Sunteți pe pagina 1din 5

L’Europe économique et monétaire

Chapitre 2

Définition : Selon Bruno Amable, l’Europe sociale n’existe pas. Néanmoins, selon la commission
européenne, il s’agit de l’ensemble de toutes les politiques dans le domaine social y compris le
marché du travail.
Or ces éléments relèvent des prérogatives nationales. C’est pourquoi il est plus souvent question du
« modèle social européen », c’est-à-dire de sociétés ayant fondé une citoyenneté sociale à travers
leur état-providence. Pourtant beaucoup de pays membres considèrent que leur modèle social est
remis en cause par… le fonctionnement de l’UE.

A. Une Europe sociale en construction : bilan d’étape

a. Les origines
La construction de l’Europe sociale remonte au traité de Rome (1957) qui insistait sur la libre-
circulation des travailleurs, l’égalité de traitement au sein de chaque nation, l’égalité de
rémunération hommes/femmes. Le traité affiche clairement l’objectif d’harmonisation vers le haut
des systèmes sociaux.et la création d’un Fonds social européen (pour l’emploi).
Lors des trente glorieuses, au niveau européen, le traitement de la question sociale est certes
mentionné mais il tarde à devenir une réalité tangible. C’est dans le cadre des états-nations, qui
connaissent une forte croissance, que vont se réaliser des progrès sociaux réels.
Les fondements d’un modèle social européen apparaissent dans les années 1980, avec la crise et la
montée du chômage. Apparaissent alors les premières directives européennes pour le
rapprochement des législations nationales dans les domaines du droit du travail, de la santé, de la
sécurité des travailleurs et de l’égalité hommes-femmes (c’est pour cette raison qu’à éclater la
grève des femmes salariés de la Fabrique nationale des armes de Hestal en Belgique en 1966).

b. De l’Acte unique à l’adoption de la Charte des droits fondamentaux


Acte unique européen entre en vigeur en 1987 et :
 Permet l’adoption de directives (majorité qualifiée) sur la santé, la sécurité, le travail
 Attribue un rôle accru au dialogue social
En 1989 est adopté la Charte des droits sociaux fondamentaux des travailleurs :
 Libre circulation des travailleurs
 Emploi et rémunération
 Amélioration des conditions de travail
 Protection sociale
 Liberté d’association et de négociation collective
 Formation professionnelle
 Egalité de traitement entre hommes et femmes
 Information, consultation et participation des travailleurs
 Protection de la santé et de la sécurité au travail
 Protection des enfants, des adolescents, des personnes âgées, des personnes handicapées
Elle est intégrée au Traité de Lisbonne par la suite.
Néanmoins à partir des années 90, le projet social européen va être marqué par 2 tendances :
l’idéologie libérale dominante  passage du welfare au workfare. Et les difficultés liées à
l’intergouvernemental persiste.
Le traité de Maastricht aborde la question épineuse de l’emploi et des conditions de travail. Grâce
au vote à la majorité qualifiée, le social entre dans les compétences de l’union. Jugée trop
contraignant, cet accord ne sera pas signé par la Grande-Bretagne. Mais le traité d’Amsterdam en
1997 va franchir un nouveau pas dans la construction européenne puisque le Royaume-Uni y
souscrit. Le traité propose une stratégie européenne pour l’emploi et un renforcement des droits
fondamentaux des travailleurs.
Ainsi :
 Des velléités d’améliorer la situation de l’emploi au niveau européen
 Des politiques nationales pas nécessairement coordonnées

HILALI Moncef 1
L’Europe économique et monétaire
Chapitre 2

 Efficacité discutable

B. Le fonctionnement actuel de l’Europe sociale

a. La politique sociale de l’Union européenne


Politique complémentaire dans le respect du principe de subsidiarité, elle complète et parfois
encadre les politiques nationales.
Elle insiste sur des normes minimales de travail.
Exemple : directive temps de travail (2003)
48h max/semaine
11h de repos mini/24h
Temps de pause si + de 6h
24h de repos ininterrompu/semaine
4 semaines de congés payés mini/an
Protections pour le travail de nuit (8h maxi)

