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: C248 V3
Fondations profondes
Date de publication :
10 décembre 2019
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Mécanique des sols et
géotechnique
Mots-clés Résumé Cet article expose les méthodes géotechniques de dimensionnement des
normes | géotechnique | fondations profondes, notamment celles introduites dans la pratique française par
fondations | tassements
l’approche aux états limites formalisée par l’Eurocode 7 sur le « Calcul géotechnique » et
la norme française d’application pour les fondations profondes NF P 94-262. Cette norme
a notamment modifié les règles de calcul de la capacité portante des fondations
profondes, par rapport aux textes réglementaires précédents (Fascicule 62-Titre V du
CCTG et DTU 13.2).
Après la description des divers types de fondations profondes et des rappels concernant
les calculs aux états limites, cet article aborde les méthodes pressiométrique et
pénétrométrique de calcul de la capacité portante et du comportement des pieux sous […]
Keywords Abstract This paper presents the geotechnical methods for designing deep foundations,
standards | geotechnical in particular those introduced in the French practice by the limit state approach advocated
engineering | foundations |
settlements by Eurocode 7 on « Geotechnical design » and the French application standard for deep
foundations NF P 94-262. This standard has modified, in particular, the rules for
assessing the bearing capacity of deep foundations, in comparison with the former codes
of practice (Fascicule 62-Titre V of CCTG and DTU 13.2). After describing the various
types of deep foundations and summarizing the limit state load combinations, this paper
deals with the pressuremeter and penetrometer methods for assessing the bearing
capacity and for modelling the behaviour of piles under transverse loadings. […]
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Fondations profondes
8. Glossaire .................................................................................................... — 43
9. Annexe 1 : prise en compte de l’effet d’accrochage
pour le calcul du frottement négatif unitaire limite ..................... — 44
10. Annexe 2 : formulaire pour le calcul des pieux
sous charge transversale ...................................................................... — 46
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. C 248v2
• pieux battus, façonnés à l’avance et mis en place, le plus d’une boue de forage. Le forage est rempli de béton de grande
souvent, par battage. ouvrabilité sous la boue, en utilisant une colonne de bétonnage
Pour l’évaluation de la capacité portante, notamment, il est plus (figure 1). Comme pour les pieux forés simples, on peut effectuer
important de considérer le type de sollicitation imposée au sol par un rainurage de la paroi avant bétonnage.
la mise en place de la fondation. C’est ainsi que l’on distingue : Les formes de section des différents types de barrettes exé-
– les pieux et autres fondations profondes dont l’exécution se cutées dans ces conditions sont données sur la figure 2.
fait après extraction du sol du forage et qui, de ce fait, ne pro-
voquent pas de refoulement du sol ; ■ Pieu foré tubé
– les pieux dont la mise en place provoque un refoulement du
sol ; Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
– certains pieux particuliers dont le comportement est intermé- moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc., sous protection
diaire. d’un tube ou virole dont la base est toujours située au-dessous du
fond de forage. Le tube peut être enfoncé jusqu’à la profondeur
finale par vibration, ou foncé avec louvoiement au fur et à mesure
1.1 Fondations profondes ne refoulant de l’avancement du forage. Le forage est rempli partiellement ou
totalement de béton (figure 3). Soit le tube est extrait (virole récu-
pas le sol à la mise en place pérée) sans que le pied du tube puisse se trouver à moins de 1 m
Cette catégorie de pieux comprend les pieux forés et barrettes, sous le niveau du béton, sauf au niveau de la cote d’arase, soit le
les pieux à la tarière creuse (voir la norme NF EN 1536, AFNOR tube est laissé en place (virole perdue).
2015b), ainsi que les micropieux forés (voir la norme NF EN 14199,
AFNOR 2015d).
■ Pieu foré simple (et barrette exécutée dans les mêmes condi-
tions)
Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc. Ce procédé, qui
n’utilise pas le soutènement de parois, ne s’applique que dans les
sols suffisamment cohérents et situés au-dessus des nappes
phréatiques. On peut effectuer un rainurage de la paroi avant
bétonnage.
■ Pieu foré à la boue et barrette
Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc., sous protection Figure 2 – Différents types de barrettes
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1,50 m
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du sol (§ 6.2).
17 Micropieu type I On se contente de donner ici quelques principes généraux sans
1 bis entrer dans le détail des calculs aux états limites. Les situations, les
18 Micropieu type II différents types d’actions et leurs valeurs à prendre en compte dans
les calculs sont définis dans les textes normatifs ou réglementaires.
19 Pieu ou micropieu injecté mode IGU Ils varient notamment suivant le type d’ouvrage considéré.
(type III)
8 Pour les fondations profondes des ouvrages de génie civil et
20 Pieu ou micropieu injecté mode IRS des bâtiments (AFNOR, 2012), on distingue communément les
(type IV) actions suivantes :
– les actions permanentes générales (§ 2.1.1) ;
– les actions permanentes dues aux poussées transversales
(§2.1.2) et au frottement négatif (§ 2.1.3) ;
avec Fv effort total axial sur le pieu à prendre en compte Les actions accidentelles sont considérées avec une valeur
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(avant application de tout facteur), représentative unique qui est une valeur nominale, générale-
FG effort axial dû aux charges permanentes, ment donnée dans les textes réglementaires.
FQq-p effort axial dû aux charges variables quasi-
permanentes,
Gsn effort axial de frottement négatif,
2.2 Combinaisons d’actions
effort axial dû aux autres charges variables (non Les fondations des ouvrages de génie civil et des bâtiments
quasi-permanentes). doivent être justifiées pour diverses combinaisons et actions de
calcul, conformément à l’Eurocode « Bases du calcul des structures »
La valeur de calcul Fd de l’effort axial à utiliser pour les vérifica-
(EN 1990, AFNOR, 2003) et à l’Eurocode 7 « Calcul géotechnique »
tions aux ELU et ELS tient compte des facteurs partiels sur les
(EN 1997-1, AFNOR, 2005a). Ainsi, la norme française d’application
charges permanentes G et les charges variables Q, ainsi que des de l’Eurocode 7 pour les fondations profondes (NF P 94-262, AFNOR,
facteurs ψ0, ψ1 et ψ2 sur les charges variables. Les valeurs de ces 2012) définit les combinaisons suivantes.
facteurs dépendent de la combinaison d’actions à vérifier (voir
§ 2.2.1 pour les ELU, § 2.2.2 pour les ELS). Dans les combinaisons d’actions qui suivent, le symbole « + »
signifie « combiné à ».
On donne au paragraphe 3.7.2 la méthode d’évaluation du frot-
tement négatif simplifiée, en termes de forces. Dans la référence
[1], est détaillée une méthode dite « en déplacement », tenant 2.2.1 États limites ultimes (ELU)
compte des tassements respectifs du sol et du pieu.
Pour les fondations profondes, on distingue communément :
– l’ELU de mobilisation du sol (capacité portante ou résistance
2.1.4 Actions variables Q en traction) ;
Il s’agit essentiellement : – l’ELU de stabilité d’ensemble ;
– l’ELU de résistance des matériaux constitutifs de la fondation ;
– des charges d’exploitation : surcharges routières, freinage,
stockage temporaire, etc. ; – lorsque les déplacements peuvent nuire au bon comportement
– des charges dues aux effets climatiques : vent, neige, etc. ; de la structure portée, l’état limite de déplacement.
– des effets des actions hydrodynamiques engendrées par la
houle, par exemple. 2.2.1.1 Combinaisons fondamentales
Ces actions variables Q interviennent dans toutes les combinai- Les combinaisons fondamentales couvrent les situations de calcul
sons d’actions (§ 2.2), soit comme action variable de base Q1, soit durables ou transitoires. Elles correspondent à une probabilité
comme action variable d’accompagnement Qi (i > 1). On fait d’occurrence très faible, de l’ordre de 10–4 ou moins sur une année.
Combinaisons
Utilisations selon l’EN 1990
d’actions
Les combinaisons pour les situations accidentelles corres- Les actions dues aux combinaisons quasi-permanentes corres-
pondent à des événements très exceptionnels, dont la probabilité pondent aux actions réellement subies par la structure pendant la
d’occurrence est extrêmement faible sur la durée d’utilisation de majeure partie de sa durée de vie. Elles sont pertinentes pour étu-
l’ouvrage. dier les déplacements à long terme de la fondation.
Pour les fondations profondes, les effets des actions de calcul
Pour les fondations profondes, les effets des actions de calcul
Ed sont :
Ed suivantes sont à envisager :
avec, le plus souvent, dans le cas des ouvrages d’art, pour les
charges de trafic et les forces dues au vent, ψ2iQi = 0.
avec, le plus souvent, dans le cas des ouvrages d’art, pour les
charges de trafic et les forces dues au vent, ψ2iQi = 0.
