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Sommaire
Contenu du livre
Notion d’épistémè[2].
trois épistémès
Spécificité de l’ouvrage
Réception
Notes et références Les Ménines, représentation de la
représentation.
Bibliographie
Liens externes
Voir aussi
Auteur Michel Foucault
Pays France
Genre Philosophie
Contenu du livre Éditeur Gallimard
Collection Bibliothèque des Sciences
humaines
2
Notion d’épistémè . Date de
1966
parution
Le livre s'ouvre sur une description et un commentaire
détaillés du tableau Les Ménines de Diego Velázquez et de Nombre de
404
pages
l'arrangement complexe de ses lignes de plan et de ses effets
cachés. « Peut-être y a-t-il, dans ce tableau de Velásquez, ISBN 2-070-22484-8
comme la représentation de la représentation classique », écrit
Foucault.
Y est ensuite développée l'idée maîtresse de l'ouvrage : dans toutes les périodes de l'histoire, il existe un certain
nombre de conditions de vérité qui conditionnent ce qu'il est possible et acceptable de dire ; par exemple dans un
discours de connaissance puis scientifique. Foucault défend la thèse que les « conditions » du discours changent au
cours du temps de façon plus ou moins progressive.
Il désigne ces « conditions du discours » par le terme d'« épistémè » (de la racine grecque qui donne
« Ce sont tous ces phénomènes de rapport entre les sciences ou entre les différents discours dans
les divers secteurs scientifiques qui constituent ce que j’appelle épistémè d’une époque »
trois épistémès
Michel Foucault mentionne trois épistémès :
Pour le passage de l'âge classique ( e siècle) au e siècle, Foucault identifie quelques penseurs qui ont été
déterminants dans la mise en place de l'épistémè moderne, parmi lesquels, par ordre chronologique :
La Logique de Port-Royal (1662), travaux sur la logique, la grammaire, la syntaxe, auxquels ont participé
Descartes et Pascal.
Adam Smith et sa Richesse des nations.
Antoine Destutt de Tracy (vers 1800).
Dans l’épistémè classique, Foucault nous rappelle que l’homme n’existe pas :
« Il n’a ni puissance de vie, ni fécondité du travail, ni épaisseur historique du langage. C’est une
toute récente créature que la démiurgie du savoir a fabriquée de ses mains, depuis deux cents
ans. »
Spécificité de l’ouvrage
Pour apercevoir l’épistémè, il a fallu, comme nous le dit Georges Canguilhem à propos de Foucault : « sortir d’une
science et de l’histoire des sciences : il a fallu défier la spécialisation des spécialistes et tenter de devenir un
5
spécialiste non pas de la généralité, mais un spécialiste de l’inter-régionalité » . Il ne s’agit absolument pas pour
Foucault de simplement catégoriser des périodes historiques, l’épistémè n’est pas pour une époque donnée une
sorte de grande théorie sous-jacente. Ce n’est pas « la somme de ses connaissances, ou le style général des
recherches » mais c’est bien plutôt « l’écart, les distances, les oppositions, les différences [...] c’est un espace de la
6
dispersion, c’est un champ ouvert et sans doute indéfiniment descriptible de relations » . Pour comprendre
l’épistémè foucaldienne il faut sortir d’une pensée de l’histoire qui « emporterait toutes les sciences dans une
5
grande envolée » .
L’épistémè n’est paradoxalement pas un objet pour l’épistémologie, c’est avant tout, et dans son développement
même, ce pour quoi un statut du discours est recherché tout au long de Les mots et les choses. L’objet est ce qu’en
dit celui qui en parle. L’épistémè se heurte donc à l’histoire des idées, à l’histoire des sciences, elle est l’objet et le
7
résultat d’une élaboration conceptuelle où « l’archéologie » remplace « l’Histoire » .
C’est à partir de ce concept d’épistémè, et de son rapport à l’archéologie, qu’on a fait de Foucault le penseur de la
discontinuité historique, penseur de la rupture. Certes Foucault récuse bien toute histoire continue, progressive,
mais son travail n’est pas de s’opposer à l’histoire des sciences ou des idées (même si ces dernières doivent être
relativisées et critiquées), il s’agit plutôt chez Foucault d’essayer de faire un pas de côté, de risquer sa pensée en
introduisant de la signification à l’intérieur même de l’écart que l’on peut apercevoir avec notre propre pensée.
Foucault définissait d’ailleurs le “travail” comme « ce qui est susceptible d’introduire une différence significative
dans le champ du savoir, au prix d’une certaine peine pour l’auteur et le lecteur, et avec l’éventuelle récompense
8
d’un certain plaisir, c’est-à-dire d’un accès à une autre figure de la vérité » .
Le sous-titre de Les mots et les choses est « archéologie des sciences humaines ». Foucault conçoit que l’originalité
de ses analyses heurte « ceux qui préfèreront nier que le discours soit une pratique complexe et différenciée,
obéissant à des règles et à des transformations analysables, plutôt que d’être privé de cette tendre certitude, de
pouvoir changer sinon le monde, sinon la vie, du moins leur « sens » par la fraîcheur d’une parole qui ne viendrait
9
que d’eux-mêmes » . On peut noter par exemple pour la biologie, « que l’évolutionnisme constitue une théorie
10
biologique dont les conditions de possibilité fut une biologie sans évolution – celle de Cuvier » . De même que
Foucault fait de Ricardo la condition de possibilité de l’œuvre de Marx, il fait de l’œuvre de Cuvier la condition de
possibilité de l’œuvre de Darwin (encore que Foucault ressentant un certain malaise devant cette catégorisation
exemplaire d' « auteurs », il préférera en 1970, parler de « transformation Cuvier » ou de « transformation
Ricardo », car ce n’est pas « l’œuvre » de ces auteurs qu’il cherchait à mettre en valeur, mais les transformations
11
qui ont eu lieu à une époque donnée ).
Le rapprochement de ce concept avec le concept de structure tel que le développe le structuralisme n’est pas
totalement pertinent. Les structures supposent une transformation et un invariant. Or les différentes épistémès
12
que Foucault identifie se juxtaposent selon des « discontinuités énigmatiques » . Jean Piaget remarque fort
13
justement que leur "émergence contingente" est contradictoire avec l'idée de structure.
Réception
Les mots et les choses donnèrent presque immédiatement à Michel Foucault un statut d'intellectuel prééminent.
L'ouvrage, publié la même année que les Écrits de Jacques Lacan et Critique et vérité de Roland Barthes, semble,
aux yeux des lecteurs contemporains, participer du mouvement structuraliste, bien que Foucault se défende d'y
14
appartenir .
14
Vingt mille exemplaires sont vendus la première année, et plus de 110 000 le seront en vingt ans . Publié dans la
14
collection « Tel » depuis 1990, l'ouvrage continue à se vendre à 5 000 exemplaires par an, selon l'éditeur .
Un article de Jean-Paul Sartre à cette même époque attaque Foucault en le désignant comme « le dernier rempart
de la bourgeoisie » [réf. nécessaire]. Un an après la publication par Althusser de Pour Marx, les derniers mots de
Foucault dans ce livre, qui affirme qu'une nouvelle épistémè pourrait bien faire disparaître la figure de l'homme en
tant qu'objet des sciences humaines, « comme à la limite de la mer un visage de sable », suscite une controverse à
15
propos de l'« anti-humanisme théorique » supposé de Foucault. Ainsi Jean Lacroix commente le livre dans un
14
article intitulé « Fin de l'humanisme » dans Le Monde . Gilles Deleuze intitule, quant à lui, son article dans Le
Nouvel Observateur, « L'homme, une existence douteuse », tandis que Georges Canguilhem choisit comme titre
14
pour le sien, un an plus tard, dans la revue Critique : « Mort de l'homme ou épuisement du cogito » . Pourtant,
chez Foucault, la « critique » des sciences humaines semble en fait n'avoir que peu en commun avec une critique de
l'humanisme en tant que tel, comme l'indique par exemple le texte sur l'opuscule de Kant, Qu'est-ce que les
16
Lumières ? .
La notion d’épistémè a posé des problèmes et produit des malentendus. Foucault dans une interview en 1972,
explique : « ce que j’ai appelé dans Les mots et les choses « épistémè » n’a rien à voir avec les catégories
historiques. J’entends tous les rapports qui ont existé à une certaine époque entre les différents domaines de la
science [...] Ce sont tous ces phénomènes de rapport entre les sciences ou entre les différents discours dans les
17
divers secteurs scientifiques qui constituent ce que j’appelle épistémè d’une époque » . L’identification de
l’épistémè d’une époque, ce n’est pas une catégorisation historique et progressive des objets d’un savoir d’une
période donnée, mais la mise en perspective archéologique (et critique) de l’écart même que l’on pourrait assigner
entre nos propres cadres de pensée, pris eux-mêmes dans un réseau imperceptible de contraintes lié à l’épistémè à
laquelle nous appartenons, avec une épistémè antérieure (en l’occurrence ici l’épistémè classique) où il est
18
impossible de nous reconnaître tant la disposition générale des savoirs a subi de « discontinuités énigmatiques »
que Foucault n’a pas la prétention d’expliquer, mais qu’il qualifie comme « mutation », « évènement radical »,
19
« décalage infime mais essentiel » . Foucault dans la préface de Les mots et les choses, définit le travail
archéologique et le projet qu’il poursuit de cette manière : « ce qui s’offre à l’analyse archéologique, c’est tout le
savoir classique, ou plutôt ce seuil qui nous sépare de la pensée classique et constitue notre modernité. C’est sur ce
seuil qu’est apparue pour la première fois cette étrange figure du savoir qu’on appelle l’homme, et qui a ouvert un
20
espace propre aux sciences humaines » .
Canguilhem un an seulement après sa sortie, commentera ainsi le livre : « En désignant sous le nom général
d’anthropologie l’ensemble de ces sciences qui se sont constituées au XIXe, non comme un héritage du 18e, mais
21
comme un « évènement dans l’ordre du savoir » , Foucault nomme alors « sommeil anthropologique » la
tranquille assurance avec laquelle les promoteurs actuels des sciences humaines prennent pour accordé comme
objet, donné là d’avance à leurs études progressives, ce qui n’était au départ que leur projet de constitution [...] Les
mots et les choses est pour les sciences de l’homme ce que la Critique de la raison pure était pour les sciences de la
5
nature » .
22
C'est à partir des « contre-sciences » humaines, c'est-à-dire la psychanalyse, l'ethnologie et la linguistique , mais
23
aussi à partir de la littérature , que Foucault élabore sa pensée.
Notes et références
1. Didier Eribon: Michel Foucault. Flammarion, 1991, p. 182-183)
2. Jean-Claude Vuillemin, "Réflexions sur l’épistémè foucaldienne", Cahiers Philosophiques, 130 (2012): 39-50.
3. L'Archéologie du savoir, 1969, p. 249-250.
4. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 320
5. Georges Canguilhem, « La mort de l’homme ou l’épuisement du cogito », Critique, juillet 1967.
6. Foucault, Dits et Écrits I, Gallimard, coll. Quarto, in Réponse à une question, p. 704.
7. On peut se référer à la préface de Les mots et les choses, p. 13: « ce qu'on voudrait mettre à jour, c'est
l'épistémè où les connaissances enfoncent leur positivité et manifestent ainsi une histoire qui n'est pas celle de
leur perfection croissante, mais plutôt celle de leur condition de possibilité [...] Plutôt que d'une histoire au sens
traditionnel du mot, il s'agit d'une “archéologie” ».
8. Foucault, Dits et Écrits II, in Des travaux, op.cit., p. 1186.
9. Foucault, Dits et Écrits I, in Réponse à une question, op.cit, p. 723, je souligne.
10. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 307
11. Voir à ce sujet : Foucault, Dits et Écrits I, La situation de Cuvier dans l'histoire de la biologie, texte no 77.
12. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 229
13. Piaget, Un structuralisme sans structures, in Le Structuralisme, Paris, PUF, coll. Que sais-je?, 1968, p. 108-115
14. Thomas Ferenczi, "Les Mots et les Choses", par Thomas Ferenczi (http://www.lemonde.fr/opinions/article
/2008/07/30/les-mots-et-les-choses-par-thomas-ferenczi_1078681_3232.html), Le Monde, 30 juillet 2008
15. La notion d'« anti-humanisme » provient d'Althusser, qui l’utilise dans ses attaques contre le marxisme d'un
John Lewis chez qui il voit d'une conception de l'histoire comme « processus sans sujet »
16. Qu'est-ce que les Lumières ? par Michel Foucault (http://foucault.info/documents/whatIsEnlightenment
/foucault.questcequeLesLumieres.fr.html)
17. Foucault, Dits et Écrits I, in Sur la justice populaire, débat avec les maos, op. cit., p. 1239.
18. Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 229
19. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 251.
20. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 15-16, je souligne.
21. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 356
22. Foucault, Les mots et les choses, op. cit., p. 385.
23. Ce que Philippe Sabot nomme "le quadrilatère de la contestation" dans Lire "Les mots et les choses" de Michel
Foucault, Paris, PUF, coll. Quadrige, 2006, p. 182. De fait, Foucault convoque la pensée d'Artaud, de Roussel,
de Kafka, de Bataille ou de Blanchot pour aborder les notions d'"expérience de la mort", "de la pensée
impensable", d'une "expérience de la finitude, prise dans la contrainte de la finitude » Foucault, Les mots et les
choses, op. cit., p. 395.
Bibliographie
Michel Foucault, Les mots et les choses : une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 1966, 405 p. (ISBN 2070224848)
Michel Foucault, Dits et Écrits, vol. 1 : 1954-1975, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, 1708 p.
(ISBN 207076186X)
Michel Foucault, Dits et Écrits, vol. 2 : 1976-1988, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, 1736 p.
(ISBN 2070762904)
Georges Canguilhem, "La mort de l’homme ou l’épuisement du Cogito", in la revue Critique de juillet 1967.
Philippe Sabot, Lire "Les mots et les choses" de Michel Foucault, Paris, PUF, coll. quadrige, 2006.
Philippe Artières, Jean-François Bert, Philippe Chevallier, Pascal Michon, Mathieu Potte-Bonneville, Judith
Revel, Jean-Claude Zancarini, Les mots et les choses de Michel Foucault, Regards critiques 1966-1968,
Presses Universitaires de Caen, IMEC, 2009, 380 p. (ISBN 978-2-84133-347-9)
Jean-Claude Vuillemin, "Réflexions sur l’épistémè foucaldienne", in la revue Cahiers Philosophiques, 130
(2012): 39-50.
Liens externes
(fr) Piéger sa propre culture (http://www.ina.fr/video/I00002886/) L'interview filmée des propos cités sur
Bachelard, réécrite par la suite (comme tous les textes publiés de son vivant), par Michel Foucault lui-
même, avant publication. Voir Dits et Écrits II, Piéger sa propre culture, op. cit., texte no 111.
Interview de Michel Foucault à propos du livre "Les mots et les choses" (http://www.ina.fr/video/I05059752
/michel-foucault-a-propos-du-livre-les-mots-et-les-choses-video.html)
Voir aussi
Michel Foucault
Georges Canguilhem
Gaston Bachelard
Paradigme
Épistémologie
Liste des concepts de la philosophie
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L'Archéologie du savoir
L'Archéologie du savoir est un ouvrage du philosophe français Michel Foucault paru en 1969 chez Gallimard.
Cet essai d'épistémologie tente d'expliquer la démarche précédemment développée par l'auteur notamment dans
Histoire de la folie (1962) et Les Mots et les Choses (1966).
Sommaire
Table des matières
Éditions
Bibliographie
Voir aussi
on des stratégies.
I. Définir l'énoncé.
II. La fonction énonciative.
III. La description des énoncés.
IV. Rareté, extériorité, cumul.
V. L'a priori historique et l'archive.
Éditions
L'Archéologie du savoir, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1969 ; rééd. 1992.
(ISBN 2-07-026999-X) ; « Tel », 2008. (ISBN 2-07-011987-4)
Bibliographie
Jean-Louis Fabiani, En ligne « La sociologie historique face à l'archéologie du savoir »
(http://leportique.revues.org/document611.html), dans Le Portique, no 13-14, 2004.
Jocelyne Le Blanc, « L'archéologie du savoir » de Michel Foucault pour penser le corps sexué autrement,
Paris ; Budapest ; Torino : l'Harmattan, « Ouverture philosophique », 2004. (ISBN 2-7475-6112-7)
Voir aussi
Analyse du discours
Épistémè
Histoire
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Épistémè
L'épistémè est une notion de philosophie, d'histoire et de sociologie théorisée par Michel Foucault dans Les Mots
et les Choses.
Il reprend un concept philosophique grec, ἐπιστήμη, qui signifie la science (au double sens de savoir constitué, et
de vertu qui consiste à « être savant en acte »), par exemple dans le livre VI de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote.
Voir aussi
Bibliographie
Aristote, Éthique à Nicomaque.
Michel Foucault, Les Mots et les Choses.
Articles connexes
Épistémologie
Phronesis
Technè
Paradigme
Science
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Épistémologie
L'épistémologie (du grec ancien ἐπιστήμη / epistếmê « connaissance vraie, science » et λόγος / lógos
« discours ») peut désigner deux concepts :
1
dans le monde francophone : l'étude critique des sciences et de la connaissance scientifique ;
2
dans le monde anglo-saxon : l'étude de la connaissance en général .
Cet article présente principalement la perspective du monde francophone, et s'intéresse donc à l'épistémologie en
tant qu'étude des sciences et des activités scientifiques.
Parmi tous les thèmes sur lesquels cette discipline s'est penchée, celui de l'unité de la science est essentiel. Il
s'articule autour de quatre piliers :
Sommaire
Définition
Dans la tradition philosophique francophone
Dans la tradition philosophique anglo-saxonne
Champ d'application de l'épistémologie
Décomposition épistémologique de la science : les sciences spéciales
Thèmes de l'épistémologie de la science
Thèmes des épistémologies des sciences spéciales
Étymologie
Histoire de l'épistémologie
Grands modèles épistémologiques
Antiquité
Épistémologie cartésienne
Cartésianisme et rationalisme
Empirisme
Par delà l'empirisme et le rationalisme
Théorie analytique de la connaissance scientifique
Épistémologie kantienne : le criticisme
Le tournant positiviste et le positivisme logique
Le Cercle de Vienne
Épistémologie contemporaine
Critiques du positivisme logique
Quine et l'« épistémologie naturalisée »
Critique de l'induction de Mach
Bertrand Russell
Réfutabilité de Karl Popper
Les « programmes de recherche scientifique » de Imre Lakatos
La « Science normale » de Thomas Kuhn
Holisme épistémologique
La phénoménologie de Husserl
Systémique et constructivisme épistémologique
Structuralisme
Michel Foucault
L'épistémologie comparative de Gilles Gaston Granger
Épistémologie complexe
Exemples
Approche par la complexité
Questions épistémologiques
Production des connaissances scientifiques
Déduction
Induction
Validation des connaissances scientifiques
Vérification
Nature des connaissances
Réfutation
Institutions
En France
Auteurs de référence
Notes
Références
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Définition
Le terme « épistémologie » a un sens qui peut beaucoup varier d'une tradition philosophique à l'autre. Même au
sein d'une même tradition, la distinction entre les différentes acceptions et le rapport de l'épistémologie à la
4
philosophie des sciences ne sont pas toujours clairement définis .
À cela s'ajoute parfois une dimension normative de l'analyse. Il ne s'agit plus seulement de décrire la connaissance,
mais de définir ce qui constitue une connaissance valide.
On distingue parfois l'épistémologie générale des épistémologies particulières, propres à chaque science. On parle
alors d'épistémologie de la physique, de la biologie, des sciences humaines…
D'autre part, les premières épistémologies ne posaient pas la question des capacités de la sensibilité et de
l'entendement de l'être humain permettant la connaissance, pas plus que de l'origine de ces dites capacités. Hervé
Barreau estime que c'est Kant qui initialise cette question ; « [Kant montre] que la connaissance scientifique était
13
seulement possible à partir des formes a priori de la sensibilité et de l'entendement ».
Ensuite, est venu la question du passage de la connaissance commune, plus ou moins empirique, à la connaissance
scientifique. Hervé Barreau évoque David Hume, mais retient surtout la psychologie du e siècle comme seule
capable d'expliquer ce passage avec « des résultats acceptables ». « Husserl qui est le fondateur du mouvement
phénoménologique [...] a dénoncé [le fondement idéaliste] de la connaissance scientifique par la psychologie [c'est-
14
à-dire par la subjectivité de l'apprenant] » . Ce sont les sciences cognitives qui sont actuellement en pointe dans
ces explications.
Ces dernières décennies, certains courants de la sociologie (science studies notamment) ont réclamé un « droit de
regard » sur ce contenu en analysant le contexte de production de science par la communauté scientifique, d'autre
part certains épistémologues jugent nécessaire de porter attention aux dimensions concrètes de l'activité
scientifique pour mieux comprendre l'avancement de la connaissance scientifique.
Le progrès des connaissances aidant, le nombre des sciences étudiées et le volume des réponses spécifiques
rattachées à certaines sciences n'ont cessé d'augmenter. Une classification s'est mise en place autour d'une
discipline « phare » dénommée la science spéciale qui porte les problématiques spécifiques par rapport à la science
en général.
Acteurs épistémologues
e 17
Au siècle, un double mouvement se dessine :
les philosophes (ontologues, épistémologues) [des sciences] se doivent de connaitre les sciences sur
lesquelles et à partir desquelles ils s'expriment,
les "scientifiques qui ne mettent pas à jour leur philosophie [et l'histoire de leur matière] contaminent leur
science avec des philosophies moribondes".
Guillaume Lecointre juge aujourd'hui nécessaire de rappeler aux chercheurs les termes du contrat tacite qui
18
conditionne la possibilité de reproductibilité des expériences scientifiques :
Dans les précis d'épistémologie récents, on trouve souvent deux sections l'une est relative à l'épistémologie de la
Science en général (les problématiques récurrentes et transverses) et l'autre porte sur les épistémologies
« régionales » convoquant en particulier au minimum une discipline spécifique porteuse des problématiques
régionales. Les sciences spéciales les plus citées sont les suivantes :
1. l'explication ;
2. la confirmation ;
3. la causalité ;
4. le réalisme scientifique et l'ontologie des objets de la science, donc débarrassée de toute métaphysique.
On trouve ensuite d'autres thèmes : le changement dans la science (nommée la "paradigmatologie" par Edgar
Morin), l'impact du concept de l'émergence sur la notion de réduction en science, les approches syntaxiques et
sémantiques dans l'analyse des théories scientifiques.
Certains auteurs ont voulu « imposer » à l'épistémologie des processus d'une science spéciale : par exemple
l'épistémologie évolutionniste « calque » sur l'épistémologie la théorie évolutionniste des espèces décrite dans la
biologie.
Étymologie
e 19
Le mot « épistémologie » remplace celui de philosophie des sciences au début du siècle . Il s'agit d'un
emprunt au néologisme epistemology construit en 1856 par le fichtéen James Frederick Ferrier, dans son ouvrage
Institutes of metaphysics (1854). Le mot est composé sur la racine grecque επιστήμη / 'épistémê' signifiant
« science au sens de savoir et de connaissance » et sur le suffixe λόγος signifiant « le discours ». Ferrier l'oppose
20
au concept antagoniste de l'« agnoiology », ou théorie de l'ignorance. Le mot forgé par James Frederick Ferrier
21
avait pour but de traduire l'allemand Wissenschaftslehre .
On a considéré à l'époque — peut-être à tort — que la problématique de Fichte était éloignée de la problématique
kantienne et l'on a attribué le concept d'épistémologie à Eduard Zeller, lequel utilise le mot allemand
22
Erkenntnistheorie (« théorie de la connaissance ») dans un sens kantien .
Le philosophe analytique Bertrand Russell l'emploie ensuite, dans son Essai sur les fondements de la géométrie en
1901, sous la définition d'analyse rigoureuse des discours scientifiques, pour examiner les modes de raisonnement
23
qu'ils mettent en œuvre et décrire la structure formelle de leurs théories . C'est dans cette acception que le mot
24
épistémologie apparaît pour la première fois en France en 1901 , dans la traduction de l'introduction de l’Essai
sur les fondements de la géométrie de Bertrand Russell, notamment de ce passage :
À la traduction de l'œuvre de Russell est annexé un Lexique philosophique rédigé par Louis Couturat, qui à l'entrée
Épistémologie donne la définition d'une « théorie de la connaissance appuyée sur l'étude critique des Sciences, ou
26
d'un mot, la Critique telle que Kant l'a définie et fondée ». Couturat introduit ainsi une première confusion entre
27 28
théorie de la connaissance et philosophie des sciences . Cette évolution n'est pas sans conséquence .
En d'autres termes, les « épistémologues » se concentrent sur la démarche de la connaissance, sur les modèles et
note 2
les théories scientifiques, qu'ils présentent comme autonomes par rapport à la philosophie .
Histoire de l'épistémologie
Selon Hervé Barreau, l'épistémologie moderne tire son origine du criticisme de Kant au e siècle et du
e e 12
positivisme de Comte aux et siècles . Mais elle puise également à des traditions plus anciennes, dont les
traditions antique et cartésienne. C'est au début du e siècle que l'épistémologie se constitue en champ
disciplinaire autonome.
