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La procédure contentieuse devant les

juridictions administratives
ADIL MOUSSEBBIH
Objectifs

•Familiariser avec les concepts (droit administratif, notions


de contentieux administratif et de la jurisprudence
administrative
• Maîtriser les procédures contentieuses devant le JA
• Connaitre les voies de recours (recevabilité,
compétence…)
•S’arrêter sur des cas pratiques liés à l’urbanisme
Introduction

• La procédure administrative contentieuse est l’ensemble des règles


régissant la conduite des procès devant les juridictions
administratives. Le plus souvent, ce contentieux opposera la
puissance publique aux particuliers, et mettra en balance l’intérêt
général et l’intérêt privé. L’objectif est de prendre en compte cette
différence en vue de rétablir le meilleur équilibre possible sans pour
autant perdre de vue la nécessaire primauté de l’intérêt général.
Introduction

• Première remarque : L’expression “procédure administrative


contentieuse” ne doit pas prêter à confusion en ce sens qu’il n’existe
pas une procédure propre au traitement des recours intentés en
matière administrative qui serait totalement différente de la
procédure suivie par le juge saisi de recours en matière ordinaire.
Introduction

• Il faut d’emblée insister sur le fait que l’unité du système


juridictionnel n’a pas été abandonnée ; c’est ce qui apparaît dans
l’article 7 de la loi qui pose le principe selon lequel, sauf dispositions
contraires, ce sont les règles du Code de procédure civile de 1974 qui
s’appliquent devant les tribunaux administratifs. Les dérogations
apportées à la procédure civile sont d’ailleurs peu nombreuses.
Introduction

• Le législateur renvoit pour l’essentiel aux règles du code de


procédure civile dès qu’il n’en dispose pas autrement ; ceci revient à
dire qu’il y a une sorte de tronc commun en matière de procédure
constitué par un ensemble de règles qui sont applicables à tous les
litiges.
Introduction

• La procédure dite “civile” a pendant près de quatre-vingts ans


encadré le fonctionnement du système juridictionnel construit sur le
principe de l’unité de juridiction.
• Aujourd’hui, malgré la mise en place des tribunaux administratifs,
c’est toujours, pour l’essentiel en tout cas, la même procédure civile
qui est appelée à régir le procès administratif; et d’après la
jurisprudence récente de ces tribunaux, il semble que les magistrats
administratifs font une utilisation audacieuse des ressources que
leur offre le code de 1974.
LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DE CETTE PROCÉDURE

Principe contradictoire

• Avant de débattre sur une argumentation juridique, des moyens de


faits ou de droit, sur des pièces produites, chaque partie doit être
mise à même de débattre sur l'énoncé des faits et moyens
communiqués dans un délai raisonnable. C'est cela ce que l'on
nomme le principe du contradictoire ou de contradiction. Il s’agit
d’une règle dans la loyauté et la transparence des échanges et des
débats.
Principe contradictoire

• Le principe du contradictoire (ou principe de la contradiction) est un


principe de droit existant dans toute procédure, qu'elle soit civile,
administrative, pénale ou disciplinaire. Elle implique que chacune
des parties soit en mesure de discuter l'énoncé des faits et les
moyens juridiques que ses adversaires lui ont opposés.
Principe du caractère contradictoire de la procédure

• Le justiciable doit avoir été mis en mesure de se défendre et


d’être entendu par le juge
• Ce principe exige le respect d’un délai irréductible pour permettre
aux parties de comparaître
• Ce principe est renforcé par le principe de la publicité des
audiences
Implications du principe contradictoire de la procédure

• Le caractère contradictoire de la procédure entraîne diverses conséquences.


Il implique d’abord l’obligation d’informer les parties de l’existence d’une
procédure contentieuse les concernant. C’est leur « droit au savoir ». Cette
information se fait en principe par une communication de la requête aux
parties intéressées assortie d’une invitation à produire leurs réponses ou
observations et qui a pour effet de les mettre en cause.
• Le contradictoire de la procédure contraint ensuite le juge à informer
chaque partie sur les éléments constitutifs du dossier d’instruction
Implications du principe contradictoire de la procédure

• La jurisprudence pose, en effet, en règle générale qu’aucun document ne peut


être régulièrement soumis au juge sans que les parties aient été mises à même
d’en prendre connaissance.
• Notons aussi que le juge ne peut pas fonder sa décision sur un mémoire ou un
document qui n’aurait pas fait l’objet d’une communication à la partie adverse.
Implications du principe contradictoire de la procédure

• Toutefois, il y a lieu de retenir que le juge n’est pas tenu d’informer les
parties avant l’audience de la portée qu’il entend donner à la décision
qui lui est déférée. De même, si le caractère contradictoire de la
procédure exige la communication à chacune des parties des pièces du
dossier, cette exigence est nécessairement exclue en ce qui concerne les
documents dont le refus de communication constitue l’objet même du
litige.
Procédure inquisitoriale

• Le caractère inquisitorial de la procédure Le juge administratif dirige seul


l’instruction. Cela signifie que la direction du procès est confiée au juge, en l’espèce
le juge rapporteur.
• Par là, la procédure administrative s’est différenciée de la procédure civile,
accusatoire, et reposant donc davantage sur les initiatives des parties.
• Le caractère inquisitorial de la procédure signifie que cette dernière est
entièrement dirigée par le juge et non pas confiée aux parties en litige. Cette prise
en main du procès par le juge administratif se manifeste dès l’introduction de
l’instance, autrement dit, aussitôt que le pourvoi est introduit par les parties.
Procédure inquisitoriale

• Lorsque la requête est irrégulière ou incomplète, il est courant que le juge


invite le requérant à la régulariser. De même, lorsque le juge saisi est
incompétent pour connaître d’un recours qui relève toutefois bien de la
juridiction administrative, il est tenu dans la majorité des cas, de
transmettre de lui-même le dossier à la juridiction qu’il estime
compétente.
Procédure inquisitoriale

• Les manifestations de ce caractère inquisitoire se retrouvent dans tout le


déroulement du procès. L’instruction de l’affaire est entièrement dominée par le
juge qui a seul qualité pour agir. Il fixe la durée de l’instruction, qu’il clôt, décide de
ses mécanismes, admet ou rejette tel ou tel mode de preuve, détermine les délais
pour la production des mémoires, observations et pièces, de même qu’il participe
à la recherche de la preuve en enjoignant, le cas échéant, à l’administration de lui
fournir toutes pièces utiles à l’instruction.

• Le juge ordonne également les mesures d’instruction qu’il estime nécessaires,


ayant toute liberté de refuser, s’il les considère inutiles ou frustratoires, celles
sollicitées par les parties.
Procédure inquisitoriale

• Le juge assure aussi la transmission des pièces à l’adversaire. Il peut ordonner le


versement au dossier des pièces qu’il estime nécessaires. Le juge décide seul du
moment où l’affaire est en état, c’est-à-dire où il est suffisamment informé pour en
juger. Il fixe la date des audiences et celles où les décisions sont rendues publiques.

