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PROJETS – ETUDES Ö

La poussée latérale exercée sur les


coffrages par le béton autocompac-
Poussée du béton
autocompactant
tant (BAC) frais et son évolution dans
le temps sont des données souvent
méconnues et donc difficiles à contrô-
ler. Aussi se contente-t-on souvent en

sur les coffrages
pratique de prendre en compte pure-
ment et simplement la pression hy-
drostatique, ce qui conduit parfois à
une surestimation et à des dépenses
supplémentaires. Cet article présente
les résultats de la recherche menée à par certains BAC. Outre quelques conclusions Les modèles de la norme allemande (→ A, p. 2)
ce sujet par le CSTC. glanées dans la littérature, le présent article et du CIRIA (→ B, p. 3) sont surtout utilisés
reprend les détails de la recherche, qui visait pour les bétons traditionnels.
notamment à confronter certaines hypothèses.
1 Introduction
Plus concrètement, la recherche entreprise par 3 Modèles et recommanda-
Essentiellement cantonné aujourd’hui en le CSTC avait pour objectif : tions applicables au BAC
préfabrication, le béton autocompactant (BAC) • de concevoir des systèmes de mesure sim-
tarde à faire sa percée dans le secteur du ples, en vue de déterminer la poussée du BAC Il n’existe à l’heure actuelle aucun modèle
prêt-à-l’emploi, tant chez nous qu’à l’échelon sur un coffrage; le choix et l’optimisation normalisé permettant de calculer la poussée du
mondial. En cause notamment un certain nom- d’un système adéquat devraient permettre BAC sur les coffrages. Les modèles précités,
bre d’obstacles techniques, parmi lesquels le non seulement un mesurage rapide et non applicables au béton traditionnel, ne peuvent
coût supérieur des mélanges, l’absence d’essais destructif, mais également un monitoring en être utilisés tels quels. Il est couramment admis
normalisés adaptés et le manque d’expérience cours de bétonnage que la poussée du BAC peut être nettement
sur les chantiers. • d’évaluer l’influence des principaux para- plus élevée que celle d’un béton traditionnel,
mètres de mise en œuvre sur les pressions mais elle n’atteint en aucun cas la pression
Un précédent cahier des Dossiers du CSTC exercées (vitesse d’élévation du béton dans hydrostatique. La littérature et les expériences
[7] explicitait la caractérisation du béton, le le coffrage, type de béton, viscosité, densité menées avec ce type de béton révèlent des
contrôle in situ ainsi que les méthodes d’es- d’armatures). données pour le moins contradictoires. Les
sai envisageables. Le présent article traite poussées mentionnées sont éminemment va-
de la poussée du BAC sur les coffrages, un riables, passant d’une fraction de la pression
problème fréquemment évoqué, d’autant que 2 Calcul selon les modèles hydrostatique (moins qu’un béton traditionnel)
l’information et l’expérience en la matière existants à 100 % de cette dernière [voir les références 2
font cruellement défaut. La poussée latérale à 6, 17, 18, 20, 21 et 25].
exercée sur les coffrages par le BAC frais et Dans la pratique, la pression exercée par un
l’évolution de cette poussée dans le temps sont béton sur un coffrage est généralement calculée Dans ce contexte, les conditions limites s’avè-
des données mal connues et donc difficiles à par le fournisseur du coffrage. Ce calcul s’effec- rent particulièrement importantes [9]; citons :
contrôler. Aussi se contente-t-on souvent en tue sur la base de modèles existants qui tentent • la vitesse d’élévation du béton : une montée
pratique de prendre en compte purement et de prendre en compte les différents paramètres rapide du béton dans le coffrage entraîne
simplement la pression hydrostatique, ce qui d’influence. Conçus pour le béton traditionnel, généralement une augmentation de la hauteur
conduit parfois à une surestimation et à des ces modèles généralement empiriques se dis- piézométrique
dépenses supplémentaires. tinguent par le nombre de paramètres utilisés et • la méthode de pompage : l’injection du béton
par la façon dont ils transposent ces paramètres par le bas du coffrage produit invariable-
Plusieurs auteurs signalent par ailleurs que cer- en données chiffrées. Les principaux modèles ment une poussée hydrostatique sur toute
tains BAC associés à des adjuvants favorisant (équations) appliqués sont définis dans les la hauteur du coffrage; dans certains cas,
le comportement thixotrope du béton sont de ouvrages suivants : la pression a tendance à augmenter encore
nature à réduire sensiblement la pression sur les • norme allemande DIN 18218 [10] davantage lorsque les pompes sont particu-
coffrages. Le CSTC a examiné dans quelle me- • rapport n° 108 du CIRIA [8] lièrement puissantes
sure il était possible de mesurer cette pression • norme néerlandaise NEN 6722 [19] • la hauteur du coffrage : sur de trop petits mu-
d’une façon simple dans le cas d’un BAC et a • recommandations du Français Adam [1] et rets d’essai, les mesures ne concernent que le
déterminé la poussée produite sur les coffrages du Canadien Gardner [12]. front hydrostatique et pas le fléchissement de
la pression, comme c’est habituellement le
cas lorsque la hauteur de bétonnage dépasse
? N. Cauberg, ir., conseiller technologique (1), chercheur, laboratoire ‘Structures’, CSTC
quelques mètres (cf. figure 4, p. 3)
J. Desmyter, ir., conseiller technologique (1), chef du département ‘Géotechnique, Structu-
• le recours à des adjuvants spéciaux : l’emploi
res et Développement durable’, CSTC
d’adjuvants augmentant la durée d’ouvrabi-
J. Piérard, ir., conseiller technologique (2), chercheur, laboratoire ‘Technologie du béton’,
lité du béton, voire de retardateurs de prise
CSTC
a non seulement pour effet d’accroître la
Avec la collaboration de B. Parmentier, ir., chef adjoint de la division Géotechnique et
poussée, mais également de la maintenir
Structures, CSTC
plus longtemps.
(1) Guidance technologique ‘Prestatiegerichte betonsoorten’ subsidiée par l’IWT (Institut flamand pour
l’encouragement de l’innovation par la science et la technologie). On comprend dès lors la prudence des spé-
(2) Guidance technologique ‘Mise en œuvre des bétons spéciaux’ subsidiée par la DGTRE (Direction cialistes, qui recommandent de tenir compte
générale des Technologies, de la Recherche et de l’Énergie). d’une pression hydrostatique sur les coffrages

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A Calcul de la poussée du béton sur les coffrages selon la norme DIN 18218


Cette norme propose une évolution de la pression en deux phases (voir la Fig. 1 Evolution de la pression.
figure 1) :
• d’abord une pression hydrostatique évoluant en fonction de la hauteur

hs
• puis une pression constante. hs : h�������
auteur ��������������
piézométrique e�����
n� m
pb : ��������
poussée ���������
du béton frais
������
La figure 2 représente les configurations possibles lorsque la hauteur totale e��
n kN/m
����
vb : ��������
vitesse ������������
d’élévation ���������
du béton

5 vb
du coffrage est inférieure ou supérieure à cinq fois la vitesse d’élévation du
béton dans le coffrage. dans le coffrage, e��n m/h
���

La valeur de hs peut être déterminée à l’aide de diagrammes tels que celui


représenté à la figure 3, où il est tenu compte de diverses hypothèses, à
savoir :
• masse volumique du béton frais égale à 25 kN/m³
• prise du béton après 5 heures au maximum
pb
• coffrage étanche
• serrage à l’aiguille vibrante (interne)
• température du béton frais de +15 °C
• vitesse maximale de bétonnage de 7 m/h.