Antiquité
Selon Hervé Barreau, « la substitution de l'épistémologie à la théorie classique de la connaissance […] a eu au
moins le mérite de manifester clairement la différence entre la connaissance commune et la connaissance
29
scientifique . ». D'après Maurice Sachot, Parménide serait le fondateur de l'épistémologie, en exposant dans la
première partie du Poème les règles épistémiques auxquelles toute connaissance du réel doit se soumettre pour
prétendre à quelque vérité. Et en présentant dans la seconde partie sa propre conception du monde (sa doxa),
proposant un modèle théorique d’interprétation, qu’il nomme diakosmos, « transmonde », et dont la métaphore
clé est la reproduction sexuée, il peut aussi être considéré comme le père de la science au sens moderne du mot.
Épistémologie cartésienne
Dans le Discours de la méthode, Descartes :
ouvre la 1re partie sur les attendus utiles « pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les
sciences »,
pose quatre règles qu'il doit appliquer afin de mener sa réflexion :
Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne l'aura clairement et
Evidence
distinctement assimilée préalablement.
Réductionnisme Diviser chacune des difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre.
Établir un ordre de pensées, en commençant par les objets les plus simples jusqu'aux plus
Causalisme
complexes et divers, et ainsi de les retenir toutes et en ordre.
« Conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les
plus aisés à connaître pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la
connaissance des plus composés ».
Cartésianisme et rationalisme
Le rationalisme est un courant épistémologique, né au e siècle, et
pour lequel « toute connaissance valide provient soit exclusivement,
30
soit essentiellement de l'usage de la raison » . Des auteurs comme
René Descartes (on parle alors du cartésianisme), ou Leibniz fondent
les bases conceptuelles de ce mouvement, qui met en avant le
raisonnement en général, et plus particulièrement le raisonnement
déductif, dit aussi analytique. Il s'agit donc d'une théorie de la
connaissance qui postule le primat de l'intellect. L'expérimentation y a
un statut particulier : elle ne sert qu'à valider ou réfuter les hypothèses.
En d'autres mots, la raison seule suffit pour départager le vrai du faux
dans le raisonnement rationaliste. Les rationalistes prennent ainsi
comme exemple le célèbre passage du dialogue de Platon, dans le
Ménon, où Socrate prouve qu'un jeune esclave illettré, étape par étape
et sans son aide, peut refaire et redémontrer le théorème de Pythagore. René Descartes.
« Le grand livre de l'Univers est écrit dans le langage des mathématiques. On ne peut comprendre
ce livre que si on en apprend tout d'abord le langage, et l'alphabet dans lequel il est rédigé. Les
caractères en sont les triangles et les cercles, ainsi que les autres figures géométriques sans
lesquelles il est humainement impossible d'en déchiffrer le moindre mot. »
Empirisme
L'empirisme postule que toute connaissance provient essentiellement de l'expérience. Représenté par les
philosophes anglais Roger Bacon, John Locke et George Berkeley, ce courant postule que la connaissance se fonde
sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois par un raisonnement
inductif (dit aussi synthétique), allant par conséquent du concret à l'abstrait. L'induction consiste, selon Hume en
31
la généralisation de données de l'expérience pure , appelée « empirie » (ensemble des données de l'expérience),
qui est ainsi l'objet sur lequel porte la méthode. Néanmoins, Bertrand
Russell mentionne dans son ouvrage Science et Religion ce qu’il nomme
le « scandale de l’induction », cette méthode de raisonnement n'a rien
d'universel, en effet, selon lui les lois admises comme générales par
l'induction n'ont été cependant vérifiées que pour un certain nombre de
cas expérimentaux. Dans l'empirisme, le raisonnement est secondaire
note 3
alors que l'observation est première . Les travaux d'Isaac Newton
témoignent d'une méthode empirique dans la formalisation de la loi
gravitationnelle.
32
L'empirisme se décompose lui-même en sous-courants :
Le monde germanique, de par l'apport anglo-saxon, a repris les résultats analytiques pour les réunir dans une
théorie globalisante. Le passage est très distinct de Locke, Berkeley, Hume à Kant pour l'analytique. Fichte opère le
renversement avec sa "Doctrine de la science" imposant ainsi le départ d'une conception qui ne se veut pas
seulement analytique mais unifiante. Ceci sera beaucoup développé par Schelling et Hegel.
Pour Roger Verneaux, qui a étudié la pensée de Kant, l'épistémologie est, au suprême degré, et avant tout, «la
critique de la connaissance». C'est la plus noble des entreprises humaines en tant que préalable à toute entreprise
33
scientifique .
Kant offre un changement de perspective radical vis-à-vis de l'empirisme : c'est une véritable révolution
épistémologique, qu'il qualifie lui-même par l'expression célèbre de « révolution copernicienne ». Hume avait déjà
placé le sujet au centre de la connaissance. Kant, lui, va jusqu'à affirmer que la véritable origine de la connaissance
est dans le sujet et non dans une réalité vis à vis de laquelle nous serions passifs [réf. nécessaire].
Il reprend certains principes des empiristes : « Ainsi, dans le temps, aucune connaissance ne précède l'expérience,
et toutes commencent avec elle » explique-t-il dans Critique de la raison pure.
34
Ainsi pour Kant, note Claude Mouchot , « l'objet en soi, le noumène, est et restera inconnu » et « nous ne
connaitrons jamais que les phénomènes », et en cela Kant reste très actuel. Selon les termes de Kant (Critique de la
raison pure) « il n’y a que les objets des sens qui puissent nous être donnés […] ils ne peuvent l’être que dans le
contexte d’une expérience possible ».
Actuel, Kant le reste également par sa « reconnaissance de l'existence de cadres (spatio-temporels), au travers
34
desquels le réel se présente à nous » écrit encore Claude Mouchot . Toutefois, le caractère a priori de ces cadres
de la mécanique classique (seule existante au temps de Kant) ne peut plus être accepté aujourd'hui, à la suite
notamment de la remise en cause de la notion d'espace-temps par la mécanique relativiste [réf. nécessaire]. Tout au
moins pouvons-nous considérer ces cadres comme étant construits par le sujet, ce qui est le point de vue du
constructivisme.
Dans la philosophie de Comte, l'esprit se limite au « comment », et renonce à la recherche du « pourquoi ultime »
des choses.
Le Cercle de Vienne
Le tournant positiviste logique est marqué par la rupture épistémique liée au "cercle de Vienne".
Épistémologie contemporaine
Avec l'« épistémologie naturalisée », Quine, dans un point de vue naturaliste, affirme que la philosophie de la
connaissance et des sciences constituent elles-mêmes une activité scientifique, corrigée par les autres sciences, et
non pas une « philosophie première » fondée sur une métaphysique.
Bertrand Russell
Bertrand Russell introduit la notion de knowledge by acquaintance
(connaissance directe) et knowledge by description (connaissance par
description) en philosophie pour désigner deux types fondamentaux de
connaissance.
Popper émet par ailleurs une critique de la thèse de l'unicité de la science, notamment dans son ouvrage La
Logique de la découverte scientifique. L'idée d'un système de connaissance est futile selon lui : « nous ne savons
pas, nous ne faisons que conjecturer. » L’idéal d’une connaissance absolument certaine et démontrable s’est révélé
être une idole. Selon lui, enfin, l'induction n'a aucune valeur scientifique :
« Il n'y a pas d'induction parce que les théories universelles ne sont pas déductibles d'énoncés
41
singuliers . »
« Lorsque les scientifiques ne peuvent plus ignorer plus longtemps des anomalies qui renversent la situation
établie dans la pratique scientifique, alors commencent les investigations extraordinaires qui les conduisent
finalement à un nouvel ensemble de convictions, sur une nouvelle base pour la pratique de la science » ajoute-t-il,
qualifiant ces bases pratiques de paradigmes scientifiques (comme la lumière considérée comme un corpuscule,
puis comme une onde, puis enfin comme une particule). Ces « épisodes extraordinaires » sont comme des
« révolutions scientifiques » (ainsi celles apportées par Isaac Newton, Nicolas Copernic, Lavoisier, ou encore
Einstein) : toutes viennent renverser un paradigme dominant. L'état d'une science, des connaissances et du
paradigme, à une période donnée, constitue la « science normale » qui est selon Kuhn
« une recherche fermement accréditée par une plusieurs découvertes scientifiques passées,
découvertes que tel ou tel groupe scientifique [a considérées] comme suffisantes pour devenir le
point de départ d’autres travaux. »
Holisme épistémologique
Opposé à toute interprétation matérialiste et réaliste de la chimie et de la physique, Pierre Duhem proposa une
conception qu'on qualifiera ensuite d'« instrumentaliste » de la science dans La Théorie physique. Son objet et sa
structure (1906). Selon l'instrumentalisme, la science ne décrit pas la réalité au-delà des phénomènes mais n'est
qu'un instrument le plus commode de prédiction.
Le holisme épistémologique de Quine ne se limite pas à la physique comme celui de Duhem, ni même aux sciences
expérimentales comme celui de Carnap mais s'étend à toute la science, logique et mathématique comprise.
La phénoménologie de Husserl
Pour Edmund Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible
des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce
dont on fait l'expérience.
L'école constructiviste n'accepte comme vrai que ce que le scientifique peut construire, à partir d'idées et
d'hypothèses que l'intuition (comme fondement des mathématiques) accepte comme vraies, et qui sont
représentables. Le psychologue et épistémologue Jean Piaget expliquera ainsi que le « fait est (…) toujours le
44
produit de la composition, entre une part fournie par les objets, et une autre construite par le sujet » .
L'expérimentation ne sert alors qu'à vérifier la cohérence interne de la construction (c'est la notion de modèle
épistémologique). Piaget étendra cependant le cadre constructiviste à ce qu'il nomme l'« épistémologie génétique »
qui étudie les conditions de la connaissance et les lois de son accroissement, en lien avec le développement
neurologique de l'intelligence. Pour lui, l'épistémologie englobe la théorie de la connaissance et la philosophie des
sciences (ce qu'il nomme le « cercle des sciences » : chaque science renforce l'édifice des autres sciences).
Autrement dit, « la succession des sciences dans l'histoire obéit à la même logique que l'ontogenèse des
45
connaissances ». Sans parler de ressemblance totale, les mécanismes, de l'individu au groupe de chercheurs et
donc, aux disciplines scientifiques, sont communs (Piaget cite ainsi l'« abstraction réfléchissante »).
Refusant l'empirisme, l'épistémologie constructiviste pose que la connaissance se fait au moyen d'une dialectique,
du sujet à l'objet et de l'objet au sujet, par un aller-et-retour expérimental.
46
Jean Piaget proposait de définir l’épistémologie « en première approximation comme l’étude de la constitution
des connaissances valables », dénomination qui, selon Jean-Louis Le Moigne, permet de poser les trois grandes
questions de la discipline :
1. Qu’est ce que la connaissance et quel est son mode d'investigation (c'est la question « gnoséologique ») ?
2. Comment la connaissance est-elle constituée ou engendrée (c'est la question méthodologique) ?
3. Comment apprécier sa valeur ou sa validité (question de sa scientificité) ?
Ces travaux vont inspirer plusieurs auteurs. Certains, liés à la systémique, sont publiés par Paul Watzlawick en
47
1980 dans l’ouvrage L’invention de la réalité – Contributions au constructivisme . Edgar Morin offre au
42
constructivisme son « discours de la méthode » avec La Méthode . Herbert Simon renouvelle la classification des
48
sciences avec Les sciences de l’artificiel .
Structuralisme
Le structuralisme est un ensemble de courants holistes en épistémologie apparus principalement en sciences
humaines et sociales au milieu du e siècle, ayant en commun l'utilisation du terme de structure entendue comme
modèle théorique (inconscient, ou non empiriquement perceptible) organisant la forme de l'objet étudié pris
comme un système, l'accent étant mis moins sur les unités élémentaires de ce système que sur les relations qui les
unissent. La référence explicite au terme structure, dont la définition n'est pas unifiée entre les différents courants
de pensée concernés, se systématise progressivement avec la construction institutionnelle des sciences humaines et
sociales à partir de la seconde moitié du e siècle dans la filiation positiviste; cependant certains auteurs font
remonter bien antérieurement (jusqu'à Aristote) la généalogie du structuralisme.
