Sunteți pe pagina 1din 37

Université Mohamed Premier

Ecole nationale de commerce

et de gestion Oujda

Sujet :

<< L’intégration fiscale des sociétés en zone CEMAC>>

Binôme :

 ASRRAR Mohamed Diae – N° D’inscription: 1732 – GFC –


diaeasr4@gmail.com – GSM: 06 73 44 04 68
 CHARNANE Moad – N° D’inscription : 2134 – GFC –
chernane.1996mouad@gmail.com – GSM : 06 41 52 10 06
Histoire : CEMAC

La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) est


une organisation internationale regroupant plusieurs pays d'Afrique centrale,
créée pour prendre le relais de l'Union douanière et économique de l'Afrique
centrale (UDEAC). Son siège est à Bangui, en République centrafricaine.

Le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à N'Djaména (Tchad)


et est entré en vigueur en juin 1999.

La CEMAC regroupe l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), qui est


responsable de la convergence monétaire des États membres, qui partagent la
même monnaie, et l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), qui a pour
mission d’harmoniser les réglementations en vigueur au sein des États
membres afin de dynamiser les échanges commerciaux et faciliter la
convergences des politiques économiques au sein de la sous-région.

La CEMAC est présidée depuis le 24 mars 2019 par le président du


Cameroun Paul Biya.

Depuis mai 2015, les ressortissants de la CEMAC devaient bénéficier de la


libre-circulation dans la région et n'être plus obligés d'utiliser un visa pour
voyager entre les pays de la CEMAC, tout en devant présenter un document
d'identité aux frontières.

Cette liberté de circulation était initialement prévue pour démarrer le 1er


janvier 2014, mais a été retardée par la fermeture des frontières de la Guinée
équatoriale. Si la libre-circulation au sein de l’ensemble de l’espace n’est pas
encore possible, c’est avant tout en raison des différentes crises sécuritaire
que connaît la sous-région, au premier chef desquelles l’insurrection menée
par Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. L’harmonisation des législations
internes est encore à achever. Cependant, le Tchad et le Cameroun ont pris les
devants et mis en place la libre-circulation des biens et des personnes entre les
deux États par le biais d’un accord bilatéral, qui pourrait aider à concrétiser les
choses. Lors du sommet de Djobloho, le 17 février 2017, la Guinée équatoriale
et le Gabon se sont en effet engagés à lever toutes les restrictions encore
existantes.

Le 22 novembre 2019, à Yaoundé s'est ouvert un sommet extraordinaire de la


Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale présidée par Paul
Biya, qui regroupe six pays, pour débattre notamment de l'avenir du franc
CFA. Après les pays d'Afrique de l'Ouest pour la monnaie unique, c'est au tour
de l'Afrique centrale de questionner la pertinence d'une monnaie aux réserves
de change déposées en France et convertible en euro, présentée par certains
comme « héritée de la colonisation ». « Les présentes assises nous donnent à
nouveau l'occasion d'échanger et d'arrêter des mesures complémentaires
pouvant consolider le redressement économique de notre sous-région », a
déclaré Paul Biya.

Missions : CEMAC

Elle a pour mission :

 D’établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des États
membres pour raffermir leurs solidarités géographique et humaine ;
 De promouvoir les marchés nationaux par l'élimination des entraves au
commerce intercommunautaire, la coordination des programmes de
développement, l'harmonisation des projets industriels ;
 De développer la solidarité des pays membres au profit des pays et régions
défavorisés ;
 De créer un véritable marché commun africain.
Liste des Etas membres : CEMAC

La CEMAC est composée de six États membres :

 Cameroun
 République centrafricaine
 République du Congo

 Gabon
 Guinée équatoriale
 Tchad

Economie : CEMAC :
Populatio PIB PIB PIB (PPA)
Pays Superfici
n (PPA) par habitant
(en
e
(en million (en ($
(km ²) milliers) s de million internationa
$) s de ux courants)
$)

Tchad 1 284 000 14 900 9 871 28 985 1 945


Guinée 28 051 1 268 12 294 30 981 24 439
équatoriale
Gabon 267 668 2 025 15 014 36 682 18 113
Républiq 342 000 5 261 8 701 28 694 5 454
ue du Congo
Républiq 622 984 4 659 1 949 3 389 728
ue
centrafricain
e
Camerou 475 650 24 054 34 923 89 538 3 722
n
Total (2017) 3 020 35 52 167 82 752 218 26 4 184
3 9
Institutions et organes de la CEMAC :

 L'Union monétaire de l'Afrique centrale.


 L'Union économique de l'Afrique centrale.
 La Conférence des chefs d'États chargé de définir la politique de la
Communauté et d’orienter l'action de l'UEAC et de l'UMAC.
 Le conseil des ministres qui assure la direction de l'UEAC.
 La commission, organe exécutif de la communauté, siégeant
à Bangui (République centrafricaine).
 La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), siégeant
à Yaoundé (Cameroun) définit et conduit la politique monétaire.
 La Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC),
siégeant à Brazzaville (Congo) assure le financement du Développement.
 La cour de justice de la Communauté installée à Ndjamena (Tchad).
 La commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale
(COSUMAF) siégeant au Gabon.

Président de la conférence des chefs d’Etats :

 2006-2007 : Idriss Déby Itno Tchad du 15 mars 2006 au 25 avril 2007 ;


 2007-2008 : Paul Biya Cameroun du 25 avril 2007 au 25 juin 2008 ;
 2008-2010 : François Bozizé République centrafricaine du 25 juin
2008 au 17 janvier 2010 ;
 2010-2012 : Denis Sassou Nguesso République du Congo du 17
janvier 2010 au 25 juillet 2012 ;
 2012-2015 : Ali Bongo Ondimba Gabon du 25 juillet 2012 au 6 mai
2015 ;
 2015-2017 : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo Guinée équatoriale du
6 mai 2015 au 17 février 2017 ;
 2017-2019 : Idriss Déby Itno Tchad du 17 février 2017 au 24 mars
2019 ;
 2019-en exercice : Paul Biya Cameroun depuis le 24 mars 2019.
Fiscalité CEMAC :
Principe d’harmonisation :

Le Comité de Direction examine les conditions dans lesquelles les législations


des Etats membres relatives aux impôts directs et, éventuellement, aux impôts
indirects non perçus par l'Administration des Douanes, peuvent être
harmonisées dans l'intérêt commun.

Le Comité recherche notamment, aux fins d'harmonisation, le rapprochement


des règles d'assiette et, dans la mesure du possible des taux des principaux
impôts tels que:

 Les taxes sur le chiffre d'affaires;

 Les droits d'accise;

 L'impôt sur les sociétés;

 L'impôt sur le revenu des personnes physiques;

 Les droits d'enregistrement, du timbre et de la curatelle.

