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ISOLATION THERMIQUE

DE LA TOITURE PLATE

1 9 9 8
I S O L A T I O N
THERMIQUE DE
L A T O I T U R E P L AT E

Edition 1998
Table des matières 8. Etanchéité 19
8.1. Etanchéités anciennes 19
1. Introduction 5 8.2. Etanchéités actuelles 19
8.3. Pose de l’étanchéité 20
2. Evolution de la conception 6
2.1. Définition 6 9. Résistance au vent et protection 23
2.2. Conception de la toiture 9.1. Résistance au vent 23
traditionnelle non isolée 6 9.2. Protection de la toiture 24
2.3. Conception et exigences de la
toiture plate isolée 6 10. Ouvrages de raccord 25
2.4. Exemple 7 10.1. Les gouttières et les chéneaux 25
10.2. Les relevés 27
3. Les différentes compositions de 10.3. Les rives 28
toitures plates isolées 8 10.4. Les joints de mouvements 30
10.5. Les pénétrations en toiture
4. Le règlement thermique en et les socles 32
Région wallonne 10
11. Entretien des toitures plates 33
5. Eléments porteurs et forme de pente 11
5.1. Eléments porteurs 11 12. Ouvrages spéciaux 34
5.2. Forme de pente 12
Références 35
6. Pare-vapeur 13

7. Isolation 15
7.1. Caractéristiques des matériaux
isolants 15
7.2. Description des principaux
isolants 17
7.3. Exigences vis-à-vis des
matériaux isolants 17
7.4. Pose de l’isolation 18

Cette brochure s'adresse en priorité aux techniciens du bâtiment, aux


dessinateurs et aux particuliers désireux d'établir un dialogue avec un
entrepreneur ou un architecte.

Elle concerne uniquement l'isolation des toitures plates dans le cadre


d'une habitation unifamiliale, tant en construction neuve qu'en rénovation.

Isolation thermique de la toiture plate 3


1
Introduction

L’énergie un problème crucial… Une maison bien isolée?


■ La Wallonie ne produit que 2 % de l’éner- Une maison économe
gie qui lui est nécessaire. en énergie!
■ Les réserves énergétiques mondiales Pour un même confort, le thermostat peut être
s’épuisent lentement. baissé, la saison de chauffe écourtée et la puis-
sance de l’installation de chauffage plus faible.
■ La pollution atmosphérique s’accroît et le
CO2 amplifie l’effet de serre. Beaucoup d’énergie se perd par les parois
extérieures de l’habitation (toiture, fenêtres,
Il devient urgent d’économiser davantage sol, …), surtout lorsqu’elles sont peu ou non
l’énergie. isolées.

Économie et confort, deux données conci-


liables?
26%
Nous voulons tous une habitation confortable, 20% 26%
un petit nid douillet où il fait bon vivre, mais
nous voulons aussi réduire notre facture éner-
gétique…
13%
Le confort sans gaspillage, c’est possible
grâce à une isolation thermique performante.

Une maison bien isolée?


Une maison où il fait bon
vivre! 15%

Une maison plus saine où l’on se sent mieux. Fig.1 Exemple de répartition des pertes de
Sans courants d’air intempestifs, sans humidi- chaleur par les différentes parties de l’en-
té, sans coups de froid. veloppe (non isolée).

Isolation thermique de la toiture plate 5


2
Evolution de la conception

2.1. Définition 2 L’étanchéité n’ayant pas de fonction por- 5 Pour éviter l’humidification de l’isolation
tante, elle doit être placée sur un élément par la condensation éventuelle, on prévoit
Une toiture plate est une toiture se caractéri- porteur: le plancher; un écran pare-vapeur directement sous
sant par une étanchéité en matériau souple. l’isolation; cette couche imperméable a de
Elle n’est pas forcément horizontale et peut 3 Il faut pouvoir évacuer l’eau qui a tendan- plus une influence favorable sur l’étan-
avoir une forte pente. ce à s’accumuler sur la toiture, l’élément chéité au vent de la toiture;
porteur doit donc posséder une pente;
2.2. Conception de la toiture tra- 6 Dans certains cas, il faut prévoir un lesta-
ditionnelle non isolée 4 La protection contre la chaleur et le froid ge afin que la couche supérieure de la toi-
se fait au moyen d’une couche d’isola- ture ne se détache ou ne s’envole sous
Le rôle de cette toiture était principalement de tion; l’effet du vent; cette couche permettra en
protéger les habitants des phénomènes clima- plus à la toiture de ne pas être soumise
tiques (vent, pluie, neige). directement aux rayons du soleil.

Pour satisfaire à cette fonction de protection, actions climatiques extérieures


un élément porteur et une étanchéité lestée
étaient amplement suffisants. Température Action Précipitations Avant, pendant et après
de l'air du vent atmosphériques les travaux de couverture
rayonnement
solaire
2.3. Conception et exigences de Froid
(ou chaud)
la toiture plate isolée
La figure 2 montre l’ensemble des actions cli-
matiques intérieures et extérieures auxquelles
est soumise la toiture plate.

A partir de ces actions, on peut définir les exi-


gences que doit remplir la toiture plate isolée
pour être efficace et en déduire les différents
éléments qui doivent la constituer: Chaleur

1 La toiture plate doit être étanche à la pluie


et à la neige: elle doit donc comporter une Condensations Pression Pression de vapeur
d'air
étanchéité;
actions climatiques intérieures
Fig. 2: Actions climatiques agissant sur la toiture

6 Isolation thermique de la toiture plate


2.4. Exemple Toiture non isolée

En isolant la toiture, on obtient donc les avan- 1


tages suivants: -10 °C 60 °C

■ la valeur du coefficient de transmission


thermique k peut être fortement diminuée, HIVER 2° 45° ETE

de manière à obtenir des valeurs de


l’ordre de 0,3 W/m2 K; on obtient donc 39 °C
8 °C
une réduction des pertes de chaleur;
20 °C

■ le confort thermique sous la toiture est


considérablement accru: pas de rayonne-
ment froid émis par le plafond en hiver et Toiture isolée
température moins élevée en été;
1 2 3

■ les mouvements d’origine thermique (cra- -25 °C +80 °C


quements et fissurations) du support de
ETE
la toiture sont réduits;
HIVER
■ la condensation superficielle à la face inté-
rieure du toit par temps froid disparaît 17 °C 25 °C 4
s’il n’y a pas de pont thermique.

En revanche, l’étanchéité sera plus sollicitée et


demandera donc des vérifications et des entre- 20 °C
tiens plus réguliers.
Fig. 3: Evolution des températures pour une toiture non isolée et pour une toiture isolée
1. étanchéité
2. isolation
3. écran pare-vapeur
4. support en béton

Isolation thermique de la toiture plate 7


3
Les différentes compositions de toitures plates isolées

Il existe deux types de toitures plates fréquem- 2 Toiture inversée Ce système est renforcé conformément aux
ment utilisés, la différence résidant dans la prescriptions du fabricant par un lestage au
position respective de l’isolation et de l’étan- La technique de la “toiture inversée” consiste à droit des zones de toiture fortement exposées
chéité: poser l’étanchéité (directement) sur le support, au vent.
et l’isolation sur l’étanchéité. La solution la
1 Toiture chaude plus classique prévoit l’utilisation de plaques La toiture inversée ne nécessite pas d’écran
de polystyrène extrudé, lestées au moyen de pare-vapeur supplémentaire. Des problèmes
La toiture chaude désigne la technique de réa- gravier ou de dalles sur plots. Le poids du les- de condensation peuvent se présenter dans les
lisation des toitures plates (la plus courante) tage doit être suffisant pour prévenir le soulè- locaux dont le climat est chaud et humide: le
qui consiste à poser l’isolation sur le support vement ou la flottaison des panneaux d’isola- comportement thermique de la toiture doit
sans prévoir de lame d’air entre les différentes tion. Le lestage protège aussi les panneaux dans ce cas faire l’objet d’une étude particuliè-
couches. En général, il faut que le support soit d’isolation contre les rayons UV. re.
préalablement vêtu d’un écran pare-vapeur.
Il existe aussi des panneaux de polystyrène La technique de la toiture inversée ne peut être
L’étanchéité est posée (directement) sur l’iso- extrudé recouverts en usine d’une couche de appliquée ni aux chambres frigorifiques, ni aux
lation et éventuellement lestée, le cas échéant mortier qui remplace la couche de lestage. bâtiments où la température excède 35°C étant
après interposition de couches de désolidari- donné le risque de condensation dans l’isolant.
sation.
e d c b a e d c b a
Par toitures chaudes, on comprend aussi la
mise en œuvre d’éléments homogènes ou de
panneaux sandwiches qui combinent les fonc-
tions de support et d’isolation.