Fig. 2 Configurations possibles pour� ��


h ≤ 5 vb et h > 5 vb.
A. h ≤ 5 vb B. h > 5 vb

hs : h�������
auteur ��������������
piézométrique e�����
n� m
hs

hs

pb : ��������
poussée ���������
du béton frais
������ ���
e��
n kN/m
����
h ≤ 5 vb

5 vb

vb : ��������
vitesse ������������
d’élévation ���������
du béton �����
dans �������������
le coffrage, ���
e��
n m/h
���
5 vb

h > 5 vb
hs

En cas d’écart par rapport à ces hypothèses, des adaptations du


5 vb

pb calcul sont proposées; ainsi, par exemple, si l’on utilise des adjuvants
qui modifient l’ouvrabilité du béton et/ou le temps de prise, il y a lieu
d’augmenter la hauteur piézométrique (hs).
pb

140 Fig. 3 Hauteur piézométrique selon


Hypothèses� �: 1,0
130 • ����������������
masse volumique ���������
du béton la norme DIN 18218.
frais������ ����3
: 25 kN/m
5 120 • ������
prise ���������
du béton������
�����
: 5 h
Compacité

• ���������
coffrage �������
étanche
110 • ��������
serrage �� à ��������������������
l’aiguille vibrante
(interne) ) 1,1
p (kN/m2)

100 • ������������
température ���������
du béton frais���
��������: 17 18
)
h (m)

4 + +
+15 °C vb
. vb
selon

.
90 7 4
(1 (1
piézométrique

e��������K3 1,2
id 9)
+1
du béton frais

flu
Walz

80
n . v b
3 to (10
70 Bé K2
1,3

60 1,4
21)
Hauteur

. vb +
50 K1 (5
Pression

2
40

30
1 Etais
20
Parois
10

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 7,0
Vitesse d’élévation du béton vb (m/h)

[16, 24]. C’est notamment le cas des récentes Stubeco [22], qui fait référence en matière de l’hypothèse d’une évolution hydrostatique.
Recommandations européennes concernant le coffrages, il s’en remet au Rapport du CIRIA, Se fondant sur ses propres recherches et sur la
BAC [11]. Quant au manuel édité en 2005 par ajoutant toutefois qu’il y a lieu d’admettre littérature, la cellule d’étude de Stubeco [23]

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B Calcul de la poussée du béton selon le rapport n° 108 du CIRIA


Ce rapport fréquemment utilisé propose les deux formules suivantes pour déterminer la pression maximale Pmax exercée sur les coffrages :
Pmax = C. R + C2 .K. H - C. R
ou Pmax = D . h
Courbe de pression Pmax
Dans ces formules, on a : type (béton ordinaire)
• C1 : coefficient de forme du coffrage; égal à 1 pour des voiles et à 1,5 D
Courbe de pres-

béton������
h (m)
Hauteur de
pour des colonnes [-]
sion calculée
• C2 : coefficient lié au type de béton et de ciment (voir tableau 1) [-]
Courbe de pres-
• D : masse volumique du béton frais [kN/m³]
sion hydrostatique
• H : hauteur verticale du coffrage [m]
• h : hauteur de chute dans le coffrage [m] Evolution probable de
 la pression d’un béton

2
æ 36 ö ultrafluide (BAC)
• K : coefficient de température, K = ç ÷

èT + 6 ø
• R : hauteur d’ascension du béton dans le coffrage [m/h] Pmax (kN/m2)
Pression������
• T : température de mise en œuvre du béton [°C].

On retient la formule qui fournit la valeur la plus faible pour Pmax [kN/m²].
Fig. 4 Evolution de la pression sur les
Si l’on compare la figure 4 et la figure 1, on remarque immédiatement que coffrages [8].
les deux méthodes aboutissent à une distribution similaire des pressions,
soit une pression hydrostatique dans la partie supérieure de l’ouvrage et une pression constante dans la partie inférieure. Le diagramme de
la figure 4 fait également apparaître une donnée fréquemment pressentie, à savoir : la chute de la poussée sur le coffrage dans la partie
inférieure de l’ouvrage.

Tableau 1 Valeurs du coefficient C2 [8] (les dénominations du ciment ont été adaptées au contexte belge).
Type de liant Valeur de C2
Ciment Portland (CEM I) avec ou sans adjuvants (sauf retardateurs) 0,3
Ciment Portland (CEM I) avec retardateurs 0,45
CEM II/A-S, CEM II/A-V, CEM II/B-S, CEM II/B-V et mélanges de ciments contenant moins de 70 % de laitier de 0,45
haut fourneau ou de cendres volantes, avec ou sans adjuvants (sauf retardateurs)
CEM II/A-S, CEM II/A-V, CEM II/B-S, CEM II/B-V et mélanges de ciments contenant moins de 70 % de laitier de 0,6
haut fourneau ou de cendres volantes, avec retardateurs
Mélanges contenant plus de 70 % de laitier de haut fourneau ou de cendres volantes, avec ou sans adjuvants 0,6

