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1 / Arts et poésie (Edusarthe)

Parmi les bambous


Parmi les bambous qui bougent
Une branche de pêcher rouge
S’il faut en croire les canards
L’été n’est pas venu trop tard.
Dans mon jardin ont réussi
La salade et le céleri
La salade et les radis.
Rien de meilleur que le poisson
Pêché dans la neige qui fond.
Paul Claudel D’après un poème chinois de Sou Tong Po

Le poème se fait
Un poème se fait
Comme un nid
Avec de l’herbe
Et de l’amour
De la salive
Et du chant
De la mousse
Et de la boue
Des voyages
Et du temps.
Michel Besnier Le verlan des oiseaux

Le zèbre
Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.
Au clair de Barbarie,
Il sort de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie
Mais la prison sur son pelage
A laissé l’ombre du grillage.
Robert Desnos Chantefables et Chanterimes

Pour les essuie-glaces


… A gauche à droite
À gauche à droite
Les essuie-glaces
Un bruit de cœur
Qui quelque part
Conduit ailleurs.
François de Cornière Extrait de « Pour un peu »

Haïku
Entre les feuilles du volubilis
Un reflet
Les prunelles du chat
Sôseki Natume (CD « Chansons plumes »)

La chanson …
La chanson est une flamme
Chante, et te voilà content.
Toutes les ombres de l’âme
Se dissipent en chantant.
Victor Hugo Chansons des rues et des bois (CD « Chansons plumes »)

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 1


Haléidoscope
Tout avait l’air en mosaïque : les animaux marchaient les pattes vers le ciel sauf l’âne dont le ventre blanc
portait des mots écrits et qui changeaient.
Max Jacob

La salle à manger
Il y a une armoire à peine luisante
Qui a entendu les voix de mes grand’tantes,
Qui a entendu la voix de mon grand-père,
Qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
Car je cause avec elle.
Il y a aussi un vieux buffet
Qui sent la cire, la confiture,
La viande, le pain et les poires mûres.
C’est un serviteur fidèle qui sait
Qu’il ne doit rien nous voler.
Il est venu chez moi des hommes et des femmes
Qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
Quand un visiteur me dit en entrant :
-Comment allez-vous Monsieur Jammes ?
Francis Jammes De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir

Hiver
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
Été est plaisant et gentil :
En témoignent Mai et Avril
Qui l’escortent soir et matin.
Charles d’Orléans XVe siècle - Anthologie de la poésie française

Bleu
1- Vint le bleu. Et l’on peignit son temps.
2- Combien de bleus nous a donnés La Méditerranée ? (...)
32- Le bleu a dit un jour :
Aujourd’hui j’ai changé de nom.
On m’appelle : Bleu Pablo Ruiz
Bleu Picasso.
Rafael Alberti À la peinture

Le buffet
C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre,
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants.
Arthur Rimbaud Poésies

Tic - tac
La montre dit Tic-tac ?
Voui.
Et si c’était flic flac ?
Le temps nous mouillerait !
Et si c’était fric-frac
Le temps nous volerait
Et c’était micmac ?
Le temps s’emmêlerait !
Et si c’était ric-rac ?
Le temps serait trop juste !
Alors ?
Alors la montre dit tic-tac,
Tout simplement. Pef Poëtic-tac

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 2


Vieux chiffons ! Vieux chiffons !
Chiffonnier, qu’as-tu dans ton sac ?
Quelques vieilles chaussures en vrac,
Une robe du soir légère,
Plus trouée que le gruyère,
Une pomme sans arrosoir,
Une soucoupe sans pourboire,
Une veste sans boutons,
Des bretelles sans pantalons,
Et tout au fond, le nez par terre,
Un ministre de la Guerre.
Gianni Rodari La tête du clou

Le menu du Cochon qui veut devenir top model


LUNDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
MARDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
MERCREDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
JEUDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
VENDREDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
SAMEDI : Un pépin de pomme de reinette et une gorgée d’eau fraîche
ET DIMANCHE ? Dimanche à l’hôpital.
Jacques Roubaud Menu, menu

