Sunteți pe pagina 1din 15

36

Un regard critique
sur l’entrepreneuriat féminin :
une synthèse des études des 25 dernières années
Camille Carrier, Pierre-André Julien et William Menvielle

L’entrepreneuriat féminin consti- Les auteurs


tue de plus en plus une réalité impor-
tante, tant au Québec qu’ailleurs dans Camille Carrier est professeure titulaire à l’Institut de recherches sur les PME de l’Université
le monde. Peu présentes dans la direc- du Québec à Trois-Rivières.
ARTICLES GÉNÉRAUX

tion des entreprises au début des Pierre-André Julien est titulaire de la Chaire de recherche Bell pour des PME de classe mondiale
années 1960, les femmes occupent à l’Institut de recherches sur les PME de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
aujourd’hui plus du tiers (34 %) des
postes de direction, quels que soient William Menvielle est professeur à l’Institut de recherches sur les PME de l’Université du Québec
la taille des entreprises et leur secteur à Trois-Rivières.
d’activité (St-Cyr, 2001). De même, on
a pu constater un accroissement nota-
ble de leur importance dans l’économie une étude de St-Cyr (2001) a permis sieurs préoccupations et/ou obstacles
au cours des dernières années (Légaré d’observer un nombre assez impor- présentés comme étant propres à l’en-
et St-Cyr, 2000). À titre d’exemple, une tant de femmes entrepreneures dans trepreneure.
étude de Robichaud et McGraw (2003) les domaines de la production manu- Par exemple, Proulx (1995) distin-
basée sur des statistiques canadien- facturière. Un tel constat est encoura- gue quatre grandes catégories d’obsta-
nes a montré qu’entre 1991 et 1994 les geant car il est loisible de croire que la cles liés aux contraintes personnelles,
entreprises dirigées par des femmes ont proportion de femmes œuvrant dans aux difficultés de financement externe,
créé quatre fois plus d’emplois que la le secteur manufacturier est probable- au manque de soutien ou de reconnais-
moyenne canadienne. Une autre étude ment plus importante qu’on ne le pense sance physique, moral ou psychologi-
récente réalisée par St-Cyr et al. (2003) et pourrait augmenter dans l’avenir. que du milieu et à la faible intégration
indique une croissance phénoménale On peut donc comprendre que plu- des femmes dans les réseaux d’affai-
du nombre de femmes entrepreneures, sieurs chercheurs, d’ici ou d’ailleurs, se res. Pour sa part, le Groupe conseil
y compris les travailleurs autonomes, soient intéressés à ce phénomène. Si sur l’entrepreneuriat féminin (2000)
peu importe la période considérée, les toutes premières études sur le sujet relève trois préoccupations majeures
que ce soit au Québec ou au Canada. se bornaient surtout à dresser un por- des femmes entrepreneures : l’accès au
Parallèlement et pour la même période, trait des femmes entrepreneures sur le financement, à l’information et à la for-
les entrepreneurs connaissent une pro- plan sociodémographique, on a par la mation ainsi qu’aux réseaux d’affaires.
gression beaucoup plus lente1. suite rapidement cherché à déterminer De leur côté, Légaré et St-Cyr (2000) ont
Ajoutons que le profil des secteurs d’autres caractéristiques pouvant les précisé huit obstacles potentiels dans
d’activité dans lesquels les femmes évo- différencier des entrepreneurs mascu- la littérature sur la femme entrepre-
luent risque de changer au cours des lins. Dans cette veine, de nombreuses neure : la discrimination sur le plan du
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

années. En 1996, 66 % des entreprises études ont tenté de voir si les motiva- financement externe, la concentration
gérées par des femmes œuvraient dans tions des unes et des autres étaient dif- dans des secteurs d’activité où le rende-
le secteur des services (Smaili, 2002). férentes. Plusieurs chercheurs se sont ment est faible, le manque d’expérience
Un constat similaire était fait par Ratté également penchés sur le style de ges- professionnelle pertinente, la pénurie
(1999) dans son étude effectuée pour tion des femmes entrepreneures, en de réseaux d’entraide, le manque de
la Fédération canadienne de l’entre- comparaison de celui de leurs homo- temps et d’argent pour participer à des
prise indépendante et, au niveau mon- logues masculins. D’autres recherches formations, les exigences conflictuel-
dial, par l’OCDE (1998). Cependant, ont permis de mettre en évidence plu- les entre le temps à accorder à la ges-
tion de l’entreprise et celui à passer en tions pouvant favoriser encore plus le neures peuvent déjà bénéficier. Buttner 37
famille, l’absence de soutien de la part développement de cette forme entre- et Moore (1997) avancent l’idée que les
des conjoints et l’insuffisance du rende- preneuriale. motivations ont probablement évolué
ment financier2. Mentionnons que ces depuis les dernières décennies.
mêmes obstacles avaient déjà été mis En ce qui concerne les études cher-
en évidence dans l’étude de Belcourt chant à comparer les motifs des hommes
et al. (1991) considérée comme une Les différentes études sur avec ceux des femmes pour se lancer
recherche pionnière en la matière. le sujet en affaires, les résultats s’avèrent par-
Si l’on exclut les contraintes généra- fois contradictoires : certains auteurs
les pour toute nouvelle ou jeune entre- Dans cette partie, nous reprenons notent peu de différences entre les sexes
prise, on peut tirer de cette recension les caractéristiques et les obstacles ou n’en notent aucune. Batory et Batory
quatre préoccupations principales des précédemment évoqués sous les sept (1992), McGregor et Tweed (2000),
entrepreneures : le financement, le grands thèmes qui reviennent le plus Maysami et Goby (1999) ou Kirkwood
besoin d’amélioration des compétences souvent dans les études sur l’entre- (2003) en arrivent à la conclusion que
par la formation, une intégration plus preneuriat féminin : les motivations, ces différences se limiteraient aux ambi-
difficile aux réseaux d’affaires et, fina- le style de gestion, la performance, les tions personnelles. Selon eux, les moti-
lement, la conciliation travail-famille. besoins de formation, la conciliation vations des femmes à se lancer en affai-
Notons que ces préoccupations ne sont travail-famille, le réseautage et le finan- res seraient plus liées à des dimensions
pas propres à l’entrepreneure québé- cement. À la fin de chacune des sections intrinsèques, ce que certaines analyses
coise. Nous pouvons citer, entre autres, traitant de ces thèmes, un tableau pro- considèrent comme des motivations
les études de Mistick et Cain Good pose une synthèse détaillée des études «moindres» que celles de leurs homolo-
(1999) et de Raja (1999), aux États-Unis, relatives à ces derniers. Ajoutons ici gues masculins. Il faut comprendre que
ou de Cornet et al. (2003), en Belgique, que ces thèmes ne sont pas restrictifs et les ambitions des femmes peuvent être
qui énumèrent, par ordre décroissant que leur importance relative n’est pas en partie différentes, en raison des char-

ARTICLES GÉNÉRAUX
d’importance, des problèmes liés au toujours du même ordre4. ges accrues résultant de la conciliation
financement, à la conciliation du travail travail-famille (tableau 1).
avec la vie familiale et aux faibles liens Les motivations
avec les réseaux. Il n’est donc pas éton- Le style de gestion
nant de constater que plusieurs de ces Deux courants de recherches peu-
préoccupations ont fait l’objet d’études vent être relevés : le premier groupe Les recherches s’intéressant au style
plus ciblées. s’intéresse aux motivations des femmes de management des entrepreneures
On s’est toutefois peu préoccupé de elles-mêmes et le second groupe tente ont suscité un grand intérêt au cours
faire un bilan de ces dernières dans leur d’établir des distinctions entre hommes des dernières années. Hisrich et Brush
ensemble et de vérifier si les différences et femmes. (1984) comptent parmi les premiers
étaient toujours significatives malgré les Parmi les principales raisons moti- auteurs à suggérer l’existence d’un style
changements survenus dans la société vant les femmes entrepreneures à se de gestion distinct chez les entrepreneu-
et dans l’économie depuis 10 ou 20 ans lancer en affaires, les études menées res, suivis en cela par Chaganti (1986).
(Jeyne, 2005). L’objectif de cet article est au cours de la dernière décennie dans Ce style particulier ferait référence à
de réaliser un bilan des recherches des les pays industrialisés mentionnent une approche plus personnelle avec les
25 dernières années sur le sujet, d’exa- le besoin d’autonomie et la recherche employés et une attitude «maternelle»
miner la portée de ces recherches3 et d’une réalisation personnelle. La raison envers eux (Riebe, 2005). Les femmes
de voir s’il existe toujours une problé- la plus fréquemment citée a trait à la chefs d’entreprise seraient également
matique propre à ce phénomène et qui «recherche d’autonomie et de flexi- vues comme ayant recours à un style de
continuerait à défavoriser les entrepre- bilité5». Une autre dimension se situe gestion participatif, particularité notée
neures par rapport à leurs homologues au même rang, soit la «possibilité de aussi par Mione (2002) auprès d’un
masculins. faire des bénéfices». Cette dernière a échantillon d’entrepreneures françaises
Dans un premier temps, nous présen- été mise en valeur dans les études de et canadiennes7. Pour sa part, Rosener
tons un état de la documentation con- Scott (1986), Colerette et Aubry (1990), (1990) explique que les femmes favori-
sultée touchant aux caractéristiques et Richardsen et Burke (2000), McGregor seraient un style plutôt transactionnel.
aux préoccupations des entrepreneures et Tweed (2000) et Mattis (2000). Dans Les hommes, précise-t-elle, auraient
les plus fréquemment retenues dans les un troisième temps, la volonté d’«être tendance à vouloir imposer un pouvoir
études sur ce sujet. Dans un deuxième son propre patron» constitue un autre découlant de leur rang dans l’organisa-
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

temps, nous discutons les limites de ces besoin auquel les femmes entrepre- tion; en contrepartie, les femmes privi-
recherches et tentons de déterminer neures donnent de l’importance 6. légieraient un style plus interactif dans
si elles permettent de distinguer des Viennent ensuite la «reconnaissance la mesure où elles encourageraient la
caractéristiques susceptibles de favori- extérieure», la «saisie d’une opportu- participation et le partage du pouvoir
ser ou de restreindre l’entrepreneuriat nité» et l’«influence de la famille ou de et de l’information. Enfin, le rapport au
féminin. Pour conclure, nous réalisons l’entourage». Toutefois, l’ordre change temps indiquerait qu’elles seraient plus
une synthèse de ces études et suggérons quelque peu selon les pays ou les pro- intéressées par le présent que par l’ave-
des voies de recherches ou d’interven- grammes de soutien dont les entrepre- nir (Bird et Brush, 2002).
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006 ARTICLES GÉNÉRAUX

