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Plastiques et Composites

Introduction
par Michel CHATAIN
Ingénieur de l’Institut industriel du Nord (IDN)
Docteur ès sciences physiques
Directeur du traité Plastiques et Composites

ille tonnes fabriquées en France en 1905, 10 000 en 1939, 100 000 en 1955,
M 1 million en 1968, 2,6 millions en 1978, 3,3 millions en 1984, 4,3 millions
en 1992, plus de 5 millions en 1995, c’est-à-dire plus que tous les métaux non
ferreux réunis, l’acier étant dépassé en volume depuis longtemps, les plastiques
ont connu avant le premier choc pétrolier (1974) l’une des plus fortes progres-
sions industrielles (15 à 16 % par an). Depuis, la consommation et sa progres-
sion se maintiennent à un niveau élevé, qui amène les ingénieurs à s’intéresser
maintenant aux matières plastiques au moins autant qu’aux autres matériaux.
Les grandes sociétés chimiques les fabriquent. Les entreprises, petites,
moyennes ou grandes, qui les mettent en œuvre ou les utilisent, ont des pré-
occupations généralement très éloignées de celles de la chimie. En d’autres
termes, plus de cinq millions de tonnes de matières plastiques, produites ou
formulées en France par quelques dizaines de milliers de chimistes, sont
contrôlées, utilisées, transformées en objets finis ou en demi-produits par plu-
sieurs centaines de milliers de mécaniciens, avec des machines construites par
des mécaniciens aidés d’électroniciens et d’informaticiens.
On observe donc le développement parallèle de deux mondes, séparés par
leurs préoccupations scientifiques et techniques, leurs habitudes industrielles
et leurs impératifs économiques, unis par contre par un même langage, une
communauté d’intérêt et la pression des mêmes organismes prescripteurs.
À l’intérieur du premier groupe, les polymères, tenus en grande suspicion à
la fin du siècle dernier à cause de leur absence de caractéristiques physiques
définies, ont gagné, grâce aux efforts de chercheurs comme Carothers,
Champetier, Houwink, Mark, Staudinger, le droit d’être considérés comme des
espèces chimiques identifiées, faisant partie d’une science en pleine expansion.
L’enseignement dans les écoles de chimie comporte toujours maintenant un
cours de chimie et de physique macromoléculaires. Cette reconnaissance de la
science des polymères a été consacrée par plusieurs distinctions prestigieuses :
— le prix Ford (spécialité physique macromoléculaire) de la Société améri-
caine de physique qui a été attribué à trois chercheurs français : Henri Benoît
en 1978, Pierre-Gilles de Gennes en 1982 et André Kovacs en 1986 pour son
rôle de pionnier dans l’étude de la recouvrance structurale du verre [cette
recherche commencée au Centre d’étude des matières plastiques (CEMP) a été
poursuivie au Centre de recherche sur les macromolécules (CRM) de
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Strasbourg] ;
— des prix Nobel qui ont plusieurs fois traduit l’intérêt et l’estime avec
lesquels ont été considérés les efforts des chimistes Ziegler et Natta, ceux du
physico-chimiste Flory et plus récemment (1991) ceux de Pierre-Gilles de
Gennes.
Dans le second groupe, les transformateurs, les concepteurs et les technico-
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commerciaux ont dû lutter pendant de nombreuses années contre les préjugés


qui attribuaient à l’ensemble des plastiques les défauts rencontrés avec des
matériaux inadaptés ou mal utilisés. On évitait alors pudiquement de les

