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BS 380 S& Huitieme Traité D a) Ecriture Confolatoire j Des i; QUATRECOM|* ie PLEXIONS, f . ah a & Cett a dire, &, : 7 ge sl Inftrn&tion au tems de la tenta- fi + | tion, pourunceeurcontinuel- | lement trifte & tenté, | pr Dou la trifteffe ‘ient & tire natun | bi vellement fon ovigine: comme \ 4a tentation fe fait. bd é ‘ . | Is Avec fes dictions confolatoires, | id tes-utile aux ames & cceurs \ ef tentés, ! qt Ecrite au defir, fi en Mars l’an | i 1622, 3S 38: S& Des Caufes de laCrainte & de la } , Triftelfe: ceque ceft que Ja Con- i fternation & P’Angoiffe. i que Phomme eft faili de frayenr 8 @étonnement, en foiméme procede de Pame: car Pefprit exterieur des aflres & des clemens ne Sépouvante point » @aueant quil vie dans f@ mere, qui Ya en- gendré : mais la pauvre ame en Adam eft en- J trée davis une habitation cerangere, favoir dans iP JL__| Pelpriede ee monde, oli cere aimable exea~ Fie tureeft cachée & detenné dansune fombre prifon. ~ 2. OrTefprit de ce monde a quatre ha- \ bitations, dans lesquelles ce. precieux joyeau ef enferré: entre ces quatre habitations il y ena une, qui eft principalement manifefte dans Phomme, & non pas toutes quatre éga- | Yemene, & cela fuivant les quatre elemens \ eS. | lesquels chaque hommea en foi, & Phomme eft cette effence méme, ala referyede ame, qui n’eft pas cette méme effence, mais elle y | demeure captive $ route fois il n'y a qu'une fi | de ces loges on de ces formes entre ces qua- tre, qui aitle fouyerain gouvernement de Ia Vie, Ces quatrefe nomment (1) Ie Tempe- Jes rament | } i M.- Oute triftefle & tonte crainte, lors | | & 382 Des quatre rament ou la Complexion Colerique , (2) Je Sanguin, (3) le Phiegmatiques (4) le Me- Jancolique, | 3. J, Letemperement ou la Comple- xion Colerique eft de fa nature & proprieté @u feu, clle donne un courage fier,elle porte | & fa colere & 4 Pemportemenc , elle rend les} hommes arrogants adonnésa leurs opiniatreses & qui n’ont égard pour perfonne. Selon le} monde exterieur elle paroir comme une lu- migre de feu , elle agit felon la puillance du| foleil, & voudroit yolonticrs toiijours do-| miner, 4. If. Le temperament ou Ia Comple-| xion Sanguine eft de la nature de Pair, tab- tile, amiable & gaye, toute fois elle n’elt pas Wan grand courage, elle eft changeante, & | paile cilementd’une chofe a une autre, elle regoit naturellement la proprieté des altres & lear fagacité dans fon effence , elle eft mo- defte & pure, & elle eft capable de compren-| re de grands myfteres dans fa fcience. | 5. III, Le temperament ou la Com- plexion Phlepmatique eft fuivane Ja nature) & la propriete de Peau, chatnelle, grosfieres| molle, d'une yolonré effeminée, d'une con- ception aflez mediocre, mais elle setient, fore | rementc ce qu’elle a une fois congii: elle n’ap- prend point dart qu’a force de legons & de fons, n’étant capable de rien inventer de { propre saciné ; tout Jui elt bon, elle ne fe tour- Sm a Oe Biche cats ee eS 62)| te Me- | omple- | yprieté | > porte bat les, atreres, don le ine Iu-| nee da) is do-) omple-| 1, fabs elt pas nte, & ) wevelle) fttes 8 } ft mo- npren- Com- nature | osfferes | te con- Wt, for e nap- + & de + de fa ne fe tour Complexions, 383 tourmente de sien, elle tire quelque luenr de la lumiere » elle elt jamais ni trop trite ni trop porte A la joye, mais elleeften tou- tes chofes fort indolente & indifferente. 6, IV. Le vemperament ou la Coms plexion Melancolique eft dela nature & de la Proprieté de la terre, froide,roide,fombre,trifte, affamée: de la lnmiere (comme la terre) & tofijours dans la crainte de la coleze-de Dieu, Car la terre 8¢ es pierres ont éré prifes hors de Pellentialisé éternelle, elt & dire, dans le defir enflammé du Biat, felon la proprieté de Ia colere & de Vamour, c’eft un mélarige du bien & du mal: le bien eft rot- joursen crainte contre le mal, & ceft une faite continuelle, le bien veut tofjours véloi~ gner du mal,comme on le peur yoirdansles metaux, dont la tindture eft bonne, & route Ja terrefireité eft mauvaile & furienfes; de forte que la tinéwure des metaux cherchetot~ jours de senfuir de la terzefteeieé, Singulieres ment lors quelle eft atteinte de V'aftre malin, & elle veut rofjours fortir de fon centresc’elt Jace qui fair croftre les metaux, car Ja tin= ure poutle (es defiss hors deux, & cherche avenyoler, mais elle acquiert par fes defirs une eflence fi amiable, femblable ice que cerefprit once defirelt; & ceftde que procede le corps metallique, 8/La 384 bre & aride, elle donne peu d’eflentialice, elle fe devyore en foi méme, & demeure toiljours dans Ia maifon de triftefle: quand méme Ie foleil repand fa clarté en elle, elle Des quatre 8 Lanature melancolique eft fom- demeure neanmoins trifte en elle méme, il | eft vrai qu’elle regoit quelque foulagementde la fplendeur du foleil 5 mais dans les tenebres, elle eft tofijours dans Papprehenfion & dans la crainte des jugemens de Dieu, Ici un Efprit de trifteffe doit remarquer. 9. Que lors que Pune de ces comple- xions predominé dans un homme, tellement qu'il y eft complexioné, Ia pativre ame ,com- me¢tantun precieus joyan , eft renfermée | dans cette demeure, & eft obligée pendant | Ie tems de cette vie ( fi elle ne peut attcins dre parfaitementla lumiere divine } de s'aider dela Iueur du foleil, puis que Pool de la Ju- miere divine lui aété fermé en Adam dans Ja fource terreftre, ot elle éroit entrée: Pame en Adam a laiffé entrer en {oi les complexions extericures, fayoir Pefpric du grand monde, des aftres & des elemens. 10, Or-pendant le tems de cette vie elles habitent Pyne dans Pautre, Pame dans Jes. complexions, && les complexions dans Fame, toute fois elles ne i faififlenc pas mu- | | mu at 1 Cor que dar qu def Re ard Jun ger mi Pe ling lh foy iple- nent ‘om- dant cine lider tdu- dans ame ions ide, vie dans Jans pas noe Complexions, 385 Mutuellement dans Peffence : Tame eft plus pees que Ve(prit exterieur, mais pendant le tems de certe vie ils fone liés ’'unaPautre, comme Je monde interieur & exterienr, quoi Que Pun ne foit pas autre ; ainfi Pefprit ex- terjeur n’eft pas ’ame non plus, 11, De plus il fauc fGavoir, que l’ame dans fa fubftance eft une fource de feu magi- Que de Ja nature de Dieu le Pere, un grand defir pour la lumiere : de méme que Dieu le Pere defire de route érernité avec une grande ardeur fon coeur , comme érant le centre de la lumiere, 8 dans {@ volonté defirante i] Pen. endre par la proprieté du feu, comme le feu Sngendre Ja lumicre, 12, Or il ne peut avoiraucun feu, que Ta racine du feu n’y foit, comme le centre ou la figure 3 la nature, que ame a ausfi en foi, & briile (rend avec ardeur ) & fortir des figures vers la nature , comme du monde te- Nebreux , qui fe ponfle dans fa fource ou dans fon defir jusques 4 ce que Je feu sallu- Me: car elle cherche Ja liberté, qui eft Jalu- Miere, comme on Je peut voir dans Je livre Ic a triple vie. 13, Puis donc que lame eft un fen Wefprit magique affamé, elle defire Feflentia« lie {pirituelle, fayoit la vertu, par laquelle tlle peut conferver fa vie ignée & adoucir la fource de feu, Bb 14, Mains Des quatre 14) Maintenanron. peut fort bien com- prendre, comme Fame selt decournée en A> dam pat defobeillance vers!’elprit de cemon- de, a mangé deV’efprit du mondeextericuts Be Celt pour cela que Chrift a eré, fait home | me dans ndtre effence, afin qu‘il Pintroverdit de nouveau par le censre & par le feu divin dans la lumiere, qui eft le monde de la debon- naireté; Celt ce quia été executé en la Pere) fonnede JEfus Chrift, 15. Mais parce que nétre ame dés Ie) fein de notre mere, welt rournée que. yer Tefprit du grand monde dans Jes complexions) vainfi elle mange ausii- ror de Pefprit. de c@ monde, des le vensre, & méme dans le vents? de f& mere, | 16. Lame mange de la yiande. fpiitus elle, favoir de Pefprit de la figuration des: complexions , non pas toute fois entierement! de leur eflence, maisd’une maniere magiqué Caf fon embrafement, la complexion dant ‘ce feu de Fame devienc participante de Ja na) ture de Pame: eft comme le bois & Je fet| mis a Poppofire Pun deJ'autre ; (1a comple’) Xion elt le bois, & Frame eft le feu) il faut da bois pour le feu, favoir, ou la complexio# | exterieure, on bien une divineeffentialit? i) Y'Effence de Dieu, il faut qu'elle mange di Pune on de Paurre, 2 faure de quoi il faut) quelle meure, quoi qu'il n’eft pas poslible qu'elle peritle, puis qu'elle eft un defir: | 386 en Te; £0, | come | tn Ae mone | eur? | hom: vertit divin. bons aPere| igs Ie) yer gionss de ct fens piritus wn des ement iquer eal Ja na| Ie fet) omple:| il faut lexiot| lice d?) nge dt t a rosfible 1 OF ry o Complexions, 387 obi] yaun defir, il y aune fubftance; le defir fe fair une fubftance 2 foi méme, 17, Heft aifé maintenant de compren. dre, pourquoi il ya une fi grande difference ehtre Jes hommes, tant al'egard de leurs vo. Jontés que de Icursaétions. Car felon ce dont Tame manges& (elon ce qui allume le feu de favie, Ceit felon cela, que la vie de ame Tegle {a conduite ; fi Pame fe detourne de fa complexion pour fe tourner vers le feu de Pamour divin dans eflentialiré celefte ,quieft a corporalicg de Chri {elonle monde an- gelique lnmineox: alors clle mange de la chair de JElus