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I - INTRODUCTION
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Cette étude de la demande internationale s'appuie d'une part, sur des travaux
antérieurs relatifs à la filière manioc et d'autre part sur les données à la fois
quantitatives et qualitatives des institutions nationales et internationales (FAO, etc.).
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Depuis les années 80, en plus de son rôle dans la consommation humaine, le manioc
contribue de plus en plus à l'alimentation des animaux et sert de matière première aux
industries (textiles, pharmaceutiques, d'emballage, etc.).
L’utilisation du manioc à des fins d’alimentation humaine est la forme la plus répandue
et la plus ancienne. En 2000, la FAO estimait à environ 100 millions de tonnes en
équivalent racines fraîches, la part de la production mondiale utilisée à cette fin. Par
rapport à d'autres cultures, le manioc est en effet très efficace sur le plan de la production
d'énergie alimentaire en raison de la rapidité et de l'étalement de sa croissance. En outre,
il produit 2,2 fois plus de calories par hectare que le maïs (FAO, 1986), à un coût
moindre en ressources (Hahn et al. 1979, Ikpi et al. 1986, Biaou et al. 1998). La
principale qualité du manioc en tant qu'aliment pour l'homme est qu'il constitue une
source énergétique peu coûteuse et abondante. L’Afrique se singularise comme la région
la plus grosse consommatrice du manioc (65 millions de tonnes en 2000). Les 10 pays au
monde qui obtiennent la plus grande partie de leur énergie alimentaire du manioc sont
situées en Afrique. Il s'agit de l'Angola, du Bénin, de la République Centrafricaine, des
Comores, de la République Démocratique du Congo, du Congo, du Libéria, du
Mozambique, de la Tanzanie et du Togo. Selon la FAO, il existerait encore des marchés
africains encore insuffisamment satisfaits.
La hausse considérable des coûts des ingrédients composant les aliments pour bétail fait
qu'il est devenu nécessaire de mettre à profit les ressources locales qui, jusqu'ici, ont été
gaspillées dans les industries agro-alimentaires. La mécanisation des dérivés du manioc
dans la plupart des pays a donné lieu à la production de grandes quantités d'épluchures
de manioc et au gaspillage des tubercules de petits calibres, difficiles à transformer. Le
plus souvent ces sous-produits sont jetés aux ordures. Pourtant, l'écorce du manioc
représente entre 10 et 13% du poids du tubercule (Tewe et al. 1976). Les études sur les
porcs montrent que les épluchures peuvent constituer jusqu'à 40% de la ration composée
de leur croissance (Tewe et Oke, 1983).
Les expériences faites par Texaco Gari Factory (Texagri), près d'Abèokuta au Nigeria, à
partir des épluchures du manioc séchées et moulues en farine permettent de conclure
que, hormis l'élevage des porcs, le manioc constitue l'alimentation des volailles (poulet
de gril et de pondeuses). D'après ces expériences, l'économie de conversion alimentaire
est meilleure dans le cas des rations à base d'épluchures de manioc que dans celui des
rations témoins à base de maïs.
Malheureusement au niveau régional, il existe très peu de données quantitatives pour
caractériser le niveau de la demande des produits d'alimentation animale en raison même
des systèmes d'élevage prédominants : élevage extensif avec abandon des animaux en
pâture dans la nature.
L’utilisation à des fins industrielles prend de l’essor, notamment en Asie en relation avec
le succès que connaissent les nouveaux produits à base de manioc : farine, fécule et
alcool élaborés avec de nouvelles technologies. Ces nouvelles technologies de
production permettent de recycler les déchets de manioc dans l’alimentation animale,
tandis que les feuilles sont utilisées dans les élevages de vers à soie, en aquaculture et
dans les champignonnières.
Alors que la production mondiale reste quasiment stable autour de 165 millions de
tonnes entre 1992 et 1998, on note dès 1999 une hausse significative, notamment en
Afrique, montrant le regain d'intérêt à la culture de manioc.
Tableau n° x : Evolution de la production mondiale de manioc ( en millier de tonnes)
Année Production
(en millier de tonnes)
1992 162.161
1993 163.432
1994 165.217
1995 162.151
1996 158.640
1997 161.940
1998 164.551
1999 172.280
2000 177.455
2001 181.024
2002* 184.853
Source : FAO
(*) : Estimations premières
En effet, bien que 101 pays au monde soient concernés par la culture de manioc,
l'Afrique fournit à elle seule plus de 50% de la production mondiale. Suivent l'Asie
(30%), l'Amérique Latine et les Caraïbes (20%). Une part négligeable de la
production mondiale est enregistrée en Amérique Latine.