exclut par ailleurs la possibilité d’adopter une Comme nous l’avons déjà signalé, certains 4 Système de mesure mis au
règle de calcul générale. auteurs font état d’une réduction potentielle de point pour déterminer la
la poussée de certains BAC sur les coffrages, poussée du béton in situ
Si la recherche menée par le CSTC s’est expliquant le phénomène par le comportement
essentiellement intéressée aux conditions thixotrope du béton. 4.1 Choix des capteurs
limites précitées (leur influence sur la poussée
maximale dans les coffrages étant prédomi- Précisons simplement qu’un BAC thixotrope se Outre les performances de mesure et l’impact
nante), il convient toutefois de ne pas perdre caractérise par une fluidité apparemment plus minimal sur le coffrage et le béton, les critères
de vue les paramètres adoptés pour le béton grande dès que le béton est en mouvement et de choix des capteurs étaient guidés par la
classique (température du mélange, tempéra- par une certaine raideur lorsqu’il est au repos. précision des mesures dans le béton (alcalinité,
ture extérieure, type de ciment, ...). Ceux-ci La thixotropie du béton se définit comme une chaleur d’hydratation, ...), les possibilités de
conditionnent essentiellement la vitesse de décroissance de la viscosité sous l’effet d’une placement et de récupération ainsi que l’acqui-
raidissement du béton et l’évolution dans le contrainte de cisaillement. L’absence de cette sition des données.
temps de la pression exercée sur les coffrages. dernière – comme dans un béton au repos – en-
Par contre, leur action sur la pression maximale gendre une hausse (apparente) de la viscosité, Sur cette base, cinq types de capteurs ont été
est restreinte, sauf si le bétonnage se prolonge laquelle serait précisément responsable de la retenus : quatre types différents de capteurs
pendant plusieurs heures. réduction de la poussée. de pression et un dynamomètre à placer sur
les entretoises (figures 5 à 9, p. 4), le capteur
Le cas échéant, le raidissement du béton déter- Si les parois sont peu épaisses, on peut égale- de type 2 pouvant être considéré comme
minera en effet dans quelle mesure la pression ment évoquer un certain effet ‘silo’. L’influence instrument de référence pour les mesures de
sur les coffrages s’accumule en hauteur pour exacte de ce phénomène dépend dans une large poussée du béton.
atteindre la pression hydrostatique : mesure de la fluidité du béton, ce qui en rend
• évolution complète (jusqu’à 100 %) si le l’évaluation particulièrement malaisée. Ce
raidissement est nul ou très lent phénomène n’a par conséquent pas été étudié 4.2 Mise en place
• baisse significative en cas de raidissement dans le cadre de ce projet.
rapide du mélange. Des accessoires ont été spécialement conçus

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Fig. 5 Capteur 1. Fig. 6 Capteur 2. Fig. 7 Capteur 3.

Fig. 8 Capteur 4. Fig. 9 Capteur 5 (dynamomètre).

Fig. 10 Capteur 1 (avec accessoire) pour chaque type de capteur afin de faciliter la
disposé dans le coffrage. mise en place et la récupération du matériel.

La surface de mesure a en outre été protégée par


un film plastique. Trois méthodes de pose ont
été adoptées selon le type de capteur :
• pose à l’intérieur du coffrage (capteur de
type 1, figure 10)
• pose dans le plan du panneau de coffrage
(capteurs 2, 3 et 4) : cette méthode nécessite
le percement du coffrage (figure 11), sauf
dans le cas du capteur 3 (figure 12) dont la
petite taille autorise une pose dans les orifices
destinés aux entretoises dans les panneaux de
coffrage préfabriqués
Fig. 11 Capteur 2 (à gauche) et cap­ • pose sur les entretoises (capteur 5, figure 9) :
teur 4 (à droite) disposés dans le la difficulté consiste ici à assurer la simplicité
coffrage. de l’ensemble (configuration du coffrage, et la puissance de sortie des différents capteurs,
disposition des entretoises et des capteurs) chacun d’eux doit cependant être étalonné indi-
en vue de l’interprétation des mesures. Les viduellement afin de garantir une interprétation
efforts mesurés doivent en effet être convertis correcte des résultats. L’étalonnage effectué au
en valeurs de pression. moyen d’une pression d’eau et d’un capteur
de référence s’avère être la méthode la plus
indiquée (figures 13 et 14); un tube spécial a
4.3 Etalonnage des capteurs été conçu à cet effet pour permettre des mesu-
res jusqu’à 3 bar en valeurs absolues (pression
Bien que l’on connaisse la gamme des mesures atmosphérique comprise).

Fig. 12 Accessoire pour la pose du


capteur 3.

Fig. 13 Mesure de la pression de Fig. 14 Placement du capteur


référence à l’une des extrémités du à étalonner à l’autre extrémité
tube. (bouchon réversible pour chaque
capteur).