En conformité avec ces objectifs, le Conseil des Ministres de la CEMAC adopté


des directives qui reposent sur :

 L’harmonisation des législations internes des Etats membres en matière de


TVA et de droits d’accise (qui n’institue pas une TVA communautaire) ;

 L’institution d’un impôt unique le revenu des personnes physiques ;

 L’institution d’un impôt sur les sociétés.


Impôt
Impôt sur Impôt sur Redevances/
TVA sur le
les le revenu des Services
revenu
bénéfice valeurs
des
s mobilières
créance
s

Cameroun 38,5% 19,25% 16,5% 16,5% 15%

Congo 30% 18% 20% 20% 20%

Gabon 30% 18% 15% 10% 10%

Guinée
35% 15% 25% 10% 10%
Equatoriale

RCA 30% 19% 15% 15% 15%

Tchad 40% 18% 20% 25% 25%

Principaux impôts et taxes :

La non-imposition :

 Projet de convention fiscale avec le Congo ;

 Non-double imposition dans la CEMAC.

Prestation de
Etablissement Dividendes Intérê Redevances
services
stable ts

Chantier Taux droit interne et 0% 0%, Imposition


construction ou pas de mécanisme définition exclusive dans
montage (aucune d’élimination de la conforme l’Etat de résidence
indication de double imposition modèle du bénéficiaire en
durée) OCDE l’absence
d’établissement
stable
INCITATION AUX INVESTISSEMENTS :

Cameroun :

 CGI prévoit des avantages pour les investisseurs :

 Régime du réinvestissement : réduction d’impôt sur les sociétés ou d’impôt


sur le revenu égale à la moitié des réinvestissements effectués, plafonnée
à la moitié du bénéfice déclaré au cours de l’exercice au titre duquel le
bénéfice du régime du réinvestissement est demandé, est accordée aux les
personnes physiques et morales réinvestissant au Cameroun au moins 25
millions de FCFA (38 112€) en procédant à l’acquisition de matériel
industriel ou à l’extension d’immeuble à usage industriel ;

 Régime des projets structurants : montant investissement > 500 millions


FCF

(762 245€) pour les PME (chiffre d’affaires est inférieur à un milliard FCFA).

 Avantages accordés : exonération de contribution des patentes,


exonération de TVA sur les achats locaux de matériaux de construction
ainsi que sur les importations requis pour l’exécution du projet, d’un
amortissement accéléré pour les immobilisations acquises pendant la phase
d’installation.
 Dossier doit être déposé auprès de l’Agence de Promotion des
Investissements, en charge d’agréer les investissements sur avis conforme
du Ministre chargé des Finances.

 Loi sur l’investissement privé:

 Investissement réalisé doit satisfaire l’un des critères suivants :

 Créer un nombre minimum d’emplois camerounais par tranche


d’investissement ;
 Réaliser un chiffre d’affaires annuel minimum à l’export par le véhicule
camerounais choisi ;

 Utiliser un pourcentage minimum de ressources naturelles dans les intrants


pour l’activité du véhicule camerounais chois ;

 Contribuer à concurrence de 10 à 30% de son chiffre d’affaire à la réalisation


d’une valeur ajoutée.

 Investissement réalisé doit être effectué sous la forme d’une création,


d’une extension, d’un renouvellement, d’une transformation d’activités ou
d’un réaménagement d’actifs ;

 Secteur d’activité : industriel, touristique, artisanal, agricole, de l'élevage


et de la pêche, de l'habitat social, culturel, sportif, sanitaire et éducatif;

 Avantages accordés : réduction d’impôt sur les sociétés, exonération de droits


d’enregistrement ;

 Réduction d’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers, droits de douanes


réduits.

Congo :

 Charte des Investissements :

 Éligibilité :

 Tout investisseur réalisant un investissement éligible dans tout secteur


d’activité (à l'exclusion de l'importation et de la fabrication d'armes, de
l'importation ou du traitement des déchets toxiques et assimilés et des
activités commerciales, de courtage et de négoce) ;

 Disposer d’un capital social égal ou supérieur à 1/5 des investissements ;

 Utiliser en priorité les matières premières locales et les services


d’entreprises locales, à conditions égales de prix, de qualité et de délai de
livraison par rapport aux entreprises étrangères ;
 Utiliser en priorité la main d'œuvre locale, à compétences égales par rapport à
la main-d'œuvre étrangère ;

 Investissements réalisés sous la forme d’une création, d’une extension,


d’un renouvellement, d’une transformation d’activités ou d’un
réaménagement d’actifs.

 Avantages accordés : réduction d’impôt sur les sociétés, exonération de droits


d’enregistrement.

Gabon :

 CGI prévoit pour les entreprises nouvelles exerçant une activité


industrielle, minière, agricole, forestière ou de pêche artisanale, agréées
par le Directeur Général des Impôts un régime fiscal de faveur, au titre de
leurs cinq premiers exercices :

 Une exonération d'impôt sur les sociétés pour le premier exercice bénéficiaire,

 Un abattement d'impôt sur les bénéfices de 50 % pour le second exercice


bénéficiaire

 Un amortissement accéléré sur les biens d'équipement.

 Des régimes incitatifs ont été adoptés au profit des entreprises de


transformation de bois, des cimenteries.

 Création de zones économiques spéciales au sein desquelles les entreprises


bénéficient d’un régime fiscal et douanier de faveur.
CHAPITRE I LES CONDITIONS D'APPLICATION DU REGIME
D'INTEGRATION FISCALE

Le groupe de sociétés qui souhaite bénéficier des avantages offerts par le régime
d'intégration fiscale, doit se soumettre à des conditions de fonds (SECTION 1) et,
à des conditions de forme (SECTION 2).

SECTION 1 : LES CONDITIONS DE FOND

Les conditions de fonds peuvent être distinguées suivant qu'elles se rapportent à


la société leader du groupe (Paragraphe 1) et, aux sociétés filiales (Paragraphe
2).

Paragraphe 1 : Les conditions de fonds relatives à la société


Leader

La société leader ou société mère du groupe doit être soumise à l'IS dans un Etat
de la Communauté (A), le niveau des participations dans sa ou ses filiales est fixé
à 95% au moins (B) et, la société mère doit jouir d'une certaine indépendance
sur le plan juridique (C).

A.: Le régime d'imposition de la société leader

Le projet de texte énonce que : « Toute société soumise à l'IS dans un Etat de la
Communauté 1...] » peut opter pour l'intégration fiscale. La société leader doit
donc être une personne morale ayant la forme sociétaire (1) et soumise à l'IS
dans un Etat de la Communauté (2).