Afrique
Amérique Latine
et Caraîbes
Asie
Les transactions mondiales des produits à base du manioc portent sur quelques 6
millions de tonnes (précisément 5,3 millions de tonnes en 2001 ), soit environ 14
millions de tonnes équivalent racines fraîches, avec un coût total de 452 millions de
dollars US. Ces transactions intéressent principalement deux dérivés du manioc : les
cossettes et les granulés qui contribuent pour plus de 82 % au volume des échanges. Le
commerce sous forme de fécule et de farine destinées aux usages alimentaires et
industriels ne représente que 18% des transactions.
La demande, bien que plus atomisée est fortement concentrée en Europe. L’union
Européenne assure de façon certes irrégulière plus de 70 % de la demande. Elle est
suivie des pays asiatiques, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Les prévisions laissent envisager un certain tassement, voire une baisse de la demande
des pays de l’Union Européenne importateurs net de produits dérivés du manioc,
comme les Pays-Bas qui absorbe près de 50 % de la demande de l’Union, de la
Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne. La baisse
enregistrée en 200 et 2001 s'explique par :
- La baisse de la demande des aliment pour bétail par suite de la peste aviaire qui a
décimé un bonne partie de la volaille;
- D'un regain d'intérêt accordé aux céréales, du fait de leurs prix relatifs, pour la
fabrication des provendes (ICT, 2003).
Tableau n° x : Evolution du commerce mondial du manioc.
Par contre l’entrée dès 1999 dans le cercle des importateurs, des pays comme l’Israël,
la Turquie le Japon et la Chine, devrait contribuer à donner un souffle au marché du
manioc dont les prix ont été constamment tirés vers le bas par le fléchissement de la
demande de l’Union Européenne d'une part, et la dépréciation du dollar US d'autre
part. En effet, entre 1997 et 2001 la demande mondiale a chuté de 17,2% et celle de
l'Union Européenne de 19,44% pendant que les importations chinoisent ont augmenté
de 216,66%.
Une analyse de la répartition des importations mondiales par pays en 2001 (cf tableau
suivant) permet de dire que :
Exception faite du continent américain, la Thaïlande est le principal pourvoyeur
de la demande internationale don’t notamment celle d'Europe et d'Asie.
Des pays de l'Union Européenne, comme les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique
et le Luxembourg sont à la fois importateurs et réexportateurs des dérivés du
manioc. La réexportation se fait entre eux et en direction des autres pays de
l'Union;
Bien que les quantités mise en marché soient relativement faibles, on note
toutefois le manioc du Costa Rica (d'Amérique Centrale) dans les principaux pays
d'Europe et aux Etats-Unis;
Alors que les exportations en direction de l'Europe ont évolué très peu en terme
monétaire, on enregistre une hausse significative lorsque ces échanges concernent
les pays d'Asie. En effet, entre 2000 et 2001, les exportations thaïlandaises en
direction de la Chine et de la Corée du Sud ont augmenté respectivement de
2470% et 1218%. Il s'agit là d'une évolution qui traduit non seulement l'ampleur
de la demande asiatique à partir de 2000, mais aussi une tendance à la
segmentation du marché international, du fait du dynamisme des opérateurs
économiques asiatiques d'une part, et de la dépréciation du dollar d'autre part;
Tableau n° x : Principaux fournisseurs du manioc et de ses dérivés sur le marché
international
Dans l'ensemble, on peut affirmer que l’offre mondiale de manioc est assurée presque
exclusivement par la Thaïlande qui occupe confortablement le marché depuis plusieurs
années. Alors que sa production ne représente que 11,6 % du total mondial, ce pays
contribue pour plus de 91 % à l’approvisionnement du marché international. Elle est
suivie par l’Indonésie. Aucun pays africain, même pas le Nigeria qui contribue pour
environ 19% à la production mondiale, n’arrive à occuper une part significative du
marché mondial. Par ailleurs, bien que ne produisant pas le manioc, certains pays de
l'Union Européenne, tels que les Pays-Bas, la Belgique, le Bénélux et l'Allemagne se
sont spécialisés dans la réexportation du manioc et ses dérivés en direction notamment
des pays de l'Union Européenne de laquelle ils relèvent.