Dans le cas d’une toiture chaude, l’isolation


protège le support contre les fortes variations
de température, ce qui limite les déformations
et la fissuration de ce dernier. En fait c’est f
Fig.4 - Toiture chaude Fig.5 - Toiture inversée
l’étanchéité qui subit d’importantes sollicita-
a. plancher de toiture avec pente a. support avec couche de pente éventuel-
tions thermiques. b. pare-vapeur éventuel le
c. isolation b. étanchéité
d. étanchéité c. isolation
e. lestage éventuel d. lestage
f. finition du plafond e. finition du plafond

8 Isolation thermique de la toiture plate


Le plancher et l’étanchéité d’une toiture inver- Ce phénomène, qui entraîne la pourriture des écran pare-vapeur
sée sont protégés contre les variations de tem- planchers de toiture sensibles à l’humidité, est étanche à l’air
pérature et autres influences climatiques (par très difficile à éviter dans ce type de toitures.
exemple les UV) ainsi que contre les chocs dus
à la chute éventuelle d’objets. Cela ne signifie C’est pourquoi les toitures froides sont décon-
pas pour autant qu’il faille faire des économies seillées pour les constructions neuves. Quand
au détriment de la qualité de l’étanchéité. Celle- on souhaite augmenter l’isolation d’une toiture
ci est en effet soumise plus longtemps qu’une froide existante, il vaut mieux la transformer en
toiture chaude à un taux d’humidité élevé qui, toiture chaude en réalisant une nouvelle toiture Fig. 6 Toiture froide
combiné à une température constante, peut chaude au-dessus de l'étanchéité existante.
entraîner le développement de micro-orga-
nismes. ■ Isolation sous le plancher de la toiture fissuration
possible
L’eau qui s’infiltre sous l’isolant (pluie, dégel) L’isolation est placée à la face inférieure du
entraîne des déperditions calorifiques. Il faut plancher de toiture et combinée ou non avec
en tenir compte lorsqu’on définit l’épaisseur de une plaque de plâtre, par exemple (et un écran
l’isolant. En outre, il faut vérifier par calcul si la pare-vapeur). Ce système est à déconseiller
structure de la toiture située sous l’étanchéité car le support perd son inertie thermique et est
est suffisamment isolée et/ou si elle a la capa- exposé à de plus grandes variations de tempé-
cité thermique suffisante pour éviter la rature. Il subit donc des contraintes ther-
condensation superficielle. miques et peut se fissurer. De plus, l’humidité Fig. 7 Isolation sous le plancher de
de la construction migre dans le matériau toiture.
3 Anciennes conceptions d’isolation. Pour les mêmes raisons, il faut se
méfier des faux-plafonds isolants et faire circu- 4 3 2 1
Anciennement, on utilisait également d’autres ler de l’air intérieur dans l’espace compris
types de toitures (toitures froides), ou encore entre le support et le faux-plafond.
on rapportait l’isolation sous le support ou
sous le béton de pente. Ces compositions de ■ Béton de pente sur l’isolation
toiture sont actuellement déconseillées car
elles ne sont pas adéquates du point de vue du L’isolation se situe entre le plancher de la toi-
comportement hygrothermique. ture et le béton de pente. Ce système est
déconseillé car la rétention d’humidité de
■ Toiture froide construction et l’humidification de l’isolation Fig. 8 Béton de pente sur l’isolation.
sont inévitables. Tout comme dans le cas pré-
1. support
La toiture dite “froide” comporte entre le sup- cédent, des contraintes thermiques impor- 2. isolation
port de l’étanchéité et l’isolation un espace tantes peuvent entraîner la fissuration du béton 3. pente
ventilé par de l’air extérieur. de pente et de l’étanchéité. 4. étanchéité

Il s’agit d’un système dépassé qui peut causer


des dégâts considérables dus à la condensa-
tion interne.

Isolation thermique de la toiture plate 9


4
Le règlement thermique en Région wallonne

Ce nouveau règlement remplace l’ancien K 70 - Ces calculs fournissent une estimation “sur celle-ci sépare deux ambiances dont la tempé-
Be 500. Il impose, au moment de la demande papier” de la performance énergétique d’un rature diffère de 1 °C.
de permis de bâtir, que l’auteur de projet bâtiment; la performance réelle dépend crucia-
démontre la performance énergétique du bâti- lement de la qualité d’exécution des travaux. Le niveau K désigne le niveau d’isolation ther-
ment qu’il a conçu. Ce règlement concerne: mique globale du bâtiment. Il est calculé en
Remarque : le coefficient de transmission tenant compte de la compacité du bâtiment et
■ les immeubles de logement; thermique k (1) (W/m2 K) représente la quanti- d’une valeur moyenne du coefficient k de
■ les immeubles de bureaux; té de chaleur, exprimée en J ou en W s, qui toutes les parois qui délimitent le volume pro-
■ les bâtiments scolaires. traverse, par seconde, 1 m2 de paroi lorsque tégé.

Tableau 1. – Niveau K et valeur Be Immeubles de logement


Le concepteur peut calculer au choix K 55 ou Be 450 + k max.
Le niveau K ou estimation du niveau global d’iso- La valeur Be ou estimation de la consommation Bureaux et bâtiments scolaires
lation thermique du bâtiment. d’énergie pour le chauffage du bâtiment.
K 65 ou – + k max.
Le calcul tient compte
Transformation de bâtiment existant en
■ de la compacité du bâtiment (volume chauffé ■ des pertes de chaleur au travers des parois exté- immeuble de logement
divisé par la surface totale de l’enveloppe rieures du bâtiment; K 65 ou – + k max.
(V/AT)); ■ des pertes par ventilation;
■ des pertes de chaleur au travers des parois ■ des apports de chaleur interne dus à l’occupa- Transformation de bâtiment existant en
extérieures. tion; bureaux ou bâtiment scolaire
■ des apports solaires. K 70 ou – + k max.

Le règlement impose surtout un niveau à ne pas dépasser pour chacun de ces deux calculs.
Pour les immeubles de logement, ces maxima sont appelés : Pour le logement, on impose une ventilation
correspondant à la norme NBN D50.001 (éd.
Niveau K 55 : pour réduire le niveau K et ainsi Valeur Be 450 : pour réduire les besoins en énergie
De 1991). De façon simplifiée, le volume d’air
satisfaire l’exigence K 55, il faut : et ainsi satisfaire l’exigence Be 450, on peut :
des locaux doit être renouvelé une fois par
■ construire des bâtiments compacts (V/AT ■ utiliser les mêmes mesures que celles prévues heure (et sept fois par heure pour les sani-
élevé); pour réduire le niveau K;
taires). Le règlement fixe les exigences de
■ placer de l’isolant dans les parois opaques ■ réduire les surfaces vitrées mal orientées (vers le renouvellement d’air pour les immeubles de
extérieures; nord, par exemple); bureaux et les bâtiments scolaires.
■ utiliser des doubles vitrages; ■ augmenter les surfaces vitrées bien orientées
■ éviter les ponts thermiques; (vers le sud, par exemple);
■ utiliser des espaces tampons (locaux non ■ limiter l’ombrage du bâtiment (l’ombre des
chauffés situés entre l’extérieur et le volume arbres, par exemple).
chauffé, garage par exemple).

10 Isolation thermique de la toiture plate


5
Eléments porteurs
Tableau 2. – Coefficients k maximum et forme de pente
Parois de la surface de K max.
déperdition du bâtiment [W/(m2.K)] 5.1. Eléments porteurs
Parois transparentes : Les différents éléments porteurs qui peuvent être
fenêtres et portes 3,5 utilisés pour la réalisation de toitures plates sont:
Toiture ou plafond séparant
le volume protégé d’un ■ des dalles monolithiques en béton ou des
local non chauffé exposé 0,4 éléments préfabriqués en béton ou en terre
cuite, rendus monolithiques par un béton de
Murs extérieurs, entre le volume seconde phase (béton de compression pour
protégé et les prédalles par exemple);
• l’ambiance extérieure ou
un local non chauffé ■ des éléments préfabriqués en béton ou en
exposé au gel 0,6 terre cuite sans couche de seconde phase et
• un local non chauffé des éléments préfabriqués en béton léger;
à l’abri du gel 0,9
■ des planches ou panneaux en matière végé-
Plancher entre le volume
tale;
protégé et
• l’ambiance extérieure ou
un local non chauffé ■ des panneaux autoportants en fibres orga-
exposé au gel 0,6 niques et minérales liées au moyen d’un
• un local non chauffé liant;
à l’abri du gel 0,9
• le sol 1,2 ■ des tôles profilées en acier.

(1) Au niveau européen, la notation k pour le coeffi-


cient de transmission thermique est remplacée par
la notation U.