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L’étalonnage a été réalisé pour une plage de 0 manipulable – maximum : 4 % selon les Si l’on considère aussi bien l’assemblage entre
à 150 kN/m² en valeurs relatives, les courbes prescriptions de l’Eurocode 2) les deux panneaux de 90 cm de longueur que les
ainsi établies constituant la base d’interpréta- • type de béton : les essais ont été effectués assemblages d’angle comme des rotules, près
tion des mesures. avec trois types de BAC de composition des deux tiers de la poussée sur le coffrage de-
rhéologique différente. Le troisième type de vraient en théorie être repris par les entretoises
BAC contient un agent de viscosité (VMA) centrales équipées du dynamomètre.
4.4 Essais à petite échelle permettant d’obtenir une certaine forme de
thixotropie. Un voile en béton traditionnel a Une analyse par éléments finis a permis de
Les performances des capteurs ont été testées été réalisé à titre de référence. vérifier cette hypothèse pour un pan du coffrage
dans un petit coffrage (hauteur 100 cm, largeur (figure 23, p. 9).
23 cm, cf. figure 15) rempli d’eau ou de béton. La position des capteurs variait aussi bien
Les résultats ont révélé une assez bonne corré- dans le sens vertical (mesure de l’évolution
lation entre les différents types de capteurs. verticale de la poussée) que dans le sens ho- 5.2 Formulations
rizontal (des capteurs de type différent ont été
En valeurs absolues, la poussée exercée par alignés horizontalement pour permettre une Les formulations de béton sont classées en
le béton autocompactant est très proche de comparaison). quatre catégories et présentent chacune des
la pression hydrostatique, ce qui est somme caractéristiques rhéologiques différentes (voir
toute logique. La hauteur réduite de béton L’installation des dynamomètres sur les entre- tableau 2, p. 7).
n’est dans ce cas certainement pas supérieure toises a requis une attention particulière, tant
à la hauteur piézométrique hs (voir également en ce qui concerne la pose elle-même que la Les caractéristiques de chaque formulation sont
la figure 4, p. 3). configuration du coffrage. les suivantes :
• mélange C1 : mélange de référence présen-
La crainte de voir la température exercer une in- Un coffrage étant généralement un ouvrage tant un étalement d’environ 750 mm
fluence excessive sur la qualité des mesures (en hyperstatique, il n’est pas toujours possible • mélange C2 : mélange plus stable caractérisé
raison de la chaleur d’hydratation) s’est avérée de déterminer directement quels efforts seront par un étalement d’environ 700 mm et une
non fondée. La hausse des températures le long repris par telle ou telle entretoise, ce qui rend teneur en filler plus importante
des panneaux de coffrage ne se produit en effet malaisée la conversion ultérieure des efforts • mélange C3 : mélange plus visqueux que
qu’après la disparition de la poussée. sur les entretoises en termes de poussée réelle C1 et C2, contenant un agent de viscosité
du béton. (VMA)
• mélange N : béton traditionnel de classe de
5 Essais sur voiles en vraie Une configuration adaptée du coffrage a été consistance S3.
grandeur mise au point en concertation avec le four-
nisseur (du coffrage) afin de permettre une Chaque formulation a fait l’objet d’une mise au
5.1 Coffrages interprétation optimale des résultats de mesure point préalable en laboratoire. A cet effet, les
obtenus avec les dynamomètres. Les dynamo- constituants ont été commandés à la centrale à
Lors de la seconde phase de recherche, un dis- mètres des quatre entretoises centrales enregis- béton, de manière à ce qu’ils soient identiques
positif d’essai de grande envergure (figure 16) trent la poussée reprise par un pan de coffrage à ceux utilisés dans les fournitures de béton
a été élaboré en vue de confectionner une di- relativement large, ce qui se révèle important ultérieures. Un soin particulier a été apporté
zaine de voiles dans des conditions contrôlées. compte tenu de la vaste gamme de mesures au choix du superplastifiant, dans la mesure
L’applicabilité des capteurs et l’influence des propre à ces capteurs (300 kN). où l’on escomptait une ouvrabilité relativement
divers paramètres de mise en œuvre ont ainsi constante sur une période prolongée (60 mi­
pu être évaluées. La figure 17 (p. 6) illustre l’emplacement et la nutes minimum), qualité que la plupart des
répartition des capteurs. superplastifiants ne possèdent pas forcément.
Le dispositif d’essai (dimensions : 4,05 m de
hauteur, 1,20 m de largeur et 0,30 m d’épais- Les formulations ainsi optimisées ont ensuite
seur) était constitué par des panneaux de cof- Fig. 15 Petit coffrage expérimental. été communiquées à la centrale à béton qui
frages préfabriqués. Au total, dix voiles ont été assurait les fournitures (il ne s’agissait donc
érigés au moyen du même coffrage, mais avec pas d’une commande classique fondée sur les
des paramètres de mise en œuvre différents, cinq exigences principales des normes NBN
à savoir : EN 206-1 et NBN B 15-001, mais d’une com-
• une vitesse de mise en place du béton de mande basée sur une composition prescrite).
5 m/h et de 10 m/h, soit une cadence légè- Pour maintenir l’ouvrabilité requise aussi
rement supérieure aux valeurs couramment
admises pour la réalisation de voiles en
béton. Le recours au béton autocompac- Fig. 16 Construction du coffrage.
tant et donc la suppression du serrage par
vibrations permettent parfois d’accélérer le
bétonnage. Une vitesse d’élévation de 10 m/h
implique un remplissage du coffrage sur une
hauteur de 4 m en 24 minutes; une cadence
de 5 m/h requiert évidemment deux fois
plus de temps
• présence d’armatures : deux situations extrê-
mes ont été testées, l’une avec un minimum
d’armatures, l’autre avec un maximum
d’armatures (minimum : 0,3 %, en fait :
1 % afin d’obtenir une cage d’armatures

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Fig. 17 Plans de coffrages montrant la disposition des capteurs et des entretoises.


A. Vue en élévation
Entretoises avec dynamomètre

400 F

E
348

D
273
Hauteur (cm)

C
212

B
56

0 A

Entretoises avec extensomètre

B. Coupe transversale
Panneaux d’une
Entretoises longueur de 90 cm
‘Rotule’
1 = ��������
capteur���
1
2 = ��������
capteur���
2
3 4 2 3 = ��������
capteur���
3
1 4 = ��������
capteur���
4
5 = ��������
capteur���
5

3 3 5 3 3

longtemps que possible, le superplastifiant a Kelly-Bryant) [14] ont été effectués sur des On considère que la prise du béton est achevée
été incorporé sur chantier. En effet, pour pou- prismes conservés à pied d’œuvre afin qu’ils dès qu’une force de plus de 400 N est nécessaire
voir caractériser le béton, il était nécessaire soient exposés à des conditions identiques pour extraire une tige du prisme.
d’effectuer au préalable un certain nombre (figure 18).
d’essais pratiques. De plus, certains voiles re-
quéraient une durée de mise en place du béton
de 50 minutes.

Le tableau 3 (p. 7) présente les résultats d’essai


du BAC frais destiné aux voiles (avant cou-
lage). Pour le voile 8 (en béton classique), seul
l’affaissement a été déterminé comme c’est le
cas habituellement. Après coulage du béton, les
essais sur le mélange frais ont été répétés afin de
quantifier le maintien de l’ouvrabilité. On a ainsi
pu constater dans la plupart des cas que celle-ci
ne diminuait que dans une faible mesure.

Pour chaque voile, quelques essais de détermi- Fig. 18 Prismes confectionnés pour Fig. 19 Montage des deux coffrages
nation de la prise du béton (selon la méthode les essais de prise du béton. d’essai.

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Tableau 2 Formulations utilisées pour la construction des voiles.


Caractéristiques attendues Mélange C1 Mélange C2 Mélange C3 Mélange N
Consistance��(slump flow) (mm) 750 700 700 S3
Rapport E/C 0,51 0,52 0,52 0,57
Seuil d’écoulement��(yield value) (Pa) 10 20 20 –
Viscosit������
(Pa.s) 5 10 60 –
(kg/m3)
Composition������ Mélange C1 Mélange C2 Mélange C2 Mélange N
Ciment�������������
CEM I 52,5 N 337 312 355 281
Filler calcaire 159 225 154 209
Fumée de silice 0 0 0 0
Sable 0/1 330 306 320 237
Sable 0/2 599 555 581 490
Granulat calcaire 2/8 763 810 740 230
Granulat calcaire 10/14 0 0 0 798
Eau 173 162 186 160
Superplastifiants�������������
(SP1 et SP2) 12 15 8 0
Agent de viscosit�����
(VMA) 0 0 5 0
Masse volumique théorique Mélange C1 Mélange C2 Mélange C3 Mélange N
(kg/m3)
2372 2385 2349 2405

Tableau 3 Performances du béton frais des voiles M2 à M10 avant coulage.