2.2.2.2 Combinaisons caractéristiques
2.2.2 États limites de service (ELS)
Les actions dues aux combinaisons caractéristiques (aussi
On envisage essentiellement pour les fondations profondes : appelées « rares ») correspondent aux actions que les ouvrages
auront à subir, seulement quelques fois, au cours de leur durée de
– l’ELS de mobilisation du sol (limitation des déplacements par
vie.
calcul de portance) ;
– l’ELS du matériau constitutif de la fondation (durabilité de la Pour les fondations profondes, les effets des actions de calcul
fondation) ; Ed à considérer sont données par :
– lorsque la structure portée l’exige, l’état limite de déplacement.
Ces états limites de service doivent être vérifiés pour différentes
combinaisons d’actions :
– les combinaisons quasi-permanentes ;
– les combinaisons fréquentes (ne sont pas vérifiées en pratique
pour le calcul des fondations) ; ψ0i = 0,7 pour la plupart des charges d’exploitation des bâti-
– les combinaisons caractéristiques. ments.
Si l’on accroît progressivement F à partir de 0, le pieu s’enfonce du pieu dans le sol. On peut retenir :
en tête, de st, et la courbe représentant F en fonction de st a – pour les pieux travaillant en compression refoulant le sol :
l’allure indiquée sur la figure 11. Il atteint sa capacité portante Rc
qui correspond à la rupture du sol. À partir de cette charge,
l’enfoncement ne se stabilise plus sous la charge et la vitesse – pour les pieux travaillant en compression ne refoulant pas le sol :
d’enfoncement est relativement grande. Conventionnellement, Rc
est la charge correspondant à st = B/10 (avec B diamètre du pieu)
ou à une vitesse d’enfoncement de 1 à 5 mm/min.
– pour les pieux travaillant en traction :
qb
avec la pression limite mesurée, et
p0 contrainte totale horizontale au même niveau
Figure 11 – Courbe de chargement axial d’un pieu dans le sol avant essai.
Sols intermédiaires
À placer dans la catégorie
(sable limoneux, sable argileux,
la plus proche
argile sableuse)
Denses 1à2 10 à 20 25 à 42
Altérées 2,5 à 4
Roches
Fragmentées > 4
La craie est une formation sédimentaire, blanc-jaunâtre, poreuse complexe n’entrant pas dans les catégories ci-avant, on essaiera,
et légère, constituée à 90 % de carbonate de calcium (tableau 4). Elle au vu des essais d’identification, de les placer entre deux des caté-
présente différents aspects allant de la pâte à la roche et peut com- gories précédentes et l’on procédera par interpolation des para-
porter un pourcentage plus ou moins important de silex. mètres de calcul.
La marne comporte de 30 à 70 % de CaCO3, les marno-calcaires L’appellation roches altérées ou fragmentées peut recouvrir des
(ou calcaires marneux) de 70 à 90 %. matériaux fort divers, à dominante carbonatée, schisteuse, grani-
Les argiles et les limons comprennent moins de 30 % de CaCO3. tique, etc., à consistance plus ou moins meuble suivant le degré
d’altération. On pourra, d’un point de vue pratique, réserver cette
Pour les nombreuses formations intermédiaires (sable limoneux, appellation aux matériaux à caractère rocheux dominant, pour les-
sable argileux, argile sableuse) ainsi que pour les sols à structure quels il y a refus au pénétromètre statique et dont les modules
pressiométriques sont supérieurs à 50 MPa. Pour les roches alté-
rées plus meubles, on essaiera de les rattacher aux autres
classes : argiles, marnes, sables, etc.
Tableau 4 – Teneur en CaCO3 pour différents sols Pour le dimensionnement des fondations à partir du pressio-
(AFNOR, 2012) mètre Ménard ou du pénétromètre statique, la norme NF P 94-262
(AFNOR, 2012) définit les catégories conventionnelles de sols don-
Teneurs en CaCO3 Classes de sol
nées par le tableau 3, en fonction de la pression limite
0 – 10 % Argile ou limon mesurée par le pressiomètre Ménard ou de la résistance de pointe
qc mesurée par le pénétromètre statique ainsi qu’en fonction de
10 – 30 % Argile marneuse ou limon marneux l’indice de consistance Ic et de la cohésion non drainée cu pour les
sols fins et en fonction du nombre de coups au SPT N1,60 pour les
30 – 70 % Marne sables et graves.
En ce qui concerne les roches altérées, en plus des indications
70 – 90 % Calcaire marneux
données ci-après concernant leur portance à partir du pressiomètre
90 – 100 % Calcaire (ou craie) Ménard, il y a lieu d’appliquer pleinement toutes les règles propres
à la mécanique des roches pour la justification des fondations.
3.2 Théories classiques rigides-plastiques On ne développe pas plus ici ces théories classiques. On trouve
dans tous les ouvrages de base de mécanique des sols et des fon-
Les théories classiques du calcul de la capacité portante d’un pieu dations de plus amples informations sur les théories classiques de
reposent sur l’hypothèse du comportement rigide-plastique du sol, capacité portante des pieux.
supposé partout en état de rupture dans une certaine zone autour
du pieu. Ces théories sont très peu utilisées en France, notamment à
cause du développement de méthodes directes basées sur les résul- 3.3 Prévision de la capacité portante
tats d’essais de reconnaissance en place (pressiomètre, pénétro- et de la charge limite de fluage
mètre, principalement) et les résultats d’essais de pieux en vraie
grandeur, méthodes jugées opérationnelles et plus fiables. à partir d’un essai de chargement
Dans les théories rigides-plastiques, les efforts résistants uni-
statique
taires (résistance unitaire de pointe qb, frottement axial limite qs)
ne dépendent que des caractéristiques de rupture du sol mesu- 3.3.1 Principe. Appareillage
rées en laboratoire (cohésion c et angle de frottement φ).
Ainsi, dans les sols frottants , pour un massif L’essai de chargement statique a pour but de déterminer direc-
homogène de poids volumique déjaugé : tement sur un pieu d’essai la courbe charge-enfoncement du pieu,
d’en déduire la capacité portante Rc et la charge limite de fluage
Rc,cr et, par suite, les charges admissibles sur le pieu. On n’a
recours à un essai de cette importance que lorsque les méthodes
avec si D est la longueur du pieu, décrites dans les paragraphes 3.4 et 3.5 ne conduisent pas à des
Nc et Nq les facteurs de capacité portante de cohésion et résultats suffisamment fiables et que l’on peut extrapoler les
de profondeur, fonctions de uniquement. résultats à un nombre suffisant de pieux sur le même site.
et : Le principe de la méthode, la description de l’appareillage à uti-
liser, la préparation et l’exécution de l’essai sont décrits en détail
dans les normes pour les pieux en compression axiale et pour les
pieux en traction (AFNOR, 2007 et AFNOR, 1999 respectivement).
avec
K le rapport entre la contrainte normale au pieu et L’appareillage nécessaire à la réalisation d’un tel essai comprend
la contrainte parallèle à l’axe à la profondeur z habituellement (figure 16) :
(assimilée à la contrainte verticale qz), – un dispositif de réaction : massif-poids constitué de cuves rem-
δ l’angle de frottement entre le sol et le pieu plies de gravillons ou le plus souvent poutres de réaction avec
(fraction prise souvent égale à 2/3 de l’angle de ancrages (pieux voisins pouvant être sollicités à l’arrachement ou
frottement interne du sol). tirants précontraints) ;
– un dispositif de chargement : vérin hydraulique transmettant
Suivant les auteurs et suivant les schémas de rupture adoptés l’effort au pieu par l’intermédiaire d’une rotule et d’une plaque de
(figure 15), les coefficients Nc et Nq peuvent varier dans le rapport répartition ;
de 1 à 10, et même davantage. – un dispositif de mesures :
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Figure 15 – Exemples de schémas de rupture selon les théories Figure 16 – Dispositif de chargement et de mesure pour essai
classiques de pieu (schéma de principe)
Charge [kN]
16
Tassement [mm]
24
32
40
Chargement 1
48
Chargement 2
56 B/10
Rc;cr Rc
Rc;cr
40 8
35 5 000 kN 7
Vitesse de fluage [mm/h]
30 6
Tassement [mm]
25 5
4 500 kN
20 4
15 4 000 kN 3
10 Rc;cr 2
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5 1
0 (b) 0 (c)
1 10 100 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000
Minutes Charge [kN]
Charge [m]
0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 300
0
1
2 niveau A - z = 15,81 m
Frottement axial unitaire [kPa]
250
3 niveau B - z = 14,81 m
4
5 200 niveau C - z = 13,06 m
Profondeur [m]
6
7 niveau D - z = 10,56 m
8 150 niveau E - z = 8,31 m
9
10 niveau F - z = 6,31 m
11 100
12 niveau G - z = 4,31 m
13
niveau H - z = 2,31 m
14 50
15 niveau I - z = 0,81 m
16 (d) (e)
17 0
0 8 16 24 32 40 48 56
Déplacement [mm]
Figure 17 – Exemple de courbes types tracées lors d’un essai de chargement statique de pieu
• mesure des déplacements en tête : niveaux à lunette, compa- charge limite de fluage. Cette limitation peut être faite directement
rateurs, en considérant la charge limite de fluage ou indirectement en
• mesure des efforts à différents niveaux du fût : on instru- appliquant des coefficients partiels suffisamment grands.
