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MODULE DE FORMATION
MATIERE PRINCIPALE
d’aider les États Membres à appliquer ces règles, et est prêt à fournir un appui
technique et financier approprié aux pays qui le demandent et à forger des
partenariats performants avec la société civile ; et
de demander des comptes au système des Nations Unies sur ses propres
engagements en faveur de l’égalité des sexes, avec notamment un suivi régulier
des progrès enregistrés dans l’ensemble du système.
Cette publication a été produite avec l’aide de l’Union européenne. Son contenu n’engage
que la responsabilité de l’auteur et des équipes de recherche ; il ne reflète pas
nécessairement l’opinion de ONUFemmes ou du CIF-OIT et ne reflète en aucun cas
l’opinion de l’Union européenne.
Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
CONTENU D’APPRENTISSAGE
APERÇU .............................................................................................................. 4
OBJECTIFS .......................................................................................................... 5
1. Instruments pour l’intégration du principe d’égalité entre les hommes et les femmes
..................................................................................................................... 20
5. Quelques éléments clés de l’analyse selon le genre à différents niveaux ............... 34
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
APERÇU
La section A illustre la raison d’être de la promotion de l’égalité entre les hommes et les
femmes dans le développement, et présente une vue d’ensemble des cadres juridiques et
politiques internationaux qui soutiennent l’égalité entre les hommes et les femmes et
l’émancipation de ces dernières.
La section C donne une brève vue d’ensemble des méthodes d’approche de l’égalité
entre les genres et illustre les instruments pratiques pour l’intégration du principe
d’égalité entre les hommes et les femmes dans les processus de développement.
La section D fournit un aperçu de l’analyse de genre comme un effort systématique
visant à identifier les questions qui engendrent les inégalités. Cette analyse fournira les
bases de l’intégration du genre afin de déterminer si des mesures appropriées doivent
être mises en place visant les femmes (ou les hommes) en plus des activités
d’intégration.
La section E présente les concepts de base liés aux indicateurs sensibles au genre qui
sont nécessaires pour mesurer les progrès vers les cibles qui elles-mêmes doivent être
sensibles au genre et mesurer dans quelle mesure les objectifs du développement
favorise l’égalité.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
OBJECTIFS
À la fin de ce module, vous aurez examiné pourquoi l’égalité entre les hommes et les
femmes doit être considérée comme un élément clé de chaque agenda relatif au
développement et pour quelle raison cette égalité est une question transversale sur tous
les autres secteurs, social comme économique ; Plus spécifiquement vous aurez :
Acquis une vue d’ensemble historique des étapes politiques et juridiques importantes
de l’action internationale pour l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que
l’émancipation des femmes ;
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
L'égalité genre n'est pas seulement un droit humain fondamental, mais sa réalisation a
d'énormes conséquences socio-économiques. Autonomiser les femmes favorise l’essor
économique et stimule la productivité et la croissance.
Pourtant, les inégalités entre les sexes restent profondément ancrées dans chaque
société. Les femmes n'ont pas accès à un travail décent et sont confrontées à la
ségrégation professionnelle et ont des salaires moins élevés que les hommes. On leur
refuse trop souvent l'accès à l'éducation de base et aux soins de santé. Les femmes dans
toutes les régions du monde subissent des violences et la discrimination. Elles sont sous-
représentées dans les processus de prise de décisions politiques et économiques.
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Matière principale
est souvent décrite comme l’instrument international des droits fondamentaux des
femmes. Elle fournit un fondement pour la réalisation de l’égalité entre les femmes et les
hommes par l’assurance de l’égal accès des femmes à la vie politique et publique -
comme l’égalité des chances - aussi bien qu’à l’éducation, la santé et l’emploi. La
Convention dispose clairement que la discrimination selon le genre ne concerne pas
uniquement les chances niées et les résultats inégaux, cette discrimination est avant tout
une violation des droits fondamentaux des femmes.
L’égalité formelle (ou égalité de jure) implique l’égalité de traitement par la loi en
termes de procédures et se réfère au statut légal des femmes et des hommes dans la
société. D’un point de vue étatique, cela implique une obligation “négative” comme
l’obligation de ne pas violer le droit de vote d’un citoyen, le droit d’exprimer ses opinions,
de recevoir une éducation appropriée comme une assistance sanitaire, etc… L’égalité
réelle (ou égalité de facto) d’autre part concerne l’égalité de résultats : elle implique un
principe de non-discrimination (directe et indirecte) et fait référence à la possibilité
actuelle des femmes et des hommes à jouir de ces droits.
D’un point de vue étatique, cela implique une obligation “positive” d’intervenir et de
fournir des politiques cibles appropriées ainsi que des programmes visant à assurer un
égal accès aux biens publics tels que l’éducation, l’assistance sanitaire, les ressources
humaines, l’emploi, etc. L’importance de la CEDEF repose sur cette obligation sans
précédent de l’Etat.
L’incorporation du principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans leurs
systèmes légaux, l’abolition de l’ensemble des lois discriminatoires, tout comme
l’adoption des lois interdisant toute discrimination à l’égard des femmes ;
L’élimination de toutes les actions à l’égard des femmes par les personnes, les
organisations ou les entreprises1.
L'application des principes contenus dans la Convention est étroitement surveillée par le
Comité de la CEDEF, qui se réunit à New York sous les auspices de la Commission des
Nations Unies sur la condition de la femme (CSW).
Les pays qui ont ratifié la CEDEF doivent fournir un premier rapport après la première
année suivant la ratification puis des rapports périodiques tous les quatre ans, décrivant
ainsi les progrès accomplis sur la mise en oeuvre de la Convention et sur l’ensemble de la
situation des femmes dans leur pays. Dans beaucoup de pays, des ONG ainsi que des
groupes de la société civile fournissent aussi un contre-rapport ou rapport “ombre”. En
2013, 187 pays – plus de 90 % des membres des Nations Unies – faisaient partie de
cette Convention.
