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Chapitre II – Partie I – L’eau dans le sol

CHAPITRE II.1 - L’EAU DANS LE SOL

1. Définitions
1.1 Les différents états de l’eau dans le sol
1.2 Porosité et porosité efficace d’un sol
1.3 Vitesse de l’écoulement
1.4 Charge hydraulique
1.5 Gradient hydraulique

2. Loi de Darcy

3. Mesure expérimentale de la perméabilité


3.1 Perméamètre à charge constante
3.2 Perméamètre à charge variable

4. Perméabilité des milieux stratifiés


4.1. Écoulement vertical
4.2. Écoulement horizontal

5. Réseaux d’écoulement
5.1. Généralisation de la loi de Darcy
5.2. Equation de l’écoulement
5.3. Résolution de l’équation d’écoulement
5.4. Conditions aux limites
5.5. Exemple d’exploitation d’un réseau d’écoulement
5.5.1 Solution de Mandel pour l’écoulement de l’eau dans un batardeau le long d’un
écran dans une couche de sol infinie
5.5.2 Écoulement de l’eau dans un batardeau le long d’un écran dans une couche de sol
limitée par un substratum imperméable
5.5.3 Abaques de Davidenkoff
5.5.4 Méthode graphique de tracé des réseaux d’écoulement pour un batardeau

6. Ruptures d’origine hydraulique

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CHAPITRE II.1 - L’EAU DANS LE SOL

1. Définitions
1.1 Les différents états de l’eau dans le sol

Figure 1 : différents états de l’eau dans le sol (d'après Magnan)

1.2 Porosité et porosité efficace d’un sol


On suppose dans ce chapitre que le sol est saturé.
La porosité volumique est définie par n = Vv / V, ou Vv est le volume des vides et V le
volume total.
La porosité efficace  (ou nc) est le rapport entre le volume d’eau drainable par gravité et le
volume total (Figure 2).  dépend de la finesse et de la porosité des grains (Tableau 1).

eau libre

eau liée
Figure 2 : Eau libre et eau liée dans un sol

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Tableau 1 : ordre de grandeur de la porosité et porosité efficace


Nature du sol Argile Limon Sable fin Sable Graviers
grossier
n 0,5 0,45 0,40 0,35 0,20
 0,01 0,05 0,20 0,30 0,18

1.3 Vitesse de l’écoulement


Soit S la section totale de l’écoulement et Sv la section des vides (Figure 3).
Le débit à travers le milieu est Q = Sv×vm.
vm est la vitesse moyenne des particules de fluides dans les pores en milieu poreux.
On appelle « vitesse de l’écoulement » la quantité V = Q / S

V = vm×Sv / S  n×vm
La vitesse de l’écoulement est une vitesse fictive, inférieure à la vitesse moyenne de
l’écoulement.

SV

Figure 3 : Section totale et section des vides

1.4 Charge hydraulique


On se place dans un repère ayant l’axe vertical (z) orienté vers le bas.
On appelle charge hydraulique l’énergie interne d’une particule d’eau par unité de poids :
v²  u 
h  Ec  E p     z 
2g   w 

v : vitesse de la particule d’eau,


u : pression interstitielle,
z : côte du point considéré par rapport à un plan de référence (qui judicieusement choisi peut
simplifier les calculs) ;
g : accélération due à la pesanteur ;
γw : le poids volumique de l’eau γw = 9.81 kN /m3.


L’énergie cinétique de la particule correspond à : Ec 
2g

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 u 
E 
L’énergie potentielle de la particule correspond à : p   z 

 w 
h s’exprime en mètre. Le signe de z dépend de l’orientation de l’axe vertical : un signe négatif
si l’axe est orienté vers le bas, un signe positif si l’axe est orienté vers le haut. Comme dans
les sols les écoulements sont très lents, v  0, donc :
u
h z
w
Dans le cas des fluides parfaits en écoulement, la charge est constante. Dans le cas d’un
écoulement dans un sol, il y a des pertes d’énergie par frottement contre les particules de sol :
il y a donc une perte de charge h dans le sens de l’écoulement.
Il faut retenir qu’il y a équivalence entre « perte de charge » et « écoulement ».