La puce
Une puce prit le chien
pour aller de la ville
au hameau voisin.
A la station du marronnier, elle descendit :
- Vos papiers ! dit l'âne coiffé d'un képi.
- Je n'en ai pas.
- Alors que faites-vous ici ?
- Je suis infirmière et je fais des piqûres à domicile.
Robert Clausard

Une fourmi de dix-huit mètres


Avec un chapeau sur la tête
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?
Robert Desnos Chantefables

La différence
Pour chacun une bouche deux yeux deux mains deux jambes
Rien ne ressemble plus à un homme qu’un autre homme
Alors
 entre la bouche qui blesse et la bouche qui console
Entre les yeux qui condamnent et les yeux qui éclairent
Entre les mains qui donnent et les mains qui dépouillent
Entre les pas sans trace
 et les pas qui nous guident
Où est la différence
La mystérieuse différence ?
Jean-Pierre Siméon La nuit respire

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 3


Monstres
Il y a des monstres qui sont très bons,
Qui s'assoient contre vous les yeux clos de tendresse
Et sur votre poignet
Posent leur patte velue.

Un soir –
Où tout sera pourpre dans l'univers,
Où les roches reprendront leurs trajectoires de folles,

Ils se réveilleront.

Eugène Guillevic
« Former des enfants lecteurs et producteurs de poèmes » Josette Jolibert, Hachette éducation

L’école
Dans notre ville, il y a
Des tours, des maisons par milliers,
Du béton, des blocs, des quartiers,
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans mon quartier, il y a


Des boulevards, des avenues,
Des places, des ronds-points, des rues,
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue il y a


Des autos, des gens qui s'affolent,
Un grand magasin, une école,
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a


Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat
Est là.
Jacques Charpentreau, La ville enchantée, l’Ecole, 1976

2/ COMPTINES

Avec des si Dimanche


Avec des si si si Charlotte
On mettrait Paris en bouteille Fait de la compote
Avec des sous sous Bertrand
On achèterait l'Alhambra Suce des harengs
avec des seaux seaux Cunégonde
On viderait la Seine Se teint en blonde
Et avec des sons sons sons Epaminondas
On casserait les oreilles Cire ses godasses
De tout les Sirs Sirs Sirs Thérèse
De Londres et de Java! Souffle sur la braise
Mais avec des si, avec des seaux, avec des sons. Léon
On f'rait du saucisson. Peint des potirons
On le vendrait aux sirs Brigitte
Et on aurait des sous! S'agite, s'agite
Tout cela avec des si Adhémar
Encore et toujours si Dit qu'il en a marre.
C'est bête mais c'est ainsi !

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 4


COMPTINES POUR MIEUX ARTICULER :
Mon chat Krishna
Mon chat Krishna est un pacha, il dort et boit et n’aime que ça (bis)
Pacha Krishna, Krishna pacha, un chat comm’ça vaut bien six chats.
H, I, J, K, c’est toi le chat !

Virelangue :
Pie niche haut
Oie niche bas
Coucou niche
Ni haut ni bas !

COMPTINES POUR CONNAITRE L’ALPHABET:


A B C D, La vieille Babbé
E F G H, Elle a pris une hache
I J K L, Elle s’est coupée les ailes
M N O P, Elle s’est coupée le pied
Q R S T, Elle ne s’est pas découragée
U V W X Y Z, Elle a eu des pieds aux ailes.

COMPTINES POUR APPRENDRE LES JOURS DE LA SEMAINE :


Bonjour Madame Lundi,
Comment va Madame Mardi,
-Très bien Madame Mercredi,
Dites à Madame Jeudi,
De venir vendredi
Danser Samedi
Avec Madame Dimanche.