38

TABLEAU 1 – Synthèse des principales études sur les motivations


Dimension Auteurs Objectifs Méthodologie et Principales conclusions Limites
étudiée de l’étude de l’étude taille de l’échantillon de l’étude de l’étude
Belcourt Étudier les facteurs poussant les femmes à Analyse qualitative auprès de 36 femmes Les notions d’indépendance et de contrôle de leur propre vie Difficulté de généralisation des résul-
(1990) entreprendre canadiennes (entrevues en profondeur) semblent les motivations primordiales de ces femmes tats (taille de l’échantillon)
Buttner et Étudier les facteurs poussant les femmes Analyse quantitative auprès de 129 femmes La motivation est un ensemble complexe mêlant des facteurs Les caractéristiques sociodémogra-
Moore (1997) ayant quitté une grande entreprise à américaines intrinsèques et des facteurs extrinsèques : la dynamique phiques des femmes de l’échantillon
entreprendre et comprendre leur façon d’en organisationnelle, la difficulté à obtenir des promotions (fac- ne reflètent pas les femmes entrepre-
mesurer le succès teur extrinsèque) et le défi de se lancer en affaires ressortent neures en général
le plus souvent
Mattis (2000) Dresser un portrait de l’entrepreneuriat Analyse quantitative auprès de 650 femmes Mise en valeur de certains facteurs poussant les femmes à se
féminin aux États-Unis et mesurer les entrepreneures américaines lancer en affaires : legs d’entreprise, congédiement, volonté
critères qui distinguent les femmes des d’être son propre patron, désir d’indépendance ou de gagner
hommes plus d’argent
Orhan et Étudier les facteurs poussant les femmes à Analyse qualitative auprès de 25 femmes Trois types de facteurs ont été relevés comme éléments Difficulté de généralisation des résul-

Motivations propres aux femmes


Scott (2001) devenir entrepreneures entrepreneures venant de 3 régions françai- déclenchant la création d’une entreprise : l’environnement tats (taille de l’échantillon); étude
ses (entrevues en profondeur) familial, les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques limitée au contexte culturel français
Lambrecht et Analyser les caractéristiques des entre- Analyse quantitative auprès d’entrepre- La principale motivation des femmes entrepreneures consiste Étude limitée au contexte culturel
al. (2003) preneures wallonnes (âge, motivations, neurs belges (200 femmes et 100 hommes) dans la maîtrise de soi ou dans la contribution aux biens belge (Wallonie)
contraintes, défis, etc.) et les comparer avec et entrevues en profondeur avec 20 femmes sociaux, plus que dans la recherche de pouvoir ou du bénéfice
celles de leurs homologues masculins chefs d’entreprise personnel
Batory et Découvrir s’il existe des différences de moti- Analyse quantitative auprès de 80 entrepre- Les femmes entrepreneures ont une motivation plus grande
Batory vation selon le sexe des entrepreneurs neurs (51 % d’hommes et 49 % de femmes) que les hommes sur deux plans : sur le plan du marketing et
(1992) sur le plan psychosociologique
McGregor et Dresser un portrait de l’entrepreneuriat Analyse quantitative auprès de 1 140 Sur 14 critères analysés pour mesurer la motivation, les Faible représentativité des femmes
Tweed (2000) féminin en Nouvelle-Zélande et mesurer hommes et 335 femmes en Nouvelle- hommes se démarquent surtout sur les dimensions liées à dans la population de l’échantillon
des critères de distinction entre les femmes Zélande et comparaison avec un groupe de l’argent
et les hommes femmes entrepreneures (12 000 membres)
Pikhala et al. Vérifier l’hypothèse selon laquelle les entre- Analyse quantitative auprès de 1 841 parti- Les femmes ayant l’intention de se lancer en affaires présen- Population basée sur quelques villes
(2000) preneures auraient des motivations plutôt cipants en Finlande (53 % d’hommes, 47 % tent des caractéristiques extrinsèques et intrinsèques plus de Finlande et sur des individus dési-
«masculines» : profit, croissance de femmes) importantes dans l’ensemble que celles des hommes reux ou non de se lancer en affaires

Distinctions entre les motivations


des hommes et celles des femmes
Kirkwood Explorer la relation entre les déterminants Analyse qualitative en profondeur auprès Pas de différences significatives, si ce n’est que les femmes L’étude en profondeur ne soulève
(2003) familiaux (parents et enfants) comme d’hommes (19) et de femmes (21) amé- ne créent leur entreprise qu’après l’entrée à l’école de leurs qu’un des aspects liés à la motivation
facteur de motivation pour se lancer en ricains enfants (étape préliminaire); difficulté de
affaires généralisation des résultats
Réel débat ou discussion stérile que ou par des hommes suscite la contro- sexes. L’étude de Johnsen et McMahon 39
ces analyses sur un style de gestion verse. En effet, selon la définition rete- (2005) en arrive à la même conclusion.
plutôt masculin ou féminin? Telle est nue de la performance, les études dif- Lambrecht et al. (2003) rappellent éga-
la question à laquelle Ladouceur (1993) fèrent. Dans ces dernières, plusieurs lement que la différence entre la perfor-
en arrive. L’étude et la classification dimensions entrent en ligne de compte mance des entreprises gérées par des
des distinctions n’engendreraient rien dans la définition de la performance : la hommes et la performance des entrepri-
de bien utile en soi. Le style de gestion survie, la taille, la croissance du chiffre ses gérées par des femmes relève d’une
doit être déterminé par l’organisation d’affaires, le risque financier ou encore perception : «Contrairement à ce qu’on
et ceux qui vivent en son sein : «c’est des facteurs propres à l’entrepreneure. pourrait croire, les femmes ne sont pas
à l’être humain de progresser en fonc- Watson (2003) fait d’ailleurs ressortir la moins performantes que leurs homo-
tion de ses propres aspirations et de difficulté à cerner cette dimension8. Son logues masculins. En fait, le niveau de
sa propre identité», rappelle l’auteure étude, qui est à la fois la plus récente et performance des entreprises détenues
(tableau 2). la plus importante pour ce qui est de par les femmes et celles détenues par
la taille de l’échantillon (8 375 P.M.E. les hommes dépend de la taille de l’en-
La performance australiennes), montre que si l’on con- treprise», précisent les auteurs.
trôle des variables comme le secteur Toutefois, cette nuance n’est pas for-
La discussion voulant que la per- d’activité et l’âge de l’entreprise, on cément apportée par tous les auteurs.
formance des entreprises varie selon constate peu de différences statisti- Par exemple, si l’on tient compte du
qu’elles sont dirigées par des femmes quement significatives entre les deux secteur d’activité de l’entreprise, les

TABLEAU 2 – Synthèse des principales études sur le style de gestion


Dimension Auteurs Objectifs Méthodologie et Principales conclusions Limites

ARTICLES GÉNÉRAUX
étudiée de l’étude de l’étude taille de l’échantillon de l’étude de l’étude
Rosener Étudier le style de lea- Analyse de la situation Mise en valeur de styles de ges- Manque d’informations
Style de gestion propre

(1990) dership des hommes et d’hommes et femmes tion différents entre les sexes : sur la méthode et la taille
aux femmes

femmes entrepreneurs occupant des responsa- les femmes ayant un style plutôt de l’échantillon; étude
bilités identiques au sein transactionnel, alors que les hommes réalisée en 1990 (elle
d’organisations améri- désirent avant tout imposer leur date donc de 16 ans)
caines similaires (taille, pouvoir issu de leur rang dans l’orga-
secteur d’activité, etc.) nisation
Hisrich Analyser le style de Analyse quantitative Mise en valeur d’un style de gestion Étude qui date de plus de
et Brush gestion des femmes auprès de 468 femmes «purement féminin» et recomman- 20 ans
(1984) entrepreneures et les entrepreneures améri- dations pour faire une plus large
problèmes auxquels elles caines place aux femmes dans la société
font face
Chaganti Définir les pratiques de Huit cas de femmes Mise en valeur d’un style de gestion Échantillon trop restreint
(1986) gestion des entreprises entrepreneures amé- «purement féminin»; les femmes pour mettre en valeur les
gérées par des femmes ricaines (entrevues en ont un style de gestion plus proche sept éléments de gestion
ayant connu le succès à profondeur) de leurs employés et de leurs préoc- prévus par les objectifs
Distinctions entre le style de gestion
des hommes et celui des femmes

partir de sept éléments cupations de l’étude


de gestion
Mione Étudier comment les Étude quantitative Mise au jour d’une approche nouvelle L’étude, n’interrogeant
(2002) femmes gèrent leur auprès de 30 femmes de l’entrepreneuriat féminin, diffé- que les entrepreneures,
entreprise et établir un entrepreneures françai- rente du modèle masculin qui sert de ne permet pas de tester
lien entre leur style de ses et 30 femmes entre- référent; mise en valeur des différen- l’importance relative du
gestion et la perfor- preneures canadiennes ces culturelles dans les approches de sexe par rapport à celle
mance de leur entreprise l’entreprise, les raisons de la créer, la de la nationalité
façon de la gérer et les performances
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

visées et réalisées
Bird et Présentation d’une Étude conceptuelle Le cadre conceptuel des auteurs pro- Modèle basé sur le
Brush nouvelle perspective pose de nouvelles approches mettant développement psycho-
(2002) pour expliquer la créa- en valeur des aspects individuels et logique de l’individu et
tion d’entreprises selon organisationnels valable pour des cultures
le sexe à partir de trois américaines et européen-
approches théoriques nes principalement
40 résultats des études seraient plus con- lui aussi lié à des variables comme le cement de l’entreprise. Finalement, les
vergents. Anna et al. (2000) pensent recours à des consultants, l’expérience différences étaient trop minimes pour
que la variable liée au secteur d’acti- préalable et une formation adéquate modifier les programmes de formation.
vité explique les différences de perfor- dans le secteur d’activité. Ces dimen- Au contraire, Lee et Rogoff (1997) ont
mance. Dans la même veine, Watson sions, expliquent les auteurs, seraient relevé des différences significatives en
(2003) montre que le secteur se révèle rattachées aux objectifs de la femme matière de formation en gestion : les
une variable influente pour déterminer entrepreneure, puisque cette dernière femmes possédaient généralement un
le taux de disparition des entreprises. manifesterait souvent un moindre désir niveau de connaissances moindre que
Et, comme il le souligne, les femmes de croissance que les hommes (Sexton, les hommes en raison de leur expé-
évoluant dans des secteurs où le taux 1989, cité dans Du Rietz et Henrekson, rience plus faible dans ce domaine.
de cessation des activités est plus élevé 2000). Enfin, Loscocco et Leicht (1993) Le besoin pourrait aussi varier selon
que dans d’autres secteurs, il est permis mentionnent que les difficultés rela- la formation antérieure, la position
de croire que certaines études confon- tives à la conciliation travail-famille hiérarchique et le statut de la femme
dent échec et cessation d’activités, et, n’avaient pas d’influence sur la perfor- d’affaires (Lavoie, 1990). Une des pistes
à tort, en arrivent à affirmer que les mance financière des entreprises gérées suggérées par Carter (2000) pour pallier
femmes connaîtraient plus d’échecs par des femmes. les lacunes possibles des femmes con-
que les hommes. Malgré la littéra- Selon Lambrecht et al. (2003), un siste à promouvoir le mentorat, de façon
ture abondante dans ce sens, St-Cyr et aspect méthodologique doit être envi- à leur permettre de bénéficier d’une
Gagnon (2003) n’ont pas trouvé de cor- sagé : les études utilisant des mesures formation personnalisée tout au long
rélation positive entre le secteur d’acti- quantitatives (chiffre d’affaires, emploi, du développement de leur entreprise.
vité et la performance de l’entreprise. croissance) se montreraient plus favo- Ce recours à des mentors constitue
Ce sont plutôt des variables comme la rables à la performance des entrepri- d’ailleurs l’une des recommandations
participation à des réseaux d’affaires, ses dirigées par les hommes qu’à celle mises en place dans de nombreux pays
l’âge de l’entreprise, le statut juridique des entreprises gérées par les femmes. de l’Organisation de coopération et de
ARTICLES GÉNÉRAUX