A
zA

zB B

z
Figure 4 : Calcul d’une perte de charge dans le cas d’une nappe hydrostatique

Dans le cas d’une nappe hydrostatique (Figure 4), il n’y a pas d’écoulement et donc : hA = hB
Comme :

uA et uB
hA   zA hB   zB
w w

On peut déduire la valeur de la pression en B sachant que uA = 0


uB = w (zB – zA)

1.5 Gradient hydraulique


Prenons un échantillon de sol, surmonté d'une colonne d’eau, dont la base est reliée par un
flexible à un réservoir R rempli d'eau (Figure 5).
Si le niveau d'eau est identique dans la colonne et le réservoir, il n'y a pas d'écoulement
(nappe statique) ; si on abaisse le réservoir de h, zB < zA, il se produit un écoulement vertical
descendant.
Entre le point P et le point Q, on a une perte de charge h, due au frottement de l'eau sur les
grains.

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A
B
P
R

l
Q

Figure 5 : Mise en évidence d’un écoulement dans un sol

Le gradient hydraulique vertical entre les points P et Q, noté i, est le rapport de la perte de

charge h sur la distance parcourue par le filet d'eau dans le sol l :
i est un nombre sans dimension.
Si au contraire on élève le réservoir de h, zB > zA, il se produit un écoulement vertical
ascendant.

2. Loi de Darcy
Darcy (1856) a démontré expérimentalement que, pour un sol, il y a proportionnalité entre la
vitesse de l’écoulement et le gradient hydraulique :

v = - k×i ou Q = - S×k×i

k : coefficient de perméabilité (dimension d’une vitesse).


Le coefficient de perméabilité dépend de la nature du sol (Tableau 2).

Tableau 2 : Perméabilité des sols


k (m/s) 10-1 10-3 10-6 10-9 10-11
Type de sol graviers sables limons argiles

3. Mesure expérimentale de la perméabilité


Le principe de la mesure consiste à relier le débit traversant un échantillon cylindrique de sol
saturé (écoulement uniforme) à la charge h sous laquelle se produit l’écoulement. Suivant
l’ordre de grandeur de la perméabilité du sol étudié, on sera amené à travailler sous charge
constante (perméabilités élevées, k > 10-5 m/s) ou sous charge variables (faibles perméabilités,
k < 10-5 m/s).

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3.1 Perméamètre à charge constante


La Figure 6 présente le principe du perméamètre à charge constante. Le niveau de l’eau dans
le réservoir est maintenu constant.

Figure 6 : Perméamètre à charge constante


En considérant comme plan de référence le niveau de sortie de l’eau et en négligeant les
pertes de charge dans les canalisations et les réservoirs :
uA
en A : h   zA  H  L  h
w
A

uB
en B : hB  w  z B  0

d’où la perte de charge entre A et B, hA – hB = h



Le gradient hydraulique
Le débit traversant l’échantillon v∙S k∙i∙S k∙ ∙S
d’où k ∙

avec q = Q / t
 S la section de l’échantillon ;
 Q le volume d’eau recueilli pendant le temps t.

3.2 Perméamètre à charge variable


Dans le cas des faibles perméabilités, l’essai à charge constante serait trop long, les débits
étant très faibles. On procède alors à la charge variable : l’eau provient d’un tube de faible
section relié à l’échantillon. Au fur et à mesure que l’écoulement se produit, le niveau de l’eau
dans le tube baisse. On mesure le temps t nécessaire pour que l’eau descende du niveau h1 au

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niveau h2. Dans cet essai l’écoulement n’est pas permanent, mais le phénomène est lent et on
suppose que la loi de Darcy est applicable à chaque intervalle de temps élémentaire.

Figure 7 : Perméamètre à charge variable

La Figure 7 présente le principe du perméamètre à charge variable.


