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II-1. Introduction
Le collage est une méthode d’assemblage qui est utilisée depuis de nombreux siècles.
Mais ce n’est que depuis quelques dizaines d’année que la science de l’adhésion et la
technologie du collage lui ont permis de faire des progrès considérables et d’être utilisé pour
l’assemblage structural dans de nombreux domaines industriels.
La demande croissante pour des structures légères, qui conduit à l’utilisation de pièces de
faibles épaisseur se prêtant mal à l’assemblage par boulonnage, la nécessité de réduire les
coûts d’assemblage, la prise en compte de la résistance à l’endommagement en impact et
fatigue, toutes ces raisons n’ont fait que renforcer l’intérêt pour l’assemblage par collage.
Dans le domaine des matériaux composites, le collage est même reconnu comme la méthode
d’assemblage la plus adaptée, car ces matériaux fortement inhomogènes et anisotropes sont
très sensibles aux concentrations de contraintes générées au bord des trous utilisés pour le
boulonnage et le rivetage [20].
Dans le cas du collage, on obtient une distribution beaucoup plus homogène des contraintes,
et on n’introduit pas d’amorce de rupture par découpe des fibres.
Une des qualités demandées aux joints collés est de supporter des charges statiques et
cycliques pendant de longues périodes, par exemple dans les domaines de l’aéronautique et de
l’automobile. Malheureusement, le manque de modèles de matériaux et de critères de rupture
fiable a pour conséquence de fréquents surdimensionnements des assemblages collés de
matériaux composites. On constate même souvent que les collages sont « sécurisés » par
l’utilisation d’un boulonnage ou d’un rivetage supplémentaire. Cette façon de faire finit par
annuler tous les bénéfices du collage en augmentant à la fois les masses et les coûts.
Pour ce qui concerne les matériaux « classiques » comme les métaux, des progrès ont été faits
dans les méthodes de sélection du collage approprié, tant en ce qui concerne les traitements de
surface, les couples substrats/adhésifs, l’optimisation des géométries que la prise en compte
de la durabilité sous ses aspects de fatigue et d’environnement. Depuis les travaux de
Volkersen en 1938 [21] de nombreux modèles ont été proposés. Ces modèles ont pour but de
prévoir la répartition des contraintes dans les assemblages et, associés à un critère de rupture
de l’adhésif, de prédire la rupture de celui-ci. En effet, pour les matériaux métalliques,
l’attention se porte pratiquement exclusivement sur la colle qui de par ses propriétés
mécaniques demeure le maillon faible de l’assemblage.
35
CHAPITRE II Les assemblages collés
II-2. Modélisation mécanique des plaques collées :
Pour étudier leur comportement mécanique les assemblages colles peuvent être modélisés de
plusieurs façons différentes selon l’objectif de l’étude réalisée. Le premier choix à faire est
celui de la représentation de la couche de colle. La colle peut être représentée par un modèle
volumique ou bien par un modèle surfacique. La Figure 1.13 montre ces deux types de
représentation d’un collage entre deux plaques.
Il reste encore une troisième possibilité qui combine les deux précédentes. Dans la Figure
1.14 la couche de colle est représentée par un modèle volumique plus deux interfaces : une de
chaque cote de la couche.
36
CHAPITRE II Les assemblages collés
Dans le travail présenté ici, la représentation de la couche de colle par une simple interface
entre deux matériaux a été choisie pour simplifier le calcul numérique.
L’utilisation d’une seule interface facilite aussi la modélisation des pièces de formes plus
complexes.
Les interfaces peuvent elles aussi être modélisées de plusieurs façons différentes, encore
selon le but des études effectuées. La première question qui se pose concerne le
comportement de l’interface lorsqu’elle est soumise à un effort quelconque. L’existence d’une
fissure dans l’interface suppose la dégradation complète de cette interface à l’endroit où se
trouve la fissure.
La dégradation de l’interface selon l’effort applique peut être analysée à partir de deux
approches différentes.