1.: La structure juridique de la société leader


Une exégèse des dispositions légales permet de conclure qu'il faut
obligatoirement qu'il s'agisse d'une société, imposable à l'IS soit en vertu des
dispositions de l'article 2 du CGI, soit que la société leader ait opté pour l'IS,
lorsqu'elle est constituée sous la forme d'une société de personnes ou d'une
société civile et, donc en principe imposable à l'IRPP.

En France, le régime d'intégration fiscale peut dans certains cas s'appliquer à des
entreprises qui ne jouissent pas de la personnalité morale, notamment les
succursales et établissements de sociétés étrangères, dès lors qu'ils sont soumis
à l'IS et, même à des personnes morales autres que les sociétés.

2.: L'imposition à I'IS

Le texte communautaire dispose que la société leader doit être soumise à FIS
dans un Etat de la Communauté mais, il ne précise pas si le taux d'imposition à
Ils de la société leader est nécessairement celui du droit commun. Dans le
régime d'intégration fiscale applicable en France (CGI français article 223 et
suivants), les sociétés dont tout ou partie du bénéfice échappe à l'impôt en vertu
d'une disposition particulière sont exclues du bénéfice de l'intégration fiscale.

B.: Le niveau des participations de la société leader

te capital des filiales doit être- détenu de manière continue au cours d'un
exercice, au moins à 95 %, soit directement, soit indirectement par
l'intermédiaire de sociétés du groupe. On peut alors s'interroger sur le contenu
réel de la notion de détention (1) et, sur la continuité des participations dans les
filiales au cours de l'exercice d'imposition (2).

1.: Le contenu de la notion de détention

Le texte communautaire ne précise pas sur quoi s'applique la détention directe


ou indirecte à 95 %. Il peut s'agir de la détention du seul capital de la filiale
indépendamment des droits de vote et des droits à dividendes.
En droit fiscal français, la détention directe ou indirecte à 95 % s'entend de la
détention en pleine propriété de 95 % des droits à dividendes et des droits de
vote (CGI français article 46 quater-OZF). Le taux de détention à 95 % peut être
direct ou indirect (a), il s'applique à la fois au pourcentage de contrôle (b) et, au
pourcentage d'intérêts (c).

a) La détention directe ou indirecte

On parle de détention directe lorsque la société leader possède elle-même les


titres de ses filiales. Les droits détenus indirectement sont ceux qui le sont par
l'intermédiaire d'une ou plusieurs sociétés. Le pourcentage est apprécié en
multipliant entre eux les taux de détention successifs dans la chaîne des
participations, sachant que la détention à 95 % au moins est assimilée à une
détention à 100 %.

Lorsqu'une filiale est détenue par deux ou plusieurs sociétés intermédiaires, ces
participations s'additionnent, mais la détention indirecte ne peut être prise en
compte que si la ou les sociétés intermédiaires sont elles-mêmes membre du
groupe.

SECTION 2. : LES CONDITIONS DE FORME

Aux termes de l'article 18 alinéa 1' in fine du projet communautaire : « L'option


pour le régime d'intégration doit être notifiée à l'administration fiscale avant
l'ouverture du premier exercice de l'intégration. Cette option qui est valable pour
cinq ans, doit être accompagnée de l'accord de la ou des sociétés filiales
remplissant les conditions précédemment définies. Toutes les sociétés du groupe
doivent arrêter leurs exercices comptables sur une période de douze mois ».

L'intégration fiscale est donc un régime facultatif, qui ne s'applique que si le


contribuable en exprime la demande (Paragraphe 11, la société mère, lors de
cette option, délimite le périmètre d'intégration (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : l’exercice et le délai de validité de l’option

A.: L'exercice de l'option

La société leader qui opte pour l'intégration fiscale doit en faire la notification à
l'administration fiscale avant l'ouverture du premier exercice de l'intégration. Le
projet communautaire reste muet sur la forme de cette notification.

Dans le régime français de l'intégration fiscale, l'option doit être notifiée au


service des impôts auprès duquel la société leader dépose sa déclaration de
résultats avant le début du premier exercice au titre duquel l'application du
régime est demandée. Elle doit être accompagnée de l'accord formel des filiales
qui remplissent les conditions requises pour faire partie du périmètre
d'intégration ainsi que de la liste des filiales qui seront membres du groupe.

L'option de la société leader et l'accord des filiales sont établis conformément au


modèle fixé par l'administration. Les sociétés de personnes peuvent opter pour
leur assujettissement à l'IS en même temps qu'elles optent pour le régime de
l'intégration fiscale ou s'il s'agit des filiales qu'elles donnent leur accord.

B.: Le délai de validité de l'option

Le projet communautaire indique que l'option est valable pour cinq ans mais, il
ne précise pas si cette option se renouvelle par tacite reconduction comme c'est
le cas dans le régime français ou alors, si elle doit être expressément renouvelée
à l'issue de chaque période quinquennale.

Dans le régime français, l'accord des filiales est valable pour la durée de l'option
de la société mère et se reconduit tacitement. En application d'un principe
suivant lequel le périmètre du groupe est révisable annuellement, la société
leader a la faculté, à tout moment, de mettre fin à l'existence du groupe en
évinçant toutes ses filiales avec effet
au premier jour de l'exercice suivant celui au cours duquel elle notifie sa décision
à l'administration(').

Paragraphe 2 : Le périmètre d'intégration

En l'absence de disposition légale sur ce point, la logique voudrait que la


délimitation du périmètre d'intégration relève de la compétence de la société
leader, c'est du moins la solution qui a été adoptée par le régime français (A), qui
prévoit en outre que le contenu et la délimitation du périmètre d'intégration sont
fixés par exercice et peuvent donc varier au cours de la période de validité de
l'option, il est, par conséquent, indispensable de faire coïncider les exercices
comptables des sociétés du groupe intégré (B).

A.: La délimitation du périmètre d'intégration

La société leader peut délimiter librement le périmètre d'intégration et n'y inclure


qu certaines de ses filiales. De même, ces dernières peuvent s'opposer à leur
intégration dans le groupe ou décider librement d'en sortir.

Le groupe intégré ne peut évidemment inclure que des personnes morales


entrant dans le champ d'application du régime. Le périmètre du groupe est
révisable annuellement. En cas de modification, la société leader doit notifier à
l'administration avant la fin de l'exercice la liste des sociétés qui feront partie du
groupe à compter de l'exercice suivant (CGI français article 223 A, e alinéa) et lui
indiquer s'il y a lieu l'identité de celles qui cesseront d'en faire partie.

Les filiales qui cessent d'être prises en compte par décision de la société leader
doivent, dans le même délai, en informer le service des impôts dont elles
relèvent, par lettre conforme au modèle établi par l'administration (CGI français
article 46 quater-0 ZE, 3 alinéa).