mente alors le pieu à différentes profondeurs d’extenso- Pour certains ouvrages exceptionnels, il est possible de réaliser
mètres amovibles, de jauges collées, de cordes vibrantes ou des chargements cycliques en compression ou en traction. Si la
de fibres optiques (voir, par exemple, [6]). charge appliquée au pieu est, soit en compression, soit en traction
Il est reconnu que le délai après la réalisation du pieu a une on parle d’essai cyclique non alterné en compression ou en trac-
influence non négligeable sur la détermination de la capacité por- tion. Si la charge appliquée est en compression et en traction suc-
tante : celle-ci augmente avec le temps, notamment dans le cas cessivement, alors on parle de d’essai cyclique alterné. Ces essais
des pieux battus. Pour les pieux forés, l’effet de la mise en place permettent d’évaluer le déplacement du pieu en fonction de cycles
semble moins important. Il est de toute manière nécessaire de chargement et l’éventuelle diminution de la capacité portante
d’attendre la prise du béton ce qui impose un délai d’au moins du pieu avec les cycles [2].
trois semaines après la réalisation du pieu. Il est à noter que pour Dans le cas d’un pieu instrumenté au moyen d’extensomètres
les essais de pieux qui ont servi à établir les règles de prévision amovibles, de jauges collées, de cordes vibrantes ou de fibres
données aux paragraphes 3.4 et 3.5, un délai de repos de plu- optiques, l’exploitation des mesures fournit la répartition des
sieurs semaines a toujours été respecté. efforts le long du pieu (figure 17d) et, à partir des efforts et des
déformations à un niveau donné, on peut tracer les courbes de
mobilisation de frottement axial correspondant aux différents
3.3.2 Programme de chargement horizons traversés (figure 17e).
Les essais sont menés en appliquant au moins 8 paliers de
chargement qui sont maintenus sur une certaine durée.
3.4 Calcul de la capacité portante
La première étape est d’évaluer la capacité portante du pieu à
tester par la méthode pressiométrique ou pénétrométrique (§ 3.4
à partir de l’essai au pressiomètre
et § 3.5). Une marge de 50 % doit être ajoutée de manière à pré- Ménard (M)PMT
voir une charge d’essai suffisante.
On détaille ci-après la méthode de calcul préconisée par la norme
Différents types d’essais (essai préalable, essai de conformité, NF P 94-262 (AFNOR, 2012). Pour les formations indurées, la méthode
essai de contrôle, etc.) existent selon que l’objectif est de détermi- suppose que l’on ait effectivement atteint la pression limite pl.
ner la capacité portante du pieu testé ou de vérifier que celui-ci
est apte à pouvoir supporter une certaine charge.
3.4.1 Calcul de la résistance de pointe Rb
Le programme de chargement peut être constitué :
Elle est déterminée par la relation :
– d’un seul chargement jusqu’à la charge limite avant décharge-
ment final ;
– d’un cycle intermédiaire de chargement et de déchargement,
puis d’un chargement jusqu’à la charge limite avant déchargement avec la pression limite nette équivalente définie au
final. paragraphe 3.1.3.2,
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La durée des paliers de chargement est en général égale à une Ab l’aire de la pointe du pieu et
heure mais peut être réduite en début d’essai quand le déplace- kp le facteur de portance déterminé au moyen de la
ment en tête de pieu est rapidement stabilisé sous le chargement relation suivante :
appliqué.
Les valeurs maximales du facteur de pointe kpmax sont présen- 3.5 Calcul de la capacité portante
tées dans le tableau 5. Elles dépendent des classes et catégories
de pieu (tableau 1 du § 1.4) ainsi que des catégories convention-
à partir de l’essai de pénétration
nelles de sols (tableaux 3 et 4 du § 3.1.4). statique (CPT)
Pour les profilés métalliques foncés (pieux de classes 5, 6 et 7), On détaille ci-après la méthode de calcul préconisée par la
l’aire de la pointe du pieu Ab est déterminée selon les indications norme NF P 94-262 (AFNOR, 2012). Pour les catégories de terrain
de la figure 18. De plus, si ces profilés sont mis en place par pour lesquelles le refus de pénétration est atteint, la méthode
vibrofonçage (plutôt que par battage), il y a lieu de faire un abat- conduit à l’évidence à une estimation par défaut de la capacité
tement de 50 % sur le facteur kpmax. portante.
nelles de sols, qui sont identiques à celles proposées pour les fon-
siométrique et pénétrométrique.
dations superficielles (tableaux 3 et 4 du § 3.1.4).
Pour les profilés métalliques foncés (pieux de classes 5, 6 et 7),
Pour les profilés métalliques foncés (pieux de classes 5, 6 et 7),
le périmètre du pieu P est déterminé selon les indications de la
l’aire de la pointe du pieu Ab est déterminée selon les indications
figure 18.
de la figure 18. De plus, si ces profilés sont mis en place par
Ci-dessous : Valeur des paramètres a, b et c pour la méthode vibrofonçage (plutôt que par battage), il y a lieu de faire un abat-
pressiométrique ( et fsol en MPa) tement de 50 % sur le facteur kcmax.
Tableau 5 – Valeur du facteur de portance pressiométrique kpmax pour un encastrement relatif Def/B ≥ 5
160
Argiles-Limons
Sables
140
Craies
Marnes
120
Rocher
100
fsol (kPa)
80
60
40
20
0
0 1 2 3 4 5 6 7
pI* (MPa)
Tableau 6 – Valeur des paramètres a, b et c pour la méthode pressiométrique (pl* et fsol en MPa)
Argiles
Sols intermédiaires Marnes et calcaires Roches altérées
Type de sol % CaCO3 < 30 % Craies
Sable Grave marneux ou fragmentées
Limons Sols intermédiaires
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3.5.2 Calcul de la résistance par frottement Rs Le tableau 8 présente les valeurs maximales du frottement axial
unitaire qsmax. Ces valeurs sont communes aux méthodes pres-
Elle est déterminée par la relation : siométrique et pénétrométrique.
Pour les profilés métalliques foncés (pieux de classes 5, 6 et 7),
le périmètre du pieu P est déterminé selon les indications de la
figure 18.
et Chaussées montre que le tassement en tête des pieux n’excède Lorsque les pieux comportent une partie libre importante (pieux
que très rarement le centimètre sous charge de service et ce, pour colonnes, double chemisage), il y a lieu de corriger ces valeurs en
une gamme de pieux dont la longueur de fiche varie de 6 à 45 m ajoutant le raccourcissement propre des pieux sur leur hauteur
et dont le diamètre B est compris entre 0,30 et 1,50 m [7]. Ces libre.
résultats permettent de proposer les règles simples suivantes
Le tassement en tête d’un pieu isolé peut être calculé de
pour estimer, dans les cas courants, le tassement sous la charge
manière plus précise si l’on connaît les lois de mobilisation du
de référence 0,7 Rc,cr (ou Rt,cr) où Rc,cr ou Rt,cr sont les charges
frottement τ(s) en fonction du déplacement vertical s de chaque
limites de fluage données au paragraphe 3.1.2 :
section du pieu, ainsi que la loi de mobilisation de la contrainte en
– pour les pieux forés : sref = 0,006 B (avec des valeurs extrêmes pointe q(sb) en fonction du déplacement vertical sb de celle-ci
de 0,003 et 0,010 B) ; (méthode « des fonctions de transfert de charge t-z »). Une
méthode de détermination de ces lois à partir du module pressio-
– pour les pieux battus : sref = 0,009 B (avec des valeurs métrique EM, des valeurs de frottement axial limite qs et de la
extrêmes de 0,008 et 0,012 B). résistance unitaire en pointe qb, calculées dans les conditions
Argiles
Catégories Sols intermédiaires Marnes et calcaires Roches altérées
% CaCO3 < 30 % Craies
de pieux Sables Graves Marneux ou fragmentées
Limons Sols intermédiaires
Pour les pieux de catégorie 13, 14, 15 et 16 mis en œuvre par vibrofonçage au lieu de battage, il y a lieu de faire un abattement de 30 %
sur les valeurs de qs.
