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Rapport du jury
Novembre 2010
Généralités
Les délibérations du jury de ce concours original se sont déroulées pendant trois jours
consécutifs du 29 au 31 octobre 2010, au Musée de l’Afrique de Nimègue, Pays-Bas. Le jury
était accueilli par Irene Hübner et Siebe Rossel (Musée), ainsi que Berend van der Lans (African
Architecture Matters), tous trois concepteurs et organisateurs du concours. Cet événement
s’est révélé être une expérience très réussie et inédite pour ces deux organismes et a abouti à
un certain nombre de recommandations en prévision d’une future collaboration, reprises dans
le résumé figurant dans ce rapport.
Le concours
1.1 Aperçu général
1.2 Liste des contributions
1.3 Thèmes et questions soulevées
1.4 La sélection pour l’exposition
1.5 Prix décernés par le jury
1.6 Distinctions spéciales
L’exposition
2.1 Recommandations pour l’élaboration et le contenu de l’exposition
2.2 Contacts et informations utiles relatives à l’exposition
Résumé
3.1 Conclusion : critique / commentaire / recommandations
Le concours
Au total, quarante-deux contributions ont été reçues sur support numérique ou papier, ainsi
que plusieurs vidéos, qui ont donné lieu à un débat intéressant sur la relation entre le sujet
(l’avenir architectural africain) et les supports qui permettent d’explorer cette thématique. Une
grande diversité de procédés a été utilisée – de la poésie à la vidéo – même si la motivation
sous-jacente des projets individuels était dans l’ensemble insuffisamment développée ou
décrite. Un certain nombre de questions majeures soulevées par les projets présentés au
concours sont commentées dans leur totalité dans la section Thèmes et questions soulevées
du présent rapport, néanmoins il est intéressant de signaler ici une particularité
immédiatement relevée par le jury, c’est-à-dire que presque tous les participants ont choisi
spontanément un environnement urbain comme base d’exploration alors qu’il avait bien été
précisé dans l’appel à participation qu’il s’agissait ici de l’avenir de l’Afrique sans spécificité de
lieu. Ceci est peut-être dû en partie au penchant naturel de la majorité des
architectes/urbanistes qui travaillent dans le cadre d’une structure urbaine sauf instructions
contraires. Toutefois, cela peut également être le reflet de l’importance grandissante des
environnements urbains sur le continent africain (et, plus largement, dans le « monde en
développement ») dans son ensemble. Des statistiques récentes1 montrent que l’Afrique sub-
saharienne présente le taux d’urbanisation le plus élevé puisque des millions de personnes
affluent vers les villes à la recherche de travail, de nouvelles perspectives et d’une meilleure
qualité de vie. Nulle part ailleurs sur la planète les questions d’urbanisation (à la fois en terme
de problématique et au sens positif, créatif) ne sont plus pressantes que sur le continent
africain. C’est pourquoi, compte tenu de ce contexte, le rapport suit le postulat généralement
adopté que la ville (avec toutes ses complexités) est le lieu qui se prête le mieux à cette
exploration.
Il était entendu que le concours avait deux objectifs et, dans une certaine mesure,
deux publics. D’une part, dans la droite ligne de sa vocation générale, le musée avait le désir
de compléter son programme événementiel actuel par une exposition sur des problématiques
propres aux villes africaines contemporaines. Cette exposition s’adresse aux visiteurs du
musée, qui sont en majorité des personnes de la région et qui ne connaissent probablement
pas vraiment ni ces problèmes ni les villes africaines en général. D’autre part, destinée
également à un public plus « mondial » et plus spécialisé, composé d’architectes, d’urbanistes,
d’anthropologistes sociaux et culturels, d’artistes etc., cette exposition peut être aussi perçue
comme une initiative visant à lancer un débat à plus long terme dans lequel le musée et AAM
auront un rôle important à jouer.
