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Un compte est un tableau a deux colonnes, la partie gauche du compte est appelée « Débit », celle
de droite est appelée Crédit ». Par convention, les augmentations du compte Disponibilités (+) sont
enregistrées à gauche au débit, et les diminutions à droite au crédit (-). La comptabilité de résultat est
tenue à « l'envers », les produits (+) sont enregistrés au crédit, les charges (-) sont enregistrées au
débit du compte. La comptabilité n'enregistre pas de sommes négatives, parce qu'il existe deux
parties dans un compte, celle des augmentations et celle des diminutions.
L'enregistrement de la vente au comptant des trois parapluies se fait de la façon suivante, au sein
de comptes, qui précisent la nature de l’échange économique réalisé par l’entreprise :
Disponibilités (trésorerie apparaissant au bilan)
Date Libellé Somme Date Libellé Somme
3/3 3 parapluies à 300
100
Ventes (chiffre d’affaires au compte de résultat)
Date Libellé Somme Date Libellé Somme
3/3 3 parapluies à 300
100
La partie double traduit dans cet exemple, les deux aspects de l'échange de biens et services,
l'aspect réel et l'aspect financier. Toute transaction se traduit par un flux réel qui correspond à la
livraison de biens ou de services, et par un flux financier de sens contraire qui correspond au
règlement.
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Achat ou vente : flux réel
Un flux est une quantité de biens, de services ou de monnaie transférée pendant une période
donnée entre deux agents économiques.
B. Flux décalés
Le 5 mars, l'entreprise Alpha vend une douzaine de parapluies a 120 l’un, au Client Willot
(facture n° 9) qui paiera le 15 avril. Dans cet exemple, les flux réels et financiers ne sont pas
simultanés mais décalés dans le temps. A la vente ne correspond pas immédiatement une augmen-
tation du compte Disponibilités.
Pour appliquer le principe de la partie double, il faut créer un « compte d'attente » (appelé
comptes de tiers en comptabilité), le compte Client Willot qui enregistrera la contrepartie de cette
vente au bilan (à la place du compte disponibilités) jusqu'au règlement.
Client Willot (bilan)
Date Libellé Somme Date Libellé Somme
5/3 Ventes parapluies 1440
facture N°9
Ventes (résultat)
Date Libellé Somme Date Libellé Somme
5/3 Ventes parapluies 1440
facture N°9
Le compte Client enregistre les créances que l'entreprise a sur ses clients. Le 5 mars, le compte
Client Willot a un solde débiteur1 de 1440 , l'entreprise Alpha a donc une créance de 1 440 sur son
client.
Client Willot (bilan)
Date Libellé Somme Date Libellé Somme
5/3 Ventes parapluies 1440
facture N°9
1
Le solde d’un compte est la différence entre le total des débits et le total des crédits. Le solde est appelé solde débiteur si le
total des débits est plus élevé que le total des crédits. Le solde est créditeur si les crédits l’emportent sur les débits.
2
Le règlement du Client Willot a lieu le 15 avril.
Apres le règlement de la facture n° 9, le solde du compte client est nul, la livraison effectuée le 5
mars a eu pour contrepartie le règlement du 15 avril.
De même lorsque les achats effectués par l'entreprise ne sont pas payés comptant, il y a apparition
d'un compte « d'attente » (ou de tiers) Fournisseur, qui enregistre la dette de l'entreprise envers le
fournisseur entre le moment où les achats sont livrés et le moment où ils sont payés.
Par exemple, l'entreprise Alpha a acheté à son fournisseur Foliot, 24 cannes de parapluies à 18
l'une, le 16 avril, la facture de 432 (facture n° 248) sera réglée le 30 juin.
Tous les engagements de l'entreprise sont enregistrés chronologiquement dans les comptes selon la
méthode de la partie double, la comptabilité étant un moyen de preuve à l'égard des tiers et un
« langage » permettant de codifier les échanges entre les différents agents économiques.
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En France, les principes applicables par toutes les entités soumises à l’utilisation de ce « langage »
sont réunis au sein du plan comptable général (PCG), qui a force de loi. Le PCG impose les principes
et modalités de comptabilisation des opérations économiques des entreprises afin d’établir des états
financiers ayant une présentation homogène pour tous les acteurs économiques, ce qui permet d’établir
des comparaisons entre plusieurs entités, par exemple.
C. Le journal
Le compte est le document principal de l'enregistrement comptable. Théoriquement,
l'enregistrement des opérations dans les comptes serait suffisant pour tenir une comptabilité.
Cependant, les contraintes légales (dont PCG) obligent les entités économiques concernées par la
comptabilité à tenir un autre document : le livre journal (ou « grand livre des comptes » quand il
est présenté en faisant apparaitre le solde de chaque compte utilisé dans la comptabilité de
l’entité).
Le livre journal enregistre chronologiquement toutes les opérations (écritures comptables) en vue
de les centraliser sur un même document (côté et paraphé par le greffe du Tribunal de commerce en fin
d’exercice, de façon à éviter toute modification ultérieure de la comptabilité). En outre, le journal
permet de vérifier régulièrement l’égalité DEBIT = CREDIT, sans avoir à établir une balance générale
des comptes .
En réalité, une opération est enregistrée, de la même façon sur deux documents :
- les comptes où l’enregistrement chronologique est dispersé, (cf. exemples ci-dessus),
- le journal où toutes les opérations sont rassemblées chronologiquement (ex. : journal des
enregistrements comptables d’une période de l’année – jour, mois, trimestre …).
Dans la pratique, les entreprises utilisent les journaux auxiliaires qui enregistrent une catégorie
d’opérations (les plus fréquentes et nombreuses), par exemple :
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Exemple de journal :
Date
Débit Crédit
5/3
5/3
Frais de poste 56
Caisse n°412 56
(affranchissement)
6/3
Caisse 330
Ventes de marchandises 330
(2 parapluies pliants
réf.25)
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II. LA NOTION DE RESULTAT
Les entreprises ne tiennent pas seulement une comptabilité pour se conformer à des obligations
légales2. La comptabilité est également un instrument d’analyse. Elle permet de porter un jugement
d’ensemble sur la gestion de l’entreprise. Le compte de résultat explique : la formation du résultat,
l’origine du bénéfice ou la perte réalisée au cours d’un exercice.