A l’instant t, Q(t) = - k×h(t)×S/L et le débit écoulé pendant le temps dt entraîne une variation
du niveau dans le tube :
∙ ∙

∙ ∙

∙ ∙

d’où :

4. Perméabilité des milieux stratifiés


De nombreux sols sédimentaires sont constitués par des couches superposées de
granulométries et donc de perméabilités variables. La perméabilité est parmi les propriétés des
sols les plus sensibles à l’anisotropie.
Soit un terrain stratifié d'épaisseur H constitué de n couches horizontales d'épaisseur Hj et de
perméabilité kj. On peut définir un terrain fictif homogène qui, dans les mêmes conditions de
perte de charge, laisse filtrer le même débit.

4.1 Écoulement vertical


Soit kv (ou kve) le coefficient de perméabilité du terrain fictif homogène (Figure 8-b).
En exprimant que :
- la perte de charge totale est la somme des pertes de charge de chaque couche,

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- le débit est le même pour toutes les couches,


on démontre que l’on a :

j n
1 1 Hj
k
H
 ou encore kv  j n
kv H
k
j 1 j Hj
j 1 j

4.2 Écoulement horizontal


Soit kh (ou khe) le coefficient de perméabilité du terrain fictif homogène ((Figure 8-a).
En exprimant que :
- la perte de charge est la même pour toutes les couches (le gradient hydraulique i est donc
aussi le même),
- le débit total est la somme des débits de chaque couche,
on démontre que l’on a :

j n
1
kh 
H k
j 1
j Hj

a/ Écoulement parallèle à la stratification b/ Écoulement perpendiculaire à la stratification


Figure 8 : Écoulement s dans des milieux stratifiés

Remarque : La perméabilité du terrain fictif homogène est beaucoup plus élevée dans le sens
des couches que dans le sens perpendiculaire aux couches. Dans le cas d'un terrain constitué
de deux couches on peut facilement démontrer que kv < kh.
Dans les terrains stratifiés, la perméabilité est plus grande parallèlement à la stratification que
perpendiculairement.

5. Réseaux d’écoulement
5.1 Généralisation de la loi de Darcy
La loi de Darcy s’applique pour les écoulements d’eau de régime laminaire, elle n’est plus
valable en régime turbulent.
La loi de Darcy ne s’appliquerait pas pour des valeurs très faibles du gradient hydraulique.

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Pour un écoulement mono-directionnel, la loi de Darcy donne une relation entre la vitesse
d’écoulement et le gradient hydraulique. La trajectoire des particules d’eau appelée ligne de
courant est une droite (Figure 9).
A deux dimensions, les lignes de courant sont des courbes. La vitesse fictive de l’écoulement
est représentée par un vecteur tangent à la trajectoire.
Il y a une perte de charge le long de la ligne de courant.
Soit h la perte de charge lorsque qu’une particule d’eau parcourt une distance curviligne s
entre les points M et M’.
On définit une variation de charge par unité de longueur dans la direction x : h/x et dans la
direction z : h/z.

x
V
z M’ ligne de courant
M

x

z
Figure 9 : Ligne de courant

Lorsque s tend vers zéro, on définit le gradient hydraulique comme le vecteur de


composantes :

∆ →


∆ →

La loi de Darcy généralisée s’écrit donc sous forme vectorielle :


v
v ∙ avec v
v
v
La loi de Darcy s’exprime en 3D sous la forme : v v .
v
Une grande partie des problèmes peuvent être ramenés à un cas 2D.

5.2 Equation de l’écoulement


On considère un élément de sol de côté dx et dy (Figure 10). En régime permanent (pas de
variation au cours du temps), le bilan entre le débit entrant et le débit sortant donne :

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vy
y vy + dy
y

vx
dy vx vx + dx
x

vy
x
dx

Figure 10 : Bilan des débits entrant et sortant d’un élément de sol


vx v y
 0 (Equation de continuité)
x y

En combinant l’équation de continuité avec l’équation de Darcy, on obtient l’équation de


l’écoulement en 2D :
²h  ²h
 0 (Equation de Laplace)
x ² y ²

5.3 Résolution de l’équation d’écoulement


La résolution de l’équation de l’écoulement consiste à déterminer la charge hydraulique en
tout point du domaine étudié. La représentation graphique de la solution est constituée de
deux familles de courbes (Figure 11) :
- les lignes de courant,
- les équipotentielles.