• Le rôle actif du juge dans la procédure administrative contentieuse, notamment dans


la recherche de la preuve, permet ainsi de compenser le caractère inégalitaire de
cette procédure qui oppose, rappelons-le, les intérêts du particulier à l’intérêt général
défendu par l’administration. Il présente aussi un intérêt non négligeable pour le
justiciable, la réalisation par le juge des actes de procédure permettant ainsi à
l’administré d’éviter l’engagement des frais engendrés par le recours à un
professionnel.
Procédure inquisitoriale

• Le juge assure aussi la transmission des pièces à l’adversaire. Il peut ordonner le


versement au dossier des pièces qu’il estime nécessaires. Le juge décide seul du
moment où l’affaire est en état, c’est-à-dire où il est suffisamment informé pour en
juger. Il fixe la date des audiences et celles où les décisions sont rendues publiques.

• Le rôle actif du juge dans la procédure administrative contentieuse, notamment dans


la recherche de la preuve, permet ainsi de compenser le caractère inégalitaire de
cette procédure qui oppose, rappelons-le, les intérêts du particulier à l’intérêt général
défendu par l’administration. Il présente aussi un intérêt non négligeable pour le
justiciable, la réalisation par le juge des actes de procédure permettant ainsi à
l’administré d’éviter l’engagement des frais engendrés par le recours à un
professionnel.
Procédure écrite

• Le caractère écrit de la procédure a toujours constitué un trait spécifique du


contentieux administratif et demeure très strictement observé. Le TA/CE insiste
volontiers sur ce caractère écrit de la procédure, affirmant qu’elle est
essentiellement ou principalement écrite.

• Les parties sont tenues à cet effet de présenter leurs conclusions et leurs moyens
sous la forme de mémoires écrits qu’elles adressent au juge, lequel va assurer la
communication aux parties adverses. Ces mémoires doivent impérativement être
rédigés par les requérants eux-mêmes ou par un avocat ou un mandataire
agissant en leur nom.
Procédure écrite

• L’importance du caractère écrit de la procédure est évident.


• Chaque fois que l’on se trouve en présence d’une affaire complexe, il
est essentiel de développer un raisonnement juridique rigoureux qui
implique la précision et la cohérence.
• L’introduction de l’instance se matérialise par une requête qui est le
plus souvent accompagnée par un mémoire dans lequel le requérant
développe les moyens qu’il a sommairement exposés dans la requête.
La partie défenderesse, l’administration en l’espèce, pourra alors
répliquer par un mémoire en défense.
Procédure écrite

• L’argumentation peut ensuite se poursuivre par des mémoires en réplique et en


duplique que les parties vont échanger de leur propre initiative ou à celle du juge
rapporteur.
• Tout cela se déroule conformément aux règles du Code de procédure civile.
• Mais le caractère écrit de la procédure est renforcé dans le procès administratif par
l’article 5-3° de la loi de 1991 relatif au commissaire royal à la loi et au droit. Ce
dernier doit en effet communiquer ses conclusions écrites au tribunal auquel il les
expose d’ailleurs également oralement ; on sait par ailleurs que ces conclusions
peuvent être communiquées aux parties si elles le demandent ; il va de soi que cette
communication suppose qu’elles soient écrites.
Procédure écrite

• Les parties ont l’obligation de faire appel à un avocat pour signer la requête
introductive d’instance qui est naturellement écrite.
• L’administration est dispensée du recours à l’avocat, elle peut se faire représenter
par un de ses agents, mais cela laisse intacte l’obligation qui pèse également sur
elle de respecter le caractère écrit de la procédure dans la communication au juge
de ses arguments. Cette obligation existe également devant la Cour suprême -
Cour de Cassation - à plus forte raison ; cependant, le requérant peut faire appel
à un avocat non agréé.
Le caractère non suspensif de la procédure

• C’est un principe fondamental de notre droit public que l’administration


dispose du privilège du préalable, en vertu duquel ses décisions,
contrairement à celles des particuliers, sont exécutoires par elles-mêmes.
Ce principe a pour corollaire que les recours devant les juridictions
administratives contre les décisions des collectivités publiques n’ont point
d’effet suspensif, sauf si un texte en dispose autrement.
Le caractère non suspensif de la procédure

• Un tempérament a été néanmoins apporté à cette règle d’abord par la


possibilité pour le juge d’ordonner à ce qu’il soit sursis à l’exécution de la
décision. Par cette loi, la possibilité de déroger à la règle de l’effet non
suspensif des recours a été assouplie en ce sens qu’il suffit dorénavant, pour
permettre au juge administratif de décider de la suspension d’exécution,
que le ou les moyens invoqués créent « un doute sérieux » quant à la
légalité de la décision et qu’il existe une urgence justifiée.
L’INSTANCE
L’INSTANCE

L’INTRODUCTION DE
L’INSTANCE

L’INSTRUCTION JUGEMENT
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• L’introduction de l’instance dépend d’une requête introductive


d’instance qui doit respecter certaines exigences de forme (A) et de
délai (B), le requérant doit par ailleurs avoir qualité pour agir (C).
• Enfin, il faut évoquer une dernière question qui porte sur le point de
savoir s’il faut une décision administrative préalable (D).
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• A. Les conditions de forme


• Ce sont celles qui sont posées par l’article 32 du C.P.C.
• La requête est écrite et signée par un avocat ; elle doit comporter l’indication du nom et du
prénom du demandeur (et éventuellement ceux de son mandataire), son domicile, sa
profession ; s’il s’agit d’une personne morale, il faut en indiquer la dénomination, la nature,
le siège social. La requête doit préciser qui est le défendeur : l’Etat et l’administration mise
en cause, telle collectivité publique, etc.
• La requête est enregistrée et donne lieu à délivrance d’un récépissé qui prouve le dépôt de
la requête et la date de celui-ci.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• A. Les conditions de forme


• La requête doit naturellement contenir, au moins de façon sommaire, les conclusions du requérant.
• Elle doit préciser :
• – l’objet de la demande : annulation ou indemnité ;
• – les moyens, c’est-à-dire les arguments du requérant ; ceci est important car le juge ne peut statuer
au-delà de la demande (ultra petita), sauf s’il se trouve en présence d’un moyen d’ordre public.
L’exposé des moyens peut être sommaire dans la requête, un mémoire ampliatif peut les
développer par la suite.
• La requête doit être accompagnée des pièces invoquées : s’il s’agit d’un recours en annulation
pour excès de pouvoir, la requête doit obligatoirement être accompagnée d’une copie de la
décision attaquée, de la décision de rejet s’il y a eu recours administratif ou d’une pièce prouvant le
dépôt du recours administratif ou de la demande si l’administration n’a pas répondu expressément.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• B. Les conditions de délai