Chrift, cet a dire de f chair celefte, comme érant fon érernelle effentialicé, de Ia mantuetude, de lalumierede la Majefté, en laquelle le feu de Dieu Je Pere dans fa {plendeur forme unetin@ure, dans cette mé- me eflentialicé comme dans la fource d’eau de la yie éternelle, done JEfus Chrift parle , quand il dic, 9## nous donnera 4 boire de certe eande vie: eft de cela que le feude Tame mange, favoir de Vellentialité celefte & divine, qui eft convertie dans Ia tingture ew un fang celefte, jeparle dansun fens {pirituel 5 Celt de li que Pame acquiert une yolonté divine , & qurelle retient le corps en bride, pour faire ce qu'il ne voudroic pas, felon fa propre forme , & Pefprit de ce monde; en tant que la complexion ne doit pas regner Bba dans 388 Des quatre dans Pame} mais elle demeurefeulement dans Ia pattie charnelle, & regit ce qui reparde la chair & le corps exterieurs Quant 4 'hom- me, il recherche la parole de fon Dicu, & folipire continuellement aprés lui; fon incli- nation eft tobjours de parler de Dieu, il vou- droit tofjours golter de plus en plus lesdou- ceurs divines; mais il ef couvert & en eft empeché par la complexion, de forte qu’ily a rodjonrs en luida combat, 1g. L’ame combat contre la comple- xion, car encerte vie elles font li¢esenfemble, & la complexion combat contre 'ame, celle- ci voudroit bien toijours entrer dans le feu de lame, & s’y allumer, pour vivre jufte; car lorsque Pame mange de fa parolede Dieu, Ja complexion {elon la yie exterieure tombe comme en defaillance, & deyient comme captives quoi qu’elle vive en elle-méme, | 19. Mais quant i Pame, elle eft pleine | de confiance, parce que l'amour de Dieu, qui | feul vient au fecours 2 fa fubftance, lois quelie mange de Peflentialité de cet amour, Antroduitunetriomphe & un gotit fi divin dans Ia complexion , qu’elle devient toute trem- blante; & remplie dune haute exultation divine, & qu'elle ranime tout le corps, com- me file Paradis'écoir prefent; mais cela ne _ dure pas totijours , car l'ame fe trouye bien réccouverte de quelqn’autre chofe, qui tom- be dans la complexion, ou que Pimagination exe ea | Complexions. 389 ah 2 exteticure de Tefprit de ce grand monde y y an | introduir, dont il {© forme en elle un miroir, } del | a etle commence ay imagines: & ainfi elle | aom- : fort de V'efprit de Dieu, & eft fouvent em- 1, 8 | bonebée, ila Vierge de la Sapience divine neli« | ne Ia rapelloit de rerourner » laquelle Vierge Vou | eft propofée 4 l'ame pour,un miroit. ity *| Pour traiter plus avantdes quatre ; Complexions. a fle to. Lorsque Paine imagine dans: fa \ \ nble, complexions & quelle en mange; 6n fede- 4 relle- | tonmanede Ia parole & de la yolonté de } P few | Dieu, elle agit alors (elon la proptiesé de Ix bftes | complesion, & elle regoit rout q¢ que les Diew, | aftres jertent dans la complexions tour ceque =—- Fefprit de ce grand monde introduit par fon imagination, Elle {¢ laifle éblouir par les ie defirs de la-complexion dans toutes leschofes ‘ Ieine | extericures, en tour ce que faitle monde de es ae bqui | paroles & @eeuvres: le defir dela complexion Tors | introdgieées choles dans Je feude Pane, dont our, | le fende Pame brie dans | 21. On peut voir ici, comme toutes rem- | Tes mauvaifes ceuvres & adtions brilent dans ition | Ie fea de Dieu le Pere, dans lequel Pame tom- fe trouve ¢ car toutice qui n’eft pas conforme ne | & Pamourde Dieu, Pamonr ne peur point le bien | receyoire En outre on trouve ici ce quielt 86 fom- €n quoi confifte le peché, comme Diet © ition Bb3 irritey Des quatre FE s jrsité y lors que Phomme par le fen de fom | ], ame ou par fa vie y introduit de telles abo- minations, que ’bhommea accourumé de com- | mettre, lesquelles deticnnent!’ame de Pamout | de Diew , & rendent fon fev tour 3 fait rene- breux par raport & [a fageile & ala lumiere divine, , 22, Car PEfprit de Dieu n’entre point dans le brilement de feu ou dans une vie pleine d’abominarions, jusqu’a ce que Pame Sen retire de nouyeau, & qu’elleie lavedans Yeau de Ia vie éternelle, ce qui {e fair; pat une repentance ferieufe; eft la od elle eft senouyellee dans le fea de la manfuetndé divine, & dans le faint Efprit, comme un enfant nonyellement né, & gurelle recom mence de boire de cette eau, & quvelle vit avec Dieu, Des quatre Complexions avec | __ leurs proprietts: ] Qu’eft- ce que Pame & Thomme entier font, lors que Pame rvallume fa viede feu que dela complexion & des _ aftres? LLa Ji oe Oe le fon abor com- amout tene- miere| point] te vie Pame ‘edans| tit, pat | ile ra betndé) me uf recom lle vit| vec a & ame ue L La Complexions, I, La Complexion. Cole- rique {elon le feu, 3. Lors que la vie de Pame eft envi- tonnée de 1a complexion colerique, elle eft ardente, furieufe’ orgueilleufe 8c confuman- terelle faicausfi, quele corps eft maigre , mali- cicux,furieax & coleres & lors que Tame y in- troduit fon imaginations elle enflamme en- cove dravantage 1a complexion » car elleveft suezardente: ceftalorsquelacolere, Vorgusils Je dels des'elever en puitlance & en pompe, & de mertre tout fous fes pieds, Semparent de Phomme, 8 quil vient & meprifer les mi- ferablesy & & tytannifer ceux qui fe mettent 3 genous devane lui, nrayant aucun égard sil mente dans Ja colere, 4 moins que les aftres ne l'empéchent, Jesquels fouvent fe joignant 3la complexion y metrent de Vobftacle 8 empéchene beaucoup de choles. 24, Coux, qui font dans cette comple- xion, font dans un grand peril , lors que Pame yit de (on imagination exterieure, elle ‘ef dans de terribles liens, une fource de feu eff jointe 4 une autre. "as. Le demon furieux a. un puiffant aceésien elle, car la proprieté du feu lui fere (eltpropre ) il eft lui-méme orgueilleux & ene -vicuxi8 elle eft ausfi la complexion,O qu'il e! by difficile 392 Des quatre difficile 3 'amed’échapper, lors qu’elle eft ene tierement enflammée dans cette proprieté ! le demon n’a pas befoin de la tenter, elle le fuit d’elle- mame avec plaifir en tource quil fouhaite, elle ne sattrifte pas facilement ¢ car elle a dans fa complexion une lumiere ignée, & elle simagine totijours, que cet la lumiere de Dien, & qu'elle ef fur le bon chemin; & cependant elle n’et qu'une vor lonté & un efprit orgueilleux,, envieux, co- lere , violent & opprelléur, ausft long tems que ame ne fuit que les mouyemens de la complexion, O quelle fe plait 4 éraler der | belles apparences ayee fate, qui procede de fa complexion de fen & de fa vertu apparen+ te; dans fon orgueil & arrogance extremes elle veut aus avoir la reputation Pere fain. | te, O demon transformé en ange, que tues tenebreux ; lors que la complexion eft lewuite dais la mort ! IL La Complexion San- guine felon Pair. 26. Lacomplexion fanguine eft douce, Tumineufe & pleine de joye, felon la pro- prieté de Pair: elle eft fen(ée, debonnaire & amiable; elle fe conforme Ala vie, 27. E’ame qui elt environnée de cette complexion y qui y intreduit {on imagination, Complexions, &: qui veut vivre felon elles fe montre ‘amiable, rufée & veut faire beaucoup d’expe+ tiences, qui ausfi Iui réusfiflent: elle apprend dang la complexion rout ce que les aftres fone $ tllereft gaye, & coute fois ausfi bien-tér fans courage devant Ja puillance du feu (comme levant la fureur d’un plus Grand) mais en elle méme elle eft forte dans fon propre fens, agiffante fans confeil elle eft Pune raifon pe- hetrante par la complexion {elon Pelprit exte- Neurs il ne lui arrive pas aifement de faire du mal dans la colere ; tantér elle eft elevee & d'un grand courage, & raneée abacus com- me Pair elle doit fe tenir fur fes gardes, car le diablela hait, m2is i] ne peut pas avoir beau- coup de pouvoir fur eifa anus conte) xion 3 if voudroit bien la troubler , & Penga- ger dans une wultieude de penfees, pour l'em- pecher Vintrodnire fon imagination dans le Foyanme de Dieu; il Jui _propofe des choles extraordinaires, pout lui faire perdre fon tems: elle étudie volontiers en beaucoup de chofes, car les aftres jettent fon imagination dans!’air, Poi elle congoit beaucoup de penfees inacot~ tumées & vagues, 28, Un rel hommemene une vie foible, familiere ayee chacun , vertuenfe & fimple 3 mais le demon incite puiflamment fes ennemis contre lui: il a beaucoup a fouffrir , mais il pafle facilement a travers, comme Pair, qui cle: il penetre aifementa travers de quelque eh Bbs $94 Des quatre jj arrive rarement qu'il foir attrifté car il n’a as un coeur, qui ait beaucoup de feu, ausfi ja terreur ne fait pas non plus de grands ta- | ‘yages en lui; il faur pourtane qu'il fe donne | garde de la lubricité & de Pidolatrie , puis | quwen cela le diable a un accés dans la com: | plexion. 