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DE L’EXPLOITATION, DE LA MAINTENANCE
ET DE LA GESTION
D’ITE LONGUES
Le réseau ferré national comporte environ près de 4 000 km de lignes capillaires fret
exploitées ou sans trafic dont environ 1250 km de lignes actives. Ces lignes assurant
environ 20% du trafic fret national en tonnes, offrent une irrigation fine du territoire,
indispensable au développement de certaines filières économiques, comme celle des
granulats ou de l’agroalimentaire. La plupart de ces lignes capillaires fret sont dans un état
dégradé, voire très dégradé, faute de budget suffisant ces dernières années pour en assurer
la maintenance. L’état actuel et les perspectives en matière de budgets de l’Etat et de
SNCF-Réseau ne permettent plus de financer la maintenance à venir de ces lignes.
De nombreuses lignes risquent donc de fermer si aucune solution n’est trouvée pour, d’une
part financer leur remise en état à court terme, et d’autre part mettre en place un modèle
économique soutenable pour garantir durablement leur maintenance à un niveau adapté.
L’association OBJECTIF OFP considère que la pérennisation d’une irrigation ferroviaire fine
du territoire est nécessaire pour contribuer à la dynamisation du trafic au niveau national.
La pérennisation de ces lignes peut également constituer une opportunité pour développer
des opérateurs fret de proximité. La diversité des lignes capillaires fret, autant dans leur
consistance technique que dans leur trafic, impose une approche pragmatique et une
recherche au cas par cas de la solution la plus adaptée entre les différents partenaires
concernés souhaitant leur pérennisation.
Cette analyse est partagée par l’AUTF, Association des Utilisateurs de Transport de Fret,
qui a contribué à l’étude. En effet, pour l’AUTF, les lignes capillaires fret et ITE ont une utilité
économique fondamentale pour la compétitivité du fret ferroviaire car elles sont
indispensables pour éviter les ruptures de charge, sources à la fois d’un surcoût financier et
d’une perte d’efficacité logistique.
Bien que ce statut concerne très majoritairement des voies privatives à l’intérieur
d’enceintes industrielles, logistiques ou commerciales, il existe de fait, et depuis longtemps,
des ITE pouvant être qualifiées de longues, c’est-à-dire disposant de plusieurs km de voie
de circulation reliant le réseau ferré national à une ou plusieurs installations industrielles,
logistiques ou commerciales. Ces voies et leurs modalités actuelles de fonctionnement sont
à ce jour mal connues. Ce manque de connaissance est d’autant plus dommageable que
les cas existants d’ITE longues peuvent apporter des enseignements utiles quant à
l’élaboration d’une solution nouvelle pour les lignes qui seraient sorties du RFN.
- identifier à partir de la synthèse des cas étudiés, un cadre applicable aux lignes
capillaires mises hors RFN permettant une exploitation soutenable
économiquement avec un niveau de sécurité suffisant.
Par cette étude d’une part, et par une analyse de la règlementation des chemins de fer
touristique menée en dehors de la présente étude d’autre part, l’association Objectif OFP
souhaite à terme pourvoir :
Historiquement, les Embranchements de Particulier, ancêtres des ITE en France, ont été
initialement conçus pour raccorder au réseau ferré public, un site privatif à caractère
industriel, logistique ou commercial. En pratique, certaines ITE constituent de véritables
petits réseaux pouvant desservir plusieurs sous-embranchés et comporter plusieurs
kilomètres de voies de circulation ainsi que des passages à niveau publics et des ouvrages
d’art.
Les ITE ne font pas partie du réseau ferré national et ne relèvent donc pas de la
règlementation afférente à ce réseau, ni de celle des réseaux dits comparables définis
par le décret du 28 janvier 2015. De ce fait, les ITE ne relèvent pas de la tutelle de
l’Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire. Les installations du réseau ferré national qui
s’approchent le plus de la consistance des ITE sont les voies de service : ces voies de
service présentes dans la plupart des gares font l’objet d’une règlementation de
maintenance et d’exploitation spécifique au sein du réseau ferré national, réglementation
que l’on peut qualifier de simplifiée en regard de celle applicable sur les lignes elles-mêmes
du réseau ferré national.
Après avoir rappelé la définition d’une ITE, seront décrits la règlementation actuelle en
matière d’ITE, puis le cadre contractuel applicable à la desserte d’une ITE.
Une Installation Terminale Embranchée est un outil logistique global permettant de réaliser
le transport ferroviaire poste à poste dans les conditions souhaitées par son utilisateur qui
en est en général le propriétaire (ou à défaut le locataire). L’ITE permet à son utilisateur de
disposer sur son site de voies ferrées privatives (ou à usage privatif) reliées au réseau ferré
national et utilisables pour le chargement ou déchargement de wagons, le nettoyage, le
stationnement de longue durée, la déconstruction ou la réparation de matériels roulants
ferroviaires. L’ITE comprend :
- des équipements techniques utilisés dans l’entité desservie par cet embranchement
pour l’exécution des transports ferroviaires (locotracteurs, wagons internes, etc…) et
Une Installation Terminale Embranchée est constituée de deux parties, à savoir une
partie appartenant au domaine public ferroviaire, dite « première partie », et une partie
privative (ou à usage privatif si elle est situé sur foncier public ferroviaire faisant l’objet
d’une location exclusive) dite « seconde partie » :
2nde partie
d'ITE
ITE
Origine de
1ère partie l'ITE sur le
d'ITE RFN
Gare A
Gare B
du RFN
du RFN
Pour plus de détails, il est possible de consulter le « Guide ITE » DREAL, CCI Midi
Pyrénées, RFF, téléchargeable sur le site http://www.midi-pyrenees.cci.fr/sites/ccimidi-
pyrenees.quatrys.fr/files/Publications/guide_porteur_de_projet_embranch_ferrov.pdf.
Les ITE relèvent d’une législation et d’une règlementation spécifiques, qui différent
selon le périmètre concerné.