Pour les pieux de longueur supérieure à 25 m, le frottement axial unitaire qs est divisé par deux pour les zones du pieu situées à plus de
25 m de la pointe.
Pour les micropieux et les pieux de catégorie 17 et 18, il convient de considérer les valeurs de frottement axial unitaire des techniques de
pieux les plus proches sur le plan de la technologie.
définies aux paragraphes 3.3, 3.4 et 3.5, est proposée sur la 3.7 Évaluation du frottement négatif
figure 21 (lois non linéaires dites de « Frank et Zhao » [8]).
Ce phénomène est décrit au § 2.1.3. Il est à prendre en compte
Les résultats d’essais de chargement indiquent pour les para- dans le cas d’un pieu isolé ou en groupe soumis à un tassement ver-
mètres kt et kq pour un pieu circulaire de diamètre B : tical de terrains (sous l’effet d’un remblaiement, d’un rabattement
de nappe ou d’une construction voisine fondée superficiellement).
– pieux forés et battus dans des sols fins et roches tendres :
En l’état actuel de nos connaissances, cette méthode semble où Ktanδ est un coefficient empirique dépendant du type de sol et
fournir des résultats satisfaisants pour des charges appliquées du mode de mise en œuvre. Ses valeurs sont indiquées dans le
n’excédant pas la charge limite de fluage Rc,cr ou Rt,cr (§ 3.1.2). tableau 12 [10].
Tableau 8 – Valeurs maximales du frottement axial unitaire limite qsmax pour les méthodes
pressiométrique et pénétrométrique
qsmax en kPa
Catégories
de pieux Argiles % Sols Sables Marnes et calcaires Roches altérées
Craies
CaCO3 < 30 % Limons intermédiaires Graves marneux ou fragmentées
3 50 50 50 50 90 ___
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8 50 50 90 90 90 ___
12 90 90 90 50 90 ___
13 90 90 50 50 90 90
14 90 90 130 50 90 90
16 90 90 50 50 90 90
Un moyen utilisé pour réduire le frottement négatif consiste à toute la couche compressible et les couches la surmontant
enduire les pieux de bitume, du moins dans les sols fins. Dans ce (figure 22) :
cas, le produit Ktanδ est pris égal à 0,05 au maximum.
La contrainte verticale au contact du pieu résulte de méca-
nismes d’interaction complexes sol/pieu et est, en toute rigueur,
inférieure ou égale à la contrainte verticale qui serait obtenue
en l’absence des pieux, tenant compte de l’effet des surcharges
éventuelles selon la relation : avec P périmètre du pieu,
3.7.2 Approche simplifiée pour l’estimation Une évaluation rationnelle du frottement négatif peut être
du frottement négatif maximal menée à l’aide d’un modèle « en déplacement » dérivé de celui
décrit au § 3.6 pour la prévision du tassement d’un pieu. Ce
À défaut d’une approche plus élaborée, dite « en déplace- modèle est décrit en détail dans la référence [1]. Sa mise en
ment », tenant compte des effets d’interaction sol/pieu (voir œuvre permet d’obtenir directement le frottement négatif « mobi-
§ 3.7.3), on estime une borne supérieure du frottement négatif lisé » (et non mobilisable) ainsi que la hauteur sur laquelle se
comme la résultante du frottement négatif unitaire limite qsn dans développe effectivement ce frottement négatif.
Tableau 9 – Valeur du facteur de portance pénétrométrique kcmax pour un encastrement relatif Def/B ≥ 5
Terrain Argiles
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Tableau 10 – Valeur des paramètres a, b et c pour la méthode pénétrométrique (qc et fsol en MPa)
Argiles
Sols Sables Marnes et calcaires Roches altérées
Types de sol % CaCO3 < 30 % Craies
intermédiaires Graves Marneux ou fragmentées
Limons
200
Argiles-Limons
175
Sols intermédiaires et autres types de sol
125
fsol (kPa)
100
75
50
25
0
0 5 10 15 20
qc (MPa)
τ q
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qb
qs
kq/5
kt/5
qs/2 qb/2
kt kq
S Sb
0 0
Lâches 0,45
Compacts 1,00
M0
T0
γr H R
N Butée
(P > 0)
fn
z
Contre
γ’ σ’v S1
D -butée
(P < 0)
σ’h
2R
S2
Sur la courbe de la figure 25, il y a lieu, dans ce cas, de rempla- – des conditions aux limites en tête et en pointe du pieu.
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cer y par Δy. Chacun de ces points est examiné en détail dans les para-
Cette approche est également utilisée pour le calcul des efforts graphes 4.3, 4.4 et 4.5.
d’origine cinématique sur les pieux en zone sismique (voir [20]).
avec :
avec ai (i=1 à 4) constantes d’intégration déterminées à partir des
Dans le cas général, on a une courbe de réaction qui varie avec conditions aux limites (2 conditions en tête et
le niveau z. Le module du sol Es est donc fonction du niveau z et 2 conditions en pointe) ;
du déplacement y ou de la différence de déplacement Δy : Es (z, y
ou Δy). l0 longueur de transfert (ou « longueur élastique »)
donnée par :
La résolution de l’équation différentielle régissant l’équilibre
transversal du pieu nécessite la connaissance :
– de la fonction Es (z, y ou Δy), c’est-à-dire de la courbe de réac-
tion (P, y ou Δy) à tout niveau z ;
Kf/2 Kf
Pf
4.3.3 Cas de l’essai CPT
Pf
2Kf La norme NF P 94-262 (AFNOR, 2012) propose les corrélations
Kf suivantes pour définir la courbe de réaction à partir de la résis-
tance de cône qc mesurée à l’essai CPT :
0 Δy 0 y ou Δy
Figure 29 – Courbes de réaction d’un pieu isolé sous charges Les études théoriques de pieux sous charges transversales par
transversales la méthode des éléments finis, en milieu élastique linéaire
isotrope et homogène, montrent qu’à toutes fins pratiques on
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Surconsolidé > 16 1 > 14 2/3 > 12 1/2 > 10 1/3 Très peu 2/3
ou très serré fracturé
Sous-consolidé altéré 7à9 1/2 5à8 1/2 5à7 1/3 Très 1/3
et remanié ou lâche fracturé
Très 2/3
altéré
Types de sol Sols argileux Sols intermédiaires Sols sableux Craies et Marnes
β1 5 10 13 13
β2 3,5 6 8 8
front. tang.
P, P, P L L
front. tang.
P =P, + P
B B
tang. front.
P P
P .B B/2 Ls B/2 B/2 Ls B/2
l
front.
P Figure 31 – Longueur et largeur de barrette à prendre en compte
P .B A’
f
Es
front. front. La courbe de réaction de la barrette est alors [16] :
Es P
1 tang.
1 P
tang. A
P
max La courbe de réaction étant établie, le calcul des efforts et des
tang. tang. déplacements sur une barrette sollicitée par des charges transver-
Es P
sales se fait par la méthode donnée pour les pieux.
1
Pour la courbe de réaction frontale Pfront., on prend les mêmes
0 y ou Δy règles que pour les pieux circulaires ou carrés (§ 4.3.1). La largeur
frontale B du pieu est remplacée par la largeur frontale B de la
section pleine de la barrette (figure 31 [10]).
Figure 30 – Courbes de réaction pour une barrette Pour la courbe de réaction tangentielle Ptang. : on prend une
fonction linéaire par morceaux de la forme de la figure 30. Pour
des valeurs de L/B comprises entre 1/5 et 5, la pente est
peut retenir la relation suivante entre le module de réaction Es et approximativement égale au module de réaction pris pour
le module de cisaillement G [14] : la réaction frontale. La réaction ultime est calculée à partir
du frottement axial unitaire qs au niveau considéré sur les deux
faces de longueur L-B :
planning prévu pour les travaux (§ 4.4.3 et existe en surface une couche moins déformable (couche surcons-
§ 4.4.4) ; olidée, par exemple) sur une hauteur d’au moins 0,3 D.
G(Z) déformée adimensionnelle supposée Les équations de ces deux déformées types sont les suivantes :
indépendante du temps et de la position du pieu
– courbe I : G = 1,83 Z3 – 4,69 Z2 + 2,13 Z + 0,73 ;
(§ 4.4.2).
– courbe II : G = –2,0 Z3 + 1,5 Z + 0,5.