11, LaComplexionPhleg- | matique felon la na- ture de l’eau, 29. Lorsque lame eft enveloppée dans ‘atte complexion, 8 que Ie fouffle de fa vie en procede, c’eft alors une vie épaillt, enflee, fupide, presque vilaine & legere, un corps | grosfier & um petit genie: cependant a force de legons on peut y introduire les choles com- munes; que fi la puiffance de lalunen’y in- | tervienc, ceft une veritable fouche, Scavec | cela forradonnée ’ Pinjuitice par la force de Ja lune, 30, On peut tailler rout ce que Pon sveut de cette complexion : V’efprit del’eau re goit routes fortes de choles,tantotdu bien,ran~ 6tdu malPhomme danscecte complexion de- vient aifement lui méme un faint hypocrites 41 prefume de mener une vie julte & pieules mais elle eft mélangee, L’cau a du ball aust b ay ten een ee ee dans a vie nflee, corps foree com- y in- avec re de | Pon wires rane nde- crite, eules lanes auisht Complexions, 395 ausfi Pame ne sSappergoit pas facilement de lacolere de Dieu, & du monde tenebreux, qui eft dans fon centre; elle avale along trait Fe ener monde, Ales couvre Dusle brillant de Peau, penfane que Celt la fplen- deur de Dieu. 31, Le diablepent introduiredanscette complexion roures fortes de yiees, gwil {gait forger dans Penfer, & moins que Paftre ne les detourne, & que Pame n'y confente , ilne $egne pas moins dans cere ‘Complexion que dans le feu dans la complexion colerique: car on y fait fort peu de casdu peché , comme tun Reuverapides’encouleLe demon y 2 austt Te pouvoir de renter Pame par la wifteffe, lors quelle veut Ini échapper: car il obfturcir le brillane de Pean parle moyen des peches quril y introduir, & entoure Pame pour Pempccher de retourner a Dieu, _ Mais dans Paflaur de Tame, sil yoir, quelle falle effort pour lui échapper de la maifon de la wiltelfe, il n'y pent pas tenir bon la complexion elt trop foible, il fe peut mieux maintenir dans le feu, IV, La Complexion Me- lancolique felon laterre. 3% La complexion melancolique reflem- bleala tere wife: lle eft rodjours dans la cxainte de lacoliede Dieu, qui eft entréeen elle 396 Des quatres elle dans a creation ; cette complexion pro- | duit dans homme un efprit mediocre, toute | foisun pew profondement penfive. | 33. Lors quelachambre de Ja comples | xion eft ouverte, elle peut comprendre beaue coupde choles, & moins que la melancolie ne Pempeche, Lors que ame eft environ- nde decette complexion, &equ’elle en mange, fon brilement de feu devient tout 4 fait ob- four & fort trifte: elle fait peu de cas des vanités mondaines; elle eft continuellement par la complexion’melancolique & craintivey comme la terre; le diable la tente rudement, | 8 voudroit tofijours la precipiter dans les te- nebres , dans fonregne, 34, Car il encre volontiers Ja, of il fait obfcur, il prefente des fantémes a Pamey & Veffraye par ta malice, pour la porter a des- efperer de la grace de Dieu: car Pame dans cette chambre de la melancolie ne lui intro- duie guere , qui lui puiile fervir, 4 moins qwil ne puiffe la porter au defefpoir & aune totale impier¢; mais lors qu'il peut poufler Pame dans cet émt, le corps peut aifement devenir un meurtrier & un voleur, tout lui devient égal, foir Phomme, Dieu ou le de- mon : cat fielle {¢ jette dans le defefpoir, 8 qwelle s’adonne 4 {a complexion, tout ce qwelle fait avec elle , cet homme fait tource que laftre opere dans la complexion, & le demon | pto- toute ples beau wolie iron anges t ob- is des ment tives bent | te il fait ime, ides- dans itto- loins rune affer nent t lui de- 2& ce urce & le mon Complexions, 397 demon ne manque pas 4’y méler fon imagi- Ration, c 35. Mais fielleperiifte Aacombattrecon- ttels trifle complexion, il n’y a aucunede tes quatre complexions, ott moins de vices Peuvene érre introduits car elle eft todjours aux prifes avec Je demon, & elle connoit quril eft fon voifin bien proche, car les tens bres fone fon habitation; c’eft pourquoi il attaque fi volontiersla complexion melancoli- que, & cherche ou 4 Ja rerenir dans Jestenebresy Ou § Ia precipiter dans le defefpoir 8 dansun toral decouragement. j 36, Car il {gair bien ce, dont Pameeft capable ; lors que Ja lumiere divine vient & Fallamer en elle: alors elle Jui embrafe fon repaire des voleuts, ol il eft couvert de honre, voyant fes artifices decouyerts, 37. Ineft point de complexion ot Ia Volonté de Satan fe manifefte plus que dans celle-ci, lors que la Kimiere divine eft allu- mée dans lame, comme les ames angoiflées Ye fGavent fort bien , lors qu’elles font fauter fon repaire de yoleurs, elles reconnoiffent Bien tér dans. leur complexion dans la nature, quel efprit infame & impudent il eft: aprés cela il ne s’en approche pas yolontiers , 4 moins qwil ne voie, que Pame entre dans la fecu- tité & dans Ia maifon du peché pourbanque- ter; pour lors il sapproche de Pame comme un chien flateur, afin que ame ne Ie recon~ noifle 398 Des quatre noifle pasyil y repand du fucre ; 8 Iniattribué dela piete, jusques 4 ce qu'il Ja puille rein- troduire dans Iz complexion, pour lui faire manger des viandes de la triftefle. ‘ 38, Oavec quelle rufe Ia hante-t-il, 4 comme un oifeleur tend (@s filets aux oifeaux! fk i] Pépouvante dans {es prieres, ( finguliere- ment de nuic quand il fait obfeur ) ilintro- duit en elle fon imagination , tellement qu’il & queile va la precipiter: il affeéte cofjours dayoir un grand pouvoir fur Pame, & com- moindre pouvoir fur elle, a moins quelle perde tour courage, & qu'elle ne stabans donne a luis ilme peut ni la coucher, ni een faire, ceft de la darder avec Pimagination 1 pat la complexion, AY, 39. Celt la caufe, pourquoi il attaque if Pame de cette maniere, parce que lachambre de la complexion eft ob(cure: car dans fa lu- miere il ne fcauroit y introduire fon imagi- nation, il ne peur le faire que par Je peche de Phomme; mais dans cette complexion j peut agir , elle eft proche defes delirs. parce que cesdefirs produifenrlobfcurieé, cellement gue la crainte s’y crouve, a caule de la rerré grostiere: hors de 1A il n’y a pas le moindré droit de plus que dans les autres : 8 tout 6 quill peut operer de plus par Pimagination i‘ eel Jui femble, que la colere deDiew eft fur elle, | | me fi elle étoir fienne, quoi qu'il n’ait pas Je } rendre maitre (pirituellemens, tout cequ'll peut | mo ee a en ee or ee sribné rein- fairé | te-ih | eaux! liere- intro- | quill | relle, jours com pas le) welle | ‘abans | isvem | peut ration aque | anbre fa lu- magi- Foch | ston if parce iment . terre lindré que ce ition» eek Complexions 399 eh de jecter Tefitoi dans Thomme, & de Vintimider; fif’ame ne fe decourage pcine, &ne fe livre point clie-méme a Ibi, il tiche bien de Yobliger 4 fe precipiter clle~méme, mais il n’ofe pas Ja precipicer , fi elle ne Ie fair elle-méme, dl 4o. Vamea une libre yolonte; ficlle refifte audemon, & qu’ellt ne yeuille pas ce, quil yeut , il n’a pas méme tant de pou- Voir pour donner aucune atreinte au corps terre(tre quich allujerti aupeché; il vante bien de fon pouyoir, mais ileftun menteur 5 $il avoir le pouvoir, qu'il sartribue, ille fe- roit d’abord paroitre; mais nullement, Chrift a ouvert per fon entrée dans Ja mort dans la chambre obfcure de Ja moxt & dans Penfer & routes les ames une porte, ot chacune peut entret , le lien, dont le demon ayoit lié Pa- me en Adam, a été rompua Ia croix. O quwil emtend malgré lui parler de la croix} elle eft fa pefte, lors quions’y prend d'une maniere (erieule. 41. Ledemonprendplaifir 4 reprocher continuellement aux hommes melancoliques es pechés qu’ils ont commis, illeur reprefentey qu'ils ne peuvent obtenir la grace, qu'il n’y. 2 pour eux que'le defespoir.qu’ils fe doivent percer eux-mémes , fe noyer , fe pendre, ou meurtrir quelqu’autre perfonne, afin de pou- voir feulement avoir entrée dans une ame, car*autrement il n’ofe ni peur Ja oucher. 42, Mais 400 Des quatre & 42. Mais lors quil en peut venir li, | tig, quielle luiconfente de fe laiffer porter 4 ce) &, excés, il fait Poffice de bourreau , quilie ut! de prifonnier & le conduit devant le tribunal!) vey toute fois il ne peur Iui-méme ni le juger, ni | tag, lui infliger le fupplice, fi elle ne le fait elle | méme, | tey = a Recepte pour le demon noir. | reg tur Lors qu’il vient tenter unepauvre ame, | dey pour la pouffer au defespoir, on n’a| cf. ( lors quill s'approche ) que lui ing faire manger cette recepte, | I 43. Le diable eft une(pric orgueilleux; | 96 faperbes on ne fGauroit Jui caufer plus de | chagrin , de forte qu'il prenne yice la fuite , 7 que de sarmer contre lui dun genereux cone | Wi tage, & lui temoigner avec une mignanime : fierté, qu’on ne le craint nullement (car il Be nia pas plus de force qu’un féru ) il n’aqu’a | a fe moquer de lui, & lui reprocher fa chiite, a comme d’un fi belange, qu’il étoic, ilefdee ‘venu un diable noir & horrible, atty 44, Et premierement lors qu’il fe pree | *4" fente, il ne faur aucunement s’engager & di- a Aputer ayee lui, Lors qu'il vient avec Ie @ rolledes pechésSequ’il s*arme avec fa puiffance ! Se veut avoir entrée chez toi: ne Ini donne * i te ih @abordaucune réponie; mais quand i! te Heux, Complexions, 4o1 &quil livre un affaut 4 Pame par Pimagina- tion, qu'il y fuggere de mauvaifes penfécs: qwil te reprefente tes pechés, te langant des regards affreux, comme fi par Id il youloie Vetoporter 5 arme toi contre lui d’un fiercou tage, & lui di . 