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la Communauté européenne
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Le présent document a été établi pour l'usage interne des services de la Commission. Il
est mis à la disposition du public, mais ne peut être considéré comme constituant une
prise de position officielle de la Commission.
ISBN 92-827-7238-1
Printed in Belgium
Commission européenne
DANS
LA COMMUNAUTE EUROPEENNE
Claude Nédélec
Document
Ce texte a été rédigé avec l'aide financière de la Commission européenne. Il ne reflète pas nécessairement
l'opinion et en aucun cas n'anticipe l'attitude de la Commission européenne dans le domaine concerné. La
reproduction, même partielle, du contenu de ce document est subordonnée à la mention explicite de la source.
Page
INTRODUCTION 7
- Harpons 34
BIBLIOGRAPHIE 37
ANNEXES 39
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figures Page
Ce document est destiné aux administrateurs et aux gestionnaires, en particulier à ceux qui
sont chargés de l'application des réglementations, mais il peut aussi intéresser les non-
spécialistes. Quoique des définitions des principaux termes techniques extraites du Dictionnaire
multilingue des engins de pêche (CCE, 1992) figurent à l'annexe V, les lecteurs peu
familiarisés avec la terminologie des espèces aquatiques, des navires et des engins de pêche
devront se reporter aux dictionnaires pertinents, chaque fois que nécessaire.
De ces divers types, nous avons retenu 17 groupes d'engins principaux qui sont largement
répandus dans la Communauté européenne ou qui correspondent à une production importante
dans les pêches communautaires ou au niveau d'un ensemble de régions européennes. On
trouve ensuite 12 types d'engins d'importance secondaire, parfois assez répandus, mais
employés par des pêcheurs peu nombreux ou représentés dans un ou quelques pays seulement
et en petit nombre d'exemplaires. Le reste des engins, soit une dizaine, sont très 'peu utilisés
ou non-représentés dans la Communauté européenne.
Ces indications sont également résumées sous forme de tableaux dans les annexes II et III.
"Sélectivité: Propriété pour un engin de capturer une espèce plutôt qu'une autre (sélectivité
interspécifique) ou de retenir, pour une espèce déterminée, les individus d'une certaine taille
(sélectivité intraspécifique)." in George et Nédélec, 1991, p. 195.
Par interactions on entend ici les effets physiques directs qu'un engin de pêche peut avoir sur
d'autres engins (accrochages, destructions). Par compétition pour l'espace, on entend la
concurrence entre engins pour l'occupation des mêmes fonds de pêche.
Ces commentaires ne détaillent toutefois pas tous les aspects relatifs à ces engins qui peuvent
intéresser les gestionnaires, comme:
leurs impacts indirects, tels que ceux pouvant résulter d'une modification du
comportement des espèces visées (effet dispersif, effet d'apprentissage, etc);
leurs impacts sur le benthos (mentionnés à propos de leur efficacité);
leurs impacts sur les espèces noncommerciales (mentionnés à propos de leur
sélectivité interspécifique);
la concurrence entre engins pour les mêmes ressources résultant de leur sélectivité
intraspécifique, c'est à dire de leur impact différentiel sur les différentes classes de
taille ou d'âge (engins exploitant simultanément les mêmes classes, engins exploitant
séquentiellement différentes classes).
Pour les engins d'importance secondaire, ne sont fournis qu'une définition et quelques
exemples de pays utilisateurs. Enfin, les engins très peu répandus ou non représentés sont
simplement mentionnés avec, pour les groupes non représentés, une indication des pays ou
des continents où ils sont connus.
1. Sennes coulissantes
Filets tournants avec coulisse, qui capturent le poisson en l'encerclant à la fois sur les côtés
et par en dessous, ce qui l'empêche, dans les eaux profondes, de s'échapper en plongeant vers
le bas (Fig. 1). Les sennes coulissantes, ou sennes de surface, sont caractérisées par le
montage, le long de leur ralingue inférieure, d'une coulisse, cordage en acier ou en textile,
passée dans des anneaux et qui assure la fermeture par boursage du filet.
Ces engins comportent essentiellement une nappe de filet de grandes dimensions, longue de
1.000 à 1.500 m et profonde de 150 à 300 m, dont les mailles ont une dimension fixée en
fonction des espèces recherchées qui ne doivent absolument pas s'emmailler (par exemple: 10
mm de côté de maille pour la sardine, 16 mm pour le hareng et le maquereau, 50 à 60 mm
pour le thon). La ralingue supérieure est garnie de nombreux flotteurs, qui maintiennent le
filet à la surface, et la ralingue inférieure est assez lourdement lestée pour plonger rapidement.
Une fois le banc de poissons repéré, la senne est mise à l'eau, le navire décrivant un
mouvement d'encerclement. Après la fermeture du filet par le virage de la coulisse, la senne
est relevée à l'aide d'un treuil à filet sur mât de charge (powerblock) ou audessus de la lisse
(système Triplex). Les poissons capturés s'accumulent dans une extrémité renforcée de la
nappe, appelée poche. La prise, qui peut atteindre ou dépasser une centaine de tonnes, est
embarquée au moyen d'une salabarde (sorte de grande épuisette) ou par une pompe immergée.
Outre le treuil à filet, les senneurs sont équipés d'un treuil de sennage et d'une potence sur
le côté pour virer la coulisse. Des annexes, dont un skiff motorisé, sont souvent employés
pendant la manoeuvre du filet.
Bien qu'il s'agisse d'un engin actif, cette méthode de pêche est relativement économe en
énergie, la phase de propulsion du navire pendant le coup de senne est pratiquement limitée
à la phase d'encerclement. A cela, il convient toutefois d'ajouter la phase de recherche des
bancs de poissons, parfois assez longue, durant laquelle le navire doit se déplacer sur des
distances parfois considérables. L'équipement acoustique (sonar, sondeur), employé surtout
pour la détection et la localisation du poisson, est souvent assez sophistiqué. Le repérage des
bancs de thon, notamment de thon rouge, est parfois effectué à partir d'un avion ou d'un
hélicoptère. En Méditerranée, avant la capture qui a lieu la nuit, les petits pélagiques sont
attirés et concentrés à l'aide de lampes (pêche à la lumière des lamparos).
Principalement les poissons pélagiques de petite taille (sardine, anchois, hareng, maquereau)
ou de grande taille (thons).
Efficacité de capture
Elle est excellente si l'encerclement du banc de poissons est bien conduit et si le boursage est
réalisé assez vite pour empêcher la fuite des poissons sous la ralingue inférieure ou le bateau.
Sélectivité
La sélectivité intraspécifique est pratiquement nulle, car le filet est conçu pour retenir la
totalité des poissons encerclés. La sélectivité interspécifique est théoriquement assez bonne,
car les pêcheurs ne mettent leur senne à l'eau que lorsqu'ils ont repéré un banc de l'espèce
recherchée. Il arrive cependant qu'il y ait capture simultanée de plusieurs espècesou capture
d'une espèce non recherchée. Dans ce dernier cas, il est possible de libérer ces poissons
encore vivants, en larguant simplement la coulisse.
Quand la pêche à la senne a lieu au large, il n'y a pratiquement pas d'interactions avec les
autres méthodes de capture. Par contre, quand la senne est utilisée dans les eaux côtières peu
profondes, des interactions sont fréquentes avec les autres engins, en particulier stationnaires
(casiers, palangres et filets maillants de fond), car la ralingue inférieure peut traîner sur le
fond et accrocher ces engins.
Il est possible de réglementer les dimensions de la senne pour limiter l'effort de pêche par
navire, ou le maillage de la nappe de filet.
Importance dans la CE
Les sennes coulissantes pour la pêche du maquereau et du hareng sont surtout employées au
nord de l'Europe (en particulier en Ecosse et en Irlande). En Méditerranée elles sont
communément utilisées pour la capture des sardines, des anchois et des thonidés. Outre les
filets méditerranéens, il faut signaler les sennes à thon tropical (Fig. 2) des senneurs
océaniques, armés notamment en France et en Espagne, qui sont utilisées pour la pêche en
Océan Indien et en Océan Atlantique Tropical.
Filets encerclants et traînants, manoeuvres à partir d'un bateau au moyen de deux longs
cordages (cordes de sennage) qui ont pour but de rabattre les poissons vers l'ouverture de la
senne (Fig. 3). Le filet, dont la construction et la taille rappellent le chalut de fond, comporte
deux ailes allongées, un corps et une poche. Par rapport à la senne danoise, la senne écossaise
est caractérisée par une conception plus proche de celle du chalut.
A la différence du chalut, la senne de fond n'est pas remorquée par le navire. La pêche
s'effectue en effet au mouillage ou "à la volée", l'engin étant simplement halé par les deux
cordages reliés aux ailes. L'opération de pêche se déroule en trois phases:
mise à l'eau des cordes de sennage et du filet de manière à délimiter une surface aussi
grande que possible sur le fond,
début du virage qui provoque le rabattage par les corder et les ailes,
capture dans la senne quand elle se met en mouvement à la fin du virage des cordes.