En conséquence, tenant compte de ces deux types de publics (l’un local et l’autre
mondial), le jury a tenté de formuler des remarques et des recommandations utiles aux deux,
en composant avec la ligne de partage subtile entre l’exclusion et l’inclusion, conscient de la
nécessité de conserver un certain niveau de qualité et d’esprit critique dans ses commentaires
sans rester prisonnier de son langage ni de son approche. Le fait que les membres du jury
étaient issus d’horizons multiples et avaient des intérêts et des affiliations culturels et
professionnels différents était en définitive extrêmement utile à cet égard. Ce fut un plaisir
d’entendre les interprétations diverses et variées exprimées selon des perspectives
disciplinaires distinctes au sujet des différents projets présentés. La diversité des lectures
renforça l’opinion partagée par tous les initiateurs de l’exposition que l’avenir des villes
africaines représente un défi complexe s’étendant sur plusieurs niveaux et que les meilleurs
résultats ne naissent pas nécessairement de la main des acteurs habituels dans cette
discipline (architectes et urbanistes).
L’appel à contribution proposait un vaste choix d’options et ceci a été retraduit dans les
contributions, tant en terme d’échelle (certains projets avaient pour thème la ville dans son
ensemble ou une partie de ville) que de production. Certaines contributions se limitaient à une
seule ligne (une phrase ou littéralement un trait), d’autres s’étalaient sur plusieurs
pages/cartons. Quelques thèmes clairs se sont dégagés, qui ont servi à élargir le débat et qui
pourraient éventuellement se révéler utiles pour établir le plan de l’exposition
(thématiquement). En voici quelques-uns :-
Après longue délibération, le jury a choisi douze participants principaux pour l’exposition.
Toutefois, bien qu’ayant réduit les contributions à douze sélections principales (pour
l’exposition), il fut aussi décidé que toutes les contributions devaient figurer, sous un format ou
un autre, dans la présentation globale. Le jury considéra qu’il était important de présenter la
totalité des contributions, en partie pour mettre en lumière les diverses réponses à la question
de « l’avenir de l’Afrique », mais aussi pour encourager une participation future au discours, ou
tout au moins s’y essayer. Tandis que la décision portant sur la nature et le plan précis
de l’exposition doit être prise par le musée, ses conservateurs, les concepteurs de l’exposition
et AAM, le jury estima qu’une consultation séparée pourrait être utile et il est en principe tout
à fait réceptif à l’idée d’une collaboration future sur l’exposition proprement dite.
Bien qu’il y ait eu quarante-deux contributions au total, le jury convint à l’unanimité qu’il serait
mieux de se concentrer sur les meilleures d’entre elles et de travailler avec les participants
concernés au perfectionnement et au développement de leurs projets, plutôt que de les
présenter exactement telles qu’ils étaient lors de leur réception. Douze projets faisaient
preuve d’une profondeur et d’une recherche exceptionnelles et les organisateurs du concours
décidèrent de contacter leurs auteurs pour qu’ils fournissent d’autres travaux, au besoin.
Conscients de la diversité des publics ciblés par le concours et l’exposition, les membres du
jury établirent leur choix non seulement en fonction du contenu architectural ou urbain des
projets, mais aussi en raison de leur conception plus large de « l’espace » africain, quelle
qu’elle soit, et de la mesure dans laquelle ils étaient parvenus à représenter les
problématiques qu’ils avaient identifiées. Ceci aboutit à une grande diversité d’échelles et de
localités, des zones rurales du Liberia à la banlieue de Johannesburg, qui brosse un tableau
très précis de l’immense mosaïque qui constitue ce continent. Concernant le numéro 042 A
Daydream for Africa, par exemple, alors que le niveau de représentation laissait à désirer,
l’idée sous-jacente était à la fois forte et convaincante : un réseau d’espaces publics à travers
le continent, reliés par les diverses pratiques culturelles (prière, vente, palabre) propres aux
régions identifiées, qui sont unis par un phénomène culturel plus large, l’idée d’une
intervention aisément reconnaissable (à travers certains éléments tels que l’eau, l’ombre et
les clairières) et utilisable par tous. Le jury s’est attaché à chercher au-delà des productions
graphiques impressionnantes (ou, dans certains cas, monotones) les idées sous-jacentes aux
présentations, et de trouver le moyen de repérer les propositions originales et intéressantes en
soi mais souvent dénuées de l’expression graphique et visuelle appropriées afin de les exposer
et les mettre en valeur. À cette fin, beaucoup de temps a été consacré à l’interprétation de ce
2
‘Where the Desire May Live’, Derrida, J., quoted in Rethinking Architecture: a Reader in
Cultural Theory, Leach, N, (ed), Routledge, London/New York, 1997, pp319-323.
qui était vu, permettant, évidement, à chaque membre du jury de donner ses impressions au
sujet des contributions soumises.