1
Pour plus de détails et pour obtenir le texte intégral de la Convention consulter le site
http://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/text/fconvention.htm
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Les 185 Etats membres qui ont approuvé le Programme d’action de Beijing pendant la
Conférence ont pris l’engagement de combattre les barrières s’opposant à la promotion
des femmes dans 12 domaines qui sont : 1. Les femmes et la pauvreté ; 2. Éducation et
formation des femmes ; 3. Les femmes et la santé ; 4. Violence à l’égard des femmes ;
5. Les femmes et les conflits armés ; 6. Les femmes et l’économie ; 7. Les femmes au
pouvoir et aux postes de décision ; 8. Mécanismes institutionnels de promotion de la
femme ; 9. Les droits fondamentaux des femmes ; 10. Les femmes et les médias ; 11.
Les femmes et l’environnement ; et 12. Les petites filles.
Les gouvernements nationaux furent invités à préparer des Plans d’action nationaux
en accord avec le Programme tout comme la Commission de la condition de la femme
reçut le mandat par l’Assemblée générale de jouer un rôle central dans l’évaluation de sa
mise en oeuvre avec la Division de la promotion de la femme.
Depuis 1995, presque les trois-quarts des Etats ont établi une forme de mécanisme
institutionnel pour la promotion de la femme, ayant pour but l’intégration d’une
perspective d’égalité entre les genres dans tous les aspects de la politique, de la
législation, des programmes et des projets3.
2
Le texte intégral de la Déclaration de mission du Programme d’action de Beijing peut être consulté sur
http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing/platform/index.html
3
« Examen et évaluation de l’exécution du Programme d’action de Beijing : Rapport du Secrétaire général »
(E/CN.6/2000/PC/2), Conseil économique et social, Nations Unies, janvier 2000.
http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N00/263/91/PDF/N0026391.pdf?OpenElement
4
Pour plus de détails sur les objectifs du Millénaire pour le développement, allez sur le site officiel :
http://www.un.org/french/millenniumgoals
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stimuler un développement véritablement durable” . La Déclaration du Millénaire
5
Malgré l'inclusion de l'OMD 3 sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, il
est largement reconnu que le cadre des OMD en cours n'a pas été en mesure de
répondre efficacement aux causes structurelles sous-jacentes de l'inégalité des sexes et
les formes multiples et convergentes de discrimination vécues par les femmes et les filles
dans le monde entier.
On note dans le rapport annuel le plus récent sur l'état d'avancement des OMD que les
femmes restent désavantagées dans de nombreux domaines, en particulier en termes
d'accès à des possibilités décentes d'emploi dans le secteur formel, les ressources
productives, aux soins de santé sexuelle et reproductive et la participation à la décision
politique. Le fléau de la violence contre les femmes et les filles, notamment la violence
sexuelle liée aux conflits, continue à servir comme un obstacle majeur à la réalisation de
tous les OMD.
De nombreux rapports ont attribué des progrès inégaux sur les OMD à la persistance des
inégalités multiples, à la fois entre les pays et dans les régions. En plus des inégalités
entre les hommes et les femmes, les inégalités qui existent entre les femmes, sur la base
de la classe, la race / appartenance ethnique, zone rurale / urbaine, entre autres, servent
également comme des obstacles à la réalisation des objectifs.
Le cadre des OMD, qui met l'accent sur les progrès global et l'utilisation des moyennes
nationales pour évaluer les progrès, masque ces disparités sociales et économiques
complexes internes à chaque pays. Le manque de données ventilées par sexe, en
particulier sur les OMD 1 relatif à l'éradication de l'extrême pauvreté et l'OMD 7 relatif à
l'environnement, a également défié l’efficité dans les méthodes de mesure de ces
inégalités et l'exclusion sociale résultant vécue par les populations marginalisées. Les
OMD n'ont d’ailleurs pas des cibles et des indicateurs sensibles au genre jugés suffisants.
Bien que le Programme d'action de Beijing comprend 12 domaines critiques, l'OMD 3 sur
l'égalité des sexes n'a qu'une seule cible à éliminer les disparités entre les sexes dans
l'éducation.
Une critique supplémentaire du cadre actuel des OMD a mis l'accent sur le fait que les
objectifs ne reflètent pas les dimensions de transformation de la Déclaration du Millénaire
dont ils sont issus. La Déclaration a réaffirmé les engagements des États membres au
droit international des droits de l'homme et les traités sur le développement durable,
ainsi que les principes de liberté, d'égalité, de tolérance, de responsabilité partagée, de
protéger les personnes vulnérables, les droits humains, la démocratie et la bonne
gouvernance. Cependant, ces principes n'ont pas été pleinement pris en compte dans les
objectifs.
Dans son rapport de 2012, réalisant l'avenir que nous voulons pour tous, l'Équipe
spéciale du système des Nations Unies propose une vision pour un changement
transformateur qui est basé sur inclusivement, le développement durable centré sur les
personnes. L'Équipe spéciale envisage un futur cadre qui repose sur les valeurs
fondamentales des droits de l'homme, l'égalité et la durabilité, et est organisée selon une
approche holistique qui intègre quatre dimensions clés: le développement social inclusif,
5
Texte intégral de la Déclaration disponible à la page suivante:
http://www.aidh.org/mill/Images/Decl_Millen.pdf
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le développement économique inclusif, la durabilité environnementale et la paix et la
sécurité.
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POINTS CLÉ
Le principe d’égalité entre les hommes et les femmes est un droit fondamental
nécessaire pour la réalisation d’une justice sociale ;
Comme cela avait été exigé par le Programme d’action de Beijing et ses suivis, la
Déclaration du Millénaire inclut l’égalité de genre autant comme un objectif per se
que comme un moyen essentiel de combattre la pauvreté et de réaliser le
développement durable.
En s'appuyant sur les leçons tirées des efforts pour atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le développement, le programme de développement post-2015 global
devra être de s'attaquer aux causes structurelles des inégalités, être ancré dans le
respect des droits humains, et intégrer l'objectif d'égalité des sexes .
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Matière principale
Alors que les différences de sexe sont déterminées avant la naissance et ne peuvent pas
être modifiées par des influences environnementales ou culturelles, le genre est une
identité acquise et qui par conséquent change dans le temps, au sein ou de par les
cultures.