S'agissant de la condition de détention des filiales à 95 % au moins, elle doit être


remplie de manière continue pendant toute la durée de l'exercice. Une filiale dans
laquelle le seuil est franchi au cours de l'exercice ne peut ainsi être rattachée au
groupe intégré qu'à partir de l'exercice suivant l'abaissement au-dessous du
seuil.

B.: La coïncidence des exercices comptables

« Toutes les sociétés du groupe doivent arrêter leurs exercices comptables sur
une période de douze mois ». Cette exigence de l'article 18 alinéa 1e` in fine du
projet communautaire est incomplète. En effet, si nous prenons le cas du régime
français, la coïncidence des exercices comptables signifie deux choses : la société
leader et les filiales du groupe doivent ouvrir et clore leurs exercices comptables
aux même dates (1), ces exercices doivent avoir une durée de douze mois (2).

1.: La coïncidence de l'ouverture et de la clôture des exercices


comptables

Cette obligation n'est pas reprise par le texte communautaire. L'intérêt de


l'obligation d'ouvrir et de clôturer les exercices comptables de toutes les sociétés
du groupe aux même dates réside dans le fait que celle-ci permet de garantir à
l'administration fiscale, qui reçoit les déclarations des revenus du groupe intégré,
la fiabilité, la compréhension et la comparabilité des informations.

2. : La coïncidence de la durée des exercices comptables

Elfe est expressément prévue par le texte communautaire qui dispose que «
Toutes les sociétés du groupe doivent arrêter leurs exercices comptables sur une
période de douze mois ». Cette exigence est, à notre sens, une réminiscence de
l'obligation générale mise à la charge des entreprises par l'article 7 de l'acte
uniforme OHADA relatif au droit comptable et, qui sur le plan fiscal traduit le
respect du principe de l'annualité de l'impôt.

En France, il est cependant possible, lors du renouvellement de l'option, de


réduire pour tout le groupe évidemment la durée du premier exercice de la
nouvelle période. Dans ce cas, la société leader doit notifier le renouvellement de
l'option à l'administration avant la date d'ouverture de cet exercice en indiquant
la durée de celui-ci. Il existe une autre possibilité de modification de l'exercice
comptable en cas d'absorption, de scission ou d'acquisition à 95 % de la société
leader.

Les conditions d'application du régime d'intégration fiscale ont été examinées


dans les lignes qui précèdent, d'après lesquelles il ressort que seuls les groupes
de sociétés à liens financiers() peuvent rentrer dans le champ d'application de
l'intégration fiscale, les groupes à liens personnels() et à liens contractuels( l ne
pouvant en principe pas répondre aux exigences posées par le projet
communautaire.

Il convient à présent de voir les effets attachés à la mise en oeuvre de ce régime


d'imposition

CHAPITRE II : LES EFFETS DU REGIME D'INTEGRATION


FISCALE

L'intégration fiscale est un régime d'imposition qui déroge aux règles


communément admises dans l'imposition des revenus des sociétés. Le principe
en droit fiscal est celui de l'indépendance des sociétés et, de la non prise en
compte du groupe en tant que sujet de droit fiscal. Toute société, même faisant
partie d'un groupe, est donc imposable individuellement sur le résultat qu'elle
réalise au cours d'une année fiscale. En revanche, l'intégration fiscale présente
l'avantage d'être un système d'imposition globale du groupe qui permet

ü de soumettre à l'IS un résultat d'ensemble obtenu en faisant la somme

algébrique des résultats des sociétés d'un mé-me groupe ;

ü de neutraliser les opérations internes au groupe.


Le premier aspect est important au regard de l'imputation des déficits. Dès lors
que l'on peut faire masse des résultats, les bénéfices et les pertes des différentes
sociétés du groupe peuvent être immédiatement compensés, on évite ainsi que
certains résultats ne soient imposés alors qu'il existe par ailleurs des déficits qui,
dans le meilleur de cas, ne pourraient être imputés qu'ultérieurement.

Le second aspect concerne les conséquences des relations intra-groupe, au


regard de la détermination des résultats aussi bien que des distributions de
dividendes. Pour le calcul des résultats, ces opérations font l'objet d'ajustements
destinés à en neutraliser les effets. Les ajustements consistent à corriger le
résultat d'ensemble du groupe en réintégrant, pour les opérations considérées les
montants déduits au niveau des sociétés et, en déduisant les montants inclus
dans leurs résultats.

Les effets du régime d'intégration fiscale prévu par le texte communautaire se


rapprochent bien des principes évoqués ci-dessus. Nous étudierons tour à tour
les effets de l'intégration fiscale sur l'imposition des résultats du groupe
(SECTION 1), sur l'imposition des distributions et, les obligations légales
attachées à la mise en oeuvre de ce régime.

Section 1 : les effets de l’intégration fiscale sur l’imposition du résultat


du groupe.

A. Les résultats des sociétés du groupe

Chaque société du groupe, y compris la société leader, détermine son propre


résultat fiscal selon les règles de droit commun et souscrit sa déclaration annuelle
de résultat. Les dividendes versés à d'autres sociétés du groupe ne sont pas
déductibles. Par contre, ceux versés aux autres associés en raison des actions ou
parts représentatives des apports en numéraire peuvent être déduits. Les déficits
enregistrés par une société du groupe avant son entrée dans le groupe, ne sont
imputables que sur son propre bénéfice. De même les moins-values constatées
avant cette date ne peuvent être imputées que sur ses propres plus-values.
Par contre, les déficits ou moins-values subis au cours de la période
quinquennale ne sont pas imputables sur les bénéfices ou plus values réalisés
ultérieurement, ces déficits ou moins-values ayant déjà été transférés à la
société leader lors du calcul du résultat d'ensemble

B.: Le résultat d'ensemble du groupe

La société mère détermine le résultat d'ensemble du groupe en faisant ressortir


la somme algébrique des résultats fiscaux de chacune des sociétés du groupe, y
compris la société leader, sans les multiplier par le taux de participation. Cette
opération constitue la raison d'être même de la fiscalité des groupes. La faculté
est donnée aux entreprises de compenser sans limite les bénéfices réalisés par
les sociétés bénéficiaires et, les pertes enregistrées par d'autres sociétés.