Les cordes de sennage sont halées par un cabestan et stockées sur des enrouleurs à grande
capacité. Le filet lui-même est habituellement embarqué au moyen d'une grande poulie
mécanisée, installée à l'arrière du bateau (Fig. 4). Comme il n'y a pas de remorquage
prolongé de l'engin, cette méthode est plus économe en énergie que le chalutage de fond.
Poissons plats (plie) et poissons ronds (églefin, merlan) vivant sur le fond ou nageant à
proximité du fond.
Efficacité de capture
Elle est satisfaisante si l'opération est bien menée sur des fonds réguliers. Un travail
systématique autour d'une bouée permet de bien localiser les concentrations exploitables.
Sélectivité
10
Interaction et compétition avec les autres engins
La pêche à la senne de fond ne pouvant être pratiquée qu'en l'absence d'autres engins
stationnaires (filets maillants, palangres, casiers), il y a compétition pour l'espace plutôt
qu'interaction. Cette compétition est moindre que pour le chalut, du fait que les zones
exploitées par les sennes de fond sont moins étendues que pour les chaluts, plus susceptibles
de rencontrer d'autres engins mouillés au fond.
Ceux-ci portent essentiellement sur le maillage de la poche, comme pour les chaluts.
Importance dans la CE
Comme leur nom l'indique, ces sennes sont employées surtout au Danemark et en Ecosse.
3. Chaluts de fond
Les chaluts sont, par définition, des filets remorqués (autrefois désignés sous le nom "d'arts
traînants"), constitués d'un corps de forme conique, relié vers l'arrière à une poche fermée
(cul), où s'accumule le poisson capturé, et prolongé vers l'avant, à l'ouverture, par des ailes
plus ou moins longues. Ce sont des engins actifs qui peuvent être traînés soit par un seul
bateau (chaluts à perche et chaluts à panneaux), soit par deux bateaux opérant simultanément
(chaluts-boeufs). Les chaluts sont classés en deux groupes4:
les chaluts de fond, qui travaillent au contact du fond et dont on distingue trois types:
les chaluts à perche, généralement en gréement double avec tangons;
les chaluts de fond à panneaux, simples ou jumeaux, à un seul bateau, le plus
souvent à pêche arrière;
les chaluts-boeufs de fond, remorqués par deux bateaux,
les chaluts pélagiques qui fonctionnent entre deux eaux (voir section 4).
3a - Chaluts à perche
Chaluts dont l'ouverture horizontale est assurée par une perche, en bois ou en métal, d'une
longueur atteignant une dizaine de mètres. Le chalut à perche a une ouverture verticale très
faible, limitée à la hauteur des étriers fixés aux patins à chaque extrémité de la perche. Il est
remorqué par une seule fune, par l'intermédiaire d'une patte d'oie (Fig. 5).
11
Particularités de mise en oeuvre
Sur les navires d'une certaine importance, les chaluts à perche sont remorqués au moyen de
tangons placés de chaque bord (gréement double) (Fig. 6). Pour des raisons de sécurité
(danger de chavirage), le gréement double nécessite l'installation d'un dispositif de largage
rapide du point de traction de la fune, sur chaque tangon.
A cet égard, il faut distinguer la version "légère" du chalut à perche (avec bourrelet normal
et lourdes chaînes gratteuses) employée pour la crevette grise, de la version "lourde" utilisée
pour la pêche des poissons plats. Dans ce dernier cas, la présence de la perche, qui maintient
une ouverture horizontale fixe, permet le montage d'un bourrelet lourdement lesté avec
chaînes gratteuses multiples. Mais le poids important de l'engin et le fait que celui-ci gratte
fortement le fond rendent cette méthode peu économe en énergie.
Efficacité de capture
De par leur conception, les chaluts à perche sont particulièrement efficaces pour la pêche des
espèces vivant sur le fond. Les versions lourdement lestée? et avec chaînes gratteuses
multiples sont spécialisées pour la capture des soles. Les versions plus légères sont employées
en général pour la pêche des crevettes grises. En gréement double, le fait de remorquer
simultanément deux chaluts moyens au lieu d'un seul grand chalut, permet d'augmenter le
rendement de pêche d'environ 25 %, à puissance égale, par rapport au chalut de fond
classique en gréement simple.
Sélectivité
L'impact de ces engins très lestés, fortement gratteurs, est particulièrement sensible sur les
engins stationnaires mouillés au fond. La répartition des secteurs entre chalutiers à tangons
d'une part et fileyeurs, caseyeurs ou palangriers d'autre part, permet de réduire les conflits.
La réglementation des chaluts à perche peut porter non seulement sur le maillage des poches,
mais aussi sur le nombre et le poids des chaînes gratteuses.
12
Importance dans la CE
Les chaluts à perche sont surtout utilisés dans les pays riverains de la Mer du Nord (Pays-Bas,
Belgique, Allemagne, Royaume-Uni) et de la Manche (France).
Chaluts de fond remorqués par un seul bateau et dont l'ouverture horizontale est assurée par
des panneaux divergents, relativement lourds et munis d'une semelle d'acier prévue pour un
contact accentué avec le fond (Fig. 7). Selon le type utilisé, on distingue les chaluts à faible
ouverture verticale, employés par exemple pour les crevettes ou les langoustines, et les chaluts
à grande ouverture verticale (G.O.V.), bien adaptés à la capture des espèces semi-démersales
ou pélagiques. Le bord inférieur de l'ouverture du filet (ou gueule) est normalement protégé
par un épais bourrelet, lesté de chaînes et souvent garni de rondelles de caoutchouc, diabolos
ou sphères en acier (Fig. 8). Les dimensions des mailles du filet, notamment dans la poche,
sont choisies en fonction des espèces à capturer.
Les deux funes en câble d'acier, qui remorquent le chalut, passent sur des potences et sont
virées sur les tambours du treuil de chalutage. La manoeuvre du train de pêche est facilitée
par l'adoption, maintenant généralisée, du chalutage par l'arrière, avec souvent une rampe
arrière permettant d'embarquer la capture en une seule fois. D'autre part, l'utilisation
d'enrouleurs facilite beaucoup la manoeuvre du filet. (Fig. 9). Les chaluts de fond à panneaux
sont parfois employés en chaluts jumeaux (Fig. 10), type de gréement qui comporte deux
chaluts identiques fonctionnant ensemble, ouverts horizontalement par une seule paire de
panneaux. Les ailes au centre sont alors fixées à un patin ou à un lest, remorqué
simultanément avec les panneaux au moyen d'une patte d'oie commune ou par un troisième
câble séparé. Comme pour les chaluts en gréement double, le fait de remorquer deux chaluts
moyens, au lieu d'un seul grand chalut, améliore notablement le rendement sur les espèces
démersales.
13
Efficacité de capture
Elle est bonne si le type de chalut, son gréement et la vitesse de traîne sont bien adaptés aux
espèces recherchées. Le filet doit posséder une bonne capacité de filtration de l'eau, pour
éviter le refoulement et la fuite prématurée des poissons à l'ouverture.
Sélectivité
Les interactions sont toujours importantes vis-à-vis des engins stationnaires ou calés qui
peuvent être endommagés par le bourrelet ou les panneaux divergents
Le maillage ou dimension de l'ouverture des mailles de la poche doit être contrôlé au moyen
d'une jauge graduée (jauge triangulaire et jauge à pression tarée, Fig. 11 et 20). Une grande
attention doit être apportée aux accessoires installés sur le cul du chalut, en particulier,
tabliers, fourreau de protection, double poche de hissage, etc., qui peuvent modifier les
conditions de sélection des poissons.
Importance dans la CE
Les chaluts de fond à panneaux sont très répandus en Europe, en particulier au Danemark, en
Allemagne, dans le Royaume-Uni et en France où l'on trouve la plus grande variété de types
de chaluts, adaptés aux différentes espèces recherchées, parfois en fonction de la région (par
exemple, des différences existent pour le même type d'engin selon qu'il est employé en
Atlantique ou en Méditerranée). Les chaluts jumeaux à panneaux sont surtout utilisés au
Danemark et en France.
3c - Chaluts-boeufs de fond
Chaluts de fond remorqués simultanément par deux bateaux dont l'écartement assure en même
temps l'ouverture horizontale du filet. (Fig. 12). Le filet lui-même ne diffère pas notablement
d'un chalut de fond à panneaux, mais il n'y a pas de panneaux divergents et les funes (une
pour chaque navire) sont reliées directement aux bras. Le poids des panneaux est remplacé
soit par un lest amovible fixé à la liaison fune-bras, soit par une augmentation de la longueur
des funes et bras.
