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juridictions administratives
ADIL MOUSSEBBIH
Objectifs
Principe contradictoire
• Toutefois, il y a lieu de retenir que le juge n’est pas tenu d’informer les
parties avant l’audience de la portée qu’il entend donner à la décision
qui lui est déférée. De même, si le caractère contradictoire de la
procédure exige la communication à chacune des parties des pièces du
dossier, cette exigence est nécessairement exclue en ce qui concerne les
documents dont le refus de communication constitue l’objet même du
litige.
Procédure inquisitoriale
• Les parties sont tenues à cet effet de présenter leurs conclusions et leurs moyens
sous la forme de mémoires écrits qu’elles adressent au juge, lequel va assurer la
communication aux parties adverses. Ces mémoires doivent impérativement être
rédigés par les requérants eux-mêmes ou par un avocat ou un mandataire
agissant en leur nom.
Procédure écrite
• Les parties ont l’obligation de faire appel à un avocat pour signer la requête
introductive d’instance qui est naturellement écrite.
• L’administration est dispensée du recours à l’avocat, elle peut se faire représenter
par un de ses agents, mais cela laisse intacte l’obligation qui pèse également sur
elle de respecter le caractère écrit de la procédure dans la communication au juge
de ses arguments. Cette obligation existe également devant la Cour suprême -
Cour de Cassation - à plus forte raison ; cependant, le requérant peut faire appel
à un avocat non agréé.
Le caractère non suspensif de la procédure
L’INTRODUCTION DE
L’INSTANCE
L’INSTRUCTION JUGEMENT
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• La capacité
• Pour les personnes morales, la capacité découle des règles statutaires
qui déterminent les organes capables de représenter valablement
l’institution en justice.
• Pour les personnes publiques, il faut distinguer l’Etat pour lequel
l’article 515 du Code de procédure civile prévoit qu’il doit être assigné
en la personne du Chef du gouvernement ; celui-ci peut cependant se
faire représenter par le ministre compétent.
• En outre, de nombreux textes particuliers ont prévu des règles
spéciales en matière de représentation en justice
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• La capacité
• – pour les litiges intéressant le domaine privé, c’est le directeur des domaines au
ministère des Finances ;
• – pour le domaine public c’est le ministre des travaux publics ;
• – le directeur des Eaux et Forêts est compétent pour les litiges concernant le
domaine forestier;
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• La capacité
• – le directeur de l’O.N.T. pour les litiges relatifs aux accidents causés par les
véhicules automobiles. La transformation de l’office en Société Nationale des
transports et de la logistique par la loi du 23 novembre 2005 (Bull.Off. 2005
,p.787) ne devrait pas entrainer de changement en ce qui concerne cette
compétence qui semble devoir être tarnsférée à la nouvelle société .
• Pour ce qui concerne les collectivités locales, c’est l’exécutif qui doit dans certains
cas être habilité par une délibération de l’assemblée. Enfin pour les établissements
publics, c’est le directeur qui doit aussi dans certains cas être habilité par une
délibération du conseil d’administration.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• • L’intérêt à agir
• Le grand principe en procédure, c’est que nul ne peut agir en justice s’il n’a pas
intérêt à le faire ; “pas d’intérêt pas d’action”. Mais cet intérêt n’est pas un intérêt
abstrait ou idéal. Cet intérêt doit se rattacher à un fondement juridique que le juge
apprécie plus ou moins rigoureusement selon le type de recours dont il est saisi.
• La définition de l’intérêt à agir peut ainsi être plus ou moins large, et, par voie de
conséquence, le recours plus ou moins largement ouvert.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• • L’intérêt à agir
• En résumé, on dira simplement ici que le recours en annulation est largement
ouvert parce que le juge exige seulement du requérant la preuve qu’il possède
un simple intérêt à agir, alors que dans le contentieux de pleine juridiction, le
juge exige du requérant qu’il possède un droit lésé: droit lié à un contrat, droit
de propriété, droit à l’intégrité physique, etc.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE
• Le juge rapporteur est désigné par le président du tribunal. L’article 4 dispose qu’après
enregistrement de la requête, le président du tribunal désigne sans délai un juge
rapporteur auquel il transmet le dossier
• Le juge rapporteur procède à la notification de la requête à l’administration défenderesse
ainsi que des pièces et documents qui l’accompagnent ; il demande au défendeur de
produire le mémoire en défense dans un délai qu’il lui fixe. Faute pour celui-ci – en l’espèce
l’administration – d’avoir déposé son mémoire dans le délai fixé par le juge, et après mise
en demeure d’avoir à le faire, le juge considère en vertu de l’article 365 du CPC, que le
défendeur à acquiescé aux faits et arguments exposés dans la requête (art. 366-2 du CPC).