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présenter comme des plastiques ou on les baptisait des noms qui paraissaient
alors les plus valorisants.
Actuellement, les plastiques et les composites à matrice organique ont per-
mis tant de prouesses techniques en aéronautique et en sport de compétition
que le mot « plastique » a maintenant des vertus promotionnelles et que les
présentateurs n’hésitent plus à préciser la nature exacte des matériaux : « cette
pièce est en ABS », « cet objet est en polypropylène ».
La littérature qui expose les méthodes d’analyse des polymères, les cinétiques
des réactions qui permettent de les fabriquer, leurs modifications photo ou
radiochimiques, leurs caractéristiques structurales, leur configuration, est très
abondante. Les ouvrages, les traités, les revues, les brevets qui concernent la
chimie macromoléculaire sont nombreux.
Les publications relatives à la plasturgie, c’est-à-dire à l’ensemble des sciences
et des techniques qui se rapportent à la mise en œuvre, aux propriétés et à l’uti-
lisation des plastiques, sont plus rares, en particulier en langue française. Les
articles, écrits en 1963 sous la direction du Professeur Dubois dans les
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR, constituaient alors l’une des rares tentatives fai-
tes dans ce sens. Quelques ouvrages ont été écrits depuis, qui traitent de sujets
relatifs à la plasturgie. Il faut préciser cependant que la plupart des grandes
écoles d’ingénieurs ont suivi l’exemple donné précocement par l’École nationale
supérieure d’arts et métiers (ENSAM) et le Conservatoire national des arts et
métiers (CNAM) en créant un enseignement de plasturgie. On dénombre actuel-
lement une vingtaine d’établissements d’enseignement répartis dans toute la
France délivrant des diplômes d’études supérieures : diplômes d’ingénieurs,
mastères, maîtrises ès sciences et techniques, quatre IUT, treize lycées
techniques, trois centres professionnels des adultes et une trentaine de lycées
professionnels (CAP, BT, BTS, bacs professionnels) plus ou moins spécialisés en
plasturgie.
Quelques sociétés savantes et groupements d’ingénieurs et de techniciens
ont été créés et unissent de plus en plus souvent leurs efforts pour organiser
conférences et colloques.
Malgré ces efforts récents, cette littérature et ces enseignements sont encore
relativement rares et l’on pourrait juger cette situation avec surprise ou même
sévérité, la comparant, par exemple, à ce qui existe dans d’autres domaines de
la science des matériaux ou dans d’autres pays (en Allemagne par exemple).
En réalité, ces produits sont récents et ils évoluent très vite, de même que les
techniques de leur mise en œuvre dès qu’elles concernent les fabrications de
masse ; les problèmes qu’ils posent se rattachent à de nombreuses disciplines
et sont très difficiles à traiter.
En effet, les plastiques sont récents. Les métallurgistes, par exemple, ont eu
des siècles pour créer leur vocabulaire, mettre au point leurs technologies, éla-
borer leurs normes, imposer leurs règlements. Il suffit de considérer l’évolution
du tonnage des plastiques pour se convaincre que leur essor industriel en
France date de la fin de la guerre de 1939-45 ; il en résulte que les techniciens
et les ingénieurs n’ont eu que quelques décennies pour inventer ou perfec-
tionner la connaissance des matériaux et de leurs procédés de transformation.
Les matériaux évoluent très vite. La crise actuelle, dans laquelle certains éco-
nomistes voient le début d’une mutation technique et sociale profonde, amène
les industriels à chercher dans les matériaux qu’ils emploient la solution à leurs
problèmes d’économie d’énergie et de diminution des prix de revient. Elle pri-
vilégie de ce fait les matériaux ayant une résistance et une rigidité spécifiques
élevées et ceux permettant une fabrication en très grande série, entièrement
automatisée, moins coûteuse. Dans cette concurrence, les plastiques occupent
une position satisfaisante et se développent plus vite que l’évolution générale
de l’économie ne le laisserait présager.
L’exigence plus attentive des bureaux d’études impose l’optimisation des
matériaux et de leurs techniques de mise en œuvre. Les producteurs, pour les
y aider, diversifient leurs fabrications : on assiste à l’essor des solutions de
complexage, d’hybridation, à la fabrication d’alliages de matières thermoplas-

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tiques différentes ou leur renforcement par des fibres de verre ou de carbone