14
Particularités de mise en oeuvre
En raison de l'absence des panneaux, la traînée totale du train de pêche est plus faible. Il en
résulte que deux petits chalutiers peuvent remorquer un très grand chafut. L'intérêt de cette
méthode réside aussi dans la possibilité de filer une grande longueur de funes dont une portion
traîne sur le fond et agit comme des bras rabattant les poissons vers l'ouverture du chalut. En
outre, par faible profondeur, les bruits d'hélice ne viennent pas perturber les poissons avant
le passage du chalut, mais accentuent le rabattage vers l'engin. Malgré ces avantages, le
chalutage en boeufs reste peu répandu, car il convient surtout aux navires de faible tonnage
et réclame une compétence particulière des équipages, notamment pour les manoeuvres de
filage et virage du chalut durant lesquelles les bateaux sont très rapprochés.
Ce sont les mêmes que pour le chalut de fond à panneaux, avec des compositions de capture
variables selon le type de filet (faible ou grande ouverture verticale), et une prédominance des
espèces du plateau continental où se tiennent habituellement les chalutiers-boeufs.
Efficacité de capture
Pour les raisons déjà exposées, l'efficacité du chalut-boeuf de fond est bonne: à puissance
totale égale, des chalutiers-boeufs peuvent avoir un rendement en pêche sensiblement
supérieur à celui d'un seul chalutier employant un chalut de fond à panneaux.
Sélectivité
Comparables à celles du chalut de fond à panneaux (voir section 3b). L'absence de panneaux
rend cet engin un peu moins agressif vis-à-vis des engins stationnaires calés sur le fond
(palangres, en particulier). La tactique de pêche habituelle des chalutiers-boeufs, qui consiste
à effectuer de longs traits, par une profondeur constante, augmente cependant la fréquence de
rencontre avec les engins passifs ou leurs orins reliés aux bouées les signalant en surface.
Importance dans la CE
La pêche au chalut-boeuf de fond est une méthode peu répandue, à l'exception de l'Espagne
où les "parejas" la pratiquent traditionnellement sur des bateaux de moyen tonnage. La
méthode est aussi employée en Allemagne, notamment dans la Baltique.
15
4. Chaluts pélagiques
Ces chaluts sont, en général, beaucoup plus grands que les chaluts de fond; ils sont conçus
et gréés pour fonctionner entre deux eaux, y compris dans les eaux proches de la surface. Les
pièces de la partie antérieure du filet sont habituellement en mailles de très grandes
dimensions (jusqu'à 8 m de côté) ou en cordages, qui rabattent les poissons vers le centre du
corps du chalut. Le contrôle de la profondeur de pêche, indispensable pour une bonne
efficacité, est réalisé normalement à l'aide d'un sondeur de corde de dos (netsonde). On
distingue deux groupes de chaluts pélagiques:
les chaluts pélagiques à panneaux, traînés par un bateau ;
les chaluts-boeufs pélagiques, traînés par deux bateaux.
Remorqués par un seul bateau, ces chaluts pélagiques sont ouverts horizontalement par des
panneaux divergents qui ne touchent pas le fond. L'ouverture verticale du filet est produite
essentiellement par des poids placés devant les pointes d'ailes inférieures (Fig. 13). Les
dimensions du chalut sont déterminées en fonction de la puissance du chalutier. Les ralingues
d'ouverture peuvent atteindre ou dépasser 100 m pour une longueur totale du filet de l'ordre
de 250 à 300 m. Les panneaux hydrodynamiques, en général du type Süberkrüb (Fig. 14),
doivent assurer à la fois l'ouverture horizontale du filet et son évolution en profondeur. Ils
présentent un grand allongement vertical avec un profil creux et ne doivent pas normalement
traîner sur le fond.
Ces engins sont employés, en général, pour la capture des petits pélagiques (sardine, anchois,
hareng, maquereau, capelan, etc.) ou, d'une manière plus occasionnelle, pour la pêche des
poissons ronds (lieu noir, morue, poutassou, etc.) et des crevettes nageant entre deux eaux.
16
Efficacité de capture
Dans de bonnes conditions, l'efficacité est très bonne et certains chaluts sont capables de
pêcher jusqu'à 100 tonnes de poissons en un seul trait. Des captures aussi importantes sont
alors embarquées à l'aide d'une pompe branchée sur la poche.
Sélectivité
Comme pour les chaluts de fond (voir section 3b), mais avec des captures composées d'un
petit nombre d'espèces avec prédominance, le plus souvent, d'une seule espèce.
Un peu moins marquées que pour les chaluts de fond, le train de pêche ne traînant pas, en
principe, sur le fond. Des accrochages avec les orins d'engins stationnaires restent néanmoins
possibles.
Le contrôle des maillages de la poche s'effectue comme pour les chaluts de fond (voir section
3b). L'utilisation de petites mailles dans la poche n'est autorisée que pour les petites espèces
pélagiques, avec toutefois la possibilité de capturer un faible pourcentage (spécifié dans la
réglementation) d'espèces protégées de plus grande taille. Dans certains cas, la définition du
chalut pélagique en tant qu'engin est indiquée dans la réglementation. Les différences, par
rapport au chalut de fond à grande ouverture verticale, ne sont pas toujours faciles à mettre
en évidence, mais la nature du matériel employé et la composition des captures permettent,
en général, de lever le doute.
Importance dans la CE
C'est surtout dans les pays du nord de FEurope (Allemagne, Pays-Bas, France, Irlande et
Royaume-Uni) que les chaluts pélagiques à panneaux sont couramment employés. Ils sont
aussi d'usage courant en Italie. Par contre, ils sont d'usage moins fréquent au Portugal et en
Grèce. En Espagne enfin, cette technique de pêche est généralement interdite.
4b - Chaluts-boeufs pélagiques
Chaluts pélagiques remorqués simultanément par deux bateaux, ce qui assure l'ouverture
horizontale et permet l'absence des panneaux divergents. (Fig. 15). La conception de ces filets
rappelle celle des chaluts pélagiques à panneaux (voir 4a). Ils sont toujours de très grandes
dimensions : pour deux bateaux de faible tonnage, la taille est comparable à celle d'un chalut
pour un seul chalutier de fort tonnage.
17
Particularités de mise en oeuvre
Pour remorquer le filet, chacun des deux bateaux utilise deux funes (ou une seule fune
prolongée par une longue patte d'oie). Comme pour le chalut-boeuf de fond, l'écartement des
deux chalutiers doit être contrôlé par un traversier ou au moyen du radar. L'ouverture
verticale est obtenue par un lest fixé, de chaque côté, aux ailes inférieures du chalut. On
distingue chaque navire par les appellations "boeuf et "veau" selon qu'il embarque ou non
le filet. Quant à la capture, elle peut être indifféremment embarquée à bord du même bateau
ou alternativement sur chaque bateau. Compte tenu des grandes dimensions du chalut (plus
de 100 m de ralingues d'ouverture et jusqu'à 300 m de long), les manoeuvres de filage et de
virage, ou d'embarquement de la capture, sont assez dangereuses par gros temps et réclament
une grande habileté manoeuvrière de la part des équipages. L'équipement des bateaux doit
comprendre impérativement un enrouleur à grande capacité pour faciliter la manoeuvre du
chalut.
Ce sont pratiquement les mêmes que pour le chalut pélagique à panneaux. Depuis la fin des
années 1980, cet engin est aussi employé pour la pêche du thon blanc ou germon, dans le
golfe de Gascogne.
Efficacité de capture
L'efficacité de cette méthode est très bonne et presque toutes les espèces pélagiques ou semi-
démersales, de petite taille et de taille moyenne, peuvent être exploitées, y compris des
thonidés, comme le germon.
Sélectivité
Comme pour le chalut pélagique à panneaux, à la nuance près que le chalut-boeuf peut être
employé plus près du fond, du fait de l'absence de panneaux, et peut donc causer des
dommages aux engins stationnaires dans les eaux côtières ou peu profondes.
En ce qui concerne le maillage, comme pour le chalut pélagique à panneaux (voir 4a). Le fait
que les chaluts-boeufs peuvent travailler tout près du fond ou au contact de celui-ci, impose
parfois une réglementation particulière de l'utilisation de cet engin dans les eaux côtières.
Importance dans la CE
Cette méthode est surtout répandue dans les pays du nord de l'Europe, notamment au
Danemark (c'est dans ce pays qu'elle a été employée en premier), en Allemagne, aux Pays-
Bas et en France. Elle est aussi employée en Italie.
18
5. Dragues
Une drague est constituée par un sac en filet ou un panier en métal, monté sur une armature
présentant une forme et une largeur variables, dont la partie inférieure est munie d'une lame
en forme de racloir, parfois munie de dents. Remorqué par un câble d'acier, cet engin sert en
général à la récolte des coquillages (Fig. 16). Les dragues mécanisées, comme les dragues
hydrauliques, seront décrites plus loin (voir section 12).