et la forme de propriété qui explique- Par exemple, malgré un échantillon de développement économiques (OCDE),
raient davantage le succès de l’entre- 4 200 entreprises finlandaises, l’étude tels que l’Australie, la Finlande, le
prise. Enfin, Watson et Robinson (2003) de Du Rietz et Henrekson (2000), favo- Luxembourg et la Norvège (Commission
ont récemment indiqué que si l’on tient rable aux hommes, est à prendre avec européenne, 2002) (tableau 4).
compte du risque en cause, il n’y a pas les précautions d’usage, puisque la
de différence significative de perfor- représentativité des femmes se révèle La conciliation travail-famille
mance entre les entreprises gérées par faible (elles constituent moins de 10 %
des hommes et les entreprises gérées de l’échantillon). Enfin, si l’on tient Un autre pan plus récent des études
par des femmes. compte de toutes les dimensions pré- consacrées à l’entrepreneuriat féminin
Rosa et al. (1996) observent que si sentées ici, St-Cyr et Gagnon (2004) touche au problème de la conciliation
la relation entre le sexe et la perfor- arrivent à la conclusion qu’il semble de la vie professionnelle avec la vie
mance des entreprises est complexe, il impossible de se prononcer pour l’un familiale. Ici encore, les études ont mis
n’en demeure pas moins que le premier ou l’autre sexe quant au niveau de per- en exergue les difficultés que peuvent
demeure une variable déterminante, formance des entreprises (tableau 3). éprouver les femmes d’affaires en tant
alors que tous les autres indicateurs que mères de famille, en plus de faire
sont contrôlés. Leur étude longitudi- Les besoins de formation la comparaison avec leurs homologues
nale d’une durée de 3 ans auprès de 600 masculins (Schindehutte et al., 2003).
entreprises anglaises, gérées moitié par Si les femmes ont besoin d’une for- La conciliation travail-famille est l’un
des hommes et moitié par des femmes, mation particulière, c’est souvent parce des enjeux qui influenceraient l’activité
souligne la performance moindre des qu’elles ont une expérience moindre ou des entrepreneures. Plusieurs facteurs
entreprises gérées par ces dernières qu’elles œuvrent dans des secteurs d’ac- ont toutefois un effet sur les résultats,
pour ce qui est du nombre d’employés, tivité différents. Les recherches initiales comme le temps disponible, le soutien
du chiffre d’affaires, de la valeur ajoutée sur le sujet avaient pour but avant tout de la famille, la satisfaction au travail,
produite ou de la part du marché. de mettre en place des programmes de le statut matrimonial (mariée, divor-
Au lieu de considérer des variables formation destinés à la femme d’affai- cée, etc.) et l’harmonie dans le couple.
liées à l’entreprise, Lerner et al. (1995) res, dans la mesure où des différences Certaines études ont considéré les cou-
ont mis en lumière le fait que la motiva- selon le sexe pouvaient être notées. ples dont les deux conjoints travaillent
tion, le fait d’être membre d’une orga- L’étude de Birley et al. (1987) avait (Parasuraman et al., 1996), les femmes
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

nisation, l’expérience passée et une justement pour objectif de vérifier travaillant à temps plein ou à temps
formation adéquate dans le domaine s’il existait de telles différences pour partiel (Stoner et al., 1990) ou le travail
avaient un impact significatif sur la orienter la formation, mais ils ont à domicile par rapport au travail à l’exté-
performance mesurée en fonction des plutôt constaté beaucoup de similitu- rieur (Fitzgerald et Winter, 2001).
bénéfices de l’entreprise. Toutefois, le des entre les groupes de dirigeants et Si l’on se limite aux entrepreneu-
fait d’appartenir à plusieurs réseaux de dirigeantes, notamment en matière res, les études tendent à démontrer
produirait un effet inverse. De même, d’expérience préalable au démarrage que le statut familial (nombre d’en-
l’évolution du chiffre d’affaires serait de l’entreprise et en matière de finan- fants, nombre d’heures travaillées, etc.)
TABLEAU 3 – Synthèse des principales études sur la performance
Dimension Auteurs Méthodologie et
étudiée
Objectifs de l’étude Principales conclusions de l’étude Limites de l’étude
de l’étude taille de l’échantillon
Anna et al. Décrire les différences entre les entrepreneures Étude quantitative auprès de 170 femmes Le secteur d’activité explique la moindre performance des P.M.E. gérées Un seul indicateur de la performance (les
(2000) œuvrant dans les secteurs traditionnels et dans les gestionnaires de P.M.E. de deux États amé- par des femmes ventes)
secteurs non traditionnels; établir des liens entre le ricains (Wisconsin et Utah) et entrevues en
choix de carrière et la rentabilité de l’entreprise profondeur avec 11 femmes de l’échantillon
Watson (2003) Vérifier si les entreprises gérées par des femmes Analyse quantitative menée auprès de 8 375 Le taux d’arrêt des activités n’est pas plus élevé chez les femmes que Un seul indicateur de la performance (taux
disparaissent plus que celles de leurs homologues P.M.E. australiennes chez les hommes lorsqu’on tient compte de la variable «secteur d’acti- de disparition des entreprises); l’échantillon
masculins, et ce, même si le facteur «secteur d’acti- vité» ne prend pas en considération les très peti-
vité» est contrôlé tes entreprises et les travailleurs autonomes

Secteur d’activité
Johnsen et Évaluer l’influence du sexe du dirigeant d’entreprise Analyse quantitative longitudinale auprès de Il n’existe aucune différence notoire en matière de rendement financier Certaines dimensions telles l’attitude face
MacMahon sur le rendement financier et la croissance des plus de 2 000 P.M.E. australiennes et de croissance dans les entreprises dirigées par des femmes ou dans au risque et les différences de motivation
(2005) entreprises (3 exercices financiers) les entreprises gérées par des hommes, dès lors que l’on tient compte entre les femmes et les hommes n’ont pas
des facteurs démographiques appropriés et d’autres influences détermi- été envisagées
nantes pertinentes
Lerner et al. Vérifier l’impact de quatre variables (profit, revenus, Analyse quantitative menée auprès de 220 L’impact est favorable aux femmes lorsqu’il y a appartenance à un Étude limitée à quatre facteurs de mesure
(1995) salaire et nombre d’employés) sur la performance P.M.E. israéliennes dirigées par des femmes réseau, mais l’effet est négatif lors de l’appartenance à plusieurs réseaux de la performance; contexte culturel

Dimensions
intrinsèques
spécifique
Rosa et al. Vérifier s’il existe une différence de performance Analyse quantitative auprès de 600 entrepri- Moindre performance des P.M.E. gérées par des femmes si l’on tient
(1996) entre deux groupes d’entrepreneurs dans les mêmes ses anglaises (300 hommes et 300 femmes) compte de critères conventionnels (croissance, profit, valeur ajoutée en
secteurs de 3 secteurs d’activité nombre d’employés)
Du Rietz et Vérifier l’hypothèse selon laquelle les entreprises Analyse quantitative menée auprès de 4 200 Les P.M.E. gérées par des femmes sont moins performantes dans l’en- La taille des entreprises de l’échantillon

Chiffre d’affaires
Henrekson gérées par des femmes sont moins performantes que P.M.E. (de 1 à 20 employés) finlandaises semble, mais cela est invalidé dans les très petites (1 employé) et les n’englobe pas toutes les réalités des P.M.E.
(2000) les entreprises gérées par des hommes plus grandes entreprises
St-Cyr et Caractériser les entreprises gérées par des femmes, Analyse quantitative auprès de 364 P.M.E. Il n’existe pas de corrélation entre le secteur d’activité et la performance Il y a un manque d’informations financières
Gagnon soit la taille et ses déterminants sur le plan de la québécoises de l’entreprise pour évaluer les mesures de rendement ou
(2003) performance le taux de croissance
Lambrecht et Caractériser les entrepreneures wallonnes (âge, Analyse quantitative auprès d’entrepreneurs Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les femmes ne sont pas moins Étude limitée à la Wallonie

Taille
al. (2003) motivations, atouts, contraintes, défis, etc.) et les belges (200 femmes et 100 hommes) et performantes que leurs homologues masculins; en fait, le niveau de
comparer avec les entrepreneurs entrevues en profondeur avec 20 femmes performance des entreprises détenues par les femmes et celui des
chefs d’entreprise entreprises détenues par les hommes dépendent de la taille de l’entre-
prise
Watson et Vérifier si, en tenant compte du risque en cause, les Analyse quantitative menée auprès de 2 367 Quand on tient compte du risque en cause, les entreprises des femmes La performance est comparée seulement au
Robinson entreprises des femmes sont moins performantes P.M.E. (2 236 gérées par des hommes et 131 ne sont pas moins performantes que celles des hommes point de vue économique; il y a un manque

Risque
(2003) que celles des hommes gérées par des femmes) de représentativité (peu d’entreprises
étudiées gérées par des femmes)
St-Cyr et Étudier les caractéristiques des entreprises gérées Analyse quantitative menée auprès de 364 L’étude a révélé un lien positif entre l’utilisation des réseaux et la crois- Il manque d’informations financières pour
Gagnon par des femmes, soit la taille et ses déterminants sur entrepreneures de P.M.E. québécoises sance des entreprises des femmes; de même, l’âge de l’entreprise, le évaluer les mesures de rendement ou le
(2004) le plan de la performance statut juridique et la forme de propriété sont corrélés positivement avec taux de croissance

Multiples
dimensions
la taille; le secteur d’activité n’est pas significatif

Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006 ARTICLES GÉNÉRAUX


41
42 TABLEAU 4 – Synthèse des principales études sur les besoins de formation

Dimension Auteurs Méthodologie et taille Principales conclusions Limites


Objectifs de l’étude
étudiée de l’étude de l’échantillon de l’étude de l’étude

Lavoie Vérifier les éléments à Recension de la littéra- Étalonnage des pratiques de gestion Étude conceptuelle
(1990) prendre en considération ture de 157 documents et des formations proposées par proposant des pistes
Besoins de formation des femmes

pour élaborer des for- (articles, livres, notes de les institutions d’enseignement de de formation; étude
mations en gestion pour lecture, etc.) différentes provinces canadiennes éloignée des réalités
les femmes d’affaires de actuelles
demain

