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dans les langues latines on retrouve les noms de Bougie ou Bugia), est
une commune algérienne située en bordure de la mer Méditerranée, à
180 km à l'est d'Alger, dans la wilaya de Béjaïa et la région de la
Petite Kabylie. Elle est le chef-lieu éponyme de la wilaya de Béjaïa et
de la daïra de Béjaïa.
Conquise par les Espagnols en 1510, elle amorce un net déclin qui se
prolongera avec la reconquête par la régence d'Alger en 1555. La
culture savante se disperse alors dans les multiples zaouïas de
Kabylie. Elle est alors éclipsée, à l’échelle du Maghreb Central, par
Alger siège du pouvoir politique et de la marine. Elle continue de tirer
un certain prestige grâce aux mystiques religieux et à l'exportation du
bois issu de l'arrière-pays. Elle est prise par les Français en 1833 et
continue son déclin pour n'être qu'une ville portuaire moyenne
exportant des productions agricoles locales.
Avec ses 177 988 habitants au dernier recensement de 2008, Béjaïa est
en termes de population la plus grande ville de Kabylie et capitale de
la Petite Kabylie. Elle est aussi, grâce à sa situation géographique, le
plus important pôle industriel de la région, notamment par la
concentration de nombreuses industries et la présence d'un des plus
grands ports pétroliers et commerciaux de Méditerranée. Elle est dotée
d'un aéroport international
Situation[
Béjaïa doit son existence à son site portuaire remarquable qui fait
également sa prospérité. Elle est située dans une baie en faucille
protégée de la houle des vents du large (orientés nord-ouest) par
l'avancée du Cap Carbon (à l'ouest de la ville). La ville est adossée au
mont du Gouraya situé dans une position nord-ouest. Ce site portuaire,
dans une des plus belle baie du littoral maghrébin et méditerranéen,
est dominé à l'arrière-plan par les hautes montagnes du massif des
Babors. Un autre avantage est que la ville est le débouché de la vallée
de la Soummam, véritable couloir orienté sud-ouest. Cependant,
depuis l'époque où la ville fut une capitale, il existe un véritable
divorce entre la ville et la région (Kabylie) lié à la difficulté de
s'assurer un hinterland. À une échelle macro-régionale, la ville est dos
à la région : sa position à l'extrémité de la Soummam la place à
l'interface entre Grande et Petite Kabylie. Mais ces deux ensembles
sont renfermés sur eux-même et se cherchent des capitales intérieures
(Tizi-Ouzou, Akbou, Kherrata...) en se détournant du littoral. La ville
possède en quelque sorte un faible enracinement local ; les proximité
rurales de la ville se limitent à 4 ou 5 communes11. À l'échelle micro-
régional Béjaïa est le débouché d'une Algérie médiane, allant d'Alger
à Skikda, déversoir des Hauts-Plateaux et port d'approvisionnement de
2 millions de personnes. Mais la liaison est complexe : au sud-est les
liaisons avec Sétif ne se font qu'à travers les gorges escarpées de
Kherrata ; une autre voie emprunte la Soummam, puis à l'est les Portes
de Fer et la remontée vers Bordj Bou-Arreridj, c'est ce chemin qui est
emprunté par la route nationale et la voie ferrée. Ces contraintes
topographiques font que, malgré son fort dynamisme, la ville voit une
partie des échanges lui échapper sur ses aires d'influences est et
ouest12.
Situation linguistique
Cet arabe bougiote, appelé tabğawit en kabyle, est pratiqué dans les
quartiers les plus anciens de la haute ville (Karamane, Bab el Louz...) ;
et attribué aux « grandes familles » de la ville. Il y a une opposition
entre la Plaine(Lexmis) dont son quartier le plus ancien, Lhouma-ou-
Bazine, peuplé de ruraux berbérophones et les quartiers de la haute
ville. La ville s'étant agrandie jusqu'à inclure le village des Imezzayen.
Ce noyau urbain berbérophone est reconnu comme authentiquement
citadin même par les arabophones, a donné les bases d'un dialecte
kabyle spécifique à la ville92.
La ville de Béjaïa fait partie du bassin versant de l'oued Soummam. Béjaïa et la vallée de la
Soummam inférieure bénéficient d'un climat de type méditerranéen. Il est généralement
humide avec un léger changement de température saisonnier14. Les température moyennes son
globalement douces et varient de 11,1 °C en hiver à 24,5 °C en été.
Outre le fleuve Soummam qui permet des ressources suffisante pour l'agriculture dans les
environs de la ville ; Béjaïa est située dans la Kabylie maritime et bénéfice d'une pluviométrie
assez favorable comparée au reste du pays. La pluviométrie de la région peut aller de 800 mm
à 1 200 mm ; mais certaines sources locales tendent à s'épuiser du fait de l'augmentation de la
demande15. La ville tire également ses ressources hydrauliques de l'arrière pays montagneux et
de divers sources, comme celle de Toudja qui fut reliée dans l'Antiquité par un aqueduc à la
ville antique (Saldae)16.
La ville comporte un patrimoine musicale riche mêlant les influences berbères et andalouses.