Isolation thermique de la toiture plate 11


5.2. Forme de pente On note dans le cas de revêtements d’étan- a en donnant une inclinaison à la dalle cou-
chéité à base de bitume oxydé un vieillisse- lée sur place (dalle de béton monoli-
Lors de la conception de l’élément porteur et ment accéléré des parties de toitures qui pré- thique);
même de la structure porteuse, il faut tenir sentent des stagnations d’eau. Ce phénomène
compte de la pente nécessaire pour éviter ou n’a pas encore été observé en présence d’étan- b en posant en pente les éléments préfabri-
limiter les stagnations d’eau importantes, non chéités synthétiques ou à base de bitume poly- qués (éléments en béton, tôles profilées
seulement au niveau des parties courantes et mère. Le risque de stagnation d’eau n’est donc en acier, bois,...);
des chéneaux mais également derrière les pas une raison suffisante pour émettre des
pénétrations de toitures (principalement les réserves lors de la réception des travaux. c en réalisant une forme de pente dont le
coupoles et les lanterneaux). ciment est le liant et composée de béton
Il appartient à l’auteur de projet et à l’entrepre- maigre ou de béton léger (béton mousse,
Dans les nouvelles constructions, la pente neur qui réalise le support et la forme de la béton de granulats d’argile, béton de per-
nominale doit être de préférence de 2% ou plus pente d’évaluer les risques résultant des stag- lite,...);
à tous les endroits, y compris les chéneaux. nations d’eau. La pente doit permettre après
déformation éventuelle du support (fléchisse- d en utilisant des panneaux d’isolation
Lors de la rénovation de toitures existantes, il ment par exemple) un écoulement normal des d’épaisseur décroissante (panneaux à
est souvent impossible de respecter ce princi- eaux vers les tuyaux de descente, et ce sur pente intégrée ou un mélange de granu-
pe à moins de prévoir une isolation supplé- toute la surface de la toiture. lats liés au bitume);
mentaire selon les systèmes d) et e) décrits ci-
après. La pente peut être réalisée de plusieurs e par la combinaison de c) et d); panneaux
manières: d’isolation d’épaisseur variable enrobés
Les stagnations d’eau sur les toitures présen- au moyen d’un mortier de granulats
tent différents inconvénients: légers.

■ des fuites éventuelles pouvant entraîner


des dégâts plus importants;
Pente
■ le gel engendre une sollicitation de l’étan-
chéité;

■ les fuites sont plus difficiles à réparer aux


endroits humides;

■ dans le cas de structures porteuses


légères, le poids supplémentaire entraîne
des déformations plus importantes;

■ des dépôts de poussière peuvent se pro-


duire et perturber l’efficacité de la protec-
tion contre les rayons UV. Fig. 9: Pente de toiture

12 Isolation thermique de la toiture plate


6
Pare-vapeur
Tableau 3. – Les classes de climats intérieurs
Lorsque la production intérieure d’humidité est
importante ou lorsque l’élément porteur classe I 1 100 pa < pi* ≤ 1 165 pa Bâtiments avec production d’humidité nulle ou
faible (lieux de stockage pour marchandises
contient beaucoup d’humidité (par exemple,
sèches, garages, églises, salles de sport à utili-
construction récente en béton), on doit freiner sation normale)
la diffusion de la vapeur d’eau vers l’isolant
thermique à l’aide d’un pare-vapeur. classe II 1 165 pa < pi* ≤ 1 370 pa Bâtiments avec une production d’humidité limi-
tée et une bonne ventilation (immeubles de
On distingue 4 classes de climats intérieurs en bureaux non climatisés, magasins, écoles,
fonction de la pression de vapeur à l’intérieur habitations de grande dimension, unités de
soins)
des locaux.
classe III 1 370 pa < pi* ≤ 1 500 pa Bâtiments avec une production d’humidité plus
La qualité d’étanchéité à la vapeur d’un écran élevée et une ventilation d’au moins 0,5 volu-
pare-vapeur est représentée par sa valeur µd me-heure (habitations sociales, flats, maisons
(m) où: de soins et bâtiments faiblement climatisés)

■ µ est un coefficient sans dimension qui classe IV pi* > 1 500 pa Bâtiments avec une production d’humidité éle-
vée (locaux industriels, blanchisseries, pis-
indique la résistance à la diffusion de la
cines, bâtiments fortement climatisés)
vapeur d’eau qu’oppose un matériau
d’une épaisseur donnée comparée à celle * pi est la pression partielle de vapeur d’eau moyenne par an
d’une couche d’air immobile de même
épaisseur. Les valeurs µ sont étroitement Tableau 4. – Les classes de pare-vapeur
liées à la nature des matériaux. Entres
E1 E2 E3 E4
autres, les métaux et le verre ont des
2 m < µd ≤ 5 m 5 m < µd ≤ 25 m 25 m < µd ≤ 200 m 200 m < µd
valeurs µ très élevées;
■ Papier kraft revêtu ■ Feuilles de matière ■ Bitumes armés ■ Bitumes armés
■ d est l’épaisseur du matériau en mètre. d’une feuille d’alu- synthétique (PE ou avec voile de verre avec métal et joints
minium. PVC > 0,1 mm). et joints collés ou collés ou soudés
La valeur µd (m) indique la résistance qu’offre ■ Carton plâtre revê- ■ Membranes bitu- soudés. (par ex. ALU-3).
une couche de matériau à la diffusion de tu d’une feuille mineuses avec
vapeur d’eau. d’aluminium. joints fermés
■ Papier bituminé mécaniquement
(Par ex. chevau-
chement et agrafa-
ge, etc.)

Remarque : E3 et E4 ne sont que rarement utilisés dans les toitures inclinées.

Isolation thermique de la toiture plate 13


Tableau 5 : Classes d’écran pare-vapeur pour toitures plates

Support Classe Poly- Polyst. Mousse Laine Verre Perlite Liège Remarques
climat uréthane Expansé résolique minérale cellulaire
intérieur PUR EPS PF MW CG EPB ICB
(e) (b) (b) (a) (c)

béton ou I - - E2 E2 - E2 E2
béton II - - E2 E2 - E2 E2
maigre III - - E2 E2 - E2 E2
IV E3 E3 E3 E3 (a) E3 E3

béton I E2 E2 E2 E2 - E2 E2
(de pente) II E2 E2 E2 E2 - E2 E2
léger III E2 E2 E2 E2 - E2 E2
IV E4 E4 E4 E4 (a) E4 E4

plancher I E2 E2 E2 E2 - E2 E2
porteur II E2 E2 E2 E2 - E2 E2
isolant III E2 E2 E2 E2 - E2 E2
préfabriqué IV E3 E3 E4 E3 (a) E3 E3

I pas de pare-vapeur, mais étanchéisation des joints entre panneaux avant la pose de l’isolation :
planches ou
recouvrir les joints entre pan-
panneaux II E2 E2 E2 E2 idem E2 E2
neaux avec des bandes en voile
en bois III E2 E2 E2 E2 idem E2 E2 de verre bitumé
IV E3 E3 E3 E3 (a) E3 E3
lors de la mise en oeuvre, veiller
tôles I - - - - - - -
à rendre étanches à l’air les
profilées II E1 (d) E1 (d) E1 E1 - E1 E1 joints et les extrémités des profi-
III E1 (d) E1 (d) E1 E1 - E1 E1 lés au droit des rives. E3 sur
IV E3 E3 E3 E3 (a) E3 E3 support continu pour une bonne
continuité

(a) Le verre cellulaire mis en oeuvre correctement, c.-à-d. avec des joints remplis de bitume, constitue un bon pare-vapeur. Dans le cas
d’une classe de climat intérieur IV, il est prudent de prévoir un pare-vapeur supplémentaire (type E2), sauf si le verre cellulaire est posé
en deux couches avec joints alternés et remplis.
(b) PUR : la pose d’un pare-vapeur E2 n’est pas nécessaire si les panneaux sont revêtus d’un voile de verre bitumé et posés à plein bain de
bitume.
(c) Faire attention au retrait hydrique, uniquement mettre en oeuvre des panneaux séchés à l’air.
(d) Il n’est pas nécessaire de poser un pare-vapeur E1 sur des tôles profilées en acier recouvertes de PUR ou d’EPS, pour autant qu’il
s’agisse de panneaux revêtus d’un voile de verre bitumé sur les deux faces et posés avec des emboîtements bien fermés.
(e) La classe de climat intérieur IV est limitée à 3000 Pa.