Carter Faire état des besoins de Recension de la littéra- Une des pistes pour aider la femme Étude purement concep-
(2000) formation des femmes, ture sur la performance entrepreneure pourrait consister à tuelle mais proposant
tout en reconnaissant des entreprises gérées promouvoir le mentorat comme sou- des pistes de formation
les différences avec leurs par des femmes tien tout au long du développement
homologues masculins de son entreprise

Birley et al. Dresser un portrait des Étude quantitative Nombreuses similitudes entre les L’étude ne présentait
(1987) caractéristiques d’un auprès de 36 hommes et groupes de dirigeants et de diri- pas suffisamment de
Distinctions entre les besoins de formation

groupe d’entrepreneurs 11 femmes participant geantes, notamment en matière différences pour qu’on
des femmes et ceux des hommes

participant à des pro- à ce programme de d’expérience préalable au démarrage mette en place des
grammes de développe- formation de l’entreprise et en matière de programmes destinés à
ment de l’entrepreneuriat financement de l’entreprise la formation des femmes
entrepreneures
ARTICLES GÉNÉRAUX

Lee et Vérifier d’éventuelles Étude quantitative L’étude montre que les femmes ont, Échantillon basé unique-
Rogoff différences entre les auprès de 170 hommes en règle générale, un niveau de con- ment sur des entreprises
(1997) hommes et les femmes et 61 femmes, dirigeants naissances moindre que celui qu’elles œuvrant dans le com-
pour élaborer des pro- de P.M.E. américaines prétendent avoir, en raison de leur merce de détail
grammes de formation moindre expérience en matière de
gestion

n’exercerait pas d’influence sur l’opposi- Le réseautage d’affaires ou dénicher des partenaires
tion potentielle entre travail et famille. commerciaux (Baines et Wheelock,
Ce conflit serait avant tout corrélé avec Les auteurs intéressés par les réseaux 1998). Par ailleurs, Åndersson et
l’insatisfaction dans la vie personnelle, d’influence et de collaboration utili- Evensson (2000)11 ainsi que Doyle et
avec l’insatisfaction au travail et avec sés par les entrepreneures s’entendent Young (2001) arrivent à la conclusion
une situation financière difficile. Par pour affirmer que les femmes ont ten- que de bons réseaux personnels ont un
ailleurs, selon Parasuraman et al. (1996), dance à se regrouper dans des réseaux impact positif sur le plan de la création
le sexe n’aurait pas d’impact direct sur féminins10, tout comme les hommes, d’une entreprise. De même, Mankelow
cette opposition. Dans leur étude sur d’ailleurs (Lambrecht et al. 2003). On et al. (2002) ont montré que les réseaux
les travailleurs à domicile, Fitzgerald et constate toutefois que les femmes ten- informels de divers types avaient une
Winter (2001) signalent que le rapport dent à sous-utiliser le réseautage en influence sur les femmes entrepreneu-
raison d’un manque de temps ou d’inté- res : non seulement ils fournissent un
entre le temps consacré au travail et
rêt, comme l’ont souligné St-Cyr (2001), soutien moral constant et de l’encoura-
le temps consacré à la famille est une
pour le Québec, et Cornet et al. (2003), gement lors des phases de démarrage et
préoccupation tant pour les hommes
dans le cas de la Belgique. de croissance de leur entreprise, mais
que pour les femmes, sans qu’il soit
Les chercheurs se sont aussi inté- ils apportent également de l’informa-
nécessairement plus gênant pour cette ressés aux raisons poussant les entre- tion ainsi que diverses sources de finan-
dernière. Les secteurs d’activité diffé- preneures à établir des réseaux. On sait cement (Veltz, 2002). Bref, la qualité du
rents de ces deux types d’entrepreneurs qu’il existe différents types de réseaux et réseautage est souvent cruciale pour
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

montrent que la vie familiale est tout différentes motivations à en faire partie; le succès des affaires, que ce soit chez
aussi perturbée (appels téléphoniques ainsi, on trouve des réseaux sociaux, les hommes ou chez les femmes (Hall,
pour les hommes travaillant à domi- personnels, d’affaires ou profession- 2000) (tableau 6).
cile, visites de clients pour les femmes) nels et informationnels ( Johannisson
et requiert un apprentissage dans la et al., 1994; Blisson et Rana, 2001). Ces Le financement
gestion du temps à consacrer respecti- réseaux peuvent s’avérer utiles pour
vement aux activités familiales et aux recruter de bons employés, obtenir des Enfin, comme septième thème, la
activités professionnelles9 (tableau 5). conseils, saisir de nouvelles occasions difficulté des entrepreneures à obte-
TABLEAU 5 – Synthèse des principales études sur la conciliation travail-famille 43
Dimension Auteurs Objectifs Méthodologie et Principales conclusions Limites
étudiée de l’étude de l’étude taille de l’échantillon de l’étude de l’étude

Loscocco et Établir des liens entre Étude quantitative Pas de différence notoire entre les sexes; Faible représentati-
Leicht (1993) la conciliation travail- auprès de 310 entre- les entreprises gérées par des femmes vité des femmes dans
famille et la réussite prises américaines s’en sortent quasiment aussi bien que l’échantillon
en affaires dans des (dont 99 gérées par des les entreprises gérées par des hommes,
entreprises gérées par femmes) de 3 secteurs malgré quelques difficultés quant au
des personnes des deux d’activité : informati- temps consacré aux tâches domestiques,
sexes que, santé, grossistes en à la gestion d’entreprises de plus petite
de la conciliation travail-famille par les femmes et les hommes

boissons taille, œuvrant dans les services et dispo-


sant d’un capital initial moindre
Distinctions entre les perceptions sur le thème

Parasuraman Établir les liens entre Étude quantitative De façon générale, le sexe n’a pas d’effet Échantillon limité
et al. (1996) la conciliation travail- auprès de 59 hommes et direct sur le conflit travail-famille pour une étude
famille, la réussite en 52 femmes effectuant quantitative;
affaires et le «bien-être» un retour aux études à manque d’analyse
des dirigeants l’université pour termi- sur tous les liens
ner leur formation possibles des varia-
bles du modèle

Fitzgerald Vérifier les perturba- Étude quantitative Le travail ne dérange pas plus les activi-
et Winter tions de la vie familiale auprès de 899 tra- tés personnelles des hommes que celles

ARTICLES GÉNÉRAUX
(2001) engendrées par le vailleurs autonomes des femmes, et les personnes des deux
travail à domicile (539 hommes et 360 sexes doivent apprendre à vivre avec
femmes) américains cette incidence

Schindehutte Vérifier la perception de Étude qualitative auprès Les femmes soutiennent que l’entreprise Étude difficilement
et al. (2003) l’impact de l’entrepre- de 10 familles sud- perturbe la vie familiale, mais exerce une généralisable en
neuriat féminin sur la africaines et 13 familles influence positive sur les enfants sur les raison de la taille de
famille et les enfants américaines (entrevues plans financier, de l’autonomie et du sen- l’échantillon
en profondeur) timent de contrôle qu’ils peuvent avoir
sur leur propre vie

nir du financement, notamment lors prêts demeurerait plus élevé pour les par des femmes se révélait supérieur
de la création de l’entreprise (Chavan, femmes que pour les hommes. à celui qu’ont connu les hommes pour
2005), a retenu l’attention de plusieurs Carter et Rosa (1998) nuancent tou- 1996 et 1997 et inférieur pour 1998.
chercheurs. On distingue deux thèmes tefois ces propos, soulignant que les Quant au plan de la satisfaction
principaux dans leurs travaux, soit la exigences de garanties supplémentai- perçue à l’égard des institutions finan-
discrimination réelle ou non dans l’attri- res se font davantage en fonction des cières, il n’y aurait pas de différence
bution des prêts aux entrepreneurs des secteurs d’activité que selon le sexe. significative selon le sexe; des carac-
deux sexes et la perception même des Plusieurs autres études, entre autres les
téristiques comme la taille, l’âge de
entrepreneures à l’égard des institu- travaux de Haines et al. (1999) pour le
l’entreprise ou encore le secteur d’acti-
tions financières. Canada et ceux de St-Pierre et al. (2001)
vité seraient avant tout jugées les plus
pour le Québec, vont dans le même
Certains auteurs soutiennent qu’il déterminantes pour l’obtention d’un
sens. En comparant des entreprises
existe à ce propos des pratiques discri- financement. Selon Bouhachi et St-Cyr
dirigées par des femmes avec des entre-
minatoires à l’égard des femmes. Par prises dirigées par des hommes, St-Cyr (1997), les femmes auraient une bonne
exemple, Coleman (2000) a montré que et al. (2002) ont mis en évidence le fait perception de l’institution financière
les femmes obtiendraient des prêts à que les caractéristiques des entrepri- avec laquelle elles font affaire même si
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

des conditions moins favorables que ses dirigées par les femmes (taille, âge, certaines émettent un doute quant à la
les hommes, les banquiers exigeant secteur d’activité, etc.) rendent l’accès compétence des directeurs de comp-
souvent de leur part plus de garanties au financement plus difficile12. Mais tes (Lafortune et St-Cyr, 2000). Les
ou un cautionnement. Ces conclusions cela peut dépendre de la période étu- refus seraient toutefois perçus diffé-
avaient aussi été soutenues par les diée : l’étude longitudinale de la firme remment selon le sexe du demandeur :
travaux de Riding et Swift (1990) et de Thompson, Lightstone et cie (1998) ils seraient considérés comme résul-
Marleau (1995), ces derniers ajoutant avait déjà montré que le taux de refus tant d’une faiblesse du plan d’affaires
que le taux de refus des demandes de des demandes de financement faites par les hommes alors que les femmes
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006 ARTICLES GÉNÉRAUX

44

TABLEAU 6– Synthèse des principales études sur le réseautage


Dimension Auteurs Objectifs Méthodologie et Principales conclusions Limites
étudiée de l’étude de l’étude taille de l’échantillon de l’étude de l’étude
St-Cyr (2001) Mieux connaître la situation des entrepre- Étude quantitative auprès de 364 entrepre- Sous-performance des dirigeantes en matière de réseautage :
neures au Québec (secteur d’activité, taille, neures de P.M.E. québécoises 55 % sont membres de réseaux, 38 % les utilisent; 80 % des
caractéristiques socioéconomiques) femmes fréquentent les réseaux surtout à des fins relation-
nelles
Fenwick Revue de littérature sur le réseautage des Revue de littérature Les femmes sont souvent exclues des réseaux des hommes;
(2003) entrepreneures les travailleuses autonomes ne sont pas isolées mais sont
rattachées à des réseaux relationnels; certaines femmes consi-
dèrent leurs entreprises comme un réseau à part entière
Blisson et Étudier l’utilisation des réseaux par des Étude qualitative (groupes de discussions Les réseaux sont profitables aux femmes et leur permettent Étude limitée à des femmes : un
Rana (2001) femmes asiatiques et anglaises d’une et entrevues) auprès d’entrepreneures parfois de développer leurs activités à l’étranger; les entre- portrait comparatif permettrait de
région du Royaume-Uni œuvrant dans cinq secteurs : vêtement, preneures (quelle que soit leur culture) ne connaissent pas les mieux comprendre le fonctionnement
bijouterie, nourriture, technologies de organismes d’aide pour le réseautage de réseaux exclusivement féminins,
l’information et consultation en gestion par rapport à des réseaux mixtes

