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NOTE D’INTRODUCTION

Mot d‘introduction

Les valeurs du sport sont nombreuses : fraternité, bien-être, dépassement de soi, esprit d‘équipe, entretien de son potentiel santé, … Il
ne serait pas possible de toutes les citer en quelques lignes.

Parmi ces nombreuses valeurs, il en est une à laquelle s‘attache le présent document : le respect de l‘environnement. En 2005 l‘UNES-
CO choisissait pour la Journée mondiale de l‘Environnement comme thème : « le lien entre le sport et la nature ». Il faut s‘en féliciter
car cette valeur du sport n‘est pas la moindre. La Région wallonne, et le Département Infrasports en particulier, est aussi sensible à ce
que les activités sportives se fassent à la fois dans un environnement optimal pour tout sportif quel que soit son niveau et respectent la
nature. Un des moyens pour parvenir à cet objectif est de construire ou de rénover des bâtiments sportifs en y intégrant de bonnes
pratiques énergétiques. Des pratiques qui doivent à la fois permettre aux pratiquants des différentes disciplines de bénéficier des condi-
tions de température et d‘éclairage optimales ainsi qu‘à réduire la consommation d‘énergie pour atteindre ces objectifs et/ou produire
l‘énergie nécessaire à partir de sources renouvelables. De plus, le coût croissant des combustibles fossiles pèse sur les revenus des
clubs sportifs ou des gestionnaires d‘installations. Cette démarche concilie donc parfaitement les valeurs du sport avec la logique finan-
cière.

Il convient encore d‘ajouter que les mesures d‘utilisation rationnelle de l‘énergie et celles qui présentent les temps de retour les plus
courts doivent être réalisées avant toute chose. Toutefois, lorsque toutes les opérations prioritaires d‘économie d‘énergie ont été réali-
sées, il est souvent utile et bienvenu de couronner un système énergétique par le recours à l‘énergie renouvelable.

L‘étude vise les nouvelles constructions uniquement. Elle fournit les outils nécessaires aux maîtres d‘ouvrage et aux auteurs de projet
leur permettant de concevoir des halls sportifs ayant de hautes performances énergétiques et assurant aux utilisateurs un confort opti-
mal.

La documentation se présente en deux volets, l‘un plus général destiné aux maîtres d‘ouvrage (outil d‘aide à la décision), l‘autre plus
technique destiné aux auteurs de projet (outil d‘aide à la conception).

Le volet « maître d‘ouvrage » décrit d‘un point de vue général les différentes stratégies énergétiques, présentant les avantages et les
inconvénients liés à chaque solution. Cette partie a pour but de faciliter le choix du maître de l‘ouvrage en ce qui concerne les différen-
tes solutions possibles pour chaque stratégie.

Le deuxième volet décrit chaque solution de manière détaillée, permettant aux auteurs de projet d‘intégrer les stratégies dans leurs
dossiers techniques (plans, métrés, estimatifs).

Assurer confort et bien-être aux usagers, mieux respecter notre environnement, réduire la charge financière qui pèse sur les Pouvoirs
locaux, les clubs et les gestionnaires, bref appliquer quelques unes des saines valeurs du sport, voilà l‘esprit qui a guidé la rédaction de
cet ouvrage. Ce document aidera tous ceux qui sont concernés à s‘inscrire dans une démarche de qualité énergétique, démarche pour
laquelle ils pourront bénéficier de différents mécanismes de soutien du gouvernement wallon (infrasports, ureba, …). Je vous souhaite
bonne lecture.

Avec le soutien de la

Région wallonne

3
REMERCIEMENTS

Nous souhaitons remercier tous ceux qui, par leur aide et leurs conseils, nous ont aidés à élaborer ce guide.
Nous remercions particulièrement :
Fred HAUTRIVE, Directeur du hall de sports de Grez-Doiceau, pour nous avoir aidé et accueilli à maintes reprises lors de
nos audits énergétiques, modélisations dynamiques, ... ;
Jean-François GLAUDE, Conseiller en Energie de la Commune de Grez-Doiceau, pour nous avoir donné accès aux docu-
ments techniques du hall de sports communal ;
TERMICO, Messieurs Michel de Fierlant et Philippe de MARCHANT ;
SCHWANk, Monsieur Gérard Cooreman ;
TROX, Monsieur Alain Dubois.

AVERTISSEMENT

La Région wallonne a souhaité fournir aux Maîtres d‘Ouvrage, aux bureaux d‘études et aux architectes un guide de référence pour la
conception "énergétique" des centres sportifs. Celui-ci doit servir à clarifier les demandes de performance énergétique entre un Maître
d‘Ouvrage et ses opérateurs et à préciser les critères techniques à mettre en œuvre pour atteindre ces performances.

Chaque Maître d'Ouvrage reste libre de décider, avec les conseils des bureaux d'études et/ou des installateurs, d'intégrer ou non les re-
commandations les plus intéressantes et les plus adaptées dans son projet.

Ces recommandations ne sont pas exhaustives et ne dispensent pas d'appliquer les normes et prescriptions réglementaires en vigueur.

Dans un but de promotion des économies d'énergie, des copies d‘extraits ou de l'intégralité de ce texte sont souhaitées. Aucune activité
commerciale relative à l‘utilisation des informations qu‘ils contiennent n‘est cependant autorisée.

Il appartient à chaque utilisateur de ce document de faire preuve de vigilance et de capacité d‘adaptation lorsqu‘il sera appelé à réaliser
son projet de conception. En aucun cas, la Région wallonne ou le concepteur du présent document n‘assumeront une quelconque res-
ponsabilité quant à une utilisation erronée ou inappropriée du présent document. La vérification finale reste du ressort de l'utilisateur.

Ce guide n'aborde pas ou très peu les questions liées aux primes car celles-ci sont très volatiles et sujet-
tes à des mises à jour régulières. Le dernière exemple en date est la suppression de la prime pour les cap-
teurs photovoltaïque (2010). Nous renvoyons donc le lecteur, à ce sujet :

Vers le site d’INFRASPORTS : http://pouvoirslocaux.wallonie.be

vers le portail de l'énergie en Région wallonne et plus particulièrement vers les primes UREBA : http://
energie.wallonie.be/fr/communes-cpas-provinces.html?IDC=6370;

Initiative Réalisation
INFRASPORT MATRIciel sa
Place de l'Université 25
Boulevard du Nord, 8 1348 Louvain-la-Neuve
5000 Namur
Contact
Tél : 010/24.15.70
Fax : 010/24.15.60
Courriel : bruyere@matriciel.be
Site Internet : www.matriciel.be

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TABLE DES MATIÈRES

1ère partie : La Synthèse…………………………………………………………………………………………………. 11

INTRODUCTION …………………………………………………………………………………………………………………………… 12
1 Pourquoi réduire la demande d‘énergie ? ……………………………………………………………………………………………… 12
1.1 Une approche durable ……………………………………………………………………………………………………………………. 12
1.2 Une réduction des coûts de fonctionnement …………………………………………………………………………………………... 12
1.3 Assurer le confort …………………………………………………………………………………………………………………………. 12
2 Quand et comment agir ? .......................................................................................................................................................... 12
2.1 La définition des besoins fonctionnels …………………………………………………………………………………………………. 13
2.2 La définition des besoins énergétiques ………………………………………………………………………………………………… 15

MÉTHODOLOGIE …………………………………………………………………………………………………………………………. 18

OPTIMISATION DE L’ENVELOPPE ……………………………………………………………………………………………………… 20


1 Adopter une forme compacte ……………………………………………………………………………………………………………. 20
2 Implanter et distribuer les locaux en fonction des activités qui s’y déroulent ……………………………………………………… 20
3 Dimensionner les ouvertures en fonction de l’exposition …………………………………………………………………………….. 21
4 Assurer une bonne protection solaire …………………………………………………………………………………………………... 21
5 Adapter l’inertie thermique du bâtiment à l’usage prévu des locaux ………………………………………………………………... 21
6 Permettre une ventilation naturelle intensive ………………………………………………………………………………………….. 21
7 Concevoir des fenêtres performantes ………………………………………………………………………………………………….. 22
8 Isoler les parois opaques ………………………………………………………………………………………………………………... 22
9 Supprimer les ponts thermiques ………………………………………………………………………………………………………... 22
10 Veiller à la bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe …………………………………………………………………………………… 23
11 Favoriser la lumière naturelle ……………………………………………………………………………………………………………. 23

OPTIMISATION DES SYSTÈMES ………………………………………………………………………………………………………….. 24


1 Centraliser ou décentraliser les besoins ? ……………………………………………………………………………………………... 24
2 Avoir recours aux énergies renouvelables …………………………………………………………………………………………….. 24
2.1 Quelle est l’évolution des besoins en fonction de la qualité de l’enveloppe ? ……………………………………………………... 24
2.2 Adapter les stratégies d’énergies renouvelables en fonction des ressources ……………………………………………………... 25
2.3 Adapter les stratégies d’énergies renouvelables en fonction des besoins…………………………………………………………... 26
2.4 Sélectionner les stratégies d’énergies renouvelables ………………………………………………………………………………… 26
3 Favoriser la « cohabitation raisonnée » des stratégies d’énergies renouvelables et fossiles ……………………………………. 31
3.1 La cogénération seule ……………………………………………………………………………………………………………………. 32
3.2 La pompe à chaleur (PAC) associée au photovoltaïque …………………………………………………………………………….. 32
3.3 La chaudière au bois associée au photovoltaïque ……………………………………………………………………………………. 33
3.4 Conclusions ……………………………………………………………………………………………………………………………….. 34
4 Optimiser les systèmes de production de chaleur …………………………………………………………………………………….. 35
4.1 Définition des besoins ……………………………………………………………………………………………………………………. 36
4.2 Choisir les systèmes ……………………………………………………………………………………………………………………... 37
4.3 Dimensionner les équipements …………………………………………………………………………………………………………. 39
5 Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire ………………………………………………………………………………………. 39
5.1 Choisir le vecteur énergétique …………………………………………………………………………………………………………... 39
5.2 Définir les besoins ………………………………………………………………………………………………………………………... 40
5.3 Choisir le système ………………………………………………………………………………………………………………………... 40
5.4 Choisir les composants …………………………………………………………………………………………………………………... 41
5.5 Dimensionner les équipements …………………………………………………………………………………………………………. 41
6 Optimiser les systèmes de ventilation ………………………………………………………………………………………………….. 41
TABLE DES MATIÈRES

6.1 Organiser les locaux ……………………………………………………………………………………………………………………… 41


6.2 Choisir le système ………………………………………………………………………………………………………………………… 42
6.3 Choisir les composants …………………………………………………………………………………………………………………... 42
6.4 Comment dimensionner le système ……………………………………………………………………………………………………. 43
7 Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel …………………………………………………………………………………………… 43
7.1 Diminuer la puissance installée …………………………………………………………………………………………………………. 43
7.2 Choisir du matériel énergétiquement efficace …………………………………………………………………………………………. 44
7.3 Gérer l’éclairage en fonction de l’occupation et de l’apport en éclairage naturel ………………………………………………….. 44
8 Comment réceptionner les travaux ……………………………………………………………………………………………………... 45
9 Petit glossaire………………………………………………………………………………………………………………………………. 45

2ème partie : Le guide…………………………………………………………………………………………………….. 47

OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE ……………….. 48
1 Principe …………………………………………………………………………………………………………………………………….. 48
1.1 Architecture durable ……………………………………………………………………………………………………………………… 48
1.2 Méthodologie ……………………………………………………………………………………………………………………………... 48
1.3 Hypothèses ………………………………………………………………………………………………………………………………... 49
1.4 Analyse des besoins énergétiques ……………………………………………………………………………………………………... 50
2 Mesures architecturales ………………………………………………………………………………………………………………….. 50
2.1 Adopter une forme compacte ……………………………………………………………………………………………………………. 50
2.2 Implanter et distribuer les locaux en fonction des activités qui s’y déroulent ……………………………………………………… 52
2.3 Dimensionner les ouvertures en fonction de l’exposition …………………………………………………………………………….. 54
2.4 Assurer une bonne protection solaire …………………………………………………………………………………………………... 55
2.5 Adapter l’inertie thermique du bâtiment à l’usage prévu des locaux ………………………………………………………………... 57
2.6 Permettre une ventilation naturelle intensive ………………………………………………………………………………………….. 59
2.7 Concevoir des fenêtres performantes ………………………………………………………………………………………………….. 61
2.8 Isoler les parois opaques ………………………………………………………………………………………………………………… 62
2.9 Supprimer les ponts thermiques ………………………………………………………………………………………………………… 66
2.10 Veiller à la bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe …………………………………………………………………………………… 67
2.11 Favoriser la lumière naturelle ……………………………………………………………………………………………………………. 70
3 Validation de la conception architecturale en fonction des besoins globaux ………………………………………………………. 72
4 Bibliographie ………………………………………………………………………………………………………………………………. 73

OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL …………………………………………………………….. 74


1 Centraliser ou décentraliser les besoins ………………………………………………………………………………………… 75
1.1 Centralisation ……………………………………………………………………………………………………………………………… 75
1.2 Décentralisation …………………………………………………………………………………………………………………………... 78
2 Avoir recours aux énergies renouvelables …………………………………………………………………………………………….. 79
2.1 Evaluation des besoins …………………………………………………………………………………………………………………... 79
2.2 « Stratégies » d’énergies renouvelables en fonction des ressources ………………………………………………………………. 80
2.3 « Stratégies » d’énergies renouvelables en fonction des besoins ………………………………………………………………….. 81
2.4 Un mots sur les « stratégies » d’énergies renouvelables ……………………………………………………………………………. 82
3 Favoriser la Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et fossiles …………………………………………….... 92
3.1 Stratégie d’énergie renouvelable pure : une utopie ? ………………………………………………………………………………... 92
3.2 « Cohabitation raisonnée » des stratégies …………………………………………………………………………………………….. 92
3.3 Pour les « accros » des énergies fossiles ……………………………………………………………………………………………... 94
3.4 Etude comparative des combinaisons de différentes stratégies …………………………………………………………………….. 96
3.5 Valider la combinaison des énergies renouvelables et fossiles par rapport aux besoins ………………………………………… 113
7
TABLE DES MATIÈRES

4 Optimiser les systèmes de production de chaleur ……………………………………………………………………………………. 120


4.1 Définition des besoins ……………………………………………………………………………………………………………………. 121
4.2 Choisir un système ……………………………………………………………………………………………………………………….. 122
4.3 Caractéristiques des installations ……………………………………………………………………………………………………….. 128
4.4 Dimensionnement des équipements ……………………………………………………………………………………………………. 141
4.5 Réception des travaux ……………………………………………………………………………………………………………………. 143
4.6 Conduite de l’installation …………………………………………………………………………………………………………………. 144
5 Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire ……………………………………………………………………………………….. 145
5.1 Choix du vecteur énergétique ……………………………………………………………………………………………………………. 145
5.2 Définition des besoins …………………………………………………………………………………………………………………….. 146
5.3 Choix du système …………………………………………………………………………………………………………………………. 146
5.4 Caractéristiques de l’installation …………………………………………………………………………………………………………. 146
5.5 Dimensionnement des équipements ……………………………………………………………………………………………………. 149
5.6 Choix des équipements …………………………………………………………………………………………………………………... 150
5.7 Régulation ………………………………………………………………………………………………………………………………….. 152
5.8 Réception des travaux ……………………………………………………………………………………………………………………. 152
6 Optimiser les systèmes de ventilation …………………………………………………………………………………………………... 153
6.1 Organisation des locaux ………………………………………………………………………………………………………………….. 153
6.2 Confort et énergie (aspect normes et réglementation) ………………………………………………………………………………... 153
6.3 Risques de condensation ………………………………………………………………………………………………………………… 155
6.4 Choisir les systèmes ……………………………………………………………………………………………………………………… 155
6.5 Disposition des équipements …………………………………………………………………………………………………………….. 155
6.6 Conception des installations ……………………………………………………………………………………………………………... 158
6.7 Dimensionnement des équipements ……………………………………………………………………………………………………. 158
6.8 Choix des équipements …………………………………………………………………………………………………………………... 162
6.9 Régulation ………………………………………………………………………………………………………………………………….. 163
6.10 Suivi des installations …………………………………………………………………………………………………………………….. 164
6.11 Réception des travaux ……………………………………………………………………………………………………………………. 165
6.12 Conduite de l’installation …………………………………………………………………………………………………………………. 165
7 Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel …………………………………………………………………………………………… 166
7.1 Puissance installée ……………………………………………………………………………………………………………………….. 166
7.2 Choix du matériel ………………………………………………………………………………………………………………………….. 167
7.3 Gestion de l’éclairage …………………………………………………………………………………………………………………….. 170
8 Bibliographie ……………………………………………………………………………………………………………………………….. 173
TABLE DES MATIÈRES

3ème partie : Les Fiches Thématiques ………………………………………………………………………………. 175

FT01 - L‘isolation de l‘enveloppe …………………………………………………………………………………………………………………… 177


FT02 - Les protections solaires …………………………………………………………………………………………………………………….. 189
FT03 - L‘éclairage naturel et artificiel ………………………………………………………………………………………………………………. 195
FT04 - La cogénération ……………………………………………………………………………………………………………………………... 226
FT05 - Le photovoltaïque ……………………………………………………………………………………………………………………………. 231
FT06 - Les puits canadiens / provençaux …………………………………………………………………………………………………………. 243
FT07 - La pompe à chaleur …………………………………………………………………………………………………………………………. 255
FT08 - L‘énergie éolienne …………………………………………………………………………………………………………………………... 265
FT09 - Le chauffe-eau solaire ………………………………………………………………………………………………………………………. 279
FT10 - La biomasse …………………………………………………………………………………………………………………………………. 295
FT11 - Comparaison des stratégies d‘énergie renouvelable ……………………………………………………………………………………. 301
FT12 - Le confort thermique et les enjeux énergétiques des grands espaces bien isolés …………………………………………………... 327
FT13 - Le dimensionnement et le choix des systèmes de chauffage et d‘ECS ………………………………………………………………. 357
FT14 - Le dimensionnement et le choix des systèmes de ventilation ………………………………………………………………………….. 369

9
10
La synthèse

11
SYNTHÈSE
Introduction

INTRODUCTION
1 POURQUOI RÉDUIRE LA DEMANDE D’ÉNERGIE ?

1.1 UNE APPROCHE DURABLE

Dans une approche durable de la construction, la question de l’énergie est primordiale. En effet, en tant que consommateur, cha-
cun est aujourd‘hui conscient de l‘importance de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Cette conscientisation n‘est pas réservée à l‘individu mais elle s‘impose aussi au niveau collectif : commune, école, … et dans un projet
de conception d‘un centre sportif.

1.2 UNE RÉDUCTION DES COÛTS DE FONCTIONNEMENT

En diminuant la consommation d‘énergie, une réduction des coûts d’utilisation des bâtiments est également possible. L’investisse-
ment dans le développement durable a donc aussi un impact positif sur les économies financières. En effet, la consommation énergétique
d‘un hall de sport est de plus en plus souvent considérée comme un facteur prépondérant pour la viabilité d‘un site. En temps de crise,
ce genre de paramètre peut faciliter la gestion financière d‘un complexe sportif et plus globalement d‘un budget ordinaire d‘une commune
ou d‘une asbl.
En outre, la consommation d‘énergie engendre des coûts environnementaux non négligeables, à charge de notre société.
De plus, les complexes sportifs qui investissent aujourd‘hui dans la réduction de leurs consommations énergétiques, se dotent d‘une ima-
ge de marque et d’un aspect didactique pour les jeunes générations.
Enfin, travailler aujourd‘hui sur l‘efficacité énergétique permet d’anticiper l’avenir proche puisque d’ici quelques années, tous les bâti-
ments seront soumis à des contraintes réglementaires de performances énergétiques de plus en plus sévères, sous l'impulsion de
l'Union européenne (directive sur la Performance Energétique des Bâtiments PEB). Pour ce, on se réfèrera à l‘évolution de la PEB en
Région Wallonne sur le portail Energie de la RW (http://energie.wallonie.be)

1.3 ASSURER LE CONFORT

La question de l‘énergie s‘accompagne de la notion de confort. En effet, pour définir une consommation d’énergie, il faut connaitre des
valeurs de consignes (températures minimales, maximales, niveau d‘éclairement…) qui sont elles-mêmes définies selon des critères de
confort.

Plus précisément, en parlant de confort, le guide comprend :

le confort hygrothermique (été + hiver),


le confort visuel (éclairage naturel et artificiel) ,
le confort respiratoire (ventilation hygiénique).

2 QUAND ET COMMENT AGIR ?

La question de l‘énergie doit être envisagée à différentes étapes du projet :

la définition des besoins de fonctionnalité ;


la définition des besoins énergétiques ;
la conception architecturale optimale ;
l‘optimisation des systèmes de production/distribution et émission de chaleur, de froid et d‘électricité ;
l‘utilisation consciente et rationnelle de l‘énergie pendant la durée de vie du bâtiment.

12
SYNTHÈSE
Introduction
2.1 LA DÉFINITION DES BESOINS FONCTIONNELS

2.1.1 PRINCIPES DE BASE

Généralement, on trouve quatre programmes principaux récurrents dans un projet de hall de sports :

un ou plusieurs plateaux sportifs permettant le sport de compétition (amateur ou professionnel), pour les rencontres fixées
principalement durant le week-end, et également des possibilités d'entraînement, pour le plus grand nombre de sportifs,
principalement durant la semaine ;
éventuellement, une ou des salles polyvalentes ;
des vestiaires pour les joueurs et les arbitres ;
une cafétéria.

A ces quatre programmes principaux peuvent encore venir se greffer des locaux techniques et d'accueil : bureau d'accueil, concierge-
rie, infirmerie, réserves à matériel, locaux techniques, salle de réunion, gradins (fixes et/ou mobiles repliables), …

Ce chapitre s‘intéressera aux grandes lignes de conception de la géométrie du bâtiment en fonction des critères de fonctionnalité sui-
vants :

accessibilité des différents locaux représentatifs du centre sportif ;


interaction des espaces les uns par rapport aux autres ;
activités prévues dans les locaux.

La plupart des critères cités ci-dessus et détaillés ci-après sont ceux référencés dans les fiches techniques Infrasports (Région
Wallonne).

2.1.2 ACCESSIBILITÉ DES LOCAUX

L‘accessibilité des différents espaces influence naturellement le programme de conception. Il en découle que la volumétrie des espaces
les uns par rapport aux autres va influencer :

le niveau des déperditions énergétiques des parois vu l‘influence de la compacité de l‘ensemble du centre sportif ;
les consommations énergétiques parallèles dans la distribution des énergies nécessaires à la ventilation hygiénique des
locaux, au chauffage des espaces et de l‘eau chaude sanitaire ;
les consommations énergétiques parallèles nécessaires à l‘accès des personnes à mobilité réduite (élévateur rabattable,
ascenseur, etc.).

Les contraintes d'accessibilité peuvent être, par exemple, les suivantes :

au moins un vestiaire doit être accessible aux personnes à mobilité réduite (selon les recommandations légales du CWA-
TUPE) ;
l'accessibilité des spectateurs aux aires de jeu doit être proscrite ;
lors des manifestations exceptionnelles, l'accessibilité aux gradins par le public pourra se faire à partir de l'extérieur ;
les vestiaires et les espaces de pratique sportive doivent pouvoir fonctionner indépendamment de la cafétéria.

13
SYNTHÈSE
Introduction
2.1.3 INTÉRACTION ENTRE LOCAUX

L‘agencement des espaces influence aussi la volumétrie de l‘ensemble du projet et, par conséquent, la compacité et le niveau de déper-
dition énergétique. En voici quelques exemples :

une jonction directe entre les tribunes et la cafétéria doit être privilégiée ;
une jonction entre les gradins fixes et les tribunes télescopiques doit être prévue ;
les rangements et réserves à matériel ainsi que les vestiaires doivent être disposés stratégiquement, de préférence sur la lon-
gueur des terrains ou plateaux sportifs. Il faut éviter les accès par l'arrière des goals ;
le bloc vestiaire sera une entité bien distincte du reste de l'infrastructure afin que les sportifs et les spectateurs ne s'y croisent pas.

2.1.4 ACTIVITÉS DANS LES LOCAUX

Les différentes activités envisagées dans les espaces influencent également les consommations énergétiques futures de par :

les températures de consigne nécessaires (influence sur le besoin de chauffage) ;


les débits d‘air hygiénique nécessaires (influence sur le besoin de ventilation hygiénique et le besoin de chauffage) ;
les dimensions minimales des aires de jeu et de leurs zones libres spécifiques en fonction du type de sport pratiqué (influence sur
la compacité) ;
les hauteurs libres règlementaires pour les jeux de ballon et le badminton (influence sur la compacité, le besoin de chauffage
(avec risque de stratification des températures) et le besoin de lumière) ;
les types de revêtements de sol et des murs des plateaux sportifs (influence sur l'accessibilité de la masse thermique) ;
le niveau d‘éclairement moyen requis ainsi que son uniformité en fonction du niveau de compétition (influence sur le besoin de
lumière) ;
le risque d'éblouissement à éviter sur les aires de jeu (influence sur la conception des ouvertures).

2.1.5 SCHÉMAS DE PRINCIPE

En tenant compte des critères de fonctionnalité, plusieurs schémas de principe d‘agencement des locaux les uns par rapport aux autres
peuvent être esquissés. Parmi les diverses possibilités, nous retiendrons deux schémas de principe, à savoir :

les locaux techniques et d'accueil sont disposés sur un seul niveau autour du plateau sportif principal, hors sol ;
les locaux techniques et d'accueil sont superposés contre le plateau sportif principal et les salles polyvalentes sont enterrées.

A LOCAUX TECHNIQUES ET D’ACCUEIL SUR UN SEUL NIVEAU, HORS SOL

Sans rentrer dans les détails, cette configu-


ration présente les avantages suivants :

améliore l‘accessibilité générale, y


compris pour les personnes à mo-
bilité réduite ;
augmente légèrement la possibilité
d'éclairer et de ventiler naturelle-
ment les locaux car la surface de
l'enveloppe est importante.

14
SYNTHÈSE
Introduction
B LOCAUX TECHNIQUES ET D’ACCUEIL SUPERPOSÉS ET SALLES POLYVALENTES ENTERRÉS

Cette configuration, quant à elle, présente les avanta-


ges suivants :
réduit la surface de déperdition et l'empreinte
au sol du bâtiment car la compacité est forte ;
permet plus facilement la récupération de
chaleur entre espaces ;
diminue les pertes dans la distribution des
énergies ;

2.1.5 HAUTEUR DU HALL PRINCIIPAL

La hauteur du hall est fonction des sports pratiqués. Par exemple, il est difficile de concevoir que du volley-ball soit pratiqué dans une
salle de faible hauteur. Cette hauteur a une influence directe sur les hauteurs disponibles pour les autres espaces comme les vestiaires
et les gradins superposés. En augmentant les hauteurs, on augmente nécessairement :

les surfaces déperditives ;


le risque de stratification des températures ;
les consommations énergétiques comme les consommations d‘éclairage ;

2.2 LA DÉFINITION DES BESOINS ÉNERGÉTIQUES

Les différents espaces liés à la pratique de sports ont tous des besoins énergétiques. En fonction de l‘importance de chacune de ces
parties, la demande énergétique du bâtiment va être différente et va devoir répondre à des besoins particuliers suivants :

les besoins de chaleur ;


les besoins de la ventilation hygiénique ;
les besoins de froid ;
les besoins d‘éclairage.

Il est très important que l‘investisseur (le maître d‘ouvrage) sache bien définir son programme et donc ses besoins. En effet, l‘architecte
ne pourra entamer une réflexion durable que sur la bonne compréhension des enjeux énergétiques du bâtiment.

Pour l‘aider, on peut par exemple se référer au tableau suivant. Ce tableau est établi pour un bâtiment que nous considérons déjà comme
bien isolé (plus que ce qu‘impose la réglementation).

Il est basé sur le bon sens et il n‘est pas exhaustif car il existe beaucoup de variantes et de paramètres à prendre en compte :

15
SYNTHÈSE
Introduction

Type Besoin d‘eau chaude


Besoin de chaleur Besoin d‘éclairage Besoin de ventilation Besoin d‘électricité
d‘espace sanitaire
Hall d‘entrée
Hall de sport
principal

Vestiaires

Cafétéria

Salles
polyvalentes

2.2.1 RÉPARTITION DES CONSOMMATIONS

La répartition des postes de consommation varie fort en fonction du niveau d‘isolation que peut atteindre le bâtiment. Les consommations
électriques d‘éclairage et de ventilation, par exemple, deviennent prépondérantes lorsqu‘on passe d‘un bâtiment d‘isolation règlementaire
(K45 et Umax des parois) à un bâtiment basse énergie voire très basse énergie.

L‘établissement de cette répartition prend toute son importance lorsque le projet s‘oriente vers l‘utilisation de stratégies en énergie renou-
velable.

A SIMULATIONS THERMIQUES DYNAMIQUES SUR UN BÂTIMENT TYPE MODÉLISÉ

Pour les besoins du guide, un centre sportif (nouveau hall de Grez Doiceau) a été modélisé afin de réaliser des simulations:

thermiques dynamiques (à l‘aide du logiciel TRNSYS) ;


de consommations d‘électricité dues à l‘éclairage (en tenant compte de l‘éclairage naturel : logiciels ECOTEC et DIALUX), à la
ventilation (logiciel MATRIciel), à la force motrice, …

Les résultats des simulations permettent de tirer des consommations globales et de les comparer par rapport à la moyenne du parc wallon
sachant que la surface au sol du centre sportif est de 2490 m².

A1 CAS DE GREZ-DOICEAU SIMULÉ (RÈGLEMENTAIRE)

Pour un bâtiment correctement isolé, la répartition des consommations entre le


combustible et l‘électricité est respectivement de 60 % et 40 %, soit de l‘ordre
de :

185.500 kWh/an pour le chauffage et l’ECS ;

123.862 kWh/an pour l’électricité.

Consommations d’un hall de sport dont les valeurs U des


parois sont règlementaires

16
SYNTHÈSE
Introduction
A2 CAS DE GREZ DOICEAU BASSE ÉNERGIE

Pour un bâtiment bien isolé, la répartition des consommations entre le combusti-


ble et l‘électricité change et est plus ou moins de 50 % et 50 %, soit de l‘ordre
de :

116.321 kWh/an pour le chauffage et l’ECS ;

123.862 kWh/an pour l’électricité.

Consommations d’un hall de sport à basse énergie


A3 CAS DE GREZ DOICEAU TRÈS BASSE ÉNERGIE

Pour un bâtiment bien isolé, la répartition des consommations entre le combusti-


ble et l‘électricité change et est respectivement de 40 % et 60 %, soit de l‘ordre
de :

98.347 kWh/an pour le chauffage et l’ECS ;

123.862 kWh/an pour l’électricité.

Consommations d’un hall de sport à très basse énergie


B MOYENNE EN RÉGION WALLONNE

La RW tient à jour une base de données concernant les consommations énergétiques du parc tertiaire. Plus spécifiquement, les consom-
mations moyennes en combustible et en électricité des centres sportifs sont données par les deux graphiques qui suivent. Sur chaque
graphe, les consommations des différents cas simulés de Grez-Doiceau sont placées et comparées par rapport à celles de la RW.

n
allo
cw
par Grez-Doiceau
n ne
M oye
n
w allo
p arc
ne
Règlementaire en
Grez-Doiceau Basse énergie M oy
Très basse énergie

Moyennes des consommations de combustible et d’électricité du parc wallon


C COMMENTAIRE

Par rapport à la moyenne wallonne, on peut constater que les besoins de chaleur de Grez-Doiceau sont nettement inférieurs. Par contre
les besoins d‘électricité sont plus importants. Une des explications est la consommation importante du poste de ventilation sachant que
beaucoup de salles du parc actuel sont peu ou pas ventilées et, donc, moins gourmandes en énergie. De plus, lors des relevés de comp-
teurs électriques, le centre sportif était en phase de réglage. Actuellement, des mesures draconiennes ont été prises.

Dans le cadre du guide, on veut clairement faire mieux que le parc wallon actuel et les statistiques de consommation présentées ici sont,
d‘une part insuffisamment précises, et d‘autre part, les proportions entre les consommations de chauffage et d‘électricité risquent d‘être
profondément différentes.
17
SYNTHÈSE
Méthodologie

MÉTHODOLOGIE
Avant toute chose, il n‘y a pas de recette unique pour la conception d‘un centre sportif. En d‘autres termes, chaque projet de conception
doit être vu au cas par cas en fonction de l‘implantation, des ressources renouvelables de proximité, ...
Après avoir défini les besoins fonctionnels et énergétiques, on cherchera, par ordre de priorité, à :
1. optimiser la conception architecturale afin de limiter les besoins (de chaud, de froid et d'éclairage artificiel) et les déperditions ;
2. optimiser les systèmes pour limiter l'impact environnemental en favorisant le recours aux énergies renouvelables.

La suite de ce guide explique les différentes démarches qui doivent permettre d'optimiser, prioritairement, la conception architectura-
le et, ensuite, les systèmes.
Ces démarches n‘ayant pas le même impact énergétique, il sera nécessaire de « hiérarchiser » sous forme d‘une pondération énergéti-
que. Par exemple, le fait de prévoir une enveloppe de bâtiment de très bonne qualité, en termes de déperdition et d‘étanchéité à l’air,
influence immanquablement le poids énergétique de l‘eau chaude sanitaire, de l‘éclairage, …
On doit donc prendre en compte simultanément l'ensemble des contraintes existantes en visant un optimum global.
Pas à pas, le lecteur est guidé dans sa démarche en abordant, dans chaque thématique, une chronologie classique de l‘avancement d‘un
projet de conception, à savoir :

L’esquisse : les premières idées d’implantation et d’orientation du bâtiments, l’intérêt d’exploitation des ressources renouvelables de
proximité du site, les premiers « coups de crayon » de la volumétrie, … sont abordés;

L’avant-projet : on précise déjà un certain nombre de choix ;

Le projet proprement dit : à ce stade, les choix sont figés, les plans de détails sont au point, tant en architecture qu‘en technique spécia-
le, et les cahiers de charge démarrés voire terminés. La phase projet inclut aussi l‘appel d‘offre , l‘adjudication, la réalisation du chantier,
…;
La mise en service et le suivi : ce sont des phases souvent négligées dans la conception. Or, elles revêtent une importance toute parti-
culière dans une conception énergétique sachant que, par exemple, le manque de suivi et de formation du personnel, de mise au point de
la régulation, … sont responsables de l‘ordre de 20 % de surconsommations d‘énergie.

Les primes ont été laissées volontairement au « placard » sachant qu‘elles sont « volatiles » et que le guide veut mettre l‘accent sur la
rentabilité énergétique et environnementale avant la rentabilité financière.
On est en droit aussi de se poser les questions suivantes :
La rentabilité financière est-elle une notion objective ? ;
Se réalise t‘elle par rapport à un placement en banque, sur la durée de vie du bâtiment, d‘un système, … ? ;
Ou encore, est-il normal que la notion de rentabilité n‘intervienne que très peu dans le choix d‘un type de pierre de taille, de bri-
que, de la forme, de la volumétrie et du jet architectural du projet ?
C‘est vrai que la rentabilité de l‘esthétique d‘un bâtiment peut être traduite par la génération d‘une plus-value à long terme. Aussi, dans le
même esprit, on tablera sur la plus-value que prendra un bâtiment dans un avenir assez proche, par l‘introduction d‘une couverture des
besoins énergétiques par des stratégies renouvelables.

Niveaux de lecture du guide

3 niveaux de lecture permettent aux acteurs du projet d’aborder le guide avec différents regards :

Le premier niveau de lecture, aborde la conception énergétique des centres sportifs de manière globale et simplifiée. Il s‘adresse
prioritairement aux maîtres d’ouvrage disposant de peu de temps ou ne désirant pas s‘investir en détail mais tout en restant un
acteur proactif dans le projet. Les auteurs de projet et les bureaux en techniques spéciales trouveront quant à eux un support
simplifié et chronologique à leur démarche ;
Le second niveau permet d‘entrer plus en détail dans le projet. A ce niveau, les différentes thématiques aideront les maîtres
d’ouvrage passionnés ou simplement curieux, les architectes et les bureaux d’étude en techniques spéciales à gérer les
différents stades d‘un projet de conception ;

18
SYNTHÈSE
Méthodologie

Le dernier niveaux est celui des fiches techniques où l‘on aborde des thématiques de manière pointue. Elle s‘adresse aux mêmes
acteurs que les deux premiers niveaux mais ayant une certaine expertise technique avérée.

19
SYNTHÈSE
Optimisation de l’enveloppe

OPTIMISATION DE L’ENVELOPPE

1 ADOPTER UNE FORME COMPACTE

Pour un même volume, une forte compacité limite la surface de déperdition du bâtiment et réduit donc la demande de chaleur.

A retenir :
 On privilégiera un bâtiment de grande taille avec une volumétrie simple, en évitant les saillies, décrochements ou creusements.

Dans certains cas, le bâtiment lui-même peut également, de par sa forme, constituer une protection contre les vents dominants très né-
fastes pour les déperditions.

A retenir :
 On adoptera des formes de toiture basses détournant le vent sans s‘opposer brutalement à lui. On pourra aussi utiliser des écrans
végétaux.

2 IMPLANTER ET DISTRIBUER LES LOCAUX EN FONCTION DES ACTIVITÉS QUI S’Y DÉROULENT

L'orientation des locaux répond à la destination de ceux-ci : les besoins en lumière naturelle, l'intérêt d'utiliser le rayonnement solaire pour
chauffer le local ou, au contraire, la nécessité de s'en protéger pour éviter la surchauffe, l'existence de vents pouvant refroidir le local en
hiver ou le rafraîchir en été, sont autant de paramètres importants dans le choix de l'orientation.
Le concepteur peut aussi optimiser la répartition de la charge de chauffage en organisant le bâtiment par zones fonctionnelles dont
l'orientation et l'ambiance thermique s'adaptent aux activités qui s'y déroulent. Ce zonage permet également de créer, sur les faces froi-
Esquisse

des du bâtiment, des espaces protecteurs ou "tampons".

A retenir :
 On concentrera de préférence au sud les vestiaires et la cafétéria (qui demandent une température de consigne plus élevée) et au
nord la réserve de matériel sportif (qui servira ainsi de zone tampon pour les plateaux sportifs) ;
 La chaufferie, quant à elle, sera positionnée dans le voisinage immédiat des plateaux sportifs et, de préférence, au centre de la
zone des vestiaires de manière à limiter les distances entre le ballon d'eau chaude et les douches.

Toutes les orientations apportent de l‘éclairage naturel. Il est cependant préférable de placer les fenêtres de telle façon que le soleil puis-
se pénétrer à l'intérieur d'un local au moment où il est le plus utilisé. De plus, la qualité lumineuse varie d‘une orientation à l‘autre.

A retenir :
 L‘orientation nord est à privilégier pour éclairer les locaux où il est important d'avoir un éclairage constant, sans source d'éblouis-
sement, tels que les plateaux sportifs ;
 L‘orientation sud apporte un éclairement important, une lumière plus facile à contrôler et un ensoleillement maximal en hiver et
minimal en été. C'est l'orientation à favoriser pour la cafétéria ;
 Les orientations est ou ouest présentent des caractéristiques identiques : possibilité d'inconfort visuel par éblouissement et surex-
position en été. Ces orientations seront donc évitées, dans la mesure du possible.

20
SYNTHÈSE
Optimisation de l’enveloppe
3 DIMENSIONNER LES OUVERTURES EN FONCTION DE L’EXPOSITION

Le choix de la position, de la taille et de la forme de la fenêtre doit résulter d'un compromis entre les besoins de lumière naturelle,
les besoins de gains solaires en hiver et la nécessité de limiter ceux-ci en été. Concrètement, au niveau de l‘énergie, on peut
jouer sur deux éléments : les apports énergétiques solaires et la performance thermique des vitrages.

A retenir :
 L’orientation préférentielle des baies vitrées est nord/sud ;
 Les baies vitrées seront principalement orientées plein sud afin de maximiser les gains solaires, surtout en mi-saison ;
 On minimisera la superficie de vitrage au nord en se limitant aux besoins jugés strictement nécessaires pour assurer l’éclai-
rage naturel des locaux ;
 On limitera la superficie de vitrage à l'est et à l'ouest pour des raisons de déperditions thermiques et de garantie de confort
d‘été.

4 ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE

Pour diminuer les problèmes d'éblouissement et de surchauffe, il faut protéger les ouvertures de l'ensoleillement direct. Le princi-
pe est d'ériger des écrans extérieurs qui mettent les surfaces vitrées à l'ombre.

A retenir :
 Les pièces orientées au nord bénéficient toute l'année d'une lumière égale et du rayonnement solaire diffus. Un vitrage clair
sans protection solaire sera privilégié ;

Esquisse
 Pour les fenêtres à l'est et à l'ouest, un vitrage clair associé à une protection extérieure mobile est de loin la solution la plus
efficace ;
 Au-delà d’une certaine superficie de fenêtre au sud, les apports solaires deviennent trop importants de sorte qu’une protec-
tion solaire est indispensable : vitrage sélectif ou protection solaire fixe ou mobile associée à un vitrage clair.

5 ADAPTER L’INERTIE THERMIQUE DU BÂTIMENT À L’USAGE PRÉVU DES LOCAUX

En mi-saison et en hiver, l'inertie thermique permet de stocker une partie de la chaleur solaire qui pénètre dans le bâtiment par
les vitrages, pour limiter la demande de chauffage en soirée. De plus, le corps étant très sensible à la température des parois,
plus la température de celles-ci sera élevée, plus la température de l'air pourra être basse, ce qui est physiologiquement meilleur.

En été, grâce à l‘absorption/restitution de chaleur durant la journée/nuit, l'inertie thermique répartit les apports de chaleur dans le
temps et permet ainsi d'éviter les surchauffes à l‘intérieur du bâtiment par écrêtement des pics de température.

A retenir :
 On favorisera une bonne inertie thermique en tant que facteur d'économie d’énergie et source de confort ;
 La gestion du chauffage devra cependant prendre en compte le comportement des parois pour anticiper la mise en route
ou l‘arrêt du chauffage en fonction de l‘occupation des locaux.

6 PERMETTRE UNE VENTILATION NATURELLE INTENSIVE

A certaines époques de l'année, l'inertie du bâtiment n‘est plus suffisante et la surchauffe éventuelle qui subsiste peut être dissi-
pée grâce à la ventilation naturelle qui permet de répartir la chaleur dans le bâtiment selon le type d‘organisation spatiale et la
position des ouvertures.

La ventilation naturelle peut être de type diurne ou nocturne. La ventilation nocturne est cependant plus efficace pour éviter les
surchauffes que celle effectuée durant la journée car la température extérieure est plus faible la nuit.

21
SYNTHÈSE
Optimisation de l’enveloppe

A retenir :
Aussi bien en ventilation intensive de jour que de nuit, on prévoira ;
 une disposition des locaux permettant une ventilation traversante horizontale et verticale ;
 des ouvertures larges et motorisées avec, de préférence, une gestion automatique.

7 CONCEVOIR DES FENÊTRES PERFORMANTES

Les fenêtres représentent les points faibles de l'isolation thermique du bâtiment, mais leurs performances ne cessent de s'améliorer.
Le niveau d‘isolation thermique d‘une fenêtre est calculé en faisant une moyenne pondérée (en fonction des surfaces relatives) des per-
formances du châssis, du vitrage et de l'intercalaire. Etant donné que le vitrage a une plus grande surface que le châssis, il influence
davantage le pouvoir isolant de la fenêtre.

A retenir :
 On assurera un niveau d'isolation élevé en choisissant, au minimum, des doubles vitrages à basse émissivité au gaz (U g ≤ 1,1 W/
m²K) ou des triples vitrages;
 On maximisera les gains solaires en choisissant des vitrages à transparence maximale au rayonnement solaire (TL) ;
 Qu'ils soient situés au niveau des terrains de sport ou en hauteur, les vitrages devront répondre à certains critères propres aux
plateaux sportifs : risque de bris par les ballons et risque de blessure en cas de chute contre la vitre.

8 ISOLER LES PAROIS OPAQUES

Dans les climats tempérés comme le nôtre, jusqu‘aux deux tiers des déperditions thermiques du bâtiment peuvent se produire par
conduction au droit de l'enveloppe. L'isolation de l'enveloppe est ainsi, et de loin, le moyen le plus efficace pour réduire la consommation
d'un bâtiment.
A titre d'exemple, voici quelques niveaux d'isolation conseillés :
Esquisse

Transmission thermique U Transmission thermique U


maximale selon la réglementa- maximale conseillée [W/m²K]
tion actuelle [W/m²K]
Murs et paroi opaques entre le volume protégé et l‘air extérieur 0,5 0,25
Toitures et plafonds 0,3 0,2
Planchers entre le volume protégé et le sol 0,9 0,4

A retenir :
 On assurera un niveau d'isolation élevé en maximisant l'épaisseur d'isolant dans les parois opaques (en priorité, les toitures et
plafonds, puis les murs et, enfin, les planchers) ;
 On portera une attention particulière à l'isolation de l'enveloppe extérieure des plateaux sportifs proprement dits qui représentent
la partie la plus énergivore d'un hall de sport.

9 SUPPRIMER LES PONTS THERMIQUES

Peu importe la température de consigne de la demande de chaud, dès que la température intérieure est supérieure à celle de l‘extérieur,
les ponts thermiques peuvent entraîner des problèmes d'inconfort, de consommations supplémentaires et de dégradations éventuelles
Projet

dans la construction.

A retenir :
 Afin d'éviter les ponts thermiques, l'isolation de l'enveloppe devra être continue. On veillera donc à isoler par l'extérieur, à choisir
des matériaux spécifiques et à dessiner des détails techniques.

22
SYNTHÈSE
Optimisation de l’enveloppe
10 VEILLER À LA BONNE ÉTANCHÉITÉ À L’AIR DE L’ENVELOPPE

Dans une démarche d‘utilisation rationnelle de l‘énergie, il convient d‘assurer le confort des occupants, tout en maîtrisant les
consommations énergétiques. Il faut donc limiter les apports d'air extérieur à la quantité nécessaire et suffisante pour maintenir la
qualité de l'air intérieur. Ce principe est difficilement respecté si l'enveloppe du bâtiment n'est pas étanche à l'air.

Projet
A retenir :
 On assurera la bonne étanchéité à l'air du bâtiment en concevant les détails techniques avec précision et en assurant leur
bonne réalisation sur chantier.

11 FAVORISER LA LUMIÈRE NATURELLE

Dans une démarche d'architecture durable, on privilégiera l‘utilisation de la lumière naturelle à l‘éclairage artificiel. Une utilisation
élargie de la lumière naturelle s'impose en toute logique pour limiter les dépenses d'énergie de l'éclairage artificiel avec des re-
tombées positives pour les utilisateurs. L‘éclairage artificiel doit ainsi être considéré comme un complément à la lumière naturel-
le.

A retenir :
 Tous les locaux d'un hall de sports devraient disposer d'un éclairage naturel (sauf les réserves et les locaux techniques) ;
 L'éblouissement doit être évité sur les plateaux sportifs par des mesures architecturales appropriées. D'une part, il faut que
les revêtements de sols et les couleurs de marquage soient mats et, d'autre part, que la lumière naturelle des salles soit
aussi régulière et peu éblouissante que possible. La manière la plus facile d'y parvenir consiste à orienter le principal front
de fenêtres vers le nord.
Il faut également encourager un éclairement multilatéral afin d'uniformiser l'éclairement du plateau. Ces surfaces vitrées seront
alors équipées de protections contre l'éblouissement.

De nombreuses solutions architecturales existent pour assurer l'éclairage naturel des plateaux sportifs. Voici une comparaison de
trois d'entre-elles :

Esquisse

23
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

OPTIMISATION DES SYSTÈMES

1 CENTRALISER OU DÉCENTRALISER LES BESOINS ?

A retenir :
 La centralisation des différents besoins au même endroit permettra d‘exploiter une même ressource énergétique renouvelable
sans démultiplication des équipements et, par conséquent des coûts d‘investissement.
Esquisse

On tiendra compte que la centralisation des besoins par un vecteur caloporteur (l‘eau pour le chauffage, l‘air pour la ventilation hygiéni-
que, …) entraîne des pertes énergétiques de distribution variables en fonction de la taille du centre sportif.
Un facteur aggravant dans la génération des pertes par distribution sont les longueurs des conduites véhiculant le fluide caloporteur.
« L‘ennemi » des pertes de distribution est aussi la température du fluide caloporteur.

A retenir :
 Le local technique devra être le plus central possible ;
Les températures et les débits du fluide caloporteur seront les plus faibles possibles sachant qu‘un projet de centre sportif à basse
voire très basse énergie les favorisera.
Projet

A retenir :
 La distribution du fluide caloporteur (air, eau, …) aura un degré d‘isolation en fonction des températures du fluide caloporteur.

2 AVOIR RECOURS AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

A retenir :
 Suivant le site du projet d‘implantation d‘un centre sportif et après avoir réduit au maximum les besoins de chauffage, d‘ECS,
d‘électricité et de ventilation hygiénique, en optimisant l‘enveloppe du bâtiment et en objectivant l‘occupation réelle, on s‘attache-
ra à couvrir au maximum les besoins résiduels par des stratégies en énergie renouvelable disponible sur le site même ou à proxi-
mité immédiate de manière à réduire l‘impact environnemental du projet.

L‘objectif du guide étant de réduire au maximum l‘impact environnemental du centre sportif, les émissions de CO 2 doivent être considé-
rées comme l‘élément moteur de recours aux énergies renouvelables.
Esquisse

Le tableau suivant donne une idée de cet impact en fonction du type de vecteur énergétique choisi:

Combustible Emission CO2 [kgCO2/kWh]


Electricité 0,456
Fuel 0,34
Gaz 0,279
Huile 0,065
Bois 0,04

2.1 QUELLE EST L’ÉVOLUTION DES BESOINS EN FONCTION DE LA QUALITÉ DE L’ENVELOPPE ?

Il faut savoir que les différents besoins changent en fonction de la qualité de l‘enveloppe. En effet, plus l‘enveloppe est performance
thermiquement, plus la part de besoins d‘électricité augmente comme le montre les graphes suivants :

24
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

A retenir :
 Le bon choix des stratégies de couverture par des énergies renouvelables nécessite de déterminer avec précision les be-
soins résiduels en chauffage, ECS et électricité.

2.2 ADAPTER LES STRATÉGIES D’ÉNERGIE RENOUVELABLE EN FONCTION DES RESSOURCES

On a souvent tendance à vouloir réaliser un « cocktail » de stratégies d‘énergie renouvelable sans tenir compte du potentiel des
ressources sur site.
L‘erreur est humaine mais peut dans le cas d‘un hall sportif, bâtiment public et citoyen par excellence, développer une image
négative des énergies renouvelables. Le tableau suivant aide les auteurs de projet à mieux cerner quels sont les potentiels
d‘exploitation des énergies renouvelables :

CONDITIONS ET LIMITES D‘EXPLOITATION DES RESSOURCES RENOUVELABLES

« STRATEGIE » ENER-
Sol Air/vent Soleil Bois Huiles végétales Eau
GIE RENOUVELABLE
Limité en
Puits canadien puissance et
espace impor-
Puits provençal tant nécessai-
re
Sol favorable
Proximité
et régénéra-
Géothermie d’un cours
Esquisse
tion nécessai-
d’eau
re

Filière d’approvi-
sionnement déve-
Filière d’approvisionne-
loppée à proximité
Cogénération ment développée à
mais se limite aux
proximité
grandes puissan-
ces
Lieu bien
Eolien
exposé
Surface de
Photovoltaïque
toiture suffi-
sante et bien
Solaire thermique exposée

Filière d’approvisionne-
Filière d’approvi- ment développée à
Biomasse sionnement déve- proximité. La question
loppée à proximité d’éthique doit être
traitée

A retenir :
 Suivant les ressources de proximité, on cernera le potentiel de développement des stratégies d‘énergie renouvelable

25
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
2.3 ADAPTER LES STRATÉGIES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES EN FONCTION DES BESOINS

Ce n‘est pas suffisant d‘uniquement se pencher sur le potentiel des énergies renouvelables. Il est nécessaire d‘évaluer de front les
besoins et le potentiel des ressources.
Un besoin disproportionné par rapport aux ressources entrainera un déséquilibre permanent. Par exemple, la géothermie ne sera pas
exploitable si les besoins de chauds sont importants et permanents. En effet, le pompage permanent des « calories » du sol, entraîne son
« appauvrissement thermique » au point de le rendre inutilisable à moyen terme.
Le tableau suivant propose une aide synthétique au choix des stratégies renouvelable en fonction des besoins :

CONDITIONS ET LIMITES DE SATISFACTION DES BESOINS DU BÂTIMENT


« STRATÉGIE »
Besoin d‘eau
D‘ÉNERGIE RE- Besoin de chaleur Besoin d‘éclairage Besoin de froid Besoin d‘électricité
chaude sanitaire
NOUVELABLE
Basse tempéra-
Puits canadien ture de pré-
chauffe possible
Haute températu-
re de refroidisse-
Puits provençal
ment par géo-
cooling possible
Basse tempéra- Haute températu-
Haute tempéra-
ture nécessaire re de refroidisse-
Géothermie ture à COP
pour un bon ment par géo-
moins bon
COP cooling possible
Esquisse

Haute tempéra- Haute tempéra-


Cogénération
ture possible ture

Electricité auto-
Eolien Electricité auto-
consommée à
consommée ou
favoriser ou ren-
renvoyée sur le Climatisation voyée sur le ré-
réseau solaire possible seau
Photovoltaïque mais au prix
d’une « usine à
gaz »
Température Température
haute ou basse haute ou basse
Solaire thermique
possible suivant possible suivant
la saison la saison
Haute tempéra-
Biomasse
ture possible

A retenir :
 En croisant les deux tableaux et par l‘appui d‘une étude approfondie par un bureau d‘étude spécialisé en énergies renouvelables,
on accommodera au mieux les besoins et les ressources ;
 Suivant le choix des stratégies, pour une question d‘investissement, on évitera les redondances comme, par exemple :
La cogénération produisant de la chaleur et de l‘électricité ;
Et des capteurs photovoltaïques générateurs d‘électricité.

2.4 SÉLECTIONNER LES STRATÉGIES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES

La tendance actuelle est de trouver des solutions « palliatives » au problème d‘approvisionnement en énergie. Il est dès lors louable de
partir « faire son marché » aux énergies renouvelables.
Mais toutes les occasions ne sont pas nécessairement bonnes à prendre. Il est nécessaire de rester prudent par rapport à certaines idées
reçues.

26
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
2.4.1 LES COGÉNÉRATEURS

Comment ça marche?

Le cogénérateur est un moteur thermique accouplé à un alternateur qui permet de produire de l‘électricité locale tout en récupé-
rant la chaleur des gaz de combustion et du liquide de refroidissement du moteur. La chaleur produite est injectée dans un circuit
de chauffage et/ou d‘eau chaude sanitaire et l‘électricité est autoconsommée ou injectée sur le réseau.

Quelles sont les ressources ?

Les ressources renouvelables pour ce type de bâtiment sont l‘huile végétale et éventuellement le biogaz, le biodiesel, … La res-
source sera choisie en toute liberté par rapport à la proximité, l‘environnement, l‘éthique, le développement économique … La
cogénération peut donner des résultats satisfaisants en termes de couverture énergétique. L‘intérêt économique, pour autant qu‘il
soit objectif, est à étudier au cas par cas.

Ce qui interpelle

La cogénération peut se révéler intéressante de par la décentralisation de la production d‘électricité au niveau du centre
sportif tout en couvrant une grande partie des besoins de chaleur.
On analysera en son « âme et conscience » la pertinence ou pas de recourir au ressource peu populaire comme l‘huile
végétale tout en sachant que la « durabilité » se trouve aussi dans la diversification des ressources.

Esquisse
A retenir :
 On tiendra compte que l‘intérêt économique d‘une cogénération se fera surtout sur l‘autoconsommation d‘électricité et l‘ac-
quisition de Certificats Verts (CV). En bref, plus une cogénération « tourne » meilleur sera l‘intérêt économique ;
 On fera en sorte de mettre toutes les garanties de son côté quant à la pérennité de l‘approvisionnement par une ressource
renouvelable telle que l‘huile végétale ;
 Il faudra faire attention au support de ce type de technologie par les pouvoirs publics. On se renseignera donc sur l‘existen-
ce de primes allouées par la Région Wallonne (http://energie.wallonie.be) et sur la manière de s’octroyer des Certificats
Verts (http://www.cwape.be).

2.4.2 LES CAPTEURS PHOTOVOLTAÏQUES

Comment ça marche ?

Les cellules photovoltaïques (PV) sont capables de convertir l‘énergie lumineuse des « photons » (particule lumineuse) en éner-
gie électrique. L‘énergie lumineuse incidente est « issue » de l‘irradiation directe du soleil ou de façon indirectement à partir d‘un
ciel diffus. Cette production d‘énergie verte est soit directement autoconsommée, soit renvoyée sur le réseau électrique. Dans les
deux cas, un onduleur est nécessaire pour convertir le courant continu issu des capteurs PV en courant alternatif compatible
avec le réseau électrique.

Quelles sont les ressources ?

Il est clair que les ressources solaires sont à portée de tout projet de conception d‘un centre sportif. De surcroit, elles sont inépui-
sables.

27
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

Ce qui interpelle

Les seuls freins au développement« sans frontière » des capteurs photovoltaïques sont l‘appauvrissement des ressources en silicium,
l‘énergie grise1 mise en jeu, les coûts d’investissement, la gestion des problèmes de mise en réseau des capteurs, …

A retenir :
 On tiendra compte que l‘intérêt économique d‘une installation photovoltaïque se fera surtout sur l‘autoconsommation d‘électricité
et l‘acquisition de Certificats Verts (CV) ;
 Une attention toute particulière sera prise quant à l‘orientation; l‘inclinaison, les ombres rapportées, … ;
 Il faudra faire attention au support de ce type de technologie par les pouvoirs publics. On se renseignera donc sur l‘existence de
primes allouées par la Région Wallonne (http://energie.wallonie.be) et sur la manière de s’octroyer des Certificats Verts (http://
www.cwape.be).

2.4.3 PUITS CANADIEN / PROVENÇAL

Comment ça marche ?

Le puits canadien/provençal est simplement un conduit ou réseau de conduits enterré capable d‘échanger avec le sol une certaine quan-
tité d‘énergie thermique capable de préchauffer, en hiver, ou de pré refroidir, en été, l‘air de ventilation hygiénique qui le traverse sachant
que la température du sol reste pratiquement constant tout au long de l‘année à l‘inverse de l‘air externe.
Esquisse

Quelles sont les ressources ?

On pourrait considérer que la ressource est géothermique puisque le puits canadien/provençal utilise le sol comme ressource renouvela-
ble. Vu que la température du sol oscille toute l‘année aux alentours des 10°C, l‘air externe pour la ventilation peut être réchauffé en hiver
et refroidi en été. On est donc en face d‘une stratégie de préchauffe d‘hiver et de refroidissement d‘été entièrement renouvelable.

Ce qui interpelle

Le puits en mode « canadien » n‘est pas très intéressant dans notre région. Il souffre fort de la concurrence du récupérateur de
chaleur sur l‘air hygiénique dont :
le rendement thermique, en dessous de certains débits (de l‘ordre de 4500 m³/h), peut atteindre 92% (contre 80 % pour le
puits canadien) ;
les coûts d‘investissements et de placement sont nettement plus faibles.
Le même puits en mode « provençal » peut être considéré lorsque le hall de sports nécessite un certain confort en période chau-
de comme par exemple les centres sportifs de l‘Adeps ou accueillant des stages d‘été. Il permettra une réduction d‘un éventuel
inconfort thermique par la pulsion d‘air rafraichi (abaissement de l‘ordre de 4 à 5 °C de la température de l‘air externe).

A retenir :
Cette solution est donc limitée d‘un point de vue économique. Cependant, si cette solution est envisagée :
 La mise en œuvre est délicate et nécessite un soin particulier ;
 Il faudra faire attention à la gestion des condensats dans la ou les conduites par une pente vers le hall et une évacuation de l‘eau
de condensation à l‘égout.

1 Energiegrise : total des énergies mises en œuvre depuis l‘extraction des matières premières nécessaires à la conception des PV jusqu‘au recyclage en
passant par la fabrication, la pose et l‘exploitation, …

28
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
2.4.4 POMPE À CHALEUR

Comment ça marche?

La pompe à chaleur est un frigo inversé permettant d‘élever le niveau de température d‘une quantité d‘énergie thermique
« pompée » d‘une source froide (l‘air externe, le sol, l‘eau d‘une rivière par exemple) vers une source chaude (air intérieur du
bâtiment, l‘eau chaude d‘un plancher chauffant, …).

Quelles sont les ressources ?

Les ressources renouvelables sont le sol, l‘eau ou l‘air pour les besoins de chaleur via une pompe à chaleur eau/eau ou air/eau.
Il faut savoir que la pompe à chaleur dont la source froide est l‘air externe a une efficacité énergétique moindre que celle utilisant
l‘eau. Pour cette raison, dans la mesure où les ressources avoisinant le site le permettent, on privilégiera toujours une source
froide à eau.

Ce qui interpelle

La géothermie peut être une ressource renouvelable intéressante car elle permet à la PAC eau/eau d‘atteindre des effi-
cacités énergétiques très intéressantes (SPF2 de l’ordre de 4 à 5). Le problème est qu’elle coûte très cher, soit de l’ordre
de 50 €/m. Soit pour une puissance nécessaire de 50 kW, il est nécessaire, à raison de 50 W/m de sonde géothermique,
de forer 10 x 100 m de profondeur. L‘investissement dans la géothermie, sans compter le coût de la PAC, est budgété à
50.000 €. Ce qui laisse « rêveur » ;
De plus, à force de « pomper » les calories dans le sol, celui-ci peut s‘appauvrir à moyen terme et ne plus rien donner du
tout comme énergie thermique. D‘où la nécessité de régénérer le sol par la réinjection de chaleur s‘il y a nécessité de
refroidir une partie du centre sportif. Comme le but de ce guide est d‘éviter les besoins de froid dans les halls sportifs et

Esquisse
tenant compte du fait que la plupart sont peu fréquentés en période estivale, la géothermie fait office de surinvestisse-
ment ;
Envisager l‘eau d‘une rivière comme système renouvelable est une solution intéressante sachant que, non seulement
l‘investissement est nettement plus abordable, mais aussi que les performances de la PAC sont pratiquement aussi bon-
nes que lorsque la ressource est la géothermie ;
L‘air comme ressource renouvelable, malgré un SPF moindre de par la nécessité de dégivrer l‘évaporateur en période
froide, peut être envisagée par une étude thermique dynamique.

A retenir :
 Au cas par cas, il sera nécessaire d‘évaluer les performances de la PAC, la possibilité de régénération de la source froide,
…;
 La géothermie (énergie du sol), l‘hydrothermie (énergie de l‘eau) et l‘aérothermie sont soumis à un permis d‘environne-
ment ou unique selon le cas. On se renseignera au niveau de l‘administration : http://formpe.environnement.wallonie.be/

2.4.5 EOLIEN

Comment ça marche ?

Simplement, une éolienne utilise le vent pour faire tourner les pales qui, accouplé à un alternateur, produit de l‘électricité. L‘éner-
gie peut être autoconsommée ou renvoyée sur le réseau.

Quelles sont les ressources ?

Le vent dans nos régions est une ressource renouvelable non négligeable.
2 SPF : Seasonal Performance Factor ou COP (COefficient de Performance) annuel des pompe à chaleur
29
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

Ce qui interpelle

L‘exploitation des éoliennes à l‘échelle des centres sportifs relève du domaine du domestique. Le problème est que ces équipe-
ments ne sont pas souvent rentables ;
Envisager une éolienne de l‘ordre du MW (1.000.000 W), à l‘échelle d‘une commune, est un projet intéressant en termes d‘image
mais hors sujet au niveau de ce guide.

A retenir :
 L‘éolien sera envisagé avec toutes les réserves qui s‘imposent. Pour les convaincus, envisager l‘implantation d‘une éolienne pas-
sera nécessairement par une étude poussée d‘un bureau spécialisé.

2.4.6 SOLAIRE THERMIQUE

Comment ça marche ?

Contrairement aux capteurs photovoltaïques, les capteurs solaires thermiques transmettent une certaine quantité de chaleur issue du
rayonnement du soleil à un fluide caloporteur (comme l‘eau) les parcourant. Cette eau, au travers d‘un échangeur, transmet ensuite sa
chaleur à un ballon de stockage d‘eau chaude sanitaire par exemple.

Quelles sont les ressources ?

Tout comme le photovoltaïque, le solaire thermique envisagé pour le chauffage de l‘eau chaude sanitaire bénéficie d‘une ressource iné-
puisable à l‘échelle de l‘humanité.

Ce qui interpelle
Esquisse

Energétiquement, un projet solaire thermique peut être intéressant. On aurait donc tendance à prévoir la couverture complète
d‘un versant de toiture idéalement exposé au sud (en moyenne 500 m²) par des capteurs solaires thermiques.
La raison naturelle du frein existant au développement du solaire thermique est économique :
Pour les halls en activité faible ou nulle durant l‘été, le solaire thermique ne donne que peu souvent satisfaction au niveau
économique sachant que la plupart de l‘énergie solaire est concentrée sur cette période. En bref, on dispose de ressour-
ces solaires importantes lorsque les besoins sont faibles voire inexistants en période de vacances ;
Par contre, lorsque le projet de conception de centre sportif a des fortes chances d‘accueillir des sportifs en stage en été
(Adeps par exemple), un projet solaire thermique pourrait s’avéré économiquement intéressant.

A retenir :
 Il faudra tenir compte d‘un profil de consommation réel en considérant des débits de puisage réalistes et respectueux de l‘environ-
nement ;
 Une étude thermique dynamique en fonction de ces puisages permettra d‘apprécier si l‘intérêt économique est présent ou pas
dans le projet ;
 On n‘oubliera pas que l‘aspect éducatif est important de par la visibilité de l‘action énergétique envisagée par les capteurs solai-
res.

2.4.7 BIOMASSE

Comment ça marche ?

Simplement, la biomasse peut être transformée en un combustible intéressant au niveau environnemental. Le combustible conditionné
peut être brûlé dans un système de chauffage adapté comme une chaudière par exemple.

30
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

Quelles sont les ressources ?

La biomasse peut revêtir différentes formes comme, par exemple : la biométhanisation , le bois, …
Dans ce guide, on se concentrera plus particulièrement sur le bois qui semble plus abordable en termes de technologie « grand
public ».

Ce qui interpelle

Esquisse
La filière bois doit être envisagée quand l‘occasion se présente de par son intérêt environnemental (le bilan CO 2 est intéressant
soit 0,04 kg de CO2/kWh).

A retenir :
 La filière bois doit être envisagée avec des ressources de proximité en analysant correctement le potentiel de développe-
ment, la pérennité, les coûts, … ;
 Le stockage et le système d‘alimentation de la chaudière représentent un coût non négligeable dans le projet. On en tiendra
compte dans l‘étude de faisabilité.

3 FAVORISER LA « COHABITATION RAISONNÉE » DES STRATÉGIES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES ET FOSSILES

Les stratégies d‘énergies renouvelables seules s‘auto-suffisent rarement pour une question de surdimensionnement, de sécurité
d‘approvisionnement, de modulation de puissance, …

Appréhender leur combinaison est un gage essentiel de réussite du projet. On parlera de « cohabitation raisonnée ».

A retenir :
 La couverture maximale des besoins sera assurée par une ou des stratégies d‘énergies renouvelables ;
 Tandis que le « coup de pouce » en puissance, lorsqu‘on se trouve en situation extrême de besoins (chaleur en hiver, éclai-
rage en soirée), sera assuré par les énergies fossiles classiques comme le gaz, le fuel, le réseau électrique classique, …

Projet

31
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
3.1 LA COGÉNÉRATION SEULE

Les besoins de chaleur et d’électricité sont assurés par la même stratégie.

Ressources

L‘huile végétale, le biodiesel, … sont des ressources intéressantes à étudier. Dans cette étude comparative, l‘huile végétale est retenue.

Cohabitation raisonnée

La cohabitation raisonnée pour la cogénération tiendra compte des aspects suivants :

Pour assurer les besoins de chaleur « en puissance », la source fossile sera le gaz afin de favoriser la chaudière à gaz à conden-
sation dont le rendement est excellent (104 % sur PCI) ;
Placer des capteurs photovoltaïques est source de redondance avec le cogénérateur si on se place sur le plan économi-
que. L‘investissement cumulé dans les deux équipements est important.

A retenir :
 Seule, la cogénération ne peut assurer la totalité des besoins de chaleur et d‘électricité. Elle doit travailler en bivalence pour les
besoins de chaleur avec une chaudière à haut rendement et, pour les besoins d‘électricité, avec le réseau;
Projet

 Un ordre de grandeur de puissance de cogénération optimisée pour un centre sportif de dimension classique à basse énergie est
de 30 kW thermiques (16 kW électriques) ;
 Avec cette taille de cogénérateur, la couverture des besoins de chaleur sont assurés à hauteur de 80 %, ce qui est intéressant ;
 Par contre, l‘autoconsommation d‘électricité est limitée pour la simple raison que les besoins de chaleur sont décalés par rapport
aux besoins d‘électricité (on doit chauffer plus à la relance du matin alors que les besoins d‘éclairage sont en soirée par exem-
ple), ce qui réduit son intérêt économique ;
 Le dimensionnement de la cogénération se fera sur les besoins de chaleur (chauffage et ECS) du centre sportif tout en tenant
compte des besoins électriques de manière à autoconsommer un maximum d‘énergie électrique ;
 Une étude dynamique pour le prédimensionnement est vivement conseillée.

3.2 LA POMPE À CHALEUR (PAC) ASSOCIÉE AU PHOTOVOLTAÏQUE

Les besoins d’électricité sont assurés par le PV et les besoins de chaleur par la PAC.

Ressources

Les ressources renouvelables sont :


Le soleil pour produire de l‘électricité via les capteurs photovoltaïques ;
Le sol, l‘eau ou l‘air pour les besoins de chaleur via une pompe à chaleur eau/eau ou air/eau.

Il faut savoir que la pompe à chaleur dont la source froide est l‘air externe, a une efficacité énergétique moindre que celle utilisant l‘eau.
Pour cette raison, dans la mesure où les ressources avoisinant le site le permettent, on privilégiera toujours une source froide à eau.

32
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

Cohabitation raisonnée

Vu que le photovoltaïque ne prend pas en compte tous les besoins d‘électricité, une cohabitation raisonnée doit être envisagée :
les besoins résiduels d‘électricité sont pris en charge par le réseau électrique classique.

Aussi, l‘occasion est rêvée pour « tapisser » les 500 m² de toiture du hall de sport bien orientés et inclinés par rapport à la course
du soleil. Contrairement à l‘intérêt énergétique, l‘intérêt économique n‘est malheureusement pas proportionnel à la surface de
capteurs photovoltaïques (PV). Un optimum économique dans le cas d‘un hall sportif à basse énergie peut être trouvé pour 75 m²
(optimum trouvé sans prime mais avec CV). Attention que cet optimum n’est pas nécessairement source de rentabilité et qu’il est
nécessaire de réaliser une étude précise.

Comme pour la cogénération, la pompe à chaleur sera dimensionnée pour couvrir au maximum les besoins de chaleur en éner-
gie. De nouveau, pour une question de surdimensionnement, de limite d‘abondance des ressources du sol, de l‘eau et de l‘air, de
modulation de puissance, …, la pompe à chaleur ne peut pas prendre en charge tous les besoins de chaleur. Le « coup de pou-
ce » sera de nouveau assuré par une chaudière gaz à condensation.

A retenir :
 La pompe à chaleur doit travailler aussi en bivalence avec une chaudière haut rendement de manière à couvrir tous les
besoins énergétiques et en puissance de chaleur ;
 Les panneaux photovoltaïques travaillent également en bivalence avec le réseau pour assurer tous les besoins d‘électrici-
té ;
 Un ordre de grandeur de puissance de PAC optimisée pour un centre sportif de dimension classique à basse énergie est de
40 kW thermiques. Pour cette puissance de PAC, 80% des besoins de chaleur sont assurés ;

Projet
 Un ordre de grandeur de couverture des besoins électriques par des capteurs photovoltaïques est de 75 m², c‘est l‘optimum
économique. Avec cette surface, seuls 6% des besoins électriques sont assurés, ce qui est peu ;
 Une étude au cas par cas sera nécessaire.

3.3 LA CHAUDIÈRE AU BOIS ASSOCIÉE AU PHOTOVOLTAÏQUE

Les besoins d’électricité sont assurés par le PV et les besoins de chaleur par la chaudière au bois.

Ressources

Les ressources renouvelables sont :


Le soleil pour produire de l‘électricité via les capteurs photovoltaïques ;
Le bois comme production de chaleur sous forme de pellets, de copeaux et de plaquettes ;

Cohabitation raisonnée

La même surface de capteurs photovoltaïques (75 m²) assure les 6% des besoins d‘électricité ;

Les 100% des besoins de chaud sont pris en charge par une voire deux chaudières au bois

33
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
A retenir :
 On privilégiera le conditionnement sous forme de pellets plus facile à stocker, plus constant dans leurs propriétés, … ;
 On fera attention au dimensionnement du stockage qui peut occuper des grands volumes si on n‘y prend pas garde ;
 Avec le chauffage au bois il n‘est pas impératif de dédoubler la production de chaleur. Néanmoins, deux chaudières de plus petite
puissance permettent une meilleure modularité et sécurité. De plus, contrairement aux chaudières gaz à condensation où le di-
mensionnement d‘une seule chaudière, qui voit son rendement optimum à charge partielle augmenter, deux chaudière bois de
puissance réduite permettent de travailler, pour des besoins partiels de chaleur, à charge nominale avec un rendement optimal ;

3.4 CONCLUSIONS

Le comparatif des « cohabitations raisonnées » d‘énergies renouvelables et fossiles permet de dégager des pistes de réflexion quant à
l‘intérêt d‘une telle association.

Aspect énergétique et environnemental

L‘intérêt énergétique et environnemental est manifeste. L‘analyse des consommations en énergie primaire 3 et des émissions de CO2 per-
met de se faire une opinion assez représentative :
Le rendement des équipements influence fortement les consommations énergétiques. Par exemple :
la chaudière au bois consomme plus d‘énergie que les autres stratégies de par son rendement de combustion de 92% ;
la cogénération, quant à elle, consomme moins d‘énergie primaire de par la production locale d‘électricité...
En termes d‘émission de CO2, les stratégies d’énergie renouvelable sont imbattables.
Projet

A noter toutefois qu‘il existe un paradoxe dans ce qui vient d‘être écrit : « il est nécessaire de proportionnellement consommer plus de
bois pour émettre moins de gaz à effet de serre. Rappelons tout de même que c’est cette émission de CO2 qui prime.

Aspects économiques

Les investissements en stratégie renouvelable sont de manière générale plus coûteux que les stratégies classiques utilisant des ressour-
ces fossiles. Tout cela est évidemment lié :

Au développement des marchés renouvelables ;


A l‘appui des pouvoirs locaux ;

3Energie primaire : le passage à l‘énergie primaire est nécessaire pour comparer des consommations d‘électricité avec celles issues d‘autres vecteurs
énergétiques (gaz, fuel). En partant de l‘énergie électrique finale (celle affichée au compteur local), l‘énergie primaire tient compte du rendement des
centrales électriques (soit 55% (valeur officielle de la CWAPE) ou 38% si les centrales nucléaires font partie du calcul).

34
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

Il est clair que, dans le cadre de ce guide, les études comparatives ne tiennent pas compte des primes mais juste des Certificats

Projet
Verts (CV), ce qui rend l‘intérêt des stratégies renouvelables limités.

Mais il ne faut pas trop vite en tirer des conclusions comme : « pas de rentabilité, pas d‘investissement !». En effet, l‘avenir est de
toute façon vers ce type d‘alternatives ; c‘est juste une question de temps.

De plus, pourquoi sommes-nous toujours en train de calculer une rentabilité sur le renouvelable alors que la question ne se pose
pratiquement jamais quant à la rentabilité sur le choix ou pas d‘une pierre de taille, d‘une forme architecturale évoluée, ... ?

A retenir :
 Que l‘on travaille à la réduction des émissions de CO 2 ;
 Qu‘il est nécessaire, pour chaque stratégie renouvelable de trouver l‘optimum énergétique, environnemental et économique ;
 Que la rentabilité économique, pour autant que cette notion soit objective (par exemple par rapport à la durée de vie des équipements), soit la plus
grande possible en tenant compte que les pouvoirs locaux peuvent intervenir sous forme de primes et de Certificats Verts (CV).

4 OPTIMISER LES SYSTÈMES DE PRODUCTION DE CHALEUR

Le choix d‘un système de chaleur pour les locaux communs à d‘autres bâtiments tertiaires comme le hall d‘entrée, les cou-
loirs, les vestiaires, la cafétéria, … ne sera pas détaillé dans ce guide sachant que le site d‘Energie+ en parle abondamment. On
renverra le lecteur au site : http://www.energieplus-lesite.be.
Le guide s‘attache plus particulièrement au choix du système de chauffage dans les grands halls de sport.

Au niveau macro : centralisation ou décentralisation des besoins d’un centre sportif ?


Esquisse

Compte tenu que les besoins de chauffage d‘un centre sportif à basse énergie représenteront malgré tout un poids énergétique
non négligeable dans le bilan global, on s‘attachera à choisir le système de chauffage en tenant toujours compte de la valorisa-
tion des énergies renouvelables.
Pour se faire, il sera conseillé de centraliser les besoins en un point du bâtiment dans le cas d‘un complexe sportif de taille nor-
male.

Dans le cas des centres sportifs de grande envergure, la centralisation sera envisagée au cas par cas en fonction des distances
séparant les différents bâtiments sachant que les pertes de distribution peuvent influencer fortement le bilan énergétique et éco-
nomique du projet.
La centralisation nécessitera d‘utiliser un vecteur caloporteur comme l‘eau chaude de manière à transporter les calories du point
de production de chaleur vers les différents émetteurs.

35
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
4.1 DÉFINITION DES BESOINS

Comment chauffer les grandes salles de sport?

La difficulté du chauffage des espaces de volume important et plus particulièrement des espaces de grande hauteur nécessite des émet-
teurs de chaleur spécifiques de manière à pouvoir amener les calories en tout point du plan de jeu classique (de l‘ordre de 1,5 m au des-
sus du sol) avec :

Le même confort thermique et confort de jeu ;


Un minimum de consommations énergétiques finales et de dépenses d‘exploitation ;
Et pour un impact environnemental réduit (émission de CO2).

Quel confort atteindre ?

Le choix du système de chauffage sera naturellement influencé par les critères de confort :

Thermique : la température couramment retenue est de 17°C lorsque la salle est susceptible d‘accueillir des enfants en bas âge.
Il faudra toujours se poser la question de savoir si 15°C n‘est pas suffisant sachant que cette valeur de température permet d‘en-
visager des salles de sport à basse énergie sans chauffage ;
De vitesse : pour un chauffage convectif4 , des vitesses d’air trop importantes risquent de causer un inconfort thermique (une
vitesse d‘air élevée renforce l‘évaporation de la sueur et, par conséquent, accentue l‘impression de froid) et un inconfort de jeu
(de l’air à vitesse élevée dévie la trajectoire des volants de badminton par exemple) ;
Sonore : le chauffage convectif nécessite des ventilateurs pour transporter l‘air chaud à grande distance, ce qui risque d‘augmen-
ter les nuisances sonores.
Esquisse

Comment maîtriser l’aspect énergétique ?

Dans ce type d‘espace de grande hauteur, une fois l‘enveloppe optimisée, les déperditions peuvent être limitées par l‘abaissement de la
température de l‘air. La température de confort est toujours la résultante de deux composantes :

La température de l‘air ;
La composante radiative5

A retenir :
 Pour un même confort thermique (résultante des températures identique) , plus la température de l‘air est faible, moins fortes
seront les déperditions au travers des parois et par ventilation. Ce qui signifie que la composante radiative prend plus de poids.

Un autre effet dans les espaces de grandes hauteurs est la stratification des températures 6. Elle se manifeste plus lorsqu’il existe des
mouvements convectifs. Il en résulte que les déperditions au travers des parois supérieures, et plus particulièrement la toiture, augmen-
tent.

A retenir :
 Quel que soit le système de chauffage, on limitera la stratification.

4 Chauffage convectif : système de chauffage utilisant l‘air comme vecteur caloporteur final
5Composant radiative : cette composante intervient lorsque deux surfaces sont à des températures différentes. La plus chaude émet alors un rayonne-
ment infrarouge (IR) vers la plus froide. Quand une main est proche d‘une vitre par exemple, la sensation de froid provient du fait que la peau de la main
émet un rayonnement vers la vitre plus froide.
6 Stratification
: la stratification se manifeste par l‘utilisation des systèmes de chauffage convectif. Le mouvement de l‘air chaud vers le haut favorise un
gradient de température croissant du bas vers le haut. Les déperditions des parois supérieures s‘en trouvent augmentées.

36
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
4.2 CHOISIR LES SYSTÈMES

Le choix d‘un système de chauffage d‘une salle de sport est surtout lié au choix des émetteurs.

4.2.1 CHOISIR LES ÉMETTEURS

Choisir un émetteur convectif

Dans les projets de centres sportifs à basse énergie, les émetteurs convectifs utilisent l‘air à basse température comme vecteur
caloporteur final. Ils permettent de chauffer sur de longues portées. Par l‘intermédiaire d‘un vecteur caloporteur de distribution
comme l‘eau chaude à basse température, les émetteurs convectifs à batterie chaude (aérothermes à batterie chaude) permet-
tent :

de valoriser des productions de chaleur renouvelables à basse température d‘eau (vecteur caloporteur de distribution)
comme par exemple les pompes à chaleur eau/eau, et d‘augmenter les rendements de production comme les chaudiè-
res gaz à condensation ;
de limiter la stratification des températures et, par conséquent, de réduire les consommations énergétiques.

A retenir :
On choisira un émetteur convectif tout en sachant qu‘il est nécessaire de maîtriser :
 les phénomènes de stratification par la limitation de température de pulsion et par l‘orientation des émetteurs ;

Avant projet
 les vitesses résiduelles d‘air sachant que le confort thermique et de jeu peut être perturbé.

Dans le cas où l‘exploitation des ressources renouvelables est difficile, on considèrera les techniques de chauffage décentrali-
sées comme les aérothermes à gaz à condensation qui ont un excellent rendement (104 % sur PCI 7).
Parmi les émetteurs convectifs, on retrouve :

Les aérothermes à gaz à condensation dont le rendement est excellent (104 % sur
PCI) ;
Les aérothermes à batterie chaude qui nécessitent une production centralisée et une
distribution dont les pertes doivent être maîtrisées. Pour un aérotherme de ce type,
alimenté par une chaudière gaz à condensation centralisée (104% sur PCI) et dont la
distribution génère des pertes par déperdition de 6%, le rendement global de l‘instal-
lation sera de 98% ;
Les bouches de ventilation type « jet » alimentées par une centrale de traitement d‘air
(CTA) à recyclage pour assurer les besoins de chaleur et de ventilation d’air hygiénique.
Aérotherme
Attention que le temps de relance des émetteurs est de 40 minutes.

Choisir un émetteur radiatif

Il n‘est pas toujours possible d‘exploiter les ressources renouvelables aux alentours du site. Ce qui signifie qu‘il n‘est pas néces-
saire de centraliser les besoins de chaleur. Il existe donc des systèmes de chauffage décentralisés comme les émetteurs radiants
à gaz. Ces émetteurs permettent de maximiser, pour une même température de confort, la composante radiante et, par consé-
quent, de diminuer la température de l‘air.
Les émetteurs radiants permettent donc :
De réduire les déperditions au travers des parois et par ventilation ;
De minimiser la stratification des températures.

7PCI : Pouvoir Calorifique Inférieur. Ici le rendement est supérieur à 1 car l‘énergie de condensation de la vapeur d‘eau contenue dans le gaz
est prise en compte (de l‘ordre de 10%). Par rapport au pouvoir calorifique supérieur (PCS), le rendement est de l‘ordre de 94%.
37
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
Radiant lumineux (source : Schwank)
Par émetteurs radiatifs, on entend :
Les tubes radiants sombres ;
Les panneaux radiants lumineux.
Tube sombre (source : Termico)

A retenir :

 Dans le cadre des salles de sport, seuls les tubes radiants sombres conviennent. Les systèmes radiants sont intéressants de par
l‘abaissement des températures d‘air et, par conséquent, des déperditions au travers des parois et par ventilation. Attention aussi que
le temps de relance est assez faible, soit 15 minutes.

4.2.2 CHOISIR LA DISTRIBUTION

Intuitivement on serait tenté d‘éviter la distribution de chaleur par un vecteur caloporteur comme l‘eau chaude sachant qu‘elle entraîne
des déperditions thermiques pas nécessairement valorisable dans l‘espace chauffé. D‘un autre côté, la distribution par vecteur calopor-
teur permettra de couvrir les besoins de chaleur par une production centralisée à énergie renouvelable. C‘est le but de ce guide de
conception.

A retenir :
 Dans la mesure du possible, on privilégiera la distribution de la chaleur par vecteur caloporteur de manière à mettre en avant les
énergies renouvelables ;
Avant projet

 Vu que c‘est le point faible, on prendra soin de limiter les déperditions par l‘isolation des conduites et en favorisant leur passage
par le volume chauffé.
Quel que soit le type de distribution (eau chaude ou air), on veillera :
 à réduire les longueurs des conduites de distribution de manière à réduire les déperditions de chaleur hors du volume chauffé et
les pertes de charge ;
 à légèrement surdimensionner les sections de conduite pour limiter les pertes de charge ;
 à isoler les conduites en vue de la réduction des déperditions thermiques.

4.2.3 CHOISIR LA PRODUCTION

Les productions décentralisées

Ce type de production comme les aérothermes à gaz à condensation ou les tubes radiants sombres permet d‘éviter les pertes par distri-
bution puisque les production/distribution/émission sont regroupées dans un même équipement.

A retenir :
 Sachant que les pertes par distribution peuvent atteindre des valeurs de 10% et le rendement des aérothermes gaz à condensa-
tion une valeur de 104% sur PCI, on considèrera la production décentralisée comme un concurrent sérieux aux productions cen-
tralisées.

Les productions centralisées

Comme on l‘a vu, les productions centralisées permettent de mettre en évidence les stratégies à énergies renouvelables :

Les pompes à chaleur eau/eau peuvent produire de l‘eau chaude à basse température avec des performances énergétiques
importantes (SPF > 4), la source froide étant de la géothermie ou de l‘hydrothermie) ;
Les chaudières bois dont l‘impact environnemental est limité pourront reprendre une grande partie des besoins de chaleur à tra-
vers un aérotherme à batterie chaude à basse température ;

38
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
A retenir :
 On favorisera la production centralisée lorsque les ressources renouvelables à proximité du site seront exploitables en
quantité suffisante pour les besoins.

Les énergies renouvelables

A retenir :

Avant projet
Parmi les productions de chaleur qui favorisent l‘exploitation des ressources d‘énergie renouvelable, on retiendra :
 Les pompes à chaleur (PAC) eau/eau couplées à une source froide géothermique ou hydrothermique. Les PAC sont des
systèmes qui obtiennent leur meilleure performance énergétique lorsque les températures de source froide sont les plus
hautes possibles (7 à 12 °C minimum pour le sol par exemple) et les températures de source chaude les plus basses pos-
sibles (35°C maximum pour les émetteurs convectifs) ;
 Les cogénérateurs (à l‘huile végétale par exemple) ;
 Les chaudières au bois qui donnent d‘excellent résultats au niveau environnemental.

Les énergies fossiles

A retenir :
 Les chaudières gaz à condensation seront préférées de par leur rendement élevé (104 % sur PCI).

4.2.4 LA RÉGULATION

A retenir :
 La régulation de la production de chaleur sera réalisée en fonction des besoins réels et de la température externes. Une
modulation de puissance sera nécessaire.

4.3 DIMENSIONNER LES ÉQUIPEMENTS

Le dimensionnement des équipements de chauffage s‘adresse plus particulièrement aux bureaux d‘étude. On en est déjà au
stade du projet de conception.
Projet
Le maître d‘ouvrage retiendra seulement dans un premier temps que le bon dimensionnement des installations est un gage de
réussite au niveau de la bonne maîtrise des consommations énergétiques de par :

Une modulation facile des puissances des productions et des émetteurs en fonction des ressources et des besoins réels
du bâtiment;
Une limitation des pertes thermiques et des pertes de charge des distributions...

5 OPTIMISER LES SYSTÈMES D’EAU CHAUDE SANITAIRE

5.1 CHOISIR LE VECTEUR ÉNERGÉTIQUE

Tout comme le choix du vecteur énergétique des systèmes de production de chaleur, on tentera de valoriser les ressources
Esquisse

d‘énergie renouvelable en regroupant les besoins de chauffage et d‘ECS.


Un frein éventuel au regroupement de ces besoins est un régime de température différent :

Les températures de chauffage sont modulantes en fonction des besoins et des ressources. Dans un centre sportif à
basse énergie, on peut avoir un régime de température de pulsion d‘un système de chauffage convectif de 50-30°C ;
Les températures d‘ECS doivent être plus ou moins stables (> 55°C) de par le risque de prolifération des légionelles.
39
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
Sur base de cette observation, certains systèmes de production d‘eau chaude à stratégie d‘énergie renouvelable comme la pompe à
chaleur fonctionneront avec une performance énergétique limitée en régime production d‘eau chaude (SPF ~ 4 en régime chauffage et ~
2,5 voire 3 en régime ECS).

Pour rappel, les énergies renouvelables étudiées (non exhaustif) dans ce guide sont :

Les ressources géothermiques et hydrothermiques ;

Les ressources végétales comme l‘huile végétale ;

Et la biomasse comme le bois.


Dans tout cela, il ne faut oublier les ressources fossiles qui sont souvent associées aux ressources renouvelables.

Par exemple, la chaudière gaz à condensation complète bien une pompe à chaleur hydrothermique. Les 80 % des besoins de chauffage
sont assurés par la pompe à chaleur et les 20 % restant et l‘ECS sont pris en charge par la chaudière gaz à condensation.

On pourrait améliorer aussi la couverture des besoins d‘ECS par la PAC en assurant un préchauffage instantané de l‘eau chaude sanitai-
Esquisse

re.

A retenir :
 On étudiera au cas par cas en fonction des besoins combinés de chauffage et d‘ECS l‘intérêt du choix d‘une stratégie d‘énergie
renouvelable.

5.2 DÉFINIR LES BESOINS

5.2.1 RÉGIME DE TEMPÉRATURE

Les besoins sont essentiellement liés aux douches des sportifs et les points de puisage de la cafétéria. Les exigences de température
sont liées à la nécessité de maîtriser les légionelles en chauffant à 60°C.

5.2.2 ORGANISATION DES LOCAUX

Il est nécessaire de regrouper au mieux les locaux dans lesquels sont prévus des points de puisage. Dans les centres sportifs, fonction-
nellement parlant, c‘est le cas pour les douches.

5.3 CHOISIR LE SYSTÈME

Dans un centre sportif à basse énergie, les besoins d‘ECS risquent de peser
dans la balance par rapport aux besoins de chauffage.
Dans un souci environnemental, il faudra donc les prendre en considération.
Avant projet

A retenir :
 On optera plutôt pour une production centralisée pour les douches tout en maîtrisant les déperditions de la boucle d‘eau chaude ;
 Dans le cas d‘une cafétéria peu « gourmande » en besoins d‘ECS , on optera pour une production locale comme un petit boiler
électrique avec réservoir ;
 Pour favoriser les ressources locales en énergie , la combinaison du chauffage et de la production d‘ECS sanitaire sera privilé-
giée.
40
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
5.4 CHOISIR LES COMPOSANTS

5.4.1 PRODUCTION AU NIVEAU DES DOUCHES

A retenir :
 La production centralisée semi-instantanée répondra bien aux exigences à la fois :
de confort ;

Projet
de maîtrise du dimensionnement ;
et du recours aux énergies renouvelables locales.

5.4.2 POINT DE PUISAGE

A retenir :
 Les points de puisage auront des débits limités (6 à 8 litres.minute-1).

5.5 DIMENSIONNER LES ÉQUIPEMENTS

5.5.1 POINT DE PUISAGE

Il serait intéressant que le maître d‘ouvrage puisse se baser sur des mesures déjà réalisées sur d‘autres sites.

A retenir :
 On se renseignera en contactant d‘autres centres sportifs qui ont tenté de réduire leurs consommations d‘eau chaude sani-
taire.

5.5.2 LA PRODUCTION

On tiendra compte du fait que la production de chauffage est souvent différée de la production d‘eau chaude sanitaire.

A retenir :
 Il ne sera dès lors pas nécessaire de surdimensionner la production par le cumul des puissances de chauffage et de pro-
duction d‘ECS.

6 OPTIMISER LES SYSTÈMES DE VENTILATION


Esquisse

Le choix d‘un système de ventilation pour les locaux communs à d‘autres bâtiments tertiaires comme le hall d‘entrée, les cou-
loirs, les vestiaires, la cafétéria, … ne sera pas détaillé dans ce guide sachant que le site d‘Energie+ en parle abondamment. On
renverra le lecteur au site : http://www.energieplus-lesite.be.
Le guide s‘attache plus particulièrement au choix du système de ventilation dans les grands halls de sport et les vestiaires.

6.1 ORGANISER LES LOCAUX

Les grands aspects énergétiques de la ventilation résident dans :


La réduction des pertes de charge par l‘optimisation du tracé du réseau aéraulique, des longueurs de conduites, de
choix des composants du système, …
41
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

La récupération de chaleur sur l‘air extrait sachant que le poste des consommations énergétiques de la ventilation hygiénique
peut devenir conséquent par rapport au poste de chauffage.

A retenir :
On favorisera donc :
 La centralisation géographique de la production de ventilation et le choix de composants à faibles pertes de charge de manière à
réduire les consommations de ventilation ;
Esquisse

 La récupération de chaleur sur l‘air extrait sachant qu‘elle est plus facile à mettre en œuvre lorsqu‘on considère les différentes
zones telles que la grande salle, les vestiaires, la cafétéria, … comme des entités séparées.

L‘intérêt du transfert de chaleur de la salle de sport vers les vestiaires est assez limité pour les raisons suivantes :
les débits de ventilation sont relativement différents surtout si on considère que le chauffage de la salle de sport est assuré par le
système de ventilation, ce qui est souvent le cas. On arrive à devoir pulser des débits lors de la relance de chauffage entre 7.000
et 20.000 m³/h selon les besoins (qualité de l‘enveloppe) qui ne correspondent pas aux besoins de ventilation des vestiaires (de
l‘ordre de 3.000 m³/h) ;
la mise en œuvre d‘une récupération de chaleur sur l‘air extrait des douches pour réchauffer l‘air neuf de la salle de sport devient
compliquée.

6.2 CHOISIR LE SYSTÈME

Le choix du système de ventilation dépendra, comme tout au long de ce guide, de l‘intérêt ou pas de l‘exploitation raisonnée des ressour-
ces renouvelables de proximité. Si c‘est le cas, une centralisation des besoins est nécessaire. D‘autre part, le confort de jeu impose de
limiter les vitesses de l‘air (perturbation des volants de badminton par des vitesses trop importantes de l‘air) rendant le choix et de dimen-
sionnement des systèmes de ventilation délicats pour les salles de sport. Enfin, la récupération de chaleur sur l‘air extrait nécessite de
choisir un système à double flux où la pulsion et l‘extraction de l‘air sont proches l‘une de l‘autre.
Pour les bâtiments à basse énergie, lorsqu‘on considère que la ventilation hygiénique et le chauffage sont combinés en un seul et même
système, l‘intérêt vient du fait que :

Une pulsion de l‘air à basse température (de l‘ordre de 35°C maximum) permet d‘envisager des stratégies d‘énergie renouvela-
ble comme la pompe à chaleur (PAC). En effet, la pompe à chaleur moderne modulante, pour une température de sa source
chaude de l‘ordre de 40-45°C maximum, fonctionne avec une efficacité SPF de l‘ordre de 4 ;
projet

Pour une qualité de l‘enveloppe importante (faible déperdition et étanchéité à l‘air renforcée) et pour une température donnée, la
fourchette de régulation des débits de chauffage se rapproche de celle de régulation des débits de ventilation hygiénique. Donc,
on peut aisément combiner les deux systèmes avec des tailles d‘équipements limitées se rapprochant du dimensionnement des
installations simples de ventilation.

A retenir :
Le choix d‘un système de ventilation se fera suivant l‘intérêt ou pas :
 D‘exploiter les ressources d‘énergie renouvelable. Cette option implique souvent le choix d‘une ventilation centralisée ;
 De combiner ou pas la ventilation avec le chauffage sur l‘air. Dans un bâtiment à basse énergie, cette combinaison est profitable
vu que les débits de chauffage et de ventilation sont du même ordre de grandeur et permet un dimensionnement plus raisonnable
des installations de chauffage sur l‘air ;
 De récupérer la chaleur sur l‘air extrait, imposant le choix d‘un système de ventilation à double flux.

6.3 CHOISIR LES COMPOSANTS

6.3.1 LES BOUCHES DE VENTILATION


Avant

A retenir :
 Les bouches de ventilation auront des vitesses d‘air adaptées et des orientations en fonction du confort thermique et du confort de
jeu ;

42
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes

 Les pertes de charge seront les plus faibles possibles ;


 Si la pulsion s‘effectue de haut en bas, les bouches auront une induction importante de manière à déstratifier les tempéra-
tures.

6.3.2 LA DISTRIBUTION

Avant
A retenir :
 Les pertes de charge seront les plus faibles possibles. Les conduits circulaires seront préférés.

6.3.3 LA PRODUCTION

projet
A retenir :
 On insistera sur le choix d‘un récupérateur de chaleur à rendement thermique élevé sachant que l‘on peut atteindre des
valeurs théoriques de 92% pour des débits inférieurs à 4.500 m³/h.

6.3.4 LA GESTION

A retenir :
 On envisagera la variation de vitesse des ventilateurs de manière à tenir compte de l‘occupation réelle des espaces. Une
sonde CO2 dans la reprise de ventilation permettra de régler les débits.

6.4 COMMENT DIMENSIONNER LE SYSTÈME

A retenir :
 Le système sera dimensionné sur base des besoins réels de ventilation en fonction de l‘occupation ;
 En cas de combinaison des systèmes de ventilation et de chauffage sur l‘air, pour les bâtiments à basse énergie, on tente-

Projet
ra de trouver l‘optimum entre :
Une température de pulsion la plus basse possible de manière à valoriser les stratégies d‘exploitation des ressour-
ces en énergie renouvelable ;
Et des débits les plus faibles possibles afin de pouvoir réduire la taille de la centrale de traitement d‘air.