45. He d’oi viens-tu, fatan noir! je | croyois d’étre dans le ciel avec: les anges, lus de | fulite , fcon- inime car il iqu’a | ate, iftde- pres a di- ee Ie lance onne ijent, & en voila dehors, & tu té traines avec le tegiftre de la colere de Dieu: je croyois que ty étois un Prince en Dieu; comment es-tu levenu un miferable fergent? un fi bel ange Sf-il done devenu un valerde bourreau? fi infame valer de bourreau, qu’as-tu & faire avec moi? fitu es un ferviteur de Dieu, va Pen au ciel chez les anges fi, bte toid'ici, infame valerde vourreau, va t’en ayec tes an. Res, tu n’as rien a faire ici! 46. Iavale volontiers cette recepte , Guieft utile A fafanté. Que sil ne vent pat retirer , & qu'il continué & lire le rolle des Pechéss tiens-toi debourdevant Ini, & lui diss écoute, lis auparavane “cette fentence : 'a femence de la femme brifera 1a téte 4 ferpent 3 va ne le {ais pas trouver 5 attends un peu, jallumerai_une chandelle, afin que tu la trouves, elle eft au commence- ment de la Bible; lors qu’Adam fue tombé ns le peché, ce fut la premiere chofe qu’é- Tivit la colere de Dieu, car i) faue que Ce la lo2 Des quatre ta femence de la femme te brife: la véte Gen 3145. Celt 1A encore une fecon' recepte que le diable mange volontiers, 47. Ques encore il ne vouloic pass Joigner » Se qu'il consinuat dire, que w 6} un grand pecheu, que th as commis plofiews| grands pechés de propos deliberé, fGachatl) Dien que tu faifois mal que rw as beau pet") fer 3 te flater de la gracede Dieu , quences” moins facolere eft allumée en toi, & qv maintenant tu n’appartiens qu’au demon. 38. Car Celt ainfi qu'une panvre ant] fe trouve agitée par Pimagination du diable tellement-quelle selliaye , & forme cet] nfée; tu es une trop grande pecherellé! Dien t’a abandonnée 4 caufe de tes peché| mainsenant. fe demon. te va precipiter, & © ‘ya faire perir fans reffource; tellement quell commence & tomber devant lui dans la, cob fternation, | 49. Eors done quil vient de cet manigre arme.toi de nouyean de, courafi) en Chrift contre lui, & lui dis: j/aivenco®| ceci pour toi, 6 Sacan, gar ol! ru pourrasbie! encore devenir un ange, regais le, & dit lefang de FEsUs Corift nous purifie toue peche, tJean, t: 7. & encores JEM Chrilt eff venu chercher& fanver ce érort peri, Mat, i8: 11, so, aut a rete, econdé ers passe’ ae sn) {ufiews gachaot au pet re art diablo te cett| here) pech# ty Beil] equelll la. co’) Je cet) courag! enco#| sas bid| & dit or JEM ee , OFF Complexions, 423 50, Que ne donnerois-tu pas, Satan, pour que Dieu fic eré fait homme en roi? pre moi, j'ai tolijours une porte Ouverre § la grace, mais non pas tol, tt es qu'un Mentcur, retire toi, tu n’as rien en mol; i méme je fuis un pecheur, Celt toi gui eft Ja eauleyc'eft toi qui fas operé en moi par ta Tromperie: prens maintenant ce qui Cappar- tient ; le peché eft. toi; les foufftances 8 Ta mort de Chrift fonta moi; ¢’eft pour cela qu'il ’eft fair homme pour nous delivrer du peché ; tu as produit en moi le peché, garde Ic pour toi: & mon Seigneur JBius Chrift a operé en moi la juftice de Dieu, je la parde pour moi, fes fouffkances & f@ mort pour le peché font micnnes; I eft mort pour mes peelies que j'ai commis, & il eft refluicieg - dans fa juftice, & par a il a embraflé mon ame dans {a fatisfaétion; Chrift ft en mois & moi on lui, & Je peché eften toi, & tues dans Penfer, 51, Moquetoi de lui, & lui dis: le Bel ange ! qui n’a pas pl demeurer un jour dans le ciel ; il toit un Prince, & mainie- nant il (e traine avec le regiltre des peches avec le fac Wordures, Valet de bourreau , Pens mes pechés dans ta belace, ausfi bien Wes tugirun yalec depeche, porte les fon tnaitre , & jen ferai delivre, & ainfi le merite dé Chrift me refte, Efys Chrift.a F Ccz dit, 404 Des quatre dit, Jean, 10: 28, 29. mes brebis font | h entre mes mains, nil ne me les ravi-| 3 raj le Pere, qui me les a données, eff plus grand que cous, Commentes- tu de- venu dian & bel ange un porteur de fac do pechés, d'un Prine un milerable fergent? retire toi feulemest ayee ton fac de; peches, & prens ausfi Jes miens ayec toi: tu mas befoin d’autre chofe ; quant 4 mon amey tu n’y as aucune part, fitu le-peus, de- yore moi, me voici; mais ¢coure, jai en moi une marque, gui eft le fignede lacroix, ob JEfasa étrangle le peché & la mort, 8 oi ila” détruit Venfer au diable, Payant li¢ dans‘ la colere de Dieu; mange ausfi cela avec Ie refte, & cu deviendras dere- chefun ange, 52. Ne Cengage point a difpureravee lui par tes fens, ne t’épouvante pas ausii deyant lui, fois feulement hardi, foir que ce foit de jourou de nuit, I ne te pent rien faire, quand méme tu le traiterois avec un mépris Je plus inhumain, 1s qwil en donne du fajet; hors de la garde toi bien de Pen moquer. + 3 53. Sil ne vient point avec une épou- | vante de Peffroi, iln’y eft pas; maisc’elt Pépouvante de Pame caulée par Pabime ob- feur , elle Seffraye dela colere de Dieu : fouyent elle simagine , que le demon a ietonti ean Car taa sw Ae me font vavi- af u de- fac de | gent? | chés 1 mas ame » dev ai en TOiXy ty & ayant aus dere- ravec ausfi t que peut avec I ven (bien Spou- seek ¢ ob- hiew + » foit Complexions. 495 fa, lors que ce _n’eft que [a complexion me- lancolique, qui eft infectéc de 1a fureur des aftres ; cependant il n’y eft point, Tors qwil vient, eft ou avec de tetribles fra yeurs, ou en ange de lumiere, avec une feinte douceur comme un petit chien fla- teur, 54, Sil vient dans Pobfeurité, & que TU te tronves dans un lien fombre, &il r’ef- fraye , né lui cede poine Ia place; ne fuis point devant Ini, il n’en eft pas digne : Moque toi delui dans les tenebres, dis fui; je Penfois que tu érois un ange de Iumiere, & te voila dans les tenebres, qui te tiens en embu(eade eomme un Iarron , il yia bien Panttes liewx pour toi, ovil y a plusde puan- teur qui te conviendroient mieux, puis que tu ne roulles que pour chercher la puanteur des pechés, Toute fois ne le defie pas de peur de lui donner occaffon de r’attaquer. 55. Mw’épouvance pas facilement un homme courageux , fingulierement®'il s’en- hardie, 8 qu'il sen moque: ear il eft or- gueilleux’, & il-yeut tofijours dominer, Lors qwun homme nie veut pas lui ceder, ilen eft chagrin & f@ retire, 56. Que fi en partant il laiffe de la Puantenr aprés foi, fors en incefament, en diGne + puant valet de bourran | com- } bien tu pus de Ia puanceur de ton habitation, Ce z ad 40s Des quatre qui eft fi puante comine un cloaque; il ne reviendra pas de long tems pour teffta- vets | : 37. Tane dois aucunement tengager | a difpurer avee lui dans ton efprit, ine le merite point, contente toi de. cimprimet cere courte fentence, qui faffira pour t€ raffiirer dans tes frayeurss /e (ang de Fi(Hs Chrift te Fils de Diew nous purifie de tout peché. 1 Jean, 1:7, Enyeloppe y tou" | tes tes penfées, nen laiffe fortir aucune autre chofe, quoi que le demon te puifle fuggerer par fon imagination ce quill yeub fouviem: toi, que ce ne font que des menfon- ges que le Diable dics mais cette fentence eléGeritable retiens Ia pour coi, & laifle lu fuggerer tout ce qu'il yondra. $8. Dans tes frayeurs ne cherche pas) un grand nombre de paflages: il eft trop) ru(é pour toi, il arrache le premier &le mei) leur detton cceur, tellementque tu Voublies ou tu viens a ef douter: envelope feule’ ment ton aine dans ce {eul paflage, il a alles) de force pour lui refiter, & (fi tu y enveld”| peston ame) tu pens bien te moquer de luis) il ne fgaurojt te roucher , & méme ine sat rétera paslong tems, Pouryti eulement qu tu nie Tui cedes pas, il {era expolé a la mo” querie pat Phomme devant fes aurres ferv- reurs, & méme deyant les faints ange alot lass da tO. | Une le orimet wor 16 pElus 'etout y tow | iucuné | puille [yes | enfon- | rence | (ite Lut he pas ft trop e mei: oublies 2 feule’ a alles enyelo” de lui#) qe svat enc qué la, mo" s fervir anges * ios Complexions, 407 lap jl venfuir, avant que tu te moques de ui, 59. Repete ce paflage » imprime le dans ton coeur, arme toi d'un fier courage contre lui; Vefprie, qui eft cach¢ dans ce palfage, te foitiendra puiffamment, Et bien que lame tremble devant lui, refifte Jui Vee une fainte colere , comme fi tu voulois Hisquer ta vie, ilne ten arrivera rien; il Mlofe exercer aucun pouvoir, ausfi_ nen a-t- il points tandis que "homme eft en cerce vie, il ne lui of@ rien faire: car JESUS Chrift a ouvert la porte de Ia grace, elle eft ouverte at pauvre pecheur pendant toute fa vie; cette porte de grace eft ouverte dans Pame de homme. 60. Chrift a brifé dans fon ame laforte ferrures qui étoit renfermée dans la colere de Dieu, Or toutes les ames ihfluent en unes elles procedent toutes d'une feule & felles ne font: toutes enfémble qu’un feul arbre avec plufieurs branches t ta victoire de J SUS eft paflée 4 toutes les ames» de luia Adam & jusques au dernier homme; la Porte de la grace eft ouverte & tous, Dieu ne Pafermée a aucun, fi non & celui, qui la rejette : le figne de fon entrée dans Vhumanité eft manifefte & toutes les ames 5 cela fera ausfi un temoignage contre le mé- chant,au jourdu jugement, de ce quill '= Cc4 mey 408 Des quatre méprifée, Quand mime nos pechés fe- TUHL gushh rouges que le vermillon , dic Efaie, roure fois la porte de Ia grace lui eft encore ouverte : car lors quil fe conyer- tit, és feronr blanchis comme la laine & comme neccr. Efaie dit encore chap. 49: 15, 16. ze mere peutrelle ausfi oublier fon enfane , quelle wen aye pitic, & quand elle Voubliertit, je we Voublierai point: car doild, je t'aimar- que cn la paume de mes mains, favoir vé dans fon cété ouvert Pame de toutes les ames, 6%. Que silly a quelque ame, quine veuille. pas venir, & $y tepofer , & qui veuille méprifer la ‘marque de Chrilt, ou fe Ja laifler couvrie Par le demon, c'eit fa/pto- pre faute; & quand'il viendroie @ la cou vriry cependant elle demeure neanmoins empreinte dans le plus grand pecheur qui eftau monde: car Efaie dit en PEfpric de JEfus Chri: quand méme une mere iendroit 4 oublier fox enfant (ce qui ne PeUt pourtant pas arriver fans douleur >) soute fois om ne doit jamais oublier [on amour & fa grace, i na Point oublié Pame, quand méme par fes pechés elle fe- soit ausii rouge que du fang: car il Pa mar- quée dans fes mains percées de cloux, & il a gta- | elui wwer- en aap» ae aye ) we sar- voir gra- 5 les lime ui ue pro- sou- oins qui de ‘ere ine (x blié lar- ude Complexions, 409 quée en fon fang & en {a mort, non. feule- ment quelques ungs mais !'arbre avec fesracines &fesbranches. Comme le peché eff venu dun feul homme fur tous, de meme ausfe la juftice de Chrift ef venué fur tous, dit Papérre, Rom, 5: 18, Comme le pechéa regné 4 mort fur tous par un feul, de méme Ja juftice par Chrift regne fur tous par un {eul ala vie. 62, Mais quant’ ce que tous les hom- mes ne yeulent pas en profiter, c’eft leur faute, ils ont une volonté libre, Dieu veut que tous les hommes foient fauvis , & dansle Ph 5:5: left dit: T# wes pas un Dieu gui aime le mal, Eizech. 