Adhésion à un réseau et utilisation de celui-ci


Cornet et al. Préciser les attentes des femmes en matière Étude quantitative auprès de 288 entrepre- Sous-performance des dirigeantes en matière de réseautage : Portrait quantitatif des femmes
(2003) de réseaux neures en Belgique seulement 58,3 % sont membres de réseaux; le refus de belges, mais limites sur le plan des
travailler avec des réseaux relève d’un manque d’intérêt et motivations poussant les femmes à
d’information collaborer à un réseau
Baines et Étudier le lien entre les types de réseaux et Étude quantitative auprès de 200 très Les réseaux des femmes, différents de ceux des hommes, ser- Étude difficilement généralisable
Wheelock le développement de l’entreprise petites entreprises (de 0 à 9 salariés) de 2 vent à recruter des employés, à obtenir des conseils, à détecter en raison de la taille des entreprises
(1998) régions anglaises de nouvelles occasions ou des partenaires d’affaires et de la position géographique des
entreprises
Mankelow et Mettre au point un modèle de réseautage Étude qualitative auprès de 7 P.M.E. austra- Prépondérance des réseaux informels (famille, amis ou pro- Étude difficilement généralisable en
al. (2002) liennes dirigées par des femmes ches) : ils fournissent un soutien moral, de l’information et raison de la taille des entreprises et
sont aussi une source de financement de leur localisation
Åndersson Décrire les réseaux des entrepreneures et la Étude qualitative auprès de 8 P.M.E. améri- Les femmes établissent leurs propres réseaux (majoritairement Échantillon de très petite taille, région
et Evensson façon dont elles les établissent caines (secteur des technologies de l’infor- féminins) de deux façons : naturelle et tactique; les réseaux circonscrite
(2000) mation) dirigées par des femmes, dans la fonctionnent efficacement durant la phase de croissance et
région de San Francisco peu lors du démarrage

Atouts de l’utilisation d’un réseau


Doyle et Analyser la relation entre le sexe du diri- Étude qualitative auprès de 31 très petites Réseaux personnels peu étendus, mais ayant un impact positif Échantillon de très petite taille
Young (2001) geant, le niveau de développement de entreprises canadiennes (17 gérées par des sur les différentes phases du cycle de vie de l’entreprise
l’entreprise et les réseaux et en mesurer hommes, 14 par des femmes) avec entre-
l’impact vues en profondeur
y verraient plutôt de la discrimination part, les approches renvoient à des victimes basent leurs conclusions sur 45
(Orhan et Scott, 2001). échantillons dont la taille varie con- des échantillons d’entreprises œuvrant
Cette perception des femmes, selon sidérablement d’une étude à l’autre. À dans certains secteurs d’activité parti-
laquelle elles croient faire l’objet d’une titre d’exemple, dans leur étude sur la culiers. L’étude de St-Cyr et al. (2002)
discrimination de la part des institu- motivation, McGregor et Tweed (2000) porte sur des entreprises manufactu-
tions financières, a été évoquée dans de se sont basés sur un large échantillon rières; celle de Carter et Rosa (1998)
nombreux travaux, et ce, depuis long- de 1 475 personnes, alors que Batory examine les secteurs de l’hôtellerie,
temps. Dans une étude récente, Carter et Batory (1992) ou encore Kirkwood des services aux entreprises et de l’ha-
et al. (2001 : 78, traduction libre) écri- (2003) se limitaient respectivement à 80 billement; Bouhachi et St-Cyr (1997)
vent : «Plusieurs femmes entrepreneu- personnes (41 hommes et 39 femmes) se limitent aux entreprises agricoles;
res pensent fortement qu’elles ont fait ou à 40 personnes (19 hommes et 21 Loscocco et Leicht (1993) s’intéressent
l’objet d’une discrimination quand elles femmes). Un autre problème impor- aux entrepreneures du secteur des ser-
ont dû emprunter». Le même cons- tant est le recours à des études tantôt vices. C’est d’ailleurs dans ce secteur
tat avait précédemment été établi par quantitatives, tantôt qualitatives. Dans d’activité que l’on trouve la majorité
Hisrish et Brush (1984), puisque leur le premier cas, les études sont redeva- des entreprises gérées par des femmes
étude a révélé que 50 % des femmes bles de la qualité et de la complexité des (66 % en 1996 selon Smaili, 2002). Or, ce
de leur échantillon croyaient qu’elles questionnaires utilisés, alors que dans dernier secteur comprend des firmes
avaient du mal à convaincre leur ban- le second, on doit comprendre que les souvent très petites, créées avec peu
quier à cause, plus particulièrement, de petits échantillons sont difficilement d’investissement de départ, avec un fort
son préjugé suivant lequel les femmes représentatifs14 malgré la profondeur taux de roulement et des marchés vola-
seraient moins sérieuses que les de l’analyse que permet la méthode. tils, toutes caractéristiques pouvant
hommes en affaires (tableau 7). Et lorsqu’on compare les résultats, il expliquer les réticences des financiers
faut retenir que les questionnaires et l’absence de réseaux dynamiques en
ou encore les grilles d’entrevues sont relation avec le soutien apporté à ces

ARTICLES GÉNÉRAUX
rarement comparables d’une étude et entreprises, qu’elles soient dirigées par
Les limites des études évidemment d’un pays à l’autre. Par des femmes ou des hommes. De toute
exemple, quand on travaille sur le con- façon, les études montrent non seule-
Comme nous venons de le voir dans cept de la conciliation travail-famille, il ment que les entreprises gérées par des
cette recension des écrits, plusieurs semble difficile de tirer des conclusions femmes sont plus petites, comme nous
résultats sont contradictoires. Des rai- non biaisées avec des échantillons fort venons de le dire, mais que leur désir de
sons temporelles et culturelles, mais disparates selon les études (approches croissance est généralement moindre
aussi méthodologiques, peuvent expli- méthodologiques) et les pays (environ- (Du Rietz et Henrekson, 2000). Ce faible
quer en partie ces différences. nement et contexte culturel différents). désir pourrait s’expliquer par ailleurs
Sur les plans temporel et culturel, il De surcroît, très peu de recherches par le besoin de mieux concilier le tra-
semble évident que les rapports entre sont longitudinales. De telles études vail et la famille (Brush, 1992).
les femmes et les hommes, et donc entre permettraient pourtant de faire res-
les entrepreneures et les autres acteurs sortir les éventuels problèmes vécus
économiques, ont évolué depuis 10 ou par les entrepreneures, notamment
20 ans. Nous avons retenu, dans cette pour vérifier s’ils sont avant tout de Conclusion
analyse, des études effectuées au début nature conjoncturelle ou structurelle,
des années 1980 alors que la société a comme l’a montré l’étude de la firme La conclusion ne s’impose pas d’em-
fort changé depuis lors, et ce, à des ryth- Thompson, Lightstone et cie (1998) sur blée. Si les études les plus anciennes
mes variés selon les pays. De même, il l’accès au financement. Une étude qué- démontrent certaines formes de dis-
existe des différences tant institution- bécoise récente sur l’évolution dans les crimination envers les entrepreneures,
nelles que structurelles entre les divers 10 dernières années de l’évolution de les plus récentes ne vont pas néces-
pays dans lesquels les études ont été la présence des cadres féminins dans sairement dans le même sens ou du
menées. Certains pays ont depuis long- les P.M.E. manufacturières montre que moins nuancent les analyses en tenant
temps mis sur pied des programmes et si celles-ci ont vu leur participation compte des secteurs d’activité, de la
créé des institutions particulières pour augmenter considérablement dans les taille et des comportements mêmes
soutenir l’entrepreneuriat féminin, alors fonctions de comptabilité, de finances des femmes d’affaires. Ou de façon plus
que d’autres ne font que commencer à et de gestion des ressources humaines, complexe, on y découvre que certains
s’intéresser à cette problématique. Par elles sont encore peu présentes dans types d’entreprises seraient plus favora-
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

exemple, ce n’est que récemment que le les fonctions de vice-président et de bles à l’entrepreneuriat féminin tandis
comité de travail de l’OCDE13 (2003) sur président, mais aussi dans la fonction que d’autres comporteraient encore
les P.M.E. s’est préoccupé sérieusement de production, alors que les facultés de plusieurs obstacles soit à l’interne, soit
de cette dernière, en essayant de résu- génie commencent à peine à recevoir par rapport à leur environnement.
mer les mesures particulières par pays de plus en plus d’étudiantes (Julien et Par exemple, des études récentes
et de comparer leur efficacité. Morin, 2006). semblent avancer que le style de ges-
Quant à l’aspect méthodologique, Enfin, les études soulignant la dis- tion des entrepreneures avantagerait
plusieurs constats s’imposent. D’une crimination dont les femmes seraient celles-ci par rapport à leurs concur-
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006 ARTICLES GÉNÉRAUX

46

TABLEAU 7 – Synthèse des principales études sur le financement


Dimension Objectifs Méthodologie et Principales conclusions Limites
étudiée
Auteurs
de l’étude taille de l’échantillon de l’étude de l’étude
Orser et Foster Mettre en relief les difficultés d’accès au finance- Étude conceptuelle On exhorte les institutions financières à prendre en considération certains Nécessité de tester le modèle pour vérifier
(1994) ment des entrepreneures critères propres aux femmes pour leur faciliter l’accès au financement son applicabilité aux marchés financiers
Bouhachi et Vérification empirique de l’hypothèse de discri- Étude quantitative auprès de 319 entreprises du Les propriétaires uniques ont essuyé plus de refus que les autres; les agricul- Des liens avec la rentabilité des exploita-
St-Cyr (1997) mination dans le financement secteur agricole trices des secteurs laitier et céréalier n’ont essuyé aucun refus. Ces derniers tions et la perception des institutions sur les
secteurs peuvent être perçus comme moins risqués car bénéficiant d’une taux de refus auraient enrichi l’étude
certaine protection des gouvernements
Thompson, Confirmer l’hypothèse voulant que les femmes Étude quantitative et longitudinale menée de Taux de refus pour les demandes de financement des femmes supérieur à celui
Lightstone et cie aient plus de difficulté à obtenir du financement 1996 à 1998 des hommes pour 1996 et 1997, mais équivalent (hommes/femmes) en 1998
(1998)
Carter et Rosa Confirmer l’hypothèse selon laquelle les femmes Étude quantitative auprès de 600 entreprises Exigences de garanties supplémentaires selon les secteurs d’activité et non
(1998) ont plus de difficulté que les hommes à obtenir dans trois secteurs (hôtellerie, services aux selon le sexe; les femmes n’ont pas plus de difficultés que les hommes
du financement entreprises et habillement) dirigées moitié par
des hommes, moitié par des femmes
Haines et al. Étudier l’influence du sexe de l’emprunteur sur la Étude empirique de 1 393 dossiers bancaires de Pas de différence significative entre les sexes au point de vue des conditions L’étude ne prend pas en considération deux
(1999) relation entre prêteurs et petites entreprises P.M.E. sur une période allant de mai à août 1994 de crédit groupes : ceux qui se sont vu refuser un prêt
et ceux qui n’ont pas emprunté
Coleman (2000) Comparer l’utilisation et les conditions de Banque de données de plus de 4 000 P.M.E. Il n’y a pas de discrimination basée sur le sexe quant à l’obtention du finance- Même si la publication de l’étude est
différentes formes de crédit dans des P.M.E. américaines (moins de 500 employés), datant ment; cependant, les femmes obtiennent des prêts avec des conditions moins récente, la base de données date de 1993
(hommes/femmes) de 1993 favorables que les hommes
St-Pierre et al. Étudier l’accès des P.M.E. au financement dans Étude quantitative auprès de 2 027 entreprises Il n’y a pas de différence dans les taux d’approbation entre les P.M.E. détenues Les femmes entrepreneures de cette étude
(2001) divers contextes canadiennes de divers secteurs d’activité par des femmes et celles qui sont détenues des hommes ne représentent qu’un quart de la popula-