La première est basée sur des méthodes qui utilisent directement la mécanique linéaire de la
rupture [22, 23]. Dans ce premier type d’interface, le passage de la condition non dégradée à
totalement dégradée se fait de façon brutale. Deux plaques collées peuvent ainsi être étudiées
de façon purement analytique.
Les théories de flexion de poutres peuvent être utilisées pour étudier le comportement de
plaques selon les principes de la résistance des matériaux [8]. Dans cette perspective
analytique, l’interface collée est considérée comme étant parfaite. Les deux plaques collées
ont le comportement d’une seule poutre dans la partie collée et de deux poutres complètement
séparées dans la partie fissurée.
L’utilisation d’un modèle en éléments finis peut améliorer ce concept avec l’introduction
d’une interface élastique [23]. Ce type de modélisation est indispensable lorsqu’on veut
analyser le collage sur des géométries plus complexes. L’étude analytique est réalisable
uniquement pour le collage sur des plaques planes qui peuvent être considérées comme de
simples poutres.
La deuxième approche s’appuie sur les formulations basées sur l’endommagement de
l’interface [24, 25, 26]. Ici l’interface passe de la condition non-dégradée (non-endommagée) à
totalement dégradée (complétement endommagée) d’une façon progressive. Cette approche a
été développée originellement pour la simulation de la dégradation des matériaux composites.
Cette représentation reste plus proche de la réalité car, dans la réalité, la dégradation ne se
passe pas de façon brutale. Dans les joints colles il y a toujours une zone en état
d’endommagement progressif localisée à la tête de la fissure. Les modèles d’interface
37
CHAPITRE II Les assemblages collés
endommageables sont donc les plus utilisés aujourd’hui dans les études des assemblages
colles.
Figure ІІ–3 : Défauts typiques d’un assemblage collé [Adams, 1984] [28]
La porosité est causée par le départ de produits volatils et l'existence de bulles d’air au cours
de la réticulation. La mise sous pression de l’adhésif au cours du cycle de cuisson est censée
réduire ce phénomène. De même, la formulation des adhésifs modernes permet de réduire la
quantité de volatils créés au cours de la réticulation avec, par exemple, moins de 0.30% pour
l’EA 9689 et 0.15% pour une autre colle à base de DGEBA, DDA et DDS.
La concentration, en une région donnée, de porosités peut conduire à la création de trous ou
cavités. Ces trous peuvent aussi s’expliquer par une quantité insuffisante d’adhésif. Si elles
sont localisées à l’interface, les cavités créent des interfaces non liées qui peuvent aussi
s’expliquer par une mauvaise préparation de surface du substrat.
Il est évident que ces types de défauts sont des zones privilégiées pour la dégradation de
l’interface par l’eau ou par l’oxygène. Les fissures au sein de l’adhésif sont dues à l’action de
contraintes thermiques au cours de la réticulation. Enfin, les zones de mauvaise réticulation
38
CHAPITRE II Les assemblages collés
peuvent s’expliquer soit par un temps de réticulation insuffisant, soit par une composition
inhomogène de l’adhésif.
On obtient alors des zones plus faiblement réticulées au sein de l’assemblage collé.
39
CHAPITRE II Les assemblages collés
II-4.2. Contrôle non destructif
Les contrôles non‐destructifs rassemblent l’ensemble des techniques permettant de tester un
assemblage collé sans le détruire, d’évaluer son aptitude au bon fonctionnement sans altérer
sa tenue de service.
L’assemblage peut être sollicité par un rayonnement électromagnétique, une vibration
mécanique, une sollicitation mécanique ou un champ magnétique. La présence de défauts
génère alors des perturbations qui sont révélées par des capteurs. La plupart des méthodes
détectent des défauts surfaciques ou débouchant en surface. Moins nombreuses sont celles qui
détectent les défauts en volume, cas des ultrasons et des rayonnements ionisants.
Le secteur aéronautique reste l’utilisateur le plus important. Toutes les techniques sont
employées à un stade ou à un autre, suivant le degré de criticité des composants. Concernant
les défauts de collage tels que l’absence de colle, des défauts d’adhésion ou une fissuration de
la colle au sein de joints de recouvrements par exemple, les ultrasons et la thermographie
infrarouge sont les deux techniques les plus couramment employées.