7 OPTIMISER LES SYSTÈMES D’ÉCLAIRAGE ARTIFICIEL

7.1 DIMINUER LA PUISSANCE INSTALLÉE

Si la lumière naturelle ne suffit pas pour apporter le niveau d‘éclairement suffisant, on veillera à limiter la puissance électrique de
l'ensemble des luminaires installés de manière à diminuer la consommation directe d‘électricité et les charges internes du local.
Avant projet

A retenir :
 Définir clairement les besoins et les paramètres de dimensionnement ainsi que les zones d'activité afin de pouvoir compa-
rer les offres des différents fabricants.
 Dimensionner l'éclairage pour répondre strictement aux critères de confort déterminés par les normes (sportives). Ces
normes reprennent les valeurs d'éclairement à atteindre en fonction du type de local et de la tâche qui y est réalisée ;
 Limiter la puissance installée. La puissance électrique définie par calcul pour l'ensemble des luminaires installés dans un
local sera la plus faible possible.

43
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
7.2 CHOISIR DU MATÉRIEL ÉNERGÉTIQUEMENT EFFICACE

Certains luminaires sont plus efficaces que d'autres.

Ils n'apportent pas tous le même niveau de confort ou le même aspect esthétique. Il convient donc d'adapter le choix du matériel d'éclai-
rage artificiel à chaque type de local afin d'assurer le confort des occupants tout en minimisant les consommations futures.

7.2.1 LAMPES

A retenir :
 Eclairage fonctionnel : lampes avec label "Energie A" ;
 Plateaux sportifs < 10 m sous plafond : tubes fluorescents ;
 Plateaux sportifs > 10 m sous plafond : lampes à décharge haute pression ;
 Circulations et sanitaires : tubes fluorescents ou lampes fluocompactes.

7.2.2 LUMINAIRES

A retenir :
Projet

 Favoriser l'éclairage direct plutôt qu'indirect ;


 Choisir des luminaires équipés d'optiques réfléchissantes et dont le rendement est supérieur à 75 % ;
 Plateaux sportifs : éviter l'éblouissement direct.

7.2.3 AUXILIAIRES

A retenir :
 Choisir des ballasts électroniques, si ceux-ci existent pour la puissance de lampe choisie ;
 Le facteur de puissance des circuits d'éclairage sera au minimum de 0,90 (et 0,95 avec ballasts électroniques).

7.3 GÉRER L’ÉCLAIRAGE EN FONCTION DE L’OCCUPATION ET DE L’APPORT EN ÉCLAIRAGE NATUREL

Des économies appréciables peuvent être réalisées en adaptant le temps d'allumage et le flux lumineux à l'occupation réelle des locaux
et aux besoins effectifs en éclairement.

A retenir :
Le système d'éclairage devra permettre :
 l'extinction de l‘éclairage artificiel si l'éclairage naturel est suffisant ;
 la diminution du flux lumineux lorsque l'éclairage naturel peut satisfaire partiellement le besoin d'éclairement ;
 l'extinction de l'éclairage d'un local lorsqu'il est inoccupé.

44
SYNTHÈSE
Optimisation des systèmes
;
8 COMMENT RÉCEPTIONNER LES TRAVAUX ?

Mise en route et suivi


A retenir :
Préalablement, dans le cahier des charges, il sera nécessaire de mentionner la nécessité de former le personnel par rapport
aux aspects techniques de conception, d‘exploitation, de régulation, … du bâtiment. C‘est aussi un gage de réussite du projet !
A la réception des travaux (provisoire et définitive), tous acteurs doivent être présents, à savoir :
 Le maître d‘ouvrage et le personnel susceptible d‘intervenir au niveau de l‘exploitation du centre sportif et de la comman-
des et de la régulation des systèmes ;
 Le maître d‘œuvre, le bureau d‘étude en techniques spéciales et/ou en conception énergétique ;
 Les entrepreneurs et les sous-traitants pour toutes les techniques spéciales. Dans chaque discipline technique, un expert
sera présent pour répondre à toutes les questions d‘exploitation, de régulation, … ;
 Tous les documents techniques, plans, … « as build » seront fournis à la réception provisoire.

9 PETIT GLOSSAIRE

Umax des parois : coefficients de déperditions thermiques des parois maximums autorisés (en W/m².K). Chaque
paroi en contact avec l‘extérieur (mur, toiture, fenêtre, …) a sa valeur de Umax à respecter;
Coefficient K : ancien coefficient caractérisant le niveau de déperdition d’un bâtiment :
Ancienne règlementation = K55;
Construire avec l‘énergie K45;
….
Ug (en W.m -2.K-1): Le coefficient Ug caractérise la performance d'isolation thermique des vitrages. Plus le coeffi-
cient est bas, plus la performance thermique est importante ;
TL (en %) : transmission lumineuse d‘un vitrage soumis à un rayonnement lumineux. Plus le vitrage est « clair »,
plus le TL est élevé ;
ECS : Eau Chaude Sanitaire ;
COP : coefficient de performance instantané d’une pompe à chaleur défini par le rapport de la chaleur fournie (en
kW) par la pompe à chaleur et la consommation électrique de son compresseur. Un COP de 4 est intéressant ;
PV : panneaux photovoltaïques ;
PAC : Pompe à Chaleur ;
SPF : Seasonal Performance Facteur ou COP saisonnier ou encore caractérise la performance énergétique
moyenne tout au long de la saison de chauffe. Le SPF peut être plus élevé que le COP ;
PCI : Pouvoir calorifique Inférieur du gaz. Une chaudière gaz à condensation peut arriver à des rendements de
104 % de par la condensation de la vapeur d’eau contenue dans les gaz de combustion. Le rendement réel est de
l‘ordre de 96 à 98 % si on prend le PCS (pouvoir calorifique supérieur) ;
CV : Certificat Vert. Les CV permettent de valoriser les énergies électriques produites par des filières vertes
(renseignement CWAPE) ;
Ventilation mécanique double flux : cette ventilation hygiénique est composé principalement de ventilateurs de
pulsion et d‘extraction, de réseaux de gaines, de bouches, … de pulsion et d‘extraction;
...

45
46
2ème partie

47
Le guide
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Principe
1 PRINCIPE

1.1 ARCHITECTURE DURABLE

Les halls sportifs que l‘on construit (ou rénove) doivent permettre la pratique du sport dans des conditions de confort, tant en hiver qu’en
été. Pour cela, outre l‘architecture, on se base sur des installations d'éclairage artificiel, de chauffage et éventuellement de climatisation,
consommatrices d‘énergie.

Dans une démarche d‘architecture durable, il est impératif de minimiser ces consommations sans l'apport de systèmes techniques en
respectant dès l'amont des règles simples en matière d'implantation, d'orientation, de géométrie, d'éléments constructifs et de matériaux.

Ce guide cherchera à limiter les besoins et les déperditions et à utiliser l'énergie passive par une réflexion sur la conception
architecturale.

Concevoir les ouvertures de façon à profiter au mieux des gains solaires, isoler l'enveloppe au-delà des exigences légales, adapter l'iner-
tie thermique à l'usage du bâtiment sont autant de solutions à prendre en compte pour réaliser des économies d'énergie et, par la même
occasion, minimiser l'impact d'un projet sur l'environnement.

Le choix intelligent d'un site, de l'implantation, des formes et de leur organisation, l'ordonnancement judicieux des fenêtres, le bon choix
des matériaux et des murs sont autant de critères pour capter et stocker la chaleur du soleil, exploiter au mieux la lumière et gérer confor-
tablement les températures dans une enveloppe adaptée au climat.

L‘enveloppe, en particulier, doit pouvoir créer une température intérieure supérieure à la température extérieure pendant l‘hiver
("stratégie du chaud") et inférieure à la température extérieure pendant l’été ("stratégie du froid").
Théorie

Elle doit pour cela disposer de structures capables d‘opérer une sélectivité thermique, permettant de rechercher certaines influences favo-
rables et d‘en écarter d‘autres qui le sont moins. On joue pour cela sur tous les moyens dont on dispose : l‘implantation et l‘orientation du
bâtiment, son architecture, la distribution intérieure, le choix des matériaux, leur disposition respective, leur couleur, etc.

1.2 MÉTHODOLOGIE

La méthodologie de cette section se base sur la prise en compte :

des besoins de chaud ;


des besoins de froid ;
des besoins de lumière.

Pour chacun de ces besoins, une stratégie a été élaborée. Les différentes mesures architecturales intervenant dans chaque stratégie sont
classées dans le tableau du chapitre "Analyse des besoins énergétiques" et sont ensuite développées dans le chapitre "Mesures architec-
turales".

L'approche doit cependant rester ouverte et offrir des réponses parfois très originales, n'hésitant pas à recourir aux matéri aux
nouveaux lorsqu'ils peuvent présenter un intérêt. Les recommandations qui vont suivre ne sont que des tendances à respecter.

48
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Principe ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE

1.3 HYPOTHÈSES

Théorie
La méthodologie utilisée fait appel à certaines hypothèses simplificatrices, à savoir que :
on se base sur une configuration idéale du hall de sports par rapport aux besoins fonctionnels et à l'efficience énergéti-
que. Cette configuration est tirée du chapitre "Schémas de principe" :

les ouvertures sont situées dans les façades de la cafétéria et dans la toiture du plateau sportif principal. Les vestiaires
n‘ont pas d‘ouvertures vitrées, considérant :
D‘une part, que les apports externes fournis pour chauffer les vestiaires sont faibles par rapport aux apports inter-
nes procurés par les occupants et la chaleur latente des douches. En effet, mis à part le problème de la première
occupation qui nécessite un apport de chaleur, les passages successifs des sportifs dans les vestiaires font que
ce genre d‘espace est souvent en surchauffe ;
D‘autre part, que les ouvertures vitrées, même translucides, entrainent souvent des problèmes de malveillances
vis-à-vis de l‘intimité des sportifs.
les besoins d‘éclairage se basent sur un rendement des équipements d'éclairage artificiel de 100 % et sur une exploita-
tion maximale des apports d‘éclairage naturel. Il est clair qu‘il sera nécessaire, dans la confrontation de la conception
architecturale avec les systèmes d‘éclairage artificiel, de tenir compte des performances des équipements et de leur ges-
tion.

49
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
1.4 ANALYSE DES BESOINS ÉNERGÉTIQUES

Besoin de chaud Besoin de froid Besoin de lumière


Adopter une forme compacte Adopter une forme compacte Adopter une forme compacte
Orienter les locaux en fonction des activités qui s'y Orienter les locaux en fonction des activités qui s'y
déroulent déroulent
Dimensionner les ouvertures en fonction de l'exposition Dimensionner les ouvertures en fonction de l'exposition Dimensionner les ouvertures en fonction de l'exposition
Assurer une bonne protection solaire
Adapter l'inertie thermique du bâtiment à l'usage prévu des Adapter l'inertie thermique du bâtiment à l'usage prévu des
Mesures locaux locaux
architecturales
Permettre une ventilation naturelle intensive
Concevoir des fenêtres performantes Concevoir des fenêtres performantes
Isoler les parois opaques
Supprimer les ponts thermiques
Veiller à la bonne étanchéité à l'air de l'enveloppe
Profiter au maximum de la lumière naturelle

Liste des mesures architecturales en fonction des besoins énergétiques.

2 MESURES ARCHITECTURALES
Théorie

Ce chapitre présente les mesures architecturales permettant de réduire les besoins énergétique des halls de sports.

Il ne rentre pas dans la théorie propre aux techniques abordées ci-dessous. Pour cela, nous renvoyons le lecteur vers l'outil d'information
Energie+ développé par la cellule Architecture et Climat de l'UCL et consultable gratuitement sur internet à l'adresse : www.energieplus-
lesite.be.

2.1 ADOPTER UNE FORME COMPACTE

Pour maintenir les pertes de chaleur par transmission, non voulues, les plus basses possibles, il est bon de minimiser les surfaces. Une
unité de mesure utile pour définir une forme bâtie optimale du point de vue énergétique est la compacité. Elle mesure le rapport entre le
volume protégé du bâtiment et son enveloppe extérieure : C = V/At [m]

La compacité est un critère d'évaluation thermique intéressant, car il permet de qualifier les volumes construits en indiquant leur degré
d'exposition aux conditions climatiques ambiantes, mais délicat à appliquer car il dépend de plusieurs facteurs.

La figure ci-contre propose, à partir d'une analyse purement géométrique, de comparer la variation de la compacité de formes simples par
rapport à :

la forme (à volume constant) : les formes simples sont plus compactes ;


la taille (à forme constante) : pour une forme définie, une augmentation de la taille entraîne une augmentation de la compacité ;
au mode de contact (à forme et volume constants) : la question du contact se posera principalement lors de l'agrandissement de
halls de sports par extension.

50
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE

Impact de la forme, la taille et la proximité d'autres volumes sur la compacité de formes simples.

Pour une même composition de parois, une variation de compacité modifie considérablement la demande d‘énergie. Par exem-
ple, passer d‘une compacité de 1 à 1,5 signifie que, pour un même volume, l‘enveloppe de déperdition a été diminuée de 1/3. Les

Théorie
pertes de chaleur par l‘enveloppe auront diminué dans la même proportion.
La figure ci-contre montre l‘impact de la compacité sur le calcul du niveau K :

Niveau K 50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Compacité V/At 0 1 2 3 4 5

Impact de la compacité sur le niveau global d’isolation K, pour une composition de paroi identique. (Umoyen = 0,45 W/m²K)

Un juste compromis doit être trouvé entre une grande compacité pour limiter les pertes de chaleur et une faible compacité pour
profiter d'éclairage naturel et faciliter le rafraîchissement par ventilation naturelle.
Privilégier une forte compacité revient également, pour un volume fixé, à limiter la quantité de matériaux à mettre en œuvre pour
construire son enveloppe. Ce point a une influence directe sur l'impact environnemental du bâtiment et sur son coût.

51
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Théorie

Relativement à l‘ensemble du bâtiment, les économies de matériaux à mettre en œuvre permises par une meilleure compacité sont bien
évidemment moins importantes, puisque l‘enveloppe ne représente qu‘une partie des parois. Cette diminution de l‘impact environnemen-
tal de l‘immeuble reste cependant appréciable, d‘autant qu‘elle s‘accompagne d‘une diminution de son coût.
Le coût relatif à une bonne isolation de l‘enveloppe est également diminué.

Besoin de chaud
Dans le cas des halls de sports où la demande de chaud est non négligeable, la compacité du
bâtiment sera un facteur déterminant dans les économies d‘énergie. Pour un même volume, une
forte compacité limitera la surface de déperdition du bâtiment et réduira donc la demande
de chaleur.
On privilégiera donc un bâtiment de grande taille avec une volumétrie simple, en évitant
les saillies, décrochements ou creusements, plutôt que d'avoir recours à une multitude de solu-
tions techniques. Volumétrie simple - Espace sportif "Le
Souchais", Carquefou (Architecte : Agence
Dans certains cas, le bâtiment lui-même peut également, de par sa forme, constituer une protec- MA / Murail Architectures - Photo : Stépha-
tion contre les vents dominants très néfastes pour les déperditions. On adoptera pour cela des ne Chalmeau).
formes de toiture basses détournant le vent sans s’opposer brutalement à lui. On pourra
aussi utiliser des écrans végétaux.

Besoin de froid
Esquisse

Dans les bâtiments récents, bien isolés, le problème de la surchauffe et de la consommation de froid prend de plus en plus d'importance
par rapport à celui de la consommation de chauffage.
Il convient donc, a priori, de favoriser autant que possible les possibilités de refroidir naturellement le bâtiment par ventilation naturelle
intensive en limitant le nombre d'étages à 2 ou 3 idéalement. Les contraintes techniques pour organiser une ventilation naturelle intensive
dans des bâtiments plus hauts deviennent très lourdes (exemple : cheminées hautes).
Les halls de sports étant peu sujets à surchauffe (principalement concentrée dans la cafétéria) et ne dépassant généralement pas 2 à 3
étages, une ventilation naturelle efficace pourra la plupart du temps être organisée facilement sans devoir concevoir un bâtiment à faible
compacité.

Besoin de lumière
Il est intéressant de concevoir un bâtiment à faible compacité afin de pouvoir limiter la profondeur des locaux et, ainsi, favoriser autant
que possible l'éclairage naturel via les ouvertures en façade.
Si ceci est valable pour la cafétéria, ce n'est cependant pas le cas pour les vestiaires car elles entrainent souvent des problèmes de mal-
veillance vis-à-vis de l‘intimité des sportifs. Quant aux plateaux sportifs, les ouvertures en façade peuvent être source d'éblouissement si
elles ne sont pas orientées convenablement.
Dans le cas d'un hall sportif, on ne cherchera donc pas à tout prix une faible compacité.

2.2 IMPLANTER ET DISTRIBUER LES LOCAUX EN FONCTION DES ACTIVITÉS QUI S’Y DÉROULENT

2.2.1 IMPLANTATION

L'implantation judicieuse d'un bâtiment est la tâche la plus importante de l'architecte. Elle détermine l'éclairement, les apports solaires, les
déperditions, les possibilités d'aération, etc.
Théorie

Le principal paramètre est la durée effective d'insolation en hiver, donc l'effet des masques (voir également "Favoriser la lumière naturel-
le"). Mais l'implantation sur le terrain doit aussi tenir compte des vents dominants, toujours source d'inconfort. Les moyennes élevées des
vitesses des vents conduisent à des pertes par transmission proportionnelles dans les édifices, tout comme les infiltrations et les déperdi-
tions par renouvellement d‘air. Il est préférable de choisir des sites protégés ou, quand ce n'est pas possible, d'avoir recours à des mesu-
res coupe-vent en cherchant une implantation qui permettra une protection de ces vents, soit par le relief, soit par des constructions avoi-
sinantes, soit encore par de la végétation.

De plus, la végétation peut aussi refroidir un site par son évaporation et transformer le gaz carbonique en oxygène.

52
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
2.2.2 ORIENTATION

L'orientation des locaux, quant à elle, répond à la destination de ceux-ci : les besoins en lumière naturelle, l'intérêt d'utiliser le
rayonnement solaire pour chauffer le local ou, au contraire, la nécessité de s'en protéger pour éviter la surchauffe, l'existence de
vents pouvant refroidir le local en hiver ou le rafraîchir en été, sont autant de paramètres importants dans le choix de l'orientation.

L'organisation spatiale d'un bâtiment devrait toujours être pensée en fonction du moment d'occupation des locaux, de l'activité
qui s'y déroule et de la course du soleil.

Le soleil, pour sa part, intervient pour dispenser lumière et chaleur. Une orientation adaptée aux contraintes du bâtiment permet
ainsi de réduire les consommations de chauffage et d'éclairage de ce bâtiment (voir "Dimensionner les ouvertures en fonction de
l'exposition").

2.2.3 ZONAGE THERMIQUE ET ESPACES TAMPONS

L'organisation d'un bâtiment part du principe que les pièces ont des qualités de climat intérieur différentes selon leur fonction.
Le concepteur peut optimiser la répartition de la charge de chauffage en organisant le bâtiment par zones fonctionnelles dont
l'orientation et l'ambiance thermique s'adaptent aux activités qui s'y déroulent : pièces de services concentrées au nord et baies
vitrées au sud pour optimiser l'apport de lumière naturelle, avec protections solaires et/ou ventilation naturelle pour un bon confort
d'été.

Théorie
Ce principe de zonage permet d'adapter le type d'ambiance thermique à l'utilisation propre de l'espace : les plateaux sportifs
seront moins chauffés que les vestiaires.

On veillera aussi à grouper :

les locaux à fortes charges internes (cafétéria, salles de conférence et de réunion, etc.) ;
les locaux dont le fonctionnement horaire sera similaire ;
les locaux qui doivent être gérés ensemble (pour une comptabilité énergétique indépendante, par exemple).

Le zonage permet également de créer, sur les faces froides du bâtiment, des espaces protecteurs ou "tampons" : ils jouent le rôle
de zones intermédiaires entre l‘intérieur et l‘extérieur.
Ce sont des locaux thermiquement moins exigeants où la température de consigne est plus basse (sanitaires, zones de circula-
tion, cages d'escaliers, dégagements, etc.) ou des locaux non chauffés (locaux techniques, par exemple). Ces locaux "protègent"
les espaces principaux.
A la frontière du hall de sports, l‘écart de température entre intérieur et extérieur sera ainsi abaissé de 5 à 10 °C, réduisant les
déperditions maximales de 20 à 30 %.

2.2.4 LONGUEUR DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

Afin de réduire les pertes en ligne, on positionnera la chaufferie dans le bâtiment de telle manière que la longueur des réseaux de distribu-
tion soit la plus réduite possible.

Besoin de chaud
Esquisse

Pour un hall de sports, on concentrera de préférence au sud les vestiaires et la cafétéria (qui demandent une température de
consigne plus élevée) et au nord la réserve de matériel sportif (qui servira ainsi de zone tampon pour les plateaux sportifs). La
chaufferie, quant à elle, sera positionnée dans le voisinage immédiat des plateaux sportifs et, de préférence, au centre de la zone
des vestiaires de manière à limiter les distances entre le ballon d'eau chaude et les douches.

53
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Besoin de lumière
Toutes les orientations apportent de l‘éclairage naturel. Il est cependant préférable de placer les fenêtres de telle façon que le soleil puis-
se pénétrer à l'intérieur d'un local au moment où il est le plus utilisé. De plus, la qualité lumineuse varie d‘une orientation à l‘autre :
l‘orientation nord assure la meilleure qualité lumineuse car elle bénéficie toute l'année d'une lumière égale et du rayonnement
Avant projet

solaire diffus, suscitant peu d'éblouissement, ne provoquant pas de surchauffe mais qui peut être insuffisante dans de nombreux
cas. C‘est une orientation à privilégier pour éclairer les locaux où il est important d'avoir un éclairage constant, sans source
d'éblouissement, tels que les plateaux sportifs (à l'aide d'ouvertures verticales, par exemple, en lieu et place des habituelles
coupoles en polycarbonate qui sont généralement peu isolantes et qui amènent beaucoup de surchauffes).
l‘orientation sud apporte un éclairement important, une lumière plus facile à contrôler et un ensoleillement maximal en hiver et
minimal en été. C'est l'orientation à favoriser pour la cafétéria.
les orientations est ou ouest présentent des caractéristiques identiques : possibilité d'inconfort visuel par éblouissement et surex-
position en été. Pour la cafétéria où le risque d'éblouissement n'est pas problématique et où l'activité est surtout concentrée en fin
de journée (accompagnée d'une augmentation des gains internes), on pourra choisir l'orientation ouest tout en veillant cependant
à ce que peu de chaleur ait été emmagasinée par le local durant la journée (par l'utilisation d'isolants à forte capacité thermique
volumique, par exemple).

2.3 DIMENSIONNER LES OUVERTURES EN FONCTION DE L’EXPOSITION

2.3.1 COMPLÉMENTARITÉ ÉCLAIRAGE NATUREL / THERMIQUE

Les fenêtres constituent à la fois les plus grandes opportunités mais aussi la plupart des risques pour le solaire passif.
Bien dimensionnées, organisées, orientées et réalisées, elles peuvent participer de façon décisive à l'alimentation énergétique d'un ouvra-
ge et au confort des utilisateurs. Elles sont des capteurs de la chaleur du soleil, par effet de serre (voir Energie+), et sont également indis-
pensables pour disposer d'un bon éclairage naturel (voir "Favoriser la lumière naturelle").
En revanche, c'est aussi à cause d'elles que sont créées des pertes de chaleur importantes, des refroidissements ou des surchauffes qui
diminuent fortement la qualité de vie. Elles restent les points faibles de l‘enveloppe en matière de déperditions en hiver (voir "Concevoir
des fenêtres performantes") et peuvent aussi devenir des sources d‘inconfort en été. Il s'agit alors de limiter les apports solaires, soit en
diminuant la taille de la fenêtre, soit en plaçant un ombrage (voir "Assurer une bonne protection solaire"). La quantité d'éclairage naturel
pénétrant dans le bâtiment est alors diminuée.
Le choix de la position, de la taille et de la forme de la fenêtre doit résulter d'un compromis entre les besoins de lumière naturelle, les
besoins de gains solaires en hiver et la nécessité de limiter ceux-ci en été. Concrètement, au niveau de l‘énergie, on peut jouer sur deux
éléments : les apports énergétiques solaires et la performance thermique des vitrages.

2.3.2 APPORTS ÉNERGÉTIQUES SOLAIRES

La valorisation des gains solaires se fait surtout par les surfaces vitrées. Or, les surfaces
vitrées restent des surfaces beaucoup plus déperditives que les parois opaques (par exemple,
un double vitrage basse émissivité avec un châssis bois d'environ 1 m² est 4 fois moins isolant
Théorie

qu‘un mur composé d‘un bloc de béton creux léger de 14 cm avec 8 cm de laine minérale). Il est
donc primordial d‘optimiser l‘orientation des fenêtres pour diminuer la consommation de chaud.
Pour les mêmes raisons, on veillera toujours à prendre en compte les ombrages, même dans
les projets d'urbanisme. Pour la demande de chaud, il ne sert, en effet, à rien de placer des surfa-
ces vitrées qui sont toujours ombrées : on augmente les surfaces déperditives tout en ne profitant
pas plus des gains solaires.
Les apports solaires varient selon la position relative du soleil et selon l'orientation et l'inclinaison
de la paroi ensoleillée.
Apports solaires par ciel serein en Belgi-
que à travers un double vitrage vertical orienté au sud, à l'est/ouest, au sud-est/sud-ouest et pour un double
vitrage horizontal.

La figure ci-dessus montre que la façade sud capte relativement peu d'énergie solaire en été
(hauteur du soleil dans le ciel) mais davantage en hiver. Les ouvertures verticales orientées au sud offrent ainsi la meilleure capacité de
régulation passive. On voit également que les fenêtres de façade et les ouvertures zénithales ont un comportement radicalement diver-
gent en ce qui concerne la sélection des pénétrations solaires.

Il faut donc différencier les façades en traitant de manière spécifique les ouvertures de chacune d'elles.

54
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Besoin de chaud

L’orientation préférentielle des baies vitrées est nord/sud :


l'orientation sud est toujours favorable, quel que soit le type de vitrage et le site. Elle permet, même dans des situations
urbaines denses, de laisser pénétrer le soleil en hiver dans le bâtiment et lui assure d'importants gains solaires. Les
baies vitrées seront principalement orientées plein sud (et éventuellement sud-est ou sud-ouest) afin de maximi-
ser les gains solaires, surtout en mi-saison (et peu en été).
l'orientation nord est (presque) toujours défavorable. Les baies vitrées aux nord n‘apportent aucun gain solaire, quelque
soit le site, sauf avec certains vitrages de qualité. Il convient donc de minimiser la superficie de vitrage au nord en se
limitant aux besoins jugés strictement nécessaires pour assurer l’éclairage naturel des locaux.
les orientations est et ouest sont souvent défavorables (à l'exception des vitrages peu émissifs protégés par des volets).
Les baies vitrées à l‘est et à l'ouest captent, par rapport au sud, moins de gains solaires en mi-saison mais davantage en
été (voir graphique ci-dessus). Si l‘activité d‘un local est limitée au matin ou au soir et ne craint pas la surchauffe, ces
orientations peuvent éventuellement être privilégiées (est pour le matin, ouest pour le soir). Par contre, l‘éclairage peut
être éblouissant. Le bilan thermique d’une fenêtre à l’est et à l’ouest étant cependant négatif, il convient de limiter
la superficie de vitrage pour des raisons de déperditions thermiques et de garantie de confort d’été.

En outre, la question de l‘orientation des vitrages ne peut être uniquement envisagée que du
Voir fiche thématique 3 :

Avant projet
point de vue de la demande de chaud. Il faut effectivement tenir compte :
L’éclairage naturel
des risques de surchauffes ;
et artificiel
du confort visuel dû à l‘éclairage naturel.

Pour la demande de chaud, il existe un optimum de surface vitrée. Cet optimum tourne aux alentours de 5 à 20 % de la surface
au sol selon la définition de la température de consigne :
5 % si la température de consigne de chaud est faible, par ex. 12 °C ;
20 % si elle est élevée, par ex. 20 °C.

Besoin de froid
Dans ce cas, il faut plutôt s‘orienter vers le nord. En effet, c‘est la seule orientation qui permet la pose de surfaces vitrées avec
très peu de gains solaires.
Pour la demande de froid, il n'existe pas d'optimum de surface vitrée. Par contre, il est préférable de limiter les surfaces vitrées
car celles-ci peuvent être source de surchauffe.

Besoin de lumière

Pour la lumière naturelle, il faut veiller à prévoir assez d‘ouvertures vitrées en façades ; il n‘existe malheureusement pas de ratio
optimum unique à tout bâtiment.

2.4 ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE

Si la pénétration du soleil dans le bâtiment permet de limiter la consommation de chauf-


fage, il risque en été ou dès la mi-saison de provoquer une surchauffe et un inconfort Voir fiche thématique 12 :
Théorie

important. Confort thermique et enjeu éner-


En effet, l‘énergie solaire transmise aux locaux par l'intermédiaire des vitrages peut gétique des grands espaces
entraîner la surchauffe de l'air par effet de serre. De plus, même avec une température
ambiante intérieure acceptable, le confort thermique des occupants peut être détério-
ré par le rayonnement direct du soleil et le rayonnement chaud du vitrage ensoleillé.

55
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Pour diminuer le risque d'inconfort, il faut faire en sorte qu'en été le rayonnement ne puisse que momentanément pénétrer à l'intérieur du
bâtiment et, donc, protéger les ouvertures de l'ensoleillement direct. Le principe est d'ériger des écrans extérieurs qui mettent les surfaces
vitrées à l'ombre.
La protection solaire est donc un élément important d‘une "stratégie du froid". Elle doit être dimensionnée
pour protéger du rayonnement direct quand le soleil est haut en été, et pour laisser passer la lumière en hiver
quand le soleil est bas.

Complément indispensable de la fenêtre (voir "Dimensionner les ouvertures en fonction de l'exposition"), la


protection solaire permet d'atteindre différents objectifs en fonction des situations rencontrées :

limiter l'éblouissement ;
diminuer les surchauffes dues au rayonnement solaire ;
supprimer l’insolation directe ;
améliorer l'isolation en augmentant le pouvoir isolant des fenêtres ;
assurer l'intimité entre l'intérieur et l'extérieur (surtout en milieu urbain et le soir) ou occulter un local ;
Protection solaire fixe
décorer la fenêtre ; (Architecte : Ferrand Sigal -
Théorie

Photographe : Frenchie
éviter la décoloration de certains matériaux. Christogatin).

2.4.1 TYPES DE PROTECTIONS SOLAIRES Voir fiche thématique 2 :


Les protections solaires
Il existe plusieurs types de protections solaires dont l'efficacité dépend de l'orientation de la façade.

2.4.2 CHOIX D’UNE PROTECTION SOLAIRE

Une protection solaire étant souvent coûteuse, il convient donc, dès les premières esquisses, d'implanter aussi convenablemen t
que possible le hall de sports afin d'éviter au maximum l'utilisation de protections solaires.
Si une protection solaire s'avère cependant nécessaire, le type de protection idéale à mettre en place pour un projet particulier dépend de
nombreux facteurs tels que la latitude du site considéré, l'orientation des baies vitrées, le type de contact désiré avec l'extérieur ou le mo-
de d'occupation du local à protéger. D'autres critères peuvent s'ajouter pour influencer le choix de la protection tels que sa résistance
mécanique, sa maintenance, son coût ou la possibilité d'ouvrir les fenêtres pour créer une ventilation naturelle du bâtiment (voir
"Permettre une ventilation naturelle intensive"). Si possible, elle maintiendra la possibilité de bénéficier d’une lumière naturelle suffisante
(voir "Favoriser la lumière naturelle").

Besoin de froid

Fenêtres au nord :
Les pièces orientées au nord bénéficient toute l'année d'une lumière égale et du rayonnement solaire diffus. Un vitrage clair sans
protection solaire est à privilégier ;
Avant projet

Fenêtres à l'est et à l'ouest :


Le rayonnement solaire est difficile à maîtriser car les rayonnements traversent les vitrages presque à l'horizontal entraînant
des risques de surchauffe et des risques d'éblouissement élevés.
Un vitrage clair associé à une protection extérieure mobile est de loin la solution la plus efficace.
A défaut, un vitrage sélectif avec un facteur solaire bas doit être privilégié, d'autant plus bas que le pourcentage de surface vitrée
est élevé. Mais un vitrage trop réfléchissant va augmenter les consommations en hiver, surtout si les gains internes sont faibles.
De plus, il ne parviendra jamais à empêcher entièrement l'éblouissement ;
Fenêtres au sud :
Une orientation sud est très intéressante puisque les apports solaires sont plus importants en mi-saison qu‘en été et que la protec-
tion solaire est plus facile à assurer que celle d'orientations est ou ouest : l'angle de rayonnement plus aigu du soleil conduit à un
taux de réflexion plus élevé du soleil sur la face externe des vitrages.

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OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Il est donc intéressant d’augmenter raisonnablement la superficie d’une fenêtre au sud. Au-delà d’une certaine su-
perficie, les apports solaires deviennent trop importants de sorte qu‘une protection solaire est indispensable :
protection solaire fixe de type auvent ou brise soleil associée à un vitrage clair ;
protection solaire extérieure mobile associée à un vitrage clair ;
vitrage sélectif d‘autant plus important que la superficie de vitrage est importante.

Avant projet
Besoin de lumière

La mise en place d‘auvents ou de surplombs fixes destinés à réduire les problèmes d‘éblouissement et de surchauffe pénalise
bien sûr la quantité de lumière captée.
Le grand avantage de ce type de protections solaires est que, par ciel serein, elles protègent principalement des rayons directs
du soleil, qui sont toujours plus importants, alors que le rayonnement diffus n‘en est que très peu affecté. Cependant une protec-
tion fixe efficace en été réduit l‘éclairage par ciel couvert. Notons que, sous nos latitudes, la probabilité d‘ensoleillement est infé-
rieure à 20% en hiver et à 50 % en été.

2.5 ADAPTER L’INERTIE THERMIQUE DU BÂTIMENT À L’USAGE PRÉVU DES LOCAUX

L'inertie thermique est la capacité d'un matériau à stocker l'énergie (chaleur et fraîcheur) et à la restituer petit à petit . Cette
caractéristique, traduite par sa capacité thermique, est très importante pour garantir un bon confort notamment en été, c'est-à-
dire pour éviter les surchauffes.
L'inertie thermique est directement liée à la gestion des apports solaires et de la ventilation : elle permet de stocker l'énergie re-
çue par le bâtiment et de la restituer lentement lorsque cela est nécessaire ou bien de l'évacuer par une ventilation nocturne in-
tensive.
Elle stabilise ainsi les températures dans le bâtiment par rapport à l'instabilité du climat extérieur, des rayonnements solaires et
des sources de chaleur internes. Elle maintient un climat intérieur constant et peut aider à mieux exploiter les potentiels énergéti-
ques.
Cette capacité permet de limiter les effets d'une variation "rapide" de la température extérieure sur le climat intérieur par un dé-
phasage entre la température extérieure et la température de surface intérieure des murs et par amortissement de l'amplitude
de cette variation. Un déphasage suffisant permettra par exemple que la chaleur extérieure "n'arrive" qu'en fin de journée dans le
bâtiment, période où il est plus facile de le rafraîchir grâce à une simple ouverture des fenêtres.
Théorie
La figure ci-contre montre, en
comparant deux cas extrêmes,
que plus la masse thermique
accessible est grande, plus le
maximum d‘apports réels dus au
soleil sera faible et plus il sera
retardé par rapport au flux ins-
tantané traversant le vitrage.

Réaction d'un local à inertie forte et d'un local à faible inertie en présence d'apports solaires.

57
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
L'incapacité d'un local à faible inertie de stocker la chaleur provoque des phases de surchauffe assez rapides en cas d'ensoleillement
intense car le temps de déphasage est très court. Inversement, le local à forte inertie pourra accumuler la chaleur (limitation de la sur-
chauffe) et la restituer après un temps de déphasage de plusieurs heures.

L‘inertie thermique est définie par le type de matériaux de construction utilisé. Les matériaux lourds
tels que béton, brique, pierre, terre, etc. possèdent globalement plus d‘inertie que les matériaux Voir fiche thématique 1 :
isolants naturels (végétaux ou animaux) qui, eux-mêmes, possèdent plus d'inertie que les matériaux L’isolation de l’enveloppe
isolants synthétiques ou minéraux.

La capacité d'un matériau à absorber ou restituer une puissance thermique ("effusivité") dépend de sa chaleur spécifique, de sa conducti-
vité thermique et de son poids volumique.

L‘intérêt de privilégier l‘inertie dans les parois dépend du niveau de gains internes et du type d‘utilisation :

avec peu de gains internes, l‘inertie est très intéressante pour diminuer la demande de chaud ;

si le bâtiment est occupé en un mode régulier, occupation/inoccupation selon une fréquence courte (jour/nuit, par exemple), une
très forte inertie thermique peut s‘avérer avantageuse, la structure étant en régime stable, les pertes diurnes très faibles et il faut
alors peu d‘énergie pour maintenir le système. Une inertie moyenne est par contre totalement inadaptée. Au contraire, si le bâti-
ment est occupé de manière intermittente, une faible inertie permettra d'atteindre plus rapidement la température de consigne.

Pour bénéficier pleinement de l‘inertie :


Théorie

la structure portante (lourde) doit se trouver de préférence à l‘intérieur du volume chauffé car les masses qui participent le plus à
la diminution de la surchauffe due au rayonnement solaire sont, dans l‘ordre :

la dalle de sol ;
les murs intérieurs ;
les murs extérieurs ;

la capacité de stockage doit être répartie sur toutes les surfaces de la structure. Ce qui importe, c‘est la masse par m² de surface
en contact avec l‘air intérieur pour favoriser les échanges thermiques ;

la masse intérieure des parois du bâtiment doit être accessible (pas de faux-plafonds, pas de revêtement de mur ou de sol
isolant) afin de garantir de bonnes capacités d'échange entre cette masse et l'ambiance intérieure.
Dans le cas particulier des plateaux sportifs, les revêtements de sol habituellement utilisés (résine de polyuréthane coulée, par-
quet, etc.) limitent l'accessibilité de la masse thermique du sol. Il faudra donc privilégier les masses thermiques dans d'autres
parois que le sol.
On peut ainsi envisager l'utilisation du béton ou de la brique apparents pour les parois verticales. L'absence de revêtement sur les
matériaux de structure constitue, de plus, une très bonne mesure environnementale ;

les parois directement atteintes par le soleil doivent être plutôt foncées ; le sol sera si possible de couleur plutôt foncée et les
murs seront aussi dans des tons plutôt absorbants.
La couleur des surfaces qui ne sont pas atteintes par le soleil peut être quelconque.
Ce point doit cependant être nuancé par l'utilité des parois de teinte claire pour minimiser les besoins de lumière artificielle (voir
"Favoriser la lumière naturelle").

58
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Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Besoin de chaud
En mi-saison et en hiver, l'inertie thermique permet de stocker une partie de la chaleur solaire qui pénètre dans le bâtiment par
les vitrages (piège à chaleur), pour limiter la demande de chauffage en soirée.
L‘inertie d‘un bâtiment, en contribuant à atténuer les fluctuations de température brutale dans les locaux, représente ainsi une
source de confort : elle évite les surchauffes et les chutes trop brutales de température. En évitant les surchauffes, elle limite les
pertes de chaleur.
C‘est donc un facteur d'économie d‘énergie en hiver pour les bâtiments à occupation continue. En contrepartie, dans les bâti-
ments à occupation intermittente comme les halls de sports, la gestion du chauffage doit prendre en compte le comporte-

Esquisse
ment des parois pour anticiper la mise en route ou l’arrêt du chauffage en fonction de l’occupation des locaux.
De plus, le corps étant très sensible à la température des parois, plus la température de celles-ci sera élevée, plus la température
de l'air pourra être basse, ce qui est physiologiquement meilleur. En ce sens, l'inertie thermique est une très grande source
de confort.

Besoin de froid
En été, grâce à l‘absorbation/restitution de chaleur durant la journée/nuit, l'inertie thermique répartit les apports de chaleur dans le
temps et permet ainsi d'éviter les surchauffes à l‘intérieur du bâtiment par écrêtement des pics de température.

C'est surtout en toiture que le déphasage joue un grand rôle pour le confort thermique d‘été d‘un bâtiment. Dans un hall de
sports, le risque de surchauffe étant surtout présent dans la cafétéria, on intégrera dans la toiture de celle-ci des isolants à forte

Avant projet
capacité thermique volumique tels que la fibre de bois en panneaux denses, la ouate de cellulose ou le liège en panneaux.

La conception des bâtiments à forte inertie doit néanmoins être réalisée avec des systèmes de protection solaire efficaces en été
pour éviter les surchauffes par la mise en charge de la masse des structures (voir "Assurer une bonne protection solaire"). De
plus, des dispositifs de ventilation nocturne doivent être mis en œuvre pour déstocker la nuit les calories stockées durant la jour-
née (voir "Ventilation intensive nocturne").

2.6 PERMETTRE UNE VENTILATION NATURELLE INTENSIVE

Pendant longtemps, la question du confort thermique s‘est limitée à assurer une température intérieure minimale pendant les
périodes froides. Pourtant, l’inconfort dû à des températures intérieures excessives peut être vécu très péniblement par
les occupants d'un bâtiment.
A certaines époques de l'année, l'inertie du bâtiment n‘est plus suffisante et la surchauffe éventuelle qui subsiste doit être dissi-
pée grâce à la ventilation.
Celle-ci peut être naturelle et permet de répartir la chaleur
dans le bâtiment selon le type d‘organisation spatiale et la
position des ouvertures.
Théorie

La ventilation naturelle peut être de type diurne ou noc-


turne. Remarquons cependant que la ventilation nocturne
Vue en élévation
est nettement plus efficace pour éviter les surchauffes que
celle effectuée durant la journée car la température exté- Vue en plan
rieure est plus faible la nuit.

Dissipation des surchauffes par la ventilation.


Vue en élévation Vue en élévation
59
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ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
2.6.1 VENTILATION INTENSIVE DIURNE

En sachant que la température extérieure à Uccle est 98 % du temps inférieure à 24°C, on peut considérer l‘air frais extérieur comme une
source de froid gratuit !
En effet, la ventilation intensive est une stratégie purement gratuite car il suffit, en gestion manuelle, d‘ouvrir les fenêtres pour effectuer un
courant d‘air entre l‘intérieur et l‘extérieur du bâtiment. Ce courant d‘air diminue la température de l‘air intérieur et favorise aussi une sen-
sation de confort accrue par l‘augmentation de la convection au niveau de la peau.
De plus, la température intérieure maximale de confort peut être majorée de quelques degrés en fonction de la vitesse de l‘air d‘un cou-
rant d‘air intérieur. Par exemple, si la vitesse du courant d‘air est de 0,8 m/s (courant d‘air non gênant), nous pouvons augmenter la tem-
pérature maximale de confort de +/- 2,5°C.
Afin d‘être réellement efficace, cette stratégie passive de froid demande toutefois une certaine discipline d‘utilisation des occupants ou le
recours à une installation d‘une régulation automatique (plus coûteuse). En effet, il faut ouvrir les fenêtres uniquement selon certaines
conditions :

quand la température de l‘air intérieur est plus grande que celle de l‘extérieur ;
quand la température de l‘air extérieur n‘est pas trop faible (+/-16°C) pour éviter un sentiment d‘inconfort dû à un refroidissement
trop intense ;
quand la température de l‘air intérieur est trop élevée. On veillera à refermer dès que la température de confort est atteinte sans
quoi la consommation d‘énergie pour la demande de chaud va augmenter (erreur courante : les fenêtres sont laissées ouvertes
avec le chauffage allumé !).

Pour augmenter l‘efficacité de cette stratégie, il faut maximiser le débit d’air sans pour autant créer un inconfort dû à un courant d’air
trop grand. Typiquement, pour éviter l‘inconfort dû à un trop grand courant d‘air, on prévoit maximum 4 renouvellements horaires pendant
la journée et 8 renouvellements horaires la nuit.
Théorie

En réalité, le débit d‘air de la ventilation naturelle intensive (et donc son efficacité de refroidissement) dépend de la configuration des ou-
vertures et des locaux :

avec des locaux mono-orientés, seule une ventilation unilatérale est possible : l‘air extérieur entre et sort par la même façade,
après avoir balayé le local. L’efficacité de refroidissement avec ce genre de configuration est mauvaise à moyenne ;
par opposition à la ventilation unilatérale, la ventilation traversante désigne les configurations dans lesquelles un courant d‘air
traverse les locaux de part en part. On distingue deux grands types de ventilation traversante :
horizontalement, sous l‘effet du vent, une différence de pression se crée entre les deux façades. Si le courant d‘air peut
traverser le bâtiment de part et d‘autre sans difficulté, l’efficacité est bonne à très bonne. Une bonne exposition aux
vents (favorisée par une orientation est-ouest, un milieu rural ou suburbain, une hauteur élevée du bâtiment, …) augmente
l‘efficacité de ce type de ventilation ;
verticalement, via une cheminée centrale ou des cheminées localisées (par exemple, la cheminée peut être constituée de
la cage d‘escalier). Si le courant d‘air peut traverser le bâtiment de part et d‘autre sans difficulté, l’efficacité peut être très
bonne.

2.6.2 VENTILATION INTENSIVE NOCTURNE

Elle est fondée sur les mêmes principes que la ventilation intensive de jour.
Toutefois, elle est particulièrement efficace la nuit car :

les températures extérieures sont généralement beaucoup plus froides ;


on peut se permettre des débits d‘air plus importants (8 à 10 vol/h) sans créer un inconfort.

Remarquons que la ventilation intensive de nuit est réellement utile quand elle est couplée avec une bonne inertie accessible
(voir "Adapter l'inertie thermique du bâtiment à l'usage prévu des locaux"). En effet, sans inertie, la puissance de froid di sponible
par la ventilation intensive de nuit est très rapidement limitée puisqu‘elle ne va servir qu‘à refroidir l‘air intérieur.

60
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Par contre, avec de l‘inertie, la ventilation intensive de nuit va refroidir l‘air intérieur et la structure. Dès lors, la ve ntilation

Théorie
nocturne va décharger la chaleur accumulée par le bâtiment pendant la journée de sorte que, le matin, les parois du bâti-
ment seront fraîches.

Besoin de froid

Avant projet
Aussi bien en ventilation intensive de jour que de nuit, on prévoira :

une disposition des locaux permettant une ventilation traversante horizontale (ouvertures situées sur des façades oppo-
sées, essentiellement SO et NE) et verticale (ouvertures situées à des niveaux différents, avec une possibilité de commu-
nication entre étages) ;
des ouvertures larges et motorisées avec, de préférence, une gestion automatique, conçues pour empêcher les effrac-
tions et l'intrusion d'insectes, et éviter les courants d'air violents.

2.7 CONCEVOIR DES FENÊTRES PERFORMANTES

Les fenêtres représentent les points faibles de l'isolation thermique du bâtiment, mais leurs performances ne cessent de s'amélio-
rer. Grâce aux différents assemblages et traitements aujourd'hui disponibles, les fenêtres peuvent mieux jouer leur rôle en assu-
rant une bonne isolation thermique et un bon affaiblissement acoustique tout en garantissant la sécurité des biens et des person-
nes.

Plusieurs éléments interviennent dans le degré de performance d'isolation des fenêtres :

Théorie
Voir fiche thématique 1 :
le vitrage ;
L’isolation de l’enveloppe
le châssis ;
les joints entre les différents éléments.

Le niveau d‘isolation thermique d‘une fenêtre est calculé en faisant une moyenne pondérée (en fonction des surfaces relatives)
des performances du châssis, du vitrage et de l'intercalaire. Ce niveau se mesure avec le coefficient U de déperdition thermique.
Etant donné que le vitrage a une plus grande surface que le châssis, il influence davantage le pouvoir isolant de la fenêtre.

Besoin de chaud
Les vitrages très performants permettent aujourd'hui de diminuer drastiquement les consommations d'hiver. On assurera donc un
niveau d'isolation élevé en choisissant, au minimum, des doubles vitrages à basse émissivité au gaz ou des triples vitrages.
On maximisera également les gains solaires en choisissant des vitrages à transparence maximale au rayonnement solaire
(TL et FS élevés).
Projet

Les performances minimales à atteindre devraient être plus élevées que celles imposées actuellement par la Région Wallon-
ne :

Transmission thermique U Transmission thermique U


maximale selon la maximale conseillée
réglementation actuelle [W/m²K]
[W/m²K]
Fenêtres et autre parois translucides :
Valeur globale pour l‘élément (Uw) 2,5 1,8
Valeur spécifique pour la partie vitrée (Ug) 1,6 1,1
61
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Besoin de froid

En été, on désirera limiter au maximum les gains de chaleur (FS faible) qui sont la
cause de surchauffes, tout en assurant un éclairage suffisant des locaux (TL éle-
vé). Ceci est cependant contradictoire avec ce que l'on souhaite en hiver.

La demande de froid étant cependant moins significative que la demande de


chaud, dans un hall de sports, on donnera la préférence aux caractéristiques opti-
males en hiver afin d'y maximiser les apports d'énergie gratuite.
Projet

Combinaisons possibles des valeurs TL et FS des vitrages.

Besoin de lumière

Si le besoin de lumière est important, on choisira de préférence des vitrages dont la transmission lumineuse est maximale :
pour le double vitrage basse émissivité : minimum 78 % ;
pour le double vitrage sélectif : minimum 58 % ;
pour le triple vitrage : minimum 73 %.

2.8 ISOLER LES PAROIS OPAQUES

L'enveloppe est l'interface entre l'intérieur et l'extérieur. Elle peut être considérée comme un systè-
me dynamique pouvant réagir aux changements permanents des rayonnements, au climat et répon- Voir fiche thématique 1 :
dre aux besoins de l'intérieur. L’isolation de l’enveloppe

On attend d'elle :

qu'elle protège contre les intempéries ;


qu'elle réduise les besoins énergétiques, aussi bien ceux liés à la construction du bâtiment que ceux liés à son exploita-
tion ;
qu'elle maximise les apports solaires récupérables ;
qu'elle offre un confort naturel en toute saison ;
Théorie

qu'elle laisse entrer la lumière naturelle dans le bâtiment et permette les liens visuels avec l'extérieur.

Les déperditions thermiques au travers de l'enveloppe constituent la première source de refroidissement des bâtiments. Une protection
thermique efficace est assurée en général dans l'enveloppe grâce à des matériaux isolants : dans les parois opaques par des matières ou
des éléments constructifs bien isolants, dans les zones transparentes par des vitrages performants ou des façades multicouches.

2.8.1 CHOIX DU SYSTÈME CONSTRUCTIF ET DE LA COMPOSITION DES PAROIS

Le compromis entre l‘efficacité énergétique et l‘investissement consiste à tirer le meilleur parti possible du mode constructif choisi. Dans le
cas d'éléments constructifs opaques, il est possible d'obtenir des isolations de qualité par l'épaisseur de la mise en œuvre. Les coûts sont
moins dus aux matériaux qu'à leur mise en œuvre.

A titre d‘exemple, voici différentes variantes de parois possibles pour un même pouvoir isolant. L‘exemple illustre clairement la nécessité
de préciser les caractéristiques de l'isolant et le type de mise en œuvre.

62
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
L'isolant peut se placer
de diverses manières
dans une paroi (à l'ex-
térieur, en sandwich ou
à l'intérieur) sans in-
fluencer la qualité d'iso-
lation thermique de
celle-ci.

Cependant, l'emplace-
ment de l'isolation in-
fluence l'inertie thermi-
que de la paroi (voir
"Adapter l'inertie ther-
mique du bâtiment à
l'usage prévu des lo-
caux") ainsi que le
risque de condensa-
tion.

2.8.2 PERFORMANCES THERMIQUES À ATTEINDRE

Le niveau d‘isolation thermique d‘une paroi est donné par son coefficient de transmission thermique U, exprimé en W/m²K (voir
Energie+), tandis que le niveau d’isolation d’un bâtiment complet est donné par le coefficient K.

Théorie
Il faut identifier le niveau K global et les coefficients de transmission thermique des parois idéaux. L‘optimum est généralement
défini sur un triple critère :

besoins en énergie pour un climat déterminé ;


possibilités constructives (contraintes d'intégration et leurs conséquences architecturales) ;
optimum financier dépendant du coût de construction et du coût de l'énergie.

Il est à remarquer que les premiers centimè-


tres d‘isolants apportent les gains relatifs les
plus importants. En effet, ce n‘est pas parce
qu‘on applique deux fois plus d‘isolant que l‘on
consomme deux fois moins.

Evolution du niveau K selon l'épaisseur de l'isolant


(source : Architecture et Climat – Maison Pléiade,
LLN).

De plus, l'augmentation de l'isolation peut générer une demande de froid plus importante (voir graphique ci-dessous). Les simula-
tions informatiques montrent cependant que le bilan reste bénéficiaire en faveur de l'isolation, notamment parce que la saison de
chauffe est plus longue que l'été et parce que le besoin de froid est très faible, dans le cas particulier des halls de sport .

63
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Ceci montre également
l'importance d'une concep-
tion initiale du bâtiment
permettant la mise en
place éventuelle d'un sys-
tème de refroidissement
naturel qui valorise l'air
extérieur frais (Text <24°C)
Théorie

à un moment où celui-ci
est disponible, c‘est-à-dire
la nuit (voir "Ventilation
intensive nocturne").

Besoin de chaud
Lors de périodes froides, il s‘agira de conserver toute chaleur disponible, qu'elle découle de l'ensoleillement, d'apports internes ou du
système de chauffage. Dans les climats tempérés comme le nôtre, jusqu‘aux deux tiers des déperditions thermiques du bâtiment peuvent
se produire par conduction au droit de l'enveloppe.
L'isolation de l'enveloppe est ainsi, et de loin, le moyen le plus efficace pour réduire la consommation d'un bâtiment. On assurera donc un
niveau d'isolation élevé en maximisant l'épaisseur d'isolant dans les parois opaques (en priorité, les toitures et plafonds, puis les murs et,
enfin, les planchers). On portera une attention particulière à l'isolation de l'enveloppe extérieure des plateaux sportifs proprement dits qui
représentent la partie la plus énergivore d'un hall de sport.
Les performances minimales à atteindre devraient être plus élevées que celles imposées actuellement par la Région Wallonne. Ceci
est d'autant plus justifié que les exigences en vigueur sont régulièrement renforcées.

Transmission thermique U Transmission thermique U


maximale selon la maximale conseillée
réglementation actuelle [W/m²K]
[W/m²K]
Avant projet

Portes : 2,9
Murs et paroi opaques :
Entre le volume protégé et l‘air extérieur 0,5 0,25
Entre le volume protégé et un local non chauffé non à l‘abri du gel 0,6 0,3
Entre le volume protégé et un local non chauffé à l‘abri du gel 0,9 0,4
Entre le volume protégé et le sol 0,9 0,4
Toitures et plafonds 0,3 0,2
Planchers :
Entre le volume protégé et l‘air extérieur 0,6 0,25
Entre le volume protégé et un local non chauffé non à l‘abri du gel 0,6 0,3
Entre le volume protégé et un local non chauffé à l‘abri du gel 0,9 0,4
Entre le volume protégé et le sol 0,9 0,4
Parois mitoyennes (entre deux volumes protégés) 1,0 1,0

A isolation constante, voici quelques pistes pour limiter les pertes thermiques par transmission au travers des parois :
lorsque le terrain est en pente, enterrer une partie du bâtiment et, en tout cas, préférer l'enterrer plutôt que de le surélever : le sol
a une température plus ou moins constante tout au long de l‘année (température d'environ 12 °C à 2 m de profondeur) et, en hi-
ver, sa température est plus élevée que la température extérieure. Le bâtiment sera moins sensible aux changements de tempé-
rature et les influences du climat seront amorties. La protection peut ainsi être moins épaisse. Enfin, en été, cette paroi sera sour-
ce d'une fraîcheur généralement bienvenue ;
pour cette même raison, éviter les vides-ventilés : la dalle sur sol devient alors une surface beaucoup plus déperditive.

64
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
prévoir des surfaces claires aux abords du bâtiment (graviers, dalles, etc.) qui réfléchissent sur les murs une partie de
l'énergie qu'elles reçoivent ;
utiliser des couleurs plutôt absorbantes (dans les ocres ou les bruns) pour les parois extérieures sans lame d'air ventilée.

Avant projet
Recevant plus de rayonnement, leur température de surface sera plus élevée. Cette disposition est à utiliser avec modé-
ration en façades est et ouest, celles-ci recevant en été un rayonnement important qui peut être source d‘inconfort. Tout
dépendra des conditions locales et de la priorité que l'on accordera au confort d'été ou à la réduction des besoins en hi-
ver.

Mais jusqu'où faut-il pousser le niveau d'isolation ?


Le graphique ci-dessous montre l'évolution de la température du plateau sportif en l'absence totale de chauffage pour différents
niveaux d'isolation thermique.

On remarque que, pour un hall de sports "passif" (ou, plus exactement, "très basse énergie"), la température la plus basse attein-
te dans la zone du plateau sportif est de 15,3 °C et celle-ci ne descend sous la température de consigne (17 °C) que 8 jours par
an. On peut donc légitimement se poser la question de la pertinence de l'installation d'un système de chauffage pour le
plateau sportif si on choisit de concevoir celui-ci avec une enveloppe très basse énergie. L'investissement supplémentaire
à consentir pour amener les parois extérieures du plateau sportif au niveau très basse énergie pourrait être compensé par l'éco-
nomie réalisée sur l'absence de système de chauffage, sans compter les économies de consommation de chauffage du plateau
sportif …

Besoin de froid
Le déphasage d‘un matériau joue un grand rôle pour le confort thermique d‘été d‘un bâtiment (surtout en toiture). Il représente la
Projet

durée entre le moment ou la température est la plus élevée à l‘extérieur et celui où elle est la plus élevée à l‘intérieur (voir
"Adapter l'inertie thermique du bâtiment à l'usage prévu des locaux").
Pour l‘isolation des toitures des halls de sports (en particulier pour la cafétéria), on privilégiera donc un isolant ayant un déphasa-
ge élevé pour que l‘onde de chaleur extérieure du milieu de journée atteigne l‘intérieur du bâtiment durant la nuit. On utilisera,
pour ce faire, des isolants denses et végétaux tels que la fibre de bois en panneaux denses, la ouate de cellulose ou le liège en
panneaux.

65
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
2.9 SUPPRIMER LES PONTS THERMIQUES

Les ponts thermiques sont des défauts dans la conception et/ou dans la réalisation de l'enveloppe isolante, caractérisés par une rupture
locale de son caractère isolant. Les ponts thermiques peuvent représenter 10 % de la consommation de chauffage d‘un bâtiment et sont
sources de pollution intérieure. Avec l'augmentation des épaisseurs d'isolant, leur influence en valeur relative ne cesse de croître et peut
représenter jusqu'à 25 % du total. Leur résolution est donc un poste important de la conception énergétique de l‘enveloppe. Ils peuvent
être évités par une conception et une mise en œuvre de qualité.
Aux endroits des ponts thermiques, le flux de chaleur est particulièrement dense, ce qui se traduit par des températures de surface plus
basses que sur le reste de la paroi.

Exemple de pont thermique (source : Hoffmann & Dupont).

Analyse du risque de condensation dans un


Théorie

détail de raccord de toiture.

La figure ci-dessus illustre un cas typique


où le flux de chaleur au droit du raccord est particulièrement dense. Les pertes par transmission engendrées par ce pont thermique sont
donc loin d'être négligeables.
Peu importe la température de consigne de la demande de chaud, dès que la température intérieure est supérieure à celle de l‘extérieur,
les ponts thermiques peuvent entraîner des problèmes d'inconfort (parois froides), de consommations supplémentaires (déperditions)
et de dégradations éventuelles dans la construction (condensations, moisissures) :

impact sur la santé :


Le risque de condensation au droit d‘un pont thermique résulte d‘une température de surface trop basse et d‘une humidité abso-
lue de l'air intérieur trop élevée qui est directement due à un manque de ventilation ou à un débit de ventilation trop faible.
Les moisissures se développent sur les zones où peuvent se produire la condensation. Ces moisissures sont inesthétiques, pré-
sentent un risque sanitaire (asthme, etc.), dégradent tous les états de surface (peintures, plafonnage) et mettent à mal les éven-
tuelles constructions en bois (champignons) ;
impact sur le confort :
Les surfaces à proximité des ponts thermiques se caractérisent par une température de paroi inférieure à la température moyenne
des parois, ce qui engendre une sensation de paroi froide et, par conséquent, une situation d'inconfort thermique ;
impact sur le bâtiment :
L‘accumulation d‘humidité et l‘alternance de cycles de retrait et de dilatation entraînent diverses formes de dégâts selon le maté-
riau rencontré : moisissures sur les plafonnages, pourriture du bois, rupture adhésive des colles, corrosion des métaux, ...

Besoin de chaud
Projet

Afin d'éviter les ponts thermiques, l'isolation de l'enveloppe doit être continue. On veillera donc à isoler par l'extérieur, à choisir des maté-
riaux spécifiques (béton cellulaire ou argile expansée, verre cellulaire, isolants haute densité, etc.) et à dessiner des détails techniques.

66
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Les principaux détails de construction considérés comme étant le siège de ponts thermiques sont :

les linteaux au-dessus des fenêtres et des portes ;


les seuils de fenêtres ;
la fermeture du creux au droit des battées de portes
et de fenêtres ;
Les planchers en contact avec la paroi extérieure
d‘un mur creux ;
les rives de toitures ;

Projet
les terrasses en saillie et les balcons ;
les colonnes ou poutres en bétons ;
les fondations.

Si des ponts thermiques ne peuvent être évités, lors de la conception ou de la construction, il est nécessaire de prendre en consi-
dération l‘impact de ces ponts thermiques à travers :

une évaluation des déperditions thermiques supplémentaires et l’influence sur les besoins de chaleur du bâtiment ;
une évaluation du risque de condensation et de moisissures résultant de la température intérieure de surface plus
faible au niveau du pont thermique.

2.10 VEILLER À LA BONNE ÉTANCHÉITÉ À L’AIR DE L’ENVELOPPE

Dans une démarche d‘utilisation rationnelle de l‘énergie, il convient d‘assurer le confort des occupants, tout en maîtrisant les
consommations énergétiques. Il faut donc limiter les apports d'air extérieur à la quantité nécessaire et suffisante (ni plus, ni
moins) pour maintenir la qualité de l'air intérieur.

Ce principe est difficilement respecté si l'enveloppe du bâtiment n'est pas étanche à l'air. En effet, les débits d'air frais entrant
dans le bâtiment via les infiltrations (fuites et fentes) sont tout à fait incontrôlables (en quantité, en température, en direction et
en durée) et varient fortement avec les conditions atmosphériques.

L'infiltration de l'air dans un bâtiment dépend de la qualité d'exécution du bâtiment. Ces infiltrations s'observent souvent dans
certains détails de construction et sont dues à des différences de pression engendrées soit par le vent, soit par l'écart de tempé-
rature de part et d'autre de l'enveloppe extérieure, soit par une différence de hauteur entre différentes fissures.
Théorie

La figure ci-contre illustre les problèmes d‘infiltrations qui sont particulièrement importants (± 20 %) au droit des portes et des
fenêtres, mais aussi aux raccords de toiture, d'un pare-vapeur ou au droit des murs non plafonnés.

Défauts d'étanchéité et courants d'air.

67
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
Il est nécessaire d‘assurer une bonne étanchéité à l‘air de l‘enveloppe des bâtiments pour :

limiter la consommation d‘énergie ;


éviter les courants d‘air inconfortables ;
éviter des dégâts de l‘enveloppe suite à des problèmes de condensation à l'intérieur des parois, entraînant des problèmes d‘humi-
dité, de moisissure et/ou de corrosion ;
permettre le fonctionnement correct de l‘installation de ventilation ;
renforcer la qualité acoustique de l‘enveloppe, surtout vrai en site bruyant ;
se protéger contre la pollution extérieure.

2.10.1 RESPIRATION DE L’ENVELOPPE?

L'étanchéité à l'air n'est pas incompatible avec une "respiration" de l'enveloppe. Étanchéifier l'enveloppe consiste à éviter le passage d'air
extérieur, non contrôlé, au travers de "trous" dans l'enveloppe du bâtiment (fissures, joints, …). Ces infiltrations sont à éviter mais un mur
étanche peut être "respirant" s'il favorise les échanges de vapeur entre l‘intérieur et l‘extérieur pour réguler naturellement le niveau d'humi-
dité de l'ambiance. La migration de vapeur au travers des parois est, contrairement aux infiltrations, favorable à un environnement confor-
table. Elle permet d'éviter des ambiances trop humides ou trop sèches.

Ainsi, une enveloppe étanche et respirante pourrait être comparée à une veste neuve en Gore-Tex®, tandis qu'une enveloppe non étan-
che et imperméable à la vapeur pourrait être comparée à une veste en plastique trouée. Elle ne permet pas d'évacuer la transpiration
Théorie

malgré les trous, et les trous créent des courants d'air augmentant l'inconfort. L'étanchéité à l'air dépend surtout de la qualité des maté-
riaux et de la qualité de leur mise en œuvre, tandis que la perméabilité à la vapeur dépend exclusivement de la nature des matériaux
mêmes.

2.10.2 INDICATEURS DE QUALITÉ

L‘efficacité de l'étanchéité à l‘air d‘un bâtiment ne peut être vérifiée que de façon empirique par un test appelé "blower door" ou
"infiltrométrie". Elle consiste à mettre les locaux en dépression ou en surpression à l’aide d’un ventilateur et de détecter les endroits où
l‘air s‘infiltre au travers de l‘enveloppe.

Test d’infiltrométrie – "blower-


door test".

La visualisation des infiltrations peut se faire :

par thermographie infrarouge ;


par la détection de déplacements d‘air à l'aide d'un anémomètre ;
à l'aide d'une fumée artificielle qui s‘échappe du bâtiment en s‘infiltrant dans les fissures, joints et autres défauts de l'enveloppe.

68
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Le niveau de l'étanchéité de l'enveloppe se chiffre par la quantité d‘air (nombre de renouvellements d‘air) devant être insufflée
pour maintenir une différence de pression de 50 Pa dans le bâtiment. On considère qu‘en le divisant par 20, on obtient une ap-
proximation des débits d‘infiltration en conditions normales.

2.10.3 VALEURS CIBLES À ATTEINDRE

On visera un niveau d'étanchéité n50 minimum de :

2 vol/h lorsque la ventilation du bâtiment est assurée par un système mécanique à double flux ;
1 vol/h lorsque la ventilation du bâtiment est assurée par un système mécanique à double flux équipé d'un récupérateur
de chaleur.

2.10.4 MISE EN OEUVRE

Une bonne étanchéité à l‘air du bâtiment est atteinte à travers :

Théorie
une conception précise des détails techniques ;
une réalisation soignée lors du chantier.

Pour garantir cette étanchéité à l‘air des parois, il faut prévoir des raccords d‘étanchéité à l‘air à tous les nœuds problématiques
de l‘enveloppe :

aux raccords des châssis avec les murs : bavette en attente + bande autocollante ;
aux raccords de la façade avec le sol ;
à la jonction de la façade avec le toit ;
lors du passage de gaines, de câbles, de tuyaux… (à éviter dans la mesure du possible).

Besoin de chaud

En réalité, assurer l‘étanchéité à l‘air d‘un bâtiment n‘a de sens que si le bâtiment est chauffé, bien isolé et n‘a pas des ouvertu-
res trop importantes ou régulièrement ouvertes vers l‘extérieur. Pour le cas précis d'un hall de sports, l'entrée principale est un
Esquisse

point faible du point de vue de l'étanchéité à l'air. Il faut :


la placer sur une façade ou dans une zone abritée du vent ;
à défaut, la doter d'un sas :
Il joue le rôle d'espace tampon et diminue ainsi les pertes thermiques dues à l‘échange d‘air intérieur/extérieur
(voir "Zonage thermique et espaces tampons") ;
Il apporte un confort non négligeable par réduction des courants d‘air (générant parfois des régulations énergivo-
res).

Pour assurer la bonne étanchéité à l‘air d‘un bâtiment chauffé, il faut surtout étudier les détails suivants et assurer leur bonne
réalisation sur chantier :
Projet

détails mur-sol ;
détails mur-plancher ;
détails mur-toit ;
détails châssis ;

69
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE Mesures architecturales
2.11 FAVORISER LA LUMIÈRE NATURELLE

Dans une démarche d'architecture durable, on privilégiera l‘utilisation de la lumière naturelle à l‘éclaira- Voir fiche thématique 3 :
ge artificiel, et ce pour de multiples raisons : L’éclairage naturel
et artificiel
intérêt psychophysiologique par le rôle bactéricide de la lumière naturelle, par ses variations
selon les heures de la journée et par son rendu des couleurs. La qualité "spectrale" de la lumiè-
re naturelle ainsi que sa variabilité et ses nuances offrent une perception optimale des formes et
des couleurs. L'éclairage artificiel le plus performant est loin d'égaler la qualité de la lumière naturelle ;
intérêt économique (et environnemental) par la réduction des consommations d'énergie électrique. Cette réduction contribue éga-
lement à diminuer les gains internes produits par l'éclairage artificiel et donc les besoins en rafraîchissement.
Une utilisation élargie de la lumière naturelle s'impose donc en toute logique pour limiter les dépenses d'énergie de l'éclairage artificiel
avec des retombées positives pour les utilisateurs. L‘éclairage artificiel doit ainsi être considéré comme un complément à la lumière natu-
relle (voir "Optimiser les systèmes d‘éclairage artificiel").
L'intensité de la lumière naturelle variant fortement en fonction du type de ciel, du moment de l'année, de l'heure dans la journée, de
l'orientation de l'ouverture, de son inclinaison et de son environnement, la plus grande difficulté, pour le concepteur, sera de s’assurer que
le projet offre un niveau d‘éclairement naturel suffisant pour une période maximale au cours de l‘année.
Une intégration intelligente de la lumière naturelle dans les halls de sports permet de diminuer fortement les consommations
d'éclairage artificiel tout en protégeant les sportifs d'éventuels problèmes d'éblouissement. Contrairement aux apports de chaleur,
cette lumière naturelle peut être captée dans toutes les orientations même si elle varie en quantité et en qualité. La quantité et la qualité
de lumière captée dans un local dépendent de nombreux paramètres, dont :

le coefficient de réflexion des parois extérieures :


La quantité de lumière naturelle réfléchie sur les surfaces extérieures au bâtiment dépend principalement des facteurs de
réflexion de ces surfaces. Des surfaces de sol extérieur claires et réfléchissantes (dallage brillant ou plan d'eau, par
Théorie

exemple) peuvent ainsi contribuer à capter davantage de lumière ;


les masques lointains :
La quantité d'énergie solaire reçue en un endroit dépend souvent des ombres portées par des édifices ou des arbres voisins. Lors
de la conception d'un bâtiment en site non dégagé, il importe de mesurer l'impact de l'effet de masquage occasionné par le
relief, les bâtiments et les autres constructions voisines ou encore la végétation. S'il est essentiel de tenir compte des ombrages
provoqués par ces obstacles, il faut également prendre en considération l'évolution de ce site dans l'avenir (bâtiments futurs, …) ;
les masques proches :
Les masques proches sont des éléments architecturaux liés au bâtiment lui-même, tels que des murs de refend, des surplombs,
des balcons, des protections solaires fixes… qui génèrent un ombrage fonction de leur taille, de leur réflectivité et de leur orienta-
tion. Ils appartiennent donc à la grande famille des protections solaires, qui sont traitées en détail dans le chapitre "Assurer une
bonne protection solaire" ;
Les proportions et les dimensions du local :
Un volume compact permet de diminuer l‘enveloppe de déperdition et donc de diminuer les pertes et les coûts de construction
associés. Or pour éclairer naturellement toute la surface d‘un local, il est préférable d‘adopter une faible profondeur de local et
donc de diminuer la compacité (voir "Adopter une forme compacte").
En effet, la lumière ne pénètre significativement que jusqu‘à une distance de une fois et demi la hauteur du linteau de la fenêtre
par rapport au sol. Dès lors au-delà d‘une certaine profondeur, les niveaux d‘éclairement chutent au fond de la pièce. Il convient
donc de localiser de façon privilégiée les activités humaines dans cette zone éclairée naturellement.
Il est important de souligner que :
Le niveau d‘éclairement est d‘autant plus élevé dans un local que celui-ci est large (pour un rapport de surface vitrée/
surface au sol constant) ;
Si la profondeur du local a une grande influence sur la quantité de lumière naturelle, la hauteur sous plafond en a beau-
coup moins.
les couleurs et l'aménagement intérieur :
La nature et la couleur des parois intérieures influencent directement l'éclairage naturel et artificiel dû aux réflexions intérieures.
Plus les parois intérieures sont foncées, plus grand sera l‘écart entre les niveaux d‘éclairements de la pièce. Il convient donc de
privilégier des surfaces de couleurs claires qui favorisent la répartition de la lumière et rendent ainsi la pièce plus lumineuse.
En règle générale, pour une bonne distribution de la lumière, les murs et les plafonds devraient de préférence être de couleur
claire et mate afin de bien répartir les luminances. Pour éviter une réflexion gênante et pour des raisons pratiques, le sol sera
plutôt sombre et les surfaces brillantes seront de préférence petites et réservées aux meubles ou aux portes.
70
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
Mesures architecturales ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
Généralement, les coefficients de réflexion des murs, du sol et du mobilier situés à proximité de la fenêtre jouent
le rôle principal dans le jeu des réflexions intérieures. Dans une moindre mesure, les réflexions sur le plafond et
les murs plus éloignés des ouvertures peuvent aussi améliorer la transmission lumineuse ;
la dimension, la forme, la position et la transparence des ouvertures :
La taille et l'emplacement des ouvertures d'un bâtiment sont des éléments déterminants de la quantité de lumière exté-
rieure qui parvient à l'intérieur des locaux.
Il est intéressant d‘augmenter la surface des ouvertures afin de maximiser la quantité de lumière dans les locaux. Or, des

Théorie
considérations de confort thermique et d‘économie d‘énergie recommandent de limiter la surface vitrée (voir
"Complémentarité éclairage naturel / thermique"). En effet, les pertes thermiques au travers d’une fenêtre sont au mini-
mum 5 fois plus importantes qu‘au travers d‘une paroi opaque isolée (voir "Concevoir des fenêtres performantes").
Pour offrir un bon compromis entre pertes thermiques et qualité de l‘éclairage naturel, la surface nette éclairante d‘une
pièce de vie telle que la cafétéria sera comprise entre 15 et 25 % de la superficie du local avec des fenêtres idéale-
ment positionnées (fenêtres situées le plus haut possible sans allèges vitrées, qui n’influencent pas la qualité de l’éclai-
rage naturel et sont dommageables du point de vue thermique).
Voir fiche thématique 1 :
Le choix du vitrage influence également la lumière transmise. La quantité de lumiè-
re naturelle qui pénètre dans le bâtiment est d'autant plus grande que le facteur de L’isolation de l’enveloppe
transmission lumineuse d'un vitrage est élevé.

Besoin de lumière
A priori, tous les locaux d'un hall de sports devraient disposer d'un éclairage naturel (sauf les réserves et les locaux techniques).
Une attention particulière doit cependant être prêtée à l'éclairage naturel des plateaux sportifs car l'éclairage artificiel représente
une grosse partie de la consommation électrique du hall de sports (haut potentiel d'économie). De plus, les plateaux sportifs exi-
gent un niveau d'éclairement constant (dimensionnement précis) et ne peuvent être sujets à l'éblouissement (contrainte sportive).
Dans les salles de sports, la perceptibilité des mouvements, nécessaire pour des raisons de sécurité, est fortement compromise
par l'éblouissement (voir photos ci-dessous). Il doit être évité par des mesures architecturales appropriées. D'une part, il faut que
les revêtements de sols et les couleurs de marquage soient mats et, d'autre part, que la lumière naturelle des salles soit aussi
régulière et peu éblouissante que possible. La manière la plus facile d'y parvenir consiste à orienter le principal front de fenê-
tres vers le nord.

Avant projet

Salle sans protection contre l'éblouissement. Salle avec protection contre l'éblouissement.

(Source : bpa - Bureau de prévention des accidents).

Il faut également encourager un éclairement multilatéral afin d'uniformiser l'éclairement du plateau. Ces surfaces vitrées seront
alors équipées de protections contre l'éblouissement.

Différentes alternatives sont envisageables, parmi elles :


hall orienté selon un axe est-ouest et éclairé bilatéralement par des fenêtres situées en hau- Voir fiche thématique 3 :
teur ; L’éclairage naturel
éclairage par deux bandeaux zénithaux en-dessous desquels une toile diffusante est tendue ; et artificiel
éclairage zénithal par des sheds orientés au nord ;
Éclairage zénithal par une voûte filante opalescente.

71
OPTIMISER LA CONCEPTION ARCHITECTURALE POUR MINIMISER LES BESOINS
ET MAXIMISER L’ÉNERGIE PASSIVE
3 VALIDATION DE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE EN FONCTION DES BESOINS GLOBAUX

Considérer les mesures architecturales décrites ci-avant de façon exclusive ne mène pas loin parce que, dans certains cas, des aspects
en amont de l'architecture durable comme l'urbanisme, les transports ou toute autre contrainte générale peuvent être négligés. Le non-
respect d'une seule mesure peut donc finalement se révéler globalement préférable ; et il est, en règle générale, compensable par d'au-
tres mesures (par exemple, des désavantages géométriques ou un site défavorable du point de vue de son microclimat par une meilleure
isolation thermique, l'abandon d'un coupe-vent par une meilleure densité, …).

72
Validation de la conception architecturale en fonction des besoins globaux-Bibliographie
4 BIBLIOGRAPHIE

Architecture et Climat (UCL) : "Energie+", 2009.


Bruxelles Environnement (IBGE) : "Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments", janvier
2009.
Observ'ER : "Traité d'architecture et d'urbanisme bioclimatiques", décembre 2005.
Cabinet Olivier SIDLER : "Logements à faibles besoins en énergie - Guide de recommandations et d'aide à la concep-
tion", mars 2000.
FEBELCEM : "Béton et utilisation rationnelle de l'énergie", juin 2005.
Birkhäuser (Edition DETAIL) : "Architecture solaire - Stratégies, visions, concepts", 2003.
Ministère de la Région Wallonne : "L'éclairage naturel des bâtiments", 2001.
Ministère de la Région Wallonne : "Guide d'aide à l'utilisation de l'éclairage artificiel en complément à l'éclairage naturel ",
1999.
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Centralisation et décentralisation des besoins
Théorie

Sur base d‘un projet optimisé au niveau de la conception architecturale, en d‘autres termes lorsque les besoins individuellement sont limi-
tés, l‘empreinte écologique doit être réduite. Très modestement, on y arrive par le choix des systèmes intervenant dans la fourniture éner-
gétique en réponse aux besoins.

Le concepteur et le maître d‘ouvrage doivent alors se prononcer parmi les deux choix suivants :

choix des systèmes mettant en jeu des énergies renouvelables ;


choix des systèmes classiques mettant en jeu des énergies fossiles non renouvelables.

74
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Centralisation et décentralisation des besoins
La réalité de terrain se rapproche plus du choix de la combinaison de systèmes renouvelables et non renouvelables sou-
vent liés au fait que la disponibilité des sources renouvelables n‘est pas toujours synchronisée dans le temps avec les
besoins et suffisante quantitativement pour y palier.

A titre d’exemple, des panneaux photovoltaïques sans branchement sur le réseau électrique semblent voués à l’échec
sachant qu’il est difficile, mis à part les batteries (impact environnemental ?), de stocker l’électricité. En effet :
les panneaux photovoltaïques ne pourraient suffire à fournir l’électricité nécessaire à l’éclairage du bâtiment, la
ventilation, … quand il n’y a pas ou très peu de soleil ;
pour autant que le bâtiment soit bien conçu par rapport à l’éclairage naturel, le recours aux panneaux PV pour
fournir l’électricité de l’éclairage artificiel devrait être très limité ;
pour répondre aux besoins d’éclairage toute l’année, il serait donc nécessaire de combiner le « photovoltaïque »
au réseau de distribution classique électrique.

On remarquera que la centralisation des besoins d‘électricité ne pose en pratique pas de gros problème. A l‘inverse, la centralisa-
tion des besoins de chauffage et d‘eau chaude sanitaire (ECS) est génératrice de pertes thermiques par distribution du fluide
caloporteur (l‘eau chaude) non négligeables dont il faudra tenir compte dans les bilans énergétiques.

1 CENTRALISER OU DÉCENTRALISER LES BESOINS

La centralisation ou décentralisation des besoins de chaleur détermine à ce stade du guide le choix ou pas du recours partiel ou
total aux énergies renouvelables. En effet :
Un regroupement de tous les besoins de chaleur en un endroit stratégique du bâtiment (chaufferie centrale par
exemple) via un vecteur caloporteur, permet de combiner plus facilement des « stratégies renouvelables » entre
elles ou avec des « stratégies fossiles » au niveau d‘un « pot commun » pour redistribuer, directement ou en dif-
féré, les calories là où les besoins de chaleur existent. Cette configuration se marie donc bien avec un stockage ;

Théorie
Une décentralisation des besoins de chaleur rend la combinaison de ces stratégies difficile.

1.1 CENTRALISATION

1.1.1 PRINCIPE

Dans le cadre d‘une centralisation, on tente de regrouper les différents systèmes afin de ne pas démultiplier les points de produc-
tion pour les besoins de chaleur et d‘air hygiénique. Ces besoins étant dispersés dans tout le bâtiment, les différents émetteurs
doivent être alimentés en eau chaude par l‘intermédiaire de leur distribution respective.

Centralisation des différents besoins de chaleur

75
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Centralisation et décentralisation des besoins
La centralisation du chauffage présente les avantages et les inconvénients suivants :

+ Disposer d‘une seule production de chaleur en un endroit précis pour une question d‘investissement, de facilité d‘exploi-
tation et d‘approvisionnement en vecteur énergétique ;
Combiner facilement les « stratégies renouvelables » entre elles ou avec les stratégies fossiles ;
Alimenter facilement les émetteurs en chaleur via un vecteur caloporteur thermiquement efficace et abondant comme
l‘eau ;
Concentrer les vecteurs énergétiques en un seul point en dehors des espaces publics. Le gaz, par exemple, bien que
maîtrisé, doit être traité avec prudence lorsqu‘il alimente des systèmes décentralisés à travers les espaces occupés par
les sportifs ;
Permet le stockage de chaleur afin de ne pas trop surdimensionner les puissances des productions et de différer la
fourniture de besoins non synchronisés ;

– Faire face à des pertes énergétiques au niveau de la distribution et du stockage plus en moins importantes si une mise
en œuvre minutieuse de l‘isolation n‘est pas pratiquée;
Théorie

Prévoir un local technique de grande dimension. Dans la plupart des cas, un local technique enterré ou un cabanon
sera nécessaire ;
Les modes de production et de distribution doivent être d‘une technologie permettant le fonctionnement à des charges
variables sans perte de rendement;
...

Dans la mesure du possible, on a intérêt à grouper les productions de chaleur et les systèmes de ventilation. La centralisation de la
ventilation présente les avantages et les inconvénients suivants :

+ Disposer d‘une seule production de chaleur à proximité pour alimenter les différentes batteries chaudes des centrales
de traitement d‘air ;
Permettre la récupération de chaleur sur l‘air extrait plus facilement de par la proximité de la pulsion et de l‘extraction ;

– Faire face à des pertes aérauliques au niveau de la distribution ;


Prévoir un local technique de grande dimension. Dans la plupart des cas, un local technique enterré ou en cabanon
sera nécessaire ;

76
Centralisation et décentralisation des besoins LES SYS- OPTIMISER
TÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
1.1.2 DISPOSITIONS DU LOCAL TECHNIQUE

Dans le cas de la centralisation, un local technique est nécessaire pour accueillir tous les équipements de production de chauffa-
ge, d‘ECS et de ventilation.

On tiendra compte de la nécessité de placer le local technique de sorte à raccourcir au maximum les conduites de distribution
d‘air et d‘eau chaude de manière à réduire les pertes de distribution.

Cependant, il faut envisager que ce local technique doit être facilement accessible pour la maintenance (changement de gros
équipements par exemple), les pompiers, …, nécessitant un accès direct sur l‘extérieur. Concrètement, on tiendra compte du fait
que la centralisation est nécessaire pour réduire les pertes thermiques et électriques (des pertes de charge importante augmen-
tent les consommations électriques des ventilateurs), mais aussi des contraintes de fonctionnement en terme de sécurité incen-
die et de paintenance des équipements.

1.1.3 VECTEUR CALOPORTEUR COMMUN

La cohabitation des énergies renouvelables et fossiles présuppose, dans la plupart des configurations, de centraliser la produc-
tion de chaleur et d‘utiliser l‘eau chaude comme vecteur caloporteur. En effet, la flexibilité, pour passer d‘une énergie renouvela-
ble à une énergie fossile et vice versa, y est totale. Cependant, la centralisation est un élément réducteur dans le choix des sys-
tèmes de chauffage performant à énergie fossile comme les aérothermes à gaz à condensation ou les systèmes radiants à gaz.

Théorie
Ce qui signifie que ces types de système de chauffage, à priori, ne pourraient pas se combiner avec des « stratégies » à énergie
renouvelable

Le schéma ci-dessous propose de synthétiser ces différentes filières énergétiques considérées dans ce guide :

Filières énergétiques renouvelables et fossiles combinées

77
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Centralisation et décentralisation des besoins
1.2 DÉCENTRALISATION

1.2.1 PRINCIPE

Raisonnablement, la décentralisation de la production de chauffage ne s‘envisagera que partiellement de manière à conserver la possibili-
té de recourir aux énergies renouvelables pour maintenir la ligne de conduite du guide mais laisser la possibilité d‘opter pour des straté-
gies de chauffage à énergie fossile malgré tout très performantes.
Une configuration envisageable est par exemple :

la centralisation de la production de chaleur pour les espaces comme les vestiaires, les salles polyvalentes, la cafétéria,
… et pour l‘ECS. A ce niveau la production peut être un mixage de différentes stratégies renouvelables et fossiles classi-
ques ;
la décentralisation de la production de chaleur pour le grand hall ;
la décentralisation de la ventilation hygiénique est compliquée pour la simple raison que peu d‘équipement permettent à
la fois d‘assurer, pour un même confort :
le chauffage de l‘air neuf localement ;
et la récupération de chaleur.
Théorie

Décentralisation des besoins de chaleur

La décentralisation du chauffage présente les avantages et les inconvénients suivants :

+ Eviter les pertes par distribution au niveau du chauffage ;


Permettre un découpage plus précis des zones de la grande salle ;
Permettre l‘implantation de système de chauffage performant sur le lieu même des besoins ;

– Démultiplier des systèmes de chauffage en se répercutant sur les coûts d‘investissement, de maintenance ;
Implanter un vecteur énergétique dans les locaux occupés par les sportifs (gaz dans le grand hall par exemple) ;
Vu la disparité des espaces en termes de volumétrie, risquer d‘implanter des systèmes de chauffage différents.

78
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
2 AVOIR RECOURS AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

OBJECTIFS
Tenter de couvrir les besoins de chaleur et d’électricité par des « stratégies » ayant recours aux énergies re-
nouvelables de manière à limiter l’impact environnemental du centre sportif
Exploiter au mieux les ressources environnantes

Après la réduction des besoins, c‘est le recours aux énergies renouvelables qui motive principalement la rédaction de ce guide.
Comme on l‘a vu précédemment, la réduction des divers besoins passe par l‘optimisation de l‘enveloppe du bâtiment, à savoir :

la réduction des déperditions aux travers des parois, des pertes par ventilation, … pour une réduction des be-
soins de chauffage ;
la maîtrise de la lumière naturelle, et par conséquent, des besoins d‘éclairage artificiel ;
la réduction des besoins d‘eau chaude sanitaire (ECS) ;

Prendre en charge partiellement ou totalement les besoins résiduels du bâtiment par des « stratégies d‘énergies renouvelables »
nécessite une maîtrise de toutes les techniques disponibles sur le marché dans ce domaine.

Esquisse
Il faut naturellement être inventif dans la combinaison de ces stratégies tout en essayant de rester les « pieds sur terre ». En
effet, on pourrait vite arriver à la conception « d‘une usine à gaz » (terme pas très approprié d‘accord mais compris de tous) au
niveau techniques spéciales alors que le but de ce guide est de simplifier au maximum la conception architecturale.

L‘idée donc du recours aux énergies renouvelables est de proposer des alternatives simples, réalistes, déjà éprouvées pour mini-
miser l‘impact environnemental des besoins résiduels du centre sportif.

2.1 EVALUATION DES BESOINS

Le moment est venu de quantifier les besoins résiduels d‘un centre sportif.
3 cas théoriques de niveau d’isolation on été simulés grâce à divers logiciel de simulation dynamique pour évaluer :

les besoins thermiques (TRNSYS) de chauffage et de refroidissement ;


les besoins d‘ECS (logiciel « propriétaire » MATRIciel) ;
les besoins d‘éclairage artificiel en fonction de l‘éclairage naturel (ECOTECH ; Daysim ; Dialux).
Ces niveaux d‘isolation ont été définis comme suit :

Libellé K Chauffage Refroidissement


Type « règlementaire au niveau Umax des parois » K24 50 kWh/m².an 0 kWh/m².an
Type « basse énergie » K12 23 kWh/m².an 1 kWh/m².an
Type « très basse énergie » K8 15 kWh/m².an 1 kWh/m².an

Suivant le cas de niveau d‘isolation, on retrouve la répartition des besoins de cha-


leur et électrique.

La part des besoins de chaleur est importante par rapport aux besoins électriques
et d‘ECS pour le cas le moins performant concernant l‘isolation de l‘enveloppe.

A remarquer que le cas règlementaire est celui qui respecte la règlementation


wallonne au niveau des coefficients U max des parois externes.

79
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
Mais dès l‘instant où le niveau d‘isolation devient plus important, les consomma-
tions électriques prennent le dessus. Dans les consommations électriques on re-
trouve principalement des besoins :

d‘éclairage artificiel ;
de force motrice pour les ventilateurs des groupes de traitement d‘air ;
de force motrice pour les auxiliaires de chauffage ;
de bureautique et d‘électroménager.

Ces diverses répartitions entre les besoins de chaleur et d‘électricité sont impor-
tantes à déterminer avec précision par un bureau d‘étude spécialisé car le choix de
« stratégies » combinées d‘énergies renouvelables s‘articule pratiquement toujours
autour de ces deux besoins.

Par exemple, comme on le verra plus loin dans les différentes études théoriques
d’alternatives renouvelables, la proportion des besoins de chaleur et d’électricité
et leur simultanéité intervient clairement dans le dimensionnement :

de la puissance d’une cogénération ;


de la puissance d’une pompe à chaleur couplée avec des capteurs solaires photovoltaïques;

2.2 « STRATÉGIES » D’ÉNERGIES RENOUVELABLES EN FONCTION DES RESSOURCES

Le potentiel d‘exploitation des énergies renouvelables est lié aux ressources présentes sur le site ou à proximité du projet
de conception. Par exemple il semble difficilement concevable d‘envisager :
Esquisse

Une éolienne dans un endroit peu exposé aux vents ;


Une chaudière au bois dans un endroit peu entouré de forêts exploitables ;
Une géothermie avec un sol potentiellement inexploitable.
Comme le montre le tableau suivant, différentes « stratégies » sont possibles en fonction des ressources exploitables sur le lieu
du projet :

« RESSOURCE » ENERGIE RENOUVELABLE

« STRATEGIE »
ENERGIE Sol Air/vent soleil Bois Huiles végétales Eau
RENOUVELABLE

Puits canadien Limité en


puissance et
espace Free-cooling
important de surface
Puits provençal
nécessaire d’un plan
d’eau
Sol favorable
Proximité
et
Géothermie d’un cours
régénération
d’eau
nécessaire
Ressource à
Filière
proximité +
Cogénération d’approvisionnement
grande
développée
puissance
Lieu bien
Eolien
exposé
Photovoltaïque Surface de
toiture
Solaire thermique suffisante et
bien exposée
Filière
Ressource à
Biomasse d’approvisionnement
proximité
développée

80
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
2.3 « STRATÉGIES » D’ÉNERGIES RENOUVELABLES EN FONCTION DES BESOINS

Le recours aux énergies renouvelables peut être intéressant afin de réduire tant la facture énergétique que l‘empreinte écologi-
que du centre sportif. Cependant, il sera nécessaire de privilégier la meilleure filière renouvelable en fonction de la combinaison
des différents besoins :

de chauffage ;
d‘ECS ;
d‘éclairage ;
de ventilation ...
En effet, le recours :
à un ensemble d‘énergies renouvelables, sans au préalable pondérer les différents besoins pourrait entrainer une
incompatibilité d‘une technique par rapport au besoin. On notera, par exemple, la non régénération des sols ex-
ploités par géothermie lorsque les énergies extraites et réinjectées dans le sol sont déséquilibrés ;
à un large panel de techniques dans le domaine renouvelable pourrait tenter le maître d‘ouvrage à l‘utilisation
redondante de différentes techniques pour des mêmes besoins et donc un investissement conséquent non néces-
saire. Par exemple, on serait tenté, à l‘extrême, pour le même besoin de chaleur et d‘électricité, de placer des
capteurs photovoltaïques, des capteurs solaires thermiques et une cogénération 1.

Le tableau suivant propose une aide synthétique au choix des « stratégies » faisant appel aux énergies renouvelables en fonction
des besoins :
BESOINS DU BÄTIMENT
« STRATEGIE »
Besoin de Besoin Besoin d‘eau Besoin
D‘ENERGIE Besoin de froid
chaleur d‘éclairage chaude sanitaire d‘électricité
RENOUVELABLE

Esquisse
Très basse
température de
Puits canadien
préchauffe
possible
Haute
température de
Puits provençal
refroidissement
par free cooling
Basse Haute
Haute
température température de
Géothermie température à
pour un bon refroidissement
COP moins bon
COP par géocooling
Haute Haute
Cogénération
température Electricité température Electricité
autoconsommée autoconsommée
Eolien
ou renvoyée sur ou renvoyée sur
le réseau Climatisation le réseau
Photovoltaïque
solaire
Température Température
haute ou basse haute ou basse
Solaire thermique
suivant la suivant la
saison saison
Haute
Biomasse
température

La liste des « stratégies » d‘énergies renouvelables de ce tableau n‘est pas exhaustive mais reprend celles susceptibles de s‘ap-
pliquer à un hall sportif et de se combiner entre elles pour subvenir aux différents besoins.

1: la cogénération est un moteur thermique accouplé à un alternateur qui produit simultanément de la chaleur et de l’électricité. Cet équipement
permet de décentraliser la production d‘électricité sur le site même en demande de besoins de chaleur.

81
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
2.4 UN MOT SUR LES « STRATÉGIES » D’ÉNERGIES RENOUVELABLES

Les énergies renouvelables ont fait et font toujours couler beaucoup d‘encre quant à leur pertinence, éthique, durabilité, … Le but de ce
Esquisse

guide n‘est pas de faire l‘éloge d‘une stratégie par rapport à une autre mais simplement d‘évaluer pour chacune d‘elle :
les enjeux et la rentabilité ;
la faisabilité technique.

2.4.1 COGÉNÉRATION

Si on a besoin de chaleur et d’électricité...

A ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Voir fiche thématique 4 :


Lorsque des besoins thermiques et d‘électricité simultanés sont présents dans un bâtiment, une produc-
tion « décentralisée », pour assurer ces besoins sur le site d‘exploitation, peut être envisagée en évitant Cogénération
la destruction d‘énergie primaire de production d‘électricité inévitable au niveau de la centrale électrique
et du réseau de distribution.
Une cogénération peut répondre à cette attente. Le principe de base est simple : un moteur thermique couplé à un alternateur permet de
subvenir :
aux besoins de chauffe par la récupération de la chaleur des gaz de combustion et du liquide de refroidissement du mo-
teur ;
aux besoins d‘électricité par la production sur site de l‘alternateur.

La décentralisation de la production d‘électricité par l‘implantation d‘une cogénération sur site permet non seulement de réduire les
consommations d‘énergie primaire (le rendement moyen « officiel CWAPE » de 55 % intervient dans le calcul comparatif d‘une centrale
Avant projet

TGV et d‘une cogénération) mais aussi, et c‘est le but final, de réduire les émissions de CO2. Une cogénération :
au gaz émet 279 g de CO2 par kWh ;
à l‘huile végétale émet 65 g de CO2 par kWh ;
au bois émet 40 g de CO2 par kWh.

Indépendamment des considérations éthiques du colza, de durabilité de bois dû à la gestion saine des forêts, …, on sent tout de suite un
intérêt non négligeable pour ce type de technologie.

B RENTABILITÉ

Pour qu‘un tel investissement soit rentable, il faut que la consommation de chaleur de chauffage et d‘ECS soit importante. Concrètement,
dans le cas des halls sportifs, les volumes d‘eau chaude sanitaire demandés pour ces différents puisages, la consommation électrique
d‘éclairage et des moteurs de ventilation sont généralement importants. Une cogénération a donc une chance d‘être intéressante.

Elle est d‘autant plus rentable :

que la couverture énergétique et, par conséquent, le nombre d‘heures de fonctionnement est important ;
que l‘autoconsommation d‘électricité est grande ;
que le type de combustible utilisé est durable, à savoir que le nombre de « Certificats Verts » (CV) est important.

Mais il ne faut pas se voiler la face, la rentabilité d‘une cogénération est principalement basée sur la vente de CV pendant une
durée déterminée (10 à 15 ans).

82
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
C ASPECTS TECHNIQUES

Une cogénération se dimensionne principalement


sur les besoins de chaleur et obtient sa rentabilité
sur la production d‘électricité ;
Actuellement les constructeurs couvrent toute une
gamme de puissances de cogénération pouvant
allez de 5 kW à plusieurs MW. Dans le cas des halls
sportifs basse énergie, une puissance thermique
aux alentours des 30 kW semble émerger ;
Au niveau de l‘avant-projet, il faut déjà prévoir un
volume d‘encombrement libre qui accueillera la co-
génération à côté du ou des ballons de stockage de
l‘ECS. N‘oublions pas aussi que la présence d‘un
ballon de stockage pour la cogénération permet
d‘augmenter sont temps de fonctionnement et donc
sa rentabilité. Ce ballon de stockage est souvent
important : à ne pas oublier !