A. Le résultat
- Produits d’exploitation
- Charges d’exploitation
Ventes de marchandises
achats
Production vendue
variation de stock
Production stockée
Autres charges externes
Subventions d’exploitation
Impôts et taxes
Autres produits
Salaires et traitements
Charges sociales
Dotation aux amortissements et
provisions
- Charges financières - Produits financiers
- Charges exceptionnelles - Produits exceptionnels
- Participation des salariés
- Impôts sur les bénéfices
Bénéfice Perte
Le compte de résultat indique dans quelle mesure les flux de produits et de charges ont contribué à
l’enrichissement ou à l’appauvrissement de l’entreprise.
2
Articles 8 à 17 du Code de commerce.
3
Et évidemment dans le compte de contrepartie (partie double)
6
C. La répartition des produits et des charges
Le principe du calcul périodique du résultat consiste à répartir les produits et les charges entre les
exercices de façon à affecter à chaque exercice uniquement les produits et les charges relatifs à la période
étudiée.
L’exemple classique est celui de la police d’assurance souscrite pour un an et payée en cours d’exercice,
supposons début octobre (clôture au 31/12). Cette charge payée début octobre ne concerne l’exercice que
pour un trimestre, c’est-à-dire pour le quart du montant total. Il faut donc diminuer cette charge pour les
trois-quarts de son montant.
Toutes les écritures de fin d’exercice soulèvent les problèmes de comptabilité que nous allons
examiner de façon plus approfondie, en particulier les amortissements, les provisions, les régularisations.
Les cessions d’immobilisations, qui se réalisent à une date quelconque au cours de l’exercice, sont des
opérations comptables complexes, étudiées ci-dessous.
A. L’amortissement
1) La définition comptable
D’après le plan comptable général (PCG), l’amortissement a pour but de constater la dépréciation
irréversible des immobilisations (investissements) avec le temps.
Exemple : Une entreprise achète début janvier une machine-outil de 60 000 . Elle prévoit de l’utiliser
pendant 5 à 6 ans, 10 à 12 heures par jour. A la fin de l’exercice, les services techniques estiment que ce
matériel s’est déprécié de 10 000 environ. Sa valeur en fin d’exercice n’est plus que de 50 000 .
Étant donné que le matériel va être utilisé pendant plus d’un an, il ne faut pas considérer que la
dépense de 60 000 relative à l’achat du matériel est une charge de la période. Il faut donc faire
correspondre à la diminution du compte « disponibilités » (crédit) l’augmentation d’un compte
« immobilisations » (débit). Une immobilisation n’est pas consommée dans le cycle d'exploitation, mais elle
est destinée à être utilisée de façon durable comme bien de production (construction, matériel...).
Précisons que les terrains nus, aménagés ou bâtis ne s'amortissent pas puisqu'ils ne se déprécient pas avec le
temps. En revanche, les terrains de gisement (carrières, tourbières) sont amortissables puisqu'ils perdent de la
valeur en fonction des conditions d'utilisation, c'est-à-dire de l'extraction des matières.
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2) Enregistrement comptable
- A la fin de l’exercice, il faut constater la perte de valeur de l’Immobilisation qui correspond à une charge
d'exploitation de la période, une consommation partielle du matériel au cours de l'exercice. Cette perte de
valeur peut être appréhendée par un amortissement direct ou indirect.
a) L'amortissement direct
La dépréciation de l’immobilisation d'un montant de 10 000 est portée directement au crédit du compte
intéressé. Le solde du compte d'immobilisations fait apparaitre la valeur comptable, ou valeur d'origine diminuée
des amortissements. La charge d'amortissement est enregistrée au débit du compte de dotation aux
amortissements (inclus dans le compte de résultat).
Cette méthode présente l’inconvénient de faire disparaître des informations au bilan. En effet, le bilan ne
reprend que les soldes des comptes et si la méthode directe est utilisée, le bilan ne pourra pas indiquer :
- la valeur d'origine des immobilisations,
- les amortissements pratiqués depuis l’acquisition de l’immobilisation.
Ces renseignements sont nécessaires pour porter un jugement sur l'état de vétusté du capital productif.
Il a été jugé préférable et rendu obligatoire pour les entreprises, d'utiliser la méthode indirecte prévue
par le plan comptable.
b) L'amortissement indirect
La dépréciation de l'immobilisation n'est pas portée directement au crédit du compte de
l'immobilisation concernée, mais au crédit d'un autre compte de bilan qui enregistre à la fin de chaque
exercice la perte de valeur ou amortissement subie durant cette période.
Il existe donc un compte d'amortissement correspondant à chaque compte d'immobilisation
amortissable du bilan. L'écriture comptable est la suivante :
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Le compte « Immobilisation » indique toujours le coût d'acquisition de l'immobilisation.
Le compte «Amortissement de l'immobilisation» indique la somme des amortissements pratiqués
depuis l'acquisition de l'immobilisation, c'est-à-dire l'amortissement cumulé.
c) Evaluation de l'amortissement annuel
Il n'est pas facile d'évaluer le montant exact de la dépréciation annuelle. La valeur de la
dépréciation ne peut être connue de façon certaine qu'au moment de la vente du bien immobilisé. Il est
cependant nécessaire d'évaluer la dotation aux amortissements pour déterminer le résultat de l'exercice.
Dans la pratique, les entreprises utilisent le système linéaire ou le système dégressif fiscal pour calculer le
montant de la dotation annuelle.
4) Définition financière
D'un point de vue financier, l'amortissement joue un rôle important, parce qu'il constitue une ressource
financière, un moyen de financement interne. En effet, l'amortissement est une charge calculée non
décaissée.
Le décaissement initial s'est effectué au moment de l'achat de l'immobilisation. Puis progressivement, la
sortie de fonds initiale est récupérée par le biais de l’amortissement pratiqué annuellement pendant la durée
de vie de l’immobilisation.
B. Les provisions
Alors que l’amortissement constate la dépréciation irréversible des immobilisations avec le temps,
les provisions pour dépréciation d’actifs constatent une perte de valeur de caractère exceptionnel. Par
exemple : une créance client, toujours impayée après plusieurs rappels, qui risque de ne jamais être
encaissée ; un stock de marchandises invendues, qui s’est détérioré.
1) Les provisions pour dépréciation d’actifs
L’enregistrement comptable de la provision est identique à celui de l’amortissement. A la fin de
chaque exercice, il faut estimer le montant probable de la perte, qui augmente les charges de l’exercice
par la dotation aux comptes de provisions et diminue la valeur de l’élément d’actif déprécié
appartenant à l’entreprise.