Concernant les contrôles par ultrasons, une nouvelle technique à couplage d’air permet le
contrôle sans le recours habituel aux liquides ou aux gels de couplage entre le transducteur
d’ultrasons et l’éprouvette. La figure compare les balayages d’un joint à recouvrement collé
en aluminium au moyen de transducteurs plongeurs classiques (c.‐à‐d. couplés à l’éprouvette
par l’intermédiaire de l’eau) à celui obtenu au moyen de transducteurs à condensateurs micro‐
usinés couplés dans l’air.
Figure ІІ–5: Balayage aux ultrasons d’un joint à recouvrement collé en aluminium [29]
Les zones en blanc/rose indiquent une forte réception d’amplitude de part et d’autre de la
ligne d’assemblage du joint à recouvrement. Les zones orange/jaune sont celles d’un bon
collage. Les zones bleu/noir montrent une zone de décollement trapézoïdale créée
artificiellement. La correspondance évidente entre les deux images montre que les
transducteurs sans contact, couplés dans l’air, peuvent donner des résultats semblables au
balayage classique par immersion.
40
CHAPITRE II Les assemblages collés
II-4.3. Vieillissement des assemblages collés
Joint à recouvrement simple La répartition des charges est satisfaisante pour ce qui
est des sollicitations normales.
41
CHAPITRE II Les assemblages collés
Joint à recouvrement simple biseauté
Cette forme permet une répartition plus favorable des contraintes, en les réduisant
aux extrémités
Joint biseauté en bout, enture : Assez bonne répartition des charges mais la section
collée est faible
Ce joint a une bonne résistance mais il est difficile à usiner (ne peut être réalisé
qu’avec des tôles ou pièces épaisses).
Ce type permet une répartition plus favorable des contraintes et il est relativement
aisé à réaliser.
Dans la pratique, ce joint est recommandé lorsqu’une surface doit être lisse sans
préparation particulière, permet une transmission satisfaisante des sollicitations pour
les contraintes normales. Mais la répartition des charges est assez excentrique
(apparition possible de contraintes de pelage ou de clivage).
42
CHAPITRE II Les assemblages collés
Joint en bout, à double recouvrement symétrique biseauté
Figure ІІ–6 : Représente les différents types des assemblages collés [30]
L’analyse des contraintes est essentielle pour la conception des assemblages collés et
l’évaluation de leur résistance. La forme du joint est d’abord imposée par celle des éléments à
assembler et par leur dimensions, par exemple les céments mince et plats ne peuvent être
joints que par recouvrement, les parties tubulaires par manchonnage et les pièces épaisses, en
bois par exemple, par enture ou biseau .D’autre part il faut toujours penser à réduire la
concentration des contraintes qui amorce et propage les décollements du joint.
En particulier, il faut que les pièces travaillent en cisaillement, et que les contraintes soient
réparties sur une plus grande surface, comme le montre la figure. On a donc conçu
spécifiquement les assemblages pour obtenir des recouvrements de surfaces suffisamment
larges afin de répartir les contraintes sur une plus grande surface et de réaliser des
assemblages plus solides que les rivets, à l’endroit desquels se concentrent les contraintes.
Les assemblages collés présentent par ailleurs l’avantage d’être plus lisses, plus esthétiques et
plus aérodynamiques que les assemblages rivetés ou soudés.
43
CHAPITRE II Les assemblages collés
Comme dit précédemment, c’est l’essai le plus utilisé actuellement car il est proche des
conditions de fonctionnement en service de la plupart des joints collés, et qu’il est simple a
mettre en œuvre. Cependant, il est important de savoir que l’exploitation de ce type d’essai est
beaucoup moins simple qu’il n’y parait au premier abord dans le cas d’un collage rigide.
