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Voix off

Il y a dans ce tableau une histoire d’art et des histoires d’argent, de diplomatie et de religion. Le
Salvator Mundi est une énigme. Pourquoi la peinture la plus chère au monde est-elle portée
disparue depuis deux ans ? Depuis que ce Christ attribué à Léonard de Vinci a été vendu chez
Christie’s. C’était le 15 novembre 2017, aux enchères à New York.
Commissaire-priseur
400 millions de dollars, 338 millions d’euros, c’est vendu !
Voix off
Premier mystère et non des moindres, personne ne sait avec certitude qui est l’acquéreur. Son
identité est dissimulée derrière des intermédiaires. Les Émirats arabes unis en ont bien
revendiqué la propriété, sans convaincre. Ils avaient promis l’œuvre dans leur musée du Louvre
Abou Dhabi mais elle n’y a jamais été exposée. Alors une autre théorie s’est développée. C’est
en fait dans le pays voisin que se trouverait l’acheteur, en Arabie saoudite. Il s’agirait de
Mohammed ben Salman, prince héritier tout-puissant. Celui-ci n’a jamais confirmé, ni démenti,
alors nous sommes allés poser la question directement à l’un de ses conseillers, amusé
d’entretenir le mystère.
Amr Al-Madani, président de la Commission royale pour Al-Ula
Dites-moi où est le tableau, je serais ravi.
Journaliste
Vous ne le savez pas ?
Amr Al-Madani, président de la Commission royale pour Al-Ula
J’adorerais le savoir !
Journaliste
Vous ne l’avez jamais vu dans un palais du prince ?
Amr Al-Madani, président de la Commission royale pour Al-Ula
Ben non, je ne sais pas moi, je ne l’ai jamais vu !
Voix off
Les pistes les plus folles sont évoquées. L’œuvre ornerait l’un des plus grands yachts du prince
en attendant la construction d’un gigantesque centre culturel en Arabie saoudite. Mais d’autres
spécialistes avancent une thèse religieuse. Près de Lyon, dans ce musée à l’ambiance
apocalyptique, nous avons demandé l’avis de cet expert du marché de l’art. Selon lui, le
propriétaire du tableau ferait l’objet de pressions. Les plus grands théologiens sunnites lui
auraient déconseillé de l’exposer en terre d’Islam.
Thierry Ehrmann, président de l’agence Artprice.com
Ce tableau pose un problème, c’est que c’est le Christ rédempteur[1]. Et, à ce titre, ça ne peut pas
aller parce qu’il est effectivement… Il porte le globe, on le voit, il porte un globe dans sa main et
donc effectivement, il incarne Dieu, ce qui est contraire complètement à la religion musulmane.
Voix off
Une œuvre introuvable, invisible, et ce n’est pas son dernier secret. Le Salvator Mundi a-t-il
vraiment été peint par Léonard de Vinci ? Même son authenticité est contestée. En 2011, la
National Gallery de Londres a certifié le tableau malgré des avis contradictoires d’experts. Cet
historien de l’art a publié une enquête, il y fait part de ses nombreux doutes.
Ben Lewis, auteur de The last Leonardo (éditions Ballantine)
Vous ne pouvez pas dire si ce visage, par exemple, est le fruit d’un travail de restauration ou du
génie de Léonard de Vinci. Le Salvator Mundi était si endommagé quand il a été retrouvé en
2005, qu’il est impossible de savoir ce qui a été peint par Léonard de Vinci lui-même ou par ses
élèves.
Voix off
Et si le Salvator Mundi restait caché pour ne pas être démasqué ? Et si son propriétaire craignait
l’humiliation d’avoir acheté un faux ? Le Louvre à Paris souhaitait l’inclure à son exposition,
notamment pour l’expertiser. C’est pour l’instant d’une réplique dont les visiteurs doivent se
contenter.