Source : Cogengreen

Ne pas oublier qu‘une cogénération est un moyen pour couvrir « en énergie » les besoins thermiques du bâti-
ment. L‘optimum énergétique implique une puissance de cogénération qui ne permet que rarement de couvrir les
besoins «en puissance » thermique complet. Pour cette raison, on est souvent obligé d‘y adjoindre un complé-
ment en chaleur. Dans le
cas d‘une chaudière à

Avant projet
condensation comme com-
plément de chauffage , il y
a lieu de voir la pertinence
de cette association sa-
chant qu‘une cogénération
travaille à un régime de
température assez élevé
vis-à -vis de celui de la
chaudière à condensation
qui risquerait de ne pas
condenser si la températu-
re minimale de retour de la
cogénération devait être
nettement supérieure à
50°C.
Source : ICEDD
2.4.2 INSTALLATION DE PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Si on a besoin d’électricité...

A ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Voir fiche thématique 5 :


Actuellement, la technologie des capteurs photovoltaïques (PV) est très répandue. Tout com- Photovoltaïque
me les panneaux solaires thermiques, les capteurs PV offrent la possibilité de mettre à profit
une énergie renouvelable.

En Belgique, le soleil fournit chaque année l'équivalent en énergie de 1000 kWh par mètre carré. Grâce aux panneaux
photovoltaïques, il est possible de capter gratuitement cette énergie et ce, durant toute l‘année.

A noter, cependant, qu‘il faudra tenir compte des rendements limités des capteurs PV (de l‘ordre de 13 % —> 100 W/m² d‘irra-
diation solaire donne 13Wc/m²).

83
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
Comme pour l‘énergie éolienne :

en plus des atouts environnementaux, une production locale d‘électricité verte permet de limiter la consommation annuel-
le d‘électricité, de réduire les pics quarts horaires et apporte une image de marque et un aspect didactique pour les jeu-
nes et moins jeunes sportifs au sein de la commune ;
la production locale d‘électricité grâce aux énergies renouvelables se justifie moyennant une étude de rentabilité qui per-
mettra de déterminer la surface optimale de capteurs PV à placer.

B RENTABILITÉ

Indépendamment des primes, qui restent un domaine relativement volatile, la rentabilité d‘une installation de capteurs photovoltaïques est
surtout liée à l‘attribution des certificats verts (CV) pendant une durée déterminée (10 à 15 ans) et du prix de l‘électricité achetée et reven-
due. L‘auteur de projet a donc toujours intérêt à demander une simulation auprès d‘un bureau d‘étude spécialisé ou auprès des facilita-
teurs de la RW.

C ASPECTS TECHNIQUES

Les principaux types de capteurs que l‘on pourrait rencontrer au niveau des centres sportifs seraient :
pour les toitures plates :
des panneaux inclinés. Attention que ce type de configuration limite la surface réelle
exploitable par rapport à la surface de toiture disponible sachant qu‘un panneau incliné
ne peut pas induire une ombre portée au niveau du panneau suivant —> seulement 30
% de la surface disponible de la toiture sont exploitables ;
Avant projet

la membrane souple silicium amorphe.


pour les toitures inclinées les capteurs PV classiques.

Pour info : on consultera le site énergie de la RW pour tout renseignement précis au niveau des avancées
technologiques.

Voici quelques chiffres valables pour la Wallonie pour dimensionner un système photovoltaïque fixe (panneaux rigides à base de silicium
poly cristallin):

8 m² <=> 1 kWc <=> 850 kWh par an * facteur de correction 2

2: Le facteur de correction tient compte des paramètres de configuration du placement


des panneaux :

le rendement optimum est obtenu pour une orientation sud avec une incli-
naison de 35°.

Si on s'écarte de cette position, le rendement diminue. Pour chiffrer cette diminu-


tion de rendement, on applique un facteur de correction sur les 850 kWh pan an
obtenu par kWc. Les valeurs de ce facteur de correction sont données dans le
tableau suivant :

84
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Avoir recours aux énergies renouvelables
2.4.3 PUIT CANADIEN / PROVENCAL

Si on a besoin de chaleur et de refroidissement...

A ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Le puits canadien/provençal entre dans la catégorie des systèmes de préchauffage de Voir fiche thématique 6 :
l‘air neuf de ventilation des bâtiments utilisant les énergies renouvelables Puits canadien / provençal
« géothermiques ». En effet, on profite :

en période froide de la chaleur du sol (de l‘ordre de 10°C) pour réchauffer l‘air externe. Un écart pratique de tem-
pérature de 5 K entre le sol et l‘air suffit à préchauffer : c‘est le puits canadien ;
en période chaude, la fraîcheur du sol (la température d‘été reste pratiquement constante par rapport à celle d‘hi-
ver) a un pouvoir rafraichissant sur l‘air neuf externe : c‘est le puits provençal.

B RENTABILITÉ

La rentabilité énergétique du puits canadien sous nos latitudes est assez limitée quand on sait que les écarts entre les tempéra-
tures moyennes de l‘air extérieur et de la terre restent limités (de l‘ordre de 4 à 5 °C).

Ceci est d‘autant plus valable qu‘il souffre de la concurrence du récupérateur de chaleur à plaque que l‘on intègre pratiquement

Avant projet
en standard dans les systèmes de ventilation à double flux. En effet, un tel récupérateur peut atteindre pour des débits < 4500
m³/h des rendements en température de l‘ordre de 90 %.

Au niveau financier, sans rentrer dans le détail des chiffres, on voit tout de suite que l‘investissement consenti pour un puits cana-
dien/provençal est beaucoup plus important que celui d‘un récupérateur haut rendement. Effectivement, les coûts dus à la fouille,
les équipements, la mise en œuvre, … devraient être importants.

Exemple :
Qsens Economie Economie de
Une salle de sport a été modélisée sur Economie
[kWh]/6 moi énergétique CO2 [kg de
des dimensions standards (L x l x H : financière [€/an]
s [kWh/an] CO2/an]
45x25x9m). Pour des conditions identi-
Pas de
ques de fonctionnement interne et un système de 36.152 0 0 0
même climat tout au long de l’année, préchaufage
des simulations thermiques dynami-
Puits canadien 34.588 3.476 173 970
ques (TRNSYS) ont été réalisées pour
Récupérateur 24.366 26.191 1.309 7.307
mettre en évidence les besoins de cha-
leur. Dans ces simulations, on a comparé un puits canadien et un récupérateur de chaleur (voir détail de la fiche thématique 6: le
puits canadien/provençal) de même rendement thermique.

Au vu des résultats, le récupérateur de chaleur à plaque à haut rendement est nettement plus performant que le puits canadien.

85
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
C ASPECTS TECHNIQUES

C.1 CRITÈRES DE CONCEPTION

Les éléments pris en compte pour la conception d‘un puits canadien/provençal sont :

le mode de ventilation hygiénique associé ;


la nature du sol ;
La localisation géographique ;
L‘espace disponible pour le placement ;
Les pertes de charge.

C.2 DIMENSIONNEMENT

En se basant sur un rendement thermique du puits de 80 % (valeur courante de dimensionnement), on détermine les longueurs de
Avant projet

conduits à prévoir en fonction :

des débits à assurer ;


des diamètres des conduits ;
de leurs pertes de charge ;

Des conduits placés en parallèles permettent d‘augmenter le débit nécessaire pour assurer les besoins d‘air neuf.

C.3 HYGIÈNE

On prévoira une pente continue depuis la prise d‘air vers le local technique du centre sportif et ce afin d‘éviter que les condensats inhé-
rents au puis canadien/provençal ne stagnent dans les conduites. Dans la foulée, un système d‘évacuation des condensats sera prévu.

2.4.4 GÉOTHERMIE

Si on a besoin de chaleur et de refroidissement éventuel (pas vraiment nécessaire dans un centre sportif…)

A ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Voir fiche thématique 7:


On pourrait envisager de « pomper » la chaleur du sol pour subvenir aux besoins de chaleur du
centre sportif. A part quelques endroits sur terre privilégiés à ce niveau, la géothermie ne serait La pompe à chaleur
pas d‘une grande efficacité vu les températures de sol relativement basses (en moyenne 10°C)
dans notre région. L‘adjonction d‘une pompe à chaleur au sol ou à un cours d‘eau permet de
« pomper » l‘énergie du sol à un niveau de température acceptable et de la porter à une température plus élevée pour chauffer
un centre sportif ou, plus modestement, des salles de sport.

Un bâtiment bien ou très bien isolé peut réduire ses besoins énergétiques et ses puissances de relance de chauffage. C‘est à ce
niveau que l‘association d‘une PAC avec une source froide géothermique peut s‘avérer efficace. En effet, pour une puissance d e
relance modeste, les émetteurs de chaleur (source chaude de la PAC) tels que les batteries chaudes des chauffages par air,
peuvent être dimensionnés pour des températures de l‘ordre de 35°C par conditions extrêmes de températures externes sans
pour autant nécessiter des débits de ventilation élevés.

Pour une puissance de chauffage de 56kW nécessaire en relance dans une salle sport bien isolée, le débit de ventilation de chauffage
assurant le confort est de l’ordre de 7.500 m³/h pour une température de pulsion de 35°C; ce qui correspond au débit d’air neuf nécessai-
re en pointe (quelle coïncidence !)

86
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
Dans ces conditions les enjeux énergétiques et environnementaux peuvent être avantageux sachant que pour
:
des températures de source froide élevées (par degré d‘augmentation de la source froide, les consommations
énergétiques diminuent de 3 %) ;
des températures de source chaude basses (par degré de diminution de la source chaude, les consommations
énergétiques diminuent de 3 %) ;
les performances énergétiques des PAC sont élevées.

On parlera de COP (coefficient de performance) en moyenne au cours de la saison de chauffe > 4.

B RENTABILITÉ

La rentabilité énergétique et environnementale d‘une installation de géothermie associée à une pompe à chaleur est à examiner
au cas par cas. Cette rentabilité se matérialise par la diminution des consommations énergétiques et des émissions de CO2 par
rapport à une installation de chauffage classique (exemple d‘une chaudière au gaz à condensation).

Une PAC dont le COP saisonnier est de 4 signifie que pour un besoins de chauffe de 1kWh, sa consommation est de 0,25 kWh.
Super ! Mais pas de chance, le réseau belge (centrale comprise à un rendement de 55 % (CWAPE) voire 38 % si on considère le
nucléaire ; ce qui signifie qu’au lieu de consommer 0,25 kWh, la PAC consommera au pire 0,65 kWh
Une chaudière à gaz à condensation de rendement de 104 % PCI consommera 0.96 kWh pour fournir 1 kWh de besoins de
chauffe ;
Une pompe à chaleur peut donc donner une rentabilité énergétique et environnementale à un projet de géothermie

Avant projet
Par contre, la rentabilité financière, pour autant que ce soit une notion objective, est relativement difficile à atteindre. Tout dépend
naturellement de l‘accessibilité de la source froide.

Un forage géothermique, par exemple, est couteux (50 €/m foré en moyenne). Pour une salle de sport de 46 kW de puissance
de chauffe, avec une efficacité moyenne du sol de 50 W/m de profondeur, il faut 920 m de sondes géothermiques pour un bud-
get avoisinant les 46.000 € ;
Un centre sportif à côté de la Meuse pourrait, sous certaines conditions, se permettre d’investir dans une solution PAC eau/eau
avec comme source froide l’eau de la Meuse. Les coûts d’investissement de « connexion hydraulique » entre la PAC et la source
froide seraient limités (conduites d’eau, pompe, filtration, …).

C ASPECTS TECHNIQUES

C.1 CONFIGURATION DES POMPES À CHALEUR

On retrouve principalement les grandes familles de pompe à chaleur suivantes :

pompe à chaleur eau/eau ;


pompe à chaleur air/eau ;
pompe à chaleur air/air.

C.2 ELÉMENT DE CHOIX

Le choix de la pompe à chaleur sera surtout motivé par la performance énergétique du système (COP) et donc par le souci de
réduire les émissions de gaz à effet de serre.

87
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
La performance énergétique de la PAC est liée au choix de la source chaude et de la source froide :

la source chaude, dans les bâtiments basse énergie, peut être dimensionnée pour des températures basses tout en assu-
rant la puissance de chauffe nécessaire. A ce niveau, pour autant que les températures de source chaude soient les mê-
mes, que ce soit pour des émetteurs à air chaud, ou des planchers chauffants à eau, le choix en faveur d‘un modèle de
PAC à air ou à eau n‘est que peu significatif ;
par contre au niveau de la source froide, l‘avantage est nettement aux PAC eau/eau quant à la performance énergétique
(COP saisonnier > 4 en moyenne). En effet, les sources froides pour ce type de PAC ont des températures plus stables
tout au long de l‘année puisqu‘elles font appel à des sources tels que le sol, les rivières, les nappes phréatiques, … (de
l‘ordre de 10°C en moyenne). A l‘inverse une PAC air/eau, par exemple, utilise l‘air comme source froide. On sait tous
que la température de l‘air est très fluctuante au cours des saisons. De plus, il est froid voire très froid au moment où le s
besoins de chauffe sont les plus importants.

C.3 GAINS ÉNERGÉTIQUES

Tant au niveau de la source chaude que de la source froide, la température est un élément essentiel de choix du système de chauffage
par pompe à chaleur. Un bon ordre de grandeur est une augmentation de 3 % de l‘efficacité énergétique lorsque :

la température de la source froide augmente de 1°C ;


la température de la source chaude diminue de 1°C.

C.4 DIMENSIONNEMENT ET MISE EN OEUVRE

Comme on l‘a souvent dit, une stratégie d‘énergie renouvelable


sera mise en place afin de couvrir le maximum « en énergie »
des besoins de chaleur. On la choisira souvent bivalente avec
Avant projet

une production fossile telle qu‘une chaudière à gaz à condensa-


tion par exemple de manière à couvrir, elle, le solde « en puis-
sance » que ne peut fournir la PAC.
Sur cette base, pour un centre sportif de type basse énergie,
l‘optimum énergétique correspond en général, à une puissance
de PAC de l‘ordre de 30 à 40 % de la puissance de relance
dans les conditions de température les plus défavorables en
période froide; ce qui correspond en pratique à l‘optimum éco-
nomique situé entre 70 et 80 % de l‘énergie de chauffe.
Monotone de chaleur

Les émetteurs (sources chaudes de la PAC) devraient être dimensionnés pour des températures les plus basses possibles tout en assu-
rant le confort escompté.
Les sources froides doivent être dimensionnées sur base de leur capacité respective.

Par exemple, on peut espérer « tirer » de 10 à 50W/m dans le sol en fonction de sa nature.

La valeur de l‘énergie susceptible d‘être pompée de la source froide nécessite de faire appel à des bureaux spécialisés capables d’effec-
tuer des essais de sol, de mesurer des capacités de régénération d‘une nappe phréatique et de s‘assurer, par l‘utilisation de simulation
dynamique , de la pérennité du système (équilibre de la température sur 20 ans)

C.5 BESOINS D’EAU CHAUDE SANITAIRE

C‘est spécifiquement pour ce type de besoins que l‘appoint d‘une production classique, style chaudière à gaz à condensation, est néces-
saire sachant que les PAC, pour des températures d‘eau chaude de 60°C (pour éviter la prolifération des légionelles), voient leur COP
s‘écrouler.

88
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
2.4.5 EOLIEN

A TECHNOLOGIE

Voir fiche thématique 8:


Que rêver de plus belle application renouvelable !
Eoliennes

Rien qu‘en regardant autour de soi, on se rend compte que la technologie semble au point
même pour les petites et moyennes puissances. Bien que d‘aspect simple (tout le monde a déjà fabriqué son propre moulin à
vent sur la plage), la technologie derrière les « vraies » éoliennes est très complexe ne fusse qu‘au niveau :

purement aéraulique comme l‘optimisation des profils des pales ;


des contraintes mécaniques des mâts ;
de l‘orientation du système par rapport au vent ;
de la stabilité de la vitesse ;
du renvoi de l‘électricité sur le réseau ;

B ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Les enjeux sont naturellement évidents. Tout comme les « stratégies d‘énergie renouvelables » tel que le soleil, l‘éolien est éner-

Avant projet
gétiquement aléatoire puisqu‘il dépend de la « bonne volonté » du vent. Il sera nécessaire de réaliser une étude par un bureau
d‘étude spécialisé dans cette matière.

En plus des enjeux énergétiques et environnementaux, l‘auteur de projet devra mettre en balance la nécessité, en termes de
durabilité, de ne pas trop éloigner le centre sportif du centre de la commune et le besoin de choisir un site venteux à l‘abri de
toutes perturbations dues à la proximité d‘obstacles comme les habitations d‘un quartier.

C RENTABILITÉ

L‘éolienne peut offrir une puissance électrique importante et se montrer rentable financièrement pour autant que le site soit bien
implanté et que le dimensionnement de l‘éolienne soit
optimal. La rentabilité se situe au niveau :

de la réduction de la consommation d‘élec-


tricité du réseau ;
des aides financières, des incitants fiscaux
au niveau fédéral et des certificats verts
(CV) au niveau de la région permettent
d‘augmenter la rentabilité du projet.

Coût des éolienne (prix catalogue HTVA)

La rentabilité s‘exprimera aussi en termes autres que purement financier. On considèrera aussi l‘impact didactique, la durabilité
par rapport à l‘activité non seulement du centre sportif mais aussi au niveau de la commune et l‘image de marque.

89
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
D ASPECTS TECHNIQUES

Deux types d‘éolienne sont couramment rencontrés sur le marché, à savoir les turbines à axe horizontal et vertical.
Les turbines à axe horizontal ont souvent meilleure presse que celles à axe vertical. En général, on invoque :

leur puissance plus élevée ;


leur meilleure efficacité ;
« Elles vont chercher le vent là où il est ! » ;

Par contre :

toute la technologie à entretenir se trouve en hauteur ;


un mécanisme d‘orientation est nécessaire ;
… Types à axe vertical et axe horizontal

2.4.6 SOLAIRE THERMIQUE

A ENJEUX ET RENTABILITÉ

Dans les bâtiments « basse énergie », la consommation d‘eau chaude sanitaire (ECS) peut représenter Voir fiche thématique 9:
Avant projet

une part importante de la consommation totale de chaleur du bâtiment. Dans une démarche globale de Chauffe eau solaire
réduction de la dépense d‘énergie, il est donc particulièrement logique d‗étudier la rentabilité d‘une
installation de panneaux solaires thermiques.

Pour qu‘un tel investissement soit rentable, il faut que la consommation d’ECS soit importante. Concrètement, dans le cas des halls
sportifs, les puisages d‘eau chaude sanitaire sont généralement les suivants :

douches et sanitaires ;
cuisine et cafétéria.

Les volumes d‘eau chaude sanitaire demandés pour ces différents puisages sont généralement importants. Les panneaux solai-
res thermiques ont donc une chance d‘être intéressants.

B ASPECTS TECHNIQUES

Au niveau de l‘avant-projet, il faut déjà prévoir un volume d‘encombrement libre qui accueillera les ballons de stockage de
l‘ECS ;
De plus, la boucle d‘eau chaude préparée par les panneaux solaires doit être la plus réduite possible pour limiter les per-
tes : dans ce cas, il est conseillé de placer le local chaufferie (appoint de chaud pour l‘ECS) le plus proche des panneaux
(par ex. sous-toiture…).

90
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Avoir recours aux énergies renouvelables
2.4.7 BIOMASSE

A ENJEUX ET RENTABILITÉ

A.1 ENERGIE ET ENVIRONNEMENT

Voir fiche thématique 10:


Le bois en tant que combustible d‘origine renouvelable est intéressant. Son bilan CO 2 est pres-
que neutre (les émissions équivalent la quantité emmagasinée au cours de la croissance des Biomasse
arbres sur pied en dehors de la transformation) si on suppose un cycle complet du bois qui
permet à des plantations nouvelles de capter le CO2 émis par le bois brûlé ! La solution est
donc très intéressante du point de vue environnemental (émissions de CO2).
De plus, la filière bois est assez séduisante pour les raisons principales suivantes :

le bois est abondant en RW ;


les gammes de puissance de chaudière bois sont bien adaptées
aux bâtiments de basse et moyenne puissance ;
le bois est plus facilement « conditionnable » et transportable (sous
forme de bûches, de plaquette, de pellets, …) que le lisier pour la
biométhanisation par exemple.

A.2 INVESTISSEMENT

Avant projet
En termes d‘investissement, les systèmes de chauffage au bois restent relativement coûteux. Il faut compter que le prix,
pour installation de moyenne puissance comme celle d‘un centre sportif basse énergie (125 kW pour le chauffage et
l‘ECS) est de l‘ordre du double de celui d‘une chaudière classique de même puissance mais à gaz à condensation.
Par contre, le prix du combustible pellet offre l‘avantage d‘être relativement moins volatil (subit quand même la loi de
l‘ordre et la demande) par rapport aux énergies fossiles non renouvelables, ce qui représente, sur le long terme, une
garantie relative de maintien des coûts d‘exploitation.

B ASPECTS TECHNIQUES

On retiendra surtout au niveau des aspects techniques que :

les chaudières à pellets sont des chaudières intéressantes au niveau énergétique par rapport aux autres types de
chaudières au bois, car leur rendement pouvant aller jusqu‘à 92 %, elles rivalisent avec les chaudières au fuel et
gaz HR. Bien entendu, si on les compare aux chaudières à gaz à condensation, les chaudières à pellets sont « un
cran » en dessous (on raisonnera alors en termes de bilan CO2 qui penche favorablement en faveur des chaudiè-
res bois) ;
les difficultés techniques et financières d‘une chaufferie au bois résident surtout dans le stockage du combustible
(place, infrastructure importante, alimentation de la chaudière sophistiquée, …).

C DIMENSIONNEMENT

C‘est surtout le dimensionnement du stockage qui devra être fait avec soins par un bureau d‘étude spécialisé.
Les dimensions de la zone de stockage seront évaluées en fonction des paramètres suivants :

le combustible (pellets ou plaquettes) ;


les caractéristiques intrinsèques du combustible (taux d‘humidité…) ;
la consommation estimée du bâtiment ;
et l‘autonomie souhaitée.

91
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
3 FAVORISER LA COMBINAISON DES « STRATÉGIES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES » ET FOSSILES

L’objectif :
réduire l’impact énergétique et environnemental au maximum, en combinant, pour un bâtiment basse énergie, diffé-
rentes stratégies faisant appel aux énergies renouvelables ;
limiter au maximum l’appoint en énergie fossile pour les besoins de chaleur

3.1 STRATÉGIE D’ÉNERGIE RENOUVELABLE PURE : UNE UTOPIE ?

En partant du principe que les besoins énergétiques d‘un centre sportif, quels qu‘ils soient, doivent être limités au maximum, les ressour-
ces d‘énergie renouvelable sont-elles capables de subvenir à ces besoins dans leur totalité ? Auquel cas on peut considérer que le bâti-
ment est un bâtiment « zéro énergie ».

Un tel type de bâtiment relève du prototype, mais il ne doit pas être écarté pour la cause !
Pour un projet de conception aussi ambitieux, il est nécessaire d‘étudier dans les moindres détails les aspects énergétiques et financiers
à un degré de précision important. Lorsque le maître d‘ouvrage se trouve dans cet état d‘esprit, il fera appel à des bureaux d‘étude en
architecture et en techniques spéciales spécialisés dans le domaine de la conception basse énergie et durable.

Ce n‘est pas le but de ce guide ! Ici on vise plutôt un plus grand nombre de projets réalistes à basse énergie. Cette prise de position impli-
que que les besoins énergétiques des centres sportifs concernés ne seront pas suffisamment faibles pour être pris en charge par des
stratégies purement renouvelables.

3.2 « COHABITATION RAISONNÉE » DES STRATÉGIES


Projet

N‘oublions pas que nous sommes champions en matière de compromis. C‘est la raison pour laquelle la plupart des systèmes innovateurs
font appel à un mixage des systèmes de production des énergies renouvelables et fossiles.

Les exemples suivants le montrent :

production de chaleur par pompe à chaleur (PAC) associée à une chaudière classique à haut rendement au gaz. La pom-
pe à chaleur produit la chaleur la plupart du temps afin de réduire l‘impact énergétique et environnemental. La chaudière
au gaz est juste là pour donner le complément de chaleur en période très froide et pour servir de « backup » en cas de
besoin ;
lorsque la conception du centre sportif a intégré les grands principes de l‘optimisation de l‘éclairage naturel, le besoin
d‘éclairage artificiel des espaces est réduit au maximum. Envisager que le solde électrique pour l‘éclairage artificiel puis-
se être fourni uniquement par des capteurs photovoltaïques est difficilement concevable dans le sens où la production
électrique des capteurs solaires diffère de la consommation de l‘éclairage. Pour compliquer le tout, on sait que l‘électrici-
té est difficilement stockable si ce n‘est que par des accumulateurs électriques. A ce propos, les accumulateurs sont sou-
vent sous les feux de la rampe en matière d‘environnement (les batteries n‘ont pas une bonne réputation écologique :
métaux lourds, dégagement gazeux dans le bâtiment, …). Bref, on se retrouve dans l‘obligation d‘associer les capteurs
photovoltaïques avec le réseau électrique classique qui stocke virtuellement l‘énergie produite par les capteurs. On asso-
cie donc indirectement une énergie renouvelable avec une énergie fossile (centrale électrique TGV par exemple) ;

D‘emblée, on considérera une « cohabitation raisonnée » des stratégies d‘énergies renouvelables avec des énergies fossiles en considé-
rant que :

on maximise la « couverture énergétique » des besoins par une stratégie d‘énergie renouvelable ;
comme « mal nécessaire », on assure les besoins énergétiques « en puissance » avec des stratégies d‘énergie fossile.

92
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
3.2.1 EXEMPLE DE LA POMPE À CHALEUR BIVALENTE

A CONTEXTE

Supposons que le maître d‘ouvrage soit prudent mais


conscient de la nécessité de favoriser les énergies re-
nouvelables. Le lieu du projet est :

favorable à l‘utilisation d‘une rivière à débit


relativement constant au cours de l‘année ;
pourvu d‘une alimentation en gaz naturel.

Le bâtiment à construire est basse énergie et nécessite


peu de besoin de chaleur. Un des choix de chauffage
particulièrement adapté pourrait être une pompe à cha-
leur eau/eau où la source froide serait l‘eau de la rivière
et la source chaude une batterie d‘aérotherme dont la
température de soufflage d‘air est limitée à 30-35°C. Source : Energie + (monotone de chaleur)

La prudence du maître d‘ouvrage voudra qu‘il prévoie aussi une redondance par le choix d‘un appoint comme par exemple une
chaudière gaz à condensation vu qu‘il dispose d‘une conduite de gaz à proximité.
A noter que, classiquement, un tel besoin de chaleur est assuré par deux chaudières en parallèle, ce qui permet de rester sur les
sentiers battus. L‘originalité de cette combinaison de systèmes porte sur :

Projet
la réduction éventuelle de l‘impact environnemental (émissions de gaz carbonique CO 2) grâce à l’utilisation d’une
ressource renouvelable comme l‘eau de la rivière ;
la diversification des vecteurs énergétiques en matière de sécurité d‘approvisionnement ;
la compatibilité des niveaux de températures basses permettant de maximiser la condensation de la chaudière
gaz et l‘efficacité de la pompe à chaleur (COP élevé pour des températures de source chaude basse).

B OPTIMUM ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENTAL ET ÉCONOMIQUE

Dans la littérature, l‘optimum énergétique, environnemental et économique d‘une pompe à chaleur se situe souvent pour un di-
mensionnement de puissance de PAC à hauteur de 30 à 40 % de la puissance de base déterminée en fonction des besoins
réels du bâtiment ; ce qui correspond à 70 à 80 % de l‘énergie de chauffe. En d‘autres termes, c‘est à cette valeur de puissance
que la PAC couvre le maximum des consommations énergétiques de chaleur du bâtiment.

Le complément « en puissance » devrait être pris en charge par une stratégie d‘énergie fossile plus classique comme une chau-
dière à gaz à condensation.

3.2.2 EXEMPLE DE LA COGÉNÉRATION BIVALENTE

A CONTEXTE

Le même maître d‘ouvrage, est toujours aussi prudent et conscient de la nécessité de favoriser les énergies renouvelables. Le
lieu du projet est :
au milieu des champs de colza ;
pourvu d‘une alimentation en fuel.

93
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
Le bâtiment à construire est toujours basse énergie. Un des choix
de chauffage particulièrement adapté pourrait être une cogénéra-
tion à l‘huile végétale.

La prudence du maître d‘ouvrage voudra qu‘il prévoie aussi une


redondance par le choix d‘un appoint comme par exemple une
chaudière au fuel de manière à permettre une reconversion de la
cogénération à l‘huile végétale en cogénération au fuel ; en cas de
pénurie d‘huile végétale, la conversion de la cogénération au fuel
ne serait pas trop compliquée à réaliser. Le seul bénéfice environ-
nemental restant serait une production décentralisée d‘électricité
par la cogénération.

L‘originalité de cette combinaison de systèmes porte sur :


Source : Energie + (monotone de chaleur)

la réduction de l‘impact environnemental (émissions de gaz carbonique) grâce à l‘utilisation d‘une ressource renouvelable
comme l‘huile végétale ;
la diversification des vecteurs énergétiques en matière de sécurité d‘approvisionnement.

B OPTIMUM ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Comme dans le cas d‘une pompe à chaleur, il n‘est nécessairement pas intéressant au niveau énergétique et environnemental, voire
économique, de couvrir l‘ensemble des besoins de chaleur par une cogénération surdimensionnée.
Projet

Dans le dimensionnement d’une cogénération, par exemple, le logiciel « CogenSim » calcule, en fonction des besoins de chaleur, un
optimum qui prend en compte :
l’impact énergétique et environnemental le plus faible possible ;
l’impact financier minimum.
On se rend compte que cet optimum correspond à une puissance de l’ordre de 25 à 30 % de la puissance maximum nécessaire dans les
conditions de température externe les plus sévères.

3.3 POUR LES « ACCROS » DES ÉNERGIES FOSSILES

Tout le monde ne peut pas être intéressé par les énergies renouvelables. Qu‘à cela ne tienne, pour les irréductibles, autant envisager des
systèmes performants pour subvenir aux besoins énergétiques.
A ce stade de la réflexion, ce guide peut encore tenter de convaincre ces irréductibles sans toutefois leur faire perdre la face. On peut, par
exemple, adopter une solution hybride où :

les besoins de chaleur d‘une partie du centre sportif seraient pris en charge par une stratégie renouvelable associée à
une stratégie classique. On pense à l‘ensemble des besoins de chauffe et d‘eau chaude sanitaire du bâtiment à l‘exclu-
sion de la grande salle de sport ;
les besoins de chaleur de la grande salle de sport seraient, quant à eux, pris en charge par des systèmes spécifiques aux
espaces de grande hauteur comme les systèmes convectifs (aérothermes à gaz à condensation) ou les systèmes radiatifs
(radiants à gaz). Ces systèmes sont difficiles à combiner aux autres vu qu’ils ne donnent pas la chaleur aux émetteurs via
un fluide caloporteur comme l‘eau chaude. On parle alors de systèmes de chauffage décentralisés.

A ce stade, le principe de « subvenir aux besoins énergétiques là où ils sont » doit influencer la réflexion des concepteurs sur le choix des
systèmes fossiles décentralisés. En effet, on se rend compte que les systèmes de production de chaleur décentralisés à très haut rende-
ment et sans combinaison possible avec les stratégies renouvelables, pourraient avoir leur rôle à jouer pour une partie des besoins de
chaleur du centre sportif. Ceci est dû au fait qu‘il n‘y a pas de pertes de distribution avec un quelconque vecteur caloporteur comme dans
les systèmes centralisés.

94
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
Le schéma suivant illustre la combinaison complète des différents vecteurs énergétiques sélectionnés dans ce guide qu‘ils soient
renouvelables ou pas :

Projet
Ressources renouvelables et fossiles combinées

Les besoins en chaleur dans notre bâtiment basse énergie sont répartis comme suit :

de l’ordre de 40 % pour la grande salle de sport ;


le solde de 60 % pour les autres espaces.

Le compromis trouvé ici est de subvenir aux besoins de chaleur :

de la grande salle avec des systèmes spécifiques à ce type d’espace comme les aérothermes à gaz à condensation ou
les radiants à gaz ;
du reste du bâtiment et de l’eau chaude sanitaire par des systèmes renouvelables.

Avec ce type de configuration, on pourrait quand même agir sur


l’impact environnemental à raison de 60 % du potentiel. Attention
que pour un centre sportif un peu plus modeste, sans salle poly-
valente, il serait nécessaire de revoir sa position dans le sens où
le potentiel des besoins de chaleur disponibles pour réduire l’im-
pact environnemental ne serait plus que de 40 % ; à méditer

95
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
3.4 ETUDE COMPARATIVE DES COMBINAISONS DE DIFFÉRENTES STRATÉGIES

3.4.1 COHABITATION RAISONNÉE

L‘étude porte sur la cohabitation de différentes stratégies d‘énergies renouvelables avec des énergies fossiles classiques. L‘idée reste,
bien sûr :

de maximiser la « couverture » des besoins énergétiques du centre sportif par des stratégies d‘énergies renouvelables
comme par exemple :
une pompe à chaleur géothermique pour assurer les besoins de chaud ;
des capteurs solaires photovoltaïques pour assurer les besoins d‘électricité ;

d‘assurer le complément en puissance, en temps et en énergie par une stratégie d‘énergies fossiles comme par exemple :
une chaudière à gaz à condensation pour le chaud ;
le réseau électrique classique pour les besoins électriques lorsqu‘ils sont en dehors des plages de production des
capteurs photovoltaïques (éclairage des aires de jeux lorsqu‘il fait noir dehors) ;

Il en résulte que tout un catalogue ou « panel » de stratégies d‘énergies renouvelables et fossiles est disponible.
Parmi ce « panel », on veillera à éviter la redondance des « stratégies renouvelables».
Projet

En d‘autres termes, le choix d‘une cogénération à l‘huile végétale avec des capteurs photovoltaïques, par exemple, ne serait pas oppor-
tun dans le sens où les deux systèmes produisent tous les deux de l‘électricité. Vu l‘importance des investissements des deux
« stratégies » et sachant qu‘une seule pourrait subvenir à la fourniture d‘électricité (bon dimensionnement), on évitera la combinaison de
ces deux « stratégies ».

La combinaison « raisonnée » devra donc tenir compte de :

tous les besoins du centre sportif (chaud, électricité principalement) ;


la pertinence écologique et durable (cohérence en termes de filière d‘approvisionnement, bilan CO2 favorable, …) ;
la non redondance des stratégies ;
l‘aspect financier (coûts d‘exploitation et investissements estimés) ;

3.4.2 COMBINAISONS SÉLECTIONNÉES

Sur base des critères de cohabitation raisonnée, émergent différentes combinaisons mûrement réfléchies et non exhaustives que l‘on
pourra comparer entre elles et par rapport à une référence fossile performante et ce, d‘une part au niveau du bilan énergétique annuel et
environnemental (émission de CO2), à savoir :

la combinaison des énergies solaires avec une énergie fossile comme cas de base ;
la combinaison des énergies photovoltaïque et géothermique ;
la cogénération à l‘huile végétale ;
la combinaison des énergies photovoltaïque et de la biomasse.

96
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
3.4.3 DONNÉES ET HYPOTHÈSES DE TRAVAIL

A ENVELOPPE ET SYSTÈMES

Voir fiche thématique 11:


Notre objectif est de proposer des alternatives à la conception habituelle rencontrée dans le Comparaison des straté-
cadre des nouveaux projets actuels.
gies d’énergies renouvela-
D‘emblée on part sur l‘étude d‘un centre sportif basse énergie comme on a pu l‘étudier dans le bles et fossiles
cadre de l‘optimisation de l‘enveloppe.
Pour rappel, le bâtiment de référence était le centre sportif de Grez-Doiceau. Au départ, celui-ci
peut être considéré comme un projet type « Réglementaire au niveau Umax des parois».
Par exemple :

l‘isolation de l‘enveloppe a été bien soignée sachant que l‘on trouve minimum 10 cm de laine de roche dans les
murs et 15 cm en toiture ;
les productions de chauffage sont performantes : chaudières à gaz à condensation ;
le système de chauffage du grand hall est par air à recyclage, ce qui limite l‘impact énergétique ;
la plupart des systèmes de ventilation sont équipés de récupérateur de chaleur.

A.1 ENVELOPPE DE RÉFÉRENCE

Le bâtiment de référence de Grez-Doiceau modélisé est retenu, mais l‘alternative « basse énergie » a été prise en compte, à
savoir :

isolation renforcée des parois externes ;

Projet
l‘éclairage artificiel tient compte de l‘éclairage naturel. Le lanterneau de la grande salle a été optimisé en tenant
compte non seulement de l‘exploitation maximale de la lumière du jour (fraction lumière du jour), mais aussi du
minimum de déperditions thermiques au travers du lanterneau. Pour rappel, dans le cas spécifique des grandes
salles de sport, l‘optimum énergétique entre l‘exploitation de la lumière du jour et les déperditions thermiques est
compris entre 10 et 15 % ;
les systèmes de ventilation des zones principales reprises dans l‘étude sont indépendants, à double flux avec
récupérateur de chaleur (80 % de rendement thermique).

Pulsion parallèle aux versants de la toiture (bouches type « jet »)


A.2 SYSTÈME DE RÉFÉRENCE Extraction sous le faîte de toiture

Centrales de traitement d’air (CTA) équipées d’un


récupérateur de chaleur sur l’air extrait

Ballon ECS

Système de production de Collecteur de chauffage


Centrale de traitement d’air (CTA) équipée d’un récu-
chaleur à connecter
pérateur de chaleur sur l’air extrait

97
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
Afin de permettre la comparaison des différentes productions de chaleur et d‘électricité, on centralise :

les besoins de chaleur sur un collecteur, soit les besoins :


de chauffage par air des différentes zones ;
d‘eau chaude sanitaire ;
de chauffage de l‘air hygiénique.

les besoins d‘électricité au niveau du tableau électrique principal.

Les systèmes de chauffage, de ventilation et d‘ECS sont repris dans le tableau suivant en détaillant les types de production, de distribu-
tion et d‘émission :

Zones Système Production Distribution Emission

Centrale de traitement d‘air Bouche à déplacement


Chauffage
Salle principale à recyclage et récupération Sur l‘air par gaine au sol
Ventilation de chaleur sur l‘air neuf Reprise sous la toiture
Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion classique
Salles polyvalentes à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise classique

Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion vestiaire


à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise douche
Vestiaires
Projet

ECS Boucle d‘eau chaude à


Production semi-centralisée 60°C départ et 55°C Douche à poussoir
retour au minimum
Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion classique
Cafétéria à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise classique

Pour chaque type de systèmes, des rendements ont été appliqués dans la simulation de manière à tenir compte des pertes à chaque
étape du parcours des vecteurs caloporteurs.

B APPORTS INTERNES

Les apports internes n‘ont pas été modifiés par rapport au cas de base. Ils sont essentiellement dus aux sportifs pratiquant leur sport
dans les salles, à la vapeur d‘eau issue des douches, aux sportifs et spectateurs fréquentant la cafétéria. Chaque centre sportif aura ses
propres apports internes en fonction surtout de la fréquentation.

C IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET FINANCIER DES ÉNERGIES

98
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
D SUBVENTIONS

D.1 PRIMES

Vu que l‘attribution des primes et de leur hauteur pour tel ou tel système est un « terrain mouvant » en permanence, dans cette
étude comparative, on n‘en tient pas compte.
Cette hypothèse nous permet :

d‘assurer au guide une certaine pérennité à long terme et indépendance de mouvement par rapport aux systèmes
de primes ;
d‘accentuer la motivation énergétique des projets par rapport à celle purement financière.

D.2 CERTIFICATS VERTS

Contrairement aux primes qui peuvent être assez « volatiles », le marché des certificats verts, de par son principe, semble plus
stable. Cependant, l‘octroi des CV pour un investissement est limitée dans le temps (10 à 15 ans). Pour ces diverses raisons,
dans les simulations qui suivent, on en tient compte pour assurer trouver l‘optimum financier.

3.4.4 SIMULATIONS

Différents logiciel de simulation ont été utilisés pour établir les bilans énergétiques, environnementaux et financiers, à savoir le
profil de consommation annuel :

Projet
des besoins de chaud, de froid éventuel provenant des simulations thermiques dynamiques en utilisant le logiciel
TRNSYS :

Besoins de chaleur et de refroidissement d’un hall sportif basse énergie

des besoins d‘éclairage tenant compte de l‘éclairage naturel et étant issu de la conjugaison des simulations dans
Ecotect, Daysim et Dialux ;
des besoins d‘ECS provenant d‘un logiciel propriétaire MATRIciel ;
des besoins électriques des ventilateurs des centrales de traitement d‘air (CTA) provenant de la corrélation de
mesures in situ et des modèles de simulation Consoclim de l‘Ecole des Mines de Paris ;

Dans les différentes simulations, heure par heure, on analyse la correspondance des besoins de chaleur et électriques en fonc-
tion des ressources comme par exemple les besoins d‘ECS et d‘électricité avec la présence de soleil.

99
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
A CAS DE SIMULATION

Pour nous permettre d‘évaluer l‘impact énergétique et environnemental du choix des stratégies d‘énergies renouvelables, un cas classi-
que est pris comme base ou référence de travail, à savoir :

une chaudière à ressource fossile pour les besoins de chaleur ;


des capteurs photovoltaïques sur la toiture pour couvrir l‘optimum énergie des besoins d‘électricité du centre sportif ;
le réseau électrique pour les besoins d‘éclairage, de ventilation, …
Pour valoriser l‘utilisation des énergies renouvelables, on s‘arrange pour que le cas de base soit favorable à l‘environnement. Le tableau
suivant synthétise les différentes simulations :

ENERGIES FOSSILES ENERGIES RENOUVELABLES


ALTERNATIVE ALTERNATIVE ALTERNATIVE
BESOINS BASE 1 BASE 2 BASE 3
1 2 3
Energie Chaudière gaz Chaudière gaz Cogénération à Chaudière bois
Chaudière Pompe à cha-
à condensa- à condensa- l‘huile végétale
fuel leur eau/eau
Besoins de tion tion
chaleur Complément Panneaux
Chaudière gaz Chaudière gaz
puissance solaires ther-
à condensation à condensation
miques
Energie PV PV PV PV
Besoins Complément
d‘électricité énergie et Réseau Réseau Réseau Réseau Réseau Réseau
puissance
Projet

Pour les différents cas de base et alternatives, on analyse :

les consommations d‘énergie primaire ;


les émissions de CO2 ;
les coûts d‘exploitation ;
les investissements.

B CAS DE BASE 1 : CHAUDIÈRE FUEL + PV

Une chaudière fuel fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

100
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
B.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

De manière à couvrir partiellement ou totalement les différents types de besoins, l‘association d‘une ou plusieurs chaudières avec
des panneaux photovoltaïques est complémentaire et non redondant.

Les ressources associées aux systèmes devraient théoriquement permettre d‘assurer tous les besoins d‘un centre sportif classi-
que.

BESOINS DU BÂTIMENT
« RESSOURCES »
Besoin d‘eau
Besoin de Besoin d‘é- Besoin de ventila-
Besoin de froid chaude sani-
D‘ÉNERGIE RENOU- chaleur clairage tion
taire
VELABLE ET FOSSILE
Refroidisse-
ment naturel Refroidissement
Air
mécanique

Eclairage
Alternative
naturel + Complément
avec cap-
Apport exter- complé- électrique des
Soleil teurs solai-
ne gratuit ment avec ventilateurs avec
res thermi-
capteurs les capteurs PV
ques
PV

Chaudière Chaudière fuel (à


Chaudière
fuel (à condensation)
Gaz / Fuel haut rende-
condensa- pour chauffer

Projet
ment
tion) l’air neuf

PV + Ré-
PV + Réseau
Electricité seau élec-
électrique
trique

B.2 CHAUDIÈRE FUEL

La chaudière fuel pourrait être utilisée dans le cas d‘un centre sportif qui se trouverait isolé sans ressource renouvelable ou
conduite gaz à proximité.

Dans nos chères contrées, cette situation peut encore se présenter mais devient, heureusement marginale. Un peu « en carica-
ture », cette situation pourrait se présenter dans un coin de la Région Wallonne où il n‘y a pas de ressource à proximité immédia-
te :

de bois pour une chaudière biomasse par exemple ;


d‘eau pour une pompe à chaleur. Vous allez dire que s‘il n‘y a pas d‘électricité c‘est foutu pour faire fonctionner la
PAC ;
de champs de colza pour produire de l‘huile végétale pour une cogénération ;
et enfin de gaz pour une chaudière à condensation.

Objectivement, ce genre d‘endroit existe-t-il encore sur notre « demi-confetti » qu‘est la RW ?


Bref, si ce « paradis » sur terre existe, la chaudière au fuel peut « faire l‘affaire ».

101
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
B.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Vu que les surfaces des toitures des centres sportifs sont loin d‘être négligeables, la pose de panneaux photovoltaïques est toute indi-
quée.
Pour le hall de référence étudié, l‘optimalisation donne une valeur de 75 m².

Sans rentrer dans les détails, on se rend compte qu‘il est toujours délicat d‘effectuer un calcul de rentabilité sachant que :

les réglementations concernant le niveau de kWc maximum autorisé et la notion de « compteur qui peut tourner à l‘en-
vers », changent ;
les prix des CV évoluent selon le marché ;
les primes suivent les politiques menées ;

Pour ces diverses raisons, il est toujours utile de demander une étude de faisabilité auprès d‘un bureau d‘étude spécialisé lors de la réali-
sation de l‘avant-projet et d‘obtenir une garantie de la part des autorités régionales quant à la certitude d‘obtention des primes et aides à
l‘investissement.

En effet, il est toujours nécessaire d‘analyser :

l‘impact énergétique et environnemental ;


l‘aspect financier du projet ;
la faisabilité technique ;
Projet

la durée de vie des équipements ;


C CAS DE BASE 2 : CHAUDIÈRE GAZ + PV

Une chaudière gaz fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

102
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
C.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

Dans ce cas, toute chose restant égale, on remplace la chaudière fuel par une chaudière gaz à condensation.

C.2 CHAUDIÈRE GAZ A CONDENSATION

Lorsqu‘on dispose d‘une conduite de gaz à proximité du projet, on s‘arrangera pour choisir un système de chauffage avec chaudière à
gaz à condensation. Cette configuration permet, pour autant que l‘on favorise la condensation, d‘obtenir des rendements proches de 104
% su PCI, raison pour laquelle la comparaison entre les deux types de chaudières en matière énergétique et environnementale est inté-
ressante.

C.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

La surface optimisée est la même que pour le cas précédent, soit 75 m² de panneaux photovoltaïques.

D CAS DE BASE 3 : CHAUDIÈRE GAZ + PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES

Projet
Une chaudière gaz fournit les besoins de chaleur , les capteurs CES solaires fournissent les besoins d’ECS et le réseau fournit les besoins
électriques

D.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

Dans ce cas, on cherche à mettre en évidence l‘impact énergétique et environnemental des capteurs solaires thermiques. Malgré
la difficulté de « rentabiliser » ce type d‘installation dans la pratique, une installation solaire thermique fait partie des stratégies
d‘énergie renouvelable simple et didactique.

Pourrait-on envisager de placer des capteurs solaires thermiques et des capteurs photovoltaïques sachant que les uns comme
les autres sont limités en surface par rapport à l‘aspect économique de l‘opération ? Oui, pourquoi pas ! Le tout, naturellement,
est une question d‘investissement. On verra par la suite dans les résultats de simulation que l‘addition des 2 types de capteurs
représente un investissement très important pour une amélioration mitigée des bilans énergétique et environnemental.

Pour ce cas spécifique, on simulera juste l‘association d‘une chaudière gaz à condensation avec des panneaux solaires thermi-
ques.

103
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
D.2 CHAUDIÈRE GAZ A CONDENSATION

On dispose de la même chaudière gaz à condensation que le cas précédent.

D.3 PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES

Tout comme les panneaux photovoltaïques, on détermine une surface de capteurs pour laquelle on a un optimum économique.
Une simulation a été réalisée à l‘aide du logiciel « propriétaire » MATRIciel et inspiré du logiciel de T-sol.

Les résultats de la simulation donnent un optimum à 60 m²

E ALTERNATIVE 1 : POMPE À CHALEUR + PV


Projet

Une pompe à chaleur fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

La combinaison des ressources solaire et géothermique implique l‘association de panneaux photovoltaïques et d‘un système de pompe à
chaleur dont l‘évaporateur est adapté à la source froide. Celle-ci peut être de différents types, à savoir :

le sol sous forme de géothermie en nappe horizontale, les sondes ou les pieux géothermiques, … ;
l‘eau d‘une rivière, d‘une nappe phréatique de surface, … ;
l‘air ambiant.

104
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles

BESOINS DU BÄTIMENT

« RESSOURCES » Besoin d‘eau


Besoin de Besoin Besoin de
Besoin de froid chaude
D‘ENERGIE FOSSILE chaleur d‘éclairage ventilation
sanitaire
Panneaux Panneaux
Panneaux Panneaux
Soleil solaires solaires
photovoltaïques photovoltaïques
thermiques thermiques
Pompe à Pompe à
chaleur chaleur
Sol eau/eau ou eau/eau ou
eau/air + eau/air +
géothermie géothermie
Pompe à Pompe à
chaleur chaleur
Eau
eau/eau ou eau/eau ou
eau/air eau/air
Pompe à Pompe à
Free cooling
chaleur chaleur
Air naturel et
air/eau ou air/eau ou
volontaire
air/air air/air

E.1 POMPE À CHALEUR

Projet
Une pompe à chaleur pourrait-elle assurer seule les besoins de chaleur d‘un bâtiment basse énergie ?

A première vue dans un bâtiment basse voire très basse énergie, oui !

Mais avec quelle efficacité (COP) ou seasonal Performance Factor (SPF) ?

En effet, bien que la source chaude (batterie chaude d‘une centrale de traitement d‘air par exemple) reste à des températures
raisonnables (35°C : à vérifier), même par grand froid, la température de la source froide (air, eau, sol) peut atteindre des valeurs
proches de zéro degré voire moins. La nécessité de dégivrer régulièrement altère l‘efficacité d‘une pompe à chaleur.

On peut donc en arriver à atteindre des COP de l‘ordre de 2.5 dans certains cas ou moins encore.

De plus, la nécessité de chauffer l‘ECS de manière très régulière à des températures de l‘ordre de 60°C (de l‘ordre de 65°C pour
la température de condensation du fluide frigorigène), entraîne aussi une dégradation importante des performances de la pompe
à chaleur.
De manière générale, on peut espérer avec des SPF :
2.5 à 3 pour les PAC air/eau en ECS ;
3 à 4 pour les PAC air/eau en chauffage basse température ;
> 4 pour les PAC eau/eau ;
De nouveau, la réflexion raisonnée nous conduit à envisager une cohabitation d‘une pompe à chaleur bivalente avec un système
de production de chaleur pouvant travailler à haute température.
On rappelle que la cohabitation raisonnée propose :

de prévoir une stratégie d‘énergie renouvelable qui maximalise la couverture énergétique des besoins de chaleur.
C‘est une pompe à chaleur eau/eau qui serait privilégiée car elle a un meilleur COP que les PAC air/eau par
exemple ;
d‘y adjoindre une stratégie d‘énergie fossile qui donne le coup de pouce en puissance quand c‘est nécessaire.
Dans ce cas, si le gaz est disponible, la chaudière gaz à condensation conviendrait le mieux.

105
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles

En pratique on prévoit, suivant la monotone de chaleur, de recou-


rir à la combinaison d’une PAC avec une chaudière gaz à
condensation respectivement à hauteur de 33 % de la puissance
pour la PAC et les 67 % restant pour la chaudière.

En analysant la monotone de chaleur ci-contre, on se rend comp-


te qu’effectivement pour des températures de source froide infé-
rieures à 5°C la pompe à chaleur classique risque de fonctionner
en mode dégivrage.

Actuellement, il est clair que les nouveaux modèles de pompe à


chaleur peuvent travailler à des températures de source froide
bien plus basse que 0°C avec des valeurs de COP qui se main-
tiennent à des valeurs acceptables.
Source : Energie + (monotone de chaleur)

Néanmoins, ces technologies doivent encore faire leurs preuves à longs termes et elles conviennent en général pour des puissances
inférieures à celles nécessaires pour chauffer un centre sportif basse énergie.

Dans le cas étudié ici, une puissance de PAC de l’ordre de 40 KW correspond à 33 % des besoins de chaleur nécessaires.

Rappelons ici qu‘une pompe à chaleur sera d‘autant plus efficace que :
Projet

La source froide sera à la température la plus élevée possible. Par exemple, le sol est en moyenne à une température de
l‘ordre de 10°C par rapport à l‘air qui peut descendre sous nos latitudes en -dessous de -10°C.
On favorisera donc la géothermie pour autant que financièrement une certaine rentabilité existe ;

La source chaude sera à la température la plus basse possible.


On notera que dans les bâtiments bien isolés et à infiltrations réduites, les températures de source chaude peuvent être
plus basse pour la simple raison que les déperditions à compenser sont plus faibles et, par conséquent, les puissances
spécifiques en W/m² plus faibles aussi.

E.2 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

On se trouve avec les mêmes contraintes économiques que dans le cas précédent. La surface optimale reste donc de l‘ordre de 75 m².

106
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
F ALTERNATIVE 2 : COGÉNÉRATION À L’HUILE VÉGÉTALE

Projet
Une cogénération fournit les besoins de chaleur et d’électricité en parallèle avec le réseau électrique

F.1 LES RESSOURCES ET SYSTÈMES

La cogénération a l‘avantage de pouvoir combiner la plupart des besoins de chaleur et d‘électricité.

L‘idée de combiner cette cogénération avec des panneaux photovoltaïques ne semble pas cohérente pour la simple raison que
l‘on mettrait en œuvre des stratégies d‘énergie renouvelable redondantes.

BESOINS DU BÄTIMENT
« RESSOURCES » Besoin d‘eau
Besoin de Besoin Besoin de
D‘ENERGIE Besoin de froid chaude
chaleur d‘éclairage ventilation
RENOUVELABLE sanitaire
Electricité du
Chaleur du Electricité du Chaleur du cogénérateur
Huile végétale
cogénérateur cogénérateur cogénérateur pour le
ventilateur
Ventilation
Air
naturelle

107
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
F.2 LE COGÉNÉRATEUR

Si le cogénérateur est bien dimensionné sur base de profils de besoins de chaleur et électrique précis, il peut théoriquement subvenir à
une part importante des besoins. Plusieurs pistes de cogénérateurs dit à énergie « renouvelable » existent.

On citera principalement :

le bois :
les cogénérateurs brûlant ce type de vecteur renouvelable n‘existent que pour des puissances
thermiques supérieures à 500 KW. Dans le cas d‘un hall sportif dit « basse énergie », la puissance
de 400 kW est trop importante par rapport aux besoins réels de chaleur et d‘électricité. On ne re-
tiendra cette application que pour les complexes sportifs de grande importance ou pour un réseau
de chaleur à l‘échelle d‘une commune (installation de cogénération au bois de Gedinne) ;

l‘huile végétale :
à l‘inverse du bois, il existe des petites unités de cogénérations de faibles et moyennes puissan-
ces. Cependant, toute la polémique se situe au niveau de l‘éthique de production de l‘huile végéta- Source : Xylowatt
le : cultiver pour manger ou chauffer tel est le débat. En restant neutre à ce niveau, le guide se doit
quand même d‘en parler en toute liberté et de signaler, tout simplement qu‘une telle filière renouve-
lable existe en Région Wallonne.

L‘approvisionnement en huile végétale doit être garanti avant de se lancer dans ce type de démarche.
Projet

La même réflexion que pour la combinaison d’une pompe à chaleur avec des capteurs photovoltaïques, peut être menée si on envisage
une cogénération à l’huile végétale.

Dans ce cas, le cogénérateur devra aussi tenter de recouvrir tout


seul le maximum :

des besoins de chaleur comme la pompe à chaleur ;


des besoins d’électricité comme les panneaux
photovoltaïques.

Le logiciel CogenSim de la RW, nous permet de dimensionner un


cogénérateur à l’huile végétale sur base des profils de
consommations de chaleur et d’électricité de notre centre sportif de
référence.

Source : Energie+ (monotone de chaleur)

La puissance thermique du cogénérateur calculée pour rendre le projet économiquement optimal est de l’ordre de 30 kWth pour 16 kW
électrique. Tout comme le dimensionnement de la pompe à chaleur, l’optimum économique donne une puissance de l’ordre de 25 à 30 %
de la puissance maximum de dimensionnement.

Pour les mêmes raisons que les autres alternatives renouvelables, la cogénération doit être associée à une autre stratégie de production
de chaleur comme une chaudière à gaz à condensation avec la même ambition de complément en puissance à la cogénération (voir §
2.4.1.

108
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
G ALTERNATIVE 3 : BIOMASSE ET PHOTOVOLTAÏQUE

Une chaudière bois fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

G.1 LES RESSOURCES ET SYSTÈMES

Projet
La combinaison des ressources solaire et biomasse (bois par exemple) implique l‘association de panneaux photovoltaïques et
d‘un système de chaudière au bois. Les ressources de bois sont assez importantes dans notre région. Alors pourquoi ne pas en
profiter de manière raisonnée. Néanmoins, la proximité de filière d‘exploitation de bois est impérative pour justifier une telle initia-
tive.

BESOINS DU BÄTIMENT

« STRATEGIE » Besoin
Besoin de
Besoin Besoin de d‘eau
D‘ENERGIE Besoin de chaleur ventilation
d‘éclairage froid chaude
RENOUVELABLE hygiénique
sanitaire
Chaudière au Chaudière
Biomasse (bois)
bois au bois
Panneaux
Panneaux photovoltaïques
Soleil
photovoltaïques pour le
ventilateur
Ventilation
Air
naturelle

G.2 CHAUDIÈRE AU BOIS

Les chaudières au bois peuvent atteindre des rendements de l‘ordre de 92 %. La chaudière envisagée dans cette étude est une
chaudière à pellet à aspiration. Les pellets sont stockés dans un silo dimensionné à l‘aide d‘un logiciel « propriétaire » MATRIciel
de manière à optimiser les dimensions sur basse des besoins de chaleur et d‘un scénario de stockage raisonnable.

109
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
G.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Tout comme les autres alternatives, l‘optimum économique est de l‘ordre de 75 m² de panneaux photovoltaïques.

3.4.5 ANALYSE DES RÉSULTATS DES SIMULATIONS COMBINÉES

Mettre en évidence le « bienfait » énergétique et environnemental des stratégies d’énergies renouvelables


Suivant les comparaisons des différentes stratégies raisonnées d’énergies renouvelables et fossiles, aider les auteurs
du projet à faire un choix raisonné

Il est intéressant d‘analyser les différentes combinaisons raisonnées de stratégies d‘énergies renouve-
lables et fossiles afin de montrer quels sont leurs impacts : Voir fiche thématique 11 :
Comparaison des straté-
en énergie finale et en coût d‘exploitation ; gies d’énergies renouvela-
en énergie primaire et en émission de CO2 ; bles et fossiles
en termes financiers.

A ENERGIE FINALE
Projet

L‘énergie finale est celle réellement consommée par le centre sportif. Elle
permet, moyennant le prix unitaire des vecteurs énergétiques, de calcu-
ler les coûts d‘exploitation : votre facture énergétique annuelle !
La comparaison des différentes alternatives donne la cogénération et la
pompe à chaleur associée aux capteurs photovoltaïques comme les
moins énergivores au niveau des compteurs d‘entrée du bâtiment.
Pour la cogénération les compteurs sont :

le niveau de la cuve d‘huile végétale en traduisant les litres


consommés en kWh ;
les kWh électriques réellement consommés sur le ou les
compteurs électriques de la cabine haute tension (dans la
plupart des applications).

Pour la pompe à chaleur c‘est uniquement l‘énergie électrique qu‘il faut relever sur le ou les compteurs électriques.

B COUT D’EXPLOITATION

Le coût d‘exploitation est la facture énergétique payée en fin d‘année.


Il dépend directement des fluctuations incessantes des prix de l‘énergie.

C‘est la raison pour laquelle, quels que soient les vecteurs énergétiques et/ou les ressources renouvelables choisis, la réduction drastique
des besoins par le soin porté aux déperditions de l‘enveloppe au travers des parois, par infiltration et ventilation, est une priorité fonda-
mentale.

110
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
Les simulations réalisées montrent que fondamentalement :
les coûts d‘exploitation diminuent suivant la percep-
tion ou pas de certificats verts. Par exemple, la cogé-
nération et la pompe à chaleur associée aux PV cou-
teraient le moins cher aux exploitants d‘un centre
sportif avec, pour seule raison, qu‘elles génèrent
beaucoup de CV. A l‘inverse, si les CV n‘existaient
pas, ces solutions couteraient très chers ;
le dimensionnement des systèmes de production
montre ici toute son importance. En effet, ce dimen-
sionnement, comme on l‘a vu, est réalisé sur base
d‘une optimisation du choix des équipements en fonc-
tion :

de la couverture énergétique maximale ;


de la génération du plus de CV possibles ;
et des coûts d‘exploitation les plus faibles.

C ENERGIE PRIMAIRE

L‘évaluation des énergies primaires donne une idée de l‘impact des besoins énergétiques d‘un centre sportif sur l‘environnement.
Suivant le vecteur énergétique utilisé, les tendances de la comparaison des énergies finales peuvent s‘inverser. Pour preuve, la
consommation d‘énergie électrique pour le chauffage ruine, en
grande partie, la bonne impression laissée au niveau des coûts
d‘exploitation. Ceci dit, On voit encore dans les simulations qui

Projet
ont été menées que :

l‘alternative qui fait intervenir la cogénération est inté-


ressante car, et c‘est le principe escompté, la produc-
tion électrique est décentralisée et ne fait pas interve-
nir la « cascade » des rendements dramatiques pour
la fourniture d‘électricité depuis la centrale jusqu‘au
compteur du centre sportif ;
l‘alternative mettant en évidence la pompe à chaleur,
bien que toujours intéressante globalement, fait juste-
ment l‘effet inverse d‘une cogénération, à savoir : la
centralisation des consommations électriques de la
PAC via le réseau national et les centrales.

D EMISSION CO2

« Last but not least », les émissions de CO2, raison principale de


l‘existence de ce guide, sont aussi évaluées.
L‘interprétation des résultats donne :

la cogénération « gagnante » avec plus de 50 % de


réduction des émissions de CO2 par rapport au choix
du vecteur énergétique fuel ;
la solution de la chaudière au bois « pointe son nez »
comme alternative environnementale intéressante ;
la pompe à chaleur reste intéressante de par le sou-
tien, en grande partie des capteurs photovoltaïques.

111
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
E INVESTISSEMENT

Voici, comme d‘habitude, « le nerf de la guerre » : l‘aspect finan-


cier. Les prix évalués sont des prix budgétaires 2009.
A chaque projet, correspond toujours une négociation des prix qui
peuvent changer en fonction des affinités énergétiques des entre-
preneurs.

Avis donc aux maîtres d‘ouvrage et aux auteurs de projet : « restez


svp objectif et ne succombez pas à la tentation de faire passer à la
trappe les alternatives renouvelables sous prétexte que votre enve-
loppe budgétaire est dépassée et que les stratégies d‘énergies
renouvelables, présentées comme novatrices, sont par consé-
quent, chères ».

Ceci dit, voici quand même un point de comparaison à « l‘instant


t » qui n‘engage que les auteurs du projet :

l‘association de la cogénération et de la chaudière gaz,


décidément, est assez intéressante même au niveau
financier ;
l‘association de la chaudière au bois et des PV se dé-
fend bien par rapport aux solutions fossiles ;
Projet

par contre, l‘association de la pompe à chaleur, de la


chaudière et des PV est onéreuse. Attention la source
froide de la PAC est un réseau de sondes géothermi-
ques (coûts : de l‘ordre de 40.000 € dans ce cas-ci).
D‘où l‘importance de bien choisir le site d‘implantation
du centre sportif surtout en fonction des ressources
renouvelables. A titre indicatif, si le site choisi se trou-
vait en bordure de « Meuse », l‘investissement serait
réduit. Le tableau ci-contre montre cet impact.

3.4.6 CONCLUSION

Volontairement, des temps de retour n‘ont pas été calculés car il est très difficile voire impossible d‘anticiper les marchés de l’énergie, les
primes à l‘aide à la conception énergétique des bâtiments, …
La seule chose dont on est certain, c‘est que le train de la rationalisation des énergies est en route depuis bien longtemps, qu‘il va pren-
dre de la vitesse et qu‘il acquiert une inertie grandissante.

En termes de choix de stratégie de couverture des besoins :

ne vous précipitez pas vers les solutions classiques, rôdées ;


restez indépendant de toute forme de « lobbying » ;
soyez créatif.

C‘est vrai que la tentation est toujours grande de « s‘en sortir au moins cher et à court terme ! »
Dans le cas précis d‘un projet de construction d‘un centre sportif, c‘est l‘occasion de mettre en évidence votre savoir faire sur un bâtiment
qui restera une vitrine en matière de technologie accessible par tous.
N‘oubliez surtout pas que la plupart des sportifs sont jeunes d‘esprit ! L‘impact éducatif, didactique que représente les énergies renouve-
lables doit vous faire réfléchir à long terme.
112
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
En combinant les différents résultats tant sur les points de vue énergétique, environnemental et financier, on peut en conclure
prudemment et pour ce cas précis d‘étude que :

la cogénération à l‘huile végétale est intéressante mais traine derrière elle un problème éthique à analyser au cas
par cas sachant que malgré tout, vu les quotas imposés pour les denrées alimentaires sur le territoire européen,
une partie de la culture pourrait être consacrée à l‘énergie à l‘instar de la canne à sucre du Brésil. De plus, le
développement de l‘huile végétale pourrait permettre de redynamiser le secteur agricole en crise. Pour chaque
projet, on analysera et on sondera la sensibilité des interlocuteurs de manière objective ;
dans le mécanisme des Certificats Verts (CV), beaucoup de combinaisons de stratégies d‘énergies renouvelables
perdent tout leur intérêt financier. Cependant, ce mécanisme est plus stable que celui des primes. Depuis qu‘il a
été mis sur pied la valeur de revente du certificat vert s‘est plus ou moins maintenue au même niveau (85 à 90 €
par CV).

3.5 VALIDER LA COMBINAISON DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ET FOSSILES PAR RAPPORT AUX BESOINS

Projet

113
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
En reprenant les étapes successives d‘un projet de conception énergétique d‘un centre sportif, on doit toujours tenir en mémoire que les
étapes logiques sont comme suit :

l‘optimisation de la conception afin de limiter les besoins énergétiques du bâtiment ;


le recours aux énergies renouvelables dans la mesure du possible pour couvrir « en énergie » un maximum de besoins ;
L‘association d‘un complément d‘énergie fossile si nécessaire pour couvrir « en puissance » un minimum de besoins.

C‘est à ce point qu‘il est important de faire la synthèse quant au recours à la cohabitation raisonnée des ressources renouvelables et fos-
siles.
Pour chauffer, approvisionner en ECS, éclairer, fournir la force motrice électrique à un centre sportif, comme on l‘a vu, on privilégiera les
énergies renouvelables en fonction des ressources locales disponibles et de leur durabilité.

Entre autres, on entend par durabilité des ressources :

la pérennité des ressources :


gestion responsable des forêts (chaque arbre coupé est remplacé) ;
régénération thermique des sols dans le cas d‘une géothermie. En effet, une PAC tirant sa chaleur du sol pendant
toute la saison froide, le refroidit et, par conséquent l‘épuise au bout d‘une période pouvant varier de quelques
années à plusieurs dizaines d‘années suivant le degré de durabilité considéré ;

l‘étique comme par exemple l‘huile végétale : « vaut-il mieux cultiver du colza pour chauffer plutôt que cultiver des céréa-
Projet

les pour manger ? ». A ce niveau, le but du guide n‘est pas de prendre position mais de montrer que la filière existe ;
le respect de l‘environnement : l‘exploitation énergétique d‘une nappe phréatique ne risque-t-elle pas de perturber l‘éco-
système ;

Un projet de centre sportif :

en pleine zone forestière ou à proximité de ressources de bois importantes, une chaudière à granulés de bois pourrait
être envisagée ;
a proximité d‘une rivière, d‘un plan d‘eau à débit de renouvellement important, ou encore sur une parcelle dont le sous -sol
abrite une nappe phréatique, le recours à une pompe à chaleur sera étudié ;
en zone agricole, une filière de production d‘huile végétale existant, il serait intéressant d‘évaluer le potentiel d‘une cog é-
nération à l‘huile végétale.

Mais, il est aussi nécessaire de valider le choix du recours aux énergies renouvelables et/ou fossiles en fonction :

des systèmes associés disponibles sur le marché, une sorte de validation technique ;
de l‘impact financier de cette décision ;
de l‘adaptation architecturale éventuelle entraînée par ce choix.

114
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
3.5.1 PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ

A VALIDATION TECHNIQUE

Les technologies de production d‘électricité à partir d‘énergie renouvelable sont, à l‘heure actuelle, éprouvées bien qu‘elles ne
soient pas souvent de grande efficacité.

Par exemple, les capteurs photovoltaïques ont des efficacités énergétiques de l’ordre de 12-13 %. 1000 W/m² qui tombe sur un
capteur donne seulement de l’ordre de 120 Wc/m².

B VALIDATION FINANCIÈRE

Comme on l‘a vu lors de l‘étude comparative entre les différentes cohabitations raisonnées des stratégies renouvelables et/ou
fossiles, malheureusement l‘optimum énergétique n‘est que très rarement l‘optimum financier.

Par exemple, si l’on voulait subvenir aux besoins maximum d’électricité on devrait placer une surface importante de capteurs
photovoltaïques. Or on a vu que l’optimum économique était de l’ordre de 75 m². On est bien loin de la surface exploitable de 500
m² du centre sportif.

C VALIDATION ARCHITECTURALE

Projet
On entend par validation architecturale, le fait que l‘on soit amené à adapter l‘architecture pour optimiser tant énergétiquement
que financièrement le projet de recours aux énergies renouvelables.

Dans le cas par exemple d’un centre sportif mal orienté, la surface de toiture serait de 60 m² seulement. Pour les mêmes besoins
électriques correspondant à un optimum de 75 m², il serait dommage de ne pas essayer d’augmenter la surface de toiture ou
orienter le bâtiment de façon à offrir plus de surface de toiture bien exposée au rayonnement solaire.

3.5.2 PRODUCTION DE CHALEUR

A VALIDATION TECHNIQUE

A.1 EN FONCTION DES VECTEURS ÉNERGÉTIQUES D’ORIGINE RENOUVELABLE

Choisir un vecteur énergétique, surtout dans le domaine des énergies renouvelables, conditionne souvent le choix d‘un système
de production de chaleur.
En effet, comme on l‘a vu, le choix :
de la géothermie impose souvent le choix d‘une pompe à chaleur comme moyen de production de chaleur ;
du bois comme filière renouvelable, oriente le choix du système de chauffage vers la chaudière au bois, la cogé-
nération au bois n‘étant pas présente sur la marché pour des puissances moyennes nécessaires à des bâtiments
tel que les centres sportifs de taille courante. A certaines exceptions près, comme l‘association d‘un centre sportif
et d‘une piscine, par exemple, la cogénération bois ne pourra pas être envisagée faute de technologie présente
sur le marché ;
de l‘huile végétale ou biodiesel, de nouveau, impose le choix d‘une cogénération pour la simple raison que la
technologie des chaudières avec ce type de vecteur énergétique n‘est pas au point. Cependant, les constructeurs
de certains brûleurs y travaillent ;

115
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
A.2 EN FONCTION DES VECTEURS D’ORIGINE FOSSILE

De même, choisir un vecteur énergétique d‘origine fossile restreint le choix du système de production de chaleur.
Effectivement, le choix :
du gaz, orientera le choix du système vers les chaudières à condensation ;
du fuel, vers les chaudières basse température HR, voire les chaudières à condensation ;
de l‘électricité vers les pompes à chaleur.

Gaz ou fuel ?

Sur base des émissions liées à la combustion, le gaz naturel est recommandé. Actuellement, le gaz est le combustible dont la combustion
a le moins d‘impact local sur l‘environnement (moins d‘émissions de CO2, de SO2, de suies et, pour les chaudières de plus de 70 kW,
moins d'émissions de NOx).

Si la priorité est donnée à la rentabilité de l'investissement, le fuel se défend. Il a été, ces dernières années, en moyenne, moins cher que
le gaz. Le choix dépend également de la facilité et du coût de raccordement, en comparaison au coût du stockage de fuel. Le tableau
suivant montre l‘impact du choix du vecteur énergétique :

Pour des raisons stratégiques ou de sécurité d'approvisionnement, l'installation de brûleurs mixtes "gaz + fuel" peut être envisagée.
Si le fuel est utilisé, ce sera du « Gasoil Extra » dont la teneur en soufre s'élève à 50 mg/kg (50 ppm) au maximum. Ce fuel, bien que plus
cher, permet une diminution des émissions de SO2
Projet

L‘auteur de projet en tiendra donc compte pour trouver la bonne adéquation entre la stratégie d‘énergie renouvelable et/ou fossile et les
systèmes de production de chaleur disponibles sur le marché.

Electricité directe, envisageable ?

Suite au faible rendement actuel de production en centrale électrique (rendement TGV selon la CWAPE = 55 %, rendement si l‘on tient
compte des centrales nucléaires = 38 %), l'utilisation de l'électricité comme énergie de chauffage par effet Joule (chauffage direct ou à
accumulation) sera limitée à des appoints décentralisés de faible puissance ou limités dans le temps, dont la consommation est jugée tout
à fait marginale, c‘est-à-dire inférieure à 10 kWh/m²/an. Par « m² », on entend, la surface totale brute du bâtiment chauffé.

On sera particulièrement attentif aux batteries de chauffage électrique équipant les unités terminales. Dans de nombreux cas, lors du
dimensionnement, on surestime les apports internes. On en déduit que l'appoint de chauffage sera négligeable et que des batteries élec-
triques peuvent se justifier.

La pratique montre que les consommations réelles sont souvent plus élevées. A titre indicatif le tableau suivant montre l‘impact énergéti-
que et environnemental d‘un chauffage électrique direct par rapport à la même chaudière gaz à condensation décrite ci-avant :

Efficacité Energie Coefficient


Besoins de Emission de CO2
Vecteur Système de finale d‘émission de
chaleur
énergétique chauffage CO2 [kg de Kg de CO2
[kWh] [kWh] CO2/kWh]
Chaudière gaz à 104 % sur
gaz 96 0.251 24
condensation PCI
100
Chauffage
Electricité 98 % 102 0.456 47
électrique direct
116
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
A.3 CAS SPÉCIFIQUE D’UNE SOURCE GÉOTHERMIQUE

Dans le cas précis du recours à la géothermie, il est nécessaire d‘étudier, de manière précise, la « durabilité » de la géothermie.
En effet, suivant les besoins énergétiques du bâtiment, on peut arriver à déséquilibrer la balance de régénération de la source
géothermique.

Par exemple :
Considérons un centre sportif en demande de chaud (c’est le cas des bâtiments considérés dans ce guide) sans besoin de froid.
La pompe à chaleur couplée aux sondes géothermiques, au fur et à mesure qu’elle « pompe » de la chaleur à la source froide (le
sol) pendant la période de chauffe, celle-ci se refroidit. Il n’est pas sûr que pendant la saison chaude la source froide va se régé-
nérer (reprendre sa température initiale). A moyen terme, on pourrait observer, sur certains projets, un « appauvrissement » des
capacités énergétique de la source froide.
Sur certain projet, une simulation donnait de l’ordre de 15 ans de durée de vie du sol  pas très durable

Il est donc nécessaire d‘étudier, dans le cas de la géothermie, la capacité régénératrice de la source froide en fonction des be-
soins du projet. Ce genre d‘étude est réalisable par simulation thermique dynamique auprès des bureaux d‘étude spécialisés.

A.4 COMPATIBILITÉ ECS ET CHAUFFAGE DANS LE CAS DES POMPES À CHALEUR

Projet
Régime de température source froide

La température de la source froide influence beaucoup les performances des pompes à chaleur.

Un bon ordre de grandeur est une réduction des consommations énergétiques de 3% par augmentation de 1°C de la températu-
re de la source froide. Une source froide comme l‘eau permet d‘obtenir des performances de pompe à chaleur pouvant atteindre
des COP de 3,5 voire 4 à 4,5 dans le meilleur des cas (annoncé par exemple par Eurovent 3).

A titre d‘exemple, en comparant une bonne pompe à chaleur de classe A avec un COP de 4.45 (PAC eau/eau) par rapport à une
chaudière à condensation de rendement sur PCI de 104 %, on obtient les résultats suivants :

Efficacité Energie Coefficient


Besoins de Emission de CO2
Vecteur Système de finale d‘émission de
chaleur
énergétique chauffage CO2 [kg de Kg de CO2
[kWh] [kWh] CO2/kWh]
Chaudière gaz à 104 % sur
gaz 96 0.251 24
condensation PCI
100
Pompe à 0.456 10
Electricité 4.5 22
chaleur eau/eau 0.660 15

3 : Eurovent est un organisme de validation de programmes d’études d’équipements HVAC selon un protocole précis basé sur les normes
européennes. Les programmes ont pour but de comparer des équipements de mêmes caractéristiques techniques mais de marques différen-
tes.

117
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
Régime de température source chaude

Rappelons que :

de par la nécessité de maîtriser la prolifération des légionelles, il est impératif de maintenir la température de l‘ECS au -
dessus des 60°C ;
pour les bâtiments basse ou très basse énergie, on peut se permettre de réduire fortement le régime de température de
chauffage tout au long de la saison de chauffe.

Les pompes à chaleur, elles, préfèrent les régimes de températures de source chaude (les émetteurs du bâtiment) le plus bas possible.
Ce qui signifie que pour des températures de condensation de l‘ordre de 70°C (température du fluide frigorigène de la pompe nécessaire
pour que l‘ECS soit à 60°C), les performances de la machine (SPF) deviennent franchement mauvaises, soit des SPF de l‘ordre de 2,5
voire moins.

Vu qu‘il est difficile de s‘en sortir avec la seule pompe à chaleur pour subvenir à tous les besoins de chaleur, comme on l‘a vu, on aura
recours à des systèmes de chauffage pouvant travailler avec une bonne performance énergétique à haute température comme les chau-
dières gaz à condensation. Vous allez dire, oui mais la condensation n‘aura pas lieu pendant le chauffage de l‘ECS ! Qu‘à cela ne tienne,
on a vu que la chaudière d‘appoint était là aussi pour aider la pompe à chaleur pendant les périodes froides. Pour un réseau d‘émetteurs
bien dimensionné, la condensation des chaudières aura bien lieu même en hiver.

A.5 COMPATIBILITÉ ECS ET CHAUFFAGE DANS LE CAS D’UNE CHAUDIÈRE À CONDENSATION

La technologie des chaudières à condensation est au point quant à l‘accep-


tation des deux besoins de chauffage et d‘ECS. En effet, de plus en plus en
Projet

standard, les chaudières à condensation de moyenne puissance sont équi-


pées de deux échangeurs :

un échangeur à haute température assurant les besoins


d‘ECS ;
un échangeur à basse température subvenant aux besoins de
chauffage basse température et permettant ainsi de maximiser
la condensation.

On peut aussi arriver à faire condenser une chaudière à un seul


échangeur en adaptant correctement le réseau de distribution d‘eau
chaude.

Valorisation de la condensation
B VALIDATION FINANCIÈRE

Par exemple, le cas de la cogénération est un exemple frappant, où la validation financière impose de réduire ses ambitions en matière de
couverture « énergétique » sachant que la rentabilité d’un projet de cogénération dépend énormément de la génération de certificat vert
(CV).

118
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Combinaison des « stratégies d’énergies renouvelables » et d’énergies fossiles
C VALIDATION ARCHITECTURALE

Le choix d‘une alternative géothermique pourrait influencer :

la taille de la fouille du bâtiment ;


l‘emplacement d‘un parking ;

Projet

119
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
4 OPTIMISER LES SYSTÈMES DE PRODUCTION DE CHALEUR

Partant du principe qu‘il ne faut pas « réinventer le fil à couper le beurre », on se concentre principalement sur le chauffage des salles de
sports de grande hauteur. Pour le chauffage des autres zones du centre sportif, tout ou pratiquement tout est dit au niveau d‘Energie+4

Exemple de pompe à chaleur comme moyen de production de chaleur

La cohabitation raisonnée des stratégies de chauffe renouvelables et fossiles, pour un projet basse énergie ou très basse énergie, condi-
tionne, dans la plupart des cas, la centralisation de la production de chaleur de manière à :
ne pas multiplier les unités de production de chaleur ;
donner une certaine flexibilité pour le passage d‘une source renouvelable à une source fossile sans trop de complication.
Attention que dans le choix de la centralisation, il faudra tenir compte des pertes par distribution qui conduisent inélucta-
blement à des consommations énergétiques plus importantes.
Théorie

La centralisation de la production de chaleur sera partielle lorsque :


l‘ensemble des besoins de chaud des zones des vestiaires, des communs, de l‘entrée et de la cafétéria est centralisé ;
les besoins de chaleur de la grande salle de sport sont assurés par un système décentralisé tel que des aérothermes à
gaz à condensation ou des tubes sombres radiants principalement.

Par contre, la centralisation de la production de chaleur sera totale quand, à la fois, les besoins de chaleur des vestiaires, des communs,
… et de la grande salle sont pris en charge par un seul système centralisé.

Le choix d‘un système de chauffage et de surcroît, dans des espaces de grandes tailles et de hauteur conséquente, implique le choix du
vecteur caloporteur final capable d‘amener la calorie là où il faut. En effet, le confort dans les grands espaces impose que la répartition de
chaleur soit homogène au même titre que dans les espaces classiques (comme dans les bureaux ou les classes d‘école par exemple) et
ce même au centre de la zone.

La difficulté du choix réside dans la manière dont l‘émetteur doit amener les calories en tout endroit en respectant certains critères :
dans des conditions idéales de confort thermique. Les principaux paramètres qui conditionnent le confort thermique
sont une température homogène en tout point et une vitesse d‘air la plus faible possible ;
avec un minimum de consommations énergétiques finales et de dépenses d’exploitation . De ce point de vue, le
choix de l‘émetteur tiendra compte :
de la stratification possible des températures dans les espaces de hauteur importante qui augmente les consom-
mations énergétique ;
du rendement d‘émission ;
et, pour certains équipements comme les aérothermes à gaz et systèmes radiant à gaz, du rendement énergéti-
que global.
et pour un impact environnemental réduit (émission de CO 2).

4 : La nouvelle version 6 d’Energie+ est disponible sur le site : http://www.energieplus-lesite.be/

120
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Le vecteur caloporteur final peut être :
l‘air comme vecteur convectif et implique le choix d‘émetteurs convectifs ;
l‘infrarouge comme vecteur radiant, ce qui restreint le choix de l‘émetteur aux systèmes radiants.

Théorie
Il faut ajouter que choix de l‘émetteur conditionne immanquablement le choix de la distribution et de la production de chaleur :

une production centralisée en chaufferie implique l‘emploi d‘un vecteur caloporteur intermédiaire comme l‘eau
pour alimenter en chaleur les émetteurs. En général, seuls les émetteurs convectifs pourront être reliés à une
production centralisée ;
une production décentralisée permet d‘ouvrir l‘éventail des possibilités de choix des émetteurs utilisant le principe
radiatif ou convectif local.

4.1 DÉFINITION DES BESOINS

Un certain nombre de critères doit être pris en compte pour pouvoir déterminer le système de chauffage à envisager dans un
projet.
On pointera principalement les critères suivants:
le confort thermique et de pratique des sports ;
le confort sonore.

4.1.1 CONFORT THERMIQUE ET PRATIQUE DE SPORT

A NOTION DE TEMPÉRATURE DE CONFORT

Le confort en fonction des sports pratiqués a été défini dans la programmation. Cette contrainte de confort implique le choix d‘un
système de chauffage qui optimise les consommations énergétiques futures.
Spécifiquement dans les grandes salles de sports, on considère que la température de confort peut être inférieure à celle cou-
ramment rencontrée dans les locaux classiques (20-21°C). On parlera de température d‘air de l‘ordre de 15 à 17°C suivant la
présence ou pas d‘enfants dans les espaces où l‘on pratique un sport. Cependant, la notion de confort est plus compliquée que
l‘on pense dans le sens où la température ressentie par le sportif n‘est pas uniquement la température de l‘air. Effectivement, le
confort thermique fait appel à une résultante de 2 températures :
la composante de la température de l‘air ; Esquisse
et celle de la température radiative induite par le rayonnement des parois et des corps qui entourent le sportif.

La température ressentie s‘exprime par la relation ti = tair + r. Pour les valeurs positives de r, le sportif est récepteur et nécessite,
pour éviter la sensation d‘inconfort, d‘être dans une ambiance où la température de l‘air est plus faible. A l‘inverse, pour des com-
posantes radiatives négatives (parois environnantes froides), la température de l‘air doit être plus élevée afin de garder le même
confort.

Cette notion de température de confort, aussi appelée température opérative, est très importante dans le cas des espaces de
grande hauteur, car elle influence le niveau de température de l‘air à atteindre en fonction du niveau de la composante radiative
de l‘émetteur de chauffage.
Pour un même confort :
un émetteur radiatif permet d‘abaisser la température de l‘air de la salle de sports, ce qui permet de réduire les
consommations énergétiques par déperdition au travers des parois externes, par infiltration et par chauffage de
l‘‘air hygiénique ;
un émetteur convectif travaille sur la température de l‘air avec une composante radiative nulle ou faible. Si les
parois de la salle sont froides, il sera nécessaire d‘augmenter la consigne de température de l‘air pour obtenir le
même confort que pour les émetteurs radiatifs.

121
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
B VITESSE DE L’AIR

La vitesse de l‘air influence le confort thermique. Des vitesses d‘air importantes réduisent :

le confort thermique par augmentation de l‘évaporation de la transpiration sur la peau ;


le confort de pratique sportive en agissant, par exemple, sur la trajectoire d‘un volant de badminton ou de la balle de ten-
nis de table.

Le confort thermique n‘est donc pas suffisant ! Il est nécessaire aussi de choisir le système de chauffage permettant la pratique du sport
sans perturbation du jeu. Comme on vient de le mentionner, c‘est surtout la pratique du badminton et du tennis de table qui pose problè-
me au niveau des vitesses d‘air sur les aires de jeu. En effet, ces types de sports imposent des vitesses de déplacement d‘air faibles et
homogènes sur tous les terrains concernés ; en d‘autres termes, pour une salle omnisport, c‘est toute l‘aire de jeux qui doit tenir compte
de ce critère.
Pour le confort thermique, en général, on considère qu‘une vitesse d‘air de l‘ordre de 0,2 m/s au niveau des aires de jeux est correcte.

C CADRE LÉGISLATIF ET NORMES


Esquisse

NBN X 10-005 ou ISO 7730 : ambiances thermiques modérées :"Détermination des indices PMV et PPD, et spécification
des conditions de confort thermique" ;
RGPT.

4.1.2 LE CONFORT SONORE

Le confort sonore est un des critères de choix important sachant que les systèmes de chauffage décentralisés comme les aérothermes
provoquent des nuisances sonores non négligeables vu que les ventilateurs, faisant partie intégrante des aérothermes, produisent direc-
tement le bruit dans la salle de sports.
Le cadre normatif est repris dans plusieurs normes et règlementation. Parmi celles-ci :
NBN EN 13779 (2007): Ventilation dans les bâtiments non résidentiels- Spécifications des performances pour les systè-
mes de ventilation et de climatisation.

4.2 CHOISIR UN SYSTÈME

Sur base des besoins thermiques de chauffage, le cheminement logique passe par les étapes successives de choix :
projet

des émetteurs décentralisés ou centralisés ;


de la distribution ;
de la production.

4.2.1 CHOISIR UN ÉMETTEUR

A CRITÈRES DE CHOIX

A.1 NIVEAU DE DÉPERDITION

Il est évident que les consommations de chauffage sont d‘autant plus grandes que la température am- Voir fiche thématique 12 :
Avant

biante interne est élevée par rapport à l‘extérieur. En effet, les déperditions des parois et les pertes par Confort thermique des
ventilation sont proportionnelles à l‘écart de température entre les ambiances interne et externe. grandes salles de sport et
Pour un même confort thermique ou même température ressentie au niveau des espaces occupés, le enjeux énergétiques
choix d‘un émetteur devra tenir compte :
de l‘importance de la composante radiative de l‘émetteur (tressentie = t air + r). En effet,
pour une composante radiative importante, la température de l‘air peut être plus basse et permet de réduire les consom-
mations énergétiques ;
122
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
du risque de stratification des températures dans les espaces de grande hauteur. La stratification des températu-
res implique que les couches d‘air sous la toiture sont plus chaudes et entrainent des déperditions inutiles au
travers des parois supérieures du hall.

Exemple de l’importance de la composante radiative

Pour une température de confort d’air de 17°C assuré


par un émetteur convectif, une température d’air de 14-
15°C sera suffisante avec un émetteur radiatif.
Si on considère une température moyenne annuelle de
6,5°C dans les Ardennes pendant la période de chauffe,
l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur pas-
se de 10,5 à 7,5-8.5 K, soit une réduction respective et
théorique de 29 à 20 % de la consommation énergétique
initiale.
Sur papier, l’opération paraît intéressante si on ne tenait
compte que de l’abaissement de l’écart de température. En réalité, comme le guide l’aborde plus tard, le rendement d’émission
est variable d’un système à l’autre et en influence naturellement la performance.

Exemple de l’importance de la stratification

Pour une température de confort d’air dans les espa-


ces occupés de 17°C assurée par un émetteur convec-
tif, une stratification risque de se mettre en place. Dans
des bâtiments peu isolés en toiture, le risque est réel.

Avant projet
Cette température peut atteindre des valeurs importan-
tes de l’ordre de 0.5 à 1 °C / m de hauteur.
Dans le cas d’un centre sportif basse énergie, la strati-
fication peut être limitée en prenant en compte des
règles de base comme, par exemple, la déstratification
indirecte en plaçant la reprise de la ventilation hygiéni-
que à double flux au niveau de la toiture.

A.2 EFFICIENCE DES SYSTÈMES

Vu que certains émetteurs combinent les fonctions de production de distribution et d‘émission, pour comparer « des pommes
entre elles », d‘un point de vue efficience des systèmes, il est nécessaire de considérer l‘ensemble du système de chauffage :

des tubes radiants sombres permettent de réduire la température de l‘air et, par conséquent, les déperditions des
parois et par ventilation, mais ont une efficacité radiative qui ne dépassent pas les 70 % ;
des aérothermes à gaz à condensation travailleront sur base d‘une température d‘air plus élevée. Les déperdi-
tions des parois et par ventilation seront plus élevées. Cependant, ce système n‘a pas de perte de distribution et
possède un rendement de production digne de celui atteint par les chaudières classiques à condensation, soit de
l‘ordre de 100-104 % PCI ;
une batterie chaude d‘un système de chauffage par air à partir d‘une centrale de traitement d‘air (CTA), même
alimentée par une chaudière à condensation, implique la prise en compte de toute une série de pertes dues à la
centralisation de la production de chaleur, à savoir :
pertes de distribution dans les conduites d‘eau chaude qui sont fonction principalement de la température
des conduites, leur niveau d‘isolation et de leur longueur ;
pertes aérauliques dans la distribution d‘air. Ces pertes se traduisent par l‘augmentation des consomma-
tions électriques des ventilateurs (pertes de charge du réseau) et de chauffage de la batterie de chaude
(le manque d’étanchéité des conduits d’air dans les zones « hors volume protégé » entraîne des pertes
thermiques) ;
… 123
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Dans un bâtiment basse énergie, les déperditions par les parois et la ventilation étant plus faibles qu‘un bâtiment type « passoire », les
puissances de chauffe sont nécessairement moindres. Par conséquent, pour des systèmes convectifs centralisés comme des aérother-
mes ou des centrales de traitement d‘air à batterie chaude, et pour des débits de ventilation sur les batteries chaudes identiques, les tem-
pératures de pulsion peuvent être moindres. Ce constat est très intéressant pour les raisons suivantes :
les pertes par distribution d‘eau chaude sont réduites ;
dans le cas où une pompe à chaleur (PAC) alimente la batterie chaude à basse température, l‘efficacité énergétique de la
PAC est d‘autant meilleure que la température de pulsion est basse ;
dans le cas d‘une chaudière à condensation alimentant la même batterie chaude, son rendement s‘améliore de par une
augmentation de la condensation.

Exemple :
Par simulation thermique dynamique (TRNSYS), différents niveaux
d’isolation ont été appliqués au centre sportif de Grez-Doiceau.
Suivant le degré d’isolation de l’enveloppe, la puissance de relan-
ce maximale durant une année climatique normale a été relevée.

Pour un même débit de 10.000 m³/h, la température de pulsion


pour une consigne de température de 17°C dans la salle est de :
tp = Prelance / (0,.34 [Wh/m³K] x 10.000 [m³/h] x 1000) + 17 [K]

Pour les différents niveaux d’isolation, les températures de pulsion


sont reprises dans le tableau suivant :
Puissance de Température de
Avant projet

Niveau d‘isolation
Entre le niveau d’isolation règlementaire et le très basse énergie, les relance (kW) pulsion (°C)
consommations énergétiques de distribution sont quasi réduites de
Réglementaire 85 42.0
moitié. Moyennant une température de pincement de 8 à 10°C entre la
température d’eau et la température de pulsion, en basse énergie, la Basse énergie 46 30.5
température de l’eau chaude en période froide serait de l’ordre de 40°
C. Très basse énergie 26 24.6
Cette valeur de température permet d’augurer :
une condensation optimale d’une chaudière à condensation (la condensation est abondante aux alentours des 50°C) ;
un coefficient de performance saisonnier (SPF) de la pompe à chaleur eau/eau de l’ordre de 4 (40°C +pincement entre l’eau
chaude et le fluide de la PAC)

B CHOISIRS DES ÉMETTEURS CONVECTIFS

Les émetteurs convectifs s‘appuient sur l‘air pour transmettre les calories. Le principe diffère des systèmes de chauffage pour les espaces
classiques à hauteur normale comme les radiateurs ou les convecteurs. Dans les halls de sport, les radiateurs ne conviennent pas dans
le sens où la part de chaleur convective issue des radiateurs est mal exploitée puisqu‘elle « lèche » les murs et monte directement sous
la toiture sans amener à température de confort le centre de la salle. Les émetteurs convectifs comme les aérothermes ou les « jets »,
quant à eux, sont étudiés pour atteindre des longues portées de transport de la chaleur avec le triple inconvénient :
de devoir utiliser une ventilation mécanique pour forcer l‘air à atteindre des longues portées ; ce qui implique des
consommations énergétiques supplémentaires pour alimenter le ventilateur de l‘aérotherme ;
de donner, et c‘est une conséquence de la ventilation forcée, une vitesse d‘air non négligeable et non homogène sur tou-
te la portée du jet, entrainant un risque d‘inconfort thermique et une incompatibilité avec la pratique de certains sports
(badminton et tennis de table) ;
de plus, il est nécessaire de pulser l‘air à des températures plus élevées de manière à combattre les déperditions des
parois et par ventilation. L‘écart de température entre la pulsion et l‘ambiance est d‘autant plus important que les déper-
ditions sont grandes. Il n‘était pas rare, avant, de rencontrer des écarts de température de l‘ordre de 30°C. Ces écarts de
température importants sont aussi responsables du phénomène de « stratification » qui augmente artificiellement les dé-
perditions énergétiques des bâtiments de hauteur importante au travers des parois supérieures.

124
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Une température de pulsion basse, dans le cas des émetteurs convectifs, est primordiale afin de réduire les consomma-
tions énergétiques. En effet, quel que soit l‘émetteur, une basse température d‘air de soufflage implique que :
le système de chauffage en amont améliore ses performances que la source énergétique soit renouvelable ou
fossile ;
la stratification des températures est moins importante.

C CHOISIR LES ÉMETTEURS RADIATIFS

Le choix d‘un système radiatif doit être motivé par le souci, pour un même confort thermique qu‘avec un système convectif, de
réduire les consommations énergétiques par le fait que l‘on peut travailler à une température d‘air plus faible.
Pour éviter de produire trop de convectif indirect par le passage de l‘air sur les surfaces exposées au système radiatif et donc de
risquer d‘initier une stratification de l‘air, les surfaces exposées devront donc être limitées au strict minimum nécessaire.

On peut facilement concevoir que seules les aires de jeux et les parois derrières les bancs des réserves devront être exposées
au système radiatif

4.2.2 CHOISIR LA DISTRIBUTION

Energétiquement parlant, on a toujours intérêt à coupler la production, la distribution et l‘émission en un « seul équipement ». On
parle de décentralisation des installations de chauffage. Dans cette configuration, le vecteur énergétique doit être amené directe-
ment à l‘émetteur ; c‘est le cas des aérothermes et des radiants à gaz principalement.

On trouve, par exemple, des aérothermes à gaz à condensation qui permettent d’atteindre des rendements
proches de ceux des chaudières à gaz à condensation mais sans les pertes de distribution inhérentes au
même aérotherme mais équipé d’une batterie chaude alimentée par une chaudière centrale à condensation.

Avant projet
Cependant, à l‘heure actuelle, on ne peut plus concevoir d‘installation de distribution d‘un vecteur caloporteur (comme l‘eau chau-
de) sans une isolation élaborée et une optimisation des longueurs des conduites ; ce qui implique que les pertes au niveau de la
distribution peuvent être maîtrisées et donc influencent moins qu‘auparavant le rendement global de l‘installation.

D‘un point de vue global, le choix « macroscopique » du système de chauffage centralisé ou décentralisé se résume plutôt à un
aspect financier plus qu‘un aspect énergétique.
En conception, on demandera au bureau d‘étude engagé dans le projet de chiffrer les deux alternatives à bilan énergétique et
confort égaux.

4.2.3 CHOISIR LA PRODUCTION

A PRODUCTION CENTRALISÉE

Il n‘est pas inutile de rappeler que l‘objectif de ce guide est d‘aider les concepteurs et les maitres d‘ouvrage à tout d‘abord réduire les
besoins énergétiques du centre sportif, ensuite tenter d‘exploiter au maximum les ressources renouvelables du site.

125
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

La production centralisée, comme vu précédemment, permet d‘envisager plus facilement l‘utilisation :

de stratégies à énergies renouvelables seules pour répondre aux besoins thermiques, entre autres, d‘un bâtiment très
basse énergie ;
de stratégies à énergies renouvelables couplées avec celles à énergies fossiles pour les besoins thermiques d‘un bâti-
ment basse énergie.

A.1 QUELLE TEMPÉRATURE D’EAU CHAUDE?