Exemple : L’entreprise ALPHA a une créance de 1 000 sur le client Z. Celui-ci n’a toujours pas
payé malgré plusieurs relances et il est fort probable que l’entreprise ne récupérera que 40% de la
créance.
La perte probable de 600 est enregistrée ainsi :
Dotation aux comptes de provisions (résultat) Provision pour dépréciation des comptes
clients (bilan)
Débit Crédit Débit Crédit
600 600
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Après provision pour dépréciation, la valeur nette comptable du compte clients au bilan est égale à
400 .
Remarque :
Certains éléments d’actif, tels que des terrains appartenant à l’entreprise, prennent de la valeur avec
le temps. Mais l’application du principe de prudence en comptabilité interdit d’enregistrer cette plus-
value latente, tant qu’elle n’est pas effectivement réalisée, c’est-à-dire tant que le terrain n’est pas
vendu. En revanche, par application du principe de prudence et de sincérité des comptes, la moins-
value ou dépréciation doit être enregistrée dès qu’elle peut être estimée, probable à l’issue d’un
exercice. Elle vient donc impacter les comptes annuels.
2) Les provisions pour risques et charges6
Les provisions pour risques et charges permettent de couvrir des risques et des charges prévisibles
à la clôture de l’exercice et qui ne concernent pas des dépréciations exceptionnelles d’actifs. Par
exemple, une entreprise locataire ou concessionnaire, qui doit remettre à son propriétaire, en bon état,
à l’issue du contrat, un immeuble en location ou des éléments concédés, peut créer une provision à la
fin de chaque exercice destinée à couvrir, en temps voulu, les travaux de remise en état (ou de
renouvellement) des immobilisations.
a. Constitution de la provision
A la fin des exercices n-1 et n, une provision pour risques et charges de 60 000 (travaux d’entretien
des immobilisations, programmés tous les 2 ans) est constituée en vue de faire face aux travaux qui seront
réalisés en n+1 :
Dotation aux provisions pour risques et Provision pour risques et charges (bilan)
charges (résultat)
Débit Crédit Débit Crédit
60000 (n-1) 60000 (n-1)
60000 (n) 60000 (n)
120000 (fin n) 120000 (fin n)
b. Utilisation de la provision
Les travaux de renouvellement, effectués au cours de l’exercice n+1, s’élèvent à 120 000 . Le
règlement des factures aux entrepreneurs est enregistré normalement par une augmentation des
charges et une diminution du compte banque :
Banque (bilan) Charges d’exploitation (résultat)
Débit Crédit Débit Crédit
120 000 120 000
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Ce compte de bilan comprend les provisions pour litiges, pour garanties données aux clients, pour pénalités sur
marché en cours, pour renouvellement des immobilisations.
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La reprise sur provisions est un produit d’exploitation. La réalisation des travaux n’a donc aucune
incidence sur le résultat, puisque au cours de l’exercice 120 000 ont été enregistrés en charges (facture
des travaux) et 120 000 en produits (reprise sur provisions).
Si le coût réel des travaux n’est pas exactement égal au montant anticipé, l’incidence sur le résultat de
la période est égale à la différence entre le montant de la provision et le coût réel des travaux.
Le prix de cession étant de 1 400 , l’entreprise réalise un profit exceptionnel de 150 , différence
entre la valeur comptable et le prix de cession. L’enregistrement de la cession est complexe, parce
qu’il fait jouer plusieurs comptes de bilan et de résultat.
2) Enregistrement de la cession d’actif
L’enregistrement de la cession est noté en italique gras.
Le prix de cession du matériel (1400 ) est enregistré dans les produits exceptionnels. La valeur
comptable du matériel (1250 ), différence entre la valeur d’entrée dans le patrimoine et les
amortissements cumulés, est enregistrée en charge exceptionnelle. L’incidence sur le résultat est une
plus-value de 150 .
7
Cet amortissement complémentaire a pour contrepartie le débit du compte Dotation aux amortissements.
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Matériel (bilan) Amortissement du matériel (bilan)
Débit Crédit Débit Crédit
500
1 000
1 000
5 000 5000 3 750 250
5 000 5000 3 750 3750
Disponibilités (bilan)
1 400
Compte de résultat
Bénéfice 150
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1) Exemple 1 : Charges constatées d’avance
L’entreprise Alpha a payé le 5 octobre la facture de 3 600 concernant l’assurance annuelle contre
l’incendie et les risques divers pour 12 mois.
A cette date, les services comptables ont enregistré la sortie de la trésorerie de 3 600 et
l’augmentation des charges de 3 600 :
Banque Charges d’exploitation
Débit Crédit Débit Crédit
3 600 3 600
Les charges à payer et les produits à recevoir sont rattachés aux comptes de tiers qu’ils concernent,
identifiés par l’utilisation d’une numérotation spécifique des comptes de bilan de régularisation (ex. :
411 « clients » / 418 « clients factures à établir » - 401 « fournisseurs » / 408 « fournisseurs, factures
non parvenues » - 512 « banque » / 518 « banque, intérêts courus non échus »).
Les achats de marchandises à payer ont pour contrepartie le compte « Fournisseurs », les intérêts à
payer ont pour contrepartie le compte « Banque ».
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3) Contre-passation des écritures
Au début de l’exercice suivant (ce que les comptables appellent « A la réouverture des livres de
comptes »), il y a contre-passation des écritures de régularisation, de façon à annuler les écritures
passées « pour les besoins de la clôture de l’exercice précédent » (inscrites au bilan) et ainsi prendre en
compte l’étalement de la charge (ou du produit) sur le compte de résultat du nouvel exercice
comptable (qui est « remis à zéro » par l’écriture d’affectation du résultat au sein du bilan d’ouverture
du nouvel exercice – cf. IV Les comptes de bilan).
