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Le processus industriel dans lequel robots à taille humaine et hommes partagent le travail ne se
fera pas sans une redéfinition du service et du rôle de l’humain. « Il faut changer notre façon de
penser le travail. La transformation ne se fera pas sans heurts. C’est le même procédé qu’avec
la révolution numérique qui a modifié des millions de postes et amélioré notre qualité de vie »,
ajoute pour sa part Catherine Simone. « Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de ce
processus inéluctable mais il est important de l’anticiper, d’informer et de former les gens pour
que ça se passe de façon plus agréable », poursuit-elle.
Rattraper le retard
Estimé à 17 milliards d’euros, le marché de la robotique pourrait atteindre les deux cents
milliards en 2023, selon l’IFR. La France – consciente de son retard dans le domaine – s’est doté
d’un plan national avec un fond d’investissement mi-public, mi-privé, à hauteur de 80 millions
d’euros qui favorise l’innovation et la création d’emplois à travers des start-up et des PME
innovantes. Depuis un an, le plan Robot Start PME a aussi été lancé pour aider les entreprises à
s’équiper de leur premier robot. « En France, nous avons un gros retard en matière de robotique
et les PME sont largement sous-équipées », constate Jean-Paul Bugaud qui a travaillé pour le
Symop, syndicat en charge du programme Robot Start PME. Dans l’Hexagone, « il y a 122 robots
pour 10 000 salariés alors que c’est 160 en Italie et 260 en Allemagne. 3000 robots sont fabriqués
en France chaque année, contre 5 000 en Italie et 20 000 en Allemagne », complète-t-il. L’objectif
de la France serait de se hisser au niveau des cinq leaders mondiaux de ce marché que sont le
Japon, la Corée du Sud, les États-Unis, la Chine et l'Allemagne, d’ici 2018. « Il faudra plus
d’industries de la robotique sinon nous allons nous retrouver hors-jeu », prévient Raja Chatila.