Choisir des émetteurs fonctionnant à basse température (radiateurs largement dimensionnés, chauffage à air chaud limité à 35°C de
température de pulsion, chauffage par le sol pour certaines applications, …) permet de travailler avec des systèmes de production de
chaleur utilisant des stratégies renouvelables et fossiles avec une bonne performance énergétique :

une pompe à chaleur associée à un réseau d‘émetteur à faible température d‘eau, permet d‘optimiser son coefficient de
performance. On compte souvent une amélioration de la performance des PAC de l‘ordre de 3 % à chaque degrés de
réduction de la température de la source chaude (la température de la batterie chaude de la centrale de traitement d‘air
par exemple) ;
une chaudière à gaz à condensation obtient son meilleur rendement lorsque la température de retour d‘eau est faible
(idéalement < 50 °C).

A.2 COMBIEN DE PRODUCTION DE CHALEUR?

Se limiter à un seul système de chauffage sauf si :

une sécurité d'approvisionnement est indispensable en cas de panne d‘une production ;


les dimensions de la chaufferie imposent un découpage de la puissance ;
Avant projet

des besoins de chaleur existent en dehors de la saison de chauffe (eau chaude sanitaire par exemple).

Avec les chaudières actuelles, découper la puissance à installer en plusieurs chaudières n’apporte plus d’économie d’énergie et demande
un investissement plus important.

Cas des pompes à chaleur

Malheureusement, dans le cas d‘une pompe à chaleur comme seul


moyen de production de chaleur, cela paraît peu intéressant pour
diverses raisons mais dont l‘inconvénient principal est que le
surdimensionnement de la pompe à chaleur réduit sa plage de
travail à régime partiel.

Source : Energie+ (monotone de chaleur)

126
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Un compresseur de PAC à débit variable peut travailler à des régimes compris entre 25 et 100 voire 120 % :

pour une puissance de 100 kW, par exemple, la PAC pourra subvenir à des besoins de l’ordre de 20 KW en mi-saison ;
pour une puissance de 75 KW, la PAC pourra reprendre une charge de 15 kW en mi-saison.

De plus, en période de grands froids, il n‘est pas intéressant pour une PAC de fonctionner au maximum de sa puissance
à haute température de source chaude et à basse température de source froide (eau de rivière froide par exemple).

Une PAC air/air par une température externe de -10°C et devant fournir une température d’air dans la grande salle de 35°C pour
vaincre des déperditions importantes, verra son COP (Coefficient de Performance) diminuer de manière significative.

Cependant, dans le cas d‘un centre sportif à très basse énergie, où les températures de chauffe des émetteurs peuvent être très
basses (25-30°C), on envisagera la possibilité de recourir à une PAC comme seule production de chaleur. Cette possibilité
devra être étudiée par un bureau d‘étude spécialisé.

Cas des chaudières bois

La chaudière au bois pourrait être prévue comme seule unité de production de chaleur. Attention, toutefois, à la plage de modula-
rité sachant que la reprise totale de la puissance par une seule chaudière limite, tout comme les autres moyens de production, sa

Avant projet
plage de modulation. En effet, en mi-saison, on risque d‘avoir des difficultés de régulation du brûleur pour des basses puissan-
ces. Dans la pratique, on s‘arrangera pour découper la puissance au minimum en deux parties, en notant que certains construc-
teurs de ce type de chaudière proposent des « tandems » à des prix plus attractifs que certaines unités uniques reprenant toute
la puissance à leur charge.

Cas des cogénérations

Les cogénérations sont des moteurs thermiques plus sensibles aux pannes que les chaudières classiques. C‘est pour cette rai-
son, que dans une chaufferie existante, l‘implantation d‘une cogénération se fait pratiquement toujours en parallèle sur les chau-
dières existantes.
En effet, son rôle étant plutôt « énergétique », la ou les chaudières viennent toujours en appoint :

En « puissance » en période froide ;


Comme sécurité en cas de panne de la cogénération.

On appliquera le même raisonnement pour les conceptions neuves.

B PRODUCTION DÉCENTRALISÉE

Lorsque l‘exploitation des ressources renouvelables est limitée voire impossible, on envisagera un système de chauffage spé-
cifique sur le grand hall de sport indépendant du reste du centre sportif.

En effet :

on peut rendre le hall totalement indépendant des autres zones et, par conséquent, obtenir une meilleure maîtrise
des plages horaires, de la régulation du système, … ;
il n‘y a pas de pertes thermiques par distribution, ces pertes pouvant atteindre de 8 à 10 % des consommations
totales de chauffage si on n‘y prend pas garde.

127
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Les aérothermes à gaz à condensation ont un excellent rendement sur PCI capable d’atteindre ceux des chaudières classiques à
Avant projet

condensation (de l’ordre de 104 % sur PCI).

Les aérothermes à gaz à condensation et les radiants à tubes sombres font partie des systèmes de chauffe qui peuvent être bien adaptés
pour subvenir aux besoins des grandes salles de sport. Dans ce cas, les systèmes de production et d‘émission ne font qu‘un.

4.3 CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS

4.3.1 LES ÉMETTEURS

A LES ÉMETTEURS CONVECTIFS

Les émetteurs convectifs fréquemment utilisés pour les halls sont les aérothermes et les « jets ». Dans ce qui suit, on détaille les
différents types d‘émetteur convectifs non pas au niveau de leur technologie, de leur principe détaillé, … mais plutôt au niveau de leur
optimisation énergétique. On parlera principalement :

Des aérothermes à gaz ;


Des aérothermes à batterie chaude ;
Des bouches de pulsion d‘air prétraité en centrale de traitement d‘air (CTA).

A.1 LES AÉROTHERMES À GAZ


Projet

Aérothermes à gaz à condensation dans la salle de sport

On trouve des fabricants qui développent des aérothermes à gaz à condensation. Cette avancée technologique permet d‘augurer des
rendements de système de chauffage semblables à ceux des chaudières gaz à condensation modernes. Ces rendements peuvent être de
l‘ordre de 100 à 104 % sur PCI.

Vu qu‘il fonctionne en parfaite autonomie, on ne pourra pas l‘associer avec une production de chaleur centralisée point de départ de l‘ex-
ploitation des énergies renouvelables. Attention qu‘il ne faut absolument pas faire le procès de cet équipement sachant que l‘on peut ex-
ploiter les énergies renouvelables sur d‘autres postes énergétiques (comme les capteurs photovoltaïques pour les besoins d‘éclairage par
exemple) ou sur une partie de la production de chaleur indépendamment de la production de chaleur de chauffage du hall de sport princi-
pal (chaleur pour l‘ECS et le chauffage des autres espaces par exemple).

128
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Les aérothermes de ce type présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
pas de perte de distribution puisque le même équipement intègre la production, la distribution et l‘émission ;
zonage possible en fonction des plateaux occupés ou pas ;


Relance lente (de l‘ordre de 30 à 40 minutes) ;
alimentation de gaz dans le hall (protection des conduites de gaz) ;
pour les systèmes ventouses, à chaque aérotherme, un percement dans la toiture ou le mur doit être réalisé
(étanchéité)
vitesses de l‘air non homogène ;
bruit des ventilateurs ;
protection des équipements contre les impacts des ballons ;
vu la décentralisation, un ou d‘autres systèmes de production de chaleur seront nécessaires pour les autres
zones du centre sportif et la production d‘eau chaude sanitaire (ECS) ;
maintenance et dépannage à effectuer dans la salle de sport ;
pour être complet, le système de chauffage doit être couplé à un système supplémentaire de ventilation hygié-

Projet
nique mais de taille réduite juste pour les besoins hygiéniques uniquement.

A.2 LES AÉROTHERMES À BATTERIE CHAUDE

Aérothermes à batterie d’eau chaude dans la salle de sport

Ce type d‘équipement nécessite une alimentation de la batterie en eau chaude.

Dans ce contexte, l‘aérotherme à batterie chaude peut être associé avec une production de chaleur centralisée et, par consé-
quent, bénéficier des calories d‘une ressource renouvelable.

129
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Les aérothermes de ce type présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
zonage possible en fonction des plateaux occupés ou pas ;
pas d‘alimentation de gaz dans le hall ;
peu de maintenance et réparation dans le hall si ce n‘est au niveau ventilateur ;
un seul équipement centralisé pour l‘ensemble des besoins de chaleur (chauffage de toutes les zones, ECS
essentiellement) ;


relance lente (de l‘ordre de 30 à 40 minutes) ;
protection des équipements contre les impacts des ballons ;
pertes de distribution puisque la batterie doit être alimentée par un réseau d‘eau chaude. Néanmoins avec les niveaux
d‘isolation à respecter actuellement et les températures basses nécessaires, cet impact est limité ;
vitesses de l‘air non homogène ;
Projet

bruit du ventilateur ;
de même, le système de chauffage doit être couplé à un système supplémentaire de ventilation hygiénique mais de
taille réduite juste pour les besoins hygiéniques uniquement ;

A.3 LES BOUCHES DE PULSION TYPE « JET »

Centrale de traitement d’air (CTA) avec batterie d’eau chaude. Pulsion par bouches de type « jet »

Les systèmes à bouches de ventilation type « jet » permettent d‘obtenir une distribution homogène de l‘air hygiénique en mode ventilation
et de la chaleur en mode chauffage. Un tel système fonctionnement sur le principe de l‘induction de l‘air ambiant par l‘air sortant de la
bouche de ventilation.
La vitesse à la sortie de la bouche et le profil de la bouche permettent d‘induire (entrainer par sa vitesse) une quantité d‘air ambiant non
négligeable à sa proximité (1 m³ d‘air sortant de la bouche de ventilation peut induire de 15 à 30 m³ d‘air ambiant ce qui réduit le risque de
stratification).

130
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Dans le cas d‘un réseau de « jet » mis en hauteur, comme le montre la figure ci-avant, pour tant soit peu que l‘orientation, le
dimensionnement et la répartition soient bien pensés, on peut arriver à combiner :

la déstratification des températures par induction de l‘air sous la toiture ;


le chauffage de l‘ambiance avec des vitesses résiduelles d‘air de pulsion acceptables pour la plupart des sports
par le choix d‘une orientation intelligente des jets d‘air ;
la ventilation hygiénique nécessaire au confort respiratoire.

Le réseau de bouches de pulsion type « jet » est en général couplé à une centrale de traitement d‘air (CTA).

Une telle installation présente les avantages et inconvénients suivants :

+
par une bonne étude, la stratification peut être limitée voire inexistante ;
pas d‘alimentation de gaz dans le hall ;
pas de bruit dans le hall (en-dessous du seuil toléré par la norme EN 13779 par exemple) ;
pas de maintenance et réparation dans le hall ;

Projet
un seul équipement centralisé pour l‘ensemble des besoins de chaleur (chauffage de toutes les zones, ECS
essentiellement) et des besoins de ventilation hygiénique ;
moyennant un placement et une orientation bien pensée, les vitesses élevées à la sortie des bouches
n‘influencent pas ou peu le bon déroulement des sports comme le badminton et le tennis de table ;


relance lente (de l‘ordre de 30 à 40 minutes) ;
pas de flexibilité au niveau du zonage en fonction des espaces occupés ou pas ;
pertes de charge dans le réseau de distribution d‘air hygiénique et de chauffage combinés, celles-ci entrainant
des consommations supplémentaires d‘énergie électrique au niveau des ventilateurs ;
vu que les débits de ventilation sont plus importants pour assurer la réchauffe de la salle, le dimensionnement
des gaines est plus important et, par conséquent plus coûteux. De plus, le dimensionnement des ventilateurs
tient compte des débits de relance nécessaires pour remettre la salle à température. Suivant le niveau
d‘isolation et d‘étanchéité de l‘enveloppe, les débits de relance seront différents. Conséquence, l‘écart entre les
débits de relance et les débits hygiéniques (voir chapitre ventilation) peuvent être importants, nécessitant des
ventilateurs spéciaux prévus pour des plages importantes de variations de débit ;

131
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
A.4 LES BOUCHES PAR DÉPLACEMENT

Bouches à déplacement dans le grand hall


Projet

Les bouches par déplacement, pour un même débit de ventilation offrent beaucoup de confort thermique de par les faibles vitesses de
déplacement de l‘air. Ce type d‘émetteur doit être placé au niveau du sol, ce qui représente un certain défit au niveau architectural, stabili-
té et fonctionnalité.
Les avantages et inconvénients sont repris dans le tableau suivant :

+
pas d‘alimentation de gaz dans le hall ;
pas de bruit dans le hall ;
pas de maintenance et réparation dans le hall ;
un seul équipement centralisé pour l‘ensemble des besoins de chaleur (chauffage de toutes les zones, ECS
essentiellement) et des besoins de ventilation hygiénique ;
grand confort à proximité des bouches (vitesse d‘air < 0,2 m/s).


la stratification risque d‘être importante ;
pas de flexibilité au niveau du zonage en fonction des zones occupées ou pas ;
pertes de distribution puisque la batterie doit être alimentée par un réseau d‘eau chaude. Néanmoins avec les niveaux
d‘isolation à respecter actuellement et les températures basses nécessaires, cet impact est limité ;
vu que les débits de ventilation sont plus importants pour assurer la réchauffe de la salle, le dimensionnement des
gaines est plus important et, par conséquent plus coûteux. De plus, le dimensionnement des ventilateurs tient compte
des débits de relance nécessaire pour remettre la salle à température. Suivant le niveau d‘isolation et d‘étanchéité de
l‘enveloppe, les débits de relance seront différents. Conséquence, l‘écart entre les débits de relance et les débits
hygiéniques (voir chapitre ventilation) peuvent être importants, nécessitant des ventilateurs spéciaux prévus pour des
plages importantes de variations de débit ;
risque de température non homogène sur la largeur de la salle vu les faibles vitesses de déplacement de l‘air ;
les bouches de pulsion peuvent être obturées par des sacs et matériel de sport ;

132
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
B LES ÉMETTEURS RADIATIFS

Emetteurs gaz radiants sombres

Les émetteurs radiatifs travaillent aussi bien dans le vide que dans l‘air. Tout comme le soleil, ce type d‘équipement émet dans
l‘infrarouge visible ou non visible. On parlera respectivement d‘émetteurs lumineux et sombre. Dans les deux cas, pour une mê-
me température de confort et suivant la valeur de la composante de température r, on peut arriver à réduire la température de
l‘air et, par conséquent, les déperditions au travers des parois et par ventilation.
La composante r est sensible aux très petites variations de température des émetteurs radiatifs. En effet, sans rentrer dans les
détails, le rayonnement thermique d‘un émetteur est fonction de la relation suivante : Q(r) = 5.77 x 10-8 x Є x SurfaceEmetteur x
(TempEmetteur4 – TempParoi4). Pour une faible variation de la température des gaz de combustion de l‘émetteur, la température T P

Projet
variera à la 4ème puissance, signifiant que le confort risque d’être délicat à assurer.

Parmi les émetteurs radiatifs, on aura le choix entre :

les panneaux radiants lumineux travaillant dans l‘infrarouge visible ;


les tubes sombres travaillant dans l‘infrarouge non visible.

B.1 LES PANNEAUX RADIANTS LUMINEUX

Les panneaux radiants lumineux sont des systèmes radiants où la combustion du gaz avec l‘air s‘effectue au niveau d‘éléments
céramiques. L‘air nécessaire à la combustion du gaz est pris à l‘ambiance même. Les gaz de combustion, quant à eux, sont
évacués dans l‘ambiance en toiture ; ce qui nécessite une ouverture permanente dans la toiture.
Les panneaux radiatifs lumineux présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
efficacité radiative pouvant atteindre les 80 % ;
température d‘air dans l‘ambiance plus faible qu‘avec les systèmes convectifs pour un même confort thermique.
D‘où moins de déperditions thermiques au travers des parois et par ventilation ;
relance rapide (de l‘ordre de 10 à 15 minutes) ;
zonage très facile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
pas de déplacement d‘air comme les émetteurs convectifs ;
pas de bruit dans le hall ;

133
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur


la combustion du gaz s‘effectue dans l‘ambiance même et nécessite un taux minimum de ventilation en toiture (pertes
nécessaires) ;
pas de récupération simple de chaleur possible sur les gaz brûlés ;
maintenance des équipements dans l‘ambiance même et en hauteur ;
régulation de température difficile (régulation sur la température de l‘air et radiative) ;
fonctionnement du brûleur en tout ou rien. La modulation de puissance d‘émission est difficile en mi-saison ;
protection des équipements contre les impacts de ballons ;

Le choix de ce type d‘émetteur se justifie mal dans le sens où, bien que son efficacité radiative soit acceptable (de l‘ordre de 80 %),
l‘évacuation des gaz dans l‘ambiance même de la grande salle de sport nécessite de mettre en place une ventilation où l‘air extrait est
difficilement récupérable. Dans un centre sportif basse voire très basse énergie, ce système n‘est pas compatible avec une optimisation
de l‘étanchéité de l‘enveloppe et une rationalisation de l‘air hygiénique.

B.2 LES TUBES RADIANTS SOMBRES

Les tubes radiants sombres sont composés de tubes en forme de U ou en ligne dans lesquels un
mélange de gaz et d‘air externe est brûlé à leur entrée.

Le produit de la combustion peut atteindre des températures de l‘ordre de 250 à 500 °C en moyenne
et parcours toute la longueur du tube grâce à une extraction mécanique placée à la sortie des tubes.
Les tubes s‘échauffant, rayonnent vers le bas grâce à un réflecteur dans une gamme d‘onde
infrarouge sombre (non visible).

Les tubes radiants sombres présentent les caractéristiques suivantes :


Projet

puissance de l‘ordre de 15 à 40 kW/m² au sol ;


réflecteur permettant de couvrir avec plus ou moins de précision l‘espace à chauffer ;
Source : Schwank
le système a ses propres alimentation en air et évacuation des gaz brûlés ;
la régulation est réalisée par un thermostat à bulbe noir qui permet de combiner la température radiative et la température
de l‘air ;
en général, le brûleur travaille en tout ou rien. Certains modèles commencent à travailler en modulation de température.

Les tubes radiants sombres présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
température d‘air dans l‘ambiance plus faible qu‘avec les systèmes convectifs. D‘où moins de déperditions thermiques
au travers des parois et par ventilation ;
relance rapide (de l‘ordre de 15 minutes) ;
récupération possible de chaleur de la partie convective au moyen d‘un système de ventilation double flux avec
récupérateur de chaleur. L‘extraction s‘effectuera en partie haute de la salle des sports au dessus des tubes radiants
sombres ;

134
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
zonage très facile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
pas de déplacement d‘air comme les émetteurs convectifs ;
pas de bruit dans le hall ;


efficacité radiative pouvant atteindre les 70 % ;
régulation de température difficile (régulation sur la température de l‘air et radiative) ;
fonctionnement du brûleur en tout ou rien. La modulation de puissance d‘émission est difficile en mi-saison ;
maintenance des équipements dans l‘ambiance même et en hauteur ;
protection des équipements contre les impacts de ballons.

Les tubes radiants sombres peuvent convenir dans une configuration de salle de grande hauteur de centre sportif.

4.3.2 PRODUCTION D’EAU CHAUDE

A LES POMPES À CHALEUR

Projet
A.1 TEMPÉRATURE DES SOURCES

On sait que les pompes à chaleur ont des meilleures performances


lorsque :

leur température de source froide est élevée ;


leur température de source chaude basse.
Source : Energie + (influence de la température de la source froide)
En effet, le travail de compression du compresseur diminue
plus l‘écart de température entre les deux sources est faible (dans le principe même du fonctionnement des PAC, il y a une cer-
taine correspondance entre les températures, les pressions du fluide frigorigène).

On compte de l’ordre de 3 % d’amélioration des performances énergétiques lorsque la température de la source froide augmente
de 1°C et la température de la source chaude diminue de 1°C.

Les sources froides peuvent être de différentes sortes.

On pointera :

l‘air ;
le sol ;
l‘eau.

135
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
Projet

Besoins de chaud alimentés par pompe à chaleur

Pour une même source chaude à température la plus basse possible, le tableau suivant reprend les avantages et les inconvénients dans
différentes sources froides :

Air Sol Eau


Dépend du type de
Implantation Facile sol et de la Facile
puissance à prévoir
Elevé (50 €/m de Moyen suivant
faible
Coût d‘implantation forage) l’éloignement la
source

Dépend du type de
sol, du pouvoir de
régénération, de
Puissance de source Dépend du débit
Fonction du climat, … l‘équilibre éventuel
disponible d‘eau de la source
en besoins de froid et
de chaleur pour un
PAC réversible, …

A.2 PUISSANCE DES POMPES À CHALEUR

En fonction des puissances nécessaires, le choix des types de pompes à chaleur est plus ou moins ouvert.

A savoir, lorsqu‘on parle de pompe à chaleur de plus de 100 kW, des PAC à compresseurs à vis existent sur le marché. Ce type de
machine permet d‘atteindre des COP plus importants ( 3 < COP < 4 voire 4,5) que les PAC à compresseurs « scroll » (2,5 < COP < 3,5
voire 4).

136
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
A.3 RÉGULATION

Les nouveaux modèles de PAC sont équipés de régulateur de plus en plus fin.
On notera que :

la régulation de la vitesse du compresseur permet de moduler la puissance de la PAC de 10 à 120 % grâce aux
systèmes « INVERTER » pour les petites puissances ;
la régulation à pression (température) flottante permet de suivre au plus près les variations des conditions de
température de source chaude ;
l‘utilisation de détendeurs électroniques permet de suivre au plus près les variations des charges thermiques et
des températures des sources chaude et froide ;

A.4 PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES

S‘assurer que le COP saisonnier (SPF : seasonal Performance Factor) soit supérieur à 4 (bâtiment exemplaire en RBC).
Un site tel que Eurovent (http://www.eurovent-certification.com) permet de connaître le SPF facilement.

B LES COGÉNÉRATEURS

Si un cogénérateur doit cohabiter avec une chaudière à gaz à condensation, il sera nécessaire, et ce en fonction d‘un profil de
consommation électrique et de chauffe du centre sportif précis, d‘étudier l‘intérêt énergétique sachant que :

Projet
la cogénération sans stockage doit travailler à des températures
de retour d‘eau chaude supérieures à 50°C ;
la chaudière à gaz à condensation voit son efficacité énergétique
augmenter pour des températures de retour d‘eau < 50°C ;
cette pseudo incompatibilité peut être résolue par l‘adjonction
d‘un stockage d‘eau au niveau de la cogénération permettant de
mieux adapter les températures de retour des deux sources de
production de chaleur distinctes.

Cogénérateur

Envisager le stockage d‘eau chaude permettant de non seulement améliorer la rentabilité de l‘investissement dans la plupart des
cas et d‘y associer une chaudière à condensation avec des retours d‘eau chaude de l‘ordre de 50°C de manière à favoriser la
condensation de cette dernière.

C LES CHAUDIÈRES AU BOIS

Les chaudières au bois, comme on l‘a vu dans l‘étude comparative de la cohabitation raisonnée des stratégies d‘énergies
renouvelables et fossiles, est un moyen de chauffage environnemental très intéressant.

Il est clair que l‘on ne peut pas nécessairement implanter ce type de système de chauffe partout dans la RW. Quoique la RW
reste quand même une région où les exploitations de bois sont importantes et le territoire est limité en matière de déplacement
pour l‘approvisionnement.

Au cas par cas, il sera utile d‘analyser la pertinence de ce choix. L‘inconvénient majeure de ce type de système est le stockage
qui nécessite un endroit sec, aéré et assez volumineux en général mais dépendant des besoins et de l‘autonomie en ressource
de bois.

137
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

Plusieurs conditionnements existent pour le bois :

les bûches ;
les plaquettes ;
les pellets.

En pratique, le conditionnement des pellets est plus simple. Les rendements de


chaudière, avec les pellets, sont ceux les plus élevés au niveau du bois et attei-
gnent de l‘ordre de 92 % comme les chaudières fuels.

Source : Okofen
D LES CHAUDIÈRES AU GAZ

Dans la perspective de choisir des solutions classiques de production de chaleur avec les énergies fossiles, autant choisir le gaz naturel
s‘il est disponible à proximité. Dans ce cas, au minimum choisir au moins une chaudière à condensation.

Les chaudières à gaz à condensation sont les chaudières les plus performantes sur le marché. Elles permettent une diminution des
consommations de 6 à 9 % par rapport aux meilleures chaudières gaz traditionnelles.
De plus, des primes compensent souvent le surcoût d’investissement par rapport aux autres chaudières (renseignement portail de la
RW).

La décision d'installer au moins une chaudière à condensation doit se prendre tôt car elle a des conséquen-
Projet

ces sur la conception du réseau hydraulique. En effet, on doit s‘assurer que les retours d‘eau chaude seront
à basse température pour valoriser au maximum la condensation.
Dans le cas de la combinaison des besoins de chauffage avec ceux de production d‘eau chaude sanitaire
(ECS), il serait nécessaire d’envisager un double retour d’eau chaude :

à basse température pour les circuits de chauffage ;


à haute température pour le retour de la boucle d‘eau chaude sanitaire.

Il faut donc que l'eau des émetteurs revienne la plus froide possible vers la chaudière, sinon la condensa-
tion ne se fait pas, et le rendement de la chaudière devient celui d'une chaudière traditionnelle.
Dans les bâtiments basse énergie, voire très basse énergie, la température de retour peut être basse vu
que les émetteurs, pour un dimensionnement classique, nécessitent une puissance plus faible d‘émission.
Pour un débit identique, les températures pourraient être plus basses (tout profit pour la condensation de la
chaudière.

Source : Energie +
D.1 CHAUDIÈRES ATMOSPHÉRIQUES

A défaut de chaudières à condensation, refuser les chaudières gaz "atmosphériques" traditionnelles (brûleur sans
ventilateur ou arrivée d'air sans clapet de fermeture). et leur préférer les chaudières (fuel ou gaz) équipées d'un
brûleur pulsé modulant.

138
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

Les chaudières atmosphériques présentent un plus mauvais rendement que toutes les autres chaudières : perte de 9 à 14 % par
rapport aux chaudières à condensation et de 3 à 5 % par rapport aux chaudières gaz ou fuel à brûleur pulsé, suite au
refroidissement permanent de leur foyer et à un plus mauvais rendement de combustion.

D.2 BRULEUR

Pour une chaudière traditionnelle, choisir au minimum un brûleur à 2 allures ;


Eviter les brûleurs "tout ou rien", sauf pour équiper une chaudière traditionnelle en cascade avec une chaudière à
condensation qui serait, elle, à brûleur modulant, ou encore lorsque le choix se porte sur les systèmes décentrali-
sés radiants fonctionnant avec ce type de brûleur « tout ou rien » (à noter, qu‘à l‘heure actuelle, certains cons-
tructeurs équipent les systèmes radiants d‘un brûleur modulant dans une plage réduite de puissance de 90 à 100
%).

Ce choix diminue les rejets polluants et augmente le rendement de combustion moyen.

Pour une chaudière à condensation, choisir de préférence un brûleur modulant sa puissance dans la plus grande
plage possible (idéalement de 10 à 100%).

La puissance est alors (presque) toujours adaptée aux besoins tout en gardant constante la qualité de la combustion.

4.3.3 DISTRIBUTION D’EAU CHAUDE

Lors du pré-dimensionnement, et pour les estimations des coûts, on tiendra compte d'un dimensionnement large :

Projet
des tuyauteries (circulateurs peu puissants) ;
des émetteurs (chauffage à basse température) ;
de l'isolation des tuyauteries (pertes limitées).

A CONDUITES

Isoler suffisamment les conduites ;


Prévoir l'isolation correcte des conduites, y compris les coudes et les vannes, ainsi que les circulateurs si leur
fabricant commercialise une coque isolante adaptée.

Ordre de grandeur : l’épaisseur d’isolant à prévoir est semblable au diamètre du conduit pour les petits diamètres.
L'isolation est toujours très rentable : remboursée en quelques années par les économies d'énergie.

B CIRCULATEURS

Choisir des circulateurs à vitesse variable.

L'adaptation de leur vitesse devra être réglée lors de la réception de sorte qu'ils fournissent le débit nominal calculé.
Ils permettent un réglage plus précis de leur vitesse de fonctionnement et une régulation de celle-ci en fonction des besoins. Leur
surcoût est rapidement remboursé par la diminution de la consommation électrique surtout lorsque l'installation est équipée de
vannes thermostatiques. Attention qu’il faut prévoir des moteurs électriques spéciaux si l’on veut moduler la vitesse des
circulateurs dans des plages < 40 %.

139
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

C ACCESSOIRES

Prévoir des organes d'équilibrage au départ des "branches" d'un circuit et sur chaque corps de chauffe.

Les organes d’équilibrage sont nécessaires pour répartir correctement des débits entre les différentes branches du circuit et as-
surer ainsi le confort.
Ils constituent aussi le meilleur moyen de mesurer le débit circulant réellement dans l’installation et permettent un réglage correct
de la hauteur manométrique de référence des circulateurs à vitesse variable. Cet ajustement permet d'éviter des surconsomma-
tions inutiles.

4.3.4 RÉGULATION

A RÉGULATION DES SYSTÈMES

On ne négligera pas l'étude du poste régulation. En effet, en consacrant les moyens nécessaires
à l'étude du système et à l'investissement dans des équipements de régulation performants. On
pense à la régulation :
de la production en température glissante par rapport à la température externe qui
permet d‘adapter au plus près les températures de départ des différents circuits de
distribution en fonction du climat externe ;
des émetteurs en fonction des températures de consigne des zones.

C'est la régulation qui aura le plus d'influence sur la consommation future. Régulateurs dans un tableau électrique

B GESTION DES ZONES

La régulation couplée avec une gestion technique centralisée (GTC) peut s‘avérer intéressante
pour permettre aux gestionnaires du centre sportif de combiner d‘un seul endroit :

la régulation proprement dite ;


la gestion des consignes de température des zones ;
la gestion des horaires d‘occupation des zones et donc la gestion de leur intermit-
Projet

tence ;

Gestion technique centralisée (GTC)
Une GTC peut simplement être hébergée sur un ordinateur de gestion de l‘occupation des salles
par les écoles, les clubs, les particuliers, …
Si l'occupation des locaux est discontinue, prévoir, pour chaque zone (max 2 500 m²), un système de régulation permettant :
la coupure complète du chauffage en dehors de l‘occupation (nuit, week-end), tout en assurant le maintien d'une tempéra-
ture minimale des locaux ;
le réglage automatique optimisé de l'heure de démarrage du matin, en fonction de la température extérieure et de la tem-
pérature intérieure ;
dans les locaux occupés en dehors des heures normales d'occupation , la possibilité d'une dérogation (une relance du
circuit en dehors de l'horaire d‘occupation), tout en prévoyant un retour automatique au mode « coupure », sans risque
d'oubli.
Attention toutefois que la plupart des systèmes GTC requièrent une certaine connaissance technique, ce qui limite quelque peu leur utili-
sation. On prendra garde quant au choix d‘une GTC niveau « ingénieur » qui risque de ne pas être exploitée de par sa complexité.
Il faut éviter de faire fonctionner l'installation dans une zone lorsque les locaux ne sont pas occupés.
Le Maître d'Ouvrage précisera au concepteur où il souhaite avoir accès au bouton de dérogation.

140
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

C EQUIPEMENTS

On n‘oubliera pas de :
prévoir un dispositif de contrôle de la température intérieure souhaitée, dans un ou plusieurs points de contrôle
(de préférence dans tous les locaux) dont une moyenne peut être établie, pour définir la température de distribu-
tion du circuit .

Ce dispositif peut aussi être, par exemple, une ou des sondes de température placées en divers endroits de la salle de sports
Cette régulation permettra d'éviter les surchauffes et donc les surconsommations locales.

Choisir des systèmes de régulation simples.

Ils permettront au gestionnaire de comprendre et de conduire facilement l'installation.

Eventuellement placer des sondes de températures à différentes hauteurs de manière à contrôler la stratification.

4.3.5 SUIVI DES CONSOMMATIONS

On prévoira un dispositif de mesure de la consommation de combustible de la chaufferie si la surface qu'elle chauffe dépasse
400 m² tout en mentionnant que ce type de compteur doit être régulièrement étalonné.

Le suivi de la consommation permettra de se rendre compte d'une dérive éventuelle des consommations.

Projet
Si l‘installation est susceptible de desservir des zones de bâtiment occupées par un concierge, un exploitant de cafétéria, il serait
intéressant d‘équiper chacune de ces zones d‘un compteur intégrateur permettant de connaître sa consommation propre et éven-
tuellement de la refacturer.

Pour motiver les exploitants résidents, il est important qu'ils payent exactement ce qu'ils consomment afin que leurs efforts en
matière d'économie soient récompensés.

On équipera donc chaque production de chauffage d'un dispositif permettant de suivre la consommation :

un (des) compteur(s) horaire(s) électriques de fonctionnement pour les pompes à chaleur ;


un compteur gaz pour les productions au gaz ;
éventuellement des compteurs de chaleur sur les différents circuits de distribution principaux de chauffage et pour
la production d‘ECS.

4.4 DIMENSIONNEMENT DES ÉQUIPEMENTS

4.4.1 EMETTEURS CENTRALISÉS

A SURDIMENSIONNER LÉGÈREMENT LES ÉMETTEURS Voir fiche thématique 13 :


Dimensionnement et
Cette mesure permet de diminuer la température de l‘eau et de favoriser ainsi le rendement choix des systèmes de
des systèmes de production, comme les pompes à chaleur, les chaudières à gaz à conden- chauffage et d’ECS
sation.

141
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

4.4.2 DISTRIBUTION

A CONDUITES

A.1 UN CIRCUIT PAR ZONE

Chaque zone du bâtiment ayant une occupation, une température de consigne, des émetteurs différents doit pouvoir disposer de son
propre circuit de chauffage et être régulée séparément.

Il faut éviter de faire fonctionner le système pour tout le bâtiment lorsqu'une seule zone le nécessite. Exemples : en période scolaire, le
matin en général, les salles de sports peuvent être occupées sans pour autant que la cafétéria soit occupée.

A.2 EVITER LES PERTES DE CHARGE

On concevra un réseau de distribution qui limite la consommation des circulateurs : circuits rectilignes, le moins de cou-
des possible … Ceci implique le choix de l‘emplacement des locaux techniques par rapport aux émetteurs ;
On dimensionnera les tuyauteries de façon suffisamment large pour limiter la consommation des circulateurs, les pertes
de charge étant moindre pour des plus grands diamètres.

B CIRCULATEURS

B.1 EVITER LE SURDIMENSIONNEMENT DES CIRCULATEURS

Un ordre de grandeur : la puissance électrique absorbée par l'ensemble des circulateurs devrait être de l'ordre du millième de la puissan-
ce calorifique utile des chaudières. Dépasser 2 millièmes peut être synonyme d'installation énergivore. En outre, il sera intéressant de
prévoir des circulateurs à débit variable (en fonction d‘un delta p par exemple) de manière à réduire les consommations électriques.

4.4.3 PRODUCTION D’EAU CHAUDE

A SURDIMENSIONNEMENT

On évitera le surdimensionnement des systèmes de production de chaleur. En effet, une production de chaleur surdimensionnée ne
permet pas de moduler correctement la puissance tout au long de l‘année et notamment en mi-saison où la puissance de chauffe rési-
duelle peut descendre aux alentours des 10 à 20 % de la puissance nominale.

B DIMENSIONNEMENT
Projet

Le choix de la puissance des chaudières doit être le résultat du calcul des déperditions calorifiques du bâtiment.
On évitera de déterminer la puissance à installer à partir de méthodes empiriques basées sur l'addition de la puissance des émetteurs,
sur des ratios de puissance en fonction du volume ou de la surface à chauffer.

Cela conduirait à un surdimensionnement inutilement coûteux.

142
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur

4.4.4 PRODUCTION DÉCENTRALISÉE

A SYSTÈMES RADIATIFS

Pour ne pas surdimensionner une production à système radiant, il est nécessaire de tenir compte principalement :

de la composante r de la température opérative. En effet, la détermination de cette valeur r permet de réduire la


température de l‘air dans la salle de sport et, par conséquent, les déperditions énergétiques par les parois et par
ventilation ;
de la surface de couverture strictement nécessaire ; à savoir les aires de jeux.

On sait que le surdimensionnement risque de créer :

Projet
non seulement un inconfort par surexposition des zones chauffées ;
mais aussi une surconsommation énergétique de par la génération d‘une stratification des températures due à
l‘accentuation de courant de convection de l‘air sur les surfaces plus chaudes couvertes par les systèmes ra-
diants.

B SYSTÈMES CONVECTIFS À GAZ

Tout comme les chaudières gaz à condensation, les aérothermes à gaz à condensation devront être dimensionnés pour travailler
sur une basse température d‘air. Dans le cas de salles de sports faisant partie d‘un centre basse voire très basse énergie, on
pourra y parvenir assez facilement.

4.5 RÉCEPTION DES TRAVAUX

Lors de la réception de l'installation, doivent être fournis :

un dossier technique descriptif (plans, schémas, notice des appareils) ;


les instructions d'utilisation compréhensibles par une personne non spécialisée ;
les paramètres de réglage ;
les instructions de maintenance (précisant notamment les conditions de garantie).
Mise en route et suivi

Avant d'accorder la réception définitive de l'installation :

vérifier que la régulation fonctionne correctement ;


y a-t-il des zones où il fait trop froid? Des zones où il y a surchauffe ?
l'installation est-elle bien à l'arrêt dans les différentes zones lorsqu'elles sont inoccupées, ou lorsqu'il n'y a pas
besoin de chauffage ? Il peut être intéressant de passer dans le bâtiment un soir, un week -end, pendant une se-
maine de congés,… ;
la relance ne se fait-elle pas trop tôt ?

143
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de production de chaleur
4.6 CONDUITE DE L’INSTALLATION

Il serait intéressant de financer, pour un membre du personnel technique, une formation dispensée par la société de régu-
lation ;
L‘apprentissage devra se faire « in situ » par un formateur qualifié et ayant des aptitudes pédagogiques. La formation
comprendra :
l‘apprentissage de la lecture et du paramétrage des régulateurs locaux et centralisés ;
des exercices pratiques, simulations et réponses aux diverses questions posées.
L‘ensemble de la formation sera résumé dans un syllabus pouvant servir de mode d‘emploi des équipements (différent
d‘une simple photocopie des notices techniques des équipements).

La différence de consommation entre une installation bien ou mal régulée peut aller jusqu'à 30% de la facture annuelle de combustible.
Mise en route et suivi

144
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5 OPTIMISER LES SYSTÈMES D’EAU CHAUDE SANITAIRE

5.1 CHOIX DU VECTEUR ÉNERGÉTIQUE

Dans le choix du vecteur énergétique, au même titre que l‘optimisation des systèmes de chauffage, on envisagera le recours aux
énergies renouvelables comme prioritaire en fonction des ressources potentielles du site sur lequel le projet sera étudié.

La tentation est forte de recourir à la même source renouvelable que le système de chauffage pour produire de l‘ECS. Cepen-
dant, on tiendra compte des différences de régimes de températures entre les deux systèmes sachant que :

dans un bâtiment basse énergie ou très basse énergie, les régimes de température de chauffage peuvent être
abaissés drastiquement ;
quel que soit le niveau de performance de l‘enveloppe, le régime de température pour la production d‘eau chaude
sanitaire est inchangé (température de retour minimum de 55°C) de par la nécessité de maîtriser la prolifération

Théorie
des légionelles dans l‘eau.

5.1.1 RESSOURCES GÉOTHERMIQUES

Comme nous l‘avons vu, la valorisation des ressources géothermiques implique souvent le choix d‘une pompe à chaleur. Dans le
cas de la production d‘ECS, les températures demandées à la source chaude sont souvent de l‘ordre de 60°C de température
d‘eau, « légionella » impose. A ces valeurs de température, les performances des PAC deviennent médiocres. Certains fabri-
cants n‘hésitent pas à conseiller le recours au chauffage électrique direct pour donner le complément de chaleur nécessaire pour
atteindre les 60°C.

C‘est à ce niveau que la cohabitation raisonnée des stratégies d‘énergies renouvelables et fossiles prend toute son importance.

Dans ce cas-ci, on conseillera de combiner :

une pompe à chaleur pour assurer un maximum « énergétique » des besoins de chauffage du centre sportif ;
une chaudière gaz à condensation pour prendre le complément de puissance nécessaire à la PAC en période
froide et prendre en charge les besoins d‘ECS même si on sait que la chaudière à condensation ne condensera
pas lors de la production d‘ECS.

5.1.2 RESSOURCES VÉGÉTALES

De manière générale, la cogénération peut travailler à des régimes de température compatibles avec la production d‘eau chaude
sanitaire. Dans le calcul de pré dimensionnement d‘une cogénération, on pourra inclure à la fois les besoins de chauffage et
d‘ECS, ce qui permettra d‘augmenter le potentiel d‘utilisation des ressources renouvelables (temps production de la cogénération
augmenté).
Comme on l‘a vu aussi, le recours seul à la cogénération est difficilement envisageable sachant que sa couverture énergétique
n‘atteint que rarement les 100 % des besoins pour garantir l‘optimum énergétique et économique de la cogénération. Il est donc
souvent nécessaire de recourir à un complément comme une chaudière au gaz par exemple.

5.1.3 RESSOURCES BIOMASSE

Les chaudières au bois, de par leurs régimes de température modulables (attention, il faut bien le vérifier), peuvent convenir à la
couverture des besoins de chauffage et d‘ECS.

145
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5.1.3 RESSOURCES FOSSILES

Le gaz est actuellement le combustible dont la combustion a le moins d‘impact local sur l‘environnement. Et il permet une production dé-
centralisée de l'eau chaude, évitant parfois le recours à une boucle de distribution.
Les systèmes électriques de préparation d'eau chaude sanitaire ont un rendement de seulement 40% en moyenne : celui des centrales
électriques. De plus, à ce jour, le prix de revient de la chaleur électrique est double de celui de la chaleur gaz ou fuel.
L'idée qu'il vaut mieux placer un préparateur électrique pour couvrir les besoins de l'été en coupant la chaudière centrale n'est plus de
mise avec une chaudière actuelle (pertes de maintien très faibles), sauf dans des cas de puisage très limité

5.2 DÉFINITION DES BESOINS

5.2.1 BESOINS D’ECS DANS LES SANITAIRES COMMUNS

Il n‘est pas nécessaire de prévoir de fourniture d'eau chaude dans les locaux sanitaires communs. Quand on parle de sanitaires com-
Théorie

muns, ce sont les sanitaires des spectateurs ou des clients de la cafétéria.

On constate en effet que l'utilisateur n'attend pas l'arrivée effective de l'eau chaude au robinet pour se laver les mains

5.2.2 CONSIGNE DE TEMPÉRATURE DE L’ECS

Il est nécessaire de prévoir le maintien de l'eau en tout point du réseau à une température minimale de 60°C.
On sera particulièrement vigilant à tenir cette température au niveau :
du ballon de stockage, si présent ;
de la boucle de distribution ;

Cette mesure est destinée à éviter le risque de prolifération des légionelles. On sait que les « petites bêtes » sont particulièrement actives
aux alentours des 30-50°C.

5.2.3 ORGANISATION DES LOCAUX

On s‘arrangera pour regrouper spatialement tous les locaux nécessitant une arrivée d'eau chaude.

Cette mesure permet de limiter la longueur ou éviter l'existence d'une boucle de distribution sanitaire qui, même si elle est bien isolée,
développe des pertes énergétiques plus importantes que celles d'un ballon de stockage !

5.3 CHOIX DU SYSTÈME

5.3.1 PRODUCTION CENTRALISÉE OU DÉCENTRALISÉE (PLUSIEURS APPAREILS) ?


Avant projet

Dans le cas des centres sportifs, on a intérêt à grouper les douches dans une même zone ne fusse que pour une question de fonctionnali-
té par rapport à l‘activité principale d‘un tel type de bâtiment qui est le sport. Disséminer les vestiaires et douches à des endroits diamétra-
lement opposées n‘a pas beaucoup de sens. On optera donc pour une production centralisée en s‘assurant que la boucle d‘eau chaude
est optimisée au niveau des déperditions et des risques de prolifération des légionelles (bras morts entre la boucle et le point de puisage)

146
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5.3.2 PRODUCTION INDÉPENDANTE OU COMBINÉE AU CHAUFFAGE DU BÂTIMENT ?

Dans un cas classique de conception, on envisagera l'installation d'une chaudière dédicacée au chauffage de l'eau chaude sani-
taire en été si la puissance nominale en eau chaude sanitaire représente moins de 30% de la puissance de la plus petite
chaudière du bâtiment. Elle fonctionnera :
soit en parallèle sur l'installation de chauffage ;
soit de façon autonome.

En hiver, la puissance appelée s'additionne aux besoins de chaleur du bâtiment. Mais en été, il faut éviter qu'une chaudière sur-
dimensionnée ne fonctionne par intermittence, générant des imbrûlés à chaque allumage.
Dans le centre sportif basse énergie qui nous sert de référence tout au long du guide (Grez Doiceau), la part de puissance né-
cessaire à la fourniture des besoins d’ECS est inférieure à 30 %. On pourrait considérer qu’une seule chaudière est nécessaire
pour subvenir aux besoins d’ECS.

Cependant, il faut tenir à l‘esprit que le but premier du guide, après l‘optimisation de l‘enveloppe, est de couvrir un maxi-
mum les besoins de chaleur avec des énergies renouvelables qu‘ils soient de chauffage ou d‘ECS. Energétiquement et
pratiquement parlant, la combinaison du chauffage et de la production d‘ECS s‘impose donc.

Avant projet
Dans notre hall de référence, quand on analyse les besoins
énergétiques d’ECS par rapport à ceux de chauffage, ils sont
importants. Ce serait donc dommage de ne pas les couvrir par une
ou des stratégies d énergie renouvelable comme par exemple la
cogénération, la chaudière au bois, …
Certains diront que l’on pourrait envisager une chaudière au bois
réservée pour l’’ECS. Pourquoi pas !
A voir naturellement au cas par cas.

5.4 CARACTÉRISTIQUES DE L’INSTALLATION

5.4.1 CHOIX DU SYSTÈME POUR LA PRODUCTION CENTRALISÉE

Parmi les différents systèmes de production d'eau chaude (instantanés, à accumulation et semi instantanés), le bureau d'études
devra faire un choix permettant de couvrir au mieux le profil des besoins.

Le recours aux énergies renouvelables nécessite de regrouper les besoins de chaleur et particulièrement ceux d‘ECS. En effet,
comme on l‘a vu, ceux-ci sont loin d‘être négligeables face aux besoins de chauffage des zones du centre sportif.
Par contre, il est clair que c'est la lutte contre le développement de la légionnelle qui entraîne désormais une production et une
distribution d'eau chaude sanitaire à haute température (60°C). Ceci ne constitue pas en soi un supplément de consommation
finale mais requiert à tout le moins une isolation renforcée des équipements et contrarie l'évolution technologique actuelle vers
une production de chaleur à basse température pour les bâtiments… Si l‘on est dans cet état d‘esprit , le recours à une produc-
tion indépendante serait souhaitable.

Ceci dit, il est difficile de remettre en question le recours aux énergies renouvelables par le simple fait qu‘il faut isoler plus la dis-
tribution d‘une production centralisée. De toute façon, à l‘heure actuelle, on ne conçoit plus une installation centralisée d‘ECS
sans isolation tout en réduisant au maximum les longueurs de conduites.

147
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5.4.2 CHOIX DU SYSTÈME POUR LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE

Pour la production autonome destinée à une partie des points de puisage fortement éloignés de la production centralisée, on choisira :

un préparateur gaz à condensation ;


ou, pour des faibles besoins, un accumulateur électrique.

C’est le cas du point de puisage de la cuisine de la cafétéria

Le surcoût des accumulateurs gaz « à condensation » par rapport aux accumulateurs traditionnels est remboursé en 2 à 4 ans grâce à
une augmentation importante du rendement de combustion et une diminution des pertes d’entretien (de 0,5..0,8 Wh/l.°C.24h à 0,3..0,4
Wh/l.°C.24h).

5.4.3 APPAREILS INSTALLÉS AUX POINTS DE PUISAGE

A DÉBIT D’EAU

Pour chacun des équipements sanitaires, on étudiera les possibilités de réduction du débit d‘eau, du temps de puisage et du niveau de
température : mousseurs, pommeaux de douche économiques, boutons poussoirs à rappel automatique, robinet à œil électronique, poi-
projet

gnées ergonomiques, mitigeurs, ...

La principale économie d'énergie sur l'eau chaude sanitaire se fera sur la réduction des quantités d'eau consommées.

B PRESSION
Avant

Si la situation du bâtiment entraîne une pression élevée dans le réseau, on placera un réducteur de pression à l'entrée de l'installation.

Cela permettra de réduire les débits à chaque point de puisage et de limiter les fuites éventuelles.

5.4.4 DISPOSITION DES BALLONS DE STOCKAGE

Placer les ballons de stockage en position verticale.

La position verticale favorise la stratification des températures et augmente le volume intérieur utile.

5.4.5 SUIVI DES CONSOMMATIONS

Si l‘installation de production d‘eau chaude sanitaire fournit plus de 2.000 litres/jour à 60°C, prévoir un dispositif permettant de suivre les
consommations volumiques ou calorifiques d‘eau chaude sanitaire au niveau des équipements centralisés.

En pratique, ceci correspond à un centre sportif délivrant plus de 70 douches/jour, … Le suivi de la consommation spécifique d'eau
chaude sanitaire permettra de se rendre compte d'une dérive éventuelle.
148
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5.5 DIMENSIONNEMENT DES ÉQUIPEMENTS

5.5.1 ESTIMATION DES BESOINS EN EAU CHAUDE

A PROFIL DE PUISAGE PAR CALCUL Voir fiche thématique 13 :


Le dimensionnement et le
choix des systèmes de
Il est nécessaire de définir le profil de puisage d‘eau chaude le plus précisément possible.
Cette recommandation s'applique tout particulièrement aux installations comportant un ballon chauffage et d’ECS
de stockage.

Cette étape est indispensable pour permettre un dimensionnement optimal et réaliste, tant du point de vue de l’investissement
que des pertes d’énergie.
Dans le centre sportif de référence, on a considéré 55 douches pendant 10 minutes à raison de 10 litres/min (PEB)

B PAR MESURE DIRECTE

On pourrait aussi relever le profil de puisage d‘un bâtiment existant de référence par mesure directe sachant qu‘il a été audité et
optimisé.
On peut en effet définir le profil de puisage du bâtiment au moyen d‘un compteur volumétrique placé sur l‘alimentation en eau
froide de l‘installation de production d‘eau chaude sanitaire existante. Ce compteur sera récupéré sur la nouvelle installation pour
suivre la consommation.

Le profil de puisage d'un bâtiment est déterminant pour :


évaluer l'intérêt d'une technologie alternative (capteurs solaires, par exemple) ;
dimensionner correctement une nouvelle installation et dimensionner tout particulièrement le choix du volume de

Projet
stockage (le coût d’un compteur d’eau est de l’ordre de 125 à 300 €, ce qui est inférieur à la différence de coût entre deux
ballons de tailles successives d’une même gamme) ;
sensibiliser les utilisateurs (suivi des consommations).

5.5.2 PRODUCTION

A CHAUDIÈRE GAZ À CONDENSATION

Si la préparation de l'eau chaude sanitaire est assurée par une chaudière à condensation, l‘échangeur qui produit l‘eau sanitaire
doit être dimensionné pour assurer un retour à basse température vers la chaudière (de l‘ordre de 45°C), à moins que la chaudiè-
re ne soit équipée de deux retours séparés.

La chaudière gaz à condensation est de loin la chaudière ayant le meilleur rendement (elle permet un gain de 6 à 9% par rapport
aux technologies traditionnelles), mais pour atteindre ces performances, elle doit recevoir de l'eau de retour de l'installation à
basse température.

B SURDIMENSIONNEMENT

Si l'eau chaude sanitaire est produite par une production de chaleur assurant le chauffage du bâtiment, on ne surdimensionnera
pas cette production de façon excessive en cumulant puissance pour l'eau sanitaire et puissance pour la relance sachant qu‘en
général, la relance du matin est bien avant que les premiers sportifs soit sous la douche.
En pratique, aucun surdimensionnement n'est à prévoir tant que la puissance du chauffage de l'eau chaude sanitaire ne dépasse
pas 25% de la puissance de chauffage du bâtiment.
149
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
Le surdimensionnement est non seulement énergivore, mais aussi coûteux à l'investissement …

5.5.3 DISTRIBUTION

A TEMPÉRATURE DE CONSIGNE

On configurera la boucle de distribution pour qu'elle soit parcourue par de l'eau dont la température est toujours proche de 60°C.

Une température inférieure à 55°C entraîne un risque de prolifération des légionelles, une température trop élevée entraîne des pertes
énergétiques.

B CIRCULATEUR

Eviter le surdimensionnement du circulateur de boucle.

Le principe des boucles de circulation est similaire à celui utilisé autrefois pour éviter le gel d'une conduite en hiver : laisser passer un fin
filet à la sortie du robinet ! Le débit de circulation d'eau compense les pertes de chaleur de la boucle mais ne doit pas assurer le débit
d'eau d'alimentation d'un équipement.

5.6 CHOIX DES ÉQUIPEMENTS

5.6.1 PRÉPARATEUR GAZ À ACCUMULATION


Projet

Si le préparateur gaz à accumulation fait plus de 300 litres, on choisira un appareil :

dont le rendement utile minimal est de 98 % sur PCI mesuré suivant la norme EN 89 ;
dont la consommation d'entretien est limitée.

Exclure donc les appareils atmosphériques traditionnels.

5.6.2 CHAUFFE-EAU ÉLECTRIQUE

Dans le cas où une situation spécifique justifie l'usage d'un chauffe-eau électrique, on le choisira à faible volume d‘eau et bien isolé. On
limitera son usage aux petites cuisines des cafétérias.

5.6.3 BALLON DE STOCKAGE

A FAVORISER LA STRATIFICATION

On prévoira le placement vertical des ballons de stockage. On les équipera et les raccordera de manière à favoriser la stratification inter-
ne des températures.

On pensera aux brise-jets d'arrivée d'eau froide, au retour de la boucle de circulation en haut du ballon, …pour augmenter le volume
intérieur utile, et donc limiter le volume total sélectionné, et donc limiter les pertes de maintien.

150
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
5.6.4 ISOLATION DES ÉQUIPEMENTS DE PRÉPARATION

Il est nécessaire de définir le profil de puisage d‘eau chaude le plus précisément possible. Cette recommandation s'appli-
que tout particulièrement aux installations comportant un ballon de stockage.

Le surcoût d’une isolation de 10 cm par rapport à une isolation de 5 cm est rentabilisé en plus ou moins 3 ans.

On augmentera encore le niveau d'isolation si celle-ci est effectuée sur site :

un équivalent de 10 cm de laine minérale pour les ballons de moins de 400 l ;


un équivalent de 12 cm de laine minérale pour les ballons de plus de 400 l et moins de 2000 l ;
un équivalent de 14 cm de laine minérale pour les ballons de plus de 2000 l.

La rentabilité de l'isolation est généralement meilleure si elle est mise en place sur site.

5.6.5 DISTRIBUTION D’EAU CHAUDE SANITAIRE

A LES CONDUITES

On isolera les conduites (tronçons droits, courbes et branchements) véhi-


culant de l'eau chaude si :

Projet
elles se trouvent dans le sol, à l'extérieur ou dans des espa-
ces ne faisant pas partie du volume chauffé du bâtiment
(chaufferie, sous-sol, caniveau éventuel...) ;
elles sont maintenues en température (boucle de circulation).

L'épaisseur de l'isolant augmentera avec le diamètre de la conduite, de 3


cm pour une conduite DN10 à l'intérieur, jusqu'à 6 cm pour une conduite
DN 80 à l'extérieur.

Source : Energie +

1 m de tuyau en acier de 1 pouce de diamètre, non isolé, dans lequel circule de l'eau chaude à 70°C et qui parcourt une
ambiance à 20°C a une perte équivalente à la consommation d'une ampoule de 60 W.

B LES ACCESSOIRES

On isolera également les vannes et brides. On choisira des coquilles ou matelas permettant un démontage et un remontage rapi-
de pour contrôle, sans endommagement de l‘isolant.

Isoler les vannes est très rentable, mais cette action est rarement entreprise par crainte que la présence d'isolant ne masque
provisoirement l'apparition de fuites. Les dégâts encourus risqueraient alors d'être plus importants. Mais si le moyen d'isolation
choisi est facilement démontable, une surveillance régulière est alors aisément réalisée.
Et l'argument de la fuite paraît "léger" si l'on pense que les vannes des réseaux d'eau glacée sont toujours isolées…

151
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’eau chaude sanitaire
C EQUILIBRAGE DES CIRCUITS

On prévoira un organe d'équilibrage sur chaque branche du circuit de distribution lorsque celui-ci en comprend plusieurs.

5.7 RÉGULATION
Projet

Si la production d‘eau chaude se fait via un ballon accumulateur, on régulera si possible la production :
pour qu'elle fonctionne à basse température sauf lorsqu'il y a demande d'eau chaude sanitaire. C‘est le principe de la
priorité ECS ;
pour qu'une horloge limite les périodes de relance de la production en dehors de la saison de chauffe. Dans le cas des
centres sportifs, il est flagrant que la consommation d‘ECS diminue fortement à partir du mois de mai. Rare sont les cas
où les activités sportives intenses continuent mis à part les tournois éventuels ou les stages d‘été.

Pour limiter les pertes de la production et, en été, limiter le nombre de démarrages du brûleur, synonymes de mauvaise combustion.

5.8 RÉCEPTION DES TRAVAUX

Lors de la réception de l'installation, doivent être fournis :


un dossier technique descriptif (plans, schémas, notice des appareils, paramètres de réglage) ;
les instructions d'utilisation compréhensibles par une personne non spécialisée ;
les instructions de maintenance (précisant notamment les conditions de garantie).
Mise en route et suivi

152
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6 OPTIMISER LES SYSTÈMES DE VENTILATION
A ce niveau, le guide aborde uniquement les systèmes de ventilation pour les grands halls de sport et les vestiaires qui, en général, sont
intimement liés. Pour les autres locaux comme le hall d‘entrée, les couloirs, la cafétéria, …, le guide renvoie le lecteur au site Energie+ :
http://www.energieplus-lesite.be/

6.1 ORGANISATION DES LOCAUX

Comme on l‘a vu, une des priorités dans un nouveau projet est d‘optimiser la fonctionnalité du centre sportif. On en est arrivé à
présenter dans le guide une ou deux organisations types des zones composant ce centre.
Intrinsèquement, les zones à activités différentes se regroupent naturellement et constituent des entités qui doivent être ventilées
par des systèmes différents de par :
des débits d‘air neuf forts différents ;
des horaires et niveaux d‘occupation différents ;
des activités différentes.

Exemple :
la grande salle de sport accueille des sportifs en nombres variables. Les apports internes en température et humidité
varient constamment ;
les vestiaires dégagent beaucoup de vapeur d’eau et doivent être déshumidifiés régulièrement ;
la cafétéria est souvent occupée après les heures de sport ;

Avant projet
Le fait de prévoir des systèmes de ventilation différents pour chaque zone permet donc d'assurer l'apport d'air neuf dans ces
zones de façon indépendante et modulée (voir régulation ci-après).
Il faut ajouter aussi que la programmation d‘un système de ventilation par zone distincte permet de favoriser la récupération de
chaleur :
on peut récupérer la chaleur latente des douches pour préchauffer l‘air neuf des vestiaires ;
il en est de même lorsqu‘on récupère la chaleur de stratification de la grande salle (sous la toiture) pour préchauf-
fer l‘air neuf.

6.2 CONFORT ET ENERGIE (ASPECT NORMES ET RÉGLEMENTATION)

A l‘heure actuelle, on ne conçoit plus de centre sportif sans ventilation adéquate car le confort respiratoire doit naturellement être
assuré. Pour l‘assurer on appliquera l‘annexe VI de la PEB (Performance Energétique des Bâtiments : septembre 2009) qui se
base essentiellement sur la NBN EN 13779:2007 (ventilation dans les bâtiments non-résidentiels).
L'annexe VI impose une qualité d'air minimale correspondant à la catégorie "médiocre" telle que définit dans la norme NBN EN
13779. Cette exigence revient à imposer les débits de conception minimaux.

6.2.1 PIÈCE SERVANT À UNE OCCUPATION HUMAINE TYPE

Dans le cas d'une activité avec un rapport métabolique voisin de 1,2, le débit minimal devra être de 22 m³.h-1.personne-1 dans
les zones non-fumeurs (c‘est le cas d‘un centre sportif).
Ces débits tiennent compte du métabolisme humain aussi bien que des émissions types dans les bâtiments à faible pollution. Si
l'activité métabolique est élevée (met >1,2), il convient d'augmenter les débits fournis d'un facteur met / 1,2.

5 Met : notion d’activité humaine : 1 met = 58 W.m-2


153
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.2.2 PIÈCE NON DESTINÉE À L’OCCUPATION HUMAINE

Dans ce cas, le débit minimal s'exprime en mètre cube par heure et par surface de plancher :
1,3 m³.h-1.m-2

Cette valeur a été déterminée sur base d'une période d'activité de 50 % et une hauteur de plafond de 3 mètres. Pour des périodes d'acti-
vités plus courtes et des hauteurs de plafond plus élevées, il convient que le débit d'air soit plus élevé.

6.2.3 SANITAIRES

On détermine le débit de conception des espaces de toilette en fonction du nombre de WC (y compris les urinoirs).
Si le nombre de WC n'est pas connu, le débit de conception des toilettes sera déterminé sur base de leur surface au sol.
Le débit de conception devra être de :

25 m³.h -1 par WC ;
15 m³.h -1 par m² au sol si le nombre de WC n'est pas connu au moment du dimensionnement du système de ventilation.

6.2.3 OCCUPATION HUMAINE


Avant projet

Surface au sol par


La détermination du débit de conception minimal devra pren-
Type d'occupation personne
dre en considération l'occupation déterminée selon le ta- [m²/personne]
bleau ci-contre. Lorsque l'on détermine l'occupation à l'aide
de ce tableau, il faut arrondir le nombre de personnes obte- Horeca
nu à l'unité supérieure. Restaurants, cafétéria, buffet rapide, cantine, bars, cocktail-
1.5
bar
Cuisine, kitchenette 10
Sports et loisirs
Hall de sport, stades (salle de jeu), salle de gymnastique 3.5
Vestiaires 2
Espace de spectateurs, tribunes 1
Club sportif : salles d'aérobic, salle de fitness, club de 10
bowling
Autres espaces 15

Par exemple, une grande salle de sport de surface standard de 45 m x 25 m pourrait accueillir jusqu’à :
(45 x 25) [m²] / 3.5 [m²/personne] = 321 personnes.
Ce qui représenterait un débit d’air neuf de 22 [m³.h-1.personne-1] x 321 [personnes] = 7.071 [m³/h].

6.2.4 ASPECT ÉNERGÉTIQUE

L‘aspect énergétique se centre sur les consommations de chaleur des batteries de préchauffe et de réchauffe mais aussi et surtout sur les
consommations des ventilateurs. La PEB en Wallonie s‘inspire de la norme EN 13779. En ce qui concerne les ventilateurs, leur puissance
spécifique doit appartenir à l'une de ces 3 catégories :

catégorie 1 : moins de 500 W.m -3.s ou 0,14 W.m -3.h ;


catégorie 2 : entre 500 et 750 W.m -3.s ou 0,2 W.m -3.h ;
catégorie 3 : entre 750 et 1250 W.m -3.s ou 0,34 W.m -3.h.

154
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.3 RISQUES DE CONDENSATION

La déshumidification des salles de sports par de l‘air neuf est primordiale pour éviter, comme auparavant dans
certaines salles omnisport non équipées, de » prendre sa douche » sous une toiture mal isolée. Dans le cadre
d‘une conception énergétique de hall, c‘est vrai que l‘on prend soins de bien isoler la toiture et, par conséquent,
de réduire le risque de condensation en sous-toiture. Néanmoins, l‘apport de lumière naturelle étant important
aussi en termes de confort visuel, le lanterneau ou les « sheds » prévus en toiture, accentuent le risque de
condensation de l‘humidité interne développée par l‘activité sportive. Une attention toute particulière sera prise au
niveau des détails techniques des « sheds » de manière à maîtriser les ponts thermiques. Une ventilation correcte
sera donc nécessaire ;
Idem dans les vestiaires, et les douches, les débits d‘air neuf peuvent être importants afin de bien déshumidifier
l‘ambiance.

Un point de comparaison : dans les piscines, afin de ne pas altérer les structures architecturales des locaux on ne peut pas
dépasser les 65 % d’humidité à 28°C.

6.4 CHOISIR LES SYSTÈMES

On prévoira, dans la mesure du possible, des systèmes d'apport d'air neuf indépendants (groupe de traitement d'air et conduites)
pour les groupes de locaux ayant des usages ou des émissions de polluants nettement différents comme les zones suivantes :
la grande salle de sport ;
les salles polyvalentes si existantes ;
les vestiaires ;
la cafétéria et la kitchenette.

6.4.1 VENTILATION DU BINOME GRANDE SALLE DE SPORT - VESTIAIRES

Dans le cadre d‘une conception basse énergie ou très basse énergie, une proportion importante des consommations énergétiques de
chauffe concerne la ventilation hygiénique. On se rend bien compte que la configuration en système D telle qu‘elle est décrite ci-dessus
est très énergivore sans faire appel aux récupérateurs à haut rendement thermique.
Actuellement, les récupérateurs de chaleur sur l‘air extrait pour préchauffer l‘air neuf ont des rendements très intéressants et pour des
budgets acceptables.

Sous certaines conditions et pour des débits inférieurs à 4.500 m³/h, certains fabricants annoncent des rendements pouvant atteindre les
92 % . Les valeurs moyennes actuelles de rendement sont de l’ordre de 85 %.

A RELANCE DE CHAUFFAGE DU MATIN

Le débit de ventilation de 7.500 m³/h suffit à chauffer le hall de par la très bonne qualité de l‘isolation et l‘étanchéité renforcée de l‘enve-
loppe.
Avant projet

Système de chauffage Débit de relance du matin


155
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
B MAINTIEN EN TEMPÉRATURE ET VENTILATION HYGIÉNIQUE

Le débit est réduit de moitié (suivant les possibilités techniques des ventilateurs), soit 3.750 m³/h. Cette valeur de débit est intéressante vu
qu‘elle correspond bien à la fourchette de débit de ventilation hygiénique nécessaire pour assurer la qualité de l‘air de la grande salle.

Rappelons que la plage de variation classique des variateurs de fréquence couplés aux ventilateurs est souvent comprise entre 20-25 Hz
et 50 Hz, ce qui correspond à une plage de variation de vitesse comprise entre 40-50 % et 100 voire 120 %. Pour des fréquences plus
basses, il est nécessaire de passer à des moteurs électriques prévus pour les supporter (les échauffements sont plus importants aux
basses fréquences.

Système de chauffage Débit de maintien en température et de ventilation hygiénique

Le principe du système est simple et nécessite de centraliser la ventilation avec récupération de chaleur au moyen de deux CTA. La confi-
guration comprend :
Avant projet

dans le local technique, deux centrales de traitement d‘air (CTA) système D équipées de ventilateurs de pulsion et d‘ex-
traction, et d‘un récupérateur de chaleur haut rendement. Un pour la grande salle de sport, l‘autre pour les vestiaires ;
d‘un circuit de distribution d‘air le plus court possible vers chaque zone ;
de bouches de pulsion type « jet » placées sous la toiture soufflant parallèlement aux versants de toiture vers le bas pour
la grande salle ;
de bouches de pulsion classiques à induction pour les vestiaires ;
de bouches de reprise en dessous de la toiture pour récupérer l‘air de stratification pour la salle de sport ;
de bouches d‘extraction classiques dans les douches;
d‘un réseau d‘extraction différent pour chaque zones avec retour vers la CTA.

Le système présente les avantages et inconvénients suivants :

+
les débits peuvent être adaptés à la demande indépendamment les uns des autres (sonde CO 2 en fonction de
l‘occupation de la grande salle et sonde hygrométrique en fonction du taux d‘humidité des douches par exem-
ple);

156
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation

la gestion des horaires de fonctionnement est plus aisée ;


on sait chauffer la grande salle par le système de ventilation et amener de l‘air neuf avec un seul système pour
autant que l‘installation soit bien dimensionnée ;
les consommations énergétiques devraient être moindres.


le système demande plus de longueurs de gaines aérauliques et deux CTA avec un récupérateur de chaleur chacune.
L‘investissement devrait être plus important.

6.5 DISPOSITION DES ÉQUIPEMENTS

6.5.1 AMENÉE D’AIR NEUF

On étudiera l'emplacement de la prise d'air neuf :

en fonction de l'importance des besoins de chauffage et de refroidissement du bâtiment, il peut être préférable de
favoriser, par exemple, un emplacement en façade nord plutôt qu'en façade sud ;
On ne disposera pas les prises d‘air neuf au niveau du sol extérieur, de manière à éviter l‘aspiration d‘air pollué
par les poussières, gaz d‘échappement du parking, …

Ce type de disposition entraînerait un apport d'air chaud en mi-saison sans nécessairement favoriser le préchauffage de l'air en
hiver.

6.5.2 PRÉCHAUFFAGE DE L’AIR

A PUIT CANADIEN / PROVENÇAL


Voir fiche thématique 6 :
Puits canadien/
On pourrait envisager le passage de l'air neuf dans une masse thermique "tampon" (conduit provençaux
enterré, par exemple).

Cette configuration entraîne avant son entrée dans le bâtiment, un réchauffement de l'air en hiver, mais aussi son rafraîchisse-
Avant projet

ment en été.

Seulement de nombreuses études ont montré que le puits canadien ne peut pas concurrencer un bon récupérateur de chaleur
pour les raisons suivantes :

le récupérateur de chaleur haut rendement a une efficacité thermique plus importante. Vu qu‘il travaille sur l‘air
extrait pour réchauffer l‘air neuf à partir d‘une température plus élevée (de l‘ordre de 17°C si on prend la salle de
sport) que celle de la terre qui ne dépassera pas 10°C ;
malgré le fait que le récupérateur nécessite un système à double flux, alors que le puits canadien pourrait s‘en
passer, l‘investissement dans ce dernier est assez conséquent) ;
le puits canadien doit tenir compte du risque hygiénique dû la stagnation de la condensation dans le conduit d‘air.

157
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation

A l‘avantage du puits provençal (le même puits canadien mais utilisé en période chaude), on peut obtenir un
projet

« géocooling » permettant de réduire dans de bonnes conditions la température d‘air neuf de 4 à 5°C.

B RÉCUPÉRATEUR DE CHALEUR
Avant

Il va de soi que si l‘installation comprend une pulsion et une extraction mécaniques (système double flux), on prévoira un récupérateur
de chaleur sur l'air extrait pour préchauffer l'air neuf.

6.6 CONCEPTION DES INSTALLATIONS

Le cahiers de charge énergétique de Energie+ (http://www-energieplus.lesite.be/) donne le détail de conception des installations
de distribution.

6.6.1 PRÉPARATION DE L’AIR

A FILTRES

on choisira des filtres ayant la perte de charge initiale en utilisation la plus basse possible ;
on choisira la classe de filtre F7.

Faire le choix des filtres tôt, avant le dimensionnement des ventilateurs, permet d'éviter le surdimensionnement de ceux-ci.

B BATTERIES DE CHAUFFE

L'utilisation de batteries électriques sera fortement déconseillée. Les limiter à des appoints décentralisés ou limités dans le temps, dont la
consommation, évaluée par un programme de simulation dynamique, est jugée tout à fait marginale.
Par contre, l'électricité peut être valorisée dans une pompe à chaleur pour la récupération d'énergie, par exemple sur l'air extrait. Mais vu
Projet

de nouveau l‘efficacité des récupérateurs de chaleur sur l‘air extrait, la pompe à chaleur fera figure » d‘usine à gaz ».

Suite au faible rendement de production actuel en centrale électrique, une batterie à eau est plus efficace énergétiquement qu'une batte-
rie électrique par effet Joule.

C HUMIDIFICATION

On évitera le placement d‘humidificateur sachant qu‘énergétiquement parlant les consommations pour l‘humidification sont très importan-
tes. Le fait de se passer d‘humidificateur pourrait se justifier par « l‘autoproduction » d‘humidité importante des sportifs.

158
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.6.2 DISTRIBUTION

A CONDUITS

Lorsque l‘encombrement le permet, on choisira des conduits circulaires, de manière à réduire les pertes de char-
ge. Si des conduits de section rectangulaire sont choisis, se rapprocher autant que possible d‘une section carrée.

En passant d'une gaine circulaire à une gaine rectangulaire dont le rapport des côtés est égal à 4, on augmente la consommation
du ventilateur d'environ 30 %.

On concevra le réseau de distribution de manière à minimiser les pertes de charge :


dimensionnement des gaines ;
tracé des circuits ;
choix d'équipements divers à faible perte de charge (batteries, clapets de commandes, coudes, raccords
entre ventilateurs et gaines, grille de prise d'air neuf, silencieux , etc.) ;

B GESTION DE L’OCCUPATION

On pourrait équiper les installations desservant plusieurs zones à horaires d'occupation différents. Les vestiaires sont parfois
divisés en 2 zones distinctes.

Projet
On prévoira alors :

des registres motorisés.

Ils permettront l'arrêt de la pulsion et de l'extraction de façon indépendante pour chaque zone.

des ventilateurs à débit variable, par exemple au moyen d'un variateur de vitesse ou par paliers.

Ils permettront d'ajuster le débit d'air du groupe au nombre de zones en fonctionnement.

C BOUCHES DE PULSION DES SALLES DE SPORT

La ventilation dans les salles de sport relève du défit. En effet, il est non seulement nécessaire d‘assurer :

le confort thermique. On est tenu de conjuguer :


la température opérative (température de l‘air et température radiative) ;
la vitesse de déplacement de l‘air (plus la vitesse de l‘air est importante plus la sensation d‘inconfort est
grande) ;
et l‘homogénéité de l‘air neuf dans un grand espace comme la salle de sport principale.
mais aussi le confort de pratique de sport : la pratique du badminton et, dans une moindre mesure le tennis de
table, sont perturbés par des vitesses d‘air importantes).
159
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
Le défit est encore plus important lorsque l‘on veut combiner la ventilation hygiénique avec un chauffage convectif (chauffage sur l‘air). En
effet, les débits de chauffage doivent être plus importants que pour la simple ventilation hygiénique. Il en résulte une meilleure maîtrise
encore des vitesses de déplacement de l‘air.

Par exemple, pour des besoins de chauffage de l’ordre de 45 kW nécessaires pour couvrir les déperditions des parois et par ventilation
de notre bâtiment basse énergie de référence, pour une température maximale de pulsion de 35°C (cette température permet d’optimiser
l’utilisation de système à énergie renouvelable comme les pompes à chaleur géothermiques) et une consigne dans la grande salle de
sport de 17°C, le débit de pulsion nécessaire est de l’ordre de 12.000 m³/h.

Pour tenir compte de tous ces critères, les bouches :

devront être positionnées correctement et avoir des vitesses résiduelles faibles pour éviter tout inconfort thermique et de
pratique des sports ;
devront avoir des débits et des portées suffisantes pour ventiler voire chauffer de manière homogène le plan d‘occupation
des aires de sport.

La configuration suivante est celle de notre centre sportif témoin (Grez-Doiceau) en l’état actuel. La centrale de traitement d’air assure à la
fois la ventilation hygiénique et le chauffage :

à la relance, le débit de brassage en air recyclé est de l’ordre de 24.000 m³/h pour des températures de pulsion maximales de 35°
C et un débit d’air neuf nul.
lorsque la salle est à température (17°C de consigne), et qu’il y a occupation, le débit de brassage passe à 12.000 m³/h avec un
débit d’air neuf de 1.000 m³/h ;
une sonde de CO2 sur la reprise permet de réguler le débit d’air neuf. Pour une occupation de salle importante (ppm de CO 2 aug-
mente), le débit d’air neuf passe de 1.000 à 4.500 m³/h.
Projet

Les bouches de pulsion sont des » jets » et ont été placées en hauteur et inclinées parallèlement à la pente de la toiture. Le plénum de
reprise est derrière un des emplacements de goal de mini-foot. Ce type de bouches a été normalement choisi pour son aptitude à induire
l’air ambiant à des valeurs de 15 à 30 (1 m³ d’air qui sort d’une des bouches permet d’entrainer entre 15 et 30 m³ d’air ambiant à proximi-
té.
Ce système est intéressant puisqu’il permet :

d’homogénéiser l’air de la salle ;


d’une certaine manière, de déstratifier les températures par l’induction importante ;
d’optimiser le confort de par l’homogénéisation due à l’induction et l’orientation des « jets » ;

Système de chauffage
Positionnement des bouches de ventilation

160
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
D BOUCHES DE PULSION DES AUTRES LOCAUX

On choisira des bouches de pulsion qui permettent de souffler l'air à très basse température sans créer d‘inconfort.

Cette mesure permet de valoriser au maximum le pouvoir rafraîchissant de l’air extérieur en mi-saison et de limiter les périodes
où l’air neuf doit être préchauffé alors que l’ambiance est refroidie.

E BOUCHES DE VESTIAIRES

Si certaines bouches du réseau sont susceptibles d‘être fermées, par exemple en fonction de l‘occupation, un système doit per-
mettre de maintenir un débit constant au niveau des bouches restées ouvertes :

équiper chaque bouche d‘un organe auto-réglable ;


faire varier la vitesse du ventilateur en fonction de la pression du réseau.

6.7 DIMENSIONNEMENT DES ÉQUIPEMENTS

6.7.1 APPORT D’AIR NEUF HYGIÉNIQUE

Voir fiche thématique 14 :


Limiter le débit d'air neuf aux valeurs exigées par les réglementations ;
Le dimensionnement et le

Projet
Ne pas envisager de surdimensionnement permanent, même dans le but de per- choix des systèmes de
mettre une déshumidification, un chauffage ou un refroidissement complémentaire
de l‘ambiance. D'autres solutions peuvent être apportées ; ventilations

N'augmenter le débit d'air neuf que temporairement, et pour rafraîchir naturelle-


ment le bâtiment par exemple (free-cooling).

Le débit d'air neuf est un facteur capital de la consommation des bâtiments tertiaires. Le taux imposé par les réglementations
garantit une qualité de l'air suffisante et ne doit donc pas être majoré, sous peine de détruire l'efficacité énergétique de l'installa-
tion.

6.7.2 PRÉPARATION DE L’AIR

On financera des batteries dont la perte de charge côté air est limitée au maximum.

Une batterie de chaud ou de froid doit être choisie pour minimiser les pertes de charge coté "air" plutôt que côté "eau". En effet, la
consommation du ventilateur sera toujours nettement plus importante que la consommation de la pompe faisant circuler l'eau
chaude ou froide.

6.7.3 DISTRIBUTION DE L’AIR

On dimensionnera les gaines de façon suffisamment large pour limiter la consommation des ventilateurs (essentiellement : per-
tes de charge de 1 Pa/m voire de 0.5Pa/m)

161
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.8 CHOIX DES ÉQUIPEMENTS

6.8.1 PRÉPARATION DE L’AIR

on choisira des groupes de traitement d‘air dont les parois sont bien isolées ;
on choisira le type de récupérateur de chaleur en fonction des résultats d‘une étude comparative technico -économique
des différents systèmes possibles, établie sur une année type et adaptée à la situation particulière du projet.

A VENTILATEURS

On sélectionnera des ventilateurs centrifuges équipés d‘aubes inclinées vers l‘arrière pour les installations importantes
(débit d'air supérieur à 3000 m³/h ou pression totale supérieure à 600 Pa).

Les ventilateurs à aubage arrière ont un bien meilleur rendement que les ventilateurs à aubage avant.

Pour le rejet d'air directement vers l'extérieur, choisir des ventilateurs équipés d‘un dispositif qui empêche le passage d'a ir à l‘ar-
rêt de l‘appareil.

Cela concerne par exemple les ventilateurs hélicoïdes du type mural et les ventilateurs de toitures.

Choisir des ventilateurs dont le rendement minimal est de 60% à 82% selon le débit d'air prévu ;
Pour faire varier le débit d‘air à l'aide du ventilateur, éviter la régulation par étranglement ou by -pass, on optera
pour :
une gestion de la vitesse de rotation du ventilateur (en continu ou par pallier) ;
l‘utilisation d‘aubages de prérotation pour les ventilateurs centrifuges ;
la gestion de l‘angle de calage des aubes pour les ventilateurs hélicoïdes.

B RÉCUPÉRATEUR DE CHALEUR

On choisira des récupérateurs de rendement thermique élevé (η >85 %,


Projet

idéalement > 90 %) parmi différents types :

à flux croisé dont les rendements peuvent, pour des débits < 4.500 m³/h ,
atteindre de l‘ordre de 92 %. Les récupérateurs à flux croisés sont aussi
intéressants pour l‘absence presque parfaite de contact de l‘air neuf avec
l‘air rejeté, ce qui peut être intéressant d‘un point de vue hygiénique ;

à roue avec l‘intérêt de récupérer la chaleur latente contenue dans l‘air


humide ;
Source : Energie+

à régénérateur statique à volet fonctionnant sur le même principe que le


récupérateur à roue.
A noter toutefois que les rendements thermiques des récupérateurs sont théori-
ques. Comme pour tout système, le rendement saisonnier peut être tout à fait diffé-
rent. Pour plus de précision, il serait nécessaire d‘envisager une simulation thermi-
que dynamique.

Source : Menerga
162
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.8.2 DISTRIBUTION DE L’AIR

A GAINES

On isolera tous les conduits d'air neuf.

Avant traitement de l’air, l’isolation se justifie par les risques de condensation encourus sur les parois extérieures du conduit.
Après traitement de l’air, l’isolation se justifie pour limiter les pertes calorifiques avant diffusion dans le local.

Isoler les conduits d'air extrait :


s'ils sont raccordés à un récupérateur de chaleur ;
ou si l'air est recyclé.
et lorsque :
ils traversent des locaux non traités ;
ils sont insérés dans une trémie en contact avec l'extérieur.
Isoler les conduits par l'extérieur.

La perte de charge, et donc la consommation des ventilateurs, augmente lorsque les conduits sont isolés intérieurement. Une
isolation par l'intérieur génère un risque de déplacement de fibres (déchirure durant la pose, vieillissement, …) et rend le net-

Projet
toyage des conduites impossible.

B BOUCHES DE PULSION DE LA GRANDE SALLE DE SPORT

On privilégiera les bouches à hautes induction (comme les bouches de types « jets » en partie haute de la salle
de sport de manière à favoriser la déstratification.

C BOUCHES DES AUTRES LOCAUX

On choisira des bouches de pulsion munies d'un dispositif de réglage du débit simple et efficace.

L'objectif est de pouvoir régler chaque bouche en équilibrant les débits dans les différents locaux, et de la caler ensuite en posi-
tion.

6.9 RÉGULATION

On ne négligera pas l'étude de ce poste : consacrer les moyens nécessaires à l'étude du système et à l'investis-
sement dans des équipements de régulation performants.

C'est la régulation qui aura le plus d'influence sur la consommation future.

On choisira des systèmes de régulation dont l'interface de communication est facilement compréhensible et d'un
usage simple.

163
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
Ils permettront au gestionnaire de comprendre et de conduire facilement l'installation comme par exemple :
le choix des consignes de température ;
la programmation des horaires de ventilation des salles de sport.

On ne perdra pas de vue qu‘une gestion technique centralisée (GTC) permettra de piloter les installations de ventilation à
distance en fonction d‘une grille horaire d‘occupation des plateaux de sport.

6.9.1 GESTION DU DÉBIT D’AIR NEUF

On choisira un système de régulation qui permette :


une programmation hebdomadaire de l'apport d'air neuf dans chaque zone ;
une programmation hebdomadaire du niveau de ventilation sanitaire (réduction ou coupure en période d'inoccupa-
tion ou en fonction de sonde hygrométrique) ;
l'arrêt automatique de l‘apport d'air neuf en période de relance ;
de régler les débits d'air neuf et d‘air recyclé sur base de la comparaison des températures extérieure, intérieure et
de consigne ;
d'ajuster le débit d'air d'un groupe de ventilation desservant plusieurs zones au nombre de zones en fonctionne-
ment.

Idéalement, cette régulation permettra également :


une programmation annuelle ;
d'organiser un free cooling (balayage du bâtiment par de l'air neuf non traité dans le but de rafraîchir celui -ci) en
période d'inoccupation, dans certaines conditions de température intérieure et extérieure. Attention que dans la
plupart des cas et pour autant que le bâtiment soit bien conçu, une ventilation naturelle sera suffisante sans faire
appel à la ventilation mécanique.

6.9.2 GESTION DE LA PRÉPARATION DE L’AIR


Projet

Choisir une régulation qui permette de mettre le groupe de traitement d‘air automatiquement à l'arrêt en fonction d'un
horaire d'occupation du bâtiment. En particulier, l‘apport d‘air neuf devra pouvoir être arrêté automatiquement en période
d‘inoccupation ;
Si on installe une récupération de chaleur sur l‘air extrait, choisir une régulation modulante : par by-pass, par recyclage,
par variation de vitesse, …

Si cette régulation se fait en tout ou rien, la récupération de chaleur sera empêchée lorsque la température extérieure devient négative et
qu'il y a risque de givre du récupérateur. Il est alors impossible de tenir compte de la récupération de chaleur pour le dimensionnement
des autres équipements.
De plus, lorsque des besoins en refroidissement se font ressentir pour des températures extérieures relativement fraîche, il est intéressant
de réduire la récupération de chaleur pour profiter au maximum du free cooling.

6.10 SUIVI DES INSTALLATIONS

Prévoir, pour chaque section de filtres, un manomètre différentiel et une lampe signalant le moment où il doit être rem-
placé (lorsque la perte de charge choisie pour le remplacement de l‘élément filtrant est atteinte). Le cas échéant, cette
donnée pourra être contrôlée au niveau du système de gestion centralisée ;
Suivi

Equiper les servomoteurs des clapets de commande d‘un relevé de position permettant un contrôle permanent du bon
fonctionnement de la régulation. Le cas échéant, cette donnée pourra être contrôlée au niveau du système de gestion
centralisée.

164
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes de ventilation
6.11 RÉCEPTION DES TRAVAUX

Lors de la réception de l'installation, doivent être fournis :


un dossier technique descriptif (plans, schémas, notice des appareils, paramètres de réglage) ;
les instructions d'utilisation compréhensibles par une personne non spécialisée ;
les instructions de maintenance (précisant notamment les conditions de garantie) ;
un procès verbal d'essai attestant de la qualité de l'étanchéité des conduits de distribution et des caissons
de traitement d'air.

Avant d'accorder la réception définitive de l'installation, vérifier que la régulation :


arrête, dans une zone inoccupée, la pulsion et l'extraction, y compris durant la période de relance des
installations (de chauffage ou de refroidissement), excepté lorsqu'un rafraîchissement nocturne est organi-
sé ;

Il peut être intéressant de passer dans le bâtiment un soir, un week-end, pendant une semaine de congés,…

diminue ou arrête l'allure de fonctionnement des extractions sanitaires ;


ajuste le débit d'air d'un groupe qui dessert plusieurs zones en fonction du nombre de zones en fonction-
nement.

Mise en
Avant d'accorder la réception définitive de l'installation, s'assurer que le type et la classe du filtre, ainsi que la
perte de charge finale sont affichés sur le caisson de traitement d‘air, sous une forme clairement visible.

6.12 CONDUITE DE L’INSTALLATION

route et suivi
Financer, pour un membre du personnel technique, une formation dispensée par la société de régulation. L‘ap-
prentissage devra se faire « in situ » par un formateur qualifié et ayant des aptitudes pédagogiques. La formation
comprendra :
l‘apprentissage de la lecture et du paramétrage des régulateurs locaux et centralisés ;
des exercices pratiques, simulations et réponses aux diverses questions posées.

L‘ensemble de la formation sera résumé dans un syllabus pouvant servir de mode d‘emploi des équipements (différent d‘une
simple photocopie des notices techniques des équipements

165
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
7 OPTIMISER LES SYSTÈMES D’ÉCLAIRAGE ARTIFICIEL

Pour être parfaitement cohérente, une démarche d‘architecture durable doit aller au bout de sa logique Voir fiche thématique 3 :
d‘économie d‘énergie et également envisager la consommation électrique de l‘éclairage artificiel. L’éclairage naturel
et artificiel
L'éclairage d'un hall de sports est assez difficile à concevoir. Des petits projectiles doivent être suivis
par les yeux à très haute vitesse. Pour les sports qui demandent des déplacements rapides, une unifor-
mité d'éclairement est importante car les yeux n'ont pas le temps de s'ajuster à un niveau d'éclairement variable dans les différents en-
droits du hall. L'éblouissement est également un problème particulier car des sources de forte luminosité sont distrayantes et peuvent être
la cause de la perte de vue de l'objet qui les traverse. Dans les cas extrêmes, elles peuvent même devenir inconfortables.

Pour assurer le confort visuel des sportifs, un éclairage adéquat et approprié doit être assuré. Cet éclairage peut être fourni par la lumière
du jour, par l'éclairage artificiel ou par une combinaison des deux. Dans une démarche d‘utilisation rationnelle de l‘énergie (URE), il
convient naturellement de ne considérer l’éclairage artificiel que comme un complément à la lumière naturelle (voir "Favoriser la
lumière naturelle").

Pour réduire la consommation électrique de l‘éclairage artificiel, on cherchera :

À diminuer la puissance installée tout en garantissant un éclairement suffisant. Le choix se portera ainsi sur le matériel
(lampe, luminaire, ballast) ayant la meilleure efficacité énergétique ;
À adapter la fourniture d'éclairage aux besoins réels en fonction de l'occupation et de l'apport en éclairage naturel.

7.1 PUISSANCE INSTALLÉE

Si la lumière naturelle ne suffit pas pour apporter le niveau d‘éclairement suffisant, on veillera à limiter la puissance électrique de l'en-
semble des luminaires installés de manière à diminuer la consommation directe d‘électricité et les charges internes du local (limiter la
consommation de refroidissement).
Projet

Pour ce faire, il faudra :


définir clairement les besoins (niveaux d'éclairement et d'uniformité, taux d'éblouissement unifié (UGR), …) et les paramètres
de dimensionnement ainsi que les zones d'activité afin de pouvoir comparer les offres des différents fabricants :
le calcul de l'éclairement moyen et de l'uniformité se fait sur la zone de calcul :
pour les salles de sports, les calculs se font de manière pratique selon une grille couvrant l'ensemble des aires
principales de tous les terrains des salles ;
pour les couloirs et les sanitaires, la zone de calcul correspond à la surface du local.
le facteur de maintenance choisi pour le dimensionnement doit, soit être calculé de manière détaillée, soit correspondre
aux valeurs par défaut fixées par le "Code de bonne pratique en éclairage intérieur" (IBE-BIV) ;
les coefficients de réflexion des parois considérées dans les calculs doivent, soit correspondre à la réalité, soit correspon-
dre à des valeurs moyennes.
dimensionner l'éclairage pour répondre strictement aux critères de confort déterminés par les normes NBN EN 12193
pour les installations sportives proprement dites et NBN EN 12464-1 pour les autres locaux. Ces normes reprennent les valeurs
d'éclairement à atteindre en fonction du type de local et de la tâche qui y est réalisée ;
limiter la puissance installée. La puissance électrique définie par calcul pour l'ensemble des luminaires installés dans un local (y
compris les luminaires décentralisés) sera la plus faible possible. Pour une installation d'éclairage énergétiquement bien conçue,
la puissance totale installée (perte ballast comprise) ne devrait pas dépasser :
2 W/m² par 100 lux pour des locaux de bureau, soit 10 W/m² ;
2,8 W/m² par 100 lux pour les salles de sports ;
3 W/m² par100 lux pour les zones de circulation et les couloirs, soit 3 W/m² ;
3,5 W/m² par 100 lux pour les vestiaires et les toilettes, soit 7 W/m².

166
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
7.2 CHOIX DU MATÉRIEL

Certains luminaires sont plus efficaces que d'autres. Ils n'apportent pas tous le même niveau de confort ou le même aspect es-
thétique.
Il convient donc d'adapter le choix du matériel d'éclairage artificiel à chaque type de local afin d'assurer le confort des occupants
tout en minimisant les consommations futures.

7.2.1 LAMPES

A GÉNÉRALITÉS

Pour assurer l‘éclairage fonctionnel, les lampes dites "à usage domestique" (c‘est-à-dire les lampes à
incandescence, les lampes fluocompactes à ballast intégré ou séparé et les tubes fluorescents émet-
tant moins de 6 500 lm) disposeront d‘un label "Energie A" ;
Les lampes au mercure haute pression ne peuvent être utilisées ;
L‘utilisation de lampes dont l’efficacité lumineuse (rapport entre la puissance de la lampe et son flux
lumineux) est inférieure à 85 lm/W est déconseillée.

B PLATEAUX SPORTIFS

Généralités :

Projet
afin d'obtenir une ambiance chromatique agréable, on choisira des sources lumineuses offrant de bonnes
caractéristiques de rendu des couleurs. Cela vaut particulièrement dans les salles de sports avec mar-
quage du terrain en diverses couleurs. La classe d'IRC des lampes sera ainsi au minimum de classe 2 (IRC
entre 60 et 80) si la salle n'est jamais utilisée en compétition et de classe 1B (IRC entre 80 et 90) si on y joue en
compétition ;
on préférera des lampes de couleur froide (> 4000K) dans des salles qui ont un apport important en lumière
naturelle, de manière à éviter de trop grandes différences entre l'éclairage artificiel et naturel.

Salle de sports de moins de 10 m sous plafond : les tubes fluorescents conviennent bien car :
leur faible flux lumineux (par exemple, 8.850 lm pour une lampe de
120 W) les rend 20 à 30 fois moins éblouissants que les lampes à
décharge haute pression ;
leur plus grand nombre permet :
d'obtenir une plus grande uniformité d'éclairement qu‘a-
vec des lampes à décharge haute pression et donc une
réduction des ombres portées ;
de ne pas laisser de tache sombre au sol en attendant
le remplacement d'une lampe défectueuse . Tube fluorescent (source : Sylvania).
leur efficacité lumineuse est très élevée. Elle est légèrement plus élevée que celles des lampes aux halogénures
métalliques dans la gamme des puissances utilisées pour les salles de sport intérieures ;
après une extinction, ils se rallument quasi immédiatement ;
ils peuvent être dimmés facilement et permettent donc une gestion de commande plus perfectionnée ;
un large choix d'indice de rendu des couleurs permet d'adapter l'éclairage en fonction du niveau de jeu dans la
salle.

167
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
Salle de sports de plus de 10 m sous plafond : bien qu'une installation avec tubes fluorescents soit plus confortable, on
peut envisager une installation avec lampes à décharge haute pression (lampes aux halogénures métalliques ou au so-
dium haute pression, à IRC élevé), tout en sachant que :

l'éblouissement plus important des lampes à décharge est atténué par la hauteur.
Néanmoins, il faut être particulièrement attentif à leur emplacement vu les risques
d'éblouissement que représentent ces lampes ;
le faible nombre de luminaires à installer empêche d'obtenir une uniformité suffi-
sante dans les salles de petite hauteur. Une hauteur plus grande engendre une
meilleure uniformité. Pour la même raison, la présence d'ombres portées diminue
avec une meilleure répartition des flux lumineux ;
vu le faible nombre de points lumineux à installer, la maintenance sera plus rapi-
de, ce qui peut représenter un facteur non négligeable dans un local où les pla-
Lampes à décharge haute pression
fonds sont hauts et donc peu accessibles.
(source : Sylvania).

C CIRCULATIONS ET SANITAIRES

Le choix du type de lampe s'effectue d'abord pour l'éclairage général : les tubes fluorescents conviennent bien (grande efficaci-
té énergétique, bon rendu des couleurs, durée de vie importante, faible coût d'achat). Pour l'éclairage ponctuel, on orientera son
choix vers des lampes fluocompactes ou des halogénures métalliques (décoration par exemple) ;
Si certaines zones de local doivent disposer d‘un éclairage décoratif, il est recommandé d‘assurer celui-ci au moyen de lampes
fluocompactes (luminaires type "downlight") ou de lampes aux iodures métalliques à brûleur céramique (dans le cas d’un éclaira-
ge continu) ;
L‘utilisation des lampes halogènes sera limitée à l‘éclairage d‘accentuation
Projet

(éclairage ponctuel) dans des locaux de petite taille ou à des systèmes


d‘éclairage dont le temps d‘allumage est court et épisodique. Dans ces cas,
les lampes halogènes seront à couche infrarouge réfléchissante
(technologie IRC). On ne peut éclairer un local avec des lampes halogè-
nes ;
La classe d'IRC des lampes sera au minimum de classe 2 (IRC entre 60 et
80), dans les circulations. Dans la pratique, pour les lampes fluorescentes,
on peut également choisir des lampes 830 - 840 dans toutes les situations.
Cela uniformise les ambiances et facilite la maintenance.

Lampe fluocompacte (source : Sylvania).

7.2.2 LUMINAIRES

A GÉNÉRALITÉS

On favorisera l'éclairage direct plutôt qu'indirect et le flux hémisphérique supérieur des luminaires proposés ne pourra pas dé-
passer 50 % du flux total ;
Les luminaires seront équipés d'optique en aluminium performant et munis d'une attestation de leur rendement lumineux ;
Les éléments du luminaire seront faciles d‘accès pour l‘entretien (accès aux composants électriques, démontage des
optiques, ...).

168
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
B PLATEAUX SPORTIFS

Dans les directions de vue les plus fréquentes pour les diverses disciplines sportives, aucune lumière directe ne doit tom-
ber dans les yeux des sportifs et des spectateurs.
L'éblouissement que l'on cherche à éviter dans les salles de sports est l'éblouissement par la vue directe de la lampe
lorsqu'on regarde vers le haut. Les grilles de défilement n'empêcheront pas un tel éblouissement. Seul le choix des lam-
pes et l'emplacement des luminaires permettront de l'éviter. La grille de défilement limitera l'éblouissement d'inconfort,
mais celui-ci n'est pas très important dans une salle de sports. De plus, la grille de défilement diminue le rendement des
luminaires. Pour éviter l'éblouissement direct, on évitera de placer des luminaires inclinés. Pour une installation avec
tubes fluorescents, les luminaires seront placés en lignes parallèles à la longueur de la salle ;
Tout en respectant les autres critères de choix, les luminaires auront un rende-
ment minimum de 75 % et seront équipés d'optiques réfléchissantes ;
Tout en respectant l'uniformité d'éclairement, on a intérêt à choisir les luminaires
équipés des lampes au flux lumineux le plus élevé. Ceci réduira le nombre de
luminaires et de ballasts et donc l'investissement. De plus, les lampes à décharge
de 400 W ont en général une efficacité légèrement supérieure à celles de 250 W.