Genre ou Sexe?
Certaines affirmations comme “seules les femmes peuvent donner
naissance” et“seuls les hommes peuvent avoir le cancer de la prostate” font
référence aux caractéristiques biologiques des femmes et des hommes : ces
affirmations sont vraies aujourd’hui comme elles l’étaient il y a une décennie,
alors qu’elles sont affirmées à l’est, à l’ouest, au nord et au sud.
D’autre part, les affirmations selon lesquelles “seules les femmes peuvent
élever des enfants” ou “seuls les hommes peuvent conduire des camions”
font référence aux caractéristiques socialement déterminées assignées aux
femmes et aux hommes : même si chacun les considère comme vraies elles
ne sont pas universelles et peuvent être acceptées ou non selon où et quand
elles sont affirmées et à qui elles sont présentées.
6
INSTRAW 2004, Glossaire sur les termes de genre et concepts,
http://www.un-instraw.org/en/index.php?option=content&task=view&id=37&Itemid=76
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Le genre dépend de la définition que notre société donne à la masculinité et la féminité
c’est-à-dire ce qui est approprié aux hommes et aux femmes respectivement. Ces
concepts peuvent être influencés par plusieurs facteurs comme les croyances culturelles
et religieuses, les mythes, les proverbes, les jeux, les traditions populaires, la publicité,
les films, la famille, la parenté, la communauté, etc…
Le genre est notre statut social et juridique comme filles et garçons, femmes et hommes.
L'identité de genre est comment vous vous sentez et exprimez votre genre.
Qu'est-ce que cela signifie d'être une femme ou un homme? Que nous nous
reconnaissons en tant que femmes ou hommes n'est pas seulement déterminé par nos
organes reproductifs.
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Matière principale
Un examen approfondi des relations de genre révèlera l’existence d’un fort composant de
pouvoir structurant chaque relation. Le pouvoir est distribué tout au long des lignes de
genre au sein d’un large éventail de pratiques sociales, la plupart du temps au
désavantage des femmes. Les relations de pouvoir sont évidentes, par exemple dans la
façon dont les ressources (naturelles, économiques, politiques, etc.) sont distribuées
entre femmes et hommes. Les femmes souffrent souvent d’un accès plus limité aux
ressources économiques, naturelles et sociales, ce qui diminue leur pouvoir de
négociation de leur position au sein de leur ménage, de la communauté, du marché du
travail et de la vie politique.
Outre le genre, les relations sociales peuvent être influencées par de nombreux autres
facteurs et une certaine diversité peut être définie selon de nombreux critères parmi
lesquels nous trouvons l’âge, la classe, l’ethnie, la religion, l’orientation sexuelle,
l’affaiblissement physique et mental. Les individus peuvent avoir de multiples identités
selon leur appartenance religieuse ou leur tendance politique, leur ethnicité, leur statut
social et ainsi de suite.
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par le rôle de modèles du tissu social – le marché du travail, la politique publique, le
système de taxation, etc., qui souvent restent dissuasifs pour un changement social.
Les hommes comme les femmes jouent de multiples rôles dans leur vie, dans le domaine
productif – qui inclut les activités relatives à la production de biens de consommation ou
au commerce ainsi que les activités rémunératrices, et le domaine reproductif – qui inclut
des tâches et des activités relatives à la création et au maintien de la famille et du
ménage.
Toutefois, dans de nombreuses sociétés, les rôles des hommes dans le domaine
productif est saillant alors que leur rôle reproductif – ou domestique - reste subsidiaire.
Le travail productif des hommes a lieu habituellement hors du foyer et leur permet de
réaliser leurs rôles séquentiellement plutôt que simultanément. Dans de nombreux pays,
les hommes sont plus concernés par les processus de prise de décision au sein des
activités politiques : ils siègent en assemblées et conseils et dirigent plus d’agences
gouvernementales que les femmes, détiennent donc un pouvoir politique plus important,
et sont capables d’exercer une plus forte influence sur leurs communautés.
Les femmes, en revanche, doivent d’une façon générale simultanément jongler entre
différentes tâches en raison de leur tendance à assurer de multiples rôles au sein des
sphères reproductives et productives (cela est souvent appelé le “multi-tâches”). Les
femmes ont dès lors été décrites comme ayant souvent un “triple rôle”7 :
Un rôle productif : même si les femmes dans le monde ont des emplois payés ou
bien travaillent au sein d’activités rémunératrices, elles tendent à perdre en termes
d’accès à l’emploi, de contrôle de l’emploi, ainsi que de bénéfices des ressources
productives.
Le rôle reproductif des femmes ainsi que le rôle de gestion de la communauté sont
souvent perçus comme “naturels” : comme ils ne génèrent aucun salaire, ils restent bien
souvent invisibles au niveau de l’économie nationale même si ces rôles peuvent aussi
avoir un profil professionnel. Par exemple, si une mère ou bien d’autres parentes
s’occupent des enfants pendant leurs “heures de travail” ces femmes ne seront pas
financièrement récompensées. Toutefois, des professionnels de “carrière” reçoivent une
rémunération pour les mêmes tâches et sont considérés par les statistiques
économiques. La professionnalisation des tâches domestiques contribue partiellement à
la concentration des femmes au sein de certaines catégories (infirmière, aide ménagère,
etc.) ce qui renforce le stéréotype selon lequel chaque femme possède une qualité
“naturelle” pour le travail domestique.
La façon dont le travail est divisé entre les hommes et les femmes selon leurs rôles de
genre fait habituellement référence à “la division de genre du travail”. Cela ne
7
Moser C. O. N., ‘Gender planning and development: theory, practice and training’, Londres: Routledge, 1993 .
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concerne pas seulement l’emploi payé mais plus généralement le travail, les tâches et les
responsabilités assignés aux femmes et aux hommes dans leur vie quotidienne, et qui
peuvent à leur tour déterminer aussi certains modèles sur le marché du travail.
Dans certaines cultures, l’achat des fournitures pour le foyer est une
tâche réservée aux hommes alors que dans d’autres ces tâches sont
réservées aux femmes.