Par exemple au 1er janvier, on passe l’écriture suivante :
Prime d’assurance Charges constatées d’avances
Débit Crédit Débit Crédit
(1er janvier n+1) 2 700 (1er janvier n+1)
2 700 2 700
(Quote part
d’assurances
« décalée » de n vers
n+1 afin de
correspondre à la durée
de couverture sur 12
mois mentionnée sur
l’appel de cotisation)
Compte soldé
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IV. LES COMPTES DE BILAN
Le système comptable distingue deux grandes catégories de comptes, les comptes de gestion et les
comtes de bilan. Les soldes des comptes de bilan sont regroupés à la fin de chaque exercice pour
construire le bilan. Le bilan permet non seulement de connaître à un moment donné : « ce que possède
l’entreprise » et « ce qu’elle doit » (vision comptable) mais aussi de dresser l’inventaire de ses
ressources de financement et de tracer la manière dont elle les utilise (vision financière).
2) L’actif circulant
C’est l’ensemble des actifs, qui en raison de leur destination ou de leur nature n’ont pas vocation à
rester durablement dans l’entreprise.
- Les stocks et en cours : Le Plan Comptable définit les stocks et les productions en cours
comme l’ensemble des biens (ou des services qui interviennent dans le cycle d’exploitation de
l’entreprise, soit pour être vendus en l’état (entreprise commerciale), soit pour être transformés
(entreprise industrielle), soit pour être consommés au premier usage.
L’entreprise détient des stocks de matières pour des raisons de sécurité ou de spéculation. Un stock
minimum ou stock-outil est nécessaire au fonctionnement normal de l’entreprise ; il a pour but d’éviter
les ruptures de stocks qui pourraient paralyser complétement les opérations de production ou de vente.
Les stocks d’en cours dépendent de la durée des opérations de transformation.
Les stocks spéculatifs doivent, quant à eux, leur existence à des anticipations de hausse des prix.
- Les créances : elles comprennent les créances qui correspondent aux dettes des tiers envers
l’entreprise. Les créances sur ventes sont regroupées dans le compte « Clients et comptes rattachés ».
Le montant de ce poste dépend des délais de règlement accordés par l’entreprise, du crédit sur ventes.
Les créances peuvent être matérialisées par des effets à recevoir (billet à ordre, lettre de change,
appelée communément « traite »). Le montant des créances à plus d’un an est indiqué en « pied de
bilan » (informations détaillées sous formes de « renvois » au bas du bilan).
Les débiteurs divers correspondent notamment à des créances sur cessions d’immobilisations.
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- Les disponibilités représentent l’ensemble des moyens immédiats de règlement c’est-à-dire les
espèces et les valeurs assimilables à des espèces (comptes Caisse, Banques et assimilés). Les comptes
« titres de placement », négociables en Bourse, peuvent être considérés comme des disponibilités.
La situation nette est indiquée dans le bilan après affectation du résultat. Elle est égale à la somme des
apports des associés, des réserves et du report à nouveau (qui peut être négatif dans le cas de pertes
reportées). La situation nette correspond à l’actif « qui n’est pas dû à des tiers » (actif moins dettes), c’est
donc l’expression mathématique du montant de son patrimoine net à la date de clôture.
3) Les dettes
Les dettes sont classées en fonction des catégories de créanciers : obligataires, établissements
financiers, clients (avances sur commandes en cours), fournisseurs, Etat et organismes publics. Au bas
du passif est indiqué le montant global des dettes à plus d’un an et à moins d’un an.
Les principaux postes du bilan sont les suivants (tableau 2).
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Tableau 2 – Bilan après répartition (ou affectation) du résultat
17
LES ETATS FINANCIERS DE SYNTHESE
Les états financiers de synthèse – Bilan et Compte de Résultat – sont établis à partir des soldes de
tous les comptes qui fonctionnent dans le système comptable établi par l’entreprise en conformité avec
le Plan comptable.
A la date choisie pour clôturer l’exercice comptable, différents travaux, appelés travaux de fin
d’exercice, doivent être réalisés pour déterminer le résultat réel se rapportant à la période. Pour cela,
on procède en plusieurs étapes :
- Etablissement de la balance avant inventaire
La balance générale des comptes permet de faire le point avant l’inventaire. Ce document
comptable reprend pour chaque compte le total des débits et des crédits, et le solde débiteur ou
créditeur. C’est, en fait un tableau récapitulatif des soldes de tous les comptes qui composent le grand
livre (qui, lui, indique le solde de chaque compte mais aussi la composition détaillée des écritures
comptables qui ont formé ce solde tout au long de l’exercice).
- Les écritures de régularisation et de correction
Le résultat de la période ne doit prendre en compte que les charges et les produits qui se rapportent
à la période d’observation. Or, il est fréquent que certaines charges ou produits chevauchent deux
exercices. Il faut alors passer des écritures de régularisation.
La dépréciation des éléments d’actifs et l’anticipation de charges ou de pertes sont évaluées à la fin
de l’exercice et constatées par les dotations aux comptes aux comptes d’amortissement et de provision.
- Inventaire extra-comptable, et évaluation des stocks
L’inventaire extra-comptable (ou inventaire physique) consiste à dénombrer les biens
(marchandises ou immobilisations corporelles) existants, puis à les valoriser. L’inventaire physique
des stocks permet de prendre en compte les détériorations, vols (ou « coulages »), et de corriger les
erreurs de comptabilisation.
- Etablissement de la balance après inventaire
18
Actif Bilan de création au 2/9/N Passif
Au passif du bilan, le compte « capital » désigne le montant des apports effectués par les associés.
Dans cet exemple, les apports sont pour partie en nature (terrain et bâtiment) et pour partie en espèces.
A la création de l’entreprise, les comptes Capital, Terrain, Constructions, Banque sont ouverts.
Terrain Constructions
Débit Crédit Débit Crédit
36 000 84 000
Banque Capital
Débit Crédit Débit Crédit
60 000 180 000
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Comptes de Bilan
Terrain Constructions
Débit Crédit Débit Crédit
Si 36 000 Si 84 000
Fournisseurs d’immobilisations Capital
Débit Crédit Débit Crédit
20 000 (1) Si 180 000
Matériel Fournisseurs d’exploitation
Débit Crédit Débit Crédit
(1) 30 000 (7) 35 000 50 000 (2)
Clients
Débit Crédit
(6) 40 000 15 000 (8)
Banque
Débit Crédit
Si 60 000 10 000 (1)
(4) 20 000 6 000 (3)
(8) 15 000 17 000 (5)
(10) 2400 35 000 (7)
2 500 (9)
Comptes de gestion
Achats Ventes
Débit Crédit Débit Crédit
(2) 50 000 20 000 (4)
40 000 (6)
Fournitures administratives
Débit Crédit
(1) 6 000
Primes d’assurance Autres produits
Débit Crédit Débit Crédit
(9) 1 800 2 400 (10)
Frais de télécommunications
Débit Crédit
(9) 700
20
Charges de personnel
Débit Crédit
(5) 17 000
Remarque : Il n’est pas possible de calculer le résultat du premier exercice uniquement à partir de ces
comptes. En effet :
- Des charges ne sont pas enregistrées (impôt sur les sociétés),
- Des produits ne se rapportent pas à la période (le loyer couvre le semestre, 1er Novembre-30 Avril),
- Des charges ne se rapportent pas à la période (l’assurance couvre 12 mois),
- Des achats n’ont pas été entièrement consommés. Il reste en stock des mouvements et des boîtes à
musique.