Fonds social européen : Fonds structurel visant à favoriser l’emploi


Moyens (10 milliards d’€/an) :
 Formation (éducation tout au long de la vie)
 Adaptabilité (reconversion)
 Accès à l’emploi

Remarque : le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) créé en 2006 est un outil
d’intervention ponctuel visant à aider les salariés ayant perdu leur emploi en raison de
changements structurels liés à la mondialisation.
Peu de moyens : 150 millions d’€ pour 2014-2020
Objectifs :
 Aide à la recherche d’emploi
 Reconversion, formation
 Entrepreneuriat

b. La méthode ouverte de coordination (MOC)


Une méthode consistant à tirer les enseignements des expériences acquises dans chacun des pays
pour faire face de manière coordonnée aux défis communs. Elle s’apparente au benchmarking.
Depuis le sommet de Lisbonne, on a la mise en œuvre d’une Stratégie européenne de l’emploi selon
la méthode ouverte de coordination (MOC) :
 Lignes directrices pour l’emploi (75% de taux d’emploi)
 Analyse des projets nationaux de réformes
 Recommandations
Exemple : flexibilisation, réduction des coûts

En 2012 est lancé le « Paquet emploi »  ensemble de documents d’orientation autour de 3 axes :
1. Soutenir la création d’emploi
2. Rétablir la dynamique du marché du travail (réformes, intégration)
3. Améliorer la gouvernance de l’UE (surveillance multilatérale, dialogue social)

Donc, le Fonds social européen finance la stratégie européenne pour l’emploi qui elle met en
œuvre le paquet emploi.

c. Une édification de l’Europe sociale en partie interrompue


Depuis les années 1980, les politiques économiques communes sont souvent entrées en
contradiction avec les politiques sociales nationales. On a alors une tendance à la responsabilisation

HILALI Moncef 2
L’Europe économique et monétaire
Chapitre 2

des victimes du chômage  les minimas sociaux et filets de sécurité sont accompagnés de
mécanismes incitatifs de retour à l’emploi sur le modèle du workfare : les prestations sont
conditionnées
Il y a aussi une mise en concurrence des modèles sociaux à travers la recherche de compétitivité au
détriment des modèles bismarckiens au profit d’une fiscalisation (« TVA sociale »)
Risque : alignement vers le bas des pays, c’est-à-dire au niveau des normes européennes.

C. La question des services publics

a. La diversité des services publics en Europe


Parmi les prérogatives de chaque Etat : de fournir des services publics.
Place importante du service public en France, qui est selon Michel Hastings une pièce majeure du
roman national français.
Activité d’intérêt général prise en charge par une personne publique ou par une personne privée
mais sous le contrôle d’une personne publique.
On distingue les services publics d’ordre et de régulation (défense, justice...), ceux ayant pour but
la protection sociale et sanitaire, ceux à vocation éducative et culturelle et ceux à caractère
économique.
Le régime juridique du service public est défini autour de trois principes : continuité du service
public, égalité devant le service public et mutabilité (adaptabilité)

Au Royaume-Uni, on a les public utilities et les empowerment


 Décentralisation au niveau des communautés et des quartiers
 Pouvoirs publics comme facilitateurs et non producteurs de solidarités (rôle des
associations)
 Attentes en termes d’attitudes sociales ( ? )

En Allemagne, on a les Daseinvorsorge (prévoyance sociale) qui sont très décentralisés.


 Mise à disposition des biens de consommation courants (eau, gaz, électricité) par des
entreprises municipales d’approvisionnement
 Modèle social des conditions de travail

b. l’Union européenne et les services publics


Il n’existe pas de services publics européens en tant que tels mais une règlementation
européenne.
Les services d’intérêt général, SIG  services d’intérêt économique général, SIEG (ce qui est
marchand, potentiellement soumis à la concurrence) + services non économiques d’intérêt général,
SNEIG (ce qui est non marchand, non soumis à la concurrence)
Chaque Etat est libre d’organiser ceux-ci en respect des règles européennes et des principes
imposés : qualité, sécurité, accessibilité, égalité, universalité.