2.2.4 - Une tendance des cours mondiaux à la baisse ces dernières années
200
150
100
50
0
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Avec une part de la demande mondiale de l'ordre de 50% (soit environ 3 millions de
tonnes en équivalent manioc frais), l'Union Européenne est le premier importateur de
manioc dans le monde. Par rapport à cette demande européenne, les Pays-Bas arrivent
en tête (44%), suivis de l'Espagne (28%), de la Belgique et du Luxembourg (22%), et
du Portugal (7%).
Alors que entre 1998 et 1999 la demande européenne est passée de 2,8 millions de
tonnes à 4,5 millions de tonnes, soit une augmentation de 60,7% qui a suscité tous
espoirs de placement du manioc sur le marché international, on note depuis lors une
baisse graduelle. En 2001, la demande n'est que de 3,2 millions de tonnes, soit une
baisse de l'ordre de 29% par rapport à 1999.
Au regard de qui précède on peut donc dire que la majeure partie des cossettes
(GRANULE) de manioc importées par l'Union Européenne sont fabriquées à base de
manioc et non de la farine1. Du fait de la concentration de la demande européenne sur
un seul produit (granulé) cela a une incidence notoire sur l'évolution de la demande
ces dernières années. Les Pays-Bas concentrent 40% de la demande européenne
correspondant à plu de 1,3 million de tonnes. Viennent ensuite l'Espagne (30%), la
Belgique (20%) et le Portugal (7%).
Alors que les importations européennes en provenance de la Thaïlande ont baissé dans
chacun des pays de l'Union Européenne à partir de 2000, celles en provenance du
Costa Rica (Amérique Centrale) ont augmenté de façon significative. Cette
augmentation est de l'ordre de 30-40% en Belgique et au Pays-Bas et 86% en
Espagne. Ces importations de cossettes (granulés) de manioc en provenance du Costa
Rica sont plutôt destinées à la consommation humaine qu'alimentation humaine. Il
s'agit là d'une nouvelle donne de la demande européenne liée d'une part, au commerce
ethnique du fait des besoins des ressortissants d'Amérique Latine et d'Afrique en
Europe et d'autre part, d'une propension à la consommation exotique de certains
Européens.
1
On devra considérer par la suite un regroupement des produits de la façon suivante :
- CN 7.14 - 1099 : granulés de manioc provenant des cossettes de manioc (destinés
prioritairement à l'alimentation du bétail;
- CN 7.14 -1091 : granulés de manioc destinés à la consommation humaine.
2.3.3 - La demande des flocons et farine de manioc destinée à la consommation
humaine (CN 0714.1091)
Les principaux fournisseurs de ce produit sont le Costa Rica (68% du total), les Pays-
Bas (14%) qui apparaissent en réalité comme un réexportateur à partir des
importations en provenance du Costa Rica, et une multitude d'autres pays dont la
Belgique, la Belgique et l'Equateur (4% chacun), l'Espagne (3%), le Ghana, la
Malaysie et le Vietnam (1% chacun).
Comme mentionné plus haut, la Chine est devenue depuis 2001 le plus gros
importateur du monde. En effet, ses besoins en équivalent manioc représente 1/3 de la
demande mondiale. Alors que les importations chinoises n'étaient que de 257.000
tonnes en 2000, elles avoisinent 2.000.000 tonnes en 2001, soit une augmentation de
plus de 670% en 1 an. D'après la FAO, cette évolution spectaculaire de la demande
chinoise en 2001 est due à la baisse de la production nationale de la patate douce qui
est habituellement utilisée pour l'alimentation du bétail. On peut donc dire que la
hausse de la demande de manioc découle d'une substitution, en partie, de la patate
douce par le manioc. Mais si l'on sait qu'en 2002, les importations de manioc n'ont
baissé que de 10% par rapport à 2001, on déduit que le recours au manioc pour
l'alimentation du bétail semble être désormais une réalité en Chine. Mais il faut
avouer malgré l'importance de ces importations que la demande de chacun des dérivés
du manioc évolue différemment.