La définition du structuralisme et de ses frontières disciplinaires est devenue un champ de recherche à part entière,
complexe et en évolution rapide. Actuellement, le terme en français tend à désigner deux types de phénomènes :
49
dans le sens le plus connu (structuralisme généralisé) , une période particulière de l'histoire des idées
scientifiques, un phénomène transitoire de mode intellectuelle à caractère contestataire ayant eu cours
entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, essentiellement en France, débordant largement
les frontières universitaires pour envahir le champ littéraire, médiatique et politique; ce « moment
structuraliste », inspiré essentiellement de la linguistique saussurienne et très marqué par son formalisme,
s'est organisé autour d'un petit nombre de personnalités-phares : Roland Barthes en littérature, Jacques
Lacan en psychanalyse, Michel Foucault et Louis Althusser en philosophie ;
50, 51
dans son acception épistémologique plus spécialisée , un paradigme scientifique proche de la
systémique où la notion de structure est centrée sur la genèse dynamique des systèmes de l'esprit et du
sens, entendus au sens de la philosophie de la forme, avec une généalogie remontant jusqu'à Aristote ;
c'est dans cette lignée naturaliste du structuralisme que s'est situé l'ethnologue Claude Lévi-Strauss, en
développant à partir des années 1950 l'anthropologie structurale en rupture avec les courants de
l'anthropologie anglo-saxonne de l'époque (évolutionnisme, diffusionnisme, culturalisme, fonctionnalisme).
Michel Foucault
14
Pour Hervé Barreau , « on a désigné [dans le passé] en France par épistémologie l'étude de l’épistémè, c'est-à-dire
de ce que Michel Foucault considérait comme un corps de principes, analogues aux “paradigmes” de T. S. Kuhn,
qui sont à l’œuvre simultanément dans plusieurs disciplines, et qui varient dans le temps de façon discontinue ».
[...] C'est pourquoi la conception foucaldienne de l'épistémologie, que son auteur avait bornée du reste aux sciences
de la vie et aux sciences de l'homme, ne peut prétendre occuper le terrain de ce qu'on entendait jadis par la
philosophie des sciences.
Épistémologie complexe
Dans ce courant de pensée, l'objet à étudier est considéré comme un système complexe, c'est-à-dire qu'il est
fonction d'une multitude de paramètres et inclut des inerties, des non-linéarités, des rétroactions, des récursivités,
des seuils, des jeux de fonctionnement, des influences mutuelles de variables, des effets retard, des hystérésis, des
émergences, de l'auto-organisation, etc. Il est en relation avec son milieu, qui l'alimente en entrées (par ex. énergie
et commandes) et à qui il donne des sorties (par ex. production et déchets).
Exemples
Les méthodes de modélisation analytique doivent s'adapter pour atteindre les méthodes de modélisation
53
systémique en utilisant un vocabulaire, des concepts, des outils et des processus de pensée différents :
Ensemble Système
Analyse Conception
Disjonction Conjonction
Structure Organisation
Optimisation Adéquation
Contrôle Intelligence
Efficacité Effectivité
Application Projection
Évidence Pertinence
Questions épistémologiques
Jean Ladrière donne une définition de la rationalité scientifique : « Une démarche rationnelle, dans l'ordre cognitif
comme dans l'ordre de l'action, est une démarche qui s'accompagne de la monstration de sa validité ou de sa
légitimité, conformément à des critères qui peuvent eux-mêmes être reconnus comme acceptables au regard d'une
54
critique éventuelle ». L'exigence fondatrice de la rationalité c'est la nécessité de justifier le pourquoi de ses
jugements.
« La recherche de rationalité est une démarche atemporelle, mais les formes de la raison sont […] historiques et
55
donc contingentes », nous dit Michel Morange .
Contexte de découverte et contexte de justification : pendant longtemps, la question de la découverte ne relève pas
de l'épistémologie, mais au mieux de la psychologie (recherche des intentions, des pré-pensés... du chercheur).
Les choses ont changé progressivement : l'épistémologie moderne ré-interroge les corpus de connaissances
scientifiques acquises et questionne les contextes de découverte, de validation, de communication et
d'enseignement de la Science et de la recherche en train de se faire.
Déduction
La méthode hypothético-déductive est régulièrement considérée comme la production scientifique par excellence,
surtout depuis que la science s'inscrit dans le paradigme de la recherche appliquée, qui consiste à travailler à
résoudre des problèmes identifiés d'avance, selon la méthode du problem-solving. Cependant, la démarche mise en
œuvre par les découvreurs échappe régulièrement à cette approche, très rationaliste.
Induction
L'induction consiste à se fonder sur l'observation de cas singuliers pour justifier une théorie générale ; c'est
l'opération qui consiste à passer du particulier au général. Le problème est de savoir s'il peut être
épistémologiquement valide de croire que les théories universelles sont justifiées voire vérifiées par la seule prise
en compte d'un grand nombre d'observations singulières passées. Par exemple, nous avons observé que le soleil,
jusqu'ici, se lève le matin. Mais rien ne semble justifier notre croyance au fait qu'il se lèvera encore demain. Ce
problème avait été jugé insoluble par Hume, pour lequel notre croyance relevait de l'habitude consistant à voir telle
cause susciter tel effet, ce qui ne présume pas que ce soit le cas dans la réalité. Cette position non réaliste fut
critiquée par Kant et Popper pensant possible d'atteindre une certaine objectivité dans les théories empiriques.
Ernest Mach a aussi critiqué l'induction.
Il existe des formes très variées de théories de l'induction allant des plus naïves aux plus sophistiquées (tout
comme pour la théorie de la réfutation).
Vérification
C'est le problème des fondements de la connaissance scientifique :
Les philosophes positivistes fondateurs du Cercle de Vienne, pensaient que le seul critère de démarcation qui
puisse être valide, (afin d'éliminer la métaphysique), était la vérifiabilité des énoncés singuliers, seules données des
sens capables de permettre la vérification des théories générales de la science, à la condition qu'elles soient
Pour Karl Popper, philosophe des sciences du e siècle et adversaire des thèses et du projet du Cercle de Vienne,
aucune théorie scientifique générale n'a jamais pu être établie par une quelconque forme d'induction, donc être
vérifiée.Il critique le raisonnement par induction : Ce dernier a, pour lui certes, une valeur psychologique mais pas
une valeur logique. De nombreuses observations cohérentes ne suffisent pas à prouver que la théorie qu'on cherche
à démontrer soit vraie. A contrario, une seule observation inattendue suffit à réfuter une théorie. Ainsi, mille
cygnes blancs ne suffisent pas à prouver que tous les cygnes sont blancs ; mais un seul cygne noir suffit à prouver
que tous les cygnes ne sont pas blancs. Voir Paradoxe de Hempel.
Karl Popper pense que les théories scientifiques ne peuvent pas être justifiées, même sur la base d'un très grand
nombre d'observations empiriques, elles peuvent seulement être évaluées à partir de tests dont la logique consiste
à tenter de mettre à l'épreuve les connaissances scientifiques (la réfutation). Il en résulte qu'une théorie ne peut
être « prouvée » mais seulement considérée comme non invalidée jusqu'à preuve du contraire. Partant de là, on
peut distinguer :
Réfutation
Rendu célèbre par l'œuvre de Karl Popper, ce terme implique la possibilité d'évaluer empiriquement les énoncés
généraux de la science par l'intermédiaire de tests. Seules les théories formulées de manière à pouvoir permettre la
déduction logique d'un énoncé particulier capable potentiellement de les réfuter, peuvent, pour Karl Popper, être
considérées comme scientifiques et non métaphysiques.
Mais Popper propose qu'il existe deux niveaux de réfutabilité. La réfutabilité « logique » et la réfutabilité
« empirique » ; sachant qu'un énoncé réfutable d'un point de vue logique ne l'est peut-être pas d'un point de vue
empirique. Par exemple, l'énoncé « tous les hommes sont mortels » est logiquement réfutable, mais
empiriquement irréfutable puisque aucun être humain ne pourrait vivre assez vieux pour vérifier qu'un homme est
immortel.
Karl Popper a toujours soutenu qu'aucune réfutation empirique ne pouvait être certaine, car il est toujours possible
de sauver une théorie d'une réfutation par l'adoption de stratagèmes ad hoc. En conséquence, pour Popper, le
critère de démarcation reposant sur la réfutation, doit avant tout être un critère méthodologique puisque tout
reposerait, en dernier ressort, sur les décisions de la communauté scientifique, pour accepter ou rejeter la valeur
58
d'un test, d'une réfutation ou d'une corroboration .
Relativisme
Paul Feyerabend observait à l'exemple de la naissance de la mécanique quantique que souvent l'avancement
scientifique ne suit pas de règles strictes. Ainsi, selon lui, le seul principe qui n'empêche pas l'avancement de la
science est « a priori tout peut être bon » (ce qui définit l'anarchisme épistémologique - à distinguer de « tout est
bon » (anything goes), que Feyerabend lui-même récusait). Il critique donc l'aspect réducteur de la théorie de la
réfutabilité et défend le pluralisme méthodologique. Il existe selon lui une très grande variété de méthodes
différentes adaptées à des contextes scientifiques et sociaux toujours différents.
De plus, il remet en question la place que la théorie de la réfutabilité accorde à la science, en en faisant l'unique
source de savoir légitime, et le fondement d'une connaissance universelle qui dépasse les clivages culturels et
communautaires. Enfin, Feyerabend critique le manque de pertinence pour décrire correctement la réalité du
monde scientifique et des évolutions des discours et pratiques scientifiques.
Son œuvre principale, Contre la méthode. Esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance, fut reçue très
négativement par la communauté scientifique, car elle accusait la méthode scientifique d'être un dogme et
soulevait la question de savoir si la communauté doit être aussi critique par rapport à la méthode scientifique que
par rapport aux théories qui en résultent.
Continuisme et discontinuisme
Bachelard et l'« obstacle épistémologique » : Gaston Bachelard définit, en 1934, dans un article intitulé La
formation de l'esprit scientifique, ce dernier comme étant « la rectification du savoir, l'élargissement des cadres de
la connaissance ». Pour lui, le scientifique doit se dépouiller de tout ce qui constitue les « obstacles
épistémologiques internes », en se soumettant à une préparation intérieure afin que sa recherche progresse vers la
vérité. La notion d’« obstacle épistémologique » est ce qui permet de poser le problème de la connaissance
scientifique : c'est à partir du moment où celui-ci est surmonté, donnant lieu à une « rupture épistémologique »,
que l'on atteint le but recherché. Les obstacles sont, pour Bachelard, non seulement inévitables, mais aussi
indispensables pour connaître la vérité. Celle-ci en effet n'apparaît jamais par une illumination subite, mais au
contraire, après de longs tâtonnements, « une longue histoire d'erreurs et d'errances surmontées ».
Bachelard dénonce l'opinion que laisse l'expérience empirique et son influence sur la connaissance scientifique :
« le réel n'est jamais ce que l'on pourrait croire, il est toujours ce qu'on aurait dû penser », dit-il. « La science
s'oppose formellement à l'opinion : l'opinion ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissances. » La
connaissance scientifique consistera à revenir sans arrêt sur le déjà découvert.
Mettant l'accent sur la discontinuité dans le processus de la construction scientifique, Thomas Samuel Kuhn
discerne des périodes relativement longues pendant lesquelles la recherche est qualifiée de « normale », c'est-
à-dire qu'elle s'inscrit dans la lignée des paradigmes théoriques dominants, périodes pendant lesquelles de brefs et
inexplicables changements constituent une véritable « révolution scientifique ». Le choix entre les paradigmes
n'est pas fondé rationnellement. Cette posture implique que chaque paradigme permet de résoudre certains
problèmes et, de là, les paradigmes seraient incommensurables.
Internalisme et externalisme
La vision internaliste ne prend en compte que l’histoire des idées scientifiques, de découverte en découverte,
indépendamment de tout contexte : les savants sont un monde à part, qui progresse indépendamment du reste. La
science se nourrit d’elle-même. Il est ainsi possible de comprendre l’histoire des sciences sans se référer au
contexte historique, social, culturel. Dans cette vision l’important, ce sont les étapes de progression de l’histoire
scientifique.
La vision externaliste rend au contraire la science dépendante de l’économie, de la psychologie, etc. Cela amène à
note 6
des conséquences différentes suivant le contexte .
Institutions
En France
En France, l'épistémologie a le statut institutionnel d'une discipline à part, distincte de la philosophie et de
l'histoire : elle constitue ainsi la section 72 du CNU. Elle y occupe plusieurs dizaines de laboratoires, dont
notamment l'IHPST, le Centre de recherche en épistémologie appliquée, REHSEIS, le Centre François Viete, les
Archives Henri Poincaré, le Centre Georges Canguilhem, l'Institut Jean Nicod, l'IRIST, l'unité Savoirs et Textes, ou
le GRS (Groupe de recherche sur les savoirs), qui regroupent des centaines de chercheurs. Elle intéresse plus d'une
vingtaine d'écoles doctorales et des sociétés savantes comme la Société de philosophie des sciences (dépendant de
l'ENS Ulm) ou la SFHST ou des listes de diffusion comme Theuth. En 1987, une chaire d'Épistémologie
comparative est créée au Collège de France pour Gilles Gaston Granger.
Auteurs de référence
Auteurs anciens
e siècle
Jules Vuillemin.