La méthode proposée fait appel aux paramètres suivants :
– : cohésion non drainée moyenne sur la hauteur de la couche
compressible, mesurée au scissomètre de chantier ou, à défaut,
déterminée à partir de corrélations avec d’autres essais place, ou
bien mesurée en laboratoire ;
Figure 32 – Définition des paramètres utilisés pour la prévision Figure 33 – Déplacement libre du sol : déformées adimensionnelles
de la déformation libre du sol par la méthode empirique G(Z) types
4.4.3 Détermination de gmax. Pieux réalisés valables que dans l’hypothèse d’une construction rapide du rem-
avant l’édification du remblai blai par rapport à la vitesse de consolidation du sol.
Le déplacement horizontal maximal différé est relié au
Bien qu’il soit conseillé d’édifier le remblai avant la réalisation tassement dans l’axe du remblai s(t) par la relation :
des pieux et de l’ouvrage, des impératifs de chantier peuvent
nécessiter quelquefois la construction des pieux en premier. Dans
ce cas, le déplacement horizontal maximal du sol à l’instant t com-
prend deux termes : qui s’écrit en particulier pour t → ∞ :
avec gmax,0 déplacement horizontal maximal en fin de avec Δs(t) tassement différé du remblai à l’instant t,
construction,
s(t) tassement total à l’instant t dans l’axe du remblai
Δgmax(t) variation du déplacement horizontal maximal et, s’il s’agit de l’extrémité du remblai, à une
entre la fin de la construction du remblai (t = 0) et distance de cette extrémité au moins égale à la
l’instant t. demi-largeur du remblai,
La valeur du déplacement horizontal maximal en fin de s(∞)
construction gmax,0 peut être estimée au moyen de l’abaque de la tassement
figure 34 [10]. Pour les valeurs de m et f données, on détermine : total pour
t → ∞, correspondant à la stabilisation des tassements
et des déformations horizontales,
Cet abaque a été établi à partir de nombreuses observations sur s(0) tassement total à la fin de la construction du
des chantiers. Les courbes paramétrées par les valeurs de m sont remblai,
des enveloppes correspondant aux déplacements maximaux Γ coefficient empirique fonction de la position
observés. Les valeurs de gmax,0 déterminées au moyen de cet aba- relative du pieu par rapport au remblai.
que sont donc, généralement, des valeurs par excès. L’abaque n’a
de sens que pour f compris entre 1,4 et 4,0, et pour un coefficient La valeur de Γ a été déterminée à partir de mesures sur sites.
de sécurité au grand glissement F ≥ 1,2 à 1,3. Les résultats ne sont Ces mesures montrent qu’elle dépend :
– de la pente du talus tanβ ;
– de la position du pieu par rapport au pied du talus (ou m).
Pour les pentes des talus comprises entre 2H/1V et 3H/2V, on
peut retenir la valeur suivante :
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4.4.4 Détermination de gmax. Pieux réalisés Les conditions possibles sont celles indiquées ci-après. Les
après l’édification du remblai valeurs, ou les relations imposées, dépendant des liaisons entre
les pieux et la structure qui les surmonte :
Si les pieux sont réalisés au temps t après la fin de la construc- – liaisons rigides à un chevêtre : quatre combinaisons possibles :
tion du remblai, le déplacement horizontal maximal différé à • T(0) = T0 M(0) = M0,
prendre en compte dans le calcul des efforts horizontaux entre
l’instant t et lorsque t tend vers l’infini est égal à : • T(0) = T0 ,
• y(0) = y0 M(0) = M0,
• y(0) = y0 ;
La détermination de ces deux termes peut être faite de deux – cas particulier d’un pieu articulé en tête : deux combinaisons
façons : possibles :
– au moyen du calcul prévisionnel : les indications du § 4.4.3 • T(0) = T0 M(0) = 0,
s’appliquent et permettent d’estimer Δgmax(∞) et Δgmax(t) respecti-
vement en fonction du tassement différé total Δs(∞) et du tasse- • y(0) = y0 M(0) = 0 ;
ment différé à l’instant t, Δs(t) ; – cas particulier d’un pieu encastré dans un chevêtre en transla-
– au moyen de mesures en place : outre la détermination de G(Z) tion :
(cf. § 4.4.2), les mesures en place permettent de préciser : • T(0) = T0 ,
• la valeur de Γ = Δgmax(t)/Δs(t) dont la constance a été bien • y(0) = y0 ;
établie expérimentalement ;
– cas particulier d’un pieu encastré dans un chevêtre en rotation :
• la valeur du tassement final Δs(∞) et par conséquent le tasse-
ment résiduel à l’instant t. • y(0) = 0 M(0) = M0,
• y(0) = 0 ;
L’analyse des mesures de tassement et de dissipation des sur-
pressions interstitielles pendant un certain laps de temps permet, – liaisons élastiques entre la tête du pieu et la structure :
en général, d’obtenir des estimations satisfaisantes du tassement • condition de type A : ,
final. La méthode d’estimation du tassement final d’Asaoka peut
être recommandée dans tous les cas de consolidation unidimen- • condition de type B : .
sionnelle ou radiale de massifs de sol homogène. Le principe de On peut utiliser :
cette méthode est rappelé sur le graphique de la figure 35. – les conditions de type A et B ;
On reporte sur un graphique le tassement sj en fonction du tas- – la condition de type A avec ou M(0) = M0 ;
sement sj–1 correspondant respectivement aux temps tj et tj–1 tels – la condition de type B avec y(0) = y0 ou T(0) = T0.
que tj – tj–1 = Δt = Cte. Si le comportement observé obéit à la théo-
rie de consolidation, alors ces points expérimentaux devraient en
toute rigueur s’aligner le long d’une droite dont la pente est fonc-
4.5.2 Conditions en pointe
tion du coefficient de consolidation verticale cv (ou radiale cr) et Pour les pieux souples (ou longs), c’est-à-dire les pieux pour
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dont l’intersection avec la bissectrice sj = sj–1 donne le tassement lesquels la longueur du pieu est supérieure ou égale à trois fois la
final. longueur de transfert l0 (§ 4.2.4.1), les conditions en pointe
affectent peu le comportement du pieu lorsqu’il n’existe que des
chargements en tête. Dans le cas où l’on a des poussées transver-
4.5 Conditions aux limites sales du sol (déplacements libres g(z)) jusqu’au voisinage de la
pointe, il est, en revanche, indispensable de prendre en compte
les conditions en pointe. Pour les pieux rigides (longueur du pieu
4.5.1 Conditions en tête inférieure à l0), les conditions en pointe influencent, de toutes
façons, toute la longueur du pieu, et ceci quelles que soient les
En tête du pieu (z = 0), on impose à deux des quatre paramètres conditions de chargement.
y(0), , T(0) et M(0) (respectivement déplacement, rotation,
effort tranchant et moment fléchissant en tête) des valeurs Les conditions en pointe peuvent être imposées de façon « idéa-
connues y0, , T0 et M0 ou des relations (linéaires ou affines) lisée » selon l’une des trois conditions suivantes :
entre ces paramètres. – pieu libre en pointe T(D) = Tb = 0 et M(D) = Mb = 0 ;
– pieu parfaitement encastré en pointe y(D) = yb = 0 et
;
– pieu articulé en pointe y(D) = yb = 0 et M(D) = Mb = 0.
Il peut également être intéressant de tenir compte des lois de
mobilisation des efforts en pointe Tb et Mb, en fonction des diffé-
rences de déplacement et de rotation (y-g) et en pointe. Ces
lois font intervenir l’effort tranchant Tmax et le moment fléchissant
Mmax mobilisables en pointe (figure 36) [12]. Les valeurs de Tmax
et Mmax peuvent être estimées de la façon suivante :
– Tmax = cuAb pour un sol cohérent de cohésion non drainée cu ;
– pour un sol frottant d’angle ;
– Mmax = 2(qb – Fb/Ab)Ib/B.
avec B diamètre du pieu,
Ab aire de la pointe du pieu,
Ib moment d’inertie de la section droite de la pointe,
Figure 35 – Détermination du tassement final par la méthode
Fb charge axiale (verticale) agissant sur la pointe,
d’Asaoka qb résistance unitaire en pointe (§ 3.4.1 et § 3.5.1).