De même, l’entretien des installations de première partie d’ITE étant effectué par SNCF-
Réseau, cet entretien est assuré en pratique selon les normes et référentiels en vigueur sur
le réseau ferré national.
- une impasse de sécurité, lorsque l’ITE (voir photo ci-après) dispose de moyens de
manœuvres ferroviaires internes à la seconde partie.
Au-delà du décret n° 92-158 du 20 février 1992 complétant le code du travail et fixant les
prescriptions particulières d’hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans
un établissement par une entreprise extérieure, toute entreprise ferroviaire souhaitant
desservir une ITE doit réaliser préalablement avec l’embranché, ou son représentant
désigné (voir point ci-après sur le cadre contractuel des ITE), une convention de
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 11/75
desserte. Cette convention de desserte spécifie, entre autres, les heures et lieux de
livraison et de restitution des wagons sur la seconde partie, ainsi que les modalités
opérationnelles par lesquelles l’embranché, voire son ou ses sous-embranchés, donne
autorisation à une desserte de l’entreprise ferroviaire pour circuler sur la seconde partie.
La législation applicable sur les secondes parties d’ITE est reprise dans le décret n°
92-352 du 1er avril 1992 relatif aux mesures à prendre pour la sécurité des travailleurs
dans les établissements où il est fait usage de voies ferrées.
L’article 2 du décret n° 92-352 du 1er avril 1992 stipule que les voies ferrées objet du décret
sont classées en :
- voies de circulation,
- voies de service.
Sur une ITE, les voies de circulation, de garage et de triage sont celles qui servent
respectivement à la circulation des engins de traction et des convois, au garage et au triage
des wagons, sans qu’aucune opération de chargement ou déchargement n’y soit effectuée
en service normal. A l’inverse, les voies de service d’une ITE sont celles sur lesquelles sont
effectuées normalement des opérations de chargement ou déchargement.
L’article 15 du décret n° 92-352 du 1er avril 1992 stipule notamment que sur les ITE la
vitesse limite sur les voies de circulation est de 30 km/h, 20 km/h sur les voies de
garage et de triage et 6 km/h sur les voies de service.
L’article 17 du décret n° 92-352 du 1er avril 1992 prévoit sur les ITE que :
- les opérations d’exploitation soient confiées à une équipe de manœuvre dont les
personnels assurent les fonctions de chef de manœuvre, de conduite d’engin et
d’accrochage-décrochage,
Les installations de seconde partie, au moins pour ce qui relève du faisceau d’échanges,
sont, sauf exception, utilisées par les entreprises ferroviaires desservant l’ITE ainsi que par
l’embranché si celui-ci dispose de moyens de manœuvres internes à son embranchement.
Toute ITE raccordée au réseau ferré national donne lieu à passation d’une convention
de raccordement avec SNCF-Réseau, fixant notamment clairement la limite entre la
première et seconde partie d’ITE, le point kilométrique de l’origine sur le réseau ferré
national de l’ITE ainsi que le montant de la redevance annuelle à verser par l’embranché à
SNCF-Réseau. La convention de raccordement est en général établie pour 5 ans et prévoit
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 13/75
une tacite reconduction par périodes successives d’un an à l’échéance du contrat, sauf
dénonciation préalable par une des parties.
co-embranché 2
1ère partie
d'ITE
co-embranché 1
Gare A
Gare B
du RFN
du RFN
sous-embranché
1ère partie
d'ITE
embranché
Gare A Gare B
du RFN du RFN
o les ASUF sont constituées dans les cas où un aménageur public est
propriétaire d’un embranchement dont l’utilisation est principalement,
voire totalement, faite pour le compte d’autres entreprises sous-
embranchées.
Dans ce cas, l’aménageur public qui est propriétaire, peut déléguer à l’ASUF
l'entretien, l'exploitation, la gestion et la surveillance de l'embranchement
ferroviaire, selon les dispositions prévues dans les statuts de l’association.
Ces statuts déterminent les missions principales de l’association et le
périmètre géographique et fonctionnel associés ainsi que les modalités de
validation des budgets, de prise en charge et de refacturation des dépenses.
Par principe, tous les sous-embranchés et le propriétaire de l’ITE sont
membres de l’ASUF. La présidence de l’ASUF peut être assurée par un sous-
embranché. L’avantage de l’ASUF est d’offrir aux sous-embranchés une très
grande transparence sur la gestion de l’ITE (charges et recettes) d’une part,
et de permettre au propriétaire de l’ITE de bien sensibiliser les sous-
embranchés utilisateurs du réseau aux enjeux techniques et économiques liés
à la gestion de l’ITE d’autre part. L’inconvénient principal est en général de
devoir soumettre au moins une fois chaque année à l’accord d’une majorité
de membres (ou de voix des membres, les voix des membres pouvant par
exemple être proportionnelles à leur taille), la validation préalable des
propositions de dépenses d’entretien courant, et surtout de grosses
réparations, et donc leur refacturation ultérieure aux différents membres. Ainsi
lorsqu’un ou plusieurs membres sont en situation économique difficile, ils
peuvent parfois, selon ce que stipulent les statuts, bloquer l’engagement des
travaux de maintenance importants, ce qui peut nuire à l’ensemble des
utilisateurs, voire à terme à la pérennité même de l’ITE.