Les dragues à lame arrondie sont employées surtout pour la pêche des coquillages posés sur
le fond, alors que les dragues à lame tranchante ou à dents sont utilisées principalement pour
les coquillages enfouis dans les sédiments. A l'avant de la drague on installe parfois un volet
plongeur, surface plane ou légèrement incurvée à angle d'attaque négatif, qui crée, lors du
déplacement de la drague, une poussée vers le bas appuyant la drague sur le fond. En général,
le navire remorque simultanément deux dragues ou davantage (Fig. 17). Quand ces engins
sont traînés à l'extrémité de tangons, il convient de prévoir des dispositifs de sécurité pour
prévenir le chavirage en cas de croche, comme pour les chaluts à perche en gréement double
(voir 3 a).
Efficacité de capture
Ces engins sont relativement efficaces quand ils sont bien adaptés aux conditions de pêche.
La drague ne doit pas sauter sur le fond (intérêt du volet plongeur) et, dans le cas des
coquillages enfouis, elle ne doit pas refouler le sédiment sans le cribler.
Sélectivité
Le corps des dragues étant souvent constitué de maillages rigides ou de barres métalliques,
la sélectivité des coquillages est déterminée par la dimension minimale des mailles ou par
l'écartement des barres. La présence en abondance d'autres animaux, ou de sédiment en excès,
peut affecter la capacité de sélection des dragues.
Ce sont les mêmes que pour les chaluts à perche (voir section 3 a).
19
Aspects techniques de la réglementation
Outre le "maillage" du sac ou du panier, les dragues sont aussi l'objet d'une réglementation
spéciale concernant l'utilisation, tolérée ou non, des dents et du volet plongeur. L'utilisation
des dragues est généralement limitée à un secteur restreint et pour une durée fixée.
Importance dans la CE
Les dragues sont répandues dans presque tous les pays, sous des formes très diverses et plus
ou moins élaborées. Elles sont employées, par exemple, en Allemagne, en France, aux Pays-
Bas et en Italie. Dans ces deux derniers pays, des versions perfectionnées à affouillement
hydraulique sont couramment utilisées, mais il s'agit plutôt d'engins de récolte (section 12).
6. Filets maillants
Ce sont des filets de forme rectangulaire et construits en fils fins et peu visibles que l'on
mouille verticalement dans l'eau et dans lesquels les poissons viennent se mailler ou
s'emmêler. La nappe des filets est tendue entre les flotteurs de la ralingue supérieure et les
plombs de la ralingue inférieure. La dimension des mailles est calculée pour retenir les
poissons par la tête ou l'avant du corps. La couleur et la grosseur du fil, ainsi que la chute
(ou hauteur) et le mode d'armement doivent être adaptés aux conditions de pêche et aux
espèces que l'on recherche. On distingue les filets maillants de fond, des filets dérivants.
Filets maillants directement posés sur le fond, au moyen de lests de poids suffisant pour
neutraliser la flottabilité des flotteurs et maintenir l'engin en place (Fig. 18). Ces filets sont
mouillés les uns à la suite des autres, en nombre variable. De place en place, ils sont retenus
sur le fond au moyen de grappins et signalés en surface par des bouées reliées à des orins.
Dans certains cas, les filets sont maintenus entre deux eaux, à une certaine distance du fond.
Le trémail (filet à trois nappes) et le filet combiné maillant et trémail5 sont considérés aussi
comme des filets maillants (Fig. 19). La longueur totale des filets employés par le même ba-
teau peut atteindre plusieurs kilomètres. La hauteur varie de moins d'un mètre à une quinzaine
de mètres ou davantage.
La mise à l'eau des filets se fait en général par l'arrière et le relevage par l'avant ou par le
côté environ au tiers avant, afin de faciliter la manoeuvre du bateau. Normalement, les filets
Filet maillant de fond combiné avec un trémail qui en forme la partie inférieure.
20
restent mouillés pendant quelques heures, habituellement durant la nuit. Le relevage est
effectué au moyen d'un vire-filet ou grande poulie mécanisée. Les filets sont stockés dans des
parcs ou des bacs amovibles, parfois sur un enrouleur. Dans certains cas, la pêche se fait à
bord de bateaux auxiliaires opérant à partir d'un navire-mère. Econome en énergie, cette
méthode comporte cependant des opérations assez longues, en particulier pour le démaillage
des poissons et le nettoyage des filets.
Efficacité de capture
Elle est bonne lorsque les conditions de capture sont favorables (obscurité, eau peu
transparente, courant faible, peu de débris ou animaux indésirables susceptibles d'embrouiller
les filets, absence de prédateurs pouvant abîmer les poissons capturés).
Sélectivité
Ce type de filet est rarement très sélectif au niveau interspécifique, car de nombreux facteurs
extérieurs ou propres à l'engin, tels que le montage (en particulier le flou ou, dans le cas des
trémails, la formation de poches) peuvent affecter la sélectivité. Néanmoins, dans des
conditions d'utilisation appropriées (notamment en ce qui concerne les maillages), la
sélectivité intraspécifique peut être satisfaisante.
Lesfiletsmaillants occupant parfois une surface considérable sur le fond, des interactions avec
d'autres engins plus mobiles (chalut de fond, en particulier) sont prévisibles. La compétition
pour l'espace avec d'autres engins stationnaires (palangres, casiers) étant fréquente, une
répartition des secteurs selon les engins est souhaitable, en particulier dans les eaux côtières.
Le contrôle porte surtout sur la dimension des mailles. La mesure concerne normalement la
longueur de maille étirée ou le côté de maille (à préciser). La longueur totale ainsi que la
durée d'immersion des filets peuvent aussi être limitées (Fig. 20).
Importance dans la CE
Ces engins sont largement représentés dans tous les pays de la CE, avec des variantes qui
tiennent aux espèces recherchées et aux conditions de pêche locales.
21
6b - Filets maillants dérivants
Filets maillants maintenus à la surface ou à une faible distance sous celle-ci, grâce à de
nombreux flotteurs, et dérivant librement, le plus souvent avec le bateau auquel ils sont
amarrés par une extrémité (Fig. 21). L'ensemble de plusieurs filets dérivants constitue une
tésure ou filière, dont la longueur totale peut atteindre plusieurs milliers de mètres. La hauteur
de nappe varie de quelques mètres à une vingtaine de mètres ou plus.
La pêche a lieu en général de nuit; les filets sont parfois relevés à plusieurs reprises, afin de
ne pas laisser les poissons capturés séjourner trop longtemps dans l'eau. Comme pour les filets
de fond, les filets dérivants sont mis à l'eau par l'arrière et relevés par le côté, sur l'avant du
milieu du navire. L'équipement des navires comporte également un vire-filets à poulie
mécanisée de grand diamètre. Le stockage à bord se fait en parc ou, plus rarement, sur un
enrouleur. Les opérations de démaillage sont plus rapides que pour les filets maillants de fond.
Quand la tésure est très longue, elle est signalée, de place en place, par des bouées
lumineuses, complétées éventuellement par des réflecteurs radar. L'immersion de la ralingue
supérieure, à quelques mètres sous la surface, est prévue parfois pour éviter des avaries aux
filets par le passage des bateaux.
Employés couramment autrefois pour la sardine, le hareng et le maquereau, les filets dérivants
servent aussi pour la capture d'autres espèces pélagiques: saumon, espadon, germon, thon
rouge.
Efficacité de capture
Les captures sont satisfaisantes lorsque les filets ont un maillage bien adapté à la taille des
espèces recherchées. La grande dispersion des poissons dans le domaine pélagique impose
l'emploi de filets suffisamment longs pour obtenir des rendements intéressants.
Sélectivité
Le choix d'un maillage de dimension adéquate permet d'obtenir une bonne sélectivité
intraspécifique. Par contre, comme pour les filets maillants de fond, la sélectivité
interspécifique est réduite. L'importance des captures accessoires, notamment de petits cétacés,
a été mise en évidence et ses conséquences ont été récemment analysées (CCE 1995a et
1995b).
Cette pêche étant en général pratiquée au large, près de la surface et sans aucun contact avec
le fond, il n'y a pas normalement d'interactions avec les engins stationnaires, sauf la palangre
dérivante. La compétition pour l'espace avec les autres engins péchant les mêmes ressources
22
sur les mêmes zones de pêche peut être réduite par une séparation dans le temps (décalage à
l'échelle d'une journée, d'une saison ou de toute autre période intermédiaire) ou dans l'espace
(répartition des secteurs) des activités de pêche.
La réglementation peut porter sur le maillage des filets, une dimension minimale des mailles
pouvant protéger les poissons les plus petits. Des dispositions peuvent être prévues pour
limiter la longueur des filets et donc l'effort de pêche déployé par navire. On peut aussi
imposer l'immersion de la ralingue supérieure pour réduire la gêne à la navigation, et
réciproquement, les avaries occasionnelles par les bateaux croisant les filets.