33: 1. Fe fois vivant (dit PBternel) que ye ne vewx pas Ia mort du pechenr , mais qwil fe conver» tiffe , & geil vives 63. C’eh pourquoi il ne faut pas qu’au- cune ame forme cente pene: la mefure de mes pechés eft comblée ; Dieu m’a ou- blige, je ne puis éve fauvée, Nullement,, JElus Chrift Pa marquée en fes mains dans les cicatrices de fes cloux: cette ame eft une petite branche dans ce grand arbre de tou- tes les ames, & elle influé également avee toutes,comme les branches avec Parbre. Pen- dant que Phonime vit en ce monde , il eft dans arbre, aus long tems que Pame eft couverte de chair & de fang, Ces De alo Des quatres De la Tentation, quinait de la complexion & de - Faftre. 64; Les tentations, qui furviennent aux hommes ( {ur tout aux melancoliques ) nne font pas coures de fatan, Ia plus part des trifteffes viennent de imagination de Pame, Jors quelle eft reduite & refter dans la cham- bre obfcure de la melancolie , elle eft facile- ment faific de trifteffes, & s'imagine, que Dieu La oubli¢e, qu'il ne veut rien d’elle : car, la complexion melancolique eft fombre, &n’a point de lumiere propre comme les au- tres complexions, mais cela n’appartient pas a eflence de Pame; 1a complexion durant cette Vie eft feulement habitation de Pame 5 ainfi la fainteté & Ia juftice de Yame necon- fifte pas dans la complexion, mais elle eft dans le ciel en Dieu: car Sr, Paul ¢ Phil, "3: 20,) dit: notre converfation eff dans Je ciel, “Ce ciel ob Dieu habite, n’elt point manifelte dans Ia complexion, mais en lui méme dans le fecond principe, 65, Il arrive fouvenc, que les ames les plus faintes font ain couvertes & accablées de tiftefle, & Dicu permet fofryent cela pour cai bb qi lei ye de la we Oe ae rent es). des me, ame ile- que lle ¢ bre, au- pas fant ne 3 ‘on- eft hil, ans, dint lui sles es cela our Complexiois, Ait pour les éprouver , afin qvils luttent pour | ta noble guitlande de: trophés, 66." Car lors que Pame obtient Ta gules lande du Saint Efprit par Paflaut, & par une grande conftance dans le combat, elleelt beau~ Coup plos noble’ & plus belle, que lors que Tame n’en eft couronnée quaprés la mort du corps, car il eft dit dans PApocalyple = celui gui vaincra, je loi donnerat détte asfis fur mon throne, comme [ai vain- cn, & me fuis asfis fur le throne de mor Pere, Apoc. 33 2%, 4 telut qui vain- tra, je lui donneraia manger dela manne cachée, @& je lui donneral un caillou Lane © dans ce caillon un temoignages un nouveau nom, que perfonne ne connoit que celui qui le regoit, Apoc. 2:17. 67. Souvent Paftre a une conjonétion maligne, fouvenc il ya de Pobteurieé au fo- Jeil & & la lune?) fi alors! Mars y jeete fes ra- yons venimeux, & que la conjonétion fe faffe dans un figne terteftre dans la chambre me-~ lancolique alors elle effraye terriblement les ames, qui font enveloppées dans une comple~ Xion melancolique; ¢lles Simaginent tod= jours, que ceft la furieufe colere de Diew ‘ou Je demon, qui vient pour les emporter cat Pame seflent dans la complexion les ta* yous yenimeux de Mars , avec cela elle sap~ per- 42 Des quatres percoit qu’elle eft renfermée dans une loge odfcure; alors elle penfe, que Dieu I'a ree Jettée, qu'il ne veut rien d’elle, finguliere- ment lors que fon imagination entre dans la complexion, & y rumine, tellement qu'elle en allame le feu de fa vie, pour lors elle fe trouve dans une angoiffe extreme & tres- amere , & dans une violente crainte du de- mon & de la colere de Dieu: alors elle {pe- cule , & simagine, que Diewne !’a point pre- deftinée en Chrift a la vie écernelle ; elle eft dans une telle détreffe, qu’elle n’ofe pas jec- ter un regard versDicu, elle croit todjaurs détre la plusgrande de toutes les pecheretfes, 8c que la porte de Ia grace lui foi ferince, 68. Cependant ce n’eft en verité qu'une pure fantaifiede Laftre dans lacom- plexion yen laquelle T'ame fe tourmente: or dés que Tefprit du grand monde avec fa conftellation de Paftre sen appergeit, il y joué fes tours de folie , & y introduic détran- ges fantémes, de maniere que l’ame {€ tour= mente, & que lelprit exterieur s‘allume tour 4 fait dans la fource terreftre, doit la roué dans le cenrre de fa. nature vient 4 tourner , de forte que Pefprit ne peut plus éere maitre des fens, & de les conleryer, & Celt Ia phre- nefie, & qu’on entend fouvent des melanco- liques, 69, Lots fail de uny Ne Pot te gE a ter ils c hh dey jay ow Di ho me lib Toge a ree iere- ns [a Yelle le fe tres- ide- pes pre- eft jer ours fles, E erite om- ate: cla ily fan- ours tout ‘oué very tre ure~ tco- Ors Complexions. 4i3 6g. Lors que le demon £6n appercoit, ily darde’fon imagination, & tourmente en- core Pavantage la pauvre ame; toute fois il n’a aucove puillance 5 mais la fource de Pangoitleeftla fource defayie: ily plate, car il eft fans cela Pennemi du gente bu- Maine co. C'eft pourquoi nul homme tenté de triltelle ne doit Simaginer, lors quil enelt fifi par la complexion , que ce {oir un effet - de Ia difgrace & de Ja colere de Dieu, ech tne fantafie de Ja complexion & de Vaftre, Ne voit on pas, que les plus abominables pourcestix d’engrais de Satan, qui fe vau- trent tous les jours & 4 toute heure dans le ché, ne font point ainfi triftes & tentés E raifon en eft, qu’ils ont une lumiere ex- terieure dans Ja complexion , dans laquelle ils danfent au demon fous la forme d’un an- ge. Ausf long coms done quill y a dans Thomme une étincelle de lumiere, “qui ne defire que la grace, & de youloir étre tanvée, la postejde la gtace de Dieu luidemenre Ouyerte. qi, Car celui qui eft abandonné de | Dieu , &edone Ja mefure eft comble, un tel homme ne {¢ foucie ni de Dieu ni des hom- mes, non pas méme du demon, ileft touc 3 fyitaveugle, il mene une vie entierement libertine fans aucune crainte, il n’a rich qu'une i H | \ a 414 Des quatre qv’une coftime exterieure en fon. culte di- vin une bére entre dans le fandtuaire , & une béte en fore de méme, il n’y a chez Iui| aucune connoiflance divine, tour fon fait welt que feinte & cotitume, Celt ce quill xepute pour fon fanétuaire, | 72, Un efprit melancolique doit recon- noitreparla, que ce n'elt pas dans cette yie que’ Dieu manifefte ainfi {a colere : caf bien que Pimpic {oir fouvent puni en. cet te vie, il prend cela comme une choles qui arrive par hazard, Efaie dir en la Per- fonne & en PE{prit de JRfis Chri, quid ne veut point brifer le rofean cafse, wt éteindre le lumignon fumant. chap. A233. 73. Le Seigneur dit ausfi, Matth. r1: 28, Denes 4 moi vous rows , qui eres travails & charg’s, Sonjoug eff ausfi tout ce, quelanarureimpofea la pauvre ame, que ce foitdes ventations des perfecutions om desinva- Jadies, on n’a qu’d les porter en patience , 8 de Sabimer en fa mifericorde & en {08 amour, cela ne peur rien nuire A ame, & en verité ceft fon plus grand bien: car rane dis qu’elle eft dans la maifon'de deuil, elle n’elt pas dans Ja maifon du peché, ou dans} Forgueil & dans les voluptés mondaines » 4 Dicu la tient en bride par A pour Pempécher de courir dans les mauyailes conyoitifes de ce | WIts tes fitout que ce psina- 2, & 1 foo e,& rane » elle dans | ines » echer gs de ce Complexions, arg ce monde: que (elle doit ¢ere: wMigée’ pour uunpeu de tems, qgu’elt-ce? dans combien "ae tems ne fera-teelle pas delivrée de la Prifon de triftelle, & ne fera-t- elle pas cou- ronnée de la couronne de chevalerie de la joye éternelle 7 6 éternité combien ta durée ‘a @érendué ! qu’eft-ce, que Tame foit trite pour un peu de tems, pour jouir| enfaire Pane joye érernelle 2 caril yeut efluyertou ted larmes de leursyeux. Ainfi rant quill y 2 dans Pame une petite ¢rincelle, qui {ol pire aprés Diew, I'Efpri de Diew eft dans cette étincelle m4. Gar lors que Thomme a quelque efi: de Diew, & quil Lotpire aprés hui cela ne vient pas de Phomime, e’eft Dieu le Pe gui Pactice a foien fon Fils JEfus Chrift, 7. Le Saine Elprit elt lni-méme’ ce defir divin; nul homme ne peut defirer Dieu fans fon Efpsits il eft dans le defir, 8. Celt lui qui fodtienr cette volont’ du defir tn Dieu, afin que Ia pauvre ame (oir con fervée, Saint Patil dic: wows we ffavons pas nous- memes ce que nous devons dire devant Dieu , lors que nous privns ; cet Lejprit de Diew gilt intercede poiir wos avec une puifance efficace par des [rit pirs inexprimables dune manitre que fait agreable 4 Dien, Rom.8: 26. 