Un tube de courant est délimité par deux lignes de courant. Dans un tube de courant, le débit
est constant tout le long.
Si la perméabilité est la même dans toute les direction de l'espace (on dit qu'elle est isotrope),
les équipotentielles sont des lignes perpendiculaires aux lignes de courant sur lesquelles la
charge hydraulique est constante. Entre deux équipotentielles, il y a une perte de charge he
dans le sens de l’écoulement.
En général, on s’arrange pour que le débit soit le même dans chaque tube de courant et que
he soit le même entre n’importe quelle équipotentielle successive.

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b
a

he
Figure 11 : Lignes de courant et équipotentielles

Si h est la perte de charge totale de l’écoulement, déterminée à partir des conditions limites
et si Ne est le nombre d’intervalles entre équipotentielles : he = h / Ne.
Dans un élément de réseau quasi-rectangulaire, on considère que l’écoulement est similaire à
un écoulement mono-directionnel, donc :
he h a
q  k ia  k  a  k  
b Ne b

Si Nc est le nombre de tubes de courant, le débit total est égal à :


Nc a
Q  Nc  q  k  h  
Ne b

5.4 Conditions aux limites


On examine à partir de l’écoulement à travers un batardeau (Figure 12) et une fouille double
soutenue par 2 écrans parallèles (Figure 13) les différentes conditions aux limites.
Les batardeaux et les écrans ont un rôle d’étanchéité et de soutènement. Pour les batardeaux,
en rivière, en mer, le niveau de la nappe reste au-dessus du terrain naturel. Pour les fouilles, la
nappe avant excavation, se trouve en dessous du terrain naturel ; pendant l’excavation et le
pompage la nappe est rabattue et constitue une surface libre inconnue a priori.
Le long des couches imperméables, étant donné qu'il n'y a pas de débit à travers ces couches,
le flux est nul, l’eau ne peut pas traverser, ce qui se traduit par la condition suivante de débit
nul :
h
 0 , avec n, direction normale à la surface imperméable (condition appelée de Neumann).
n
Q = 0, c’est une ligne de courant. C’est le cas pour les lignes de courant MN le long du
substratum imperméable du batardeau et de la fouille.
C’est le cas aussi pour les lignes de courant le long de l’écran considéré étanche pour le
batardeau et la fouille. Enfin, par raison de symétrie, les lignes de courant sont verticales dans
l’axe du batardeau et de la fouille.
Les surfaces filtrantes submergées sont orthogonales aux lignes de courant, la charge h est
constante (condition appelée de Dirichlet), ce sont donc des équipotentielles.
C’est le cas pour la surface du terrain submergé du batardeau, pour les équipotentielles
passant par B et D et le fond de fouille EF. Ce n’est pas le cas pour les surfaces initiales
passant par B et D pour la fouille, puisqu’il y a rabattement (diminution du niveau initial), par
contre le fond de fouille EF est une équipotentielle la pression y est égale à pression
atmosphérique.
Dans le cas du batardeau l’écoulement est parfaitement défini par les 2 équipotentielles et les
2 lignes de courant. Ce type d’écoulement est nommé écoulement confiné.

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Equipotentielles

C A
D B

E F

Lignes de courant
M N

Substratum imperméable

Figure 12 : Écoulement dans un batardeau

Etat initial de la nappe SURFACE LIBRE


C A

D B
EQUIPOTENTIELLE

E F

Lignes de courant
M N

Substratum imperméable

Figure 13 : Écoulement dans une fouille

Dans le cas de la fouille la ligne de courant qui définit la surface libre n’est pas
prédéterminée. Ce type d’écoulement est appelé non confiné.
La surface libre s’établit en respectant les équations de l’écoulement :
Le flux d’eau est nul à travers la surface libre, on a donc une première condition :
h
0
n
d'autre part sur la surface libre la pression interstitielle est à la pression atmosphérique, qu’on
prend comme pression de référence. On a donc :
h=z
On déterminera la position de la surface libre par le calcul.
Pour étudier les écoulements, dans un batardeau, on utilisera des méthodes analytiques
(Mandel) qui fournissent les pertes de charge le long de l’écran ou des abaques expérimentaux
(Davidenkoff) qui donnent à la fois les pertes de charge le long de l’écran et les débits.
Pour tracer les réseaux d’écoulement, dans un batardeau, à travers l’ensemble du sol on
exposera la méthode graphique qui permet de comprendre la structure des réseaux
d’écoulement