Importance dans la CE
Bien connue dans la plupart des pays européens, cette méthode a connu un regain d'activité
au cours des dernières décennies dans certaines pêcheries pélagiques (espadon en
Méditerranée, thon germon aux abords du Golfe de Gascogne, salmonidés en Mer d'Irlande
et en Mer Baltique). Les problèmes de captures accessoires (notamment de petits cétacés) et
d'augmentation de l'effort de pêche (notamment sur le germon et l'espadon) ont amené des
dispositions communautaires restrictives.
7. Madragues
Les madragues ou thonaires sont des filets pièges non-couverts de grandes dimensions
(quelques kilomètres pour les plus grandes), mouillés perpendiculairement à la côte de façon
à intercepter une voie migratoire des bancs de thonidés. A l'extrémité la plus éloignée du
rivage, les filets forment des chambres successives dont l'entrée est aisée pour les bancs de
poissons, mais la sortie difficile.
La mise en place d'une madrague se fait avant la saison de passage des espèces recherchées,
qui peut durer plusieurs mois, à l'aide de plusieurs embarcations auxiliaires, car la madrague
est désarmée le reste du temps. Les opérations de pêche, de mouillage ou de désarmement ne
pouvant être mécanisées, il s'agit d'une technique consommatrice de peu d'énergie mais de
beaucoup de main d'oeuvre.
Les madragues capturent surtout les espèces pélagiques migratoires telles que les thonidés et
les carangidés. Celles implantées à proximité du détroit de Gibraltar capturent surtout du thon
rouge, les autres capturent plus de petits thonidés (bonites, auxide, thonine).
23
Efficacité de capture
L'importance des captures varie avec les migrations qui dépendent elles même des conditions
océanographiques.
Quoique les madragues soient conçues pour les espèces migratoires, il n'est pas rare que
d'autres espèces pélagiques y soient capturées. La répartition des espèces dépend de la taille
et de l'implantation de la madrague. La sélectivité intraspécifique dépend du maillage employé
dans la construction de la chambre de capture.
Les madragues étant des engins fixes elles ne créent pas d'interactions avec les autres engins.
Elles sont par contre en compétition pour l'espace avec d'autres engins.
Importance dans la CE
Autrefois nombreuses en Méditerranée, les grandes madragues pour le thon rouge ne sont plus
guère utilisées qu'en Italie (Sicile), et de part et d'autre du détroit de Gibraltar, notamment
en Espagne. Toutefois, des petites madragues pour la pêche des petits thonidés (melva, etc)
sont encore mouillées chaque année le long des côtes méditerranéennes, notamment de
l'Espagne.
8. Casiers
Les bateaux caseyeurs doivent avoir un pont abrité, suffisamment vaste pour permettre de
stocker un nombre important d'engins. Ceci est particulièrement vrai pour la pêche lointaine.
24
Dans le cas où les lieux de pêche sont à proximité du port, il est possible d'utiliser un nombre
de casiers beaucoup plus important que ne peut en transporter le bateau. Les casiers sont alors
mouillés pendant de longues périodes et on se contente de les visiter régulièrement. Les
bateaux pratiquant cette pêche sont souvent équipés de viviers à circulation d'eau de mer dans
lesquels on peut ramener les prises vivantes. Le relevage des casiers s'effectue au moyen d'un
treuil ou cabestan spécialement adapté (vire-casiers) et relativement puissant pour soulever des
engins assez lourds et parfois mouillés par grande profondeur. Parmi les pêches aux engins
stationnaires, celle aux casiers est particulièrement économe en énergie, le navire pouvant se
contenter de visiter ses casiers à intervalles peu fréquents.
Espèces recherchées
A la diversité des casiers correspond la variété des prises. Parmi les principales espèces, on
peut citer les suivantes :
crustacés (homard, crabe tourteau, langouste, langoustine, crevettes côtières ou de
grande profondeur);
poissons (mérou, girelle);
mollusques (seiche, poulpe).
Efficacité de capture
Elle tient surtout au choix judicieux du modèle de casier, à la forme et aux dimensions des
entrées, ainsi qu'à la nature de l'appât, selon les espèces visées. Les rendements peuvent aussi
être influencés par la distribution des casiers sur le fond et par les modifications des
conditions océanographiques (force du courant par exemple). La prise augmentant en général
proportionnellement au nombre de casiers, on préfère parfois les casiers pliants ou empilables
dont on peut utiliser un plus grand nombre au cours d'une même campagne. Mais les
rendements n'augmentent pas nécessairement avec la durée d'immersion, certains des animaux
prisonniers finissant au bout d'un certain temps par trouver la sortie.
Sélectivité
Les casiers entrent rarement en compétition avec les engins mobiles, car on les emploie en
général sur des fonds irréguliers ou durs, où passent rarement les chaluts de fond. Une
compétition peut cependant exister avec les palangres et les filets maillants de fond, dans leurs
variantes adaptées aux mauvais fonds. Par ailleurs, les chaluts pélagiques, qui passent sur tous
les fonds, peuvent aussi, en accrochant les orins, causer des dommages aux filières.
25
Aspects techniques de la réglementation
Selon les pays, les contrôles peuvent porter sur la taille des entrées et les dimensions des
mailles des parois du casier. Le nombre total des casiers employés par un même bateau est
parfois limité afin de réduire l'effort de capture par navire. Mais le contrôle d'une telle
disposition s'avère difficile dans le cas de la pêche de proximité où chaque navire se contente
de visiter régulièrement ses filières.
Importance dans la CE
Avec de nombreuses variantes locales, les casiers sont largement répandus dans toute la
Communauté européenne, où cette méthode de pêche conserve le plus souvent un caractère
artisanal et n'est pratiquée que par des bateaux de faible tonnage. Il n'existe pas en Europe
de navires hauturiers de fort tonnage comparables aux navires asiatiques et nord-américains
qui pratiquent la pêche aux casiers dans l'océan Pacifique.
9. Palangres
Ce sont des lignes de grande longueur (plusieurs centaines ou milliers de mètres) qui
comprennent une ligne principale sur laquelle sont fixés de nombreux hameçons par
l'intermédiaire d'avançons de longueur et d'écartement variables selon les espèces recherchées
et le type de palangre. On distingue deux types: les palangres de fond et les palangres
dérivantes.
9a - Palangres de fond
Mouillées ou ancrées au fond, les palangres de fond proprement dites reposent entièrement
sur le fond. Des variantes, dites semi-flottantes, sont soutenues par des flotteurs et ne reposent
sur le fond que de place en place (Fig. 23). Les palangres verticales multiples, dont les
éléments reposent sur le fond et sont reliés par une filière semi-flottante, peuvent aussi être
considérées comme des palangres de fond. Les lignes principales, dont la longueur totale peut
atteindre plusieurs kilomètres, sont formées de cordages de diamètres et matériaux différents
selon les conditions de pêche et les espèces recherchées. Répartis à des distances plus ou
moins grandes, les avançons sont les éléments de ligne plus fins dont l'écartement et la
longueur varient selon les espèces et la méthode de manutention à bord (automatisée ou non).
26
appâtage des hameçons,
filage de la palangre.
La pêche à la palangre consomme peu d'énergie, mais les manoeuvres de filage et surtout de
relevage sont relativement longues. D'autre part, sauf dans le cas des systèmes automatisés,
les opérations longues et complexes de boëttage des hameçons et de rangement des lignes et
avançons demandent un équipage nombreux.
Selon le type de palangre et la nature des appâts, les prises comprennent des espèces variées,
démersales ou semi-démersales (poissons plats, raies, cabillaud, églefin, lingue, chien de mer,
congre, mérous, etc.).
Efficacité de capture
Sélectivité
Assez peu marquée dans l'ensemble, la sélection intraspécifique dépend de la dimension des
hameçons et du comportement alimentaire des espèces. Ainsi celles qui ne mordent pas ne
sont pas normalement capturées. Pour les autres, la nature de l'appât et le type d'hameçon
peuvent influer sur la composition des prises.
On retrouve la compétition avec les autres engins stationnaires (filets maillants et casiers), qui
rend souhaitable la répartition des secteurs entre flottilles utilisant des engins différents.
Comme pour les filets maillants, les palangres de fond peuvent aussi entrer en concurrence
avec les chaluts de fond, compte tenu de l'extension importante des surfaces couvertes par les
palangres de grande longueur des navires hauturiers.
En général, il n'existe pas de mesures techniques particulières pour réglementer les éléments
constitutifs des palangres (taille des hameçons, de la ligne principale ou des avançons). Par
27
contre le nombre total des hameçons employés simultanément peut être limité pour maîtriser
l'effort de pêche par navire.