Le Vietnam a aussi essayé d'augmenter son offre mais elle reste relativement faible, à
peine 1/10è de celle de la Thaïlande.
Si l'on considère ces dix dernières années, la demande du chilled or frozen manioc
n'intervient en Chine qu'en 2001. Satisfaite exclusivement par le Japon, cette demande
répond aux besoins d'alimentation humaine. Cette demande aussi modique soit-elle
traduit l'existence d'une catégorie de consommateurs qui recherchent du manioc frais
comestible (manioc doux). Mais du fait de sa durée de conservation limitée (environ 3
jours ), le manioc frais est congelé avant d'être exporté en direction de la Chine.
La Corée du Sud et les Etats Unis sont les deux autres pays qui enregistrent des
importations de manioc relativement importantes.
Après une baisse annuelle d'environ 17% entre 1997 et 2000, les importations sud
coréennes atteignent 445.000 tonnes en 2001, soit une hausse de plus de 50% par
rapport à l'année précédente. Comme l'indiquent les données du tableau suivant, la
Thaïlande, l'Indonésie et le Vietnam sont les principaux fournisseurs de la Corée du
Sud. La demande de ce pays en 2001 représente 9% du total mondial et porte
principalement sur les chips et les pellets.
2.5.1.1 - La demande sud coréenne des chips : une suprématie graduelle du Vietnam
sur le marché
Les importations sud coréennes des chips ont été relativement stables, autour de
200.000 et 275.000 tonnes entre 1997 et 2001. Elles proviennent du Vietnam et de
l'Indonésie. Alors que la contribution du Vietnam dans ces importations était de 71%
en 1997, elle atteint presque 90% en 2001, contre et 10% pour l'Indonésie. La
Thaïlande et la Chine sont des fournisseurs très irréguliers et de moindre importance.
Elle a baissé d'environ 50% au cours de la période, faisant passer les quantités de
383.693 tonnes à 192.825 tonnes. Cette demande est comblée par les importations en
provenance quasiment de la Thaïlande. En effet, même si on enregistre des
importations en provenance de l'Inde, de l'Indonésie de la Chine et des Etats Unis,
celles-ci sont peu importantes et ne concernent que les années 1997 et 1998.
Avec une demande estimée 45.000 tonnes pour une valeur de 27 millions de dollars
US en 2001, les importations américaines représentent 6% du total mondial en valeur
et 1% en volume. Les importations américaines sont concentrées sur deux produits
dont le fresh, chilled et dried manioc représentent 70% du total et le frozen manioc,
30%.
Comparée à celle des autres pays sus-mentionnés, la demande des Etats Unis s'est
accrue de façon graduelle de 1997 à 2001 au taux annuel moyen de 7%.
La demande américaine de frozen cassava est satisfaite à plus de 90% par le Costa
Rica. L'Equateur tente vaille que vaille de gagner des parts de marché, ce qui n'est pas
facile. Si l'on tient compte de la période 1997 - 2001, les quantités exportées par
l'Equateur sont passées de 151 tonne en 1997 à 892 tonnes en 2007. Malgré ces
efforts de l'Equateur, ses exportations représentent à peine 7% de celles du Costa
Rica. On note par ailleurs la présence des Philippines, pays asiatique, sur le marché
américain de frozen cassava, les Philippines. Certes le volume de ses transactions
tourne autour de 210 - 220 tonnes chaque année, mais il reste largement supérieur aux
quantités acheminées par les autres fournisseurs d'Amérique Latine, la Colombie et la
Tonga. Ces exportations philippines en direction des Etats Unis répond aux accords
commerciaux particuliers liant l'Etat américain à celui des Philippines.
Les conditions d'accès au marché international seront analysées en tenant compte des
grandes zones géographiques identifiées.
2.6.1 - Le marché européen
Tableau n° x : Niveau et nature des taxes appliqués au niveau des principaux pays
importateurs de manioc
La troisième raison est liée au comportement des produits béninois sur le marché
régional. Trois destinations restent privilégiées actuellement : l’Afrique Centrale, le
Nigeria et le Niger.
- La première concerne l'Afrique Centrale pour laquelle on dispose de très peu
d’information. La demande intéresse prioritairement la communauté béninoise
installée au Gabon, au Congo notamment. Au cours des années 2000, 2001,
d’importantes quantités de gari auraient été exportées vers ces pays. Une partie
de ces ventes a transité par le Nigeria, avant d’être expédiées dans ces pays
dans de petites embarcations. L’interdiction d’importation de la farine de gari
prise par les autorités nigérianes en 2002 semble avoir freiné les flux en
direction de ces pays.
