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S'il faut en croire un bruit rapporté dans les journaux, et qui n'a pas été
démenti, le brusque départ du dey d'Alger a eu pour cause une impolitesse
de M. le comte Sébastiani ; cette scène , dont il est inutile de rappeler ici les
détails, a servi de texte à la satire que je publie : en l'écrivant, je n'ai eu
d'autre but que de venger l'injure d'un vieillard plein de dignité , qui préféra
risquer sa couronne dans une guerre avec la France, plutôt que de mendier
une paix à tout prix ; c'est peut-être pour cette raison qu'il a été en butte aux
superbes dédains de M. le ministre des affaires étrangères.
L'infortune, on le sait de reste, n'est pas la bienvenue auprès de nos
excellences : témoin la manière dont elles ont rempli les devoirs de l'hospi-
talité envers ces hommes généreux que le triomphe de l'absolutisme a con-
damnés à s'exiler de leur patrie. Toutefois, la politique (une politique aussi
inhabile que déshonorante ), explique suffisamment les poignantes humilia-
tions dont notre cabinet a voulu faire payer à ces nobles proscrits le
morceau ^de pain que leur jetait sa cruelle pitié (1) : aussi le public n'a-t-il
vu, dans les insultes adressées aux victimes, qu'un raffinement d'obséquieuse
complaisance envers les bourreaux, qu'une lâcheté ajoutée à mille autres lâ-
chetés. Mais l'inoffensif Hussein-Pacha! comment M. Sébastiani a-t-il eu le
courage de le mortifier? Eu vérité, cela ne peut se concevoir. Toujours est-il
que le dey a été blessé au vif, puisqu'il a quitté la capitale avec tant de pré-
cipitation. J'ai mis en vers les adieux qu'il a dû adreser à M. le comte.
(1) Voir l'exposé des motifs que le ministère a présenté aux chambres, à l'appui de la
demande d'un crédit de cinq cent mille francs pour les réfugiés exposé dont le National.ct
,
la Révolution ont fait bonne justice.
(A)
ADIEUX DE HUSSEIN-PACHA.
DEY D'ALGER,
FIN.