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5.5 Exemple d’exploitation d’un réseau d’écoulement


5.5.1 Solution de Mandel pour l’écoulement de l’eau dans un batardeau le long d’un
écran dans une couche de sol infinie

Mandel (1951) a donné une solution analytique qui permet de calculer la perte de charge aval
h2 connaissant la perte de charge totale h le long de la palplanche pour un sol homogène et
isotrope (Figure 14).
On désignera par h la perte de charge totale entre B et E, par h2 la perte de charge aval
entre D et E et h1 la perte de charge amont entre B et C. On a évidemment h = h1 + h2.
A
h1
B

h

d1 F
h2
E

C D
d2
x

Figure 14 : Écoulement sous un écran dans un sol indéfini

On désignera par , le rapport de la perte de charge aval sur la perte de charge totale
h 2
 
h
la solution exacte donnée par Mandel est :
d
tan        2
h
il a donné également une solution approchée, par défaut 1 :
1
1 
h
1 1
d2
et enfin une solution explicite très proche de la valeur exacte en fonction de 1 :
1 8 1 
     1 
2  2
2

On peut donc écrire la solution sous la forme :

0,81
  0,095 
h
1  1
d2

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On remarquera que l’approximation du gradient uniforme, c’est à dire des pertes de charge
réparties uniformément dans le sol le long de la palplanche, si elle est simple est fausse et
sous-estime largement la perte de charge à l’aval de la palplanche surtout pour des valeurs de
h / f supérieures à 1.
Par contre on acceptera généralement des gradients uniformes à l’amont et à l’aval, calculés à
partir de la formule de Mandel, sans grande erreur.

5.5.2 Écoulement de l’eau dans un batardeau le long d’un écran dans une couche de
sol limitée par un substratum imperméable

Mandel (1951) a également donné une solution analytique pour une couche de sol limitée par
un substratum imperméable (Figure 15).

h1
h
h2
T1 d1
d2
y T2
x
0
Substratum imperméable

Figure 15 : Écoulement sous un écran dans un sol limité par un substratum


imperméable

1 8 1 
     1 
2  22

 T T22 
ln  2   1
 T1  d1
 T1  d1  
2

1 
 T T12   T22 
ln  1   1   ln  T2   1
 T1  d1
 T1  d1    T1  d1 T1  d1  
2 2

T1 T2
Pour et élevés on tend vers
T1  d1 T1  d1
 8 T2 
ln 
  T  d 
1 
  1

 8 T1   8 T2 
ln   ln 
  T1  d1     T1  d1  

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5.5.3 Abaques de Davidenkoff

Les abaques de Davidenkoff permettent d’obtenir directement, sans construire le réseau


d’écoulement, la perte de charge et le débit pour un batardeau. La Figure 16 décrit les
différents arguments nécessaires à l’utilisation de l’abaque de la Figure 17.

h
h2
d1
T1 d2
T2

Substratum imperméable

Figure 16 : Définitions des paramètres des abaques de Davidenkoff

La perte de charge aval et le débit par m d’écran (pour un seul écran) sont donnés par les
relations suivantes :

 h2 2
Pour des écrans plans de longueur indéfinie :   
h 1   2
h
(pour un seul écran) Q / m  k
1  2

2
Pour une enceinte fermée ronde de rayon b :   1,3 
1  2
h
Q  0,8  k   2  b
1  2

2 2
Pour une enceinte carrée de côté 2b :   1,3  (côté)   1, 7  (coin)
1  2 1  2
h
Q  0, 7  k  8b
1  2

La valeur de 1 est donnée par la courbe T2 / b = 0 en fonction de d1/T1. La valeur de 2 est


donnée par les autres courbes T2 / b en fonction de d2/T2.

