Les figures de style

Procédés Effets Exemples

Le détour : La métonymie Pour désigner un être ou un objet, on utilise le Permet une désignation plus " boire un verre "
nom d’un autre qui lui est proche : son contenant, imagée et une concentration
sa cause, son origine, son instrument, son de l’énoncé. Effet de " fumer des Havane "
les figures de
substitution symbole, etc. condensé.
" Socrate a bu la mort " (= le
poison)
La synecdoque Pour désigner un être ou un objet, on utilise un Donne une vision " les cuivres et les bois se
mot qui désigne une partie de cet être ou de cet fragmentée de la réalité ; déchaînent " " avoir un toit "
objet, ou la matière dont il est fait. frappe, surprend par sa
forme concentrée. " Les voiles descendent vers
Honfleur "
La périphrase Pour désigner un être ou un objet, on utilise une Permet d’éviter une " la cité phocéenne " (=
expression qui remplace le mot précis. répétition et crée une Marseille)
attente, un mystère ; permet
de souligner une qualité. " l’auteur de la Comédie
humaine " (= Balzac)
L’antiphrase On exprime le contraire de ce que l’on pense, tout Figure de l’ironie, " Quel goût ! Quelle finesse ! "
en ne laissant pas de doute sur ce que l’on veut l’antiphrase crée une
faire comprendre. complicité avec le " Rien n’était si beau, si leste, si
destinataire et permet la brillant […] que les deux
critique moqueuse. armées ".1
L’hypallage (une) On attribue à certains mots d’une phrase ce qui Crée une discordance, un " Ils allaient obscurs sous la nuit
convient à d’autres. mystère, une surprise. solitaire "2 " Le lit dormait d’un
Rapproche des réalités sommeil profond "
distinctes.

L’atténuation L’euphémisme (un) On emploie à la place d’un mot un autre mot ou Dissimule une idée brutale, " le quatrième âge " (les vieux) -
une expression pour atténuer son sens. désagréable ou jugée " un plan social " (de
inconvenante. licenciement ) – " Il s’est éteint "
(il est mort)
La litote On dit le moins pour suggérer le plus. On utilise Permet d’exprimer " Va, je ne te hais point. " 3 (je
une tournure moins directe, souvent négative. implicitement plus qu’il t’aime)
n’est dit ; renforce l’idée
" Ca ne sent pas la rose ! "

L’accumulation : L’anaphore (une) On répète un mot ou une expression en début de Rythme le texte, souligne un " Adieu la peine et le plaisir.
vers, de phrase, de membre de phrase ou de mot, met l’accent sur un Adieu les roses / Adieu la vie
Les figures paragraphe. idée pour exprimer une adieu la lumière et la vent " 4
d’insistance obsession, ou pour
convaincre.
Le parallélisme On utilise une construction syntaxique semblable Met en évidence une " Des trains sifflaient de temps à
pour deux énoncés. similitude ou une autre et des chiens hurlaient de
opposition. Rythme la temps en temps. " 5
phrase.
La gradation On fait se succéder des termes d’intensité Produit un effet de " Je me meurs, je suis mort, je
croissante ou décroissante. grossissement ; peut tendre suis enterré " 6
à l’hyperbole.
L’énumération (une) Succession de termes ou de groupes de mots Donne une impression de " Femmes, moine, vieillards, tout
quantité ou de grandeur. était descendu. " 7
Amplifie la réalité.

Figure de sonorité L’allitération (une) On répète de façon insistante un son . La répétition Donne un effet musical, ‘Pour qui sont ces serpents qui
d’un son vocalique (voyelle) est en général appelé rythme le texte, peut sifflent sur vos têtes ? " 8
assonance. suggérer un bruit, une
émotion.

