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LES NOUVEAUX le pontificat de Clé-


TEMPLIERS.—Depuis
ment V et le règne de Philippe-le-Bel, personne ne songeait aux
on ne parlait d'eux que pour mémoire; ils étaient
Templiers;
devenus des personnages historiques tant soit peu oubliés: et si
de nos jours on s'était reporté avec un médiocre intérêt au sou-
venir de leur catastrophe, ils le devaientàM. Raynouard. La pos-
térité ne voyait plus en eux que des héros de tragédie. Mais voilà
à coup les Templiers ont ressuscité; ces hérétiques
que tout que
vous croyiez .brûlés, les voilà qui, comme le phénix, s'avisent
de renaître de leurs cendres : le i3 janvier dernier, ils ont ou-
vert leur temple ù Paris, rue Damiette, dans l'ancienne Cour
des Miracles, ce repaire fameux des Truands, et des Malingreux
ont perdu leur ancienne
du moyen âge. Il paraît qu'ils opu-
lence, et les dix mille maisons qui furent peut-être leur plus
sont forcés de s'établir dans un quartier
grand crime , puisqu'ils
boueux, à un sous le plomb des gouttières.
quatrième étage,
Pauvres Templiers '. Encore, s'il y avait pour eux quelque pe-
tit martyre ; si, comme les saints-simoniens, on pouvait les tra-
duire devant une cour d'assises ! Mais quel prétexte? aucun. Ces
messieurs ne ni la communauté des femmes, ni celle
prêchent
des biens; et quant à ce qui est de la magie, personne n'y croit
dans le siècle où nous sommes ; en sorte que , faute de mieux, il
faudra qu'ils se contentent d'exciter le rire des badauds ; car
le ridicule est la seule couronne de distribue
martyre qu'on
de nos jours.
Du reste, non contens de paraître
au grand jour avec leur tu-

nique blanche , leur croix rouge sur la poitrine et sur l'épaule

gauche, et leur grande épée qu'ils tiennent constamment à la


ils affirment, et croyez-les,
main, que leur ordre n'a jamais
CHRONIQUE. 225

cessé d'exister sous l'ancienne monarchie comme sous la répu-


blique , sous l'empire comme sous la restauration.
Et si vous en cloutiez, la nouvelle société du
Temple vous
montrerait les objets déposés dans son trésor
; ici, le fameux
Beauséans ou grande bannière des Templiers, là l'épée, le
casque et l'anneau de l'infortuné
Jacques Molay; des sabres
Joues chez Lepage, des boucliers qui ont servi dans plus d'un
mélodrame, des yatagans et des poignards empruntés aux
maga-
sins militaires; elle vous montrerait surtout la grande charte dé-
livrée et signée par son grand-maître
Molay, lorsqu'il était en
prison, au chevalier Larminius, et qui a été
également signée
par tous ses successeurs jusqu'au grand-maître actuel, M. Fabré
Palaprat, médecin, quai de l'Ecole, n° 20.
Malheureusement,
quelques incrédules disent que rien ne démontre l'identité de ce
parchemin.
Quoiqu'ilen soit, disons-nous, le i3 janvier a eu lieu
l'inaugu-
ration des nouveaux Templiers. C'était un beau et noble
spec-
tacle ; d'abord tous les chevaliers dédièrent un à un , crottés
usquè ad umbilicum. Puis, quand ils eurent fait la rude ascen-
sion dans le noir et étroit escalier, un saint lévite
s'avança
vers l'autel; c'était, je crois, M. Tournay, ancien chansonnier
du Caveau. La messe fut dite en
français, à la façon de MM. Au-
zou et Châtel ,
puis M. Barginèt de Grenoble , auteur de la
Cotte Rouge et des Bas Bleus, romans
historiques, prononça
un sermon sur l'Histoire de l'Ordre du Temple. Or, le sermon
de M. Barginèt avait
déjà duré trois heures ; les chanoinesses
(car les Templiers ont cru devoir s'adjoindre des
chanoinesses),
les chanoinesses se montraient fort satisfaites ; mais
plusieurs
Templiers moins sensibles agitèrent tout à coup leurs épées en
signe d'impatience. M. Barginèt, comprenant ce que cela vou-
lait dire, se
disposait à conclure , lorsque le grand-maître ;
étendant la main avec
dignité , cria au prédicateur : « Ter-
minez. » En terminez , veut dire continuez.
langage templier,
Le prédicateur rassuré, continua donc et termina ; mais ce fut
l'affaire d'une autre heure.

Ensuite, sous les voûtes d'ardoises retentit une musique


mêlée harmonieusement aux chants de voix humaines, et aux
miaulemens des chats du voisinage ; enfin la séance fut levée.
T. v. i5
22G CHRONIQUE.

Ainsi fut inaugurée la résurrection des nouveaux Templiers. Dieu

leur soit en aide ! (Le Brestois.)

LETTRE DE M. LACORDAIRE.— Nous avions cru faire acte de

en émettant notre personnelle sur la. justification


justice opinion
de M. Douville ; mais au fonds ce ne devait être là qu'une opinion ;
ou de condamner
car il ne nous appartient pas plus de justifier
lui-même. De part et d'autre,
M. Douville que M. Lacordaire
les pièces de ce procès si grave sont sous les jeux du public,

c'est au public seul à prononcer. Or M. Lacordaire s'est plaint

de notre il réclame contre elle, nous devons publier sa


partialité;
lettre ; la voici :

« Monsieur le Directeur de la France Littéraire,


« En dans votre dernière livraison le libelle de M.
annonçant
Douville, intitulé Trente Mois de ma vie, vous eu avez fait un

, d'autant plus extraordinaire que jusque là vous


éloge pompeux
aviez gardé une impartialité louable dans cette espèce de duel
moral à mort entre l'auteur du factum en question et moi. Si vous
eussiez pris la peine d'attendre quelques jours, vous eussiez pu
voir dans la Revue des deux. Mondes du 1er février, ma réponse

à l'amas et de calomnies du soi-disant voyageur au


d'impostures
, et vous vous seriez ce jugement au moins préci-
Congo épargné
pité.
« Pour ne pas revenir inutilement sur une cause jugée depuis
, je me contente de renvoyer
long-temps par l'opinion publique
vos lecteurs à la réponse citée plus haut en y ajoutant une circons-
à savoir de Géographie consultée
tance récente, que la Société
de la marine
sur l'opinion avait de
par M. le ministre qu'elle
M. Douville, a répondu jamais pu obtenir de ce der-
que , n'ayant
nier communication des pièces originales du voyage, elle doutait

beaucoup de sa sincérité.
« Cet aveu arraché par la force de la vérité à un corps dont

quelques membres ont tenu dans cette affaire une conduite assez

équivoque, me dispense de toutes réflexions.


« Monsieur , l'assurance de mes sentimens
Agréez, distingues.
Th. LACORDAIRE.»

Nous nous abstiendrons de toute réplique sur le contenu de

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