o les GIE sont constitués dans les cas où deux, voire plusieurs,
entreprises sont utilisatrices pour leur compte propre des mêmes voies
de seconde partie dont elles sont, chacune pour leur partie, directement
propriétaires. Dans ce cas, l’embranché propriétaire du tronçon de seconde
partie en lien avec la première partie (donc de fait titulaire de la convention de
raccordement) doit demander à SNCF-Réseau la cession ou le transfert au
GIE du bénéfice de la convention de raccordement. La redevance annuelle de
raccordement peut être directement facturée au GIE qui se substitue
également au titulaire de la convention de raccordement en matière de
L’association Objectif OFP a souhaité inclure dans la présente étude le cas de la ligne
d’intérêt local de Colombiers à Cazouls les Béziers, propriété du Conseil
Départemental de l’Hérault, dont l’exploitation et la maintenance ont été déléguées à l’OFP
RDT 13, bien qu’elle ne relevant pas du statut ITE,
Les ITE existantes sélectionnées pour être analysées dans le cadre de la présente
étude sont au nombre de sept. Elles sont volontairement de consistance et de niveau
de trafic assez variés de manière à pouvoir éclairer par au moins deux cas l’ensemble
de chacun des critères de sélection ci-dessous :
- ITE du port fluvial d’Ottmarsheim, gérée par concession par les ports de Mulhouse
Rhin relevant eux-mêmes de la CCI de Mulhouse Sud Alsace,
La ligne (voir vue aérienne ci-après extraite sur Google Earth) dessert indirectement l’usine
O-I de fabrication de bouteilles de Maureilhan qui reçoit et expédie toutes les 2 semaines
un train de bouteilles vides. L’usine n’étant pas embranchée, ce trafic donne lieu à
transbordement wagons / camions et vice versa sur les voies de débords de l’ex gare de
Maureilhan.
Une partie des voies de l’ex gare de Maureilhan ainsi que les voies de la gare de Cazouls
sont également utilisées pour du stationnement de wagons pour le compte des
Etablissements Claude embranchés en gare de Colombiers et ayant une activité de
réparation de wagons citernes.
La ligne se greffe sur la voie 4 du faisceau pair de la gare de Colombiers sur la ligne de
Béziers à Narbonne. Les installations d’interface entre la ligne départementale et le RFN
sont réduites à leur plus simple expression, à savoir une pancarte « Arrêt » au PK 0,590 de
la ligne. Elles ne donnent pas lieu à perception d’une redevance de raccordement. Cette
simplicité des installations d’interface provient sans doute historiquement du fait que la zone
d’interface de la ligne n’a été empruntée depuis plusieurs décennies que par des entreprises
ferroviaires dûment agréées sur le RFN. Les échanges de train entre la ligne et le RFN se
font sur les voies de service paires de la gare de Colombiers. La consigne locale
d’exploitation de la gare de Colombiers prévoit que :
La voie comporte 27 appareils, tous de type unifié, et est armée en traverses bois avec
1 500 traverses du km avec attaches rigides sur selles, rails en barres de 24 ou 36 m de
profil U33 (sections rénovées) ou 30 kg (sections non rénovées) avec éclisse à 4 trous. Le
pourcentage de traverses HS est de l’ordre de 35% et l’efficacité des attaches est bonne
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 22/75
sur les traverses qui ne sont pas HS. La voie a été rénovée ces dernières années sur environ
¾ de son linéaire : ces sections présentent donc un état visuel bon, ce qui n’est pas le cas
des sections non rénovées (voir photos ci-dessous).
Vue détaillée de la voie rénovée entre les PN 17 et 18 Vue des voies rénovées de la gare de Maureilhan
Vue transition voie rénovée / ancienne vers PN 17 Vue détaillée de la voie non rénovée vers le PN 20
- un audit annuel.
- 12 mois pour :
o tournée de surveillance à pied,
o changement des ampoules des feux rouges des PN SAL FC,
o vérification du bon écoulement des eaux,
o nettoyage systématique des caniveaux en béton des avaloirs,
o contrôle des installations électriques des bâtiments,
o surveillance des PN,
o surveillance des ouvrages d’art,
- 6 mois pour :
o tournée de surveillance périodique des appareils de voie,
o débroussaillement des accotements,
o désherbage,
Le coût moyen annuel de maintenance des 14 km de voie est de l’ordre de 8 k€ par km. Les
éventuelles opérations ponctuelles d’investissement (régénération ou très gros entretien)
sont directement financées sur devis par le Conseil Départemental de l’Hérault et ne figurent
pas dans le coût annuel de maintenance donné ci-dessus.
- 5 entreprises ferroviaires desservant l’ITE (Colas Rail, VFLI, Fret SNCF, Europorte
et OSR), dont 4 régulièrement chaque semaine,
La CCI ne dispose d’aucun moyen de manœuvres en propre sur ses ITE et a mis en place
une procédure pour agréer ses sous-embranchés et les entreprises ferroviaires à circuler
sur tout ou partie de ses installations. Une entreprise ferroviaire désirant circuler sur l’ITE
doit ainsi démontrer qu’elle dispose bien des agréments nécessaires sur le réseau ferré
national pour son personnel et ses engins de traction amenés à circuler sur l’ITE et dire pour
quel sous-embranché elle souhaite circuler et avec quel type d’engins. Une fois son
agrément obtenu (la CCI dispose d’un contrat avec un prestataire spécialisé pour donner
un avis sur la faisabilité ou les éventuelles restrictions d’agrément), une visite des
installations a lieu en préalable à toute circulation et en présence d’un représentant de la
CCI. La vitesse maximale sur l’ITE est de 20 km/h.
La CCI assure directement la maintenance des installations de ses ITE dont elle finance
aussi bien les investissements de modification ou de renouvellement que les dépenses
d’entretien courant. La Direction technique de la CCI a négocié après mise en concurrence
3 contrats pluriannuels, à savoir :
En moyenne annuelle, le budget d’entretien de l’ITE de Recy est de l’ordre de 50 k€, hors
opération ponctuelle d’investissement (régénération ou gros entretien), soit environ 7 k€ par
km de voie et par an.
La responsabilité de la CCI pour la maintenance et l’exploitation de ses ITE est couverte par
le même assureur que les autres biens et activités de la CCI, ce qui a donné lieu à une
majoration de prime lors de l’arrivée de nouvelles entreprises ferroviaires il y a quelques
années. La CCI s’estime bien couverte au niveau responsabilité, dans la mesure où :
- les voies des ITE étant situées en zone industrielle et ne donnant pas lieu à
divagation intempestive de personnes, la CCI n’a pas besoin de clôturer
systématiquement tel ou tel tronçon de ses voies.