Paramètres d’exécution M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 (�2) M9 M10
Formulation de béton C1 C1 C1 C1 C2 C2 N C3 C3
Densité d’armatures 1 4 1 4 1 4 1 1 4
(%)
Vitesse de coulée������
(m/h) 5 5 10 10 5 10 10 10 10
Résultats d’essai (1) M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 (�2) M9 M10
Etalement�����
(mm) 740 751 800 779 688 685 – 808 690
T 50 mm (s) 1,0 1,1 0,4 1,0 0,4 0,7 – 0,3 1,7
Vitesse d’écoulement à 2,5 2,2 1,8 4,1 1,5 2,4 – 1,5 2,5
l’entonnoir����
(s)
Etalement au J-Ring 800 785 772 804 695 705 – 773 685
(mm)
Hauteur de blocage au 4 5 8 6 4 9 – 4 7
J‑Ring (h1/h2)
Ratio ‘boîte en L’����
(-) 1,00 1,00 0,80 0,92 1,00 0,81 – 0,98 0,89
Teneur en air����
(%) 0,8 1,8 1,1 1,1 1,2 2,0 – 0,6 1,4
Masse volumique 2352 2284 2315 2338 2318 2312 – 2294 2324
(kg/m3)
Profondeur de pénétration 25 51 35 47 28 17 – 51 16
(mm)
Stabilité au tamis 13 26 10 14 9 6 – – 6
(%)
Etalement après coulage� 703 588 585 661 545 545 – 865 –
(mm)
Perte d’étalement moyenne 37 163 215 118 143 140 – 58 –
après coulage�����
(mm)

(1) Pour plus de détails au sujet des méthodes d’essai, on consultera utilement l’article paru dans les Dossiers du CSTC 4/2005 [7].
(2) ������������������������������
M8 = voile en béton classique�.

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 


PROJETS – ETUDES Ö

5.3 Réalisation des mesures chaque point de mesure donnent le pourcentage


de la poussée de béton mesurée par rapport à la
Les résultats de mesure ont été traités au moyen pression hydrostatique. Ces graphiques ont été
de deux systèmes d’acquisition reliés à un PC établis compte tenu d’une progression moyenne
pour l’enregistrement des signaux (figure 20). mais continue du bétonnage. Si la durée totale
du bétonnage était de 25 minutes, on a supposé,
Ces résultats, exprimés en volts ou en millivolts pour établir les graphiques, que la vitesse de
(V ou mV), sont convertis en valeurs de pres- coulée était constante. La figure 21 montre
sion (kN/m²) à l’aide des courbes d’étalonnage qu’en fait, le bétonnage ne s’est pas déroulé de
établies antérieurement. On obtient ainsi, pour manière totalement continue et ce, en raison de
chaque capteur, la poussée du béton dans le la vitesse minimum de la pompe.
temps (voir figure 21 pour le voile 5).
Fig. 20 Moniteurs de mesure.
Si, pour chaque capteur, on considère en pre- r Résultats de mesure des dynamo-
mier lieu la poussée maximum du béton, on mètres
peut comparer cette valeur avec la pression Les mesures ont clairement mis en évidence
hydrostatique théorique à la même hauteur. les bonnes performances des petits capteurs de Les résultats fournis par les dynamomètres
pression (type 3, voir figure 7, p. 4) ainsi qu’une peuvent être interprétés sur la base de la mo-
bonne corrélation avec les capteurs de référence délisation du coffrage précédemment évoquée.
Exemple (type 2). Les deux autres capteurs de pression La sollicitation théorique est calculée à partir
Le capteur 5 a été placé à une hauteur fournissent généralement des valeurs compara- des résultats enregistrés par les capteurs de
de 17 cm dans le voile 5, ce qui donne bles, bien que certaines d’entre elles atteignent pression, de façon à ce qu’une bonne corrélation
une hauteur de béton de 383 cm. parfois des extrêmes inexplicables. implique une similitude des résultats entre les
capteurs de pression (dans le coffrage) et les
En admettant l’hypothèse d’une poussée dynamomètres (disposés sur les entretoises).
hydrostatique, ce capteur est susceptible
de recevoir une pression de 88 kN/m²
5.4 Interprétation des résultats La modélisation fait apparaître une bonne cor-
(d’après les mesures de masse volumi- rélation pour les deux entretoises inférieures,
que effectuées sur le béton frais, soit Les résultats enregistrés par certains capteurs les plus sollicitées, mais révèle des différences
2338 kg/m³ dans le cas du voile 5). La illustrent l’évolution de la pression selon la entre les deux entretoises supérieures.
poussée mesurée dans le voile 5 s’élève hauteur du béton dans le coffrage (figure 22,
à 80 kN/m², ce qui représente 90 % de la p. 9). Les nombres figurant dans la légende du Les figures 23 et 24 (p. 9) montrent les défor-
pression hydrostatique.
graphique (50, 150, 250, 350 et 405) correspon- mations et les efforts résultant de la simulation
Cette évaluation peut être effectuée pour dent à la hauteur du béton. Ainsi, la courbe 405 faite pour un pan de coffrage.
chaque capteur et pour chaque voile. montre l’évolution de la pression dans le cof-
frage rempli de béton. Les nombres indiqués à L’analyse des efforts exercés sur le coffrage a
bien entendu été fortement simplifiée. Un cof-
frage étant en principe une structure hyperstati-
que, il y a lieu de tenir compte de la raideur des
Fig. 21 Evolution de la poussée du béton pendant et après le coulage éléments, du report exact des moments pour les
(résultats  obtenus avec l’ensemble des 16 capteurs du voile 5). différents encastrements, etc. La simplification
100 présentée ici permet cependant d’effectuer une
évaluation rapide des efforts résultants.
90
Ces forces de réaction sont reportées dans le
sens horizontal, d’une part, sur les entretoises
80 centrales (équipées des dynamomètres) et,
d’autre part, sur les entretoises latérales (munies
70 d’extensomètres).

60
La répartition calculée de ces efforts résultants
Pression (kN/m2)

s’établit comme suit : 72 % sur l’entretoise si-


tuée le plus au centre et 14 % sur les entretoises
50 de gauche et de droite. Pour contrôler cette
répartition horizontale, deux des murs d’essai
40 ont été équipés d’extensomètres placés sur les
entretoises latérales. Les résultats de mesure
30 obtenus pour les deux murs montrent des ré-
sultats similaires et confirment globalement la
répartition horizontale.
20

En résumé, on peut dire que les résultats des


10 deux dynamomètres inférieurs (hauteurs B et C,
fig. 17, p. 6) sont conformes aux prévisions.
0 Quant aux deux dynamomètres supérieurs (hau-
teurs D et E), les résultats sont très disparates et
0 50 100 150 200 250 300
ne correspondent pas toujours aux calculs; on
Temps (min.) obtient en effet, dans le cas du dynamomètre

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 


PROJETS – ETUDES Ö

Fig. 22 Evolution de la poussée du béton lors du coulage dans le coffrage du voile 5.