Il est souvent soutenu que la division de genre du travail est le résultat de traits
biologiques ; pourtant, si on considère le fait que dans certaines sociétés les femmes
assurent des tâches et des travaux réservés traditionnellement dans certaines autres à
des hommes, et vice-versa, on s’aperçoit que la division du travail dépend surtout de ce
que chaque société perçoit comme approprié pour les hommes et les femmes.
Le marché du travail (aussi bien que l’éducation et la formation) connaît une sévère
ségrégation selon le genre avec des différences selon les régions et les cultures. Aussi, la
division de genre au sein de la main d’oeuvre est souvent vraie car les hommes dominent
certains secteurs et emplois comme les femmes dans d’autres. Par exemple, il existe une
concentration de femmes dans les services et une concentration d’hommes dans
l’industrie. Dans les sous-secteurs, il existe aussi une division selon le genre : par
exemple, dans l’industrie, les femmes sont plus présentes dans l’électronique et la
fabrication de vêtements alors que les hommes le sont plus dans l’industrie automobile.
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position est haute plus le fossé de genre est grand, par conséquent, et en moyenne, les
femmes occupent moins de 5 % des hauts emplois au sein des corporations8.
La division de genre du travail n’est pas immuable dans le temps ; elle évolue en fonction
de plus larges changements économiques, politiques et sociaux. Par exemple, les
hommes et les femmes ont différentes raisons d’émigrer et s’engagent dans différentes
professions quand ils émigrent. La migration peut aussi pousser les hommes à assurer
des tâches qu’ils n’accepteraient pas dans leur rôle social habituel, comme devoir cuisiner
pour eux-mêmes.
La discrimination par le genre est en outre une différence de traitement fondée sur le
sexe qui impose à un individu des désavantages ou des limites à son accès aux
opportunités pourtant disponibles aux autres membres de la société. Une telle définition
insiste non seulement sur les aspects procéduraux qui peuvent se révéler
discriminants (différence de traitement), mais aussi sur les résultats de certaines
pratiques qui pourraient engendrer privations et limites, et suggère que la présence
d’une intention n’est pas nécessaire à identifier une situation discriminatoire9.Cela nous
permet de faire une distinction très importante entre discrimination directe et indirecte.
La discrimination est directe quand les lois et les pratiques excluent explicitement ou
donnent une préférence à certains individus uniquement sur la base de leur
appartenance à un groupe en particulier.
La discrimination indirecte est plus difficile à détecter car elle fait référence à des
normes, procédures et pratiques qui apparaissent comme neutres mais dont la mise en
oeuvre affecte de façon disproportionnée les membres de certains groupes.
8
OIT, Decent Work for Women - An ILO proposal to accelerate implementation of the Beijing Action Platform,
Genève, Bureau de l’égalité entre hommes et femmes, 2000.
9
Manuela TOMEI, Sur les notions de discrimination et d’égalité au travail, Revue internationale du travail,
Volume 142 (2003), No. 4.
10
Ibid.
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une caractéristique systémique de certaines cultures de lieux de travail ou de structures
institutionnelles11.
11
OIT, 2007. L’Egalité au travail: relever les défis. Rapport global en vertu du suivi de la Déclaration de l’OIT
relative aux principes et droits fondamentaux au travail. Conférence internationale du travail, 96ème Session,
2007 - Rapport I (B). Genève.
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POINTS CLÉS
Le terme “relations de genre” fait référence aux moyens par lesquels une société
définit les droits, les responsabilités et les identités des hommes et des femmes, en
relation les uns avec les autres.
Même si le genre constitue une variable séparée dans la définition des relations
sociales, le genre concerne tout autant d’autres facteurs déterminants comme l’âge,
la classe, l’ethnie, la religion, l’orientation sexuelle, l’affaiblissement physique et
mental.
Le terme “rôles de genre” fait référence aux activités attribuées aux femmes et aux
hommes sur la base de leurs différences perçues. Ils sont socialement déterminés,
changent à travers le temps et l’espace, et sont influencés par des facteurs sociaux,
culturels et environnementaux.
Le rôle principal des hommes est la plupart du temps un rôle productif, alors que les
femmes, dans de nombreux cas, jouent des rôles multiples dans les sphères
productives comme reproductives.
La division de genre du travail fait référence à la façon dont le travail est divisé entre
les hommes et les femmes selon leurs rôles de genre.
La ségrégation horizontale fait référence au fait que les hommes et les femmes
occupent différents secteurs professionnels ;
La ségrégation verticale fait référence au fait que les hommes et les femmes
occupent différentes positions hiérarchiques dans le même secteur professionnel.
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Ceci est le cas pour de plus larges objectifs de développement comme la réduction de la
pauvreté, tout comme aussi certains objectifs spécifiques comme la réalisation du travail
décent pour toutes les femmes et les hommes, l’éducation primaire universelle, ou la
lutte contre l’épidémie du VIH/sida.
L’intégration du principe d’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas un objectif
en soi, bien plus, elle constitue une stratégie pour la réalisation de l’égalité entre les
sexes. Cela ne signifie pas ajouter une “composante femme” ou bien encore une
“composante égalité entre hommes et femmes” à une activité existante, cela signifie bien
plus un simple accroissement de la participation des femmes. La sous-entendue
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hypothèse est que les inégalités entre les hommes et les femmes sont profondément
ancrées dans la texture culturelle et socio-économique de la société et chaque domaine
et sphère sujets à la législation, les politiques, les programmes et toute forme d’action
planifiée contient une dimension de genre qui nécessite une prise en considération. Cela
inclut des secteurs au sein desquels les disparités entre les hommes et les femmes sont
plus visibles comme l’éducation, la santé et la sécurité sociale, mais aussi dans des
secteurs au sein desquels les différences entre les hommes et les femmes sont plus
“cachées” comme la macro-économie, la planification urbaine, les finances privées et
publiques, etc…
De plus, la question de l’égalité entre les sexes doit être considérée à tous les niveaux du
cycle du projet ou du programme comme les étapes de planification et de conception, de
mise en oeuvre, de suivi et d’évaluation. L’intégration du principe d’égalité entre les
hommes et les femmes prévoit que les rôles potentiels et les intérêts des hommes
comme des femmes soient pris en considération dans les programmes et les politiques,
comme une analyse de la manière dont sont planifiées les actions qui peuvent toucher
différemment les hommes et les femmes. Ce dernier point toutefois est souvent mal
compris car interprété comme si le respect du principe de non-discrimination était
suffisant pour assurer l’égalité entre les sexes par le biais de certaines politiques ou
législations. Cela n’est pas toujours vrai : une politique non ouvertement discriminatoire
envers chaque sexe – qui est alors “neutre de genre” – ne garantit pas nécessairement
des bénéfices et des résultats égaux pour les deux sexes. L’intégration du principe
d’égalité entre les hommes et les femmes n’implique pas que des actions planifiées
doivent être neutres de genre : au contraire, cela vise à les rendre sensibles à la
question de genre, ou même à les rendre “gender-transformative” 12 (évolutifs dans le
genre).