En matière d’exploitation, la CCI a mis en place une consigne commune de circulation sur
chacune de ces ITE, qui traite :
- des dispositions à suivre en cas d’accident d’une entreprise ferroviaire sur l’ITE, de
règlement des sinistres et de travaux sur les infrastructures de l’ITE.
Cette consigne précise également la liste de diffusion au sein de la CCI, des entreprises
ferroviaires et des sous-embranchés à suivre pour toute mise à jour ainsi que les
coordonnées de toutes les personnes des entreprises ferroviaires et des sous-embranchés
à contacter en situation opérationnelle. Cette consigne est mise à jour au moins une fois par
an, en général courant novembre avant le changement de service horaire lorsque les
entreprises ferroviaires ont eu de RFF leur retour en matière de sillons. La CCI organise
alors une réunion en présence de toutes les entreprises ferroviaires et des sous-
embranchés, de manière à balayer l’ensemble de la consigne et surtout d’acter de
l’allocation de capacité sur l’ITE en fonction des sillons des entreprises ferroviaires et des
besoins des sous-embranchés.
Un planning quotidien glissant sur plusieurs semaines est alors décliné par la CCI en
fonction des principes généraux d’allocation de capacité convenus dans la consigne
commune. Ce planning quotidien est tenu à jour par la CCI en fonction des besoins plus
précis des entreprises ferroviaires. Les échanges se font par internet et la CCI s’engage à
traiter sous 2 jours ouvrés toute demande reçue.
Il n’existe pas d’astreinte officielle au sein de la CCI (pas vraiment d’enjeu puisqu’en temps
normal, les ITE ne sont pas desservies la nuit ni les week-ends même si techniquement rien
ne s’y opposerait). En cas d’accident ou incident d’exploitation, les sous-embranchés ou les
entreprises ferroviaires peuvent appeler à tout instant les représentants de la CCI figurant
dans la consigne commune.
L’objectif de la CCI est d’équilibrer ses charges de maintenance et d’exploitation de ses ITE
par un péage facturé aux sous-embranchés. En moyenne, les recettes de péages de l’ITE
de Recy sont ainsi de l’ordre de 60 k€ par an. Le péage se compose :
- d’une part forfaitaire annuelle fixe identique pour chaque sous-embranché, part assez
faible de moins de quelques k€ par an,
Ce système de facturation impose donc que chaque sous-embranché déclare son tonnage
annuel réalisé. La CCI recoupe ces déclarations des sous-embranchés auprès de leurs
entreprises ferroviaires.
III.3. Cas de l’ITE du port fluvial d’Ottmarsheim, gérée par concession par
les ports de Mulhouse Rhin
L’ITE d’Ottmarsheim réalise environ 800 000 tonnes de trafic fer par an, dont 600 000
réalisées par le sous-embranché Solvay. L’ITE (voie vue aérienne ci-après extraite sur
Google Earth) est constituée de :
- aucun pont-rail significatif de plusieurs m d’ouverture, juste quelques petits ponts rails
de faible ouverture,
- 10 sous-embranchés, dont les principaux réalisant du trafic fer sont les usines
chimiques Solvay et Boréalis, le silo In Vivo, la verrerie Euroglas,
Le port assure directement la maintenance des installations de ses ITE dont elle finance
aussi bien les investissements de modification ou de renouvellement que les dépenses
d’entretien courant. La voie en seconde partie d’ITE (voir photos ci-après) semble bien
armée (rails d’au moins 46 kg/m en barres avec un travelage bois supérieur à 1 500
traverses au km) et présente un état général correct. Elle supporte un trafic de charge à
22,5 tonnes par essieu et pour la partie nord et le faisceau d’échanges de matières
dangereuses. La partie sud de l’ITE (extension vers la zone industrielle de Hombourg) a été
créée il y a une vingtaine d’années tandis que la partie nord de l’ITE est d’origine plus
ancienne. Le port a négocié 2 contrats, à savoir :
- un contrat de 3 ans pour la surveillance et l’entretien courant pour la partie voie, avec
TECHNIFER ; suite à sa tournée annuelle, TECHNIFER propose des travaux
complémentaires qui sont ensuite réalisés après validation du devis par le port,
La responsabilité du port pour la maintenance et l’exploitation de ses 2 ITE est couverte par
son contrat de responsabilité civile. Le contrat d’assurance couvre également les dégâts
que subiraient les engins de traction en cas d’accident. Les bris d’installation de passages
à niveau sont couverts par un contrat spécifique avec une franchise pour les petits dégâts
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 31/75
type bris de barrières. Les bris d’installations aux passages à niveau (en général, les
barrières) sont assez fréquents.
Vue détaillée de la voie rénovée entre les PN 17 et 18 Vue des voies de la demi-lune de Hombourg
Vue de la voie sur un pont-rail à Ottmarsheim Vue de la voie avant le terminal conteneurs
Vue des voies 1 et 2 du faisceau d’échanges Vue des voies 3, 4 et 5 du faisceau d’échanges
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 32/75
Le port s’estime bien couvert au niveau responsabilité, dans la mesure où :
- lors de déraillements passés (sans gravité) d’entreprises ferroviaires sur l’ITE, le litige
a pu être réglé à chaque fois à l’amiable,
- lors d’un accident mortel d’un automobiliste lors d’un franchissement d’un passage à
niveau avec barrières, la responsabilité de l’automobiliste a été clairement établie et
les installations des passages à niveau avec signalisation automatique lumineuse et
barrières étant conformes à l’arrêté ministériel de 1991,
- les voies de l’ITE étant situées hors zone d’habitation et ne donnant pas lieu à
traversée systématique intempestive des voies par des personnes, le port n’a pas
besoin de clôturer systématiquement tel ou tel tronçon de ses voies. Par contre, des
divagations de personnes ont nécessité de cadenasser les aiguilles de pleine voie
en 2nde partie d’ITE, ce qui impose un arrêt systématique des circulations devant les
franchir si elles en sont pas dans la bonne disposition (talonnage interdit).