(Cour suprême dans l’arrêt Chérifi Mustapha, CSA. 31 mai 1968)
Instruction par le juge rapporteur
• Il peut procéder d’office, ou à la demande des parties, à tous les actes d’instruction
qu’il estime nécessaires :
• – Expertise : l’expertise permet d’établir la nature d’un fait, d’un dommage, etc.,
son importance au regard de la demande ;
• – Visite des lieux ;
• – Enquête : le juge peut décider de se déplacer pour entendre des témoins ;
• – vérification d’écriture ou toute autre mesure d’instruction.
• Grâce à ce rôle actif, le juge va souvent – et en tout cas il le peut – venir en aide au
requérant qui se trouve toujours dans une situation d’inégalité face à
l’administration ; c’est là où le juge peut faire preuve de quelque audace ;
Instruction par le juge rapporteur
• En cas de nécessité, le juge peut utiliser les pouvoirs que donne la procédure des
référés. L’article 19 dispose que le président du tribunal administratif, ou celui qu’il
désigne, en sa qualité de juge des référés statue sur les requêtes provisoires et
conservatoires.
• Le juge peut ordonner toute mesure qui lui paraît nécessaire à titre conservatoire,
par exemple pour constater des faits qui risquent de disparaître, pour enregistrer
des témoignages, pour relever l’existence de documents, etc. Le juge saisi par une
requête en référé peut ainsi agir même en l’absence de toute affaire engagée
devant le tribunal à la condition que la mesure soit utile et urgente.
Instruction par le juge rapporteur
• L’affaire peut alors être jugée, mais dans la plupart des cas elle sera mise en
délibéré. Le juge renvoie à une audience ultérieure le prononcé du jugement. Dans
les affaires complexes, il faut en effet que le juge – le tribunal – ait la possibilité de
peser soigneusement la décision qu’il va prendre sans oublier la nécessité de la
rédiger de façon minutieuse.
• Le jugement sera enfin rendu en audience publique après avoir été rédigé en
réunion non publique (c’est ce que l’on appelle le secret du délibéré).
JUGEMENT
• Le recours pour excès de pouvoir est un recours par lequel le requérant demande
au juge administratif de contrôler la légalité d’une décision administrative et
d’en prononcer l’annulation si elle est illégale. Selon l’illustre arrêt Dame
Lamotte rendu par l’Assemblée du Conseil d’État le 17 février 1950, le recours
pour excès de pouvoir se définit comme « le recours qui est ouvert même sans
texte contre tout acte administratif et qui a pour effet d’assurer,
conformément aux principes généraux du droit, le respect de la légalité ».
Encore faut-il, pour intenter ce recours, que soient remplies des conditions de
recevabilité, tenant, traditionnellement, à la nature de l’acte attaqué, à la
personne du requérant, aux délais de recours, et à l’exception de recours parallèle
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir
• Le recours pour excès de pouvoir est le procès fait à un acte (et non à une
personne) dans l’intérêt général en vue d’obtenir son annulation ; il tend à la
sanction d’une règle de droit et non à la reconnaissance d’un droit subjectif. Par
ailleurs, l’acte attaqué doit être un acte unilatéral d’une autorité administrative
constituant une décision faisant grief, qui peut être expresse ou tacite.
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir
• grief Seules sont susceptibles de recours pour excès de pouvoir les décisions
faisant « grief », c’est-à-dire celles qui modifient l’ordonnancement juridique,
autrement dit, qui produisent des effets sur les droits et obligations des
administrés.
• Par conséquent, ne sont pas contestables devant le juge administratif les
mesures qui ne font pas grief, c’est-à- dire qui ne créent pas de droits, tels que les
vœux, les avis, les propositions de l’administration ou les réponses ministérielles.
Sont aussi exclues les simples décisions destinées à assurer le déclenchement ou
le déroulement d’une procédure. Cela comprend les actes préparatoires, mais
aussi les actes pris à la suite d’une décision (actes de publicité, notification…).
