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Rapport pays Le système bancaire


marocain et ses règles
prudentielles
Analystes „ Résumé
Sonia Trabelsi • Le système bancaire marocain est relativement
+216 71 840 902 concentré et majoritairement contrôlé par le
sonia.trabelsi@maghrebrating.com.tn
secteur privé. Les six plus importantes banques
Oumnia Benaddi détenaient approximativement 86% des actifs
+44 20 7417 4311 bancaires du pays à fin juin 2005 et une part du
oumnia.benaddi@fitchratings.com marché des dépôts de près de 88%.

• Tous les établissements de crédit marocains sont


étroitement contrôlés par la banque centrale du
Maroc (Bank Al Maghrib – BAM) et le
ministère des Finances (MdF). Un nouveau
cadre réglementaire régissant l’activité de
l’ensemble des établissements de crédit ainsi
que de nouveaux statuts pour la BAM devraient
être promulgués début 2006. La loi bancaire
d’avril 1967 amendée en 1993 sera refondue
avec, pour principaux changements, un
renforcement de l’indépendance de la BAM
ainsi qu’un élargissement de ses pouvoirs de
réglementation, supervision et sanction. La
nouvelle loi inclura dans le champ de
supervision de la BAM certains organismes
publics engagés dans des missions spécifiques et
qui, jusque là, n’en relevaient pas (Caisse des
Dépôts et de Gestion, Caisse Centrale de
Garantie, Caisse d’Epargne Nationale). Les
fonctions des organes consultatifs que sont le
Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne
(CNME) ainsi que le Comité des Etablissements
de Crédit (CEC) devraient également subir des
modifications. La mise en place de mesures
spécifiques relatives aux établissements de
crédit en situation de cessation de paiement est
également attendue. Il est enfin prévu de mettre
en oeuvre à fin 2007 les recommandations de
l’Accord de Bâle II.

• L’Etat marocain ne contrôlait que 29% des


actifs du système bancaire à fin juin 2005 par
l’entremise, principalement, de la plus
importante banque commerciale marocaine et
d’institutions financières spécialisées. Avec la
libéralisation du secteur bancaire entamée dans
les années 90, les banques publiques ont subi
une intensification de la concurrence de la part
des banques privées dont la rentabilité a été
croissant. Elles ont manifesté des problèmes de
qualité d’actifs d’une telle ampleur qu’ils ont
entraîné une recomposition du paysage bancaire

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marocain dans le sens d’une concentration de l’année 2004 et en 2005. La croissance du PIB
encore en cours. La restructuration des banques prévue par le gouvernement pour 2006 dans une
du secteur public et l’assainissement de leurs fourchette de 4,4 à 5,4%, pourrait encore subir les
bilans se fait progressivement alors que les effets de la hausse des cours du pétrole, de
principales banques privées poursuivent leur l’intensification de la concurrence sur certains
croissance, organique et externe. secteurs industriels (textile) et de la persistance
d’une économie au ralenti dans l’Union européenne,
• La présence d’actionnaires étrangers dans les principal débouché des exportations du Maroc.
banques marocaines est importante et représente L’économie marocaine reste freinée par sa grande
22% du total des actifs bancaires à fin juin 2005. dépendance au secteur agricole (15 à 20% du PIB)
Trois des cinq principales banques du pays sont dont la production est fortement exposée au risque
majoritairement contrôlées par des institutions de sécheresse. Les prévisions de récolte pour 2006
financières françaises de premier plan. sont juste moyennes.