Voix off
Ce sont les dernières images présumées de lui en avril dernier, un mois après la défaite de l’État
islamique à Baghouz en Syrie, Abou Bakr al-Baghdadi, entouré de ses combattants, promet de
poursuivre la bataille contre la coalition internationale et ses alliés. Une défaite syrienne qui
entérine la chute du califat[1] islamique, après son revers en 2017 en Irak. Né vraisemblablement
en 1971 dans une famille pauvre de la région de Bagdad, le discret leader, de son vrai nom
Ibrahim Awwad al-Badri, fait d’une alliance disparate de terroristes, un groupement puissant et
riche : Daesh. Le 29 juin 2014, le groupe djihadiste d’idéologie salafiste[2] proclame un califat
sur une partie des territoires irakiens et syriens. Abou Bakr al-Baghdadi appelle alors tous les
musulmans à lui prêter allégeance, depuis la grande mosquée al-Nouri de Mossoul. Une
charia[3] très rigoriste s’applique dès lors sur tout le territoire contrôlé par l’État islamique. Le
régime mis en place est obscurantiste et violent. Les mosquées chiites sont détruites par les
djihadistes sunnites, les minorités yézidies[4] persécutées systématiquement, les homosexuels
lapidés. Les exactions sont nombreuses. Dès les premières semaines, Amnesty International
n’hésite pas à parler de nettoyage ethnique.
Donatella Rovera, employée « Amnesty International »
Ils ont pu, avec leurs pratiques de terreur, dans l’espace de quelques semaines, vider
complètement toutes les régions qui sont sous leur contrôle de toutes les minorités ethniques et
religieuses, des communautés qui habitaient dans la région depuis des centaines voire des
milliers d’années.
Voix off
La terreur passe par les actes, et aussi par les images. L’organe de propagande du califat est bien
rodé. Sa violence s’exporte hors de ses frontières, lors d’attentats aussi meurtriers que
spectaculaires. Que ce soit au Bataclan, à Paris, en novembre 2015, à l’aéroport de Bruxelles en
mars 2016 ou en août 2017 sur les emblématiques Ramblas, à Barcelone. Annoncé plusieurs fois
mort, Abou Bakr al-Baghdadi était l’un des derniers chefs de l’État islamique à avoir survécu à
la traque des forces de la coalition internationale.

[1] Territoire sous la gouvernance d’un calife (souverain musulman, successeur du prophète
Mahomet dans l’islam).
[2] Le salafisme est un mouvement religieux de l'islam sunnite, prônant un retour aux pratiques
en vigueur dans la communauté musulmane à l'époque du prophète Mahomet. Source :
Wikipédia
[3] Loi religieuse islamique qui énonce les règles de conduite touchant les principaux aspects de
la vie privée et publique des musulmans.
[4] Fidèle du Yézidisme, une religion très ancienne.

Voix off
Au cœur du Louvre, c’est l’exposition la plus ambitieuse jamais imaginée autour de Léonard.
Vous allez voir des œuvres exceptionnelles. Et même si La Joconde, trop fragile, ne bougera pas
de sa salle habituelle, cette rétrospective est un mouvement d’œuvres sans précédent. Cent
soixante-deux pièces décrochées, raccrochées, en Italie, en France, et rassemblées dans l’expo de
tous les défis. Venu du Vatican, ce musicien, mais également le Saint Jérôme, un tour de force.
Cette exposition est un parcours du combattant : dix ans de travail, cinq ans de négociation, avec
des tableaux qui parfois ne voyagent plus comme cette Annonciation. Après plusieurs crispations
politiques entre Rome et Paris, enfin un accord signé. Et la réconciliation au sommet, c’était cet
été à Amboise.
Jean-Christophe Castelain, journaliste directeur de L’œil magazine
Les Italiens naturellement, considérant, à juste titre, que Léonard de Vinci, c’est leur patrimoine,
n’ont pas compris pourquoi la France organisait cette rétrospective.
Voix off
Coup de théâtre, il y a quelques jours, le tribunal de Venise a même bloqué la sortie l’Homme de
Vitruve à la demande d’une association du patrimoine. Finalement, l’Homme de Vitruve, la
deuxième icône de Léonard après La Joconde, va bien venir au Louvre. Mais attention, ce dessin
à la plume qui représente les proportions idéales du corps est tellement fragile qu’il ne sera
exposé que la moitié du temps avant de retourner en Italie. Quelques incertitudes subsistent
encore : viendra, viendra pas ? Faut-il espérer le Salvator Mundi ? 450 millions de dollars, le
tableau le plus cher du monde.
Vincent Delieuvin, conservateur au Musée du Louvre spécialiste de Léonard de Vinci
Alors le Salvator Mundi, il est toujours demandé en prêt par le Musée du Louvre, et on attend la
réponse définitive du propriétaire.
Voix off
Selon les rumeurs, le propriétaire pourrait être Mohammed ben Salmane, alias MBS, prince
d’Arabie Saoudite. Le Salvator Mundi serait peut-être sur son yacht dans les eaux du Golfe. La
dernière fois qu’on a vu le tableau, c’est à New York, en 2017, lorsqu’il a été vendu.

Voix off
Tout commence par la traditionnelle parade. Des centaines de personnes suivent échassiers et
marionnettes géantes au son de la fanfare. Pendant quatre jours, les artistes investissent les
quartiers, les orphelinats, les villages alentours. Un moment festif et populaire car c’est bien là
l’esprit de ce festival atypique : démocratiser la culture pour tous.