En effet, la technique de calcul encore utilisée dans certains guides de recommandations et qui
consiste à considérer une contrainte de cisaillement constante pour déterminer la capacité
d’un joint collé en cisaillement n’est clairement pas adaptée au cas de colles rigides. Dans ce
cas (qui concerne les joints les plus résistants, et donc le collage structural), il existe des
phénomènes de concentrations de contrainte.
טּp1 , טּp1 . L’adhésif a une épaisseur « ea », ses modules d’Young, de cisaillement et de poison
respectivement .«Ea», «Ga », «טּa ».
44
CHAPITRE II Les assemblages collés
P
Substrat
Joint de colle L
Nous allons ci-après lister les principales théories utilisées aujourd’hui pour la détermination
des profils de contrainte dans les joints collés. La liste des méthodes n’est bien entendu pas
exhaustive, et il a été décidé de ne citer que les méthodes présentant un intérêt pour expliquer
certains aspects phénoménologiques du collage. Dans le cas des méthodes analytiques, il
existe de nombreuses autres approches qui concernent des joints de géométrie différente, ou
des méthodes d’ordre de précision plus important. Pour les modélisations éléments finis, de
nombreux travaux ont été réalisés, et tous ne pourront pas être cités ici.
Avant d’aborder les différentes théories analytiques concernant l’étude du transfert des efforts
dans un joint collé fonctionnant en cisaillement, il convient de rappeler que l’objectif de ce
type d’étude est de déterminer les profils de contrainte existants dans le joint de colle, et, si
possible, de pouvoir déterminer un critère de rupture du joint permettant ainsi de disposer
d’un critère de dimensionnement. Outre cet aspect quantitatif, l’étude du transfert des efforts
permet également d’aborder des aspects plus phénoménologiques du collage structural, et plus
particulièrement l’existence et l’influence des concentrations de contrainte. Dans la suite de ce
paragraphe, les conventions adoptées seront celles de la figure ІІ.9. Il s’agit d’un modèle tri-
couche avec pour chaque couche une épaisseur ei, un module d’Young Ei, un module de
cisaillement Gi, et un coefficient de Poisson νi. La variable i prend la valeur 1, 2 ou c, selon
que la couche soit l’adhérent 1, l’adhérent 2 ou la colle respectivement. La largeur du joint est
et
JK
I
pour les contraintes de cisaillement. Dans ces paramètres, i prend la valeur 1, 2 ou c
45
CHAPITRE II Les assemblages collés
selon la couche considérée, et j et k correspondent aux directions 1, 2, ou 3 ; i.e. x, y, ou z, z
étant la direction dans la largeur du joint.
Deux champs de contrainte dans le joint de colle vont nous intéresser plus particulièrement :
efforts dans le cas du joint a simple recouvrement, mais aussi de l’équilibre des efforts
Dans ces analyses, seules les contraintes de cisaillement dans l’adhésif et les efforts
longitudinaux (sens des x) dans les substrats sont prises en compte. L’adhésif est modélisé par
une infinité de ressorts travaillant en cisaillement. Les substrats sont considérés comme
travaillant en contraintes planes.
46
CHAPITRE II Les assemblages collés
pas linéaire du fait de l’élasticité des adhérents (dans le cas où les adhérents sont considérés
infiniment rigides, seule la colle se déforme en cisaillement, et ce dernier est donc constant).
– les moments de flexion induits par l’excentricité des efforts sont négligés.
– les contraintes axiales sont uniformes dans l’épaisseur des adhérents, et ceux-ci se
déforment seulement en traction selon x.
Dans un premier temps, on écrit les équations d’équilibre des deux adhérents pour obtenir des
relations entre contraintes de cisaillement et contraintes axiales dans les deux adhérents :
x e1
c
d 11
1
x x e2
c
d 112 x
12 12
dx dx (ІІ.1)
On peut également utiliser les relations de Hooke pour exprimer la variation de cisaillement
en fonction des caractéristiques des matériaux.