Notes
1. On peut ainsi signaler l'existence d'une « épistémologie des affects » développée par Pascal Nouvel.
2. Pour une définition de l'épistémologie, ainsi que les questions clés qui y sont liées, voir : L'épistémologie, par
Jean-Claude Simard, du Cégep de Rimouski (http://www.apsq.org/sautquantique/telechargement
/Epistemologie.pdf).
3. Y compris en mathématique, où l'on parle de quasi-empirisme : Philosophie et mathématiques : sur le quasi-
empirisme de Patrick Peccatte (http://peccatte.karefil.com/quasi/QuasiEmpirisme.html).
4. Cela entraîne quelques problèmes quand on passe au français ; dans les cas litigieux, l'expression anglaise
correspondante sera mentionnée entre parenthèses.
5. Voir pour une analyse de la théorie épistémologique de Thomas Kuhn la fiche de lecture de Delphine
Montazeaud en ligne (http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/kuhn.html).
6. Voir ou revoir la série télévisuelle de Jacob Bronowski L’évolution de l’homme (The Ascent of Man) de la BBC
qui l’a rendu célèbre auprès du grand public cultivé, disponible aussi en francophonie.
Références
Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Science (https://fr.wikipedia.org
/w/index.php?title=Science&oldid=122974790) » (voir la liste des auteurs (https://fr.wikipedia.org
/w/index.php?title=Science&oldid=122974790&action=history)).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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(ISBN 978-2-13-055442-4) .
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2006 (ISBN 978-2-7298-2837-0) .
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1987 (ISBN 978-2-7071-1713-7).
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(ISBN 978-2-7116-0805-8).
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Henri Poincaré, La Science et l'hypothèse (ISBN 978-2-08-081056-4) ; Science et méthode
(ISBN 978-2-84174-149-6).
Karl Popper, Logique de la découverte scientifique (ISBN 978-2-228-88010-7), Misère de l'historicisme, La
connaissance objective (ISBN 978-2-08-081405-0).
Valéry Rasplus (dir.), Sciences et pseudo-sciences : regards des sciences humaines et sociales (avec
Raymond Boudon, Gérald Bronner, Pascal Engel, Nicolas Gauvrit, Dominique Lecourt, Régis Meyran,
Alexandre Moatti, Romy Sauvayre), Matériologiques, 2014 (ISBN 978-2-919694-70-9).
Emmanuel Renault, Hegel, la naturalisation de la dialectique, Paris, Vrin, 2002 (ISBN 978-2711615025).
A. Rey et J. Rey-Debove, Le Petit Robert 1, 1986.
Maurice Sachot, Parménide d'Élée, fondateur de l'épistémologie et de la science, Strasbourg, en ligne sur le
site de l'Université de Strasbourg, 2017, https://univoak.eu/islandora/object/islandora%3A58219
Léna Soler, Introduction à l'épistémologie, Ellipses, 2000 (ISBN 978-2-7298-0089-5).
Roger VERNEAUX (ISBN 9782701002729) Nb de pages : 190 Année : 1959, Beauchesne.
Jean-Claude Vuillemin, « Réflexions sur l’épistémè foucaldienne », Cahiers philosophiques, vol. 130, 2012,
p. 39-50.
Jules Vuillemin, La Philosophie de l'algèbre, Paris, PUF, 1962.
Pierre Wagner, Les Philosophes et la science, Paris, Gallimard, coll. « Folio-essais », 2002.
Voir aussi
Liens externes
Introduction à l'épistémologie (http://www.delmas-rigoutsos.nom.fr/documents/YDelmas-
intro_epistemologie.html) par Yannis Delmas.
Métaphore et connaissance (http://analogisub.over-blog.com/article-21194882.html) par Jean-Jacques
Pinto.
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Abduction (épistémologie)
L'abduction (du latin « abductio » : emmener) ou
1
inférence de la meilleure explication est un mode Sur les autres projets Wikimedia :
de raisonnement. Elle consiste, lorsque l'on observe un
abduction, sur le Wiktionnaire
fait dont on connaît une cause possible, à conclure à
titre d'hypothèse que le fait est probablement dû à cette
cause-ci.
L'abduction est communément admise, avec la déduction et l’induction, comme l’un des trois types majeurs
2 3
d’inférence . C'est une forme de raisonnement utilisée dans le processus de découverte par sérendipité .
Sommaire
Historique
Aristote
Charles Sanders Peirce
Umberto Eco
Paul Thagard
D.A. Shum
Explication du procédé
Règle de logique formelle
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Historique
Aristote
Ce type de raisonnement a d’abord été mis en évidence indirectement par Aristote comme un syllogisme dont la
prémisse majeure est certaine et dont la mineure est seulement probable ; la conclusion n'a alors qu'une
4
probabilité égale à celle de la mineure .
Umberto Eco
5, n 1
Le sémioticien italien Umberto Eco a appelé ce procédé la « méthode du détective ». Il distingue quatre
niveaux d'abduction :
l'abduction sur-codée
l'abduction sous-codée
6
l'abduction créative
7, 8
la méta-abduction
Paul Thagard
9
Le philosophe canadien des sciences Paul Thagard distingue quatre autres types d'abduction
D.A. Shum
Il croise la classification d'Umberto Eco et celle de Paul Thagard et parvient à seize sortes possibles de
10
raisonnement abductif .
Explication du procédé
Étant donné une proposition a, on essaie de savoir ce qui peut y avoir conduit. Pour cela, on regarde s'il y a une
implication de la forme b ⇛ a et, si c'est le cas, on établit que b est la « cause » de a. De même que l'inférence de b à
partir de a et de a ⇛ b s'appelle l'induction, l'inférence de b à partir de a et b ⇛ a s'appelle l'abduction lorsque que
"b" n'est pas la cause certaine de "a" mais seulement une cause possible, sinon si b ⇛ a et "b", cause certaine
connue avant "a" et dont on "infère a", alors il s'agit d'une déduction.
Formulé en langue naturelle, si on sait que et si on sait que alors on infère . Cette règle ne fait pas partie
des règles de déduction reconnues comme valides en logique mathématique, mais la formulation sous cette forme
permet de comprendre le processus mis en œuvre par l'abduction.
allers et retours en confrontation entre le projet de concevoir et sa réalisation doivent ainsi permettre d'enrichir
11
une « épistémologie de l'invention » selon l'expression de Deledalle . La science n'est donc plus l'analyse et
l'anatomie de ce qui existe positivement et donc nécessairement car, de même que l'art et la technique, elle invente
de nouvelles réalités.
12
Comme l'écrit Jean-Louis Le Moigne , « Auguste Comte pouvait clamer que l'imagination ne devait jouer qu'un
rôle absolument subalterne dans la recherche scientifique chaque chercheur dans son for intérieur convenait que
son talent reposait sur sa capacité à imaginer, à inventer, à concevoir ». Ainsi les formes logiques naissent de la
pratique de la recherche mais aussi de l'inscription du chercheur dans le processus expérientiel et cognitif qui est
lié à son immersion au sein des environnements.
Depuis Peirce et les avancées de la philosophie pragmatiste qui a amorcé d'une certaine façon le développement
des sciences cognitives l'étude du processus de recherche est de plus en plus largement perçue comme une étude
du processus cognitif. Il y a ainsi une constante volonté d'intégrer et de dépasser la dualité de l'expérience factuelle
par rapport à la logique active, ainsi que l'émergence d'une pensée unifiée qui, selon des temps différents, va
prendre des formes différentes qui ne seraient plus en opposition mais en interaction. Ces considérations
bouleversent la façon traditionnelle d'appréhender la recherche scientifique qui de ce fait ne peut plus se placer
strictement dans une démarche hypothético-déductive ou inductive.
13
En effet comme l'indique Habermas , la réflexion pragmatiste sur les formes de l'inférence ne s'inscrit pas dans la
question traditionnelle de l'acquisition par déduction de propositions analytiquement justes mais dans celle de
l'obtention d'énoncés synthétiquement plausibles. Ainsi la conception de l'objet est indissociable de la méthode de
fixation de la croyance et du critère de sens qui en découle. Dans un premier temps, et du point de vue des
méthodes réelles de la recherche (c'est-à-dire selon une vision expérimentale du processus de conception de
l'inférence), l'induction et la déduction ne sont pas en opposition mais en relations réciproques, elles sont en effet
des phases coopératives d'un processus unique de résolution de problème. Dans un deuxième temps ces deux
phases, d'induction et de déduction du processus de conception, sont complétées par une troisième que Peirce
nomme l'abduction. La méthode de recherche peut alors être modélisée selon l'enchaînement élémentaire : [
(abduction – induction – déduction) ].
Dans cette perspective, l'abduction (warranted assertion) est le processus de formation d'une hypothèse générale
sans l'assurance qu'elle réussisse; elle est ainsi de l'ordre de la priméité. La priméité, dans la conception triadique
du modèle mental initié par Peirce, c'est la catégorie du sensible, de l'expérience sensible.
C'est la conception de l'être placé dans la généralité et l'indétermination de la situation perçue, c'est le phénomène
en tant qu'il est vu et perçu par le sujet lui-même. L'abduction concerne la formation de l'hypothèse, qui est sujette
à une certaine normativité induite par un arrière-plan, d'après une conception que l'on cherche à éprouver et qui
14
est orientée par la résolution d'un problème. C'est la suggestion d'une idée, pour Mirowski , l'abduction revêt
explicitement un caractère herméneutique dans le sens où elle tente une interprétation immédiate et sensible du
phénomène.
Cette approche signifie que « quelque chose » se comporte probablement d'une certaine manière – phase
d'abduction – que « quelque chose » se comporte effectivement d'une certaine manière – phase d'induction et
enfin – phase de déduction – nous établissons que « quelque chose » se comporte définitivement d'une certaine
manière.
La déduction tire des conséquences, elle construit des relations actualisées, elle est de l'ordre du troisième principe
peircéen : celui de la tiercité. La tiercité est la catégorie de la médiation qui met en relation et construit du sens,
sans quoi les objets du système ne seraient qu'une juxtaposition arbitraire et non médiatisée. La déduction, c'est
l'opérateur de la généralité.
L'abduction, en tant qu'hypothèse créatrice, et l'induction matérialisent le lien entre les observations
expérientielles et la formulation d'hypothèses dont elles assurent une mise à l'épreuve. La déduction traduit la
pensée réfléchie et structurante en ce qu'elle engendre des habitudes interprétatives, telle une disposition mentale.
Dans cette perspective, l'abduction produit des idées et des concepts à expliquer, puis l'induction participe à la
construction de l'hypothèse abductive en lui donnant de la consistance, enfin la déduction formule une explication
prédictive à partir de cette construction.
L'abduction est décrite par Peirce comme un aperçu créatif (a creative insight) pour résoudre un problème
surprenant, une expérience qui déçoit une anticipation, ou un évènement qui entame une habitude. Si l'induction
va du cas, de l'expérientiel vers la règle selon une logique [(cas) vers (règle)], l'abduction a une logique inverse de la
règle vers le cas selon une logique [(règle) vers (cas)].
L'abduction éclaire ainsi le faillibilisme pragmatique au sens où celle-ci s'éprouve dans la capacité à accueillir de
nouvelles hypothèses, alors que l'induction elle ne peut mettre à l'épreuve que ce qui lui est soumis. Distinguer
induction et abduction permet d'introduire le changement. Si l'abduction repose sur des habitudes d'inférence qui
évoluent comme étant des manifestations de l'intelligence et de la progression de connaissance, c'est sur
l'induction que repose le progrès scientifique car elle donne une valeur scientifique à la pratique, c'est-à-dire à
l'expérience. En effet, la mise à l'épreuve constitue le seul moyen pour tenter d'approcher la certitude et déduire
une vérité comme idéal de connaissance et objet de construction théorico-pratique. Le processus de recherche
modélisé comme un ensemble de boucles [(abduction – induction – déduction)] laisse dès lors une place à
l'intuition et à l'imagination.
Résumé
« Pour résumer, la déduction, qui repose sur des causes et des effets certains, aboutit à des
énoncés certains ; l'induction, qui propose des causes certaines à des effets probables, aboutit à
des énoncés probables ; et l'abduction, qui recherche des causes probables à des effets certains,
aboutit à des énoncés plausibles. »
15
— Nicolas Chevassus-au-Louis, Théories du complot
Notes et références
Notes
1. Max Caisson, « L’Indien, le détective et l’ethnologue », Terrain, no 25, septembre 1995 (lire en ligne
(http://terrain.revues.org/2856)) : « Cette pensée mythico-méthodique est proche, enfin, de l’induction
abductive, qui fait le ressort du roman policier, sur le modèle d’Edgar Poe ou de Conan Doyle, ce que les
Anglais appellent détective novel. »
Références
1. D’après la Stanford Encyclopedia of Philosophy, qui énonce The type of inference exhibited here is called
abduction or, somewhat more commonly nowadays, Inference to the Best Explanation dans son article sur
l’abduction (http://plato.stanford.edu/entries/abduction/).