plutôt qu’à la naissance de nouveaux polymères. Il en résulte donc une proli-
fération très rapide des formulations disponibles, qui complique le choix opti-
mal des bureaux d’études et justifie l’informatisation des banques de données
mises à leur disposition.
Les progrès technologiques sont rapides quand les conditions économiques
et industrielles sont réunies pour qu’ils se produisent. Les délais sont souvent
longs entre l’étude d’un produit et de sa mise en œuvre à petite échelle, dans
les laboratoires des producteurs ou dans des centres professionnels d’une part,
et l’utilisation du procédé pour une fabrication industrielle de grande série
d’autre part. On pourrait citer comme exemple l’étude des prémix, de l’optimi-
sation de leurs formulations et de l’orientation des fibres de verre au cours de
leur compression ou de leur transfert par le CEMP entre 1951 et 1955 et, en
collaboration avec l’ENSAM, entre 1955 et 1958, et l’utilisation industrielle de
produits similaires en construction automobile de série dans les années quatre-
vingt.
En fait, les progrès technologiques déterminants commencent seulement
quand un produit et une méthode de mise en œuvre sont confrontés aux exi-
gences d’une industrie fabriquant un produit en grande série.
Les délais d’adoption de la méthode sont dus à la nécessité de prévoir des
investissements lourds, d’abandonner des solutions qui ont fait leurs preuves,
de vaincre les réticences des personnes ayant le pouvoir de décision, donc la
responsabilité du choix, ou celles des consommateurs.
L’adoption de produits nouveaux résulte généralement de l’évolution du
contexte économique qui rend concurrentiels des matériaux ou des solutions
jugés précédemment trop coûteux. L’abaissement du prix de revient des maté-
riaux découle du tonnage croissant des produits fabriqués et consommés.
Après une fabrication en quantité limitée, on met en œuvre des unités de pro-
duction massive qui conduisent à des produits qu’il faut vendre malgré la
concurrence internationale.
Le nombre de machines de transformation en service suscite, dès qu’il aug-
mente, de nouvelles recherches pour améliorer leur fabrication et les rendre
plus performantes et plus attrayantes que celles de la concurrence. Une coo-
pération obligatoire s’instaure entre les fabricants de machines et ceux qui les
utilisent ; une normalisation devient nécessaire et la structure de la profession
évolue. En particulier, les groupes industriels importants considèrent comme
profitable l’acquisition ou la création de filiales consacrées à cette nouvelle
activité.
Les presses à injecter les matières thermoplastiques, par exemple, qui ont été
peu utilisées et peu modifiées entre les deux guerres mondiales, subissent une
continuelle transformation depuis 1945. Les presses, qui étaient de faible capa-
cité, manuelles et à torpille, ont été équipées de préplastificateurs à piston puis
à vis pour permettre l’injection d’objets plus grands ; elles deviennent automa-
tiques, puis sont munies dès 1957 de vis mobile en translation. Actuellement,
tous les constructeurs étudient leur commande optimale en leur adjoignant un
calculateur. L’intervention des microprocesseurs modifie de façon très impor-
tante leur conception. Par ailleurs, les plus grandes presses ont des forces de
fermeture qui atteignent 10 8 N (10 4 tf ) et les injections bimatières sont
courantes.
La même progression pourrait être décrite pour les autres méthodes de mise
en œuvre. Les solutions choisies initialement correspondent à des transferts de
technologie à partir d’autres industries (caoutchouc, par exemple) et leur évo-
lution conduit ensuite à des solutions originales, souvent audacieuses. C’est le
cas en particulier pour l’extrusion-soufflage de gaines, la coextrusion, l’injection
à plusieurs composants, la fabrication des produits allégés qui n’ont plus guère
de point commun avec d’autres technologies. Le corollaire de cette évolution
rapide est la nécessité de revoir régulièrement les connaissances que l’on fournit
ou que l’on reçoit dans ce domaine. Le principe même des TECHNIQUES DE

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L’INGÉNIEUR, aux mises à jour régulières, est une garantie pour les lecteurs qui
leur font confiance.
L’intérêt est actuellement centré sur les composites pour les raisons énon-
cées précédemment, si bien que les cours universitaires et les laboratoires spé-
cialisés s’appellent de plus en plus souvent « plastiques et composites ». Le
traité PLASTIQUES avait déjà un tiers de ses pages qui leur était consacré et il
est vrai que les propriétés mécaniques des résines sont modifiées de façon
considérable par l’adjonction de fibres de verre, de carbone ou de polyamide
aromatique.
En 1993, les 2 000 pages consacrées aux plastiques et à la plasturgie ont été
réunies dans le cadre d’un traité plus général. Aujourd’hui, cet ensemble titré
PLASTIQUES ET COMPOSITES, comporte cinq volumes, les quatre premiers
étant consacrés aux polymères et à la plasturgie et le cinquième aux
composites.
On peut dire que le succès des composites à matrice organique, comparé à
celui des composites métalliques, est dû à la diversité infinie des possibilités
offertes par les polymères qui peuvent être mis en œuvre à l’état liquide (EP,
UP, P, Si), et aussi à partir d’une résine solide fondue ou en solution. Par
ailleurs, tous les plastiques sont concernés (thermoplastiques et thermodurcis-
sables), presque toutes les technologies sont impliquées (injection, extrusion,
RIM, compression, transfert, etc.).
Ils donnent lieu, cependant, à un certain nombre de méthodes de mise en
œuvre qui leur sont propres (pultrusion, bobinage filamentaire...) et ils posent
aux concepteurs des problèmes spécifiques : leur élastoviscosité intervient
moins dans leur calcul que leur hétérogénéité ou leur anisotropie, l’ingénieur
qui les étudie est alors concerné par la mécanique des milieux hétérogènes,
des milieux orthotropes et par la méthode des éléments finis.
Les matrices, qu’elles soient ou non associées à des fibres de verre ou de car-
bone courtes, sont examinées dans les monographies des quatre premiers
volumes, de même que leurs méthodes de mise en œuvre.