- Des éléments d’actif se sont dépréciés.
C’est pourquoi il faut procéder aux travaux de fin d’exercice avant d’établir les états financiers de
synthèse.
a. Le taux d’amortissement annuel des bâtiments est de 5%, d’où une dotation,
calculée prorata temporis (en fonction du temps écoulé) égale à :
8400 × 0.05 × 4
= 1 400
12
21
b. Il est plus avantageux pour la société d’amortir le matériel selon le système
dégressif. Les associés choisissent donc ce système. Le taux dégressif est égal à 20 % * 2 = 40 %. La
dotation de l’exercice, calculée sur 4 mois est égale à :
30 000 × 0.4 × 4
= 4 000
12
Ces opérations sont enregistrées dans les comptes correspondants et notées 1a et 1 b (voir page 23).
2) Régularisations de charges
a. L’assurance
L’assurance annuelle couvre 12 mois, il faut donc diminuer la charge de l’exercice d’un montant
correspondant à 8/12, soit :
1 800 × 8
= 1 200
12
b. Le loyer
Le loyer semestriel de 2 400 correspondant à la période 1er Novembre/30 Avril a été payé en
décembre. Une partie du loyer concernant l’exercice suivant a été perçue d’avance. Il faut donc
diminuer les autres produits de 4/6, (4 mois sur 6) soit :
2 400 × 4
= 1 600
6
c. La facture d’EDF
La facture concernant la consommation d’électricité de l’exercice n’est pas encore parvenue, mais il
faut augmenter les charges de la période d’un montant correspondant à la consommation évaluée à 615 .
Ces opérations sont enregistrées en partie double dans les comptes de l’entreprise et notées 2a,2b,2c
(voir page 23).
C. L’inventaire extra-comptable
Le 2 janvier, Monsieur X et Monsieur Z arrivent dans les locaux de la société, une heure avant
l’ouverture, pour faire l’inventaire physique des stocks.
- Stocks de produits finis
Il n’y a pas de produits finis : en effet, la demande de réveils à musique a été très forte en décembre, et
tous les produits finis ont été livrés (opération notée 3a)
- Stocks de matières premières
Il reste en stock des mouvements et des boîtes à musique. Monsieur X compte les mouvements,
Monsieur Z les boîtes à musique. Ils remplissent les fiches d’inventaire.
Monsieur X note : 400 mouvements achetés 35 l’un. Il constate qu’un mouvement est
complétement détérioré.
Monsieur Z note : 39 paquets bien emballés contenant chacun 10 boites à musique, les entrées étant
de 1 000 éléments de chaque sorte et les sorties de 600 produits finis.
Il faut donc évaluer le stock final des matières premières à :
- Mouvements : 399 X 35 = 13 965
- Boîtes à musique : 390 X 15 = 5 850
22
Le stock final de matières premières correspond à des achats qui n’ont pas été vendus au cours de la
période (opération notée 3 b). Le mouvement endommagé et la disparition de 10 boîtes à musique
diminuent d’autant le résultat de l’exercice. Il y a perte de substance pour l’entreprise.
Les opérations de fin d’exercice sont enregistrées dans les comptes suivants créés à cet effet :
- Dotation aux amortissements et provisions,
- Amortissement des bâtiments,
- Amortissement du matériel,
- Produits constatés d’avance
- Charges constatées d’avance
- Charges à payer
- Stock de matières premières
- Stock de produits finis,
- Variation de stocks,
Et dans les comptes fonctionnant depuis la création de l’entreprise.
Le solde de ces comptes est noté S.b (solde de la balance avant inventaire).
Remarques :
- Les comptes de régularisation et d’amortissement ne font pas jouer le compte Disponibilités.
- Le compte « Variation des stocks » enregistre le stock initial et le stock final. Le solde de ce compte
indique la variation des stocks au cours de l’exercice. Dans le cas de la SARL Musical, les stocks
initiaux étant nuls (cf. bilan initial) la variation des stocks est égale au stock final.
23
Stocks de produits finis Variation des stocks de matières premières
Débit Crédit Débit Crédit
Stock final (3a) 0 (stock initial 0) 19 815 (3b)
Stock final
Stock de matières premières
Débit Crédit
Stock final (3b) 19 815
24
Le compte de résultat s’obtient par virement des soldes des comptes de gestion au Compte du Résultat
et le Bilan met en évidence la perte ou le bénéfice de l’exercice. L’activité des 4 premier mois d’existence
de la SARL Musical a produit un bénéfice de 200.
Le compte de résultat du premier exercice est le suivant :
Tableau 3 – compte de résultat de la Société Musical
V. ETABLISSEMENT DU BILAN
L’actif du bilan reprend les soldes débiteurs des comptes de bilan, et le passif les soldes créditeurs.
25
Tableau 4 – Bilan au 31 décembre avant répartition – Sarl Musical
Total I …………………………….. 150 000 5 400 144 600 Total I …………………………….. 180 200
Total III ..………………………….. 222 915 5 400 217 515 Total III ..………………………….. 217 515
26
V. LA NORMALISATION COMPTABLE
A. Intérêt de la normalisation
Le seul respect du principe de la partie double n’est pas suffisant pour établir des comptabilités fidèles
et comparables. L’application de ce principe général ne permet pas de choisir entre différentes méthodes
d’enregistrement ou d’évaluation, ni de fixer une terminologie commune. Etant donné la diversité des
solutions qui peuvent être apportées à ces questions, un effort de normalisation s’impose si l’on veut
rendre la comptabilité d’une entreprise compréhensible pour les tiers extérieurs à cette entreprise.