• L’exigence d’un délai pour intenter le recours au juge se justifie par l’idée qu’il ne
convient pas de laisser s’éterniser des situations litigieuses ; ceci existe également
en droit privé où les actions en justice se prescrivent dans certains délais.
• Mais en droit public, l’ordre public et l’intérêt général militent plus encore en faveur
d’un apurement rapide des situations de conflit.
• Toutefois, il faut distinguer le contentieux de la légalité et le contentieux de pleine
juridiction.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• B. Les conditions de délai


• En matière de légalité, ce qui est en cause, c’est la validité des décisions
administratives. Certes, le privilège du préalable permet l’application immédiate de
l’acte administratif, mais il n’est pas bon qu’un doute pèse trop longtemps sur sa
validité. L’acte doit disparaître rapidement ou devenir incontestable.
• Le recours au juge est donc enfermé dans des délais très brefs : 60 jours à compter
de la publication ou de la notification de la décision ou de la date à laquelle est
acquise la décision implicite de refus de la demande initiale, ou du rejet du recours
administratif.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• B. Les conditions de délai


• Les tribunaux administratifs adoptent une position plus libérale que ce n’était le cas
de la Cour suprême à l’égard de cette condition ; s’il a intenté un recours
administratif gracieux ou hiérarchique, le requérant n’a pas l’obligation d’attendre
l’expiration du délai de deux mois pour intenter le recours en annulation (TA, Oujda,
19 octobre 1994, Baba Hamid, REMALD, « Thèmes actuels », n° 9, p. 229) ; quant au
tribunal de Marrakech il admet que la force majeure, ou la maladie, puisse entraîner
une interruption de l’écoulement du délai qui ne recommence à courir qu’à partir de
la disparition de la cause de l’interruption (26 décembre 1995, Merdoukh Abdelkbir,
REMALD, n° 16, 1996, p. 135).
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• En revanche, dans le contentieux de pleine juridiction, ce qui est en


cause ce n’est qu’une somme d’argent dans la plupart des cas, que la
cause du litige se trouve dans la violation d’un contrat ou dans un
préjudice causé par tout acte de l’administration, toute activité ou tout
acte matériel ou juridique.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• C. Conditions tenant à la qualité du requérant


• Le requérant doit avoir la capacité d’agir en justice et justifier qu’il
possède un intérêt à agir.
• • La capacité
• Pour les personnes physiques, il s’agit de la capacité juridique qui
dépend de l’âge et de la possession des droits civils ; le mandataire doit
justifier l’existence du mandat.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• La capacité
• Pour les personnes morales, la capacité découle des règles statutaires
qui déterminent les organes capables de représenter valablement
l’institution en justice.
• Pour les personnes publiques, il faut distinguer l’Etat pour lequel
l’article 515 du Code de procédure civile prévoit qu’il doit être assigné
en la personne du Chef du gouvernement ; celui-ci peut cependant se
faire représenter par le ministre compétent.
• En outre, de nombreux textes particuliers ont prévu des règles
spéciales en matière de représentation en justice
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• La capacité
• – pour les litiges intéressant le domaine privé, c’est le directeur des domaines au
ministère des Finances ;
• – pour le domaine public c’est le ministre des travaux publics ;
• – le directeur des Eaux et Forêts est compétent pour les litiges concernant le
domaine forestier;
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• La capacité
• – le directeur de l’O.N.T. pour les litiges relatifs aux accidents causés par les
véhicules automobiles. La transformation de l’office en Société Nationale des
transports et de la logistique par la loi du 23 novembre 2005 (Bull.Off. 2005
,p.787) ne devrait pas entrainer de changement en ce qui concerne cette
compétence qui semble devoir être tarnsférée à la nouvelle société .
• Pour ce qui concerne les collectivités locales, c’est l’exécutif qui doit dans certains
cas être habilité par une délibération de l’assemblée. Enfin pour les établissements
publics, c’est le directeur qui doit aussi dans certains cas être habilité par une
délibération du conseil d’administration.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• • L’intérêt à agir
• Le grand principe en procédure, c’est que nul ne peut agir en justice s’il n’a pas
intérêt à le faire ; “pas d’intérêt pas d’action”. Mais cet intérêt n’est pas un intérêt
abstrait ou idéal. Cet intérêt doit se rattacher à un fondement juridique que le juge
apprécie plus ou moins rigoureusement selon le type de recours dont il est saisi.
• La définition de l’intérêt à agir peut ainsi être plus ou moins large, et, par voie de
conséquence, le recours plus ou moins largement ouvert.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• • L’intérêt à agir
• En résumé, on dira simplement ici que le recours en annulation est largement
ouvert parce que le juge exige seulement du requérant la preuve qu’il possède
un simple intérêt à agir, alors que dans le contentieux de pleine juridiction, le
juge exige du requérant qu’il possède un droit lésé: droit lié à un contrat, droit
de propriété, droit à l’intégrité physique, etc.
L’INTRODUCTION DE L’INSTANCE

• D. Le problème de la décision préalable


• Il paraît logique de n’accepter le recours au juge que si un litige oppose
évidemment le requérant à l’administration. La question de savoir comment
on peut faire apparaître cette opposition de prétention se pose différemment
dans le contentieux de la légalité et dans celui de l’indemnité.
Instruction de la Procédure
Instruction par le juge rapporteur

• Le juge rapporteur est désigné par le président du tribunal. L’article 4 dispose qu’après
enregistrement de la requête, le président du tribunal désigne sans délai un juge
rapporteur auquel il transmet le dossier
• Le juge rapporteur procède à la notification de la requête à l’administration défenderesse
ainsi que des pièces et documents qui l’accompagnent ; il demande au défendeur de
produire le mémoire en défense dans un délai qu’il lui fixe. Faute pour celui-ci – en l’espèce
l’administration – d’avoir déposé son mémoire dans le délai fixé par le juge, et après mise
en demeure d’avoir à le faire, le juge considère en vertu de l’article 365 du CPC, que le
défendeur à acquiescé aux faits et arguments exposés dans la requête (art. 366-2 du CPC).
(Cour suprême dans l’arrêt Chérifi Mustapha, CSA. 31 mai 1968)
Instruction par le juge rapporteur
• Il peut procéder d’office, ou à la demande des parties, à tous les actes d’instruction
qu’il estime nécessaires :
• – Expertise : l’expertise permet d’établir la nature d’un fait, d’un dommage, etc.,
son importance au regard de la demande ;
• – Visite des lieux ;
• – Enquête : le juge peut décider de se déplacer pour entendre des témoins ;
• – vérification d’écriture ou toute autre mesure d’instruction.
• Grâce à ce rôle actif, le juge va souvent – et en tout cas il le peut – venir en aide au
requérant qui se trouve toujours dans une situation d’inégalité face à
l’administration ; c’est là où le juge peut faire preuve de quelque audace ;
Instruction par le juge rapporteur