C.: Les retraitements fiscaux du résultat d'ensemble

Les retraitements fiscaux du résultat d'ensemble du groupe consistent à procéder


à des corrections positives et négatives. Aussi, certaines opérations font l'objet
de réintégrations , tandis que d'autres sont déduites

1: Les réintégrations

Les réintégrations à opérer par la société leader sur le résultat d'ensemble


concernent les jetons de présence et tantièmes distribués par les sociétés du
groupe, les provisions pour dépréciation des créances détenues sur d'autres
sociétés du groupe et, l'acquisition des participations au sein du groupe.

a) : Jetons de présence et tantièmes distribués par les sociétés du


groupe

Le montant des jetons de présence et tantièmes versés par les sociétés filiales du
groupe doit être rapporté au résultat d'ensemble. Suivant la doctrine
administrative française, cette réintégration s'applique également à la fraction
des jetons de présence et tantièmes non déductibles en vertu des dispositions

Provisions pour dépréciation des créances intra-groupe


Le résultat d'ensemble est majoré des provisions pratiquées par chaque société à
raison des créances qu'elle détient sur d'autres sociétés du groupe ou des risques
qu'elle encourt de leur fait. Cette réintégration porte sur les dotations constituées
par la société après son entrée dans le groupe et déduites de son résultat
imposable.

A l'inverse, les reprises ultérieures de ces dotations sont déductibles du résultat


d'ensemble, à condition que les sociétés créancières et débitrices soient toujours
membres du groupe au moment des reprises - ou qu'elles soient membres d'un
groupe créé ou élargi à la suite de l'absorption, de la scission ou de la prise de
contrôle à 95%

c) : Acquisition des participations au sein du groupe

Suivant les dispositions de l'article 18 alinéa 3, lorsqu'une société intégrée achète


les titres d'une société qui devient membre du groupe, aux personnes qui la
contrôlent directement ou indirectement, les charges financières déduites par les
sociétés membres du groupe sont rapportées au résultat d'ensemble pour une
fraction égale au rapport du prix de ces titres à la somme du montant moyen des
dettes de chaque exercice, des entreprises membres du groupe :

Prix d'acquisition des titres

montant moyen des dettes du groupe au cours de l'exercice

Le prix d'acquisition à retenir est réduit du montant des fonds apportés à la


société cessionnaire lors d'une augmentation du capital réalisée simultanément à
l'acquisition des titres.

La réintégration s'applique pendant l'exercice d'acquisition des titres et les


exercices suivants.

Toutefois, ces dispositions ne s'appliquent pas :

si la cession est opérée entre sociétés membres du groupe ;


ü au titre des exercices au cours desquels la société rachetée n'est plus membre
du groupe ;

ü aux cessions de titres acquis immédiatement auparavant par le cédant auprès


des tiers et en vue de leur revente.

2.: Les déductions

Le champ des déductions à effectuer s'applique à la quote-part des frais et


charges sur les dividendes perçus par une société du groupe en provenance
d'autres sociétés du groupe (a), aux abandons de créances et subventions
indirectes entre sociétés du groupe (b) et, aux résultats des cessions entre
sociétés du groupe (c).

a) : Quote-part de frais et charges sur dividendes perçus par une société


du groupe

Par principe, en application du régime fiscal des sociétés mères et filiales, l'article
12 du CGI atténue l'IS frappant les dividendes provenant des filiales sous
certaines conditions('). Lorsque ces conditions sont remplies, les produits nets
des titres, c'est à dire Tes dividendes après refüe
·-à- là source de ta TPRCle, -surit- retranchés du bénéfice net total de la société
mère, sous déduction d'une quote-part de 10 % des dits produits pour frais et
charges. Cette quote-part représente les frais de gestion nécessités par la
gestion de la participation.

Le régime d'intégration fiscale permet de déduire, au niveau du résultat


d'ensemble, la fraction de frais et charges déclarés par les sociétés intégrées en
raison de leur participation dans d'autres sociétés du groupe.

b) : Abandons de créances et subventions intra-groupe


Les abandons de créance ou les subventions directes ou indirectes, consentis
entre des sociétés du même groupe sont à retrancher du résultat d'ensemble.
Dans le régime français d'intégration fiscale, cette correction extra comptable se
traduit :

ü par la réintégration des sommes comprises dans les charges déductibles de la


société qui a consenti l'abandon ou la subvention ;

ü par la déduction des sommes incluses dans les profits de la société qui a
bénéficié des avances.

On entend notamment par subvention indirecte :

ü les réductions ou dispenses d'intérêts pour les prêts consentis, ainsi que des
majorations d'intérêts pour les prêts et les avances reçus ;

ü les livraisons de biens ou prestations de services sans contrepartie ou pour un


prix inférieur à leur prix de revient ou à leur valeur réelle s'il s'agit d'éléments de
l'actif immobilisé, ainsi que les achats à prix majorés etc.

c) : Résultats des cessions intra-groupe

Les plus-values de cession d'immobilisations ou de titres entre société du groupe


sont exclus du résultat net. La plus-value de cession est déduite du résultat
d'ensemble, s'il s'agit d'une moins-value, elle est réintégrée dans le résultat
d'ensemble de l'exercice de cession.

En France, la neutralisation concerne toutes les cessions (y compris les échanges,


partages et apports), portant sur les immobilisations ou les titres de portefeuille
exclus du régime des plus-values à long terme.
SECTION 2. : LES EFFETS DE L'INTEGRATION FISCALE SUR
L'IMPOSITION DES DISTRIBUTIONS

Nous entendons par distributions : les dividendes, jetons de présence et


tantièmes. Nous examinerons les conséquences de l'intégration fiscale sur les
distributions suivant qu'il s'agit des distributions intra-groupe (Paragraphe 1) et,
des distributions par la société leader (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Distributions par les filiales au sein du groupe

L'article 18 alinéa 2 dispose que les dividendes versés à d'autres sociétés du


groupe ne sont pas déductibles. Par contre, ceux versés aux autres associés en
raison des actions ou parts représentatives des apports en numéraire peuvent
être déduits. De plus, les jetons de présence versés par les sociétés filiales
doivent être réintégrés au résultat d'ensemble.

Dans le système français, le régime est le suivant pour les dividendes distribués
au sein du groupe :

Ces dividendes échappent au précompte lorsqu'ils sont imputés sur des résultats
fiscaux de plus de cinq ans ou des plus-values nettes à long ternie, réalisés
pendant la période d'intégration.

Echappent également au précompte, tout en ouvrant droit à l'avoir fiscal, les


distributions prélevées sur des résultats réalis és avant l'entrée dans le groupe,
qui ont supporté l'IS au taux normal au titre d'exercices clos depuis cinq ans au
plus.

ü Les autres distributions de dividendes sont soumises au précompte et assorties


de l'avoir fiscal dans les conditions de droit commun.

Quant aux dividendes versés aux associés (minoritaires) qui n'appartiennent pas
au groupe, ils ouvrent droit à l'avoir fiscal et donnent éventuellement ouverture
au précompte dans les conditions de droit commun.

Paragraphe 2 : Distributions par la société mère

Le projet communautaire brille par son silence s'agissant des effets du régime
d'intégration fiscale sur l'imposition des distributions réalisées par la société
mère.