14 Isolation thermique de la toiture plate


7
Isolation
Quantité de chaleur 7.1. Caractéristiques des maté- Il existe actuellement environ 30 matériaux
qui se propage riaux isolants d’isolation disposant d’un ATG.
en une seconde

1m T Dans la construction, un matériau est dit iso- La résistance thermique R d’une couche de
lant si sa conductivité thermique est inférieure matériau isotrope d’épaisseur d (m) et de
T+ 1 à 0,065 W/m K. conductivité thermique λ (W/ m K) est égale au
rapport entre son épaisseur et sa conductivité
La conductivité thermique λ d’un matériau thermique: R = d (m2 K/W).
1m2 représente la quantité de chaleur traversant, λ
par unité de temps, un mètre carré d’un maté-
riau homogène ayant une épaisseur d’un En pratique, selon les ATG, on doit corriger la
mètre et soumis à une différence de tempéra- valeur de résistance thermique Rd trouvée par
ture de un Kelvin entre ses deux faces calcul et utiliser la valeur Ru définie comme
(1 K = 1°C). suit:

différence de Les principaux matériaux isolants utilisés dans ■ Ru = Rd - 0,1


température la construction sont repris dans le tableau ci- pour les toitures chaudes
de 1 K dessous. Il faut noter que pour être utilisé en ■ Ru = Rd /1,023
toiture plate, un matériau doit bénéficier d’un pour les toitures inversées simples
Fig 10 agrément technique (ATG) délivré par l’Union ■ Ru = Rd /1,069
belge pour l’Agrément technique dans la pour les toitures inversées jardins
construction (UBAtc); dans ce cas, sa conduc-
tivité thermique est notée λd. Les valeurs de λ La résistance thermique est égale à l’inverse du
reprises dans ce tableau sont données à titre coefficient de transmission thermique; elle per-
indicatif par la NBN B 62-002 pour les maté- met de caractériser l’ensemble d’une toiture
riaux qui ne disposent pas d’un ATG. alors que la conductivité thermique est une
propriété inhérente aux matériaux.

Isolation thermique de la toiture plate 15


Tableau 6. – Caractéristiques des isolants

Laine minérale Mousse synthétique Verre cellulaire Vermiculite – Perlite Liège


MW EPS, XPS, PUR, PIR CG EPB ICB

Conditionnement commercial
Panneaux rigides ou semi- Panneaux rigides avec Panneaux rigides Grains ou panneaux Panneaux
rigides, rouleaux, flocons ou sans emboîtements rigides
Origine et fabrication
Constituée de fibres obte- Obtenue par moussage Constitué de verre Constitué de minéral Ecorce de chênes-
nues à partir de verre ou de matières plastiques pur expansé expansé lièges
de roche en fusion issues de la pétrochimie

Conductivité thermique – coefficient lambda (λ) [W/(m.K)]


0,045 0,035 à 0,045 0,055 0,060 (perlite) 0,040 – 0,045
0,058 – 0,082 (vermiculite)
Comportement à l’eau
Non capillaire Non capillaire Non capillaire Non capillaire Légèrement capillaire
(n’absorbe pas l’eau) (n’absorbe pas l’eau) (n’absorbe pas l’eau) (n’absorbe pas l’eau)

Comportement à la vapeur d’eau

Totalement perméable à Faiblement perméable à Étanche à la vapeur Perméable à la Perméable à la


la vapeur d’eau. Non la vapeur d’eau. d’eau. vapeur d’eau vapeur d’eau
hygroscopique (très fai- Non hygroscopique Non hygroscopique Non hygroscopique Non hygroscopique
blement prise d’humidité)

Perméabilité à l’air
Totalement perméable Très faiblement Imperméable à l’air Perméable à l’air Perméable à l’air
à l’air perméable à l’air
Réaction au feu
Non combustible (sauf Combustible Non combustible Non combustible Difficilement
si elle est recouverte inflammable
d’une couche de papier)

Sensibilité à la vermine

Les rongeurs peuvent Les rongeurs peuvent Aucun attrait Aucun attrait Les rongeurs peuvent
attaquer les panneaux attaquer les panneaux attaquer les panneaux

MW : laine minérale – EPS : polystyrène expansé – XPS : polystyrène extrudé – PUR : polyuréthane – PIR : polyisocyanurate –
CG : verre cellulaire – EPB : panneau de perlite expansé – ICB : panneau de liège.

16 Isolation thermique de la toiture plate


7.2. Description des principaux Plus que pour tout autre matériau, il importe, Perlite (EPB)
isolants dans le cas de l’EPS, d’utiliser uniquement des
panneaux qui ont obtenu un agrément tech- La perlite, d’une masse volumique d’environ
7.2.1 Mousses synthétiques nique et de respecter les directives de pose 150 kg/m3 se caractérise par une haute résis-
définies dans cet ATG. tance à la compression, ce qui présente un
Polyuréthane (PUR) avantage dans le cas des toitures accessibles,
Polystyrène extrudé (XPS) un bon comportement au feu, et une résistan-
Les panneaux de polyuréthane destinés aux ce limitée au vent. Elle ne supporte pas d’hu-
toitures ont une masse volumique de l’ordre de Ce matériau d’une masse volumique d’environ midité prolongée.
30 kg/m3 et sont couverts d’un revêtement 30 kg/m3 se caractérise par une structure cel-
synthétique sur leurs deux faces. La résistance lulaire fermée et une surface d’extrusion qui
au vent du PUR est bonne en soi, mais la plu- empêchent l’absorption d’humidité, ce qui per- 7.3. Exigences vis-à-vis des
part des étanchéités bitumineuses doivent être met son application dans une toiture inversée. matériaux isolants
collées en semi-adhérence sur le PUR. C’est le Sa mise en œuvre dans une toiture chaude
cas des étanchéités collées à chaud (soudure à n’est pas indiquée à cause de son coefficient Les matériaux isolants doivent dans la mesure
la flamme ou bitume chaud), qui doivent être de dilatation thermique relativement élevé. du possible répondre aux exigences suivantes:
posées en semi-adhérence à cause de la sensi-
bilité à la chaleur du PUR, ce qui les rend 7.2.2 Matériaux d’origine minérale 1 La valeur λ doit être constante dans le
moins résistantes à la tempête. temps;
Laine de roche (MW)
On peut améliorer cette résistance par un col- 2 De même, il est important que la dimen-
lage de la première couche d’étanchéité en La laine de roche, d’une masse volumique de sion de l’isolant, sa perméabilité à la
adhérence totale avec une colle bitumineuse à 150 à 175 kg/m3, se caractérise par un bon vapeur et sa répulsivité à l’eau ne varient
froid, par un lestage, ou par un collage partiel comportement au feu et une bonne stabilité pas avec le temps;
préalable de la couche perforée. thermique. Sa grande compressibilité et sa
faible résistance au vent peuvent parfois poser 3 En cas d’incendie, l’idéal serait que le
Polystyrène expansé (EPS) des problèmes. De ce point de vue, plusieurs matériau isolant soit incombustible, déga-
facteurs jouent un rôle: masse volumique, qua- ge peu de fumée, ne devienne pas toxique
Ces panneaux ont une masse volumique d’en- lité de fabrication (sens des fibres), surfaçage et ne présente pas une charge d’incendie
viron 25 kg/m3. L’utilisation de panneaux de (revêtement en voile de verre, voile de verre supplémentaire;
polystyrène expansé en toiture plate de type bitumé, imprégnation au bitume) ainsi que les
chaud nécessite certaines précautions. Il techniques de pose et de mise en œuvre de 4 L’isolant doit avoir une résistance à la
importe d’avoir des panneaux suffisamment l’isolation et de l’étanchéité. compression compatible avec les charges
stabilisés et recouverts sur leurs deux faces qui seront ultérieurement appliquées sur
d’un voile de verre bitumé avec recouvrement Verre cellulaire (CG) la toiture. Les isolants rigides seront utili-
au droit des joints. sés pour les toitures terrasses et jardins,
Le verre cellulaire, d’une masse volumique de les isolants semi-rigides pour les toitures
L’EPS ne peut être exposé longtemps à des l’ordre de 120 à 135 kg/m3, se caractérise par où un passage régulier est prévu.
températures excédant 70°C. C’est pourquoi il une grande étanchéité à la vapeur. Il conserve
est important de recouvrir l’étanchéité d’un son pouvoir isolant et un pare-vapeur est en
lestage. général superflu. Il faut tenir compte de la fra-
gilité de ce matériau en faible épaisseur.

Isolation thermique de la toiture plate 17


7.4. Pose de l’isolation La mise en œuvre de la colle et la quantité f b a c d
dépendent du type de support et de l’action du
Le mode de pose de l’isolation dépend de celui vent sur la toiture.
de l’étanchéité. Lorsque l’étanchéité est fixée
mécaniquement ou lestée, l’isolation peut être Ces colles restant longtemps plastiques, elles
posée librement bien que l’entrepreneur préfè- peuvent provoquer des déplacements inadmis-
re le plus souvent, pour faciliter la mise en sibles des panneaux d’isolation lorsque ceux-ci g
œuvre, prévoir une pose en semi-indépendan- sont posés sur des supports déformables.
ce ou encore certaines fixations mécaniques.
Lorsque l’étanchéité est collée, l’isolation est Il est recommandé de consulter les fabriquants d b a c
collée ou fixée mécaniquement. de ces colles avant de les utiliser.

