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La responsabilité civile est l'obligation de réparer le dommage que l'on a causé à autrui. Elle est
contractuelle lorsque le dommage résulte de l'inexécution d'un contrat, délictuelle, lorsqu'elle n'est
régie par aucun contrat. L'action en responsabilité appartient à la victime du dommage. Les tribunaux
compétents sont en principe les tribunaux civils.
Pour obtenir réparation, la victime doit apporter la preuve d'une faute, d'un dommage et d'un lien de
causalité entre les deux précédentes conditions. Une personne peut toutefois s'exonérer de sa
responsabilité en démontrant que le dommage provient d'un cas de force majeure ou du fait même de
la victime ou d'un tiers.
Le dommage peut être réparé par équivalent (dommages-intérêts) ou en nature (en cas, par exemple,
de diffamation par voie de presse, le magistrat peut ordonner la publication de sa décision dans les
journaux). La réparation doit, en principe, être intégrale.
A contrario, la responsabilité pénale renvoie à la punition ou à l'amendement de l'individu qui commet
une infraction (contravention, délit, crime).
Les principes stricts du droit pénal s'appliquent et peuvent aboutir à la condamnation de l'auteur de
l'infraction à une peine (amende, emprisonnement, etc.). Cette dernière doit être clairement distinguée
de la réparation obtenue par les victimes de dommages (dommages-intérêts, mesure de publication de
la décision du juge, etc.).
Seuls les tribunaux pénaux sont compétents et l'action appartient au Ministère public, représentant des
intérêts de la société.
Après avoir mis en exergue les conditions des responsabilités civile et pénale, on en examinera les
conséquences.
Le dommage matériel, patrimonial ou pécuniaire constitue l’atteinte au patrimoine, nous avons d’une
part la perte éprouvée et le gain manqué.
D’une part, la perte éprouvée se définit par le fait que le patrimoine s’est appauvri après l’événement,
et la victime peut être amenée à débourser des sommes pour remplacer les biens perdus ou
endommagés.
D’autre part, en ce qui concerne le gain manqué, la victime est mise dans l’impossibilité temporaire ou
définitive de réaliser un revenu qui lui aurait été acquis si l’événement n’était pas survenu : perte de
salaires par exemple. On parle de gain manqué puisque sans l’événement le patrimoine de la victime
se serait accru.
Le dommage moral ou extrapatrimonial se caractérise par l’atteinte portée à des droits
extrapatrimoniaux, c'est-à-dire ne faisant pas partie des biens constitutifs du patrimoine : à titre
d’exemple on peut citer le droit au nom, à l’image, à l’honneur, ou encore à la considération.
Cependant, les droits extrapatrimoniaux, n’ayant pas une valeur pécuniaire, et n’étant donc pas
évaluable en argent, le problème de leur réparation s’est posée. La cour de cassation française s’est
très tôt prononcée en faveur de l’indemnisation du préjudice moral. Cette solution est consacrée en
droit marocain.
Le dommage corporel s’explique par l’atteinte portée à l’intégrité physique de la personne :
blessures, mort… . Les lésions corporelles peuvent entraîner à la fois :
Des préjudices purement matériels : frais médicaux, manque à gagner au titre de l’incapacité
de travail…
[*]Des préjudices extrapatrimoniaux : douleur physique éprouvée par la victime, souffrances morales,
préjudice d’agrément, préjudice esthétique, handicap social… .
La mort peut être source de dommages pour d’autres personnes (dommage par ricochet).
Pour être réparé, le préjudice allégué doit être certain, direct et non-entaché d’illicéité ou d’immoralité.
On dit dans ce dernier cas qu’il doit être la violation d’un intérêt légitime.
Le dommage certain est celui dont l’existence est acquise ; on distingue le dommage actuel du
dommage futur et le préjudice réparable futur du préjudice futur éventuel.
D’une part, le dommage actuel est celui qui est déjà réalisé. Celui- là ne pose pas de difficulté, il suffit
de rapporter la preuve de la matérialité du dommage. Le problème se pose plutôt pour ce qui concerne
le préjudice futur, c'est-à-dire celui qui n’est pas encore réalisé, qui n’existe pas matériellement au
moment où sa réparation est envisagé. Le dommage futur peut être également certain, s’il apparaît
comme inévitable et devant nécessairement se réaliser dans l’avenir. La question se pose de savoir si le
préjudice se réalisera nécessairement dans l’avenir.