Importance dans la CE
Pratiquée depuis très longtemps dans tous les pays de la Communauté, cette méthode a connu
un regain d'activité avec le développement de l'automatisation, notamment au Royaume-Uni
et en France, pour la pêche au large. Les palangres à opération manuelle ne sont pratiquement
plus utilisées que pour la pêche côtière, sauf dans les pays où la palangre reste encore une
pêche traditionnelle, par exemple en Espagne et au Portugal.
Palangres soutenues par des flotteurs en surface et qui dérivent avec le courant (Fig. 24). Ces
engins comportent en général une ligne principale de très grande longueur (jusqu'à plusieurs
dizaines de kilomètres pour les pêches océaniques), avec des avançons relativement longs (5
à 25 m) et plus espacés. Les hameçons sont de taille et de forme variables, selon les espèces
recherchées. En général, les avançons peuvent être facilement détachés de la ligne principale.
Selon la profondeur de pêche désirée, la ligne principale est soutenue par des orins plus ou
moins longs, reliés à des bouées en surface. Compte tenu de la grande longueur de l'engin,
la signalisation en surface est complétée par des bouées lumineuses, des réflecteurs radar et
même des balises radio.
La mise à l'eau s'effectue par l'arrière, sur une gouttière ou tout autre dispositif pour éviter
l'emmêlement de la ligne et des avançons. Le relevage a lieu par le côté, au moyen d'un vire-
ligne. Le stockage de la ligne principale et des avançons se fait dans des paniers dont chacun
reçoit un élément d'une longueur déterminée. Sur certains navires, la ligne principale est
stockée sur un enrouleur à grande capacité. Dans ce cas, les avançons comportent une agrafe
spéciale qui permet de les détacher aisément avant le stockage de la ligne, puis de les replacer
rapidement au moment du filage, après appâtage.
La profondeur de pêche est déterminée, comme on l'a déjà indiqué, par la longueur des orins
des bouées soutenant la ligne principale. Elle peut aussi être modifiée par la courbure prise
par la ligne entre les flotteurs. Dans ce dernier cas, le mou de la ligne principale est ajusté au
moyen d'un fileur de palangre mécanisé qui fournit le mou à la demande. L'automatisation
de la palangre dérivante est peu employée en raison des caractéristiques propres à l'engin.
Cette méthode de pêche est économe en énergie, mais elle nécessite des manoeuvres
incessantes pour filer et relever la palangre. L'appâtage des hameçons et la manutention des
avançons réclame une main d'oeuvre nombreuse, les opérations étant pratiquement menées
jour et nuit sur les palangriers hauturiers.
28
Principales espèces recherchées
Ce sont surtout les espèces pélagiques de grande taille (thons, espadon, requin taupe, saumon).
Efficacité de capture
Cette pêche n'est efficace que si l'on peut mettre en oeuvre des palangres de grande longueur
portant un nombre suffisant d'hameçons (les rendements sont de l'ordre de quelques poissons
pour 1.000 hameçons). La qualité de l'appât, conservé en général congelé sur les navires
hauturiers, est également déterminante.
Sélectivité
Ce type d'engin, qui ne capture qu'un nombre réduit d'espèces, peut être considéré comme
possédant une bonne sélectivité interspécifique. La sélectivité intraspécifique est moyenne,
comme pour les palangres de fond, et dépend notamment de la dimension des hameçons.
Les opérations de pêche ayant lieu en général au large, au-dessus des grandes profondeurs,
la compétition avec les autres engins sont négligeables, sauf avec lesfiletsmaillants dérivants
qui sont parfois déployés dans les mêmes zones.
Il n'existe pas de mesures techniques particulières pour réglementer les éléments constitutifs
de ce type d'engin. Par contre le nombre total d'hameçons peut être limité afin de réduire
l'effort de pêche par navire.
Importance dans la CE
Cette méthode de pêche est peu répandue dans les pays de la Communauté. Quelques unités
de faible tonnage peuvent l'employer, parfois d'une manière occasionnelle, en particulier en
Allemagne et au Danemark, pour le saumon en Baltique, en France pour le requin taupe et
en Italie et en Espagne, pour l'espadon. Il n'existe pas en Europe de palangriers hauturiers
de fort tonnage comparables aux navires japonais et coréens qui pratiquent traditionnellement
cette pêche dans l'océan Pacifique, l'océan Indien et l'océan Atlantique.
Il s'agit de lignes simples qui sont traînées près de la surface ou à une certaine profondeur.
Ces lignes sont munies à leur extrémité d'un hameçon, souvent multiple, recouvert d'un appât
naturel ou plus fréquemment artificiel (leurre). L'usage de tangons permet de remorquer
plusieurs lignes simultanément (8 à 15 lignes). Les lignes sont lestées de poids différents selon
29
leurs longueurs pour empêcher qu'elles ne s'emmêlent pendant les opérations de pêche ou les
manoeuvres du bateau qui les traîne.
Les tangons qui écartent les lignes du bord du bateau et les unes des autres, élargissent la
surface de recherche. Chaque ligne est remorquée à une profondeur déterminée, soit en
surface, soit plus profondément, de manière à prospecter une couche d'eau de quelques
mètres.
Seules des espèces pélagiques telles que les thonidés sont capturées. Le thon blanc ou germon
constitue l'espèce cible de la flottille de ligneurs qui opèrent durant l'été au large et dans le
Golfe de Gascogne, mais du listão et du thon rouge, voire des castagnoles sont capturés
occasionnellement. La pêche aux lignes traînantes est également pratiquée à proximité des
côtes par de petits navires ne remorquant que quelques lignes pour la capture de petits
pélagiques tels que le maquereau.
Efficacité de capture
L'efficacité de capture des lignes est bonne pendant la saispn, c'est à dire tant que les
conditions océanographiques ou météorologiques sont favorables, et tant que les espèces visées
se trouvent suffisamment proches de la surface pour que le leurre exerce son effet visuel
attractif. L'efficacité est donc faible pour les (gros) thons qui nagent en profondeur. Le leurre
n'ayant d'effet attractif que visuel, la pêche à la traîne est essentiellement diurne.
Sélectivité
Engin hautement sélectif, notamment pour la capture des thonidés, avec quelques captures
occasionnelles d'oiseaux marins attirés par les leurres.
La fréquentation à certaines époques de l'année des mêmes lieux de pêche peut être source
de compétition avec d'autres engins de pêche, notamment les engins dérivants. Le décalage
dans le temps et la répartition des secteurs peuvent limiter cette compétition, permettant ainsi
la cohabitation des flottilles utilisant des engins concurrents.
Importance dans la CE
La pêche à la traîne du thon blanc ou germon est employée par plusieurs centaines de navires
espagnols et français du littoral atlantique. Pour ces derniers, elle représente une activité
30
diurne qui apporte un complément aux activités nocturnes de pêche au filet dérivant ou au
chalut pélagique.
Cette méthode de pêche essentiellement pratiquée pour la capture des thonidés, repose sur
l'emploi de petits pélagiques (anchois, sardines, maquereaux chinchards). Le nombre de
cannes par navire varie normalement entre 8 et 12. A chaque canne correspond une ligne de
quelques mètres de longueur, dotée d'un seul hameçon sans barbillon pour faciliter le
décrochage du poisson.
Chaque navire est doté de viviers dans lesquels l'appât est maintenu vivant pendant des jours,
grâce à un système de circulation de l'eau de mer. Les bancs de poissons qui ne se trouvent
pas près de la surface sont détectés à l'aide d'appareils électroniques (sonars). Puis les thons
sont attirés par l'appât vivant qu'on leur jette. L'effet attractif étant surtout visuel, cette
activité de pêche est essentiellement diurne.
Seules des espèces pélagiques telles que les thonidés sont capturées. Le thon blanc (ou
germon) et le thon rouge constituent les deux espèces cibles des canneurs communautaires qui
opèrent durant l'été dans les eaux tempérées, tandis que l'albacore, le listão et le patudo
constituent les principales captures de ceux qui opèrent toute l'année dans les eaux tropicales.
Efficacité de capture
La pêche à l'appât vivant est d'autant plus efficace que la concentration du thon dans un
même banc est grande et que ces bancs sont moins dispersés. Par contre elle diminue avec la
dispersion des bancs ou la baisse de leur concentration.
Les captures n'étant composées que de thonidés de taille et d'intérêt commercial, la sélectivité
est très bonne.
Il n'y a pas normalement d'interactions physiques directes entre l'appât vivant et les autres
méthodes de pêche des thonidés. Quant à la compétition pour l'espace elle serait réduite du
fait du caractère diurne de l'appât vivant, alors qu'à l'exception de la ligne traînante, les
autres méthodes visant les mêmes ressources sont plutôt nocturnes.