- La seconde destination est le Nigeria. Les flux de gari sont plus diffus et
intéressent presque uniquement les transactions capillaires frontalières de la
latitude de la Côte à la hauteur de Pobè. Il s’agit pour l’essentiel du gari de
qualité moyenne souvent destiné à la préparation de la pâte Eba. Il en est de
même des exportations de Lafou dont une partie des productions du Centre est
convoyée vers le Nigeria via souvent le marché de Malanville.
- Par contre le Niger constitue le débouché le plus sûr et le plus suivi du manioc et
produits dérivés. Les exportations de gari portent sur des quantités considérables
entre 6000 et 10 000 tonnes selon la conjoncture alimentaire dans ce pays,
quelques 50 000 tonnes en équivalent racines fraîches. Toutefois le gari béninois
doit affronter sur le marché nigérien son homologue nigérian. Actuellement le
prix du gari béninois est plus élevé que celui du Nigeria sur le quasi totalité des
marchés nigérien à l’exception de celui frontalier de Gaya. Bien la qualité du
produit béninois soit supérieure à celle de son homologue nigérian (il est plus fin
et se conserve mieux), les deux produits s’adressent à des clientèles différentes,
contexte qui suggère une étude approfondie du marché de ce pays.
Le Bénin connaît également des flux intrants en provenance du Togo, via les
départements du Mono, du Couffo et accessoirement de la Donga. Bien que fortement
localisé dans les zones frontalières, ces produits mènent souvent une concurrence sévère
aux produits locaux. Le prix du gari togolais est généralement, à qualité égale, moins
cher que celui du Bénin sur les marchés de Comé et de Grand-Popo.
Comme nous l’avons souligné plus loin, le Bénin dispose encore d’énormes
possibilités de placement de son produit, notamment des cossettes et des amidons sur
le marché international, européen, notamment. Il peut jouer valablement sur la qualité
intrinsèque de son produit pour pénétrer ce marché d’autant que l’ampleur des
excédents nationaux du manioc frais l’autorise. Cependant, le pays devra accroître la
compétitivité de son produit au moyen de l’augmentation des rendements qui sont
actuellement au 1/3 des potentialités, de l’amélioration de la qualité des produits
dérivés : granulés, farine, amidon et cossettes.
La faible lisibilité de la qualité des produits proposés au marché. Il existe une absence
totale de coordination entre les partenaires (producteurs, transformateurs, négociants,
recherche, service de normalisation) pour produire à chaque échelon, des produits
dont le marché international et régional a besoin.
L’environnement institutionnel du négoce des produits agricoles est vissé par tout un
ensemble de contraintes, allant de la perception de taxes dites sauvages, aux
difficultés d’obtention d’autorisation d’exercice de l’activité. Sont également mises en
cause les tracasseries diverses au port.
Selon la FAO2, la production de manioc frais dans le monde en 2002 s’élève à 185.238.801 tonnes.
Cette production est répartie dans 3 continents, à savoir l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine et
centrale et les Iles caraïbes.
L’Afrique se place en tête des continents avec une production de 100.758.628 tonnes en 2002, soit plus
de la moitié de la production mondiale de manioc frais. L’Asie compte pour 28% de la production
mondiale soit 51.651.784 tonnes. Le continent américain, aire d’origine du manioc, a produit 18% de la
production mondiale en 2002.
Le Nigeria est le premier producteur mondial avec 34.476.000 tonnes de manioc frais. Il est suivi du
Brésil avec 23.131.200 tonnes, de l’Indonésie (16.913.104 tonnes), de la Thaïlande (16.868.300 tonnes)
et du Congo démocratique (14.929.410 tonnes).
En Afrique de l’ouest, en plus du Nigeria, les autres pays producteurs de manioc sont le Ghana
(9.731.040 T), le Bénin (2.452.050 T), la Côte d’Ivoire (1.700.000 T) et la Guinée (1.137.779 T). Avec
son niveau actuel de production, le Bénin est le 9 ème pays africain producteur de manioc mais occupe la
15ème place au plan mondial.
