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DÉCONCENTRATION ADMINISTRATIVE :

RETARD ABYSSAL !

Écrit par Jihane GATTIOUI

leseco

La déconcentration administrative se fait toujours attendre, en dépit


de la nouvelle orientation régionale de l’État. L’adoption de la charte y
afférente accuse un retard abyssal. Les grandes orientations de ce
texte, qui ont été débattues en Conseil de gouvernement, devront être
présentées en Conseil des ministres.

Trois ans après la mise en place de la régionalisation, l’administration


marocaine demeure toujours centralisée alors qu’il fallait doter les
services administratifs territorialisés d’un pouvoir décisionnel.
L’administration centrale reste partie prenante dans la prise de décisions
opérationnelles en dépit de l’existence de représentations territoriales.
Les conseils régionaux, dont la plupart d'entre eux ont élaboré leurs plans
de développement régionaux, attendent toujours un interlocuteur
administratif unique à leur échelle, capable d’accélérer le processus de
mise en œuvre des projets. Le warning a été émis, à plusieurs reprises, par
les présidents des régions. Le Maroc aurait dû lancer le chantier de la
déconcentration administrative il y a des années, avant celui de la
régionalisation, à l’instar de nombre de pays. Ce sujet a été soulevé
plusieurs fois au sein de l’institution législative. Le ministre de la Réforme
de l’administration et de la fonction publique, Mohamed Benabdelkader,
vient une nouvelle fois d’être interpellé au Parlement sur cette question.

Les différends réglés


L’Exécutif accuse un grand retard en matière du transfert des
attributions aux administrations territorialisées. Il faut en premier lieu
mettre sur les rails la très attendue Charte de la déconcentration
administrative, dont les grandes orientations ont été présentées en
Conseil de gouvernement en mars dernier. Et puisqu’il s’agit d’un texte
ayant trait aux orientations stratégiques de la politique de l’État, ses
grandes lignes devront passer par le Conseil des ministres avant de ficeler
le texte final et l’adopter. L’accélération de la cadence s’impose. Le
gouvernement a visiblement réglé les différends entre les différents
départements concernés directement par cette charte (l’Intérieur,
l’Économie et les finances ainsi que la Réforme de l’administration). Les
discussions ont porté sur de nombreux volets, dont l’aspect budgétaire en
vue de l’optimisation des coûts et la rationalisation des dépenses via la
mise en place de pôles interministériels regroupés sur le plan territorial.
L’objectif est de mutualiser les moyens d’actions de l’État au niveau
territorial. Le texte devra comporter les détails techniques comme la
supervision, la structure, l’organigramme, la création de nouveaux postes
et la clarification précise du rôle du wali.

Transfert réel des pouvoirs


Il ne s’agira pas d’une délégation des prérogatives. La charte devra
permettre un réel transfert du pouvoir central aux administrations
régionales. Elle définira la nouvelle configuration administrative
territorialisée en désignant les regroupements par type d’administration
et hiérarchisant les responsabilités. Il faut aussi bien clarifier les
relations de l’administration locale avec le wali et le conseil de la région.
Même la relation avec l’administration centrale est à définir avec
précision. Les représentations régionales auront pour mission de
contribuer à l’élaboration des contrats-programmes entre l’État et les
régions sous la supervision du wali. Elles doivent aussi superviser les
activités des services déconcentrés au niveau des préfectures et
provinces, accompagner les collectivités territoriales, surtout la région
dans l’élaboration des programmes de développement régionaux et des
plans régionaux d’aménagement du territoire, et promouvoir les relations
de partenariat entre l’État et les collectivités territoriales dans tous les
domaines de développement régional.

Budget territorialisé
Le budget devra aussi être territorialisé. Certes, ce n’est pas une mince
affaire, mais il y a nécessité de structurer les budgets. De larges
prérogatives seront octroyées aux directeurs régionaux et provinciaux en
matière d’exécution du budget et d’élaboration de budgets régionaux sur
la base de programmes tout en renforçant les mécanismes de contrôle et
de reddition des comptes. À l’heure actuelle, le budget régional est plutôt
une déclinaison des actions de l’État décidées au niveau central que la
résultante d’une convergence de l’action de l’État à l’échelle du territoire.
La gouvernance, la démocratie et le développement devront aussi faire
partie de la mouture finale. À cela s’ajoute un volet important, celui des
ressources humaines. L’idée est de faire émerger des élites régionales à
même d’accompagner les ambitions de développement régional. En effet, il
ne faut pas trop compter sur la mobilité que le gouvernement a échoué à
mettre en place. Le système lancé en 2015 est au point mort et devra être
revu en mettant, entre autres, un dispositif d’incitation relatif aux postes
de responsabilité. Outre la révision du système de mobilité, il s’avère
nécessaire de ficeler des programmes de formation en vue de renforcer
les compétences des ressources humaines des administrations
territorialisées. La faiblesse au niveau des compétences techniques des
ressources humaines affectées aux régions est un constat dressé depuis
des années déjà; aussi, les missions qui sont dévolues aux fonctionnaires
locaux ne sont-elles pas accomplies comme il se doit. Les conseils
régionaux sont les premiers concernés par cette question car ils sont
incapables d’attirer les compétences de haut niveau dont ils ont besoin.

Dysfonctionnements
La mise en place de la déconcentration administrative va mettre fin à
nombre de dysfonctionnements relevés au niveau de la gestion actuelle,
dont la faible coordination interministérielle, en raison de l’absence d’un
interlocuteur unique représentant l’État au niveau territorial ainsi que la
faiblesse des outils d’animation de l’action de l’État au niveau territorial. Il
n’existe pas, actuellement, d’espace d’échange et de concertation des
représentants de l’administration centrale au niveau territorial. Ainsi, il
manque une vision commune du développement territorial alors qu’il s’agit
d’une nécessité pour la convergence des différentes politiques
sectorielles. Le système actuel a montré ses limites car chaque
département dispose de son propre schéma de déconcentration. Il est à
rappeler que la Banque mondiale recommande au Maroc la mise en œuvre
effective du processus de décentralisation/déconcentration dans le
contexte de la régionalisation avancée, à travers le transfert de nouvelles
compétences par voie contractuelle, la refonte du système de transferts
et de péréquations financières, la mobilisation des moyens techniques et
humains nécessaires, et la mise en place d’un système de suivi-évaluation
de la performance des services locaux. Pour cette institution
internationale, le processus devrait être particulièrement vigilant et mené
avec diligence pour que la déconcentration ne se traduise pas par la
multiplication de services déconcentrés, la duplication pure et simple
d’organigrammes centraux ou par le développement d’une bureaucratie
régionale sans pouvoir réel de décision ni moyens adéquats d’intervention.
Le Maroc est appelé à bien planifier ce chantier pour pouvoir accompagner
efficacement le chantier de la régionalisation avancée qui constitue une
opportunité considérable en termes de démocratie locale et de
développement territorial inclusif. La mauvaise planification déteindra sur
le développement régional et risque d’engendrer des coûts financiers
considérables.

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