2. Ibid.
3. Eva Sandri, « La sérendipité sur Internet : égarement documentaire ou recherche créatrice ? », Cygne noir,
no 1, 2013 (ISSN 1929-090X (http://worldcat.org/issn/1929-090X&lang=fr), lire en ligne
(http://www.revuecygnenoir.org/numero/article/la-serendipite-sur-internet))
4. Voir Premiers Analytiques, II, 25 sqq.
5. Sandri 2013
6. Barbara Métais‑Chastanier, « Ça peut toujours servir » : bricolage & déchiffrement », Acta fabula, vol. 14, no 3,
mars-avril 2013 (lire en ligne (http://www.fabula.org/revue/document7657.php))
7. Pek Van Andel & Danièle Bourcier, De la sérendipité, Hermann, 2013, p. 75-83.
8. Ilias Yocaris, « Relativisme cognitif et indétermination sémiotique : abduction et méta-abduction dans l’œuvre
romanesque d’Umberto Eco », Cahiers de Narratologie, no 20, 2011 (lire en ligne (http://narratologie.revues.org
/6385))
9. Pek Van Andel & Danièle Bourcier, De la sérendipité, Hermann, 2013, p. 83.
10. Pek Van Andel & Danièle Bourcier, De la sérendipité, Hermann, 2013, p. 84.
11. G. Deledalle, Lire Peirce aujourd'hui, Éditions universitaires -DeBoeck Universités, Bruxelles 1990, 217 pages
12. « Intelligence et conception » in Jean-Louis Le Moigne, Intelligence des mécanismes, mécanismes de
l'intelligence : intelligence artificielle et sciences de la cognition Fayard/ Fondation Diderot Paris 1986, 367
pages.
13. Connaissance et intérêt, Trad. de l'éd. de 1968, Paris, Gallimard, 1976, 386 pages.
14. The Philosophical Basis of Institutional Economics, Journal of Economic Issues, Vol. XXI, no 3, septembre
1987, p. 1001 – 1038).
15. Nicolas Chevassus-au-Louis, Théories du complot, First Éditions, 2014 (ISBN 978-2-7540-5745-5)
Voir aussi
Articles connexes
Concepts logiques
Logique d'Aristote
Syllogisme
Exploration de données
Raisonnement
Sérendipité
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Théorie de la connaissance
La théorie de la connaissance a été assimilée à la philosophie de la
1
connaissance et à la gnoséologie .
Une grande partie des travaux qui relèvent de cette discipline sont consacrés à l'analyse de la connaissance, c'est-
à-dire à la détermination de ses conditions nécessaires et suffisantes. Il s'agit plus précisément d'établir quelles
relations entretient la connaissance avec notamment la croyance et la vérité, et quelles procédures de justification
permettent de distinguer chez un individu les connaissances qui relèvent :
d'une simple croyance vraie (qui peut l'être par accident). Ex : Certaines personnes pensent que la terre
tourne autour du soleil sans avoir fait le parcours intime de la justification. Pour elles cette connaissance est
une croyance vraie.
d'une véritable connaissance intimement justifiée.
La zététique est une mise à l'épreuve d'une connaissance.
Sommaire
Milieu relatif à la connaissance
Origines de la théorie de la connaissance
Premier pas introductif dans la théorie de la connaissance
Le modèle théorique de l'accès à la connaissance
Création de connaissance
Détails des relations dans le milieu spécifique à la connaissance
Lien entre la connaissance et la croyance
Croyance vraie justifiée
Lien entre la connaissance et le(s) savoir(s)
Lien entre la connaissance et l'information
Lien entre la connaissance et la technique
Accès à la connaissance
Les pouvoirs de la connaissance
Son pouvoir politique
Dimension individuelle
Dimension collective
Son pouvoir économique
La connaissance est un enjeu économique
La connaissance est source de déséquilibres économiques
Réponses morale ou éthique, judiciaire
De façon préventive
De façon amiable ou par le contentieux
Réponses politiques
Le parlement des choses
Les risques
Quelques conséquences de la connaissance
Sur la curiosité
Sur le doute
Sur la sérendipité
Sur l'art
Sur l'humour
Sur la jouissance intellectuelle
les sens (vue, ouïe, odorat, toucher, goûter) et les capacités cérébrales (attention, perception, conscience,
traitement, mémoire, imagination, intelligence...) et donc les neurosciences,
les stades de développement d'un être vivant et donc avec l’ontogenèse et la psychogenèse dès le stade de
l'embryon, puis du nouveau-né, puis adulte, et du "grand âge",
les relations interpersonnelles (l'altérité) et donc avec la psychologie et la communication,
la culture et plus généralement avec l'éthologie et l'ethnologie,
la recherche,
la science et donc l'épistémologie,
la transmission des savoirs, les modes d'apprentissage et donc avec la pédagogie et les sciences de
l'éducation, et plus généralement les sciences cognitives,
l'ontologie et la philosophie,
l'organisation sociale, et donc avec l'anthropologie, la sociologie, l'économie, et l'économie du savoir.
toutes les techniques de gestion, transmission, code / décodage, cryptage, stockage, archivage des corpus
de connaissance (matériels ou immatériels).
3
La théorie de la connaissance traite des relations existant entre la connaissance et :
5
le Savoir ou les savoirs ,
la croyance,
l'information,
l'incertitude,
l'opinion,
l'erreur,
l'illusion.
La théorie de la connaissance analyse les conséquences de la connaissance :
a été historiquement une hypothèse ou un pari ou une croyance tant que personne n'a été en mesure de la
démontrer rationnellement.
est un savoir car elle est issue d'un corpus d'astronomie dûment validé par la communauté scientifique. Une
fois formalisé, un savoir existe de manière indépendante.
est une croyance vraie pour un individu qui affirme ce savoir mais qui ne sait pas l'expliquer.
est une connaissance pour un individu qui sait expliquer ce savoir pour lui-même et/ou pour autrui.
Chaque étape demande des compétences particulières, entre autres...
Le Réel : le cosmos,
La Réalité : la partie perceptible du réel, le réel observable,
La Représentation : « l'idée du » ou « l'idée que l'on se fait du », « le monde », les cosmogonies,
la Théorie ou l'hypothèse : la tentative d'explication (au 1er tour) par la déduction, l'induction, l'intuition ,
l'imagination, la créativité... utilisant ou pas des mathématiques et de la logique.
le Modèle : la réification de la théorie ou de l'hypothèse par une analogie plus ou moins numérique,
l'explication du réel : la mise en mots du résultat permettant la validation ou la critique, ainsi que la
justification et/ou la vérification par un Autrui.
l'anticipation : ce que la théorie, le modèle et l'explication permettent de prévoir en plus, à plus ou moins
long terme... Ce qui permet la réfutabilité selon le principe basique "Si...Alors" ou "Sinon... Alors" : "si
l'hypothèse ou la théorie est bonne alors le fait suivant ne peut/doit pas se produire". "Si ce fait se produit
alors l'hypothèse ou la théorie est fausse ou incomplète".
l'Observateur : celui qui agit avec :
Selon C. Castoriadis :
1. le monde se prête indéfiniment à des organisations ensidiques [voir théorie des ensembles et de leurs
relations],
2. le monde n'est pas épuisable par ces organisations (objets et/ou relations).
Voir la création de connaissance dans l'article connaissance
Création de connaissance
1- directement par l'observation du réel avec des "tours de main", des outils, des instruments de mesure plus ou
moins sophistiqués, les médecins utilisent le terme de "la clinique"...
la résolution d'une équation qui décrit le fonctionnement du réel (théorème de Pythagore, formule de
l'oxydo-réduction en chimie, etc.),
l'utilisation d'un modèle copiant analogiquement le réel (girouette, maquette à échelle réduite, etc.), d'un
modèle mathématique qui synthétise la résolution de plusieurs équations décrivant le réel, ou modèle mixte
(analogique et mathématique),
l'utilisation d'un simulateur copiant numériquement le réel (par exemple : météorologie, ou simulateur qui
accélère l'histoire d'un processus réel, etc.),
l'utilisation d'une expérience qui met en œuvre une hypothèse sur le fonctionnement possible ou probable
du réel.
Des controverses existent sur la qualification en "connaissance valable" (au sens de la définition) des résultats
acquis à partir de modèles, simulateurs ou expériences qui sont censées représenter :
La justification de la croyance est donc l'élément crucial de cette analyse traditionnelle de la connaissance, et de
nombreuses théories contemporaines cherchent à en déterminer précisément la nature et les modalités ; la théorie
Aujourd'hui les cognitivistes estiment qu'un individu maîtrise une connaissance lorsqu'il est en mesure d'expliquer
rationnellement sa croyance vraie. Exemple : L'individu annonçant que c'est bien la terre qui tourne autour soleil
(leçon apprise à l'école) et qui se montre capable d'en faire la démonstration pour lui-même ou pour autrui.
Un savoir individuel a d'abord été une connaissance pour un individu (un : à minima).
Une fois formalisé (à minima : par écrit ), le Savoir existe indépendamment de l'Individu.
La théorie de la connaissance s'intéresse à la transmission des savoirs d'un individu sachant vers un
individu ou un collectif apte et volontaire pour apprendre.
La stratégie, la pédagogie, les moyens de cette transmission sont les aspects les plus importants pour tenir l'objectif
d'une transmission exhaustive et opérationnelle chez l'apprenant.
La médiation par un individu sachant est d'autant plus importante qu'il y a un "tour de main" ou des "astuces" à
acquérir dans la maîtrise par un apprenant d'un savoir.
Edgar Morin nous invite "à dissiper l'illusion qui prétend que nous serions arrivés à la société de la
11
connaissance" . Il précise "la connaissance pertinente est celle qui est capable de situer toute information dans
son contexte, et si possible dans l'ensemble ou elle s'inscrit. [...] La connaissance progresse principalement, non
par sophistication, formalisation et abstraction, mais par la capacité à contextualiser et à globaliser". [...] La
12
connaissance n'est connaissance qu'en tant qu'organisation mise en relation et en contexte des informations" .
les liens entre la connaissance et la science ou les liens entre la connaissance et la culture : Le niveau d'abstraction
permet de discourir sans devoir entrer trop profondément dans les spécificités de chacune des entités (langage
spécialisé, objets, méthodes, difficultés, risques, ...).
Par contre, la technique ne laissant pas naturellement prise à l'abstraction, les liens entre la connaissance et la
Technique sont beaucoup moins évoqués alors que, dès l'outil et plus tard la mécanisation, la Technique a imprimé
son (ses) modèle(s) sur l'individu, la société, et la civilisation. Il faut dire que le temps de la Technique est de plus
court terme que celui de la réflexion prospectiviste, de l'étude panoramique et de la politique organisatrice du
"vivre ensemble" d'ailleurs.
"Nous, habitants du monde occidental et occidentalisé subissons sans en avoir conscience 2 types
de carences cognitives : 1) les cécités d'un mode de connaissance qui, compartimentant les
savoirs, désintègre les problèmes fondamentaux et globaux, lesquels nécessitent une
connaissance transdisciplinaire. 2) l'occidentalo-centrisme qui nous juche sur le trône de la
rationalité et nous donne l'illusion de posséder l'universel. Ainsi, ce n'est pas seulement notre
13
ignorance, c'est aussi notre connaissance qui nous aveuglent." .
"Le réforme de [la théorie de] la connaissance appelle une réforme de pensée. La réforme de la
pensée appelle de la reliance qui puisse relier les connaissances entre elles, relier les parties au
tout, le tout aux parties, et qui puisse concevoir la relation du global au local et du local au global.
Nos modes de pensée doivent intégrer un va-et-vient constant entre ces niveaux (voir
16 11
introduction à la pensée complexe ) .
"C'est la réforme de pensée qui permettrait le plein emploi de l'intelligence pour répondre aux 3
défis (culturel, sociologique, civique) et qui permettrait la liaison des deux cultures disjointes
(humanités et sciences). Il s'agit d'une réforme, non pas programmatique mais paradigmatique,
17
qui conserve notre aptitude à organiser la connaissance."
Accès à la connaissance
L'accès libre à la connaissance est une nécessité en termes de liberté et de démocratie. Cela impose des solutions de
stockage, d'archivage et de gestion des entrées / sorties pour consultation ad hoc en liens avec les techniques en
vigueur.
Le handicap, quel qu'il soit, ne doit pas être une double peine quant à l'accès à la connaissance.
L'inquiétude générée par la numérisation des contenus existants dans le domaine public (Bien Commun) par des
sociétés privées sans garantie d'accès libre à priori est justifiée.
La protection des données personnelles et le droit à l'oubli (personnes décédées, événements, etc.), notamment sur
Internet et les réseaux sociaux, sont des sujets contemporains.
Dimension individuelle
Le pouvoir acquis par celui qui détient la connaissance a des limites légales et/ou règlementées.