Les projets 029 Re-designing the Temporal Spaces et 030 The Garden City ont reçu un prix
parce qu’ils répondaient à la problématique spécifiée du concours de manière innovante,
admirablement conçue et décrite. À un certain degré, le Project 029 est une composition à
petite échelle, extrêmement modeste qui n’a pas la dimension dramatique d’un projet de plus
grande envergure à échelle urbaine et pourtant, elle aborde de front l’un des problèmes
urbains les plus récurrents de l’Afrique : la circulation. C’est une création légère, peu
impactante sur l’environnement, composée et fabriquée facilement (avec des matériaux
locaux) et de forme à la fois adaptive et réactive. Elle est facilement transposable à toutes
sortes de villes et de contextes, de Lagos à Lubumbashi, et peut s’appliquer à toutes sortes de
choses, de la publicité au refuge, ce qui permet d’atteindre un large public pratiquement
partout. L’adaptabilité et l’accommodation (au sens de trouver une réponse à un grand
nombre de questions) sont les caractéristiques clés des environnements urbains africains et la
beauté de ce projet réside dans sa capacité à en saisir l’essence tout en restant actuel et bien
exécuté. Le jury a été unanime dans son appréciation concernant ce projet.
À une toute autre échelle, le projet 030 The Garden City, s’inscrit dans une
logique de concours plus traditionnelle en proposant un plan de développement urbain de
grande ampleur pour Kumasi, la deuxième ville du Ghana, et le berceau de la nation Ashanti.
Tout comme la ville de Rome, Kumasi est bâtie sur des collines au creux d’un écrin de verdure
luxuriante que le développement urbain de ces dernières décennies a négligé de protéger ou
d’exploiter. Ce projet, décrit par le biais de la réalité virtuelle, s’appuie sur certains
générateurs classiques d’aménagement urbain – liaisons de transport, équipements de loisirs,
installations sportives etc., mais de manière innovante et culturellement spécifique. Le
« recouvrement » du marché couvert qui évoque les motifs des étoffes kente, est une allusion
visuelle au riche héritage culturel de la région tout en fournissant la protection ombragée
procurée jadis par les arbres. Cette structure permet au marché, phénomène le plus africain
qui soit, d’avoir lieu dans un cadre à la fois relié à son passé et en prise directe avec le
présent, sa réalité urbaine actuelle. Le jury a été également impressionné par l’aisance avec
laquelle ce projet entrelace les différents aspects qui intéressent l’auteur – du transport à la
plantation d’arbres – et présente l’image d’un environnement urbain qui est en même temps
un paysage et un espace de vente, des installations récréatives et sportives, des familles et
des individus, tant au niveau public que privé. Il s’inspire des préoccupations et des activités
quotidiennes des citoyens de Kumasi, en sachant les assembler de manière judicieuse et
soignée.
Projet 039 The African Agora, récompense un projet exceptionnel du point de vue
de la réalisation et de l’évocation. Le court enregistrement vidéo était extrêmement bien fait
et méritait d’être visionné plusieurs fois pour pouvoir saisir pleinement ses complexités et ses
nombreux niveaux de lecture. La séquence généra une longue discussion, parfois très exaltée
(comme le méritent les meilleurs projets) au sujet des vertus de l’expression sur la proposition.
En majorité, alors que la séquence était exceptionnelle par la façon dont elle évoquait la
transition historique du rural à l’urbain et le caractère unique de l’espace public africain, le jury
estima qu’il manquait une proposition suffisamment attrayante dans sa forme actuelle. La
relation entre « l’agora », héritée de l’Antiquité classique, et la nature exclusivement
« africaine » de l’environnement que le candidat avait choisi de dépeindre, était quelque peu
sous-développée (dans quelle mesure « l’agora » de la vidéo est-elle exclusivement
« africaine » ?), même si le jury était une fois de plus unanime dans son appréciation de la
perfection avec laquelle la séquence vidéo immortalisait l’espace et l’ambiance de bon nombre
de villes africaines, en particulier celles du sud du continent.
Distinctions spéciales
032 Slipstream Magazine or Grow-a-Garage
035 The Living Kiosk
L’exposition
Pour faciliter le planning et la répartition des tâches, il fut convenu que le concours serait
conçu comme deux projets séparés mais intimement liés : d’une part, le concours et d’autre
part, l’exposition.