Tb
Tmax
– 0,01 B
2 Fb
0 0,01 B y–g
2
–Tmax
Tmax = cuAb
ou Tmax = Fbtanφ’
Mb
Mmax
0,001
– 0,001 0 y’–g’ b
– Mmax
(σv,)moy = Fb/Ab
σv
(σv,)max = qb
Dans tous les cas, il est recommandé de modéliser le pieu sur toute
sa longueur, y compris dans un substratum éventuel et d’appliquer
une méthode de calcul analogue à celle décrite au paragraphe 4.2.4.3
en prenant en compte les conditions aux limites décrites ci-dessus.
battage, la densité du sol augmente ainsi que ses propriétés méca- tances de pointe des pieux isolés. En ce qui concerne la résistance
niques et il n’est pas rare de ne pas pouvoir mettre en place les par frottement Rs sur cette fondation fictive, les résultats de deux
derniers pieux d’un groupe ; calculs sont à comparer :
– la charge appliquée sur un pieu a une influence, en termes – ceux issus d’un calcul utilisant les méthodes pressiométrique
d’efforts et de déplacements, sur le comportement des pieux ou pénétrométrique (§ 3.4.2 et § 3.5.2) sur le périmètre P et la lon-
voisins. Cette influence provient de l’interaction entre les différents gueur L ;
pieux : à chaque pieu correspond un volume de terrain plus ou – ceux utilisant les propriétés de résistance au cisaillement du
moins important qui équilibre les efforts appliqués sur ce pieu. Au sol, avec les mêmes dimensions.
sein d’un groupe, ces volumes interagissent. La raideur apparente
de chaque pieu est alors différente et la raideur globale du groupe
est inférieure à la somme des raideurs de chaque pieu isolé. Cette
constatation fait que l’évaluation du tassement d’un groupe de pieu
est plus importante que celle d’un pieu isolé. Les effets de groupe Rc
ont beaucoup plus d’importance sur l’évaluation des tassements
que sur l’évaluation de la portance. Chaque pieu d’un groupe, selon
sa position, n’est pas soumis au même chargement. Ces interac- P
tions peuvent être chiffrées par des méthodes numériques telles que
la méthode des éléments finis ou hybrides (voir, par exemple, [1]).
Toutefois, l’application courante de telles méthodes se heurte à b
un certain nombre de difficultés :
D
– les lois de comportement du sol sont souvent mal connues ; Rs a
– l’aspect tridimensionnel du problème est difficile à prendre en
compte ;
– l’état initial du sol après mise en place des pieux est difficile,
voire impossible, à appréhender.
On propose, aux paragraphes 5.1 et 5.2, des méthodes théo-
riques ou empiriques respectivement pour les chargements
Rb
axiaux et transversaux.
Dans les paragraphes 5.3 et 5.4, on traite la répartition des
efforts axiaux et transversaux sur un groupe de pieux (à partir Figure 38 – Fondation massive fictive équivalente à un groupe
d’hypothèses simplificatrices, puis de lois de réaction). de pieux
S
5.2.2 Méthode théorique (élastique)
A argile
Le sol entre les pieux est supposé avoir un comportement élas-
F position de la semelle fictive
tique linéaire [19].
S substratum
Pour un groupe de deux pieux identiques, et identiquement
chargés (figure 41), le déplacement horizontal yg et la rotation
de la tête du pieu sont donnés à partir du déplacement y0 et de la
Figure 40 – Calcul du tassement d’un groupe de pieux flottants rotation du pieu isolé par :
par la méthode de Terzaghi
– pour la rotation (pieu soumis à des efforts en tête) : avec Ep module d’Young du pieu ;
• : facteur d’interaction pour la rotation due à la charge Ip moment d’inertie du pieu ;
horizontale H,
E module d’Young du sol.
• : facteur d’interaction pour la rotation due au moment M.
L’influence du coefficient de Poisson ν du sol est faible.
Les effets de charge horizontale H et du moment M sont addi-
tifs. On note que . Dans le cas où l’on a un sol de module croissant linéairement
avec la profondeur :
Les facteurs d’interaction α dépendent :
– de l’entraxe des pieux (rapport S/B) ;
– de la longueur des pieux (rapport D/B) ; on prend pour KR :
– de l’angle β entre la direction de la ligne des pieux et la direc-
tion des charges ;
– de la rigidité relative pieu/sol exprimée par :
Dans le cas d’un groupe quelconque de N pieux, on peut Le système de charges appliquées à la semelle comprend en un
admettre que l’on peut superposer les différents facteurs d’inte- point quelconque O :
raction. Les cas suivants peuvent être résolus : – une composante verticale Qv, généralement prépondérante,
– groupe libre en tête à déplacement uniforme ; sauf dans certains ouvrages particuliers (ducs-d’Albe, par exemple) ;
– groupe libre en tête à charge H et/ou moment M égal(e) sur – deux composantes horizontales Qhx et Qhy ;
chaque pieu ; – deux moments Mx et My ;
– groupe encastré en tête, à déplacement uniforme. – éventuellement, un moment de torsion Mz.
Pour un groupe de N pieux chargés transversalement en tête, le En négligeant les interactions entre les pieux et le terrain, il est
déplacement transversal en tête du pieu k s’exprime par : possible d’évaluer de manière simplifiée les efforts s’appliquant
en tête de chaque pieu.
Les charges transversales (effort tranchant, moment) sont uni-
formément réparties sur les pieux. Chaque pieu est étudié comme
un pieu isolé avec les indications données aux paragraphes 4.3 et
4.4 quant à la modification de la réaction transversale et la prise
où yj,0 désigne le déplacement du pieu j en l’absence d’effet de en compte des poussées transversales.
groupe (calcul de pieu isolé – § 4). Le facteur αkj représente le Les charges verticales et les charges transversales appliquées
coefficient d’influence du pieu j sur le pieu k (à calculer avec la au chevêtre sont transmises aux pieux du groupe sous forme de
longueur et le diamètre du pieu j) et αkk = 1. charges axiales calculées avec les hypothèses suivantes :
– la semelle de couronnement est infiniment rigide ;
5.2.3 Poussées transversales du sol sur un groupe – les têtes des pieux sont articulées sur la semelle ;
de pieux – les pieux sont des poteaux élastiques ;
– les pointes des pieux reposent sur un sol indéformable et y
Dans la méthode décrite pour le pieu isolé (§ 4), on a introduit la sont liées par des articulations fixes.
notion de déplacement libre du sol g(z), qui, dans le cas d’un
groupe, doit être entendu comme le déplacement du sol en
l’absence du pieu considéré. L’influence des pieux voisins se fait 5.3.2 Cas d’une fondation isostatique
donc sentir à la fois sur g(z) à prendre en compte et sur le module à deux dimensions
de réaction.
C’est le cas où les efforts résultants sont dans le plan vertical
En l’état actuel de nos connaissances, on s’en tient aux règles passant par l’axe principal d’inertie du groupe de pieux et où,
conservatrices suivantes : dans chaque file, les pieux sont identiques et inclinés de la même
– la déformée libre du sol g(z) est identique pour tous les pieux. façon. Il suffit donc de déterminer les efforts pour l’ensemble de
Elle est calculée comme s’ils étaient isolés ; chaque file.
– la réaction du sol est réduite suivant les règles du § 5.2.1 Une telle fondation isostatique comporte :
– soit deux files de pieux verticaux, si la résultante est verticale
(figure 44a) ;
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5.3 Répartition des efforts sur les pieux – soit trois files de pieux, dont une inclinée, si la résultante est
d’un groupe. Cas simplifiés inclinée (figure 44b).
Les seules équations de la statique permettent de déterminer
5.3.1 Hypothèses simplificatrices les efforts dans les différentes files, la direction axiale de ces
efforts étant connue.
Considérons un groupe de pieux, verticaux et inclinés, reliés par
une semelle rigide (indéformable) figure 43. 5.3.3 Cas d’une fondation hyperstatique
Dans le cas général d’un groupe quelconque de pieux, la charge
dans un pieu est calculée à partir de sa déformation (résultant du
déplacement de la semelle) et de son module. On écrit ensuite
que la somme des charges appliquées aux différents pieux est 5.4.3 Conditions aux limites en tête
égale à la charge appliquée à la semelle. et en pointe des pieux
La solution est relativement simple dans le cas où les pieux
On peut choisir entre les conditions suivantes :
sont tous verticaux (Qh = 0) et identiques. Si xi et yi sont les coor-
données d’un pieu, et si l’on a N pieux, la charge verticale suppor- – conditions en tête :
tée par ce pieu est donnée par : • pieu encastré dans le chevêtre : déplacement et rotation du
pieu égaux à ceux du chevêtre,
• pieu articulé dans le chevêtre : moment nul, déplacement du
pieu égal au déplacement du chevêtre,
• liaison élastique en rotation : moment proportionnel à la dif-
férence des rotations entre le pieu et le chevêtre, déplace-
ment du pieu égal au déplacement du chevêtre ;
5.4 Répartition des efforts sur les pieux – conditions en pointe :
d’un groupe. Utilisation de lois • encastrement : déplacement et rotation nuls,
de réaction • pieu libre : efforts nuls,
• articulation : moment et déplacement nuls,
5.4.1 Principes • courbes de réaction liant les composantes des efforts et les
Il est possible d’utiliser des lois de réaction de type t-z et p-y pour composantes correspondantes des déplacements. Ces
la détermination des efforts (six composantes : un effort normal, courbes relient :
deux efforts tranchants, deux moments fléchissants et un moment ■ l’effort tranchant au déplacement transversal, le moment à la
de torsion) et des déplacements (six composantes : trois transla- rotation de la pointe ; de telles courbes sont données sur la
tions et trois rotations) des pieux d’un groupe (voir les programmes figure 36 ;
de calcul de type GOUPIL-GOUPEG [23] ou GROUPIE+ [24]).