Les problèmes qui concernent la plasturgie se rattachent à de nombreuses Polymères et plasturgie


disciplines : il suffit de parcourir les pages suivantes pour en être persuadé.
D’une part, on concevrait mal qu’un ingénieur ne cherchât point, dans la
composition, la structure des produits qu’il utilise, l’explication des propriétés
qu’il leur découvre, ou restât complètement indifférent au principe de leur pré-
paration. Le plasturgiste sera donc un peu chimiste, pour pouvoir dialoguer
avec ses fournisseurs, comprendre le comportement des plastiques, les analy-
ser et suivre leur photodégradation et leur thermodégradation. D’autre part, il
constatera vite que les polymères à l’état solide sont élastovisqueux, que les
matières plastiques fondues sont des fluides viscoélastiques et qu’il est difficile
de parler de leurs fragilité, ductilité, viscosité, de leurs caractéristiques méca-
niques d’une façon générale, sans faire référence au temps, au gradient de
vitesse de cisaillement, ainsi qu’à la fréquence de sollicitation. Il lui faudra donc
s’intéresser à la rhéologie. Il devra se familiariser avec l’automatique, l’infor-
matique, l’hydraulique, l’électronique, la thermique, la thermodynamique et les
problèmes d’usinage, lorsqu’il s’occupera des machines et des outillages.
Les plastiques sont utilisés dans tous les domaines : l’électrotechnique, l’élec-
tronique, l’anticorrosion et l’automobile ne pourraient plus s’en passer ; la
médecine, le bâtiment, les transports et l’agriculture en font un usage de plus
en plus courant. L’industrie textile les a tellement bien assimilés que les fibres
synthétiques ne sont pas considérées comme ayant des points communs avec
les plastiques, au moins pour les non-spécialistes. Cela revient à dire que les
plastiques cessent d’être la « chose » des professions qui les ont engendrés,
pour devenir celle des industries, situées en aval, qui les ont adoptés. Cet intérêt
commun, qui est perceptible au niveau des activités des bureaux de normali-
sation, de celles des organismes qui gèrent les labels de qualité ou des centres
professionnels, n’est pas exclu de cette publication. En effet, de nombreux
articles de cette rubrique, en particulier ceux qui énumèrent les applications,

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abordent des sujets qui concernent conjointement les plastiques et des