Quelle que soit la technique de pose, il faut pla- 3 Pose avec une colle synthétique
cer la première couche de l’étanchéité immé-
diatement après avoir posé l’isolant, ce qui Les observations sont les mêmes que celles
signifie qu’à la fin de la journée de travail, l’iso- formulées pour les colles bitumineuses à froid g
i
lation doit être complètement protégée.
4 Fixation mécanique
Les différentes techniques de pose possibles Figure 11 Exemples de fixation mécanique
sont les suivantes: Cette méthode est en principe possible sur a. bac acier
tous les supports mais ne s’applique en pra- b. écran pare-vapeur éventuel
c. isolant
1 Collage au bitume tique que sur les supports en bois et les tôles d. étanchéité
profilées en acier. f. collage ou soudage de l’étanchéité sur
La colle la plus souvent utilisée est le bitume l’isolant
oxydé chaud qui se combine avec tous les Elle est compatible avec tous les matériaux g. fixation de l’isolant
matériaux d’isolation et tous les supports sauf d’isolation excepté le verre cellulaire. h. fixation de la première couche de
l’étanchéité à travers l’isolant
les tôles profilées en acier. i. fixation de l’étanchéité monocouche
L’isolation est fixée au moyen de plaquettes de
La pose des panneaux isolants doit se faire répartition et de vis autoforantes. Le nombre
dans le bitume encore chaud avant que celui-ci de points de fixation dépend de l’action du
ne durcisse. vent, des propriétés mécaniques de l’isolation
ainsi que du type et des dimensions de l’ancra-
2 Pose avec une colle bitumineuse à froid ge. La figure 11 montre deux exemples de fixa-
tion mécanique (à gauche, fixation mécanique
Cette technique est de plus en plus utilisée. Les de l'isolant et collage ou soudage de l'étan-
propriétés des colles varient fort d’un produit à chéité sur celui-ci; à droite, fixation mécanique
l’autre. de l'isolant et de l'étanchéité).

18 Isolation thermique de la toiture plate


8
Etanchéité

8.1. Etanchéités anciennes ■ élastomères: l’adjonction Température de pliage (°C)


d’environ 12 % de caout- 25

défavorable
L’étanchéité des toitures plates était ancienne- chouc styrène-butadiène- 20
ment réalisée au moyen de membranes à base styrène (SBS) donne au

oxy me
de bitume oxydé armé de feutre ou de voile de bitume des propriétés


15

u
bit
verre. élastiques.
10

Or, soumis à de grandes variations de tempé- Pour illustrer l’amélioration de 5


ratures (voir figure 3), le bitume oxydé vieillit ces produits, la figure 12
0
rapidement. L’armature en feutre, quant à elle, montre l’évolution des tempé-
APP (bitume polymère de polypropylène atactique)
entraînait souvent l’apparition de pustules et ratures de pliage des maté- -5
de boursouflures, tandis que le voile de verre riaux bitumineux (souplesse à
se déchirait aisément, en général à hauteur des basse température), après une -10
favorable

SBS (bitume polymère de styrène-butadiène-styrène)


joints entre les panneaux d’isolation. exposition sur toiture pendant -15
13 ans et illustre bien la quali- 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
8.2. Etanchéités actuelles té et la durabilité des maté- Durée d'exposition (années)
riaux actuels (APP, SBS) par
Il était donc nécessaire de développer des rapport aux bitumes oxydés utilisés jadis, et la Fig.12 Evolution des températures de
matériaux d’étanchéité plus durables, présen- figure 13 montre l’augmentation de la résistan- pliage du bitume en fonction de la durée
d’exposition
tant une résistance à la traction supérieure et ce à la traction et de l’allongement à la rupture
une meilleure élasticité ou plasticité. des armatures.

Les industries du bitume et des matières syn- Résistance en traction


thétiques ont réussi à développer des produits 1000 (N/50 mm)
Allongement
nettement plus performants: (%)

800 40
8.2.1 Etanchéités en bitume polymère
600 30

Il s’agit de membranes avec une armature de 400 20


polyester (PES) dont le bitume de surfaçage
est modifié par l’addition de polymères; les 200 10
polymères utilisées sont de deux sortes:
■ plastomères: l’adjonction d’environ 30 % FEUTRE VERRE PES I PES II FEUTRE VERRE PES I PES II
de polypropylène atactique (APP) donne Fig.13 Résistance à la traction et allongement à la rupture des armatures en feutre et en voile
au bitume des propriétés plastiques; de verre et des armatures en polyester (PES)

Isolation thermique de la toiture plate 19


8.2.2 Etanchéités en matières synthé- Cette technique consiste à poser une couche adhérence totale mais la sous-couche n’est
tiques de désolidarisation, une sous-couche éventuel- que partiellement collée.
le puis une membrane de SBS ou d’APP au-
Il s’agit de matériaux qui peuvent être élasto- dessus desquelles on pose un lestage. Le choix entre un collage en semi-indépendan-
mères ou plastomères (voir tableau 7). ce ou en adhérence totale dépend principale-
Elle permet d’obtenir une meilleure durabilité ment du support. Si les deux types de collages
La figure 14 montre l’allongement élevé à la de l’étanchéité car elle limite considérablement sont possibles, la pose en adhérence totale
rupture des matériaux synthétiques, comme les variations de température, et protège l’étan- offre une meilleure résistance au vent et celle
par exemple l’EPDM et le PVC et prouve leur chéité contre les rayons UV; cependant, son en semi-indépendance permet une meilleure
qualités et leur durabilité élevées. prix de revient est élevé et la localisation et la répartition des tensions dans l’étanchéité.
réparation des fuites sont plus difficiles.
C’est essentiellement à partir de 1987 que les 4 Pose avec fixations mécaniques
étanchéités actuelles ont fait une percée sur le 2 Pose en adhérence totale
marché, le CSTC et d’autres organismes Ce système comprend une sous-couche vissée
déconseillant formellement l’utilisation du bitu- On pose d’abord un vernis d’adhérence bitumi- ou clouée et une couche supérieure en SPS ou
me oxydé comme membrane supérieure de neux sur le support puis on applique une sous- APP collée au bitume à chaud, soudée ou col-
l’étanchéité. Par ailleurs, l’UEAtc et l’UBAtc ont couche éventuelle et une couche supérieure en lée à froid.
mis au point des procédures permettant de SPS ou APP qui sont chacune soit collées au
confirmer la haute qualité de ces nouveaux bitume à chaud, soit soudées, soit collées à L’avantage de cette technique est qu’on peut
produits, d’où l’intérêt d’utiliser des matériaux froid. adapter le nombre de fixations suivant les
d’étanchéité disposant d’un agrément tech- zones de toitures (angles, rives,...). Les sup-
nique. Environ 90 produits d’étanchéité dispo- 3 Pose en semi-indépendance ports les plus adaptés à cette technique sont
sent actuellement d’un tel agrément. les tôles profilées en acier, le béton cellulaire et
Il s’agit du même principe que pour la pose en le bois.
8.3. Pose de l’étanchéité
8.3.1 Etanchéités bitumineuses

1 Pose en indépendance avec une couche 600


de protection lourde
500
allongement à la rupture en %

Tableau 7: Matériaux d’étanchéité synthétiques avec ATG EPDM


400
Elastomères

EPDM copolymère d’éthylène, de propylène et


300
diène-monomère PVC

200
CSM polyéthylène chlorosulfoné

100

PIB polyisobutylène
Plastomères

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
CPE polyéthylène chloré
Durée d'exposition (années)

PVC chlorure de polyvinyle (souple) Fig.14 Allongement à la rupture du PVC et de l’EPDM


en fonction de la durée d’exposition

20 Isolation thermique de la toiture plate


Fig.15 Pose en indépendance : système


monocouche (L)
햲 Support
햳 Une éventuelle couche de séparation
composée d’un voile de verre brut ou 햳
d’une natte en polyester brut
햴 Une couche de SBS ou APP (épaisseur
≥ 4 mm) avec recouvrements soudés
Les recouvrements longitudinaux sont
de 80 mm, les recouvrements transver-
saux ou de tête sont de 150 mm, ces
recouvrements sont toujours soudés.

햵 Une couche de protection lourde

Fig.16 Pose en indépendance : soudage de


la couche de finition (Ls)
햲 Support
햳 Couche de séparation en voile de verre
brut ou natte en polyester brut 햴
햴 Sous-couche V3 avec recouvrements
soudés (ou V4 ou P150/16 ou SBS ou
APP)
햵 Couche de finition en SBS ou APP. 햳
Celle-ci est soudée sur la sous-couche.
Les recouvrements sont également sou- 햲
dés entre eux.
햶 Couche de protection lourde

Isolation thermique de la toiture plate 21


8.3.2 Etanchéités synthétiques

Les membranes synthétiques sont posées en


indépendance, en adhérence totale, en semi-
indépendance ou avec des fixations méca-
niques entre autres en fonction du type de pro-

duit. Les ATG donnent plus d’informations à ce
sujet.