L'objectif principal derrière l'égalité genre est de concevoir et mettre en œuvre des
projets de développement, des programmes et des politiques qui:
• tentent de redéfinir les rôles des femmes et des hommes et les relations genre
(positives / transformatrices)
Le degré d'intégration d'une perspective de genre dans un projet donné peut être
considéré comme un continuum:
Les inégalités Les questions Le genre est un Les questions Le genre est au
de genre sont de genre ne moyen de genre sont centre de
renforcées pour sont pas d'atteindre les essentielles à la promotion de
atteindre les considérées objectifs de réalisation des l'égalité genre
résultats de comme développement résultats de afin d’atteindre
12
Une liste des termes et concepts lies au genre pour décrire les différentes actions intégrant ou non une
perspective de genre est disponible, en anglais : « Glossary of gender related terms and concepts », United
Nations International Research and Training Institute for the Advancement of Women (UN-INSTRAW), www.un-
instraw.org
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Matière principale
développement pertinentes développement des résultats
escomptés pour les positifs pour le
résultats de développement
Aborder les
développement
normes de
Influencer les Transformer les
genre, les rôles
Utilise les normes, les relations genre
et l'accès aux
normes de rôles et l'accès inégales afin de
ressources dans
genre, les rôles Les normes, les aux ressources promouvoir «le
la mesure où
et les rôles et les dans les partage du
nécessaire pour
stéréotypes qui relations ne composantes pouvoir, le
atteindre les
renforcent les sont pas clés des contrôle des
objectifs du
inégalités affectés résultats du ressources,
projet
(aggravé ou projet vers plus prise de
amélioré) d’égalité décision, et
l'appui à
l'autonomisation
des femmes
Métaphoriquement, l’analyse de genre implique porter une “loupe de genre” afin de bien
voir le contexte donné de la perspective des femmes comme des hommes. Par exemple
une analyse de genre des motifs d’emploi dans un quelconque pays illustrerait les taux
de participation de la force de travail, les ségrégations dans la profession, un partage
inégal entre les femmes et les hommes pour le travail domestique non rémunéré, comme
aussi un partage inégal dans l’emploi à temps partiel et dans l’emploi informel.
L’analyse de genre permet aussi de fournir une information détaillée sur les besoins
pratiques et stratégiques des hommes et des femmes en matière de genre dans une
communauté donnée. Cela tente de répondre aux interrogations relatives aux agences
comme : qui utilise quoi et comment, pourquoi. L’objectif est de mieux comprendre ce
que les hommes et les femmes font, les ressources et les contraintes qu’ils ont, et quels
sont leurs besoins et priorités pour que des mesures concrètes pour la promotion de
l’égalité dans l’emploi et de traitement entre les travailleurs et les travailleuses puisse
être mise en oeuvre.
Il existe différents cadres pour conduire une analyse de genre (voir le module sur
Approches et méthodologies – Campus de genre, GMS FR M2) qui peuvent être utilisés
selon le contexte et l’objectif de cette analyse.
La compréhension des besoins des jeunes filles, des garçons, des femmes et des
hommes, des contraintes et des opportunités en relation avec la connaissance et les
capacités requises, les conditions de travail, la protection sociale, les responsabilités
familiales, les prises de décision économique et politique ;
Les données ventilées par sexe contribuent à identifier les différences et similitudes entre
les hommes et les femmes en ce qui concerne : leurs contributions, leurs conditions de
travail et de vie, et plus particulièrement en ce qui concerne (a) les activités auxquelles
ils et elles participent et la mesure dans laquelle ils et elles y participent, (b) leur accès
aux ressources et avantages, et le contrôle qu’ils et elles exercent sur ceux-ci et (c) leurs
besoins, contraintes et chances d’accès relativement à une activité, à la loi, aux
politiques et aux programmes.
Les statistiques du travail qui incorporent ou intègrent le principe d’égalité entre les
hommes et les femmes auront les caractéristiques suivantes :
(a) en repérant les différences et similitudes entre les hommes et les femmes en ce qui
concerne l’éducation, le travail et la santé du fait qu’ils et elles exercent des professions
différentes à une intensité différente, souffrent de maladies différentes, et ont des
perceptions et des comportements différents quant à leurs situations sociale et
professionnelle qui sont largement influencées par les rôles traditionnels de la ménagère
et du soutien de famille;
Pour compiler des statistiques qui incorporent pleinement les questions d’égalité entre les
sexes…
13
Nielsen HASPELS, ILO Brief : Promotion of Gender Equality Through Gender Mainstreaming, OIT 2002,
disponible en anglais à :
http://www.ilo.org/dyn/gender/docs/RES/236/F1715121525/first%20workshop%20hand-out.doc
14
Adapté de: CIF/OIT, 2006, Module sur les instruments de statistiques. Campus de Genre, Turin.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Il faut qu’il existe une volonté politique en ce sens, et ce, à tous les échelons de
l’organisme qui réalise la collecte de données statistiques, confortée par la preuve
que la sexospécificité des statistiques améliore la qualité de ces dernières.
Il faut que soit constituée une équipe responsable de cerner les aspects de l’égalité
entre les hommes et les femmes qui ont une importance dans les statistiques qu’ils
ciblent (p. ex. éducation, santé ou travail) pour leur organisation.