Il n’existe pas d’astreinte officielle au sein du port (pas vraiment d’enjeu puisqu’en temps
normal, les ITE ne sont pas desservies la nuit ni les week-ends même si techniquement rien
ne s’y opposerait). En cas d’accident ou incident d’exploitation, les sous-embranchés ou les
entreprises ferroviaires peuvent appeler à tout instant le chef de port. La convention de
régulation précise toutefois que des dessertes de l’ITE sont possibles en dehors des heures
d’ouverture du port. Les conditions d’accès sont précisées en annexe de la convention.
Chaque passage à niveau (voir photos ci-après) fait l’objet d’une convention d’autorisation
signée entre le port et le gestionnaire de voirie concernée mais le port ne dispose plus à ce
jour de ces conventions dans ses archives.
Vue générale d’un PN SAL 0 à Hombourg Vue générale d’un PN SAL 0 à Ottmarsheim
Vue du PN SAL 2 sur RD 52 côté Ottmarsheim Vue du PN SAL 2 sur RD 52 côté Chalampé
- d’un droit d’usage des voies ferrées facturé aux sous-embranchés mais avec des
niveaux de prix à la tonne différencié selon la nature de la marchandise (en moyenne
de l’ordre de 0,3 € la tonne).
L’Armée est propriétaire d’une ITE desservant les installations militaires de Mailly le Camp
dans le nord de l’Aube. L’ITE (voir vue aérienne ci-après extraite sur Google Earth) est
constituée de :
L’ITE ne dessert que les installations du camp et ne dispose d’aucun moyen de traction
interne. Les circulations sur la seconde partie de l’ITE sont assurées par l’entreprise
ferroviaire desservant le camp.
A ce jour, l’Armée ne recourt qu’aux services de Fret SNCF et l’ITE est desservie par un ou
plusieurs trains spéciaux militaires (trains entiers comportant des véhicules et du personnel
embarqué), deux fois par semaine, une semaine sur deux, soit environ 50 KT par an. L’ITE
ne dispose pas d’une consigne d’exploitation interne : c’est donc la consigne de desserte
La première partie de l’ITE est située sur voie principale en sortie de la gare de Mailly le
Camp. Elle est constituée d’une clé S présente au poste 1 en campagne à proximité
immédiate de l’ITE et d’une impasse de sécurité assortie d’un Carré violet. Cet équipement
est considéré comme une installation simple de sécurité dont la manœuvre incombe aux
entreprises ferroviaires.
L’ITE dispose d’une voie correctement tracée avec courbe minimale de 400 m de rayon,
20% du linéaire en courbe et rampe maximale de 9‰. La voie (voir photos ci-après) est
dimensionnée pour supporter des circulations à 22,5 tonnes à l’essieu : rails 46 kg Est ou
S33 en barres normales de 9, 12 ou 18 m avec un travelage bois d’environ 1 700 traverses
au km et attaches rigides sans selle et éclisse à 4 boulons. Le taux de traverses HS est de
l’ordre de 20% et l’efficacité des attaches est bonne sur les traverses non HS. L’état général
de la voie est relativement bon. La plateforme présente à quelques endroits des zones
ponctuelles de remontées humides.
Vue détaillée d’une courbe vers l’origine de l’ITE Vue de la voie en alignement vers l’origine de l’ITE
Vue de la voie sur une section en remblai Vue de la voie dans une zone humide
Vue des appareils de voie à l’entrée du camp Vue des voies desservant les quais militaires
- un graissage une fois par an des appareils de voie effectué par le service
accueil/hébergement du camp,
- de la sous-traitance des travaux jugés par l’USID nécessaires à réaliser. Selon leur
nature, ces travaux peuvent être confiés après demandes de devis par l’USID, à
SNCF-Réseau ou le plus souvent à des entreprises spécialisées de travaux de voies
ferrées.
Les ouvrages d’art (voir photos ci-après) ne font pas l’objet d’inspections détaillées
pluriannuelles, ni de visites à périodicité régulière par un spécialiste. Si aucun défaut n’est
signalé par les personnes effectuant des tournées sur l’ITE, l’entreprise ferroviaire assurant
la desserte ou les sous-traitants réalisant des travaux, voire des tiers riverains, aucune
intervention n’est prévue sur les ouvrages d’art.
Il en est de même que les ouvrages d’art pour les passages à niveau (voir photos ci-dessus),
qui ne font pas non plus l’objet de visites à périodicité régulière par un spécialiste. L’Armée
En dehors des installations liées au passage à niveau, l’ITE ne comporte pas d’équipements
de signalisation autres que des pancartes fixes.
En moyenne annuelle, environ 100 traverses par an sont changées, soit environ 1% du
nombre total de traverses en seconde partie.
L’Armée est son propre assureur pour ses ITE et ne dispose pas de contrat d’assurance
couvrant sa responsabilité et les dégâts que subiraient les engins et/ou personnels de
traction en cas d’accident.
Il n’existe pas d’astreinte officielle relative à l’ITE. Toutefois, une présence humaine est
assurée en permanence à l’intérieur du camp.
L’Armée est son propre assureur pour ses ITE et ne dispose pas de contrat d’assurance
couvrant sa responsabilité et les dégâts que subiraient les engins et/ou personnels de
traction en cas d’accident.
Il n’existe pas d’astreinte officielle relative à l’ITE. Toutefois, une présence humaine est
assurée en permanence à l’intérieur du camp.
