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Introduction
Pour mieux compléter les exposés passés, un aperçu sur l’administration fiscale
au sens large contribuera à rendu plus concret la vision de cette matière.
L’administration fiscale, créée en 1918, peut être définie comme l’ensemble des
services de la Direction Générale des Impôts (DGI), chargée pour le compte de l’Etat
et de des collectivités territoriales des tâches d’assiette (qui représentent 80% de
l’ensemble des tâches de la Direction), de liquidation et de contrôle des impôts ; Cette
dernière gère principalement les impôts directs (IS et IR), la TVA et les droits
d’enregistrement et timbres, alors que les impôts indirects ainsi que les droits de
douane relèvent de la Direction Générale des Douanes et Impôts Indirects. Une autre
administration intervient dans le processus fiscal, il s’agit de la Trésorerie Générale du
Royaume (TGR) qui assure le recouvrement de certains impôts.
► Au plan local, la DGI est représentée par des sous directions régionales qui
regroupent les subdivisions suivantes :
- Le Directeur régional ;
- Le chef de service régional d’assiette ;
- Le chef de service régional de vérification ;
- Le chef de service régional des Ressources Humaines et de la formation ;
1
- finance.gov.ma
1
L’Administration fiscale
Au Maroc, les directions régionales des impôts sont en nombre de 11, à savoir :
La Direction Régionale d’Agadir, de Marrakech, de Settat, d’El Jadida, de Casablanca,
de Rabat, de Kenitra, de Fès, de Mekhnès, d’Oujda et enfin de Tanger. Ces dernières
sont chargées de représenter la DGI auprès des autorités régionales et locales et auprès
des autres partenaires locaux.
La DGI dispose d’un effectif global de 4902 cadres et agents répartis sur les
différentes divisions centrales et locales.
1
- finance.gov.ma /et/ impôts.gov.ma
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L’Administration fiscale
L’ensemble de ces techniques, règles et méthodes est édicté par la loi fiscale, la
jurisprudence fiscale, les conventions internationales et les notes circulaires. Ces
dernières assurent la mise en œuvre des textes fiscaux, apportent des précisions de
détail, donnent des directives sur la façon dont il convient de les interpréter et de les
appliquer. Dans la pratique, il est indispensable de s’y référer, car on y trouve des
développements qui n’ont pas leur place dans la loi(1).
Les notes circulaires sont très importantes dans la gestion de l’assiette
puisqu’elles offrent à l’Administration des bases solides pour bâtir sa doctrine fiscale,
laquelle doctrine aide l’Administration à faire connaître officiellement l’interprétation
qu’elle donne des règles législatives et réglementaires (proposition des taux…etc.).
Les contribuables ne sont pas tenus à l’interprétation administrative et peuvent
contester le contenu des circulaires des juridictions.
1
- COZIAN (M) : Précis de fiscalité de l’entreprise, Collection des droits et gestion, 1988
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L’Administration fiscale
2 – Contrôle fiscale
Les instruments juridiques du contrôle fiscale sont : le droit de communication,
de vérification de comptabilité, et de pouvoir d’appréciation.
a – Droit de communication
Si les agents du fisc sont astreints à respecter la règle du secret professionnel vis-
à-vis des tiers, ils ont en contrepartie le droit d’obtention et de communication de
certains documents pour assurer le contrôle de la sincérité des déclarations souscrites
par les contribuables.
b – Droit de vérification
C’est le droit reconnu aux agents des Impôts de vérifier les déclarations
souscrites par les redevables. Le droit trouve son fondement légal dans les dispositions
de la loi qui font obligation aux assujettis de fournir aux agents des Impôts toutes les
justifications et les informations nécessaires pour procéder au contrôle fiscal.
L’agent chargé du contrôle peut, de son bureau procéder à un examen critique des
déclarations à l’aide des renseignements et documents qui figurent dans les dossiers
contrôlés, c’est ce qu’on appelle le contrôle sur pièces. Cette vérification permet de
s’assurer que le revenu déclaré est cohérent avec ce que l’on sait du contribuable. Si
l’agent du service n’arrive pas à cette conclusion, il lui appartient de prendre les
mesures nécessaires pour passer au second stade du contrôle : la vérification de la
comptabilité. Lorsque les basses d’imposition sont établies à partir de documents
comptables, l’Administration, en plus du simple examen de du dossier, est habilitée à
procéder à une vérification, sur place, de ces documents. Cela permet à l’agent du fisc
de s’assurer que toutes les énonciations de la comptabilité correspondent bien à la
réalité.