Les pays américains et asiatiques occupent le haut du pavé en matière de niveau de productivité. Parmi
les 10 premiers pays où les rendements sont les plus élevés, on compte 4 pays américains, 4 pays
asiatiques et 2 pays africains (Niger et Guinée Bissau). La Barbade enregistre le rendement national le
plus élevé, avec plus de 26 tonnes par hectare. L’Inde a un niveau de productivité égal. La Thaïlande et
la Chine sont respectivement 7ème et 8ème avec 17 Tonnes/ha et 16 Tonnes/ha. La Guinée Bissau est déjà
à 15,45 tonnes/ha. Quant au Bénin le rendement moyen national enregistré de 9 tonnes/ha classe notre
pays en 44ème position, loin derrière le Malawi, le Cameroun, l’Ouganda, le Ghana, le Tchad et l’Ile
Maurice, entre autres.
Les objectifs de la production de manioc varient selon les continents. En Afrique, le manioc est cultivé
essentiellement pour la consommation humaine, tandis que la production asiatique est principalement
destinée à l’exportation sur l’UE. L’Amérique produit à la fois pour la consommation et pour
l’exportation. Le Costa Rica dont le niveau de production ne dépasse guère 105.000 tonnes exporte du
manioc frais sur le marché européen, tandis que la Thaïlande est le principal fournisseur de cossettes
pour l’industrie animale européenne. Le Bénin devra fournir encore beaucoup d’efforts à la fois aux
plans national et extérieur pour atteindre le niveau de compétitivité de ces pays sur le marché
international.
2
FAOSTAT en ligne
dont Nigeria 9.979 34.476.000
Congo démocratique 8.114 14.929.410
Ghana 12.249 9.731.040
Tanzanie 10.422 6.888.000
Angola 9.392 5.400.000
Mozambique 5.807 5.400.000
Ouganda 13.590 5.300.000
Madagascar 7.125 2.510.900
Bénin 9.267 2.452.020
Cameroun 13.448 1.950.000
Côte d'Ivoire 5.312 1.700.000
Malawi 14.963 1.540.183
Guinée
5.068 1.137.779
Rwanda
7.904 1.031.077
Asie 51.651.784
dont Indonésie 13.352 16.913.104
Thaïlande 17.070 16.868.300
Inde 25.926 7.000.000
Vietnam 13.453 4.438.000
Chine 16.040 3.851.402
Philippines 8.512 1.626.329
Amériques 32.828.389
dont Brésil 13.664 23.131.200
Colombie 10.312 1.768.440
Pérou 10.746 891.321
Costa Rica 11.056 105.031
Monde 185.238.801
Source : FAOSTAT
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La destination finale des produits dérivés de manioc varie selon la région. En Afrique, le manioc est
cultivé essentiellement pour les besoins alimentaires. En Afrique centrale, les feuilles de manioc
servent comme légumes. L’Afrique occidentale utilisent principalement les produits dérivés de la
transformation des racines. Parmi ces dérivés, le gari vient en tête et constitue la base de l’alimentation
au Nigeria, 1er producteur mondial. Le poids de l’Afrique dans les échanges internationaux portant sur
le manioc demeure encore faible, mis à part les échanges transfrontaliers ou régionaux. Depuis la
dernière décennie, des industries de transformation sont installées principalement pour produire de
l’amidon ou de l’alcool pharmaceutique en vue de réduire leurs importations.
L’Asie et l’Amérique latine sont les principaux fournisseurs du marché international, bien que le
consommation de manioc est très élevée en Amérique. Les produits sont exportés principalement vers
l’Union européenne. Le manioc frais destiné à la France, la Suède et l’Espagne provient
essentiellement de Costa Rica. De même, les produits de manioc destinés à l’industrie animale en
Europe, notamment les cossettes de manioc, proviennent essentiellement de la Thaïlande ainsi que
d’autres pays asiatiques et américains. Ainsi se répartissent les fonctions du manioc selon les régions, à
savoir l’Afrique produit pour la consommation et l’Asie pour l’exportation et l’Amérique latine à la
fois pour la consommation et l’exportation.
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Usages de l’amidon
L’amidon ainsi déshydraté sera réduit en fine poudre (au mortier ou au moulin) utilisée pour épaissir
les sauces ou pour fabriquer des biscuits ou des friandises (atchonmon).