• il peut par exemple ordonner à l’administration de produire les dossiers, pièces ou


documents sur lesquels elle se fonde pour prendre sa décision, ou qui sont de
nature à éclairer le débat et à permettre au juge d’exercer sa mission.
• Il peut exiger qu’elle fasse la preuve formelle de ce qu’elle avance ; c’est d’ailleurs ce
que fait actuellement la Cour suprême en matière de notification des actes
individuels de mise en demeure lorsqu’une telle formalité est exigée par les textes
(par exemple pour la sanction de l’abandon de poste dans la fonction publique,
l’obligation de démolir les constructions édifiées sur le domaine public ou en
contravention des règles d’urbanisme (dahir de 1952 modifié par la loi 012-90 du
12 juillet 1991) ou bien encore l’exécution forcée des mesures de police de la
sécurité et de la liberté des passages (article 44 dahir de 1976 et décret de 1980).
Instruction par le juge rapporteur

• Voir à ce propos C.S.A. Abdelmalek Ami, 27/7/1984, R.M.D. 1987, p. 172 et la


note Med. Amine Benabdallah : il ne suffit pas que le destinataire de la mise
en demeure n’ait pas retiré la lettre recommandée envoyée par
l’administration pour le mettre en demeure pour prouver que la formalité
exigée par la loi a bien été respectée ;

• la Cour suprême - Cour de Cassation - exige de l’administration qu’elle


prouve qu’elle a remis cette mise en demeure personnellement à son
destinataire – cette exigence peut sembler excessive et peu réaliste, elle est
de nature en tous cas à favoriser les comportements dilatoires et de
mauvaise foi.
Instruction par le juge rapporteur

• Le juge peut également dans le même ordre d’idée demander à


l’administration de lui communiquer les motifs de sa décision : cf. Sté
de transport rural c/gouverneur de Fès, C.S.A. n° 206, 20 novembre
1986. On aboutit ainsi à une sorte de renversement de la charge de la
preuve ; celle-ci n’incombe plus seulement au demandeur, elle pèse
aussi sur le défendeur, qui n’est autre que l’administration, ainsi l’égalité
entre les parties est rétablie.
Instruction par le juge rapporteur

• En cas de nécessité, le juge peut utiliser les pouvoirs que donne la procédure des
référés. L’article 19 dispose que le président du tribunal administratif, ou celui qu’il
désigne, en sa qualité de juge des référés statue sur les requêtes provisoires et
conservatoires.
• Le juge peut ordonner toute mesure qui lui paraît nécessaire à titre conservatoire,
par exemple pour constater des faits qui risquent de disparaître, pour enregistrer
des témoignages, pour relever l’existence de documents, etc. Le juge saisi par une
requête en référé peut ainsi agir même en l’absence de toute affaire engagée
devant le tribunal à la condition que la mesure soit utile et urgente.
Instruction par le juge rapporteur

• Par ailleurs, et c’est là une innovation de la jurisprudence des tribunaux


administratifs finalement entérinée par le Cour suprême, c’est par un
recours en référé que l’administré, victime d’une voie de fait, peut
demander au juge administratif d’ ordonner à l’administration de cesser
son action constitutive d’une voie de fait.
Instruction par le juge rapporteur

• L’article 24 de la loi permet au tribunal administratif d’ordonner,


exceptionnellement, le sursis à exécution des actes administratifs ;
mais cette possibilité n’existe que sur demande expresse du requérant
et à la double condition que la décision entreprise soit d’une illégalité à
peu près certaine et que son exécution entraîne des conséquences
difficilement réversibles. Ces deux dernières conditions ne figurent pas
dans la loi, mais elles sont exigées par le juge qui cependant admet
parfois l’importance déterminante du caractère irréversible du
préjudice , par exemple l’arrachage d’une plantation.
‫•‬ ‫ـ قضايا رفع االعتداء المادي‪ :‬ذلك أن بعض اإلدارات قد تعمد إلى األمالك الخاصة لألفراد والقيام‬
‫باحتالله أو البناء فوقه وذلك بدون سلوك المسطرة المنصوص عليها قانون لنزع الملكية أو عن‬
‫طريق إبرام اتفاق بالتراضي‪ ،‬بحيث أنه يمكن في غير هذه الحالة للمعني باألمر أن يلجأ إلى رئيس‬
‫المحكمة اإلدارية قصد رفع حالة االعتداء المادي الممارس على عقاره‪ ،‬ما دام أن اإلدارة لم تصل‬
‫إلى مرحلة إقامة المنشأة العامة فوق هذا العقار ‪ ،‬بحيث ال يمكن في هذه الحالة سواء بالنسبة‬
‫للقاضي االستعجالي أو قاضي الموضوع أن يأمر برفع حالة االعتداء وإرجاع الحالة إلى ما كانت‬
‫عليه في إطارا مبدأ التوازن بين المصلحة العامة والخاصة وال يبقى أمام المعني باألمر سوى اللجوء‬
‫إلى القضاء الشامل (قضاء الموضوع) للمطالبة بالتعويض عن األضرار التي لحقت به جراء ذلك من‬
‫خالل المطالبة بقيمة المساحة التي تم االعتداء عليها وكذا قيمة التعويض عن الحرمان من‬
‫االستغالل في حالة إثبات هذا االستغالل مع وجوب أن تقتصر المطالبة به ـ وبحسب ما استقر‬
‫على ذلك االجتهاد القضائي عن الفترة من تاريخ وضع اإلدارة يدها العقار إلى تاريخ إحداث المنشأة‬
‫•‬ ‫ـ قضايا إيقاف التنفيذ ‪ :‬وفي هذه الحالة يشترط في طلبات وقف تنفيذ مسطرة‬
‫استخالص الضريبة أو الرسم الجماعي أن تكون هذه الضريبة أو الرسم المطالب بوقف‬
‫إجراءات استخالصه منازعا فيها سواء أمام اإلدارة أو المحكمة اإلدارية المختصة وأن تكون‬
‫المنازعة في صفة الملزم جدية‪ ،‬وإال وجب تقديم الضمانة المنصوص عليها في الفصلين‬
‫‪ 117‬و ‪ 118‬من قانون ‪ 15-97‬المتعلق بمدونة تحصيل الديون العمومية ‪ ،‬علما أن هذه‬
‫الضمانة يجب أن تقدم بداية أمام المحاسب المكلف باالستخالص إذا وقع نزاع حولها‬
‫يعرض األمر على أنظار القضاء‪• .‬‬