• L’activité des banques marocaines est Les taux d’intérêt se sont inscrits dans une large
principalement domestique. La plupart des tendance à la baisse depuis 2001 aidés en cela par les
banques ciblent le segment supérieur des excédents de liquidité du système financier.
entreprises marocaines alors que les PME, plus L’inflation est faible et reste stable (1,5% en 2004).
vulnérables, éprouvent plus de difficultés à La demande de crédit s’est établie en hausse de
accéder aux financements bancaires. La 14,9% à fin 2005 contre 6,8% en 2004 et 7,9% en
concurrence s’intensifiant dans le secteur 2003. La confiance des ménages s’est renforcée en
bancaire, les marges d’intermédiation tendent à 2005 et leur consommation a enregistré une
se réduire. Les principales banques privées progression de 9,8% (2004 : 9%, 2003 : 4,9%,
recherchent toutes à renforcer leur rentabilité en 2002 :3,7%) principalement tirée par la hausse des
se développant dans le secteur relativement peu salaires des employés du secteur public. Le chômage,
risqué de la banque de détail. avec un taux supérieur à 11%, reste un sujet de
préoccupation.
• La BAM estime les créances non performantes
du système bancaire marocain à 17,8% du total Le gouvernement marocain poursuit son programme
des crédits à fin juin 2005. Ce ratio s’établit à de réformes structurelles et de libéralisation de
11,4% pour les banques commerciales et à l’économie. La modernisation de l’industrie et du
41,6% pour les institutions financières secteur des services vise à stimuler la croissance et la
spécialisées. Le taux de couverture des créances création d’emplois. Les privatisations sont
non performantes par les provisions n’atteignait activement menées.
que 59,6% à juin 2005 (47,1% pour les banques
spécialisées, 71 ,7% pour les banques Les réserves de change du Maroc sont fortes et
commerciales). Des règles plus strictes en bénéficient des importants transferts des travailleurs
matière de classification des créances et de marocains émigrés et des investissements étrangers
couverture des risques par les provisions ont été dans le cadre du programme de privatisation. Ce
édictées par la BAM en janvier 2003. Le confortable matelas de devises, combiné à une
renforcement de la qualité de leurs actifs est une gestion active de la dette extérieure, procure au pays
priorité pour les institutions financières une bonne capacité de service de sa dette extérieure.
publiques spécialisées même si ce processus Le gouvernement essaye de contenir le déficit public
devrait prendre un certain temps. en réduisant les effectifs de la fonction publique et
en améliorant l’efficacité du système fiscal.
„ Aperçu sur l’environnement
„ Descriptif du système bancaire
économique
Après des performances satisfaisantes en 2003 où la marocain
croissance du PIB marocain s’est établie à 5,2%, en Par référence aux critères internationaux, le système
2004 la croissance était en léger repli à 4,2%. En bancaire marocain est relativement développé et bien
dépit de la marche satisfaisante des secteurs du réglementé. De récentes opérations de consolidation
tourisme, des télécommunications et de la ont entraîné une forte concentration du système
construction, les autorités marocaines ont révisé bancaire. Ainsi, les six plus importantes banques
fortement à la baisse leur prévision de croissance marocaines contrôlaient près de 80% des crédits
pour 2005 (1,8% à fin 2005). Ceci s’explique par octroyés et 83% des dépôts collectés à fin juin 2005,
l’impact négatif de la sécheresse et de la hausse des alors que les trois premières représentaient 63,8%
cours du pétrole sur l’économie marocaine dès la fin des actifs du secteur à fin juin 2005. Les banques
marocaines offrent une gamme large, bien que peu
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sophistiquée, de services bancaires traditionnels Degré de libéralisation
comprenant les dépôts, le financement du commerce La réforme du secteur financier a constitué l’une des
extérieur et les crédits. Les services bancaires mesures phares du programme de réformes
électroniques se développent et une grande variété de structurelles du pays engagé dans les années 90 avec
produits est proposée aux particuliers, comme les le soutien du FMI et de la Banque Mondiale.
crédits à la consommation et les cartes de crédit.
Toutefois, certaines restrictions réglementaires sont Jusqu’en 1991, la monnaie et le crédit étaient
imposées aux banques résidentes marocaines en directement contrôlés par le gouvernement, les taux
matière d’offre de produits de change, de trésorerie d’intérêt étaient administrés et les marchés de
et de marché des capitaux ainsi que de financement capitaux sous-développés. Les mouvements de
des entreprises. capitaux étaient étroitement réglementés et
l’investissement étranger dans le secteur financier
Les activités du secteur bancaire marocain sont était l’objet de restrictions. La libéralisation du
actuellement gouvernées par la loi bancaire de 1993, système bancaire marocain a été engagée dans le
mais une nouvelle loi bancaire devrait être cadre de la réforme financière de 1991. Depuis lors,
promulguée très prochainement. L’une des l’allocation du crédit est devenue libre et la banque
principales nouveautés introduites en son temps par centrale a commencé à utiliser des méthodes
la loi de 1993 avait été d’abolir la segmentation des indirectes pour contrôler les taux d’intérêt et la
institutions financières imposée par la précédente masse monétaire. Avec la fin du contrôle direct et
réglementation. Les banques marocaines sont ainsi, discrétionnaire du crédit, les autorités monétaires ont
en majorité, des banques universelles. Le système introduit des principes de marché dans leur gestion
bancaire marocain compte actuellement 11 banques des liquidités et de l’allocation du refinancement.
commerciales (universelles) résidentes et 6 banques Dans le même temps, les efforts de développement
commerciales non résidentes (off-shore). Il existe en du marché des capitaux ont été axés sur
outre 4 institutions financières publiques spécialisées, l’introduction de nouveaux instruments financiers de
2 banques d’affaires, 22 sociétés de crédit à la marché et la réforme du marché des actions. Avec la
consommation, 8 sociétés de crédit-bail, 2 sociétés libéralisation et la dérégulation des activités
d’affacturage et 8 diverses institutions financières financières, les acteurs du marché ont pu s’engager
non bancaires. Les banques commerciales privées dans des prises de risque plus importantes. La loi de