HILALI Moncef 3
L’Europe économique et monétaire
Chapitre 2

D. L’Europe sociale : un chantier loin d’être achevé

a. La diversité des modèles sociaux nationaux

C'est à Gøsta Esping-Andersen, économiste et sociologue danois, qu’on doit la distinction faite
depuis les années 1990 entre les 3 régimes d’arrangements institutionnels entre marché, famille et
état afin de garantir la protection et la cohésion sociale.

Regime anglo- Régime nordique


Régime continental
saxon ou liberal ou social-
ou corporatiste
démocrate

Régime familialiste
ou latin

Modèle libéral anglo-saxon : appuyé sur le principe de responsabilité individuelle, le marché y est
l’instance de régulation économique et sociale principale. L’état intervient à minimum dans la
protection sociale par quelques modestes transferts. L’assurance sociale y est largement
marchande.
Modèle social-démocrate : il se fonde sur l’égalité et l’universalisme. L’état intervient de manière
importante afin de garantir les droits sociaux de tous les individus. Financé par les recettes fiscales,
le niveau élevé de la redistribution assure un accès équitable aux prestations et services sociaux.
Régime continental ou corporatiste : il concerne surtout l’Allemagne et l’Autriche, et dans une
moindre mesure la France et la Belgique. L’organisation sociale est principalement construite sur
un système de droits sociaux adossés à la profession ou aux métiers. Les cotisations sociales,
fonction des salaires, assurent une protection sociale publique peu égalitaire qui concerne
essentiellement les insiders. Le marché est peu présent. ( ? )
Modèle familialiste : répandu au sud de l’Europe, ce modèle est caractérisé par le rôle central de la
famille dans la protection sociale, la place modeste de l’Etat et un recours large aux assurances
privées, et ne permet pas la réduction des inégalités pourtant importantes.

HILALI Moncef 4
L’Europe économique et monétaire
Chapitre 2

Après l’intégration et le passage à l’Union à 27, les modèles sociaux des nouveaux pays intégrés se
dirigés plus vers les modèles anglo-saxon ou familialiste, ce qui a causé une inflexion dans la
construction de l’Europe sociale. D’autant plus que les mutations économiques actuelles font peser
de fortes contraintes sur les systèmes nationaux comme le montrait déjà en 1998 le triangle des
incompatibilités d’Iversen et Wren qui décrit la difficile conciliation entre exigence sociale et
exigence d’efficacité économique.

Mise en concurrence de fait (grand marché) + comparaisons ayant montré une efficacité moins
grande des modèles continentaux et latins (méditerranéens)  réformes tendant vers le modèle
libéral.

Pour Christine Erhel, 3 grands modèles de gestion du chômage et de l’emploi :


 Le modèle nordique (politiques actives et généreuses, flexisécurité)
 Le modèle libéral (intervention minimale)
 Le modèle continental (interventions hétérogènes focalisées sur le coût du travail)

b. Le dumping social en question


Définition : « Toute pratique consistant pour un Etat ou une entreprise à violer, contourner ou
dégrader le droit social en vigueur – au niveau national, communautaire ou international – pour en
tirer un avantage économique en termes de compétitivité »
Exemple : les réformes Hartz du marché du travail (2003-2005) : réduction des durées
d’indemnisation, mini-jobs, jobs à 1 euro, mobilité géographique notamment.
Cependant, pour Arnaud Chevalier, on assisterait plutôt à une convergence vers le haut. Exemple :
le salaire minimum instauré en Allemagne
Pourtant, sentiment de réduction des protections (réformes structurelles) et de mise ne péril des
emplois

HILALI Moncef 5

S-ar putea să vă placă și