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1 Le « Choc culturel »
Frédéric Saenen : La notion de choc culturel a été étudiée pour la première fois dans les années 50
par l’anthropologue canadien d’origine finlandaise Kalervo OBERG, lorsqu’il travaillait avec des
émigrants résidant en pays étranger.

Oberg constate l’intensité variable du phénomène et, à partir de ses observations, il définit quatre
phases qui lui semblent propres à l’expérience du choc culturel chez un individu qui entre en contact
avec une culture différente de la sienne :
• Il appelle la première phase la « Lune de miel », qui se caractérise par une certaine
euphorie face à la nouveauté, à la découverte.
• La seconde phase relève plutôt d’une crise : les éléments neufs qui, dans la phase
précédente, avaient séduit l’individu entament maintenant sa confiance en lui et le
déstabilisent ; l’individu perçoit des différences comportementales dans la culture
d’accueil et y réagit par exemple par un repli communautariste, en fréquentant des
membres de sa communauté linguistique, culturelle, ethnique. En outre, l’individu
critique plus aisément la culture d’accueil et va jusqu’à lui appliquer des clichés, des
stéréotypes.
• La troisième phase, dite de récupération, s’opère souvent grâce à l’apprentissage de
la langue du pays d’accueil. Cet apprentissage permet de surmonter la crise de la phase
deux, et grâce à la communication, elle redonne confiance à l’individu, qui est plus
enclin à traiter de certaines situations avec humour et distanciation.
• Enfin, dans la quatrième phase dite de l’adaptation, on voit l’individu acquérir avec
plaisir certains usages de la nouvelle culture, « s’acculturer » (avec deux c) dans pour
autant perdre les traits de sa culture propre.

Un autre spécialiste de la question, Iglésias, s’est attaché à définir les sentiments associés au choc
culturel. Cette expérience, vécue on l’a dit de façon variable par tout un chacun, peut comporter selon
Iglesias des éléments de :
• tension,
• stress,
• perte de confiance, peur du rejet,
• désorientation,
• sensation de perte et d’exil,
• surprise négative, très forte.
Tout cela peut déboucher, dans les cas les plus graves, sur une véritable dépression.

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Le choc culturel est donc une expérience qu’il s’agit de prendre au sérieux, en particulier auprès d’un
public d’étudiants. Bautista a proposé des stratégies pour surmonter le choc culturel, parmi
lesquelles :
• Le discernement des stéréotypes, toujours utile pour décrypter les idées préconçues
souvent erronées que l’on se fait de l’Autre.
• Le refus de fréquenter uniquement des pairs ou de se replier sur sa communauté, qui
demande un certain effort surtout auprès des personnes timides.
• L’ouverture à la nouveauté culturelle, qui demande à l’individu de se remettre en
question sur ses propres comportements, goûts et tolérances.
• La mise en évidence des points communs qui nous relient à la culture d’accueil et pas
uniquement l’insistance sur les différences, qui sont plus séparatrices.
Dans les multiples expériences dont nous font part au quotidien les étudiants étrangers qui sont
amenés à séjourner, voire à vivre, à Liège, on retrouve certains invariants de l’expérience du choc
culturel, qui se manifestent à différents niveaux :
• La météo capricieuse de nos régions, même s’il s’agit d’une variable naturel, a un
véritable impact sur le moral des étudiants qui viennent de pays chauds. Nous sommes
perçus à cet égard comme l’un des premiers pays nordiques, par beaucoup d’entre
eux…
• Le régime alimentaire peut être source de surprises : la présence de beaucoup de
sauces d’accompagnements, par exemple, pour les frites, qui sont, selon la recette
traditionnelle, cuites dans de la graisse animale ; l’habitude de réserver les repas
consistants pour le soir et de ne se contenter que d’un sandwich à midi ; ou encore les
moments des repas et prises de collation qui ne coïncident pas avec les habitudes en
cours d’autres pays.
• Certaines traditions folkloriques, comme les baptêmes d’étudiants, choquent ou
étonnent des personnes qui ne sont pas habituées à ce genre de manifestations
festives dans la sphère publique.
• Des usages tels que la bise entre hommes pour se saluer peut réellement surprendre
des personnes issues de cultures où l’on se serre la main, et même où l’on préfère se
saluer de loin, sans contact…
• Enfin, la pratique d’un humour héritier du surréalisme, parfois très ironique ou noir, et
qui touche parfois à des questions taboues, n’est pas nécessairement bien perçue.
Tout cela reste affaire bien sûr de perception individuelle et peut être, comme nous l’avons vu, résolu par
une connaissance plus approfondie de la culture de l’Autre.

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