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Villes en parallèle

Éthique et pragmatisme. La recherche urbaine et l'action sur le


terrain
Anne Querrien

Résumé
Après deux décennies de recherche urbaine contractuelle, la décentralisation débouche sur l'expérimentation, dont les
méthodologies lestent encore largement à inventer.

Abstract
After two decades of contractual urban research, decentralization leads to experimentation, whose methodologies are still widely
to be made up.

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Querrien Anne. Éthique et pragmatisme. La recherche urbaine et l'action sur le terrain. In: Villes en parallèle, n°17-18, avril
1991. Acteurs et chercheurs dans la ville. pp. 152-157;

doi : https://doi.org/10.3406/vilpa.1991.1120

https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1991_num_17_1_1120

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Éthique et pragmatisme

■ Résumé

Après deux décennies de recherche urbaine contractuelle, la décentralisation débouche sur


l'expérimentation, dont les méthodologies lestent encore largement à inventer.

■ Abstract

Ethics and Pragmatism. Urban Research and Action


After two decades of contractual urban research, decentralization leads to experimentation, whose me¬
thodologies are still widely to be made up.

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ÉTHIQUE

LA RECHERCHE
SUR ET
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PRAGMA¬
URBAINE
TERRAIN
TISME.

| Anne QUERRIEN *

■ Pour
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Dans un premier temps ce militantisme fut lui-même à connotation technocratique.


On estimait que les professionnels innovateurs étaient plus à même que les représentants
des usagers ou de la population de déterminer les nouvelles modalités des services à
créer. L'exemple avait été pris dans la psychiatrie : les médicaments permettaient de soi¬
gner sans hospitaliser; les grands hôpitaux devaient céder la place aux équipements de
cure ambulatoire, à une gamme de petits services éparpillés dans le tissu social et urbain.
Pratiquement tous les services publics pouvaient faire l'objet d'une même rationalisation,
qui n'avait que l'inconvénient de heurter de plein fouet les habitudes acquises, les con¬
quêtes syndicales et les bases de pouvoir mandarinales. Ces réformes techniques n'étaient
jamais que la base d'appui d'une nouvelle élite technicienne, qui fut donc cantonnée sur
de nouveaux terrains professionnels, à côté des anciens, sans la remise en cause et la fu¬
sion entrevue, sans la réforme escomptée. Se servir des villes nouvelles pour réaliser ces

* Plan Urbain, Paris

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Éthique et pragmatisme

innovations en terrain vierge fut un moment envisagé, mais l'urbain cessant de devenir
problématique aux yeux du pouvoir central en 1975, comme partout dans les pays indus¬
trialisés, l'expérimentation envisagée ne fut pas tentée. L'imagination fut invitée à rentrer
au bercail; le travail juridique et socio-politique sur la dénormalisation fut abandonné.

La période 1975-1981 fut pour la recherché urbaine une période de résistance, de


maintien des acquis, d'organisation d'une diffusion en attendant des jours meilleurs, mais
aussi une première expérience de la décentralisation, de la formulation de questions de re¬
cherche à partir de problèmes locaux. La recherche urbaine telle qu'elle s'était pratiquée
pouvait en effet rarement produire des résultats nationaux, susceptibles de donner lieu à la
rédaction d'une loi, car dans son souci de mettre en valeur l'inadéquation des normes en
vigueur, elle avait surtout produit des monographies, des analyses localisées de l'écart à
la norme auquel conduit toute réalité locale. Ainsi le recherche en appelait à la décentrali¬
sation de l'énonciation juridique en matière d'urbanisme, et à l'évaluation ex post de cette
réglementation pluraliste. Ces souhaits des chercheurs, étayés par leurs étudés, rejoi¬
gnaient les préoccupations des élus, synthétisées dans les rapports AUBERT puis
GUICHARD. La recherche urbaine était mûre en 1981 pour la décentralisation, peut-être
davantage dans ses contenus que dans ses structures.

Le rapprochement de la recherche et des collectivités locales impliquait en effet que


soient mis en relation les chercheurs et les élus, mais aussi que le dialogue englobe les
techniciens municipaux et les bureaux d'études habituellement chargés de la préparation
des décisions municipales. A la différence de la situation universitaire de liberté, et
d'irresponsabilité, de la parole du chercheur, cet interpartenariat pouvait se révéler un car¬
can intellectuel, car il impliquait la sortie publique d'énoncés consensuels, soit une négo¬
ciation assez serrée à partir des inputs des uns et des autres, et le risque d'un affadisse¬
ment des positions de recherche réputées plus critiques.

C'est à tester la validité de ce schéma d'enracinement local de la recherche qu'était


censé être consacré l'appel d'idées du Plan Urbain lancé en 1984. Dans quelle mesure la
recherche urbaine, autrefois conçue pour éclairer les technocrates de l'administration cen¬
trale était-elle capable de se reconvertir en auxiliaire de la décision locale ? L'expérience
ne fut pas totalement concluante, car l'ancien système de recherche se maintint évidem¬
ment dans le nouveau. L'appel d'idées fut jugé comme un appel d'offres, et on se préoc¬
cupa plus, en tout cas pour le premier train de projets sélectionnés, du renouvellement des

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Anne QUERRIEN

connaissances éventuellement promis par les projets que de l'insertion de ces projets dans
des démarches locales de management urbain. L'évaluation en cours témoigne bien
d'ailleurs de cette dérive, puisqu'elle se fait par champs disciplinaires : les évaluations
sociologique et économique sont déjà terminées, les évaluations démographique, géogra¬
phique et politiste sont en cours.