Plafonnier pour salles de sports

Projet
(source : Zumtobel).

C CIRCULATIONS ET SANITAIRES

Les luminaires auront un rendement minimum de 75 % ;


Pour éviter l'éblouissement direct, on évitera les luminaires à distribution extensive et on équipera les luminaires ou-
verts de ventelles planes avec un angle de défilement minimum de 75° ;
Pour les espaces de circulation, on peut se permettre de diminuer le niveau d'éclairement (100 à 200 lux au sol selon le
cas) tout en gardant un niveau d'uniformité acceptable (Emin/Emoy > 0,5). Plus particulier aux escaliers, l'orientation des
luminaires doit assurer un contraste entre les marches et les contremarches.

7.2.3 AUXILIAIRES

Les ballasts seront :


pour les lampes fluorescentes : de type électronique avec préchauffage des cathodes ("warm start") ou électroni-
que graduables. Ils auront une durée de vie minimale de 50.000 heures. Le préchauffage des cathodes permet de
limiter la diminution de durée de vie des lampes fluorescentes lorsque le nombre d‘allumages augmente ;
pour les lampes à décharge : de type électronique, si ceux-ci existent pour la puissance de lampe choisie. Ils aug-
mentent la durée de vie des lampes ((jusqu'à 30 % de plus), éliminent leur problème de clignotement et, pour
autant qu'ils soient graduables, permettent de tenir compte de l'apport de lumière naturelle. Malheureusement,
pour les puissances des lampes à décharge haute pression utilisées dans les installations sportives, il n'existe
actuellement que des ballasts électromagnétiques.
Le facteur de puissance d'un circuit d'éclairage sera au minimum de :
0,95 en présence de ballasts électroniques ;
0,90 en présence de ballasts électromagnétiques.

169
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
7.3 GESTION DE L’ÉCLAIRAGE

Des économies appréciables peuvent être réalisées en adaptant le temps d'allumage et le flux lumineux à l'occupation réelle des lo-
caux et aux besoins effectifs en éclairement.
Le système d'éclairage devrait donc permettre :

l'extinction de l‘éclairage artificiel si l'éclairage naturel est suffisant ;


la diminution du flux lumineux lorsque l'éclairage naturel peut satisfaire partiellement le besoin d'éclairement ;
l'extinction de l'éclairage d'un local lorsqu'il est inoccupé.

Pour cela, il faut :

dans chaque local, disposer au minimum d'une commande d’allumage et d'extinction propre. Dans les locaux demandant des
niveaux d‘éclairement différents en fonction de l‘activité, la com-
mande de l‘éclairage sera répartie de manière à adapter le nom-
bre de luminaires en fonctionnement ;

Division du circuit d'éclairage en deux circuits indépendants.


Projet

disposer d‘une commande d‘éclairage propre (commandant


1 luminaire sur 3, par exemple) pour les activités secondaires
(gardiennage, entretien, ...) ;
dans chaque local, commander séparément des autres luminai-
res la rangée de luminaires la plus proche des fenêtres. Cette
recommandation s'applique également aux locaux équipés de deux
luminaires situés à des distances différentes des fenêtres. Pour que
ce système soit optimum, il est préférable de placer les luminaires
parallèlement à la façade ;

Principe du zonage en fonction des disponibilités d'éclairage naturel.

dans les locaux profitant d'éclairage naturel,


réguler le flux lumineux des luminaires les
plus proches des fenêtres en fonction de
l'apport en éclairage naturel. Il est égale-
ment recommandé de gérer les luminaires de
la rangée contiguë de manière à ne pas créer
de "discontinuité" d‘éclairement sur la surface
du local. La combinaison avec un système
coupant l‘alimentation électrique des luminai-
res en cas d‘inoccupation est nécessaire pour
éviter le rallumage automatique à la nuit tom-
bée ;

permettre une coupure automatique de l‘installation (par un système de gestion centralisée) en fonction d‘une programmation
horaire avec possibilités de dérogation locale et retour au mode automatique après une certaine période. Il est exclu de couper
l‘installation sans possibilité de relance, pour des questions de sécurité ;

170
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
dans les lieux privés (en opposition aux lieux publics ou de passage), laisser la commande des luminaires accessible aux
occupants. Dans les lieux publics ou de passage, la commande manuelle ne sera accessible qu‘au gestionnaire. Ces
exigences ne s‘appliquent pas lorsque l‘allumage et l‘extinction des luminaires sont commandés par détection de présen-
ce ;
commander l‘ensemble des luminaires extérieurs au bâtiment au moyen d‘interrupteurs munis de témoins de visualisa-
tion. Asservir cette commande à une cellule crépusculaire avec possibilité de limitation par horloge.

A PLATEAUX SPORTIFS

Zonage :
Dans une salle omnisports, il est inutile d'éclairer toute la salle
alors qu'un seul terrain est occupé. Il est important de prévoir un
zonage, c'est-à-dire une commande séparée pour les différents
terrains de la salle. Un pupitre de commande à plusieurs interrup-
teurs est alors nécessaire ;

Exemple de zonage.

Projet
Plusieurs niveaux d'éclairement :
Les niveaux d'éclairement doivent être différents pour un sport pratiqué en compétition ou comme loisir (différents ni-
veaux de jeux) :
au moyen de luminaires prévus à cet effet avec des luminaires à plusieurs lampes :

Luminaire avec 1 lampe au sodium HP et 1 lampe aux iodu-


res métalliques.

au moyen de luminaires non prévus à cet effet, en rajoutant un circuit d'éclairage supplémentaire ;
par variation du flux lumineux (graduation des tubes fluorescents, par exemple).

171
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
Gestion en fonction de l'occupation :
On peut y arriver en utilisant :
un tableau de commande à distance avec lampes témoins ;
des temporisations par minuteries ou relais temporisés ;
des systèmes à jetons ;
des horloges ;
des détecteurs de présence à temporisation longue par
zonage.

Exemple de détection adaptée au zonage.

Gestion en fonction de l'éclairage naturel :


Une gestion en fonction de l'apport en éclairage naturel peut
s'appliquer aux salles omnisports avec baies vitrées. Elle sera parti-
culièrement intéressante dans les salles avec éclairage zénithal, car
la lumière naturelle pénètre dans tout le local.
Elle sera d'autant plus intéressante que les temps d'occupation sont
élevés. En effet, lorsque les salles sont peu utilisées en journée, le
Projet

temps de valorisation de l'éclairage naturel se réduit, la rentabilité


des systèmes de variation du flux lumineux en fonction des apports
extérieurs aussi.
On utilisera, de préférence, un système avec régulateur qui com-
mande un ensemble de luminaires et qui permet la gradation
(dimming) des lampes.

Exemple de système avec régulateur.

B CIRCULATIONS ET SANITAIRES

Circulations :
Dans les circulations, l'utilisation :
d'une minuterie peut s'envisager si leur occupation est occasionnelle. Une configuration idéale de l'installation est l'asso-
ciation de la minuterie avec un ballast électronique (avec préchauffage) et de lampes fluorescentes ;
d'un détecteur de présence (de préférence à double technologie de détection) se rencontre là où les temps de présence
sont plus longs avec une configuration semblable à celle de la minuterie. Les détecteurs seront de type à infrarouges pas-
sifs. Ils seront placés à la place des interrupteurs ou au plafond ;
d'horloges s'utilise lorsque l'on désire une commande générale d'extinction en dehors des heures de présence. Elles com-
manderont l'extinction des luminaires dans les circulations après les heures d'occupation du bâtiment.
Sanitaires :
Pour autant que la puissance installée soit importante, la détection de présence (de préférence à double technologie de détection)
peut s'envisager dans les sanitaires. Une configuration idéale de l'installation est l'association d'un détecteur de présence avec un
ballast électronique (avec préchauffage) et de lampes fluorescentes. Les détecteurs seront de type à infrarouges passifs. Ils se-
ront placés à la place des interrupteurs ou au plafond.

172
OPTIMISER LES SYSTÈMES POUR LIMITER L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Optimiser les systèmes d’éclairage artificiel
8 BIBLIOGRAPHIE

Architecture et Climat (UCL) : "Energie+", version 6 2009 ;


Bruxelles Environnement (IBGE) : "Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments", janvier
2009 ;
Observ'ER : "Traité d'architecture et d'urbanisme bioclimatiques", décembre 2005 ;
Ministère de la Région Wallonne : "Guide d'aide à l'utilisation de l'éclairage artificiel en complément à l'éclairage naturel ",
1999 ;
IBE-BIV : "Code de bonne pratique en éclairage intérieur".

173
3ème partie Les fiches thématiques
L'isolation de l'enveloppe
FT 01

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
1 DÉMARCHE

Les déperditions thermiques par conduction au droit de l'enveloppe représentent plus des deux tiers des déperditions totale. Une bonne
isolation est donc un facteur essentiel à la maîtrise énergétique du bâtiment.
Le rôle de l'isolation thermique est de préserver le confort en réduisant les échanges thermiques avec l'ambiance extérieure : si celle-ci
est froide, l'isolation garde la chaleur ; si celle-ci est chaude, l'isolation préserve la fraîcheur.

2 ASPECTS TECHNIQUES

2.1 ISOLANTS

2.1.1 EFFICACITÉ

Niveau d'isolation thermique :


La qualité d‘isolation thermique d‘un matériau homogène est déterminée par son coefficient de conductivité thermique λ
(lambda) exprimé en W/mK (voir Energie+). Il caractérise l'aptitude à transmettre l'énergie (chaleur) au travers d'un matériau don-
né. Cette valeur est propre à chaque matériau. Plus la conductivité est faible, plus l'isolation est efficace et donc plus l'épaisseur
nécessaire à mettre en œuvre sera réduite. Un matériau est isolant lorsque sa valeur λ est inférieure à 0,065 W/mK ;
Densité ρ et capacité thermique massique c :
Plus la capacité thermique volumique (= ρ x c) d'un isolant est élevée, plus il peut stocker d'énergie et, donc, de chaleur.
Cette capacité élevée assure une régulation optimale en temps (décalage de phase) et en ampleur de fluctuation
(amortissement de l'amplitude) de la température dans le bâtiment par rapport à la température extérieure ;
Capacité hygroscopique :
L‘absorption d‘humidité d‘un isolant détermine sa capacité à absorber la vapeur et à la restituer sans que celle -ci ne se
condense dans l'isolant (diminuant ainsi le risque de réduction de son pouvoir isolant et d'accélération de sa dégradation).
Cette caractéristique hygroscopique permet de maintenir un degré d‘humidité adéquat au sein du bâtiment.

2.1.2 EFFICACITÉ

Les isolants peuvent être subdivisés en isolants d‘origine minérale, en isolants synthétiques (constitués de composés chimiques) ou enco-
re en isolants d'origine animale ou végétale (recyclables ou fabriqués à partir de matériaux de récupération) :

Conductivité Capacité
Conductivité Perméabilité à Energie
Densité ρ thermique ni thermique Réaction au
Type Isolant thermique di1 la vapeur grise Recyclabilité Renouvelabilité
[kg/m³] par défaut2 massique c feu
[W/(mK)] d'eau μ [kWh/m³]
[W/(mK)] [J/kgK]
Laine de Panneaux 120 à
MW 20 à 175 Non renouvelable
roche ou rouleaux Non 1.010 Difficilement
0,031 à 0,050 0,045 1.030 1à2 mais largement
(laine combustible 240 à recyclable
GW Laine de verre 12 à 100 disponible
minérale) 1.340
Minéral Recyclable en Non renouvelable
Verre Non 1.200 à
CG Panneaux 110 à 165 0,038 à 0,60 0,055 1.000 Infini matière première mais largement
cellulaire combustible 1.600
secondaire disponible
Difficilement Non renouvelable
Perlite Non
EPB Panneaux 170 à 200 0,045 à 0,060 0,060 900 5 à 20 230 à 940 recyclable sauf en mais largement
expansée combustible
isolant en vrac disponible
Panneaux 40 Combustible
(gaz toxique 850 à Non recyclable Non
PUR Polyuréthane 0,023 à 0,038 0,035 1.400 à 1.450 100 à 150
Mousse 30 libéré en cas 1.200 (incinération) renouvelable
d'incendie)
Polystyrène Combustible
EPS Panneaux 9 à 45 0,031 à 0,046 0,045 20 à 150 450 à 500 Non recyclable
expansé (gaz toxique Non
1.450 (sauf si matériau
Synthétique Polystyrène libéré en cas renouvelable
XPS Panneaux 32 à 45 0,028 à 0,041 0,040 150 à 225 800 à 850 propre et pur)
extrudé d'incendie)
0,045
Mousse (0,030 si Bon
PF phénolique Panneaux 8 à 40 0,022 à 0,038 cellules 1.400 80 comportement
(ou résol) fermées au feu
revêtues)

1 Les valeurs mentionnées dans cette colonne à titre d‘information sont les valeurs les plus basses et les plus hautes fournies par les spécifications techniques européennes de l‘EOTA (European
Organisation for Technical Approvals), les déclarations volontaires de qualité ATG (agréments techniques de l'UBAtc) ou les certificats Keymark du CEN (Comité européen de normalisation), quels
que soient l'application et les autres facteurs d'influence éventuels.
2 Les valeurs λni par défaut sont à utiliser en l’absence d’informations précises sur les caractéristiques thermiques du produit. Elles sont tirées de l'annexe VII de la PEB.

178
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
Conductivité Capacité
Conductivité Perméabilité à Energie
Densité ρ thermique ni thermique
Type Isolant thermique di1 la vapeur Réaction au feu grise Recyclabilité Renouvelabilité
[kg/m³] par défaut2 massique c
[W/(mK)] d'eau μ [kWh/m³]
[W/(mK)] [J/kgK]
Recyclable en Renouvelable
Panneaux Difficilement
ICB Liège expansé 80 à 125 0,032 à 0,049 0,050 1.560 5 à 30 80 à 450 matière première mais ressource
semi-rigides combustible
secondaire fragile
Panneaux Ininflammable à
70 à 100 Recyclable en Renouvelable
semi-rigides difficilement
CEL Cellulose 0,035 à 0,045 0,060 1.900 à 2.150 0,5 à 3 6 à 150 matière première (papiers
Vrac inflammable
23 à 50 secondaire recyclés)
(flocons) (auto-extinguible)
Panneaux Difficilement Recyclable et
Chanvre 25 à 35 Plante annuelle
semi-rigides inflammable (pas compostable
(ou laine de 0,039 à 0,080 0,060 1.400 à 1.700 1à2 30 à 50 totalement
Végétal Rouleaux de dégagement (en l'absence
chanvre) 25 à 210 renouvelable
(laine) toxique) d'additifs)
Panneaux Entièrement
45 à 190 Compostable
mous Difficilement 13 à renouvelable et
Fibre de bois 0,037 à 0,070 0,060 2.000 à 2.100 3à8 (suivant
Panneaux combustible 1.400 largement
240 à 270 additifs)
semi-rigides disponible
Panneaux Difficilement
400 à 500 0,050 à 0,065 Plante annuelle
agglomérés inflammable (pas Recyclable et
Lin 0,060 1.550 à 1.880 1à2 30 à 50 totalement
de dégagement compostable
Vrac 18 à 40 0,037 à 0,060 renouvelable
toxique)
Vrac,
Ininflammable à Aisé quand elle
Laine de rouleaux ou
Animal 10 à 35 0,031 à 0,060 0,060 1.600 à 1.720 1à2 difficilement 55 est pure (suivant Renouvelable
mouton panneaux
inflammable additifs)
semi-rigides
Produit mince Ne peut être utilisé que comme complément d'un isolant traditionnel Non
Composite PMR Rouleaux 1.800 Ininflammable Non recyclable
réfléchissant ou comme pare-vapeur (et non comme sous-toiture) renouvelable

Caractéristiques spécifiques des isolants (sur base de la documentation des produits).

2.1.3 CHOIX

Chaque isolant a des caractéristiques spécifiques (voir tableau ci-dessus). Le choix d‘un isolant dépendra donc en priorité de l‘usage au-
quel il est destiné et des caractéristiques attendues pour cet usage. Ce sera un compromis entre différents critères : esthétiques, techni-
ques, environnementaux, sanitaires et économiques. A performance égale, on choisira le matériau le moins cher. Il faut cependant rai-
sonner en coût global et tenir compte non seulement du coût de l'isolant mais aussi de sa mise en œuvre.
De plus, afin de s'inscrire dans une démarche d'architecture durable, il y a lieu de tenir compte de l’impact global des matériaux sur la
santé et sur l’environnement (énergie grise, exploitation des ressources, recyclabilité, nocivité, etc.). On préfèrera donc, pour une per-
formance équivalente, les isolants minéraux aux synthétiques, et les isolants naturels (végétaux ou animaux) aux minéraux. Notons que,
si des considérations environnementales poussent à choisir un isolant un peu moins performant, on pourra compenser la légère perte de
pouvoir isolant par
une surépaisseur de
quelques centimè-
tres.

L‘épaisseur d‘isolant
Les valeurs mentionnées dans cette colonne à titre d‘information sont les valeurs les plus basses et les plus hautes fournies par les spécifications techniques
1

européennes de l‘EOTA (European Organisation for Technical Approvals), les déclarations volontaires de qualité ATG (agréments techniques de l'UBAtc) ou les
à mettre en œuvrecertificats Keymark du CEN (Comité européen de normalisation), quels que soient l'application et les autres facteurs d'influence éventuels.

dépendra de Les valeurs 2 Lainesont


la λ par défaut
ni
deàroche (MW)
utiliser en Lainesurdelesverre
l‘absence d‘informations précises (GW) thermiques du produit.
caractéristiques Verre
Ellescellulaire (CG)
sont tirées de l'annexe VII de la PEB. Perlite expansée (EPB)
conductivité thermi-
que λ de l‘isolant
retenu et de la per-
formance thermique
(coefficient de trans-
mission thermique
U) que l'on désire
atteindre pour la Polyuréthane (PUR) Polystyrène expansé (EPS) Polystyrène extrudé (XPS) Cellulose (CEL)
paroi.

Lin Fibre de bois Chanvre Liège (ICB)


3 Les valeurs mentionnées dans cette colonne à titre d‘information sont les valeurs les plus basses et les plus hautes fournies par les spécifications techniques européennes de l‘EOTA (European
Organisation for Technical Approvals), les déclarations volontaires de qualité ATG (agréments techniques de l'UBAtc) ou les certificats Keymark du CEN (Comité européen de normalisation), quels
que soient l'application et les autres facteurs d'influence éventuels.
4 Les valeurs λni par défaut sont à utiliser en l’absence d’informations précises sur les caractéristiques thermiques du produit. Elles sont tirées de l'annexe VII de la PEB.

179
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
2.2 CHÂSSIS

2.2.1 PERFORMANCES

Les châssis constituent le point faible dans les fenêtres. En général, leur isolation est nettement inférieure à celle du vitrage, malgré l'utili-
sation de profils thermiquement dissociés ou d'autres caractéristiques constructives.
Les paramètres intervenant dans le degré d'isolation thermique des châssis sont :
le coefficient de transmission thermique du matériau constituant le châssis.
le type d'ouvrant.

Les châssis étant généralement plus déperditifs que les vitrages, il est conseillé, dans la mesure du possible, de minimiser montants et
traverses : pas de fenêtres trop petites et des ouvrants en nombre restreint. Cette mesure permet aussi de limiter les ponts thermiques
induits par les nombreux raccords entre les châssis et le vitrage ainsi que les problèmes d'infiltration à l'air.
Les châssis actuels sont fabriqués en bois, en aluminium ou en un matériau synthétique (PVC ou polyuréthane) :

Transmission Qualité Coût


Nombre thermique Uch écologique Durée de (1 = le moins Résistant
Type de moyenne Entretien
(énergie grise, vie cher, 3 = le au feu ?
chambres
[W/m²K] santé, recyclage) plus cher)
Très bon Régulier Longue
Bois 1,6 à 2,2 (avec labels FSC (sauf si capotage (si bien 1 Non
et PEFC) aluminium extérieur) entretenu)

Plusieurs 1,5 à 1,7


PVC Très mauvais Facile Limitée 2 Non
Une seule 2,8 à 3,0

Polyuréthane
2,9 Très mauvais Facile Limitée 2 Non
(PUR)
Aluminium ou
acier Très
3,5 à 4,2 Mauvais Facile 3 Oui
(avec coupure longue
thermique)

Caractéristiques spécifiques des châssis (sur base de la documentation des produits).

Bois :
Il s‘agit d‘un matériau intéressant tant au niveau de son bilan environnemental que de ses performances thermiques. L‘uti-
lisation du bois, en accord avec les critères environnementaux, doit répondre aux trois conditions suivantes :
le bois doit être d‘origine locale ou géographiquement proche ;
le bois ne doit pas nécessiter de produits de traitements néfastes pour l‘environnement ou la santé ;
le bois doit répondre aux labellisations prouvant la gestion équilibrée des forêts d‘origine (PEFC ou FSC).

PVC :
Il s‘agit d‘un matériau issu de l‘industrie du chlore. Son bilan environnemental est défavorable. Notons cependant que les
industriels du secteur cherchent à minimiser l‘impact de leurs produits, notamment autours du label "Greenline", qui pré-
sente des exigences sévères de limitation des produits polluants utilisés lors de la production. Les propriétés thermiques
des châssis PVC sont obtenues, comme pour les châssis métalliques, par coupures thermiques et injection d‘isolant.

180
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
Aluminium ou acier :
Les profilés métalliques demandent une importante quantité d‘énergie pour leur fabrication et ont un écobilan défavorable.
Notons cependant que l'aluminium est recyclable indéfiniment à plus de 90% pour un besoin d‘énergie en recyclage plus
de 10 fois moindre que lors de l‘extraction/production initiale. Ce matériau a une très longue durée de vie et ne demande
pas d‘entretien. Les performances thermiques de ces matériaux sont faibles mais compensées par des coupures thermi-
ques lors de la fabrication (joints et calles en nylons, injection d‘isolant). Cette technique altère néanmoins le potentiel de
recyclage car elle nuit à la possibilité de désolidariser les matériaux ;
Bois-aluminium :
Il existe actuellement sur le marché des châssis bois-aluminium qui combinent les avanta-
ges du bois (impact environnemental et performances thermiques) et de l‘aluminium (facilité
d‘entretien), avec cependant un bémol pour l'impact environnemental du capot en alumi-
nium. Le coût de ce type de châssis est comparable à des châssis aluminium performants à
coupure thermique. Le bois est protégé de l‘environnement extérieur de sorte qu‘il est pos-
sible de prévoir une structure en bois moins noble d‘origine locale (épicéa, par exemple).

Exemple de châssis bois-aluminium (source : Thermopane)

2.3 VITRAGES

2.3.1 PERFORMANCES

Le coefficient de conduction thermique Ug (anciennement k) d'un vitrage quantifie le transfert de chaleur par conduction à tra-
vers celui-ci. Plus le vitrage utilisé est isolant (coefficient Ug faible), plus les déperditions thermiques à travers sa surface sont réduites en
hiver et plus le vitrage est chaud en face intérieure. Il s'ensuit que la température de l'air ambiant doit être moins élevée pour assurer le
confort de l'occupant.
Différents moyens ont été mis en œuvre pour réduire la transmission thermique au droit des vitrages. Le premier a été de diminuer les
pertes pas conduction en intercalant entre deux vitrages de l'air ou un gaz déshydraté.
Le choix d‘un double vitrage est désormais une pratique courante. On peut en distinguer de différentes sortes selon leur remplissage ;
les plus courants sont remplis d‘air, mais on en trouve également remplis d‘un gaz déshydraté (exemple argon). Celui-ci permet d‘encore
diminuer les déperditions thermiques du vitrage.
On trouve maintenant également des triples vitrages permettant une meilleure isolation thermique. L’espace entre les feuilles de verre
peut également être rempli d‘air ou d‘un autre gaz. Le triple vitrage, plus épais et plus lourd, ne s‘adapte pas toujours aux menuiseries
classiques.
Une autre voie consiste à agir sur les caractéristiques de surface du verre. Les vitrages "à haut rendement" ou "super isolants" sont équi-
pés d‘une couche invisible "à basse émissivité", en général une couche transparente d'argent ou d'oxydes métalliques qui, vu sa fragili-
té, est déposée sous vide à l'intérieur du double vitrage. Cette couche bloque une partie du transfert de chaleur par rayonnement prove-
nant de l'intérieur du bâtiment, diminuant ainsi les déperditions au travers de la fenêtre.

A gauche : composition d’un double vitrage : 1. Feuilles de verre, 2. Air et/ou gaz déshydraté, 3. Espaceur entre les feuilles de verre, 4. Ouverture pour
l'absorption d'humidité, 5. Première barrière d'étanchéité, 6. Dessicant, pour assécher le gaz emprisonné, 7. Seconde barrière d'étanchéité.

A droite : Illustration du principe d’un double vitrage basse émissivité.

181
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
Les performances d‘un vitrage ne se limitent pas à son caractère isolant. Il faut également prendre en compte deux autres notions :

facteur énergétique vis-à-vis du soleil :


Le facteur solaire g (anciennement FS) est le rapport entre l'énergie totale entrant dans le local à travers ce vitrage et
l'énergie solaire incidente. Cette grandeur représente le niveau de protection que le vitrage et son ombrage offrent face
aux surchauffes en été et son rôle de "capteur d‘énergie" en hiver. Le choix du facteur solaire influence les économies
d'énergie car plus le vitrage contrôle le rayonnement entrant, plus les frais de climatisation et les risques de surchauffe
sont réduits. Inversement, le bénéfice des gains solaires en hiver sera diminué.
Pour information, le standard "passif" recommande que : g ≥ U g/1,6 ;
facteur lumineux :
La transmission lumineuse Tl est la fraction du rayonnement solaire passant à travers le vitrage, si on ne considère que la
partie visible du spectre solaire. C'est une grandeur qui caractérise la transparence du vitrage. Par conséquent, plus la TL
est élevée, plus grande est la quantité de lumière qui pénètre dans le bâtiment et moins l'éclairage artificiel sera nécessai-
re en journée. Le type de vitrage (simple, double, absorbant, réfléchissant, …) affecte directement la transmission lumi-
neuse à travers la fenêtre. Signalons également que la transmission lumineuse d'un vitrage dépend fortement de son fac-
teur de maintenance.

Caractéristiques d'un double vitrage classique, d'un double vitrage spectralement sélectif et d'un double vitrage réfléchissant.

En matière de protection solaire, il n'existe pas encore de vitrage capable de protéger contre les déperditions de chaleur en hiver et contre
les apports de chaleur extérieurs en été.
Un compromis doit être trouvé entre un facteur solaire élevé en hiver, bas en été, et une transmission lumineuse importante toute l‘année.

Idéalement, on résout ce problème en choisissant un vitrage clair (transmission lumineuse élevée), avec un facteur solaire élevé,
pour profiter des gains solaires, et on confie l‘ombrage en été à une protection solaire type auvent, store, volet, …

2.3.2 INCLINAISON

Toutes influences confondues, la réflectivité naturelle d'un vitrage dépend de l'angle d'incidence des rayons du soleil avec le vitrage.

182
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»

Variation du taux de transmission en fonction de l'angle d'incidence du rayonnement solaire.

La figure ci-dessus montre la diminution rapide du taux de transmission pour des incidences supérieures à 60°.

Cette propriété du vitrage est intéressante : grâce à elle un rayon solaire à midi en été sur une façade sud ne pénétrera que très peu
dans un bâtiment, alors qu’en hiver ce rayon traversera le vitrage sans difficulté.

Ainsi, en jouant sur les propriétés de réflexion des vitrages, on aura en façade sud une régulation naturelle des flux entrant en
fonction de la saison.

2.3.3 CARACTÉRISTIQUES

Voici les caractéristiques énergétiques des principaux vitrages. Notons que le facteur solaire et la transmission lumineuse du vitrage vont
influencer l‘impact de la fenêtre sur la surchauffe et l‘apport en éclairage naturel.

Transmission
Transmission Facteur
Type de vitrage thermique U Aspect en réflexion
lumineuse TL [%] solaire g [%]
[W/m²K]
Simple Clair (4 à 8 mm) 3,2 à 3,7 81 à 87 59 à 73 Neutre
Double Clair 2,7 à 2,9 78 à 81 71 à 77 Neutre
Clair basse émissivité 1,1 à 1,9 74 à 81 58 à 73 Neutre
Clair basse émissivité et réfléchissant 1,4 à 1,6 41 à 75 22 à 45 Neutre
Clair basse émissivité + gaz isolant 1,1 à 1,6 74 à 81 59 à 73 Neutre
Clair basse émissivité et réfléchissant +
1,0 à 1,3 41 à 75 22 à 50 Neutre
gaz isolant (vitrage sélectif)
Clair absorbant Vert, bronze, bleu,
1,1 à 2,8 35 à 70 26 à 40
gris…
Clair réfléchissant Argenté, métallique,
1,1 à 1,6 35 à 61 29 à 33
doré, gris, vert, bleu…
Triple Basse émissivité à l‘argon 0,6 à 0,9 72 à 74 60 à 63 Neutre

De nombreux vitrages disposent d‘un agrément technique qui prouve leur qualité isolante. Ces agréments peuvent être consultés en dé-
tail sur le site de l‘UBATC (www.ubatc.be). La garantie d'efficacité des doubles vitrages prévus dans les agréments techniques (ATG) est
de 10 ans, mais la durée de vie réelle est bien supérieure.

183
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
3 ETUDE DE CAS

Afin de pouvoir se diriger préférentiellement vers la stratégie du chaud ou vers la stratégie du froid, il faut pouvoir évaluer l'importance
relative des besoins en chaud et des besoins en froid d'un bâtiment.
Sur base d'une simulation thermique dynamique (réalisée à l'aide du logiciel TRNSYS), nous allons évaluer l’influence de la compacité
du bâtiment et du niveau d'isolation thermique de l'enveloppe sur les besoins en chaud et en froid.

3.1 PARAMÈTRES DE SIMULATION

Températures de consigne :
plateau sportif : 17 °C ;
salles polyvalentes : 18 °C ;
vestiaires : 20 °C ;
cafétéria : 19 °C ;
Horaire d'occupation : on considère que le hall de sports est en activité :
de 16h00 à 23h00 en semaine ;
de 10h30 à 23h00 le week-end et le mercredi.

3.2 MODÈLES DE SIMULATION

3.2.1 COMPACITÉ

3 organisations spatiales sont simulées, avec des compacités volumiques différentes :


salles polyvalentes enterrées
Cas 1 : forte compacité et
Cas 2 : faible compacité et
bâtiment hors sol

184
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»

Cas 3 : forte compacité et


bâtiment semi-enterré

3.2.2 NIVEAU D’ISOLATION

La combinaison des modèles ci-dessus avec 3 coefficients moyens de transmission thermique ks différents donne les 9 modèles suivants,
avec des niveaux d'isolation thermique globale K spécifiques :

Compacité Bâtiment à isolation Bâtiment Bâtiment


volumique réglementaire basse énergie passif
[m] (ks = 0,4 W/m²K) (ks = 0,2 W/m²K) (ks = 0,1 W/m²K)
Forte compacité et salles polyvalentes enterrées 3,1 K 24 (cas R1) K 12 (cas BE1) K 8 (cas P1)
Faible compacité et bâtiment hors sol 2,5 K 25 (cas R2) K 14 (cas BE2) K 9 (cas P2)
Forte compacité et bâtiment semi-enterré 3,2 K 24 (cas R3) K 12 (cas BE3) K 8 (cas P3)

3.2.3 CARACTÉRISTIQUES

Cas R1 Cas R2 Cas R3 Cas BE1 Cas BE2 Cas BE3 Cas P1 Cas P2 Cas P3
U murs W/m²K 0,5 0,5 0,5 0,25 0,25 0,25 0,15 0,15 0,15
U toiture W/m²K 0,3 0,3 0,3 0,2 0,2 0,2 0,15 0,15 0,15
U sol W/m²K 0,9 0,9 0,9 0,25 0,25 0,25 0,15 0,15 0,15
U murs contre terre W/m²K 0,9 0,9 0,9 0,25 0,25 0,25 0,15 0,15 0,15
U vitrages W/m²K 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 0,7 0,7 0,7
U lanterneau W/m²K 1,3 1,3 1,3 1,1 1,1 1,1 0,7 0,7 0,7
Compacité m 3,1 2,5 3,2 3,1 2,5 3,2 3,1 2,5 3,2
Niveau d'isolation K - 24 25 24 12 14 12 8 9 8
TL vitrages - 0,78 0,78 0,78 0,78 0,78 0,78 0,64 0,64 0,64
TL lanterneau - 0,38 0,38 0,38 0,62 0,62 0,62 0,57 0,57 0,57
FS vitrages - 0,60 0,60 0,60 0,60 0,60 0,60 0,50 0,50 0,50
FS lanterneau - 0,30 0,30 0,30 0,33 0,33 0,33 0,29 0,29 0,29
Etanchéité à l'air h-1 1,2 1,2 1,2 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6
n50
Rendement du % 70 70 70 70 70 70 70 70 70
récupérateur

3.3 ANALYSE DES RÉSULTATS DE SIMULATION

A la lecture du graphique ci-dessous, on remarque immédiatement que la demande de froid est presque inexistante et augmente très
légèrement lorsque le niveau d'isolation thermique global K diminue.

185
FICHE THÉMATIQUE :
« L’isolation de l’enveloppe»
La simulation thermique confirme également que, à niveau d'isolation constant, une plus forte compacité réduit les besoins de chaud en
n'augmentant les besoins de froid
que de manière insignifiante.

Très logiquement, le graphique


montre aussi qu'une augmentation
du niveau d'isolation induit une
réduction des besoins de chaud.
Cette diminution est de moins en
moins importante plus le niveau K
diminue mais reste cependant
appréciable, même sous K 10.

Le fait d'enterrer de manière plus


ou moins importante une partie du
bâtiment a extrêmement peu d'im-
pact sur les besoins de chaud et
de froid, hormis en cas d'isolation
thermique moins poussée (mais ce
cas n'est pas à conseiller).

On se concentrera donc essentiellement sur la stratégie du chaud, lors de la conception d'un hall de sports, en favorisant une forte
compacité et une isolation thermique poussée.

5 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5.1 BIBLIOGRAPHIE

Architecture et Climat (UCL) : "Energie+", 2009 ;


Bruxelles Environnement (IBGE) : "Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments", janvier
2009 ;
Observ'ER : "Traité d'architecture et d'urbanisme bioclimatiques", décembre 2005 ;
Cabinet Olivier SIDLER : "Logements à faibles besoins en énergie - Guide de recommandations et d'aide à la concep-
tion", mars 2000 ;
FEBELCEM : "Béton et utilisation rationnelle de l'énergie", juin 2005 ;
Birkhäuser (Edition DETAIL) : "Architecture solaire - Stratégies, visions, concepts", 2003.

186
187
Les protections solaires
FT 02

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Les protections solaires»
1 DÉMARCHE

Si la pénétration du soleil dans le bâtiment permet de limiter la consommation de chauffage, il risque en été ou dès la mi-saison de provo-
quer une surchauffe et un inconfort important. Il est donc nécessaire de pouvoir, au fil des saisons, modifier l‘exposition des ouvertures au
rayonnement solaire. La protection solaire est ainsi un élément important d‘une "stratégie du froid".
Une protection solaire efficace évite les surchauffes à l'intérieur d'un bâtiment et s'adapte aux différentes conditions météorologiques ou
lumineuses. L'objectif est autant de minimiser la consommation pour le refroidissement et l'éclairage que de permettre de pratiquer des
activités sans éblouissements.

2 ASPECTS TECHNIQUES

On appelle protection solaire tout corps empêchant le rayonnement solaire d'atteindre une surface qu'on souhaite ne pas voir ensoleillée.
Il existe plusieurs types de protections solaires dont l'efficacité dépend de l'orientation de la façade :

2.1 FIXES (AUVENTS, BRISE-SOLEIL, RETRAIT DES FENÊTRES, MURS DE REFENDS, SURPLOMBS, LIGHT-SHELVES, …)

Les protections solaires fixes (ou masques proches) font partie intégrante du
bâtiment. De par leur projection, elles créent un ombrage sur les parois vitrées
et limitent ainsi le rayonnement solaire. De par leur caractère immobile, elles ont
une efficacité de lutte contre la surchauffe (et l'éblouissement) qui dépend de
leur taille, de leur réflectivité et de leur orientation, et qui est variable en fonction
de la position du soleil :

les protections solaires fixes sont surtout intéressantes pour l’orien-


tation sud car :
en hiver, le soleil est bas, l‘ombrage est donc limité et les gains
solaires conservés. Par contre, les risques d'éblouissement
subsistent ;
en été, le soleil est haut, l‘ombrage est donc maximum et l‘éner-
gie solaire ne pénètre plus à l‘intérieur.
Protection fixe (Architecte : M. Van der Rohe).

En été : En hiver : En mi-saison :


la protection est maximum lorsque la protection est inopérante et les aux mois de septembre et de mars, la
le soleil est au zénith gains solaires conservés protection est partielle

Ecran fixe sur façade sud.

à l’est et à l’ouest, l’auvent est nettement moins efficace puisque le soleil est bas tant en été qu‘en hiver ; l‘ombrage est donc
plus faible. Il vaut mieux utiliser des bandeaux verticaux.

Ces protections offrent l'avantage d'être plus résistantes dans le temps que les protections mobiles.
Enfin, remarquons que les protections solaires fixes pénalisent les apports de lumière naturelle dans le bâtiment pendant toute l‘année et
donc aussi les jours de ciel couvert.

190
FICHE THÉMATIQUE :
« Les protections solaires»
2.2 MOBILES (STORES INTÉRIEURS ET EXTÉRIEURS, VOLETS, CLAUSTRAS, PANNEAUX COULISSANTS, ETC.)

De par leur caractère mobile, l'efficacité de ces stores dans la lutte contre la
surchauffe est donc indépendante de l’orientation.
Une protection mobile permet :
un ombrage plus élevé voir total selon le type de protection (store ou
volet) et de la volonté de l‘occupant ;
de limiter l‘ombrage dans le temps et donc ne pas contraindre l’éclai-
rage naturel en permanence ;
de supprimer l’éblouissement.
La protection mobile sera toujours plus efficace si elle est placée à l'exté-
rieur du vitrage car elle rejette le rayonnement solaire avant qu'il n'ait
atteint le vitrage et évite ainsi la surchauffe par effet de serre. Protection mobile.

Par contre, pour une même protection solaire installée à l’extérieur ou à l’inté-
rieur, le contrôle de la luminosité sera identique.

Une protection solaire mobile extérieure est une stratégie de froid très effica-
ce. Elle reste néanmoins peu employée car c‘est une solution plus encom-
brante, assez coûteuse, dont la gestion manuelle n'est pas optimale et qui
peut être fragile. De plus, les protections extérieures doivent être choisies
pour résister aux intempéries et, éventuellement, au vandalisme. En outre,
elles sont plus difficiles à nettoyer et à entretenir et, dans les zones urbai-
nes fréquentées, leur encrassement peut être assez rapide.

Les volets enroulables sont une solution très intéressante pour les personnes
régulièrement absente en journée (robustesse, déperdition thermique en hi-
Comportement d'une protection solaire par rapport à la
ver). Néanmoins, elle laisse très peu passer la lumière.
chaleur, selon sa position.

2.3 PERMANENTES (VITRAGES SOLAIRES ET FILMS COLLÉS SUR LES VITRAGES)

Afin de minimiser les gains solaires, tout en conservant une bonne transmission lumineuse, on peut avoir recours à une protection solaire
permanente telle que les vitrages sélectifs. Ces vitrages transmettent le rayonnement visible tout en arrêtant le rayonnement solaire
correspondant aux infrarouges proches et le rayonnement des corps terrestres (les infrarouges lointains). Ces vitrages présentant un
degré de protection constant quelle que soit l'heure ou la saison, ils diminuent aussi les gains solaires en hiver, ce qui augmente la
consommation de chaud !
Concrètement, pour des fenêtres verticales, il convient de faire un choix entre :

Vitrage clair : TL ≈ 0,8 et FS ≈ 0,6 Vitrage sélectif TL ≈0,7 et FS ≈ 0,4

191
FICHE THÉMATIQUE :
« Les protections solaires»
Ces protections solaires permanentes ne sont envisageables que dans les cas où les risques de surchauffe sont importants.
Elles ont l'inconvénient de réduire les niveaux de lumière naturelle à l'intérieur. Par contre, leur entretien est aisé.

2.4 VÉGÉTALES

Bien choisies et implantées, les plantes peuvent assurer, pendant la période de


végétation, les saisons chaudes, une fonction de protection solaire. Des plantations
au feuillage persistant font trop d'ombre et réduisent les rayonnements solaires
d'hiver. Les espèces caduques, en revanche, laissent passer la lumière naturelle en
hiver tout en protégeant du rayonnement solaire en été.

Il est donc conseillé d'opter pour des plantations à feuilles caduques, avec peu de
branches, pour avoir un ombrage minimal en hiver (et profiter ainsi des apports
d'énergie solaire hivernaux), mais un feuillage dense, pour la raison inverse en été.

Les paramètres influençant les facteurs de transmission et d'absorption lumineuse


d'un arbre sont sa hauteur à maturité, sa vitesse de croissance, l'apparence de ses
feuilles et leur mode de chute, ainsi que la distance des branches au sol (pour le
choix d‘une essence d‘arbre : www.lesarbres.fr).

Protection végétale.
Les plantations sont surtout intéressantes à l‘est et à l‘ouest puisque le soleil est
bas en été. Au sud le soleil est haut en été de sorte que l‘ombre de l‘arbre n‘attein-
dra pas la façade (voir illustration ci-dessous).

Arbres au sud Arbres à l’est ou à l’ouest

Les protections végétales réalisées à l‘aide de plantes grimpantes (vigne, chèvrefeuille, glycine) peuvent aussi être très efficaces et être
aménagées sur les parois verticales pour réduire leur échauffement.
Il faut toutefois faire attention avec ce genre de protection solaire car :

on doit attendre quelques années avant qu‘elle ait atteint sa pleine hauteur, ;
on doit assurer un entretien régulier.

192
FICHE THÉMATIQUE :
« Les protections solaires»
3 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

3.1 BIBLIOGRAPHIE

Architecture et Climat (UCL) : "Energie+", 2009 ;


Bruxelles Environnement (IBGE) : "Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments", janvier
2009 ;
Observ'ER : "Traité d'architecture et d'urbanisme bioclimatiques", décembre 2005 ;
Birkhäuser (Edition DETAIL) : "Architecture solaire - Stratégies, visions, concepts", 2003 ;
Ministère de la Région Wallonne : "L'éclairage naturel des bâtiments", 2001.

193
L'éclairage naturel et artificiel
FT 03

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
1 DÉMARCHE

"L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière." 1
La conception d'ambiances lumineuses de qualité est un processus créatif qui nécessite de générer des solutions appropriées
au niveau architectural et technique pour obtenir un environnement confortable, tout en réduisant la consommation énergétique
des bâtiments et en favorisant son impact positif sur l'environnement.
La première exigence, celle du confort visuel, est l'objectif à atteindre. La seconde, l'utilisation rationnelle de l'éclairage, est une logique
qui doit être intégrée du début à la fin du projet.

2 ASPECTS TECHNIQUES

2.1 NOTIONS DE BASE

2.1.1 GRANDEURS PHOTOMÉTRIQUES

La sensibilité à la clarté de l'œil dépendant des longueurs d'onde est la base des unités photométriques utilisées pour les mesures et les
calculs dans l'éclairagisme.
Le but de la photométrie est de quantifier les grandeurs relatives au rayonnement en fonction de l'impression visuelle produite.
Il est dès lors nécessaire de définir ces grandeurs :

Flux lumineux :
Le flux lumineux Φ d’une source est l'évaluation, selon la sensibilité de l'œil, de la quantité de
lumière rayonnée dans toutes les directions de l'espace par cette source. Il s‘exprime en lumen
(lm). C'est la "puissance" lumineuse d'une source.
Efficacité lumineuse :
L'efficacité lumineuse (ou rendement lumineux) η d'une source est le quotient de son flux lumineux
Φ par sa puissance P. Elle s'exprime en lm/W et permet de comparer l'efficacité lumineuse des
différentes lampes.
Intensité lumineuse :
L‘intensité lumineuse est le flux lumineux émis par unité d'angle solide dans une direction
donnée. Elle se mesure en candela (1 candela = 1 lumen/stéradian).
Elle permet de caractériser les luminaires en indiquant sur un graphe leur intensité lumineuse dans
les différentes directions pour une source lumineuse de 1000 lm.
L'intensité lumineuse est définie par rapport à une source ponctuelle. En éclairage naturel, on ne
parle donc pas d'intensité lumineuse de la voûte céleste.

Luminance :
La luminance (L) d'une source est le rapport entre l'intensité lumineuse émise dans une direction
et la surface apparente de la source lumineuse dans la direction considérée. La luminance
s'exprime en candéla par mètre carré (cd/m²).
Elle traduit la sensation visuelle de luminosité créée par une source lumineuse principale (le soleil,
le ciel, …) ou par une source de lumière secondaire (surface éclairée). C'est la seule grandeur
photométrique réellement perçue par l'œil humain.

Eclairement :
L‘éclairement (E) d'une surface est le rapport du flux lumineux reçu à l'aire de cette surface.
Son unité est le lux (lx), équivalent à 1 lm/m².
L'éclairement dépend de l'intensité de la source lumineuse, de la distance entre la source et la
surface éclairée et de son inclinaison par rapport aux rayons lumineux. L'éclairement caractérise
donc la quantité de lumière reçue par une surface. Cependant, cette grandeur est très difficilement
perceptible par l'œil humain mais plus facilement mesurable que la luminance.

1 : Le Corbusier. in : Le Corbusier : "Vers une architecture", 1923.


196
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
2.1.2 FACTEUR DE LUMIÈRE DU JOUR

En éclairage naturel, la notion d'éclairement est parfois remplacée


par la notion de facteur de lumière du jour (FLJ).
Le facteur de lumière du jour indique le rapport de l’éclaire-
ment naturel intérieur reçu en un point de référence à l'éclai-
rement extérieur simultané sur une surface horizontale en
site parfaitement dégagé par ciel couvert.
Il s'exprime en %. C‘est un indicateur dédié spécifiquement à la
lumière naturelle.

Facteur de Lumière du Jour.


Mettre E0 au sommet de la voûte filante

Sous les conditions d‘un ciel couvert (ciel normalisé par la Commission Internationale de l‘Éclairage), les valeurs du facteur de lumière du
jour sont indépendantes de l‘orientation des baies vitrées, de la saison et de l‘heure. Elles donnent ainsi une mesure objective et facile-
ment comparable de la qualité de l‘éclairement à l‘intérieur d‘un bâtiment.

Dans un nouveau projet, son évaluation nécessite la construction d‘une maquette ou d‘une simulation pour pouvoir être chiffrée.

Un objectif raisonnable est d'arriver à un temps d'utilisation de l'éclairage naturel d'au moins 60 %.

2.1.3 COEFFICIENT DE RÉFLEXION D’UNE PAROI

Le facteur de réflexion ρ d'une surface est la


quantité d'énergie lumineuse qu'elle réfléchit par
rapport à celle qu'elle reçoit.
Une surface dont le coefficient de réflexion est élevé
réfléchit beaucoup la lumière et apparaît claire. Une
surface dont le coefficient de réflexion est faible réflé-
chit peu la lumière et paraît sombre.

Les coefficients de réflexion lumineuse des parois d'un local influencent fortement la répartition de la lumière. Celle-ci est d'autant meilleu-
re que les réflexions de la lumière sur chaque paroi sont élevées et uniformément réparties. Il est donc important de tenir compte des
coefficients de réflexion des matériaux de finition et
de l'ameublement.
Coefficients de réflexion recommandés
D'une manière générale, on recommande de choisir
des couleurs claires pour les plafonds et les zones Plafonds 0,7 à 0,85
situées près des sources lumineuses, des couleurs Murs proches de la source lumineuse ou de l'arrivée de lumière 0,5 à 0,7
assez claires pour les murs et des couleurs relative-
ment plus foncées pour le sol. Autres murs 0,3 à 0,5
Sols 0,05 à 0,3
(Source : Magazine du CSTC – 3e trimestre 2003).

197
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
2.2 CONFORT VISUEL

L'éclairage d'un hall de sports est assez difficile à concevoir. Des petits projectiles doivent être suivis par les yeux à très
haute vitesse.
Pour les sports qui demandent des déplacements rapides, une uniformité d'éclairement est importante car les yeux n'ont
pas le temps de s'ajuster à un niveau d'éclairement variable dans les différents endroits du hall. L'éblouissement est éga-
lement un problème particulier car des sources de forte luminosité sont distrayantes et peuvent être la cause de la perte
de vue de l'objet qui les traverse.
Dans les cas extrêmes, elles peuvent même devenir inconfortables.

Le confort visuel est une impression subjective liée à la quantité, à la distribution et à la qualité de la lumière.
Il dépend d'une combinaison de paramètres physiques : l'éclairement, la luminance, le contraste, l'éblouissement et le spectre lumineux,
auxquels s'ajoutent des caractéristiques propres à l'environnement et à la tâche visuelle à accomplir, comme la taille des éléments à
observer et le temps disponible pour la vision. Le confort visuel relève, en outre, de facteurs physiologiques et psychologiques liés à l'indi-
vidu tels que son âge, son acuité visuelle ou la possibilité de regarder à l'extérieur.
Les paramètres du confort visuel pour lesquels l'architecte joue un rôle prépondérant sont :
le niveau d'éclairement de la tâche visuelle ;
une répartition harmonieuse de la lumière dans l'espace ;
les rapports de luminance présents dans le local ;
l'absence d'ombres gênantes ;
la mise en valeur du relief et du modelé des objets ;
une vue vers l'extérieur ;
un rendu des couleurs correct ;
une teinte de lumière agréable ;
l'absence d'éblouissement.
Il est cependant très difficile de quantifier les valeurs idéales que ces paramètres devraient atteindre : il n'existe en effet pas de solution
universelle au problème du confort visuel car celui-ci sera influencé par la destination de l'espace (type de tâche), la configuration du
lieu, et les différences individuelles.
De plus, le jugement de la qualité de la lumière sera influencé par des aspects personnels, culturels et historiques.

2.2.1 NIVEAU D’ÉCLAIREMENT

C'est le critère d'ambiance lumineuse le plus important. Le niveau d‘éclairement caractérise la quantité de lumière reçue par une surface,
une paroi ou un objet (voir Grandeurs photométriques).
Un niveau d’éclairement minimal est requis pour une vision claire et sans fatigue. Il faut aussi noter qu’un éclairement trop
important peut être une source d’inconfort. Il faut donc juger et adopter les niveaux d'éclairement moyens en fonction du local
et des activités qui y seront exécutées.
Les tableaux suivants reprennent les niveaux d‘éclairements déterminés par les normes NBN EN 12193 pour les installations sportives
proprement dites et NBN EN 12464-1 pour les autres locaux.

A EXIGENCES POUR L’ÉCLAIRAGE DES PLATEAUX SPORTIFS Classe d'éclairage


I II III
Niveau de compétition
(Niveau de (Niveau de (Niveau de
Choix de la classe d'éclairage : pratique très pratique pratique
élevé) élevé) général)
International et national *
Régional * *
Local * * *
Entrainement * *
Loisirs et sports scolaires (éducation physique) *

198
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Eclairement recommandé :
L'éclairement à maintenir E m est la valeur en-dessous de laquelle l'éclairement moyen de la surface considérée ne peut
pas descendre. C'est l'éclairement moyen au moment où la maintenance doit être effectuée : nettoyage des luminaires
complété ou non par le
remplacement simultané Éclairement horizontal moyen [lux] à maintenir au niveau du sol suivant la norme EN 12193
des lampes. (la première valeur se réfère à l'aire principale de jeu tandis que la seconde, entre parenthèses, a
trait à l'aire totale de jeu.)

Le niveau d'éclairement Classe d'éclairage


Sport
dans la salle devra cor- I II III
respondre au niveau
d'éclairement du sport le Arts martiaux (kendo, karaté) 750 (565) 500 (375) 200 (150)
plus exigeant pratiqué Athlétisme (toutes activités) 500 300 200
dans celle-ci.
Badminton 750 (565) 500 (375) 300 (225)
Basket-ball 750 (565) 500 (375) 200 (150)
Lors d'un projet de
conception d'une salle Ring : 2000 Ring : 1000 Ring : 500
comprenant des terrains Boxe
Entrainement : 300 Entrainement : 300 Entrainement : 300
utilisés en compétition,
ces chiffres sont à vérifier Danse (aerobic, keep fit) 500 300 200
auprès des différentes
Escrime 750 (565) 500 (375) 300 (225)
fédérations sportives dont
les exigences peuvent Football (à 5 ou à 6) 750 (565) 500 (375) 200 (150)
évoluer.
Gymnastique 500 300 200
Pour l'entretien des sal-
les, le niveau d'éclaire- Handball 750 (565) 500 (375) 200 (150)
ment moyen peut se limi- Judo 750 (565) 500 (375) 200 (150)
ter à 100 lux.
Mur d'escalade 500 300 200
Netball 750 (565) 500 (375) 200 (150)
Squash 750 500 300
Tennis de table (ping-pong) 750 500 300
Tennis 750 500 300
Volley-ball 750 500 200

B EXIGENCES POUR L’ÉCLAIRAGE DES LOCAUX TECHNIQUES ET D’ACCUEIL

Éclairement horizontal moyen [lux] à maintenir suivant la norme EN 12464-1


(la hauteur de la surface de référence est variable suivant la zone)
Type d'intérieur, tâche ou activité Emoy
Halls d'entrée 100
Zones de circulation et couloirs 100
Réserves matériel 100
Escaliers 150
Vestiaires et toilettes 200
Salles de conférence et de réunion 500
Infirmerie 500
Cuisine 500
Restaurant (cafétéria) -
(l'éclairage est généralement étudié
pour créer l'atmosphère appropriée)
199
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
2.2.2 RÉPARTITION LUMINEUSE

Un bon niveau d'éclairement ne suffit pas. En effet, il se mesure en un point précis et de ce fait, on peut avoir une différence de plusieurs
centaines de lux entre deux points d'une même salle, même si ces deux points ne sont distants que de quelques mètres. Si les écarts
sont trop importants, des tâches de lumière (ou d'ombre) peuvent apparaître sur le plateau sportif, ce qui provoque un inconfort pour les
occupants.
De plus, lors d'activités sportives, la direction du regard change fréquemment et rapidement. De grandes différences de luminance dans
l'environnement provoquent une adaptation permanente des yeux, ce qui aboutit inéluctablement à des phénomènes de fatigue. À
l‘inverse, si les différences de luminance sont trop faibles, cela crée un espace monotone et sans relief. Il faut donc trouver le bon
compromis entre un éclairage uniforme pour le confort visuel et un éclairage accentué pour une meilleure ambiance lumineuse.
Voici les valeurs recommandées pour le facteur d'uniformité des salles de sports (rapport de l'éclairement minimal à l'éclairement moyen
d'une surface) :

Uniformité d'éclairement (Emin/Emoy) à maintenir au niveau du sol suivant la norme EN 12193


Classe d'éclairage
Sport
I II III
Arts martiaux (kendo, karaté) 0,7 0,7 0,5
Athlétisme (toutes activités) 0,7 0,6 0,5
Badminton 0,7 0,7 0,7
Basket-ball 0,7 0,7 0,5
Boxe 0,8 0,8 0,5
Danse (aerobic, keep fit) 0,7 0,6 0,5
Escrime 0,7 0,7 0,7
Football (à 5 ou à 6) 0,7 0,7 0,5
Gymnastique 0,7 0,6 0,5
Handball 0,7 0,7 0,5
Judo 0,7 0,7 0,5
Mur d'escalade 0,7 0,6 0,5
Netball 0,7 0,7 0,5
Squash 0,7 0,7 0,7
Tennis de table (ping-pong) 0,7 0,7 0,7
Tennis 0,7 0,7 0,5
Volley-ball 0,7 0,7 0,5

2.2.3 EBLOUISSEMENT

L'éblouissement est l'effet de conditions de vision dans lesquelles l'individu subit une
réduction de l'aptitude à percevoir les objets, pouvant aller jusqu'à un aveuglement
temporaire. Il est dû à une luminosité trop intense de surfaces placées dans la direction de la
vision ou à un contraste lumineux trop important entre surfaces contigües Il réduit la performan-
ce visuelle et provoque des malaises et des accidents.

200
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
L'éblouissement le plus rencontré dans les salles de sports est l'éblouissement direct invalidant, provoqué par la vue d'une luminance très
élevée pendant un temps très court. Celui-ci peut, juste après l'éblouissement, empêcher la vision de certains objets sans pour autant
créer de l'inconfort. Ce cas se présente plus fréquemment dans les salles de sports car l'axe de vision d'un sportif est constamment chan-
geant et celui-ci regarde vers le haut pour suivre les balles en hauteur.

En éclairage naturel, l'éblouissement peut être provoqué par :


la vision directe du soleil ou du ciel au travers des fenêtres ;
la réflexion du soleil ou du ciel sur les bâtiments voisins ;
un contraste de luminance excessif entre une fenêtre et le mur dans lequel elle s'inscrit ;
un contraste de luminance excessif entre une fenêtre et son châssis ;
une surface intérieure réfléchissante qui crée des contrastes de luminance trop élevés par rapport aux surfaces voisines.
Il est intéressant de noter qu'une plus grande ouverture à la lumière naturelle cause moins d'éblouissement qu'une petite car elle augmen-
te le niveau d'adaptation des yeux et diminue le contraste de luminance.

En éclairage artificiel, l'éblouissement peut être provoqué par la vue directe d'une lampe ou par sa réflexion sur les parois polies des lumi-
naires, sur les surfaces du local ou sur des objets.
L'éblouissement direct provoqué par un luminaire est d'autant plus fort pour une position donnée
de l'observateur que :
la luminance du luminaire est élevée (par exemple, luminaires avec lampes à décharge ou
lampes halogènes) ;
le fond sur lequel elle se détache est sombre ;
le nombre de luminaires dans le champ visuel est important ;
l‘angle compris entre la direction considérée et la verticale est important ; pratiquement, en dessous de 45° par rapport à la verti-
cale, l‘éblouissement devient négligeable.
La position des luminaires et la répartition de la lumière qu'ils émettent sont donc fondamentales. D'autant que le degré de tolérance à
l'éblouissement venant d'un luminaire (source lumineuse de petite taille) est plus faible que celui venant d'une fenêtre (source lumineuse
de grande taille).

L'éblouissement obtenu par une fenêtre est moindre que l'éblouissement obtenu à partir d'une source de lumière artificielle v ue
sous le même angle solide, en raison des différences psychologiques relatives aux sensations produites par ces deux types de
sollicitations.

A DIFFÉRENTES PRÉCAUTIONS PEUVENT ÊTRE PRISES POUR DIMIINUER LES RISQUES D’ÉBLOUISSEMENT DÛ À L’ÉCLAIRAGE NATUREL

Prévoir une grande fenêtre plutôt que plusieurs petites fenêtres. En effet, une grande ouverture à la lumière
naturelle occasionne moins d‘éblouissement qu‘une petite car elle augmente le niveau d‘adaptation des yeux et
diminue le contraste de luminance et la sensation d‘éblouissement qui lui est associée.

Voiler le ciel par l‘utilisation d‘une protection solaire.

Voiler en partie le ciel en assombrissant la fenêtre par un élément déflecteur (lightshelf, murs de refends, débords
de toiture, …)

Voiler en partie le ciel en disposant à l‘extérieur des éléments moins lumineux que le ciel (atrium, cour intérieure).

Situer les percements en hauteur (ouvertures zénithales, clerestories, …) afin de limiter l'éblouissement direct
puisque la plupart des tâches visuelles nécessitent une vue droite ou vers le bas.

201
Diminuer le contraste fenêtre-châssis en augmentant le coefficient de réflexion du châssis au moyen de couleurs
Voiler en partie le ciel en disposant à l‘extérieur des éléments moins lumineux que le ciel (atrium, cour intérieure).

FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel etplupart
artificiel»
Situer les percements en hauteur (ouvertures zénithales, clerestories, …) afin de limiter l'éblouissement direct
puisque la des tâches visuelles nécessitent une vue droite ou vers le bas.

Diminuer le contraste fenêtre-châssis en augmentant le coefficient de réflexion du châssis au moyen de couleurs


claires et mates.

Diminuer le contraste mur-fenêtre en augmentant le coefficient de réflexion du mur qui contient la fenêtre.

Diminuer le contraste mur-fenêtre en augmentant le coefficient de réflexion du mur qui contient la fenêtre.

Diminuer le contraste mur-fenêtre en augmentant la part indirecte de l‘éclairage naturel au moyen de parois très
claires.

Favoriser les revêtements mats car ils diffusent la lumière.

2.2.4 OMBRES GÊNANTES

En fonction de sa direction, la lumière peut provoquer l'apparition d'ombres marquées créées par la présence d'un élément entre la tâche
visuelle et la source lumineuse. Celles-ci sont mauvaises pour la vision puisqu'elles diminuent fortement les contrastes.
A l'inverse, une lumière non directionnelle, telle qu'on peut la créer avec un éclairage artificiel purement indirect, rendra difficile la percep-
tion des reliefs et peut rendre, par exemple, les visages désagréables à regarder.
Une pénétration latérale de la lumière naturelle satisfait généralement à la perception tridimensionnelle du relief des objets et de leur cou-
leur, grâce à sa directionnalité et à sa composition spectrale. Le cas est idéal mais le niveau d'éclairement diminue dès qu'on s'éloigne
des fenêtres.

2.2.5 RENDU DES COULEURS

La perception des couleurs varie d'une personne à l'autre. Elle est totalement dépendante de la sensibilité de l'œil qui est
fonction de la longueur d'onde du rayonnement visible perçu.
Lorsqu‘on éclaire des objets à partir d‘une source lumineuse naturelle, l‘objet va réfléchir une certaine partie du spectre lumineux. En
fonction des longueurs d‘onde renvoyées, l‘objet aura une certaine couleur. C‘est ce qui définit la couleur d‘un objet.
Lorsque l‘on éclaire cet objet à partir d‘une source artificielle, la couleur apparente de l‘objet peut être modifiée en fonction du type de
source utilisé. En effet, par rapport à la lumière naturelle qui contient un spectre continu de couleurs, certains éclairages artificiels peuvent
ne pas toutes les contenir.

L'évolution du spectre lumineux de la lumière modifie l'aspect d'un bâtiment.

La capacité d'une source lumineuse à restituer les différentes couleurs du spectre visible de l'objet qu'elle éclaire est désignée par son
indice de rendu des couleurs (IRC). L'indice maximum (IRC100) correspond à une source dont la lumière émise rend les couleurs de la
même manière que la lumière de référence.
Par exemple, un code "840" sur une lampe indique un IRC compris entre 80 et 90 (premier chiffre). Les deux derniers chiffres sont les
deux premières valeurs de la température de couleur, soit 4.000 K, dans notre exemple.

202
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
2.2.6 TEINTE DE LA LUMIÈRE

La couleur de la lumière a une action directe sur la sensation de confort de l’ambiance lumineuse d’un espace car elle influence
directement notre perception de la couleur des objets.

Une lumière de couleur dite "chaude" est composée majoritairement de radiations dans les couleurs rouges-orangées alors qu‘une
lumière dite "froide" est composée principalement de radiations dans les couleurs violettes et bleues.

Ainsi, l'architecte peut influencer la couleur apparente de la lumière naturelle par le choix des matériaux et des couleurs des
éléments qui vont transmettre et réfléchir la lumière.

La sensation de couleur chaude ou froide dépend aussi de la quantité de lumière dans la pièce. Plus l‘éclairement est important, plus la
température de couleur des sources doit être élevée, et ce, afin que la perception de la lumière ne paraisse pas trop chaude. Pour les
locaux éclairés en grande partie par la lumière naturelle, il est donc préférable de choisir des luminaires de température de
couleur élevée afin d'éviter de trop grandes différences entre les éclairages artificiel et naturel.

Le diagramme de Kruithof ci-contre donne, à cet effet, les


valeurs recommandées de la température de couleur en
fonction de l'éclairement :

Diagramme de Kruithof.

2.2.7 APPORT D’ÉCLAIRAGE NATUREL

Si l'éclairage artificiel fournit la lumière à la demande, à l'endroit désiré et en quantité voulue, il ne peut cependant pas apporter le même
agrément que celui offert par la lumière naturelle. Celle-ci procure un rendement visuel accru et est plus confortable pour des niveaux
d'éclairement inférieurs à ceux apportés artificiellement tout en permettant des économies d'énergie électrique.
Sa variabilité, qui peut être considérée comme un désavantage en éclairage artificiel, permet d'établir une harmonie avec le monde
extérieur et crée une ambiance intérieure plus chaleureuse. Son caractère cyclique est un facteur important pour l'équilibre psychique.
De plus, les fenêtres par lesquelles la lumière naturelle pénètre permettent une communication visuelle avec l'extérieur et une
vue au loin nécessaire au repos de l'œil après une vision rapprochée.
L'éclairage artificiel doit donc être considéré comme le complément - occasionnel ou permanent - de l'éclairage naturel et s'accorder
autant que possible à son spectre lumineux de même qu'à ses variations grâce à un système de contrôle adéquat tant pour l'éclairage
général que pour l'éclairage localisé. Pour le confort des occupants, la source lumineuse principale doit être le soleil.

2.3 LUMIÈRE ARTIFICIELLE COMME COMPLÉMENT À LA LUMIÈRE NATURELLE

2.3.1 LAMPES

La source lumineuse (ou lampe) est la base de l‘appareil d‘éclairage. Sans elle, l‘appareil n‘a pas lieu d‘être. Son rôle est de fournir la
lumière nécessaire pour éclairer.

203
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
A TYPES DE LAMPES

Il existe une grande variété de lampes sur le marché. Elles se différencient par
leurs principes de production de lumière qui influencent leurs caractéristiques
principales.

On choisira une lampe en fonction de l'application pour laquelle on la destine, de


ses différentes caractéristiques techniques, mais aussi son aspect esthétique, sa
possibilité de dégradation, …

Lampes à incandescence :

Le flux lumineux d'une lampe à incandescence est assez faible,


tout comme son efficacité lumineuse ainsi que sa durée de vie. La
lumière fournie par une lampe à incandescence standard est de
couleur blanc-chaud et l'indice de rendu des couleurs de ce type
de lampe est excellent ;

Lampes halogènes :

La durée de vie d'une lampe halogène est meilleure que celle d'une lampe à incandescence, tout comme son efficacité lumineuse.
L'indice de rendu des couleurs d'une lampe halogène est excellent ;

Tubes fluorescents :

Les lampes fluorescentes ont une très bonne efficacité lumineuse. La


température de couleur va du blanc chaud au blanc froid de type lumière du
jour. Les tubes actuels peuvent avoir des indices de rendu des couleurs très
élevés. La durée de vie d'un tube fluorescent dépend du type de ballast qui
lui est associé et est beaucoup plus importante que celle des lampes à
incandescence et halogènes ;

Lampes fluocompactes :

Ces lampes nouvelles bénéficient des caractéristiques exceptionnelles des lampes fluorescentes (faible consommation d'énergie,
forme compacte et entretien aisé, haute qualité de la lumière).

204
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Lampes à vapeur de mercure haute pression :
La lampe à vapeur de mercure haute pression est aujourd'hui démodée pour plusieurs
raisons : son efficacité lumineuse est faible, de même que son indice de rendu des
couleurs. De plus, sa durée de vie n'est pas très élevée et elle est donc défavorable à
l'environnement. Cette lampe est surtout utilisée en éclairage public. Actuellement, elle
n'est plus utilisée que pour le remplacement des lampes existantes ;

Lampes à vapeur de sodium :

La lampe au sodium émet une lumière monochromatique jaune-orangée au maximum de la


sensibilité de l'œil. Cette lumière monochromatique lui confère la plus haute efficacité lumineuse
de toutes les lampes.

La lampe à vapeur de sodium basse pression a un très


mauvais indice de rendu des couleurs. Elle est principalement
utilisée pour l'éclairage des autoroutes car l'efficacité lumineuse
est très élevée et que le rendu des couleurs n'y est pas
primordial.

Les lampes à vapeur de sodium haute pression présentent des puissances et des efficacités moindres que celles que l'on obtient
avec du sodium à basse pression mais ont un indice de rendu des couleurs un peu meilleur (au détriment de l'efficacité
lumineuse).
Certaines lampes au sodium haute pression peuvent remplacer directement les lampes au mercure haute pression ;

Lampes aux halogénures (ou iodures) métalliques :

Elles ont un flux lumineux très élevé et une bonne efficacité lumineuse. Leur grand avantage par rapport aux lampes à vapeur de
sodium est un bon indice de rendu des couleurs. Ces lampes couvrent toute la gamme de puissance.
Un de leurs avantages principaux est leur petite taille qui leur permet d'être utilisées afin de créer une grande variété d'effets
décoratifs avec ou sans utilisation de réflecteur ;

Lampes à induction :

La durée de vie de cette lampe est exceptionnelle. La lampe à induction est utilisée là où la
maintenance est difficile ou coûteuse, et dans des situations requérant de longues périodes de
fonctionnement.

205
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»

206
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
B EFFICACITÉ LUMINEUSE DES LAMPES

On évalue la qualité énergétique d'une lampe par son


efficacité lumineuse (en lm/W) définie comme le
rapport du flux lumineux (en lumen) par la puissance
électrique absorbée (en watt).

2.3.2 AUXILIAIRES

Certaines lampes nécessitent l‘usage d‘auxiliaires afin de fonctionner correctement. Les auxiliaires peuvent se décomposer en deux
catégories principales : les transformateurs et les ballasts.

A TRANSFORMATEUR

Le transformateur est utilisé dans le cadre des halogènes très basse tension (TBT). Celui-ci peut être de deux types : (ferro) magnétique
ou électronique. Le rôle du transformateur est de fournir à la lampe une tension plus faible (généralement 12V pour l‘halogène) à partir de
la tension du réseau. Un des avantages de l‘utilisation de lampes TBT est du point de vue sécuritaire.
En effet, dans le cas d‘utilisation de lampes halogènes TBT, il n‘y a pratiquement plus de risque d‘électrocution (si l‘on reste du côté TBT
du transformateur).
Notons que les LEDs fonctionnent aussi en TBT et en plus de nécessiter un transformateur, elles ont besoin d‘un redresseur pour
fonctionner en courant continu.

B STARTER ET BALLAST

Le starter et le ballast sont utilisés pour les lampes à décharge


(et donc les fluorescentes).
Les deux rôles fondamentaux de ce couple sont d‘assurer
l‘allumage de la lampe ainsi que de limiter le courant dans le
tube au cours de son utilisation afin d‘empêcher sa destruction.

207
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
On trouve sur le marché deux types de ballast : des ballasts ferromagnétiques composés d‘un bobinage autour d‘un noyau ferreux, qui
doivent être utilisés avec un starter, et des ballasts électroniques qui intègrent le rôle du starter.

Ballast électromagnétique Ballast électronique.

Le ballast électronique est plus avantageux pour plusieurs raisons :


il augmente la durée de vie des lampes ;
il induit une meilleure efficacité lumineuse des lampes (économie d'énergie de 20 à 30 %) ;
son mode de fonctionnement à fréquence plus élevée améliore le confort grâce à un fonctionnement stable sans effet stroboscopi-
que ni tremblotements d'électrodes ;
sa forme spécifique "graduable" offre la possibilité de graduer le tube ("dimming"), c'est-à-dire de choisir précisément la quantité
de lumière fournie par le tube ;
il éteint automatiquement les lampes défectueuses en fin de vie, évitant ainsi leur clignotement ;
Il a un meilleur facteur de puissance (proche de 1) ;
Il diminue le niveau de bruit.

Un ballast doit être approprié au type et à la puissance de la lampe qui lui est associée.

2.3.3 LUMINAIRES

Un luminaire sert à répartir, filtrer ou transformer la lumière des lampes.

Il peut être composé de :

l'armature qui permet l'assemblage des différents composants du luminaire et la fixation du luminaire au plafond ou au mur ;
le réflecteur qui réfléchit la lumière émise par la lampe et la dirige selon des directions préférentielles ;
les ventelles qui protègent l'œil des éblouissements en empêchant la vue directe de la lampe ;
le diffuseur ou protecteur qui remplace parfois les ventelles et protège la lampe de l'ambiance. On parle aussi de "vasque" ;
la platine qui permet la fixation des auxiliaires électriques (ballasts, starters, …).

L'ensemble des dispositifs chargés de contrôler la lumière émise (réflecteurs, ventelles) est aussi appelé "optique".

Le choix du luminaire est primordial. Il doit permettre une optimisation de la lumière émise par les lampes, tout en évitant les problèmes
de réflexion et d'éblouissement. Outre les aspects esthétiques et photométriques, le choix d'un luminaire doit prendre en compte les
aspects mécaniques, électriques et thermiques de celui-ci.

Les aspects photométriques du luminaire concernent son rendement, son angle de défilement, la protection contre l'éblouissement, les
luminances, la distribution lumineuse ainsi que les caractéristiques photométriques propres aux matériaux utilisés pour le luminaire.

208
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
A RENDEMENT

Le luminaire, même si un de ses rôles est de répartir au mieux la lumière dans le local, est aussi un frein à la diffusion de la lumière. En
effet, aucun luminaire n‘est capable de restituer totalement la lumière fournie par la source lumineuse car ses éléments vont absorber
plus ou moins une partie du rayonnement lumineux.
On définit alors le rendement total ηt d’un luminaire comme étant le
rapport du flux lumineux émis par le luminaire par rapport au flux
lumineux des lampes. Il se situe entre 35 et 100 %. Il est d'autant plus
bas qu'il y a des éléments (ventelles, globe opalin ou prismatique)
devant les lampes afin d'éviter l'éblouissement ou pour favoriser
l'esthétique.
Rendement (source : ETAP).

B ANGLE DE DÉFILEMENT

L'angle de défilement d'un luminaire est l'angle sous lequel la source nue ne peut être vue par
l'observateur. Il s'exprime en degré.
On parle d'angle de défilement dans la direction transversale et dans la direction longitudinale.

(Source : ETAP).

C TAUX D’ÉBLOUISSEMENT

L'éblouissement dû à un luminaire peut provenir d'une vision directe de la source de lumière (éblouissement direct) et de la réflexion de la
lumière sur une surface quelconque vers l'œil de l'observateur (éblouissement indirect) ou sur la tâche à réaliser (ce qui provoque un effet
de voile).

L'angle critique de vue directe d'un luminaire pour lequel on commence à avoir des problèmes d'éblouissement vaut 45° par rapport à la
verticale (correspondant à la valeur γ dans le schéma de l'angle de défilement du paragraphe précédent).
L'éblouissement d'inconfort provenant directement des luminaires doit être quantifié par l'auteur du projet en utilisant la méthode
tabulaire d'évaluation du taux d'éblouissement unifié UGR de la CIE.

Sans rentrer dans les détails, le facteur UGR donne une idée de l'éblouissement d'inconfort dans le champ visuel de l'observateur par
rapport à la luminance de fond (éblouissement provoqué par l'association de plusieurs luminaires dans un environnement considéré). Ce
facteur UGR varie de 10 à 30. Plus la valeur du facteur est élevée, plus la probabilité d'éblouissement d'inconfort est importante. Pour les
plateaux sportifs, le facteur UGR devrait être inférieur à 22.

D LUMINANCE

La luminance moyenne d'un luminaire, exprimée en cd/m², représente sa brillance et quantifie les risques d'éblouissement. Elle est
définie en fonction de l'angle de vision du luminaire par rapport à la verticale (angle d'élévation). Celle-ci peut être à la base
d'éblouissements ou de réflexions gênantes. Les luminaires dits "basse luminance" ont une luminance moyenne faible pour des angles
supérieurs à leur angle de défilement.

209
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
E DISTRIBUTION LUMINEUSE

Un des rôles des luminaires étant de distribuer la lumière provenant de la source dans l‘espace, il faut un moyen pour décrire comment se
fera cette distribution. Cette distribution lumineuse est décrite le plus souvent dans les catalogues par un diagramme polaire reprenant la
distribution perpendiculaire et parallèle à l‘axe de la lampe. La forme du réflecteur et les positions de la lampe permettent d'obtenir
différents modèles de distributions lumineuses :
la distribution extensive où le faisceau lumineux du luminaire est large donnant un éclairement relativement uniforme ;
la distribution intensive avec un faisceau lumineux étroit donnant un éclairage d‘accentuation ;
la distribution asymétrique pouvant être utilisée pour éclairer des surfaces verticales comme des murs ou des tableaux.

La distribution lumineuse d‘un luminaire peut être aussi disponible en version informatique (sous formes de fichiers photométriques)
permettant ainsi la modélisation d‘une installation d‘éclairage à l‘aide de logiciels tels que Dialux® ou Relux®.

F PLANS DE COUPE

Pour décrire les caractéristiques photométriques d'un luminaire, les fabricants définissent différents
plans "C" et angles "γ" suivant lesquels on peut observer un luminaire.
Les matériaux utilisés influencent les caractéristiques photométriques des luminaires. D'une manière
générale, grâce à un meilleur contrôle de la diffusion de lumière, les optiques performants en alumi-
nium ont des rendements lumineux nettement supérieurs et présentent moins de risques de réflexions
sur les surfaces brillantes que les optiques peints (en blanc ou gris).

2.3.4 SYSTÈMES D’ÉCLAIRAGE

En fonction des luminaires utilisés et de leur


placement, on peut distinguer différents systèmes
d‘éclairages.

210
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
A ECLAIRAGE INDIRECT

L‘éclairage indirect consiste à utiliser une surface de réflexion (le plus souvent le plafond et parfois les murs) pour diffuser la lumière dans
le local.
Un éclairage indirect via le plafond a l'avantage de ne pas provoquer d'éblouissement par la vue directe des lampes. La probabilité
d'ombre est inférieure. Mais son efficacité énergétique est faible et fort dépendante du coefficient de réflexion du plafond parois.
A niveau d'éclairement égal, un éclairage indirect sur revêtement clair exige une puissance installée de 30 à 50 % supérieure à un
éclairage direct. Pour une installation efficace au niveau énergétique, on choisira donc toujours un éclairage principal direct.
Certains architectes préfèrent malgré tout un éclairage indirect dans les salles de sports intérieures. On place alors des projecteurs avec
des lampes à décharge haute pression. Les plafonds sont, dans ce cas, de couleur claire.

B ECLAIRAGE DIRECT

Avec ce principe d‘éclairage, la lumière est projetée directement sur la tâche à éclairer. Les luminaires sont habituellement répartis
uniformément au plafond et fournissent un éclairage général.
Comme la lumière est émise directement sur la surface à éclairer, le rendement de ce principe est très bon et donc les puissances
installées seront faibles.
Par contre, les risques d‘éblouissement sont présents. De plus, la répartition de la lumière dans le local peut être assez irrégulière et, de
ce fait, assez éloignée des caractéristiques de la lumière naturelle.

C ECLAIRAGE DIRECT / INDIRECT

Ce système d‘éclairage est similaire au mode indirect mais se distingue par le fait qu'une partie de la lumière est aussi projetée sur le plan
de travail. La partie directe reste toutefois dominante.
Les avantages de ce mode d'éclairage sont identiques à ceux de l'éclairage indirect. En plus, la partie directe crée des ombres
avantageuses et permet de réduire la luminance du plafond.
L'inconvénient principal de ce genre d'éclairage est que son rendement est très sensible aux coefficients de réflexion des parois, mais ce
point est moins marqué que pour l'éclairage indirect car une partie de l'éclairage est dirigée directement vers le plan de travail.

D ECLAIRAGE À DEUX COMPOSANTES

Pour l‘éclairage à deux composantes, deux luminaires différents sont utilisés. Le premier assure un éclairement général direct ou indirect
de faible valeur (environ 300 lux) alors que le second ajoute un appoint supplémentaire là où c‘est nécessaire.
L‘avantage de ce système est qu‘il est possible de réduire fortement les puissances installées car l‘éclairage général peut être
relativement faible.
Cependant, un des inconvénients est qu‘il peut générer des contrastes et des ombres importantes ainsi que des réflexions gênantes.

2.3.5 GESTION DE L’ÉCLAIRAGE ARTIFICIEL

La gestion de l’éclairage au sens large définit le moyen de contrôler les luminaires dans un local. Il peut s’agir d’un
moyen manuel, semi-automatisé ou totalement automatisé.

A ALLUMAGE / EXTECTION (ON / OFF)

L‘allumage/extinction est le moyen le plus facile de contrôler les lampes. Il s‘agit simplement d‘allumer ou d‘éteindre (en contrôlant le
circuit électrique) les lampes en fonction des besoins.

211
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Les outils permettant assurer l‘allumage-extinction sont les interrupteurs ou les télérupteurs. Un placement judicieux de ceux-ci est
recommandé afin que les utilisateurs soient encouragés à éteindre les lampes en quittant un local. Pour ce faire, un interrupteur à chaque
accès d‘un local est vivement recommandé. De plus, pour les locaux de grandes dimensions ou pour les locaux où des tâches diverses
sont effectuées, il est conseillé de travailler avec plusieurs circuits et ce afin de permettre aux utilisateurs d‘allumer uniquement une partie
de l‘éclairage en fonction de leurs besoins.

B DIMMING

Le dimming (ou gradation), c'est-à-dire l'ajustement en continu de l'éclairage artificiel, consiste à contrôler le flux lumineux de la lampe en
fonction des apports extérieurs et des desiderata des utilisateurs. Cela s‘effectue facilement pour les lampes incandescentes : il suffit de
diminuer la tension d‘alimentation de ces lampes pour diminuer leur flux lumineux. Pour les lampes fluorescentes, il est nécessaire d‘avoir
un ballast spécifique (ballast électronique graduable) pour pouvoir contrôler le flux lumineux des lampes. En général, les lampes
fluorescentes compactes à ballast intégré ne sont pas compatibles avec les gradateurs des lampes incandescentes. Il n‘est donc pas
possible de remplacer les lampes incandescentes sur gradateurs par des fluocompactes standards. Par contre, il est possible de trouver
des lampes fluorescentes compactes spécifiques qui peuvent être branchées sur ces gradateurs. De même, les lampes aux halogénures
métalliques, régulièrement utilisées pour les plateaux sportifs, ne sont pas dimmables, contrairement aux lampes à vapeur de sodium
haute pression.

C HORLOGES ET MINUTERIES

La gestion temporelle utilise une horloge pour effectuer des actions sur les lampes. Les actions peuvent être effectuées soit à heure
programmées (horloge), soit après un certains temps d‘allumage (minuterie) et consistent à éteindre l‘éclairage le plus souvent mais peut
également consister à allumer ou graduer les lampes.
Dans les bâtiments où l'horaire de travail est fixe (immeubles de bureaux ou écoles), il est possible
d'assurer, par zone ou pour l'ensemble du bâtiment, une commande d'allumage ou d'extinction de
l'éclairage sur base de signaux horaires.

Horloge.

L'usage de minuteries assure l'extinction automatique de l'éclairage dans les locaux de circulation
(escaliers, halls, …) où la présence des utilisateurs est momentanée. L'éclairage, commandé par bouton
poussoir, s'éteint après un temps réglable, déterminé par la durée que l'utilisateur met pour parcourir la
zone. Les minuteries peuvent également être combinées à un détecteur de présence associé à une sonde
crépusculaire pour gérer l'allumage (détecteur + sonde) et l'extinction (minuterie) de manière automatique.

Minuterie.

D DÉTECTEURS DE PRÉSENCE

La détection de présence utilise un capteur qui détecte la présence (ou l‘absence) d‘un individu dans
un espace spécifié. On distingue principalement deux types de technologies : les détecteurs PIR
(Passive InfraRed – infrarouge passif) et les détecteurs HF (Haute Fréquence). Les détecteurs PIR
fonctionnent avec la détection d‘un corps chaud en mouvement alors que la technologie HF utilise
l‘effet Doppler (réflexion des ondes différentes sur un corps en mouvement), à la manière d‘un sonar.

Détecteur de mouvement IR (source : Philips).

212
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
L‘action sur les lampes peut être de trois types : l‘allumage, l‘extinction ou, dans certains cas plus rares, la gradation. De plus, certains
détecteurs fonctionnent de manière totalement automatique (allumage lors de la détection de présence et extinction lors de l‘absence),
alors que d‘autres, plus rares mais préférables, requièrent un allumage manuel au moyen d‘un bouton poussoir et gère l‘extinction
lorsqu‘il ne détecte plus personne. Ils sont souvent appelés "détecteurs d‘absence".

Les détecteurs de présence sont aussi généralement munis d‘un réglage du délai avant extinction afin d‘éviter au maximum les
extinctions alors qu‘une personne est encore présente dans l‘espace considéré. La durée du délai est fonction de l‘utilisation des zones.
On choisira de préférence un délai court dans les zones de circulation (où les mouvements sont amples et les risques de non-détection
de présence sont limités) et un délai plus long dans des locaux où l‘on est susceptible de rester un certain temps sans bouger. Cette
temporisation à l'extinction est également nécessaire pour ne pas réduire la durée de vie des lampes par des cycles d'allumage/extinction
trop fréquents. Ainsi, une absence de 1 ou 2 minute(s) ne peut entraîner l'extinction des lampes.

E CELLULES D’ÉCLAIREMENT

Très souvent, dans les zones proches des fenêtres, l'éclairage artificiel n'est nécessaire que le matin, le soir ou la nuit. Le reste de la
journée, l'apport en éclairage naturel peut y être suffisant pour assurer le confort visuel.

Pour gérer l'éclairage artificiel en fonction de l'éclairage naturel disponible, on place une ou plusieurs cellules de mesure continue de
l'éclairement soit à l'extérieur du local à gérer (sur la façade ou sur le toit), soit dans le local lui-même.

La détection de la lumière du jour va utiliser un capteur photosensible pour effectuer des actions sur l‘éclairage. Ces actions peuvent être
de différents types : allumage et extinction par sonde crépusculaire ou gradation par sonde de luminosité. Il existe différents types de cas :
allumage et extinction automatique en fonction du niveau d‘éclairement. Dans ce cas, les lampes sont allumées automatiquement
lorsqu‘il fait trop sombre et s‘éteignent automatiquement lorsqu‘il fait suffisamment clair ;
combinaison avec un détecteur de présence pour empêcher l‘allumage alors qu‘il fait encore suffisamment clair dans la zone de
détection ;
gradation pour maintenir un niveau d‘éclairement constant. Dans ce cas, il est nécessaire d‘utiliser des lampes graduables. Les
lampes sont contrôlées de manière à ce que le niveau d‘éclairement sur la surface de contrôle reste constant quel que soit l‘ap-
port d‘éclairage naturel. Ainsi, lorsque l‘éclairage naturel est important, l‘éclairage artificiel sera gradué alors que lorsqu‘il fait noir
dehors, l‘éclairage artificiel fonctionnera à plein régime.

F GESTION LOCALE OU CENTRALISÉE

Il existe deux configurations d'un système d'éclairage :

gestion locale :
Dans une configuration locale, chaque organe d'action locale (interrupteur) agit sur un ou des luminaires sans passer par un
organe de commande central.
Les systèmes d'éclairage locaux gardent leur place dans les projets de conception lorsque le budget est restreint ou que l'activité
locale développée est incontrôlable et non répétitive et, par conséquent, ne nécessite pas de gestion à distance.
Une configuration locale avec gestion énergétique en fonction de l'occupation demandera beaucoup de ressources au niveau de
la maintenance (et une sensibilisation des occupants) vu qu'on démultiplie le nombre de points de gestion ;
gestion centralisée (GTC) :
Dans une configuration centralisée, tous les équipements sont connectés en parallèle sur un même bus de communication, cha-
que lampe et chaque interrupteur ayant une adresse informatique propre.
L'architecture de ces nouveaux systèmes se caractérise par un contrôle local par groupes de luminaires, librement définis par
l'utilisateur, et par une gestion centralisée de l'éclairage qui reçoit des signaux provenant de différentes sondes, par exemple des
cellules photoélectriques ou des détecteurs de présence.
Ce type d'installation permet un enregistrement préalable de scénarios lumineux dans la mémoire de l'unité de gestion comme,
par exemple, la mise en service de différents groupes de luminaires à certaines heures de la journée.

213
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Ce système de gestion centralisée de l'éclairage présente trois grands avantages :

il confère une très grande flexibilité au système ;


il permet d'enregistre beaucoup d'informations utiles pour la gestion énergétique et la maintenance des sources lumineuses ;
il assure, enfin, l'intégration du système d'éclairage au système de gestion centralisée du bâtiment, en association avec la gestion
du chauffage, de la climatisation, des protections solaires, …

Ce système de gestion centralisée de l'éclairage comporte néanmoins deux défauts :

son investissement initial est élevé ;


il requiert une séparation de puissance et de commande, qui demande un grand nombre de connexions et donc un câblage impor-
tant sur chantier.

3 ETUDE DE CAS

Lors de la conception d'un hall de sports, une attention toute particulière doit être apportée à la quantité et à la qualité de lumière du jour
apportée aux plateaux sportifs.

A partir d'une modélisation du hall de sports de Grez-Doiceau, nous allons évaluer l‘influence de la proportion d'ouvertures en toiture et de
l'orientation du bâtiment sur l'éclairage naturel du plateau sportif principal mais également sur ses consommations de chauffage, d'une
part, et d'électricité (pour l'éclairage artificiel), d'autre part. Cette évaluation a été validée par une simulation dynamique d'éclairage
naturel (réalisée à l'aide du logiciel Daysim) et d'une simulation thermique dynamique (réalisée à l'aide du logiciel TRNSYS).

3.1 NOTIONS DE BASE

Quelques notions théoriques sont utilisées dans les analyses qui suivent pour définir scientifiquement la quantité de lumière du jour :

l'éclairement de lumière du jour utile qui mesure dynamiquement la performance de la lumière du jour. Comme son nom l'indi-
que, elle vise à déterminer le pourcentage des heures occupées par an où la lumière du jour est "utile" pour l'occupant, c'est-à-
dire ni trop sombre, ni trop claire. Le seuil supérieur est destiné à détecter les moments où un surplus de lumière naturelle pourrait
conduire à un inconfort visuel (éblouissement) et/ou thermique ;
l'autonomie de lumière du jour en un point d‘un bâtiment, qui définit le pourcentage des heures occupées par an où le niveau
minimum d‘éclairement requis peut être assuré par la seule lumière naturelle. Contrairement au facteur lumière du jour générale-
ment utilisé, l'autonomie en lumière du jour considère toutes les conditions de ciel tout au long de l'année.

Exemple : Une autonomie en lumière du jour de 70 % pour un lieu de travail occupé en semaine de 8 h à 18 h et un éclairement
minimum de 500 lux implique que l‘occupant est en principe capable de travailler 70 % de l‘année uniquement avec de l‘éclairage
naturel.

3.2 HYPOTHÈSES

L‘éclairage naturel est réalisé via une ouverture zénithale située au faîte de la toiture. Cette ouverture consiste en un lanterneau en poly-
carbonate opalin à triple parois de 32 x 4 m (soit 128 m²) orienté le long de l'axe NNE-SSO (244° de décalage par rapport au nord).

214
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Aucune baie vitrée n‘est placée dans les parois verticales de la
salle, à l'exception de la surface vitrée communiquant avec la
cafétéria en partie supérieure des gradins.

3.3 SIMULATION D’ÉCLAIRAGE NATUREL

3.3.1 PARAMÈTRES

Les caractéristiques du plateau sportif sont les suivantes :

dimensions principales de la pièce : 44,66 x 26,70 m ;


hauteur du faîte de toiture : 12,73 m ;
surface de calcul : 40 x 20 m (aire de jeu) ;
aucun masque solaire lointain ;
horaire d‘occupation : de 9 à 23 h ;
niveau d‘éclairement souhaité : 300 lux ;
transmission lumineuse du lanterneau opalin : 36 % ;
facteurs de réflexion des parois :
plafond : 60% ;
murs : 70 % (sauf mur d'escalade : 52 %) ;
sol (résine de polyuréthane coulée) : 50 %.

3.3.2 MODÈLES

Proportion d'ouvertures en toiture : 4 tailles de lanterneau zénithal sont simulés :


Très petit lanterneau

Proportion d'ouvertures en toiture : 6 %

215
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
Petit lanterneau

Proportion d'ouvertures en toiture : 10 %


Grand lanterneau

Proportion d'ouvertures en toiture : 17 %


Très grand lanterneau

Proportion d'ouvertures en toiture : 23 %

Orientation du bâtiment : 8 dé-


calages par rapport au nord
sont simulés dynamiquement,
de 0 à 360°, par pas de 45°. En
effet, le lanterneau n'étant pas
centré sur l'aire de jeu (voir
image ci-dessous), on ne peut
pas considérer qu'un décalage
de 45° par rapport au nord don-
nera les mêmes résultats qu'un
décalage de 225°.

Vue en plan du bâtiment décalé de 45° par


rapport au nord (sens horloger). La surface de
calcul est représentée en bleu.

216
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
3.3.3 ANALYSE DES RÉSULTATS

Les résultats sont évalués sur base d‘une comparaison du facteur, de l'autonomie et de l'éclairement utile de lumière du jour.
proportion d'ouvertures en toiture :
A la lecture des résultats (voir graphiques ci-dessous), on peut remarquer que, pour une même orientation du bâtiment :
Plus la proportion d'ouvertures en toiture augmente, plus le facteur de lumière du jour > 2 % augmente. Celui-ci tend ce-
pendant vers le maximum (100 %) à partir de 10 % d'ouvertures en toiture ;
Plus la proportion d'ouvertures en toiture augmente, plus l'autonomie de lumière du jour maximum augmente. Cela signifie
également que la consommation en éclairage artificiel diminue lorsqu'on augmente la proportion d'ouvertures ;
L'éclairement de lumière du jour utile (de 100 à 2000 lux) est maximal aux alentours de 10 % d'ouvertures en toiture.

Augmenter de façon exagérée la proportion d'ouvertures en toiture n'est donc pas à conseiller, du point de vue de l'éclai-
rage naturel, car ceci peut mener à un éclairement trop important qui augmentera le risque d'éblouissement pour les spor-
tifs ; il faut trouver un juste équilibre entre l'éclairage naturel utile et la réduction des besoins en éclairage artificiel . Dans
l'étude de cas qui nous concerne, cet optimum semble se situer aux environs de 10 % d'ouvertures en toiture.

orientation du bâtiment :
Les simulations dynamiques (voir graphique ci-dessous) montrent que, pour une même configuration des ouvertures,
l'orientation du bâtiment a une grande influence sur
l'éclairement de jour utile et sur l'autonomie de lumière
du jour, et donc également sur les consommations en
éclairage artificiel. Ces deux valeurs réagissent cepen-
dant de manière antinomique à la variation de l'orien-
tation du bâtiment. Une fois de plus, du point de vue
de l'éclairage naturel, il faut trouver un optimum entre
un éclairement de lumière du jour réellement utile pour
les activités sportives qui devront se dérouler sur le
plateau et une autonomie de lumière du jour la plus
élevée possible.

Influence de l'orientation du bâtiment sur l'éclairage naturel du plateau


sportif (via un lanterneau zénithal décentré).

Les conclusions ci-dessus ne prennent en compte que les aspects liés à l'éclairage mais il ne faut surtout pas oublier que les ouvertures
pratiquées dans l'enveloppe du bâtiment sont également source de déperditions thermiques et de surchauffes estivales.

Il convient donc également de simuler le comportement thermique du plateau sportif en fonction de la proportion d'ouvertures en toiture et
de l'orientation du bâtiment afin de savoir si l'optimum en termes d'éclairage correspond à l'optimum en termes thermiques.

217
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
3.4 SIMULATION THERMIQUE

3.4.1 PARAMÈTRES

Températures de consigne :
plateau sportif : 17 °C ;
salles polyvalentes : 18 °C ;
vestiaires : 20 °C ;
cafétéria : 19 °C ;
Horaire d'occupation : on considère que le hall de sports est en activité :
de 16h00 à 23h00 en semaine ;
de 10h30 à 23h00 le week-end et le mercredi.

3.4.2 ANALYSE DES RÉSULTATS

A PROPORTION D’OUVERTURES EN TOITURES

Consommation du hall [isolation réglementaire] en fonction de la


part d'ouverture zénithale par rapport à la surface de toiture
Chauffage Refroidissement Eclairage (300lx min)

70000 kWh/an

60000 kWh/an

50000 kWh/an

40000 kWh/an

30000 kWh/an

20000 kWh/an

10000 kWh/an

0 kWh/an
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Consommation du hall [isolation "passive"] en fonction de la part


d'ouverture zénithale par rapport à la surface de toiture
Chauffage Refroidissement Eclairage (300lx min)

70000 kWh/an

60000 kWh/an

50000 kWh/an

40000 kWh/an

30000 kWh/an

20000 kWh/an

10000 kWh/an

0 kWh/an
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

218
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
On remarque sur les graphiques ci-dessus que la consommation d'électricité pour l'éclairage artificiel du plateau sportif diminue fortement
lorsque la proportion d'ouvertures en toiture varie de 0 à 5 %, puis décroit ensuite lentement au-delà de 5 %. La consommation de chauf-
fage, quant à elle, augmente de manière constate avec la proportion d'ouvertures tandis que la consommation de refroidissement ne com-
mence à devenir significative qu'au-delà de 20 % d'ouvertures.
En mettant ces résultats en concordance avec les simulations d'éclairage naturel, on peut trouver un optimum commun aux deux simula-
tions aux alentours de 10 % d'ouvertures en toiture. Cette valeur est, bien entendu, propre à l'étude de cas qui nous occupe ici ; il faut
seulement en retenir l'importance de la prise en compte des aspects thermiques lors de la conception des ouvertures, en parallèle
avec les aspects visuels.

B ORIENTATION DU BÂTIMENT

Le graphique ci-dessous montre que les besoins énergétiques de chauffage sont minimalisés lorsque les locaux à température de consi-
gne élevée (tels que les vestiaires) et avec de grandes ouvertures destinées à capter les apports solaires (tels que la cafétéria) sont orien-
tés plein sud. Les besoins énergétiques de refroidissement étant faibles dans le cas des halls de sports, l'impact de l'orientation du bâti-
ment sur ceux-ci est très peu perceptible.
De plus, notre modèle de simulation intégrant un lanterneau zénithal comme seule ouverture dans l'enveloppe extérieure du plateau spor-
tif, l'orientation de celui-ci n'a quasiment aucun impact sur les besoins énergétiques du hall de sports.