dominent le secteur avec près de 79% du total des 1993 est venue clarifier les responsabilités en
crédits octroyés. matière de supervision des secteurs bancaire et
financier. Elle accordait également une plus grande
Les 4 institutions financières publiques spécialisées autonomie à la BAM, ce qui a permis à cette dernière
représentent environ 13,8% des actifs du système de maintenir une ferme réglementation du secteur
bancaire marocain. Elles ont été créées pour bancaire. La réglementation prudentielle a ainsi été
satisfaire à des objectifs spécifiques tels que le renforcée sur des éléments clés tels que la
financement du secteur agricole, de l’hôtellerie, de concentration des risques de crédit, les risques de
l’immobilier ainsi que celui de certains secteurs marché et de liquidité et ce, conformément aux
d’activité économique considérés prioritaires pour le normes internationales. Les règles de Bâle I relatives
développement du pays par les autorités marocaines. à l’adéquation des fonds propres ont été
Elles sont actuellement autorisées à offrir toute la progressivement mises en oeuvre avec, toutefois, une
gamme de services des banques commerciales. adaptation locale pour les risques de marché qui ne
requièrent pas tous une allocation de fonds propres.
La présence d’actionnaires étrangers est importante Une nouvelle réglementation devrait prochainement
dans le système bancaire marocain, avec une corriger cet écart par rapport aux normes
présence notable d’intérêts français qui traduit les internationales. Des sanctions en cas d’infraction aux
liens historiques unissant les deux pays. Des groupes réglementations du secteur bancaire ont été définies
bancaires français de premier plan tels que BNP et un fonds de garantie des déposants a été créé.
Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais ont des
stratégies de développement actives sur les marchés Toutefois, le secteur bancaire marocain reste
d’Afrique du Nord, motivées par la possibilité étroitement contrôlé par les autorités marocaines.
d’activités à plus forte marge, l’existence de flux Les licences pour l’exercice de l’activité bancaire
commerciaux et économiques ainsi qu’une langue sont délivrées par le ministère des Finances. Les
commune. Même si les restrictions légales à la opérations suivantes sont soumises à l’approbation
participation des étrangers au capital de banques des autorités : fusion d’institutions financières,
marocaines ont été levées depuis les années 90, ces acquisition de participations majoritaires dans leur
participations restent soumises à l’accord préalable capital, réduction de leur capital, vente d’une
des autorités marocaines. proportion importante de leurs actifs pouvant
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compromettre leur situation financière, ainsi que tout vraisemblablement une entreprise de longue haleine
changement dans leur périmètre d’activité. Selon la compte tenu de son énorme coût pour le
loi bancaire, toute ouverture d’une filiale ou d’une gouvernement marocain.
agence hors du territoire marocain est soumise à
l’accord du ministère des Finances. Toute acquisition Organismes financiers spécifiques
d’une participation de plus de 50% dans le capital Outre les banques, le gouvernement marocain a créé
d’une institution financière est également soumise à trois organismes financiers spécifiques pour financer
l’accord des autorités. les secteurs d’activité prioritaires. Ces organismes ne
relèvent pas de la supervision de la BAM mais
Relations entre banques et gouvernement directement du ministère des Finances.
Le gouvernement marocain contrôlait six banques à
fin 2004, dont la Banque Centrale Populaire (BCP) Caisse Centrale de Garantie
qui fait partie du Crédit Populaire du Maroc, le plus Elle garantit les crédits octroyés aux projets estimés
important groupe bancaire commercial marocain. d’intérêt national par le gouvernement marocain.
Les autres banques publiques ont été créées pour
financer les secteurs d’activité définis comme Caisse de Dépôt et de Gestion
prioritaires par le gouvernement marocain tels que le Elle gère les dépôts spéciaux de certains organismes
logement et le tourisme à travers le Crédit publics et agit en tant qu’investisseur institutionnel
Immobilier et Hôtelier (CIH), l’agriculture à travers pour le compte de l’Etat. Elle gère également
le Crédit Agricole du Maroc (CAM précédemment certains fonds de retraite.
nommé Caisse Nationale du Crédit Agricole CNCA),
l’industrie à travers la Banque Nationale de Caisse d’Epargne Nationale
Développement Economique (BNDE) et les Elle fait partie de la Poste marocaine et a été créée
collectivités locales à travers le Fonds d’Equipement pour collecter de l’épargne. Il est prévu qu’elle soit
Communal (FEC). Toutes ces institutions financières transformée en banque.
ont été mises en difficulté avec la promulgation de la
loi bancaire de 1993 qui a mis en lumière leurs Degré de bancarisation
problèmes de qualité des actifs, de solvabilité et de La bancarisation est faible au Maroc. A fin 2004, on
liquidité. Une série de décisions de crédit comptait une agence bancaire pour 15 000 habitants
imprudentes et de faiblesses révélées dans les et selon les estimations seuls 24% de la population
systèmes de contrôle ont abouti à la fin des années marocaine utilisaient les services d’une banque. Le
90 et début des années 2000 à une forte détérioration potentiel d’extension de cette bancarisation reste
de la rentabilité de ces banques publiques dont limité par le faible niveau de vie et d’éducation de la
certaines n’étaient plus en mesure de satisfaire au population marocaine.
minimum réglementaire en matière de ratio de
solvabilité. Dans le cadre d’un plan à long terme Degré d’intermédiation
visant à restaurer la compétitivité et la rentabilité du Les banques dominent l’industrie marocaine du
secteur bancaire public, les autorités marocaines ont crédit. Dans la mesure où le crédit est leur principale
entrepris une restructuration de ces banques activité, les marges d’intérêt constituent leurs
comportant des opérations de fusion (fusion en 2005 principales sources de revenus alors que les
de la Banque Marocaine pour l’Afrique et l’Orient commissions, les frais bancaires et les produits
(BMAO) avec le CAM), de cessions d’actifs (cas de d’activités de marchés n’y contribuent que
la BNDE), de recapitalisations (cas du CIH et de la faiblement. L’essentiel des revenus autres que les