76, Pout Des gitatre 76, Pourquoi donc youlons-nous étre Jong tems pufillanimes de fa grace? Dicu a plus d’empreflement 4 nous receyoir en grace, que rious de la rechercher. Voi, de quelle maniere le Pere traita Penfant pro- digue , qui avoir mang? tout fon bien avec Hes vilains pourceaux d'engrais du demon, Se qui étoie devenu un nud 8 puant berger de pourceaux 5 lors qu’il le vit qu’il s’écoir retourné vers lui, comment fe jetca=t-il & fon couen le baifant, difant: dose mou cher fils, que javois perdu, il eff rea trouve; st étoit mort, & il eff retour~ mé envie; voi, comme il commanda, quw’on fit un grand feftia, & qu’on fe rejoutc avec Iui du recouvrement de ce fils, qui ayoir été mauvais, comme JEfus Chrift nous Lenfeigne encore, quand il ajotte, quit ya plus de joye au ciel devane les an. ges pour un pecheur , gui fe convertic, que pour quatre -vingts § dix neuf ju- fees, qui n'ont pas beloin de repentance, Lue, 15, 77, Le pauyre pecheur, quand il fe reconnoit, qu'il a été un grand pecheur , 8 qu'il f propofe de retourner la milericorde de Dieu, eft ce fils prodigue: ccf ainfi que néwe cher Pere en Chriit lui vient au de- ‘vant, qu'il Pembrailé ainfi avec une grande Joys, 46 joy, teu ve, | ari | de} cela Mo} def que Tey lajy Srai teu Maj \ap | elle Die Yeu dan, | Obt Tap, whi | Hen | még | que h lea up; Ven ene Diew en > de pro- avec ton, rger hroit ia non rea tuer= da, ouit qui rous pes an. it, jie ace, lf » & inde que de- ade 1YS> Complexions, 17 4 joye; & queles anges & les ames bien hey. Teufes{e rejouiffent ausfi avec exultation de ®e, qu'une chere ame, un frere bien aimé eft atrivé auprés d’eux de Ja maifon du peché , de Ia mort. 78. Une ame trifte s'afllige ainfi pour cela, parce qu'elle ne. peut pas exciter des Mouvemens de joye dans fon ccur par {es efits: elle gemit & (elamente, & s’imagine, que Dien la rejette, lors qu’elle ne peur Hien fentire Si-elle regarde les autres dans a joye , qui dans le fond n'ont pas plus de Stainte de Dieu qu’elle: elle penfe, que wir joye’ fuabfifte dans Tefficace divine ; Mais que pour elle, clle n’eft point agreable 4 Dieu, & quil ne la yeut point receyoir , | tlle voudroir, & quel prix que ce foirs que | Dieu fe fic fentir i fon eceur, | 79, Avane que Dieu m’it onyert les | Yeux, il en étoir de méme de moi, j’étois | dans un terrible combat, jusqu’a ce que js | Sbtenu ma noble petite guirlande : alors | Vappris feulement 2 connoitre , comme Dien, Whabire point dans‘un co:ur charnel exte. Heur, mais dans lecencre de Pame, en (oj | ame: alors je connus pour Ja premiere fois, | Que @étoir Dieu qui m’avoit ain attire dans defir 5 ce que je ne comprenois poine Suparavant, j@ croyois. que mes bons defirs Venojent de mon propre fond > & que Diew Dd étoit 418 Des quatre droit loin de moi, En firite je wis, 8 je | men sejouiflois, que Diew eft fi mifericor- dieux, & Pécris ces chofes pour fervir dew xemple aux autres, afin que, lors que senfflation tarde , ils ne perdent point le Courage, felon Ie Pfeaume de; David. + mon ame Sattend au Seigneur plus for | gueufement que les gucts du matin 5 | qui font ta garde dit matitte Pf, 1307 ve 6 go. Wen eft arrive de méme’ 4 de grands (ints , qui ont &é obligés de tos) fer fort long tems pour Ia noble guirlande| des chevaliers ; nul n’en eft couronné +) qu’aprés avoir combartu vaillament 5 elle eft bien referyée 4 Paine , mais elle eft dan’ Je fecond principe, & Vame eft dans le pres mier, fi elle veut en étre conronnée pen’) dant cette vie, il fur combattre pout) elle, gi. Que fi elle ne Pobrient pas en Cé. monde, elle Pobriendra aprés cette vie J} Gans le depouillement de cette loge tes’ seftre, Car JEfus Chrift dit: ayez bot} courage, jai vainci te monde ; & ailleurs!) vous aurez, La paix en moi 8 del angoiff! dans le monde, Jean, 16: 33+ 82. La perleprecieufe eft en plafiews coeurs triftes 8 tennis beaucoup. plus pres! quell bencé 2 vies) ye tet z boll iWeurs! ngoif}! lnfieut s pres! Complexions, 419 qu’ellen’eft en des autres, qui croyent de Payoir déja trouvée, mais ell f cache : cat fi oti elle eft le plus intimement, ce Ti ott elle fe decouvre le moins; & quand il fembleroit, que Dieu ne voudroit pas la donner, que Pame neanmoins ne sen efftaye point $3. Cette perle fe cache pour obliger Pame Achercher & & heurter : car JESUS Chiiftdic: demandex , & vuits rece- drez: cherchez, & ous trouverez : heurtez, a la porte, & elle wous fire ouverte, Matth. 7: 7. Ex ailleurs: Mon Pere veut donner fon [aint bfprit Aceix, quite luidemandent, Luc. 11: 13. 84. Afllire toi fortement fur les pro meffes de Dieu; 8 quand méme ton cur tediroic tofjouits tion, non; toiite fois ne te Jailfé point effrayer. Car ce eft point la foi de reflentir quelque joye dans un coeur charnel, dans Ja complexion ex- terieure , tellement qu'un efpric foir joyeux dans la chair, que le cour & les reiis tres faillent de joye, tout celz n’el pas encore Ia foi, ce font feulement les doux rayons du faint Efprit, un regard divin pafla car Diea mhabite point dans Je cour ticur, ni dans la complexion , “mais en Dd lui 429 Des quatre lui méme, dans le fecond centre, dans le bijou de fa noble image de Ja reflemblance de Dieu ; elle eft cachée dans le monde exterieur, 85. La veritable foi confifte'en ce, que Vefprit de Pame ayee fa volonté defire & entre par fon. defir en ce, qu'elle ne voit point, & qu’elle ne fent point; vous devez fgavoir, que lame, totichant ce qui Ja concerne purement & uniquement, n’eft pas en cette vie, neanmoins elle y enyoie Vefprit fubtil de la volonté , qui procede de la vie de fon feu; @eft dans cer efprit de Ja yolonté que la perle eft regié, afin que le feu de ame perfeyere totjours dans le de- fir : car ausfi long tems que Ja perle de- meure dans Pefprit de la yolonté, ausfi long tems le defir fubGite dans Pame; car cece perle eft une étincelle de Pamour divin, elt Pattrait du Pere dans fon amour, 86, L’ame doie perfifter dans fon de- fir, quand méme la raifon exterieure dela complexion tenebreufe y refifteroit , & qwelle diroit , que Dieu my eft pas, 8 qu'elle n’a aucun defir ni volonté, qui ten- dea Dieu : car quand Dieu n’eft pas dans Peo fpritde la volonté, Phommeeftcommeavengle & comme mort par raport 4 Dieu, iln’a aucun defir de Dieu, il vir en des opinions , & ne fait aucun ¢as du defir; qu’on doit avoir pour osile ance onde ey efire bone Vous qui nreft yoie ede t de que ide- de- ong ene vin, de- lela en. Pe ighe cun Complexions, 420 wit Diew 5 iln’y a rien entat, quile di- ftingue des autres animaux , qu'une fcience fubtile, parce que Pame de Phomme eft dans uundegré plus elevés #7. Ceft pourquoi un ceur trifte ne fe doit point laifler imprimer de Ta com- plexion , que Dieu n’eft plus fi ni prefent, qu'il ne veut rien de lui; autrement Pame Mange de cetre imagination » & sen attri- fte, Celt un grand mal, que Pefprit fug- gere une telle fantaifie au cour: car Ta- me ( qui eft une creature noble de la nature de Dieu ) eft angoillée parla; la fanraifie allume lefeu de Pame, en forte quelle briile dans ‘cette fource des dou- Teurs. $8, Chere ame, fouvien toi , lors que Vangoiffe de la complexion ( allumée par les altres ) te furprend. de eerte ma- niere, que ce-n’eft autre chole., fi non que tu es dans la vigne de Dieu; que tu dois y travailler, & ne pas demeurer oifive, tu tends en ‘cela un grand fervice 4 Dieu: ton travail confifte 4 vaincre dans la foi y quand méme tu ne receyrois aucune confolation dans le eeur exterieur ; il n’importe. 99. La foine confite pas & croire ce que je voiss mais elle confifte en ce, que je me confie a PEfprie caché, & que fa- joie foia fa parole, que je perde plus-rot la Dd3 vie, 422 Des quatre vie, qne de refufer de croise fes promefies, Celvi-la combat veritablemene avec Diew pendant toute la nuit, comme le bon vieux Jacob , qui ne voit ni ne fent rien, mais gui confie a la parole de Ia promeffe 5 celui-lA eft vainqueur de Dieu, comme if far dita Jacob; f# a3 lutte avec Dien & avec les hommes, & in as remporte la withoive, Gen, 32: 28. Si tame deman- des, qu'elle cft cette parole ? je reponds , que eelt Felle-ci: Moz Pere veut don ner te Saint Efprit a ceux gui le luide- mandent. Lue, 111 13. ~ Ceft ce que la bouche méme de JEfus Chrift a prononcé: quand cote Efprit fera venu, il vous conduina en touteverite : car ille pren- | dra di viier, © vous Vannoncera, Jean, | 16: 13, 14. go. Et afin que tu ne doutes poines & qu’ainGi tu fois alliré , que les centations & lépouvante ne pracedent que de la com- plexion : je m’en vai ren donner un exems ple, qui peut arriver X wie eomplexion de feu, & beaucoup plus aun homme me- Tancolique Situ yas de nnic dans une chambte obfcure, tu veffrayes, & tw ri- magines tolijonrs , qu'il y a quelque chof | dans_¢¢ lieu tencbreux , qui te pourroit | épou- Tes, diew jeux mais fe, ae it e ela nan= nds, don iden ge Ia once t ‘vous ven~ ean, oiney ttions com- xem sxion + me- 3 une a vi chofe urroit épou- ‘Complexions. 