d 12c x Gc 112 x 11
1
x
dx ec E2 E1
(ІІ .2)
Alors, en utilisant les équations ІІ.1, et ІІ.2, on obtient une équation différentielle du second
degré :
d2 11
1
x 112 x 2 11
1
x 112 x
0
dx 2 1E E 2 1
E E 2 (ІІ .3)
47
CHAPITRE II Les assemblages collés
Gc 1 1
2
ec e1 E1 e2 E2
Avec : (ІІ .4)
On peut ensuite facilement résoudre cette équation en prenant en compte les conditions
limites des deux adhérents. Si on considère que la contrainte de chargement de l’adhérent est
11
1
X 0 p
b.e1 (ІІ .5)
Alors on obtient l’expression suivante pour la contrainte de cisaillement (il est à noter qu’ici
l’origine x = 0 est pris au bord gauche du joint en figure ІІ. 8) :
Gc 11 1
x 0 E1 e1 cosh x
x
c
cosh L sinh X
ec E 2 e2 sinh L
12
E1 (ІІ .6)
Cette équation donne un profil de cisaillement le long du recouvrement concentré aux deux
extrémités comme représenté en figure ІІ.9. On notera que la valeur du cisaillement au bord
n’est pas nulle dans ce cas. La théorie est alors dite du premier ordre. Cette première analyse
permet de bien poser le problème lié à l’étude de l’assemblage par collage et à la mesure en
particulier de la concentration des efforts en bout de joint.
Figure ІІ–10 : Profil de cisaillement classique le long d’un joint collé obtenu par la méthode
d’O. Volkersen.
48
CHAPITRE II Les assemblages collés
ІІ.6.1.b Analyses bi-axiales.
Les analyses suivantes sont présentées de manière progressive au niveau de leur complexité et
illustrent les travaux existants qui prennent en compte la flexion des substrats due à
l’excentricité de chargement, par l’introduction d’un moment de flexion en bord de joint M0.
L’adhésif est représenté par une infinité de ressorts travaillant en cisaillement et une infinité
de ressorts travaillant en traction-compression. Les substrats sont considérés comme des
plaques dans la plupart des cas.
Les auteurs ont ici considéré un joint à simple recouvrement symétrique (e1 = e2), et ont
ajouté la détermination de l’arrachement intervenant dans le joint de colle en ne prenant en
compte que l’excentricité de l’application des efforts. Ceci n’a pu être fait qu’en s’attachant a
l’étude de joints particuliers, i.e. l’étude de joints pour lesquels les hypothèses de ІІ.7 sont
vérifiées.
Ces inégalités consistent en fait à vérifier que la couche d’adhésif est bien suffisamment
souple par rapport aux adhérents pour pouvoir négliger une partie des déformations devant
l’autre.
e1 .Gc e .Ec
0.1 1 0.1
ec .G1 ec .E1 (ІІ.7).
p.e1
M0 k
Le moment ainsi créé a été noté 2 , k étant un paramètre reflétant la valeur de la
charge appliquée. Ainsi, lorsque la charge est faible, peu de déformations sont appliquées et la
valeur du bras de levier du moment est effectivement e1/2 (l’épaisseur de la couche de colle
est ici négligée).
Dans ce cas, k vaut 1. Ensuite, à mesure que la charge augmente, k diminue vers la valeur
nulle. Les champs de cisaillement et d’arrachement déterminés par cette méthode sont donnés
par les équations ІІ.8 et ІІ.9. Ici, l’origine x = 0 est prise au milieu du joint, ceci permet
d’utiliser des conditions de symétries évidentes pour résoudre simplement le problème posé. Il
49
CHAPITRE II Les assemblages collés
est à noter que la formulation de l’arrachement donnée ci-dessous a été corrigée par Sneddon
(1961) et Wu et al. (1997)[34].
cosh x
e
12c x
p C
1 3k 1 31 k
8bC e1 sinh C
e
1 (ІІ.8).
x x x x
R2 2 k ' cosh cos cosh cos R1 2 k ' sinh sin sinh sin
p k k
22
c
bC R3
2
2 C C 2 C C
(ІІ.9).
l
C
Avec : 2 (ІІ.10).
8Gc .e1
E1 .ec
(ІІ.11). R1 cosh sin sinh cos (ІІ.12).