S’agissant de l’exposition, le jury décida qu’elle serait, elle aussi, divisée en
deux parties : l’une étant consacrée aux contributions gagnantes (douze au total) tandis que la
deuxième serait réservée à l’information externe concernant les villes africaines (dont le
musée possède déjà une partie) et à laquelle pourraient s’ajouter les contributions non
récompensées. Le caractère exact de la seconde partie (autrement dit, le contexte de
l’exposition) n’a pas encore été défini, mais le jury a pensé qu’un programme associant des
films, des images fixes (de dimensions et d’échelle suffisamment grandes pour permettre à un
public qui n’est jamais allé en Afrique de capter et de s’imprégner de l’ambiance spéciale des
villes africaines) et de textes serait très utile. Une discussion est née sur la possibilité de
construire physiquement l’un des projets, ou une partie, (le Living Kiosk) et de le placer dans la
cour ou de l’intégrer à l’exposition pour mettre en valeur le lauréat, mais aussi pour être une
illustration tangible de l’exposition et de l’architecture de ce continent dans son ensemble.
Bien que les productions définitives de certains participants n’aient pas été à la hauteur des
attentes ou des promesses initiales (comme cela a été évoqué plus haut), certaines images
contenues dans diverses compositions urbaines africaines étaient fascinantes et suffiraient
amplement à dépeindre les villes africaines pour un public qui les connaît à peine. En
conséquence, l’exposition aurait deux volets et deux publics : l’exposition physique dans le
musée, s’adressant plus spécialement à ses visiteurs et à ses parrains, et l’exposition virtuelle,
sur le site web, pouvant contenir des clips sur le travail du jury, des liens renvoyant vers
d’autres organisations, des contacts, des ressources et informations plus développées, par
exemple, destinées à un public beaucoup plus large, mais aussi à ceux qui sont déjà versés
dans la littérature et les questions traitant des villes africaines. Concernant l’exposition
physique prévue en avril 2011, certaines suggestions ont été faites en vue de créer un
itinéraire balisé à travers Nimègue, reliant la ville au musée, et peut-être aussi en adressant
un clin d’œil aux villes du continent africain, pour ouvrir la voie à des collaboration et des
échanges futurs.
Résumé
Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, cet événement a été une occasion unique et
fantastique de réunir des individus partageant les mêmes opinions, à la fois aux Pays-Bas, en
particulier les membres du jury, et dans le monde, à travers le site web, pour leur permettre
de partager leurs expériences, leurs points de vue et leurs aspirations concernant la masse
grandissante de connaissances sur la question de la ville africaine des temps présents. Plus
important encore peut-être, étant donné le discours actuel extensif sur l’urbanité africaine, ce
concours (et l’exposition qui lui fera suite) ont également accordé une large place à un aspect
important de ce discours qui est souvent exclu : celui de l’avenir. L’architecture, contrairement
à beaucoup d’autres disciplines qui font appel à la créativité, est par nature, une déclaration
d’intention. Il ne suffit pas d’analyser et de critiquer, si importantes que soient ces deux
formes d’engagement. Le seul fait d’exprimer des idées sur le papier sous la forme d’un
dessin, d’une maquette, d’un plan, etc., est déjà un acte d’engagement, de revendication de
territoire, de forme, d’espace, de matériau etc., avec l’intention de construire, et donc, de
produire un changement. Ce qui distingue ce concours par rapport à de nombreux autres est
le caractère ouvert, futuriste et non limité de sa thématique : il était simplement demandé aux
candidats d’imaginer un autre avenir pour l’Afrique. Que cet avenir puisse s’exprimer par des
mots, des dessins, des photographies, des maquettes, des films, des manifestes etc., témoigne
à juste titre de la richesse de la question débattue (l’avenir de l’Afrique). Néanmoins, ceci
étant dit, la diversité des moyens de représentation utilisés a posé un « problème » particulier
aux membres du jury. En effet, un poème peut-il être évalué convenablement parallèlement à
une vidéo sur une ville entière ? Comment est-il possible d’apprécier l’effort et l’imagination
impliqués dans la présentation d’un projet urbain de recyclage des eaux, d’éclairage solaire et
de production hydroélectrique par rapport à l’image d’un corps de femme drapé dans une
étoffe traditionnelle ? À ce niveau, c’est au jury de trancher, mais cela ouvre aussi la voie à
une série de futurs concours qui pourraient s’articuler autour de l’un des thèmes (ou plusieurs)
dégagés par celui-ci et leur conférer une forme traditionnelle et novatrice.
