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COUR DE CASSATION

COUR Le
DE 18 NOV. 2019·
CASSATIO}~ BUREAU D'ACCUEIL

REÇU

Le Gl'effe de la Cour de Cassation atteste que :

le Ministère des Solidarités et de la Santé, Ministère de l'Action et des


Comptes Publics, Direction de la Sécurité sociale, représentée par la
Directrice tle la S( ~curité sociale

a déposé:

/
Pouvoir

: exemp

ire en répr que

moire complémentaire .: exemplaire Cs)

:.M'EMOIRE EN INTERVENTION dans le pourvoi R 1815542


[gJ
venant à l'audience de la 2e chambre le 20 novembre 2019.

Le Greffe de la Cour de Cassation


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!J~ .. Gc.oliti ~ ~l.'t"f4hl


!tÈr~l;: l'AA.'<O'JSIO

MlNISTERE DES SOLIDARITES ET DE LA SANTE

Ml NISTERE DE U ACTION ET DES COMPTES PUBLlCS

DIRECtION DE LA SECURITE SO ::lALE

LA l:>!RECTRICE DE LA SECURlT SOCIALE

Paris, le 18 novembre 2019

Mémoire en intervention

OBJET: Pourvoi nOB~15542 ·formé par la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et


d'assurance vieillesse (CIPA V).

Les éléments qui lui cnt été communiqués dans le cadre de l'exercice 'de sa tutelle par la
CIPAV et les conséque J.ces juridiques et financières qui lui semblent pouvoir s >attacher à une
analyse incorrecte des !luestions débattues dans la présente affaire amènent la direction de la
sécurité sociale, qui es: chargée, comme le prévoit l'article R. 112-1 du code cie la sécurité
sociale, de veiller à l'application de l'ensemble des dispositions législatives et règlementaires
relatives à la sécurité sociale, à devoir: intervenir pour fournir à la Cour .et aux parties Wl certain
nombre d'explications (.ui lui paraissent indispensables.

En premier lieu et sur le fond, la dire;ction de la sécurité sociale considère central d' établir de
manière forte que, com:ne l'avocat général s'apprête visiblement à le conclure, les assurés ont
droit, conformément al. principe contributif du système de retraite français, aux prestations
pour lesquelles ils justfient de cotisations, peu important à cet égard ce que les différentes
caisses impliquées aur rient reçu, étant entendu que les assurés peuvent se prévaloir non
seulement des cotisaticns qu'ils ont personnellement acquittées mais aussi, au surplus, de
celles dues le cas écl.éant en application des dispositions législatives ou règlementaires
spécifiques mettant à 1<. charge de l'Etat la compensation de certaines cotisations. g' agit là n
d'une garantie fondame ltale dont dispose chaque assuré.

L'arrêt frappé de pourvoi pourrait donc être confi:r:ri:lé, nonobstant les conclusions de la CIPAV,
en tant qu'il est motivé par un rappel exact des effets de la législation et de la réglementation
applicables.