BNDE). L’amélioration de la qualité des actifs de marges d’intérêt provient du financement du
ces banques a conduit à d’énormes efforts de commerce international ou du marché des capitaux.
constitution de provisions. Les banques privées ont Suite à la réforme du secteur financier intervenue au
été mises à contribution par les autorités pour début des années 90, les marchés des actions et de la
soutenir cette restructuration des banques publiques dette ont été dynamisés par la privatisation de la
à travers leur octroi de crédits à long terme aux Bourse de Casablanca, l’établissement d’autorités
conditions du marché. Fitch estime que le devenir de indépendantes de supervision ainsi que l’introduction
ces banques publiques reste incertain. Leur qualité de nouveaux instruments financiers tels que les
d’actifs est encore particulièrement faible avec un certificats de dépôt, les billets de trésorerie, les
ratio de créances non performantes de 41,6% à fin OPCVM et les obligations. La réglementation du
juin 2005. La couverture de ces risques par les marché des actions a été révisée en 2004 et les
provisions est faible (47,1% à juin 2005) et la autorités essayent de développer les marchés
rentabilité ainsi que les fonds propres de ces banques financiers dont elles escomptent qu’ils apporteront
ne permettent pas de couvrir leurs insuffisances de dans le futur une plus grande contribution au
provisions. La résolution de ce problème constituera financement de l’économie.
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Privatisations • Les prérogatives de contrôle de la BAM
Fitch estime que la poursuite de la privatisation du couvriront dorénavant également les organismes
secteur bancaire marocain sera lente. La plus financiers spécifiques, les banques off shore, les
importante banque du pays, la BCP, a été institutions de microcrédit. Pour certaines
partiellement privatisée en juin 2004 par une offre institutions, la BAM se limitera à superviser les
publique de vente (OPV) sur la Bourse de aspects comptables et les règles de gestion
Casablanca portant sur 20% de son capital. Hormis prudente.
cette opération, aucune privatisation majeure n’est
prévue à moyen terme. En effet, la restructuration • La composition et les prérogatives du CEC et
des banques publiques n’est pas encore achevée et du CNME ont été complètement refondues.
elles ne sont donc pas suffisamment attractives pour
des investisseurs privés. • Une nouvelle obligation légale a été introduite
relative à la mise en place de contrôles internes
„ Lois et organes de contrôle des risques de crédit, de marché, de taux, de
liquidité, de contrepartie et opérationnels.
Cadre légal
• La mission des auditeurs a été étendue à la revue
Les principes généraux gouvernant le système
des principes comptables et des règles de
bancaire marocain ont été fixés par la loi bancaire de
gestion prudente et à l’évaluation des systèmes
1993 (loi 1-93-147 du 6 juillet 1993) qui est venue
de contrôle interne.
abroger et remplacer la loi précédente datant d’avril
1967. La loi de 1993 a supprimé la claire distinction
• Les règles prévalant en situation de crise ont été
qui était précédemment de règle entre banques
modifiées : le gouverneur de la BAM s’est vu
commerciales (ou de dépôt) et institutions
attribuer le pouvoir de nommer un
financières spécialisées. Largement inspirée de
administrateur temporaire et, en cas de situation
l’expérience internationale, la loi de 1993 a donc
irrémédiablement compromise, de proposer la
introduit le concept de banque universelle autorisant
liquidation judiciaire par un liquidateur nommé
les banques à offrir tout type de produits et services
par un tribunal. Précédemment ces prérogatives
bancaires et mettant ainsi un terme à la segmentation
étaient du ressort du MdF.
du marché entre banques commerciales et
spécialisées. Cette loi a aussi et pour la première fois • La BAM s’est vue octroyer le droit d’adapter la
réglementé l’activité des institutions financières non réglementation prudentielle au profil de risque
bancaires (crédit à la consommation, location longue d’une banque.
durée, crédit-bail…) au même titre que les banques.
La loi de 1993 s’est caractérisée par trois innovations • La protection des épargnants a été renforcée.
principales :
• Un comité spécial a été créé pour coordonner les
• Le cadre légal a été rationalisé, activités et les décisions des diverses institutions
en charge de la supervision du système financier
• Trois organes ont été créés : CNME, CEC et la marocain.
Commission de Discipline des Etablissements
de Crédit (CDEC), Ministère des Finances
Le MdF est chargé de réglementer et superviser le
• Les épargnants et les emprunteurs ont été
système bancaire en collaboration avec la BAM. Il
protégés par un ensemble de mesures (création
octroie et retire les licences bancaires. Il autorise les
d’un fonds de garantie, respect des règles de
fusions et acquisitions au sein du secteur bancaire.
gestion prudente, cadre institutionnel d’activité
des établissements de crédit…), Conseil National de la Monnaie et de
Suite à une revue du cadre légal régissant le système l’Epargne
bancaire marocain, une nouvelle loi bancaire a été Le CNME présidé par le Ministre des Finances a un
approuvée par le Parlement en octobre 2005. Cette rôle consultatif en matière de politique monétaire et
loi, qui devrait entrer en vigueur au début de l’année de crédit.
2006, introduira les changements majeurs suivants :
Comité des Etablissements de Crédit
• L’autonomie et l’étendue des pouvoirs de Le CEC, présidé par le gouverneur de la BAM, a un
contrôle et de supervision de la BAM ont été rôle consultatif en matière d’octroi ou de retrait de
renforcées en conformité avec les principes de licences bancaires, de fixation du capital minimum
base des accords de Bâle. des banques, de réglementation comptable et
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prudentielle, de prises de participation au capital nominations de présidents ou de directeurs généraux.
d’entreprises et de fusions entre banques. Fitch s’attend à ce que la nouvelle loi bancaire et la
révision des statuts de la BAM élargissent son
Bank-Al-Maghrib (BAM) autonomie en matière de supervision du système
La BAM a été créée en 1959, peu de temps après bancaire. Dans cette perspective, la BAM devrait se
l’indépendance du pays. Son gouverneur est nommé retirer complètement du capital des établissements
par le Roi. Actuellement les prérogatives et pouvoirs de crédit marocains et ne plus intervenir dans leur
de la BAM sont : gestion.