Ezéchiel Wendtoin, artiste

On permet aux couches défavorisées, à toute personne sans distinction, de pouvoir vivre la
culture, de pouvoir vivre, et ce qu’ils ont dans leur pays et ce qui vient de l’extérieur aussi.

Voix off

Les artistes, eux, s’approprient des espaces inédits, loin des scènes de spectacle habituelles.
Priorité est donnée au public, notamment les plus jeunes.

Alif Naaba, artiste et parrain du festival

Il y a un truc qui est incroyable, c’est que le public, il est participatif. Quand vous prenez le
quartier de Gounghin, les familles participent. C’est-à-dire que tout le quartier participe. C’est là
la différence de ce festival. Et ça, ça me parle beaucoup plus parce qu’en fait, les gens
s’arrachent. Ils occupent, ils prennent ça pour eux.

Voix off

Des sourires se dessinent sur les visages comme une renaissance après l’attaque terroriste qu’a
vécu Ouagadougou il y a un mois. Malgré les craintes, les organisateurs ont tenu à maintenir le
festival en signe de lutte.
Boniface Kagambega, directeur du festival

Il faut qu’on puisse dire aux terroristes qu’on n’a pas peur. Ils vont pas nous empêcher de vivre
notre culture. Ils vont pas nous empêcher de nous aimer, de nous retrouver. Ils vont pas nous
empêcher de démocratiser, de décentraliser l’art.

Voix off

Décentraliser l’art en faisant voyager le festival dans d’autres villes du pays, en proposant
également des ateliers de formation. Pour cette 7e édition, « Rendez-vous chez nous » est plus
que jamais un espace de partage, un exutoire où la vie reprend sa place.

Transcription : Je suis Charlie

Cabu, dessinateur
L'humour, c'est un coup de poing dans la gueule. Mais emballé quand même dans du papier de
soie ou du papier de bonbon.
Voix off
Tombé tout petit dans le dessin, Cabu, diplômé de l'école d'art Estienne, choisit très vite l'humour
« coup de poing ». Avec le personnage du grand Duduche qui lui ressemble comme un frère, il
fustige les institutions, l'école, l'armée, la police. Dessinateur de presse, il couvre de nombreux
événements avant de choisir la caricature politique.
Cabu, dessinateur
Un dessin dans un journal un peu..., qui vous donne beaucoup de latitude, c'est une tribune libre,
c'est... on dit « je » dans nos dessins.
Voix off
Des dessins et des slogans mordants qui n'épargnent personne, ni à droite, ni à gauche, ni ceux
qui croient au ciel, ni ceux qui n'y croient pas. Georges Wolinski, lui, mettra plus de temps à
trouver sa voie. Graphiste talentueux, il basculera finalement dans la contestation.
Georges Wolinski, dessinateur
Je pensais pas devenir dessinateur. D'abord, c'est un métier où on ne pouvait pas gagner sa vie.
Moi je ne m'intéressais pas à la politique. Mais en mai 68, brusquement, je me suis senti
concerné.
Voix off
Du Roi des cons au Bal des ringards - tout un programme - il impose son style et collabore à de
nombreux journaux, dont Paris Match qui publiera demain ce dessin, son dernier.
Georges Wolinski, dessinateur
L'humour, c'est s'interdire aucun sujet. C'est déjà la définition de l'humoriste, c'est le... y a... on
doit reculer devant rien. Sauf la méchanceté. Nous sommes féroces, mais nous ne sommes pas
méchants.
Voix off
En novembre 2011, après un premier attentat, le grand public découvrait le visage de Charb,
dessinateur et directeur de la rédaction, protégé par des policiers 24 heures sur 24. Mais comme
ses amis assassinés aujourd'hui, il cachait depuis toujours, derrière sa bouille de premier de la
classe, le goût de la satire et de la critique sociale.
Charb, dessinateur
Quand le sujet se prête à la rigolade je fais qu'un truc rigolo, mais quand c'est un sujet qui traite
de l'armée ou de la guerre ou des choses comme ça, c'est plus pédago voire un peu plus militant.
Voix off
À Charlie Hebdo, il avait trouvé une famille.
Charb, dessinateur
On dirait un vrai journal, hé !
Voix off
Pour lui, le dessin de presse était un moyen d'expression, populaire et immédiat. Bernard
Verlhac, dit Tignous, que l'on voit ici à ses débuts en train de dessiner contre la tauromachie,
venait lui de recevoir le prix du meilleur caricaturiste. Au milieu de ces sales gosses teigneux, un
professeur, Bernard Maris : un économiste respecté, mais qualifié de franc-tireur, tant sa parole,
parfois, détonnait.
Bernard Maris, économiste
Les économistes d'aujourd'hui sont un petit peu les médecins de Molière d'autrefois. C'est-à-dire
que ce sont des gens qui donnent des théories absolument invérifiables, qui maquillent un pseudo
savoir derrière un déluge de chiffres, qui servent en fait un petit peu à masquer leur
incompétence et derrière leur incompétence, la réalité.
Voix off
Un peu avant midi, réunis dans cette salle, c'est avec une mort bête et méchante qu'ils avaient
rendez-vous.