au financement
tion étudiée, sont plus jeunes et ont moins

Difficultés d’accès
d’expérience que les hommes, mais elles ont
des objectifs de croissance supérieurs
St-Cyr et al. Déterminer les variables susceptibles d’entraver Étude quantitative auprès de 250 entreprises Les difficultés d’accès au financement pourraient être liées à des caractéristi- Refus de répondre de certains participants
(2002) ou de faciliter l’accès au financement des entre- manufacturières québécoises (réparties à égalité ques propres à l’entreprise (taille, âge, secteur d’activité, etc.) plutôt qu’à une
preneures par rapport aux entrepreneurs hommes-femmes) discrimination homme/femme
Cornet et al. Déterminer le degré de connaissance et de satis- Étude quantitative auprès de 288 entrepreneu- 193 (67 %) des 288 entrepreneures avaient éprouvé des difficultés dans l’accès Difficulté à rendre compte de la diversité de
(2003) faction des entrepreneures à l’égard des services res belges au financement la situation des femmes en cause
d’aide à la création d’entreprises
Lafortune et Étudier la perception des entrepreneures au Étude quantitative auprès de 675 entrepreneu- Les femmes sont satisfaites dans 72 % des cas, mais 49 % de l’échantillon
St-Cyr (2000) sujet du financement et la mettre en relation res québécoises reconnaît avoir vécu des problèmes (conditions de financement trop strictes,
avec celle des banquiers obtention d’un financement moins élevé, endossement par le conjoint, etc.);
la compétence des directeurs de comptes est jugée insuffisante par certaines;
plus de 20 % des femmes perçoivent qu’elles sont traitées différemment parce
qu’elles sont des femmes
Orhan et Scott Découvrir la façon dont les femmes dirigent Étude longitudinale auprès de 562 entrepre- La perception d’un refus de financement est vue comme résultant d’une Les données les plus récentes de la base de
(2001) leurs entreprises et leur rapport avec l’argent neurs et 403 entrepreneures français entre 1994 faiblesse du plan d’affaires par les hommes et d’une discrimination par les données datent de près de 10 ans
et 1997 femmes; une analyse en profondeur (entrevue) avec 13 femmes montre
cependant qu’elles ne voient pas de discrimination
rents «mâles». Du moins, leur approche des femmes dans les réseaux d’affai- sont partagées. En effet, les femmes 47
dans la gestion des ressources humai- res. Les réseaux ne font pas que four- entrepreneures adhérant à de telles
nes favorisant la décentralisation et la nir des informations sur les occasions croyances sont certainement moins
participation s’apparente aux nouvelles d’affaires et les ressources disponibles enclines à faire appel au financement
formes d’organisation du travail pré- pour y répondre; ils donnent aussi de externe, ce qui, par ricochet, peut venir
conisées par des spécialistes comme la confiance et favorisent même un freiner leur désir de développement et
Senge et al. (1999) ou Chell (2001). enthousiasme réciproque dans l’action. de croissance pour leur entreprise.
Toutefois, les théories sur le leadership Enfin, ils peuvent permettre de mieux De telles appréhensions risquent de
enseignent que certains styles sont plus «assurer» les transactions, par exem- nuire au processus et aux démarches de
ou moins adaptés suivant les situations ple pour que les financiers évaluent demande de financement de femmes
et que, conséquemment, un bon ges- plus justement le potentiel des projets entrepreneures, qui deviennent alors
tionnaire devrait plutôt être capable (Veltz, 2002), ce qu’on appelle un capi- plus anxieuses à l’idée d’aller rencon-
d’adapter et de varier son style de direc- tal social particulièrement efficace lors trer leur banquier. Comme l’a démon-
tion selon les stratégies poursuivies et du démarrage (Lin, 1999). On croit de tré Weick (1983), tout gestionnaire agit
les caractéristiques de son personnel et plus en plus que les réseaux sont la clef généralement à partir de ce qu’il appelle
selon la conjoncture. pour appuyer l’entrepreneuriat (Julien, des présomptions de logique. Plus ces
D’autres études soulignent que les 2005). présomptions sont fortes, plus elles
dirigeantes sont moins bien formées Les études semblent établir que marquent ses interventions, de sorte
que les entrepreneurs et que la forma- les réseaux se montrent de plus en que ces présomptions finissent effecti-
tion continue d’être un problème pour plus ouverts aux entrepreneures, ou vement par se réaliser. Concrètement,
elles. La question fondamentale reste du moins celles-ci ont créé leurs pro- cela signifie que l’entrepreneure qui va
cependant de savoir si les dirigeantes pres réseaux, puisque certains pensent rencontrer son banquier et qui s’attend
disposent d’un emploi du temps suffi- qu’elles les utilisent différemment des à un refus agira avec moins d’assurance
samment flexible pour suivre des cours; hommes. Mais, pour être plus efficaces, et risque conséquemment de voir celui-

ARTICLES GÉNÉRAUX
de plus, quels cours ou quels types de ces réseaux doivent être plus comple- ci se comporter de la manière qu’elle
cours ou encore sous quelles formes xes et plus ouverts à la technologie et présume. On est alors en présence de
ces derniers seraient les plus adaptés à au monde, en relation avec des réseaux l’effet Pygmalion (Sterling Livingstone,
leurs besoins? En effet, il arrive encore à signaux faibles ou précurseurs favori- 1969).
souvent qu’elles gèrent des entreprises sant l’innovation, quel que soit le sexe Constatons qu’il reste difficile actuel-
œuvrant dans des industries distinctes des participants ( Julien et al., 2004). lement de modifier cette situation,
de celles des hommes, ce qui implique Cette complexité ne peut que soute- compte tenu d’une connaissance insuf-
des différences en matière de types de nir la formation avancée «sur le tas» fisante des éléments qui se trouvent à la
connaissances souhaitables. Enfin, il (Jacob et al., 1997), répondant ainsi à source même de ces perceptions de dis-
faut ajouter que le retard des femmes la deuxième variable qui peut sembler crimination chez les femmes entrepre-
dans la formation en gestion devrait être un obstacle pour les entrepreneu- neures. Les seules études ayant abordé
être prochainement comblé puisque res. Finalement, les réseaux doivent ces questions ont été réalisées principa-
les filles sont maintenant majoritaires permettre aux entrepreneures d’élargir lement par des chercheurs spécialisés
dans les facultés des sciences adminis- leurs perspectives à cet égard. en finance, qui ont presque toujours
tratives des universités (Laperche, 2004; Le débat le plus vif, et de loin, sondé les causes d’insatisfaction à tra-
Julien et Morin, 2006). observé dans la documentation consul- vers des variables plus objectives telles
En ce qui concerne les autres thèmes, tée concerne toutefois les différences que des taux plus élevés ou des exigen-
on remarque également des résultats entre les femmes et les hommes quant ces de garantie plus élevées. Pourtant,
trop nuancés pour qu’on puisse en tirer à l’accès au financement. Certains cher- de multiples autres variables peuvent
des conclusions fermes. Ainsi, plusieurs cheurs tentent de démontrer que les intervenir, par exemple l’attitude et le
études révèlent que les motivations des problèmes de financement éprouvés comportement du banquier, des carac-
femmes à créer des entreprises et à sou- par la femme entrepreneure sont attri- téristiques plus personnelles comme le
tenir leur développement ne diffèrent buables à des variables personnelles et manque de confiance en soi, l’auto-per-
pas tellement de celles des hommes. structurelles, tandis que d’autres défen- ception et le sentiment de compétence
De même, la conciliation travail-famille dent vigoureusement l’idée qu’il existe plus ou moins fort. En conséquence, des
ne semble pas être un problème pour toujours une certaine discrimination à études multidisciplinaires sur le sujet
toutes les entrepreneures, étant donné son endroit. Mais si la discrimination permettraient de prendre en considéra-
leurs besoins, le type d’entreprise gérée était réelle il y a 10 ou 20 ans, est-ce tion un plus grand nombre de variables
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