Au pays du lundi Lundi matin, j’ai vu la petite souris grise


On démarre plein d’énergie Grimper sur mon lit
Au pays du mardi Elle avait mis son bel habit violet.
On continue comme lundi Mardi matin, j’ai vu la petite souris grise
Au pays du mercredi Grimper sur mon lit
On peut dormir jusqu’à midi Elle avait mis son bel habit indigo.
On pays du jeudi Mercredi matin, j’ai vu la petite souris grise
On recommence Grimper sur mon lit
C’est la vie Elle avait mis son bel habit vert.
Au pays du vendredi Jeudi matin, j’ai vu la petite souris grise
On a beaucoup d’amis Grimper sur mon lit
Au pays du samedi Elle avait mis son bel habit bleu.
La semaine est presque finie Vendredi matin, j’ai vu la petite souris grise
Au pays du dimanche Grimper sur mon lit
On s’embrasse, on mange, on rit. Elle avait mis son bel habit Jaune.
Samedi matin, j’ai vu la petite souris grise
Grimper sur mon lit
Elle avait mis son bel habit orange.
Dimanche matin, j’ai beaucoup trop dormi
Et ne n’ai pas vu que la petite souris grise
Qui grimpait sur mon lit
Avait mis son bel habit rouge.

COMPTINES POUR PRECISER L’ATTAQUE DU MOT :


Le petit coq
Toc toc toc toc toc, qui frappe à la porte ?
Toc toc toc toc toc, c’est le petit coq. COCORICO !

Pendulette souricette
Pendulette, pendulette, souricette, souricette,
Sauv’ toi sauv’ toi
L’aiguille te rattrapera

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 5


Ferre ferre
Ferre ferre mon petit cheval
Pour aller à Montréal
Ferre ferre ma petite jument
Pour aller à Orléans
Ferre ferre mon petit poulain
Pour aller à Saint –Martin
Au pas au pas
Au trot au trot
Au galop au galop…

Tapons des pieds


Tapons des pieds tapons des mains
C’est la fête à Saint – Quentin
C’est pas vrai mais ça n’fait rien.

COMPTINES POUR JOUER AVEC LA LANGUE :


L’éléphant se douche
L’éléphant se douche, douche, douche,
Sa trompe est un arrosoir
L’éléphant se mouche, mouche, mouche,
Il lui faut un grand mouchoir,
L’éléphant dans sa bouche, bouche, bouche,
A deux défenses en ivoire,
L’éléphant se couche, couche, couche,
A huit heures tous les soirs.

A Paris
A Paris y a un ourleur, un brodeur, un fanfanlaricoteur,
Qui ourle, qui brode, qui fanfarlaricote,
Si j'avais ses ourlements, ses brodements, ses fanfarlaricotements,
J'ourlerais, je brod'rais, je fanfarlarit'rais,
Aussi bien que l'ourleur, que l'brodeur, que l'fanfarlaricoteur ,
Qui ourle, qui brode, qui fanfarlaricote

Le diable vert (canon rythmique)


Un soir de tonnerre
J'ai vu le diable, j'ai vu le diable
Un soir de tonnerre
J'ai vu le diable vert

Recette (canon rythmique)


Pour fabriquer une recette
Ramasser des tout petits cailloux
Frapper casser et concasser
Puis mettez –les vite dans une marmite
Faire cuire à petit feu
Rajouter un œuf ou deux
Faites frémir surtout pas bouillir
Et quand ça gargouille
Ne pas oublier
Ne pas oublier de prononcer
La formule magique que tu sais par cœur
1 2 3 couleur !

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 6


COMPTINES POUR DIALOGUER :
Ah ! Nicolas veux-tu du lard ?
-Oh ! Non ma mère il est trop gras !
Ah ! Nicolas veux-tu du lait ?
-Oh ! Non ma mère il est trop frais !
Ah ! Nicolas veux-tu des œufs ?
-Oh ! Oui ma mère j'en veux bien deux !
Ah ! Nicolas veux-tu des babas ?
-Oh ! Oui ma mère j'en veux un tas !