Merlin et la forêt de Brocéliande

Voilà bien longtemps que l’enchanteur Merlin s’évertue à unifier le Royaume de Bretagne aux
côtés du bon roi Arthur. Voilà aussi bien longtemps qu’il ne s’est pas reposé en sa chère forêt de
Brocéliande. C’est ici, en Bretagne, au milieu des grands arbres et des lacs qu’il se sent le mieux.
En cette belle matinée de printemps, Merlin, sous la forme d’un jeune homme plein de vie, se
rend au cœur de Brocéliande. Non loin de la fontaine de Barenton, il aperçoit une jeune fille dont
la beauté n’a d’égal que la grâce.
- Damoiselle, qui es-tu ? demande-t-il avec curiosité.
- Je suis Viviane, fille du seigneur de Comper.
Tous deux s’installent sur un rocher et conversent pendant des heures. Pour faire plaisir à la
belle, Merlin fait apparaître une foule de musiciens, de danseurs et un château enchanté entouré
de fleurs et d’arbres fruitiers. « Cette magie est sans aucun doute celle du grand Merlin », pense
alors Viviane, émerveillée. La fête dure toute la nuit, puis le château disparaît.
- Mon doux ami, moi qui m’ennuie souvent, laissez-moi au moins le beau jardin que vous avez
créé, le supplie-t-elle.
- Il m’est si difficile de vous résister. Soit, le « Jardin de joie » restera.
- J’aimerais tant connaître vos secrets. Me les apprendrez-vous ?
- Je pourrais, douce demoiselle, mais il faudrait alors me promettre votre amitié éternelle.
Viviane donne sa parole et Merlin s’engage à lui enseigner sa magie. Même fort amoureux, il
sent que le royaume est en péril et n’oublie pas son devoir auprès du roi Arthur. Il quitte donc la
belle à regret pour retourner à la cour.
À force de sages conseils et de quelques magies, Merlin aide Arthur à chasser les envahisseurs
saxons et à réunifier le royaume. Avec hâte, il retourne au Jardin de joie où Viviane lui réserve
un accueil si chaleureux qu’il s’en éprend encore plus.
Comme promis, il lui enseigne le pouvoir des plantes, la maîtrise des éléments, la métamorphose
et le sort qui plonge quiconque dans un sommeil profond. L’esprit insatiable de Viviane en
demande toujours plus tandis que l’amour grandissant de Merlin le fait céder à tous les caprices
de la belle.
- Mon bel ami, j’aimerais tant posséder mon propre château, lumineux et plein de joie.
À ces mots, un château de cristal jaillit soudain au bord du lac.
- Douce Viviane, voici votre demeure. Nul autre que vous et votre cour ne pourrez la voir, vous
serez ainsi en sécurité pendant mon absence.
- Me laissez-vous encore ? demande Viviane, désespérée.
- Je reviendrai vite.
- Promettez-moi qu’à votre retour, vous m’apprendrez le sort d’enserrement, lui demande-t-elle
avec une infinie douceur.
- Qu’il en soit ainsi, répond Merlin dans un soupir.
De retour à la cour, Merlin prodigue ses derniers conseils au roi. Conscient des desseins de
Viviane, il annonce à Arthur qu’il retourne définitivement en forêt de Brocéliande, où la belle
l’attend, impatiente.
- Vous êtes enfin de retour, mon doux ami, s’écrie-t-elle avec joie. Vous rappelez-vous votre
promesse ?
- Comment l’oublier ? répond Merlin.
L’enchanteur dévoile à sa belle le sortilège qui enserre un homme à jamais, puis s’endort
profondément. Quelques heures plus tard, il se réveille dans un endroit merveilleux, mais entouré
d’une paroi d’air infranchissable. À ses côtés, Viviane le regarde avec tendresse.
- Vous m’appartenez désormais comme je vous appartiens, Merlin. Nous vivrons heureux à tout
jamais réunis, murmure-t-elle.
Ainsi, par amour, le grand Merlin renonce à sa liberté. Dans la forêt de Brocéliande se trouvent
encore aujourd’hui quelques rochers que l’on appelle « le tombeau de Merlin ». Mais
l’enchanteur n’y est pas enterré, il vit encore dans cette prison dorée que nul ne peut voir.

Textes : Aurélie Garnier, TV5.ca


Illustrations : Alexandra Myotte

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