Les principales hypothèses de telles approches sont les sui- ■ la réaction axiale en pointe au déplacement axial de la pointe
vantes : (figure 21).
– les pieux sont liés par un chevêtre indéformable en un point
duquel on applique les six composantes des efforts ;
– découplage entre chaque type de sollicitation : flexion, com-
pression, torsion ; les lois de réaction du sol pour ces différents 6. Justifications
types de sollicitations sont données ci-après ;
– les effets de groupe (interaction pieu-sol-pieu) sont introduits
d’une fondation profonde
par pondération de ces lois de réaction du sol ;
– un certain nombre de conditions de liaison pieu-chevêtre, en
tête, sont possibles ; on peut de même imposer différentes condi- 6.1 États limites à considérer
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Compression Traction
Pieux non ancrés dans la craie de classes 1 à 7 1,39 1,43 1,77 1,83
dans les sables, les sols intermédiaires et les roches 1,54 1,60 1,96 2,02
dans l’argile, les craies et les marnes 2,20 2,20 2,31 2,31
traction. Pour les états limites de service (ELS), elle est menée à par- Les valeurs pour le facteur partiel γ sont données dans le
tir de la charge limite de fluage en compression et en traction tableau 15 pour les combinaisons fondamentales et les situations
(§ 3.1.2). sismiques (premières lignes des cases du tableau 15) et pour les
situations accidentelles (deuxièmes lignes des cases du tableau 15).
Pour les états limites ultimes (ELU), on doit donc vérifier que :
Les valeurs de γ proviennent de la multiplication de 3 termes :
= Rd1 Rd2 t
avec Fd valeur de calcul de la charge axiale de
compression, respectivement de traction, sur la avec γRd1 facteur de modèle : γRd1 = 1,15 pour la méthode (M)PMT
fondation profonde, correspondant à la et γRd1 = 1,18 pour la méthode CPT dans le cas des pieux sollicités
combinaison d’actions ELU étudiée (voir § 2.2.1) ; en compression non ancrés dans la craie de classe 1 à 7 hors
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où Rc et Rt sont calculés à partir des valeurs représentatives de pl où γ est le facteur partiel de sécurité à appliquer sur la charge
dans le cas de la méthode au pressiomètre Ménard (M)PMT ou limite de fluage pour la vérification des états limites de service
des valeurs représentatives de qc, dans le cas de la méthode au (ELS). Les valeurs pour le facteur partiel γ sont données dans le
pénétromètre statique CPT (voir § 3) et γ est le facteur partiel de tableau 16 pour les combinaisons quasi-permanentes (premières
sécurité tant sur la résistance de pointe que sur la résistance par lignes des cellules du tableau 16) et pour les combinaisons carac-
frottement axial. téristiques (deuxièmes lignes des cellules du tableau 16).
Ces valeurs de γ proviennent de la multiplication de 3 termes : – on vérifie la fondation massive fictive équivalente au groupe
de fondations profondes (figure 38) en lui appliquant, pour chaque
combinaison d’actions ELU, les règles indiquées au para-
γRd1 et γRd2 sont les mêmes que ceux qui sont appliqués pour la graphe 6.2.1 pour la fondation profonde isolée.
vérification des états limites ultimes (ELU) (voir ci-dessus), Il est important de noter que, pour les groupes de pieux, aucune
γcr est le facteur partiel sur la charge limite de fluage. vérification de portance sous combinaisons de charge ELS n’est
demandée. Cependant, une estimation du tassement demeure
Lorsque les actions de frottement négatif Gsn sont à considérer
nécessaire.
(§ 2.1.3), elles interviennent tant dans les combinaisons ELU
(§ 2.2.1) que dans les combinaisons ELS (§ 2.2.2).
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Lorsque le frottement négatif est estimé par l’approche en 6.2.3 Comportement transversal aux ELU
déplacement (voir [1]), il y a alors lieu de faire deux calculs pour et aux ELS
les charges provenant de la structure portée :
Le comportement d’une fondation profonde sous efforts trans-
– un calcul avec les charges quasi-permanentes ; versaux doit être vérifié pour toutes les combinaisons ELU et ELS.
– un calcul avec les charges caractéristiques. Les calculs sont des calculs en déplacement avec l’utilisation de
Le frottement négatif déduit du calcul avec les charges quasi- courbes de réaction (P, y) ou (P, Δy). Pour un pieu isolé, les indica-
permanentes (Gsn,q-p) est alors à utiliser dans les combinaisons tions du paragraphe 4 s’appliquent. Pour un groupe de pieux, on
quasi-permanentes (ELS), les situations accidentelles (ELU) et les utilisera les modèles présentés dans les paragraphes 5.2, 5.3 et 5.4.
situations sismiques (ELU). Les résultats du calcul sont :
Le frottement négatif déduit du calcul avec les charges caracté- – le déplacement de la fondation profonde, notamment en tête ;
ristiques (Gsn,carac) est alors à utiliser dans les combinaisons celui-ci doit alors être confronté au déplacement admissible de la
caractéristiques (ELS) et les combinaisons fondamentales (ELU). structure portée (voir [1]) ;
– les efforts tranchants et moments fléchissants le long du pieu.
On doit vérifier qu’ils sont admissibles du point de vue du maté-
6.2.2 ELU de portance d’un groupe de fondations riau du pieu (béton armé, acier, etc.) pour les différentes combinai-
profondes sons ELU et ELS (voir § 6.3, ainsi que l’Eurocode 2 pour le béton
armé et l’Eurocode 3 pour l’acier).
On retient la valeur la plus défavorable obtenue en appliquant
les deux approches suivantes : Lorsque les actions de poussée transversale Gsp sont à considé-
rer (§ 2.1.2), elles interviennent tant dans les combinaisons ELU
– on vérifie que, pour chaque combinaison d’actions aux états (§ 2.2.1) que dans les combinaisons ELS (§ 2.2.2). Il y a alors lieu
limites ultimes (ELU), pour un groupe de N pieux : de faire deux calculs avec les courbes de réaction (P, Δy = y – g)
pour les charges provenant de la structure portée :
– un calcul avec les charges quasi-permanentes ;
– un calcul avec les charges caractéristiques.
avec Fcg;d valeur de calcul de la charge de compression Dans les combinaisons ELU et ELS, on retiendra comme valeur
axiale sur le groupe de fondations profondes, de Gsp la différence entre les sollicitations issues de ces deux
obtenues sous combinaisons ELU, calculs et celles issues des mêmes calculs menés sans g(z).
Ce coefficient d’efficacité du groupe de fondations Les sollicitations additionnelles issues du calcul avec les
profondes (§ 5.1.1) qui a uniquement un effet sur charges quasi-permanentes (Gsp,q-p) sont alors à utiliser dans les
le terme de frottement axial selon la norme NF P combinaisons quasi-permanentes (ELS), les situations acciden-
94-262 (γ est donné dans le tableau 15). telles (ELU) et les situations sismiques (ELU). Les sollicitations
additionnelles issues du calcul avec les charges caractéristiques stabilité d’ensemble relèvent d’une catégorie spécifique. La justifi-
(Gsp,carac) sont alors à utiliser dans les combinaisons caractéris- cation de la fondation requiert alors, en plus de ce qui a été décrit
tiques (ELS) et les combinaisons fondamentales (ELU). dans les paragraphes précédents, le recours à des modèles de
calcul adaptés, similaires à ceux préconisés pour les ouvrages sur
sol renforcé par inclusions rigides [25].
6.2.4 État limite ultime de stabilité d’ensemble
Cet état limite de stabilité d’ensemble au grand glissement cor-
respond à la formation d’une surface de rupture (C) dans le sol, se 6.3 États limites concernant
traduisant par la perte d’équilibre de la masse de sol et de la par- les matériaux constitutifs
tie de la structure situées au-dessus de cette surface de rupture de la fondation
(figure 8).
La stabilité au grand glissement de la masse de sol en remblai On rappelle ici les principales règles admises et adaptations aux
ou en déblai, ou de la pente naturelle doit être assurée dans la fondations profondes figurant dans la norme NF P 94-262
configuration initiale (avant construction de la fondation), pendant (AFNOR, 2012), sans détailler les justifications qui relèvent essen-
les phases de construction et dans la configuration finale (en pre- tiellement des calculs de béton armé et d’acier (voir respective-
nant en compte les charges apportées par la fondation). Il est ment l’Eurocode 2 et l’Eurocode 3).
communément admis que la stabilité initiale peut ne pas être jus-
tifiée par un calcul.