Il faut mieux sensibiliser toutes les personnes qui participent de près ou de loin à
l’exercice de collecte de données, depuis le directeur de l’organisme de statistique
jusqu’aux enquêteurs, puisque la démarche d’intégration du principe d’égalité entre
les hommes et les femmes touche toutes les étapes de l’exercice de collecte de
données.
Les activités spécifiques des femmes sont des interventions spécialement ciblées
pour les jeunes filles et pour les femmes toutes les fois que les normes et les valeurs
culturelles influencent la participation des femmes dans certaines activités. Par exemple,
dans le domaine de l’emploi, de telles activités peuvent impliquer :
Des secteurs, industries et emplois au sein desquels les jeunes filles et les femmes
sont majoritaires (par exemple l’agriculture et le secteur du travail informel, le travail
à domicile, le travail domestique, la prostitution, les industries du cuire et du
vêtement) ;
Des secteurs au sein desquels les jeunes filles et les femmes sont virtuellement
absentes (les industries à prédominance masculine et les niveaux d’emploi à
responsabilité).
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Les activités spécifiques des hommes sont aussi importantes – même si elles sont
souvent dominantes – car les contributions des hommes comme des femmes sont
nécessaires pour atteindre le plein partenariat nécessaire à la réalisation de l’égalité
entre les hommes et les femmes. Toucher la conscience des hommes sur les questions
relatives au genre et ses implications est particulièrement important car ce sont souvent
les hommes qui détiennent le pouvoir et l’autorité au sein des organisations et des
institutions. Leur engagement pour l’éradication des disparités de genre devient
fondamental.
Les actions positives ou affirmatives, parfois appelées discrimination positive,
constituent un autre type d’interventions spécifiques relatives au genre. Elles
représentent des mesures temporaires comme nécessaires conçues pour éliminer ou
prévenir une discrimination directe ou indirecte ou bien compenser des désavantages
existants. Généralement, elles consistent en l’établissement de cibles ou de quotas pour
un groupe sous représenté afin de générer une participation égalitaire dans certaines
activités. Cela peut être appliqué à des projets d’échelle plus petite ou plus grande ainsi
qu’à des programmes dans le domaine de l’éducation, de l’emploi ou de la participation
politique. Des quotas peuvent être établis pour des listes de partis lors d’élections
politiques, dans l’éducation nationale, ou au sein de programmes de formation, comme
au sein de structures organisationnelles privées ou publiques.
Les programmes d’action positive sont plus efficaces quand appliqués suivant
un accord conclu entre le gouvernement et les organisations d’employeurs et
d’employés concernées. Ils devraient être lancés en conjonction avec les
programmes de sensibilisation visant à changer les mentalités et les
attitudes.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
3. Approches d’émancipation
L’émancipation signifie atteindre un niveau plus élevé de développement de bas en haut
(“bottom-up”), c’est à dire lorsque les personnes décident du “développement” qu’elles
désirent, en opposition à la planification de haut en bas (“top-down”) lorsque la décision
a déjà été prise avant même que les personnes n’en prennent connaissance. Plus
simplement, l’émancipation implique un contrôle accru sur sa propre vie, par exemple sa
propre disponibilité et sa propre organisation.
Lorsque l’on parle d’émancipation des femmes et des hommes, il doit être reconnu que
l’émancipation ne peut être donnée mais doit être intériorisée. Les femmes doivent être
elles-mêmes conscientes de cette émancipation et définir leurs problèmes en termes par
exemple de travail “décent”, plutôt que de laisser des tiers les définir pour elles et
développer les stratégies adéquates. Cependant, des personnes étrangères peuvent
souvent faciliter le processus et fournir des solutions utiles.
3. Le pouvoir de faire faire à quelqu’un, même s’il ne sait pas qu’il a été influencé à le
faire.
Au sein du discours sur le genre, les dimensions de pouvoir énumérées ci-dessus peuvent
apparaître comme un moyen très “avancé”, car avant d’être capable d’exercer un pouvoir
sur une autre personne, il est crucial de pouvoir l’exercer d’abord sur soi-même. Dans ce
sens, cela est important d’analyser le pouvoir des femmes à travers leurs propres choix
de vie, avant tout sur leur propre corps que ce soit pour leurs choix de reproduction ou
d’intégrité physique, comme aussi sur l’investissement de leur capital humain – égalité
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Lukes, Steven, 1974. Power: A Radical View, Londres: Macmillan.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
de capacités, de connaissance et d’éducation – et la possibilité d’accepter des emplois
rémunérés. À ce stade, l’analyse devrait permettre d’enquêter sur l’influence des femmes
sur elles-mêmes lorsque leur pouvoir est influencé par le pouvoir d’une autre personne.
Les trois dimensions énumérées ci-dessus s’avèrent dès lors utiles.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
POINTS CLÉS
L’intégration du principe d’égalité entre les hommes et les femmes est une
stratégie afin d’assurer que les différents besoins, points de vue, perceptions des
femmes et des hommes, des jeunes filles et des garçons, puissent être pris en
considération dans la planification et l’évaluation du développement ;
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Une analyse selon le genre fournit des informations sur les différents rôles des femmes et
des hommes à différents niveaux, sur leur accès et leur contrôle respectifs des bénéfices
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Communautés européennes, 1998, 100 mots pour l’égalité: Un glossaire de termes sur l’égalité entre les
femmes et les hommes. Internet:
http://europa.eu.int/comm/employment_social/equ_opp/glossary/glossary_fr.pdf.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
matériels et non matériels de la société, ainsi que sur leurs priorités, besoins et
responsabilités.