En comparant ces résultats avec ceux des simulations Besoins énergétique du bâtiment en
d'éclairage naturel, on aperçoit que l'orientation préfé-
rentielle de notre modèle en termes thermiques est fonction de l'orientation
également celle qui apporte le plus grand éclairement 25 kWh/m².an
de lumière du jour utile (de 100 à 2000 lux) pour le
20 kWh/m².an
plateau sportif.
15 kWh/m².an

10 kWh/m².an
Ceci constitue un argument supplémentaire en faveur
de l'orientation nord-sud pour le hall de sports, 5 kWh/m².an
avec les vestiaires et la cafétéria au sud et le pla- 0 kWh/m².an
teau sportif au nord, malgré le fait que l'autonomie N NE E SE S SO O NO
de lumière du jour soit minimale pour le plateau sportif
lorsque le bâtiment est orienté de cette manière. Chauffage Refroidissement

C TYPE DE VITRAGE

Le type de vitrage influence égale-


ment les besoins en chauffage et en Besoins énergétiques du plateau sportif en fonction
froid.
du type de lanterneau
Chauffage Refroidissement
Dans notre modèle, un vitrage clair
12 kWh/m².an
en toiture donnera plus d'apports
solaires mais risquera d'induire de la 10 kWh/m².an
surchauffe, contrairement à un vitra-
ge opalin (voir graphique ci-contre). 8 kWh/m².an

6 kWh/m².an

4 kWh/m².an

2 kWh/m².an

0 kWh/m².an
Eclairage zénithal opalin Eclairage zénithal clair

125 m² en toiture 125 m² en toiture

219
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
3.5 SOLUTIONS ALTERNATIVES

D'autres configurations existent pour éclairer naturellement le plateau sportif de notre modèle. Nous en présentons deux ci-dessous que
nous comparerons ensuite avec notre modèle initial (éclairé par un lanterneau zénithal opalin orienté NNE-SSO).

3.5.1 MODÈLES

Les trois modèles considérés présentent la même autonomie de lumière du jour moyenne (environ 44 %).
Nous avons délibérément choisi d'orienter les longues façades des deux modèles alternatifs au nord et au sud (pour autant, bien entendu,
que cela soit possible en pratique d'un point de vue technique et urbanistique) pour mettre en évidence les bénéfices de cette orientation
optimale.

Modèle 2 : éclairage bilatéral par des fenêtres situées le plus en hauteur possible le long de l'aire de jeu

Caractéristiques :

orientation : faîte dans l'axe est-ouest


Eclairage bilatéral nord et sud

transmission lumineuse du vitrage : 78 %


ouverture au nord : 44,66 x 1,79 m (80 m²)
ouverture au sud : 44,66 x 0,56 m (25 m²)

Modèle 3 : éclairage par deux sheds orientés au nord

Caractéristiques :

transmission lumineuse du vitrage : 78 %


Eclairage par sheds au nord

ouvertures au nord : 2 x 44,66 x 1,1 m (100


m²)
hauteur sous plafond : 8,6 m

220
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
3.5.2 RÉSULTATS

A COMPARAISON

Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3

Eclairage zénithal opalin NNE-SSO Eclairage bilatéral nord et sud Eclairage par sheds au nord

FLJ > 2 % 96 % 62 % 99 %

Eclairement de 31 % (100-2000 lx) 38 % (100-2000 lx) 55 % (100-2000 lx)


lumière du jour
utile 27 % (> 2000 lx) 17 % (> 2000 lx) 3 % (> 2000 lx)

Autonomie de lu- 30 à 60 % 27 à 60 % 33 à 56 %
mière du jour min-
max
Consommation 39,3 MWh (sans dimming) 41,1 MWh (sans dimming) 40,6 MWh (sans dimming)
d'éclairage sans
dimming 35,0 MWh (avec dimming en fonction de 36,3 MWh (avec dimming en fonction de 35,1 MWh (avec dimming en fonction
l'apport en éclairage naturel) l'apport en éclairage naturel) de l'apport en éclairage naturel)
Avantages Très efficace par ciel couvert ; Facilité d'entretien des vitrages ; Eclairage naturel uniforme et
constant sur l'aire de jeu ;
Consommation d'éclairage artifi- Consommation de chauffage
ciel plus faible (avec ou sans plus faible grâce aux apports Aucun risque d'éblouissement
dimming). solaires ; des joueurs ;

Consommations énergétiques Bon niveau d'éclairement de


cumulées (chaud, froid, éclaira- lumière du jour utile (de 100 à
ge) plus faibles. 2000 lux).
Inconvénients Aucune vue vers l'extérieur (à cause du Faible facteur de lumière du Consommation de chauffage
polycarbonate opalin) jour ; plus élevée car apports solaires
Dysfonctionnement thermique inexistants ;
important tout au long de l'année Risque d'éblouissement en l'ab-
(avec risque de surchauffe) ; sence de protections solaires. Coût de construction plus éle-
vé .
Risque d'éblouissement pour les
sports tels que le badminton ou le
volley-ball ;

Moins bon éclairement de lumière


du jour utile (de 100 à 2000 lux).

221
FICHE THÉMATIQUE :
« L’éclairage naturel et artificiel»
B BESOINS ÉNERGÉTIQUES GLOBAUX

En analysant les besoins énergétiques des différents modèles considérés (voir graphique ci-dessous), on remarque également que les
besoins énergétiques d'éclairage artificiel représentent la plus grosse partie des besoins énergétiques du plateau sportif. Cela renforce
donc l'intérêt d'accorder une attention particulière à la maximisation des apports d'éclairage naturel et à l'optimisation de l'éclairage artifi-
ciel afin de minimiser les consommations qui y sont liées.
Ce constat est encore plus vrai si on convertit les valeurs ci-dessous en énergie primaire ...

Besoins énergétiques du plateau sportif en fonction


du type d'ouvertures
Chauffage Refroidissement Eclairage

50 kWh/m².an
45 kWh/m².an
40 kWh/m².an
35 kWh/m².an
30 kWh/m².an
25 kWh/m².an
20 kWh/m².an
15 kWh/m².an
10 kWh/m².an
5 kWh/m².an
0 kWh/m².an
Eclairage zénithal opalin Eclairage bilatéral Eclairage par sheds

125 m² en toiture 80 m² sur façade nord et 25 100 m² au nord


m² sur façade sud

Besoins énergétiques globaux d'un plateau sportif "basse énergie".

4 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4.1 BIBLIOGRAPHIE

Architecture et Climat (UCL) : "Energie+", 2009 ;


Bruxelles Environnement (IBGE) : "Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments", janvier
2009 ;
Observ'ER : "Traité d'architecture et d'urbanisme bioclimatiques", décembre 2005 ;
IBE-BIV : "Code de bonne pratique en éclairage intérieur" ;
Ministère de la Région Wallonne : "L'éclairage naturel des bâtiments", 2001 ;
Ministère de la Région Wallonne : "Guide d'aide à l'utilisation de l'éclairage artificiel en complément à l'éclairage naturel ",
1999.

222
223
La cogénération
FT 04

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« La cogénération»
1 INTRODUCTION

D‘une manière générale, le processus de production d‘électricité génère une quantité importante de chaleur qui est perdue. Par exemple
lorsque l‘on fait tourner un groupe électrogène qui est simplement un moteur à explosion dont l‘arbre entraîne un alternateur ou génératri-
ce, toute la chaleur dégagée par le moteur est perdue (plus de 50% de l‘énergie produite). C‘est également le cas dans les centrales élec-
triques traditionnelles.
La cogénération consiste justement à produire localement de l‘électricité avec un moteur mais en récupérant la chaleur émise pour l‘injec-
ter dans le circuit de chauffage ou de la production d‘eau chaude sanitaire du centre sportif
On obtient ainsi des rendements énergétiques supérieurs à une production séparée équivalente d‘électricité et de chaleur et une réduc-
tion des émissions de CO2.

2 FONCTIONNEMENT

2.1 PRINCIPE

Source : CD ROM: "Les petites et moyennes installations de cogénération", ICEDD

Le cœur du cogénérateur est le moteur. Celui-ci peut être alimenté par du gaz naturel, du biogaz ou encore de l‘huile végétale. Ces deux
derniers combustibles pouvant être des résidus de l‘activité industrielle du site ou de son voisinage.
L‘électricité produite par la génératrice du cogénérateur est injectée sur le réseau électrique du site, au travers d‘une série d‘équipements
de protection, l‘excédent par rapport à la consommation locale étant racheté par le distributeur.
La chaleur est, elle, récupérée au niveau du circuit de refroidissement du moteur, de ses gaz d‘échappement et encore de son réseau de
lubrification. Elle alimente alors le réseau de distribution de chaleur local.
Des grosses installations peuvent également fonctionner au bois. Dans ce cas, l‘installation est composée d‘une chaudière bois alimen-
tant une turbine à vapeur (min 2 MWe). Il existe également des systèmes de gazéification du bois dont la production alimente un moteur
gaz (min 300 kWe).

2.2 COGÉNÉRATION « DE QUALITÉ »

Pour que la cogénération soit dite « de qualité », c‘est-à-dire qu‘elle génère une réduction des émissions de CO2 par rapport aux filières
de production de chaleur (chaudières) et d‘électricité (centrales et réseau) séparées, il importe que toute la chaleur produite par le moteur
soit valorisée. C‘est pourquoi, son dimensionnement se fera toujours sur les besoins de chaleur du site, tout en ayant la possibilité de
combiner le cogénérateur à un ballon de stockage de manière à pouvoir satisfaire d‘éventuels besoins thermiques de pointe ou situés en
dehors des heures de consommation électrique.
L‘objectif est ainsi d‘augmenter le temps de fonctionnement du moteur et donc sa rentabilité.
226
FICHE THÉMATIQUE :
« La cogénération»
Ne pouvant souvent pas couvrir l‘entièreté de la demande de chaleur d‘un site, une cogénération sera combinée à une chaudière qui as-
surera le complément de puissance nécessaire. Elle peut aussi bien s‘installer en rénovation au côté des chaudières existantes ou en
installation neuve. Dans ce dernier cas, le cogénérateur peut remplacer une chaudière redondante prévue initialement.
La connaissance de son profil de besoin de chaleur et de sa consommation électrique est primordiale pour dimensionner une installation
optimale d‘un point de vue énergétique et rentable financièrement. Il faut absolument dimensionner la cogénération sur base des besoins
en chaleur après avoir établi une courbe de chauffe. Il convient de choisir une puissance thermique qui permette à l‘unité de cogénération
de fonctionner idéalement au moins 5.000 heures par an.
Pour ce faire, des aides existent en Région wallonne : voir le site portail de la région wallonne « energie.wallonie.be », dossier
« cogénération ».

2.3 TAILLE DE L’INSTALLATION ET RÉSEAU DE CHALEUR

Il existe des cogénérateurs, quasiment de toute puissance, de 5 kW électriques (et une dizaine de kW thermiques) à plusieurs MW de
puissance. Il se développe même des moteurs de 1 kW électrique, pour les toutes petites demandes d‘énergie.

Exemples :cogénération gaz de 5,5 kWe (de la taille d’une chaudière domestique) et de 1 MWe

Un réseau de chaleur alimenté par une cogénération au gaz doit s‘appuyer au niveau économique sur une densité économique sur une
densité énergétique (kWh/m de conduite) importante, faute de quoi son coût sera prohibitif.
Par contre, notamment, grâce aux aides financières publiques (certificats verts majorés), il peut être envisagé une installation centralisée
fonctionnant à la biomasse. Ce type d‘installation est d‘autant plus intéressant d‘un point de vue environnemental et financier s‘il permet
de valoriser une biomasse sinon considérée comme déchet : biomasse sèche (déchets de l‘industrie du bois, plaquettes, copeaux, …) ou
biomasse humide (déchets de l‘industrie agro-alimentaire). Il convient toutefois d‘être particulièrement attentif à sécuriser l‘approvisionne-
ment en qualité, quantité et prix sur une longue période.

2.4 EQUIPEMENTS NÉCESSAIRES

Le cogénérateur peut s‘installer en chaufferie au côté des chaudières ou encore en dehors du bâtiment dans un container insonorisé.
Outre le moteur, la génératrice et les chaudières d‘appoint, une installation de cogénération comprend :
le raccordement électrique au réseau du site avec les protections électriques "classiques" ;
la protection spécifique à la production d‘énergie électrique en parallèle sur le réseau ;
le dispositif de synchronisation en cas de génératrice synchrone ;
des échangeurs de chaleur pour assurer le transfert vers le réseau de distribution ;
un stockage de chaleur tampon ;
une cheminée pour l‘échappement du moteur avec récupération des condensats, isolation, pot catalytique et silencieux ;
un capotage acoustique du moteur ou du local chaufferie, en fonction de la taille de l‘installation ;
un système de comptage pour le calcul du bilan énergétique de l‘installation et l‘octroi des certificats verts (comptage de la pro-
duction électrique, de la production de chaleur et de la consommation de combustible) ;
un traitement et stockage du combustible (en cas de biomasse) : broyage, séchage, centrale de gazéification, digesteur, …;
une alimentation en combustible gaz ou biomasse (silo, réservoir, …).

227
FICHE THÉMATIQUE :
« La cogénération»
3 AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

3.1 LES AVANTAGES

Si la cogénération est « de qualité », elle génère une réduction des émissions de CO2 par rapport aux filières de production séparées
traditionnelles (généralement de 10 à 20%). A ce titre, l‘électricité produite est considérée comme une électricité verte donnant droit à des
certificats verts monnayables auprès des distributeurs.

La cogénération peut être rentable financièrement. Cette rentabilité est possible grâce à :

la réduction de la facture électrique. L‘électricité produite n‘est plus achetée au distributeur. Si l‘installation a une puissance électri-
que inférieure à 10 kW, l‘électricité excédentaire produite par rapport aux besoins instantanés sert à diminuer voire annuler les
consommations aux moments où la cogénération n‘est pas suffisante pour fournir toute l‘électricité appelée (le compteur tourne à
l‘envers !) . Si l‘installation est plus puissante, l‘électricité produite en excédent est rachetée par le distributeur à un prix nettement
moindre (2 à 3 fois moins) que le prix d‘achat par le client. Ce prix de rachat doit être négocié et risque de perturber la rentabilité ;
la revente des certificats verts octroyés par la Région wallonne, au prix du marché (80 .. 90 € au printemps 2009). C‘est cette re-
vente qui assurera principalement la rentabilité financière du projet. La preuve que le centre sportif dispose d‘une cogénération de
qualité est fournie par un système de comptage placé sur l‘installation. Dans le cas d‘un réseau de chaleur commun aux bâti-
ments sportifs alimenté par une cogénération fonctionnant à la biomasse, l‘électricité sera le plus souvent entièrement revendue
au distributeur électrique. La perte sur la facture électrique engendrée par le prix moindre sera cependant largement compensée
par l‘octroi d‘une quantité beaucoup plus importante de certificats verts, ce qui permet le surcoût du réseau de chaleur.

Par exemple, une installation de 16 kW électriques et 30 kW thermiques, produisant environ Voir fiche thématique 11 :
100.000 kWh de chaleur par an sera remboursée en environ 5 ans (pour un coût d’installa- Comparaison des straté-
tion de 60.000 €). gies des énergies renou-
La rentabilité sera fonction de la taille de l‘installation, de son coût spécifique (€/kW) dimi- velables
nuant avec la taille et du pourcentage d‘autoconsommation de l‘électricité produite.

3.2 LES INCONVÉNIENTS

Obtenir une cogénération de qualité demande d‘être très strict quant au dimensionnement de l‘installation par rapport aux besoins éner-
gétiques du bâtiment. Il est en effet important d‘assurer une consommation de l‘ensemble de la chaleur produite. Il vaudra ainsi mieux
sous-dimensionner une installation que de la surdimensionner. Dans un bâtiment neuf, la difficulté sera d‘évaluer les besoins futurs. Dans
un bâtiment existant, les besoins devront être définis grâce à une compagne de mesure.

Dans les installations de moyenne et grande puissance, et principalement dans les bâtiments existants, la conception de l‘hydraulique et
de la régulation de l‘installation complète « chaudières-cogénérateur » reste délicate. Une mauvaise intégration du cogénérateur ne per-
mettra pas d‘optimaliser son fonctionnement et donc sa rentabilité (enclenchement intempestif des chaudières d‘appoint, déclenchement
du cogénérateur en fonction des températures d‘eau de l‘installation, …).

Enfin, les performances ne seront garanties que si un suivi régulier des paramètres de l‘installation est assuré.

On peut également ajouter au nombre des inconvénients :

un investissement élevé ; éventuellement, un mécanisme de tiers-investissement peut être possible ;


une durée de vie limitée à 10 .. 15 ans, après laquelle un reconditionnement du moteur est nécessaire (pris en compte dans les
calculs de rentabilité ci-dessus) ;
un entretien régulier demandant souvent un contrat de garantie « omnium » (également pris en compte dans les calculs de renta-
bilité ci-dessus).

228
FICHE THÉMATIQUE :
« La cogénération»

Répartition des coûts d’exploitation totaux et de maintenance en particulier.


Source : CD ROM: "Les petites et moyennes installations de cogénération", ICEDD

4 CONCLUSION

A partir d‘un besoin de chaleur de l‘ordre de 150 000 kWh/an (ou 15 000 m³ gaz/an), il peut être tout-à-fait intéressant d‘envisager de
couvrir une partie de ses besoins énergétiques au moyen d‘une installation de cogénération au gaz (ou au biogaz).
Dans une zone industrielle, une commune, … générant des résidus de biomasse, ces derniers peuvent utilement être valorisés dans une
production d‘énergie centralisée alimentée par une cogénération.
Dans les deux cas, la rentabilité financière du projet sera assurée grâce aux aides octroyées par la Région aux producteurs d‘électricité
verte sous la forme de certificats verts. Des temps de retour sur investissement allant de 2 à 7 ans peuvent ainsi être obtenus.
Une condition cependant : le système doit être dimensionné de sorte que l‘ensemble de la chaleur produite puisse être absorbée par le
site de destination. Produire de l‘électricité sans valoriser la chaleur résiduelle du processus ne peut en aucun cas être considéré comme
un système énergétiquement performant.
Une définition précise des besoins de chaleur du site est donc un point essentiel pour la qualité du projet.

5 BIBLIOGRAPHIE ET SITES INTÉRESSANTS

CD Rom: "Les petites et moyennes installations de cogénération", ICEDD ;


Périodiques « le REactif », Ministère de la Région wallonne, DGTRE ;

Site portail énergie de la Région wallonne : http://energie.wallonie.be/ ;

Pour les certificats Verts (CV) : http://www.cwape.be/ ;

Ressource biomasse : http://environnement.wallonie.be.

229
Le photovoltaïque
FT 05

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
1 ENJEUX

A l‘heure où la question de l‘énergie est devenue primordiale tant du point de vue environnemental que du point de vue financier, les éner-
gies renouvelables doivent être sérieusement envisagées chez tout candidat bâtisseur.

Les énergies renouvelables peuvent se définir comme des énergies de flux (à l‘inverse des énergies fossiles qui sont des énergies de
stock). C‘est-à-dire qu‘elles se régénèrent en permanence au rythme du soleil et de ses dérivés le vent, les cours d‘eau, les vagues, les
courants marins, la croissance de la biomasse…

Dans le cas de la production d‘électricité par des panneaux photovoltaïques, c‘est le soleil qui est la source de d‘énergie gratuite et renou-
velable. Plus précisément, en Belgique, l‘irradiation sur une surface idéalement orientée est de +/- 1.100 kWh/m² par an. De ce flux éner-
gétique solaire, les panneaux photovoltaïques courants sont capables de produire +/- 105kWh/m²/an!

Notons bien que les « kWh » (unité d‘énergie) sont des kWhélectrique et non thermiques (ce qui est le cas des capteurs solaires thermiques).
Pour la production de chaleur par énergie solaire, nous renvoyons le lecteur à la « Fiche 9 : « Le chauffage solaire (ECS)».

ATOUT FINANCIER

Diminution de la facture électrique ;


Génération de Certificat vert (CV).

ATOUT ENVIRONNEMENT

En Belgique, la production de 1 kWc fourni par des panneaux photovoltaïques (plus ou moins 8m²), peut éviter jusqu'à 10 tonnes
d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) durant l'entièreté de sa vie commerciale (25ans).

2 ASPECTS TECHNIQUES

2.1 PRINCIPE

2.1.1 LE GÉNÉRATEUR PHOTOVOLTAÏQUE

L‘effet photovoltaïque est obtenu par l’absorption des photons dans un matériau semi-conducteur qui génèrent alors une tension
électrique qui produit du courant électrique qui peut être utilisé pour alimenter un appareil ou recharger une batterie.

Les principaux composants d‘une installation solaire photovoltaïque raccordée sur le réseau sont présentés au schéma ci-dessous :

Les panneaux solaires ou générateurs photovoltaïques produisent un courant continu par l‘absorption de photon. Comme les applications
domestiques sont alimentées en courant alternatif, il est nécessaire de convertir ce courant continu en courant alternatif de fréquence
identique à celui provenant du réseau. C‘est le rôle de l’onduleur.

232
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»

Schéma électrique type d’un système photovoltaïque en Région wallonne (source eF4)

Les choix et la localisation de cet onduleur est important :

l‘onduleur doit être en parfaite adéquation avec les caractéristiques de l'installation photovoltaïque. Un sous/
surdimensionnement de l'onduleur peut diminuer fortement les performances de l'ensemble du système ;
l‘onduleur doit être localisé le plus proche possible des panneaux car le côté courant continu présente un risque d’électrocu-
tion supplémentaire étant donné que les câbles restent sous tension dès que les panneaux produisent du courant ;
l‘onduleur doit être localisé le plus proche possible du compteur car les pertes électriques côté alternatif sont plus importantes
que du côté continu. En effet, les pertes sont proportionnelles au quarré de l‘intensité qui est généralement plus faible côté conti-
nu.

Lorsqu‘il y a production d‘électricité photovoltaïque, le courant produit alimente les différents circuits électriques. Le complément d‘électri-
cité provient du réseau. S‘il y a surproduction d‘électricité photovoltaïque, l‘excédent sera réinjecté sur le réseau et pourra être utilisés par
d'autres consommateurs. Cette injection se fait naturellement, les câbles électriques permettant de faire circuler l‘électricité dans les 2
sens.

Un compteur spécifique installé entre l‘onduleur et le tableau électrique permet de comptabiliser la production électrique de l‘installation
photovoltaïque.

La production solaire photovoltaïque (E) dépend de 3 composantes :


E = Hi x Pc x ηsystème

Hi = l‘ensoleillement annuel du capteur qui dépend de la localisation géographique et de l’orientation du capteur.


Hi = Hi local x h orientation
Hi local = ensoleillement pour un panneau idéalement orienté ;
h orientation = facteur de correction du à l’écartement de la position des panneaux par rapport à l’orientation idéale.

233
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
Pc = puissance crête du champ photovoltaïque qui caractérise la puissance d‘un système dans des conditions d‘ensoleillement
standards optimales à savoir une irradiation de 1.000 W/m², une température de 25° :
Pc = S (m²) x h stc x 1.000 (W/m²)
S = surface totale ;
h stc = rendement des modules dans les conditions standards (1000 W/m² à 25°C).
ηsystème = rendement du système aussi appelé ratio de performance. Les éléments dont dépend ce coefficient sont :
le rendement de l‘onduleur et son adaptation aux caractéristiques du champ photovoltaïque ;
la présence de masques (proche et lointain) ;
les pertes dans les câbles ;
la température de fonctionnement des modules ;
la qualité d‘appairage des modules selon leurs caractéristiques réelles (mismatch) ;
la typologie de câblage des séries de modules tenant plus ou moins compte des masques proches ;
la tolérance sur la puissance crête de l‘installation (divergence entre puissance théorique nominale et puissance réelle-
ment installée) …
Le ratio de performance d‘un système fonctionnant de manière satisfaisante se situe autour de 0,75.
Lors du dimensionnement d‘un système, on s‘attachera à maximiser ce coefficient, alors que les autres termes de la dernière
équation (Hi et Pc) seront uniquement affectés par la localisation, l‘inclinaison et l‘orientation du champ, le type et la surface de
modules employés.

Un m² de panneau photovoltaïque dont le rendement est de 13% idéalement orienté produit en Belgique
E = Hi x Pc x ηsystème = 1.100 (kWh) x 0,13 (kWc) x 0,75 = 107,5 kWh.

2.2 CHOIX DES PANNEAUX SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUES

Généralement, on distingue trois types de cellules photovoltaïques en fonction de leurs développements technologiques :
les cellules qui utilisent le silicium sous forme cristalline (mono-cristallin et poly-cristallin) comme matériau semi-conducteur. Au-
jourd‘hui, ce sont les cellules les plus utilisées car le secteur photovoltaïque a une expérience dans ce type de panneau de plus
de 50ans ;
les cellules qui sont appelés les couches minces. Dans ce cas, la couche du semi conducteur est directement déposée sur un
substrat (par exemple du verre ou sur un substrat flexible). La production de ce type de cellules est moins coûteuse mais le rende-
ment est moins bon. C‘est donc une technologie à réserver pour les cas où :
on a une grande surface de toiture ;
on a des faibles ensoleillements ;
on craint des températures élevées.
la troisième catégorie des cellules (appelé cellules de 3ème génération) vise à dépasser la limite maximale de rendement des cellu-
les actuelles. Il faut cependant encore attendre les résultats des recherches.
Cellules cristallines Cellules en couches minces Cellules de troisième génération
Rendement cellule organique 5-7%
Rendement 12-18% Rendement 7-10%
Rendement cellules multi-jonctions 30%

Monocristallin - Polycristallin

234
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
É.3 ENSOLEILLEMENT

2.3.1 LOCALISATION ET ORIENTATION

Dans le but d'évaluer le potentiel d'électricité solaire d'un projet photovoltaïque, il convient de connaître au mieux les ressources solaires
du lieu d'implantation.

L'ensoleillement annuel moyen en Belgique est compris entre 1.100 et 1.150 kWh/m² pour une surface idéalement orientée (orientation
sud - inclinaison 35°).

Ensoleillement annuel moyen pour une surface idéalement orientée (source http://re.jrc.ec.europa.eu/pgis/ )

235
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
A FACTEUR DE CORRECTION POUR L’ORIENTATION DU PANNEAU

L‘énergie solaire reçue par une surface de modules photovoltaïques est logiquement plus importante lorsque la surface est perpendi-
culaire aux rayons directs du soleil.

Le rendement optimum est obtenu pour une orientation sud avec une inclinaison de 35° par rapport à l‘horizontal.
Si on s'écarte de cette position, le rendement diminue. Pour chiffrer cette diminution de rendement, on applique un facteur de correction
(en %) sont donnée dans la figure ci-dessous :

On remarque donc que poser des panneaux photovoltaïques sur des façades (pose verticale) réduit fortement la rentabilité. Pour une
façade sud, le facteur de correction est de 70%.

B SUIVEURS SOLAIRES

Parce que le soleil évolue en orientation et en inclinaison au fur et à mesure de la journée et des sai-
sons, on peut recourir à des supports mobiles, appelés « suiveurs solaires » (ils fonctionnent un peu
comme des tournesols). L‘inclinaison et l‘orientation des panneaux seront alors à toute heure optimales.

Ce type de structure permet d‘augmenter la production d‘électricité par rapport aux panneaux fixes
d‘environ 30%. Toutefois, le surcoût de cette installation par rapport à une installation fixe (dans le plan
de la toiture inclinée ou sur chevalets) est encore fort important et convient peu aux petites installations

236
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»

2.3.2 OMBRAGES

Encore plus que les capteurs solaires thermiques, l’ombrage des panneaux photovoltaïques mono- et polycrystallin est très pénali-
sant.

En effet, outre la perte d‘ensoleillement, les panneaux mono- et polycrystallin sont constitués de cellules et de modules reliés entre eux en
série. Ces raccordements en série impliquent dès lors que la cellule qui a le plus faible rendement va déterminer et limiter la puis-
sance de tout le module. Il convient donc de limiter l’ombrage et prévoir des connections qui tiennent comptent des ces ombrages.

A ce titre on cherchera à éviter au maximum les différences d‘éclairement au sein d‘une même série en associant autant que possible les
modules ombragés en même temps au sein d‘une même série.

Remarque : L‘ombrage a un impact moins pénalisant avec les cellules de type couches minces.

Les ombrages proviennent de plusieurs sources :

ombrage dû à l‘environnement du bâtiment (immeubles


voisins plus haut que les capteurs solaires…) ;
ombrage dû au bâtiment lui-même (cabanon technique ;
antennes…) ;
ombrage dû aux capteurs entre eux.

(source www.phovoltaïque.info)

237
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»

Pour ce dernier type d‘ombrage, on compte généralement qu‘il faut trois m² de toiture pour un m² de capteur. L‘entre-axe entre deux ran-
gées de capteurs est défini par la formule suivante :

Entre axe = d + b = h (cos b+ sin b/ tg a) où


h = largeur du capteur
d+b = entre axe
a = l’inclinaison solaire minimum (généralement
pris le 21 décembre soit un angle de 16°)
b= l’inclinaison des capteurs

En considérant des capteurs de 1,2 m de large, l’entre-axe des rangées de capteurs est de : 1,2m x(cos 35°+sin 35°/tg16°) = 3,38 m.

2.4 RACCORDEMENT AU RÉSEAU

Etant donné que le soleil ne brille pas en permanence, il convient d‘avoir recours soit à un système de stockage, soit à une connexion au
réseau pour bénéficier d’un approvisionnement en permanence.
Cette deuxième possibilité est plus adaptée à l‘environnement urbain : lorsque votre production électrique est inférieure à la
consommation, du courant est prélevé sur le réseau et, inversement, le réseau est approvisionné lorsque la demande est inférieure à la
production. Pour cela, l'installation doit répondre à certaines conditions techniques de compatibilité et de sécurité.
Avant de raccorder son installation photovoltaïque sur le réseau, il est obligatoire d'obtenir l'accord écrit du gestionnaire de réseau de
distribution (GRD).

238
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
2.5 URBANISME

L’installation de panneaux solaires photovoltaïques n’est pas soumise à permis d’urbanisme (CWATUP, AR GW 25/10/2005, Art.
262, alinéa 2), ceci quelle que soit leur forme, leur superficie ou leur épaisseur, pour autant que les deux conditions suivantes soient res-
pectées :
l'ensemble des panneaux doit être fixé sur – ou incorporé dans - la toiture ;
l'ensemble des panneaux ne doit présenter aucun débordement par rapport au bâtiment sur lequel ils seront placés. (Ceci ne
concerne pas le débordement en hauteur par rapport au plan de la toiture). Le placement de panneaux inclinés sur chevalets et
sur un toit plat ne fait donc pas l‘objet d‘un permis d‘urbanisme.

Ces diverses exemptions sont valables pour autant que l‘aménagement :


n‘implique aucune dérogation à d‘autres dispositions existantes (plan de secteur, PCA, permis de lotir, règlement communal d‘ur-
banisme, …) ;
ne porte pas sur un bien protégé (Art. 84 §2, Art. 395 et 396 du Ch. XVII, Ch. XVIIquater) ;
ne nécessite pas d‘actes et travaux préparatoires soumis au permis d‘urbanisme.

2.6 ASPECTS ÉCONOMIQUES

2.6.1 INSTALLATION

Les professionnels communiquent leurs prix par Watt crête.


Le coût total d'un système photovoltaïque raccordé au réseau varie principalement selon la taille de l’installation et selon les facteurs
décris ci-dessus.
Afin d‘éviter de mauvaises surprises, outre le coût des panneaux en lui-même, d‘autres paramètres doivent être pris en compte dans le
prix de l‘installation.

Entre autres :

le type de panneaux photovoltaïques choisi ;


le mode d'intégration architecturale choisi ;
le choix de la structure (fixe ou mobile) ;
le choix du raccordement au réseau ou non ;
l‘accessibilité de la toiture ;
la structure de la toiture (évaluer le surcoût si on doit renforcer la toiture) ;
la taille de l‘installation.

2.6.2 RACHAT D’ÉLECTRICITÉ

Concernant le rachat du surplus d‘électricité, il convient de distinguer les installations de petite puissance et les installations de grande
puissance :
pour les installations de moins de 10 kVA (puissance max de sortie de l'onduleur) qui sont certifiées (et enregistrées) comme ins-
tallation de production d'électricité verte auprès de la CWaPE, la quantité d'électricité injectée sur le réseau peut compenser une
partie ou la totalité de la quantité d'électricité prélevée du réseau et ce, au même prix ! En d’autres termes, on peut considérer
dans ce cas que le compteur tourne à l’envers.
dans les installations de plus de 10kVA et dans certaines conditions, le fournisseur local d‘électricité revend son électricité à un
coût beaucoup plus faible par rapport au prix d‘achat (généralement compris entre 0,03 et 0,06 €/kWh).

239
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
2.6.3 AIDES FINANCIÈRES ET INCITANTS FISCAUX

Pour soutenir la production d‘électricité verte, certains niveaux de pouvoirs en Belgique ont mis en place des mécanismes financiers qui
réduisent le coût réellement payé par l‘investisseur de panneaux photovoltaïques :

Primes
Vu la « volatilité » des mécanismes de primes, on en tient pas compte ici.
Certificats verts (CV) :
Le mécanisme des certificats verts récompense le producteur d‘électricité verte qui reçoit pour chaque MWh produit un nombre de
certificat vert qui peut alors être revendu au prix du marché.

« Le certificat vert est un titre transmissible octroyé à un producteur d'électricité verte et attestant que celui-ci a produit une quanti-
té déterminée d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables, au cours d'un intervalle de temps déterminé. La négociation
de ces titres auprès des fournisseurs d'électricité tenus à un quota minimal d'électricité verte permet à la fois la responsabilisation
de ceux-ci et le co-financement des productions d'énergie verte ». (source www.cwape.be)

L‘ensemble des primes disponibles et la comptabilisation des Certificats Verts varient selon les régions et d‘une année à l‘autre. Pour plus
d‘informations, nous renvoyons aux sites référencés en fin de document.

3 ETUDE DE CAS — HALL DE SPORT TYPE BASSE ÉNERGIE

Cette étude de cas est présentée dans la fiche thématique FT11 : « comparaison des énergies renouvelables ».

4 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4.1 LECTURES COMPLÉMENTAIRES

Voici une liste de fiche dont les thématiques croisent celles des panneaux photovoltaïques :

FT9 : « le chauffage solaire thermique »

Pour en savoir plus :

www.ef4.be ;
www.photovoltaique.info ;
www.ines-solaire.com ;
www.cwape.be ;
www.energie.wallonie.be ;
www.apere.org

240
FICHE THÉMATIQUE :
« Le photovoltaïque»
4.2 OUTILS D’ÉVALUATION

Voici une liste de logiciels qui vous permettent de réaliser des études plus approfondies.
http://re.jrc.ec.europa.eu/pvgis/apps3/pvest.php#. (gratuit)
Calcul de la production d‘électricité d‘un système photovoltaïque. Il suffit d‘encoder la localisation, l‘orientation du panneaux et les
données types de son système photovoltaïque ;
PVsol (payant) :
Logiciel de la société Valentin, programme de simulation d'installations photovoltaïques ;
PVsyst :
Logiciel de l'Université de Genèvre, programme de simulation de systèmes photovoltaïque ;
PVCALC :
Logiciel de l'Université de Genèvre, programme de simulation de systèmes photovoltaïque.

4.3 BIBLIOGRAPHIE

BARBIEUX, C., « La guidance sociale énergétique, un contexte propice », Service Politique des marchés de l‘énergie et guidance
sociale Sous-Division Énergie Division Énergie, Climat, Air, Bruit ;
EF4 – journée de formation : Faites le point sur les aspects techniques administratifs et financiers d‘un projet photovoltaïque en
Région Wallonne, Wépion, 29 avril 2008.

241
Les puits canadiens / provençaux
FT 06

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
1 OBJECTIFS EN ENJEUX

Couvrir une partie du préchauffage de l’air neuf


Assurer un certain refroidissement par « géocooling »

L‘importance de la part de la consommation


énergétique d‘un bâtiment due au chauffage de
l‘air neuf augmente en fonction des degrés
d‘isolation et d‘étanchéité de l‘enveloppe. Dans
un bâtiment basse énergie, les pertes par
ventilation pourraient atteindre, dans notre cas
pratique, de l‘ordre de 70 % des déperditions
(parois et ventilation). C‘est pour cette raison qu‘il
est important de réduire par « géowarming » les
consommations de préchauffage de l‘air.

L‘aspect confort d‘été est important aussi ! Le


puits canadien, pour la circonstance, se transfor-
me en puits provençal. Il a pour rôle de rafraîchir
l‘air neuf de manière naturelle.
Partant du principe que la température de l‘air extérieur peut varier en moyenne entre - 10°C et 32°C, on peut dès lors imaginer le profit
thermique en chaud comme en froid, que l‘on pourrait tirer au niveau de la température plus ou moins stable du sol à quelques mètres de
profondeur (de l‘ordre de 10°C).
En faisant donc circuler de l‘air hygiénique dans une canalisation enterrée en amont du système de ventilation du centre sportif :
en période froide, cet air se réchauffe et, par conséquent, réduit les besoins énergétiques de réchauffe ; c‘est le puits
canadien ;
en période chaude, l‘air se rafraîchit en améliorant le confort thermique interne ; c‘est le puits provençal.

Dans un sens comme dans l‘autre, en période chaude et froide respectivement, les températures peuvent être augmentées et réduites de
4-5°C par rapport à la température externe.

L‘été, on sait que l‘air neuf au travers d‘un puits provençal peut être refroidi. Dans le cadre du guide sur les centres sportifs, on part du
principe que l‘été ce type de bâtiment est sous-exploité et, par conséquent, l‘idée d‘exploiter le puits canadien en puits provençal durant
cette période n‘est pas étudiée ici. En d‘autres termes, on considère que s‘il ya lieu de refroidir pour une activité estivale, il faudra le faire
de manière naturel par « free cooling » de nuit sur des ouvertures sécurisées par exemple. On en tiendra compte lors de l‘optimisation de
l‘enveloppe en cas de besoins de refroidissement résiduels.

Pour connaître les enjeux énergétiques du puits canadien uniquement, on se propose de comparer ce type de système de préchauffage
par rapport à un récupérateur de chaleur sur l‘air vicié (rendement de l‘ordre de 80 %) d‘un centrale de traitement d‘air (CTA).

2 ASPECTS TECHNIQUES

2.1 COMPOSITION

Le puits canadien/provençal se compose essentiellement :

d‘une prise d‘air ;


d‘un ou de plusieurs conduits enterrés ;
d‘un système d‘évacuation de condensats ;
d‘une connexion au réseau de ventilation.
244
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»

2.1.1 PRISE D’AIR

La prise d‘air est, en général, une bouche externe placée loin de toutes les sources de
polluants classiques ou allergènes.
On voit dès le départ que l‘implantation d‘un puits canadien/provençal en zone urbaine
risque d‘être problématique.
Une coiffe vient souvent protéger le puits de la pluie et de la neige.

2.1.2 GRILLE

Une grille protège le puits des rongeurs et des insectes.

2.1.3 FILTRE

Un filtre est placé à l‘entrée du puits pour diminuer la pénétration de poussière, de


pollens, …

2.1.4 CONDUIT ENTERRÉ

Le ou les conduits sont de type synthétique (PVC, polyéthylène, polypropylène) de manière à concilier l‘efficacité thermique à l‘hygiène.
Ils doivent être mis en pente de manière à éviter que la condensation de la vapeur d‘eau de l‘air ne vienne à stagner.
On prendra en compte l‘importance d‘une surface de conduits bactéricide.

2.1.5 SYSTÈME D’ÉVACUATION DES CONDENSATS

Vu que le conduit est en pente vers le local technique, dans une chambre de visite en pied de conduit, il est nécessaire d‘évacuer les
condensats naturellement par gravité ou grâce à une pompe.

2.1.6 CONNEXION AU RÉSEAU DE VENTILATION

La connexion au réseau de ventilation, lorsqu‘elle passe dans un espace non chauffé comme un vide ventilé, est une connexion isolée.
Dans le cas où plusieurs conduits sont enterrés, la connexion est un collecteur.
245
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
2.2 ELÉMENTS DE CONCEPTION

Les éléments pris en compte pour la conception d‘un puits canadien/provençal sont :
le mode de ventilation hygiénique associé ;
la nature du sol
La localisation géographique ;
L‘espace disponible pour le placement ;
Les pertes de charge.

2.2.1 MODE DE VENTILATION ASSOCIÉ

Le puits canadien/provençal engendre des pertes de charge. Il est donc nécessaire de prévoir une ventilation mécanique afin de vaincre
ces pertes de charge. En conception d‘un centre de sport neuf, on ne conçoit plus une ventilation mécanique efficace sans associer un
récupérateur de chaleur ; ce qui réduit fortement l‘impact énergétique du puits canadien/provençal sur le chauffage de l‘air hygiénique.

2.2.2 NATURE DU SOL

Les performances d‘un puits canadien/provençal sont liés à la capacité calorifique et à la conductivité du sol. :

la conductivité thermique du sol [W/m.K] dépend de la nature


du sol, de sa teneur en eau. Cette dernière variant dans le
temps (précipitation de l‘endroit considéré, perméabilité des
couches, …) ;

la capacité calorifique du sol

Type de sol Masse volumique ρ Capacité calorifique c [kJ/ Conductivité thermique λ


[kg/m³] kg.K] [W/m.K]

Minéraux 2 650 0,8 2,9


Sable et gravier 1 700 à 2 200 0,91 à 1,18 2
Argile et limon 1 200 à 1 800 1,67 à 2,5 1,5
Matière organique 1 300 1,9 0,25
Eau 1 000 4,2 0,58
Glace 920 2,1 2,2
Air 1 250 1 0,023

246
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
2.2.3 LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE

Dans les régions bénéficiant d‘un climat où les différences de température entre les périodes froides et chaudes sont marquées (>20°C),
les puits canadien/provençaux peuvent jouer un rôle intéressant.

2.2.4 ESPACE DISPONIBLE POUR LE PLACEMENT

On pensera naturellement à la fouille engendrée par la construction d‘un centre sportif et de ses abords (parking éventuel, espace de jeu
externe, …)

2.2.5 LES PERTES DE CHARGE

Les pertes de charge engendrées par le puits sont essentiellement dues :

à la géométrie du ou des conduits (longueur, sinuosité, diamètre) ;


la vitesse d‘écoulement de l‘air ;
la matière.

Ce sont ces pertes de charge que doit vaincre le ventilateur de pulsion du système de ventilation. Dans un souci de réduction des
consommations énergétiques de ce système, le puits canadien/provençal devra être performant. Une efficacité thermique que l‘on retrou-
ve souvent, pour des pertes de charge limitées à 100 Pa, est de l‘ordre de 80 %.

Exemple :
t° entrée du puits = -8°C ;
t° sol = 10°C ;
rendement du puits = 80 %.
La température de sortie est de : - 8 + (10 – (- 8)) * 0,8 = 6,4 °C .

3 DIMENSIONNEMENT ET MISE EN OEUVRE

3.1 HAUTEUR DE LA PRISE D’AIR

La prise d‘entrée d‘air neuf est de préférence mise en hauteur afin


d‘éviter l‘encrassement. Une hauteur supérieure à 1 mètre est
couramment rencontrée.

3.2 PROFONDEUR D’ENFOUISSEMENT DES CONDUITS

Afin de limiter l‘influence de l‘ambiance externe sur la température


du sol et, par conséquent du puits, le ou les conduits doivent être
enfouis à une profondeur comprise entre 2 et 4 mètres
(recommandé).

247
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
3.3 CONFIGURATION DU PUITS ET DE SON TRACÉ

3.3.1 PERTES DE CHARGE

Pour limiter les pertes de charge :

il faut éviter les coudes ;


pour une section de conduits déterminé et à rendement thermique équivalent, l‘idéal est de multiplier les conduits et ré-
duire leur longueur sachant que les pertes de charge augmentent proportionnellement avec la longueur mais diminue
exponentiellement avec le nombre de conduits.
pour une longueur de conduits fixée et à rendement thermique équivalent, on préfère disposer de conduits larges, indivi-
duellement moins efficace, quitte à en installer un plus grand nombre, plutôt que choisir une seule conduite étroite.

3.3.2 ESPACEMENT ENTRE LES CONDUITS

Pour éviter qu‘il y ait une influence trop importante entre conduits, il est préférable de les espacer d‘au moins 3 x le diamètre des tubes.
Au dessus de cette valeur, l‘échange thermique avec le sol est garanti.

3.3.3 PENTE DU CONDUIT

Une pente d‘au moins 2 % sur toute la longueur du ou des conduits, idéalement dans le sens de l‘écoulement de l‘air, assurera le
ruissellement des eaux de condensation vers un point de récolte des condensats en pied de conduits (cave, vide ventilé, puits d‘infiltration
avec chambre de visite).

3.3.4 ETANCHÉITÉ DU RÉSEAU

L‘étanchéité du ou des conduits, permet d‘éviter la pénétration de racines, d‘eau d‘infiltration, et de radon dans le réseau de ventilation
hygiénique.

3.4 RÉCUPÉRATION DES CONDENSATS

3.4.1 PRÉSENCE D’UN SOUS-SOL

Cette configuration est idéale pour assurer un degré d‘hygiène élevé du


puits

En pied de façade, le puits d‘infiltration (lit de gravier par exemple) est


placé au point le plus bas tant au niveau du ou des conduits qu‘au ni-
veau de la section entrant dans le bâtiment.

248
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
3.5 DIMENSIONNEMENT DU PUITS

En se basant sur un rendement thermique du puits de 80 % (valeur courante de dimensionnement), on détermine les longueurs de
conduits à prévoir :

Débit par conduit Diamètre Diamètre Diamètre Diamètre Diamètre


[m³/h] de 100 mm de 150 mm de 200 mm de 250 mm de 300 mm
100 10,6 11,7 13,3
200 11,3 12,7 14,3 15,9 17,2
300 13,1 15,1 17,2 19
400 13,7 15,9 17,7 20,4
500 14,1 16,4 19 21,6
600 14,7 16,9 19,8 22,5
700 17,7 20,2 23,6
800 18,3 21 24,6
900 18,5 21,5 25,1
1 000 18,6 21,8 25,8

4 ENTRETIEN

Le puits canadien/provençal doit être régulièrement entretenu 1 à 2 fois par an, à savoir :

le remplacement ou l‘entretien du filtre d‘entrée ;


l‘inspection du ou des conduits.

L‘assurance que les condensats sont bien évacués nécessitera aussi une visite régulière des systèmes d‘évacuation.

5 EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

On évalue l‘efficacité éner-


gétique et financière de deux
systèmes de préchauffage
de l‘air neuf concurrents, à
savoir :

puits canadien ;
récupérateur de
chaleur sur l‘air
extrait.
Source de chaleur

5.1 MÉTHODE D’ÉVALUATION

Une modélisation dynamique du système à l‘aide du logiciel TYNSYS est utilisée. Elle est réalisée sur la période de janvier à fin juin pour
une année type moyenne (4380 heures comprenant une période froide, une période de mi-saison et le début de la période chaude).
La comparaison des systèmes se fait sur les besoins de chauffage de l‘air de ventilation du grand hall sportif.

249
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
5.1.1 HYPOTHÈSES

A ENVELOPPE

Le hall a été modélisé sous forme de Zone Paroi Composition Epaisseur [cm]
parallélépipèdes simplifié dont la com-
position des parois est reprise dans le Bloc béton 19
tableau 1 : Mur extérieur isolant 10
Brique 9
Condition limite
Hall Sol
avec le sol
Acier 0.5
Toiture isolant 10
Zinc 0.3

B HALL PRINCIPAL

Le hall de sport principal est dimensionné de manière à correspondre à un taux de renouvellement de l‘air neuf de 0.54 (soit +7.500 m³/h
(surface au sol : 1 300 m² au sol, volume 13 800 m³)

C LES APPORTS INTERNES

Puisque l‘on compare la consommation nécessaire au préchauffage de l‘air neuf pour des conditions d‘occupation équivalentes, les ap-
ports internes n‘interviennent pas.

D LE CLIMAT EXTERNE

Les zones et les systèmes sont soumis au climat externe (modélisation heure par heure) pour une période s‘étalant de janvier à fin juin. A
savoir :

l‘ensoleillement ;
la température ;
l‘humidité ;
la température du ciel de nuit ;

Les valeurs de ces différents paramètres sont issues d‘un fichier météo proposé par l‘institut météorologique belge et qui représente une
année moyenne.

Les 6 derniers mois de l‘année sont plus ou moins équivalents au 6 premiers en terme de besoins de chaleur.

E TEMPÉRATURES DE CONSIGNE DANS LE HALL

17 °C le jour (cela pourrait être plus bas);


14°C la nuit.

250
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
F FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE DE TRAITEMENT D’AIR

Le hall est chauffé par la centrale de traitement d‘air. Le débit d‘air neuf est de 7 500 m³ /h (250 personnes présentes et un apport d‘air
neuf de 30m³/h.personne) ; ce qui est énorme mais malheureusement encore bien présent dans les conceptions récentes.

G RÉCUPÉRATEUR DE CHALEUR ÉTUDIÉ

Le modèle de récupérateur modélisé dans le logiciel TRNSYS est un modèle à flux croisé. Il est dimensionné sur l‘air neuf (soit 7 500 m³/
h). Son efficacité est de 80% pour des températures d‘entrée d‘air neuf de 4°C et d‘air extrait de 22°C. Le récupérateur est équipé de
bypass qui permettent d‘éviter son utilisation lorsque :

la température extérieure > 16°C (on considère que c‘est la température minimale de pulsion qui ne dégrade pas le
confort des sportifs) ;
la température de l‘air extrait > 25°C (on considère qu‘en période chaude, le récupérateur ne doit plus réchauffer l‘air
entrant déjà au dessus de 16°C).

H PUITS CANADIEN ÉTUDIÉ

Le puits canadien évalué est configuré de la manière suivante :

le puits est dimensionné pour assurer un rendement de 80%. Ce rendement constitue un maximum, ce qui signifie que la
valeur d‘économie sur les consommations qui sera évaluée sera optimiste ;
le dimensionnement est réalisé sur base d‘une méthode définie par le « Department of Architecture and urban planning
Ghent University - Belgium » (« Energy performance of earth-air heat exchanger in a belgian office building ») : p o u r
une longueur de 50 m, il est nécessaire de placer 5 conduites de diamètre 300 mm (ce type de section donne un débit de
1500 m³/h par conduite) enterrés à 2 m de profondeur minimum.
la température du sol est évaluée, heure par heure, comme une moyenne de la température de l‘air sur les quatre der-
niers mois.

I VECTEURS ÉNERGÉTIQUES

Facteur conversion d’énergie finale en


Combustible Prix Production CO2 [kgCO2/kWh]
énergie primaire
gaz 0,040€/kWh 1 0,279

J SYSTÈME DE CHAUFFAGE

Le système de chauffage est composé, entre autres, d‘une chaudière gaz ayant un rendement de 90-92 % sur PCI.

K PERTES DE CHARGE

Les pertes de charge des deux systèmes étudiés sont les mêmes tout en sachant qu‘un puits canadien en génère plus que le récupéra-
teur de chaleur à plaque.

251
FICHE THÉMATIQUE :
« Puits canadiens / provençaux»
5.1.2 RÉSULTATS DES SIMULATIONS

Les simulations sont réalisées en prenant comme référence la solution la moins efficace, à savoir : la prise d‘air neuf de la centrale de
traitement d‘air (CTA) est effectuée directement sur l‘extérieur (aucun système complémentaire tels que puits canadien ou récupérateur
de chaleur sur l‘air extrait).

Les combinaisons de systèmes suivantes sont évaluées :

Configuration 1 : référence : prise d‘air neuf directement sur l‘extérieur (température de consigne de 17°C) ;
Configuration 2 : puits canadien (température de consigne de 18°C) ;
Configuration 3 : récupérateur de chaleur sur l‘air extrait (température de consigne de 17°C).

Economie Economie Economie Economie


Qsens Qsens Investissement Economie
Investissement
de CO2 Economi
énergétique financière énergétique TRS
financière
[années] TRS [années]
[kWh]/6 mois [kWh]/6 mois [€] [kg de CO2/an]
[€] [kg de CO
[kWh/an] [€/an] [kWh/an] [€/an]
Référe Référe
36.152 0 0 36.152 0 0 0 0
nce nce
Puits Puits
canadi 34.588 3.476 canadi 173 34.588 xxxx3.476 173 xxxx
970 97
en en
Récup Récup
24.366 26.191 1.309 24.366 14.750
26.191 1.309 14.750
7.307 7.3
érateur érateur

5.1.3 ASPECTS ÉNERGÉTIQUES

A CONFIGURATION 1 : DE RÉFÉRENCE

Vu les débits demandés pour l‘air neuf (hypothèse de base = 7 500 m³/h), la dépense énergétique est importante. Les consommations
sont heureusement limitées par la possibilité de jouer sur les registres de recyclage et d‘apport d‘air neuf d‘une centrale de traitement d‘air
(CTA) par exemple.

B CONFIGURATION 2 : PUIT CANADIEN

La mise en place d‘un puits canadien réduit les consommations de chauffage sur l‘air chaud de l‘ordre de 4.3 %. Il faut noter que cela
nécessite la pose de 5x50 m de tuyauterie de diamètre 300 mm dans la fouille du parking à minimum 2 m de profondeur. En comptant la
pente nécessaire à l‘écoulement de l‘eau de condensation de 2%, sur 50 m, la profondeur au pied de la façade du hall serait de l‘ordre de
3 m ; ce qui signifie qu’il faut que le local technique soit enterré.

Ces quelques chiffres devraient permettre d‘évaluer le coût de placement d‘un puits canadien. Néanmoins, si l‘idée est de réduire les
consommations énergétiques en période froide, le gain de 4.3 % ne sera pas suffisant pour amortir le surinvestissement en un temps
raisonnable.
Par contre, le puits canadien apporte une amélioration du confort en été.
Par exemple pour une semaine chaude du mois de juin, d‘expérience le puits canadien permet de diminuer la température du hall de
sport de 1 à 4°C par rapport à la situation de référence.

C CONFIGURATION 3 : LE RÉCUPÉRATEUR SUR L’AIR NEUF

C‘est de loin la configuration énergétiquement la plus intéressante où l‘amélioration, par rapport à la configuration de référence est de
l‘ordre de 33 %. Le placement d‘un récupérateur sur l‘air neuf de l‘ordre de 7 500 m³/h ne devrait pas générer un surinvestissement impor-
tant. C‘est la configuration optimale.

252
253
La pompe à chaleur
FT 07

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
1 OBJECTIFS ET ENJEUX

Couvrir au maximum les besoins de chaleur par une stratégie d’énergie renouvelable

Pour les puristes, on entend par géothermie l‘exploitation thermique des ressources naturelles du sol sans nécessairement préciser si
elles sont à destination des besoins de chaleur via une pompe à chaleur ou simplement en direct par « géowarming ».
Dans le cadre de ce guide, ce sera surtout l‘association d‘une pompe à chaleur avec les sources froides suivantes dont
on détaillera l‘intérêt énergétique et environnemental : le sol (avec ou sans nappe phréatique), un cours d‘eau et l‘air.
Envisager une pompe à chaleur comme moyen de chauffage d‘un centre sportif n‘est réaliste que pour les bâtiments basse voire
très basse énergie. En effet, dans ce type ce bâtiment, les besoins de chaleur sont non seulement plus faible qu‘un bâtiment
classique, mais la température d‘eau de chauffage peut rester basse (35°C par exemple); ce qui convient parfaitement à une
pompe à chaleur pour travailler avec une efficacité énergétique saisonnière très intéressante (SPF > 4) (1) .
Toujours pour les puristes, la pompe à chaleur fait-elle partie des alternatives renouvelables sachant qu‘elle a besoin d‘énergie électrique
pour faire fonctionner le compresseur ? C‘est son association avec une source froide renouvelable comme le sol, une nappe phréatique,
un cours d‘eau, l‘air qui lui permet de se revendiquer renouvelable. Notons que la PAC peut aussi consommer une part d‘électricité verte
come les panneaux photovoltaïques.

2 ASPECTS TECHNIQUES

Le principe de fonctionnement est le même que celui de la machine frigorifique mais inver-
sé. Il consiste à extraire la chaleur gratuite du milieu extérieur : le sol, l'eau d'une rivière,
l'air extérieur, l'eau d'une nappe souterraine, ... ; c‘est la "source froide".
L'évaporateur est à l'extérieur et la température du fluide frigorigène sera environ 5 à 8°C
inférieure à la température de la source froide.

L'énergie thermique captée sera "remontée" à un niveau de température utilisable pour le


chauffage du centre sportif via le compresseur : le condenseur est donc à l'intérieur sous
forme d‘un émetteur de chaleur. Cet émetteur de chaleur aura une température la plus
basse possible (par exemple, chauffage à air chaud, chauffage à eau chaude par le sol,
...).

L'écart de température entre l'entrée et la sortie du compresseur doit être en effet le plus faible possible pour limiter le travail du compres-
seur et, par conséquent, sa performance énergétique. On parle alors de COP (coefficient de performance) qui est le rapport entre l’éner-
gie de chauffe et l‘énergie électrique consommée par le compresseur de la PAC.
On retrouve principalement les grandes familles de pompe à chaleur suivantes : pompe à chaleur eau/eau ou sol/eau, et la pompe à
chaleur air/eau.

2.1 POMPE À CHALEUR EAU / EAU

Pour la pompe à chaleur eau/eau :

la source froide est le sol


(serpentin dans le sol, sondes
géothermiques, pieux énergéti-
ques), les nappes phréatiques et
les eaux de surface principale-
ment ;
et la source chaude est composée
d‘émetteurs comme le chauffage
au sol, une batterie d‘eau chaude
sur l‘air, …

(1) SPF : Seasonal Performance Factor ou COP saisonnier de la pompe à chaleur

256
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
Avec une pompe à chaleur eau/eau, on peut espérer des valeurs de SPF >4.

2.2 POMPE À CHALEUR AIR / EAU

Pour la pompe à chaleur air/eau :

la source froide est l‘air externe ;


et la source chaude est composée
d‘émetteurs comme le chauffage
au sol, une batterie d‘eau chaude
sur l‘air, …

Cependant, les pompes à chaleur air/eau


ont des SPF moyens moins élevés que les PAC eau/eau, soit de l‘ordre de 3,5 à 4

3 ELÉMENTS DE CHOIX

Le choix de la pompe à chaleur sera surtout motivé par la performance énergétique du système SPF et donc par le souci de réduire les
émissions de gaz à effet de serre. La performance énergétique de la PAC est liée au choix de la source chaude et de la source froide.

3.1 SOURCE CHAUDE

Le niveau de température de la source chaude doit être le plus bas possible. Les émetteurs devraient donc travailler à basse température.

Dans les centres sportifs très bien isolés, il n‘est pas nécessaire de prévoir des régimes de température élevés ; ce qui signifie que la
pompe à chaleur convient bien pour ce type de bâtiment.

Si on se concentre, par exemple sur la grande salle des sports de notre cas d’étude équipée d’un chauffage par l’air, avec :

une consigne intérieure de salle de 17°C ;


une température maximale de pulsion de 35°C ;
une puissance de relance de 46 kW

Le débit d’air nécessaire est de 46 [kW] / (0.34 [Wh/m³.K] x (35- 17) = 7.500 m³/h. Cette valeur de débit est intéressante dans le sens où
elle correspond au débit nécessaire d’air neuf. Dans une salle de sport bien isolée, il n’est donc pas nécessaire de prévoir des débit de
brassage de l’ordre de 3 à 4 renouvellements par heure comme dans les salles existant actuellement (on rencontre régulièrement des
débits de 20 à 30.000 m³/h nécessaire rien que pour la relance).

3.2 SOURCE FROIDE

Le niveau de température de la source froide doit être le plus haut possible. Le sol, les nappes phréatiques, les eaux de surface, les riviè-
res permet de garder des températures de source froide relativement élevées par rapport à l‘air. On devrait donc privilégier les sources
géothermiques comme les serpentins dans le sol, les sondes géothermiques verticales, … Néanmoins, les coûts d‘étude et de mise en
œuvre de ce type de source froide restent importants. Attention aussi de respecter la réglementation environnementale en matière d’ex-
ploitation des ressources du sol. On se réfèrera à la synthèse faite à ce sujet sur le site : http://www.ef4.be

257
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
La température de la source froide (et sa constance au cours de l‘année) et la puissance spécifique seront conditionnées par :

la localisation géographique. Une région où les températures moyennes tout au long de l‘année sont modérées permettrait d‘envi-
sager l‘air externe comme source froide ;
l‘espace disponible et l‘accessibilité de l‘espace, comme l‘exploitation d‘une surface de jardin par exemple, la proximité d‘un cours
d‘eau, … ;
la nature du sol ou du sous-sol comme la présence d‘une nappe phréatique, la possibilité de forage et de placement de sonde
géothermique, …

3.3 TYPE DE POMPE À CHALEUR

On retiendra aussi que la pompe à chaleur peut être de différents types. Il est important de se poser différentes questions pour affiner son
choix :
monovalent, bivalent ou avec résistance d'appoint électrique ? Avec une pompe à chaleur monovalente air/eau (PAC), par exem-
ple, son COP risque de se dégrader lorsque les conditions externes de la source froide (l‘air) sont extrêmes. De même, lorsque
l‘on veut chauffer de l‘ECS, la PAC monovalente va voir son COP se dégrader de la même manière vu que la température de la
source chaude est trop importante (60°C). A l‘inverse, une PAC bivalente, couplée avec une chaudière gaz par exemple, sera
plus efficace vu que la chaudière prendra le relai pour les besoins de chaleur dans des conditions défavorables pour la PAC. Le
seul inconvénient est naturellement le coût d‘investissement;
avec ou sans accumulateur tampon ? Le ballon tampon se justifiera pour les PAC non modulantes. Dans le cas des PAC de nou-
velle génération, la modulation de puissance leur permet de se passer d‘accumulateur tampon;
type de fluide frigorigène ? Il sera nécessaire de prendre en compte toutes les nouvelles règlementations concernant les fluides
frigorigènes (NBN EN 378 : Systèmes de réfrigération et pompes à chaleur - Exigences de sécurité et d'environnement ; Arrêté du
Gouvernement wallon du 12 juillet 2007 tendant à prévenir la pollution lors de l‘installation et la mise en service des équipements
frigorifiques fixes contenant de l‘agent réfrigérant fluoré ainsi qu‘en cas d‘intervention sur ces équipements, et à assurer la perfor-
mance énergétique des systèmes de climatisation);
type de régulation ? A l‘heure actuelle, les régulations de vitesse des compresseurs, de température flottante de condensation, de
surchauffe, … permettent d‘optimiser les consommations énergétiques;
type de compresseur ? Le type de compresseur influence naturellement les consommations électriques. Plus on monte en puis-
sance, plus le choix de compresseur est étoffé.
type de dégivrage ? Les nouveaux modèles de PAC tentent de limiter le recours au dégivrage : à analyser

4 GAINS ÉNERGÉTIQUES

Tant au niveau de la source chaude que la source froide, comme mentionné ci-dessus, la température est un élément essentiel de choix
du système de chauffage par pompe à chaleur. Un bon ordre de grandeur est une augmentation de 3 % de l‘efficacité énergéti-
que lorsque :

la température de la source froide augmente de 1°C ;


la température de la source chaude diminue de 1°C.

4.1 SOURCES FROIDES

Chaque source de chaleur possède ses avantages et ses inconvénients, c'est pourquoi seule une analyse minutieuse du projet peut ap-
porter la réponse attendue.
Le tableau ci-contre reprend les principales sources de chaleur et les caractéristiques à prendre en compte lors de la conception :

258
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
Caractéristiques de COP* Conditions d'instal-
Source Coût d'installation Remarque
la source (à titre indicatif) lation
Rejets thermiques Faibles variations Comparable à celui
Installation plus ou Système courant
de process indus- de température. des PAC Air/Eau
moins importante pour la production
triels ou de systè- Possible variation Bas. ou Eau/Eau selon
selon la configura- d’eau chaude sani-
mes de climatisa- de débit selon les les propriétés de la
tion de la source. taire.
tion. cas. source froide.

Proximité d'eau en Passage par un


quantité adéquate circuit d'eau inter-
Faibles variations Variable selon la Excellent : nécessaire. médiaire.
Eau de surface
de température proximité de l'eau. 4,5 à 5 (2)
Système de pro- Encrassage possi-
tection contre le ble.

Des puits existants


peuvent réduire les
Besoin de suffi- coûts.
Très faibles varia- samment d'eau Besoin d'un circuit
tions de températu- Excellent : souterraine de intermédiaire.
Nappe phréatique
re. (+ 6°C à + 10° 4,5 à 5 (2) qualité. Restric-
C) tions légales loca- Coût d'entretien
les. faible.
Dimensionnement
très rigoureux.
Echangeurs verti-
Faibles variations caux ou horizon-
de température taux.
(plus fortes si usa- Besoin de surface Les conditions de
ge de serpentins à si échangeur de sol et de surface
faible profondeur). Bon :
Sol Moyen à élevé. chaleur horizontal influencent la
4,5 (3)
Connaissance des et d'une solution conception.
propriétés thermi- antigel. Coûts d'entretien
ques du sol requi- faibles. Dimension-
se. nement très rigou-
reux.

Larges variations Système universel, Dégivrage et par-


Moyen :
Air extérieur de température (- Bas. source disponible fois chauffage auxi-
3 à 4,5 (1)
0°C à + 15°C) en grande quantité. liaire nécessaires.

* Les valeurs de l'efficacité énergétique instantanée COP dépendent des modèles de pompes à chaleur choisies. Les valeurs données ici ne sont que des ordres de
grandeur permettant la compréhension de l'influence de la source froide. Des valeurs de performance annuelle seraient plus réalistes.
(1) Pour une PAC Air/Eau avec température de départ de 35° et air extérieur à 7°.
(2) Pour une PAC Eau/Eau avec température de départ de 35°C et température de source de chaleur de 2° à 10°C.
(3) Pour une température de départ de 45°.

Source : Programme Ravel - Suisse.

Ce tableau donne des valeurs de COP alors que l‘efficacité énergétique saisonnière SPF (Seasonal Performance Factor) est réellement
le facteur déterminant du choix de la source froide (comme de la source chaude. Cette valeur de SFP teint compte de la pondération du
COP en fonction des poids de régime de fonctionnement de la PAC à 100, 75, 50 et 25 % de sa valeur nominale; ce qui varie d‘un projet
à l‘autre. Il est donc nécessaire de faire appel à un bureau d‘étude spécialisé.

4.2 SOURCES CHAUDES

Toute chose restant égale au niveau de la source froide, passer d‘une température de condensation de 55°C à une valeur de 35°C, amé-
liore la performance énergétique de la PAC en passant d‘un COP de l‘ordre de 2 à 4.

259
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
5 DIMENSIONNEMENT ET MISE EN OEUVRE

5.1 POMPE À CHALEUR

Si on envisage la conception d‘un centre sportif basse énergie, ce n‘est pas nécessairement un bon plan de dimensionner une
pompe à chaleur pour satisfaire tous les besoins de chaleur tant en « énergie » qu‘en « puissance ».
En effet :
Pour une puissance de PAC dimensionnée à
100 % de la puissance nécessaire au bâtiment
en période extrême (puissance de dimensionne-
ment classique des bureaux d‘étude en techni-
ques spéciales), en mi-saison, la régulation en
puissance de la PAC devient hasardeuse. Le
découpage de puissance entre la pompe à cha-
leur et une chaudière à gaz à condensation est
souhaitable ;
En analysant une monotone de chaleur, on réali-
se que la part d‘énergie optimale prise en charge
par une pompe à chaleur se situe aux alentours
des 30 % de la puissance de chauffe maximale.
Il est clair que si l‘on augmente la puissance de la PAC, la couverture énergétique sera plus importante mais à quel prix !

En tant que chauffage électrique, la pompe à chaleur ne demande ni cheminée ni amenée d‘air ; ce qui représente un avantage certain.
Le dimensionnement de la pompe à chaleur dépend donc principalement :
des températures et puissances nécessaires au niveau de la source chaude (plancher chauffant, batterie chaude, éven-
tuellement ECS) ;
des températures et puissance disponibles au niveau de la source froide (air, nappe phréatique, sol, …).

On devra tenir compte aussi de fonctionnement en mode :

monovalent (PAC seule pour assurer le chauffage) ;


bivalent (PAC couplée avec un autre type de production de chaleur comme une chaudière à condensation, une résistance
électrique au niveau d‘un ballon d‘eau chaude sanitaire par exemple).
Pour la source froide, ce sont principalement les systèmes allant chercher la chaleur dans le sol qui sont les plus intéressants.

5.2 SONDES GÉOTHERMIQUES

L‘avantage de ces sondes est de profiter, sous 10 m, d‘une source de chaleur à


peu près constante dans l‘année bien que la mise en œuvre du système soit coû-
teux ;
Dans certaines régions, la température du sol augmente de 3°C par 100 mètres ;
L‘extraction thermique va de 30 à 100 W/m de profondeur (en fonction de la natu-
re du sol,…) ;
Si un tiers de la puissance provient du compresseur et deux tiers du sol (COP =
3), il faudra prévoir environ 12 mètres de sonde par kW de puissance de chauffa-
ge (en comptant 55 W/m en moyenne) ;
L'inconvénient de ce système est que, pour obtenir un bon COP, il est nécessaire
de brider la puissance de soutirage afin permettre au sol de se régénérer en terme
de capacité calorifique. Une solution pour régénérer le sol est de coupler les son-
des géothermiques à une batterie de refroidissement d‘un groupe de pulsion (par
exemple, celui de la cafétéria) pour profiter du « géocooling » sur l‘air en été. Qu‘il
est recommandé de réaliser un test de réponse thermique si la puissance de la
pompe à chaleur est supérieure à 30 kW (crf : norme EN 15450).
260
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
5.3 NAPPE PHRÉATIQUE

Comme source froide, pour une pompe à chaleur, la nappe phréatique est intéressante car la température est idéale pour obtenir des
bons résultats et surtout constitue une source froide stable au cours de l'année. Seulement, sa mise en œuvre est coûteuse et nécessite
de prendre beaucoup de précautions au niveau du choix du type de nappe (nappe plutôt perméable), de la qualité de l'eau, des débits
possibles que l'on peut extraire et des rejets. Attention qu‘en RW ce type de configuration nécessite un permis spécial qui est rarement
accordé.

5.4 SERPENTIN DANS LE SOL

La chaleur du sous-sol, jusqu'à environ 2 m de profondeur, est


en grande partie due au rayonnement solaire (très peu de
chaleur géothermique).
Le pouvoir calorifique du sous-sol dépend de la nature du sol
(10 à 35 W/m²) et surtout de sa teneur en eau (un sol perméa-
ble est intéressant).
Dans les applications courantes, on ne dépasse pas 1,5 mètre
de profondeur, une zone où la nature du sol et les conditions
atmosphériques influencent les apports thermiques, sans que
la température de la source n‘oscille de trop.
Néanmoins, à cette profondeur si on soutire trop de chaleur
on risque de geler le serpentin; ce qui nécessite une mise en
œuvre prudente.…

Pour une puissance de relance de 56 KW rien que pour la grande salle de sport bien isolée, il faudrait, dans le meilleur des cas, de l’ordre
de 56.000 [W] / 35 [W/m²] = 1.600 [m²] ; c’est par exemple la surface complète au sol du centre sportif.

5.5 EAU DE SURFACE

L'utilisation de PAC avec comme source froide les eaux de surface donne de
moins bons résultats car les températures sont plus fluctuantes que celles des
nappes phréatiques. Deux configurations sont possibles, à savoir : directe en
noyant l'évaporateur dans le lit de la rivière et indirecte via un échangeur ab-
sorbant les calories d'un puits filtrant creusé à proximité de la rivière.
La prise directe des calories dans le lit de la rivière est sujette à un encrasse-
ment important de l'évaporateur, dépend du débit fluctuant de la rivière et
coûte cher au niveau de la mise en œuvre et de l'entretien.
La prise indirecte, quant à elle, diminue la performance du système.

5.6 AIR EXTÉRIEUR

L'air extérieur est une ressource inépuisable mais on se rend vite compte qu'une PAC air/air ou air/eau a beaucoup de désavantages
comme par exemple : sa température évolue en sens inverse de celle du système de chauffage, pour une température extérieure de 6 -
7° il y a un risque de givre au niveau de l'évaporateur, elle génère plus de bruit, est plus encombrante. Néanmoins, la technologie des
PAC air/eau évolue et les performances deviennent meilleures (SPF de l‘ordre de 3 à 4) même en fonctionnement à haute température
(SPF de 2,5 à 3) comme pour l’eau chaude sanitaire.
261
FICHE THÉMATIQUE :
« La pompe à chaleur»
6 PRODUCTION D’EAU CHAUDE SANITAIRE

Dans les centres sportifs à basse ou très basse énergie, la consommation énergétique due à l‘eau chaude sanitaire prend le pas sur le
chauffage. En fonctionnement monovalent (pompe à chaleur seule en production), la PAC risque de perdre toute son efficacité
énergétique vu qu‘il faut atteindre des températures de source chaude de l‘ordre de 70°C.

De plus, la plupart des PAC sature vers 55°C. Il sera nécessaire d‘adjoindre un complément soit électrique (ballon à serpentin et aiguille
électrique), soit par l‘utilisation d‘une chaudière performante qui prend le relai par rapport aux besoins d‘ECS.

262
263
L'énergie éolienne
FT 08

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
1 INTRODUCTION

En 2007, les parcs éoliens belges avaient atteint une puissance installée d’un peu moins de 300 MW, soit de quoi produire l’équivalent
de la consommation moyenne de 164 000 ménages. Cela avait permis de réduire les émissions de CO2 de plus de 240 000 tonnes.
Début 2009, rien qu’en Wallonie, la puissance installée venait de dépasser les 200 MW (voir figure ci-dessous), répondant ainsi à l’objec-
tif d‘atteindre en 2010 une puissance totale de 200MW. Le développement éolien n‘est pas prêt de décroître puisque 82 nouvelles éolien-
nes sont autorisées sur un total de 115 éolienne début 2009.

La production d‘électricité éolienne ne constitue donc plus une source « originale » ou hasardeuse de production d‘électricité. Au contrai-
re, à l‘échelle d‘un centre sportif, la mise en place d‘une éolienne doit être envisagée moyennant une étude poussée quant à la faisabilité,
l‘intérêt énergétique et environnemental et la rentabilité financière du projet d‘implantation.
Il faut aussi considérer que l‘implantation d‘une éolienne nécessite de l‘espace. Or dans le cadre purement durable d‘un projet de concep-
tion de hall sportif, on aurait intérêt à choisir le site d‘implantation du bâtiment à proximité immédiate du centre de la commune et non
dans un champ à l‘écart de toute zone d‘habitation. Il serait donc nécessaire de considérer l‘implantation d‘une éolienne par rapport :

à la mise en balance de l‘intérêt énergétique et environnemental (suffisamment de vent dans un site dégagé) et l‘aspect
durable de développement social par rapport à l‘activité (implantation de proximité) ;
la sécurité nécessaire à l‘exploitation ;
aux nuisances sonores et de migrations des oiseaux ;

Le projet d‘implantation d‘une éolienne pour subvenir aux besoins électriques d‘un centre sportif est semblable à celui que l‘on pourrait
avoir pour un ensemble de logement. La démarche de considérer l‘implantation de cette éolienne seule pour le centre sportif est
« justifiable » mais pourrait être plus ambitieuse si elle était à la fois envisagée non seulement pour le hall mais aussi pour un quartier
voire au niveau de la commune.
Enfin, le secteur de l‘éolien a également permis de fournir de nombreux emplois locaux. Au niveau national belge, la technologie éolienne
a particulièrement été bien développée. Implanter une éolienne dans une commune offre ainsi une image de dynamisme et de développe-
ment et d‘intégration d‘un projet citoyen.

1 source :Renouvelle Webmag02, mars 2008.


266
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
2 PRINCIPES

2.1 UNE RESSOURCE, LE VENT

L‘énergie éolienne consiste à capturer une partie de l‘énergie cinétique du vent. Le vent est le déplacement de l‘air dans l‘atmosphère
sous l‘effet de la différence de pression.

2.2 PUISSANCE CINÉTIQUE DU VENT

La puissance cinétique du vent s‘exprime comme le produit des éléments suivants = ´ x r x S x V s3 où :

r est la masse spécifique de l‘air ;


S est la surface traversée par le vent (dans le cas d‘une éolienne cela correspond à la surface définie par les pales) ;
Vs est la composante de la vitesse perpendiculaire à la surface précitée.

La vitesse du vent est donc fondamentale dans la définition de la puissance cinétique du vent puisque la puissance varie au cube
de la vitesse !
Deux paramètres fondamentaux influencent la vitesse moyenne du vent :

elle augmente de façon importante en fonction de la hauteur où l‘on la mesure ;


elle est fortement réduite si le vent est turbulent. La turbulence s‘exprime par des variations importantes et soudaines de
la direction et de la vitesse du vent. Elles sont dues principalement aux obstacles posés sur le sol. Elles génèrent des
pertes de puissance et peuvent diminuer considérablement le temps de vie des éoliennes.

Remarquons qu‘aucune éolienne ne peut capter totalement la puissance cinétique du vent (cela voudrait par ex. dire qu‘après le passage
dans l‘éolienne, le vent serait nul !). Au début du 20ème siècle, le physicien allemand Albert Betz démontra que la puissance maximale
théorique récupérable dans le vent est une fraction maximale de 16/27 de la puissance cinétique du vent. En réalité, cette limite est rare-
ment atteinte et elle dépend du type d‘éolienne choisie (voir plus bas « choisir le type d‘éolienne »).

2.3 ENERGIE CINÉTIQUE DU VENT

L‘énergie représente une puissance développée sur un temps donné. Le commerce d‘électricité se comptabilise principalement en termes
d‘énergie et peu en termes de puissance. Il faut donc évaluer dans le projet non seulement la puissance de l‘éolienne mais surtout l‘éner-
gie qu‘elle est capable de produire.
Ainsi, on peut constater qu‘une éolienne capable de fournir une puissance importante peut produire moins d‘énergie sur l‘année qu‘une
éolienne de plus faible puissance.

Cela est principalement dû au fait que le vent varie de façon très irrégulière, voire soudaine. C‘est pour cela que l‘on parle de vitesse
moyenne du vent. La plupart du temps, la vitesse moyenne est évaluée comme une moyenne arithmétique de mesures effectuées tous
les 2 secondes sur un période de 10 minutes. A partir de ces valeurs moyennes, on peut tirer d‘autres périodes d‘observation comme des
semaines, de mois, des années…

Telle quelle, la vitesse moyenne annuelle d‘un site ne suffit pas pour décrire correctement l‘énergie cinétique du vent. En effet, il est né-
cessaire de relever la distribution temporelle de vitesses de vent.

2Données collectées et publiées par EWEA research coordinated by Isabel Blanco dans ―Wind Energy – The Facts‘ publication, 2008 edition:
www.windfacts.eu‖.

267
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
Par exemple, on répertorie les vitesses moyennes évaluées sur
des périodes de 10 minutes par classes de vitesse de 1 m/s.
Cette distribution est, pour la plupart des sites, très bien repré-
sentée par une application de la loi statistique de Weibull.
Chaque distribution se caractérise par le paramètre k (= le pa-
ramètre de forme, toujours >0) et λ (= le paramètre d'échelle de
la distribution, toujours >0).
Concrètement, pour la distribution temporelle de vitesses de
vent, c‘est surtout le paramètre de forme qui nous intéresse.

Dès lors, on remarque que pour deux sites ayant des vitesses moyennes annuelles identiques, une certaine répartition du vent peut être
plus intéressante d‘un site par rapport à l‘autre et offrir ainsi une énergie éolienne surfacique récupérable plus intéressante.

Distribution des vitesses de vent (vitesse moyenne = 8m/s)


1600

1400
Nombre d'heures par an

1200

1000
k= 2
800
k= 4
600

400

200

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

Vitesse du vent en m/s

3 CHOISIR LE SITE D’IMPLANTATION DE L’ÉOLIENNE

3.1 LE POTENTIEL ÉOLIEN

Plus le site est « venteux » (vitesse du vent importante et bonne distribution temporelle de vitesses de vent), plus l‘éolienne sera rentable.
Pour connaitre le potentiel éolien d‘un site, diverses approches sont possibles :

utilisation de la cartographie des vitesses moyennes de vent.


Sur la carte ci-contre, on peut voir les vitesses moyennes des stations météorologiques en Belgique.
Toutefois, ces données sont très loin d‘être précises, surtout si la distance du site par rapport aux stations météorologi-
ques est importante.

268
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
En effet, selon les experts, il ressort que la meilleure pré-
cision à attendre de l‘utilisation d‘un atlas des vents ou
d‘une évaluation sur carte est de l‘ordre de 10% sur la
vitesse moyenne du vent, soit 30% sur le niveau de l‘éner-
gie éolienne disponible.

Figure 2: source : "éoliennes pour la production domestique autonome",


réinventons l'énergie, RW ; fiche réalisée par l’APERE

Il est donc conseillé de choisir des méthodes plus précises (noter que des subventions pour la réalisation d‘une étude de
vent peuvent être disponibles):

une campagne de mesures sur site :


la durée de la campagne de mesure doit être comprise entre 6 mois et une année en fonction des conditions climatiques
locales ;
remarquons que la pose d‘un mat de mesure est lui-même soumis à l‘obtention d‘un permis d‘urbanisme.
une autre technique consiste à caractériser l‘écoulement du vent sur un périmètre donné :
cette caractérisation est réalisée à l‘aide d‘un software, sur base des données météorologiques relatives aux vents synop-
tiques, de la couverture et du type de sol.
les résultats obtenus sont des mesures de la variation des vitesses de vent et de la rose des vents en fonction de la latitude, de la longi-
tude et de l‘altitude en chaque point de la zone étudiée. En couplant ces résultats avec les caractéristiques techniques de l‘implantation
envisagée, la production d‘un parc envisagé est estimée en tout point de la zone étudiée. Cette technique a été validée par la région
wallonne sur base d‘une étude comparant les résultats obtenus avec ceux de mesures sur site.

Comme on l‘a vu plus haut, si le vent est turbulent, il peut perdre beaucoup de sa puissance cinétique. Concrètement, il est donc conseil-
lé de choisir :

un site venteux :
la vitesse moyenne du vent sur un an doit être au minimum de 4 m/s à 10 m de hauteur (ce qui est loin d‘être le cas par-
tout en Belgique comme on peut le voir sur la carte ci-dessus).
au niveau du site, on préférera installer les éoliennes sur les collines à faibles pentes.

3 Bulletin du réseau scarabée, numéro spécial petit éolien, juillet 2005


269
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
un site sans obstacles :
il faut surtout avoir une vue aussi dégagée que possible dans la direction des vents dominants. En Belgique, les vents
dominants sont principalement de direction SO ou plus faiblement de direction NE.
En pré dimensionnement, on peut utiliser les principes suivants :

s‘assurer que l‘axe du rotor soit au moins deux fois plus haut que l‘obstacle qui pourrait être à son pied ;

être éloignés de tout obstacle d‘une distance au moins supérieur à 10 fois la hauteur de l‘obstacle ;
éviter les sites trop rugueux. Ainsi, les forêts et les grandes villes freinent beaucoup le vent, tandis qu'une surface parfaite-

ment plane comme un champ, la mer (offshore)… influe peu sur la vitesse du vent. Dans la pratique, avec les implanta-
tions sur terre (onshore), on préfére donc les sites agricoles même si l'herbe longue, les buissons et les arbrisseaux frei-
nent déjà le vent

3.2 CONTRAINTE RÉGLEMENTAIRE

3.2.1 GÉNÉRALITÉS

Dans le ―cadre de référence pour l‘implantation d‘éoliennes en Région wallonne‖ approuvé par le Gouvernement wallon, le 18 juillet 2002,
les instances politiques wallonnes expriment des directives concrètes en vue, pour les uns, de réaliser leurs projets, pour les autres, de
gérer uniformément les diverses autorisations préalables à la réalisation de ces projets.

270
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
3.2.2 EOLIENNES DOMESTIQUES

On considère par domestiques ou résidentielles, les éoliennes dont la puissance peut varier de+/- 500 watt à +/-50 kilowatt.

L'implantation d'une éolienne de ce type à proximité d‘un centre sportif (50 kW serait déjà une bonne puissance pour ce type de bâti-
ment), est soumise à l'attribution d'un permis d'urbanisme, régie par le CWATUP (Code Wallon du Territoire de l'Urbanisme et du Patri-
moine).

Toutefois, la délivrance de ce permis d'urbanisme ne requiert plus :

l'avis conforme du fonctionnaire délégué et l’intervention d’un architecte (cf. art. 263, 20° et art 264, 18° du CWATUP)
pour autant que les 4 conditions suivantes soient toutes respectées :

1°) l'éolienne est implantée sur une parcelle à distance des limites mitoyennes égale à sa hauteur totale, c'est -à-
dire la hauteur du pylône + une pale à son apogée; autrement dit, en cas de chute, l'éolienne doit pouvoir tomber
sur le terrain de sa propre parcelle ;
2°) l'éolienne ne relève pas d’un réseau de production ou de distribution d’électricité (éolienne) ou d'un réseau
de télécommunication (mât de mesure), notamment les réseaux de téléphonie, de radiophonie, de radiotélépho-
nie et de télédistribution ;
3°) l’installation de l’éolienne n’implique aucune dérogation à d’autres dispositions existantes (plan de secteur,
PCA, permis de lotir, règlement communal d‘urbanisme, …) ;
4°) l’implantation de l’éolienne ne porte pas sur un bien protégé (Art. 84 §2) ou n’est pas implanté dans une zone
de protection (Art. 209 ou 234) ou un périmètre d‘application du règlement général sur les bâtisses applicable aux
zones protégées de certaines communes en matière d‘urbanisme (Chapitre XVII, Art. 397).

Toutefois, l'avis du fonctionnaire délégué reste obligatoire pour les cas suivants :

dans une zone de protection visée par l'article 187 du CWATUP, à savoir, des biens immobiliers protégés, inscrits
sur une liste de sauvegarde ou classés (ex. : zone d'intérêt paysager ou monuments historiques) ;
dans un périmètre d'application du règlement général sur les bâtisses applicables aux zones protégées de certai-
nes communes en matière d'urbanisme ;
dans un territoire communal ou une partie d'un territoire communal où s'applique le règlement général sur les bâ-
tisses en site rural (zones classées), visé au ch. XVIIquater du livre IV du CWATUP.

le concours d’un architecte

En outre :

vérifier les contraintes liées à l‘éventuelle présence d‘installations sensibles au spectre des hautes fréquences
(installation militaire, aérodrome…) :
L'installation d'éoliennes dans des zones impliquant le vol à basse altitude, à proximité de radars ou de balises de
navigation est soumise à l'approbation des autorités aéronautiques civiles et militaires. Les forces armées posent
également des limitations relatives à leurs infrastructures et au secret militaire.
en pratique, l‘implantation d‘une petite éolienne ne pose pas de problème, sauf parfois du point du vue de la radio -
navigation.

Pour plus de précisions, nous renvoyons le lecteur à la fiche suivante: « Prescriptions urbanistiques pour l‘implantation d‘une
l‘implantation d‘une petite éolienne » disponible sur le site de l‘APERE.

4 Le compagnons d‘Eole : http://www.compagnons-eole.be/Pages_html/reglementation.htm


5 Disponible sur : http://wallex.wallonie.be/index.php?doc=1423&rev=1395-4061
271
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
3.2.3 EOLIENNE DE PUISSANCE

Ces appareils sont assimilés à des équipements d'utilité publique et peuvent donc faire l‘objet d‘une dérogation au plan de secteur en
application de l‘article 110 du CWATUP, à condition de s‘intégrer dans le site bâti et non bâti.
Par contre, elles sont nécessairement soumises à l'attribution d'un permis d'urbanisme et peuvent être soumises à une étude d‘incidence
en fonction de la puissance installée.
Pour plus de précisions, nous renvoyons le lecteur au Vade-mecum non technologique du candidat à l‘implantation d‘un parc éolien.
Cette publication très complète a été éditée par la région wallonne et réalisée par son facilitateur éolienne actuel : l‘APERE.

3.3 CONTRAINTE SONORE

Le niveau sonore dépend de la vitesse des extrémités du rotor à la puissance 5 ; en d‘autres termes, si la vitesse de rotation de l‘éolienne
double, la nuisance sonore est 32 fois plus importante ! Il faut donc absolument que l‘éolienne tourne lentement.
Dans son « cadre de référence pour l‘implantation d‘éoliennes », la Région wallonne recommande que des niveaux sonores maximums à
l‘émission soient respectés. Les éoliennes pouvant fonctionner 24h/24, le niveau le plus sévère, 40 dB(A), leur sera appliqué. En tout état
de cause, pour les éoliennes de puissance cela représenterait une distance de +/-350 m pour garantir le respect de ce niveau sonore
maximum.

Dans la publication Renouvelle, numéro webmag04 (mai 2008), une étude intéressante décrit l‘impact sonore sur la santé :

« L’Agence française de sécurité sanitaire et de l’environnement (Afsset) publie une étude capitale pour le secteur éolien. Les conclusions
sont claires : les sons émis par les éoliennes ne causent aucun effet sur la santé. L’Afsset a été saisie en 2006 par les ministères
français en charge de la Santé et de l’Environnement afin d’analyser l’impact sonore des éoliennes sur la santé des riverains.
Sur base des connaissances scientifiques internationales et d’une campagne de mesures nationale, l’Afsset a rendu son rapport en mars
2008. En voici les principales conclusions :
«Il apparaît que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes sur l’appareil auditif.»
«Aucune donnée sanitaire disponible ne permet d’observer des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés
par ces machines.»
«A l´intérieur des habitations, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances ou leurs conséquences sont peu probables au vu du
niveau des bruits perçus.»
«En ce qui concerne l´exposition extérieure, les émissions sonores des éoliennes peuvent être à l´origine d´une gêne, mais on remarque
que la perception d’un inconfort est souvent liée à une perception négative des éoliennes dans le paysage.»

3.4 RACCORDEMENT AUX RÉSEAUX

Sauf si l‘installation éolienne est entièrement autonome par rapport au réseau, il est conseillé de faire une étude dite « d‘orientation ». En
effet, si un surplus d‘énergie doit être injecté sur le réseau électrique, il faut évaluer les conditions de raccordements comme:

le type de comptage ;
la résistance de la ligne pour supporter la réinjection ;
le prix d‘achat et de revente d‘électricité ;

Pour ce faire, le mieux est de contacter le gestionnaire du réseau de distribution (Intercommunale d‘électricité de la commune de
raccordement) et/ou de transport.

6 http://www.apere.org/docnum/recherche/view_docnum.php?doc_filename=doc547_Eol_aero.pdf&num_doc=547

7 Vade-mecum non technologique du candidat à l‘implantation d‘un parc éolien.

272
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
3.5 CONTRAINTES DE CLIGNOTEMENT ET DE VIBRATIONS

Avant d‘installer une éolienne, on doit encore tenir compte :

de la possibilité de clignotement dû aux mouvements périodiques


des pales tournant au vent. Cela peut impliquer un inconfort vi-
suel important :
dans le cas où les pales coupent directement la lumière du
soleil, la fréquence de clignotement doit être supérieur à 20
Hz ;
dans le cas contraire le système de contrôle doit pouvoir cou-
per la rotation des pales en fonction du temps solaire.

des vibrations visuelles causées par l‘ombre de la tour et le bat-


tement des pales.

4 CHOISIR LE TYPE D’ÉOLIENNE

4.1 AXE VERTICAL VS HORIZONTAL

Globalement, il existe deux types d‘éoliennes qui se trouvent sur le marché. Elles se distinguent par la position de leur axe de rotation :
verticale ou horizontale. Jusqu‘aujourd‘hui, les éoliennes à axes horizontaux sont plus développées (surtout pour les éoliennes de puis-
sance).
Le tableau qui suit résume les caractéristiques des deux types d‘éoliennes :
Turbines à axe horizontal Turbine à axe vertical

Figure

Avantage :  Plus stable  Plus facile à maintenir : les parties les2 plus
73
fragiles sont situées au niveau du sol
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
Avantage :  Plus stable  Plus facile à maintenir : les parties les plus fragiles
 Meilleur contrôle de la production électrique sont situées au niveau du sol
(orientation des pales)  Pas de problème d‘orientation : capable de
 Démarre automatiquement sans aide extérieure fonctionner avec des vents turbulents

 Meilleure efficacité (peut approcher la limite de Betz  Généralement plus facile à transporter et à installer
soit 59 % de la densité énergétique du vent)  Capable de supporter des vitesses de vents
 Potentiel éolien disponible en hauteur généralement supérieures
plus important

Inconvénient :  Moins efficace en cas de vents turbulents  Peut nécessiter un apport d‘énergie extérieure avant
 Plus difficile à maintenir : les parties les plus fragiles de démarrer
(eg boîte de vitesse) sont situés à plusieurs mètres  Efficacité généralement inférieure à celle des
du sol éoliennes à axe horizontal
 Un mécanisme d‘orientation est nécessaire  A besoin de deux fois plus d‘espace qu‘une
éolienne à axe horizontal pour la même puissance
de sortie
Site  Surtout dans les sites dégagés.  Application particulière : éolienne radiale (type
d‘implantation statoeoline), développée pour application urbaine..

Efficacité en  éolienne plus efficace avec des vitesses moyennes  éolienne plus efficace avec des vitesses moyennes
fonction du élevées (d‘où l‘intérêt d‘avoir un mat élevé avec ce faible
profil de type d‘éolienne et sans turbulence).
distribution
temporelle
des vitesses
Puissance en kW

du vent
Puissance en kW

Vitesse du vent en m/sec

Vitesse du vent en m/sec

4.2 CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Les choix d‘une éolienne portent sur plusieurs caractéristiques techniques.

Le tableau ci-contre en reprend les principales à analyser :

274
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
Rotor :
Diamètre du rotor
Permet d‘évaluer l‘encombrement et la taille du mât nécessaire (minimum 5 fois le rayon)
Nombres de pales
Fréquence de vibrations
Clignotement quand les pales coupent la lumière du soleil (désagréable en dessous de 20 Hz)
Vitesse de rotation
Idem
Mâts :
Taille
Type de mâts (tubulaire ou en treillis)
Un mât en treillis est plus pratique pour la maintenance mais peut poser problème esthétique
Stabilisation
Typiquement : câbles en acier
Matériaux
Poids (transport + mesures de sécurité) :
Poids de la nacelle
Poids du rotor
Poids de la tour
Performance :
Puissance nominale de sortie (rated output power)
Puissance MAXIMALE que peut délivrer l‘éolienne
Rappel : il n‘existe pas une seule relation directe entre puissance nominale de l‘éolienne et production d‘énergie.
Vitesse de démarrage (cut in wind speed)
Vitesse du vent pour laquelle l‘éolienne commence à produire de l‘énergie
Typiquement de 3 à 5 m/s
Vitesse de mise en drapeau (cut out wind speed)
Vitesse de vent pour laquelle l‘éolienne cesse de produire de l‘énergie (sécurité)
Typiquement absente pour les modèles de l‘ordre du kW
Vitesse de survie (survival wind speed)
Vitesse de vent au dessus de laquelle l‘éolienne risque des dommages physiques
Typiquement autour de 60 m/s
Courbe de puissance
Donne la puissance électrique en sortie pour différentes vitesses de vent avec un pas de 1 m/s
A croiser avec la distribution des vitesses de vent pour le site évalué pour connaitre la production annuelle d‘énergie
Générateur :
Type
Voltage
Fréquence (si générateur à courant alternatif)

275
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
5 COUT ET RENTABILITÉ

5.1 COUT

Typiquement :

4000 euros pour des systèmes inférieurs à


1kW ;
6000 à 25000 euros pour des systèmes de
1,5 à 6 kW :
Comprend l‘installation du mât, de la
turbine, de l‘onduleur et le raccorde-
ment au réseau mais peut varier forte-
ment en fonction de la localisation.
Avec une maintenance annuelle régu-
lière, la durée de vie d‘une turbine est
proche de 20 ans

Toutefois, il est très difficile de donner un prix précis en fonction de la puissance.

Le graphique ci-contre a été construit sur base d‘une centaine de prix d‘éolienne hors frais d‘installation, HTVA, hors étude, hors livraison.

On peut voir qu‘il existe une tendance coût éolienne/puissance mais les coûts varient encore fortement. Par exemple, pour une éolienne
de 10kW, on peut avoir une remise de prix pour l‘éolienne seule comprise entre 15.000 € et 35.000€ !

A cela, si on tient compte de l‘installation concrète de l‘éolienne (accès de chantier, stabilité du sol, étude de vents, …), la variance dans
cette tendance de prix est encore plus élevée.
En conclusion, rien ne vaut une réelle remise de prix qui tient compte de tout les aspects de l‘installation de l‘éolienne surtout pour des
puissances plus élevées dans le cadre d‘un projet plus ambitieux ou à l‘échelle d‘une commune (de l‘étude de vent jusqu‘au chantier).

5.2 RENTABILITÉ

Pour compenser le prix d‘achat et rentabiliser son investissement, différentes sources financières sont disponibles :

aides financières : à voir au cas par cas ;


la Région Wallonne a mis en place le système des certificats verts (CV) :
il a l‘avantage d‘offrir une rentrée financière supplémentaire pour les producteurs d‘électricité verte et de garantir globale-
ment un certain pourcentage de production d‘électricité verte pour l‘ensemble de la Wallonie ;
l‘octroi de certificats verts est proportionnel à la production d'électricité de l'installation et du taux d'économie de CO2 réali-
sée. Actuellement, un certificat vert est octroyé par 456 kg CO2 non renouvelable évité par rapport à des installations clas-
siques de référence ;
La valeur du certificat est variable et généralement légèrement inférieure à la pénalité infligée aux fournisseurs d'électricité
qui ne remplissent pas leur quota. Ceux-ci doivent dès lors acquérir des certificats verts. Cette pénalité est fixée à 100 €
par certificat vert manquant. Le prix d‘un certificat vert oscillera donc entre 65 € et 100 €, voire même plus si l‘on considère
l‘avantage fiscal de la déductibilité des certificats verts. Notons que depuis le 1er avril 2008, la vente des certificats verts
est une activité soumise à la TVA. Une TVA de 21 % doit donc être appliquée au prix de vente du certificat vert.

8 Il
peut aussi exister des primes. Nous ne les reprenons pas dans notre guide car elles peuvent changer chaque année. Pour plus d‘informations à ce
sujet, voir : http://energie.wallonie.be/fr/index.html?IDC=6018
9 Mai 2009.