• Pouvoir exclusif d’émission de monnaie pour le Protection des clients


compte du royaume ;
Protection des dépôts
• Refinancement des banques et prêteur de dernier La nouvelle loi bancaire devrait renforcer la
recours ; protection des déposants en assouplissant les
procédures de mise en jeu de cette protection. Un
• Gestion des réserves de change du pays ; Fonds Collectif de Garantie des Dépôts (FCGD)
avait déjà été institué par la loi de 1993 (article 56),
• Gestion des comptes du Trésor et de ses de même qu’un mécanisme de soutien aux
émissions sur les marchés de capitaux ; établissements de crédit en difficulté. L’objet du
FCGD est de fournir aux déposants une garantie de
• Sauvegarde de la stabilité et de la convertibilité
leurs dépôts conformément aux dispositions de la loi
du dirham ;
de 1993. Il permet d’octroyer des avances
remboursables aux établissements de crédit qui
• Contrôle et supervision des établissements de
connaissent des difficultés. Il intervient dans les cas
crédit, de leurs filiales et de toutes les entités
où la banque est placée sous administration
juridiques qu’ils contrôlent ;
provisoire et qu’un plan de sauvetage a été présenté
• Etablissement de règles de comptabilité pour les au MdF et jugé acceptable par lui. Toutes les
établissements sur recommandation du Conseil banques marocaines collectant des dépôts doivent
National de la Comptabilité si nécessaire ; adhérer au FCGD. La BAM gère ce fonds et contrôle
le déroulement des actions entreprises en situation de
• Contrôle de l’information financière publiée par crise. Les contributions fixées par le MdF sont d’au
les établissements de crédit conformément aux maximum 0,25% des dépôts collectés. La garantie
obligations fixées par la loi bancaire de 1993. accordée aux déposants est plafonnée à 50 000 MAD.

