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Le Shatranj
La victoire s'obtenait aussi bien par la prise du Roi ("Shah mat", signifiant le
Roi est mort, est l'origine de l'expression moderne "échec et mat",
phonétiquement similaire dans toutes les langues), mais aussi en capturant
toutes les pièces ennemies (à condition que l'adversaire ne puisse en faire
autant au coup suivant) et en immobilisant l'adversaire (le pat était
victorieux). L'utilisation des dés (désignant la pièce à jouer), sans être la
règle, était néanmoins très populaire.
Le Chaturanga
tous les jeux du type échecs, encore aujourd'hui sous sa forme moderne. Il
évoque plus particulièrement aux historiens 2 variantes : une à 2 joueurs et
une à 4 joueurs.
Du fait de sa traduction littérale, beaucoup assimilent ce nom au jeu à 4,
mais il traduit plutôt les 4 divisions traditionnelles de l'armée indienne :
l'infanterie, la cavalerie, les chars et les éléphants.
Bateau.
Il faut noter une règle très particulière : lorsqu'un Bateau vient se coller aux
3 autres pour former un carré, alors les 3 autres Bateaux sont éliminés. Ce
coup appelé "le triomphe" devait être assez rare. Notons enfin que dans ce
jeu, les Rois peuvent être pris. Dans ce cas, le joueur ayant capturé le
monarque adverse prend le contrôle de ses unités. La prise d'un Roi, si elle
ne donne pas la victoire immédiate peut être un sérieux avantage. La
victoire finale revient au joueur ayant éliminé les autres armées ou ayant
capturé les 3 autres Rois.
existé (bien que ce soit tout à fait possible). Les 1ères sources à parler du
Chaturadji datent du XIème siècle, et sont encore une fois de source arabe :
Al-Biruni (dans son livre "Tahqiq ma li l-Hind", écrit vers 1030). H.
Murray, célèbre pour son oeuvre "A History of Chess" (1913), encore une
référence aujourd'hui, pense simplement que la variante à 4 n'était qu'une
adaptation régionale, apparue bien après le jeu à 2.
Si la création du Chaturanga reste assez floue, le Shatranj fait lui beaucoup
moins de mystères. Les Perses expliquent eux-même avoir importé et
modifié le Chaturanga vers le milieu du VIème siècle. S'il est difficile de
préciser une date, le Shatranj est assurément déjà bien bien présent au
VIIème siècle. Les grandes voies commerciales telles la route de la soie
étaient d'importants lieux d'échanges culturels, et ont naturellement permis
aux 2 jeux de se répandre.
L'expansion du Shatranj
Ainsi, les Perses ont reçu des indiens le Chaturanga, qu'ils ont modifié à leur
convenance pour en faire le Shatranj. Mais ce seront les arabes qui le
diffuseront dans tout le monde connu de l'époque.
la Mer Noire vers la Scandinavie et la Russie. Mais c'est bien par le sud, via
l'Espagne et la Sicile, que la transmission se fera en Europe.
A part la symbolique militaire, l'Europe chrétienne n'y reconnait que peu
d'éléments et l'adoption de ce jeu sur un plateau uniforme joué avec des
pions stylisés non figuratifs mettra du temps à être adopté. Les 1ères
références dans des textes occidentaux n'apparaissent d'ailleurs qu'à partir
de l'an 1000.
Mais dès lors, la popularité du jeu ne cessera de croître.
L'occidentalisation du jeu