400 400
50 cm
150 cm

350 250 cm
350
350 cm
405 cm
300

94 %
250 250
(cm)

(cm)
de coffrage

95 %
de béton

200
Hauteur
Hauteur

92 %
150 150

96 %

te
100 an
ss
oi
cr
n
to

de
e ur
ut 92 %
Ha
50 50

91 %
0
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Pression (kN/m2)

D2, tantôt une surestimation, tantôt une sous- des dynamomètres que d’interpréter ceux des la surface du coffrage. Les forces de réaction
estimation. capteurs de pression. Il faut en effet disposer qui en résultent donnent une indication de la
d’un modèle (simplifié) du coffrage sur la base relation entre la poussée sur le coffrage et les
Il convient toutefois de préciser qu’il est de duquel on peut contrôler, pour une sollicitation efforts mesurés sur les entretoises. Dans ces
loin plus fastidieux d’analyser les résultats imposée (fictive), la ‘répartition’ des efforts à conditions, il est dès lors malaisé de se pro-
noncer avec précision sur l’évolution réelle de
la poussée à l’intérieur du coffrage.

Fig. 23 Simulation d’un pan de Fig. 24 Simulation par la méthode des Dans la pratique, toutefois, les fournisseurs de
coffrage (voile) par la méthode des éléments finis des actions exercées coffrages savent généralement quels sont les
éléments finis. sur un pan de coffrage (voile). efforts admissibles sur les entretoises, tant en
ce qui concerne la charge maximale par entre-
toise, que pour ce qui est de la déformation du
coffrage. En effet, si une pression excessive à
l’intérieur de la structure n’entraîne pas né-
cessairement sa rupture, elle peut néanmoins
provoquer une déformation inadmissible du
coffrage et, partant, de la surface de l’élément
en béton.

Le dynamomètre utilisé constitue dès lors un


excellent moyen pour contrôler rapidement
les efforts exercés sur les entretoises les plus
La poussée du béton mesurée par les Les déformations résultantes sont égale- sollicitées durant la mise en place du béton et
capteurs de pression a été utilisée pour ment indiquées (mais ne sont pas repré-
effectuer ainsi une estimation prudente de la
configurer la sollicitation. sentées à l’échelle).
poussée maximale escomptée sur le coffrage.

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 


PROJETS – ETUDES Ö
5.5 Influence des paramètres étudiés Dans certains cas, les voiles faiblement armés sage en superplastifiant a toutefois engendré
ont donné lieu à des pressions élevées; dans une ségrégation ainsi qu’une augmentation
Les analyses et les diagrammes proposés ci- d’autres, c’est l’inverse qui s’est produit (cf. de la pression dans le coffrage. Dans le cas du
avant pour déterminer la poussée (maximale) figure 28, p. 11). On ne peut donc pas affirmer voile 10, l’adjuvantation s’est déroulée sans
mesurée par les différents capteurs de pression que la densité d’armatures ait une influence problème, mais semble avoir eu très peu de
permettent d’évaluer l’influence des paramètres significative sur les pressions exercées sur les répercussions sur la poussée du béton. La carac-
variables durant le bétonnage (vitesse de cou- coffrages. térisation d’un échantillon de BAC à l’aide du
lée, densité d’armatures, type de mélange). La viscosimètre a révélé une thixotropie nettement
figure 26 présente les pressions mesurées dans inférieure à celle observée avec les mélanges
l’ensemble des voiles à six hauteurs différentes 5.5.3 Type de mélange d’essai préalables.
à l’intérieur du coffrage. Le diagramme indique
également la pression hydrostatique correspon- Quatre types de béton ont été mis en œuvre : Cependant, le type de mélange semble être
dant à chaque hauteur. • C1 pour les voiles M2 à M5 le principal paramètre responsable des écarts
• C2 pour les voiles M6 et M7 de pression observés. Ainsi, par exemple, la
L’influence des divers paramètres est étudiée • C3 pour les voiles M9 et M10 seule différence intrinsèque entre les voiles 4
ci-après à la lumière du graphique de la fi- • un béton classique pour le voile M8. et 9 ou les voiles 5 et 7 est le type de mélange;
gure 26. or, ils révèlent des pressions éminemment
En laboratoire, les mélanges de type BAC différentes.
présentaient un comportement rhéologique
5.5.1 Vitesse de coulée très variable. Cette variabilité ne ressort pas La figure 29 (p. 11) montre à la fois l’effet
toujours des mesures de pression, ni de la néfaste d’un surdosage en superplastifiant
La mise en place du béton s’est opérée à une caractérisation du béton frais effectuée juste (donc un BAC trop fluide) dans le voile 9 et une
cadence de 5 m/h pour les voiles M2, M3 et M6, avant la mise en œuvre. poussée relativement faible dans le coffrage du
et de 10 m/h pour les autres voiles. Lorsque le voile 7, par exemple (à peine quelques kN/m2
bétonnage s’opère à une vitesse de 5 m/h, la Il est dès lors apparu, lors des essais, que les de plus qu’un béton classique). Dans le cas du
poussée prévue sur le coffrage est moins im- caractéristiques (rhéologiques) recherchées, voile 7, cette poussée relativement basse est
portante que si le béton monte de 10 m/h. Or, telles qu’obtenues lors de la mise au point des particulièrement manifeste au droit du capteur
on constate à la figure 27 (p. 11) une pression mélanges en laboratoire, ne sont pas toujours inférieur.
plus élevée pour les voiles M2 et M6 que pour aisément reproductibles par la centrale à béton.
les autres voiles. Il se peut qu’au-delà d’une De plus, les caractéristiques escomptées sont Lorsqu’on fait en outre la corrélation avec les
certaine valeur, la vitesse de coulée n’ait plus très sensibles au dosage des adjuvants. caractéristiques rhéologiques mesurées (ta-
qu’une incidence infime sur la pression exercée bleau 3, p. 7), on remarque que les pressions
sur le coffrage. Certains auteurs rapportent Des agents de viscosité ont ainsi été incorpo- les plus faibles sont précisément celles qui sont
cependant des valeurs inférieures à 50 % de la rés dans les mélanges destinés à la confection exercées par les mélanges présentant la plus
pression hydrostatique lorsque la coulée pro- des voiles 9 et 10, dans le but d’accroître leur grande perte d’étalement. Seul le voile 6 fait
gresse très lentement (1,5 m/h ou moins). thixotropie. Dans le cas du voile 9, un surdo- exception à la règle.

