = cuit deux fois) et ont une teneur en eau (2 à 14 %) très d’algues (alginates, carraghénanes), matières protéiques végétales
réduite permettant leur conservation. (gluten, protéines de légumineuses), pigments et arômes naturels
extraits de végétaux, etc.
● Les chocolats et les confiseries sont également des produits
très déshydratés avec une teneur en sucre élevée (aw bas), de lon-
gue conservation. Il en est de même pour les confitures où la cuis-
son de fruits frais avec du sucre conduit à des produits à 60 % de
sucre. 7. Produits alimentaires
■ Les techniques frigorifiques utilisant le froid négatif permettent
la conservation pratiquement en l’état des produits animaux et
futurs
végétaux. Ces produits qui doivent être de bonne qualité sanitaire
sont amenés le plus rapidement possible à une température de –
20 à – 40 °C : Avec le développement des connaissances scientifiques et des
progrès technologiques, le domaine agroalimentaire a construit un
— dans la surgélation, le refroidissement est brutal et la cristalli-
secteur industriel en perpétuelle évolution, très gros porteur d’inno-
sation de l’eau ne donne que des petits cristaux respectant la struc-
vations et de produits nouveaux. Par ailleurs, dans les pays à hauts
ture cellulaire ;
revenus, les exigences des consommateurs sur le plan alimentaire
— par contre, dans la congélation, le refroidissement plus lent (résumées par la formule Q = 4S qui signifie Qualité implique
provoque l’apparition de grands cristaux cassant les membranes et Santé, Sécurité, Satisfaction, et Service) et leur désir d’information,
les parois cellulaires, ce qui désorganise davantage le produit lors doivent désormais être pris en compte. En conclusion, un schéma
de la décongélation. général d’élaboration de nouveaux produits alimentaires (figure 9)
Les surgelés (produits de troisième gamme) doivent impérative- permet d’entrevoir certaines perspectives d’avenir dans le domaine
ment être conservés à une température de l’ordre de – 20 °C avant de l’alimentation humaine.
leur mise en vente ; le respect de la chaîne du froid doit donc être
irréprochable avec une organisation logistique sérieuse entre l’usine
et la distribution ([F 3 230] La chaîne du froid dans l’agroalimen- Le lecteur pourra également se reporter aux références [5] [6]
taire). [7].
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lipide Nutriment
Génie :
protéine Édulcorant
- enzymatique
PAI
Techniques
séparatives
Enzymes
Eau Micro-organismes
- Séparation
- Mélange
- Traitement thermique
- Texturation
- Maturation
Produits agricoles
Aliment
Figure 9 – Schéma d’élaboration des produits
alimentaires nouveaux, d’après [3]
Références bibliographiques
[1] BELITZ (H.D.) et GROSCH (W.). – Food che- de la production agricole. Éditions Masson [5] VIERLING (E.). – Aliments et boissons – Filiè-
mestry. Springer-Verlag Berlin Heidelberg (1994). res et produits. Collection Sciences des ali-
(1999: Second English Edition). ments – Doin Éditeurs (1999).
[4] CHEFTEL (J.C.), CUQ (J.L.) et LORIENT (D.). – [6] ADRIAN (J.), POTUS (J.) et FRANGNE (R.). –
[2] ALAIS (C.) et LINDEN (G.). – Biochimie ali-
Protéines alimentaires – biochimie, proprié- La science alimentaire de a à z. Éditions Tec.
mentaire. Éditions Masson.
tés fonctionnelles, valeur nutritionnelle, et Doc. Lavoisier (1995 : Seconde Édition).
[3] LINDEN (G.) et LORIENT (D.). – Biochimie modifications chimiques. Éditions Tec. et [7] RAYNAL-ROQUES (A.). – La botanique redé-
agro-industrielle – valorisation alimentaire Doc. Lavoisier (1985). couverte. Éditions Belin (1994).
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