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L’Administration fiscale
Les sanctions fiscales diffèrent selon la nature des infractions, qui peuvent être
classées en trois catégories : défaut de déclaration, paiement tardif et infractions aux
dispositions relatives au droit de contrôle et de communication. Pour plus de détail,
voir annexes.
Indépendamment des sanctions fiscales, est punie d’une amende de 5000Dh, une
personne qui en vue de se soustraire à sa qualité de redevable ou au paiement de
l’Impôt ou en vue d’obtenir des déclarations ou remboursement indus, utilise l’un des
moyens suivants :
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L’Administration fiscale
En cas de récidive, avant l’expiration d’un délai de cinq ans qui suit un jugement
de condamnation à l’amende précitée, ayant acquit l’autorité de la chose jugée, le
contrevenant est puni, outre l’amende prévue ci-dessus, d’une punition
d’emprisonnement de 1 à 3 mois.
1
- Abdelhalim El Gadi : Une fiscalité moderne pour une entreprise performante
2
- Zemrani : L’entreprise face au fisc
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L’Administration fiscale
Les observations de l’entreprise doivent être formulées par écrit, dûment signées
par le représentant légal de l’entreprise et adressées à l’inspecteur dans le délai imparti.
Si l’inspecteur est convaincu par les arguments de l’entreprise, il doit en principe
abandonner le redressement envisagé. Dans le cas contraire, l’inspecteur notifie à
l’entreprise par lettre recommandée avec accusé de réception, dans un délai maximum
de 60 jours, les motifs de son rejet, partiel ou total, ainsi la base d’imposition qui lui
parait devoir être retenue de façon définitive. L’entreprise à la possibilité de se
pourvoir devant la commission locale de taxation, dans un délai de 30jours, suivant la
date de réception de la 2ème notification.
Par la suite, nous allons voir quelles sont les possibilités offertes à
l’Administration et au contribuable dans le cadre d’un contentieux fiscal.
Chapitre II : Le contentieux
fiscal
Le système fiscal marocain repose pour l’essentiel sur la déclaration du
contribuable ou de l’entreprise pour ses revenus ou son chiffre d’affaire. La
déclaration de cette dernière revête une importance capitale car elle permet d’éviter la
taxation d’office dont la généralisation peut devenir rapidement une source d’arbitraire
et d’injustice. La déclaration permet donc de limiter le recours à la taxation d’office
par l’administration fiscale et la procédure contentieuse par le contribuable et
renseigne sur la bonne foi du redevable et sur sa volonté de s’acquitter de sa dette
fiscale.
Ceci dit, l’administration fiscale frappe parfois de « manière aveugle sinon très
partiale certains contribuables » (1). Il est donc nécessaire de sauvegarder les droits des
contribuables, mais aussi ceux de l’administration en imposant la règle de droit aussi
bien aux administrateurs qu’aux administrés. L’avènement des tribunaux
administratifs a assurément imposé la force probante de la règle de droit aux uns et aux
autres et a poussé les protagonistes à chercher d’abord des solutions amiables dans le
cadre du recours préalable ou gracieux devant l’administration fiscale. Ce recours
constitue souvent pour l’administration une occasion de réparer ses propres erreurs et
de mieux apprécier son efficacité interne.
I – Le contentieux administratif
1
- Abdellah Boudehrain, le contentieux fiscal, EDEMAR
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L’Administration fiscale
La réclamation préalable est une voie de recours allant contre les impositions
émises, prenant en considération les capacités contributives des individus. C’est une
voie de recours qui peut traiter à la fois le contentieux de l’assiette et du recouvrement.
Le recours administratif ou la réclamation préalable sont régies par les dispositifs de
l’article 235 du Code Général des Impôts.