Une mesure faisant
La capacité
• L’intérêt justifie l’exercice du recours. L’exigence d’un intérêt donnant qualité à agir se
situe au premier rang des conditions de recevabilité. Pour que le recours soit recevable, il
est nécessaire que l’application de l’acte administratif comporte pour le requérant des
conséquences que supprimerait l’annulation de cet acte.
• Le principe est que l’intérêt est apprécié, non au regard des moyens invoqués, mais par
rapport aux conclusions dont le juge est saisi, autrement dit, par rapport à l’objet de la
demande.
• Enfin, la recevabilité de la requête ne s’apprécie qu’au regard du seul intérêt invoqué par
le requérant, mais celui-ci peut, en cours d’instance, invoquer un intérêt différent de
celui dont il avait initialement fait état, cette possibilité lui étant offerte même en appel
(TA,1993 , Société de Construction).
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir
• Il existe des conditions auxquelles l’intérêt invoqué doit satisfaire en tout état de
cause. Ainsi, l’intérêt doit être personnel, en ce sens que le requérant doit être
concerné personnellement par la décision qu’il conteste, parce que son
application serait de nature à modifier sa situation.
• L’intérêt doit aussi être direct, ce qui signifie que le grief doit émaner directement
de l’acte incriminé, de même que cet intérêt doit être certain, ce qui suppose
l’existence d’un grief, en principe, né et actuel
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir
• A. Usurpation
• C’est la forme la plus grave d’incompétence. Une personne étrangère à l’administration
prend une décision ; dans ce cas, on peut observer que la décision est juridiquement
inexistante.
• Une autre forme plus délicate apparaît lorsque l’on a affaire à ce que l’on appelle le
fonctionnaire de fait, c’est-à-dire un agent qui n’a jamais été nommé dans ses fonctions,
ou qui l’a été irrégulièrement, et qui prend des décisions ; le juge a imaginé la théorie du
fonctionnaire de fait pour remédier aux conséquences redoutables qui auraient découlé
de l’annulation de décisions qui ont toute l’apparence de la régularité pour leurs
destinataires ; dès lors que l’auteur des décisions présentait toutes les apparences d’un
fonctionnaire régulièrement nommé, ses décisions seront maintenues.
L’incompétence
• Décision prise par deux ministres sous forme d’arrêté interministériel alors qu’il
fallait un décret : 18/3/1963, Sté coopérative d’Oujda, R.M.D. 1965, p. 95.
• L’autorité de tutelle ne peut se substituer aux élus que dans les cas expressément
prévus par la loi : C.S.A. 1/6/1970, p. 48. Il y a par ailleurs toutes sortes
d’incompétences dues à ce que des autorités subordonnées empiètent sur les
pouvoirs des autorités supérieures : chef de cabinet qui décide à la place du ministre
sans avoir reçu de délégation, 9/12/1966, R. 1966/1970, p. 49; secrétaire général de
province qui prononce une sanction à la place du gouverneur : 20/2/1986, p. 268.
L’incompétence
• On sait que le formalisme administratif est limité et que les formalités qui doivent être
respectées ne sont pas codifiées.
• Cependant, certaines formes sont prescrites soit pour l’édiction de l’acte, soit pour la rédaction
de l’acte lui-même. Mais la méconnaissance de ces formalités n’entraîne pas nécessairement
l’annulation de la décision, car le juge fait la distinction entre formalités substantielles et
formalités accessoires.
§2. Le vice de forme
• Ainsi, lorsque l’autorité hiérarchique prend une décision de sanction plus grave que celle
qui est proposée par le conseil de discipline, elle doit le faire par une décision motivée ;
désormais, le refus d’agrément d’un investissement doit être motivé.
• De toute façon, le juge peut exiger que l’auteur de la décision lui communique les motifs
de la décision afin d’en contrôler la régularité. C.S.A. 20/11/1986, Sté marocaine de
transport rural c/gouverneur de Fès et 1/3/1990, Jamila Sadiki : si l’auteur de l’acte ne
communique pas ses motifs, le juge en déduit que ceux-ci sont inavouables, et il annule
(nous retrouverons cette question à propos du contrôle des motifs).
• L’acte doit être l’objet d’une publicité adéquate ; mais la méconnaissance des exigences
de la publicité n’a aucune incidence sur la régularité de la décision mais seulement sur
son opposabilité : C.S.A. 3/11/1972, Cherkaoui c/Air France, R. 1971/72, p. 325 :
DE QUELQUES PROBLEMES DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
L’administration ne tire pas les enseignements de la jurisprudence.