5.5.2 Densité d’armatures Fig. 26 Pressions mesurées dans les voiles à six hauteurs
différentes à l’intérieur du coffrage.
Les voiles M2, M4, M6, M8 et M9 renferment 100
la quantité minimum d’armatures; les voiles C1 C2 N C3
M3, M5, M7 et M10 la quantité maximale.
90
H - 17,5
H - 50
Fig. 25 Configuration du coffrage. 17,5
80 50
H - 117,5
117,5
H - 152,5
(kN/m2)

70
152,5
H - 217,5
217,5
du béton�

60 H - 252,5
252,5
Pression

50
H est la pression
hydrostatique corres-
40 pondant à chaque
hauteur dans le cof-
frage, symbolisée par
les lignes pointillées.
30
Les grandes colonnes
gris vert représentent
le type de mélange.
20

M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10
Voile

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 10


PROJETS – ETUDES Ö
L’examen des diagrammes des figures 30 et Fig. 27 Incidence de la vitesse de coulée sur la pression exercée sur le
31 (p. 12) met également en évidence l’impact coffrage : comparaison entre les voiles M2-M3-M6 et M4-M5-M7 (résultats
des adjuvants sur la baisse de pression dans les de quelques essais) (*).
coffrages, notamment pour le voile 7 où la chute
est brutale. Cette constatation est à mettre en 90 5 m/h

Pression sur le coffrage (kN/m2)


relation avec la prise plus rapide du mélange 85
concerné (690 minutes, contre 950 minutes 80 10 m/h
en moyenne). Les pressions ‘résiduelles’ qui 75
apparaissent dans les diagrammes entre 2000 70
et 5000 minutes sont dues au poids du béton 65
partiellement durci. 60
55
50
Ces constatations donnent lieu à une première
45
conclusion importante quant à l’influence du
40
type de BAC : même si le recours aux adjuvants
2-4 3-5 6-7
(pour obtenir un effet thixotrope) permettait
d’agir favorablement sur la pression régnant Voile� ���
(-)
à l’intérieur des coffrages, une telle opération (*) ��������
A noter que
���� ���
la ��������
densité ������������
d’armatures ����
est �����������
différente
exigerait une grande minutie dans la formula- pour les voiles M6 et M7�.
tion des mélanges, lesquels se révéleraient du
même coup très sensibles à la moindre distor-
sion (comme un surdosage en superplastifiant, Fig. 28 Incidence de la densité d’armatures sur la pression exercée sur le
par exemple). coffrage : comparaison entre les voiles M2-M4-M9-M6 et M3-M5-M10-M7
(résultats de quelques mesures) (*).
On peut affirmer globalement que c’est es-
90 1 % d’armatures
�����������
Pression sur le coffrage (kN/m2)

sentiellement le type de mélange qui exerce


85
une influence notable sur la pression maxi-
80 4 % d’armatures
�����������
male dans le coffrage, la vitesse de coulée
75
et la densité d’armatures ayant une action
70
moins manifeste. Toutefois, il convient de ne
65
pas surestimer l’impact du mélange : l’écart
60
entre la pression maximale (voile 9) et la
55
pression minimale (voile 7) ne dépasse pas
50
les 15 %. De plus, pour tous les voiles réali-
45
sés avec du béton autocompactant, on relève
40
une poussée plus importante sur les coffrages 2-3 4-5 9-10 6-7
que pour le voile en béton classique (S3). La Voile (-)
poussée maximale représentait en effet entre
85 et 95 % de la pression hydro­statique, (*) ��������
A noter ����
que �����������
la vitesse ����������
de coulée ����
est ����������������
différente pour
alors que, dans le voile de référence, en bé- les voiles M6 et M7.
ton classique, elle ne s’élevait qu’à 79 % de
cette dernière.
Fig. 29 Incidence du type de mélange sur la pression exercée sur le coffrage :
comparaison entre les voiles M4-M9 et M5-M7 (résultats de quelques essais).
5.6 Performances du béton durci
90
Pression sur le coffrage (kN/m2)

Mélange���
C1
Les résultats d’essai relatifs à la prise du 85
béton montrent des écarts importants dans 80 Mélange
la durée de prise des mélanges : de 7 heures 75 C3 (M9)/C2 (M7)
pour les voiles M1 et M8, à plus de 20 heures 70
pour les voiles M9 et M10, la durée moyenne 65
de prise étant de 15,5 heures. Si l’on excepte 60
les adjuvants, la formulation de base était 55
cependant pratiquement identique pour tous 50
les voiles en BAC. 45
40
Par rapport au voile 8 composé de béton 4-9 5-7
classique, la durée de prise se révèle par- Voile (-)
ticulièrement longue pour certains voiles,
sans doute en raison de leur teneur élevée en Pour chaque voile, deux séries de cubes ont tique à une température de 20 ± 2 °C et une
superplastifiant. L’impact du superplastifiant été confectionnées en vue de la réalisation humidité relative > 95 %, conformément aux
et de son dosage sur la durée de prise est des essais de compression. La première série, prescriptions de la norme relative aux essais
donc manifeste. Ainsi, par exemple, un net conservée à pied d’œuvre afin de garantir des de compression sur béton.
surdosage en superplastifiant dans le voile 9 conditions de conservation identiques, a été
a donné lieu non seulement à une importante utilisée notamment pour déterminer à quel Après décoffrage, des cylindres de 70 mm
ségrégation, mais également à un allongement moment procéder au décoffrage. La seconde de hauteur et de 79 mm de diamètre ont été
considérable du temps de prise. série de cubes a été placée en chambre clima- prélevés à quatre hauteurs différentes (0,5 m -