Les banques sont tenues de fournir à la BAM des Historique du soutien extérieur accordé
états financiers mensuels, trimestriels, semestriels et aux banques marocaines
annuels ainsi que des états financiers consolidés L’article 56 de la loi de 1993 stipule qu’en cas de
semestriels et annuels. La BAM a en outre le pouvoir nécessité, le gouverneur de la BAM peut inviter les
de mener des inspections dans les établissements de actionnaires principaux d’une banque connaissant
crédit. Ces inspections ne sont pas menées selon un des difficultés (ceux détenant plus de 5% du capital)
calendrier précis ou à intervalles réguliers. Fitch a à lui apporter leur soutien financier. Si nécessaire, la
été informée qu’il pouvait s’écouler parfois des BAM peut également en appeler à la solidarité de
délais considérables (jusqu’à trois ans) entre deux l’ensemble des banques de la place pour soutenir
inspections de la BAM. Dans ce cas, Fitch estime leur consoeur en difficulté et ce, à travers l’octroi de
qu’un régime d’inspection plus strict permettrait crédits à conditions spéciales ou la prise de
d’assurer un contrôle plus efficace des banques. participation au capital de cette banque en difficulté.

La loi bancaire de 1993 confère à la BAM des Depuis la fin des années 1990, il y a eu plusieurs cas
pouvoirs plutôt limités. En vertu de cette loi, elle n’a de banques en difficulté. Dans la majorité de ces cas,
pas le pouvoir direct de fixer de nouvelles les autorités se sont employées par divers moyens à
réglementations ni d’octroyer ou de retirer les permettre la poursuite des opérations de ces banques
licences bancaires. Elle ne peut qu’intervenir au et la prévention de pertes pour les déposants. Ces
travers de recommandations adressées au ministère moyens consistaient généralement à faire racheter la
des Finances et au CEC. Cette situation sera banque en difficulté par une institution financière
modifiée par la nouvelle loi bancaire qui va étendre plus puissante ou à faire recapitaliser la banque par
les pouvoirs de la BAM. Celle-ci pourra intervenir ses principaux actionnaires. Les principaux exemples
dans les changements majeurs d’actionnariat ou les ont été :

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• CAM: Suite à des problèmes majeurs de qualité Taux d’intérêt maximum applicable aux
d’actifs, la banque a mis en oeuvre en 1997 un crédits
plan de sauvetage fortement soutenu par le Ce taux, calculé selon les règles fixées par la BAM
gouvernement ainsi qu’en témoignent les est contrôlé par celle-ci pour prévenir l’application,
recapitalisations massives réalisées en 1998 par les établissements de crédit, de taux usuriers.
(250 millions de MAD), en 2001 (1,2 milliard
de MAD) et en 2005 (1,1 milliard de MAD). „ Réglementation prudentielle
Une augmentation supplémentaire de capital de Parallèlement à la libéralisation du secteur financier
1 milliard de MAD est prévue sur la période et au développement des activités bancaires, des
2006-08. modifications notables ont été introduites dans la
réglementation prudentielle marocaine depuis la fin
• Société Marocaine de Dépôts et de Crédits des années 90. Le MdF et la BAM encouragent les
(“SMDC”): En 1993, la BAM a organisé le banques à se doter de procédures de contrôle des
sauvetage de cette banque à travers une risques plus strictes et à se préparer aux changements
importante augmentation de capital souscrite par liés à l’entrée en vigueur de Bâle II. Toutefois, la
de grandes banques, principalement publiques réglementation prudentielle marocaine reste plus
(dont la BCP). En 2001, alors que la SDMC quantitative que qualitative. La nouvelle loi bancaire
était toujours en difficulté, la BCP a racheté la donnera à la BAM le pouvoir de différencier
participation des actionnaires étrangers et pris le l’application des normes prudentielles entre les
contrôle de la banque avant de l’absorber à la fin banques en fonction de leur profil de risque.
de 2002.
Règles comptables
• CIH: La crise du secteur du tourisme au début Les établissements de crédit sont soumis à une
des années 90, combinée aux exigences réglementation comptable spécifique se différenciant
réglementaires de la loi bancaire de 1993 ont eu des règles communes applicables aux entités
un impact sévère sur le CIH. Suite aux dotations commerciales. Ces règles sont établies dans la
aux provisions massives requises par le Charte comptable des établissements de crédit avec
régulateur, la banque a enregistré de très des guides d’application spécifiés par la BAM. En
importantes pertes au cours des dernières années. coopération avec les banques, la BAM étudie la
Le gouvernement a conçu un plan majeur de migration progressive vers les normes IFRS
restructuration et de recapitalisation pour le CIH, (International Financial Reporting Standards).
comprenant un soutien financier de ses
actionnaires publics (BCP et la Caisse des Tous les établissements de crédit collecteurs de
Dépôts et de Gestion, une institution financière dépôts du public sont tenus de publier annuellement
publique de premier plan). Ce plan prévoyait des un rapport d’activité et des états financiers
augmentations de capital ainsi que des crédits individuels et consolidés. Ils doivent également
octroyés par d’autres banques avec la garantie publier semestriellement des états financiers
de l’Etat. En novembre 2005, la CDG, qui individuels et consolidés. Les états financiers
détenait 35,3% du capital du CIH, a racheté les annuels et semestriels doivent être certifiés par deux
22,2% détenus par la BCP ainsi que d’autres auditeurs. Les états financiers comprennent le bilan,
investisseurs et pris le contrôle de la banque. En l’état de résultat, le tableau de formation du résultat,
décembre 2005, la CDG a lancé, via une holding, le tableau des flux de trésorerie et l’état des
une offre publique d’achat (« OPA ») sur les engagements hors bilan. Les états financiers
actions qu’elle ne détenait pas encore. Le plan individuels et consolidés annuels doivent être publiés
de la CDG prévoyait que la banque française respectivement le 31 mai et le 30 juin au plus tard,
Groupe des Caisses d’Epargne acquière 35% du après la clôture de l’exercice. Les états financiers
capital de la holding, les 65% restant détenus individuels et consolidés semestriels doivent être
par la CDG, ce qui devait permettre à l’Etat de respectivement publiés le 30 septembre et le 31
maintenir un étroit contrôle sur le CIH. Le plan octobre au plus tard.
de restructuration comportait également le
transfert en 2006, du stock de créances non D’une manière générale, l’information rendue
performantes sur une entité légale spécifique publique (« public disclosure ») par les banques
garantie par la CDG. Néanmoins, l’offre a été marocaines reste insatisfaisante et sa publication
déclarée infructueuse à sa date de clôture. tardive. Même pour les banques où cette information
publique est assez complète, des éléments importants
tels que les détails sur le portefeuille de créances
improductives ou la couverture des risques par les