276
FICHE THÉMATIQUE :
« L’énergie éolienne»
l‘économie sur la facture d‘électricité :

en tant que producteur local d‘électricité, les gestionnaires du centre sportif qui investissent dans une éolienne peuvent
diminuer de manière importante voir totalement leur consommation d‘électricité.

la vente de l‘électricité « physique » :

il existe deux raisons de revendre son électricité produite localement : soit le centre sportif est en surproduction par rapport
à sa consommation, soit il produit à un moment où il ne consomme pas l‘entièreté de sa production ;
à priori, il est toujours intéressant de favoriser la simultanéité entre production et consommation car le prix de revente de
l‘électricité est au mieux équivalent au prix d‘achat ;
cette simultanéité est toutefois difficile à prévoir, surtout avec l‘éolien, puisque la production éolienne répond à la variation
aléatoire du vent. Par ce fait même, il est quasiment obligatoire de se raccorder au réseau à moins de mettre en place un
système de stockage (batteries…).

6 CONCLUSION

L‘éolienne a tout à fait sa place dans la conception d‘un centre sportif pour autant que l‘on ne perde pas de vue que le projet doit inclure
d‘autres aspects que purement la rentabilité. On notera donc l‘intérêt à étendre le projet d‘implantation à un quartier proche du centre
sportif voire à la commune même et, naturellement d‘impliquer les riverains dans un tel projet. On mettra aussi en balance la nécessité,
en termes de durabilité, de ne pas trop éloigner le centre sportif du centre de la commune et le besoin de choisir un site venteux à l‘abri
de toutes perturbations dues à la proximité d‘obstacles comme les habitations d‘un quartier.
L‘éolienne peut donc offrir une puissance électrique importante et se montrer très rentable pour autant que le site soit bien implanté et que
le dimensionnement de l‘éolienne soit optimal.

7 BIBLIOGRAPHIE

APERE ;
Energie + ;
http://energie.wallonie.be.

277
Le chauffe-eau solaire
FT 09

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
1 ENJEUX ET OBJECTIFS

1.1 OBJECTIFS

Assurer un maximum de couverture des besoins d’eau chaude sanitaire (ECS) par l’intermédiaire de panneaux solaires ther-
miques.

1.1 CONTEXTE GLOBAL

A l‘heure où la question de l‘énergie est devenue primordiale tant du point de vue environnementale que du point de vue financier, les
énergies renouvelables doivent être aussi envisagées au niveau des centres sportifs.
Dans le cas des capteurs solaires thermiques et dans son application comme chauffe-eau solaire, c‘est le soleil qui est la source de d‘é-
nergie gratuite et renouvelable. Plus précisément, en Belgique, le soleil produit chaque année au sol +/- 1.000 kWh/m².an de nature
thermique. Quant aux capteurs, dans de bonnes conditions ils peuvent atteindre une performances de l‘ordre de 500 kWh/m².

1.2 LES ATOUTS D’UN CHAUFFE-EAU SOLAIRE

Les chauffe-eau solaires sont des investissements pour l’avenir car ils offrent de nombreux avantages(1) qui peuvent être valorisés
sur plusieurs années :

ils contribueront à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Chaque kWh thermique produit à partir des cap-
teurs solaires thermiques permettra d‘éviter l‘émission de 279 à 340g (2) de CO 2, selon le combustible utilisé pour l’appoint.

En considérant que la durée de vie du chauffe eau solaire est d’au moins de 25 ans, une installation de 60 m² de capteurs (ce qu’il faut +/-
pour un centre sportif moyen) permet une économie de 125 tonnes de CO2.

ils permettent aux consommateurs d‘être plus indépendants par rapport à leurs fournisseurs d‘énergie et par rapport aux
fluctuations du coût de l‘énergie ;
ils permettent d‘anticiper la raréfaction voire l‘épuisement des gisements d‘énergies fossiles ;
ils créent des emplois durables en termes d‘installation ;
ils éduquent les concitoyens à la limitation et à la valorisation de l‘énergie surtout au niveau des jeunes sportifs ;
ils utilisent une technique simple et efficace. L‘entretien est limité et la durée de vie de l‘installation peut facilement attein-
dre 25ans.

1.3 CHAUFFE-EAU SOLAIRE DANS LES CENTRES SPORTIFS, INTÉRESSANT ?

En général, le profil de consommation dans les centres sportifs est très défavorable à l‘utilisation du solaire thermique dans le sens où les
consommations en été sont faibles juste au moment où l‘énergie solaire atteint son maximum. En effet, de fin mai à mi-août, voire fin août,
les écoles et les clubs ne fréquentent pratiquement plus le centre sportif.

Le cas particulier des centres sportifs où des stages de vacances sont organisés pourrait voir un intérêt pour le chauffage s olaire
(salle de centre ADEPS par exemple).

Il ne faut donc pas tirer sur la comète et condamner le chauffage solaire directement sans avoir établi un profil de consommation précis du
hall de sport. Il est vrai que l‘établir est un défi important. Cependant, les profils des centres sportifs de dimensions standards (c‘est ce
que l‘on vise dans ce guide) devraient être assez semblables. Une mesure de profil de consommation d‘ECS pendant deux semaines sur
un hall existant de même fréquentation que celle envisagée pourrait être réalisée.
1 Ibidem et « 8 bonnes raisons d'installer un chauffe-eau solaire », portail de l‘énergie de la région wallonne : http://energie.wallonie.be/fr/un-chauffe-eau-
solaire-chez-vous.html?IDC=6075&IDD=11300 .
2 http://cwape.wallonie.be/servlet/Repository?IDR=4431

280
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
2 ASPECT TECHNIQUE

2.1 COMMENT ÇA MARCHE ?

2.1.1 VUE D’ENSEMBLE

Un système de chauffe eau solaire est


toujours composé de 4 parties :

le système de charge ;
le système de stockage ;
le système d‘appoint ;
le système de décharge.

Principe de fonctionnement

2.1.2 LE SYSTÈME DE CHARGE

Cette première partie est composée des trois éléments :


les capteurs solaires ;
la boucle primaire ou « solaire » ;
un échangeur de chaleur.

Voici comment ces trois éléments fonctionnent ensemble afin de capter et transmettre
l‘énergie solaire à l‘ECS :

de l'eau glycolée s'échauffe en circulant dans un absorbeur générale-


ment placé sous un vitrage. Celui-ci laisse pénétrer la lumière solaire et
minimise les pertes par rayonnement infrarouge de l'absorbeur en valori-
sant l'effet de serre. Ce vitrage permet en outre de limiter les échanges
de chaleur avec l'atmosphère ;
pour assurer la circulation de l‘eau des capteurs vers l‘échangeur de
chaleur, on prévoit une boucle appelée « la boucle primaire » ou
« solaire ».

281
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
En Belgique, la boucle solaire est souvent fermée (ou indirecte). En fait, le fluide qui chauffe dans les capteurs solaires et celui qui arrive
aux points de puisages (douches…) sont deux fluides distincts : l'eau de consommation est indirectement chauffée par le fluide de
travail traversant le circuit primaire de l'installation.

Une fois l‘eau de la boucle solaire réchauffée par les capteurs, elle transfère sa chaleur à l'eau sanitaire du ballon de chauffe grâce à un
échangeur.

on distingue deux types d‘échangeurs :

Les échangeurs intégrés au stockage Les échangeurs extérieurs au stockage

Circulation thermosiphon possible Convection forcée obligatoire


Surface d‘échange importante Surface d‘échange réduite (échangeurs plaques)
Représenté par un ballon avec serpentin dans les figures Représenté par un rectangle barré dans les figures

2.1.3 LE SYSTÈME DE STOCKAGE

Il s‘agit généralement d‘un ballon d‘eau bien isolé thermiquement. Il permet de différer la demande de puisage par rapport au moment
de la production solaire.

Pour les centres sportifs, cet organe de l’installation est primordial. En effet, c’est généralement lorsque les salles de sport sont peu
occupées ou occupées par des classes d‘élèves consommant peu d‘ECS (cette remarque est juste un constat sans aucun jugement) que
la production solaire se réalise (c‘est-à-dire en journée). Or, le puisage, lui, se fait souvent le soir. Les seules périodes où peuvent coïnci-
der la production solaire aux puisages d‘ECS sont les WE.

Remarquons qu‘il existe un risque de légionellose(3) lorsque l’eau stagne trop longuement dans un ballon de stockage maintenu à une
température moyenne faible (inférieure à 50°C).

Pour combattre le risque de légionellose deux techniques courantes sont possibles :

désinfecter thermiquement les ballons solaires :


Il s‘agit d‘augmenter temporairement la température dans les ballons de stockage et canalisations. En effet ; à 50°C, 90 % des
bactéries présentes meurent dans les 2 à 6 heures. A 60°C, 90 % des bactéries présentent meurent dans les 5 minutes. A 80°C,
90 % des bactéries meurent dans les 30 secondes.
A ce titre un circulateur supplémentaire (pompe de transfert ou de déstratification) servira à transférer l‘eau chaude des ballons
solaires vers le ballon raccordé sur la chaudière pour y être désinfecté.

282
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»

Pour limiter la consommation énergétique tout en évitant la contamination, il est possible de prévoir une régulation dont la fonction
anti-légionelle prévoit une montée en température à 70° ou 80°C par exemple une fois par semaine. En réalité, cette intermittence
est mal connue ; elle a pourtant une forte incidence sur le rendement de l‘installation solaire. En effet, plus on donne de chocs
thermiques, plus la rentabilité du système solaire diminue.

de travailler avec des cuves de transition :


Les cuves de transition sont des tampons dite « à eau morte ». L‘eau chaude sanitaire est préchauffée à l‘aide d‘un échangeur de
chaleur. De la sorte, il n‘y a pas de contact entre l‘eau chaude sanitaire et l‘eau chaude stagnante.

3 La légionellose est une bactérie présente dans l‘eau de distribution (+/- une bactérie par m³) mais dont la croissance est nulle sous 20°C (état latent). La
croissance a lieu entre 25 et 45°C, avec un optimum entre 32 et 42°C : à cette température, leur nombre double toutes les 3 à 4 heures !
Cette bactérie peut être mortelle pour autant qu‘elle soit inhalée (gouttelettes de 1 à 5 microns). Inhalée, elle se développe alors dans les poumons. Ingé-
rée, la bactérie ne survit pas dans l'estomac. Le risque existe donc que dans les installations des sanitaires (douches…)

283
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
2.1.4 LE SYSTÈME D’APPOINT

Pendant une bonne partie de l‘année, l‘eau chaude sanitaire est uniquement préchauffée par le soleil. Il faut donc prévoir un appoint de
chaleur pour atteindre la température minimale de la boucle souhaitée (on calcul la température minimale de départ de la boucle de telle
sorte qu‘au retour de la boucle, l‘ECS soit à 55°C pour éviter le développement de légionellose dans la boucle elle-même).

L‘appoint de chaleur peut être réalisé par une chaudière, de préférence renouvelable, comme les chaudières au bois par exemple.

2.1.5 LE SYSTÈME DE DÉCHARGE

C‘est la partie de l‘installation qui distribue l’eau chaude sanitaire aux différents points de puisage dans les douches des vestiai-
res. Plus précisément, on trouve un circulateur qui assure l’adduction de l’eau chaude entre le ballon de stockage et les différents points
de puisage.

2.2 QUEL TYPE DE CAPTEURS CHOISIR ?

2.2.1 LES DIFFÉRENTS TYPES EXISTANTS

Il existe deux groupes de capteurs :

les capteurs plans ;


les capteurs sous vide.

A LES CAPTEURS PLANS


groupe Sous-groupe Commentaires/figure
Il s‘agit des capteurs que l’on rencontre le plus souvent ; ils conviennent pour la plupart des
applications courantes (ECS, appoint chauffage, piscine…)
Un capteur plan vitré se compose des éléments fondamentaux suivants:
1. Un boîtier qui contient tous les éléments constitutifs fragiles du capteur comme les tubes, la
plaque absorbante…
2. Un joint d’étanchéité pour empêcher l'eau de pénétrer quand il pleut.
3. Un couvercle transparent qui permet de créer l'effet de serre au-dessus de la plaque
absorbante.
4. Une isolation thermique qui réduit la déperdition de chaleur par la face arrière et les côtés
du capteur.
Les vitrés 5. Une plaque absorbante qui permet la conversion du rayonnement solaire en énergie
thermique transportée par le fluide.
6. Les tubes qui sont traversés par le fluide transportant l‗énergie jusqu‗à l‗extérieur du capteur.

Les capteurs
plans

Ce sont les capteurs les plus simples du marché. En effet, ils sont constitués d‘un ensemble de
tuyaux opaques de couleurs foncés qui jouent à la fois :
1. Le rôle de plaque absorbante qui permet la conversion du rayonnement solaire en énergie
thermique transportée par le fluide.
2. Le rôle de tube qui transporte l‗énergie jusqu‗à l‗extérieur du capteur.
Contrairement aux plans vitrés, ils ne possèdent pas d‘isolation et pas de couvercle transparent.
Les opaques
Leur rendement est donc nettement moins bon sauf s’ils sont destinés à fournir une eau
chaude de basse température (proche de la température extérieure).

284
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
B LES CAPTEURS SOUS VIDE
Dans ce type de capteur, on trouve les éléments suivants:
1. Une bouteille de verre à double parois (un peu comme un thermos). Les deux parois sont
reliées de manière étanche au niveau du goulot de manière à emprisonner le vide (partie
grise dans le schéma suivant). L‘intérieur de la bouteille est soumis à l‘air atmosphérique.
2. L’extérieur de la bouteille est transparent.
3. L’absorbeur est posé sur la face intérieure de la bouteille en verre.
4. Les tubes qui évacuent la chaleur se trouvent dans le creux atmosphérique central.
5. Les tuyaux sont reliés à l‘absorbeur par des profilés semi-circulaires métalliques de transfert
de chaleur.
Les absorbeurs sur 6. Éventuellement, des réflecteurs augmentent le rayonnement solaire sur le capteur (on parle
Les capteurs support en verre
sous vide : alors des tubes Sydney ou CPC pour Compound Parabolic Concentrator).
on fait le vide
dans des tubes
afin de réduire
les déperditions
de chaleur par
convection et
par conduction
thermique.

Ils permettent
d’obtenir des
températures
d’eau chaude à Dans ce type de capteur, on trouve les éléments suivants:
la sortie des 1. Un tube en verre qui emprisonne le vide dans lequel toutes les composantes suivantes
capteurs sont comprises.
beaucoup plus
élevées que 2. L’absorbeur est posé sur un support en cuivre.
les capteurs 3. Les tubes qui évacuent la chaleur, généralement aussi en cuivre, se trouvent dans le vide et
plans. sont donc également isolés. Les tuyaux peuvent être disposés de diverses manières (soit
Les absorbeurs sur juxtaposés, soit concentriques).
support en cuivre 4. Si nécessaire, on peut orienter l’absorbeur par rapport au soleil au moment de l‘installation
lors d‘une implantation en façade par exemple.

2.2.2 COMMENT FAIRE SON CHOIX ?

Le choix d‘un type de capteurs dépend principalement de la température que l‘on souhaite avoir au point de puisage. En effet, comme
nous le montre la figure suivante, le rendement de chaque type de capteurs dépend fortement de la différence entre la température du
capteur et la température extérieure.

Ainsi, par exemple, pour une piscine, la


température de l‘eau ne doit pas être
élevée (par ex. on souhaite de l‘eau à
30°C et il fait 20°C à l’extérieur => delta
T = 10°C), le rendement est maximal
avec un capteur plan non vitré (capteur
« noir »).

Pour le préchauffage de l‘ECS, le delta T


est de 40°C (60°-20°C). On voit que le
rendement des capteurs plans vitrés
(capteurs bien moins chers que les sous-
vides) est encore bon : +/- 65%.

285
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
2.3 COMMENT INSTALLER LES CAPTEURS SOLAIRES THERMIQUES ?

2.3.1 INCLINAISON ET ORIENTATION

Le panneau doit être orienté et incliné de façon à obtenir le maximum


d‘énergie solaire sur toute l‘année. Voici un schéma qui indique le pour-
centage optimal de gains solaires perçus en fonction de l‘inclinaison et
de l‘orientation du panneau.

Remarque : outre l‘amélioration du rendement, une inclinaison supérieure


à 15° à 20° permet à la pluie de laver les capteurs et au fluide de circuler
correctement dans le capteur.

Par exemple, un capteur orienté au Sud avec une inclinaison de 25°


par rapport à l‘horizontale donne un pourcentage optimal de gains
solaires de 100% alors qu‘une orientation à l‘Ouest et une inclinaison
de 50° réduit les gains solaires à 70% !

Pour connaitre la surface maximale disponible de cap-


teurs, il faut tenir compte des ombrages. Les ombrages
proviennent de plusieurs sources :

ombrage dû à l‘environnement du bâtiment


(immeubles voisins plus haut que les cap-
teurs solaires…) ;
ombrage dû au bâtiment lui-même (cabanon
technique, antennes…) ;
ombrage dû aux capteurs entre eux.

Pour ce dernier type d‘ombrage, on compte générale-


ment qu‘il faut trois m² de toiture pour un m² de capteur.

L‘entre-axe entre deux rangées de capteurs est défini


par la formule suivante :

Entre axe = d + b = h (cos β+ sin β/ tg α) où

h = hauteur du capteur ;
b = inclinaison des capteurs par rapport à
l‘horizontal ;
α = l’inclinaison solaire minimum
(généralement pris le 21 décembre soit un
angle de 16°) ;
β= l’inclinaison des capteurs.

En considérant des capteurs de 1,2 m de haut, l’entre-axe des rangées de capteurs est de : 1,2m x (cos 35°+sin 35°/tg16°) = 3,38 m.

286
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
2.4 ASPECTS ÉCONOMIQUES

2.4.1 FACTEURS INFLUANÇANT LE PRIX

Afin d‘éviter de mauvaises surprises, outre le coût des capteurs, d‘autres paramètres doivent être pris en compte dans le prix de l‘installa-
tion. Entre autres :

le mode d'intégration architecturale choisi ;


l‘impact technique de raccorder la boucle solaire à l‘installation existante ;
l‘accessibilité de la toiture ;
la structure de la toiture (évaluer le surcoût si on doit renforcer la toiture) ;
la taille de l‘installation.

2.4.2 PRIX PAR M² DE CAPTEURS SOLAIRES

En première approximation, on peut estimer le coût d‘une installation solaire par mètre carré de capteur. Comme pour les capteurs photo-
voltaïques, le coût d‘une installation solaire par m² de capteurs varie en fonction de la taille de l‘installation (plus le système est grand,
plus le prix par m² de capteur est réduit).

A titre d‘information, on peut estimer les coûts (hors TVA) suivants :

pour 25 m² de capteurs, il faut compter environ 30 000 € pour tout le système, soit +/- 1 200€/m² de capteurs,
Pour notre cas d‘étude (voir ci-après), on a obtenu de l‘ordre de 80.000 € pour 58 m², soit 1.380 €/m² (on est plus haut
que les 1.200 €/m² du graphique);
Par douche, cela donne de l‘ordre de 80.000[€] / 55 [douches] = 1.450 [€/douche]

Coût unitaire du capteur solaire thermique


(capteur + stockage+ raccordement appoint)

1.700 €/m²

1.600 €/m²

1.500 €/m²

1.400 €/m²

1.300 €/m²

1.200 €/m²

1.100 €/m²

1.000 €/m²
0 m² 20 m² 40 m² 60 m² 80 m² 100 m²

2.4.3 AIDES FINANCIÈRES ET PARAMÈTRES FISCAUX

Pour soutenir la production d‘énergie verte, tous les niveaux de pouvoirs en Belgique ont mis en place des mécanismes financiers qui
réduisent le coût réellement payé par l‘investisseur de capteurs solaires thermiques.

Vu que ce mécanisme est assez «volatile », il ne sera pas abordé dans ce guide.

287
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
2.4.4 GARANTIE DE RÉSULTATS SOLAIRES

A PRINCIPE

Depuis quelques années, un nouveau service accompagne souvent la fourniture et la pose des installations solaires thermiques ; il s’agit
du contrat de garantie de résultats solaires (GRS). C‘est un contrat par lequel le soumissionnaire (généralement l‘installateur) s’engage
envers le Maître d‘Ouvrage à concevoir, à mettre en œuvre, à livrer en parfait ordre de marche et à exploiter pendant une durée fixée une
installation de production d‘eau chaude sanitaire solaire.
Concrètement, l‘installateur garantit et démontre sur site la capacité à assurer une production énergétique annuelle minimale d‘origine
solaire pendant une durée fixée.
A la fin de la période de garantie, en cas de non-obtention des résultats moyens annuels garantis, le soumissionnaire dédommage le
Maître d‘Ouvrage dans les conditions définies préalablement par le contrat.
La mesure de la quantité d‘énergie fournie et de la consommation réelle d‘eau chaude sanitaire s‘effectue généralement à l‘aide d‘un sys-
tème de comptage faisant partie intégrante de l‘installation.

B INTÉRÊT

Grâce à ce service complémentaire, la personne qui souhaite investir dans les énergies renouvelable peut s‘assurer que :

une étude poussée de dimensionnement sera effectuée par le soumissionnaire. En effet, ce dernier ne prendra pas le
risque d‘annoncer un résultat sans l‘avoir évalué le plus correctement possible (ombrage, surdimensionnement…) ;
son investissement sera proche de la rentabilité qu‘on lui aura annoncée.

3 ETUDE DE CAS

Capteurs solaires thermiques produisant de l’eau chaude


sanitaire

288
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
3.1 MÉTHODOLOGIE

En tant que concepteur d‘un centre sportif, les principales questions que l’on doit se poser à propos du solaire thermique sont les
suivantes :
Y a-t‘il une surface de toiture capable d‘accueillir des capteurs thermiques ? :
superficie disponible ;
orientation (dans le cas d‘une toiture inclinée) ;
inclinaison (dans le cas d‘une toiture inclinée) ;
portance suffisante de la toiture pour accueillir le surpoids induits par les capteurs + systèmes de filtration ;
ombrage.
Quel est le besoin d‘eau chaude sanitaire?
Quelle est la rentabilité de la pose de capteurs solaires ? En d‘autres termes, quel est le temps de retour ?

3.2 BÂTIMENT ÉTUDIÉ

On part d‘une consommation type d‘eau d‘un centre sportif standard moyen consommateur : soit de l‘ordre de 1.180 m³/an. Cette
consommation d‘eau, en première approximation, peut être considérée comme principalement due à l‘ECS. C‘est en fait de l‘eau chaude
à 40°C puisqu‘une partie est chauffée à 60°C au niveau de la production et l‘autre partie est de l‘eau froide mitigée au niveau du point de
puisage. On considère que les 1.180 m³/an puisés sont de l‘ECS à 40°C (température de confort).

3.2.1 PROFILS DE PUISAGE

Les profils de puisage d‘ECS à 40°C sont déterminés comme suit :

Remarque : attention que le profil de puisage d‘ECS à 40°C devra être corrigé pour connaître la consommation réelle à 60°C qui nous
intéresse au niveau de la production.

Exemple : Les 3.300 litres par jour consommés en ECS à 40°C sont en réalité une consommation de 1.980 litres par jour à 60°C (la simu-
lation en tient compte.

289
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
3.2.2 SURFACE DE TOITURE

La surface de la toiture mesurée est de 480 m².


Comme montré dans la partie théorie, l‘orientation optimale des capteurs est au Sud et leur inclinaison est de +/- 35° par rapport à l‘hori-
zontale ; ce qui est le cas de notre centre sportif type idéal.

3.2.3 BILANS

Le dimensionnement est réalisé à l‘aide du logiciel T4sol Pro 4.4 qui est un logiciel de dimensionnement dynamique (4) du solaire thermi-
que.

Lambda = 0.028 PU

Inclinaison 20°C - Pompe 2x/semaine - ball

A BILAN ÉNERGÉTIQUE

Le bilan du solaire thermique est présenté aux graphes ci-dessous.

surface Taux de Pertes Pertes Energie Energie Energie


Besoins
Variante panneaux Couverture ballon boucles délivrée par le délivrée par délivrée par le
ECS
solaires ECS ECS ECS circuit solaire l'appoint circuit solaire
48.150 1.270
0 58,00 m² 33% 4.810 kWh 17.970 kWh 36.270 kWh 310 kWh/m²
kWh kWh

0 kWh 10.000 kWh 20.000 kWh 30.000 kWh 40.000 kWh 50.000 kWh 60.000 kWh
1.270 kWh
Besoins ECS
48.150 kWh 4.810 kWh
Pertes ballon ECS
Pertes boucles ECS

17.970 kWh 36.270 kWh Energie délivrée par le circuit solaire


Energie délivrée par l'appoint

(’4) Un programme dynamique permet d’évaluer la simultanéité d’événements comme la production solaire et la consommation d’ECS…

290
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
Il est constaté que le solaire thermique couvre 33 % des besoins. L’énergie délivrée par le circuit solaire est de = 310 kWh par m² (ce qui
est peu car en moyenne, on compte de l‘ordre de 500 kWh/m²).

Les besoins et les apports solaires ne sont pas constants sur l‘année. Il est constaté que l‘installation solaire couvrira 60 % des besoins
en été et moins de 10% en hiver. Lorsqu‘on veut faire correspondre les besoins aux apports solaires, on constate que dans les centres
sportifs c‘est difficile pour les raisons bien connues suivantes :

les clubs terminent leur championnat dans le courant du mois de mai (mis à part quelques tournois de fin de saison) ;
c‘est la fin des cours pour les écoles et pour cette période, les enseignants privilégient les activités en plein air s‘il fa it
beau dehors.

Bilan énergétique
Surface des capteurs solaires 58,0 m²
volume ballon solaire 0l
volume réservoir ou ballon bivalent 3.250 l
Fraction solaire 33%
Production panneaux solaire thermique 17.970 kWh/an
Rendement de production de la chaudière (en PCS) 90%
Economie d'énergie en énergie/an 19.967 kWh/an
Bilan environnemental
Coefficient d'émission de CO2 251 g/kWh
Emission de C02 évitée annuellement 5,01 Tonnes/an
Emission de CO2 évitée sur 25 ans 125,3 Tonnes
Bilan investissement
Coût approximatif du système 83.925 €
Primes 0€
Investissement net après subsides 83.925 €
Bilan rentabilité
Prix du kWh gaz PCS 0,060 €
Economie annuelle sur la facture de gaz 1.198 €
Frais d'entretien 200 €
Economie annuelle totale 998 €
Temps de retour simple 84,1 ans
291
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
B ANALYSE DES RÉSULTATS

Le bilan énergétique et environnemental est largement positif :


Taux de couverture de 33 %. En d‘autres termes, un sportif sur trois prend une « douche solaire » ;
Sur la durée de vie théorique des panneaux solaires (25 ans), 125 tonnes de CO 2 ne sont pas émises dans l’atmosphère.
Par contre, le bilan financier ne peut être positif que si des primes sont accordées. En effet :
Dans le calcul, on n‘a pas tenu compte de primes éventuelles d‘une part pour montrer l‘impact du non financement d‘une
telle installation, d‘autre part pour assurer la pérennité du guide (les politiques énergétiques changent) ;
Il n‘y a pas de certificat vert comme pour les installations PV : « dommage ! » ;
Pour un centre sportif occupé pendant les vacances (Adeps par exemple), le résultat serait meilleur. Mais sans prime,
même une consommation d‘ECS l‘été prise en charge par le système solaire ne « rentabiliserait pas l‘investissement.

4 CONCLUSION

La rentabilité d‘un chauffe-eau solaire est fortement dépendante des primes disponibles et des hypothèses considérées.
La rentabilité financière de l’investissement doit être analysée avec beaucoup de prudence : on peut faire dire ce que
l’on veut aux chiffres !

Il y a un lien inversement proportionnel entre le taux de couverture solaire et le rendement du chauffe -eau solaire. Plus la
fraction solaire sera élevée, plus la production d‘énergie par m² sera faible et plus la rentabilité financière diminuera.
Par exemple, un ordre de grandeur à besoins équivalents :
32,5 m² de capteurs solaires plans fournissent 510 kWh/m² de capteur ;
65 m² de capteurs solaires plans fournissent 360 kWh/m² de capteur.

Le chauffe-eau solaire peut être assez facilement installé par après et constitue donc un complément ultérieur pour au-
tant que la production de chaleur par rapport à une source d ‗énergie renouvelable soit centralisée. En effet, dans un
nouveau projet il n‘est jamais évident d‘anticiper les besoins en ECS.
Ils dépendront de la politique et du dynamisme de développement des sportifs pratiqués dans la commune.
Par conséquent, on pourrait très bien prévoir dans le projet de « préparer le terrain » au cas où les responsables du cen-
tre sportifs décideraient d‘investir dans un chauffage d‘eau solaire lorsque la politique de développement de cette techni-
que serait favorable (primes plus conséquente, diminution des prix de cette technologie, …).
Il serait nécessaire, pour préparer le terrain, de prévoir :
Une structure de la toiture dimensionnée pour supporter une charge supplémentaire (stabilité) ;
Éventuellement, les systèmes de fixation des panneaux les plus universels possibles ;
Un emplacement en chaufferie pour le placement d‘un ballon solaire ;

Le montage et la régulation de l‘installation sont deux paramètres primordiaux dans la définition de la rentabilité du systè-
me.
Une mauvaise régulation peut faire chuter la production solaire de plus de 30%. Une façon de s‘assurer du bon dimen-
sionnement, de la pose et de la régulation d‘une installation solaire thermique est de demander un contrat de garantie de
résultats solaires (GRS) au soumissionnaire.

292
FICHE THÉMATIQUE :
« Le chauffe-eau solaire»
4 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4.1 LECTURES COMPLÉMENTAIRES

Pour en savoir plus :

http://www.apere.org/ ;
http://www2.ademe.fr/ ;
NIT 212 (CSTC).

4.2 OUTILS D’ÉVALUATION

Voici une liste de logiciels qui vous permettent de réaliser des études plus approfondies :

Quickscan : outil sous format Excel de pré-dimensionnement d‘installations solaires thermique de production d‘eau chau-
de pour une série de bâtiments tertiaires, de structures d‘accueil et de logements collectifs. Le programme est gratuit et
mis en ligne sous l‘adresse suivante : www.energie.wallonie.be ;
T*SOL professionnal : programme payant de simulation dynamique pour la conception et l'optimisation d‘installations so-
laires thermique : www.valentin.de ;
TECSOL : outil de pré-dimensionnement de la production solaire d‘eau chaude tenant compte de plusieurs paramètres
techniques et d‘un profil de consommation mensuel. Le programme est gratuit et mis en ligne sous l‘adresse suivante :
http://www.tecsol.fr/st_fr/calc2B.htm.

4.3 BIBLIOGRAPHIE

ATIC : conférence : « les grandes installations solaires 23 septembre 2006 » ;


Solarpraxis : « Installation solaires thermiques, cours pour installateurs » ;
APERE : Association pour la Promotion des Energies Renouvelables ;
Portail de l‘énergie de la région wallonne : 8 bonnes raisons d'installer un chauffe-eau solaire » ;
ECOTEC ltd, Energy for sustainable development Ltd, Eurofes, Forum für Zukunfts energien eV, IDAE, Observ‘ER, O
Öenergiesparverband ;
ALTENER - « The impact of renewables on employment and economic growth ».

+ Les ouvrages repris en références pour la recherche d‘informations complémentaire.

293
La biomasse
FT 10

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« La biomasse»
1 OBJECTIFS ET ENJEUX

Couvrir au maximum les besoins de chaleur par une stratégie d’énergie renouvelable

1.1 ENJEU ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Dans le domaine de l'énergie, le terme de biomasse regroupe l'ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'éner-
gie. Ces matières organiques proviennent des plantes ou des animaux. Elles peuvent être utilisées soit directement (bois énergie) soit
après une méthanisation de la matière organique (biogaz à partir des lisiers) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant à
partir de colza).
Dans le cadre de ce guide, on parlera surtout de la filière bois pour les raisons principales suivantes :
le bois est abondant en RW ; Combustible Emission CO2 [kgCO2/kWh]
Electricité 0,456
les gammes de puissance de chaudière bois sont bien adaptées aux
Fuel 0,34
bâtiments de basse et moyenne puissance ;
Gaz 0,279
le bois est plus facilement « conditionnable » et transportable (sous Huile 0,065
forme de bûches, de plaquette, de pellets, …) que le lisier pour la Bois 0,04
biométhanisation.
Le bois est un combustible intéressant. Son bilan CO2 est presque neutre (les émissions équivalent la quantité emmagasinée au cours de
la croissance des arbres sur pied en dehors de la transformation) si on suppose un cycle complet du bois qui permet à des plantations
nouvelles de capter le CO2 émis par le bois brûlé ! La solution est donc très intéressante du point de vue environnemental (émissions de
CO2).

1.2 ENJEU FINANCIER

Cette solution est moins intéressante au niveau du coût financier (installation + stockage) par rapport à d‘autres filières fossiles comme le
gaz , le fuel, …, sauf lorsqu‘on considère une extrême volatilité des cours du gaz et du pétrole associée à une relative stabilité des coûts
du bois.

De plus, il faut noter que les stocks disponibles en Belgique sont assez réduits, la majorité des déchets valorisables de la filière bois sont
déjà exploités pour la production énergétique en centrales au niveau national. Il faut donc prendre en compte la disponibilité de la ressour-
ce au niveau local (proximité
d‘un fournisseur) ou éventuel-
lement prévoir une chaudière
biomasse « multi-
combustibles ».
Le prix du combustible pellet
offre l‘avantage d‘être beau-
coup moins volatil par rapport
aux énergies fossiles non
renouvelables ce qui repré-
sente sur le long terme une
garantie relative de maintien
des coûts d‘exploitation – le
graphique repris ci-après illus-
tre l‘évolution des prix du com-
bustible pellet par rapport au
combustible mazout (volatilité
comparable pour le gaz) sur
2008-2009. Comparatif des prix des combustibles du bois et du mazout
296
FICHE THÉMATIQUE :
« La biomasse»
2 ASPECTS TECHNIQUES ET INVESTISSEMENTS

2.1 CHAUDIÈRES

Différents types de chaudière au bois existent Chaudière à


Chaudière à
sur la marché : TYPE DE CHAUFFAGE plaquettes ou
bûches
granulés

les chaudières à pellets ; Rendement 55 à 75% 75 à 90% voire 92 %


Autonomie < 20h Plusieurs mois
les chaudières à plaquettes ; Puissance maximale kW 10 à 20 < 100
les chaudières à bûches. Coût d’installation En euros
3 500 < 20 000
HT
Coût de fonctionnement
3 2,5
moyen en cts euros HT/kWh

Au vu des performances des divers types de chaudières, les chaudières à plaquettes, et plus particulièrement à pellets sont intéressantes
au même titre que les chaudières au fuel, tout en précisant que leur intérêt réel pour rivaliser avec les chaudières gaz à condensation
(rendement de 104 % sur PCI), est l’aspect environnemental où elles sont pratiquement imbattables.

2.2 STOCKAGE ET ALIMENTATION DE LA CHAUDIÈRE

Pour qu‘une chaudière aux granulés de bois offre la même facilité d‘utilisation qu‘une chaudière
au gaz, elle doit être équipée d‘une alimentation automatique et accompagnée d‘un espace de
stockage des granulés accessible pour la livraison par camion souffleur / ou verseur (accès à
rue). Le stockage est le principal inconvénient du chauffage au bois : les volumes sont loin d‘être
négligeables.

Il est nécessaire, dans le cadre du chauffage au bois, de veiller à la capacité d‘approvisionne-


ment en combustible. Par sécurité, on peut choisir des chaudières capables de fonctionner avec
différents combustibles, pour être moins dépendant de l‘approvisionnement.

Source : Okofen

Principe de chargement des pellets

2.3 QUALITÉ DES FUMÉES

Notons que le chauffage au bois produit plus de fines particules et de suies que le chauffage au gaz (en fonction de la qualité du bois et
du réglage de la chaudière), néanmoins il existe des solutions exploitables (filtres à particules).

297
FICHE THÉMATIQUE :
« La biomasse»
3 ELÉMENTS DE CHOIX

3.1 RENDEMENT DE LA CHAUDIÈRE

Parmi les systèmes de chauffage au bois, on retiendra que c‘est le chauffage alimenté en pellets qui offre les meilleurs rendements : soit
de l‘ordre de 92 %. De plus, pour une installation similaire, l‘utilisation des pellets bien que plus onéreux, présente de nombreux avanta-
ges par rapport aux plaquettes de bois :

pouvoir calorifique supérieur ;


pour une même production de chaleur, zone de stockage +/- 40% moins grande ;
fréquence de livraison réduite et facilité de processus (les pellets sont ‗soufflés‘ – les plaquettes sont ‗versées‘).

Donc, en priorité, on privilégiera le pellet comme combustible de base ; ce qui conditionne le choix :
du stockage ;
de l‘alimentation (vis sans fin, aspirateur, … ;
de la chaudière ;
de la régulation.

3.2 LE COMBUSTIBLE

Il est nécessaire pour atteindre ses objectifs énergétiques de maîtriser la filière du


bois. En effet, un des problèmes de la filière du bois est son conditionnement avec
une constance du taux d‘humidité (influence naturellement son pouvoir calorifique). Il
existe des labels qui garantissent la filière.

Source : ValBiom

4 DIMENSIONNEMENT ET MISE EN OEUVRE

4.1 STOCKAGE

Les dimensions de la zone de stockage peuvent être évaluées en fonction des paramètres suivants :
le combustible (pellets ou plaquettes) ;
les caractéristiques intrinsèques du combustible (taux d‘humidité…) ;
la consommation estimée du bâtiment ;
et l‘autonomie souhaitée.

Par exemple, en reprenant notre centre sportif basse énergie on peut estimer le volume de stockage nécessaire au moyen d’un logiciel
« propriétaire » MATRIciel.
Autonomie Volume à stocker Surface sol pour une hauteur de 2,3 m
Les hypothèses sont les suivantes :
1 an 43 map (1) 19 m²
Pellets ‘bonne qualité’ ;
C o n s o m m a t i o n e s t i m é e 1 mois en plein hiver 31 map (2) 13 m²
(chauffage) : 300.545 kWh ; 1 mois moyen 15 map 7 m²
Puissance installée : 200 kW ;
1 semaine en plein hiver 7 map (2) 3 m²
Taux de remplissage du stock :
80%.
(1) MAP : mètre cube apparent – correspond au volume du combustible y compris les
interstices.
(1) map : mètre cube apparent – correspond au volume du combustible y compris les interstices.
(2) valeur
(2) obtenue enobtenue
Valeur considérant un mois/une
en considérant semainesemaine
un mois/une à pleinàrégime de puissance
plein régime de puissance
298
FICHE THÉMATIQUE :
« La biomasse»
Un critère qui influencera aussi le dimensionnement du volume de stockage est aussi la capacité moyenne de +/- 30 m³ pour les camions
souffleurs.
Attention que le volume de stockage doit bénéficier d‘un système d‘aération qui devra permettre de réguler l‘hygrométrie du pellet.

4.2 IMPLANTATION DE LA CHAUDIÈRE PAR RAPPORT AU LOCAL DE STOCKAGE

Illustrations de principe de stockage (autres configurations possibles)


- silo de stockage de pellets / alimentation par vis motorisé

(Sources : KWB)

5 BIBLIOGRAPHIE

ValBiom : « la filière bois-énergie » ; décembre 2004 (disponible sur le portail Energie de la RW)

299
Comparaison des stratégies
FT 11
d'énergies renouvelables

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
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FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
1 OBJECTIFS CIBLES

Réduire l’impact énergétique et environnemental au maximum, en combinant, pour un bâtiment basse énergie,
différentes stratégies faisant appel aux énergies renouvelables ;
Limiter au maximum l’appoint en énergie fossile pour les besoins de chaleur.

2 ETUDE COMPARATIVE DES COMBINAISONS DE DIFFÉRENTES STRATÉGIES

L‘étude porte sur la cohabitation de différentes stratégies d‘énergies renouvelables avec des énergies fossiles classiques. L‘idée reste,
bien sûr :

de maximiser la « couverture » des besoins énergétiques du centre sportif par des stratégies d‘énergies renouvelables
comme par exemple :
une pompe à chaleur géothermique pour assurer les besoins de chaud ;
des capteurs solaires photovoltaïques pour assurer les besoins d‘électricité ;

d‘assurer le complément en puissance, en temps et en énergie par une stratégie d‘énergies fossiles comme par exemple :
une chaudière à gaz à condensation pour le chaud ;
le réseau électrique classique pour les besoins électriques lorsqu‘ils sont en dehors des plages de productions des
capteurs photovoltaïques (éclairage des aires de jeux lorsqu‘il fait noir dehors) ;

Il en résulte que tout un catalogue ou « panel » de stratégies d‘énergies renouvelables et fossiles est disponible.
Parmi ce « panel », on veillera à éviter la redondance des « stratégies renouvelables». En d‘autres termes, le choix d‘une cogénération à
l‘huile végétale avec des capteurs photovoltaïques, par exemple, ne serait pas opportun dans le sens où les deux systèmes produisent
tous les deux de l‘électricité. Vu l‘importance des investissements des deux « stratégies » et sachant qu‘une seule pourrait subvenir à la
fourniture d‘électricité (bon dimensionnement), on évitera la combinaison de ces deux « stratégies ».
La combinaison « raisonnée » devra donc tenir compte de:
tous les besoins du centre sportif (chaud, électricité principalement) ;
la pertinence écologique et durable (cohérence en termes de filière d‘approvisionnement, bilan CO2 favorable, …) ;
la non redondance des stratégies ;
l‘aspect financier (coûts d‘exploitation et investissements estimés) ;

La comparaison des différentes stratégies est réalisée en exploitant les résultats des besoins de chaleur/refroidissement, d‘ECS et d’é-
clairage pour un bâtiment optimisé en termes de minimisation :

des déperditions thermiques (parois, ventilation) ;


des apports tant internes qu‘externes ;
des consommations d‘éclairage artificiel par une couverture en éclairage artificiel ;
des besoins de ventilation hygiénique en tenant compte d‘une occupation la plus proche possible de la réalité, d‘une récu-
pération de chaleur sur l‘air extrait de chaque zone (hall, bureau, …).

3 COMBINAISONS SÉLECTIONNÉES

Sur base des critères de cohabitation raisonnée, émergent différentes combinaisons mûrement réfléchies et non exhaustives que l‘on
pourra comparer entre elles et par rapport à une référence fossile performante et ce, au niveau du bilan énergétique annuel et environne-
mental (émission de CO2), à savoir :

la combinaison des énergies solaires avec une énergie fossile comme cas de base ;
la combinaison des énergies photovoltaïque et géothermique ;

302
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
la cogénération à l‘huile végétale ;
la combinaison des énergies photovoltaïque et de la biomasse.

4 DONNÉES ET HYPOTHÈSES DE TRAVAIL

4.1 ENVELOPPE ET SYSTÈMES

Notre objectif est de proposer des alternatives à la conception habituelle rencontrée dans le cadre des nouveaux projets actuels.
D‘emblée on part sur l‘étude d‘un centre sportif basse énergie comme on a pu l‘étudier dans le cadre de l‘optimisation de l‘enveloppe.
Pour rappel, le bâtiment de référence était le centre sportif de Grez-Doiceau. Au départ, celui-ci peut être considéré comme un projet type
« Réglementaire au niveau Umax des parois». Par exemple :

l‘isolation de l‘enveloppe a été bien soignée sachant que l‘on trouve minimum 10 cm de laine de roche dans les murs et
15 cm en toiture ;
les productions de chauffage sont performantes : une chaudières à gaz à condensation aura, par exemple, un rendement
de 104 % ;
le système de chauffage du grand hall est par air à recyclage, ce qui limite l‘impact énergétique ;
la plupart des systèmes de ventilation sont équipés de récupérateur de chaleur ;

4.1.1 ENVELOPPE DE RÉFÉRENCE

Le bâtiment de référence de Grez-Doiceau modélisé est retenu mais l‘alternative « basse énergie » a été prise en compte, à savoir :

isolation renforcée des parois externes ;


l‘éclairage artificiel tient compte de l‘éclairage naturel. Le lanterneau de la grande salle a été optimisé en tenant compte
non seulement de l‘exploitation maximale de la lumière du jour (fraction lumière du jour), mais aussi du minimum de dé-
perditions thermiques au travers du lanterneau. Pour rappel, dans le cas spécifique des grandes salles de sport, l‘opti-
mum en l‘exploitation de la lumière du jour et les déperditions thermiques est compris entre 10 et 15 % ;
les systèmes de ventilation des zones principales reprises dans l‘étude sont indépendants, à double flux avec récupéra-
teur de chaleur (80 % de rendement thermique).

4.1.2 SYSTÈMES DE RÉFÉRENCE

Pulsion parallèle aux versants de la toiture (bouches type « jet »)


Extraction sous le faîte de toiture

Centrales de traitement d’air (CTA) équipées d’un


récupérateur de chaleur sur l’air extrait

Ballon ECS

Système de production de Collecteur de chauffage Centrale de traitement d’air (CTA) équipée d’un récu-
chaleur à connecter pérateur de chaleur sur l’air extrait

303
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
Afin de permettre la comparaison des différentes productions de chaleur et d‘électricité, on centralise :

les besoins de chaleur sur un collecteur, soit les besoins :


de chauffage par air des différentes zones ;
d‘eau chaude sanitaire ;
de chauffage de l‘air hygiénique.
Les besoins d‘électricité au niveau du tableau électrique principal.
Les systèmes de chauffage, de ventilation et d‘ECS sont repris dans le tableau suivant en détaillant les types de production, de distribu-
tion et d‘émission :

Zones Système Production Distribution Emission

Chauffage Centrale de traitement d‘air Bouche type « jets »


Salle principale à recyclage et récupération Sur l‘air par gaine
Ventilation de chaleur sur l‘air neuf Reprise sous la toiture

Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion classique


Salles polyvalentes à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise classique

Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion vestiaire


à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise douche
Vestiaires
ECS Boucle d‘eau chaude à
Production semi-
60°C départ et 55°C Douche à poussoir
centralisée
retour au minimum
Chauffage Centrale de traitement d‘air Pulsion classique
Cafétéria à récupération de chaleur Sur l‘air par gaine
Ventilation sur l‘air neuf Reprise classique

Pour chaque type de systèmes, des rendements ont été appliqués dans la simulation de manière à tenir compte des pertes à chaque
étape du parcours des vecteurs caloporteurs.

4.2 APPORTS INTERNES

Les apports internes n‘ont pas été modifiés par rapport au cas de base. Ils sont essentiellement dus aux sportifs pratiquant leur sport
dans les salles, à la vapeur d‘eau issue des douches, aux sportifs et spectateurs fréquentant la cafétéria. Chaque centre sportif aura ses
propres apports internes en fonction surtout de la fréquentation.

4.3 IMPACTS ENVIRONNEMENTAL ET FINANCIER DES ÉNERGIES

Facteur conversion d’énergie finale Production CO2


Combustible Prix
en énergie primaire [kgCO2/kWh]
Fuel 0,050€/kWh 1 0,34
Gaz 0,040€/kWh 1 0,279
Electricité 0,110€/kWh 2,5 0,456
Huile 0,102€/kWh 1 0,065
Bois 0,038€/kWh 1 0,04

304
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
4.4 SUBVENTIONS

4.4.1 PRIMES

Vu que l‘attribution des primes et de leur hauteur pour tel ou tel système est un « terrain mouvant » en permanence, dans cette étude
comparative, on n‘en tient pas compte. Cette hypothèse nous permet :
d‘assurer au guide une certaine pérennité à long terme et indépendance de mouvement par rapport aux systèmes de
primes ;
d‘accentuer la motivation énergétique des projets par rapport à celle purement financière.

4.4.2 CERTIFICATS VERTS

Contrairement aux primes qui peuvent être assez « volatiles », le marché des certificats verts, de par son principe, semble plus stable.
Pour cette raison, dans les simulations qui suivent, on en tient compte pour trouver l‘optimum financier.

5 SIMULATIONS

Différents logiciel de simulation ont été utilisés pour établir les bilans énergétiques, environnementaux et financiers, à savoir le profil de
consommation annuel :

des besoins de chaud, de froid éventuel provenant des simulations thermiques dynamiques en utilisant le logiciel
TRNSYS :

Besoins de chaud et de froid d’un hall sportif à basse énergie

des besoins d‘éclairage tenant compte de l‘éclairage naturel et étant issu de la conjugaison des simulations dans Eco-
tech, Daysim et Dialux ;
des besoins d‘ECS provenant d‘un logiciel propriétaire MATRIciel ;
des besoins électriques des ventilateurs des centrales de traitement d‘air (CTA) provenant de la corrélation de mesures in
situ et des modèles de simulation Consoclim de l‘Ecole des Mines de Paris.

Dans les différentes simulations, heure par heure, on analyse la correspondance des besoins de chaleur et électriques en fonction des
ressources comme par exemple les besoins d‘ECS et d‘électricité avec la présence de soleil.

305
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.1 CAS DE SIMULATION

Pour nous permet d‘évaluer l‘impact énergétique et environnemental du choix des stratégies d‘énergies renouvelables, un cas classique
est pris comme base ou référence de travail, à savoir :

une chaudière à ressource fossile pour les besoins de chaleur ;


des capteurs photovoltaïques sur la toiture pour couvrir l‘optimum énergie des besoins d‘électricité du centre sportif ;
le réseau électrique pour les besoins d‘éclairage, de ventilation, …
Pour valoriser l‘utilisation des énergies renouvelables, on s‘arrange pour que le cas de base soit favorable à l‘environnement. Le tableau
suivant synthétise les différentes simulations :

ENERGIES FOSSILES ENERGIES RENOUVELABLES


ALTERNATIVE ALTERNATIVE ALTERNATIVE
BESOINS BASE 1 BASE 2 BASE 3
1 2 3
Energie Chaudière gaz Chaudière gaz Pompe à Cogénération Chaudière bois
Chaudière
à à chaleur à l‘huile
Besoins de fuel
condensation condensation eau/eau végétale
chaleur
Complément PST Chaudière gaz Chaudière gaz
puissance à condensation à condensation
Energie PV PV PV PV
Besoins Complément
d‘électricité énergie et Réseau Réseau Réseau Réseau Réseau Réseau
puissance

Pour les différents cas de base et alternatives, on analyse :

les consommations d‘énergie primaire ;


les émissions de CO2 ;
les coûts d‘exploitation ;
les investissements.

5.2 CAS DE BASE 1 : CHAUDIÈRE FUEL + PV

Une chaudière fuel fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

306
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.2.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

De manière à couvrir partiellement ou totalement les différents types de besoins, l‘association d‘une ou plusieurs chaudières avec des
panneaux photovoltaïques est complémentaire et non redondant.

Les ressources associées aux systèmes devraient théoriquement permettre d‘assurer tous les besoins d‘un centre sportif classique.

BESOINS DU BÄTIMENT
« RESSOURCES »
Besoin d‘eau
Besoin de Besoin Besoin de venti-
Besoin de froid chaude sani-
D‘ÉNERGIE RENOU- chaleur d‘éclairage lation
taire
VELABLE ET FOSSILE
Refroidisse- Refroidisse-
Air ment naturel ment mécani-
que
Eclairage
Alternative Complément
naturel +
avec cap- électrique des
Apport exter- complé-
Soleil teurs solai- ventilateurs
ne gratuit ment avec
res thermi- avec les cap-
capteurs
ques teurs PV
PV
Chaudière Chaudière fuel
Chaudière
Gaz / Fuel haut rende- pour chauffer
fuel
ment l’air neuf
PV + Ré-
PV + Réseau
Electricité seau élec-
électrique
trique

5.2.2 CHAUDIÈRE FUEL

La chaudière fuel pourrait être utilisée dans le cas d‘un centre sportif qui se trouverait isolé sans ressource renouvelable ou conduite gaz
à proximité.

Dans nos chères contrées, cette situation peut encore se présenter mais devient, heureusement marginale. Un peu « en caricature »,
cette situation pourrait se présenter dans un coin de la Région Wallonne où il n‘y a pas de ressource à proximité immédiate :

de Bois pour une chaudière biomasse par exemple ;


d‘eau pour une pompe à chaleur. Vous allez dire que s‘il n‘y a pas d‘électricité c‘est foutu pour faire fonctionner la PAC ;
de champs de colza pour produire de l‘‘huile végétale pour une cogénération ;
et enfin de gaz pour une chaudière à condensation.

Objectivement, ce genre d‘endroit existe-t-il encore sur notre « demi-confetti » qu‘est la RW ?

Bref, si ce « paradis » sur terre existe, la chaudière au fuel peut « faire l‘affaire ».

307
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.2.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Vu que les surfaces des toitures des centres sportifs sont loin d‘être négligeables, la pose de panneaux photovoltaïques est toute indi-
quée.
Pour le hall de référence étudié, l‘optimalisation donne les caractéristiques suivantes :

Dimensionnement Valeurs Unités


Superficie panneaux solaires 75,00 m²
irradiation sur surface inclinée 1100,00 kWh/m²an
puissance nominale panneau (en labo) 135,00 Wc/m²
Facteur correctif pour l'orientation et l'inclinaison 97,00 %
Puissance 9,82 kWc
Production annuelle 7859,46 kWh/an

L‘étude financière donne sans tenir compte des primes :


Bilan financier Valeurs Unités
Investissement 59.419 €
Economie annuelle sur la facture d'énergie 640 €
Gains sur l'achat des certificats verts garantis 10 ans 4.142 €
Gains sur l'achat des certificats verts garantis 10 à 15 ans 4.142 €
Dépense annuel entretien 594 €/an
Economie annuelle 10 premières années 4.188 €/an
Economie annuelle 10 à 15 ans 4.188 €/an
Economie annuelle au delà 15 ans 46 €/an

Sans rentrer dans les détails, on se rend compte qu‘il est toujours délicat d‘effectuer un calcul de rentabilité sachant que :

les réglementations concernant le niveau de kWc maximum autorisé et la notion de « compteur qui ne peuvent tourner à
l‘envers », changent ;
les prix des CV évoluent selon le marché ;
les primes suivent les politiques menées ;

Pour ces diverses raisons, il est toujours utile de demander une étude de faisabilité auprès d‘un bureau d‘étude spécialisé lors de la réali-
sation de l‘avant-projet et d‘obtenir une garantie de la part des autorités régionales quant à la certitude d‘obtention des primes et aides à
l‘investissement.

En effet, il est toujours nécessaire d‘analyser :

l‘impact énergétique et environnemental ;


l‘aspect financier du projet ;
la faisabilité technique ;
la durée de vie des équipements ;

308
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.2.4 BILAN ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENTAL ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 120825
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 120825
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
Evaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Evaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp 19648
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
Evaluation énergie
Chauffage + ECS kWh 120825
Electricité kWh 116003
Evaluation énergie primaire
MWhp 411MWhp
C2) Bilan financier
Investissement
chaudière fuel € 15.000
Photovoltaïques € 59.419
Investissement 74.419 €
Evaluation des charges combustible et électricité
Cout avec CV Les 15 premières années 14659€/an
Cout sans CV 18802€/an
C3) Bilan environnemental
Evaluation CO2
93978kgCO2/an

5.3 CAS DE BASE 2 : CHAUDIÈRE GAZ + PV

Une chaudière gaz fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

309
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.3.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

Dans ce cas, toute chose restant égale, on remplace la chaudière fuel par une chaudière gaz à condensation.

5.3.2 CHAUDIÈRE GAZ A CONDENSATION

Lorsqu‘on dispose d‘une conduite de gaz à proximité du projet, on s‘arrangera pour choisir un système de chauffage avec chaudière à
gaz à condensation. Cette configuration permet, pour autant que l‘on favorise la condensation, d‘obtenir des rendements proche de 104
% su PCI, raison pour laquelle la comparaison entre les deux types de chaudières en matière énergétique et environnementale est inté-
ressante.

5.3.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

La surface optimisée est la même que pour le cas précédent, soit 75 m² de panneaux photovoltaïques.

5.3.4 BILAN ÉNERGÉTIQUE, ENVIRONNEMENTAL ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 106338
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 106338
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
Evaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Evaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp 19648
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
Evaluation énergie
Chauffage + ECS kWh 106338
Electricité kWh 116003
Evaluation énergie primaire
MWhp 396MWhp
C2) Bilan financier
Investissement
Chaudière gaz € 15.000
Photovoltaïques € 59.419
Investissement 74.419 €
Evaluation des charges combustible et électricité
Cout avec CV Les 15 premières années 12872€/an
Cout sans CV 17014€/an
C3) Bilan environnemental
Evaluation CO2
82566kgCO2/an

310
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.4 CAS DE BASE 3 : CHAUDIÈRE GAZ + PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES

Une chaudière gaz fournit les besoins de chaleur , les capteurs CES solaires fournissent les besoins d’ECS et le réseau fournit les besoins électriques

5.4.1 RESSOURCES ET SYSTÈMES

Dans ce cas, on cherche à mettre en évidence l‘impact énergétique et environnemental des capteurs solaires thermiques. Malgré la diffi-
culté de « rentabiliser » ce type d‘installation dans la pratique, une installation solaire thermique fait partie des stratégies d’énergie renou-
velable simple et didactique.
Pourrait-on envisager de placer des capteurs solaires thermiques et des capteurs photovoltaïques sachant que les uns comme les autres
sont limités en surface par rapport à l‘aspect économique de l‘opération ? Oui, pourquoi pas ! Le tout, naturellement, est une question
d‘investissement. On verra par la suite dans les résultats de simulation que l‘addition des 2 types de capteurs représente un investisse-
ment très important pour une amélioration mitigée des bilans énergétique et environnemental.
Pour ce cas spécifique, on simulera juste l‘association d‘une chaudière gaz à condensation avec des panneaux solaires thermiques.

5.4.2 CHAUDIÈRE GAZ A CONDENSATION

On dispose de la même chaudière gaz à condensation que le cas précédent.

311
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.4.3 PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES

Tout comme les panneaux photovoltaïques, on détermine une surface de capteurs pour laquelle on a un optimum économique.
Une simulation a été réalisée à l‘aide du logiciel « propriétaire » MATRIciel et inspiré du logiciel de T-sol.

Les résultats de la simulation donnent les résultats principaux suivants :

Bilan énergétique

Surface des capteurs solaires 55,0 m²


Volume ballon solaire 0l
Volume réservoir ou ballon bivalent 3.250 l
Fraction solaire 33%
Production panneaux solaire thermique 16.860 kWh/an
Rendement de production de la chaudière (en PCS) 90%
Economie d'énergie en énergie/an 18.733 kWh/an

Bilan environnemental
Coefficient d'émission de CO2 251 g/kWh
Emission de C02 évitée annuellement 4,70 Tonnes/an
Emission de CO2 évitée sur 25 ans 117,6 Tonnes
Bilan investissement (TVA 21%)
Coût approximatif du système 79.707 €
Primes 0€
Investissement net après subsides 79.707 €
Bilan rentabilité
Prix du kWh gaz PCS 0,040 €
Economie annuelle sur la facture de gaz 749 €
Frais d'entretien 200 €
Economie annuelle totale 549 €
Temps de retour simple 145,1 ans

On voit tout de suite que sans prime à l‘investissement, il n‘y a pas de rentabilité. Doit-on pour autant condamner le solaire thermique ?
Affaire à suivre !

5.4.4 BILAN ÉNERGÉTIQUE ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 106338
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 106338
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
évaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWh 19967
312
évaluation énergie primaire
A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
FICHE THÉMATIQUE : Consommation annuelle kWh 106338
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 106338
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
évaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWh 19967
évaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWhp 19967
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
évaluation énergie
Chauffage + ECS kWh 86371
Electricité kWh 116003
évaluation énergie primaire
MWhp 396MWhp
C2) Bilan financier
investissement
Chaudière gaz € 15.000
Capteurs solaires thermiques € 86.730
Investissement 101.730 €
évaluation des charges combustible et électricité
cout avec CV Les 15 premières années 16215€/an
cout sans CV 16215€/an
C3) Bilan environnemental
évaluation CO2
76995kgCO2/an

5.5 ALTERNATIVE 1 : POMPE À CHALEUR + PV

Une pompe à chaleur fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

313
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
La combinaison des ressources solaire et géothermique implique l‘association de panneaux photovoltaïques et d‘un système de pompe à
chaleur dont l‘évaporateur est adapté à la source froide. Celle-ci peut être de différents types, à savoir :

le sol sous forme de géothermie en nappe horizontale, les sondes ou les pieux géothermiques, … ;
l‘eau d‘une rivière, d‘une nappe phréatique de surface, … ;
l‘air ambiant.

BESOINS DU BÄTIMENT

« RESSOURCES » Besoin d‘eau


Besoin de Besoin Besoin de
Besoin de froid chaude
D‘ENERGIE FOSSILE chaleur d‘éclairage ventilation
sanitaire
Panneaux Panneaux
Panneaux Panneaux
Soleil solaires solaires
photovoltaïques photovoltaïques
thermiques thermiques
Pompe à Pompe à
chaleur chaleur
Sol eau/eau ou eau/eau ou
eau/air + eau/air +
géothermie géothermie
Pompe à Pompe à
chaleur chaleur
Eau
eau/eau ou eau/eau ou
eau/air eau/air
Pompe à Pompe à
Free cooling
chaleur chaleur
Air naturel et
air/eau ou air/eau ou
volontaire
air/air air/air

5.5.1 POMPE À CHALEUR

Une pompe à chaleur pourrait-elle assurer seule les besoins de chaleur d‘un bâtiment basse énergie ?
A première vue dans un bâtiment basse voire très basse énergie, oui !
Mais avec quelle efficacité (COP ou SFP) ? En effet, bien que la source chaude (batterie chaude d‘une centrale de traitement d‘air par
exemple) reste à des températures raisonnables (35°C : à vérifier), même par grand froid, la température de la source froide (air, eau, sol)
peut atteindre des valeurs proches de zéro degré voire moins. La nécessité de dégivrer régulièrement altère l‘efficacité d‘une pompe à
chaleur.
On peut donc en arriver à atteindre des COP de l‘ordre de 1.5 dans certains cas ou à l‘extrême un COP de 1 (on se chauffe à l‘électricité
directe, ce qui n‘est pas le but recherché). De plus, la nécessité de chauffer l‘ECS de manière très régulière à des températures de l‘ordre
de 60°C (de l‘ordre de 65°C pour la température de condensation du fluide frigorigène), entraîne aussi une dégradation importante des
performances de la pompe à chaleur.

De nouveau, la réflexion raisonnée nous conduit à envisager une cohabitation d‘une pompe à chaleur bivalente avec un système de pro-
duction de chaleur pouvant travailler à haute température.
On rappelle que la cohabitation raisonnée propose :

De prévoir une stratégie d‘énergie renouvelable qui maximalise la couverture énergétique des besoins de chaleur. C‘est
une pompe à chaleur eau/eau qui serait privilégiée car elle a un meilleur SPF ou COP annuel (seasonal Performance
Factor SPF >4) que les PAC air/eau par exemple (SPF de l‘ordre de 3) ;
D‘y adjoindre une stratégie d‘énergie fossile qui donne le coup de pouce en puissance quand c‘est nécessaire. Dans ce
cas, si le gaz est disponible, la chaudière gaz à condensation conviendrait le mieux.

314
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
En pratique on prévoit, suivant la monotone de chaleur, de recourir
à la combinaison d’une PAC avec une chaudière gaz à condensa-
tion respectivement à hauteur de 33 % de la puissance pour la
PAC et les 67 % restant pour la chaudière. En analysant la mono-
tone de chaleur ci-contre, on se rend compte qu’effectivement
pour des températures de source froide inférieures à 5°C la pom-
pe à chaleur classique risque de fonctionner en mode dégivrage.
Actuellement, il est clair que les nouveaux modèles de pompe à
chaleur peuvent travailler à des températures de source froide bien
plus basse que 0°C avec des valeurs de COP qui se maintiennent
à des valeurs acceptables. Néanmoins, ces technologies doivent
encore faire leurs preuves à longs termes et elles conviennent en
général pour des puissances inférieures à celles nécessaires pour
chauffer un centre sportif basse énergie.
Dans le cas étudié ici, une puissance de PAC de l’ordre de 40 KW
correspond à 33 % des besoins de chaleur nécessaires.

Rappelons ici qu‘une pompe à chaleur sera d‘autant plus efficace que :

La source froide sera à la température la plus élevée possible. Par exemple, le sol est en moyenne à une température de
l‘ordre de 10°C par rapport à l‘air qui peut descendre sous nos latitudes en -dessous de -10°C. On favorisera donc la géo-
thermie pour autant que financièrement une certaine rentabilité existe ;
La source chaude sera à la température la plus basse possible. On notera que dans les bâtiments bien isolés et à infiltra-
tions réduites, les températures de source chaude peuvent être plus basse pour la simple raison que les déperditions à
compenser sont plus faibles et, par conséquent, les puissances spécifiques en W/m² plus faibles aussi.

5.5.2 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

On se trouve avec les mêmes contraintes économiques que dans le cas précédent. La surface optimale reste donc de l‘ordre de 75 m².

315
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.5.3 BILAN ÉNERGÉTIQUE ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 63882
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 75947
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
Evaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Evaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp 19648
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
Evaluation énergie
chauffage + ECS kWh 63882
électricité kWh 116003
Evaluation énergie primaire
MWhp 366MWhp
C2) Bilan financier
Investissement
PAC € 70.000
Photovoltaïques € 59.419
Investissement 129.419 €
Evaluation des charges combustible et électricité
Cout avec CV les 15 premières années 11736€/an
Cout sans CV 15879€/an
C3) Bilan environnemental
Evaluation CO2
72144kgCO2/an

5.6 ALTERNATIVE 2 : COGÉNÉRATION À L’HUILE VÉGÉTALE

Une cogénération fournit les besoins de chaleur et d’électricité en parallèle avec le


réseau électrique

316
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.6.1 LES RESSOURCES ET SYSTÈMES

La cogénération a l‘avantage de pouvoir combiner la plupart des besoins de chaleur et d‘électricité. L‘idée de combiner cette cogénération
avec des panneaux photovoltaïques ne semble pas cohérente pour la simple raison que l‘on mettrait en œuvre des stratégies d‘énergie
renouvelable redondantes.

BESOINS DU BÄTIMENT
« RESSOURCES » Besoin d‘eau
Besoin de Besoin Besoin de
D‘ENERGIE Besoin de froid chaude
chaleur d‘éclairage ventilation
RENOUVELABLE sanitaire
Electricité du
Chaleur du Electricité du Chaleur du cogénérateur
Huile végétale
cogénérateur cogénérateur cogénérateur pour le
ventilateur
Ventilation
Air
naturelle

5.6.2 LE COGÉNÉRATEUR

Si le cogénérateur est bien dimensionné sur base de profils de besoins de chaleur et électrique précis, il peut théoriquement subvenir à
une part importante des besoins. Plusieurs pistes de cogénérateurs dit à énergie « renouvelable » existent. On citera principalement :

Le bois. Les cogénérateurs brûlant ce type de vecteur renouvelable n‘existent que pour des puissances thermiques su-
périeures à 500 KW. Dans le cas d‘un hall sportif dit « basse énergie », la puissance de 400 kW est trop importante par
rapport aux besoins réels de chaleur et d‘électricité. On ne retiendra cette application que pour les complexes sportifs de
grande importance ou pour un réseau de chaleur à l‘échelle d‘une commune (commune de Gedinne) ;
L‘huile végétale. A l‘inverse du bois, il existe des petites unités de cogénérations de faibles et moyennes puissances.
Cependant, toute la polémique se situe au niveau de l‘éthique de production de l‘huile végétale : cultiver pour manger ou
chauffer tel est le débat. En restant neutre à ce niveau, le guide se doit quand même d‘en parler en toute liberté et de
signaler, tout simplement qu‘une telle filière renouvelable existe en Région Wallonne.
L‘approvisionnement en huile végétale doit être garanti avant de se lancer dans ce type de démarche.

La même réflexion que pour la combinaison d’une pompe à chaleur


avec des capteurs photovoltaïques, peut être menée si on envisage
une cogénération à l’huile végétale. Dans ce cas, le cogénérateur
devra aussi tenter de recouvrir tout seul le maximum :
des besoins de chaleur comme la pompe à chaleur ;
des besoins d’électricité comme les panneaux
photovoltaïques.
Le logiciel CogenSim de la RW, nous permet de dimensionner un
cogénérateur à l’huile végétale sur base des profils de
consommations de chaleur et d’électricité de notre centre sportif de
référence. La puissance thermique du cogénérateur calculée pour
rendre le projet économiquement optimal est de l’ordre de 30 kW
thermique pour 16 kW électrique. Tout comme le dimensionnement
de la pompe à chaleur, l’optimum économique donne une
puissance de l’ordre de 25 à 30 % de la puissance maximum de dimensionnement.
Pour les mêmes raisons que les autres alternatives renouvelables, la cogénération doit être associée à une autre stratégie de production
de chaleur comme une chaudière à gaz à condensation avec la même ambition de complément en puissance à la cogénération.

317
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.6.3 BILAN ÉNERGÉTIQUE ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 218277
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 218277
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
Evaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 0
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWh 0
Part de la cogénération : chaud(pertes déduites) kWh 100191
Part de la cogénération : électricité (pertes déduites) kWh 63247
Evaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp 0
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWhp 0
Part de la cogénération : chaud(pertes déduites) kWhp 100191
Part de la cogénération : électricité (pertes déduites) kWhp 158116
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
Evaluation énergie
Chauffage + ECS kWh 118087
Electricité kWh 60616
Evaluation énergie primaire
MWhp 270MWhp
C2) Bilan financier
Investissement
Cogénération € 43.581
Investissement 58.581 €
Evaluation des charges combustible et électricité
Cout avec CV Les 15 premières années 10277€/an
Cout sans CV 18347€/an
C3) Bilan environnemental
Evaluation CO2
36580kgCO2/an

318
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.7 ALTERNATIVE 3 : BIOMASSE ET PHOTOVOLTAÏQUE

Une chaudière bois fournit les besoins de chaleur , les capteurs PV fournissent les besoins électriques en parallèle avec le réseau électrique

5.7.1 LES RESSOURCES ET SYSTÈMES

La combinaison des ressources solaire et biomasse (bois par exemple) implique l‘association de panneaux photovoltaïques et d‘un systè-
me de chaudière au bois. Les ressources de bois sont assez importantes dans notre région. Alors pourquoi ne pas en profiter de manière
raisonnée. Néanmoins, la proximité de filière d‘exploitation de bois est impérative pour justifier une telle initiative.

BESOINS DU BÄTIMENT

« STRATEGIE » Besoin
Besoin de
Besoin Besoin de d‘eau
D‘ENERGIE Besoin de chaleur ventilation
d‘éclairage froid chaude
RENOUVELABLE hygiénique
sanitaire
Chaudière au Chaudière
Biomasse (bois)
bois au bois
Panneaux
Panneaux photovoltaïques
Soleil
photovoltaïques pour le
ventilateur
Ventilation
Air
naturelle

5.7.2 CHAUDIÈRE AU BOIS

Les chaudières au bois peuvent atteindre des rendements de l‘ordre de 92 %. La chaudière envisagée dans cette étude est une chaudière
à pellet à aspiration. Les pellets sont stockés dans un silo dimensionné à l‘aide d‘un logiciel « propriétaire » MATRIciel de manière à opti-
miser les dimensions sur base des besoins de chaleur et d‘un scénario de stockage raisonnable.

319
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
5.7.3 PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Tout comme les autres alternatives, l‘optimum économique est de l‘ordre de 75 m² de panneaux photovoltaïques.

5.7.4 BILAN ÉNERGÉTIQUE ET FINANCIER

A) Consommation
Chauffage + ECS
Puissance combinée chauffage + ECS kW 125
Consommation annuelle kWh 121864
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 121864
Consommation électrique
Consommation annuelle kWh 123862
Consommation annuelle équivalente énergie primaire kWhp 309656
B) Production d'énergie renouvelable
Evaluation énergie
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWh 7859
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWh 0
Part de la cogénération : chaud(pertes déduites) kWh 0
Part de la cogénération : électricité (pertes déduites) kWh 0
Evaluation énergie primaire
Part de la production solaire PV (pertes déduites) kWhp 19648
Part de la production solaire pour l'ECS (pertes déduites) kWhp 0
Part de la cogénération : chaud(pertes déduites) kWhp 0
Part de la cogénération : électricité (pertes déduites) kWhp 0
C) Bilans (A-B)
C1) Bilan énergétique
Evaluation énergie
chauffage + ECS kWh 121864
électricité kWh 116003
Evaluation énergie primaire
MWhp 412MWhp
C2) Bilan financier
Investissement
Chaudière bois € 29.000
Photovoltaïques € 59.419
Investissement 88.419 €
Evaluation des charges combustible et électricité
cout avec CV les 15 premières années 13249€/an
cout sans CV 17391€/an
C3) Bilan environnemental
Evaluation CO2
57772kgCO2/an

6 ANALYSE DES RÉSULTATS DES SIMULATIONS COMBINÉES

Mettre en évidence le « bienfait » énergétique et environnemental des stratégies d’énergies renouvelables


Suivant les comparaisons des différentes stratégies raisonnées d’énergies renouvelables et fossiles, aider les auteurs
du projet à faire un choix raisonné

320
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
Il est intéressant d‘analyser les différentes combinaisons raisonnées de stratégies d‘énergies renouvelables et fossiles afin de montrer
quels sont leurs impacts :

en énergie finale et en coût d‘exploitation ;


en énergie primaire et en émission de CO2 ;
en termes financiers

6.1 ENERGIE FINALE

L‘énergie finale est celle réellement consommée par le centre sportif. Elle permet, moyennant le prix unitaires des vecteurs énergétiques
de calculer les coûts d‘exploitation : votre facture énergétique annuelle !
La comparaison des différentes alternatives donne la cogénération
et la pompe à chaleur associée aux capteurs photovoltaïques
comme les moins énergivores au niveau des compteurs d‘entrée
du bâtiment.
Pour la cogénération les compteurs sont :

Le niveau de la cuve d‘huile végétale en traduisant les


litres consommés en kWh ;
Les kWh électriques réellement consommés sur le ou
les compteurs électriques de la cabine haute tension
(dans la plupart des applications).

Pour la pompe à chaleur c‘est uniquement l‘énergie électrique


qu‘il faut relever sur le ou les compteurs électriques.

6.2 COUT D’EXPLOITATION

Le coût d‘exploitation est la facture énergétique payée en fin d‘année. Il dépend directement des fluctuations incessantes des prix de l‘é-
nergie. C‘est la raison pour laquelle, quel que soit les vecteurs énergétiques et/ou les ressources renouvelables choisies, la réduction
drastique des besoins par le soin porté aux déperditions de l‘enveloppe au travers des parois, par infiltration et ventilation, est une priorité
fondamentale.

Les simulations réalisées montrent que fondamentalement :

les coûts d‘exploitation diminuent suivant la perception ou pas


de certificats verts. Par exemple, la cogénération et la pompe
à chaleur associée aux PV couteraient le moins cher aux ex-
ploitants d‘un centre sportif avec, pour seule raison, qu‘elles
génèrent beaucoup de CV. A l‘inverse, si les CV n‘existaient
pas, ces solutions couteraient très chers ;
le dimensionnement des systèmes de production montre ici
toute son importance. En effet, ce dimensionnement, comme
on l‘a vu, est réalisé sur base d‘une optimisation du choix des
équipements en fonction :
de la couverture énergétique maximale ;
de la génération du plus de CV possibles ;
et des coûts d‘exploitation les plus faibles.
321
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
6.3 ENERGIE PRIMAIRE

L‘évaluation des énergies primaires donne une idée de l‘impact des


besoins énergétiques d‘un centre sportif sur l‘environnement. Suivant le
vecteur énergétique utilisé, les tendances de la comparaison des éner-
gies finales peuvent s‘inverser. Pour preuve, la consommation d‘énergie
électrique pour le chauffage ruine, en grande partie, la bonne impres-
sion laissée au niveau des coûts d‘exploitation.
Ceci dit, On voit encore dans les simulations qui ont été menées que :

l‘alternative qui fait intervenir la cogénération est intéressan-


te car, et c‘est le principe escompté, la production électrique
est décentralisée et ne fait pas intervenir la « cascade » des
rendements dramatiques pour la fourniture d‘électricité de-
puis la centrale jusqu‘au compteur du centre sportif ;
l‘alternative mettant en évidence la pompe à chaleur, bien
que toujours intéressante globalement, fait justement l‘effet
inverse d‘une cogénération, à savoir : la centralisation des
consommations électriques de la PAC via le réseau national et les centrales.

6.4 EMISSION CO2

« Last but not least », les émissions de CO2, raison principale de


l‘existence de ce guide, sont aussi évaluées.

L‘interprétation des résultats donne :

la cogénération « gagnante » avec plus de 50 % de


réduction des émissions de CO2 par rapport au choix
du vecteur énergétique fuel ;
la solution de la chaudière au bois « pointe son nez »
comme alternative environnementale intéressante ;
la pompe à chaleur reste intéressante de par le soutien,
en grande partie des capteurs photovoltaïques.

6.5 INVESTISSEMENT

Voici, comme d‘habitude, « le nerf de la guerre »: l‘aspect finan-


cier. Les prix évalués sont des prix budgétaires 2009. A chaque
projet, correspond toujours une négociation des prix qui peu-
vent changer en fonction des affinités énergétiques des entre-
preneurs.

Avis donc aux maîtres d‘ouvrage et aux auteurs de projet :


« restez svp objectif et ne succombez pas à la tentation de faire
passer à la trappe les alternatives renouvelables sous prétexte
que votre enveloppe budgétaire est dépassée et que les straté-
gies d‘énergies renouvelables, présentées comme novatrices,
sont par conséquent, chères ».

322
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
Ceci dit, voici quand même un point de comparaison à « l‘instant t »
qui n‘engage que les auteurs du projet :

l‘association de la cogénération et de la chaudière gaz,


décidément est assez intéressante même au niveau
financier ;
l‘association de la chaudière au bois et des PV se dé-
fend bien par rapport aux solutions fossiles ;
par contre, l‘association de la pompe à chaleur, de la
chaudière et des PV est onéreuse. Attention la source
froide de la PAC est un réseau de sondes géothermi-
ques (coûts : de l‘ordre de 40.000 € dans ce cas-ci).
D‘où l‘importance de bien choisir le site d‘implantation
du centre sportif surtout en fonction des ressources
renouvelables. A titre indicatif, si le site choisi se trou-
vait en bordure de « Meuse », l‘investissement serait
réduit. Le tableau ci-contre montre cet impact.

7 CONCLUSION

7.1 GÉNÉRALITÉS

Volontairement, des temps de retour n‘ont pas été calculés car il est très difficile voire impossible d‘anticiper les marchés de l’énergie, les
primes à l‘aide à la conception énergétique des bâtiments, …
La seule chose dont on est certain, c‘est que le train de la rationalisation des énergies est en route depuis bien longtemps, qu‘il va pren-
dre de la vitesse et qu‘il acquiert une inertie grandissante.

En termes de choix de stratégie de couverture des besoins :

ne vous précipitez pas vers les solutions classiques, rôdées ;


restez indépendant de toute forme de « lobbying » ;
soyez créatif.

C‘est vrai que la tentation est toujours grande de « s‘en sortir » au moins cher et à court terme !
Dans le cas précis d‘un projet de construction d‘un centre sportif, c‘est l‘occasion de mettre en évidence votre savoir faire sur un bâtiment
qui restera une vitrine en matière de technologie accessible par tous.

N‘oubliez surtout pas que la plupart des sportifs sont jeunes d‘esprit! L‘impact éducatif, didactique que représente les énergies renouvela-
bles doit vous faire réfléchir à long terme.

Dans le mécanisme des Certificats Verts (CV), beaucoup de combinaisons de stratégies d‘énergies renouvelables perdent tout leur intérêt
financier. Cependant, ce mécanisme est plus stable que celui des primes. Depuis qu‘il a été mis sur pied la valeur de revente du certificat
vert s‘est plus ou moins maintenue au même niveau (85 à 90 € par CV).

323
FICHE THÉMATIQUE :
« Comparaison des stratégies d’énergies renouvelables»
7.2 BESOINS DE CHALEUR

7.2.1 POMPE À CHALEUR AVEC GÉOTHERMIE

La pompe à chaleur géothermique propose un bilan en énergie primaire et en CO 2 intéressant mais souffre de ses coûts d’in-
vestissement importants. On s’en sort mieux économiquement parlant avec une pompe à chaleur hydrothermique (eau de riviè-
re par exemple). Mais les prix restent toutefois élevés. Si malgré tout on désire investir dans cette alternative renouvelabl e, il faut
prendre garde à déséquilibrer la balance chaud/froid du sol en « pompant trop de chaleur du sol sans passer par des phases de
régénération (renvoi de la chaleur d‘été dans le sol par exemple).

7.2.2 COGÉNÉRATION

la cogénération à l‘huile végétale est intéressante d’un point de vue environnemental et énergétique, mais traine derrière elle
un problème éthique à analyser au cas par cas sachant que malgré tout, vu les quotas imposés pour les denrées alimentaires
sur le territoire européen, une partie de la culture pourrait être consacrée à l‘énergie à l‘instar de la canne à sucre du Br ésil. De
plus, le développement de l‘huile végétale pourrait permettre de redynamiser le secteur agricole en crise. Pour chaque projet , on
analysera et on sondera la sensibilité des interlocuteurs de manière objective.

7.2.3 BIOMASSE

Le chauffage au bois, d’un point de vue environnemental , est vraiment intéressant. Cependant, tout comme la pompe à
chaleur, la chaudière au bois reste un investissement conséquent sachant le stockage et la régulation de l‘installation y son t pour
quelque chose. Aussi, paradoxalement, de par son rendement moins bon qu‘une chaudière au gaz, avec une solution biomasse,
on est obligé de consommer plus d‘énergie primaire pour émettre moins de CO 2.
Mis à part ce problème, l‘alternative biomasse sera considérée comme intéressante tout en maintenant la priorité à l‘exploit ation
des ressources renouvelables de proximité.

7.3 BESOINS D’ÉLECTRICITÉ

Les besoins d‘électricité dans un centre sportif peuvent être pris en charge par des alternatives renouvelables comme la cogénération et
le photovoltaïque (liste non exhaustive). L‘analyse des résultats de la combinaison raisonnée des énergies renouvelables et fossiles mon-
tre qu‘il est intéressant d‘assurer un maximum de couverture des besoins d‘électricité par des alternatives « vertes ». La génération de CV
s‘en trouve renforcée et adouci la note « salée » due aux investissements conséquents engendrés par ce type de technologie.

8 BIBLIOGRAPHIE ET LOGICIELS DE RÉFÉRENCE

T-sol : logiciel de simulation dynamique pour le dimensionnement des installations solaires thermiques
CogenSim (ICEDD) : logiciel de simulation dynamique pour le dimensionnement des cogénérations
TRNSYS : logiciel de simulation dynamique thermique pour l‘établissement des besoins thermiques de chaud et de refroi-
dissement.
REGION WALLONNE, Energie +, www.energieplus-lesite.be, Architecture et Climat – UCL, 2009.

324
325
Le confort thermique et les en-
FT 12
jeux énergétiques des grands es-
paces bien isolés

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
1 OBJECTIFS CIBLES

Limiter la stratification des températures propre au chauffage des espaces de hauteur importante, la stratification des
températures augmentant les déperditions des parois supérieures du bâtiment (toiture principalement);

Réduire les consommations de chauffage par le choix d’un système de chauffage peu énergivore.

2 INTRODUCTION

Le chauffage des halls de sports représente un défit qu‘il est important de réussir dans le cadre d‘un projet de conception de centre spor-
tif. En effet, la grande salle peut représenter de 40 à 60 % des besoins de chaleur du centre sportif.

De plus, on se trouve face à une double problématique :

le confort thermique doit être assuré en tout point de la salle,


impliquant le choix d‘un émetteur de chauffe capable d‘apporter
les calories même au centre des aires de jeux à hauteur des
sportifs ;
la hauteur des salles de sport peut atteindre facilement 9 à 10
mètres, entrainant, pour certains émetteurs, la génération d‘u-
ne stratification des températures en fonction de la hauteur et
susceptible d‘augmenter les pertes dues aux déperditions des
parois, par infiltration et par la ventilation de la salle.

Bien que le guide se concentre essentiellement sur la mise en évidence des énergies renouvelables et ce dans le but de couvrir un maxi-
mum de besoins énergétiques, le thème abordé ici s‘intéresse à des systèmes de chauffage décentralisés qui font plutôt appel à des
énergies fossiles :

les aérothermes à gaz à condensation ;


les aérothermes à batterie chaude alimentée par une chaudière à condensation ;
les systèmes radiants comme les tubes sombres ou les panneaux lumineux.

Ces types de chauffage sont souvent utilisés dans les espaces de volume et hauteur importants, là où les émetteurs de chaleur classi-
ques tels que les radiateurs, les convecteurs classiques, … seraient inefficaces.

Dans cette gamme de moyen de chauffage, les technologies ont été surtout développées sur base d‘énergies fossiles. Les systèmes
radiants utilisent essentiellement le gaz comme vecteur énergétique. La raison est simple : les systèmes radiants nécessitent des tempé-
ratures élevées pour pouvoir travailler efficacement par rayonnement avec des surfaces raisonnables d‘émetteurs. Les températures des
systèmes à tubes sombres sont comprises entre 200 et 590 °C et entre 750 et 950 °C pour les radiants luminux.

En comparaison, les systèmes rayonnant à eau chaude travaillant à des températures de l‘ordre de 80-90°C nécessitent des surfaces
d‘émetteurs plus importantes.

Pour pouvoir comparer équitablement les systèmes radiants avec d‘autres systèmes, on prendra aussi le gaz comme combustible pour
les brûleurs :

des aérothermes à gaz à condensation décentralisés ;


ou des chaudières à gaz à condensation alimentant les aérothermes à batterie chaude centralisés.

328
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
3 ASPECT THÉORIQUE

3.1 CONFORT THERMIQUE

3.1.1 TEMPÉRATURE

Spécifiquement dans les salles de sports, on considère que la température de


confort peut être inférieure à celle couramment rencontrée dans les locaux classi-
ques (20-21°C). On parlera de température d‘air de l‘ordre de 15°C (Fiche Techni-
que Infrasports : les plateaux sportifs) dans les espaces où l‘on pratique un sport,
18°C pour les spectateurs. Un compromis de bonne pratique souvent rencontré est
une température moyenne de 17°C qui convient en général pour les salles de sport
fréquentées par nos « jeunes pousses » sportives.

Cependant, la notion de confort est plus compliquée que l‘on pense dans le sens où
la température ressentie par le sportif n‘est pas uniquement la température de l‘air.
Effectivement, le confort thermique fait appel à une résultante de deux températu-
res :

la composante de la température de l‘air ;


et celle de la température radiative induite par le rayonnement des parois chaudes et des corps chauds qui entourent le
sportif.

La température ressentie s‘exprime par la relation ti = tair + r. Pour les valeurs positives de r, le sportif est récepteur et nécessite, pour
éviter la sensation d‘inconfort, d‘être dans une ambiance où la température de l‘air est plus faible. A l‘inverse, pour des composantes ra-
diatives négatives (parois environnantes froides), la température de l‘air doit être plus élevée afin de garder le même confort. A noter que
la composante r ne peut pas prendre des valeurs excessives en positif comme en négatif sachant, qu‘aux valeurs extrêmes, l‘inconfort
devient important, raison de la présence de la « cloche » de tolérance en pointillé.

Cette notion de température de confort, aussi appelée température opérative, est très importante dans le cas des espaces de grande
hauteur, car elle influence le niveau de température de l‘air à atteindre en fonction du niveau de la composante radiative de l‘émetteur de
chauffage.

Pour un même confort :

un émetteur radiant permet d‘abaisser la température de l‘air de la salle de sports, ce qui permet de réduire les consom-
mations énergétique par déperdition au niveau des parois, des infiltrations et chauffage de l‘‘air hygiénique ;
un émetteur convectif travaille sur la température de l‘air avec une composante radiative nulle ou faible. Si les parois de
la salle sont froides, il sera nécessaire d‘augmenter la consigne de température de l‘air pour obtenir le même confort que
pour émetteurs radiants.

3.1.2 VITESSE DE L’AIR

La vitesse de l‘air dans les salles de sport agit à deux niveaux :

le confort thermique puisqu‘elle influence l‘évaporation et dans le cas des sportifs, le niveau de transpiration. A vitesse
d‘air importante, l‘échange est plus grand ainsi que la sensation de froid et vice versa ;
le confort de pratique du sport. Dans le cas de la pratique du badminton et du tennis de table, les vitesses d‘air doivent
être faibles pour ne pas modifier la trajectoire du volant ou de la balle.

Une vitesse d‘air de l‘ordre de 0,2 m/s en tout point des aires de jeu semble être un bon compromis.

329
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
3.2 SYSTÈME DE CHAUFFAGE CONVECTIF

La chaleur se dispense par convection en utilisant les mouvements de l‘air comme moyen caloporteur.

L‘air comme vecteur caloporteur est un moyen en mode


convectif alors, qu‘en mode radiant, il est une
conséquence de sa convection le long des parois
échauffée par le rayonnement des panneaux radiants.
Cette différence fondamentale entraine une mise en
mouvement importante de l‘air de chauffage en mode
convectif. Ce qui a pour conséquence, dans les
espaces de grande hauteur, de provoquer la montée de
l‘air chaud moins dense que l‘air ambiant sous la
toiture.
En régime établi, différents « strates » de température
croissant de bas en haut se forment, donnant
naissance au phénomène de stratification. Chaque Chauffage convectif dans la salle de sport
couche d‘air est tenue en équilibre suivant sa
température sur toute la hauteur de la salle, la dernière couche « s‘appuyant » sous la toiture.
Pour une consigne de température de l‘air à hauteur humaine de l‘ordre de 17°C (température courante pour les salles de sport), toutes
les couches supérieures sont nécessairement plus chaudes et ne participent pas directement au maintien du confort thermique là où il est
nécessaire. Par contre, elles participent à l‘augmentation des déperditions des parois supérieures.
Par conséquent, en mode convectif, sans prendre certaines mesures, les consommations énergétiques risquent d‘être plus élevées.

La stratification des températures est complexe à étudier et dépend principalement :

du mode de chauffage ;
de la hauteur du hall ;
du degré d‘isolation et d‘étanchéité à l‘air de la toiture ;
de la température externe ;
du niveau de brassage de l‘air dans le volume concerné ;

Parmi tous ces facteurs, le degré d‘isolation de la toiture et des parois


externes supérieures et le niveau de ventilation semblent être des facteurs
prépondérants.
Dans la littérature, des valeurs de stratification de 0,5 à 1 °C/m de hauteur
sont avancés suivant le degré d‘isolation des bâtiments. Le projet de norme
PrEN 15316(1) avance des valeurs de 0,3 °C/m en moyenne.

Comme le montre la figure ci-contre, des écarts beaucoup plus importants


peuvent être enregistrés dans les bâtiments dit « passoire ». Dans le cadre
de ce guide, on peut espérer que pour les bâtiments basses énergie
recommandés, le gradient de température de stratification soit limité et se
rapproche du projet de norme européenne.

Source : ARGB

: Pr EN 15316 : Heating systems in building – Method of calculation of system energy requirements and system efficencies – Part 4-8, Space heating
(1)

generation systems, air heating, overhead radiant systems.

330
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»

Dans le cas du hall étudié à Grez Doiceau, une forme de


stratification a pu être mise en évidence qui pourrait être due :
au mode de chauffage ;
et à l’influence du lanterneau de toiture.
En analysant le monitoring de température dans la grande salle à
différentes hauteurs, le gradient de stratification est en moyenne de
0,4 °C/m. Le lanterneau étant à 13 m de hauteur, l’analyse des
courbes montre que :
la sonde de température à 12 m est fortement
influencée par le lanterneau et ne doit pas être
prise en compte dans l‘interprétation. En effet, par
une journée ensoleillée, la sonde semble être
influencée par le rayonnement directe sur le
lanterneau, le soir, la température est parfois plus
basse qu‘au niveau du sol, le lanterneau subissant
le rayonnement froid de la voute céleste.
La sonde de température à 10 m donne des
résultats plus fiables bien qu‘elle risque, mais à
moindre mesure, d‘être influencée par le
lanterneau. Auquel cas, le gradient de stratification
devrait être encore plus faible.

Remarque :
les mesures de la sonde de température placée à 6 m n’ont
pas pu être exploitées de par l’influence d’un pont thermique
à sa proximité directe ;
le monitoring a été réalisé en mi-saison. On parle souvent d’augmentation de la stratification lorsque la température externe
diminue ; ce qui signifie que le gradient de stratification pourrait être plus important que celui relevé lors de la campagne de
mesure.

La stratification semble bel et bien présente dans un bâtiment isolé. Il faudra en tenir compte dans les projets de conception de salle mê-
me très basse énergie sachant que le point faible reste toujours les baies vitrées de toiture inhérentes aux projets novateurs motivés par
l‘exploitation de l‘éclairage naturel dans les grandes salles de sport et qui reste un point faible dans l‘isolation globale de la toiture.

3.3 SYSTÈME DE CHAUFFAGE RADIANT

La chaleur peut être dispensée par rayonnement au


moyen de radiants générateurs d‘infrarouge.
En mode radiant, la composante r de l‘expression ti = tair
+ r est prépondérante. Tout comme en mode convectif,
le chauffage par rayonnement peut générer une certaine
inhomogénéité des températures des espaces occupés
en fonction de l‘exposition directe ou pas des espaces de
jeux.
Donc pour maintenir le confort thermique, la répartition
des sources de rayonnement et de leur intensité doit être
savamment étudiée.

Tout comme en mode convectif, il est intéressant d‘étudier le profil de température intérieure en fonction de la hauteur de la salle de sport.
A l‘inverse de ce qui se passe lorsque l‘on chauffe avec des émetteurs convectifs, la stratification des températures de l‘air avec des
émetteurs radiants est faible. On voit tout de suite l‘intérêt de travailler avec un tel système.

331
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
En effet :

la stratification est théo-


riquement faible au des-
sus des émetteurs, ce
qui implique que les
déperditions des parois
supérieures ne sont pas
rehaussées comme lors
de la présence d‘une stratification ; Source : ARGB
vu la prépondérance de la composante radiative r, la température de l‘air ambiant peut être plus faible permettant naturel-
lement de réduire les déperditions pour l‘ensemble des parois et par ventilation.

4 ASPECT TECHNIQUE

4.1 TECHNOLOGIE DES SYSTÈMES CONVECTIFS

Les systèmes convectifs utilisent l‘air comme vecteur caloporteur pour chauffer les grands espaces. L‘air s‘échauffe en passant dans un
échangeur traversé par un fluide primaire.

Ce fluide primaire est :

soit du gaz de combustion pour des aérothermes à gaz décentralisés ;


soit de l‘eau chaude pour des aérothermes centralisés ou une centrale de traitement d‘air(CTA) à réseau de distribution
d‘air.

4.1.1 LES AÉROTHERMES À GAZ À CONDENSATION

On trouve des fabricants qui développent des aéro-


thermes à gaz à condensation.
Cette avancée technologique permet d‘augurer des
rendements de système de chauffage semblables à
ceux des chaudières gaz à condensation modernes.
Ces rendements peuvent être de l‘ordre de 100 à 104
% sur PCI.

Vu qu‘il fonctionne en parfaite autonomie, on ne pour-


ra pas l‘associer avec une production de chaleur cen-
tralisée point de départ de l‘exploitation des énergies
renouvelables.

Attention qu‘il ne faut absolument pas faire le procès de cet équipement sachant
que l‘on peut exploiter les énergies renouvelables sur d‘autres postes énergéti-
ques (comme les capteurs photovoltaïques pour les besoins d‘éclairage par
exemple) ou sur une partie de la production de chaleur indépendamment de la
production de chaleur de chauffage du hall de sport principal (chaleur pour l‘ECS
et le chauffage des autres espaces par exemple).
Les aérothermes à gaz nécessitent l‘amenée de gaz dans la salle de sport mê-
me. On tiendra donc compte de la règlementation en vigueur : Installations
alimentées en gaz combustible plus léger que l'air distribué par canalisa-
tions (NBN D 51-003 et addenda 1 et 2) - Dossier technique (par l'ARGB).

332
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Remarque :

Il existe des aérothermes à gaz (appelé « make up » où l’air est directement mélangé aux gaz de combustion.

Ce type d’équipement doit répondre à la norme NBN D10-002 qui prévoit des teneurs maximales en ppm des produits toxique tel que le
CO, le NO2, le CO2, …

Il est clair que ce système ne sera pas retenu pour une raison évidente de sécurité. De plus, ce type de chauffage nécessite une évacua-
tion de l’air vicié. Autant dire que l’on essaye de réaliser un projet basse ou très basse énergie (isolation et étanchéité importantes) avec
une grande cheminée ouverte à tout vent ; bref une « passoire de luxe ».

Les aérothermes de ce type présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
Rendement élevé (100 à 104 % sur PCI) ;
pas de pertes de distribution puisque le même équipement intègre la production la distribution et l‘émission ;


relance lente (de l‘ordre de 30 à 40 minutes) ;
alimentation de gaz dans le hall (protection des conduites de gaz) ;
pour les systèmes ventouses, à chaque aérotherme, un percement dans la toiture ou dans le mur doit être réalisé
(étanchéité) ;
vitesses de l‘air non homogène ;
bruit des ventilateurs ;
protection des équipements contre les impacts de ballons ;
Consommation énergétique des ventilateurs;
zonage difficile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
vu la décentralisation, un ou d‘autres systèmes de production de chaleur seront nécessaires pour les autres zones du
centre sportif et la production d‘eau chaude sanitaire (ECS) ;
maintenance et dépannage à effectuer dans la salle de sport ;
pour être complet, le système de chauffage doit être couplé à un système supplémentaire de ventilation hygiénique mais
de taille réduite juste pour les besoins hygiéniques uniquement.

333
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
4.1.2 LES AÉROTHERMES À BATTERIE CHAUDE

Ce type d‘équipement nécessite une alimentation de


la batterie en eau chaude.

Dans ce contexte, l‘aérotherme à batterie chaude


peut être associé avec une production de chaleur
centralisée et, par conséquent, bénéficier des calo-
ries d‘une ressource renouvelable.

Cependant, il faudra tenir compte des pertes par


déperdition des conduites de distribution, ce qui ré-
duira le rendement de l‘installation de chauffage.

Les aérothermes de ce type présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
pas d‘alimentation de gaz dans le hall ;
peu de maintenance et réparation dans le hall si ce n‘est au niveau du ventilateur ;
un seul équipement centralisé pour l‘ensemble des besoins de chaleur (chauffage de toutes les zones, ECS
essentiellement) ;


zonage difficile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
relance lente (de l‘ordre de 30 à 40 minutes) ;
protection des équipements contre les impacts de ballons ;
pertes de distribution puisque la batterie doit être alimentée par un réseau d‘eau chaude. Néanmoins avec les niveaux
d‘isolation à respecter actuellement et les températures basses nécessaires, cet impact est limité ;
vitesses de l‘air non homogène ;
bruit du ventilateur ;
de même, le système de chauffage doit être couplé à un système supplémentaire de ventilation hygiénique. Aux
consommations des ventilateurs des aérothermes, il faut ajouter celles des ventilateurs de la CTA hygiénique ;
consommation électrique des pompes.