Le groupe Colas est propriétaire d’une ITE desservant la carrière Comptoir des Calcaires et
des Matériaux implantée à Wallers en Fagne dans le département du Nord à proximité
immédiate de la frontière belge. Historiquement, la carrière était desservie par fer au moyen
d’un camionnage en gare belge de Momignies, dont cela constituait la seule activité
ferroviaire. La section de ligne N° 229000 de La Plaine à la frontière belge a été déclassée
sur 5 km entre Anor et la frontière belge au milieu des années 1970 lors de la création de
l’embranchement de la carrière. La superstructure (voie, signalisation, etc) a été vendue à
la carrière tandis que la plateforme et les ouvrages d’art sont restées propriété de SNCF-
Réseau. Par ailleurs, la section belge non exploitée de la frontière à Momignies a été prise
en location par la carrière.
L’ITE (voir vue aérienne ci-après extraite sur Google Earth) est constituée de :
Vue de la voie au premier PN à croix de St André Vue de la voie dans une zone en remblai
Vue de la voie au platelage du PN à SAL Vue de la voie entre le PN SAL et le pont métallique
Vue détaillée de la voie au pont rail métallique Vue de la voie en zone de forêt
Depuis 2009, la carrière sous-traite l’exploitation de son ITE à Colas Rail qui a implanté une
petite agence en gare d’Anor. Les 3 à 4 agents et les 3 engins de traction dédiés à
l’exploitation de l’ITE ont donc été transférés de la carrière à Colas Rail.
Les passages à niveau ne font pas l’objet de visites à périodicité régulière par un spécialiste.
Si aucun défaut n’est signalé par les personnes effectuant des tournées sur l’ITE,
l’entreprise ferroviaire assurant la desserte ou les sous-traitants réalisant des travaux, voire
des tiers riverains, aucune intervention n’est prévue. La gestion administrative des passages
à niveau de la section appartenant à SNCF-Réseau (arrêtés préfectoraux) est assurée par
SNCF-Réseau, et non par la carrière. Il n’existe pas d’astreinte spécifique relative aux
installations de l’ITE, compte tenu notamment du nombre réduit de PN à SAL.
La carrière est son propre assureur sur le périmètre de son ITE et ne dispose pas de contrat
d’assurance couvrant sa responsabilité et les dégâts que subiraient les engins et/ou
personnels de traction en cas d’accident sur l’ITE.
Objectif OFP – AUTF – Conseil & Gestion Ferroviaires
Etude d’ITE longues existantes – Version 3 bis du 30 octobre 2015 – p 46/75
III.6. Cas de l’ITE d’Artonges à Montmirail, gérée par convention par VFLI
Depuis mai 2013, VFLI gère sous statut ITE et par convention d’occupation temporaire
établie pour 15 ans avec SNCF-Réseau, l’ancienne section de ligne de 8 km d’Artonges à
Montmirail qui a été fermée au trafic commercial et retranchée du réseau ferré national. En
effet, de par son atelier de maintenance de locomotives, VFLI est le seul embranché sur
cette section de ligne dont l’exploitation avait été suspendue en 2006 du fait de l’état
dégradé de ses infrastructures.
Afin de permettre une reprise d’exploitation sous statut ITE, un investissement de 900 k€ a
été réalisé en octobre 2013, avec cofinancement par les collectivités concernées. Cet
investissement consistait entre autres à remplacer massivement des traverses et à créer
une impasse de sécurité à Artonges au niveau de la nouvelle origine de l’ITE.
L’ITE (voir vue aérienne ci-après extraite sur Google Earth) est constituée de :
- environ 10 km de linéaires de voies, dont environ 8,5 km de voie entre les gares
d’Artonges et Montmirail, avec 7 appareils de voie de type industriel ou régional ;
l’ITE ne comporte pas de faisceau d’échanges,
- 3 passages à niveau sur RD (dont un avec trafic routier important sr la RD 933) avec
signalisation automatique lumineuse à franchissement conditionnel et barrières
commandées à pied d’œuvre par l’agent de desserte, 7 passages à niveau non
gardés avec croix de St André et 1 PN privé,
En dehors des installations liées au passage à niveau (voir photos ci-après), l’ITE ne
comporte pas d’équipements de signalisation autres que des pancartes fixes.
La première partie est constituée d’une impasse de sécurité greffée en pleine ligne et
commandée à pied d’œuvre par l’agent de desserte au moyen d’une clé S (clé maitresse
utilisée sur l’ensemble des points de desserte de la ligne dédiée fret de Mézy à Artonges).
La voie (voir photos ci-après) comporte un tracé correct (rayon minimal de courbe de 400
m et 60% du linéaire en alignement) et un profil moyen avec des rampes de 12‰ dans les
deux sens. La voie est armée en rail 30 kg Est en barres de 8 m sur un travelage bois de
1 500 traverses au km avec attaches rigides sans selles à 2 tirefonds et éclissage à 4 trous.
Depuis la réhabilitation de la ligne en 2013, 50% des traverses ont été changées. Seules 10
à 15% des traverses sont HS et la tenue de l’efficacité des attaches est correcte. Bien que
l’usure du rail soit acceptable et qu’il n’y ait pas défaut recensé, la faible masse linéique du
rail constitue désormais la principale faiblesse de l’ITE.
La maintenance de l’ITE est assurée selon le référentiel interne à VFLI concernant les ITE.
Ce référentiel prévoit l’élaboration d’un plan de maintenance préventive et l’organisation
d’une surveillance à cycle régulier des différents constituants de l’infrastructure. Ce plan de
maintenance est décliné annuellement dans un programme de maintenance intégrant
notamment les opérations nécessaires en fonction des informations recueillies lors de la
surveillance. La surveillance et la maintenance sont organisées de manière à en assurer la
traçabilité. Elles donnent lieu à un contrôle et un suivi formalisé dans un logiciel de GMAO.
- tous les 3 mois, surveillance de la voie et des abords par un opérateur VFLI,
- tous les 3, 6 ou 9 ans selon le type d’ouvrage, surveillance des ouvrages d’art par
une personne dûment formée (personnel VFLI ou sous-traitant).
