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Dès lors, les recherches les plus intéressantes ne concernent pas tant une
localisation ou une date de création, mais plutôt les procédés qui ont amené
Une des hypothèses les plus simples pour expliquer la difficulté à trouver
des ancêtres au Chaturanga est tout bêtement qu'il serait le précurseur de
tous les jeux d'échecs.
Généralement écartée, cette hypothèse émerge lorsqu'on étudie la genèse
des éléments du jeu. Comme nous le verrons un peu plus loin, le plateau
utilisé pour jouer au Chaturanga est le même que pour un autre jeu indien,
l'Ashtapada. Ce très ancien jeu de poursuite (aux règles encore mal
connues) est probablement le premier à utiliser un tableau 8x8, mais il n'a
rien à voir avec les échecs. Aucune pièce majeure ne décide de la partie,
telle un Roi. Les échecs auraient alors été créés en reprenant les éléments
de ce jeu et lui ajoutant des pièces symbolisant les membres d'une armée
pour le transformer en un jeu de capture.
(le jeu aurait peu évolué depuis le VIème siècle) indiquant qu'il serait
antérieur au Chaturanga. Parent ou cousin, aucune source concrète n'existe
actuellement pour confirmer ou infirmer ces thèses.
Sans entrer dans les détails qui relèvent de la guéguère entre les partisans
des camps pro-indiens et pro-chinois, notons que 3 scénarios semblent
logiques :
Un assemblage de 3 éléments
Le plateau de 8x8 cases est repris d'un très ancien jeu indien, l'Ashtapada.
Ce n'est pas un jeu d'échecs, mais de course de pions. A priori avec un
parcours en spirale, des cases sont marquées représentant des refuges
(mais les règles restent mal connues). Bien que ces marques n'aient aucune
signification pour la pratique du Chaturanga ou ses dérivés, elles auront
toujours été conservées jusqu'à l'arrivée du Shatranj en Europe (où ce
plateau est remplacé par l'échiquer que l'on connait aujourd'hui).
Encore une fois, le jeu chinois se démarque avec un autre format
d'échiquier : on y joue sur des intersections de lignes plutôt que des
cases, mais surtout, sa dimension est 8x10, avec des marquages ayant un
sens pour le jeu (palais & rivière)
.
Concernant les pièces, il convient de séparer les figures des pions.
Alors que les figures sont semblables dans toutes les formes d'échecs, les
pions sont parmis les principales différences entre le Xinag Qi et le
Chaturanga. Leur origine est probablement différente.
Les pions peuvent donc avoir plusieurs origines. En ce qui concerne les
formes indiennes et occidentales des échecs, la principale caractéristique
est le blocage, absent des formes chinoises.
Si l'Ashtapada est encore un candidat, des jeux pouvant venir d'occident ne
sont pas à exclure. Les conquètes d'Alexandre le Grand ont atteint les
contrées indiennes, aussi il est fort probable que des jeux de culture
De toutes les formes d'échecs, il n'y a finalement que les déplacements des
figures qui se rejoignent très fortement.
C'est en partie pour cette raison que les thèses d'ancêtres distincts mais
avec des évolutions communes sont assez populaires, l'aspect "modulaire"
des éléments du jeu s'y prétant bien : Des échanges ont pu se faire entre
différents jeux de capture, dont les figures sont le trait commun, mais en
laissant d'un côté un jeu d'échec aux pions indo-européens et de l'autre des
pions chinois.
C'est cette similitude des figures parmis tous les jeux d'échecs que nous
allons maintenant aborder.
Cette hypothèse plaide cette fois pour un échange entre les diverses
cultures. Même si ce raisonnement, finalement simple, a pu être trouvé
indépendemment, le fait de le retrouver dans toutes les formes d'échecs
laisse croire à des évolutions communes. Bien sûr les pièces ont évolué
différemment dans les diverses variantes (les Eléphants et Chevaux ne
peuvent pas sauter dans leurs formes extrême-orientales, ils le peuvent
dans les versions indo-européennes), mais la distance d'arrivée est bien la
même.