Toutefois, en second lil!n, l'arrêt devra être cassé en tant que le juge d'appel a inexactement
appliqué la règle de CIrc it qu'il avait rappelée g' étant abstenu de toute vérification de la réalité
et de F exactitude des fdts rapportés par l'intéressé. En .effet, le juge d'appel a confirmé, mais
de manière erronée, la cl écision du juge de premier ressort qui a rectifié les points acquis par M.
TATE à ha.uteur de 19:~ points sur la période des années 2010 à 2014 (soit 40 points pour
chliLcune. des années 2C 10 à 2012 et 36 points pour chacune des années.20l3 et 2014) et
ordonné la révision du Dontant de la pension de retraite eomplémentaite depuis le 1 er janvier
2015 sur ces bases: Gr, l'octroi de ces 192 points a été décidé par le tribunal des affaires de
sécurité sociale du Val d'Oise sur le fondement des écritures de l'intéressé qui réclame, sans en
justifier, le bénéfice de ces 192 points exposant simplement avoir déterminé ce montant
compte tenu de ses rerenus (cf. page 5 de l'arrêt contesté), manifestement en exploitant le
barème annuel de la CIPA V mettant au regard, par tranches de revenus, un montant de
cotisations à acquitter e: Wl nombre de pomts de retraite en découlant alors. Par exemple pour
l'année 2010, le monunt des cotisations à acquitter par les personnes dont les revenus ne
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dépassaient pas 40 605 euros (ce qui était le cas de M- TATE) était de t 032 euros, le paiement
de cette somme ouvrant droit à. 4 points (convertis à40 points en application du décret n° 2012­
1522 du 28 décembre 2012). Or déterminer un nombre de points au regard d'un montant de
revenus plus précisérQ.ent, en fait; de la tranche dans lequel ce revenu se situe au sein du
tableau fixant le barème des cotisations dues à la CIPA V - sans allcune considération des
cotisations acquittées par l'intéressé est certain~ent erroné du fàit ffii~e de la règle de fond.,
mentionnée ci-dessus, dégagée par les juges de fond et que l'avo:;at général propose de
confinner, étant par ailleurs observé que le juge d'appel s'abstient de toute démonstration du
nombre de points de retraite à octroyer à M. TATE, se bornant à confinner le jugement du
tribunal des affaires de sécurité sociale du Val d'Oise qui a lui-m~me rectifié, sans autre
vérification, les points dè retraite complémentaire au vu de la seule deI1ande de l'intéressé.

Or, si pour l'année 2013, compte tenu du niveau relativement élevé cie ses revenus et partant
des cotisations qu'il a acquittées, le nombre de points qui devaient rev< lnir à M- TATE g' avère,
après calculs, proche Çle celui qu'il a estimé par un raisonnement néEnmoins :inapproprié (31
points dans un cas contre 36 points dans l'autre), la corr~te application des principes rappelés
en pr:emier lieu conduit à des écarts plus importants sur d'autres amées, par exemple 2014.
Avec un revenu dé 14 814 euros sur cette ann~e (ce qui correspond, c( mpte tenu, du niveau de
l'ahattement:fiXé par l'article 102 ter du code général des impôts, à Ull montant de recettes de
22445 euros), M. TATE a acquitté globalement 5522 euros de cotisatÏ)ns (taux applicable aux
recettes de 24,6%). Compte tenu.des taux en Vigueur on peut établir q le ce total permettait de
couvrir 1 S06 euros de CSG-CRDS, 3 259 euros de cotisations malad ie, famille et retraite de
base (cotisations dont les taux sont proportionnels) et 76 euros a:l titre de la cotisation
forfaitaire inva.l1;dité-décès. Les cotisations acquittées par M. TATE en 2014 ne pe.nnettaient
alors de couvrir que 680 euros pour sa retraite complémentaire. M. TATE ne saurait donc
prétendre à 36 points de retraite qui est certes le nombre de points dOL t bénéficient lés assurés
de la CIPA V dont les revenus étaient inférieurs à 26 420 euros sur cett(· année mais à condition
qu'ils- s'acquittassent de 1 198 euros de cotisations. Avec seulement 680 euros pouvant être
versés au titre de sa retraite complémentaire, M. TATE ne pouvait prétmdre, par règle de trois,
qu'à 20 points et non 36.