Bonsoir Madame la Lune que faites-vous donc là ?


-Je fais mûrir des prunes pour tous ces enfants là.
Bonjour Monsieur le Soleil (« eil ») que faites-vous donc là ?
-Je fais mûrir des groseilles pour tous ces enfants là.

Bonjour Madame.
Quelle heure est-il ?
Il est midi.
Qui l’a dit ?
La petite souris.
Où est-elle ?
A la chapelle.
Qu’y fait-elle ?
De la dentelle.
Pour qui ?
Pour les dames de Paris
Qui portent des petits souliers gris.
Pin pon d’or
La plus belle est en dehors.

COMPTINES ET STRUCTURATION DE LA LANGUE :


Le pot au feu
En montant la côte j’ai trouvé cinq sous,
En la descendant j’ai dépensé tout.
Ma mère en colère me dit : « malheureux ! On aurait pu faire un bon pot au feu ! »
Zeille, zeille, zeille, la soupe à l’oseille
Gnon, gnon, gnon, la soupe à l’oignon
La soupe à l’oseille c’est pour les demoiselles
La soupe à l’oignon c’est pour les garçons.

Bestiaire du coquillage
Si tu trouves sur la plage
Un très joli coquillage
Compose le numéro
Océan 0. 0
Et l’oreille à l’appareil
La mer te racontera
Des merveilles
Que papa te traduira.
Claude Roy

Ma culotte de ficelle
C’est pour monter à l’échelle,
Ma culotte en chocolat
Pour aller au Guatemala
Ma culotte en amadou
Pour aller au mont Ventoux
Ma culotte de cerise
C’est pour aller à l’église
Mais ma culotte de laine
Je l’aurai pour mes étrennes.
Luc Bérimont

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C’est la poule grise
Qui pond dans l’église,
C’est la poule noire
Qui pond dans l’armoire,
C’est la poule brune
Qui pond dans la lune,
C’est la poule blanche
Qui pond sur la planche.

COMPTINES, HISTOIRES et DIALOGUES :


La terre est ronde
Parlé : La terre est ronde comme une boule

* Tibouli boulou voulut faire un trou,


Pour voir comme la boule était par-dessous,
Mais il y avait tant tant et tant d'cailloux,
Ça n'avançait pas oh mais pas du tout.
Parlé : Ramasse cailloux – tibou, tibou – mais où ? (Sirène) Mais où ? (Sirène)

* Un petit lapin lui dit : « prends mon trou,


Il est gardé par un vieux hibou,
Tu finiras bien par en voir le bout,
Tibouli boulou, tibouli boulou. »
Parlé : Ramasse cailloux –Tibou, Tibou – mais où ? (Sirène) Mais où ? (Sirène)

COMPTINES ET LECTURES :
J’ai emmené ma grand-mère
J’ai emmené ma grand-mère
Faire un tour sur la rivière
En montant sur le bateau
Elle est tombée dans l’eau.
PLOUF ! Glouglou… Claclo …

3/ POESIES
Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur

Il était une branche au bout de la feuille


Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur

Il était un arbre au bout de la branche


Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur
Cœur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.

Il était des racines au bout de l'arbre


Racine vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de cœur

Au bout des racines il était la terre


La terre tout court
La Terre toute ronde
La Terre toute seule au travers du ciel
La Terre.
Robert Desnos

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 8


Poursuite du regard Poursuite du chemin Poursuite du clown
L’œil ouvert Main dans la main J’ai un clown dans ma tête
Je te scrute Avec grand-père Il m’habite depuis toujours
J’explore ta lumière Je poursuis En rires
Ou tes peurs Mes chemins En tristesse
L’œil éteint Sous l’ombre Il me joue
Je t’abandonne Ou la lumière Tour après tour
À tes regrets Je dessine mon nom Il est moi
À ta douleur Plus tard plus tard Je deviens lui
L’œil pétillant Grand-père Je me perds
Je te brave C’est moi qui saisirai Quand il me fuit
Et t’invente Ta main Je tiens ferme
En joueur À mon clown
L’œil amoureux À ses jeux
Je t’exalte À ses simouns
Et te comble À ses silences
De mots voltigeurs ! À ses secrets
Je me perds
Quand il me fuit
Il est moi
Je deviens lui.