techniques exposées dans d’autres traités (corrosion, électrotechnique, embal-
lage, génie chimique, etc.). De plus, un certain nombre de connaissances indis-
pensables pour la compréhension du comportement des plastiques concernent
aussi d’autres matériaux : rhéologie et méthode des éléments finis citées plus
haut, homogénéisation des composites, méthodes physiques d’analyse, spec-
trographie infrarouge, résonance magnétique nucléaire, etc. Tous les efforts ont
été évidemment faits pour qu’il n’y ait pas de double emploi.
Les quatre premiers volumes ont été appelés Polymères et Plasturgie, de
façon à ne pas laisser de côté les élastomères dont la structure et les propriétés
sont voisines de celles des matières thermoplastiques, leur température de
transition vitreuse étant nettement plus basse. Environ 200 pages leur sont
consacrées.
Les problèmes de la plasturgie sont difficiles à traiter ; il suffit pour s’en
convaincre de considérer l’écoulement d’un polymère fondu dans l’empreinte
d’un moule d’injection, par exemple. L’étude phénoménologique du remplis-
sage ou l’examen des résultats globaux paraissent d’une simplicité rassurante :
en effet, on constate généralement une reproductibilité excellente des tensions
internes, des propriétés mécaniques, des dimensions d’une pièce incomplète
en fonction des paramètres d’injection. Par contre, lorsque l’on essaie d’abor-
der l’étude analytique du problème, on est obligé de considérer l’écoulement
discontinu d’un fluide viscoélastique donnant lieu à des effets du second
ordre ; dans un canal dont les parois sont à une température inférieure à la
température de transition du polymère, c’est-à-dire telle qu’il se solidifie au
contact de la surface, il faut faire intervenir une fonction de dissipation corres-
pondant à un échauffement dans les zones où le gradient de vitesse est le plus
grand, échauffement qui se superpose au phénomène de transfert de chaleur
par conduction. Le polymère est compressible et ses caractéristiques thermo-
dynamiques dépendent de la température, de la pression et de l’orientation
moléculaire. On peut, avec quelques approximations simplificatrices, aboutir à
un système d’équations aux dérivées partielles que l’on pourra seulement trai-
ter par des méthodes numériques d’intégration. Les solutions ne sont pas
généralisables, leur précision dépend des approximations de l’énoncé. Le pro-
blème est encore plus compliqué si le polymère est partiellement cristallin.
Toutefois, les risques liés à la réalisation de coûteux outillages inutilisables
rendent très précieuses les informations que l’on peut obtenir a priori sur le
remplissage. La plupart des producteurs suivent l’exemple de General Electric
Plastics et de Bayer et font les démarches nécessaires pour disposer d’un logi-
ciel concernant l’écoulement, le compactage et le refroidissement du polymère
dans le moule. L’enjeu est évidemment de pouvoir proposer à leurs clients
concepteurs ou mouleurs les mêmes services que les concurrents. Le problème
a été considéré comme suffisamment important pour l’économie nationale par
le ministère de l’Industrie et de la Recherche pour qu’il encourage financière-
ment en 1984, 1985 et 1986 la plupart des laboratoires français intéressés par
le problème et les incite à coopérer sur ce sujet. En dehors des risques qui
viennent d’être évoqués, ceux qu’encourent les décideurs, les concepteurs ou
les moulistes croissent avec la dimension des outillages qui atteignent quel-
quefois des coûts voisins de ceux des presses. Enfin, la souplesse, la puissance
et le prix des moyens informatiques ont évolué et facilitent les modélisations
et l’exécution de ce type de programme.
De même, la conception d’une filière d’extrusion, dont le rôle est de fournir
un produit de dimensions données, parfaitement uniforme du point de vue des
débits et des températures, a été longtemps fondée sur l’empirisme et l’expé-
rience des bureaux d’études et des praticiens. Actuellement, une approche plus
scientifique de ces problèmes de distribution et leur résolution de manière
rationnelle et performante ont été rendues possibles par la mise au point d’un
certain nombre de logiciels de calcul spécialisés.
De la même façon, lorsque l’on veut modéliser le comportement rhéologique
d’un polymère solide, on constate que les limites au-delà desquelles

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déformations et contraintes ne sont plus liées par une équation rhéologique,