La réclamation préalable devant les services des impôts doit en principe donner
lieu à une décision motivée. Lorsque la réclamation est fondée, le ministre a le pouvoir
de prononcer le dégrèvement justifié, mais il peut aussi opérer toutes compensations
avec les insuffisances d’impositions éventuelles dans le cadre de l’imposition
contestée. La décision motivée est notifiée à l’entreprise. Lorsqu’elle ne lui donne pas
entière satisfaction, l’entreprise peut intenter directement un recours devant le tribunal
administratif, étant entendu qu’un litige ne peut être réglé à la fois par le service du
contentieux de l’administration fiscale et par les commissions à cause des règles de
forme liées à la procédure (délai).
II – Le contentieux para-juridictionnel
Le recours para-juridictionnel est régi par les dispositions des articles 225 et 226
du Code Général des Impôts. C’est une voie de recours qui concerne des impôts
modernes : TVA, IS, IR, etc. Ces textes régissent les modalités d’introduction de ce
recours. C’est un recours qui se base sur l’équilibre des forces en présence, à savoir
l’entreprise et l’administration fiscales, devant les commissions de taxation. Ces deux
protagonistes peuvent être les réclamants. La procédure suivie est assez respectueuse
des intérêts et des droits de l’entreprise. L’administration fiscale s’est engagée dans
cette voie en demandant aux commissions « un peu plus de célérité (rapidité) dans
leurs décisions et une plus grande fréquence dans leurs réunions » (3).
1
- Art 28 de la loi n° 41-90, organisant les tribunaux administratifs, B.O 4227, du 23 Nov 1993
2
- Art 235 du CGI
3
- Jamal Laouina, les voies de recours en matière fiscale, éd. ALWATANIA
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L’Administration fiscale
La commission nationale du recours fiscale siège à rabat, elle est placée sous
l’autorité du Premier Ministre.
La CRNF statue sur les litiges qui lui sont soumis et à laquelle sont adressés les
recours contre les décisions des CLT. Elle ne peut connaître des questions portant sur
l’interprétation des dispositions légales et réglementaires.
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L’Administration fiscale
Lorsque le président est saisi par l’une des parties, il doit en informer l’autre
partie en lui communiquant une copie de la requête dans un délai de trois mois suivant
la date de réception du recours. L’administration doit produire le dossier fiscale
afférent à la période litigieuse. Une fois le dossier examiné en sous-commission, la
CNRF fixe le montant de la base d’imposition (IR et IS) ou de l’impôt (TVA).
L’administration peut contester par voie judiciaire, dans le même délai, les
décisions de la CNRF lorsqu’elle estime que cette dernière a statué à tort des questions
de droits.
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L’Administration fiscale
b – L’introduction du recours
1
Art 5/5 du Code de Procédure Civile
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L’Administration fiscale
1
Art 5/5 du CPC
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L’Administration fiscale
Ceci dit, nous entamons le chapitre troisième qui traite de la modernisation et des
perspectives d’avenir de l’administration fiscale marocaine.
Pour avoir été innovante, cette réorganisation n’en allait pas moins souffrir du
décalage par rapport aux réalités du terrain.
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L’Administration fiscale
I – La modernisation de l’Administration
fiscale
A partir de cette prise de conscience, la réflexion engagée a débouché sur le
lancement des chantiers de la modernisation de notre administration fiscale qui
concernent :
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L’Administration fiscale
Prenons par exemple le cas des émissions des impôts, elles sont aujourd’hui
traitées en intégralité par les centres régionaux informatiques.
Cette gestion unifiée du dossier fiscal n’a été possible en fait qu’après la
réalisation de la première phase de l’identifiant unique permettant aux contribuables
d’avoir un seul numéro (IS et TVA pour les personnes morales, IGR et TVA pour les
personnes physiques).
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L’Administration fiscale
En effet, un effort particulier est fourni pour personnaliser les services rendus à
chaque catégorie de contribuables. Ainsi, des entités chargées de la fiscalité des
grandes entreprises ont été créées auprès des directions régionales, d’autres chargées
de la fiscalité des petites et moyennes entreprises et d’autres réservées à la fiscalité des
professionnels et des particuliers.
d – Le système d’information
Ce choix se traduit, entre autres, dans la valorisation des compétences par des
nouvelles nominations de personnes méritantes aux postes de responsabilité. Il se
traduit également dans la mise en oeuvre d’une démarche de participation active de ces
ressources à la définition des objectifs de la direction.
