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Petit cours / maths n°3 - Luc Lasne 2018

L’étude harmonique
« Une équation à résoudre en régime harmonique, c’est une équation qui chante fort et clair sa solution...»

Luc Lasne

Dans la plupart des équations de la physique, des équations de propagation aux équations
de Maxwell, jusqu’à l’étude des circuits électriques, de la mécanique, etc apparaissent de
nombreuses dérivées, premières et secondes, partielles ou totales... Or, opérer une
dérivation dans une équation conduit à une « équation différentielle » dont la résolution
n’est pas toujours de tout repos, au minimum malaisé et souvent difficile. Parallèlement à
cela, la plupart des phénomènes naturels font apparaître des oscillations, des ondulations, et
souvent des combinaisons de plusieurs oscillations élémentaires. Toutes les parties de la
physique sont concernées par des théories basées sur des natures ondulatoires : la
mécanique, l’électromagnétisme, l’optique, et même la gravitation ! Les grandeurs
physiques sont ainsi souvent le résultat de la combinaison d’oscillations, comme par
exemple la surface représentée sur la courbe modélisée de la figure 3.1.

Figure 3.1 : Surface résultante de la somme de sinusoïdes amorties

Dans ce cadre, beaucoup de phénomènes se modélisent, de façon très courante, par des
décompositions en fonctions sinusoïdales (décomposition de Fourier) combinées dans des
équations différentielles, ou des équations aux dérivées partielles.
Cette décomposition des grandeurs en fonctions sinusoïdales porte souvent le nom
« d’étude en régime harmonique » et s’appuie généralement sur un allié de taille :
l’exponentielle complexe. L’usage consiste alors à résoudre les équations d’intérêt en
supposant les solutions sinusoïdales et en « remplaçant » précisément ces fonctions
sinusoïdales par leurs exponentielles complexes équivalentes, qui offrent un avantage
inestimable : la grande facilité avec laquelle elles se dérivent ou s’intègrent.
Les bases de l’étude harmonique et « l’Amplitude complexe »
Les premiers recours à l’écriture exponentielle pour résoudre des équations portant sur des
fonctions sinusoïdales sont associés à un problème bien précis et facile à appréhender : la
détermination de la somme (ou de la différence) de fonctions sinusoïdales d’amplitudes et
de phases différentes, mais de même fréquence.
Imaginez que nous recherchions absolument quelle amplitude et quelle phase présente la
fonction s’écrivant comme la somme suivante :

10. sin 20. sin


3 2
Un premier réflexe serait bien sûr d’essayer de résoudre ce problème par de la
trigonométrie, et c’est faisable… mais c’est long et très peu « portable » quant à la
généralisation de la solution. Essayez, vous ne serez pas déçu !
Une autre voie, la bonne voie combinant élégance et rapidité, consiste à se remémorer la
formule d’Euler : cos . sin
Un terme en « sin » peut ainsi être considéré comme la partie imaginaire d’une
exponentielle complexe s’écrivant .
Le jeu consiste alors à « remplacer » chaque sinusoïde apparaissant dans la fonction par
l’exponentielle dont elle est partie imaginaire (ou réelle si on préfère les écritures en
cosinus) en écrivant donc sous forme exponentielle la somme envisagée :
!
10. e 20. e "

Chaque exponentielle représentant un vecteur tournant dans le plan complexe avec la


pulsation ω, notre problème se réduit donc à sommer deux vecteurs comme le représente la
figure 3.2, par exemple en fixant le temps à t=0 pour représenter les deux exponentielles.
( (
$%. 123 45 *%. 123 45
) * Im

(
*%. &' * F
+ 1,15 rad
t Re

(
'
$%. & )

t=0 Plan complexe à t=0

Figure 3.2 : Sinusoïdes, amplitudes complexes et vecteur somme F


Mais ce qu’il y a d’extraordinaire c’est que le choix particulier de t=0 importe peu ! En effet,
l’expression de la somme complexe peut être mise sous une forme où le terme e est mis
en facteur :

10. e 20. e " .e

Comme ce terme est « commun » à toutes les grandeurs, et que de plus son module vaut 1,
il est possible de ne « pas en tenir compte » pour le calcul des amplitudes et des phases, et
ainsi de ne s’intéresser qu’au nombre complexe CONSTANT suivant ( les couleurs des termes
correspondent à celles des vecteurs ):

10. e 20. e "