Fig.17 Pose en adhérence totale : soudage de la sous-couche


et de la couche de finition (TSs)
햲 Support
햳 Vernis bitumineux d’adhérence si le support est en béton
햴 La sous-couche V3 (ou V4 ou P150/16 ou une membrane
bitumineuse SBS ou APP) est soudée sur le support, y
compris les recouvrements.
햵 La couche de finition SBS ou APP est soudée, recouvre-
ments compris.

22 Isolation thermique de la toiture plate


9
Résistance au vent et protection

9.1. Résistance au vent Les actions du vent ont été définies dans la
norme NBN B 03-002. L’essai de résistance au
Pour résister aux efforts de succion s’exerçant vent permet par ailleurs de déterminer la résis-
sur la toiture sous l’action du vent, il importe tance au vent d’une composition de toiture
de fixer correctement les différentes couches plate déterminée. Cette information est reprise
du système. A l’origine, on avait recours au dans les agréments techniques.
lestage ou au collage au moyen de bitume
chaud. Avec les bitumes polymères, on pra- Pour limiter l’action du vent sur une toiture
tique généralement le soudage à la flamme. A plate, il faut veiller à réduire au maximum voire
l’heure actuelle, on tend de plus en plus à utili- même à exclure tout mouvement d’air sous
ser des colles à froid et des fixations méca- l’étanchéité et sous l’isolant, afin de pouvoir
niques (moins de risques d’incendie lors de la créer un effet ventouse favorable.
mise en œuvre des fixations).
C’est pourquoi il est impératif d’appliquer sur
L’importance de la résistance au vent est éga- des planchers de toitures fractionnés et per-
lement apparue à la suite des nombreuses méables à l’air un système doté d’une très
tempêtes qui ont frappé notre pays ces der- bonne résistance au vent: l’écran pare-vapeur
nières années, alors qu’entre 1940 et 1983, on qui assure l’étanchéité à l’air du plancher joue
relève peu de rafales violentes de vent (voir ici également un rôle bénéfique.
figure 18).

1400
1241 Pa 1187 Pa 1351 Pa
45 m/s 44 m/s 47 m/s
Pression dynamique de base (Pa)

1200 1081 Pa
42 m/s
932 Pa 967 Pa
1000 39 m/s 862 Pa 40 m/s 837 Pa
839 Pa
37 m/s 38 m/s 37 m/s
800

600

Fig. 18 Pressions dynamiques


400
maximales de base du vent
enregistrées à Uccle de 1929 200
à 1985 et à
Zaventem/Beauvechain de 0
1986 à 1994. 1925 1930 1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995

Isolation thermique de la toiture plate 23


Il convient aussi d’éviter toute pénétration d’air 9.2. Protection de la toiture
par les raccords tels les rives de toitures. Les
matériaux isolants et en particulier la laine En plus de la toiture précédemment décrite, on
minérale autorisent davantage les mouve- doit penser à prévoir une couche de protection
ments d’air. Un fractionnement de l’isolation, qui peut se présenter de deux manières diffé-
réalisé de préférence à hauteur des zones de rentes:
rive et des zones d’angle, permet de limiter ces
mouvements. ■ sous forme de couche légère (paillettes
d’ardoise, peinture,...) inclue dans la
On veillera enfin à coller soigneusement entre membrane et qui protège la toiture contre
elles les différentes couches constitutives du les UV, réduit la température superficielle
système et à éviter les zones de non collage. en cas d’ensoleillement et améliore l’as-
pect;

■ sous forme de couche de protection lour-


de (graviers, dallage, pavage, asphalte
coulé) qui en plus sert de lestage de la toi-
ture pour s’opposer aux actions du vent.

APP/SBS

Couche
perforée

Fig. 19 Zones de non-collage (X) à éviter.

24 Isolation thermique de la toiture plate


10
Ouvrages de raccord

L’évolution qui a marqué les matériaux et les 2 Principes généraux


compositions des toitures plates est telle qu’il 1
2
est possible aujourd’hui de réaliser ce type de Si certains des principes suivants peuvent
toitures sans rencontrer de difficultés pour peu paraître évidents, ils méritent cependant d’être 1
que l’on se tienne aux prescriptions énoncées énoncés vu le nombre d’erreurs commises à
ci-avant. leur encontre.

Toutefois, si certains problèmes apparaissent La gouttière doit être placée à un niveau infé-
encore, ils sont, pour la plupart, indépendants rieur à celui de la toiture: la descente se trouve
de la composition de la toiture ou d’une quel- au point le plus bas de la gouttière. La gouttiè-
conque erreur d’exécution commise en partie re elle-même doit en général présenter une Fig. 20 Evacuation de l’eau vers la gout-
courante, mais se situent à la jonction avec les pente. tière (1) et vers le tuyau de descente (2)
rives, dans les relevés, au droit des dispositifs 1. Pente vers la gouttière
d’évacuation des eaux pluviales, des joints de 2. Pente vers le tuyau de descente
dilatation,...
1. Gouttière métallique
2. Latte en bois d’une épais-
A ces endroits, il faut assurer la continuité de seur inférieure à celle de
l’isolant avec son pare-vapeur et l’étanchéité. l’isolant pour éviter les stag-
≥ 100 mm 7 8 nations d’eau
10.1. Les gouttières et les ché- 4
3. Isolation thermique
neaux 4. Larmier rigide, en tronçons
de 1 m de long, compatible
≥ 20 mm avec le matériau d’étanchéité
10.1.1 Objet et le matériau de la gouttière
≥50 mm

1 (recouvrement 100 mm)


Le chéneau et la gouttière sont des canaux pré- 5. Crochets (écartement selon
formés ou non, établis en toiture ou sur la rive la gouttière)
6. Pare-vapeur éventuel
de celle-ci, et destinés: 2 6 3
5 7. Bande de raccord ou sous-
■ à récolter les eaux pluviales s’écoulant de couche en cas d’étanchéité
la toiture; multicouche (collage du lar-
■ à les évacuer rapidement vers les tuyaux mier rigide)
de descente. 8. Etanchéité bitumineuse
Fig. 21 Gouttière pendante métallique et toi-
ture dont l’etanchéité est bitumineuse

Isolation thermique de la toiture plate 25


Les dimensions et les pentes sont adaptées au Le matériau utilisé pour l’étanchéité du ché- Les joints de dilatation éventuels de la toiture
type de gouttières et à la quantité d’eau à éva- neau peut être identique ou non à celui du sont disposés de préférence en dehors des dis-
cuer. Une norme concernant l’évacuation des revêtement d’étanchéité de la toiture: lorsque positifs d’évacuation des eaux. Si ce principe
eaux du bâtiment est en cours d’élaboration. les matériaux sont les mêmes, l’étanchéité du ne peut être respecté, il faut les placer au
Dans l’attente de sa publication, on tiendra chéneau sera assurée par des bandes sépa- niveau le plus haut des gouttières ou prévoir
compte pour la gouttière, des pentes réelles rées, mises en œuvre préalablement à la pose deux évacuations distinctes situées de part et
minimales suivantes qui sont basées sur les de l’étanchéité de la toiture. d’autre du joint de dilatation.
prescriptions de la norme NBN 306 actuelle-
≥ 100 mm

≥ 20 mm
ment en vigueur et qui complètent les disposi- 7
1. Gouttière en métal ou en plas-
tions de la Note d’Information Technique 4 tique
n°183: 2. Latte en bois d’une épaisseur
inférieure à celle de l’isolant
3. Isolation thermique
■ gouttière pendante: 0 mm/m;
4. Larmier rigide (plaque métal-
≥ 50 mm

■ chéneau: 5 mm/m; 1 lique laminée profilée)


■ gouttière avec revêtement d’étanchéité: 10 5. Crochets (écartement selon la
mm/m sauf spécification contraire prévue gouttière)
dans l’agrément technique. 2 6 3 6. Pare-vapeur éventuel
5 7. Etanchéité synthétique

Il convient de prévoir des dispositifs de trop- Fig. 22 Gouttière pendante en métal (ou en plastique) et toi-
plein (gargouilles, débordoirs) qui assurent ture à étanchéité en matière synthétique.
l’évacuation des eaux en cas d’obstruction de
l’avaloir et préviennent de la sorte une surchar-
ge du toit ainsi que toute infiltration au droit
des coupoles, des seuils,... Les trop-pleins doi-
5
vent donc se situer à un niveau inférieur à celui
des relevés des coupoles,...
8 1. Bloc isolant ou isolation du
Les gouttières sont placées de préférence à 150 mm relevé
l’extérieur du bâtiment, afin qu’en cas de fuite 4 3 6 2. Pare-vapeur éventuel
éventuelle, l’eau ne s’infiltre pas dans les 3. Isolation thermique
locaux: l’emploi de chéneaux en béton 150 mm 4. Bande de raccord ou sous-
>90° 9
engendre des ponts thermiques difficiles à éli- couche en cas d’étanchéité
bitumineuse multicouche
miner. 5. Bavette
6. Etanchéité
7. Isolant moins épais pour per-
mettre la pose encaissée de
l’avaloir
8. Avaloir confectionné sur chan-
tier
9. Pente
1 5 7 2