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L’Administration fiscale
a – La communication
b – La concertation
c – La transparence
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L’Administration fiscale
Toute innovation a tendance, soit à réussir, soit par contre à échouer. Pour cela,
l’administration fiscale se voit obligée de poursuivre son processus de modernisation.
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L’Administration fiscale
L’objectif visé à court terme est d’assurer en matière de ressources humaines une
gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences dans la perspective de renforcer
la modernisation du processus de recrutement, de promotion et de mobilité du
personnel. On commence à recruter des ingénieurs qui, de part leur domaines de
recherche, peuvent identifier et vérifier toute anomalie éventuelle au sein d’une
entreprise donnée.
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L’Administration fiscale
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L’Administration fiscale
Conclusion
Pour conclure, nous mettons l’accent sur quelques recommandations tant au
niveau du contrôle et du contentieux qu’au niveau de la modernisation de
l’administration fiscale. Certaines de ces recommandations ont été prises des assises
nationales sur la fiscalité au Maroc en 1999, qui hélas, n’ont pas encore pu voir le jour.
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L’Administration fiscale
• Pour une plus grande transparence, cette dernière passe d’abord par la
publication des chiffres et des statistiques de l’administration, de la jurisprudence et de
la doctrine ;
• Une simplification qui concerne les formulaire et imprimés fiscaux, ainsi que
les procédures fiscales ;
• La réduction des délais de réponse aux niveaux central et extérieur.
Bibliographie
finance.gov.ma
impôts.gov.ma
COZIAN (M) : Précis de fiscalité de l’entreprise, Collection des droits et
gestion, 1988
Dr Nmili : Les impôts au Maroc : techniques et procédures
Zemrani : L’entreprise face au fisc
Jamal Laouina, les voies de recours en matière fiscale, éd. ALWATANIA
Code Général des impôts
Loi n° 41-90, organisant les tribunaux administratifs, B.O 4227, du 23 Nov
1993
B.O n° 4391 bis du 1/7/1996
Art 5/5 du Code de Procédure Civile
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L’Administration fiscale
Annexes
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L’Administration fiscale
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L’Administration fiscale
Introduction ...
……………………………………………… 01
Chapitre I : Les attributions fiscales de l’Administration …......
03
I – Gestion de l’assiette et contrôle fiscal
……..……………… 03
1 – Gestion de l’assiette .…………………..
………………... 03
2 – Contrôle
fiscal.......................................................
................... 04
a – Droit de communication
....................................................... 04
b – Droit de vérification
............................................................
04
c – Pouvoir d’appréciation de l’Administration
............................ 05
d – Le pouvoir de sanction à l’encontre de
l’entreprise .................. 05
d1 – Les sanctions fiscales ….
………………………. 05
d2 – Les sanctions pénales
………………………….. 05
II – Gestion de la fiscalité
locale ..................................…………06
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L’Administration fiscale
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L’Administration fiscale
I – La modernisation de l’administration
fiscale ............................... 14
1 – L’autonomisation croissante de la
gestion .................................. 14
2 – La réorganisation des
structures ................................................ 15
a – La fusion des services
opérationnels ...................................... 15
b – L’organisation des services en fonction du
dossier unique ......... 15
c – L’organisation orientée client
................................................ 15
d – Le système d’information
..................................................... 16
3 – La mise en valeur des ressources
humaines .................................. 16
4 – L’ouverture sur
l’environnement ..............................................
. 17
a – La communication
..............................................................
17
b – La concertation
..................................................................
17
c – La transparence
..................................................................
17
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II – Les perspectives
d’avenir .....................................................
....... 18
1 – La réorganisation des services
opérationnels ............................... 18
2 – La gestion des
ressources ....................................................
...... 18
3 – Le schéma directeur informatique
.............................................. 19
Conclusion ...............................................
......................................... 20
Bibliographie .............................................
......................................... 21
Annexes ....................................................
.......................................... 22
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