L’application de règles générales permet non seulement une bonne information mais également une
comparabilité interentreprises dans le temps.
27
Tableau 5 – Le cadre comptable
Comptes de capitaux
Comptes de stocks et en-
(capitaux propres, emprunts Comptes d’immobilisations Comptes de tiers Comptes financiers Comptes de charges Comptes de produits
cours
et dettes assimilées)
21. Immobilisations 31. Matières premières (et 41. Clients et comptes 51. Banques, établissements 71. Production stockée (ou
11. Report à nouveau. 61. Services extérieurs.
corporelles. fournitures). rattachés. financiers et assimilés. déstockée).
22. Immobilisations mise en 32. Autres 42. Personnel et comptes 62. Autres services
12. Résultat de l’exercice. 72. Production immobilisée.
concession. approvisionnement. rattachés. extérieurs.
13. Subventions 23. Immobilisations en 33. En-cours de production 43. Sécurité sociale et autres 63. Impôts, taxes et 73. Produit nets partiels sur
53. Caisse.
d’investissement. cours. de biens. organismes sociaux. versements assimilés. opérations à long terme.
14. Provisions 34. En-cours de production 44. Etat et autres 54. Régies d’avance et 74. Subventions
64. Charges de personnel.
réglementées. de services. collectivités publiques. accréditifs. d’exploitation.
15. Provisions pour risques 25. Entreprises liées Parts et 65. Autres charges de 75. Autres produits de
35. Stocks de produits. 45. Groupes et associés.
et charges. créances. gestion courante. gestion courante.
26. Participations et
16. Emprunts et dettes 36. Stocks provenant 46. Débiteurs divers et
créances rattachées à des 66. Charges financières. 76. Produits financiers.
assimilées. d’immobilisations. créditeurs divers.
participations.
17. Comptes de liaison des 27. Autres immobilisations 47. Comptes transitoires ou 67. Charges 77. Produits
37. Stocks de marchandises.
établissements. financières. d’attente. exceptionnelles. exceptionnelles.
18. Comptes de liaison des 68. Dotations aux 78. Reprises sur
28. Amortissements des 38. Stock en voie 48. Comptes de
établissements et sociétés en 58. Virement internes. amortissements et aux amortissements et
immobilisations. d’acheminement. régularisation.
participation. provisions. provisions.
39. Provisions pour 49. Provisions pour 59. Provisions pour 69. Participation des
29. Provisions pour
dépréciation des stocks et dépréciation des comptes de dépréciation des comptes salariés, impôts sur les 79. Transferts de charges.
dépréciations.
en-cours. tiers. financiers. bénéfices et assimilés.
28
Les comptes de gestion sont répartis en deux classes :
- Classe 6 : Comptes de charges.
- Classe 7 : comptes de produits.
Les comptes spéciaux permettent l’établissement de l’Annexe :
Classe 8 : comptes spéciaux (informations sur les engagements hors bilan : engagements données
et reçus par l’entreprise).
Chaque classe est divisée en comptes principaux (compte à 2 chiffres), puis en comptes divisionnaires
(comptes à 3 chiffres) et peut éventuellement être encore subdivisée en sous comptes (comptes à 4
chiffres) selon le degré d’analyse souhaité. L’exemple suivant illustre la décomposition d’un compte
financier qui consiste à rajouter un chiffre à la droite de celui qui indique la classe (dont numérotation
spécifique pour les comptes de régularisation, comprenant un 8 en troisième position et les comptes de
dépréciation, comprenant un 9 en seconde ou troisième position – cf. exemples de comptes donnés
précédemment).
50 – Valeurs mobilières de placement (VMP - compte principal)
503 – Actions (compte divisionnaire)
5031 – Titres cotés (sous-compte)
5035 – Titres non cotés (sous-compte)
…
509 – Provisions pour dépréciations des VMP
29
Ce système s’applique aux petites entreprises (commerce, artisanat) dont la dimension ne justifie pas le
recours au système de base. Ces entreprises doivent établir les mêmes documents que dans le système de
base mais dans une forme simplifiée, abrégée.
Le système développé (D)
Ce système facultatif, plus élaboré que le système de base, permet d’améliorer la qualité des analyses
financières externes. Il comporte les mêmes documents que le système de base, mais plus développés, et
deux documents supplémentaires : le tableau de financement et le tableau des soldes intermédiaires de
gestion.
Le compte de résultat fournit des données de base très détaillées qui mettent en évidence les soldes
successifs (intermédiaires) de gestion, depuis la marge commerciale jusqu’au résultat net. On peut
schématiser ainsi les trois systèmes applicables en fonction de la dimension des entreprises (cf Tableau 6).
Pour apprécier la dimension des entreprises, trois critères ont été retenus, conformément à la 4e
Directive Européenne :
- Le total du bilan,
- Le chiffre d’affaires hors taxe,
- Le nombre moyen de salariés permanents.
Système de base
Bilan
Compte de résultat
Annexe
Bilan Bilan
Compte de résultat Compte de résultat
Annexe Annexe
Soldes de Gestion (SIG)
Tableau de financement
Les commerçants, personnes physiques ou morales et les artisans peuvent adopter une présentation
simplifiée de leurs comptes s’ils ne dépassent pas à la clôture de l’exercice deux des trois seuils.
Le franchissement des seuils fait passer l’entreprise dans la catégorie supérieure s’il se reproduit
pendant deux exercices. Cette règle s’applique également en sens inverse.
30
Cette colonne indique la valeur d’entrée des actifs dans le patrimoine de l’entreprise. C’est une valeur
historique appelée la valeur d’origine. Ce montant est brut, par opposition au montant net de la colonne 3.
- Colonne 2 : Amortissement et provisions (à déduire)
Cette colonne donne le montant cumulé des dépréciations des différents éléments de l’actif depuis leur
acquisition. L’amortissement enregistre la dépréciation nécessaire avec le temps alors que les provisions
enregistrent une dépréciation probable, qui peut être réversible.
- Colonne 3 : Net
Cette colonne indique la valeur nette comptable des éléments d’actif, elle est égale à la différence entre
la valeur d’origine et les dépréciations (colonne 1 – colonne 2).
- Colonne 4 : indication des montants nets de l’exercice précèdent
La référence à l’exercice précédent doit être indiquée. Cette mention est particulièrement importante
pour un analyste externe. En effet, les problèmes ou les succès de l’entreprise se traduisent au niveau
comptable par de fortes variations des postes enregistrées d’un exercice à l’autre.