On parle dans ce cas du calcul de « l’amplitude complexe » de la fonction , qui sera notée
et qui nous fournira de façon très simple la valeur de l’amplitude de la sinusoïde résultante
ainsi que sa phase.
En effet, on peut simplement décomposer en partie réelle et imaginaire en écrivant :

10. cos . 10. sin 20. cos . 20. sin


3 3 2 2
On détaille alors les valeurs des cosinus et des sinus pour obtenir (faîtes-le c’est très simple):

5 . 5. √3 20
L’amplitude 7 de la fonction 8 correspond alors simplement au module de 7 :

9 9 :5² 5. √3 20 ² 12,393

Et la phase + se calcule naturellement avec l’argument (l’angle que forme dans le plan
complexe, par rapport à l’axe des réels) :

5. √3 20
= >?@ AB C D 1,1555 ?AE
5
Tous ces résultats sont obtenus de façon analytique, et correspondent bien sûr à la
construction graphique représentée sur la figure 2.3.
En d’autres termes, l’écriture complexe révèle le fait que les signaux sinusoïdaux peuvent
être vus comme des composantes de vecteurs tournants, mais comme le fait qu’ils
tournent n’influe pas sur le calcul des amplitudes et des phases, on s’intéresse de façon
plus simple à des vecteurs fixes !
Dérivation et intégration en régime harmonique
Dès lors qu’on accepte l’idée de remplacer les fonctions sinusoïdales par leurs équivalents
complexes, il est naturel de se demander si le bénéfice est réduit à la simplification des
sommes et des différences. En réalité, un bénéfice bien plus important apparaît quand on
s’intéresse à la dérivation et à l’intégration.
En effet, la dérivée d’une fonction en >. sin = est F
>. . cos = .
Il est aussi possible de l’écrire F
>. . sin = .
"

Ainsi, dériver un sinus correspond au « simple » fait de :


- multiplier son amplitude par

- le déphaser d’un angle "

NB : L’intégration correspondra alors, de façon symétrique à diviser l’amplitude par et à déphaser de .


"

Cela remarqué, il convient alors de se référer à l’exponentielle équivalente à la fonction


: >. e !G , et à son amplitude complexe : >. e G .
Il est alors possible d’effectuer aussi la dérivation : F
. >. e !G

Et l’amplitude complexe équivalente apparaît comme : H . >. e G


.
Ainsi, dans la formalisme particulier des amplitudes complexes, ou même des exponentielles
complexes équivalentes à des formes sinusoïdales :

Dériver I multiplier par


Intégrer I diviser par

L’avantage apporté par ce formalisme est énorme en réalité, et il constitue la base même
d’une grande partie de l’analyse de Fourier, de l’analyse harmonique en somme, et même de
l’extension apporté par le formalisme de Laplace, les transformées en z, etc…
Cet avantage réside dans le simple fait que l’utilisation de l’exponentielle complexe, ou des
amplitudes complexes permet de réduire les équations différentielles à des équations
simples, à termes constants (complexes, mais constants) !

Résoudre des équations différentielles en régime harmonique


Les équations différentielles sont des équations qui relient des fonctions inconnues à leurs
dérivées, premières, secondes, n-ièmes ou encore à leurs primitives. Ces équations sont
généralement compliquées à résoudre en dehors de quelques cas simples hyper classiques,
et conduisent souvent au calcul de phénomènes transitoires dont l’intérêt est parfois réduit.
Si on est convaincu de la grande simplicité à laquelle reviennent la dérivation et l’intégration
dans le formalisme de l’exponentielle complexe, on ne s’étonnera pas alors du fait qu’une
équation différentielle portant sur des fonctions sinusoïdales ou exponentielles a tout
intérêt à être traitée à l’aide des équivalents complexes.
Par exemple, considérons l’équation différentielle suivante :
A. FF
J. F
@. K. sin
A priori sa résolution n’est pas franchement évidente … mais si on suppose, ou si on a
l’intuition du fait que la solution est sinusoïdale, il devient possible de lui substituer son
amplitude complexe : >. e G .
L’équation elle-même se simplifie de façon spectaculaire en utilisant les astuces des dérivées
des exponentielles. Elle devient :
A. "
. J. . @. K. e LM
K
Ce qui est magnifique est alors que se met en facteur, et donc :
@ A. "
. J. . K
Ou encore :
K
@ A. " . J.
Ainsi, l’amplitude de la fonction recherchée sera :
K
9 9
N @ A. " " J. ²
R.
Et sa phase sera : = >?OP Q >?@ AB
S T. U

Ayant calculé ces deux termes avec les valeurs connues de la pulsation et des divers
coefficients, il restera à écrire :
. sin =
Quelle simplicité pour une équation du second ordre à second membre variable !