1/ 4
C 6 E .e
c 1
e1 E1 .ec
(ІІ.13). R2 sinh cos cosh sin (ІІ.14).
k' k
C
3 1 12
p
sinh 2 sin 2
R3
e1 be1 E1 (ІІ.15). 2 (ІІ.16).
Comme on peut le voir, cette équation est beaucoup plus complexe que celle énoncée par
Volkersen (1938). En outre, elle s’applique a des joints particuliers qui doivent vérifier les
relations ІІ.5 et qui dans ce cas sont symétriques (e1 = e2). Elle est de fait beaucoup moins
utilisée en pratique, mais permet d’estimer l’importance de l’arrachement dans le cas des
joints à simple recouvrement.
Dans Cheng et al. (1991) [35], un travail similaire à Goland et al. (1944) a été mené pour des
joints non symétriques. La résolution et les expressions obtenues sont cependant complexes et
ne seront par conséquent pas reprises ici.
1 (ІІ.17).
2
2Gc.e1
1
3ec .G1
50
CHAPITRE II Les assemblages collés
ІІ.6.1.b.2 Analyse de Tsai, Oplinger et Morton : Prise en compte du module de
cisaillement des adhérents dans les deux théories précédentes Tsai et al. (1998) [36]
Les auteurs ont ajouté une déformation en cisaillement linéaire des deux adhérents dans les
deux expressions du cisaillement des théories précédentes. Cette prise en compte est
particulièrement utile dans le cas de matériaux anisotropes à faible module de cisaillement
comme le sont certains matériaux composites. Ils ont décidé de prendre en compte ce
phénomène après avoir observé par interférométrie de Moiré les franges de déformation sur le
côté du joint (figure. ІІ.10). Cette observation mettait en évidence une déformation en
cisaillement importante dans le cas d’adhérents anisotropes, Tsai et al. (1998) [36]. Ces auteurs
identifient un paramètre qui permet de prendre en compte une déformation linéaire en
cisaillement dans l’épaisseur des adhérents (équation ІІ.8).
1
2
2Gc.e1
1
3ec .G1
Il suffit ensuite de remplacer dans les deux expressions du cisaillement ІІ.8 et ІІ.9,
Respectivement λ par λ et β par β
1
2
Gc.
1
e e
ec . 1 2
3G1 3G2 (ІІ.18)
On notera que le champ de cisaillement est supposé constant dans l’épaisseur du joint de
colle.
.Gc 11
1
x 0 E1 e1
cosh x
12C . cosh L sinh x
sinh L
ec . E e
E1 2 2 (ІІ.19)
51
CHAPITRE II Les assemblages collés
Les modèles précédents ont été présentés en détail car ils seront utilisés dans la suite de
l’étude. Leur intérêt est qu’ils restent d’une relative simplicité et ne nécessitent pas de grands
développements numériques.
On constate finalement que tous les modèles existants s’accordent sur la nécessité
d’augmenter la rigidité en flexion des substrats pour minimiser les contraintes normales dans
la couche de colle.
CONCLUSION
52
CHAPITRE II Les assemblages collés
Plusieurs types d'adhésifs développés pour l'assemblage de matériaux sont offerts sur le
marché, mais dès la première étape de la conception du joint, un choix judicieux de l'adhésif
est primordial. La conception du joint doit donc être réfléchie en fonction de la géométrie de
la pièce, de ses propriétés, de son emplacement, du poids que l'adhésif aura à supporter et des
conditions environnementales dans lesquelles celui-ci évoluera.
Il est important de signaler que la grande majorité des études expérimentales ainsi que des
différentes modélisations utilisent la géométrie de joint dite « à simple recouvrement » (ou
Single Lap Joint, SLJ, en anglais). Ce mode d’assemblage est souvent privilégié bien qu’il ne
représente pas la géométrie la plus efficace pour le transfert des efforts. Mais ses principaux
avantages sont sa simplicité et le fait qu’il soit fréquemment utilisé dans la pratique
industrielle pour évaluer la qualité d’un couple adhésif/substrat.
53