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provisions ou encore le ratio de solvabilité ne sont La classification des engagements au bilan et en hors
pas rendus publics. Fitch considère qu’une bilan est basée sur deux séries de critères :
publication plus complète et plus rapide de quantitatifs (défaut de paiement du principal et des
l’information par les banques amènerait ses intérêts aux échéances contractuelles) et qualitatifs
dirigeants à se concentrer plus précocement sur des (situation financière du débiteur, environnement
aspects clés de la gestion de l’établissement de crédit. opérationnel problématique, problèmes de gestion
interne). Les créances classées saines sont celles qui
se remboursent à due échéance. Les créances
classées problématiques sont celles qui présentent un
Participation des établissements de crédit risque de non recouvrement. Les créances
dans des entreprises non bancaires problématiques se répartissent en deux types : les
Un établissement de crédit n’est pas autorisé à créances irrégulières et les créances en souffrance.
détenir, directement ou indirectement, une Les créances sont classées irrégulières lorsqu’elles
participation dans une entreprise non bancaire sont entièrement couvertes par la valeur pondérée
excédant 10% de ses fonds propres et 30% du capital des garanties qui y sont adossées. Les seules
(ou des droits de vote) de cette entreprise. En outre, garanties acceptables sont dans ce cas : une garantie
l’ensemble des participations détenues par un en espèces (dépôt à vue ou à terme), une garantie de
établissement de crédit ne peut excéder 50% de ses l’Etat ou d’un fonds gouvernemental de garantie des
fonds propres. Ces restrictions ne s’appliquent pas crédits ou d’une autre institution financière, un
aux entreprises dont l’activité est connexe à celle de nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat, un
l’établissement de crédit, aux entreprises de nantissement de titres émis par l’établissement de
prestation de services qu’elles contrôlent, aux crédit lui-même, une hypothèque sur un bien
sociétés d’investissement et de capital risque ainsi immobilier ou un nantissement de véhicule. Lorsque
qu’aux sociétés de portefeuille (holding). ces conditions ne sont pas satisfaites, les créances
sont classées en souffrance. La classification d’une
Qualité des actifs et division des risques créance dans la catégorie en souffrance implique que
Le contrôle de la qualité des actifs s’est amélioré toutes les autres créances sur ce débiteur doivent
depuis 2001 avec l’obligation pour les aussi être classées en souffrance. Seules les créances
établissements de crédit d’évaluer régulièrement la en souffrance doivent être provisionnées. Les
qualité de leurs portefeuilles de crédits sur la base créances en souffrance sont subdivisées en trois
d’une échelle de notation interne. Même si la classes :
fréquence des revues et les critères fondant l’échelle
de notation n’ont pas été clairement définis, ceci a eu • Créances pré-douteuses : Créances présentant
le mérite d’introduire une nouvelle culture du risque un retard de paiement du principal et des intérêts
au sein des banques et des procédures plus strictes de compris entre 90 et 180 jours, ou en présence de
gestion du risque de crédit. sources d’inquiétude ou en l’absence
d’information financière actuelle sur le débiteur.
Les engagements sur un même emprunteur (défini Ces engagements doivent être provisionnés à
comme un individu ou un groupe d’entreprises) autre hauteur de 20%.
que l’Etat, ne peuvent excéder 20% des fonds
propres d’un établissement de crédit. En outre, tout • Créances douteuses : Créances présentant un
engagement représentant plus de 5% des fonds retard de paiement du principal et des intérêts
propres de l’établissement de crédit doit faire l’objet compris entre 180 et 360 jours, ou relatives à
d’une déclaration trimestrielle à la BAM. des entreprises en difficulté ou sous
administration judiciaire. Ces engagements
Actifs problématiques et provisions doivent être provisionnés à hauteur de 50%.
En 1993, a été introduite une réglementation sur la
classification des créances et les provisions. • Créances compromises : Créances présentant
Plusieurs amendements ont été depuis lors apportés à un retard de paiement du principal et des intérêts
cette réglementation, le dernier datant de décembre excédant 360 jours, ou sur des entreprises ayant
2004, en vue de renforcer la qualité des actifs des perdu plus de 75% de leurs fonds propres ou
banques bien que Fitch estime que ces règles ne contre lesquelles l’établissement de crédit a
soient pas très conservatrices. Cette réglementation engagé une procédure judiciaire de
détermine les critères de classification des créances recouvrement. Ces engagements doivent être
non productives et le montant des provisions à provisionnés à hauteur de 100%. Les crédits à
affecter à chaque type de créance. remboursement mensuel sont classés dans cette
catégorie dès que le retard de paiement excède
270 jours. Les crédits rééchelonnés sont classés
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dans cette catégorie dès que le retard de dettes subordonnées à maturité déterminée
paiement excède 180 jours. (minimum cinq ans) ne doivent pas représenter plus
de 50% des fonds propres complémentaires. Ces
Les provisions spécifiques sont déterminées sur la derniers ne doivent pas excéder les fonds propres de
base du montant de l’engagement sous déduction de base. L’exigence en capital relative aux risques de
la valeur pondérée des éventuelles garanties qui y taux et de change en hors bilan peut être calculée
sont adossées, ainsi que des agios réservés. Les selon la méthode du risque courant (« mark to
provisions relatives aux créances classées market ») ou celle du risque initial. Les deux
compromises doivent être évaluées au cas par cas. La méthodes prévoient de pondérer les risques encourus
pondération de la valeur de la garantie est de 100% en fonction de la qualité de crédit de l’émetteur et la
pour une garantie en espèces, ou une garantie de maturité originelle (méthode du risque initial) ou
l’Etat ou d’un fonds gouvernemental de garantie des résiduelle (méthode « mark to market ») de chaque
crédits, ou un nantissement de titres émis ou garantis instrument financier.
par l’Etat, ou un nantissement de titres émis par
l’établissement de crédit lui-même. Les garanties Les engagements sur l’Etat marocain ou sur les états
bancaires ou émises par des fonds de garantie non de pays de l’OCDE sont pondérés à 0% dans le
gouvernementaux sont pondérées à 80% de leur calcul du ratio de solvabilité. Les engagements sur
valeur. Les hypothèques enregistrées ainsi que les les institutions financières marocaines, multilatérales
nantissements de véhicules sont pondérés à 50% de ou de pays de l’OCDE sont pondérés à 20%. Dans le
leur valeur. Les garanties pondérées à 80% et à 50% calcul du ratio de solvabilité, les risques pondérés
subissent en outre une dépréciation annuelle de leur s’entendent nets des éléments suivants :
valeur selon des règles fixées par la BAM. amortissements et provisions sur actifs immobilisés,
provisions pour risques sur des engagements hors
Radiation de créances bilan en souffrance, garanties reçues de l’Etat
Les radiations de créances par les banques marocain, garanties reçues d’organismes publics de
marocaines sont plutôt rares, car il n’y a pas garantie, garanties en espèces, nantissement de titres
d’incitation fiscale à le faire. En outre, les radiations émis par l’Etat et nantissement de titres de dette émis
ne sont autorisées que pour des créances totalement par la banque elle-même.
provisionnées et pour lesquelles un jugement a été
rendu confirmant que tous les recours possibles ont L’exigence en capital pour les risques de taux en
été épuisés. En pratique, un tel processus est très lent hors bilan est nulle pour les titres émis par des Etats
et les tribunaux marocains sont réputés être lents ou lorsque la méthode de « mark to market » est
dans l’exécution des jugements. En conséquence, les utilisée pour les titres de maturité inférieure à 1 an.
bilans des banques marocaines sont généralement Sinon, l’exigence en capital est respectivement de
alourdis par un niveau important de vieilles créances 0,1 à 1% et de 0,2 à 5% pour le risque de taux et
improductives et entièrement provisionnées. pour le risque de change en fonction de la maturité
de l’instrument financier.
Adéquation des fonds propres
Un capital minimum libéré de 100 millions de MAD La BAM a organisé des ateliers de travail sur les
est requis pour créer une banque. Pour les trois piliers de Bâle II et mené des discussions avec
institutions financières non bancaires, ce minimum les banques marocaines pour évaluer leur capacité à
varie de 100 000 à 20 millions de MAD selon le type mettre en oeuvre l’approche standard ou l’approche
d’activité exercée. La loi de 1993 a instauré des interne « Internal Ratings Based” (IRB) pour
normes concernant l’adéquation des fonds propres l’évaluation des risques. Une nouvelle
des établissements de crédit sur une base non réglementation sera progressivement introduite par la
consolidée. En janvier 1997, cette réglementation a BAM en conformité avec les exigences de Bâle II.
été étendue au niveau consolidé. Le ratio de Ceci devrait permettre aux banques marocaines de
solvabilité des banques a été fixé à un minimum de mettre graduellement en place de nouvelles
8% conformément aux normes de Bâle I. procédures, systèmes et outils pour calculer leurs
exigences en fonds propres selon l’approche IRB. En
Les fonds propres admis pour le calcul du ratio de attendant, la BAM prévoit la mise en oeuvre vers la
solvabilité sont constitués des fonds propres de base fin 2007, des trois piliers de l’accord de Bâle II en
et des fonds propres complémentaires. Une utilisant l’approche standard pour l’évaluation du
définition complète de ces fonds propres est jointe en risque de crédit. Il est attendu que seules quelques
annexe 2. Certaines déductions doivent être opérées banques affiliées à des groupes bancaires
au niveau des fonds propres de base pour le calcul du internationaux utilisent l’approche IRB à court terme,
ratio de solvabilité, notamment les participations alors que pour les autres elle ne sera mise en oeuvre
détenues dans d’autres institutions financières. Les qu’à moyen terme.
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Liquidité et réserve obligatoire institutions financières de mener leurs propres
Le MdF a introduit en octobre 2000, une exigence en investigations internes, de mettre en place des
termes de ratio de liquidité. Ce ratio est défini procédures permettant de bien connaître leurs clients
comme le rapport entre les actifs réalisables et de signaler toute transaction suspicieuse en les
pondérés (espèces, dépôts interbancaires, titres émis documentant et en conservant ces rapports. Le
par l’Etat, actions de sociétés cotées …) et les passifs contrôle interne des banques a été renforcé pour
exigibles pondérés (emprunts interbancaires, dépôts lutter contre le blanchiment d’argent et toutes autres
à vue, titres de dette de maturité inférieure à un activités illégales ou suspectes. Une loi complète sur
mois…). Ce ratio doit en permanence être maintenu le blanchiment d’argent est en cours d’élaboration et
à un niveau supérieur ou égal à 100%. Récemment, devrait être promulguée vers la fin de 2006.
certaines banques n’ont pas été en mesure de se
conformer à ce ratio, du fait de l’importante part des Organisation professionnelle
dépôts à vue et des réserves obligatoires au sein de Conformément à loi bancaire de 1993, tous les
leurs passifs. Ce problème est étudié par la BAM et établissements de crédit doivent adhérer à
des changements sont attendus dans la définition du l’organisation professionnelle dont ils relèvent. Pour
ratio de liquidité. les banques, c’est le Groupement Professionnel des
Banques du Maroc, alors que pour les sociétés de
Les ratios de liquidité (définis comme Actifs crédit à la consommation et de crédit bail, il s’agit de
réalisables / Dépôts + Emprunts sur le marché l’Association Professionnelle des Sociétés de
monétaire) sont généralement assez faibles au sein Financement.
des banques marocaines hormis quelques exceptions.
En effet, les banques cherchent à maintenir une forte
proportion de prêts au sein de leurs actifs alors que
leurs titres liquides et leurs placements
interbancaires représentent souvent moins de 20% du
total de leurs actifs. La gestion de la liquidité ne
constitue pas une priorité pour les banques
marocaines à l’exception de quelques banques
privées, la majorité des banques estimant toujours
pouvoir compter sur le refinancement de la banque
centrale en cas de tensions sur leur trésorerie.