Le maître
- J’ai brûlé des sapins qui ne voulaient rien faire
Et pas même un instant regarder le ravin
–Ainsi parlait quelqu’un qui se donnait pouvoir
Sur les sapins et sur le feu,
Celui qui croit savoir
Ce qu’un sapin refuse ou veut.

Le ski
Un garçon glissant sur ses skis,
Disait : « Ah le ski c’est exquis,
Je me demande bien ce qui
Est plus commode que le ski. »
Comme il filait à toute allure,
Un rocher se dressa soudain.
Ce fut la fin de l’aventure.
Il s’écria, plein de dédain :
« Vraiment, je ne suis pas conquis,
Je n’ai bu ni vin, ni whisky
Et cependant, je perds mes skis.
Non, le ski, ce n’est pas exquis. »
Lorsqu’une chose nous dérange,
Notre avis change.
Pierre Gamarra

Le menu du boa
Monsieur Boa, que mangerez-vous aujourd’hui ? Des petits pois ?
Pouah
Des Noa ?
Pouah, Pouah
Alors vous voulez quoa ?
Un turbot, ah ! Un jambonneau, ah ! Un rabot et un robot, ah !
Un lavabo, un escabeau, un koala, ah ! ah ! et encore quoa ?
Troa foa gras doa premier choa.
Je voa. Et vous boarez ?
Un cocoa avec un doa de vodka bien froa. Voa.
Au revoar.
Jacques Roubaud

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L'heure du crime
Minuit.
Voici l'heure du crime.
Sortant d'une chambre voisine,
Un homme surgit dans le noir.
Il ôte ses souliers,
S'approche de l'armoire
Sur la pointe des pieds
Et saisit un couteau
Dont l'acier luit, bien aiguisé.
Puis, masquant ses yeux de fouine
Avec un pan de son manteau,
Il pénètre dans la cuisine
Et, d'un seul coup, comme un bourreau
Avant que ne crie la victime,
Ouvre le cœur d'un artichaut.
Maurice Carême

Je vous salue
Vous les fouilleurs de poubelles
Les infirmes
Aux moignons crasseux
Les borgnes
Les hommes rampants
Vous les maraudeurs
Les gamins des taudis
Je vous salue.
Quel fardeau portez-vous
En ce monde immonde
Plus lourd que la ville
Qui meurt de ses plaies ?
Quelle puissance
Vous lie à cette terre frigide
Qui n’enfante des jumeaux
Que pour les séparer ?
Qui n’élève des buildings
Que pour vous écraser
Sous les tonnes de béton
Et d’asphalte fumant ?
Vous les mangeurs
De restes
Les sans-logis
Les sans abri
Quel regard portez-vous
Sur l’horizon en feu ?
Véronique Tadjo (extrait de « Latérite » - Monde noir poche – CEDA, 1984)

Le chat et le soleil Pleine lune Un enfant m’a dit


Le chat ouvrit les yeux J’ai ouvert ma fenêtre Un enfant m’a dit : le soleil
Le soleil y entra Et la lune m’a souri Est un œuf dans la poêle bleue
Le chat ferma les yeux J’ai fermé la fenêtre …
Le soleil y resta. Et j’ai entendu un cri Un enfant m’a dit : le soleil
Voilà pourquoi, le soir J’ai ouvert ma fenêtre Est une orange dans la neige …
Quand le chat se réveille, Pour voir tomber la pluie Un enfant m’a dit : le soleil
J’aperçois dans le noir Et comme c’était dimanche Est un bijou sur une robe
Deux morceaux de soleil. Je me suis rendormi. Un enfant m’a dit : je voudrais
Maurice Carême Philippe Soupault Je voudrais cueillir le Soleil.
Pierre Gamarra