En droit comparé, la société mère peut distribuer en franchise de précompte (et


avec avoir fiscal) les dividendes imputés :

ü soit sur le bénéfice net d'ensemble afférent à des exercices clos depuis cinq ans
au plus. Ce bénéfice s'entend du résultat d'ensemble, hors plus-value nette à
long terme, diminué de l'IS au taux normal versé par le groupe ;

ü soit sur le reliquat de ses propres bénéfices de la période antérieure à


l'intégration, qui ont supporté l'IS au taux normal au titre des exercices clos
depuis cinq ans au plus.

SECTION 3. : LES DFCLARATIONS ET LES PAIEMENTS

Une fois que le résultat imposable du groupe est liquidé, celui-ci doit être déclaré
et, le cas échéant, les paiements afférents à l'impôt exigible au titre de l'exercice
doivent être effectués. Le régime communautaire d'intégration fiscale présente
un certain nombre de particularités tant en ce qui concerne les obligations
déclaratives (Paragraphe 1), que pour ce qui est du paiement de l'impôt dû par le
groupe (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les obligations déclaratives

Le régime d'intégration fiscale laisse subsister une obligation déclarative à la


charge des sociétés filiales (A) et, une obligation similaire sur la tête de la société
leader (B).

A.: Les déclarations des filiales du groupe intégré

Suivant les termes de l'article 18 alinéa 2 : « Chaque filiale détermine


normalement son résultat fiscal selon les règles de droit commun et souscrit sa
déclaration annuelle de résultat ».

En principe, si l'on s'en tient aux dispositions de l'article 18 alinéa 2, les


résultats déclarés par les filiales ne tiennent pas compte de l'application du
régime d'intégration fiscale.

Par contre, dans le régime français, chaque société du groupe intégré est tenue
de souscrire une double déclaration de résultats. D'une part, elle déclare ses
résultats propres tels qu'ils seront retenus dans le résultat d'ensemble du groupe
avec toutes les corrections liées à l'application de l'intégration, d'autre part,
chaque société du groupe doit déclarer un résultat fiscal de l'exercice comme si
elle était imposée séparément et n'avait donc jamais fait partie du groupe. Ce
résultat « hors groupe » est utilisé pour le calcul de la réserve spéciale de
participation des salariés et pour l'utilisation par la société leader des créances
nées (avant l'intégration) du report en arrière des déficits dont disposent les
filiales', ainsi que pour la répartition de l'impôt d'ensemble entre les sociétés.

Dans le principe, si la filiale ne souscrit qu'une seule déclaration fiscale comme il


est prévu par le texte communautaire, le bon sens voudrait que cette déclaration
soit revêtue de toutes les corrections liées à l'application du régime d'intégration
fiscale.

B.: La déclaration de la société leader

Les dispositions du texte communautaire ne sont pas précises sur ce point.


Toutefois, en toute logique, deux obligations déclaratives devraient peser sur la
société leader. L'une concerne la déclaration de ses propres résultats aux même
titre que les déclarations individuelles souscrites par les filiales du groupe
intégré, l'autre se rapporte à la déclaration du résultat d'ensemble du groupe au
titre de l'exercice considéré.

(1) Le droit au report en arrière des déficits existe en France même en l'absence
d'intégration fiscale.

Contrairement aux sociétés filiales dont les déclarations individuelles de résultats


doivent tenir compte des corrections liées à la mise en application du régime
d'intégration fiscale, la déclaration de son propre résultat souscrite par la société
leader peut être une déclaration « hors groupe » dans la mesure où c'est la
déclaration du résultat d'ensemble qui prend en compte tous les réajustements
inhérents au régime d'intégration.

CHAPITRE I.: LA CRITIQUE AU PLAN JURIDIQUE


Le projet communautaire d'intégration fiscale n'a pas prévu de dispositions
précises s'agissant des causes et des conséquences de la sortie d'une société du
groupe intégré ou l'extinction du régime (SECTION 1), les infractions au régime,
leur contrôle et les sanctions y afférentes (SECTION 2) et enfin, l'incidence des
opérations de restructurations sur le régime d'intégration fiscale (SECTION 3).

SECTION 1. : LA SORTIE D'UNE SOCIETE DU GROUPE ET LA


CESSATION DU REGIME

Les_ dispositions du texte


communautaire sont relativement laconiques qu'il s'agisse de la sortie d'une
société du groupe (Paragraphe 1) ou de l'extinction du régime (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La sortie d'une société du groupe

Aux termes de l'article 18 alinéa 5 : « [...] en cas de sortie d'une société du


groupe avant l'expiration du délai de cinq ans, toutes les opérations la
concernant doivent être rapportées au résultat d'ensemble de l'exercice suivant.
De même doivent être réintégrées toutes les plus ou moins-values antérieures de
cessions d'immobilisations internes ». Ce texte reste donc très succinct tant sur
les cas de sortie d'une société du groupe (A), que sur les conséquences de la
sortie (B).

A.: Les cas de sortie d'une filiale du groupe intégré

Ces cas ne sont pas précisés par le texte communautaire. En droit comparé, il y a
sortie d'une filiale du groupe lorsqu'elle cesse de remplir les conditions d'accès au
régime('). Il en est ainsi notamment en cas de :
réduction à moins de 95 % du taux de détention par la société leader ;

modification de la date de clôture de l'exercice ;

modification du régime fiscal de la société filiale ;

décision de la société leader de ne plus retenir la filiale dans le périmètre


d'intégration ;

dissolution, y compris en cas de transmission universelle du patrimoine de


l'associé unique ;

transformation entraînant la création d'une personne morale nouvelle ;

transfert du siège social à l'étranger, dans notre contexte, il s'agirait du transfert


du siège hors d'un Etat de la Communauté ;

absorption par fusion, même si l'absorbante est une autre société du groupe.

Il convient de noter que la sortie d'une filiale entraîne celle des filiales détenues
par son intermédiaire, à moins que les titres ne soient recueillis par d'autres
sociétés du

groupe.

B.: Les conséquences de la sortie

L'article 18 alinéa 5 in fine dispose qu'en cas de sortie d'une société du groupe
avant l'expiration du délai de cinq ans : « Toutes les opérations la concernant
doivent être rapportées au résultat de l'exercice de sortie. De même doivent être
réintégrées les plus ou moins-values antérieures de cessions d'immobilisations
internes ».

Pour connaître le détail de ces conséquences, on peut se référer au régime


français(') qui prévoit que les résultats de la société qui sort cessent d'être pris
en compte dans le groupe au titre de l'exercice de sortie. Il convient de noter
qu'en droit français, la sortie intervient toujours au premier jour de l'exercice au
cours duquel se produit l'événement entraînant la sortie.