Mensuellement, la BAM exige des banques qu’elles


placent en réserve obligatoire une portion de leurs
ressources. Cette réserve est rémunérée au taux de
0,75%. Elle doit être égale à 16,5% du total de leurs
dépôts à vue, dépôts d’épargne, dépôts à terme,
certificats de dépôts et autres titres de dettes
particuliers de maturité inférieure à 3 mois.

Positions de change
Les positions de change ouvertes et non couvertes ne
peuvent excéder 10% des fonds propres de la banque
pour chaque devise. Toutes devises confondues,
cette position ne peut excéder 20% des fonds propres
de la banque. Les « stop losses » sont fixés à 3% de
chaque position avec déclaration obligatoire à la
BAM.

Blanchiment d’argent
Conformément à la législation marocaine, toute
ouverture de compte auprès d’une banque doit être
accompagnée d’une justification de l’identité du
titulaire du compte. La réglementation des changes
impose à toute personne traversant la frontière avec
des devises de les déclarer mais cette réglementation
n’est pas strictement appliquée. En décembre 2003,
la BAM a émis une circulaire recommandant aux
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„ Annexe 1

Principaux indicateurs de l’économie marocaine


Population (2004): 29,8m
PIB (2004): USD 53,990m
1999 2000 2001 2002 2003 2004(e)
Croissance du PIB reel (%) -0,1 1,0 6,3 3,2 5,5 4,2
Prix à la consommation (Moy. 0,7 1,9 0,6 2,8 1,2 1,5
annuelle%)
Epargne nationale brute (% du PIB) n.d. 21,2 25,5 25,0 25,7 25,1
Taux d’intérêt à court terme (%) 5,6 5,4 4,4 3,0 3,2 2,4
Masse monétaire 10,3 8,4 14,2 6,3 8,6 7,5
Taux de change MAD - USD (Moy. 9,80 10,63 11,30 11,02 9,6 8,9
annuelle)
Taux de change effectif réel (Indice 119,6 123,0 118,0 117,6 115,3 114,2
des prix à la consommation base 100
en 1990)
Taux de change effectif réel (Variation 1,0 2,8 -4,1 -0,3 -1,3 -0,6
annuelle en %,+= Appréciation)

Taux de chômage (%) 14,5 13,7 12,8 12,5 11,4 10,8

Solde comptes courants (USDm) -171 -501 1606 1477 1593 986
Solde comptes courants (en % du -0,5 -1,4 4,8 4,1 3,6 2,0
PIB)

Dette extérieure (USDbn) 19,8 18,0 15,9 15,7 16,8 16,6


Dette extérieure (% du PIB) 56,1 53,9 47,8 40,9 35,1 30,8
Dette domestique (% du PIB) 45,6 47,3 45,8 48,1 50,1 51,0
Dette publique totale (% du PIB) 81,3 81,5 74,7 71,4 68,5 65,8
Réserves brutes (USDbn) 5,7 4,8 8,4 10,1 13,9 16,3

* USD1=8,2177MAD à fin 2004


Source: Fitch, FMI and IIF.

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„ Annexe 2

Définition réglementaire du capital selon la BAM


Fonds Propres de Base (Tier 1) • Capital libéré
• Primes d’émission, de fusion, d’apport
• Réserves
• Report à nouveau créditeur
• Profit net de l’exercice courant net des dividendes distribués

Déductions du Tier 1 • Part non libérée du capital


• Actions propres détenues
• Actifs incorporels nets des amortisements et provisions pour
dépréciation
• Frais d’établissement
• Pertes nettes de l’exercice courant
• Report à nouveau débiteur

Déductions du Tier 1 (sur une base consolidée) • Intérêts minoritaires

Fonds Propres Complémentaires (Tier 2) • Ecarts de réévaluation


• Subventions et fonds publics non remboursables, fonds spéciaux de
garantie
• Provisions pour risques généraux
• Réserves latentes des opérations de leasing ou de location avec
option d’achat
• Dette à durée indéterminée (remboursement possible uniquement sur
demande de l’emprunteur et soumis à une préavis de cinq ans,
remboursement soumis à approbation de la BAM, paiement des
intérêts peut être différé, le principal et les intérêts non versés
peuvent être utilisés pour absorber les pertes éventuelles),
remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en
liquidation de l’établissement, subordonné à toutes autres dettes)
• Dette subordonnée à durée déterminée i.e. de maturité minimum de
cinq ans (remboursement possible uniquement sur demande de
l’emprunteur, remboursement soumis à approbation de la BAM,
remboursement anticipé possible uniquement en cas de liquidation,
remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en
liquidation de l’établissement, subordonné à toutes autres dettes)

Déductions du Tier 2 • Participations dans d’autres institutions financières


• Créances à durée indéterminée sur des institutions financières
• Créances subordonnées à durée déterminée sur des institutions
financières

Sur une base consolidée, les intérêts minoritaires, l’écart d’acquisition, l’écart de conversion, les différences sur mise en
équivalence sont ajoutés au fonds propres de base si ils sont positifs et déduits s’ils sont négatifs.
Restrictions sur le calcul des fonds propres:
• Les fonds propres complémentaires ne peuvent excéder les fonds propres de base
• Les dettes subordonnées inclues dans les fonds propres complémentaires ne peuvent excéder 50% des fonds propres
complémentaires. Cette limite est réduite de 20% par an au cours des cinq dernières années avant l’échéance finale.
Source: BAM

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