VFLI dispose d’un contrat d’assurance couvrant sa responsabilité et les dégâts que
subiraient les engins et/ou personnels de traction en cas d’accident, aussi bien pour son
activité d’entreprise ferroviaire sur RFN que celles sur ses ITE.
De même, en tant qu’entreprise ferroviaire, VFLI dispose d’une astreinte permanente. Cette
astreinte peut également être mobilisée en cas de besoin pour un problème relatif aux ITE
de VFLI.
L’ITE d’Argy à Buzançais, propriété de la SEM FERVAL, est constitué d’une voie unique
reliant la gare de Buzançais à un sous embranchement particulier propriété de la Société
Villemont situé à Argy.
La gestion quotidienne et comptable de la SEM est assurée par les établissements Villemont
dont le personnel est formé aux obligations et règlementations ferroviaires liées aux
manœuvres et à la conduite d’engins.
La SEM dessert aussi les implantations Villemont d’Argy qui dispose d’une capacité de
stockage de 55 000 T et d’une capacité de chargement/déchargement de marchandises en
vrac ou conditionnées.
Le trafic ferroviaire est assuré par un unique engin de traction qui effectue des navettes
entre le silo et la gare de Buzançais où les marchandises sont prises en charge par les EF.
L’engin de traction utilisé est un locotracteur 80 T Fauvet Girel BB 407 (600 cv) agréé à la
circulation sur le RFN jusqu’à la sortie de la Gare de Buzançais. La vitesse de circulation
sur le tronçon est limitée à 30 km/h maximum (8km/h à l’intérieur du sous embranchement
d’Argy).
- la voie :
o d’une longueur de 5,6 km de voie unique prolongée sur 600 m environ par le
sous-embranchement du silo FERVAL Négoce,
- le profil et le tracé :
o le tracé est peu perturbé. Les courbes dont le plus faible rayon est de 300m
représentent environ 15% du parcours,
- les appareils de voie de la SEM, tous situés sur la commune d’Argy, sont des
appareils de type unifiés en état correct,
- les ouvrages d’art (OA) : Outre quelques buses ou dalots, le tronçon comporte 6
ponts rails d’ouverture supérieure à 2m dont 4 avec tablier métallique. Ces ouvrages,
d’origine de la ligne, ont fait l’objet d’un contrôle de résistance avant transfert des
installations à la SEM.
- curage de fossés,
- bourrage lourd,
- etc….
Par ailleurs, la SEM a réalisé d’importants travaux de réfection des peintures des tabliers
métalliques des ouvrages d’art. Un tableau de suivi des interventions réalisées est tenu à
jour par le « responsable maintenance » de l’entreprise Villemont.
Le coût annuel de la maintenance des infrastructures ainsi réalisée est de l’ordre de 5 000
à 5 500 € par km.
Le tableau ci-après reprend les principales caractéristiques des cas étudiés. Il en ressort les
points saillants suivants :
- le niveau de trafic de certains cas étudiés est assez faible (Artonges – Montmirail,
Mailly le Camp ou Conseil Départemental de l’Hérault) mais les infrastructures
concernées sont maintenues de manière pérenne par leur propriétaire compte
tenu de l’importance du lien ferroviaire pour le propriétaire concerné,
- les cas étudiés comportent tous des passages à niveau publics, dont certains
avec fréquentation routière importante. Pour les infrastructures du domaine public
ferroviaire (ex ligne du RFN ou chemin de fer d’intérêt local), il semble que les
passages à niveau fassent toujours l’objet d’arrêtés préfectoraux. Pour les autres
infrastructures hors du domaine public ferroviaire, les passages à niveau font
normalement l’objet d’autorisation d’occupation de la part des gestionnaires de voirie
concernés (départements ou communes).
- dans tous les cas étudiés, l’état général des infrastructures semble correct et
les propriétaires concernés semblent tous s’être organisés pour financer
durablement une maintenance pérenne de leur infrastructure. Dans certains cas
(Conseil Départemental de l’Hérault, Artonges – Montmirail, SEM FERVAL et groupe
Colas à Anor), cela a nécessité des investissements ponctuels de rénovation
onéreux.
- dans tous les cas étudiés, les propriétaires d’infrastructures sous-traitent les
opérations de maintenance de leurs infrastructures à des opérateurs
spécialisés en la matière, que ce soit pour la surveillance (lorsqu’elle existe) ou les
travaux tant pour la voie, que les passages à niveau ou les ouvrages d’art. La
maintenance curative repose le plus souvent sur les signalements effectués par les
utilisateurs de l’ITE et/ou les tiers riverains.
La présente étude repose sur l’analyse d’un petit nombre de cas et ne peut donc pas avoir
la prétention de couvrir de manière exhaustive l’ensemble des situations existantes sur les
ITE de France. De même, les différentes lignes capillaires fret, déjà sorties du RFN ou
pouvant potentiellement en sortir à court terme, représentent des cas très variés rendant
illusoire, et non souhaitable, l’application d’un modèle national unique de gouvernance hors
RFN.
Pour autant, la présente étude montre que le statut d’ITE permet de fait d’exploiter des
infrastructures, assimilables à de petites lignes capillaires fret et comportant des
ouvrages d’art et des passages à niveau publics. Il n’a pas été signalé lors des interviews
d’accidents graves avec blessé ou décès, dont la cause proviendrait d’un défaut de
maintenance ou d’exploitation des ITE étudiées.
En outre, quelques mesures préventives simples (voir point V.3 ci-après) sont de
nature à limiter fortement les risques d’accident, de même que les risques
d’engagement de la responsabilité du propriétaire de l’ITE concernée.
Ainsi même lors d’un accident mortel d’un automobiliste lors d’un franchissement d’un
passage à niveau avec barrières sur l’ITE du port d’Ottmarsheim, la responsabilité de
l’automobiliste a pu être clairement établie.