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3.5
3.4 T2/b= 6 T2/b= 5 T2/b= 3
3.3
3.2
T2/b= 4
3.1
3.0 T2/b= 2,5
2.9
2.8
2.7
2.6 T2/b= 2
2.5
2.4
2.3
T2/b= 1,5
2.2
2.1 T2/b= 1
2.0
1 et 2

1.9 T2/b= 0
1.8
1.7
1.6
1.5
1.4
1.3
1.2
1.1
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 0.70 0.75 0.80 0.85 0.90
d1/T1 et d2/T2
Figure 17 : Abaques de Davidenkoff

5.5.4 Méthode graphique de tracé des réseaux d’écoulement pour un batardeau

Les réseaux d'écoulement permettent de résoudre deux problèmes pratiques très courants en
Mécanique des Sols :
 le calcul des débits : barrages, assèchements d'une fouille..,
 le calcul de la pression interstitielle utilisée pour l'étude de la stabilité des talus, des
barrages en terre, des murs de soutènement, des rideaux de palplanches...

Considérons un réseau d'écoulements sous un rideau de palplanches (Figure 18). Le rideau est
supposé de longueur infinie. Il est fiché dans une couche de limon surmontant une argile. Le
rapport de perméabilité permet de considérer l’argile imperméable vis-à-vis du limon.
Le plan de référence pour les altitudes et les charges hydrauliques est le plan D J.
Les conditions aux limites sont les suivantes :
 DJ : surface filtrante, ligne équipotentielle (h = 0),
 IC : surface filtrante, ligne équipotentielle (h = H1+ H2),
 CED : surface imperméable, ligne de courant,
 KFL : surface imperméable, ligne de courant.

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Figure 18 : Réseau d’écoulement

Tracé du réseau d'écoulement :


Les lignes de courant et les lignes équipotentielles sont tracées de telle sorte qu'il y ait :
- le même débit q entre deux lignes de courant voisines,
- le même intervalle de perte de charge h entre deux équipotentielles voisines.
Les lignes du réseau forment des quadrilatères curvilignes. Considérons l’un d'eux de largeur
a et de longueur b. Le débit de l'eau q à travers ce quadrilatère et sur une épaisseur unité est :

h
q  k  a
b
Si on considère un autre quadrilatère de largeur c et de longueur d, on aura de même :
h
q  k  c
d
a c
Donc   etc
b d

Pour tous les quadrilatères, le rapport de la largeur à la longueur est le même. Le problème
revient donc à déterminer deux familles de courbes orthogonales, satisfaisant aux conditions
aux limites et telles que les quadrilatères curvilignes formés soient semblables. Cette
détermination peut être faite à la main par approximation successives en prenant le plus
souvent a / b = 1.

Calcul du débit sous le rideau de palplanches :


Le calcul est généralement mené pour 1 m de longueur d'ouvrage. Entre les équipotentielles
extrêmes (h=H1+H2 et h=0), il y a nh intervalles (ici nh = 9). Donc l'intervalle de charge
hydraulique h entre deux équipotentielles voisines est :

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2015-2016
Chapitre II – Partie I – L’eau dans le sol

H1  H 2 H
h   , H étant la perte de charge totale
nh nh
a H
On en déduit : q  k  
b nh
Si nt est le nombre d’intervalles entre les lignes de courant extrêmes (nombre de tubes de
courant, ici nt = 5), le débit total est :

q  nt  q

a n
soit q  k   t  H
b nh
Pour un réseau à mailles carrées (a = b), on aura :

nt
q k H
nh

Calcul de la charge hydraulique du gradient hydraulique et de la pression interstitielle :


En tout point M du milieu on peut déterminer les valeurs :
- de la charge hydraulique, à partir de la charge à l'entrée du massif (première équipotentielle)
diminuée de la perte de charge entre la surface filtrante et le point considéré. Si M n'est pas
sur une équipotentielle, hM est déterminée par interpolation linéaire entre les deux
équipotentielles voisines.
- du gradient hydraulique, à l'aide de sa relation de définition : i = - dH / dl,
- de la pression interstitielle. La définition de la charge hydraulique : hM= (uM / w) + zM
donne uM = w × (hM - zM)

6. Ruptures d’origine hydraulique


Les ruptures d’origine hydraulique sont décrite dans la norme européenne Eurocode 7 :
calcul géotechnique – partie 1 : règles générales.