Il est peut-être intéressant de consulter la récente contribution israélienne à un
concours (http://www.natanelelfassy.com/index.php?page=29)3, comme exemple de site
spécifique, de typologie de la construction, d’ensemble d’intérêts, etc., basé sur un discours
central (le désir informe de nouvelles formes), ou le concours plus récent House in Luanda
(www.architectafrica.com/house-in-luanda-competition-2010)4 pour y trouver une réponse très
spécifique à des conditions, un site et une échelle extrêmement spécifiques. Dans chacun de
ces concours, cependant, le filtre « intégré » à travers lequel on regarde l’Afrique en général
fait souvent obstacle au caractère plus innovant de certaines réponses qui ont été présentées
au concours Blueprints of Paradise et sans lesquelles la discussion aurait été beaucoup moins
enrichissante.
En conséquence, la conclusion du jury est que le concours tel qu’il est constitue la
première partie d’une série, espérons-le, continue de concours, séminaires, conférences,
évènements consacrés à l’avenir de l’Afrique qui permettront de générer de nombreuses
réponses, certaines plus développées et plus ouvertes que d’autres ou nécessitant un focus et
une intensité beaucoup plus restreints. Actuellement il existe littéralement des centaines
d’organisations différentes à l’échelle mondiale telles que gouvernements, NGO, les Nations
Unies, des multinationales etc., jusqu’aux petites initiatives financées par le microcrédit
opérant sur le terrain (sans parler de l’apport intellectuel des travaux de terrain non
spécifiques réalisés sur les villes africaines) qui se débattent d’une manière ou d’une autre
avec les mêmes questions que celles mises en exergue par le concours. Le partenariat entre
AAM et le Musée de l’Afrique semble au premier abord quelque peu contradictoire : une
organisation orientée vers des projets futurs, pas encore réalisés, tandis que l’autre se
consacre à la préservation de la tradition et, par extension, du passé. Pourtant, l’enthousiasme
et la volonté des deux parties à partager et à échanger leurs compétences dans leurs
domaines respectifs ne sont pas courants et ne sauraient être suffisamment recommandés. Le
jury a été témoin de la curiosité intellectuelle et du niveau d’engagement de tous les
participants, phénomène unique et rare, et il est à espérer que ce concours ne sera pas
considéré comme un exercice sans lendemain, sporadique, mais un engagement à présenter
toute la mesure et l’expérience de la vie africaine contemporaine (pas seulement celle des
villes) à un plus large public à travers les moyens traditionnels (c’est-à-dire le musée et ses
expositions/événements) et par l’utilisation de technologies nouvelles permettant de
constituer d’autres expériences, d’autres voix et d’autres réseaux.
En dernier lieu, il est peut-être utile de signaler un récent article digne d’intérêt
(www.bbc.co.uk/news/world-11694599)5 traitant des efforts visant à développer plus
précisément un indice permettant de mesurer le niveau de vie à travers le monde. Dans
l’Indice de la qualité de la vie des Nations Unies, des chercheurs suivent et analysent plusieurs
indicateurs outre l’activité économique pour évaluer le bien-être général. L’accès aux activités
de loisirs, la force de la communauté, la distance qu’une personne doit parcourir pour visiter
ses proches et le temps qu’il lui faut, la disponibilité des télécommunications, la fiabilité et les
coûts du service etc., sont également considérés comme des indices valables pour mesurer
« le bonheur » et le « progrès ». Sous cet éclairage, les projets comme les numéros 042 A
3
See www.natanelelfassy.com. Retrieved 5 November, 2010 at 12:05GMT
4
See www.architectafrica.com. Retrieved 5 November, 2020 at 11:13GMT
5
See www.bbc.com. Retrieved 5 November, 2010 at 12:18GMT
Daydream for Africa, 032 Slipstream Magazine ou 031 Cultural and Nautical Centres for
Brazzaville, Congo, sont tout à fait « actuels », puisqu’ils reflètent parfaitement le zeitgeist
favorable à la prise en considération d’une gamme plus large de facteurs pour imaginer un
avenir urbain idéal.