Débusquer les équations différentielles en régime harmonique


De même qu’il est plus aisé de résoudre une équation différentielle par l’intermédiaire des
équivalents complexes, il est également intéressant de chercher à faire le contraire, c'est-à-
dire à mettre en évidence l’équation différentielle dont une grandeur plus ou moins
sinusoïdale est la solution.
Ce point est important car en physique, l’analyse d’un phénomène conduit souvent à une
équation différentielle dont on cherche les solutions, et si par ailleurs, des mathématiciens
avisés se sont acharnés à trouver les équations que vérifient un grand nombre de fonctions
standard, il est alors possible de profiter de ce travail pour remonter aux formes voulues
sans trop d’effort.
La figure 3.3 représente, pour illustrer ce principe, deux fonctions particulières dont on
donne les expressions : >. sin et O >. T. . sin .
est une sinusoïde simple, représentée sur quelques périodes, et O est une sinusoïde
amortie par le terme T. qui tend vers 0 quand V ∞.

8 5 \. 123 45 7 5 \. ^'45
ℐm(F)

F(t) t
t ℛe(F)

\ $

_ %, $ ] 5 \. ^ _.5
. 123 45 b 5 \. ^ _.5
. ^'45
ℐm(G)

G(t) t
t ℛe(G)

Figure 3.3 : Deux fonctions sinusoïdales et leurs exponentielles complexes associées

Posons-nous alors une question : est-il possible par exemple de trouver pour chacune de ces
deux fonctions une équation différentielle dont elle serait la solution ?
- Pour , la réponse n’est pas compliquée à trouver : il suffit de dériver deux fois de
suite l’expression de la fonction pour obtenir :
X²Y
FF
X ²
>. "
. sin "
. .
X²Y
Autrement dit l’équation voulue est : "
. 0
X ²

- Par contre, pour la fonction O, le calcul se complique un peu puisque :


EO
OF A. >. T.
. sin >. . T.
. cos ωt
E
a. O >. . T.
. cos ωt
XU [
Ainsi : OFF A. OF A. . >. T.
. cos ωt >. ². T.
. sin ωt
X U

XU [
Soit : A" . O 2A. . >. T.
. cos ωt ². O
X U
XU [
Ou encore : X U
A² ² .O 2A. . >. T.
. cos ωt

Cette dernière expression n’est pas bien « parlante » et la dérivation des produits de
fonctions laisse pas mal de chances de faire des erreurs ou de mal regrouper les termes…
Bref, le développement est un peu malaisé et l’équation obtenue mêle des termes en
cosinus aux termes en sinus, ce qui est un peu gênant.
Regardons alors maintenant la partie droite de la figure 3.3. On y représente successivement
dans le plan complexe les deux fonctions : >. et c >. T. . (pour
cette dernière la diminution progressive de l’amplitude correspond à l’aspect en spirale de la
courbe au fil du temps).
Ici les fonctions et O représentent respectivement les parties imaginaires de et c ,
ou encore, dans le plan complexe, les projections sur l’axe vertical des vecteurs que
représentent les nombres complexes et c .
Ce qui est crucial à noter alors, c’est que les opérations mathématiques sont en général
beaucoup plus aisées sur et c car elles ne font apparaître que des formes exponentielles
dont les dérivées sont triviales.
Reprenons alors notre question précédente : est-il possible de trouver pour chacune de ces
deux fonctions une équation différentielle dont elle serait la solution ? Mais utilisons
maintenant les équivalents complexes pour faire le calcul :
- Pour la fonction : F
. >. et donc : FF "
. >. "
.
On retrouve facilement l’équation : FF "
. 0, que vérifiera aussi .

- Pour la fonction O : c >. T.


>. T! . .

Ainsi : cH A . . >. T! . .
et cHH A . ². c
La simplicité de la démarche est confondante : on obtient sans difficulté une équation
très compacte reliant c et sa dérivée seconde. Les coefficients de cette équation sont
complexes bien sûr, mais sa résolution se fera avec les mêmes moyens que dans le cadre
de n’importe quelle équation différentielle de second ordre !

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