31
Aspects techniques de la réglementation
Les seules dispositions techniques particulières pour ce type de pêche, sont des dérogations
visant à permettre la capture de petits pélagiques destinés à servir d'appât vivant.
Importance dans la CE
Cette méthode est utilisée par des navires espagnols et portugais pour la capture des thonidés
dans les parages des Canaries, de Madère, des Açores et du Golfe de Gascogne. Elle est aussi
pratiquée par quelques navires français péchant le long des côtes du Sénégal et de la
Mauritanie.
Cette pêche est pratiquée surtout par des bateaux spécialisés, opérant dans les eaux côtières
peu profondes ou en estuaires. La drague hydraulique est supportée par des câbles et/ou des
bras articulés reliés au bateau. La pompe qui alimente le système d'éjection d'eau est placée
à bord. Les coquillages récoltés sont transférés sur le bateau soit par relevage régulier de la
drague dont le contenu est déversé sur le pont, soit d'une manière continue par pompage ou
par un système mécanique.
Efficacité de capture
Excellente : on récolte pratiquement tous les animaux présents dans l'épaisseur du sédiment
déplacé par l'éjection d'eau.
Sélectivité
Elle peut être réalisée d'une manière satisfaisante, car elle intervient à deux niveaux : d'une
part, dans la drague même par les intervalles entre les barres métalliques du corps de l'engin
et, d'autre part, sur le pont par séparation et criblage mécanisé du mélange eau + coquillages
avec rejet continu par dessus bord des animaux n'atteignant pas la taille commerciale.
32
Interactions et compétition avec les autres engins
Exploités en général dans les estuaires ou sur des zones peu profondes où les autres engins
ne sont pas représentés, les engins de récolte ne doivent normalement pas poser de problèmes
d'interactions ou de compétition, sauf éventuellement avec les dragues classiques.
Importance dans la CE
Les dragues hydrauliques sont peu répandues en Europe, où elles sont surtout employées en
Italie, aux Pays-Bas (pays où elles sont les plus perfectionnées) et au Royaume-Uni.
Il s'agit d'engins que l'on peut considérer peu importants, parfois assez répandus, mais utilisés
par des pêcheurs peu nombreux ou représentés localement par un petit nombre d'exemplaires.
En général, leur production reste relativement faible et présente souvent un caractère
saisonnier ou épisodique. Voici une liste indicative de ces types d'engins, avec leur définition
et quelques exemples de pays utilisateurs.
Manoeuvrées par deux bateaux, ces sennes ont en général une poche en position centrale avec
parfois une coulisse en deux portions distinctes (ex. : Italie, Grèce).
Sennes de plage
Senne comportant deux longues ailes et une poche centrale, normalement mises à l'eau à
partir d'une embarcation et manoeuvrées du rivage.
Dragues à main
Dragues légères et de petite taille, manoeuvrées manuellement en eaux peu profondes, à partir
du rivage, à pied, ou d'une embarcation.
Filets constitués d'une nappe horizontale, mis à l'eau et remontés périodiquement ; appelés
aussi "carrelets", ils sont en général utilisés à partir d'installations fixes, sur le rivage, avec
ou sans mécanisation du relevage.
Eperviers
Filets lancés en général à la main, à partir du rivage ou d'une embarcation, qui capturent les
poissons en retombant et en se refermant sur eux. Les eperviers sont employés exclusivement
dans les eaux côtières peu profondes ou en lagune.
33
Filets pièges non couverts
Filets pièges habituellement de grandes dimensions, ancrés ou fixés sur pieux, ouverts à la
surface et munis de divers dispositifs de rabattage ou de retenue du poisson. En Méditerranée,
ils servent surtout à la capture du thon rouge (voir "madrague" plus haut). En Mer Baltique,
notamment en Allemagne et au Danemark, des filets pièges montés sur pieux servent à la
capture des petits pélagiques, tels que le hareng.
Verveux
Filets pièges simples ou multiples, qui sont constitués par des poches de capture de forme
cylindrique, montées sur des cercles rigides et complétées par des guideaux qui rabattent les
poissons. Ils sont utilisés en eau peu profonde, fixés par des lests ou piquets (Ex. : Pays-Bas,
France, Italie)
Filets à l'étalage
Engins stationnaires, en général de forme conique, dont l'ouverture est maintenue par une
armature, employés en estuaire par un bateau ancré dans le courant (Ex. : Allemagne).
Bordigues
Installations fixes, constituées de clayonnages en métal ou autres matériaux ; situées dans les
chenaux de communication des lagunes avec la mer, elles constituent des pièges pour les pois-
sons, à leur entrée vers la lagune ou à leur sortie vers la mer. Employées surtout en
Méditerranée (Ex. : France), parfois en installations très élaborées ("valli" en Italie).
Filets vérandas
Longues nappes de filet montées sur des clayonnages de roseaux flottant en surface,
complétées par une nappe verticale immergée. Employés essentiellement en Méditerranée pour
la capture des mulets qui sautent à l'approche du barrage et retombent dans la nappe
horizontale (Ex. : France, Italie).
Lignes à main
Lignes verticales, utilisées soit directement à la main (avec ou sans canne), soit au moyen de
moulinets manuels ou mécanisés; lestées à leur extrémité, elles sont utilisées pour la pêche
près du fond ou entre deux eaux.
Harpons
Lances dont la pointe comporte des barbes ou une partie basculante servant à retenir l'animal
frappé. Projeté à la main ou au moyen d'un fusil ou d'un canon spécial, le harpon est relié
au bateau par une ligne (Ex. : Italie pour l'espadon).
34
III - ENGINS PEU REPRÉSENTÉS OU NON UTILISÉS DANS LA CE
Il existe encore plusieurs types d'engins qui sont peu représentés ou non utilisés dans la
Communauté européenne. Certains d'entre eux sont cependant employés sur une grande
échelle ou d'une manière intensive dans d'autres pays ou régions du monde. La liste ci-après
regroupe ces différents types d'engins.
Filets lamparas.
Sennes de fond manoeuvrées par deux bateaux.
Chaluts de fond à panneaux avec gréement double (simple ou jumeaux), très répandus
dans les pêcheries de crevettes tropicales, par exemple dans le sud des Etats-Unis et
au Mexique (gréement floridien), en Afrique de l'Ouest, en Australie.
Filets soulevés manoeuvres d'un bateau, utilisés notamment en Asie du Sud-Est.
Engins retombants (filets lanternes et paniers coiffants).
Filets maillants encerclants, couramment employés en Afrique de l'Ouest,
Filets maillants fixés sur perches.
Barrières, barrages, fréquemment utilisés, avec de nombreuses variantes, par exemple
en Asie du Sud-Est.
Lignes à mains avec moulinets mécanisés et automatisés, très répandues en particulier
au Japon, pour la pêche des encornets (lignes avec turluttes et attraction par la
lumière), en Norvège et en Islande, pour la morue.
Palangres verticales, mouillées ou dérivantes, employées par exemple au Japon, et en
Australie (lignes simples et lignes multiples du genre "trotline" ou "fishing sticks").
Pompes pour la capture6, employées par exemple aux Etats-Unis pour les encornets et
en URSS pour le kilka en mer Caspienne, avec attraction préalable des animaux par
la lumière.
A distinguer des pompes de transfert, bien connues en Europe, pour embarquer les poissons
capturés dans les sennes coulissantes ou les chaluts pélagiques.
35
BIBLIOGRAPHIE
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Official Publications of the EC, Oxford, Luxembourg.
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PRADO). FAO, Fishing News Books Ltd.
37
Fig. 1 - Pêche à la s e n n e coulissante.
39
(D
Au
Fig. 5 - Chalut à perche pour la pêche des soles
^£2b>â^oS£==^
¿.1
F i g . 7 - C h a l u t de fond à p a n n e a u x .
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Length over all 2 0 m
F i g . 9 - Enrouleur à c h a l u t .
F i g . 10 - Chaluts jumeaux
43
Fig. 11 - Ouverture de maille (mesure).
44
Fig. 13 - Chalut pélagiqu e a panneaux,
45
Fig. 15 - Chalut-boeuf pélagique
46
Fig. 16 - Drague à c c - q u i l l e s Saint-Jacques
Length overall 22 m
47
Fig. 18 - Filet maillant de fond
48
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7 °
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F i g . 20 - D i m e n s i o n s de l a maille
49
PL/ CK SOO .400 κ 40
50
Fig. 22 - C a sìi e r s
51
F i g . 23 P a l a n g r e s de fond
S « Ä ~*»'ΧΛ ^ • ■ ; . 1 .