6.3.1 Béton, coulis ou mortier des fondations
Pour le calcul, on applique les méthodes habituelles d’étude de profondes réalisées en place
la stabilité des pentes en rupture circulaire (voir [C 254]).
La vérification aux ELU prend la forme suivante : Les calculs justificatifs sont conduits à partir d’une résistance
conventionnelle en compression du béton, notée , par applica-
tion de la formule suivante (NF P 94-262, AFNOR, 2012) :
2 Pieux tarière creuse avec enregistrement des paramètres (Notes 1, 3 et 4) 30* 1,35
profondes réalisées en place, notée fcd est obtenue par application 6.3.2 Béton, coulis ou mortier des fondations
de la formule suivante : profondes préfabriquées
Les dispositions de la norme NF EN 1992-1-1 (AFNOR, 2005b)
s’appliquent.
L’intégrité de la fondation requiert des conditions de manuten-
tion et de mise en place et doit être contrôlée par les méthodes
avec αcc = 1,0 sur la hauteur armée de la fondation et αcc = 0,8
décrites dans les normes correspondantes.
sur la hauteur non armée (à noter que les
fondations profondes pour les ponts doivent être
armées sur toute leur hauteur), 6.3.3 Aciers pour pieux en béton armé
k3 = 1,0 dans les cas courants ; il peut être pris à k3 = 1,2 On applique aux aciers de béton armé ou de précontrainte la
lorsque des contrôles renforcés d’intégrité et de norme NF EN 1992-1-1 (AFNOR, 2005b), moyennant quelques dis-
continuité des fûts sont menés (voir la norme NF positions décrites dans la norme NF EN 94-262 (AFNOR, 2012).
P 94-262 et son tableau 6.4.1.2 pour les
bâtiments, ou son tableau Q.1.1 pour les ponts),
6.3.4 Aciers pour les autres pieux
γc = 1,5 pour les combinaisons fondamentales
(situations durables et transitoires), On distingue :
– les aciers pour les « éléments porteurs » tels que définis dans
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γc = 1,2 pour les situations accidentelles, la norme NF EN 14199 pour les micropieux (AFNOR, 2015d) ;
– les aciers utilisés dans les profils (creux ou H) listés dans la
γc = 1,3 pour les situations sismiques. norme NF EN 12699 pour les pieux avec refoulement du sol
Pour les combinaisons caractéristiques aux états limites de ser- (AFNOR, 2015c) ;
vice (ELS), on vérifie que les contraintes de compression dans le – les aciers de construction tels que définis dans les normes NF
béton sur la surface la plus sollicitée remplissent les conditions EN 1993-1-1 (2005c) et NF EN 1993-5 pour les pieux et palplanches
suivantes : (AFNOR, 2007b).
Le tableau 18 donne les valeurs recommandées pour estimer la
– valeur moyenne : ; perte d’épaisseur due à la corrosion selon l’Eurocode 3-5 (AFNOR,
– valeur maximale : . 2007b).
Tableau 18 – Valeurs recommandées pour perte d’épaisseur [mm] due à la corrosion dans le cas des pieux
et palplanches dans le sol, avec ou sans nappe phréatique (AFNOR, 2007b)
Sols naturels intacts (sable, limon, argile, 0,00 0,30 0,60 0,90 1,20
schiste, etc.)
Sols naturels pollués et sites industriels 0,15 0,75 1,50 2,25 3,00
Sols naturels agressifs (marais, marécages, 0,20 1,00 1,75 2,50 3,25
tourbe, etc.)
Remblais non compactés et non agressifs 0,18 0,70 1,20 1,70 2,20
(argile, schiste, sable, limon, etc.)
Les taux de corrosion dans les remblais compactés sont infé- À terre (« onshore ») le premier problème à résoudre est sou-
rieurs à ceux observés dans les remblais non compactés. Dans les vent celui de la capacité portante (verticale ou axiale) et c’est alors
remblais compactés, il convient de diviser par deux les chiffres du lui qui gouverne la conception générale du projet de fondation
tableau. profonde (nombre de pieux, longueur et diamètre, type, etc.). Le
long des côtes ou en mer (« offshore »), les efforts horizontaux
Les valeurs données pour 5 ans et 25 ans sont basées sur des
(transversaux), tels ceux dus à la houle, dus à des sollicitations
mesures, tandis que les autres valeurs sont extrapolées.
diverses, sont souvent dominants.
Dans de nombreux cas, il faut donc, en plus de la reprise des
6.3.5 États limites ultimes de stabilité de forme efforts verticaux, vérifier le comportement de la fondation sous
sollicitations horizontales.
Il s’agit notamment de vérifier le risque de flambement des
pieux. La justification d’un pieu vis-à-vis du risque de flambement Une particularité des fondations profondes est qu’elles peuvent
n’est à envisager que dans des cas particuliers tels que : également être soumises à des actions dues au déplacement du
sol. Ce déplacement génère des efforts « parasites », tels le frotte-
– fondations sur pieux présentant une grande hauteur libre, cette ment négatif, voire des efforts de poussée transversale.
situation pouvant découler de la conception même de la fondation
ou être liée à un affouillement ; L’ensemble de ces problèmes fait que l’on a souvent recours à
– fondations sur pieux de faible inertie (par exemple, micro- des méthodes ou des calculs en déplacement (méthode « des
pieux) traversant des hauteurs importantes de terrains de faibles fonctions de transfert de charge t-z », méthodes des modules de
caractéristiques mécaniques. réaction p-y et, également, autres méthodes numériques telle la
méthode des éléments finis).
Les risques de flambement des pieux sont, en général, extrême-
Pour la justification complète d’un ouvrage, les méthodes
ment limités.
d’interaction sol-structure se sont largement développées ces der-
Dans certains cas, il y a lieu d’examiner les effets du second nières années. En tenant compte des influences réciproques en
ordre, à savoir les moments additionnels créés sous charges termes de rigidités, elles permettent un dimensionnement global
axiales lorsque la courbure des pieux n’est pas nulle (par exemple plus rationnel tant des fondations que des structures portées. Les
sous l’effet de sollicitations transversales). méthodes d’interaction sol-structure sont précisément basées sur
l’utilisation des courbes de transfert t-z ou p-y développées dans
cet article, ou sur l’utilisation de la théorie des milieux continus
6.4 États limites de déplacement (telle la méthode des éléments finis en élasticité avec non linéari-
tés éventuelles).
Les déplacements de la fondation ne doivent pas nuire au bon Enfin, il faut savoir prendre en compte, dans certaines configu-
comportement de la structure portée. Il y a donc lieu d’estimer, rations de pieux, les effets de groupe. Face à la nécessité de
dans certains cas, les déplacements des fondations sur pieux sous concevoir des systèmes de fondations de plus en plus complexes,
combinaisons d’actions tant vis-à-vis des ELU que vis-à-vis des ELS. il s’agit là d’un aspect en plein essor faisant pleinement appel aux
Il est à noter que les sécurités sur la portance du sol (§ 6.2.1) méthodes d’interaction sol-structure évoquées ci-dessus.
garantissent le plus souvent que les tassements sont acceptables.
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9. Annexe 1 : prise
en compte de l’effet Figure 45 – Calcul du frottement négatif pour un pieu isolé
dans un sol homogène chargé par un remblai
d’accrochage pour
le calcul du frottement Dans le cas simple d’un sol homogène de poids volumique
déjaugé situé sous un remblai apportant une surcharge
négatif unitaire limite
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(figure 45) [11] :
Figure 46 – Abaque pour la détermination du frottement négatif d’un groupe illimité de pieux
Dans le cas d’un groupe illimité de pieux de rayon R, régulière- Cas d’une seule file de pieux :
ment espacés d’un entraxe S dans une direction et dans l’autre, – pieux extérieurs :
le calcul du frottement négatif sur un pieu est le même que pour
le pieu isolé en remplaçant m (λ) par m (λ, b) [11] :
– pieux intérieurs :
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P
O
U
Fondations profondes R
E
par Roger FRANK
Professeur honoraire
N
École nationale des ponts et chaussées
Fahd CUIRA
et
Directeur scientifique Terrasol (Groupe Setec)
Sébastien BURLON
S
Directeur d’études Terrasol (Groupe Setec)
A
V
O
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L
vaux. Fascicule n° 62, titre V, Ministère de
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AFNOR NF P 94-151 (1993). Essai statique de pieu isolé sous Annexe nationale : NF EN 1993-
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