‫‪Dans une décision n° 07 du 16/4/1992, Sté Briqueterie Louajriine c/Président du Conseil‬‬


‫‪municipal de Fès, la Cour accorde le sursis au vu du dommage qui pourrait résulter de la‬‬
‫‪fermeture définitive de l’entreprise décidée par l’arrêté du Président du Conseil‬‬
‫‪municipal, mais elle ne fait pas apparaître la condition relative à l’illégalité de la décision‬‬
‫‪de fermeture.‬‬
‫ـ قضايا إيقاف تنفيذ مسطرة اإلكراه البدني ‪ :‬إذا كان اإلكراه البدني وسيلة من ضمن‬
‫وسائل أخرى تم منحها للمحاسب المكلف بالتحصيل لضمان استخالص الديون العمومية‬
‫المكلف بتحصيلها‪ ،‬فإن المشرع قد قيد هذه الوسيلة بعدة شروط من ضمنها وجوب تقديم‬
‫طلب إلى رئيس المحكمة االبتدائية بصفته قاضيا للمستعجالت لتحديد مدة اإلكراه البدني‬
‫بحيث ال يقوم وكيل الملك بتنفيذه إال بعد توصله من المحكمة المختصة بالقرار المحدد‬
‫لمدة الحبس‪ ،‬وفي حالة المنازعة في هذه المسطرة فإن ذلك يكون أمام رئيس المحكمة‬
‫اإلدارية كقاضي للمستعجالت الذي يقوم بتقسيم الطلب الرامي إلى إيقاف مسطرة‬
‫اإلكراه البدني واالستجابة له كلما تبين له أن هناك شرطي الجدية وعنصر االستعجال‬
L’AUDIENCE

• A la différence du tribunal de 1re instance qui statue à juge unique, le tribunal


administratif comporte trois membres dans sa formation de jugement. Il siège
publiquement, sauf exception prévue à l’article 43 ; le tribunal peut en effet décider
le huis-clos « si l’ordre public ou les bonnes mœurs l’exigent ».
• Le tribunal procède à l’audition du rapporteur, du commissaire royal, des avocats et
des représentants de l’administration.
• Dans les instances tendant à faire déclarer débitrices les administrations publiques,
un office ou un établissement public, l’article 514 du C.P.C. prescrit l’audition de
l’agent judiciaire du Maroc qui est chargé de la défense des intérêts financiers de
l’Etat ; sa mise en cause est obligatoire.
L’AUDIENCE

• L’affaire peut alors être jugée, mais dans la plupart des cas elle sera mise en
délibéré. Le juge renvoie à une audience ultérieure le prononcé du jugement. Dans
les affaires complexes, il faut en effet que le juge – le tribunal – ait la possibilité de
peser soigneusement la décision qu’il va prendre sans oublier la nécessité de la
rédiger de façon minutieuse.
• Le jugement sera enfin rendu en audience publique après avoir été rédigé en
réunion non publique (c’est ce que l’on appelle le secret du délibéré).
JUGEMENT

• Le jugement doit comporter un certain nombre d’énonciations prévues par l’article


50 du C.P.C.
• Depuis l’article 124 de la Constitution de 2011 il est rendu et exécuté au nom du
Roi et en vertu de la loi .
• Il doit rappeler les indications relatives aux parties et comporter la mention des
auditions diverses : parties, rapporteur, Ministère public (commissaire royal).
• Il mentionne la mise en cause de l’agent judiciaire du Maroc. Il rappelle les
conclusions des parties, l’analyse sommaire de leurs moyens, les pièces produites
et les textes dont il est fait application. Le jugement est daté et signé par le
président et le greffier. Le jugement ainsi rendu doit être notifié aux parties ;
mention est faite de la possibilité de faire appel et du délai (30 jours).
JUGEMENT

• C’est seulement à l’expiration de ce délai que le jugement acquiert autorité


relative de chose jugée et qu’il peut être exécuté. Après expiration du délai
du recours en cassation, il passe en force de chose jugée, mais cela ne vaut
que pour les décisions rendues par les juridictions ordinaires puisqu’il n’existe
pas de recours en cassation contre les décisions rendues en appel par la Cour
suprême en matière administrative
LES DIFFÉRENTS RECOURS CONTENTIEUX
ADMINISTRATIFS
• Différentesvoies de recours sont ouvertes devant les juridictions
administratives. Aux deux recours principaux que sont le recours de
plein contentieux et le recours pour excès de pouvoir.
Le recours de plein contentieux

• Le contentieux de pleine juridiction est celui où le requérant


demande au juge d’utiliser l’ensemble de ses pouvoirs
juridictionnels et même de prononcer des condamnations. Les
pouvoirs du juge sont donc plus étendus que dans le recours pour
excès de pouvoir où il ne peut qu’annuler la décision attaquée ou
rejeter le recours.
Le recours de plein contentieux

• En matière de plein contentieux, le juge peut en particulier


condamner pécuniairement l’administration, de même qu’il
peut réformer totalement ou partiellement la décision
administrative attaquée.
La recevabilité du recours de pleine juridiction

• A l’exception du contentieux des travaux publics pour lequel


une décision administrative n’est pas obligatoire, le recours ne
peut être formé que contre une décision administrative
préalable. Le requérant doit saisir le juge dans un délai de deux
mois à compter de la notification ou de la publication de la
décision explicite attaquée. Par ailleurs, le requérant doit
justifier d’un droit lésé, la requête présentée au juge doit être
écrite et chiffrée, et en dehors de quelques exceptions, le
ministère d’avocat est en principe obligatoire.
La recevabilité du recours de pleine juridiction

• Enfin, il convient de rappeler les principes essentiels de la règle


de la prescription quadriennale dont l’usage constitue pour la
personne publique une prérogative de puissance publique. La
prescription quadriennale correspond au délai au-delà duquel
les dettes des personnes publiques s’éteignent.
La composition du contentieux de pleine juridiction

• b) La branche la plus importante du contentieux de pleine juridiction est


constituée par les recours en matière contractuelle, ou en indemnité
contractuelle ou quasi-contractuelle.
• Un certain nombre de matières spéciales se rangent aussi dans le plein
contentieux, en raison des pouvoirs détenus par le juge, qui peut réformer l’acte
et pas uniquement l’annuler.
La composition du contentieux de pleine juridiction

• b)Relèvent à ce titre du plein contentieux, l’ensemble des recours liés aux


contentieux suivants :
• - le contentieux électoral, dans lequel le juge bénéficie du pouvoir de modifier les
résultats des élections proclamés par l’administration
• - le contentieux fiscal, considéré par nature de pleine juridiction, dans lequel le juge
peut modifier la décision sur le montant de l’imposition mis à la charge du
contribuable .
La composition du contentieux de pleine juridiction