Fig. 24 P a l a n g r e dérivante
52
ANNEXE I
SENNES 02.0.0
Sennes de plage SB 02.1.0
Sennes halées à bord SV 02.2.0
- sennes danoises SDN 02.2.1
- sennes écossaises SSC 02.2.2
- sennes manoeuvrées par deux bateaux SPR 02.2.3
Sennes (non spécifiées) SX 02.9.0
CHALUTS 03.0.0
Chaluts de fond 03.1.0
- chaluts à perche TBB 03.1.1
- chaluts de fond à panneaux OTB 03.1.2
- chaluts-boeufs de fond PTB 03.1.3
- chaluts à langoustines TBN 03.1.4
- chaluts à crevettes TBS 03.1.5
- chaluts de fond (non spécifiés) TB 03.1.9
Chaluts pélagiques 03.2.0
- chaluts pélagiques à panneaux OTM 03.2.1
- chaluts-boeufs pélagiques PTM 03.2.2
- chaluts pélagiques à crevettes TMS 03.2.3
- chaluts pélagiques (non spécifiés) TM 03.2.9
Chaluts jumeaux à panneaux OTT 03.3.0
Chaluts à panneaux (non spécifiés) OT 03.4.9
Chaluts-boeufs (non spécifiés) PT 03.5.9
Autres chaluts (non spécifiés) TX 03.9.0
53
Catégories d'engins Abréviations Code
Standard CSITEP
DRAGUES 04.0.0
Dragues remorquées par bateau DRB 04.1.0
Dragues à main DRH 04.2.0
PIÈGES 08.0.0
Filets-pièges fixes non couverts FPN 08.1.0
Nasses (casiers) FPO 08.2.0
Verveux FYK 08.3.0
Filets à l'étalage (diables) FSN 08.4.0
Barrages, barrières, parcs, bordigues, etc. FWR 08.5.0
Pièges aériens FAR 08.6.0
Pièges (non spécifiés) FIX 08.9.0
54
Catégories d'engins Abréviations Code
Standard CSITEP
LIGNES ET HAMEÇONS 09.0.0
Lignes à main et lignes à cannes (manoeuvrées à LHP 09.1.0
la main) [1]
Lignes à main et lignes avec cannes LHM 09.2.0
(mécanisées) [1]
Palangres calées LLS 09.3.0
Palangres dérivantes LLD 09.4.0
Palangres (non spécifiées) LL 09.5.0
Lignes de traîne LTL 09.6.0
Hameçons et lignes (non spécifiés) [2] LX 09.9.0
55
ANNEXE II
Particularités d'exploitation des principaux types d'engins
57
ANNEXE ΠΙ
Utilisation des principaux types d'engins dans les pays de la CEE (à pêche maritime)
DE BE DK ES FR GR IRL IT UK NL PT
Sennes + + + + + + +
coulissantes
Sennes + +
danoise + écos.
Chaluts à perche + + + + +
Chaluts de fond + + + + + + + + + + +
à panneaux
Chalutsboeufs + + + +
de fond
Chaluts pélagi + + + + + + +
ques à panneaux i
Chalutsboeufs + + + + +
pélagiques
Dragues + + + ·+ + + +
Filets maillants + + + + + + + + + + +
de fond
Filets maillants + + + + + + + +
dérivants
Casiers + + + + + + + + + + +
Palangres de + + + + + + + + + +
fond
Palangres + + + + + + + +
dérivantes
Engins de + + +
récolte
59
ANNEXE IV
61
ANNEXE V
affouillement Action de creusement des eaux, due à la butée des courants sur
une rive, aux remous et tourbillons sur des obstacles.
amorce (appât Toute substance dont l'apparence ou l'odeur est utilisée pour
ou boette) attirer le poisson, afin de l'inciter à mordre à l'hameçon ou à
entrer dans une nasse ou un piège. On distingue l'appât (ou
boette), fixé directement à l'engin, de l'amorce, répandue dans
l'eau pour attirer les poissons à proximité de l'engin
appât vivant Poisson gardé à bord en vivier et utilisé comme appât pour la
pêche aux lignes.
avançon Partie de la ligne constituée d'un fil plus fin, reliée à la ligne
principale et qui porte l'hameçon.
Β
banc de poisson Rassemblement important de poissons, en général de la même
espèce; se forme près de la surface, entre deux eaux ou à
proximité du fond.
barbe, barbillon Filament charnu situé sous ou autour de la bouche d'un poisson.
benthos Ensemble des organismes aquatiques qui vivent dans les fonds
marins et en dépendent pour leur subsistance.
63
bobine de fune Bobine sur laquelle est enroulé le câble de remorquage du chalut.
bobine de treuil du chalut
boëtteuse automatique Machine permettant de fixer les appâts sur les hameçons.
chaîne gratteuse Chaîne libre, remorquée en avant du bourrelet et ayant pour but
de soulever du fond les poissons plats ou les crevettes afin de
faciliter leur capture.
chalutier à pêche arrière Chalutier à bord duquel le filage et le virage du chalut sont
effectués par l'arrière.
chalutier à pêche latérale Chalutier à bord duquel le filage et le virage du chalut sont
effectués par le côté.
64
cordage d'armement Cordage sur lequel la nappe de filet est fixée.
côté de maille Portion du fil comprise entre deux noeuds consécutifs d'une
même maille. La longueur du côté de maille est mesurée du
milieu du premier noeud au milieu du noeud suivant.
cul de chalut Partie la plus en arrière du chalut qui présente soit une forme
cylindrique, c'est-à-dire la même circonférence d'un bout à
l'autre, soit une forme en entonnoir, où s'accumule le poisson.
La poche comporte le cul de chalut proprement dit et la
rallonge.
D
décapode marcheur Type de crustacés, caractérisé par trois paires de pattes
mâchoires et cinq paires de pattes ambulatoires.
E
efficacité de capture Capacité d'un engin de pêche à capturer et retenir des prises.
effort de pêche Activité des navires de pêche dans une région donnée. La
mesure de pêche tient compte du temps de pêche, de la
puissance de pêche et du nombre de navires exerçant cette
activité.
65
entrée de casier Ouverture par laquelle les animaux entrent dans le casier ou la
nasse; sa forme vise à empêcher la sortie des animaux capturés.
F
facteur de sélectivité Relation entre une certaine longueur des poissons d'une espèce,
pour laquelle 50% des individus sont retenus, et la dimension
correspondante de l'ouverture des mailles de la poche,
exprimées dans les mêmes unités.
G
gangui Terme méditerranéen désignant certains types de petits chaluts.
double (gréement) Dans certains cas, comme pour le chalutage des crevettes ou des
poissons plats, le chalutier peut être gréé spécialement de
tangons pour remorquer deux (ou même quatre) chaluts
simultanément.
guideau Barrière en filet utilisée dans les filets pièges du type "verveux",
servant à guider les poissons vers le corps du filet et sa chambre
de capture.
66
H
hauturier De la haute mer, au large.
hameçon droit Hameçon en forme de tige, fixé à une ligne, facile à avaler mais
difficile à rejeter par le poisson.
ligne-mère Dans une palangre, ligne de plus fort diamètre, à laquelle sont
fixés les avançons.
N
netsonde Sondeur fixé au filet, relié (par câble ou voie acoustique) à un
enregistreur placé à bord du bateau. Il fournit des informations
sur l'ouverture verticale et la géométrie du filet, sa distance par
rapport au fond et/ou à la surface, ainsi que la présence de
bancs de poissons entrant dans le filet.
67
o
orin de bouée Cordage reliant un engin mouillé ou calé au fond à une bouée
signalant sa position à la surface.
panneau Elément constitutif d'un chalut, qui, utilisé par paire assure par
panneau de chalut sa divergence l'ouverture horizontale ou verticale du filet.
panneau divergent
68
poulie Corps généralement en métal, supportant une ou plusieurs roues
au pourtour creusé d'un sillon, qui tournent autour d'un axe
central et servent à modifier la direction du cordage.
poulie coupée Poulie longue et plate, dont la caisse est ouverte sur l'un de ses
côtés ou joues, de façon que l'on puisse y introduire librement
le cordage que l'on veut virer.
poupée (tambour) Cylindre creusé d'une gorge circulaire fixé à l'extrémité d'un
treuil ou d'un cabestan et sur lequel on tourne le cordage que
l'on veut virer.
R
ralingue Cordage de renfort d'un filet droit, d'une senne ou d'un chalut.
La ralingue supérieure d'un filet droit est généralement munie
de flotteurs, la ralingue inférieure étant elle munie de lests ou
plombs.
69
sondeur Appareil servant à la détection verticale et l'identification des
poissons, l'appréciation de la topographie et de la nature du
fond.
tablier de dessous Dispositif de protection d'un chalut contre l'usure sur le fond,
constitué par des pièces en toile, filet ou tout autre matériau.
V
vire-filet Treuil servant au halage des filets maillants.
70
virer Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par
enroulement sur une bobine ou sur une poupée de treuil. Par
extension, remonter à bord un filet ou un engin de pêche à la
fin d'une opération de pêche.
71
Commission européenne
Claude Nédélec
Document
ISBN 92-827-7238-1
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