423 quelle eft cette peur? eft ce craint @ fon,ce eft pas la {i cétoit la chair qui s’effrayat, elie nriroit pas, c'eft Ia pauvte ame ‘cape tive dans a chair, quia peut dans les te- nebres , elle eft todjours en follicitude, que Te demon ne fa {ailife : car elle foait, quil habire dans les tenebres 8¢ eft de 1a que vient la peur, gwil ne lui mette Ja main deffus; il eft aifé de voir par la, que la peur procede de la fantaifie: il en eft de méme d'une pauvre ame, qui eft renfermee seas fa chambre dune complexion qui, eft rodjours obfeure 5 elle eft fi peurenles quelle Soi, demeurer dans un lien obfeur, 8 quelle craint tofijours le demon & la colere de Dieu. pees, sbne ame qui eft dans la comple- xion melancolique ne doit aucunement {pe- culer dans la colere de Diew , ni rechercher Ja folitude, mais plus- tot cacher ’étre a- yec des perfonnes, qui ventetiennent avec elle : car ainf Yame simprime la fan. qaifie des difcours , & cela Vempéche d’en. trer en des fpeculations cat il n'y a poing de fpeculation , qui puifle lui @tre utile , fors quelle ne peut pas Ies employer 3 fon’ falar, quelle sen palle, 92, Un tel homme ne doit ausfi lire aucun éeris, qui traite Pune election parti- Dd4 culiere: pouvanter 5 Ja chair qui chair , cat 24 Des quatre culiere 2 ces gens 1a enfignent tout & fair fans intelligence , & nexpliquene point cer te maticre comme il faut, comme le lan- gage du Saine Efprit Pentend & Pa dis ete. + comme nous Payons:fuffifament de« montré dans nos autres écrits, 93. 1 ne faut pasnon plus qu’une per- fonne qui. eft dans cet dtat fe ferve de beaus coup de livres ; mais qu'elle fe tienne fimplement a.Péeriture fainte, of elle peur trouver de continuelles confolations, 94+ Que fi toute fois: Dieu a doug cette perfonne d'un profond fens » de forte que ame ne puiffe ceffer de mediter, qu'elle Sapplique dans Ia crainte de Diew 8 avee les. pricres continuelles” an centre de la nature, qwelle Je recherche; -s'il'-le res Cherche s:lame entre dans'le repos : car par li elle voir fon, fond)» & toute craince & tri- ftelfe difparoit devant elle: 95 Je puis parlsry8e je (gai par mon experience , qu’elle eftla lumiere & Paffts Tance , qui-refulre @avoir trouvé le centre de la nature ; mais nalle propre raion nele peut obtenir, Ab eft vrai que Dieu ne le ferme’ 4 perfonne 3 - mais ce n’eft que par la crainte'deDiew & une priere contivae elle, qu’on le peut trouver + eft le plas celui, qui 96, Il precicux joyeau en ce monde 5 le-tronve fore de Babel, * fa de ch; qui ter ent for nig bai Th, co} day gir {pr ma un eft fen cip Tes la) Pay ay) Complexionse 425. 96.» Il faut qu’one perfonne fujerre a fa melancolie fe ‘garde avec un grand-{foin de Pyyrefle, de peur que Pame ne foit fur. chargée par une force rerreftre: car lors que le corps fe furcharge de boiflon; 1a force terreftre, qui vient de Ia boiffon, faifie €ntierement Ja chambre de Ja complexion 5 alors Pame imagine dans cette complexion, & mange de Ia fource rerfeftre , en allume fon feu, 8 s'y egaye méme en quelque ma- niere : mais lors que cette force vient 4 baiffer & Asaffoiblir , @elt a dire, Jors que Vhomme fort de ton yvrefley Pame fe trouve comme fi elle étoit maudite car elle perd dans certe fource abondante terreftre l'ima~ Gination divine ou le defir divint car 'E- {prit de Dien ne veut point habiter dans Pi- magination terreftre ; alors Pame entre dans un violent repentir, & il luifemble, quelle eft maudize, 7% AinG Ia colere de Dieu {€ pre- fente 4 elle, comme fi elle youloit la pre- cipiter dans la racine dans le centre, dans les tenebres; c’eft alors que ame eft dans la derreffé, elle cherche de nouveau {es coms Pagnons de debauche, Bia pouvoir encore avoir une joye infene: cel ainfl ‘que ces compagnons d'yvrognetie lient un jour 4 Pautre en debauches, & precipizene: leurs ames dans la difprace & dans Ja colere de Dds Dieu; 426 Des quatre piew s je dis fidelement, comme je Pai reconnu profondement dans le centre de la nature & dans le principe de la vie. 98. Une ame melancolique doit ausft fe garder de la colere, La colere eft fom plus mortel poifon , & caufe le delire, com- meon le peut tres-clairement reconnoitre dans Ie centre : car la chambre melanco- lique eft pre , && rellemble & Ia terre faye vage, & eft presque deferre , elle ne fe tiene que foiblement & la roué de la natu- ze; dg forte que lors quil arrive, que le feu de la fareur s'émeut ayec excés, alors Ia roué de [a nature fe tourne en bruit » comme on le voit par le tremblement qui faryient au corps, 99. Ainfi done Ia chambre dela com- plexion geant deferre & fans fubftances Ja roué ne peut pas sarcéver aifement dere- chef: les fens ausfi ne peuvent pas ere xamenés 2 eux-mémes 5 mais tout va en confufion dune maniere tout 4 fair ardente & furieufe, comme cela fe yoir dans ceux gui font dans le delire, comme Pelpric ne peur pas étre maitre des fens: ainfi celui qui elt dans cet état ne fait ce quil dit nice qu'il fait ; tout ya chez lui felon que Ja rou’ tourne. Le demon y introduit aus yolontiers fon imagination, tellement quil cn th Tou lay cho To cet cor an tan tra hi ce au pt fu q Pp yp r- asa com- nee» dere- etre a en | lente ceux ic ne celui I dit aque ausit quill eo Complexions, 429 | en arrive fouvent de grand malbeur ; cette roué eft bien dans Pelprit exterieur 5 mais la pauyre ame en mange ausfi , & alors tes chofes fe paffent dune maniere terrible, Toute fois il ne faut damner aucune ‘ame en cette vie; car Ie figne dela croix eft en- core en elle avec la porte ouverte de la Stace, joo. Celui qui a une ehambre me- lancolique fe doit garder de avarice , 8 trayailler ferieufement Aven titer: carelle Tui ef ausfi nuifible que 1a colere, Lavari= ce eft un defir terreftre, Ia complexion eft ausfi’terreftre, & la veritable chambre eft presque deferte: alors le defir attire la fubftance terreftre dans cette chambre vuide, & la remplit de cette matiere tenebreufe , qui ne contienc du cour rien que Ja fureur & la colere de Dieu avec fauflerés injuftice & une eflentialicé’ maligne felon la pro- prieté de larerre; eft ce que fait la com- plexion , comme elle neft deja qu'un defir terreftre, entierement terreftre. ror, La pauvre ame done en mange par fon imagination, & reflent alors dansle ‘brilement de feu le jugement fevere de Dieu, qui fe courrouce contre la fauflete & Tin- juftice, entant que dans avarice beaucoup dé cette yilaine matiere eft introduite avec elle. Lori 428 Des quatre Lors que Ia pauvre ame fe trouve ainfi dans | ep, Ta colere de Dieu, elle commence a doutét | parg 8a trembler de peur : car elle ne fe voit| Bah enyironnée que de chofes mauvailes, terré-| pres tres, fauiles & iniques, qui ne font qu’allumer | tig, Tacolere de Dien, | | Roit | tre; 4 m Prensa cceur ce fidele | ** avertiflement. tout tes, to2. Wn'y a rien de meilleur pour un | Keg efprit melancolique , que de mener une vie | Hor fimple, retirée & fans orgueil, dans un | état commun, en quelque lieu qu’il fe trou- tal Ver en un mot,de mener une vie moderce Ab &fobre, quine foie pas chargée de beaucoup de foins ; que sil ne peut pas les eviter, il | faut qwil n’entreprenne rien’ fans la crainte | D de Dieu & fans la priere, alors elle eft | propre & routes fortes d’états: car il fe peut trouyer de tres - bons con(eils dans la cham- bre melancolique : elle eft ouverte, pourya Un qwelle demeure fobre: elle penetre aus | profondement que la complexion fangui- CG ne; mais fansla crainte de Dieu elle n’obtient quune raifon extericure, elle caufe les plus T grands maux dans le monde, lors ae e i dans ourat voit terre- umer le run + vie sun irou- lerée cou nil tinte eft pent | am- va aust ient’ plus ‘elle eft Complexions. 429 ef onyerte » & dans un figne de Saturne, parce qu’alors ce figne Ja regit, elle édifie Babel , & routes fortes de traudes, elle'a Presque autant de pouvoir > quelle eft trifke, 103, Celt pourquoi fi quelqu’un con~ Toit que Celt 1a fa complexion , quil n’en- treprenne rien fans la priere: qu'il recom~ mende ayant toutes chofes au Tres- haut fon cour, fes fens, fon efprit, f@ ‘yolonté & toutes (es aétions entre {es mains tres - {ain= tes, & qu'il le prie, quill lui plaife étre fon Regent en tout fon vouloir &en fes ations 5 ainfi il pourra faire beaucoup de biens Hors aate qucine perfonne, qui eft dans les emplois, & qui fe trouve dans cette cham- ben, ne peutfaire aucun bien, qui foiragreable Dieu, Des autres trois ‘Com- plexions, Un miroir commun, dans lequel _ chacun fe peut mirer: ~~ Ceci a éré écrit brievement, cos me ilm’a été reprefenté par la grace de Dieu, De 43° Des quatre De la Complexion Co- . lerique. | | 104, Un homme, qui a fon plus pre- eleux trefor, favoir fa noble ame , dansun? maifon colerique , doit tur toutes choles Sexercer dans Phumilité, autremenc il eft | dans un grand danger, il peur bien verlet de eau dans le feu, de peur que fa noble image ne yienne 4 sallumer: car cett®) complexion porte 4 un grand orgueil , 4 Po | piniatreté & 4 Pemporcement , elle eft ef quelque maniere clevée, elle fe faic crait” dre, & fe place fur les hauteurs, mais ellé ne {@ fait pas beaucoup aimer, 4 moins | que l'eati divine, fayoir Ia precieufe. humi* Tité, ne foit verfée dans co feu» alors cert? | complexion eft digne d'amour & fait pat soitre fon premier éclat, tos, Car cette chambre a un éclaty qui lui ef propre dans la nature extericurt’ | ordinairement elle n’eft pas bien humble , moins qu'elle n’aic jupiter & Venus dans I figne de (a vie; toute fois fous Venus ellé afon demon, qui la rourmente jour & nuit par Pimpudiciré, 106, J¢ — A A OM OO oe Be 10- s pre hsun® thofés it eft! verlet | noble | cette a Por eft en | eral” is ellé | moi} humit s cert? ait pat éclats | feure' | le, ans {| us ell ur (06, / SSMS SSB a daa, Complexions, 43% 306, Je le dis pour un avertiffement: ily aun grand danger dans cette’ com- plexion , & beaucoup plus grand que dans Ja melanéolique : car ici Je demon vient en forme d'un ange de lumiere dans une fplen- @enr de feu; il chatouille Ja pauyre ame A fe fervir de Ja lueur de feu, & par la 3l Ja rend maghanime, Tout lui eft re- prefenté facilement : elle f& Jaifle facile~ ment entrainer dans le peché, A jurer, & Blafphemer, & a tenir des difeours legers contre Diet, qui deshonorent fon Nom, & fouilient Pame , ces chofes ne font pas sares dans cette chambre; ’effence fu- riewle de few retient Vefprit, en telle forte qwil n’entre qu’ grande peine dans Pamour de Dieu & dans Ja debonnaireté , fingulie- rement dans une vraye abftinence @¢ re~ pentance elle. perfevere tofjours volon- tiers dans Ia. colere, elle fe fait craindre 5 i avec cela il arrive , qu’elle cheming dans un figne terreftre , elle ne fait paspar {a propre nature beaucoup de bien, & qui puille réusfir a la gloire de Dieu, 1o7. Celt pourquoi celui, qui a fon precieux trefor enfermé dans cette com- Plexion, doit bien prendre garde 4 {es a~ ions, 8 a toute fa conduite : car la Pauvxe ame y intoduit fon imagination» 432 Des quatre & elle’en eft allumce , fans s'appercevoir qwelle eft dans la colere de Dieu dans le feu infernal, jusques ace qu'elle seyeille, ou que Ia lueur exterieare du feu de la com- plexion foic éteinte par la more corporelle; | alors elle eft un demon fuperbe & furieux | & elle eft reduite 4 demeurer dans les te- nebres, 108, Pour cet effer il eft bon , qu'un tel homme n’alpire point par Ini-méme 4 | la puiflance 8 aux honneurs 3 mais-que sil en eft chargé , quil ne permette pasa fon efprit de s’y mirer ; car il a un eel enflammé, orguilleux & malin. Melt ici de la derniere importance de prier Dieu asfiduelle- ment, : é 109. Lame senflamme ici fore aife- ment, tellemene quelle recoit de la joye » mais pour Tordinaire elle procedevan feu de la complexion dans la lumicre de feu: alors elle penfe, que c’eft l'E(prit de Dieu; mais nullement': PEfprie de Dieu vient | tour’ fair avec une grande douceur & hu- by milités lors qu'il {€ manifelte dans Pame, | ‘ ‘Oguel triomphe n’apporte-t-il pas dans la | wt complexion de feu dans fame, quand il | P s'y monte! mais aujourd’hai cet une pr chofe bien rare dans les hommes; la com- re plexion demeure tofijours la maitrefle, Ceft : pours BSENZSES a2. 888 veille, com: || orelle 5 tieux 5 ) rt es te- |) quun éme a is que ) t seamen 433 pourquoi recois mon avertiffement.j devien “jamble, adonne toi 3 Ja douceur tant en pa- | goles qu’en actions , ainfi la complexfon ne poutra pas i facilement enflammer ton ame: ar Dieu aime un coeur humble, Ta com: plexion ne te tient pas plus cloig ¢ de Dieu prens fevlement garde de n’en point abufer; fais toutes choles a la gloire de Dieu: ainfi tien ne te pourra nuire; romps la volonté & ta complexion, De Ja Complexion - Sanguine. yo, Regle ausfi ta vie felom cette complexion , & donne: toi garde de devenir toi=méme’ un hypocrite dans cette noble complexion : ti peus,inventer beaucoup de chofes par Pétendué de ton’elprit ;_prens garde que tu mintrodouifes du chaume & de’ Ia paille dans a chambre fanguine, & que tu ne cimagines que c’elt le Saint E- fprit: car tu as ausfien ta complexion une lumiere apparente, qui eft humaine; mais prens y garde, n’y introduis point de ter= reftreine, we si Ee Une Des quatre Une vie:fobre eft tres- falutaire, gatde toi de l'yyrefle, aurrementtu tombes en- | tre les bras de ton ennemi: car tu aimes beaucoup de chofes ; mais garde toi d’ai- mer Pimpudicité & Porgueil, 112+, Et quoi que tu es naturellement humble y, toute fois tu pens tres-sitemenc devenir orgueilleux: car mu portesla de- meure de roures les étoiles , comme Pait 8 Jes eaux fupericures. } 13, Situ entres dans Ia crainte de! Dieu, & que tu ty appliques comme il faut, il te fera aif de trouver le. Grand .My- flere; thais ‘non de toi’ méme, feulement | parle bon Dieu, toure fois ‘tu as une Sans bre ‘ouverte ‘pour ‘cela,~- C’elt pourquoi Prens garde ace, dont tu nourris ton Ee ee 114, Car TY stemide G bois} qui-ne puifle devenir jmauvais, Si quet=” qu'un te, méprife, ne ten foucie point , & confie toi-en Dieu: il carrive bien des choles 4 caufe de ta figure fimple ; tiens_ feulement ferme ce que tu as, 8& ne re fers. pas beaucoup de finefle d’autrui, de: cette maniere tu -n’introduis pas en ta noble) habitation aucun efprit étranger, mieux foufftir ici bas le mépris , Vangoiffe aprés cette vie. SEE Sf M5, Que! Complexions, 435 M5, Que fi tu te tourmentes. par Py- talke, | vrognerie, le demon introduira Yeaucoup wen-| de mal & de malhears dans ta demeure de. aimes Jicate : car il’ en haine , parce qilly’y a @ai-| point de demeure propre, fi non dans Pine uoduétion des pechés ; il te feroir avanta~ ment © geux de mener une vie retirée’ & trans menc) quille; mais ta es trop étendu en elprit, idee & cu aines a rechercher beaucoup de cho- ait 8 fes, va Jes donnes ausfi pour rien comme } Lair, Prens garde Ace que tu recois & 3 e de) cequetu donnes, que ce ne foit pas une faut, invention des étoiles , mais une naiflance -My- de Dieu s autrement tu feras trompé, &¢ tu ment trompes les autres, vn DelaComplexion Phleg- bony _...Mnatique.” a des \ 116, La verité & Ia juftice feroit un tiens xeellent remedé en toi: car naturelle. ye re. Ment-cu es remplide menfonge, & tu fais de) Pew Wattention a ce que tu donnes & que noble) %-regois, Pauvre ame , tu asici un che- yvaut) Min tres-perilleux a travers Ja mer des affli- ie de} “tions dans. cette complexion , tu {eras con- Ee * tinu- - ee ee 36 Des quatre - tinvellement fouillée par des vices , de paroles & deuytes, 17, L’eau a une clarté Iuifante en foi, - & donne une reverberation, ce n’eft nean- moins qu'un faux miroir; ainfi la pauvre ame a dans cetre complexion un miroir tres injufte : car Peau recoit cout en (oi, foir bien, foit mal elle Je tient, & s'en obfcurcir, 1g, I arrive de méme 4 cette ‘com- plexion,, elle regoit en elle les rayons veni- meux'de tous les aftres, & elle les prefente comme un miroir a la pauvre ame captive , elle en eft amorcée,, &effedtue dans le corps ee, que dans la complexion n’eft qu'un miroir | smagique, 119. Oque de bonnes & de douces paroles femblables al’eau douce, qui ne cou~ tent tien, maisiqu’au fond ne font qu'un fiel amer, mélées pales aftres ! il n’y a pres que point de tromperie, of cetce complexion ne conduife:_ tes menfonges font le manteau de V’hypocrifie, pour fe faire voir avec la dplendenr di miroir devant les bons Chré- tiens, qui font en Babel, & cette comple- xion yeut érre regardée comme deyouce aut " fervice divin. f io, Tu ne Cappercois point des injnftices, que tu commets, mais fi Yon Papproche un peu trop de prés avec une stim: EVES Pe er Complexions, 437 étincelle, elle eft déja dans ton miroir: on te aroles | pourroie bien donner ce confell, que tu re- n foi, | connuiles, que tu n’es qu'un pecheur con- jeane | tinuel: & quiil efdu tour neceffaire, que quyre | tu entres dans une ferieufe repentance, && rtres | que tu pries le Seigneur de te conduire par bien, | fon Saint Bfprit, afin que les mauvailes pas- fions des aftres puillene érve rompués & te~ ‘com- | Buds en bride, tellement que la pauvre ane yeni. | Re les prenne en foi, & devienne ainfi vente | folle, j it, Une vie fobre Pelt ausfi tres-falu~ tive, ee 3 3 fa corps} tare? rofijours veiller & prier, & vivee piroir | Continuellement dans Ia crainte de Dieu, font des chofés qui detournent coures les ouces | Mauvaifes influences des aftees, Car celui, cone | Qi vir au gré des aftres, vit comme une wun) Béte danse monde; mais lors quonimprime a erainte de Dieu dans fon ceeur, l'ameevient A regner fur la yie exteriewre, & Ia con~ traing a Robeillatice 5 ficela n’arrive pas, la | complexion devient maitrefle de Pame & fon guide : &bienquel’ame ne fe puille pascon- | duire par fes propresforces, neanmoins la com= plexion lui-prefente fon miroir clementaire 8 aftral,dont l'ame fe laiffe eblonir & furprendre, 122. C’eft ponrquoi il faut qu'un hom- des . Fon | me-foit homme, 8 non pas une béte: il fure une | Gil regnecomme un homme ayec fon ames étin- Ec 3 & 438 Des quatre Complexions, & non point avecle defir de la complexion 3 par 12 il pourra obrenir le bien le plus (ouverain & crernel, dans quelque complexion qu’il fe trouve, 123. Wn’y.a point de complexion fi noble, dans laquelle, fi homme yeut vivre felon les aftres, le demon ne puifle prendre fon” plaifir. 12g. Celt donc avec beaucoup de rai- fon que faint Pierre dit: /oyex fobres & veillez car fatan votre adverfaire tour- ne 4 lentour de bous comme un lion ru- giffant , cherchant qui il pourra devorer: 1,Pierre, 5:8, refiltez lui dans Ja crainte de Dieu, & ne foyez jamais dans la fecurité 4 fon égard, O Seigneur, tues notre Refuge!

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