La filiale sortante ne peut pas déduire de ses résultats ultérieurs les déficits et les
moins-values à long terme subis pendant l'intégration. Ceux antérieurs à
l'intégration et non encore imputés restent en revanche reportables dans les
conditions de droit commun. Il n'est pas possible pour la filiale sortante d'opter
pour le report en arrière d'un déficit ultérieur sur le bénéfice qui a été compris
dans le résultat d'ensemble.

La sortie entraîne par ailleurs la réintégration dans le résultat d'ensemble de


l'exercice de sortie :

ü des plus-values ou moins-values de cessions internes au groupe


antérieurement neutralisées ;

ü des subventions et abandons de créances déduits au cours des cinq exercices


précédent et même au-delà s'il s'agit de subventions indirectes afférentes aux
éléments d'actif.

SECTION 2. : CONTROLES ET SANCTIONS

En principe, l'intégration fiscale n'a pas pour effet de créer un régime d'exception
s'agissant du contrôle du respect de la norme fiscale et des sanctions en cas de
violation de celle-ci. Toutefois, eu égard à la nature particulière et relativement
complexe de ce régime d'imposition, il est nécessaire que le législateur prévoie
des dispositions spécifiques s'appliquant tant au contrôle de la bonne observation
des prescriptions légales, que des sanctions en cas de non-respect des règles
propres au régime d'intégration fiscale.

Le texte communautaire en son article 18 alinéa 4 dispose que : « La société


leader est seule redevable de l'IS dû par l'ensemble des sociétés du groupe. Elle
supporte par conséquent seule au regard des droits et pénalités, les
conséquences des infractions commises par les sociétés du groupe et relevées
lors des vérifications de comptabilité ».

Si la loi prévoit que la société leader est responsable des infractions commises
par les sociétés du groupe intégré, aucune indication n'est cependant donnée ni
sur les modalités de contrôle (Paragraphe 1), ni sur les sanctions attachées à la
violation des textes (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le contrôle

Le terme contrôle s'entend ici des vérifications que l'administration fiscale peut
effectuer en vertu du pouvoir de contrôle dont elle dispose. Il s'agira donc
suivant les cas d'un contrôle sur pièces, d'un contrôle des versements spontanés
ou même d'une vérification de comptabilité.

Dans le régime d'intégration fiscale applicable en France, les résultats de chaque


société du groupe sont vérifiés dans les conditions habituelles et c'est à l'égard
de chaque société que s'exerce la procédure de redressement. Toutefois, afin de
faciliter la constatation sur le résultat d'ensemble des conséquences des
rehaussements au résultat des -filiales, -4administration---est autorisée à
-soumettre la société Leader, si besoin est, à une seconde vérification de
comptabilité.

Paragraphe 2 : Les sanctions

L'article 18 alinéa 4 prévoit que c'est la société leader qui est seule responsable
au regard des droits et pénalités, des infractions commises par les sociétés du
groupe et relevées lors des vérifications de comptabilité. C'est l'unique point du
texte qui permet de voir comment est sanctionné le non-respect de règles
propres au régime d'intégration fiscale. En revanche, les contours de ces
sanctions ne sont pas précisés par le projet communautaire.

En droit comparé, à l'issue de la vérification, l'administration doit indiquer, selon


la règle générale, le montant des droits et pénalités résultant des redressements.
Dans le cas des sociétés membres d'un groupe, cette information ne porte que
sur le montant des impôts et pénalités correspondantes dont la société vérifiée
serait redevable en l'absence de son appartenance au groupe).

Après achèvement de la procédure de redressement, l'imposition complémentaire


à la charge de la société leader, déterminée par le service de l'assiette et assortie
de pénalités pour insuffisance de déclaration sont mises en recouvrement par
voie de rôle.

Les pénalités exigibles sont celles qui résultent des infractions commises
individuellement par les sociétés vérifiées et, l'insuffisance des chiffres déclarés
s'apprécie au niveau de chaque société

SECTION 3.: L'INCIDENCE DES OPERATIONS DE


RESTRUCTURATIONS

Les opérations de restructurations d'entreprises à savoir : fusion, scission, apport


partiel d'actif, cession de contrôle, cession de fonds de commerce, filialisation
vers le haut par apport de titres ou vers le bas par scission, modification du
capital, changement d'objet social ou d'activité réelle, dissolution et liquidation
etc. peuvent avoir des conséquences significatives sur le régime d'intégration
fiscale. Ces opérations n'ont pas été prises en compte par le texte
communautaire.

Nous allons examiner dans cette section l'impact de ces opérations en distinguant
les fusions (Paragraphe 1), scissions et apports partiels d'actif (Paragraphe 2) et,
les autres opérations de restructurations (Paragraphe 3).

Paragraphe 1 : Les fusions


« La fusion est l'opération par laquelle deux sociétés se réunissent pour n'en
former qu'une seule soit par création d'une société nouvelle, soit par absorption
de l'une par l'autre »(1).

La fusion peut avoir pour effet de modifier le périmètre du groupe lorsque


l'opération réduit par exemple le taux de participation de la société leader sur
une filiale. Elle peut entraîner la sortie d'une société du groupe : c'est le cas lors
de l'absorption, par fusion, d'une société du groupe par une société extérieure à
celui-ci. La fusion absorption de la société leader peut entraîner la cessation du
groupe. Toutefois, en droit français, il existe un régime spécial en cas
d'absorption, de scission ou de prise de participation à 95 % de la société leader.

Ce dispositif a pour but de favoriser la constitution d'un nouveau groupe en


évitant toute interruption dans l'application du régime d'intégration. La société
qui absorbe une société tête de groupe peut constituer un nouveau groupe avec
les filiales du groupe dissout dès l'ouverture de l'exercice de fusion si, avant ou
du fait de cette fusion, elle remplit les conditions requises pour être tête de
groupe. Si elle est déjà leader d'un groupe, elle peut élargir celui-ci aux filiales de
l'ancien groupe(2).

(1) Article 189 alinéa 1 de l'acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales et du GIE.

La société absorbante doit exercer l'option pour le régime d'intégration ou, si elle
est déjà leader d'un groupe, pour l'élargissement de son périmètre dans le mois
suivant la réalisation de la fusion (date de la dernière assemblée générale
approuvant l'opération). Cette option sera reconduite tacitement au terme d'un
délai de cinq ans ou à l'expiration de l'option déjà exercée si l'absorbante est déjà
membre d'un groupe.

Le régime spécial de constitution d'un nouveau groupe ne fait pas obstacle à la


cessation du groupe initial et, donc notamment aux réintégrations qui peuvent en
découler, mais il comporte des mesures d'accompagnement qui en atténuent les
conséquences(').
Un certain nombre d’effets à la mise -en- application -dur régime spécial de

constitution d'un nouveau groupe, ils concernent : l'ajustement de la durée des


exercices (A) et, l'imputation des déficits de l'ancien groupe (B ).