•- Le contentieux des édifices menaçant ruine, le juge pouvant, par exemple,


ordonner une démolition alors que l’autorité de police, en l’occurrence le président
de la commune, avait prescrit des réparations ;
• - le contentieux des installations classées, dans lequel le juge peut, par exemple,
accorder une autorisation refusée par le Gouverneur ou modifier les conditions de
cette autorisation.
• Relèvent également du plein contentieux d’autres contentieux spéciaux plus
récents, tels que : - le contentieux de la tarification sanitaire et sociale ;
Le recours pour excès de pouvoir

• Le recours pour excès de pouvoir est un recours par lequel le requérant demande
au juge administratif de contrôler la légalité d’une décision administrative et
d’en prononcer l’annulation si elle est illégale. Selon l’illustre arrêt Dame
Lamotte rendu par l’Assemblée du Conseil d’État le 17 février 1950, le recours
pour excès de pouvoir se définit comme « le recours qui est ouvert même sans
texte contre tout acte administratif et qui a pour effet d’assurer,
conformément aux principes généraux du droit, le respect de la légalité ».
Encore faut-il, pour intenter ce recours, que soient remplies des conditions de
recevabilité, tenant, traditionnellement, à la nature de l’acte attaqué, à la
personne du requérant, aux délais de recours, et à l’exception de recours parallèle
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir

Les conditions tenant à la nature de l’acte attaqué

• Le recours pour excès de pouvoir est le procès fait à un acte (et non à une
personne) dans l’intérêt général en vue d’obtenir son annulation ; il tend à la
sanction d’une règle de droit et non à la reconnaissance d’un droit subjectif. Par
ailleurs, l’acte attaqué doit être un acte unilatéral d’une autorité administrative
constituant une décision faisant grief, qui peut être expresse ou tacite.
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir

L’exigence d’un acte administratif unilatéral

• L’acte est administratif s’il émane d’une autorité administrative ou exécutive.


C’est l’application du critère organique. Ce critère connaît toutefois des
exceptions, puisque certains actes pris par des personnes privées sont
administratifs et susceptibles de recours pour excès de pouvoir. Une personne
privée peut être l’auteur d’un acte administratif, à certaines conditions. Elle peut
prendre des décisions administratives individuelles ou à caractère réglementaire,
quand l’acte est pris pour la gestion d’un service public administratif et s’il révèle
l’exercice d’une prérogative de puissance publique (TA, SPIC)
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir

L’exigence d’un acte administratif unilatéral

• L’acte est administratif s’il émane d’une autorité administrative ou exécutive.


C’est l’application du critère organique. Ce critère connaît toutefois des
exceptions, puisque certains actes pris par des personnes privées sont
administratifs et susceptibles de recours pour excès de pouvoir. Une personne
privée peut être l’auteur d’un acte administratif, à certaines conditions. Elle peut
prendre des décisions administratives individuelles ou à caractère réglementaire,
quand l’acte est pris pour la gestion d’un service public administratif et s’il révèle
l’exercice d’une prérogative de puissance publique (TA, SPIC)
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir

• Ne peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir :


• - les actes adoptés par le Parlement, autrement dit, les actes législatifs,
• - les décisions des juridictions judiciaires, le principe de la séparation des
autorités administratives et judiciaires excluant que le juge administratif puisse
connaître des décisions rendues par le juge judiciaire ;
• - les actes des autorités étrangères ;
• - les actes de gouvernement
Une mesure faisant

• grief Seules sont susceptibles de recours pour excès de pouvoir les décisions
faisant « grief », c’est-à-dire celles qui modifient l’ordonnancement juridique,
autrement dit, qui produisent des effets sur les droits et obligations des
administrés.
• Par conséquent, ne sont pas contestables devant le juge administratif les
mesures qui ne font pas grief, c’est-à- dire qui ne créent pas de droits, tels que les
vœux, les avis, les propositions de l’administration ou les réponses ministérielles.
Sont aussi exclues les simples décisions destinées à assurer le déclenchement ou
le déroulement d’une procédure. Cela comprend les actes préparatoires, mais
aussi les actes pris à la suite d’une décision (actes de publicité, notification…).
Une mesure faisant

• Sont également insusceptibles de recours les circulaires non impératives.


Abandonnant la distinction traditionnelle entre circulaires interprétatives et
circulaires réglementaires issue de la jurisprudence.
• Désormais, lorsque l’interprétation que l’autorité administrative donne, par voie
de circulaires ou d’instructions, des lois et règlements qu’elle a pour mission de
mettre en œuvre est dotée de caractère impératif, cette interprétation est
considérée comme faisant grief et est, par suite, susceptible d’être déférée au
juge de l’excès de pouvoir. En revanche, les dispositions dénuées de caractère
impératif d’une circulaire ou d’une instruction ne font pas grief et les conclusions
dirigées contre elles sont irrecevables.
2. Les conditions tenant à la personne du requérant

La capacité

• La capacité La capacité s’apprécie en application des règles du droit


commun, c’est-à-dire selon les règles du code civil. Les personnes
physiques majeures, disposent de la capacité pour agir, sauf si une décision
judiciaire les a privées de ce droit. Ceci exclut donc les mineurs non
émancipés et les incapables majeurs. Les personnes morales, de droit
public ou de droit privé, ont la capacité dès lors qu’elles ont la personnalité
juridique.
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir

• L’intérêt justifie l’exercice du recours. L’exigence d’un intérêt donnant qualité à agir se
situe au premier rang des conditions de recevabilité. Pour que le recours soit recevable, il
est nécessaire que l’application de l’acte administratif comporte pour le requérant des
conséquences que supprimerait l’annulation de cet acte.
• Le principe est que l’intérêt est apprécié, non au regard des moyens invoqués, mais par
rapport aux conclusions dont le juge est saisi, autrement dit, par rapport à l’objet de la
demande.
• Enfin, la recevabilité de la requête ne s’apprécie qu’au regard du seul intérêt invoqué par
le requérant, mais celui-ci peut, en cours d’instance, invoquer un intérêt différent de
celui dont il avait initialement fait état, cette possibilité lui étant offerte même en appel
(TA,1993 , Société de Construction).
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir

• Il existe des conditions auxquelles l’intérêt invoqué doit satisfaire en tout état de
cause. Ainsi, l’intérêt doit être personnel, en ce sens que le requérant doit être
concerné personnellement par la décision qu’il conteste, parce que son
application serait de nature à modifier sa situation.
• L’intérêt doit aussi être direct, ce qui signifie que le grief doit émaner directement
de l’acte incriminé, de même que cet intérêt doit être certain, ce qui suppose
l’existence d’un grief, en principe, né et actuel
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir

• En matière de fonction publique, les fonctionnaires peuvent défendre la valeur


technique et les prérogatives de leur corps et leur statut.
• De façon générale, les fonctionnaires ont qualité pour attaquer les nominations
illégales faites dans l’administration à laquelle ils appartiennent lorsque ces
nominations peuvent leur causer un préjudice de carrière. (CE, 19 décembre 1980,
Fédération des chirurgiens-dentistes de France).
2. Les conditions tenant à la personne du requérant
L’intérêt pour agir

• En matière de fonction publique, les fonctionnaires peuvent défendre la valeur


technique et les prérogatives de leur corps et leur statut.
• De façon générale, les fonctionnaires ont qualité pour attaquer les nominations
illégales faites dans l’administration à laquelle ils appartiennent lorsque ces
nominations peuvent leur causer un préjudice de carrière. (CE, 19 décembre 1980,
Fédération des chirurgiens-dentistes de France).
Les conditions tenant à l’absence de recours parallèle

• Le principe est que le recours pour excès de pouvoir n’est pas


recevable si le requérant dispose d’un autre type de recours
juridictionnel d’une aussi grande efficacité pour anéantir les effets de
l’acte illégal
Les conditions tenant aux délais de recours

• En principe, le requérant dispose d’un délai de deux mois pour


contester une décision administrative, à compter de la
notification ou de la publication de cette décision .
Les cas d’ouverture du recours pour excès de pouvoir correspondent aux
différentes causes d’irrégularité qui peuvent entraîner l’annulation de l’acte.

• Les moyens de légalité externe Les moyens de légalité externes sont


l’incompétence ainsi que le vice de forme et de procédure. Le juge ne s’occupe
pas du fond, mais vérifie que l’acte a été pris par l’autorité compétente et
dans les formes requises.
• Ces vices peuvent atteindre les différents éléments de l’acte ; on comprend ainsi
que le juge soit amené, à la suite du requérant, à s’interroger sur la régularité des
éléments qui constituent l’acte administratif.
•« Une décision administrative est entachée d’excès de
pouvoir soit en raison de l’incompétence de l’autorité qui l’a
prise, soit pour vice de forme, détournement de pouvoir,
défaut de motif ou violation de la loi. La personne à laquelle
une telle décision fait grief peut l’attaquer devant la
juridiction administrative compétente. »
L’incompétence

• C’est l’irrégularité qui concerne l’auteur de l’acte ; elle peut se


manifester de trois façons : usurpation de pouvoir, incompétence à
raison de la matière, incompétence temporelle.
L’incompétence

• A. Usurpation
• C’est la forme la plus grave d’incompétence. Une personne étrangère à l’administration
prend une décision ; dans ce cas, on peut observer que la décision est juridiquement
inexistante.
• Une autre forme plus délicate apparaît lorsque l’on a affaire à ce que l’on appelle le
fonctionnaire de fait, c’est-à-dire un agent qui n’a jamais été nommé dans ses fonctions,
ou qui l’a été irrégulièrement, et qui prend des décisions ; le juge a imaginé la théorie du
fonctionnaire de fait pour remédier aux conséquences redoutables qui auraient découlé
de l’annulation de décisions qui ont toute l’apparence de la régularité pour leurs
destinataires ; dès lors que l’auteur des décisions présentait toutes les apparences d’un
fonctionnaire régulièrement nommé, ses décisions seront maintenues.
L’incompétence

B. L’incompétence rationæ matériæ


• Elle est très fréquente et consiste pour un agent de l’administration à prendre une
décision qui relève de la compétence d’une autre autorité.
• Décision du Ministre du Travail réglant un conflit social alors que cela relevait de la
compétence d’une commission de conciliation : 30/4/1959 Fédération nationale des
syndicats de transporteurs routiers du Maroc, R. 47.
L’incompétence

• Décision prise par deux ministres sous forme d’arrêté interministériel alors qu’il
fallait un décret : 18/3/1963, Sté coopérative d’Oujda, R.M.D. 1965, p. 95.
• L’autorité de tutelle ne peut se substituer aux élus que dans les cas expressément
prévus par la loi : C.S.A. 1/6/1970, p. 48. Il y a par ailleurs toutes sortes
d’incompétences dues à ce que des autorités subordonnées empiètent sur les
pouvoirs des autorités supérieures : chef de cabinet qui décide à la place du ministre
sans avoir reçu de délégation, 9/12/1966, R. 1966/1970, p. 49; secrétaire général de
province qui prononce une sanction à la place du gouverneur : 20/2/1986, p. 268.
L’incompétence

C. Incompétence rationæ temporis


• L’autorité qui prend la décision doit être régulièrement habilitée à le faire au
moment où elle prend la décision.
• L’agent doit être régulièrement en fonction : 10/11/1966, Cie fermière des sources
Oulmès Etat, R. 146 : le texte sur les sanctions administratives pour infraction à la
réglementation des prix prévoit que l’autorité est investie du pouvoir de prononcer
ces sanctions pour des périodes de six mois renouvelables. L’autorité qui prend une
sanction alors que le texte l’y habilitant a plus de six mois et que le nouveau texte
n’est pas pris, est incompétente (1).
L’incompétence

C. Incompétence rationæ temporis


• L’autorité qui prend la décision doit être régulièrement habilitée à le faire au
moment où elle prend la décision.
• L’agent doit être régulièrement en fonction : 10/11/1966, Cie fermière des sources
Oulmès Etat, R. 146 : le texte sur les sanctions administratives pour infraction à la
réglementation des prix prévoit que l’autorité est investie du pouvoir de prononcer
ces sanctions pour des périodes de six mois renouvelables. L’autorité qui prend une
sanction alors que le texte l’y habilitant a plus de six mois et que le nouveau texte
n’est pas pris, est incompétente (1).
L’incompétence

C. Incompétence rationæ temporis


• Le problème pourrait théoriquement se poser à propos des décrets-lois qui ne peuvent être
édictés que pendant une période limitée prévue par la loi d’habilitation (article 45 de la
constitution).
• On peut rattacher à l’incompétence rationae temporis la méconnaissance du principe de non
rétroactivité dans la mesure où il signifie l’incompétence radicale de l’autorité administrative
pour prendre une décision qui s’appliquerait au passé. Et l’on sait que ce principe général du droit
a été reconnu par la Cour suprême dès 1959 dans l’arrêt du 2 mai 1959 Mohamed Darchérif, R., p.
50 ; la constitution dans son article 4 l’a consacré à propos de la loi et à plus forte raison le juge
l’applique aux actes administratifs sauf s’il existe un motif légitime de lui apporter des
exceptions, par exemple pour la reconstitution de carrière d’un agent frappé par une sanction
disciplinaire irrégulière annulée.
§2. Le vice de forme