D’autre part, au préjudice futur réparable, c'est-à-dire celui qui apparaît comme inévitable, s’oppose le
préjudice futur éventuel, celui dont la réalisation est subordonnée à un événement. C’est ce qu’on
appelle la perte de chance. La question que l’on se pose est de savoir si celle-ci est réparable ? Il
appartient aux juges d’apprécier les chances de réalisation du dommage. Si ces chances sont légères,
minces, le dommage sera considéré comme simplement éventuel, et par conséquent non réparable. Si
elles sont par contre fortes, la condition de certitude serait alors remplie, et le dommage réparable.
De plus, le dommage doit être la suite directe du fait reproché au tiers, il faut un lien de causalité
entre le préjudice et la faute. L’exigence du caractère direct vise à écarter des actions intentées par des
personnes autres que la victime immédiate principale : parent, conjoint qui peuvent se prévaloir d’un
dommage par ricochet.
La jurisprudence a admis que ces personnes, bien que n’étant pas victimes principales, mais victimes
médiates, peuvent se prévaloir de la qualité de victime principale, cette disparition les privant des
revenus ou subsides que leur procurait la victime immédiate.
Enfin, la victime peut agir dés lors qu’il y a atteinte à son intérêt. Mais cet intérêt doit être légitime,
c'est-à-dire n’être contraire ni à la loi ni aux bonnes mœurs.
Le fait générateur du dommage constitue la deuxième condition de la responsabilité civile.
Il existe trois sortes de responsabilité : celle du fait personnel, celle du fait d’autrui et celle du
fait des choses.
Il existe trois sortes de responsabilité : celle du fait personnel, celle du fait d’autrui et celle du
fait des choses.
La même règle s'applique à ceux qui se chargent, par contrat, de l'entretien ou de la surveillance de ces personnes ».
Résumé du document
Selon le juriste Louis Josserand, la responsabilité civile est de « tous les instants et de toutes les
situations », ce qui illustre bien l'importance la place de cette responsabilité dans l'ordre juridique. Le
principe général de la responsabilité civile est exposé par l'article 1382 du Code Civil qui dispose que
« tout fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il
est arrivé à le réparer». Définie comme l'obligation mise à la charge d'un responsable de réparer le
préjudice subi par la victime, la responsabilité civile englobe les responsabilités contractuelle et
délictuelle. Elle est contractuelle si le dommage causé résulte de l'inexécution d'un contrat liant le
responsable et la victime. La responsabilité est délictuelle, ou extracontractuelle, dans les autres cas.
Quelle que soit la nature de la responsabilité, le mécanisme qui la met en œuvre est identique.
Lorsque qu'un dommage subi est considéré comme injuste, non seulement par les victimes, mais
aussi par la société, il déclenche une réaction sociale consistant en l'application d'une sanction
tendant à effacer le mal et à réparer autant que faire se peut le dommage pour rétablir l'équilibre
rompu. La fonction est ici principalement restitutive et indemnisatrice et non plus répressive. La
responsabilité civile se distingue ainsi de la responsabilité pénale, qui est engagée lorsqu'une
personne doit répondre des dommages causés non plus à des individus, mais à la société toute
entière.
Cela n'exclut cependant pas que la responsabilité civile puisse également se charger d'autres
fonctions, moins purement civiles. C'est ainsi que les juges cherchent parfois autant à sanctionner un
responsable qu'à indemniser une victime et que la responsabilité civile prétend jouer un rôle de
régulation et de prévention des comportements anti-sociaux, notamment par l'exemplarité des
condamnations prononcées. Une autre fonction de la responsabilité civile, celle de la dilution de la
charge du dommage, s'est également imposée dans les cas où les circonstances rendent injuste de
faire supporter la réparation à l'auteur du dommage:
Comment la responsabilité civile fait-elle coïncider les différentes fonctions que sont la réparation du
préjudice subi, la prévention des comportements anti-sociaux et la dilution de la charge des
dommages?
Si la réparation du dommage causé à la victime apparaît comme la fonction principale de la
responsabilité civile (I), d'autres fonctions relèvent de manière tout aussi indiscutable de cette
responsabilité (II).
Sommaire
1. La fonction principale de la responsabilité civile est la réparation du préjudice subi par la
victime
1. Réparer le préjudice subi par les victimes d'une faute aussi bien que par les victimes de certains
risques
2. Compenser le dommage grâce à l'indemnisation des victimes
2. La responsabilité civile, en jouant un rôle de régulation des comportements et de dilution de la
charge des dommages, se charge d'autres fonctions