Fig. 23 Avaloir traversant un mur extérieur

26 Isolation thermique de la toiture plate


10.2. Les relevés La planéité du support doit être adaptée aux Les relevés contre les murs, les coupoles, les
matériaux à mettre en œuvre. Une couche cheminées,... doivent dépasser le niveau des
10.2.1 Objet d’égalisation peut éventuellement être appli- rives de la toiture ou des éventuelles gar-
quée. gouilles ou débordoirs.
Les relevés permettent d’assurer un raccorde-
ment étanche entre l’étanchéité et les émer- L’expérience montre que le relevé doit dépas- En cas de relevé de grande hauteur, le choix du
gences de toiture, tels les murs, les rives et les ser d’au moins 150 mm le niveau fini de la toi- matériau d’étanchéité (y compris des éven-
pénétrations diverses (cheminées, coupoles, ture, lequel est déterminé par l’étanchéité et tuelles sous-couches) et du système de colla-
seuils,..., voir figure 24). son lestage éventuel. Dans le cas de dalles sur ge éventuel doit permettre d’éviter tout risque
plots, la hauteur des relevés s’élève également de glissement du complexe d’étanchéité. Une
10.2.2 Principes généraux à au moins 150 mm mesurés cette fois à par- fixation mécanique (complémentaire) peut
tir de l’étanchéité, à condition de ménager un s’avérer nécessaire.
Un relevé se compose de deux parties: l’étan- joint ouvert suffisant (≥ 20 mm) entre la pre-
chéité et la finition. L’ensemble doit être mière dalle et le relevé, et de prolonger ce der- Les systèmes bitumineux requièrent un pré-
étanche au vent; si tel n’était pas le cas, la sol- nier d’au moins 50 mm au-dessus du niveau enduisage au moyen d’un vernis d’adhérence.
licitation due à l’action du vent sur l’étanchéité des dalles.
serait sensiblement accrue. La continuité de l’isolation thermique au droit
des raccords entre la toiture et le mur doit être
assurée afin d’éviter les ponts thermiques.

4 3 5
6 ≥150mm
1 9

7
5 3 8
4 6

Fig. 24 Relevés sur une toiture.


1. Rive 2 1
2. Gargouille
3. Finition de la rive Fig. 25 Relevé de coupole préfabriqué
4. Seuil 1. Béton
5. Coupole 2. Béton de pente
6. Cheminée 3. Pare-vapeur éventuel
7. Mur creux 4. Isolant thermique
8. Jonction avec une toiture à versants 5. Etanchéité
9. Bardage 6. Fixation du relevé de la coupole dans le mur

Isolation thermique de la toiture plate 27


5 6
10.3. Les rives
8 7 10.3.1 Objet
3
20mm ≥150mm
≥150mm On va examiner dans ce paragraphe les diffé-
rents techniques de parachèvement d’une rive
afin:

1. Béton ■ d’éviter toute pénétration d’eau à la péri-


2. Béton de pente
phérie de la toiture (zone où s’arrête
3. Blocs isolants
4. Pare-vapeur éventuel l’étanchéité);
5. Drainage du mur (sans solin en ■ d’empêcher le débordement des eaux plu-
plomb) viales;
6. Seuil, de préférence sur lit de mor- ■ de prévenir le ruissellement de l’eau de
3 1 2 4
tier
pluie le long de la façade, de la gouttiè-
7. Isolant Fig. 26 Jonction d’une terrasse et d’un seuil : rénovation
8. Etanchéité de la toiture avec dépose du seuil. re,...
■ d’assurer une finition esthétique des
bords de la toiture.

MUR DE PAREMENT
10.3.2 Principes généraux
MAÇONNERIE INTÉRIEURE b a

6 9 L’emploi d’un élément de finition (profilé,


10 couvre-mur,...) s’avère nécessaire dans tous
les cas. Cet élément doit permettre un raccord
3 7 2
150 11 4 durable avec l’étanchéité.

50 Au droit de la rive, le support sera suffisam-


430 mm
80 ment plan et conviendra aux matériaux d’étan-
chéité à mettre en œuvre. Le gros œuvre doit
Exemple de calcul. 150 en outre être étanche au vent: si tel n’est pas le
1. Béton de pente : 150 mm (*)
2. Isolant, épaisseur p.ex. : 80 mm cas, les sollicitations dues à l’action du vent
3. Gravier, épaisseur p. ex. : 50 mm seraient sensiblement accrues.
4. Relevé : > 150 mm
> 430 mm 5 1 8 Le niveau fini des rives doit dépasser celui de
5. Bloc isolant assurant la continuité la partie courante de la toiture. Le larmier du
de l’isolation Fig. 27 Niveau de la membrane de drainage du
6. Membrane en bitume polymère mur creux par rapport au niveau du support pro- profilé de rive doit se trouver à une distance
assurant le drainage de la coulisse prement dit. d’au moins 10 mm de la rive (fig. 29). La rive
(bavette de pied) doit évacuer les eaux de préférence vers la par-
7. Etanchéité de toiture tie courante de la toiture.
8. Pare-vapeur éventuel (*) Dans cet exemple l’épaisseur minimale du
9. Joint vertical ouvert béton de pente est calculée comme suit :
10. Solin en plomb (bavette de pied) 50 mm à 5 m de la descente ; pente de 20
11. Chanfrein éventuel mm/m -> 50 mm + 5 x 20 mm = 150 mm.

28 Isolation thermique de la toiture plate


b 2
6
a 3
4 1
5
c 7
min
25 mm

Fig. 28 Rive de toiture : mise en œuvre incor- min 10 mm


recte.
a) Infiltration d’eau
b) Débordement Fig. 29 Rive de toiture : mise en œuvre correcte.
c) Ruissellement 1. Etanchéité
2. Profile de rive avec écarteur
3. Ecarteur
4. Bande de raccord en cas d’étanchéité bitumineuse
5. Hauteur minimale selon la pente du toit
1 9 6. Ecoulement de l’eau vers la partie courante de la
toiture
8 7. Fixation du profilé
min.
25 mm ≥ 150 mm
10 mm
3
Fig. 30 Rive d’une toiture dont la pente est comprise entre
2
2 et 5 %. Acrotère en maçonnerie isolante.

1. Profilé de rive
2. Acrotère en maçonnerie isolante
4 12
6 3. Chanfrein éventuel
4. Forme de pente isolante avec agrément technique
(ATG)
5. Panneau d’isolation
6. Isolation de la coulisse par remplissage complet ou
1 9 partiel
8 7. Isolation thermique de l’acrotère
≥ 25 mm 8. Ecoulement vers la partie courante du toit
13 9. Obturation de la coulisse (plaque de fibre ciment, p.ex)
≥ 150 mm
3 10. Pare-vapeur éventuel
10 mm 11. Forme de pente
7 12. Support
13. Protection éventuelle

Fig. 31 Rive d’une toiture dont la pente est comprise entre


6 5 10 11 12 2 et 5 %. Acrotère isolé thermiquement.

Isolation thermique de la toiture plate 29


≥5% ≥5%

50 mm

1
5 mm

2
8 à 10 mm

CORRECT INCORRECT
Fig. 73 Couvre-murs en pierre naturelle.
1. Obturation de la coulisse (plaque de fibre-ciment, par exemple)
2. Isolation thermique
Exécution correcte : l’étanchéité se prolonge sur toute la largeur du
mur, la pierre surplombe le mur et est pourvue d’un casse-gouttes.

7 12 9 8

10 6 5 4
≥ 150 mm

10.4. Les joints de mouvement


10.4.1 Objet

Afin de parer aux fissurations incontrôlées,


l’auteur de projet prévoit des joints de mouve-
1 11 2 3
ment dans le support.