• On sait que le formalisme administratif est limité et que les formalités qui doivent être
respectées ne sont pas codifiées.
• Cependant, certaines formes sont prescrites soit pour l’édiction de l’acte, soit pour la rédaction
de l’acte lui-même. Mais la méconnaissance de ces formalités n’entraîne pas nécessairement
l’annulation de la décision, car le juge fait la distinction entre formalités substantielles et
formalités accessoires.
§2. Le vice de forme

A. Irrégularités dans la procédure d’édiction de l’acte


• L’administration doit respecter les diverses étapes prévues pour l’élaboration de
la décision.
• Par exemple, dans la procédure d’expropriation, il faut une enquête publique
avant d’aboutir à la déclaration d’utilité publique ; le projet de décision de
cessibilité doit, de la même manière, être publié et ne peut devenir définitif
qu’à l’expiration d’un certain délai.
• Le prononcé des sanctions disciplinaires les plus graves doit être précédé de la
saisine de la commission administrative paritaire dont le caractère paritaire doit
être scrupuleusement respecté : n° 195, 22/6/1973, Abdelmajid Marrakchi.
§2. Le vice de forme

A. Irrégularités dans la procédure d’édiction de l’acte


• La mise en demeure prévue en cas d’abandon de poste doit non seulement
avoir été envoyée, mais doit aussi avoir été reçue : n° 26/7/1984, Abdelmalek
Ami, R.M.D. n° 13, 1987, p. 141, note Benabdallah A.
• Parfois ces étapes sont la conséquence de principes généraux du droit : tel est le
cas du principe des droits de la défense : 9/7/1959, Ahmed Ben Youssef, R. 62. La
Cour annule si l’intéressé n’a pas été complètement informé des griefs articulés
contre lui, ou si on ne lui a pas laissé un temps suffisant pour préparer sa défense
: n° 24, 8/5/1970, Khadija Bousekri Alami.
Le vice de forme

• B. Les formes de l’acte proprement dit


• Le seul problème important qui se pose ici est celui de la motivation. La Cour
suprême a eu l’occasion de rappeler que l’administration n’avait pas, en principe,
l’obligation de motiver expressément ses décisions : 22/1/1962 s.a. Atlas Bank
c/Ministre des Finances, R. 28 :
• « Aucune disposition législative ou réglementaire ne lui impose d’indiquer les
motifs du rejet de la demande d’inscription sur la liste des banques autorisées. »
• Ceci ne veut pas dire, naturellement, que la décision puisse n’avoir pas de
motifs, mais seulement que l’explicitation de ceux-ci dans le corps de la décision
n'est obligatoire que si un texte l’a prévue ou si le juge l’exige.
Les formes de l’acte proprement dit

• Ainsi, lorsque l’autorité hiérarchique prend une décision de sanction plus grave que celle
qui est proposée par le conseil de discipline, elle doit le faire par une décision motivée ;
désormais, le refus d’agrément d’un investissement doit être motivé.
• De toute façon, le juge peut exiger que l’auteur de la décision lui communique les motifs
de la décision afin d’en contrôler la régularité. C.S.A. 20/11/1986, Sté marocaine de
transport rural c/gouverneur de Fès et 1/3/1990, Jamila Sadiki : si l’auteur de l’acte ne
communique pas ses motifs, le juge en déduit que ceux-ci sont inavouables, et il annule
(nous retrouverons cette question à propos du contrôle des motifs).
• L’acte doit être l’objet d’une publicité adéquate ; mais la méconnaissance des exigences
de la publicité n’a aucune incidence sur la régularité de la décision mais seulement sur
son opposabilité : C.S.A. 3/11/1972, Cherkaoui c/Air France, R. 1971/72, p. 325 :
DE QUELQUES PROBLEMES DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
 L’administration ne tire pas les enseignements de la jurisprudence.

 En principe, une annulation doit permettre à l’administration de ne plus


répéter la même illégalité.
Souvent, ce n’est pas le cas !
 L’inexécution des décisions de justice par l’administration
 L’astreinte, moyen d’obliger l’administration à exécuter

 T.A., Rabat, 6 mars 1997, El Achiri, confirmé par C.S.A. 27


septembre 1997

 T.A., Meknès, 3 avril 1998, Attaoui, contra C.S.A., 11 mars


1999 Commune rurale Tounfit c/ Attaoui
ALLEMAGNE

Dès 1960 des règles du code de procédure civile permettent au tribunal


de mettre en demeure l’autorité administrative d’exécuter sous peine
d’astreinte. Cependant, la responsabilité de l’agent responsable peut
être engagée et entraîner sa comparution devant le tribunal
disciplinaire.
FRANCE

La loi du 16 juillet 1980. Astreinte contre l’administration et le


fonctionnaire responsable de l’inexécution peut être traduit devant la
Cour de discipline budgétaire en vue de sa condamnation à une amende
dont le montant peut atteindre celui de son traitement annuel.
ITALIE

Le Conseil d’Etat (Consiglio di Stato) prononce sur demande du requérant


un jugement d’obtempération ayant pour objet de tirer les conséquences
juridiques de l’annulation prescrivant à l’administration les mesures à
prendre. Sinon, le juge désigne un commissaire aux actes (commissario
ad acta) qui prend lui-même au nom du juge les actes nécessaires à
l’exécution du jugement. La désobéissance à ses ordres peut entraîner
des mesures disciplinaires.
ÉGYPTE

La Constitution prévoit que le refus ou le report d’exécuter les arrêts et


jugements constitue un crime puni par la loi.

L’article 123 du code pénal égyptien punit d’une sanction privative de


liberté tout fonctionnaire qui refuse d’exécuter une décision de justice.
AU MAROC

La seule possibilité actuellement


c’est l’astreinte en application
de l’article 448 du code de procédure civile.

En pratique, elle demeure insuffisante.


Est à mentionner :
L’article 32 du dahir du 17 mars 2011 portant création
de l’institution du médiateur
« Lorsqu’il appert que le refus de l’exécution d’une décision de justice
irrévocable rendue à l’encontre de l’administration est dû à la position
injustifiée d’un responsable, d’un fonctionnaire ou d’un agent de ladite
administration, ou que l’intéressé a manqué à son devoir d’exécution de ladite
décision, le médiateur soumet un rapport spécial au Premier ministre, après
information du ministre responsable ou du chef de l’administration concernée,
afin de prononcer les sanctions qui s’imposent ou de prendre les mesures
nécessaires à l’ encontre de l’intéressé.
Il peut également adresser à l’administration concernée une recommandation
pour engager la procédure disciplinaire et, s’il y échet, une recommandation
de transmettre le dossier au ministère public afin de prendre les mesures
prévues par la loi contre le responsable, le fonctionnaire ou l’agent dont la
responsabilité des faits est établies. Dans ce cas, le médiateur en informe le
Premier ministre ».
ETUDES DE CAS DE JURISPRUDENCE

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