Une partie de la culture bougiote est portée par un vieux dialecte citadin de la ville, l'arabe
bougiote, d'origine médiévale. Le style de musique classique le çanâa est à l'origine
indissociable de la culture religieuse de la ville. Il est en effet traditionnellement le domaine
des lettrés, des cadis et cheikh de confréries, où l'initiation à cet art se faisait le plus souvent ;
enrichi du patrimoines des musiques locales, notamment kabyles berbérophones. Cette
transmission de la musique serait un héritage de la tradition savante médiévale de la ville. La
ville doit également cette culture musicale à l'afflux d'Andalous et de Morisques au Moyen
Âge. La ville est d'ailleurs un des centres (comme Alger, Constantine, Tlemcen...) de la
musique andalouse en Algérie. Un illustre musicien de la ville, Cheikh Sadek El Béjaoui va
remettre ce style au goût du jour au XXe siècle en entretenant un cercle musical puis en
ouvrant une école qui formera divers musiciens reconnus dans des répertoires divers
(traditionnels ou plus modernes)85.
Un autre versant de la musique bougiote est un courant plus populaire, mêlant le chaâbi et la
musique kabyle. Le chant kabyle trouve inspiration dans l'identité berbère de la ville, et ses
poèmes ainsi que de l'afflux de population en provenance de l'arrière-pays. L'identité musicale
de la ville est imbriquée : les musiciens sont formés aux chants kabyles lors de leur
apprentissage du style andalou à Béjaïa et les musiciens kabyles s'appuient sur les instruments
de la musique andalouse. La ville connaît, notamment depuis les années 1970, une ouverture
aux sonorités du monde, particulièrement occidentales qui bénéfice à un renouveau de la
musique d'expression kabyle86.
La ville de Béjaïa possède le musée du Borj Moussa, aménagé dans un ancien fort espagnol
du XVIe siècle et où sont présentés des vestiges préhistoriques, romains et de l'époque hafside.
Il abrite également une collection d'oiseaux et d'insectes de toute l'Afrique87.
Depuis 2010, la ville voisine de Toudja abrite un musée de l'eau consacré aux techniques
d'acheminement de l'eau, notamment à l'époque romaine. Les environs comportent encore les
ruines de l'aqueduc permettant d'acheminer l'eau depuis Toudja à la ville durant l'Antiquité.
Le site comporte des mosaïques, des thermes et des citernes d'époque romaine88.
La maison de la culture de la ville est également le siège de divers événements culturels. C'est
le cas des célébrations de Yennayer (12 janvier), le nouvel an berbère, à l'occasion duquel un
programme varié est mis en place. En effet la musique, la poésie et l'artisanat berbère sont
particulièrement mis en valeur, mais également des thématiques environnementales et
architecturales90. Des délégations du Maroc et de la Tunisie sont également présente, ainsi
qu'une « caravane berbère » qui fait son entrée dans la ville le 12 janvier et qui comprend des
participants venus de toute l'Algérie : des Touaregs d'Illizi, des participants de Ghardaïa, de
Bouira, Tizi-Ouzou. Les festivités se terminent par un jeu de baroud le 13 janvier90. Le milieu
associatif local est aussi le vecteur de divers champs artistiques ou culturels, allant des
associations faisant la promotion de la peinture, ou de la photographie aux groupes d'étude
universitaires sur les manuscrits scientifiques médiévaux de la ville91.
Comme toute les villes d'Algérie, Béjaïa est desservie par le bouquet terrestre national ENTV,
comprenant entre autres la Chaîne 4 en langue tamazight. La ville est le siège d'une station
spécifique à sa région : Radio Soummam, chaine de radio publique, généraliste et en langue
tamazight (kabyle).
Historiquement la ville doit son nom à la fabrication des bougies à base de cire d'abeille hérité
du Moyen Âge alors que les bougies modernes sont faite à partir de paraffine. Ce savoir faire
se perd au cours du temps, même si une poignée d'artisans et de familles le maintiennent
toutefois96. La bougie en cire d'abeille n'a jamais connu historiquement un usage populaire
rependu, en effet, onéreuse elle était le privilège des seigneurs ou de l’exportation et fut
localement concurrencée par les lampes à huile en argile97.
Histoire
" BÉJAÏA est une ville qui renferme des vestiges historique, traces d'un passé civilisationnel
indéniable SALDAE, est une ville fondée par une légion Romaine, comme l'atteste les vestiges de
l'aqueduc et la conduite souterraine venant de Toudja, une commune avoisinante.
En 1067, EN-NASSER IBN ALLANAS prince de la Dynastie des Hammadites, choisit Bougie comme
capitale politique, économique et culturelle. La ville fut protégée par la muraille flanquée de six
portes dont quelques vestiges ont put résisté au temps et aux hommes. Ce fut un port prospère en
Méditerranée qui donna à l'ère des Hammadites l'image d'une civilisation faite d'ouverture et de
progrès, tant sur les plants politiques et culturel. Après la dynastie des Almohades, installés depuis
1152 ; Béjaia, devint la capitale de la dynastie des Hafsides, indépendantes de Tunis, en 1234. En
1509 elle fut occupée par les Espagnoles. Charles Quint restaura le Fort Abdelkader , y éleva de la
Casbah, et édifia le Fort impérial ( Bordj Moussa ), lequel abrite aujourd'hui le musé de la ville.
Elle perdit son statut de capitale, même si elle continua encore à jouer son rôle de chantier important
de construction navale.
En 1833, commença l'occupation française jusqu'en 1962, année où l'Algérie retrouva son
indépendance."
La ville est d'ailleurs le siège d'un pèlerinage au mois de ramadan qui attire des populations du
Maghreb. Il comporte une grande prière le 27e jour de ce mois, qui est restée très populaire
avant de tomber en désuétude au XXe siècle. Le statut de sainteté de la ville est d'ailleurs
tombé progressivement en désuétude au cours des siècles, même si les visites des tombeaux
des marabouts entretiennent cette mémoire101.