L'école de la république a pour mission de donner à chaque citoyen une éducation permettant le "vivre ensemble".
"L'école de la 2e chance" tente de redonner confiance à des personnes n'ayant pas pu profiter pleinement des
dispositions de base. La formation continue tout au long de la vie s'inscrit dans ce dispositif de transmission et
d'actualisation des connaissances.
Dimension collective
L'union faisant la force, les individus se regroupent en réseau multi compétences pour former une entité ayant un
rapport de force, une force de pouvoir.
d'amélioration et de progrès,
de revenus futurs, de maintien dans/sur le marché,
Du coup :
D'aucuns considèrent qu'une nouvelle connaissance peut et doit se protéger pour en tirer profit (dépôt d'un
brevet par exemple). C'est une source de revenus via du chiffre d'affaires, des honoraires ou des
commissions (flux) et une source de capital matériel ou immatériel (Stocks au bilan d'une entreprise). De
plus, la protection de l'avantage concurrentiel apporté par une nouvelle connaissance fait l'objet de
dispositions en termes de secret industriel et/ou commercial à minima.
D'autres préfèrent considérer la connaissance comme un Bien Commun et donc partager la connaissance
ou en faire don : Wikipédia, le logiciel libre, les copyleft., le bénévolat, l'éducation populaire, .. On parle plus
généralement d'économie du don, d'économie du partage, et d'économie sociale et solidaire, de nouvelle
économie, ...
.
De façon préventive
dans le cadre individuel : la connaissance des réponses éthiques permet d'éviter des dérives issues de ce
pouvoir acquis par la maîtrise d'une nouvelle connaissance (complexe de supériorité, arrogance,
harcèlement...).
dans le cadre des entreprises ou des ordres professionnels, le système promu de valeurs collectives est
exprimé via un document d'éthique (qui s'apparente plutôt à une morale interne !) et/ou un document de
déontologie (qui s'apparente à un règlement interne !). Documents opposables en interne et aussi document
de communication en externe.
Réponses politiques
Face à des déséquilibres :
Les risques
L'analyse de risques (cindynique) permet :
Principe de précaution
Principe de prévention
Les interdits légaux
Sur la curiosité
"L'éducation doit favoriser l'aptitude naturelle de l'esprit à poser et résoudre les problèmes et corrélativement
stimuler le plein emploi de l'intelligence générale. Ce plein emploi nécessite le libre exercice de la faculté la plus
15
répandue et la plus vivante de l'enfance et de l'adolescence, la curiosité, que trop souvent l'instruction éteint" .
Sur le doute
Le développement de l'intelligence générale requiert de lier son exercice au doute [méthodique], levain de toute
15
activité critique, [... et qui] comporte "le doute de son propre doute" .
Sur la sérendipité
Le développement de l'intelligence générale comporte un ensemble d'attitudes mentales... qui combine le flair, la
sagacité, la prévision, la souplesse d'esprit, la débrouillardise, l'attention vigilante, le sens de l'opportunité... pour
initier à la sérendipité, art de transformer des détails apparemment insignifiants en indices permettant [de
15
constituer une création ou] de reconstituer une histoire" .
Ne pas négliger de traquer les "signaux faibles" en complément aux analyses des "tendances lourdes"...
Sur l'art
La connaissance amplifie les champs de créativité, de création.
Sur l'humour
L'humour est un antidote au sérieux du trop de connaissances et à l'éventuelle arrogance du sachant.
L'égrégore...
de 1962 à 1990, une chaire de Philosophie de la connaissance, dont le titulaire était Jules Vuillemin.
de 1986 à 1990, une chaire d'Épistémologie comparative, dont le titulaire était Gilles-Gaston Granger.
de 1995 à 2010, une chaire de Philosophie du langage et de la connaissance, dont le titulaire était Jacques
Bouveresse.
Notes et références
1. (it) Treccani Enciclopedia. gnoseologia (http://www.treccani.it/enciclopedia/gnoseologia/)
2. Godin Christian, Dictionnaire de philosophie, Paris, Fayard, 2004, 1534 p. (ISBN 9782213621166),
épistémologie p 420
3. Morin Edgar, La connaissance de la connaissance La Méthode tome 3, Paris, Le Seuil, 1986, 244 p.
(ISBN 9782020144407)
4. Besnier Jean Michel, Les théories de la connaissance, Paris, PUF Que sais-je ?, 2005, 128 p.
(ISBN 9782130590217)
5. Morin Edgar, Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Paris, Le Seuil, 2000, 130 p.
(ISBN 9782020419642)
6. Philippe Descola, L'écologie des autres. L'anthropologie et la question de la nature, Versailles, Quae, 2011,
110 p. (ISBN 9782759209118)
7. Picq Pascal, De Darwin à Lévi-Strauss. L'homme et sa diversité en danger., Paris, Odile Jacob, 2013, 281 p.
(ISBN 9782738112248)
8. Barreau Hervé, L'épistémologie, Paris, PUF Que sais-je ? 8e ed., 2013, 127 p. (ISBN 9782130626077)
9. Une telle définition de la connaissance remonte à la philosophie grecque. Dans le dialogue de Platon intitulé le
Théétète, Socrate passe en revue un certain nombre de définitions possibles de la connaissance. L'une des
plus prometteuses identifie la connaissance à la « croyance vraie justifiée ». Socrate soutient qu'en plus d'être
vraie, une croyance doit être justifiée pour constituer une connaissance authentique.
10. Naccache Lionel, Perdons-nous connaissance ? De la mythologie à la neurologie., Paris, Odile jacob, 2010,
243 p. (ISBN 9782738123268)
11. Morin Edgar, La voie. Pour l'avenir de l'humanité, Paris, Fayard, 2011, 138 p. (ISBN 9782213655604), p 146
12. Morin Edgar, La tête bien faite. Repenser la réforme. Réformer la pensée., Paris, Seuil, 1999, 155 p., p 16 et17
13. Morin Edgar, La voie. Pour l'avenir de l'humanité, Paris, Fayard, 2011 (ISBN 9782213655604), p 17
14. Morin Edgar, La voie. Pour l'avenir de l'humanité, Paris, Fayard, 2011, 308 p. (ISBN 9782213655604), p 145
15. Morin Edgar, La tête bien faite. Repenser la réforme. Réformer la pensée., Paris, Seuil, 1999, 155 p.
(ISBN 9782020375030), p 24, 25, 27
16. Morin Edgar, introduction à la pense complexe, Paris, Seuil points essais n°534, 2005
17. Morin Edgar, La tête bien faite. Repenser la réforme. Réformer la pensée, Paris, Seuil, 1999, 155 p.
(ISBN 9782020375030), p 21
18. Stengers Isabelle, Une autre science est possible ! Manifeste pour le ralentissement des Sciences, Paris, Les
empêcheurs de tourner en rond, La découverte, 2013 (ISBN 9782359250664)
Sources
(en) Laurence BonJour, The Structure of Empirical Knowledge, 1985
(en) Roderick Chisholm, Theory of knowledge, 1989
Jean-Michel Besnier, Les Théories de la Connaissance, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2005
(ISBN 978-2-13-055442-4)
Morin Edgar, La connaissance de la connaissance, tome 3 de La méthode, Seuil Points Essais, 1986,
9782020144407
Voir aussi
Articles connexes
Facultés cognitives
Concepts fondamentaux
Cognition
Liste des concepts de la philosophie Intuition
Épistémologie Faculté
Concepts logiques Esprit
Conscience Raison
Gnoséologie Entendement
Inconscient Croyance
Pensée Jugement
Concept Mémoire
Cognition Imagination
Vérité Biais cognitif
Objectivité
Langage Types de connaissance
Théorie
Clôture épistémique Connaissance
Sciences humaines
Conditions de l'expérience Connaissance scientifique
Connaissance technique
Perception Connaissance métaphysique
Phénomène Dialectique
Espace
Temps Antonyme
Matière
Réalité Ignorance
Nature
Bibliographie
Jean C. Baudet, Mathématique et vérité, L'Harmattan, Paris, 2005.
Moritz Schlick, Théorie générale de la connaissance, trad. Christian Bonnet, Éditions Gallimard, coll.
« Bibliothèque de philosophie », Paris, 2009, 551 p. (ISBN 978-2-07-077185-1)
Penser la connaissance et la technique après Simondon (Paris, L'Harmattan, 2005), par Jean-Hugues
Barthélémy
Philosophie de la connaissance : Croyance, connaissance, justification (Textes réunis par Julien Dutant et
Pascal Engel), Vrin, 2005, (ISBN 2-7116-1666-5)
La connaissance de la connaissance, tome 3 de La méthode, Morin Edgar, Seuil Points Essais, 1986,
9782020144407
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Condition de vérité
En sémantique, les conditions de vérité sont celles qui définissent précisément lorsqu'une phrase est vraie. Par
exemple « Il neige dans les Alpes » est vraie précisément lorsqu'il neige dans les Alpes.
Plus formellement, nous pouvons penser à une condition de vérité qui fait la vérité d'une phrase dans une
définition par récurrence de vérité (voir théorie sémantique de la vérité). Ainsi comprises, les conditions de vérité
sont des entités théorétiques. Supposons que dans une théorie particulière de la vérité, le mot Allais fait référence à
Alphonse Allais et « est vivant » est associé à un ensemble de choses actuellement vivantes. Alors une façon de
représenter la condition de vérité d'« Allais est vivant » est comme le couple <Allais, {x: x est vivant}>. Et nous
disons qu'« Allais est vivant » est vrai si et seulement si le référent (ou référent de) « Allais » appartient à
l'ensemble associé à « est vivant » c'est-à-dire si et seulement si Allais est vivant.
En sémantique, la condition de vérité d'une phrase est presque universellement considérée comme distincte de son
sens. Le sens d'une phrase est transmis si les conditions de vérité de la phrase sont comprises. Par ailleurs, il existe
beaucoup de phrases qui sont comprises bien que leur condition de vérité est incertaine. Un argument populaire
pour ce point de vue est que certaines phrases sont nécessairement vraies (en) — c'est-à-dire qu'elles sont vraies
quoi qu'il arrive à leur définition. Toutes ces phrases possèdent les mêmes conditions de vérité mais sans doute
n'ont-elles pas la même signification. De la même façon, les ensembles {x: x est vivant} et {x: x est vivant et x n'est
pas un rocher} sont identiques — ils possèdent précisément les mêmes membres — mais les phrases « Allais est
vivant » et « Allais est vivant et il n'est pas un rocher » ont vraisemblablement des sens différents.
Source de la traduction
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Truth
condition (https://en.wikipedia.org/wiki/Truth_condition?oldid=629461605) » (voir la liste des auteurs
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Paradigme
À l'origine terme technique de la grammaire désignant l'ensemble
des formes que peut prendre un mot, le mot paradigme a pris un
sens élargi en épistémologie et dans les sciences humaines et
sociales, désignant une représentation du monde, une manière de
voir les choses, un modèle cohérent du monde qui repose sur un
fondement défini (matrice disciplinaire, modèle théorique,
courant de pensée).
Sommaire
Étymologie et évolution
Formes de paradigmes
Paradigme en philosophie : Platon
Paradigme en épistémologie : Kuhn
Paradigme en sociologie
Paradigme en science économique : Dosi
Paradigme en linguistique
Paradigme en esthétique : Sherringham
Paradigme en entreprise
Paradigme en informatique
Notes et références
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Étymologie et évolution
Le mot « paradigme » tient son origine du mot
παράδειγμα (paradeïgma) en grec ancien qui signifie Sur les autres projets Wikimedia :
1
« modèle » ou « exemple » . Ce mot lui-même vient de
paradigme, sur le Wiktionnaire
παραδεικνύναι (paradeiknunaï) qui signifie
« montrer », « comparer » construit sur δείκνυμι
(deiknumi), « désigner ».
Au e siècle, il désigne l'ensemble des formes que peut prendre un élément du langage quelles que soient ses
e 2 e
flexions. Par analogie, il désigne au siècle les variations d'un type ou d'un concept . Au siècle il acquiert
3
avec Ferdinand Saussure un sens spécialisé en linguistique . Son sens s'étend ensuite à l'épistémologie, pour
désigner l'ensemble des variantes d'une conception dominante.