Cependant la création d'une ligne budgétaire expérimentation en plus de la ligne


budgétaire normale a permis que se mettent en place un certain nombre d'opérations, dites
expérimentations Plan Urbain (au nombre de 200 environ) qui ont cherché à organiser cet
interpartenariat de la recherche avec des acteurs locaux, en cantonnant d'ailleurs le plus
souvent la recherche dans la position de l'évaluation. Ce travail d'évaluation, de "scribe"
ou d'écrivain collectif pour faire image, écarte la recherche de sa position habituelle de
production de connaissances au moyen d'instruments méthodologiques originaux. Dans
l'expérimentation et l'évaluation on suppose tout cela acquis et développé ailleurs, et on
réinvestit ce savoir-faire dans une situation locale, de changement social ou technique,
dont il s'agit d'exprimer les valeurs, les tendances en présence, les points de consensus et
de conflit, les perspectives de développement. C'est en fait un nouveau métier que des¬
sine au chercheur cette commande d'État, métier qui l'écarté des formes légitimes de tra¬
vail, formes monnayables dans les instances de nomination et de promotion.

Avec l'expérimentation la recherche vit sous le régime de l'opportunité, qui va per¬


mettre le croisement d'un projet de recherche et d'un projet politique, et leur mise en si¬
tuation de négociation, de réflexion réciproque, dans un projet concret de réalisation.
L'expérimentation se présente comme une mise en valeur de la recherche par sa mise à
l'épreuve des politiques municipales, qu'elle est convoquée à conforter, ou à la rigueur à
infléchir par ses critiques, mais au sein d'un rapport d'interpartenariat dominé par la maî¬
trise d'ouvrage municipale. Pour le chercheur la position est particulièrement inconfor¬
table, car il ne peut guère mettre en application les savoirs généraux enseignés par un en¬
semble de situations, que le désir de changement au cœur de l'expérimentation vise préci¬
sément à transformer. En fait sa recherche va consister ici à mesurer l'écart constatable
par rapport à son savoir préexistant et à diagnostiquer le changement, à en évaluer le sens
et ainsi à confirmer ou à infirmer les hypothèses du pouvoir local. Dans cette situation la
recherche s'avère bien souvent plus légitimante que critique, les quelques points critiques
faisant l'objet généralement d'une exigence de correction avant la publication des rap¬
ports.

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Éthique et pragmatisme

■ Faut-il alors renoncer et estimer que les chercheurs perdent leur âme à se prêter à ces
jeux de légitimation croisée ? Certains concluent ainsi, et pourtant du trio chercheurs-ser¬
vices techniques-élus qui s'instaure pourraient sortir connaissances et applications poli¬
tiques nouvelles à certaines conditions, qui malheureusement sont rarement remplies dans
les expérimentations telles qu'elles fonctionnent jusqu'à présent. Il est notamment frap¬
pant de voir à quel point les budgets d'expérimentation ne permettent pas que soient con¬
duites sur les terrains des recherches véritables, qui apporteraient une connaissance de ces
terrains indépendante des a priori municipaux, et constituée au contraire par rapport à un
projet intellectuel de type général. Sans moyen d'appliquer au terrain de son intervention
la méthodologie de son interrogation le chercheur ne peut pas opérer le transfert de con¬
naissances indispensable à la production de connaissances nouvelles, à la constitution de
résultats de recherches authentiques, c'est-à-dire à vocation générale, sur le terrain con¬
cerné. Le chercheur n'est pas seulement quelqu'un qui sait écrire, qui peut jouer le rôle de
secrétariat d'un groupe, un bon administratif le fait mieux. C'est quelqu'un qui doit tenir
une position dénonciation particulière, discutable de manière délocalisée. Les lieux de
cette discussion ne sont pas institutionnellement créés, ou peu par les commanditaires
d'expérimentations. Les moyens ne sont pas donnés d'une élaboration spécifique pour
ces lieux de discussion lorsqu'ils existent; ils se limitent le plus souvent à des échanges
d'expériences entre chercheurs impliqués dans des expérimentations, sans assurer la con¬
frontation avec les chercheurs travaillant par d'autres méthodes.

La recherche urbaine, puis l'expérimentation, ont eu le mérite d'attirer l'attention


sur les objets plus que sur les méthodes. A la différence de la recherche urbaine classique
où l'objet est approprié par le chercheur et la méthode seule partageable, ici se formulent
des objets institutionnels transversaux à divers terrains, et partagés avec les partenaires
politiques et administratifs.

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Déjà en Tunnel
1851, sons
la foi
la Manche,
des scientifiques,
Dessin de Hector
la résistance
Horeau, 1851,
des sociétés

CASTERMAN,
document
MichelAcadémie
RAGON,d'Architecture,
Histoire mondiale
Paris,
de ph.
l'architecture
X.-F. Esnault
et de l'urbanisme
modernes, Prospective et futurologie, Tome 3, 1986, 439 p. (p. 146)

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