L’analyse des besoins est une étape nécessaire lors de l’identification des stratégies
adaptées pour la promotion de l’égalité des genres. Les besoins pratiques des femmes
résultent souvent des rôles actuels assignés à chacun des sexes au sein de la société –
essentiellement celui de mère et de ménagère – et ils concernent les conditions de vie et
de travail inadaptées en termes de nourriture, d’abri, de santé et d’emploi. D’autre part,
leurs besoins stratégiques renvoient de façon plus générale à leur position de
subordonnée dans la société et aux nécessités de la vie à long terme pour éliminer les
inégalités qui créent aussi leurs besoins pratiques. Par exemple, rendre plus facile aux
femmes de trouver un travail pourrait combler leurs besoins pratiques en revenu, mais,
si aucun changement n’est associé dans la division du travail entre les sexes, le poids des
charges domestiques entravera toujours leur capacité à entreprendre un emploi
rémunéré. Par conséquent, lors de l’élaboration des politiques et programmes, il est
important d’examiner les besoins pratiques immédiats et de combler les inégalités
existantes dans le contexte précis, dans une perspective stratégique à long terme, afin
de s’attaquer aux causes profondes de telles inégalités.
Une analyse selon le genre doit également montrer le lien entre les inégalités à différents
niveaux de la société. Par exemple, une bonne analyse fera ressortir comment des lois
d’héritage qui stipulent que les femmes ne peuvent pas hériter de leurs parents ou
qu’elles héritent un montant inférieur à celui de leurs frères peuvent désavantager les
femmes en terme de développement économique.
Une analyse approfondie selon le genre devrait mettre en évidence la façon dont les
autres questions transversales (l’âge, l’environnement, l’origine ethnique, les droits) ont
également des incidences sur les femmes et les hommes. Par exemple, des femmes
âgées membres d’un groupe ethnique minoritaire sont plus désavantagées que des
jeunes femmes instruites de condition socioéconomique plus élevée. Les premières
peuvent se sentir plus solidaires avec les hommes de même condition qu’avec les
femmes plus privilégiées.
On peut, à la lumière d’une analyse approfondie selon le genre, comprendre les inégalités
existant entre les sexes dans une situation ou un secteur donné et proposer un ensemble
de mesures correctives à inclure dans le programme ou le projet.
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Voir Candida March, Ines Smyth et Maitrayee Mukhopadhyay, A Guide to Gender-Analysis Frameworks,
Oxfam, 1999, pour une revue des différents cadres d’analyse existants.
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Matière principale
Le cadre de Harvard: C’est l’un des premiers cadres d’analyse du genre ; il est basé sur une
approche «efficience », un argument économique en faveur de l’affectation des ressources aux
femmes et aux hommes. Il examine principalement les profils d’activité des femmes et des
hommes, les différences d’accès et de maîtrise des ressources. Il met l’accent sur les rôles des
femmes et des hommes, plutôt que sur les mesures transformationnelles visant à réaliser l’égalité
des genres.
(Origine: 1985 Overholt, Anderson, Austin et Cloud a avec l’USAID)
Cadre d’analyse du genre utilisé au sein de l’OIT: Associant les deux cadres ci-dessus, il met
l'accent sur les besoins pratiques et stratégiques des sexes pour enquêter sur la division du travail
entre les hommes et les femmes’ l’accès et la maîtrise des ressources et des avantages, les
opportunités de réaliser l’égalité des genres et la capacité de l’OIT et de ses organismes
partenaires à implémenter les questions d'égalité des genres.
(Origine: Bureau du BIT pour l’égalité entre hommes et femmes)
Matrice d’analyse du genre: Ce cadre est influencé par la planification participative et les
approches basées sur la communauté. Il est fondé sur la transformation participative des relations
et analyse le développement à quatre niveaux de la société (femmes, hommes, ménages,
communauté) et quatre types d'impact. Il est limité dans son application.
(Origine: 1993, Parker et Middle Eastern. Save the Children et groupe d’ONG)
Approches des relations sociales: La genèse de ce cadre remonte à l'idée de permettre aux
femmes d'être des agents de leur propre épanouissement en mettant l’accent sur les relations
sociales et l’analyse institutionnelle. Il examine les structures des intermédiaires et leur prestation
de service en termes de genre; les inégalités dans la distribution des ressources, les
responsabilités et le pouvoir, les relations des personnes par rapports aux ressources et les
activités par le biais des institutions. En utilisant cette approche, les causes des inégalités de
genre deviennent plus manifestes et l’accent est mis sur les relations des femmes par rapport aux
hommes, à l’État et aux institutions.
(Origine: 1994 Institut des études sur le développement de l'Université du Sussex, UK)
Adapté de: CIF-OIT, Campus de genre, Module sur l’intégration du genre: Approches et Méthodologies, Turin,
2006
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Le gouvernement a-t-il pris des engagements concernant l’égalité des genres dans le
cadre des déclarations internationales telles que la Déclaration de Pékin, la
Déclaration sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ou la
ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes (CEDEF)?
Comment les politiques, les lois et les règlements en vigueur (le droit de vote, les
droits à l’héritage et aux possibilités de crédit, les droits de divorce et la garde des
enfants) ont-ils des incidences différentes sur les femmes et sur les hommes?
Comment les décisions sont-elles prises dans les institutions nationales (parlement,
ministères, universités, entreprises)? Comment les femmes sont-elles représentées
dans ce système? Comment les décisions sont-elles prises?
Niveau Meso (intermédiaire)
Au niveau meso, l’accent est mis sur les institutions (ONGs, organisations de
développement), comment elles opèrent en termes de prestation de service et de mise
en œuvre, et comment elles influencent la politique nationale. C’est à ce niveau que la
plupart d’entre nous travaillent. A ce niveau, on se concentre sur les services en matière
d’éducation et de santé, sur le rôle des secteurs public et privé, niveau de
décentralisation, structures institutionnelles, et niveau d’expertise des institutions.
Les structures de prestation des services (p. ex., les structures des services sociaux à
ce niveau – santé, éducation, emploi, transports, police, appareil judiciaire, etc.)
reflètent-t-elles l’équilibre entre les sexes au niveau de la direction et de l’effectif? Les
femmes et les hommes ont-ils le même accès à l’emploi et aux services? Y a-t-il une
garantie que les hommes et les femmes soient traités de la même façon pour ce qui
est des revenus et des avantages?
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Les entreprises et les institutions du secteur privé (y compris les banques, les médias
etc.) reflètent-t-elles un équilibre entre les sexes dans leur gestion et au sein de leur
effectif? Les femmes et les hommes ont-ils le même accès à l’emploi et aux services?