334
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
4.1.3 LES CENTRALES DE TRAITEMENT D’AIR (CTA)

Les centrales de traitement d‘air utilisent, pour chauffer la


salle de sport, des bouches de ventilation type « jet » qui
permettent d‘obtenir une distribution homogène de l‘air
hygiénique en mode ventilation et de la chaleur en mode
chauffage.
Un tel système fonctionne sur le principe de l‘induction de
l‘air ambiant par l‘air sortant de la bouche de ventilation. La
vitesse à la sortie de la bouche étant important, le profil de
la bouche permet d‘induire (entrainé par sa vitesse) une
quantité d‘air ambiant non négligeable à sa proximité (1 m³
d‘air sortant de la bouche de ventilation peut induire de 15
à 30 m³ /h d‘air ambiant).
Dans le cas d‘un réseau de « jets » mis en hauteur, comme le montre la figure ci-avant, pour tant soit peu que l‘orientation, le dimension-
nement et la répartition soient bien pensés, on peut arriver à combiner :
la « déstratification » des températures par induction de l‘air sous la toiture ;
le chauffage de l‘ambiance avec des vitesses résiduelles d‘air de pulsion acceptables pour la plupart des sports ;
la ventilation hygiénique nécessaire au confort respiratoire.
Le réseau de bouches de pulsion type « jet » est en général couplé à une centrale de traitement d‘air (CTA).

Une telle installation présente les avantages et inconvénients suivants :

+
par une bonne étude et un bon dimensionnement des jets, la stratification peut être limitée voire inexistante ;
pas d‘alimentation de gaz dans le hall ;
pas de bruit dans le hall ;
pas de maintenance et réparation dans le hall (la CTA est implantée dans un local technique) ;
un seul équipement centralisé pour l‘ensemble des besoins de chaleur (chauffage de toutes les zones, ECS
essentiellement) et des besoins de ventilation hygiénique ;
moyennant un placement et une orientation bien pensée, les vitesses élevées à la sortie des bouches n‘influencent pas ou
peu le bon déroulement des sports comme le badminton et le tennis de table ;
les consommations électriques des ventilateurs sont celles uniquement des ventilateurs de la CTA qui traite à la fois les
besoins de chaleur et les besoins d‘air neuf. En effet, dans le cas d‘un bâtiment basse énergie où les débits nécessaires
pour chauffer et amener de l‘air neuf sont du même ordre de grandeur (plus ou moins 7.000 m³/h), les ventilateurs avec un
même débit assurent les deux besoins.


pas de flexibilité au niveau du zonage en fonction des zones occupées ou pas ;
pertes de distribution puisque la batterie doit être alimentée par un réseau d‘eau chaude. Néanmoins avec les niveaux
d‘isolation à respecter actuellement et les températures basses nécessaires, cet impact est limité ;
vu que les débits de ventilation sont plus importants pour assurer la réchauffe de la salle, le dimensionnement des gaines
est plus important et, par conséquent plus coûteux. De plus, le dimensionnement des ventilateurs tient compte des débits
de relance nécessaires pour remettre la salle à température. Suivant le niveau d‘isolation et d‘étanchéité de l‘enveloppe,
les débits de relance seront différents. Conséquence, l‘écart entre les débits de relance et les débits hygiéniques peuvent
être importants, nécessitant des ventilateurs spéciaux prévus pour des plages importantes de variation de débit ;
attention à la consommation électrique des ventilateurs de CTA. Les pertes de charge des réseaux aérauliques sont loin
d‘être négligeables.
335
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
4.1.4 PRÉDIMENSIONNEMENT

Le prédimensionnement d‘un système de chauffage convectif est très complexe en soi. Il demande de faire appel à des professionnels.
Néanmoins, quelques pistes peuvent être données dans le cadre de ce guide dans des cas simples d‘implantation.

A DONNÉES

Les données de base nécessaires pour prédimensionner les émetteurs sont :

la vitesse résiduelle au centre de la salle [m/s] ;


la puissance acoustique des émetteurs en dB(A) ;
la portée envisagée L [m] ;
la hauteur de placement des émetteurs H [m] par rapport au plan de référence (à 1.7 m du sol) ;
l‘écart entre la température de pulsion et la température de consigne au centre des aires de jeux Δ t [K] ;

Source : TROX

Dans les installations classiques, pour différents émetteurs comme les aérothermes, les bouches de pulsion de type « jet », … , on
retrouve les caractéristiques principales suivantes :
2 à 3 mm de CE pour un air chaud soufflé directement dans l’ambiance ou 10 à 80 mm de CE pour les systèmes d’air préparé en
centrale ;
6 à 7 m/s de vitesse d’air à la sortie de l’émetteur ;
10 à 40 m de portée en fonction de la puissance du ventilateur.

A.1 VITESSE DE L’AIR

Pour une raison évidente de confort, les vitesses d‘air au centre de la salle de sport ne doivent pas dépasser les vitesses prescrites en
général.

Des valeurs pratiques de 0.2 à 1 m/s sont souvent rencontrées.

A.2 ACOUSTIQUE

Avec la vitesse de l‘air, l‘acoustique est un critère de sélection de départ des émetteurs convectifs. La norme NBN EN 13779 (Ventilation
dans les bâtiments non résidentiels- Spécifications des performances pour les systèmes de ventilation et de climatisation : 2007) spécifie
que, dans les salles de sport, le niveau acoustique des systèmes de ventilation est compris entre 35 et 50 dB avec une valeur par défaut
de 45 dB.
336
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
A.3 PORTÉE

La portée L, pour de l‘air chaud, dans une salle de sport classique de 25 m de largeur est de l‘ordre de 13 m lorsque la hauteur H à la-
quelle on place les émetteurs est de 3 m par rapport au plan de référence (à 1.7 m au-dessus du sol).

A.4 HAUTEUR DES ÉMETTEURS

Les émetteurs doivent être placés en hauteur afin de répondre aux critères suivants :
les vitesses d‘air à la sortie des émetteurs peuvent être importantes pour que l‘air puisse « porter » les calories au cen-
tre de la salle. Par conséquent, elles risquent de devenir une source d‘inconfort si elles sont placées trop bas ;
sécurité par rapport à l‘accessibilité des ventilateurs par exemple ;
endommagement des émetteurs avec les ballons ;

En pratique, on prévoit le placement des émetteurs à une hauteur comprise entre 2.5 et 3.5 m

Le cas de Grez-Doiceau est particulier dans le sens où les bouches par induction de type « jet » sont placées très haut et orientées
suivant un angle qui est parallèle à la toiture. Ce système est efficace au niveau confort mais devrait être étudié en détail et sur une
longue période pour montrer son efficacité énergétique. En effet, on pourrait espérer que la haute induction de ce type de bouche
permette d’induire l’air chaud du bouchon se trouvant sous la toiture et, par conséquent, de « déstratifier » les températures à ce niveau.

A.5 ECART DE TEMPÉRATURE

L‘élévation de température de l‘air des émetteurs est, dans les cas classiques, comprise entre 25 et 60°C. Pour une salle de sport bien ou
très bien isolée, les températures de pulsion peuvent être réduites de manière drastique pendant toute la saison de chauffe même durant
les périodes extrêmes (pour un hall basse énergie, les températures de pulsion sont au maximum à 35°C). Cet abaissement des tempéra-
tures de pulsion a aussi un effet bénéfique sur la stratification des températures. En effet, la différence de densité entre deux couches
d‘air successives est d‘autant moins importante que l‘écart de température entre elles est faible.
Sachant que la différence de densité entre ces couches est le « moteur » de la stratification, dans les salles de sports basse ou très basse
énergie où les températures de pulsion peuvent être réduites, la stratification des températures devrait se réduire par rapport à une salle
type « passoire ».

Exemple :
Par simulation thermique dynamique (TRNSYS), différents
niveaux d’isolation ont été appliqués au centre sportif de
Grez-Doiceau. Suivant le degré d’isolation de l’enveloppe,
la puissance de relance maximale durant une année
climatique normale a été relevée.
Entre le niveau d’isolation règlementaire et le très basse
énergie, les puissances de relance sont réduites de l’ordre
de 80 %.
Pour un même débit de 10.000 m³/h, la température de
pulsion pour une consigne de température de 17°C dans la
salle est de tp = Prelance / (0,34 [Wh/m³K] x 10.000 [m³/h]
x 1000) + 17 [K].
En fonction du niveau d’isolation, les températures de pul-
sion varient entre 25 et 42°C.

337
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Moyennant une température de pincement de 8 à 10°C entre la température d’eau et la température de pulsion, en basse énergie, la
température de l’eau chaude en période froide serait de l’ordre de 40°C. Cette valeur de température permet d’augurer :

Puissance de Température de
Une condensation optimale d’une chaudière à condensation (la Niveau d‘isolation relance (kW) pulsion (°C)
condensation est abondante aux alentours des 50°C) ;
Un coefficient de performance saisonnier (SPF) de la pompe à Réglementaire 85 42.0
chaleur de l’ordre de 3 voire 4 (40°C +pincement entre l’eau
Basse énergie 46 30.5
chaude et le fluide de la PAC).
Très basse énergie 26 24.6
L’écart de température entre la température de consigne (17°C en moyenne) et la température de pulsion, pour un débit constant, variera
en permanence en fonction de l’évolution des déperditions.

En prédimensionnement, il est nécessaire de prendre l’écart maximal. Dans le cas de la salle basse énergie, la puissance de relance
maximale est de 46kW.
Pour un débit de 10.000 m³/h, par exemple, la température de pulsion nécessaire pour maintenir le hall à 17°C serait de l’ordre de 30 à
35°C : l’écart de température est alors de 13 à 18°C. Il est clair que cet écart représente la valeur maximale en période extrême.

Dans la pratique, les écarts de température couramment rencontrés sont compris entre 2 et 12 K (Kelvin =°C en termes d‘écart).

B PRÉDIMENSIONNEMENT PROPREMENT DIT

En fonction des données précitées et sur base d‘abaques fournis par les fabricants, par une série de sélections et de calculs itératifs, on
vérifie que les critères suivants sont respectés :

confort acoustique ;
confort thermique de température et de vitesse résiduelle au centre de la salle ;
portée suffisante ;
homogénéité des flux d‘air.

Un nombre suffisant d‘émetteurs permettra d‘homogénéiser les températures en tout point de la salle de sport en faisant côtoy er
les bords des veines fluides des cônes d‘air chaud au centre de la salle et à hauteur d‘homme.

A l‘inverse, la démultiplication des émetteurs entraine un investissement non négligeable dans le cas des aérothermes à batte rie
chaude et surtout à gaz (amenée de gaz et percement de la toiture à chaque unité).

Les investissements seront revus aussi à la hausse pour les réseaux de « jets » mais dans une moindre mesure.

Couverture des aires de jeux par les


émetteurs convectifs (cônes)

338
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
4.2 TECHNOLOGIE DES RADIANTS

La technologie des radiants est très complexe à maîtriser. Bien pensée et dimensionnée, elle peut offrir un confort semblable à celle
convective tout en réduisant le risque de stratification et en permettant d‘abaisser la température de l‘air.

Les émetteurs radiants travaillent aussi bien dans le vide


que dans l‘air. Tout comme le soleil, ce type d‘équipe-
ment émet dans l‘infrarouge visible ou non visible. On
parlera respectivement d‘émetteurs lumineux et sombres.
Dans les deux cas, pour une même température de
confort et suivant la valeur de la composante de tempéra-
ture, on peut arriver à réduire la température de l‘air et,
par conséquent, les déperditions au travers des parois et
les pertes par ventilation.
La composante r est sensible aux très petites variations
de température des émetteurs radiants. En effet, sans
rentrer dans les détails, le rayonnement thermique d‘un
émetteur est fonction de la relation suivante : Emetteurs à tube sombre

Q(ray) = 5.77 x 10-8 x Є x SE x (TE4 – TP4)

Où :

Q(ray) = rayonnement thermique émis par le panneau [W] ;

Є = coefficient d’émission du réflecteur du panneau compris entre 0,8 et 0,9 ;

SE : surface de l’émetteur [m²] ;

TE : température superficielle absolue de l’émetteur (TE = tE + 273) [K] ;

TP : température absolue des parois réceptrices.

Pour une faible variation de la température des gaz de combustion de l‘émetteur, la température T P variera à la 4ème puissance, signifiant
que le confort risque d‘être délicat à assurer.
Un panneau radiant cède sa chaleur à l‘ambiance par :

Rayonnement vers la zone réceptrice de valeur Q(ray);


Convection Q(conv) entre les parties chaudes du panneau radiant et l‘air ambiant. Dans les espaces de hauteur élevée,
cette chaleur participe indirectement au chauffage de la zone via une stratification des températures, plus faible qu‘en
chauffage convectif, certes, mais présente. Au dessus de l‘émetteur radiant, la température est donc plus élevée et aug-
mente, tout comme en chauffage convectif, les pertes par déperdition au travers des parois supérieures au plan formé par
les émetteurs.
Le taux de rayonnement s‘exprime comme suit

η = Q(ray) / (Q(conv) + Q(ray))

Des taux de rayonnement rencontrés à l‘heure actuelle sont compris entre 70 et 80 %.

Parmi les émetteurs radiants, on aura le choix entre :

les panneaux radiants lumineux travaillant dans l‘infrarouge visible ;


les tubes sombres travaillant dans l‘infrarouge non visible.

339
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
4.2.1 LES PANNEAUX RADIANTS LUMINEUX

Les panneaux radiants lumineux sont des systèmes radiants où la combustion du gaz avec l‘air
s‘effectue au niveau d‘éléments céramiques. L‘air nécessaire à la combustion du gaz est pris à
l‘ambiance même. Les gaz de combustion, quant à eux, sont évacués dans l‘ambiance en toiture ; ce
qui nécessite une ouverture permanente dans la toiture.
Les panneaux lumineux ont les caractéristiques suivantes :

Source : Schwank
puissance comprise entre 4 et 40 kW ;

rendement global de l‘appareil > 95 % suivant les modèles (annoncé par les constructeurs ;

le taux de rayonnement : 55 à 80 % ;

température des céramiques de l‘ordre de 750 à 950 °C. Ces températures caractéristiques font en sorte que le panneau émet
dans le spectre lumineux (d‘où sa couleur rouge).
Les panneaux radiants lumineux présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
Bon rendement global > 95 % ;
Taux de rayonnement pouvant atteindre les 80 % ;
température d‘air dans l‘ambiance plus faible qu‘avec les systèmes convectifs. D‘où moins de déperditions thermiques
au travers des parois et par ventilation ;
relance rapide (de l‘ordre de 10 à 15 minutes) ;
zonage très facile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
pas de déplacement d‘air comme les émetteurs convectifs ;
pas de bruit dans le hall.


la combustion du gaz s‘effectue dans l‘ambiance même et nécessite un taux minimum de ventilation en toiture (pertes
nécessaires) ;
La partie convective de l‘ordre de 20 % non convertie en chaleur de rayonnement vers le bas contribue à augmenter la
température au dessus du plan formé par les émetteurs et, par conséquent, augmente les déperditions des parois ;
on ne peut pas parler de récupération simple de chaleur possible sur les gaz brûlés sans évoquer le risque du
repassage des gaz brûlés dans l‘amenée d‘air neuf au niveau d‘un récupérateur de chaleur à plaque, même si le risque
est minime. On parle quand même de gaz de combustion avec tout ce qui s‘en suit par rapport à une mauvaise
combustion ;
maintenance des équipements dans l‘ambiance même et en hauteur ;
alimentation gaz dans le hall ;
régulation de température plus sensible (régulation sur la température de l‘air et radiative) ;
protection des équipements contre les impacts de ballons.

Le fonctionnement du brûleur en tout ou rien pour les radiants lumineux est difficile à classer dans les avantages ou inconvénients du
système. D‘après les constructeurs de chauffage radiant, la modulation de puissance d‘émission en mi-saison est lissée de par l‘inertie de
l‘émetteur permettant de la sorte d‘obtenir une certaine modulation de puissance et la possibilité d‘avoir deux allures.
Le choix de ce type d‘émetteur se justifie mal dans le sens où, bien que son rendement soit très bon (> 95 %), l‘évacuation des gaz dans
l‘ambiance même de la grande salle de sport nécessite de mettre en place une ventilation où l‘air extrait est difficilement récupérable.

340
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Dans un centre sportif basse voire très basse énergie, ce système n‘est pas compatible avec une optimisation de l‘étanchéité de
l‘enveloppe et une rationalisation de l‘air hygiénique.
C‘est un peu comme si l‘on concevait un bâtiment thermiquement très efficace avec une ouverture permanente en toiture.

4.2.2 LES TUBES RADIANTS SOMBRES

Les tubes radiants sombres sont composés de tubes en forme de U ou en ligne dans lesquels un mélange de gaz et d‘air externe est
brûlé à leur entrée. Le produit de la combustion peut atteindre des températures de l‘ordre de 250 à
500 °C en moyenne et parcourt toute la longueur du tube grâce à une extraction mécanique placées à
la sortie des tubes. Les tubes s‘échauffant, rayonnent vers le bas grâce à un réflecteur dans une
gamme d‘onde infrarouge sombre.

Les tubes radiants sombres présentent les caractéristiques suivantes :


puissance de l‘ordre de 15 à 60 kW et puissance spécifique de 200 à 350 W/m² au sol ;
réflecteur permettant de couvrir avec plus ou moins de précision l‘espace à chauffer ;
le système a sa propre alimentation en air et son évacuation des gaz brûlés ;
la régulation est réalisée par un thermostat à bulbe noir qui permet de combiner la tem-
pérature radiative et la température de l‘air ; Source : Termico

en général, le brûleur travaille en tout ou rien. Certains modèles commencent à travailler en modulation de température.

Les tubes radiants sombres présentent les avantages et inconvénients suivants :

+
Bon rendement global : de 88 à 93 % ;
température d‘air dans l‘ambiance plus faible qu‘avec les systèmes convectifs. D‘où moins de déperditions thermiques
au travers des parois et par ventilation ;
relance rapide (de l‘ordre de 15 minutes) ;
récupération possible de chaleur de la partie convective au moyen d‘un système de ventilation double flux avec
récupérateur de chaleur. L’extraction pourra s‘effectuer en partie haute au dessus des tubes radiants sombres ;
zonage très facile en fonction des plateaux occupés ou pas ;
pas de déplacement d‘air comme les émetteurs convectifs ;
pas de bruit dans le hall.


efficacité radiative pouvant varier de 55 à 70 %. La partie convective de l‘ordre de 45 à 30 % non convertie en chaleur
de rayonnement vers le bas contribue à augmenter la température au dessus du plan formé par les émetteurs et, par
conséquent, augmente les déperditions des parois ;
régulation de température délicate (régulation sur la température spécifique par sonde noire résultante) ;
alimentation gaz dans le hall ;
maintenance des équipements dans l‘ambiance même et en hauteur ;
protection des équipements contre les impacts de ballons.
Tout comme les radiants lumineux, il est difficile de classer le fonctionnement du brûleur en tout ou rien parmi les avantages ou inconvé-
nients du système de radiants à tube sombre sachant qu‘ils ont deux allures de fonctionnement.

341
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Les différentes configurations des tubes sombres sont les suivantes :

tubes en U qui permettent de grouper le brûleur et l‘extracteur


en un seul équipement. Cette technique permet aussi d‘obtenir
une température plus homogène sur toute la longueur du tube
évitant ainsi de créer de zone chaude et froide au niveau des
espaces à chauffer ;

tubes linéaires qui permettent de réaliser un quadrillage d‘une


surface à chauffer. Pour réaliser un quadrillage homogène, il
est nécessaire de recourir à des grandes longueurs de tubes.
Pour éviter l‘inhomogénéité d‘émission, plusieurs brûleurs peu-
vent être mis en série. On peut aussi réaliser des réseaux en
parallèle de tubes rayonnant avec une extraction des gaz brûlés
commune.

Les tubes radiants sombres peuvent convenir dans une configuration de


salle de grande hauteur comme les centres sportifs.
Dans le reste de l‘étude sur ce type de technique, le tube sombre sera
préféré au radiant lumineux sachant que ce dernier fonctionne sur le
principe de rejet des gaz brûlés dans l‘ambiance même de l‘espace à
chauffer.
Dans certaines configurations, le brûleur et l‘extracteur peuvent être
placés à l‘extérieur de la salle de sport, permettant ainsi de réaliser le
montage et l‘entretien par l‘extérieur, ce qui peut s‘avérer intéressant en
cas de forte fréquentation du centre sportif.

4.2.3 PRÉDIMENSIONNEMENT

Le prédimensionnement d‘un système de chauffage radiant est très complexe. Pour cette raison, il
est nécessaire de faire appel à des spécialistes de la question.

L‘objectif ici est de donner un avant goût des principaux paramètres de dimensionnement néces-
saires pour réaliser une pré-étude pertinente.

A priori, il existe une similitude dans le prédimensionnement des émetteurs radiants et de l‘éclaira-
ge par points lumineux. En effet, tout comme le rayonnement lumineux :

au niveau de l‘émetteur, la puissance du rayonnement Q(ray) de l‘émetteur n‘est pas le


même dans toute les directions de la zone à chauffer. Toute comme une source lumineu-
se, on peut établir un spectre spatial de la puissance d‘émission E(ray) qui dépend :

de la position de l‘émetteur dans l‘espace à chauffer ;

de la configuration de sa paroi émettrice et de son réflecteur.

Evolution en fonction du positionnement


342
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Au niveau des surfaces réceptrices, l‘intensité du rayonnement à un point défini du sol est fonction :

I(ray) = E(ray) * f / h²

Où :

E(ray) = puissance de l‘émetteur dans la direction considérée ;

f = facteur d‘influence de la distance horizontale entre l‘émetteur et le


point considéré suivant la figure ci-contre ;

h = hauteur du sol à l‘émetteur.

Là où le calcul se complique, c‘est lorsque l‘on combine plusieurs émetteurs pour couvrir toute la surface de l‘espace à chauffer. En effet,
l‘homogénéité de l‘intensité du rayonnement au sol résultant de cette combinaison doit être la plus constante possible au niveau d’un plan
de référence de chauffe (à 1,7 m du sol par exemple). Comme on l‘a vu, l‘orientation, la hauteur, le nombre d‘émetteur, … influencent la
répartition de l‘intensité de rayonnement.

Dans une étude poussée, pour chaque point du maillage du plan de référence, il est
nécessaire de passer à des logiciels de simulation à l‘instar par exemple de Dialux (pour
le calcul de l‘intensité lumineuse en tout point d‘un espace à éclairer). On fera donc
appel à des professionnels du domaine tout en ayant une idée assez nette du type de
simulation qu‘ils pourraient vous soumettre.

En pratique, certains fabricants font appel en prédimensionnement à des simulations


statiques basées sur le calcul empirique de la composant de R (température de rayon-
nement) en fonction des déperditions des parois extérieures, de la consigne de tempé-
rature d‘air interne et de la température externe de dimensionnement.

La détermination de la composante R permet de calculer la température d‘air abaissée.


Sur cette base, on peut réévaluer les déperditions des parois en tenant compte de cette
température d‘air abaissée auxquelles correspond la puissance de chauffe des émet-
teurs radiatifs. Homogénéité du rayonnement

5 COMPARATIF CHAUFFAGES RADIANT ET CONVECTIF

5.1 DÉMARCHE

L‘objectif de ce guide est toujours de parvenir à :

réduire les besoins énergétiques par une conception intelligente de l‘enveloppe du bâtiment en termes d‘orientation du
bâtiment, d‘isolation des parois, d‘optimisation du rapport parois vitrées et parois opaques, ... ;
privilégier le recours aux énergies renouvelables par l‘exploitation du potentiel des ressources naturelles du site ou à
proximité dans une optique de développement durable (éviter d‘épuiser les ressources, qu‘elles puissent s‘auto -
régénérer, …).
Dans certains cas, il est difficile d‘y avoir recours partiellement ou totalement.
Dans ce cas de figure, on est bien obligé de se retourner vers les énergies classiques telles que les énergies fossiles. Même à ce niveau,
on peut encore penser à l‘environnement en sélectionnant des systèmes de chauffage énergétiquement performants.

343
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»

On se propose dans ce qui suit de comparer les consommations énergétiques des systèmes convectifs et radiants selon différentes mé-
thodes de calculs en utilisant, à nouveau, notre « fil rouge » que sont les études thermiques dynamiques d‘un bâtiment basse énergie
modélisé sur base du centre sportif de Grez-Doiceau.

344
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Différentes méthodes de calcul sont envisagées, à savoir :

Méthode empirique basée un mixte des données fournies par les fabricants et par le guide de l‘ARBG ;

Méthode selon le projet de norme prEN15316.

5.2 SALLE DE SPORT MODÉLISÉE

5.2.1 DONNÉES

A BESOINS DE CHALEUR

Les besoins de chaleur sont issus d‘une des simulations thermiques dynamiques (TRNSYS) réalisées dans le cadre de l‘optimisation de
l‘enveloppe du bâtiment.

Centre sportif règlementaire Centre sportif basse énergie

En choisissant le centre sportif basse énergie, on a vu que :

la puissance de relance est limitée à 46 kW dans les conditions de températures extrêmes (fichier météo : meteonorm
Uccle) ;
7.129 kWh/an sont nécessaires pour maintenir le confort de 17°C dans la salle en période d’occupation. Ces 7.129 kWh/
an sont la somme des puissances de chauffe par pas de temps de 1 heure et ce pendant 8.760 heures/an soit 1 année
complète.

B DÉBIT DE VENTILATION

On considère que le taux de renouvellement moyen d‘une salle de sport est de l‘ordre de 0,5 R/h.

C TEMPÉRATURE DE CONSIGNE

La température recommandée dans les salles de sport est de 17°C.

345
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
D HAUTEUR DES ÉMETTEURS

La hauteur des émetteurs doit être choisie entre autres


par rapport au sport pratiqué le plus contraignant. En
général c‘est le volley ball et le badminton qui nécessi-
7m
tent le plus de hauteur. Une hauteur de 7 m est préco-
nisée par Infrasport pour les compétions nationales.

Les systèmes radiants ont besoin d‘être placés au


dessus des aires de sports. Dans le cas qui nous inté-
resse, les tubes radiants sombres seront placés à une
hauteur de 7 m minimum. C‘est la valeur que l‘on pren-
dra dans les simulations.

Les aérothermes, bien que ce n‘est pas l‘idéal pour le


confort de pratique des sports, sont pratiquement pla-
cés à une hauteur de 3,5 m. Cette hauteur est la limite
supérieure de placement de ce genre d‘équipements. 4m
On a choisi cette valeur pour une question de sécurité
par rapport aux personnes et la pérennité des équipe-
ments eux-mêmes (impact de ballon, dégradation, …)

Hauteurs courantes de placement des émetteurs

5.3 MÉTHODE EMPIRIQUE

La méthode empirique est en fait un mixte d‘une méthode de dimensionnement statique développée par un fabricant belge de tubes ra-
diants, de résultats de mesures publiés par l‘ARGB2 (Association Royale Belge des Gaziers) et de la simulation thermique dynamique
des besoins de chaleur dans la grande salle de sport de notre centre sportif basse énergie de référence.

5.3.1 HYPOTHÈSES

A TAUX DE RENOUVELLEMENT RÉEL

Dans la simulation thermique dynamique, un taux de renouvellement de l‘air hygiénique de l‘ordre de 0,5 R/h a été choisi.
Thermiquement parlant, le taux de renouvellement réel est de 0,1 R/h (0.5 x (1 – 0.8)) sachant qu‘un récupérateur de chaleur de
rendement thermique de 80 % a été placé sur l‘air extrait pour préchauffer l‘air neuf.

B ZONES THERMIQUES

Il est nécessaire de déterminer des zones thermiques en fonction de la hauteur de manière à évaluer les déperditions au travers des
parois externes en fonction des températures de stratification. L‘idéal, serait un découpage de la hauteur de la salle en une infinité de
couches. Ici, on s‘est limité à deux zones sur la hauteur : au-dessus et en-dessous du plan formé par les émetteurs.

(2): Le chauffage des ateliers industriels … Rayonnement ou convection ?; A. Gérard Distrigaz, P. Lagae ARGB, A. Scutenaire ARGB
346
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
C TEMPÉRATURE RADIATIVE

On considère que suivant le type d‘émetteur utilisé, les températures d‘air dans la salle de sport peuvent changer :
dans le cas du chauffage par des radiants à tubes sombres, la composante r radiative est importante ;
à l‘inverse, dans le cas du chauffage par aérothermes, la composante radiative est faible.
Suivant l‘importance de la composante radiative, les températures de l‘air peuvent-être abaissées par rapport à la consigne de températu-
re demandée dans la salle de sports. On avance souvent une valeur de r de 2,5 K.

En considérant 17°C de température de consigne, avec un système


de chauffage radiant, la température de l‘air pourrait donc être de Θi = Θa + r [°C].
14,5 °C ; c‘est une valeur de température couramment rencontrée Où :
dans la pratique.
Θi est la température ressentie par le corps ou la tem-
L‘intérêt d‘une composante r importante est de réduire les températu- pérature opérative ;
res d‘ambiance des grands espaces et, par conséquent, de diminuer
les besoins énergétiques dus aux déperditions des parois et à la ven- Θa est la température de l‘air ;
tilation. r est la composante radiative de la température
Attention que ce type de valeur est une valeur moyenne qui, à pre-
mière vue, se réfère à des valeurs statistiques pour des bâtiments d‘isolation normale.
Dans le cas d‘une salle de sport basse énergie, la valeur de la composante radiative de la température devrait être, avec toute la pruden-
ce qui s‘impose, plus faible; ce qui réduirait l’intérêt de l’utilisation d’un système de chauffage radiant.
Une méthode de calcul empirique d‘un fabricant de systèmes radiant donne, « toute chose restant égale » des valeurs de composante r
variable en fonction de la température externe. Elle s‘exprime par la relation dans l‘encadré

r = 0.015 x (5 - μ) x qmin [K]


Où :
μ = (Stoit + Smur) / Ssol;
Où :
Stoit = surface de toiture [m²] ;
Smur = surface des murs externes [m²] ;
Ssol = surface du sol de la salle [m²].
qmin [W/m²]= (dinf + dair inf) / Ssol x (ti—text)
Où :
dinf = déperdition spécifique des parois inférieures sous le plan des émetteurs [W/K] ;
Dair inf = déperdition de ventilation du volume inférieur sous le plan des émetteurs [W/K] ;
ti = température de consigne de l‘air [K ou °C] ;
text = température de l‘air externe [K ou °C].

D TEMPÉRATURE DE STRATIFICATION

La stratification des températures est plutôt liée à l‘utilisation des Θ(h) = Θi – r + h x ΔΘstrat [°C]
systèmes de chauffage convectifs. Plus la température de pulsion
d‘un aérotherme est importante, plus le risque de stratification Où :
augmente. Il n‘empêche, la stratification peut être aussi présente
Θ(h) est la température de l‘air en fonction de la hauteur ;
dans le cas d‘émetteurs radiants. Pratiquement, pour ne pas favori-
ser un système par rapport à un autre, on tiendra compte d‘une Θi est la température ressentie par le corps ou la tempé-
stratification moindre des températures en soustrayant la compo- rature opérative ;
sante r de la température à une hauteur donnée.
r est la composante radiative de la température ;
La norme prEN15316 propose la formule suivante pour déterminer
la température de l‘air à une hauteur donnée en intégrant la com- h est la hauteur de l‘espace considéré ;
posante radiative r et la stratification.
347
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
Dans la simulation qui suit, on se basera sur des résul-
tats fournis dans le document de l‘ARGB pour établir
une relation entre la stratification des températures en
fonction de la hauteur, la température de consigne et la
température externe. De cette manière, il est possible
d‘évaluer la température à une hauteur donnée.
Dans le cas d‘émetteurs radiants, la zone au-dessus du
plan des émetteurs est à une température :
Θ(h) = Θi – r + h x ΔΘstrat
Dans le cas d‘émetteurs convectifs, la zone au-dessus
du plan des émetteurs est à une température :
Θ(h) = Θi + h x ΔΘstrat

Evolution de la température de stratification en fonction de la température externe


5.3.2 SIMULATION

Heure par heure, la simulation thermique dynamique (TRNSYS) donne, des valeurs de besoins de chauffe [W] pour une température de
consigne de 17°C qui est homogène à toute la zone (dans TRNSYS la zone « grande salle de sports » est unique et de température ho-
mogène en tout point.

Les déperditions calculées sont proportionnelles à la température de l‘air. Par pas de temps, ici on recalcule pour les zones au-dessus et
en dessous du plan des émetteurs les déperditions en tenant compte :

De l‘abaissement de température de l‘air sous le plan des émetteurs dans le cas des émetteurs radiants (calcul de la valeur r
radiative) ;

De l‘augmentation de la température de la zone au-dessus du plan des émetteurs due à la stratification dans le cas des émetteurs
convectifs et radiants.

Des simulations dynamiques (logiciel « propriétaire » MATRIciel) ont donc été menées pour différentes configurations d‘émetteurs. Pour
chaque configuration, on calcule annuellement :

Les énergies primaires mises en œuvre ;

Les quantités de CO2 émises.

A TUBES SOMBRES RADIANTS

Des tubes radiants sombres sont placés à 7 m de hauteur. Ils ont les caractéristiques principales suivantes :

Le rendement du brûleur est de 90 % ;

Le taux radiant est de 70 %. Les 30 % de pertes par convection établissent une stratification des températures au-dessus du plan
des émetteurs et augmentent donc les déperditions surtout en toiture ;

La ventilation hygiénique récupère une partie de la chaleur de convection des émetteurs radiants via les bouches d‘extraction
placés sous la toiture au prorata des besoins de réchauffe de l‘air hygiénique ;

On tient compte de la stratification des températures tout en sachant qu‘elle est naturellement moins élevée que pour un systè-
me convectif ;

On tient compte de l‘abaissement des températures d‘air vu que la composante r radiative est importante.
348
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
B AÉROTHERMES GAZ À CONDENSATION

Des aérothermes assurent les besoins thermiques de la salle de sport. Ce sont des aérothermes à gaz à condensation avec un
rendement de l‘ordre de 104 % ;

Les ventilateurs des aérothermes ont une efficacité de 0,4 W/m³/h. Comme pour la configuration A, la ventilation hygiénique récu-
père une partie de la chaleur dans la zone au-dessus du plan des émetteurs ;

On tient compte de la stratification des températures.

C AÉROTHERMES À EAU CHAUDE ALIMENTÉS PAR UNE CHAUDIÈRE AU BOIS

L‘aérotherme gaz à condensation est remplacé par un aérotherme à batterie d‘eau chaude alimentée par une chaudière bois ;

Comme variante à la configuration B, on ajoute des pertes thermiques de distribution de l‘ordre de 10 % ;

Le rendement de la chaudière au bois est de 92%.

5.3.3 ANALYSE DES RÉSULTATS

A ÉNERGIE PRIMAIRE

Les coefficients de conversion en énergie primaire sont repris dans le tableau ci-contre. On rappelle que le Energie primaire
Vecteur Valeur
coefficient multiplicatif de l‘électricité indique que l‘on prend comme référence la moyenne belge du rende-
Gaz 1
ment du réseau électrique et ce compris le rendement des centrales nucléaires. Electricité 2,6

Le graphique ci-contre synthétise les résultats des simulations réalisées en fonction des différentes configurations. On se rend compte
que les systèmes radiants génèrent moins de consommation d‘énergie primaire sachant qu‘il permettent de travailler à plus basse tempé-
rature d‘air en réduisant les déperditions au travers des parois et par ventilation de la salle de sport. La stratification et les consommations
supplémentaires d‘électricité des ventilateurs des aérother-
mes sont les principales raisons des surconsommations de
l‘ordre de 15 à 20 % des systèmes convectifs. De par le
rendement de la chaudière au bois de 92% et les pertes
thermiques de 10 % au niveau de la distribution, l‘énergie
primaire mise en jeu par la configuration centralisée est
plus importante. L‘analyse de ces résultats est donc encou-
rageante pour les systèmes radiants. Cependant, ne
condamnons pas trop vite les systèmes convectifs sachant
que la maîtrise de la composante radiative r est très diffici-
le. De plus, les simulations tiennent compte que la régula-
tion des systèmes « colle » parfaitement aux besoins; ce
qui est loin d‘être le cas pour les systèmes radiants dont la
régulation travaille en tout ou rien (pertes de régulation
difficilement chiffrable dans cette simulation.

B EMISSION DE CO2

Le calcul des émissions de CO2 fait appel aux coefficients d’émission spécifique en
CO2
fonction du vecteur énergétique choisi repris dans le tableau ci-contre. On a déjà vu Vecteur Valeur Unité
qu‘une chaudière au bois, malgré son rendement de 92 à 95% sur PCI (par rapport Gaz 0,251 kg/kWh
aux 103-104 % d‘une chaudière à gaz à condensation) pouvait donner d‘excellents Fuel 0,306 kg/kWh
résultats au niveau environnemental. Le tableau suivant montre l‘intérêt de dévelop- Electricité 0,302 kg/kWh
Bois 0,04 kg/kWh
per une alternative renouvelable en alimentant, par exemple, les aérothermes à bat-
terie chaude par une chaudière bois.

349
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
A l‘analyse de ces résultats, on sent bien l‘impact
énergétique du système radiant.

Malheureusement, ce type de système de chauffa-


ge utilise des vecteurs énergétiques fossiles; ce qui
grève son impact environnemental par rapport à un
système convectif utilisant des énergies renouvela-
bles.

On notera, de nouveau, que pour l‘alternative re-


nouvelable comme la biomasse, il faut consommer
plus d‘énergie primaire qu‘une alternative fossile
classique comme le gaz et ce pour réduire les émis-
sions de gaz à effet de serre, ce qui est un para-
doxe !

5.4 MÉTHODE SELON LE PROJET DE NORME PREN 15316

5.4.1 HYPOTHÈSES

A TAUX DE RENOUVELLEMENT RÉEL

On prend le même taux de renouvellement théorique de 0,5 R/h d‘air hygiénique et 0,1 R/h pratique que la méthode précédente, en
tenant compte de l‘influence du récupérateur de chaleur de 80 % sur l‘énergie de chauffe nécessaire à la mise à température de l‘air
hygiénique.

B ZONES THERMIQUES

Même raisonnement que la méthode précédente.

C TEMPÉRATURE RADIATIVE

La température radiative, dans ce cas, est la valeur moyenne donnée par la norme prEN 15316 (3) soit r= 2,5 K (voir table A4 p28). Pour
cette valeur, on prend l‘hypothèse que c‘est une valeur maximale sachant qu‘elle est proportionnelle aux déperditions qui, dans notre cas,
sont faibles.

: Pr EN 15316 : Heating systems in building – Method of calculation of system energy requirements and system efficencies – Part 4-8, Space heating
(3)

generation systems, air heating, overhead radiant systems.

350
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
D TEMPÉRATURE DE STRATIFICATION

La température de stratification est aussi donnée par la norme prEN 15316, soit 0,3 K/m de hauteur (voir table A4 p 28)

E TEMPÉRATURE DE L’AIR

La température de l‘air est toujours donnée par la formule issue aussi de la norme prEN 15316.

Θ(h) = Θi – r + h x ΔΘstrat

Où :

Θ(h) est la température de l‘air en fonction de la hauteur ;


Θi est la température ressentie par le corps ou la tempé-
rature opérative ;
r est la composante radiative de la température ;
h est la hauteur de l‘espace considéré.

5.4.2 SIMULATIONS

A MÉTHODE

Comme pour la précédente méthode, on calcule les


consommations énergétiques annuelles primaires :

D‘un système de chauffage radiant à tubes sombres


sur base des besoins d‘une salle de sport basse
énergie et de la puissance de chauffe idéalisée
(TRNSYS), à savoir le besoin maximal à l‘heure la
plus défavorable de l‘année en W [puissance de
dimensionnement). On tient compte, comme dans
l‘autre méthode, de l‘abaissement de température de
l‘air dû à la composante radiative r présente et la
stratification des températures dans le volume au-
dessus du plan des tubes sombres radiants. Le
calcul de correction permet de revoir les besoins de
chaleur à la baisse ;
D‘un système de chauffage à aérothermes à gaz à
condensation pour les mêmes besoins annuels et la
même puissance de dimensionnement. Ici aussi, on
tiendra compte de la stratification des températures
dans la zone supérieure au plan formé par les
aérothermes. Le calcul de correction permet de revoir
les besoins de chaleur à la hausse. Flux des énergies selon la prEN 15316

Les calculs sont donnés par la normes prEN 15316. Ils sont empiriques et complexes. Dans ce qui suit, seuls les grands principes de la
méthode sont présentés. Le schéma directeur ci-contre montre que l‘on cherche à déterminer les consommations réelles de chaque
équipement en fonction des différentes pertes du système. Suivant le type d‘équipement :
un certain nombre de pertes sont récupérables par l‘ambiance ou l‘équipement lui-même et constituent, donc, un gain. On citera
par exemple les pertes de chaleur au travers de l‘enveloppe d‘un équipement placé dans l‘ambiance qui pourraient contribuer au
réchauffement de l‘ambiance, ou encore, la chaleur du ventilateur du brûleur introduite dans les gaz de combustion ;
D‘autres pertes sont irrécupérables comme par exemple les pertes de chaleur dans le conduit d‘évacuation des gaz brûlés.
351
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
La consommation d‘énergie primaire de l‘équipement est définie par la relation :

EH,gen,in = QH,gen,out—QH,gen,aux,rvd + QH,gen,ls


Où :
EH,gen,in est l’énergie primaire consommée par l’équipe-
ment ;
QH,gen,out sont les besoins de chauffage de la salle de
sport ;
QH,gen,aux,rvd sont les pertes des auxiliaires récupéra-
bles ;
QH,gen,ls sont les pertes totales de l’équipement.

Les principales pertes du système qui entrent en compte dans le calcul des consommations énergétiques sont les pertes lorsque le
brûleur fonctionne :
Pertes dans le conduit d‘évacuation des gaz de combustion ;
Pertes par déperdition au travers de l‘enveloppe de l‘équipement dans le cas où celui-ci est placé hors du volume chauffé ;
Pertes induites par la ventilation comme dans les systèmes de chauffage radiant lumineux où l‘air du volume chauffé participe à la
combustion du gaz et est ensuite évacué en partie haute de la salle de sports.

Dans le cas d‘un système de chauffage à gaz à condensation, la chaleur de condensation sera soustraite au total des différentes pertes
brûleur en marche.
D‘autres pertes sont présentes lorsque le brûleur est l‘arrêt, à savoir :
Pertes de la flamme pilote si elle n‘est pas coupée automatiquement à chaque arrêt du brûleur ;
Pertes par balayage à l‘arrêt principalement pour les systèmes radiants sombres avec cheminée.

5.4.3 ANALYSE DES RÉSULTATS

A ÉNERGIE PRIMAIRE

Le graphique ci-contre synthétise les résultats des


simulations réalisées en fonction des différentes
configurations.

Indépendamment des différences de niveaux d‘é-


nergie primaire différents par rapport à la méthode
empirique, les simulations confirment que les tubes
sombres radiants consomment légèrement moins
d‘énergie primaire (-2%) que les aérothermes à gaz
à condensation (contre 16 % pour la méthode empi-
rique). On voit que la surconsommation est due à
la consommation électrique des ventilateurs des
aérothermes. Par rapport aux consommations uni-
quement de gaz, les 2 systèmes se valent : Comparatif des énergies primaires

Les tubes sombres radiants limitent leurs surconsommations de gaz dues à leur taux radiant limité (de l‘ordre de 70 %) et ce par
la diminution des déperditions aux travers des parois et par ventilation sachant que les températures d‘air dans la salle de sport
peuvent être plus basses (présence d‘une composante radiative r importante ;

352
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
L‘excellent rendement de l‘aérotherme à gaz à condensation (104 % théorique) permet de limiter les surconsommations dues à la
stratification des températures responsable de l‘augmentation des déperditions au travers des parois et par ventilation.

B EMISSION DE CO2

Sur le même principe que la méthode empirique, le


calcul des émissions de CO2 en fonction du systè-
me de chauffage donne les résultats du graphique
ci-contre.

Vu que les consommations de gaz sont pratique-


ment identiques, il n‘y a pas de surprise de dire que
le système convectif perd de son intérêt environne-
mental de par la consommation électrique des ven-
tilateurs sauf si on adopte un système de chauffage
convectif centralisé dont la production est une
chaudière au bois.

Comparatif des émissions de CO2

6 AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

+
Système convectif Système radiant

Homogénéisation horizontale de la température Température de l‘air nécessaire plus faible, d‘où


assez facile à atteindre suivant la répartition des gain énergétique ;
émetteurs ;
Faible stratification des températures. On chauffe
Régulation simple des températures ; facilement les zones occupées sans trop augmen-
ter les déperditions des parois dans la partie haute
Par l‘utilisation de système de déstratification, on
de la salle ;
peut arriver à réduire voire à supprimer la stratifi-
cation ; Pas de courant d‘air ;
… Peu de bruit ;


Stratification des températures, d‘où pertes par taux de rayonnement des émetteurs compris entre
déperditions accrues des parois de la toiture ; 70 et 80 % ;
Courant d‘air ; Homogénéisation horizontale des températures en
n‘importe quel point des aires de jeux plus délicate
Bruit des ventilateurs;
à obtenir ;
...
Régulation basique tout ou rien des températures.
Attention que la modulation de puissance à 2 allu-
res peut améliorer la régulation des températures
en mi-saison ;
...

353
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
7 CONCLUSION

Départager un système radiant et convectif est assez complexe sachant que tout au long des simulations et des calculs, on s‘est heurté à
des difficultés de choix d‘hypothèses plausibles et réalistes sur base d‘une littérature qui aborde plutôt des bâtiments d‘isolation moyenne
alors que notre guide se veut d‘aborder les bâtiments basse énergie.

Au vu des résultats des simulations, une petite préférence va énergétiquement aux systèmes radiants sachant aussi que les déplace-
ments d‘air trop importants des systèmes convectifs sont générateurs d‘inconfort :

Thermique (vitesse d‘air > 0,2 m/s);

Sonore (bruit des ventilateurs) ;


Respiratoire (déplacement de poussières) ;
De pratique du sports (trajectoire d‘un volant de badminton par exemple).

Même si les rendements globaux des appareils radiants sont très bon, la technologie doit encore progresser pour arriver à atteindre des
taux de rayonnement > 70 % pour les tubes sombres par exemple. Pour cela, il est nécessaire de développer des profil de réflecteur
élaborés, de voir l‘intérêt ou pas de placer des récupérateurs pour les pertes convectives, de développer une régulation modulante, …

La partie convective des tubes sombres radiants, de l‘ordre de 30 % non transformée en rayonnement vers le bas, participe indirecte-
ment au chauffage du hall via la stratification des températures du haut vers le bas. En effet, des « matelas » d‘air chaud sous la toiture
et de moins en moins chaud au fur et à mesure qu‘on se rapproche du sol, agissent les uns sur les autres comme des ressorts. Ils contri-
buent donc, en régime établi, à obtenir la bonne consigne de température à hauteur d‘activité en se superposant à la composante radiati-
ve directe de l‘émetteur.

L‘augmentation des déperditions des parois supérieures due à la température plus élevée au dessus du plan des émetteurs que celle de
consigne au plan d‘activité, réduit indirectement le rendement global du système.

Quant aux systèmes convectifs comme les aérothermes à gaz à condensation, le problème de la modulation des débits en fonction
des besoins doit être pris en charge dès le début du projet permettant de réduire au maximum l‘inconfort lors de la relance (remise en
température de la salle de sports) est terminée. De plus, le problème de stratification des températures doit être traité dès le départ
sachant que, par rapport à un système radiant, il est plus amplifié de par l‘augmentation de la convection de l‘air du hall.

A souligner qu‘une « déstratification » des températures réduit les déperditions vers le haut. Dans le cas des halls de sports, elle peut être
en partie réduite par l‘aménagement d‘un système de ventilation :
Avec une reprise d‘air en hauteur ;
Et un soufflage en dehors des aires de sports.

En terme de coût, une offre budgétaire a été remise par un fabricant pour les deux systèmes. Les coûts sont du même ordre de gran-
deur : pour une installation de l‘ordre de 200 kW (puissance dimensionnée sur base des déperditions d‘un hall classique), les deux solu-
tion présentaient un montant d‘investissement de plus ou moins égal autour des 40.000 €.

354
FICHE THÉMATIQUE :
« Confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces»
8 BIBLIOGRAPHIE

Pr EN 15316 : ―Heating systems in building – Method of calculate.on of system energy requirements and system efficencies – Part
4-8, Space heating generation systems, air heating, overhead radiant systems‖;
« Le chauffage des ateliers industriels … Rayonnement ou convection ? »; A. Gérard Distrigaz, P. Lagae ARGB, A. Scutenaire
ARGB;
« Buses à jet de longue portée »; TROX technik;
Méthode de dimensionnement des tubes sombres radiants; Termico

355
Le dimensionnement et le choix
FT 13
des systèmes de chauffage et
d'ECS

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
1 PRINCIPES

Cette fiche thématique aborde uniquement les grands principes de dimensionnement énergétique des systèmes de chauffage en tenant
compte de la combinaison raisonnée d‘un système de chauffage traditionnel à énergie fossile (comme la chaudière gaz à condensation
par exemple) avec un système alternatif à énergie renouvelable (cogénérateur à l‘huile végétale par exemple).

Le dimensionnement de l‘installation de chauffage se réalise en 2 étapes :

On commence par dimensionner « en puissance » la ou les chaudières à placer pour subvenir aux 100 % des besoins de
chauffage tout en veillant à ne pas trop surdimensionner (voir point 2) ;
Ensuite, on procède au dimensionnement du système alternatif « en terme d‘énergie » de manière à couvrir un maximum
énergétique de besoins de chaleur.

Vu la présence d‘une chaudière à condensation dans chaque configuration, on se contente ici de détailler le dimensionnement de la
production de chaleur de chauffage et d‘ECS et certains aspects des émetteurs à eau chaude. Tout ce qui concerne la distribution, la
régulation associée est repris dans les cahiers des charges énergétiques d‘Energie+ (Energie+ version 6 : http://www.energieplus-
lesite.be) :

Cahier des charges énergétique installation de chauffage (pour le bureau d‘étude) ;


Cahier des charges énergétique installation d‘eau chaude sanitaire (pour le bureau d‘étude).

On présente ici un condensé du dimensionnement de deux alternatives à énergie renouvelable associées chacune à une chaudière gaz à
condensation, à savoir :

La cogénération à l‘huile végétale couvrant les besoins de chaleur pour le chauffage du bâtiment et l‘ECS, la chaudière gaz à
condensation venant en appoint pour les deux besoins ;
Une pompe à chaleur eau/eau couvrant les besoins de chaleur pour le chauffage du bâtiment, la chaudière prenant en compte les
besoins d‘ECS et assurant le complément pour le chauffage du centre sportif.

2 PRODUCTION DE CHALEUR

2.1 PUISSANCE UTILE TOTALE DE LA CHAUDIÈRE

L‘évaluation de la puissance utile totale Qtot doit intégrer le calcul des déperditions, des infiltrations des parois et d’éventuels suppléments
de puissance pour la relance et le chauffage de l‘eau chaude sanitaire.

2.1.1 DÉPERDITIONS

Dans le cas d‘une installation destinée au chauffage de locaux, les besoins calorifiques totaux Qtot servant de base au calcul de la puis-
sance utile totale des systèmes de chauffe correspondront aux déperditions calculées suivant les normes NBN B62-003 (calcul des dé-
perditions) et B62-002 (coefficients de transmission thermique) moyennant les adaptations des paragraphes 2.2 et 2.3. Le cas échéant, le
calcul s‘effectuera suivant les normes européennes qui remplacent les normes NBN B62-003 et B62-002.

L‘annexe III de la PEB (Performance Energétique des Bâtiments: septembre 2009) donne des valeurs de Umax des parois. Ces valeurs
influenceront naturellement le calcul des déperditions des parois et, par conséquent, le dimensionnement en puissance de l‘installation de
chauffage.

Dans les salles de sport où règne une activité physique certaine, la norme NBN B62-003 recommande de dimensionner les installations
pour une température intérieure de 16°C. Les fiches technique d’INFRASPORT renseignent, quant à elles, pour différentes disciplines
sportives, des températures de 15°C. Attention que lorsque des jeunes enfants fréquentent les salles de sport dans le cadre du cours de
gymnastique, par exemple, la température conseillée par INFRASPORT est de 17°C. Par défaut, on prendra 17°C.
Les méthodes empiriques basées sur l’addition des puissances des corps de chauffe ou sur des ratios de puissance fonction du volume ou
de la surface à chauffer sont à exclure. Ces méthodes conduisent à des surdimensionnements trop importants.

358
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
2.1.2 INFILTRATION

Conformément au rapport n°1 du CSTC (1992), les déperditions calorifiques totales du bâtiment ne comprendront pas la totalité des per-
tes par infiltration normalisées. On considère que dans les circonstances normales, la moitié du volume du bâtiment subit une déperdition
par infiltration.

En présence d‘une ventilation mécanique, il faut tenir compte lors du calcul des déperditions de la totalité des déperditions par ventilation
mécanique de tous les locaux ventilés mécaniquement.

Dans un souci de performance énergétique des bâtiments (PEB), on peut aussi se référer à la norme EN 13779 qui définit un taux de
renouvellement horaire pour un niveau de pression différentielle défini.

Lorsque le bâtiment est mis en surpression par le système de ventilation mécanique et que le débit excédentaire de la pulsion par rapport
à l'extraction dépasse le débit d'infiltration, celui-ci ne doit pas être pris en compte dans le calcul des déperditions globales par renouvelle-
ment d'air.
C'est le cas pour les enveloppes de bâtiment dont le degré d'étanchéité à l'air est élevé, c‘est-à-dire n50 < 2 (n50 est le taux horaire de
renouvellement d'air résultant d'une différence de pression de 50 Pa entre l'intérieur et l'extérieur).

2.1.3 SUPPLÉMENT DE PUISSANCE POUR LA RELANCE

Les déperditions du bâtiment (calculées en régime statique) ne seront pas majorées pour tenir compte des possibilités de chauffage inter-
mittent :

si la puissance de la chaudière prend en compte la puissance nécessaire au chauffage de l‘air neuf ;


et si ces apports d'air neuf peuvent être diminués en période de relance.

Dans le cas contraire, une majoration pour surpuissance sera adoptée dans les bâtiments à occupation discontinue, majoration propor-
tionnelle à l'inertie du bâtiment, conformément à la norme EN 12831 (Norme suisse SIA : « Systèmes de chauffage dans les bâtiments –
Méthode de calcul des déperditions calorifiques de base »; 2003).

Avec le renforcement de l'isolation des bâtiments, la puissance de déperdition du bâtiment devient nettement plus faible par rapport à la
puissance nécessaire à la relance en cas de coupure. Cependant, l'application des normes NBN B62-003 et du tableau du paragraphe 2.6
(inspiré de la norme D30-001), conduit à un surdimensionnement suffisant des chaudières pour permettre une relance en cas de chauffage
intermittent.

Cet effet sera en outre renforcé par :

un dimensionnement des émetteurs en régime 70/50°C ou moins encore en cas de bâtiment à basse énergie (40/30°C) ;

un apport d'air neuf hygiénique pouvant être arrêté en période de relance (fonctionnement en recyclage ou arrêt des ventila-
teurs).

Il ne sert donc à rien de prévoir une réserve de puissance complémentaire pour la chaufferie (chaudière(s) et brûleur(s)) ou tout autre
système de chauffe: dans la pratique, une installation dimensionnée suivant les règles de l’art sera déjà surdimensionnée.

La norme EN 12831 dit qu’une surpuissance de relance n’est pas nécessaire si les pertes par renouvellement d’air peuvent être diminuées
en période de ralenti.
Dans le cas contraire, la norme EN 12831 propose des valeurs par défaut de surpuissance en fonction du type d’enveloppe et du temps de
relance souhaité. Cette surpuissance varie entre 4 et 39 W/m² (moyenne de 20W/m²)

359
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
2.1.4 PRODUCTION D’EAU CHAUDE SANITAIRE

A PROFIL DE PUISAGE
24
En concertation avec le Maître d'Ouvrage, le profil 22
de puisage d‘eau chaude du bâtiment sera détermi- 20

Débit = Q [litres/minute]
né le plus précisément possible pour permettre un 18
dimensionnement optimal et réaliste, tant du point 16
de vue de l‘investissement que des pertes d‘énergie. 14
Cette recommandation s'applique tout particulière- 12
ment aux installations comportant un ballon de stoc- 10
8
kage.
6
4
2
Par profil de puisage, on entend les quantités d'eau 0
chaude sanitaire définies en fonction du temps, du
0 1 2 3 4 5 6
jour de la semaine et des températures de puisage.
Pommeaux de douche économique - limiteur de débit dynamique
Des profils de puisage intéressant au niveau envi- Pommeau de douche économique - limiteur de débit statique
Pression [Bar]
ronnemental sont compris entre 6 et 8 litres.minute-1. Pommeaux de douche sans dispositif d'économie

Profil de puisage des points de puisage

La connaissance du profil de puisage d'un bâtiment est déterminante :

pour dimensionner correctement l'installation ;


évaluer l'intérêt d'une technologie alternative (capteurs solaires, par exemple) ;
évaluer les besoins d'eau chaude sanitaire permanents éventuels, afin de les comparer à d'autres besoins permanents "chaud",
en vue d'une éventuelle récupération de chaleur.
Le Maître d'Ouvrage a donc tout intérêt à aider le concepteur dans la définition des caractéristiques des points de puisage (débits, temps
de fonctionnement, coefficient de simultanéité).
A défaut de connaître explicitement le profil de puisage prévisible du bâtiment, nous recommandons le guide de l'AICVF "Eau chaude
sanitaire dans les bâtiments résidentiels et tertiaires – conception et calcul des installations", paru chez Pyc Editions en 1991.

B TEMPÉRATURE DE CONSIGNE

Le système de production de chaleur sera dimensionné pour une température d'eau sanitaire de 60°C. Le système sera choisi pour pou-
voir monter temporairement la température de l'eau de l'ensemble du réseau à 70°C afin de créer un choc thermique.

D'après les études du CSTC, pour autant que la température de production reste à 60°C et qu’une fois par 24 heures l’ensemble de la
production est porté à cette température, un choc thermique hebdomadaire anti-légionnelle à 70°C n’est pas nécessaire.
Cependant, lors de la conception d'une nouvelle installation, il est prudent d'exiger de pouvoir monter à 70°C, pour la réalisation
éventuelle d’un tel choc thermique.

C RÉGIME DE DIMENSIONNEMENT

C1 DIMENSIONNEMENT DE L’ÉCHANGEUR D’ECS

Si la préparation de l'eau chaude sanitaire est assurée par une chaudière à condensation, l‘échangeur qui produit l‘eau sanitaire sera
dimensionné pour assurer une température nominale d'eau de retour vers la chaudière égale ou inférieure à 45°C.

360
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
Ci-contre, l’eau froide de l’arrivée « de ville » permet d’atteindre ces températures
de retour de chaudière. Le ballon de stockage permet de ne pas trop surdimension-
ner la production de chaleur.

Chaudière à un seul retour

C2 CHAUDIÈRE À 2 RETOURS

Un échangeur de production d‘eau chaude sanitaire dimensionné pour un retour


de température plus élevé (par exemple, régime 80/60°C) peut être alimenté par
une chaudière à condensation, pour autant que celle-ci soit équipée de 2 retours
séparés, la production d‘eau chaude sanitaire se raccordant sur le retour à haute
température.

Chaudière à deux retours

Si un investissement est réalisé dans une chaudière à condensation, les équipements doivent favoriser une réelle condensation. Si l'eau
de retour descend de 70 à 40°C, les fumées passent de 75 à 45°C, ce qui génère une amélioration de 4% du rendement de combustion
(de 94 à 98 % sur PCI).

On table sur le fait qu'en phase de production d'eau chaude après un puisage important, le fluide caloporteur croise de l'eau froide à 10°C
lorsqu'il termine son échange, de là une température possible de 40°C.

Ceci n'empêche pas que la production d’eau chaude soit elle-même régulée sur 60°C, ni qu'un apport de chaleur pour assurer le simple
maintien en température de la boucle de distribution ou du ballon de stockage ne permettra pas la condensation…

D PUISSANCE DE CHAUFFE EN BIVALENT

La puissance de chauffage du bâtiment ne sera augmentée que de la différence entre:

la puissance calculée du chauffage de l'eau chaude sanitaire


et celle du surdimensionnement éventuel lié à la relance et au découpage de la puissance de chauffe en plusieurs chau-
dières.

Les surdimensionnements peuvent déjà couvrir une bonne part de la demande d'eau chaude sanitaire et le cumul serait abusif.

Par exemple : le calcul des déperditions prévoit 175 kW, 15% de relance sont ajoutés ( 201 kW), deux chaudières de 120 kW sont
installées  surdimensionnement réel de 65 kW (soit 37% effectifs). Si la puissance de chauffage de l'ECS est de 85 kW, le supplément
de puissance à prévoir sera de 85 kW - 65 kW = 20 kW. On installera deux chaudières de 130 kW.

En pratique, aucun surdimensionnement ne sera à prévoir tant que la puissance du chauffage de l'eau chaude sanitaire ne dépasse pas
25% de la puissance de chauffage du bâtiment.

361
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
2.1.5 NOMBRE DE SYSTÈMES DE PRODUCTION DE CHALEUR

La dissociation de la puissance à installer en plusieurs systèmes de production de chaleur ne s‘imposera d‘office que :

si une sécurité d‘approvisionnement est indispensable en cas de panne d‘une chaudière ou en raison des dimensions de
la chaufferie ;
si des utilisateurs spécifiques demandent de la chaleur en dehors de la saison de chauffe (exemples : production d'eau
chaude sanitaire). Dans ce cas, les unités de puissance seront adaptées aux différents usages.

A part les centres sportifs qui fonctionne en été, les besoins de chauffage du bâtiment sont sensiblement synchronisés avec les besoins
d‘ECS. Donc, dans la mesure du possible et suivant la sensibilité du maître d‘ouvrage, on évitera de découper la puissance entre plu-
sieurs unités.

Les pertes à l’arrêt des nouvelles chaudières sont telles qu'il n’existe plus d’intérêt énergétique flagrant à dissocier la puissance des
chaudières en plusieurs unités. Cet intérêt est quasi inexistant en présence de brûleurs modulants sur une grande plage de puissance
avec un bon contrôle de la combustion (chaudières à condensation).

Le surcoût d’un découpage de la puissance en deux (et a fortiori en trois) chaudières (coût de la chaudière, du génie civil, de l’hydraulique,
de la régulation) ne sera donc jamais amorti par les économies d’énergie.

Dès lors, il peut être opportun d’investir cet argent supplémentaire dans un poste à plus haut potentiel d’économie, comme, par exemple,
la régulation de l’installation.

De plus, dans le cadre de ce guide, on entend par système de production, un ou plusieurs moyens de production de chaleur issus :

des stratégies d‘énergie renouvelable comme les pompes à chaleur eau/eau (voire air/eau), les chaudières à bois, les
cogénérations, … ;
des stratégies classiques fossiles comme les chaudières à gaz à condensation, les chaudières fuel, ….

La configuration idéale pour les besoins de chaleur d‘un bâtiment à basse énergie serait de combiner un moyen de production d e
chaleur renouvelable avec une seule chaudière gaz à condensation.

2.1.6 PUISSANCE UTILE DE LA PRODUCTION DE CHALEUR DE LA CHAUDIÈRE

La puissance utile Put des systèmes de chauffage classique com- Nombre de chaudières Put des chaudières
me les chaudière gaz par exemple devrait être sélectionnée, en 1 1,1 x Qtot
fonction des besoins calorifiques à satisfaire Qtot, , et en fonction 2 0,6 x Qtot et 0,6 x Qtot
du nombre de chaudières choisies, selon la règle ci-contre.
3
Des circonstances particulières peuvent justifier une subdivision 0,33 x Qtot, 0,33 x Qtot et 0,5 x Qtot
différente, comme lorsque certains besoins calorifiques sont per- ou
manents et d‘autres intermittents. Dans ce cas, une chaudière
0,39 x Qtot, 0,39 x Qtot et 0,39 x Qtot
peut être dimensionnée pour couvrir les besoins permanents.

Avec les chaudières modernes à brûleur pulsé (dont le brûleur est vendu séparément de la chaudière), le surdimensionnement de la
chaudière n'est plus à combattre à tout prix. En effet, l'isolation est devenue telle que ce surdimensionnement n'apporte guère de pertes
supplémentaires. Au contraire, un corps de chaudière surdimensionné par rapport à la puissance du brûleur entraîne une augmentation du
rendement de combustion. Le surdimensionnement peut ainsi être bénéfique si le brûleur est un brûleur 2 allures ou modulant. Cependant
le surdimensionnement du corps de chaudière a des limites, pour une question d’investissement et de condensation.
362
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
2.2 DIMENSIONNEMENT DES APPOINTS EN ÉNERGIE RENOUVELABLE

La chaudière a été dimensionnée pour assurer les besoins de chauffage du bâtiment et d‘ECS. Comme
on l‘a vu, cette chaudière sera raisonnablement surdimensionnée sachant que, si elle sert d‘appoint en Voir fiche thématique 11:
puissance à l‘équipement alternatif en énergie renouvelable, même à basse puissance son rendement Comparaison des éner-
sera excellent voir meilleure qu‘à puissance nominale. gies renouvelables

Dans cet exercice, deux appoints sont considérés :

une cogénération à l‘huile végétale;


une pompe à chaleur eau/eau (éventuellement air/eau).

2.2.1 COGÉNÉRATION À L’HUILE VÉGÉTALE

A CONFIGURATION

Le logiciel de CogenSim est utilisé pour dimensionner le cogéné-


rateur en tenant compte des besoins simultanés :

de chauffage issus des simulations thermiques dynami-


ques (TRNSYS) d‘un centre sportif basse énergie de
référence (sur base de la modélisation du hall de Grez-
Doiceau);
d‘électricité de l‘éclairage artificiel en fonction de l‘éclaira-
ge naturel optimisé, des ventilateurs des centrales de
traitement d‘air (CTA), ...
d‘ECS simulés à partir d‘un logiciel « propriétaire » de
MATRIciel.

Prise en compte de tous les besoins de chaleur (chaudière + cogénération)


B SIMULATION

Les profils annuels des consommations simultanées quart d‘heure par quart d‘heure de chaleur et d‘électricité sont introduits dans le logi-
ciel CogenSim. Une optimisation de la cogénération est réalisée sur base de la monotone de chaleur du chauffage et de l‘ECS combiné
comme le montre la figure ci-dessous :

363
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
C ANALYSE DES RÉSULTATS

Le tableau suivant reprend les principaux résultats de la simulation :

FICHE TECHNIQUE DE LA COGENERATION OPTIMALE Valeurs Unités

Chaufferie actuelle

Rendement considéré : 99,0%

Cogénération
Combustible : huile
Puissance nominale électrique (hors auxiliaires électriques) : 16 kWé
Puissance nominale thermique : 30 kWth
Nombre d'heures de fonctionnement : 4.444,75 heures/an
Nombre de démarrages : 238 démarrages

BILAN ENERGETIQUE

Energie électrique consommée avant cogénération : 123.864 kWhé/an


Combustible consommé avant cogénération : 107.130 kWhcomb/an
Besoins thermiques nets avant cogénération : 106.059 kWhth/an
Energie primaire consommée par la cogénération : 207.561 kWhcomb/an
Chaleur utile produite par la cogénération : 100.191 kWhth/an
kWhé/an
Economie combustible correspondante pour la chaufferie : 101.203 kWhcomb/an
Chaleur utile encore à produire par la chaufferie : 5.874 kWhth/an
Consommation correspondante par la chaufferie : 5.934 kWhcomb/an
kWhé/an
Energie électrique produite par la cogénération : 63.247 kWhé/an
kWhé/an
dont énergie électrique revendue au réseau : 32.835 kWhé/an
dont énergie électrique auto-consommée : 30.412 kWhé/an
Energie électrique consommée après cogénération : 93.452 kWhé/an

Indépendamment des résultats énergétiques qui sont repris dans la fiche thématique de la comparaison des énergies renouvelables, l’op-
timum énergétique donne une valeur de puissance de cogénérateur, soit 30 kWth. Cette valeur, comme le montre la monotone de cha-
leur, est de l‘ordre de 26 % de la puissance maximum calculée par simulation thermique dynamique (TRNSYS), soit de l’ordre de 125 kW.

A noter que cette puissance de 125 kW restera beaucoup plus faible que la puissance de dimensionnement obtenue par la norme NBN
B62—003. C’est logique puisque non seulement la simulation thermique dynamique tient compte de la simultanéité des besoins de
chauffage mais aussi des besoins d’ECS.

Une carte est donc à jouer entre les métiers :

des bureaux d’étude en techniques spéciales qui travaillent plutôt en termes de puissance ;
Et des bureaux de conception énergétique des bâtiments qui eux travaillent en termes d’énergie.

364
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
2.2.2 POMPE À CHALEUR

A CONFIGURATION

Un logiciel « propriétaire » MATRIciel est utilisé pour dimension-


ner une pompe à chaleur eau/eau en tenant compte des besoins
de chauffage uniquement issus des simulations thermiques dy-
namiques (TRNSYS) d‘un centre sportif basse énergie de réfé-
rence (sur base de la modélisation du hall de Grez-Doiceau).

Comme le montre le schéma ci-contre, une proposition de fonc-


tionnement est présentée :

la PAC fonctionne en première ligne pour couvrir un maxi-


mum de besoins de chaleur avec une température maxi-
male de 40-45°C pour les batteries d‘air et 35°C pour les
radiateurs ;
la chaudière gaz à condensation vient en appoint à la
PAC pour les besoins de chauffage ;
lorsqu‘on est en demande d‘ECS, c‘est exclusivement la Prise en compte de tous les besoins (chaudière + PAC)
chaudière gaz qui couvre ces besoins ;
la demande simultanée de besoins de chauffage et d‘ECS est assez rare dans un centre sportif sachant, qu‘après une séance de
sport, les apports internes ayant réduit les besoins de chauffage, les besoins d‘ECS se manifestent. Dans ce cas, on pourrait très
bien travailler en priorité ECS, à savoir couper les circulateurs des circuits de chauffage et la PAC, et travailler uniquement avec la
chaudière gaz pour recharger le ballon.

Ce principe de fonctionnement permettra à la PAC d‘assurer la fourniture des besoins énergétiques de chauffage avec une efficience
maximale tout au long de l‘année. Les simulations dans la fiche FT11 de comparaison des énergies renouvelables donnait un SPF
(seasonal Performance Factor) de l’ordre de 4,5. Quand à la chaudière, lors d’un fonctionnement en priorité ECS, le défi est de tenter
malgré tout d‘obtenir des températures de retour vers la chaudière inférieures à 50°C par un dimensionnement judicieux de l‘échangeur à
plaque.

La chaudière gaz à condensation est dimensionnée sur base des besoins de chauffage du bâtiment et d‘ECS. Le surdimensionnement
sera manifeste mais permettra à la chaudière de travailler à bas régime, et par conséquent, avec un meilleur rendement.

B SIMULATION

Seul le profil de consommation de chauffage issu Monotone de chaleur


de la simulation thermique dynamique (TRNSYS)
120,00 120,00
est nécessaire. La monotone de chaleur ci-contre le
représente. 100,00 100,00
80,00 80,00
L‘intérêt de la simulation thermique dynamique avec
[kW]

la synchronisation des autres besoins comme ceux 60,00 60,00


%

d‘ECS est de montrer que la puissance nécessaire 40,00 40,00


pour le chauffage du centre sportif est la même que 20,00 20,00
celle pour assurer les besoins de chauffage et
0,00 0,00
d‘ECS. 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Attention, qu‘il n‘est pas question d‘en conclure que Heures
la puissance de dimensionnement de la production
Puissance chauffage % Energie cumulée
de chaleur est dans ce cas-ci de 125 kW. On se
reprocherait par la suite de ne pas pouvoir prendre
de douche pendant la relance du matin le plus froid de l‘année. Ceci dit, il faudra rester raisonnable dans le dimensionnement de la pro-
duction de chaleur.
365
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
C ANALYSE DES RÉSULTATS

Dans la pratique, le bon dimensionnement la PAC en puissance correspondra à la couverture de 80 % des besoins énergétiques de cha-
leur. Sur la monotone de chaleur, la puissance correspondant à 80 % d ‗énergie est de l‘ordre de 48 kW, soit 32 % de la puissance de 125
KW en pointe.

2.2.3 CONCLUSION

Quel que soit le choix de l‘alternative renouvelable, le principe de maximiser la couverture énergétique des besoins de chaleur est immua-
ble. Mais au niveau du dimensionnement en puissance de l‘équipement , il ya un optimum à trouver entre :

La maximisation de la couverture énergétique ;

Et les puissances disponibles sur le marché tout en sachant que la production de chaleur doit être modulante dans une large pla-
ge de puissance.

3 LES ÉMETTEURS DE CHALEUR

3.1 EMETTEURS À PRODUCTION CENTRALISÉE

Les émetteurs à production centralisée sont alimentés par un vecteur caloporteur classique tel que l‘eau chaude. On retrouve dans cette
catégorie, pour le chauffage sur air des salles de sports et les locaux communs :

les aérothermes à batterie chaude ;


les centrales de traitement d‘air à batterie chaude alimentant un réseau aéraulique avec des bouches terminales de pul-
sion ;
les radiateurs, les convecteurs et les planchers chauffants.

Le dimensionnement des émetteurs de chaleur des locaux communs sont abordés dans le cahier de charge énergétique installation de
chauffage dans Energie+ (http://www.energieplus-lesite.be).

3.1.1 AÉROTHERME ET CENTRALE DE TRAITEMENT D’AIR (CTA) À BATTERIE CHAUDE

Lorsque le retour d'une batterie destinée au chauffage de l‘air est raccordé au circuit du condenseur d‘une chaudière à condensation, la
batterie sera dimensionnée au régime d‘eau 60°C/40°C.
Pour des bâtiments basse énergie et pour un même débit d‘air chaud nécessaire au respect des consignes de température en période
très froide on pourrait tenter de descendre à une température de pulsion maximale de 35°C pour valoriser une stratégie d‘énergie renou-
velable comme, par exemple, le choix d‘une production de chaleur par pompe à chaleur à basse température.

Par exemple :
pour des besoins de chauffage de l’ordre de 80 kW nécessai-
res pour couvrir les déperditions des parois et par ventilation de
notre bâtiment règlementaire de référence, pour une tempéra-
ture maximale de pulsion de 35°C (cette température permet
d’optimiser l’utilisation de système à énergie renouvelable com-
me les pompes à chaleur géothermiques) et une consigne
dans la grande salle de sport de 17°C, le débit de pulsion né-
cessaire est de l’ordre de 13.000 m³/h.
En effet :
Prelance = 0,34 [Wh/m³.K] x Débit de pulsion [m³/h] x [Tpuls—17)
[K]

366
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de chauffage et d’ECS»
Dans le cas d’un bâtiment basse énergie, 45kW de relance nécessite un débit de l’ordre de 7.350 m³/h.
Diminuer le régime de dimensionnement de la batterie augmente ses pertes de charge (les pertes de charge doublent du fait de
l’augmentation du nombre de rangs et/ou diminution du pas des ailettes) et son prix (plus 30% par rapport au régime 80/60). Cependant,
l’augmentation de rendement de la chaudière ou du SPF (seasonal Performance Factor) compense largement ces pertes. Notons que les
catégories « faibles pertes de charge » ou « pertes de charge moyenne » sont difficilement atteignables avec des batteries
dimensionnées en régime 60°/40°C. De plus, comme l’exemple le montre, la faible puissance de relance dans un bâtiment basse
énergie, non seulement nécessite une température de pulsion plus faible mais aussi un débit moindre.

3.2 EMETTEURS À PRODUCTION DÉCENTRALISÉE

Le dimensionnement et le choix des équipements suivants sont abordés dans la fiche thématique 12 : Voir fiche thématique 12:
chauffages radiant/convectif :
Chauffages radiant/
convectif
les aérothermes à gaz à condensation ;
les systèmes radiants tels que les tubes sombres.

4 RÉGULATION DE LA PRODUCTION DE CHALEUR

4.1 SÉQUENCE D’ENCLENCHEMENT DES PRODUCTIONS DE CHALEUR

Si la chaufferie comporte plusieurs générateurs ou si ces générateurs comportent plusieurs allures de fonctionnement, un régulateur com-
mandera l‘enclenchement de chaque étage de puissance en fonction des besoins. Un même régulateur commandera les allures des gé-
nérateurs et leur cascade.

Dans le cas d‘une chaufferie mixte à cohabitation raisonnée, comprenant une chaudière à condensation et un système à stratégie d‘éner-
gie renouvelable, on propose, dans le but de valoriser les énergies renouvelables, de démarrer par le système de chauffage alternatif telle
que la cogénération ou la pompe à chaleur puis de compléter l‘appoint en puissance par la chaudière à condensation.

4.2 PRODUCTION DE CHAUFFAGE ET D’EAU CHAUDE SANITAIRE

Lorsque les productions de chaleur peuvent travailler en très basse température, sans risque de dommage, elles seront régulées en tem-
pérature glissante en fonction du circuit de distribution le plus demandeur.
Cela signifie qu‘une demande de la production d‘eau chaude sanitaire commandera une remontée provisoire des systèmes de production
de chaleur à haute température et la charge du ballon accumulateur (enclenchement du circulateur de charge et/ou ouverture de la vanne
de charge).
En dehors de la saison de chauffe, une horloge limitera les périodes de relance possible des systèmes de production de manière à éviter
les cycles de fonctionnement trop courts du générateur de chaleur et le maintien permanent de celui-ci à une température moyenne éle-
vée.
Ce mode de régulation s‘applique à une production d‘eau chaude via ballon accumulateur. Il ne convient pas pour les échangeurs instan-
tanés qui demandent le maintien permanent des productions de chaleur à haute température sauf si l‘échangeur instantané alimente en
eau chaude un ballon de stockage.

5 BIBLIOGRAPHIE

« Cahiers des charges énergétiques des installations de chauffage et d‘eau chaude sanitaire »; Architecture et Climat (2004);
disponible sur le site d‘Energie+ (http://energieplus.axeweb.be/) ;
Energie+ version 6 (http://energieplus.axeweb.be/) ;
PEB de la Région Wallonne (Performance Energétique des Bâtiments: septembre 2009); disponible en résumé sur le site Ener-
gie+ (http://energieplus.axeweb.be/) ;
normes NBN B62-003 (calcul des déperditions : 1986) et B62-002 (coefficients de transmission thermique : 1987) ;
Fiches techniques d‘Infrasport par rapport aux différents sports (http://pouvoirslocaux.wallonie.be).
367
Le dimensionnement et le choix
FT 14

des systèmes de ventilation

Boulevard du Nord, 8
5000 Namur
spw.wallonie.be
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
1 PRINCIPES ET OBJECTIFS
Objectifs :

Réduire les consommations électriques des ventilateurs par une conception intelligente des réseaux de distribution
et le choix pertinent d’équipements peu générateur de pertes de charge et ce en fonction de l’occupation réelle des
espaces;
Réduire les besoins de chauffage de l’air neuf par la récupération de chaleur sur l’air neuf.

Cette fiche thématique aborde uniquement les principes de dimensionnement énergétique des systèmes de ventilation des grandes
salles de sports et des vestiaires, sachant que la partie apport d‘air neuf hygiénique du cahier de charge énergétique des installations
de climatisation d‘Energie+ (http://energieplus.axeweb.be) détaille de long en large les systèmes de climatisation dans les locaux
classiques comme les bureaux, les communs, les sanitaires, les réfectoires, ...
Dans les centres sportifs classiques existants, la ventilation hygiénique des grandes salles de sport est souvent couplée avec celle des
vestiaires dans la configuration suivante :

Il faut avouer que cette configuration est assez énergivore dans le sens où aucune récupération de la chaleur de l‘extraction n‘est prati-
quée au niveau des douches des vestiaires. Or, c‘est bien là que se trouve l‘énergie ! On se concentrera donc sur les configurations qui
maximisent la récupération de chaleur.

Configuration classique
des anciens halls sportifs

2 DIMENSIONNEMENT

Définition : une installation d'apport d'air neuf hygiénique assure le respect de la qualité de l'air, ne gère pas le maintien d'une tempéra-
ture d'ambiance intérieure, mais peut y participer comme on le verra par la suite.

2.1 DÉBITS D’AIR NEUF


Surface au sol par per-
Type d'occupation
La détermination du débit de conception minimal devra prendre en sonne [m²/personne]
considération l'occupation. Le RGPT et la réglementation Wallonne Horeca
n‘abordent que très peu les valeurs de débit à mettre en œuvre dans Restaurants, cafétéria, buffet rapi-
1.5
les salles de sport. de, cantine, bars, cocktail-bar
Cuisine, kitchenette 10
Par contre, le tableau ci-contre est « tiré » de l‘annexe VI de la PEB
Sports et loisirs
(Dispositifs de ventilation des bâtiments non résidentiels : Méthode de
détermination et exigences) inspirée de la norme NBN EN 13779 et Hall de sport, stades (salle de jeu), 3.5
donne des débits par destination. Le débit est déterminé par la formu- salle de gymnastique
le suivante : Vestiaires 2
Espace de spectateurs, tribunes 1
Débit de ventilation [m³.h-1] = 22 [m³.h-1.pers-1] x Surface au sol
Club sportif : salles d'aérobic, salle 10
[m²] / Surface au sol par personne [m².pers-1] .
de fitness, club de bowling
Autres espaces 15

370
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
Par exemple, une grande salle de sport de surface standard de 45 m x 25 m pourrait accueillir jusqu’à :
(45 x 25) [m²] / 3.5 [m²/personne] = 321 personnes.
Ce qui représenterait un débit de 22 [m³.h-1.personne-1] x 321 [personnes] = 7.071 [m³/h].

Ces exigences n'interdisent pas la mise en place d'une réduction des débits d'air neuf en fonction de l'occupation réelle des salles de
sports ou des vestiaires (voir la régulation).

2.2 RÉCUPÉRATION DE CHALEUR

Au minimum, le système sera à double flux avec récupération de chaleur. En effet, dans un bâtiment basse énergie, les consommations
énergétiques dues à la ventilation d‘air hygiénique deviennent prépondérantes par rapport à celles dues aux déperditions des parois. La
récupération de chaleur sur l‘air extrait pour réchauffer l‘air neuf devient indispensable. Sans la récupération de chaleur, le dimensionne-
ment des batteries de chauffe des centrales de traitement d‘air (CTA) est conséquent.

Le recours à un récupérateur atteignant un rendement en température de plus de 90% (pour les débits de ventilation < 4.500 m³/h) et
équipé d’un système de régulation permettant une récupération sur l’ensemble de la saison de chauffe (gestion du dégivrage) permet une
économie d’investissement sur les batteries de postchauffage et sur l’installation de production de chaleur.

Dans notre exemple de bâtiment basse énergie, la demande de puissance de relance maximale pour la salle de sport est de l’ordre de 46
kW dont 35 kW dus au chauffage de l’air neuf. Cette valeur a été calculée en tenant compte d’un récupérateur ayant un rendement
thermique de 80 %.

Si on suppose que cette valeur de 35 kW correspond à des conditions extrêmes où la température est de –8°C, pour un chauffage sur l’air
avec une même valeur de température de pulsion de 35°C et un même débit d’air neuf de 4.500:m³/h :

Avec récupération, la température après le récupérateur ou à l’entrée de la batterie de chauffe est de η x (Tconsigne salle-Textérieure) +
Textérieure soit : 0,8 x (17-(-8)) + (-8) = 13,6 °C pour une puissance de 35 kW ;

Sans récupération, la température avant la batterie n’est que de –10°C. La puissance de la batterie devrait être de 0,34 [Wh.m-3.K-
1] x 4.500 [m³.h-1] x (35 - (-8)) = 66 kW, ce qui constitue un surdimensionnement important .

2.3 LES BATTERIES À EAU CHAUDE

2.3.1 PERTES DE CHARGE

La perte de charge côté air des batteries doit être limitée au maximum. Il est recommandé de viser la catégorie « faibles pertes de char-
ge » des tableaux suivants (extrait de la norme NBN EN 13779 pour les batteries chaudes) .

Pertes de charge maximales

Composant Pertes de charge faibles Pertes de charge moyen- Pertes de charge élevées
[Pa] nes [Pa] [Pa]
Batterie chaude
40 80 120

Une batterie de chaud ou de froid est choisie pour minimiser les pertes de charge coté "air"; en effet, la consommation du ventilateur sera
toujours nettement plus importante que la consommation de la pompe faisant circuler l'eau chaude.

Bonne pratique : la vitesse frontale de passage de l'air dans les échangeurs devrait rester dans une plage de 2 à 3,5 m/s.

371
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
2.3.2 RÉGIME DE TEMPÉRATURE

Lorsque le retour d'une batterie chaude est raccordé au circuit du condenseur d‘une chaudière à condensation, la batterie sera dimen-
sionnée au régime d‘eau 60°C/40°C . Dans le cas d‘un système de chauffage par stratégie d‘énergie renouvelable, comme le cas d‘une
pompe à chaleur, on essayera de descendre encore le régime de température (40°C/30°C) de manière à bénéficier d‘une meilleure per-
formance de la PAC.

Augmenter le régime de dimensionnement de la batterie diminue ses pertes de charge du côté de l’air (les pertes de charge doublent du
fait de l’augmentation du nombre de rangs et/ou diminution du pas des ailettes) et, par conséquent, les consommations des ventilateurs.

Cependant, l’augmentation de rendement de la chaudière à condensation grâce à un retour d’eau à 40°C maximum compense largement
ces pertes.

Notons que les catégories « faibles pertes de charge » ou « pertes de charge moyenne » sont difficilement atteignables avec des
batteries dimensionnées en régime 60°/40°.

2.4 LA DISTRIBUTION

Le dimensionnement énergétique des installations de distribution de la salle de sport et des vestiaires ne diffère pas de celui des installa-
tions classiques traitées dans le cahier des charges énergétique pour les installations de climatisation (partie ventilation) reprise sur le site
d‘Energie+ (http://energieplus.axeweb.be).

2.5 L’ÉMISSION

Que ce soit en ventilation purement hygiénique ou en chauffage TAN (Tout Air Neuf), en théorie, l‘air doit arriver au centr e des
aires de jeux à la température de consigne et avec une bonne qualité (ppm CO2 dans des valeurs acceptables au centre comme
aux pourtours de la salle). Cela signifie que les débits en ventilation pure ou en chauffage devront être sensiblement les mê mes.
Le dimensionnement des bouches de ventilation dans les salles de sport de grande hauteur fait appel à d‘autres méthodes.
Les pertes de chaleur sont sen-
Pertes de charge maximales
siblement plus importantes que
pour les bouches normales. Il Composant Pertes de charge fai- Pertes de charge Pertes de charge
est donc difficile de dimension- bles [Pa] moyennes [Pa] élevées [Pa]
ner une bouche type « jet » en
tentant de respecter la norme Prise d'air exté-
20 50 70
EN 13779, par exemple, qui rieur
propose de limiter les pertes de
charge suivant le tableau ci-contre.
Les données de base nécessaires pour dimensionner les émetteurs sont :

la vitesse résiduelle au centre de la salle [m/s] ;


la puissance acoustique des émetteurs en dB(A) ;
la portée envisagée L [m] ; Voir fiche thématique 12 :
la hauteur de placement des émetteurs H [m] par rapport au plan de référence (à 1.7 m Confort thermique et en-
du sol) ; jeux énergétiques des
l‘écart entre la température de pulsion et la température de consigne au centre des aires grands espaces
de jeux Δ t [K].

On arrive en moyenne à des pertes de charge entre 20 et 500 Pa suivant les débits et les valeurs acoustiques tolérées.
Pour plus de précisions sur les grands principes de la méthode de dimensionnement, on se réfèrera à la fiche thématique FT12 :
confort thermique et enjeux énergétiques des grands espaces.

372
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
3 CHOIX

3.1 CHOIX DES SYSTÈMES

Le choix d‘un système à double flux avec récupération s‘impose.

Dans la mesure du possible, on essayera de différencier les systèmes de ventilation de la grande salle de sport et des vestiaires sachant
qu‘ils offrent plus de souplesse au niveau :

des débits qui sont fondamentalement différents ;


des périodes de fonctionnement décalées dans le temps. En effet, quand les sportifs pratiquent leur discipline dans la
grande salle, les vestiaires risquent de ne plus être occupés après un certain temps par les sportifs de la séance précé-
dente. Moyennant une sonde hygrométrique, on pourrait couper la ventilation des vestiaires indépendamment de l‘occu-
pation de la grande salle ;
...

Système de production
de chaleur

Système de ventilation pour des halls sportifs à basse


énergie

3.2 CHOIX DU GROUPE DE TRAITEMENT D’AIR

Un groupe de traitement d‘air a pour mission de donner à l‘air distribué les caractéristiques thermiques et hygiéniques nécessaires au
confort des occupants. Il peut s‘agir d‘un groupe servant uniquement au traitement de l‘air hygiénique de ventilation ou permettant l‘apport
d‘air neuf et le chauffage :

Un groupe de traitement d‘air peut comprendre tout ou partie des équipements suivants :

un système de registres modulants AN/AR ;


un filtre ;
une batterie de préchauffe ;
une batterie de refroidissement ;
une batterie de chauffe ;
un système de récupération de chaleur ;
un système d'humidification.

373
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
Dans le cas des centrales de traitement d‘air (CTA) des centres sportifs, on évitera les batteries de refroidissement sachant qu‘on est parti
vers une conception d‘enveloppe où les besoins de froid sont quasi inexistants. De même, les humidificateurs ne seront pas conseillés
pour la simple raison que l‘ambiance à la fois des grandes salles et des vestiaires ne risque pas d‘être trop sèche (transpiration des spor-
tifs, dégagement de vapeur d‘eau des douches).

3.2.1 LES BATTERIES DE CHAUFFAGE DE L’AIR

A BATTERIE À EAU CHAUDE OU ÉLECTRIQUE ?

De manière générale, on préfèrera les batteries à eau chaude aux batteries électriques. En effet, suite au faible rendement de production
actuel en centrale électrique, l'utilisation de batteries électriques sera évité.

Elles seront envisagées avec prudence si les consommations évaluées par un programme de simulation dynamique, sont jugées tout à
fait marginales (suite à l'isolation élevée des parois et/ou aux apports internes élevés), c‘est-à-dire inférieure à 10 kWh/m²/an. Par « m² »,
on entend, la surface totale brute du bâtiment chauffé.

B RACCORDEMENT DES BATTERIES DE CHAUFFE

Lorsque la production de chaleur est assurée par une chaudière à condensation, les batteries à eau chaude ne pourront être régulées au
moyen d‘une vanne 3 voies fonctionnant en division. Seule l‘utilisation d‘une vanne 2 voies ou d‘une vanne 3 voies mélangeuse est permi-
se.

Une vanne diviseuse constitue un by-pass susceptible de provoquer un retour d’eau chaude directement vers le condenseur et en diminue
donc les performances.

3.2.2 LES RÉCUPÉRATEURS DE CHALEUR

A TYPE DE RÉCUPÉRATEUR

Le choix du type de récupérateur de chaleur sera le résultat d‘un comparatif technico-économique des différents systèmes possibles,
établi sur une année type par le concepteur.

Ce comparatif tiendra compte :

de la disposition des gaines de pulsion et d‘extraction ;


du risque de contamination admis entre l‘air neuf et l‘air vicié ;
du rendement de récupération tant en température qu‘en humidité. Le rendement considéré sera établi suivant la norme
EN 308 et correspondra au matériel réellement installé ;
du mode de régulation de la récupération ;
du risque de givre côté air extrait et du mode de dégivrage appliqué ;
de la possibilité de réduire la puissance de production de chaud et de réduire la puissance des batteries de chaud. Cette
possibilité dépend du rendement du récupérateur et de son mode de régulation (régulation modulante ou tout ou rien), de
la régulation de vitesse du ventilateur ;
de la perte de charge supplémentaire du récupérateur et de la consommation électrique qui en résulte ;
de l‘encombrement dû au récupérateur et du surinvestissement qu‘il entraîne ;
du coût du récupérateur.

374
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
B RÉGULATION DU RÉCUPÉRATEUR

La régulation de la récupération de chaleur (par by-pass, par recyclage, par variation de vitesse, …) sera de préférence modulante. Elle
tiendra compte des risques admis de contamination de l‘air pulsé par l‘air vicié, des possibilités de free cooling en fonction des températu-
res intérieure et extérieure et du risque éventuel de givre du côté de l‘air extrait.

De préférence, la régulation de la récupération sera associée à une régulation de la vitesse du ventilateur (ventilateur
à 2 vitesses ou à vitesse variable).

En hiver, lorsque la température extérieure devient négative, il y a risque de givre du récupérateur du côté de l’air extrait (sauf dans le cas
des récupérateurs par accumulation). Il faut donc réduire la récupération. Si cette régulation se fait en tout ou rien, il est impossible de
réduire la taille des autres équipements de chauffe en tenant compte de la performance du récupérateur. Si, par exemple, le degré de
récupération est réduit durant les courtes périodes de dégivrage et que le débit d’air est réduit en conséquence, une diminution de la taille
de la batterie de chauffe et de la chaudière peut être envisagée pour tenir compte du récupérateur, améliorant la rentabilité du système.

De même en été lorsque des besoins en refroidissement se font ressentir pour des températures extérieures relativement fraîches, il est
intéressant de réduire la récupération de chaleur pour profiter au maximum du free cooling. Si on veut réduire la puissance des batteries
de chauffe, voire les supprimer, la récupération ne peut pas être mise purement et simplement à l’arrêt en fonction de la température
extérieure. Dans ce cas, en fonction de celle-ci l’air neuf, pulsé à trop basse température risque de provoquer un inconfort et imposer le
recours à une batterie de chauffe. La régulation doit donc être modulante pour augmenter la période de récupération possible sans
utilisation de batterie de post-chauffage.

3.2.3 LES VENTILATEURS

A RENDEMENT

Le ventilateur centrifuge aura un rendement aéraulique (rapport de la puissance utile fournie à l‘air à la puissance transmise à l’axe du

Débit Q [m³/h] Rendement


Q > 20.000 80 %
20.000 > Q > 10.000 78 %
10.000 > Q > 6.000 75 %
6.000 > Q > 3.000 70 %
Q < 3.000 60 %

Ces rendements seront obtenus au point de fonctionnement :

pour les ventilateurs à débit variable, cette performance sera vérifiée pour deux points de fonctionnement : débit maximal
et 60% de celui-ci ;
pour les ventilateurs dont le circuit d‘air comprend un filtre, tous les points de fonctionnement, du filtre propre au filtre sale
seront envisagés.

B VARIATION DE VITESSE

Lorsque le mode de régulation de l‘installation de traitement d‘air prévoit une régulation du débit d‘air véhiculé par un ventilateur, celle-ci
se fera de préférence par gestion de la vitesse de rotation du ventilateur grâce par exemple à un « INVERTER(4) ». On rappelle ici que les
variateurs de fréquence, en général, travaillent à des fréquence entre 50 et 25 Hz, ce qui correspond à la vitesse nominale et la vitesse
nominale réduite de moitié. En deçà de ces valeurs, les moteurs à courant alternatif doivent être de conception spéciale pour pouvoir
supporter les échauffements. On conseillera aussi de s‘intéresser à la technologie des moteurs à courant continu qui revient en force
actuellement.

(4) : INVERTER : variateur de fréquence électrique permettant de moduler la vitesse des ventilateurs.
375
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
C CONSOMMATION DES VENTILATEURS

Les consommations électriques des ventilateurs jouant un rôle important dans les consommations énergétiques des centres sportifs bas-
se énergie, le choix tiendra compte de la consommation spécifique donnée par l‘Annexe VI de la PEB (« Dispositifs de ventilation des
bâtiments non résidentiels : Méthode de détermination et exigences » ; septembre 2007) qui s‘inspire de la norme NBN EN 13779.

La puissance spécifique des ventilateurs doit appartenir à l'une de ces 3 catégories :

catégorie 1 : moins de 500 W.m -3.s ;


catégorie 2 : entre 500 et 750 W.m -3.s ;
catégorie 3 : entre 750 et 1250 W.m -3.s ;

3.2.4 LA DISTRIBUTION

Le choix de la distribution est sensiblement le même que les installations classiques du tertiaire. Pour cette raison, le lecteur est renvoyé
au cahier des charges énergétiques des installations de climatisation (partie ventilation) situé sur le site Energie+ (http://www.energieplus-
lesite.be).

3.2.5 L‘ÉMISSSION

Dans le cas des grandes salles, l‘emplacement des bouches conditionnera leur dimensionnement et leur choix. En effet, les paramètres
suivants interviennent principalement :

la portée envisagée [m] ;


la hauteur de placement des émetteurs [m] par rapport au plan de référence (à 1.7 m du sol) ;
l‘écart entre la température de pulsion et la température de consigne au centre des aires de jeux Δ t [K] ;
la puissance acoustique des émetteurs en dB(A) ;
Sur base de ces paramètres, on choisira, parmi différents types de bouche, ceux dont les pertes de charge sont les plus faibles.

3.2.5 LA RÉGULATION DE L’APPORT D’AIR NEUF

A DANS LA GRANDE SALLE

La régulation des installations motorisées permettra, en fonction d‘une programmation hebdomadaire, l'arrêt de l'admission d'air neuf et
de l‘extraction d‘air vicié en période d‘inoccupation de la salle ou durant la période de relance des installations de chauffage.

En période d‘occupation, l‘apport d‘air neuf sera régulé en fonction, par exemple, de la concentration en CO 2 (sonde CO2 sur l’extraction).
Par ce fait, la régulation agira sur la vitesse des ventilateurs au moyen, par exemple, d‘un « INVERTER ».

2.3.2 DANS LES VESTIAIRES

Pour les extractions des douches, le système permettra de couper le fonctionnement ou de le réduire (ventilateur à vitesse variable, par
exemple) en fonction d‘une consigne d‘humidité sur l‘extraction générale (sonde hygrométrique). L‘arrêt de l‘apport d‘air neuf se fera par
arrêt des ventilateurs et de leurs registres motorisés.

376
FICHE THÉMATIQUE :
« Dimensionnement et choix des systèmes de ventilation»
4 BIBLIOGRAPHIE

Energie+ version 6 : « conception énergétique des bâtiments » (http://www.energieplus-lesite.be »;


l‘Annexe VI de la PEB (« Dispositifs de ventilation des bâtiments non résidentiels : Méthode de détermination et exigen-
ces » ; septembre 2007) ;
TROX : « Buses à jet de longue portée.

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