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 11


PROJETS – ETUDES Ö
Fig. 30 Baisse de la pression sur le coffrage du voile 7 jusqu’à 5000 6 Conclusions et recomman-
minutes après la mise en œuvre du béton. dations
Nombre de minutes après
400 remplissage du coffrage : L’utilisation des bétons autocompactants
0 (BAC) sur chantier suscite encore quelques
200
500 questions au sein des entreprises. Celles-ci
350 1000
2000
portent aussi bien sur les caractéristiques gé-
5000 nérales du matériau que sur des aspects plus
300 spécifiques, tels que la réalisation des essais
de contrôle sur le béton frais, les techniques
(cm)

de mise en œuvre, la poussée du béton sur


250
les coffrages et les problèmes éventuels qui
de béton

pourraient se poser dans le cas d’ouvrages


200 en béton architectonique.
Hauteur

S’appuyant sur une vaste étude bibliogra-


150 phique ainsi que sur les résultats d’une
campagne d’essais menée au CSTC, le pré-
100 sent article s’est attaché à examiner le pro-
blème de la poussée exercée par le BAC sur
les coffrages, à pointer ses différences par
50 rapport au béton classique et à évaluer la
nécessité de considérer ou non la pression
0 hydrostatique.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Pression� (kN/m2) La campagne d’essais visait à déterminer
la poussée exercée par le béton à l’aide de
différents capteurs et à évaluer l’incidence
Fig. 31 Baisse de la pression sur le coffrage du voile 9 jusqu’à 5000
de certains paramètres de mise en œuvre,
minutes après la mise en œuvre du béton.
tels que la vitesse de coulée, la densité d’ar-
Nombre de minutes après matures et le type de mélange. Deux vitesses
400 remplissage du coffrage :
0 de coulée (5 et 10 m/h), deux densités d’ar-
200 matures (minimum et maximum selon les
500
350 1000 prescriptions définies dans l’Eurocode 2) et
2000 quatre formulations de béton (trois types de
5000
BAC et un béton classique) ont été considé-
300
rées à cet effet.
(cm)

250 Cinq types de capteurs ont été sélectionnés


de béton

et testés en vue de mettre au point un sys-


tème de mesure qui permette de déterminer
200 rapidement la poussée exercée par le béton,
Hauteur

tout en limitant à un minimum les dégâts


150 aux coffrages et aux surfaces des éléments
en béton.

100 Deux types d’instruments se distinguent par


leur facilité d’emploi :
50 • tout d’abord les petits capteurs de pression
(Ø 20 mm) dont la mise en place dans
le coffrage s’opère très aisément et sans
0 dégâts excessifs. Disposés en plusieurs
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
endroits, ils permettent de se faire une
Pression� (kN/m2) idée précise de l’évolution des pressions
à l’intérieur du coffrage, mais nécessitent
1,5 m - 2,5 m - 3,5 m), afin de définir leur tions de conservation optimales des cubes toutefois le recours à une unité d’enre-
masse volumique et leur résistance en com- en chambre climatique (20 ± 2 °C et > 95 % gistrement
pression, mais aussi de détecter une éventuelle d’humidité relative) • les dynamomètres, qui peuvent être ins-
ségrégation. Les résultats de ces essais sont • les cylindres prélevés à différentes hauteurs tallés sur les entretoises. Ces instruments,
présentés au tableau 4 (p. 13). dans les murs possèdent une masse volumi- faciles à manipuler, ne donnent cependant
que assez similaire. Seul le voile 9 montre que des mesures indicatives, la conversion
Ce tableau fait apparaître que : une ségrégation significative, avec une dif- en termes de pression effective n’étant pas
• les cubes placés en chambre climatique férence de 115 kg/m³ entre les cylindres toujours simple. Avec l’aide du fournis-
présentent systématiquement une résistance prélevés à 0,5 m et à 3,5 m du voile. Cette seur du coffrage, il est possible d’évaluer
plus élevée en compression que les cubes observation avait déjà été faite lors des es- la charge maximale sur chaque entretoise
conservés à pied d’oeuvre. Ceci est somme sais de ségrégation sur béton frais. afin d’éviter des ruptures ou des déforma-
toute logique, si l’on considère les condi- tions inadmissibles du coffrage. Il s’agit

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 12


PROJETS – ETUDES Ö
Tableau 4 Résistance à la compression et masse volumique des cubes conservés sur le site d’essai, des cubes placés
en chambre climatique et des cylindres (*).
Voile M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 M10

56 40 45 48
climatique

59 48 53 45 34
chambre
En

2325 2274 2296 2307 2279 2274 2320 2295 2305


Cubes

50 45 48 55 38 43 32 41 47
Sur
site

2263 2221 2249 2279 2241 2229 2279 2274 2281

58 51 56 46 36 43 36 53 42
du mur
0,5 m
Cylindres prélevés à une hauteur de

2316 2237 2288 2299 2262 2306 2289 2364 2288

64 52 58 48 37 56 34 69 52
du mur
1,5 m

2279 2251 2264 2295 2272 2261 2306 2357 2288

58 51 56 53 36 47 33 58 48
du mur
2,5 m

2286 2227 2247 2272 – 2242 2288 2360 2262

59 47 54 44 – 46 38 58 42
du mur
3,5 m

2286 2225 2262 2262 2247 2218 2281 2251 2265

(*) ��������������������������������������������������������������������������������
Les cases grises mentionnent la résistance en compression à 28 jours (en N/mm²).
(en kg/m3).
Les cases colorées en vert clair fournissent la masse volumique���������

par conséquent d’un moyen intéressant frages clairement fait apparaître l’influence consi-
pour évaluer rapidement les sollicitations • quant au type de mélange, son influence dérable d’un surdosage en superplastifiant sur
qui s’exercent sur le coffrage. sur la poussée du béton est indéniable. la poussée que le béton exerce sur les coffrages
(les valeurs les plus élevées ont été enregistrées)
L’influence des paramètres tels que la vi- Un facteur non négligeable tient toutefois ainsi que sur la durée de prise (beaucoup plus
tesse de coulée, la densité d’armatures et aux difficultés d’extrapolation des résultats longue).
le type de mélange a été déterminée expé- de laboratoire en résultats à grande échelle.
rimentalement à l’aide de plusieurs essais La répétitivité des valeurs de viscosité et D’une manière générale, il est dès lors recom-
en vraie grandeur. Les résultats relatifs aux de thixotropie obtenues en laboratoire s’est mandé de ne pas renoncer à prendre en compte
différentes vitesses de coulée et aux densités avérée délicate pour les fournitures de béton la pression hydrostatique du béton, à moins que
d’armatures donnent cependant lieu à des faites par la centrale. la vitesse de coulée soit particulièrement lente
interprétations divergentes : (< 1 m/h). Si le calcul de la pression hydrosta-
• des vitesses de coulée peu élevées (5 m/h La prudence est donc de rigueur lorsqu’on tique nécessite des adaptations excessives du
au lieu de 10 m/h) ou des quantités d’ar- considère des phénomènes tels que la thixo- coffrage, on peut opter pour une mise en œuvre
matures importantes (4 % au lieu de 1 %) tropie : la moindre variation dans la formu- dans des conditions de pression contrôlées par
n’apparaissent pas comme des facteurs lation des bétons peut modifier sensiblement un certain nombre de capteurs. n
déterminants pour la pression sur les cof- leurs propriétés rhéologiques. Les essais ont

Les Dossiers du CSTC – N° 3/2006 – Cahier n° 7 – page 13


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