solution d’une équation différentielle linéaire, correspondent à des déforma-
tions et à des contraintes généralement bien plus faibles que celles que l’on
peut prévoir sans risque pour son utilisation. Or si le calcul opérationnel per-
met de traiter les problèmes d’élastoviscosité linéaire, les comportements non
linéaires ne peuvent pas être étudiés facilement par des méthodes mathémati-
ques. On observera là aussi un fossé difficile à franchir entre les études théo-
riques de rhéologie et la prise en compte, pourtant indispensable, par le
concepteur, de l’élastoviscosité des plastiques qu’il veut utiliser. Il faut trouver
le juste milieu entre un pragmatisme indifférent à la complexité des phénomè-
nes et une approche théorique qui garde difficilement le contact avec la réalité
industrielle. C’est la tâche difficile de l’ingénieur. On peut espérer que, dans les
prochaines années, les banques de données, les systèmes experts et l’assis-
tance généralisée de la micro-informatique lui permettront, même s’il n’est pas
plasturgiste, une approche plus documentée des problèmes qui lui seront
posés.
■ Traitement des déchets
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les deux chocs prétroliers de
1974 et 1977, le monde occidental industrialisé a connu une croissance rapide
et, par suite, une forte consommation de matériaux. Les pouvoirs publics,
poussés par les associations écologiques, ont préconisé des actions visant à
contrôler la pollution, résultant de la multiplication des déchets (emballages,
carrosseries, pneumatiques, films à usage agricole...). Des recherches étaient
entreprises dans le domaine des plastiques, par exemple pour accélérer leur
photodégradation ou dans l’espoir de les rendre biodégradables.
La crise pétrolière des années soixante-dix a transformé les données du pro-
blème. Les matériaux ont été alors évalués en nombre de tonnes équivalent
pétrole (TEP), calculé en incluant l’énergie nécessaire à leur production et à leur
mise en œuvre, et tous les efforts ont été consacrés à l’économie d’énergie.
Les problèmes pétroliers ont maintenant perdu de leur acuité et, de nouveau,
la pression écologique intervient dans le choix de l’utilisation des matériaux. Il
en résulte que le traitement des déchets : seconde fusion, recyclage,
combustion et récupération d’énergie..., doit être prévu au moment de la
conception d’un objet, d’une machine, d’une voiture ou d’un emballage.
On pratique déjà dans certaines villes d’Allemagne et de France un tri sélectif
et une collecte des déchets ménagers séparés. La CEE s’apprête à publier une
directive sur les déchets d’emballage.
L’Association des producteurs européens de matières plastiques (APME) a
annoncé le lancement en 1993 d’un premier programme de recyclage des bou-
teilles en plastiques à l’échelle de l’Europe. Il est évident que les matériaux
multimatières compliquent le tri et risquent de ralentir leur progression.
Aux États-Unis, dix millions d’ordinateurs obsolètes s’entassent chaque année
dans les décharges. L’Université de Carnegie Mellon a estimé que le nombre de
PC au rebut devrait atteindre 105 millions en 2005 et le coût de leur destruction
un milliard de dollars. Des programmes de conception de micro-ordinateurs
recyclables existent déjà chez la plupart des fabricants et l’un d’entre eux indique
sur chaque pièce de plastique de plus de 100 g la composition pour faciliter le
retraitement.
Les contraintes écologiques se manifestent également en milieu médical où
certains spécialistes préconisent actuellement un matériel en plastique stérili-
sable, plutôt que jetable, pour éviter les risques de contamination.

Il faut de nouveau ici préciser les matières ou procédés envisagés dans le cin- Composites
quième volume.
En effet, la plupart des matériaux modernes sont des composites : alliages,
mélanges biphasiques, lamifiés, sandwiches, verre armé du type Triplex®
(verre/butyral polyvinylique)...

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Les composites examinés dans le cinquième volume sont réalisés à partir


d’une matrice plastique dans laquelle sont dispersés, de façon aléatoire ou soi-
gneusement ordonnée, un ou plusieurs matériaux fibreux de renfort transfor-
més ou non.
L’appellation plastiques renforcés est également couramment employée pour
les désigner.
Ce dernier volume présente toutes les fibres de renforcement, les méthodes
de mise en œuvre spécifiques : pultrusion, moulage des SMC, TRE, bobinage
filamentaire... Les polymères chargés de fibres courtes que l’on peut transfor-
mer comme les polymères non chargés sont, nous l’avons dit, présentés dans
le reste du traité.
Le cinquième volume examine aussi les méthodes de contrôle, la normalisa-
tion et les méthodes de calcul spécifiques.
Enfin, les composites du type C/C et SiC/SiC, qui ne sont pas examinés dans
d’autres traités de la collection, seront également évoqués dans ce dernier
volume.
Avant de terminer cet avant-propos, je voudrais préciser à nos lecteurs qui
seraient déçus de ne pas trouver dans le traité PLASTIQUES ET COMPOSITES
les informations détaillées relatives à leur spécialité, qu’il n’a pas été conçu
pour des spécialistes d’un domaine particulier, sinon pour leur fournir un
résumé des connaissances nécessaires dans les autres domaines. Il faudrait au
moins doubler le nombre de pages déjà parues pour explorer seulement le pro-
blème de l’extrusion ou de l’injection ou de la stabilisation des polymères. Le
présent traité est destiné aux techniciens ou aux ingénieurs de la profession et
à ceux qui n’en font pas partie, désireux de se documenter. Il leur apporte une
vue d’ensemble sur les polymères, leur mise en œuvre et leurs propriétés et
dans le cinquième volume sur les composites. Nous espérons également qu’il
est utile aux enseignants et à leurs élèves.

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