L’actif du bilan comporte quatre colonnes dont trois relatives à l’exercice N.
2. Composition de l’actif (tableau7)
Les postes d’actif sont classés en fonction de leur destination en deux grandes rubriques : actif
immobilisé et actif circulant.
Les immobilisations sont destinées à servir de façon durable à l’activité de l’entreprise, elles ne sont
pas consommées au premier usage. Les actifs circulants sont transformés ou consommés durant le cycle
d’exploitation. En raison de leur nature ou de leur destination, ils n’ont pas vocation à rester durablement
dans l’entreprise.
Les immobilisations sont réparties en trois catégories :
- Immobilisations incorporelles ;
- Immobilisations corporelles ;
- Immobilisations financières.
Certains éléments de l’actif nécessitent un examen plus approfondi :
Les frais d’établissement
Définition : Les frais d’établissement sont des frais attachés à des opérations qui conditionnent
l’existence, l’activité ou le développement de l’entreprise, mais qui ne peuvent être rattachés à des
productions de bien ou de services déterminés.
Ils comprennent les frais de constitution de la société, les frais de premier établissement (frais de
prospection et de publicité), les frais d’augmentation de capital.
Les frais de prospection et de publicité inscrits en frais d’établissement correspondent à un
investissement commercial exceptionnel réalisé lors du lancement de nouveaux produits par exemple. En
revanche, les charges courantes de communication doivent figurer en charges de l’exercice parce qu’elles
ne bénéficient pas à plusieurs exercices.
Ce système « d’activation » de charges permet de répartir les effets de certaines dépenses sur
plusieurs exercices. Mais la définition des frais d’établissement est relativement étroite et précise de façon
à limiter le montant des actifs fictifs figurant au bilan.
Amortissement des frais d’établissement
Par mesure de prudence, il est obligatoire d’amorti les frais d’établissement dans un délai inférieur à 5
ans
Relation avec la distribution de dividendes
31
Tat que l’amortissement des frais d’établissement n’est pas achevé, une société ne peut distribuer des
dividendes, à moins qu’il existe des réserves libres d’un montant au moins égal à la valeur nette des frais
d’établissement.
Le fonds commercial
Définition : Il est constitué par les éléments incorporels (tels que le droit au bail, la clientèle,
l’achalandage, l’emplacement, le nom et l’enseigne) qui ne sont pas comptabilisés séparément au bilan et
concourent au maintien et au développement du potentiel d’activité de l’entreprise.
Evaluation : La somme figurant au bilan représente généralement la valeur d’entrée dans le
patrimoine, le prix payé aux précédents propriétaires.
32
Tableau 7 – Actif du bilan (système de base)
Immobilisations incorporelles :
Frais d’établissement …………………………
Frais de recherche et développement…………
Concessions, brevets, licences, marques, pro-
cédés, droits et valeurs similaires…………..
Fonds commercial (1) …..……………………
Autres ………………...………………………
Avances et acomptes …………………………
Actif immobilisé
Immobilisations corporelles :
Terrains …………….…………………………
Constructions …………………………………
Installations techniques, matériel et outillage
industriels …………………………………..
Autres …………………………………………
Immobilisations corporelles en cours ...………
Avances et acomptes …………………………
Immobilisations financières (2) :
Participations……………………………...….
Créances rattachés à des participations …...…
Autres titres immobilisés …….…………...….
Prêts ………………………………………….
Autres ……………………………………...…
TOTAL I …………………………………… X X X X
Stocks et en-cours
Matières premières et autres …………………
approvisionnement …………………………
En cours de production (bien et services) (b) ..
Produits intermédiaires et finis ………………
Actif circulant
Marchandises ………...………………………
Avances et acomptes versés sur commandes …
Créances (3) :
Créances Clients et comptes rattachés (c) …..
Autres ………………………………………..
Capital souscrit – appelé non versé …………
Valeurs mobilières de placement (d) :
Actions propres ………………………………
Autres titres ………………………………….
Disponibilités ………………………………..
TOTAL II ………………………………… X X X X
(a) Le cas échéant, la contrepartie du capital souscrit non appelé doit figurer distinctement comme premier poste de
l’actif avant les immobilisations incorporelles.
(b) A ventiler, le cas échéant, entre biens d’une part et services d’autre part.
(c) Créances résultant de ventes ou de prestations de services.
(d) Poste à servir directement s’il n’existe pas de rachat par l’entreprise de ses propres actions.
33
Les avances et acomptes (sur immobilisations corporelles ou incorporelles)
Ces postes représentent les dépenses réglées par l’entreprise à des fournisseurs d’immobilisation. Les
avances sont versées avant le commencement des travaux, et les acomptes sur justificatifs, en fonction du
degré d’avancement des travaux.
Les immobilisations corporelles en cours
Dans le cas où l’entreprise fabrique ou construit elle-même l’immobilisation, les dépenses sont
inscrites dans les « immobilisations corporelles en cours ».
L’actif immobilisé et l’actif circulant constituent les deux grandes rubriques de l’actif. Mais en bas de
l’actif, sont inscrits différents comptes de régularisation :
Les charges constatées d’avances
Ce respect du principe d’indépendance des exercices nécessite la création de ce poste. Les
régularisations de fin d’exercice ont été exposées de façon détaillée dans le chapitre précédent.
Les charges constatées d’avance représente une créance ne nature sur l’exercice suivant.
Charges à répartir sur plusieurs exercices
Ce poste comprend :
- Les frais d’émission des emprunts (obligataires).
Actif Passif
34
Tableau 8 – Passif du bilan avant répartition (système de base)
Réserves :
Réserves légale …………………………………………………….
Réserves statutaires ou contractuelles ………..…………………...
Réserves réglementées …………………………………………….
Autres ………………………………………………………………
Report à nouveau (c) …………………………………………………
Résultat de l’exercice (bénéfice ou perte) (d) ………………………..
Subventions d’investissement ………………………………………..
Provisions réglementées ……………………………………………...
TOTAL I …………………………………………………………. X X
propres
TOTAL II ………………………………………………………….. X X
Provisions
Dettes financières :
Emprunts obligataires convertibles ………………………………….
Autres emprunts obligataires ………………………………………..
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (1&2)...…….
Emprunts et dettes financières divers ………………………………..