A.: Ajustement de la durée des exercices

Par exception aux règles normales, la durée du premier exercice des sociétés du
nouveau groupe peut être inférieure ou supérieure à douze mois, afin de
permettre l'harmonisation des exercices des différentes sociétés.

S'il en résulte une absence de bilan au titre d'une année, pour l'une quelconque
des sociétés du groupe, une déclaration provisoire du résultat d'ensemble doit
être souscrite par la société leader, tenant compte pour chacune des sociétés du
groupe, des opérations réalisées depuis le début de leurs exercices respectifs
jusqu'au 31 décembre.

Lors de la notification de l'option, la société leader doit préciser la durée du


premier

exercice du nouveau groupe et la durée de l'exercice de chaque société membre.

B.: Imputation des déficits de l'ancien groupe

Lorsque le groupe disparu dispose d'un déficit d'ensemble encore reportable à la


date d'effet de l'opération de fusion, ce déficit s'impute en priorité sur les
réintégrations résultant de la cessation.

Le reliquat subsistant le cas échéant, après cette imputation tombe en non-


valeur, sauf transfert par voie d'agrément par l'ancienne société tête de groupe à
la société absorbante(').

Il existe une autre possibilité d'imputation du déficit sur une base élargie. Elle
consiste à imputer le déficit sur les résultats des sociétés de l'ancien groupe
membres du nouveau, dans la mesure où il correspond au déficit l'ancienne
société leader et à celui des filiales de l'ancien groupe membres du nouveau.
Ce déficit ainsi imputable est calculé en prenant pour base le déficit restant à
reporter après réintégrations, et en lui appliquant le rapport existant, pour
chaque exercice, entre les déficits des sociétés concernées les déficits petit
excéder le montant dont le transfert a été admis, le cas échéant, par agrément

CHAPITRE 2. : LA CRITIQUE AU PLAN SOCIO-ECONOMIQUE

Le projet d'intégration fiscale des groupes sera mis en application dans un


contexte particulier, celui des pays de la Communauté CEMAC. L'une des
conditions d'application du régime (peut-être la plus importante) est l'existence
d'une société leader située à l'intérieur de la Communauté et, qui exerce un
contrôle à 95 % au moins sur une ou plusieurs sociétés filiales, elles-mêmes
situées dans un Etat de la Communauté.

Lorsqu'on observe le déploiement de l'activité économique tant des investisseurs


étrangers que des opérateurs locaux, on s'aperçoit que :

ü s'agissant des investisseurs étrangers disposant de plusieurs personnes


morales distinctes, lorsqu'il existe une société leader, elle est le plus souvent
située à l'extérieur de la Communauté() ;

ü en ce qui concerne les opérateurs locaux, quand bien même ils sont constitués
sous la forme de groupe, il s'agit dans la plupart des cas de groupes
personnels(2) auxquels le régime d'intégration fiscale n'est pas applicable.
H se pose donc un problème d'applicabilité du régime d'intégration fiscale dans
les Etats de la Communauté. Pour le résoudre, on peut envisager une adaptation
des opérateurs aux nouvelles dispositions légales, une fois que le projet entrera
en application, afin de bénéficier des avantages offerts par l'intégration (SECTION
1), en revanche, il convient de reconnaître que l'intégration fiscale est un régime
de faveur parmi d'autres au profit des groupes de sociétés, il faudra alors
s'assurer au préalable que l'intégration constitue l'option la plus indiquée pour
améliorer la rentabilité du groupe tout en sécurisant son développement
(SECTION 2).

SECTION 1. : LA NECESSAIRE ADAPTATION DES OPERATEURS AUX

EXIGENCES DU REGIME D'INTEGRATION FISCALE

Les conditions d'application du régime d'intégration fiscale, ainsi que leurs effets
ont été examinés dans la première partie de cette étude. Pour profiter des
avantages fiscaux liés à l'intégration, il faut s'y soumettre.

(1) II s'agit dans la plupart des cas de places financières off shore ou de paradis
fiscaux, d'où l'intérêt pour ces opérateurs d'y installer leurs sociétés leaders.

Un bref aperçu de l'environnement économique de la Communauté permet de


constater que pour l'heure les opérateurs économiques, du fait de la structure de
leurs entreprises, ne satisfont pas aux conditions d'application du régime
d'intégration fiscale. Pour les opérateurs locaux, il convient que ces derniers
s'organisent en groupes financiers (Paragraphe 1), en ce qui concerne les
investisseurs étrangers, il est nécessaire que les sociétés leaders des groupes ou
sous-groupes installés à l'intérieur de ta Communauté soient elles-mêmes
localisées dans un état de la Communauté.

Paragraphe 1 : La création des groupes à liens financiers par les


opérateurs de la Communauté

Il s'agit d'examiner comment les opérateurs vont procéder (A), avant de voir les
implications de ce processus (B).

A.: Le processus de restructuration

Une fois que l'intégration fiscale rentrera en vigueur, tout groupement de


sociétés, quelle que soit sa forme initiale, qui souhaitera opter pour ce régime
devra au préalable s'organiser sous la forme d'un groupe de sociétés à liens
financiers, si le groupe était jusque-là un groupe personnel (1), lorsque le groupe
revêt déjà la forme d'un groupe financier, la restructuration va consister à
réajuster les taux de participations en fonction des exigences légales (2).

1.: La transformation des groupes personnels en groupes financiers

Dans un groupe de sociétés à liens personnels, cette restructuration va consister


à créer un holding auquel les actionnaires personnes physiques des sociétés du
groupe personnel vont apporter leurs titres. La société nouvellement créée
détiendra le contrôle des filiales du groupe en pratique conformément au
pourcentage requis par la loi et, se positionnera donc comme société leader du
groupe à intégrer.

2.: Le réajustement des taux de participations en fonction des exigences


légales

Cette méthode sera utilisée lorsque le groupe de société souhaitant opter pour
l'intégration fiscale est déjà un groupe à liens financiers mais, que les taux de
participations de la société leader dans ses filiales n'atteigne pas le minimum
légal. Dans cette hypothèse, la société leader devra augmenter son taux de
participation dans ses filiales, notamment par l'acquisition de tout ou partie des
titres détenus par les autres associés des filiales.

B.: Les implications du processus

L'intégration fiscale est susceptible de modifier dans un sens positif les


comportements des hommes d'affaires vis à vis de la prestation juridique. En
effet, ces derniers ayant été mis au courant des avantages financiers que le
régime d'intégration fiscale peut procurer à leur groupe, ils n'hésiteront pas à les
restructurer et, donc à faire appel à des spécialistes du droit des affaires, pour
s'adapter à la nouvelle réglementation

S-ar putea să vă placă și