Les dispositions de cette norme s’appliquent à quatre modes de rupture du terrain induits par
la pression ou l’écoulement de l’eau interstitielle, qui doivent être vérifiés lorsque c’est
pertinent :
 rupture par soulèvement hydraulique global dû à la poussée d’Archimède,
 rupture par soulèvement hydraulique dû à l'annulation des contraintes effectives
verticales,
 rupture par érosion interne,
 rupture par érosion régressive.

Le soulèvement par poussée d’Archimède se produit lorsque la pression de l’eau sous une
structure ou une couche de terrain de faible perméabilité devient supérieure à la contrainte
verticale moyenne (due à la structure et/ou aux couches de terrain sus-jacentes). Ce mode de
rupture se produit lorsque des forces d’écoulement dirigées vers le haut s’opposent au poids
du sol, réduisant à zéro la contrainte effective verticale. Les particules du sol sont alors
entraînées vers le haut par l’écoulement de l’eau et la rupture se produit par bouillonnement.
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Chapitre II – Partie I – L’eau dans le sol

La rupture par érosion interne est produite par le transport de particules de sol à l’intérieur
d’une couche, à l’interface de deux couches ou à l’interface du sol et d’une structure. Cette
érosion peut évoluer en érosion régressive et conduire à l’effondrement de la structure du sol.

La rupture par érosion régressive est une forme particulière de rupture par érosion interne, par
exemple d’un réservoir d’eau où l’érosion commence à la surface puis régresse jusqu’à ce
qu’un tunnel en forme de tuyau se forme dans la masse du sol ou entre le sol et une fondation
ou à l’interface entre des couches de sols cohérent et non cohérent. La rupture se produit dès
que l’extrémité amont du tunnel érodé atteint le fond du réservoir.

Les conditions d’une rupture hydraulique dans le terrain peuvent être exprimées en termes de
contraintes totales et de pression interstitielle ou en termes de contraintes effectives et de
gradient hydraulique. L’analyse en contraintes totales est appliquée à la rupture par
soulèvement hydraulique. Pour la rupture par annulation des contraintes effectives verticales,
les approches en contraintes totales et en contraintes effectives sont appliquées. Des
conditions sont imposées au gradient hydraulique afin de maîtriser l’érosion interne et
l’érosion régressive.

Dans les situations où les pressions interstitielles sont hydrostatiques (gradient hydraulique
négligeable), il n’est pas nécessaire de vérifier autre chose que le soulèvement hydraulique
global (par poussée d’Archimède).
La détermination des gradients hydrauliques, des pressions interstitielles ou des forces
d’écoulement doit tenir compte de :
 la variation de la perméabilité du sol dans l’espace et dans le temps ;
 les variations des niveaux d’eau et des pressions interstitielles au cours du temps ;
 les modifications éventuelles des conditions aux limites (par exemple, une excavation
à l’aval).

Il convient de tenir compte du fait que la stratification appropriée du sol peut être différente
pour des mécanismes de rupture différents.

Lorsque le soulèvement par annulation des contraintes effectives verticales, par érosion
régressive ou érosion interne présente un danger important pour l’intégrité d’un ouvrage
géotechnique, des mesures doivent être prises pour réduire le gradient hydraulique.

Les mesures les plus couramment adoptées pour réduire l’érosion ou éviter une rupture
d’origine hydraulique sont :
 l’allongement du chemin de drainage au moyen d’écrans ou d’épaulements ;
 la modification du projet de façon à résister aux pressions ou aux gradients ;
 la maîtrise de l’écoulement ;
 l’installation de filtres de protection ;
 éviter la dispersion des argiles au moyen de filtres adéquats ;
 le revêtement des talus ;
 la création de filtres inversés ;
 l’installation de puits de décharge ;
 la réduction du gradient hydraulique.

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