Les matériaux d’étanchéité, même les plus Fig. 33 Couvre-mur métallique sur étanchéité de toiture bitumineuse.
élastiques, ne sont pas conçus en principe 1. Support 8. Patte de fixation ou étrier
pour absorber les mouvements du support. Il 2. Béton de pente 9. Couvre-mur
3. Pare-vapeur éventuel 10. Chanfrein éventuel
convient dès lors de réaliser, au droit des joints 11. Etanchéité à l’air et possibilité de mouvement
4. Isolation thermique
de mouvement, une finition appropriée de 5. Première couche d’étanchéité (matelas souple en laine minérale, épaisseur
l’étanchéité, appelée couvre-joint ou étanchéité 6. Seconde couche d’étanchéité nominale : 2 x la largeur du joint)
de joint. 7. Isolant thermique 12. Pare-vapeur avec oméga

30 Isolation thermique de la toiture plate


7 Fig. 34 Couvre-joint en matériau d’étanchéité souple
11
10 1. Support
2. Béton de pente
3. Pare-vapeur éventuel
6 8 6 4. Isolation thermique
5 4 5. Chanfrein éventuel
6. Etanchéité
7. Cordon souple
8. Maçonnerie isolante
9. Etanchéité à l’air et possibilité de mouvement
(matelas souple en laine minérale, épaisseur nomi-
nale : 2 x la largeur du joint)
10. Etanchéité du joint (bande en bitume polymère ou
en matière synthétique)
11. Couche de glissement éventuelle (voile de verre brut
1 2 3 ou non tissé en polyester)
9

2 3 Fig. 35 Etanchéité d’un joint d’about sur des éléments


7 4 7 5
fractionnés, isolés au moyen de laine minérale
1. Elément portant
2. Bande de pontage
3. Pare-vapeur éventuel placé sur une bande de
pontage au droit du joint
4. Isolant thermique
5. Etanchéité de toiture
6. Joint d’about entre éléments portants
6 7. Joint entre les panneaux isolants souples
1

Isolation thermique de la toiture plate 31


10.5. Les pénétrations en toiture Les pénétrations ou les socles seront distants Si la charge sur les socles est élevée, ceux-ci
et les socles entre eux ou par rapport aux rives de toitures doivent reposer directement sur la structure
d’au moins 50 cm pour permettre la réalisation portante et non sur l’étanchéité et l’isolation.
10.5.1 Objet correcte des travaux d’étanchéité. Ce principe Au besoin, les socles seront fixés à la structu-
ne s’applique pas si l’on utilise des accessoires re portante.
Ce paragraphe examine la jonction de l’étan- confectionnés sur chantier, dont l’emplace-
chéité de la toiture avec les ouvrages suivants: ment doit être prévu dès le stade de la concep- On prendra les mesures nécessaires afin d’évi-
tion. ter les ponts thermiques.
■ les pénétrations horizontales destinées à
l’évacuation des eaux;
■ les pénétrations verticales constituées par
4
des conduits de grands diamètres (≥ 80
mm) ou de petits diamètres (< 80 mm) et
9
par des canalisations électriques;
■ les souches de cheminée; Fig. 36 Evacuation de l’eau au moyen
■ les socles d’ancrage de mâts de drapeaux, d’un avaloir à chaque étage (variante)
de rails, d’enseignes publicitaires,... 1. Support
2. Forme de pente ou isolation
10.5.2 Principes généraux 3. Avaloir 7
4. Tuyau de descente
5. Etanchéité bitumineuse
L’emplacement des ouvrages précités doit tenir 6. Solin
compte de la pente et de l’épaisseur du béton 7. Bavette en plomb
8. Bande de raccord ou sous-couche 3
de pente et de l’isolation thermique de la toitu-
re, afin d’éviter toute stagnation d’eau au droit 9. Ouverture selon la quantité d’eau à
évacuer
de la pénétration.
6
4
1. Isolation thermique de 5
3
la toiture
2. Socle 4 2 2 8 7
5 5
3. Mât ou garde-corps
(partie supérieure) 1 9
≥ 150 mm
9
4. Bande en néoprène
(épaisseur minimum : 8
5 mm)
5. Boulons appropriés
6. Pare-vapeur éventuel
7. Isolant thermique
incompressible
8. Eventuellement, ancra-
ge supplémentaire 6 7
entre le socle et le sup- 1
3
port Fig. 37 Socle pour l’ancrage des éléments
4

32 Isolation thermique de la toiture plate


11
Entretien des toitures plates

Toute toiture doit faire l’objet d’un entretien ■ la mise en œuvre éventuelle d’une couche
régulier qui comprend: de protection supplémentaire aux endroits
à circulation intense;
après l’hiver:
■ une vérification du lestage;
■ une inspection générale et une réparation
éventuelle touchant à l’apparence de après la chute des feuilles:
l’étanchéité (plis, affaissements, vieillisse-
ment,...); ■ l’élimination des feuilles mortes;

■ l’entretien des avaloirs, des tuyaux de ■ l’enlèvement des mousses, de la végéta-


descente, de l’éventuelle couche de pro- tion, des objets étrangers,...
tection, des solins, des profilés, des
joints;

Isolation thermique de la toiture plate 33


12
Ouvrages spéciaux

La toiture inversée peut être rendue accessible; 2 toiture-jardin: on peut aménager la toitu-
on lui donnera alors souvent une des deux re plate en espace vert. On distingue la
fonctions suivantes: toiture verte qui présente une végétation
qui ne demande aucun entretien spécial et
1 toiture-terrasse: on recouvre la toiture la toiture-jardin dont la végétation néces-
d’un revêtement de sol ouvert assurant site un entretien.
une circulation aisée et offrant à la toiture
une résistance suffisante au vent;

1. Couche de végétation (p. ex. terre


de bruyère, terre arable)
2. Couche filtrante
3. Système de drainage ou couche de
gravier
4. Couche de désolidarisation
5. Isolation thermique
6. Feuille anti-racines
7. Etanchéité

2
3
4
5
6
7

TOITURE VERTE TOITURE-JARDIN

Fig. 38 Composition d’une toiture verte et d’une toiture jardin

34 Isolation thermique de la toiture plate


Références

■ Agréments techniques UBAtc pour maté- ■ Le toit plat


riaux d’isolation et d’étanchéité. Services de programmation de la poli-
tique scientifique (SPPS), RD Energie,
■ Bullaert J., Spehl P., Meert E. et Vitse P. 1989.
Réalisation des toitures inversées. CSTC-
magazine, 1er trimestre 1996. ■ Meert E. et Vitse P.
Comment concevoir une toiture plate
■ CSTC durable. CSTC-magazine, 4ème trimestre
NIT 183 La toiture plate: composition, 1995.
matériaux, réalisation, entretien.
Bruxelles, 1992. ■ Ministère de la Région Wallonne,
Direction générale des Technologies, de
■ CSTC la Recherche et de l’Energie (DGTRE),
NIT 191 La toiture plate: exécution des Division de l’Energie
ouvrages de raccord. Bruxelles, 1994. Isolation thermique de la toiture inclinée.
Jambes,1996.
■ Fonds de Formation professionnelle de la
construction - Association Belge des ■ STS 08.82 Matériaux pour isolation ther-
Entrepreneurs d’Etanchéité. mique, 1997.
Manuel pour l’étancheur de toitures,
1996. ■ Vitse P. et Meert E.
Réaction au feu des étanchéités de toi-
■ Franchioly V. et Wagneur M. tures. CSTC-magazine, 4ème trimestre
Les toitures-jardins. CSTC et Agglomé- 1996.
ration de Bruxelles, 1989.

■ IBN
NBN B 62-002 Calcul des coefficients de
transmission thermique des parois des
bâtiments, 1997.

Isolation thermique de la toiture plate 35


La réalisation de cette brochure a été confiée au

Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC)


Etablissement reconnu en application de l’arrêté-loi du 30 janvier 1947
21-23, rue de la Violette
B-1000 Bruxelles.

Rédaction : Etienne Meert, Didier Raymaekers.


Dessins techniques : Serge Peeters et Walter Verbesselt
Réalisation graphique et mise en pages : Robert Roodenburg

Comité de lecture et supervision :

■ Luc Busschaert, ingénieur-chef de service, Ministère des Communications et de


l’Infrastructure
■ Myriam Hay, consultante au Guichet de l’Energie d’Ottignies
■ Lutgarde Neirinckx, ingénieur, Styfabel (auteur de la version précédente);
■ J.M. Guillemeau - CIFFUL;
■ Michel Wagneur, directeur de l’Information au CSTC
■ J. Uyttenbroeck, directeur scientifique au CSTC
■ la Division de l’Energie du Ministère de la Région Wallonne.

Brochure disponible sur simple demande au :

Ministère de la Région Wallonne


DGTRE - Division de l’Energie
Avenue prince de Liège, 7
B-5100 Namur

ou aux Guichets de l’Energie de votre région.

Le téléphone vert du Ministère de la Région Wallonne (08001-1901, appel gratuit)


vous informera de leurs coordonnées.

Dépôt légal : D/1998/5322/8

Ministère de la Région Wallonne,


Direction générale des Technologies, de la Recherche et de l'Energie.
Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC).
Centre interdisciplinaire de formation de formateurs de l’Université de Liège.
Avenue Prince de Liège 7 - B-5100 Namur Tél. 081-32.15.69 - Fax 081-30.66.00

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