TI: ne pouvait par ailleurs bénéficier sur cette même année d'un compH ment de points lSsus de
la compensation effectuée par l'Etat - étant rappelé que ledit mécanisme est additif et ne
saurait,. comme le r~sonnement initial de la CIPA V Y conduirait à te rt, remettre ep. cause la
garantie selon laquelle, en tout état de cause, un assuré bénéficie d~ points pour lesquels il
justifie avoir acquitté des cotisations. En effet cette compensation n'intt :rvenait que dans les cas
où les cotisations directement versées par leS assurés étaient inférieurs à <\ la plus faible
cotisation non nulle dont ils auraient pu 'être redevables en fonction de leur activité» ainsi que
le prévoit l'article R. 133-30-10 du code de la> sécurité sociale, -;et article ne pouvant,.
contrairement à ce qu'écrit par ailleurs 1:e défenseur, être lu autren-.ent qùe comme visant
matériellement ce qui résulte à la fois du barème de la C:œAV et des possibilités de réduction
qui peuvent y être appliquées puisqu'à lui seul le barème des cotisa:ions ne contient qu'un
niveau de cotisation 'par tranche de revenus et aucune cotisation nulle (seule l'application des
réductions peut y conduire). Compte tenu du niveau des revenus de l\L TATE ce mécanisme
n'est susceptible, d'après les éléments dont il est fait état, de lui av)ir bénéficier que pour
l'année 2010, en lui ouvrant droit à 10 poinis alors que les cotisations :J.u'i1 avait acquittées ne
couvraient que 221 euros au titre de sa retraite comp~émentaire (la coti sation de la 1 ère tranche
du barème de la CIPA V. étant de 1 032 euros pour 40' points actuels et la plus petite cotisation
n~:m nulle dont un tel assuré pourrait être redevable de 258 euros pour 1lYpoints).

Ainsi s'il s'avère que M. TATE peut, sur le fondement des principes 'essentiels exposés en
premier lieu, légitimement récuser que la CIPAV ne lui ait octroyé SUlla période 2010 - 2014
que 48 points, il ne peut, au regard des cotisations dont il doit justif er, réclam~r l'octroi de
192 points mais, après avoir reproduit sur les différentes années et à partir des éléments dont il

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est fait état les calculs présentés ci-dessuS pour l'année 2014 - ce dont se sont abstenus les
juges de fond - seulemtlUt 86 points.
La direction de la séculité sociale tient en outre à attirer l'attention du juge de cassation sur le
fait que la situation de M. TATE reste singulière en raison de l'importance du montant de
revenus déclarés par ce uI-ci au titre de son activité d'autoentrepreneur (15028 euros en 2010,
21 298 euros en 2011 ; 21 334 euros en 2012; 20328 euros en 2013 ; 14814 euros en 2014).
Le montant médian des revenus annuels tirés par les auto entrepreneurs de leur 8.ctivité libérale
1 est en effet de l'ordre c.e 2 000 euros et M. TATE figurait ainsi dans les 3,% de la population
des professions libérale) relevant du dispositif.de l'auto entrepreneur dont l'activité est la plus
élevée.
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La reproduction des conclusions des juges de fond conduirait à octroyer à l'ensemble des
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autoentrepreneurs en activité sur la période 2010-2014 (au 'moins 2000(0) qui le
i demanderaient, 192 pojnts, à l'identique de M. TATE, et ce indépendamment des cotisations
qu'ils. ont acquittées - étant reprécisé qu'une très large part d'entre eux n'ont :versé que
1 quelques centaines d'euros chaque année, contre plus de 6. 000 euros en moyenne chaque année
par M. TATE, une fraction très significative d'entre eux n'ayant même rienp~yé en l'absence
de recettes, ce qui est rès fréquent sur cette population - puisque, comme M. TATE, leurs
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revenus s'inscrivent da lS la première tranche du barème de la CIPAV. Or: in fine, une telle
distribution gratuite mi sSlve - sur son site, la fédération nationale des auto entrepreneurs et
micro entrepreneurs CF EDAE) diffusait au mois de mai que 200 demandes contentieuses
étaient déjà en cours et invitait à rejoindre une action systématique organisée - de points serait
mise à la charge des aut:es as~és du régime qui, eux, ont acquitté de ma:ç.ière systématique les
cotisations justifiant les points enregistrés à leur compte.

L'arrêt d'appel doit dotc être censuré dès lors que le juge d'appel a inexactement appliqué les
règles de droit précéde10ment rappelées à des faits dont il est avéré qu'il s'est abstenu de les
'vérifier.

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