Formes de paradigmes
Le terme grec et sa signification sont centraux chez Platon. D'une part, du point de vue méthodologique, le
paradigme consiste à mettre en parallèle un objet connu et un objet recherché pour que les caractéristiques du
premier éclairent par analogie celles du second. "Un paradigme prend naissance lorsque, étant correctement
interprété quand il se rencontre le même dans deux occurrences séparées puis réunies, il produit une
interprétation unique et vraie de chacune comme entrant dans une paire... Quelle activité pourrions-nous bien
4
prendre comme paradigme, dont la tâche serait la même que la politique ?... le tissage de la laine" D'autre part, du
point de vue métaphysique, les Formes intelligibles ou Idées sont les paradigmes (paradeigmata), les modèles des
choses sensibles qui en participent. Il existe certaines réalités éternelles, immobiles et toujours identiques à elles-
mêmes : les Formes (eidê) ou Idées (idéai) ; et les choses sensibles, comme l'homme, l'arbre, sont en rapport avec
une seule et unique Forme, comme la Forme de l'unité, la Forme de la beauté. Par exemple, une chose belle
participe du Beau absolu, de l'Idée de Beau. "Alors que ces Formes sont comme des modèles qui subsistent dans
leur nature, les autres choses entretiennent avec elles un rapport de ressemblance et en sont les copies ; en outre, la
participation que les autres choses entretiennent avec les Formes n'a pas d'autre explication que celle-ci : elles en
5
sont les images." .
Michel Foucault parle d'épistémè, système de représentations qui concerne toute la configuration du savoir à une
6
époque donnée .
Chez Emmanuel Lévinas, la méthode paradigmatique se fonde sur la thèse que « les idées ne se séparent jamais de
l'exemple qui les suggère » et est en rapport avec une éthique de « l'acceptation » et de l'action comme préalable à
la connaissance : c'est l'acte qui « fait surgir la forme où il reconnaît son modèle jamais entrevu jusqu'alors »
(Quatre leçons talmudiques, Paris, 1968).
Edgar Morin étudie en profondeur la notion de paradigme dans le tome 4 de La Méthode : Les Idées. Il s'exprime
ainsi : « Nous en sommes au préliminaire dans la constitution d'un paradigme de complexité lui-même nécessaire
à la constitution d'une paradigmatologie. Il s'agit non pas de la tâche individuelle d'un penseur, mais de l'œuvre
7
historique d'une convergence de pensées . »
Le terme de « paradigme » introduit par Thomas Kuhn, qu'il a d'ailleurs suggéré de remplacer par « matrice
8
disciplinaire » [réf. nécessaire] , tend à désigner l'ensemble des croyances, valeurs et techniques qui sont partagées
par les membres d'une communauté scientifique, au cours d'une période de consensus théorique.
9
Pour lui , « le paradigme est un cadre qui définit les problèmes et les méthodes légitimes, et qui permet ainsi une
plus grande efficacité de la recherche : un langage commun favorise la diffusion des travaux et canalise les
10
investigations » . Les exemples les plus typiques de paradigmes cités par Thomas Kuhn sont le paradigme de
Ptolémée (géocentrisme), le paradigme de Copernic (héliocentrisme), le paradigme de Newton (loi de la gravitation
11
fournissant une théorie qui explique l'héliocentrisme), le paradigme de la relativité générale (Einstein) . D'autres
termes comme concept ou système de pensée sont très proches de celui de paradigme. Ils se différencient sur des
détails et pour bien comprendre leur signification, on doit prendre en considération le contexte du thème traité.
Imre Lakatos a tenté de développer le concept d'une façon dialectique sous le nom de « programme de recherche ».
Une définition simple dans le contexte scientifique serait l'ensemble des règles admises et intériorisées comme
normes par la communauté scientifique, à un moment donné de son histoire, pour délimiter et problématiser les
faits qu'elle juge dignes d'étude.
Paradigme en sociologie
Dans les sciences sociales, le terme est employé pour décrire l'ensemble d'expériences, de croyances et de valeurs
qui influencent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit à cette perception. Ce système de représentation
lui permet de définir l'environnement, de communiquer à propos de cet environnement, voire d’essayer de le
comprendre ou de le prévoir.
[réf. nécessaire]
Le paradigme en science sociale correspond aussi à la grille de lecture qui permet
l'interprétation de données par la mobilisation d'outils théoriques spécifiques.
On relève par exemple en sciences sociales :
Paradigme en linguistique
En linguistique, le paradigme est l'ensemble des formes différentes que peut prendre un mot, notamment dans les
langues flexionnelles. "En grammaire traditionnelle, un paradigme est l'ensemble typique des formes fléchies que
prend un morphème lexical combiné avec ses désinences casuelles (pour un nom, un pronom ou un adjectif) ou
verbales (pour un verbe), selon le type de rapport qu'il entretient avec les autres constituants de la phrase, selon le
nombre, la personne, le temps : on dit déclinaison pour un nom, un pronom ou un adjectif et conjugaison pour un
13
verbe." Ainsi, le paradigme du verbe être au présent de l'indicatif est : suis, es, est, sommes, êtes, sont.
Paradigme en entreprise
Le mot « paradigme » a été utilisé de façon surabondante de la fin des années 1980 à la fin des années 1990 en
entreprise. On parlait de « nouveau paradigme » ou de « changer de paradigme », notamment pour donner un
aspect fortement novateur à un projet. [réf. nécessaire]
Dans ce contexte, « paradigme » peut être considéré comme un buzzword, c'est-à-dire un mot prestigieux visant à
intimider l'interlocuteur. Ainsi, dans Dilbert, le mot est employé dans une réunion pour décrire un projet, et on
18
constate que personne n'a la moindre idée de ce que signifie ce mot, en particulier celui qui l'emploie .
Paradigme en informatique
[réf. nécessaire]
Notes et références
1. Définitions lexicographiques (http://www.cnrtl.fr/lexicographie/Paradigme/0) et étymologiques
(http://www.cnrtl.fr/etymologie/Paradigme/0) de « Paradigme » du Trésor de la langue française informatisé,
sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
2. Trésor de la langue française.
3. Saussure, Cours de linguistique générale, Payot, Paris, 1916, p. 15
4. Platon, Le politique, 277-279. Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Le vocabulaire de Platon, Ellipses, 1998,
p. 22.
5. Platon, Parménide, 132d. Voir Timée, 39e.
6. Michel Foucault, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Gallimard, coll.
« Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 1966, 405 p.
7. Ali Aït Abdelmalek, « Activités sociologiques - Edgar MORIN, Mes Berlin, 1945-2013, Éditions Cherche-midi,
Paris, 2013, 96 p. », Sociétés, De Boeck Supérieur, vol. 4, no 122, 2013, p. 127-134
(DOI 10.3917/soc.122.0127 (http://dx.doi.org/10.3917%2Fsoc.122.0127), lire en ligne (http://www.cairn.info
/revue-societes-2013-4-page-127.htm))
8. Thomas S.Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, Flammarion, 2008, P. 248
9. T. Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, 1962
10. Cité par Alain Samuelson, Les grands courants de la pensée économique - Concepts de base et questions
essentielles, 1992, 5e édition 1997, Presses Universitaires de Grenoble, collection "Libres Cours - Économie"
11. Thomas Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Flammarion, p. 141-142 (première édition en 1962).
12. Giovanni Dosi, "Technological paradigms and technological trajectories. A suggested interpretation of the
determinants and directions of technical change", Research Policy, 11(3):147-162, (1982).
13. Jean Dubois et al., Dictionnaire de linguistique, Larousse, 1973, p. 354.
14. Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, Éditions de Minuit, coll. "Points", 1963, p. 220.
15. Sherringham 2003, p. 29-30.
16. Sherringham 2003, p. 31.
17. Sherringham 2003, p. 35-36.
18. Scott Adams, bande dessinée illustrant le paradigme (http://yuzuru.files.wordpress.com/2006/12/dilbert-
paradigm.jpg).
Bibliographie
Hans Blumenberg, Paradigmes pour une métaphorologie, Paris, Vrin, 2006, 208 p.
Thomas S. Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, coll. « Champs-Sciences »,
2008 (1re éd. 1962), 286 p. (ISBN 9782080811158).
Marc Sherringham, Introduction à la philosophie esthétique, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite
bibliothèque Payot », 2003 (1re éd. 1992), 324 p. (ISBN 2-228-89791-4).
Voir aussi
Articles connexes
Épistémologie
Doxa
Mème
Méthodologie
Nouveau Paradigme (Concept New Age)
Paradigme (linguistique)
Paradigme (programmation)
Représentation
Représentation du monde
Weltanschauung
Liens externes
Gilles Willett, "Paradigme, théorie, modèle, schéma : qu'est-ce donc ?"
(https://communicationorganisation.revues.org/1873)
Guy Spielmann, "Syntagme et paradigme" (http://faculty.georgetown.edu/spielmag/docs/semiotique
/syntagmeparadigme.htm)
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Sommaire
Concepts majeurs
Méthode générale
La théorie de la connaissance, la logique
Domaines concernés
Concepts
La métaphysique
Domaines concernés
Concepts
Esthétique
Domaines concernés
Concepts
L'épistémologie
Domaines concernés
Concepts
La politique
Domaines concernés
Concepts
Annexes
Bibliographie
Voir aussi
Concepts majeurs
Matérialisme
Idéalisme
Réalisme
Empirisme
Nominalisme
Essentialisme
Existentialisme
Atomisme
Monisme
Relativisme
Méthode générale
Il apparaît que le développement des sciences de l'homme et la connaissance du vivant (anthropologie,
psychologie, sociologie, biologie, écologie, ...) ont des répercussions bien au-delà de la simple théorie de la
connaissance.
La connaissance du vivant a des implications capitales dans tous les domaines de la philosophie : métaphysique,
éthique, politique... ainsi que dans les sciences : physique, chimie, et les techniques associées.
Voir aussi :
Domaines concernés
Ce paragraphe contient des concepts de logique générale (hors logique mathématique), concernant les domaines
suivants :
La théorie de la connaissance,
Les différents types de connaissance,
Les sciences cognitives : langage, linguistique, sémantique, dialectique, ...
Concepts
L'Abstrait / Le Concret
L'acatalepsie
L'acte gratuit
L'analyse
L'antinomie,
L'attribut
La causalité, les causes
La démonstration
Le discours (logos en grec)
La doxa, opinion confuse chez Parménide
L'espace
L'expérience
L'imagination
L'inférence, pouvant être de plusieurs types : déduction, induction, ...
L'interprétation
L'intuition
La mémoire
L'opinion (la doxa chez Parménide)
Le paralogisme,
La perception, par les sens, et par l'esprit
La prémisse
La raison
L'enseignement
Le raisonnement
La réalité
Le sujet et l'objet
La substance
Les sophismes
Le syllogisme
La synthèse
Le temps : valeur objective ou subjective (présentisme, éternalisme)
La théorie
La vérité
La métaphysique
Domaines concernés
La matière et l'esprit : la spiritualité,
La représentation du monde, la cosmologie,
La religion, le fait religieux : puissance du sacré, mythe, Dieu
Concepts
L'âme, la psyché
La cause première, le dao
La conscience
Dieu
L'essence
L'Être, l'étant
L'existence
Le noumène, par opposition au phénomène
Le phénomène
La transcendance
Le monde
La substance (ousia chez Aristote)
Le sujet (le cogito) et l'objet
Le symbole
Les universaux par opposition aux particuliers
Domaines concernés
L'éthique, la morale, la moralité,
L'axiologie.
Concepts
l'absurde
Acte/Puissance
le bonheur,
La vertu,
La causalité, la cause,
Les quatre causes dans la théorie de la connaissance d'Aristote :
L'action,
La destination de l'homme
L'idée du bien (philosophie) et du beau chez Platon,
Le bien (philosophie)
Le bien commun, l'utilité
Le devoir
Le travail
La responsabilité
La conscience
Le principe de précaution
Le renoncement
L'affection
Le plaisir et la douleur
Les émotions et les sentiments
La passion
L'habitude
La volonté
La personnalité, le moi
l'expérience morale
Esthétique
Domaines concernés
le beau, l'art, la perception (sens), le jugement
Concepts
L'épistémologie
Domaines concernés
Concepts
Abduction
Épistémè
La politique
Domaines concernés
Le droit, la justice
La société
L'État
Concepts
L'Action
La citoyenneté
Le devoir
Le droit
Les droits naturels, reposant sur la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l'oppression
L'histoire : objectivité / subjectivité, le sens de l'histoire...
La légitimité
La loi
Le pouvoir, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire
La souveraineté
Annexes
Bibliographie
Voir aussi
Liste alphabétique des notions philosophiques
Origine de la philosophie
Pour rattacher les concepts à des écoles philosophiques, on peut consulter par exemple :
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Nota :
La logique comporte aussi des branches en mathématiques et en informatique. Ces branches de la logique utilisent
des concepts souvent différents comme les prédicats : axiome, théorème hypothèse, conjonction, disjonction,
Déduction naturelle... Pour plus d'informations sur ces concepts consulter les articles : Logique mathématique,
logique classique.
En logique générale, on admet les énoncés probables. L'induction a un sens en logique générale, elle n'a pas de sens
en logique mathématique.
Syllogisme logique
Syllogisme dialectique
Syllogisme sophistique, ou sophisme
Théorie
Vérité
Voir aussi
Liste des concepts de la philosophie
Logique
Biais cognitif
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