Encore une fois, sans prétention d’être une solution universelle, il semble que les deux
types ci-après de lignes capillaires fret de faible longueur puissent avoir une vocation
à sortir du RFN pour être transférées sous statut ITE.
Pourraient être transférées sous statut ITE les lignes ou sections de ligne ne
desservant, par une seule et même entreprise ferroviaire, qu’un seul client qui
considère vital le maintien du mode ferroviaire, et ce, même si le niveau de trafic
actuellement assuré est faible. Le même client (cas des coopératives agricoles par exemple)
peut éventuellement avoir deux ITE différentes sur la même section. Dans ce cas, le client
concerné a vocation à devenir le titulaire d’une ITE longue pour son compte propre. Le
client concerné étant en général un industriel dont le cœur de métier n’est pas la
maintenance et l’exploitation ferroviaire, celui-ci aura intérêt à :
Pourraient également être transférées sous statut ITE les lignes ou sections de ligne
desservant, par une ou plusieurs entreprises ferroviaires, au moins deux clients
différents.
Quel que soit le cadre contractuel retenu, le titulaire de la nouvelle ITE longue aura
intérêt à :
- autoriser par principe la traction sur l’ex-section de ligne RFN de son ITE, à
toute entreprise ferroviaire ou sous-embranché le souhaitant et ayant obtenu
une autorisation préalable en bonne et due forme. Ce principe d’infrastructure
ouverte est souhaitable dans la mesure où :
o chaque rupture de charge est par principe, sauf exception, source de perte de
temps, de coût supplémentaire et d’aléas.
- disposer d’un système de reporting formalisé et tracé avec son (ou ses)
délégataire(s), de fréquence minimale annuelle, ou semestrielle, et d’un
système d’alerte en cas d’urgence. En effet, le (ou les) délégataire(s) doivent
pouvoir être en mesure de saisir le propriétaire, à tout moment en cas d’urgence liée
à la sécurité ou bien lors des reportings prévus, afin de lui remonter un sujet relevant
d’une décision du propriétaire (par exemple, financement de travaux urgents ou non
prévus mais jugés nécessaires à court terme ou informations quant à des traversées
intempestives régulières nécessitant une opération de clôture ponctuelle d’une
emprise, etc…),
L’étude montre que le statut ITE, dont la règlementation est assez succincte, donne
une marge d’initiative importante aux acteurs concernés, tant dans le choix du mode
contractuel de gestion que des modes d’exploitation et de maintenance. Il en ressort
des situations assez variées, conçues pour répondre le mieux possible aux besoins
identifiés au cas par cas.
Ainsi, il existe déjà de fait des ITE présentant des caractéristiques assimilables à
certaines lignes capillaires fret. Par nature, l’organisation mise en place pour l’exploitation
et la maintenance des ITE ne présente pas le même degré d’exigence que ce que la
règlementation requiert sur le RFN ou sur les réseaux dits comparables. Le recours
fréquent des embranchés d’ITE longue à des sous-traitants ou délégataires
professionnels reconnus en matière de maintenance des infrastructures ferroviaires
constitue une certaine garantie en matière de sécurité.
Pour autant, aucune donnée statistique exhaustive n’existe à ce jour pour mesurer le niveau
de sécurité sur les ITE, ou même les seules ITE longues, et pour en conclure que ce niveau
est moins bon ou meilleur que sur d’autres catégories de réseaux ferrés.
Afin de faciliter de tels transferts en ITE et éviter des pertes de trafic fer pendant la période
de fermeture administrative d’une ligne supportant du trafic, une étroite collaboration dans
un esprit constructif s’avère indispensable de la part de SNCF-Réseau pour faciliter
la mise en œuvre des procédures et rechercher des solutions économiques et rapides
pour les travaux d’aménagement et de sécurisation de la première partie d’ITE. Ainsi,
il est proposé, dès lors que l’usage ferroviaire ultérieur en est garanti par un engagement
par convention ad hoc avec l’attributaire public ou privé, que :
- les études AVP/PRO et les DCE des travaux de création de 1 ère partie d’ITE soit
réalisée à la charge de l’attributaire public ou privé pendant la période d’instruction
de la procédure de fermeture administrative de la ligne, de manière à ce que dès que
la fermeture sera prononcée, l’attributaire public ou privé puisse engager les travaux
sous sa propre maitrise d’ouvrage.
Pour pérenniser certaines lignes capillaires en les transférant sous statut ITE, la
difficulté principale ne provient donc ni du statut ITE en lui–même, sous réserve des
dispositions ci-dessus, ni de l’organisation à mettre en place par le titulaire d’une ITE longue.
La difficulté principale consiste en fait à :
- identifier un candidat crédible et motivé pour devenir titulaire d’une ITE longue,
en le rassurant sur les modalités possibles de gestion d’une ITE longue telle
qu’exposées précédemment,
Description des installations de 1ère partie (interface RFN) et de 2nde partie (schéma)
Description de la gestion de la documentation liée à l'exploitation et à la maintenance des préciser les modalités et le coût d'assurance de l'embranché pour
infrastructures couvrir ses risques en matière de responsabilité en cas d'accident
Rails Eclissage
Profil L. élémentaire Usure Nb défauts type efficacité tenue
PN incidentologie
type de routes traversées
SAL FC STOP et/ou Croix SA Piétons Privés
existence arrêté de classement ou
convention d'autorisation du
gestionnaire de voirie ?
OA
Pra>2m hors TM Pra>2m TM Pro>2m OA<2m
Surveillance voie et abords Périodicité Traçabilité Par qui préciser comment s'effectue la surveillance
des défauts de géométrie
Maintenance curative ou corrective (remplact pièce défectueuse, resserrage, reprise défaut ponctuel)
Nature Estimation durée Par qui
Remplacement rails Nb moyen annuel
Entretien des IS
Nature Volume relatif Par qui