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 10


Conseils donnés par une Tu dis L’autre réalité
sorcière Tu dis sable La marée des mots
Retenez vous de rire dans le et déjà La tempête du verbe
petit matin! la mer est à tes pieds Le souffle de la parole
N’écoutez pas les arbres qui Tu dis forêt Désignent l’autre réalité
gardent le chemin ! et déjà Impalpable mais souveraine
Ne dites votre nom à la terre les arbres te tendent leur bras Insondable mais quotidienne
endormie Tu dis colline Qui nous exalte
Qu’après minuit sonné ! et déjà Ou nous dévaste
À la neige, à la pluie le sentier Nous consume
Ne tendez pas la main ! court avec toi vers le sommet Ou nous affranchit.
N’ouvrez votre fenêtre Tu dis nuages
qu’aux petites planètes et déjà Andrée Chédid (poème extrait
que vous connaissez bien ! les mots volent et dansent de « Rythmes » - Gallimard –
Confidence pour confidence : comme des étincelles dans la 2003)
vous qui venez me consulter, cheminée.
méfiance, méfiance ! Jean-Paul SCHNEIDER
On ne sait pas ce qui peut
arriver.
Jean Tardieu

Ma Bohême
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! Et j’étais ton féal ;
Oh ! Là ! Là ! Que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course des rimes.
Mon auberge était à la Grande-Ourse
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur.
Arthur Rimbaud

Assiettes en faïence usées


Dont s’en va le blanc,
Vous êtes venues neuves
Chez nous.
Nous avons beaucoup appris
Pendant ce temps
Guillevic « Terraqué »

Haïkus

Nuit d’été Soulevant le store Je m’assoupis


le bruit de mes socques de l’été qui s’en va un nuage de canicule
fait vibrer le silence je ne vois rien sur les genoux
Matsuo Bashô Kakimoto Tae Kobayashi Issa

Nuit brève Nuit brève Nuit brève


la chenille retient la bave des crabes combien de jours
les gouttes de rosée mousse entre les roseaux encore à vivre ?
Yosa Buson Yosa Buson Masaoka Shiki

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 11


Elle a vu des rockers à la télé secouer leurs cheveux et crier dans un micro. C’est pas comme autrefois,
mais elle est capable d’en faire autant : si quelqu’un la connaît, il n’a qu’à venir la chercher en voiture !
[…]
Au poste, ils ont annoncé une tempête pour cette nuit. Elle a rentré son linge, fermé les volets et elle a
laissé la tempête prendre sa part. Demain, elle rangera tout, elle ne fera pas d’histoires, du moment que
tout le monde a mangé et que c’est pas tous les jours.
[…]
Une poignée de radis
Du gros sel
Et du beurre écrasé
Sur le rebord de l’assiette ;
Elle a lavé les fanes
Pour la soupe du soir.
Elle raffole tellement
Des légumes du jardin,
Qu’elle a même mangé
Les radis
Qui décoraient
La faïence de sa vaisselle.
[…]
Autour de chez elle, le paysage se ramasse en chiffon mais pas tout à fait, plutôt en torchon pas bien
repassé et même un peu sale. Il n’est pas amidonné comme les plaines de betteraves et de pommes de
terre. Le bois du Creuzignal, les prés des Chinières ou encore le coteau des Vignolles essuient l’horizon
et sèment le désordre. Mais pour tous les jours, des paysages comme celui-là suffisent bien.
David Dumortier Une femme de ferme » (Cheyne Editeurs)

4/ Poésies et calligrammes

Extrait de
« Carrés » de
C.Tarkos

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 12


CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 13
Guillaume Apollinaire

Jacques Prévert

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 14


HAIKUS de FLUSSER

CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 15


CHOIX POEMES COMPTINES AP POESIE 06 FEV 2013 / N.MAISSE Page 16

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