ainsi que les différences de soutien de toujours le cas? Ce dernier débat, dans et viendraient appuyer ultérieurement
leur entourage. Dans le cas de la perfor- lequel les uns et les autres cherchent à des actions de sensibilisation auprès
mance, il ne paraît pas non plus y avoir établir «la vérité», peut paraître sans des banquiers et/ou des femmes entre-
de différences si l’on compare le même issue puisqu’on se trouve souvent sur le preneures.
type d’entreprises suivant relativement plan des perceptions d’un côté ou d’un Plus globalement, on note une évo-
la même trajectoire. autre (Ahuja, 2000). Cependant, que ces lution intéressante dans les recherches
Nous en arrivons donc à l’avant- perceptions se confirment ou non, elles portant sur les entrepreneures. Comme
dernière variable, soit l’engagement peuvent être inhibitrices, surtout si elles le souligne Kyrö (2001), les études sur
48 l’entrepreneuriat menées avant 1970
a tendance à ralentir après quelque temps. La plupart Anna, A.L., Chandler, G.N., Jansen, E., Mero, N.P., «Women
des phénomènes de croissance ont tendance à suivre business owners in traditional and non-traditional
ne faisaient aucune différence entre les une courbe en S avec un démarrage lent, une accélé- industries», Journal of Business Venturing, vol. 15,
hommes et les femmes, comme si l’en- ration et un ralentissement après un certain temps. no 3, 2000, p. 279-303.
trepreneur était nécessairement typi- 2. L’étude de Ratté (1999) pour la Fédération cana- Baines, S., Wheelock, J., «Working for each other : Gender,
quement «mâle». Par la suite, de 1970 dienne de l’entreprise indépendante relève quatre the household and micro-business survival and
jusqu’à la fin du siècle, les chercheurs préoccupations principales des entrepreneures, dont micro-business survival and growth», International
certaines plus rarement prises en considération par Small Business Journal, vol. 17, no 1, 1998, p. 17-35.
se sont surtout attardés à comparer les autres études. Par ordre décroissant, on note le Batory, S.S., Batory, A.H., «A gender analysis of poten-
la réalité des femmes entrepreneures fardeau administratif imposé par le gouvernement tial entrepreneurs : Their motivation to be self-
avec celle de leurs homologues mas- (76,7 %), le fardeau fiscal (70,6 %), la forte concur- employed and actual self concepts», communication,
culins. Selon cette auteure, une nou- rence dans leur secteur (56,6 %) et, finalement, la Southwestern Small Business Institution Association
velle vague de recherches émerge, à difficulté à accéder au financement externe (53,6 %). Conference, 1992.
Il faut toutefois aborder cette étude avec prudence
travers laquelle on tente davantage de compte tenu de la représentation très particulière des
Belcourt, M., «A family portrait of Canada’s most success-
comprendre l’unicité de la situation de ful female entrepreneurs», Journal of Business Ethics,
membres de cet organisme et du type de questions
vol. 9, no 4, 1990, p. 435-438.
l’entrepreneure. En fait, les résultats posées qui orientent trop souvent les réponses.
des études antérieures continuent sou- Belcourt, M., Burke, R.J., Lee-Gosselin, H., Une cage de
3. Nous avons mis de côté certaines études réalisées
verre : les entrepreneures au Canada, Conseil consulta-
vent d’être utilisés, mais les interpréta- dans les pays en développement en considérant que
tif sur la situation de la femme, février 1991.
tions qu’on en fait sont différentes. Les leur environnement socioéconomique était le plus
souvent trop différent de celui du Québec et d’autres Bird, B., Brush, C.G., «A gendered perspective on organiza-
femmes deviennent visibles à partir de pays industrialisés pour que les comparaisons soient tional creation», Entrepreneurship Theory and Practice,
leur propre réalité. Il est à souhaiter que valables. vol. 26, no 3, 2002, p. 41-65.
les recherches futures éviteront d’es- 4. L’étude récente de Carter et al. (2001), reprise par Birley, S.J., Moss, C., Saunders, P., «Do women entrepre-
sayer de caractériser «la» femme entre- St-Cyr et Gagnon (2004), ajoute le thème des pro- neurs require different training?», American Journal of
preneure; la réalité est tout autre. On blèmes entourant le démarrage des entreprises par Small Business, vol. 12, no 1, 1987, p. 27-35.
trouve des entrepreneures présentant des femmes, tout en ne touchant pas à la question Blisson, D., Rana, B.K., «The role of entrepreneurial net-
de la conciliation travail-famille. Nous croyons que les works : The influence of gender and ethnicity in British
des combinaisons variées de styles de
ARTICLES GÉNÉRAUX

thèmes portant sur les motivations et le financement SME’s», Actes de la 46e conference de l’International
gestion, de motivations et de façons de abordent bien le premier cas. Council for Small Business, Taipei, Taiwan, 17-20 juin
concevoir leur entreprise et son déve- 5. Voir Belcourt (1990), Buttner et Moore (1997), 2001.
loppement. McGregor et Tweed (2000), Mattis (2000), Lambrecht Bouhachi, D., St-Cyr, L., «Les institutions financières igno-
Cette dernière perspective est inté- et al. (2003). rent-elles une clientèle potentielle?», Gestion, vol. 22,
ressante, car elle nous met sur la piste 6. Voir Scott (1986), Colerette et Aubry (1990), Kirkeng no 1, printemps 1997, p. 17-26.
et Ørbeck (1997), Mattis (2000). Brush, C.G., «Research on women business owners : Past
de politiques et d’interventions sus-
7. Avec toutefois quelques différences culturelles relati- trends, a new perspectives and future directions»,
ceptibles de mieux soutenir l’entrepre- Entrepreneurship Theory and Practice, vol. 16, no 4,
vement minimes selon les deux groupes.
neuriat féminin. Par exemple, certaines 1992, p. 5-30.
8. Comme le rappellent St-Cyr et Gagnon (2004).
études ont démontré que les femmes Buttner, E.H., Moore, D.P., «Women’s organizational exodus
9. Les auteurs ne tiennent toutefois pas compte du fait
créaient le plus souvent leur entre- que plus de femmes que d’hommes gèrent leur entre- to entrepreneurship : Self-reported motivations and
prise seulement au moment où leurs prise à domicile. correlates with success», Journal of Small Business
enfants étaient en âge de fréquenter Management, vol. 35, no 1, 1997, p. 34-46.
10. Voir Fenwick (2003), Aldrich et al. (1989), Cromie et
l’école. Conséquemment, des recher- Birley (1992). Carter, S., «Improving the numbers and performance of
women-owned businesses : Some implications for
ches futures pourraient s’intéresser 11. Ces derniers dans un contexte interculturel et auprès
training and advisory services», Education & Training,
aux moyens à mettre en œuvre pour d’entreprises de tailles différentes.
vol. 42, no 4-5, 2000, p. 326-333.
mieux aider les femmes à entrepren- 12. Selon une étude d’Industrie Canada (2002), 85 % des
Carter, S., Anderson, S., Shaw, E., Women’s Business
dre plus tôt afin qu’elles rejoignent la entreprises détenues et gérées par des femmes sont
Ownership : A Review of the Academic, Popular and
des petites entreprises et 80 % des P.M.E. à propriété
courbe d’expérience des hommes. Bref, féminine relèvent des industries de services.
Internet Literature, Report to the Small Business
au lieu de poursuivre des débats sur les Service, Royaume-Uni, 2001, 116 pages.
13. Notons que la première conférence de l’OCDE sur
différences entre les deux types d’entre- Carter, S., Rosa, P., «The financing of male- and female-
l’entrepreneuriat féminin a eu lieu en 1997 et la
preneurs, il conviendrait davantage de owned businesses», Entrepreneurship and Regional
deuxième, en 2000.
Development, vol. 10, no 2, 1998, p. 225-241.
réfléchir, notamment par des recher- 14. Par exemple, l’étude de Chaganti (1986) n’est basée
Chaganti, R., «Management in women-owned enter-
ches qualitatives, sur les expériences que sur huit cas.
prises», Journal of Small Business Management, vol.
des femmes entrepreneures, sur leurs 24, no 4, 1986, p. 18-29.
valeurs et sur leurs choix, de façon à Chavan, M., «Demystifying the women entrepreneurship
mieux soutenir leurs propres chemi- Références in Sydney, Australia. A best practice model», Actes de
nements sans toutefois être coupés de la 50e conférence de l’International Council for Small
Business, Washington, 16-18 mai 2005.
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

l’entrepreneuriat en général, qu’il soit Ahuja, G., «Collaboration networks, structural holes and
porté par les femmes, les hommes, les innovation : A longitudinal study», Administrative Chell, E., Entrepreneurship : Globalization, Innovation and
Science Quarterly, vol. 45, no 3, 2000, p. 425-455. Development, Thompson Learning, 2001.
jeunes ou les plus âgés.
Aldrich, H., Kalleberg, A., Marsden, P., Cassel, J., «In pursuit Coleman, S., «Access to capital and terms of credit : A
of evidence : Sampling procedures for locating new comparison of men- and women-owned small busi-
Notes businesses», Journal of Business Venturing, vol. 4, no 6, nesses», Journal of Small Business Management,
1989, p. 367-386. vol. 38, no 3, 2000, p. 37-52.
1. Il convient toutefois de considérer ces chiffres avec Åndersson, Å., Evensson, C., The Personal Networks of Colerette, P., Aubry, F., «Socio-economic evolution of
prudence, dans la mesure où la croissance est tou- Women Entrepreneurs in the IT Trade, mémoire de women business owners in Quebec», Journal of
jours forte au début d’un nouveau changement, mais maîtrise, Université de Karlstad, 2000, 75 pages. Business Ethics, vol. 9, no 3, 1990, p. 417-422.
Commission européenne, Bonnes pratiques dans la promo- Julien, P.-A., Morin, M., «La montée des femmes aux postes Journal of Small Business Management, vol. 37, no 2, 49
tion de l’entrepreneuriat féminin : exemples d’Europe et de commande dans les PMI du Québec, 1990-2000», 1999, p. 96-105.
d’autres pays de l’OCDE, Direction générale des entre- Management international, à paraître, 2006. McGregor, J., Tweed, D., «Women managers and business
prises, 2002, 110 pages. Kirkeng, K., Ørbeck, B., Kvinnelige entrprenører i Oslo og owners in New Zealand», dans Davidson, M.J., Burke,
Cornet, A., Constantinidis, C., Asendei, S., Les femmes Akershus (Female entrepreneurs in Oslo and Akershus), R.J. (dir.), Women in Management : Current Research
entrepreneures face à la formation, au financement inédit, BI Norwegian School of Management, 1997. Issues, vol. 2, Sage, 2000, p. 40-52.
et aux réseaux. Une recherche quantitative, rapport Kirkwood, J., «The role of family : Comparing women and Mione, A., «Comparaison des femmes entrepreneurs
national, Université de Liège / EAA – EgiD, 2003, 61 men entrepreneurs», 48e conférence de l’International France-Canada», Actes du 6e congrès international
pages. Council for Small Business, Dublin, Irlande, juin 2003. francophone sur la PME, HEC Montréal, octobre 2002.
Cromie, S., Birley, S.J., «Networking by female business Kyrö, P., «The reality of women entrepreneurs questions Mistick, D., Cain Good, D., «Issues of women-owned busi-
owners in Northern Ireland», Journal of Business men’s idol for entrepreneurship», Babson College- nesses : Lessons from the U.S.», 44e conférence de
Venturing, vol. 7, no 3, 1992, p. 237-251. Kauffman Foundation Entrepreneurship Research l’International Council for Small Business, Naples, 20-
Doyle, W., Young, J.D., «Entrepreneurial networks in the Conference, juin 2001. 23 juin 1999.
micro-business sector : Examining differences across Ladouceur, N., «Homme ou femme : qui est le meilleur OCDE (Organisation de coopération et de développement
gender and business stage», Journal of Small Business gestionnaire?», Psychologie préventive, vol. 23, 1993, économiques), Stimuler l’esprit d’entreprise, Éditions
and Entrepreneurship, vol. 16, no 1, 2001, p. 40-55. p. 27-32. de l’OCDE, 1998, 318 pages.
Du Rietz, A., Henrekson, M., «Testing the female under- Lafortune, A., St-Cyr, L., La perception de l’accès au finance- OCDE (Organisation de coopération et de développement
performance hypothesis», Small Business Economics, ment des femmes entrepreneures, rapport d’expertise économiques), Faciliting Women Entrepreneurship,
vol. 14, no 1, 2000, p. 1-10. présenté au ministère de l’Industrie et du Commerce, atelier de travail sur l’entrepreneuriat et les PME en
Fenwick, T., «Women entrepreneurs : A critical review of 2000, 72 pages. préparation du sommet d’Istanbul, Budapest, 8-10
the literature», http ://www.ualberta.ca/~tfenwick Lambrecht, J., Pirnay, F., Amedodji, P., Aouni, Z., septembre 2003, DSTI/IND/PME(2003)12/REVI.
/ext/pubs/leaders.htm, 2003. Entrepreneuriat féminin en Wallonie, Centre de Orhan, M., Scott, D., «Why women enter into entrepreneur-
Fitzgerald, M.A., Winter, M., «The intrusiveness of home- Recherche PME et d’Entrepreneuriat – Université ship : An explanatory model», Women in Management
based work on family life», Journal of Family and de Liège et Centre d’Études pour l’Entrepreneuriat, Review, vol. 16, no 5, 2001, p. 232-243.
Economic Issues, vol. 22, no 2, 2001, p. 75-92. EHSAL, 2003, 231 pages. Orser, B., Foster, M.K., «Lending practices and Canadian
Groupe conseil sur l’entrepreneuriat féminin, Les défis des Laperche, B., «L’intégration des femmes dans le système women in micro-based businesses», Women in
entrepreneures, rapport présenté au ministère de de la recherche en France et en Europe : état des lieux Management Review, vol. 9, no 5, 1994, p. 11-19.