Au niveau micro, l’accent est mis sur les bénéficiaires, femmes et hommes. L’analyse doit
se concentrer sur comment identifier leurs besoins et priorités spécifiques en fonction du
contexte, et examiner dans quelle mesure les rôles et relations de genre, et la culture,
sont des éléments décisifs.
Quelle est la division du travail entre les femmes, les hommes, les jeunes et les
personnes âgées? Qui, en règle générale, fait quoi? Y a-t-il eu des changements
attribuables à la guerre, à la migration de la main-d’oeuvre, à la pandémie VIH/SIDA?
Y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes dans l’accès aux ressources,
notamment les nouvelles ressources? Qui a le contrôle de ces ressources, y compris
les avantages découlant d’organismes ou de projets de développement (ou de toute
autre intervention externe du gouvernement)? Les ressources comprennent aussi les
ressources non matérielles comme le temps, la connaissance, l’information et les
droits.
Quels sont les facteurs qui influencent l’accès et le contrôle des ressources (par
exemple l’âge, le sexe, la position dans une organisation, la santé, la situation rurale
ou urbaine, le niveau d’éducation, les réseaux et les appuis)?
Au niveau de la famille, qui prend les décisions sur les différentes ressources et
activités?
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Les hommes et les femmes ont différents besoins de crédit, pour générer des
revenus, ou autres projets de développement. Les femmes contrôlent l’argent
pour ce qui concerne les petits achats du ménage, tandis que les hommes
contrôlent les revenus pour de plus grands postes budgétaires. Les femmes
ne connaissent souvent pas leurs droits en matière de demande d’emprunts.
Demander un prêt est considéré comme peu féminin, et vulgaire de la part
d’une femme. Les hommes possèdent généralement la terre et autres
Micro capitaux fixes. Il est nécessaire de savoir lire et écrire pour remplir une
demande de prêt, mais il y a en général plus de femmes que d’hommes
illettrés. Les femmes ont une faible estime d’elles-mêmes, et voient les
hommes dans les institutions de prêt ou dans les ONG, comme « grands et
importants ». Le langage financier leur est peu clair. Parfois d’autres
personnes dans la société méprisent ceux qui prennent une initiative
d’entreprise. Les groupes désavantagés ont souvent besoin de très petits
prêts.
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Matière principale
POINTS CLÉ
L’analyse de genre en temps opportun est importante parce qu’elle renseigne les
procédures d’intégration ou les mesures spécifiques en faveur des hommes ou des
femmes.
Une analyse selon le genre fournit des informations sur les différents rôles des
femmes et des hommes à différents niveaux, sur leur accès et leur contrôle
respectifs des bénéfices matériels et non matériels de la société, ainsi que sur leurs
priorités, besoins et responsabilités.
Une analyse de genre permet aussi de déterminer comment les institutions et leurs
pratiques affectent diversement les hommes et les femmes.
Idéalement, une analyse selon le genre devrait être réalisée selon des méthodes
participatives et à partir de données qualitatives et quantitatives ventilées par sexe
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
Les indicateurs clés élaborés à partir des OMD sont utilisés comme référence pour
l’analyse dans les DSP des pays et des donateurs. Pour mesurer la performance vis-à-vis
de l’objectif 3, à savoir promouvoir l’égalité des genres et renforcer le pouvoir des
femmes, les indicateurs suivants au niveau national sont nécessaires:
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ACDI, 1997, Manuel pour les projets – pourquoi et comment utiliser des indicateurs tenant compte des écarts
entre les hommes et les femmes, Ministère des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1997.
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
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CIF/OIT, 2006, Module on Gender Mainstreaming: Planning and Evaluation. Gender Campus, Turin.
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Id.
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Matière principale
Indicateur quantitatif:
Pour mesurer le nombre de nouveaux emplois créés respectivement pour les femmes et
les hommes dans le secteur des petites entreprises comme résultat de la priorité
accordée par le gouvernement à ce secteur.
Indicateur qualitatif:
Pour mesurer le niveau de confiance et d’adhésion des femmes et des hommes envers la
modification d’une loi sur le droit de la famille.
Indicateur qualitatif/quantitatif:
des changements dans les structures politiques et législatives qui affectent l’égalité
des genres;
des changements dans les priorités institutionnelles par rapport aux questions de
femmes ou de genre, par exemple la création ou le renforcement de nouveaux
mécanismes institutionnels nationaux en faveur des femmes;
des changements dans la participation des femmes et des hommes à la vie politique,
à différents niveaux comme les modalités du vote ou le nombre de femmes
parlementaires;
l’accès aux services de base (éducation, santé, eau) par les femmes et les hommes,
les filles et les garçons;
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Module de formation : Introduction au thème genre et développement
Matière principale
les tendances qui modifient les relations et les rôles selon les genres, telles que les
réformes économiques, la migration des hommes vers des zones urbaines, la création
de nouvelles possibilités d’emploi grâce à la libéralisation du commerce, aux nouvelles
technologies, etc.
Niveau meso
Les indicateurs au niveau méso peuvent être utilisés pour mesurer les aspects suivants:
les changements dans les pratiques de recrutement visant l’égalité des chances;
Niveau micro
Les indicateurs à ce niveau sont utilisés pour mesurer les aspects suivants:
l’accès des femmes et des hommes à la prise de décision, aux ressources du projet et
aux services fournis par le projet;
les résultats attendus et non attendus pour les femmes et pour les hommes (en
comparaison avec les objectifs du projet);
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Matière principale
POINTS CLÉ
Les indicateurs sensibles au genre peuvent être développés lorsque les données
ventilées par sexe et d’autres renseignements qualitatifs révélant les différences de
genre sont disponibles.
Les indicateurs qualitatifs impliquent les perceptions des personnes. Ils peuvent
indiquer des changements d’attitude et de comportement ; une amélioration des
connaissances et des capacités, confiance en soi, indépendance, amour propre
Il est important d’être précis en ce qui concerne les types d’indicateurs requis aux
différents niveaux.
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