Dettes (1) (e)
TOTAL IV ………………………………………………………… X X
35
Tableau 9 – Passif du bilan avant répartition (système de base)
TOTAL I …………………………………………………………. X X
Provisions
TOTAL II ………………………………………………………… X X
Dettes financières :
Emprunts obligataires convertibles ………………………………….
Autres emprunts obligataires ………………………………………..
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (1&2) ..…….
Emprunts et dettes financières divers ……………………………….
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours …………………
Dettes
Dettes d’exploitation…………………….…………………………….
Dettes fournisseurs et Comptes rattachés .…………………………..
Dettes fiscales et sociales ……………………………………………
Autres ………………………………………………………………..
Dettes diverses …………………………………………………………
Dettes sur immobilisations et Comptes rattachés ……………………
Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) ……………………………
Autres ………………………………………………………………..
comptes
régulari
36
La perte n’a qu’une affectation possible : le report à nouveau déficitaire.
Les dividendes à distribuer augmentent le montant des dettes (avant de « sortir » du bilan lors de leur
mise en paiement par l’intermédiaire du compte « banque »), les bénéfices mis en réserves renforcent les
capitaux propres de l’entreprise.
Le passif avant ou après répartition comprend trois grandes rubriques :
- Capitaux propres ;
- Provisions pour risques et charges ;
- Dettes.
Les dettes sont classées par « partie prenante », quelle que soit leur échéance. Le montant à plus d’un
an ou à moins d’un an est indiqué en bas du bilan.
En bas du passif sont inscrits les comptes de régularisation :
- Produits constatés d’avance
- Ecarts de conversion – Passif, ces écarts correspondent à un gain latent (créances libellés
en monnaie forte ou dettes libellées en monnaie faible).
b) Le compte de résultat
Toutes les opérations de l’exercice sont regroupées dans un seul compte de résultat. De même qu’au
bilan, il faut indiquer les montants de l’exercice précédent, ce qui est une information très utile pour
l’analyste externe.
Le classement des charges et des produits a pour but de distinguer les résultats liés aux trois catégories
d’opérations suivantes :
- Les opérations d’exploitation,
- Les opérations de financement,
- Les opérations exceptionnelles,
37
Tableau 10 – Comptes de résultat de l’exercice-Charges (système de base)
TOTAL I …………………………………………………………. X X
Charges financières :
Dotations aux amortissements et aux provisions …………………………………..
Intérêts et charges assimilées (2) …………………………………………………..
Différences négatives de change …………………………………………………..
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement ………………….
Charges exceptionnelles :
Sur opérations de gestion ………………………………………………………….
Sur opérations de capital …………………………………………………………..
Dotations aux amortissements et aux provisions ………………………………….
*Y compris :
- redevances de crédit-bail mobilier …………………………………………………..
- redevances de crédit-bail immobilier ……………………………………………….
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Tableau 11 – Comptes de résultat de l’exercice-Produits (système de base)
Sous-Total B –…………………………………………………………………. X X
TOTAL (A + B) I …….…………………….…………………………………… X X
Produits financières :
De participation (2) …………………………… …………………………………..
D’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé (2) .………………..
Autres intérêts et produits assimilés (2) .…………………………………………..
Reprises sur provisions et transferts de charges ………………..………………….
Différences positives de change ……………………………………………………
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement ……………………
Produits exceptionnelles :
Sur opérations de gestion ………………………………………………………….
Sur opérations de capital …………………………………………………………..
Reprises sur provisions et transferts de charges .………………………………….
TOTAL IV ……………..……………………………………………………… X X
39
2. Les produits de l’exercice (cf. tableau 11)
Le résultat de l’activité commerciale et productive apparaît de façon claire :
Les ventes de marchandises indiquent une activité purement commerciale, la vente de biens
achetés et revendus en l’état ;
La production vendue traduit l’activité industrielle et de services de l’entreprise ;
La production stockée est une variation de stock (stock final moins stock initial). C’est un compte
correcteur de la production de l’exercice. Une variation positive signifie que l’entreprise a produit non
seulement pour alimenter les ventes (production vendue) mais aussi pour augmenter les stocks de
produits finis et en cours (production stockée). Au cours de certaines périodes on peut constater un
déstockage (variation négative), ce qui signifie que l’entreprise a puisé dans ses stocks pour assurer les
ventes de l’exercice.
De même que pour les charges, les produits liés aux opérations financières de l’entreprise sont inscrits
dans une rubrique distincte.
Les produits exceptionnels sont enregistrés distinctement selon :
- Les opérations de gestion (dédits perçus, dégrèvements d’impôts …) ;
- Les opérations en capital (produit de cessions d’éléments d’actif) .
c) L’Annexe
La lecture de l’Annexe permet de faire une meilleure analyse de la situation financière de l’entreprise.
L’Annexe complète l’information donnée dans les comptes de synthèse ou la présente sous une autre
forme. Elle renseigne également sur les règles et les méthodes comptables utilisées.
Le Plan comptable énumère une liste d’informations à fournir dans l’annexe, soit sous forme de
tableaux, soit sous forme littéraire. Il vise notamment la communication aux tiers relative à l’utilisation
des Règles et méthodes comptables utilisées pour élaborer les comptes annuels, telles que :
Mention de l’application des conventions générales et, le cas échéant, indication des
dérogations (à motiver avec indication de leur influence sur le patrimoine, la situation
financière et les résultats) :
- Aux hypothèses de base sur lesquelles sont normalement fondés les comptes annuels ;
- Aux règles générales d’établissement et de présentation des comptes annuels ;
- A la méthode des coûts historiques (dans le respect du droit en vigueur).
Lorsque, pour certaines opérations, plusieurs méthodes sont également praticables, mention
de la méthode retenue (pour l’évaluation des stocks, par exemple) et, si nécessaire,
justification de cette méthode (prise en compte d’un bénéfice partiel sur contrats à long terme,
par exemple).
En cas de changement de méthode, justification de ce changement avec indication de son
influence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.
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5) Parts bénéficiaires, obligations convertibles et titres similaires émis par la société avec
indication de leur nombre et de l’étendue des droits qu’ils confèrent
6) Effectif moyen employé pendant l’exercice (ventilé par catégories)
7) Pour les membres des organes d’administration, de direction ou surveillance, montant
global des rémunérations allouées ainsi que le montant des engagements contractés pour pensions
de retraite à leur profit.
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