ARTICLES GÉNÉRAUX
l’Industrie et du Commerce, Québec, 2000, 32 pages. et interrogations», Innovations, Cahiers d’économie et Parasuraman, S.Y., Purohit, S., Godshalk, M., Beutell, N.J.,
Haines, G.H., Orser, B.J., Riding, A.L., «Myths and realities : d’innovation, L’Harmattan et Université du Littoral, «Work and family variables, entrepreneurial career
An empirical study of banks and the gender of small no 20, 2004, p. 33-57. success, and psychological well-being», Journal of
business clients», Revue canadienne des sciences de Lavoie, D., «Formal and informal management training Vocational Behavior, vol. 48, no 2, 1996, p. 275-300.
l’administration, vol. 16, no 4, 1999, p. 291-307. programs for women in Canada : Who seems to be Pikhala, T., Vesalainen, J., Viital, R., «Motivational back-
Hall, D., The Hallmarks for Successful Business, Management doing a good job?», Journal of Business Ethics, vol. 9, ground as an explanation for differences between
Books, 2000, 160 pages. no 4-5, 1990, p. 377-383. male and female entrepreneurship», Actes de la 45e
Hisrich, R.D., Brush, C.G., «The woman entrepreneur : Lee, M.S., Rogoff, E.G., «Do women entrepreneurs require conférence de l’International Council for Small Business,
Management skills and business problems», Journal special training? An empirical comparison of men and Brisbane, Australie, 2000.
of Small Business Management, vol. 22, no 1, 1984, p. women entrepreneurs in the United States», Journal Proulx, S., La problématique de l’entrepreneurship féminin :
30-37. of Small Business and Entrepreneurship, vol. 14, no 1, quelques éléments de base : recension et rapport-syn-
1997, p. 4-29. thèse des écrits, Corporation Jonathan 1445, 1995, 46
Industrie Canada, Le financement des PME au Canada, sec-
tion «Les femmes entrepreneurs : caractéristiques de Légaré, M.-H., St-Cyr, L., Portrait statistique des femmes pages.
leurs entreprises», 2002, 113 pages, http ://strategis. entrepreneures, rapport présenté au ministère de
Raja, F.S., «Demographic data, problems and values of the
ic.gc.ca/epic/internet/insbrp-rppe.nsf/ fr/rd00617f. l’Industrie et du Commerce, Québec, 2000, 68 pages.
women entrepreneurs : Results of a questionnaire to
html. Lerner, M., Brush, C.G., Hisrich, R.D., «Factors affecting a sample of women entrepreneurs in Pennsylvania»,
Jacob, R., Julien, P.-A., Raymond, L., «Compétitivité, performance of Israeli women entrepreneurs : An 44e conférence de l’International Council for Small
savoirs stratégiques et innovation : les leviers de examination of alternative perspectives», Frontiers of Business, Naples, 20-23 juin 1999.
l’apprentissage collectif en contexte de réseau», Entrepreneurship Research, Proceedings of the Fifteenth
Ratté, S., «Les femmes entrepreneures au Québec : qu’en
Gestion, vol. 22, no 3, 1997, p. 93-100. Annual Entrepreneurship Research Conference, Babson
est-il?», Fédération canadienne de l’entreprise
College, 1995.
Jeyne, J., «Women and the economy : A decade of entre- indépendante, 1999, 18 pages.
preneurship», Actes du 50e congrès de l’International Lin, N., «Building a network theory of social capital»,
Richardsen, A.M., Burke, R.J., «Women entrepreneurs
Council for Small Business, Washington, 16-18 mai Connexions, vol. 22, no 1, 1999, p. 28-51.
and small business owners in Norway and Canada»,
2005. Loscocco, K.A., Leicht, K.T., «Gender, work-family link- dans Davidson, M.J., Burke, R.J. (dir.), Women in
Johannisson, B., Alexanderson, O., Nowicki, K., Senneteh, ages, and economic success among small business Management : Current Research Issues, vol. 2, Sage,
S., «Beyond anarchy and organization : Entrepreneurs owners», Journal of Marriage and the Family, vol. 55, 2000, p. 191-209.
in conceptual network», Entrepreneurship and no 4, 1993, p. 875-887.
Riding, A.L., Swift, C.S., «Women business owners and
Regional Development, vol. 6, no 3, 1994, p. 329-356. Marleau, M., Le sexisme financier : les difficultés des femmes terms of credit : Some empirical findings of the
Johnsen, G.J., MacMahon, G.P., «Owner-manager gender, entrepreneures à obtenir du financement, rapport de Canadian experience», Journal of Business Venturing,
financial performance and business growth amongst recherche, Fédération canadienne de l’entreprise vol. 5, no 5, 1990, p. 327-340.
SMEs from Australia’s business longitudinal study», indépendante, mars 1995.
Riebe, M., «The leadership style of women entrepre-
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

International Small Business Journal, vol. 23, no 2, Mankelow, G., Mundie, F., Thompson, M.J., «The role of neurs : An alternative model of successful manage-
2005, p. 115-142. network by Australian small business owners», Actes ment practices», Actes du 50e congrès international de
Julien, P.-A., Entrepreneuriat régional et économie de la du 47e congrès de l’International Council for Small l’International Council for Small Business, Washington,
connaissance. Une métaphore des romans policiers, Les Business, San Juan, Porto Rico, 16-19 juin 2002. 16-18 mai 2005.
Presses de l’Université du Québec, 2005. Mattis, M.C., «Women entrepreneurs in the United Sates», Robichaud, Y., McGraw, E., Analyse comparative entre
Julien, P.-A., Andriambeloson, E., Ramangalahy, C., dans Davidson, M.J., Burke, R.J. (dir.), Women in l’entrepreneurship féminin et l’entrepreneurship mas-
«Networks, weak signals and technological inno- Management : Current Research Issues, Sage, 2000, culin : le cas des entreprises de services et de détail chez
vation among SMEs land-based transportation p. 53-68. les francophones du Nouveau-Brunswick, Institut can-
equipment sector», Entrepreneurship and Regional Maysami, R.C., Goby, V.P., «Female business owners in adien de recherche sur le développement régional,
Development, vol. 16, no 4, 2004, p. 251-269. Singapore and elsewhere : A review of studies», 2003, 66 pages.
50 Rosa, P., Carter, S., Hamilton, D., «Gender as a determi-
nant of small business performance : Insights from a
British study», Small Business Economics, vol. 8, no 4,
1996, p. 463-478.
Rosener, J.B., «Ways women lead», Harvard Business
Review, novembre-décembre 1990, p. 119-125.
Schindehutte, M., Morris, M., Brennan, C., «Entrepreneurs
and motherhood : Impacts on their children in
South Africa and the United States», Journal of Small
Business Management, vol. 41, no 1, 2003, p. 94-107.
Scott, C.E., «Why more women are becoming entre-
preneurs», Journal of Small Business Management,
vol. 24, no 4, 1986, p. 37-44.
Senge, P., Kleiner, A., Roberts, C., Ross, R., Roth, G., Smith,
B., La danse du changement : maintenir l’élan des
organisations apprenantes, First Edition, 1999.
Smaili, N., Les femmes employeures au Québec : quelques
statistiques, cahier de recherche 02-02, Chaire de
développement et de relève de la PME, HEC Montréal,
2002.
St-Cyr, L., Banque de données sur les entrepreneures québé-
coises, rapport présenté au ministère de l’Industrie et
du Commerce, Québec, 2001, 219 pages.
St-Cyr, L., Audet, J., Carrier, C., Légaré, M.-H.,
«L’entrepreneuriat féminin du secteur manufactu-
rier québécois : caractéristiques et accès au finance-
ment», Actes du 6e congrès international francophone
ARTICLES GÉNÉRAUX

sur la PME, HEC Montréal, octobre 2002.


St-Cyr, L., Gagnon, S., Les entreprises québécoises : taille des
entreprises et performance, cahier de recherche 03-02,
Chaire de développement et de relève de la PME, HEC
Montréal, 2003.
St-Cyr, L., Gagnon, S., «Les entrepreneures québécoises :
taille des entreprises et performance», Actes du
7e congrès international francophone sur la PME,
Montpellier, France, 27-29 octobre 2004.
St-Cyr, L., Hountondji, S., Beaudoin, N., «Mémoire
présenté au Groupe de travail du Premier Ministre sur
les femmes entrepreneures», Laval, 8 mai 2003.
Sterling Livingstone, J., «Pygmalion in management»,
Harvard Business Review, vol. 47, juillet-août 1969,
p. 12-19.
Stoner, C.R., Hartman, R.I., Ajora, R., «Work-home role con-
flict in female owners of small businesses : An explor-
atory study», Journal of Small Business Management,
vol. 28, no 1, 1990, p. 30-38.
St-Pierre, J., Beaudoin, R., Desmarais, M., Le financement
des PME canadiennes : satisfaction, accès, connais-
sance et besoins, rapport présenté à Industrie Canada,
2001, 113 pages.
Thompson, Lightstone et cie, Les PME au Canada : énoncé
de leurs besoins, de leurs attentes et de leur satisfac-
tion envers les institutions financières, Association des
banquiers canadiens, 1998, 378 pages.
Veltz, P., Des lieux et des liens : le territoire français à l’heure
de la mondialisation, Éditions de l’Aube, 2002.
Watson, J., «Failure rates for female-controlled businesses :
Are they any different?», Journal of Small Business
Management, vol. 41, no 3, 2003, p. 262-277.
Gestion, volume 31, numéro 2, été 2006

Watson, J., Robinson, S., «Adjusting for risk in comparing


the performances of male- and female-controlled
SMEs», Journal of Business Venturing, vol. 18, 2003,
p. 773-788.
Weick, K.E., «Managerial thought in the context of action»,
dans Srivastava, J. (dir.), The Executive Mind, Jossey-
Bass, 1983, p. 221-242.

S-ar putea să vă placă și