L’amplification L’hyperbole (une) On emploie de termes trop forts, exagérés et des Grossit la réalité, la met en " mourir de honte " - " c’est
procédés divers de renforcement (superlatifs, valeur. Peut être familière géant ! " - " une horreur
comparaisons, etc.) ou épique. Peut servir à la indicible , à faire dresser les
parodie. cheveux sur la tête "

1. Voltaire, Candide - 2 Virgile, Enéide – 3. Corneille, Le Cid - 4. Aragon, " Strophes pour se souvenir " - 5.Queneau, Le Chiendent – 6. Molière, L’Avare - 7.La Fontaine, " Le coche et la mouche " - 8. Racine, Andromaque

Le choc : L’antithèse (une) On emploie des termes contraires à Souligne un conflit d’idées ou de " Paris est tout petit / C’est là sa vraie
l’intérieur d’un même énoncé. sentiments, crée un contraste. grandeur. " 9
Les figures
d’opposition
L’oxymore (un)
 Deux termes évoquant des réalités Exprime ce qui est inconcevable, crée " cette boucherie héroïque " 10 - " un
contradictoires sont unis dans un même une image poétique nouvelle. Surprend. mort vivant " - " cette obscure clarté"11
groupe de mots.
Le chiasme Dans deux énoncés symétriques, le Souvent lié à l’antithèse, attire " Ah ! que le monde est grand à la clarté
deuxième reprend les termes du premier l’attention sur des oppositions. Ou des lampes ! / Aux yeux du souvenir
en les inversant. (double parallélisme souligne l’union de deux réalités. que le monde est petit ! "12
croisé)
L’analogie: La comparaison Rapprochement de deux réalités au Volonté de rapprocher deux éléments " La musique parfois me prend comme
moyen d’un terme de comparaison. Le appartenant à des domaines différents. une mer"13
Les figures de comparé et le comparant possèdent au Création d’images insolites, apparition
l’évocation moins une caractéristique commune qui de rapports originaux et souvent cachés. " La terre est bleue comme une
justifie la comparaison. orange "14
La métaphore Idem, mais sans terme de comparaison. Si Idem mais forme plus condensée ; " Soleil cou coupé "15 - " Je me suis
plusieurs métaphores sur le même thème parfois énigmatique ; peut devenir figée baigné dans le Poème de la mer " 16
se succèdent, on l’appelle métaphore (cliché)
filée. " Il est passé en coup de vent. "
La personnification On prête à un objet, à un être inanimé ou Idem (c’est un cas particulier de " Le soleil s’amusait à faire des
à un animal des comportements ou des métaphore) ombres "
sentiments humains. On peut aussi faire
d’une abstraction un personnage.
L’allégorie (une) Représentation concrète d’une abstraction Figure proche de la personnification, " Mon beau navire ô ma mémoire /
sous différents aspects, dans une mise en avec une dimension symbolique. Crée Avons-nous assez navigué / Dans une
scène vivante. des images, rend plus accessibles des onde mauvaise à boire " 17
notions abstraites. A une force de
persuasion. " Je vis cette faucheuse. Elle était dans
son champ. / Elle allait à grands pas
moissonnant et fauchant " 18 (la mort)
La rupture L’ellipse (une) On supprime des termes qui seraient Enoncé dense, car chargé de tout ce que " L’ai reconnue tout de suite, les yeux
nécessaires pour que la construction soit le lecteur peut imaginer. Rapidité (style de son père " 19
ou l’OMISSION : complète. télégraphique, petites annonces, style
" bébé ", etc.) " Mère décédée. Enterrement demain.
Le déroulement de Sentiments distingués." 20
l’énoncé est brisé
L’anacoluthe (une) Rupture de construction syntaxique. Effet de surprise, de rupture. " Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus
Défaut fréquent du langage parlé. Peut court, toute la face de la terre aurait
être voulue et expressive. changé. " 21
Le zeugma On réunit plusieurs groupes de mots au Rapidité, condensation de l’énoncé. " À défaut de sonnette, ils tirent la
moyen d’un élément qu’ils ont en Effet de surprise si alliance langue. " 22
commun et qu’on ne répètera pas. On peut inhabituelle : peut renouveler une
unir un terme abstrait et un terme concret, expression stéréotypée. " [Napoléon] devint empereur / Alors il
de façon inhabituelle. prit du ventre et beaucoup de pays. " 23

9. Prévert – 10. Voltaire, Candide – 11. Corneille, Le Cid – 12. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, " Le Voyage " - 13. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, " La musique " - 14. Eluard, Premièrement- 15. Apollinaire, Alcools, " Zone " - 16.
Rimbaud – 17. Apollinaire, Alcools,, " La chanson du mal-aimé " - 18. Hugo – 19. Joyce, Ulysse – 20. Camus, L’étranger – 21. Pascal, Pensées – 22. Valéry – 23. Prévert, " Composition française "

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