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TRAIN MAGAZINE
UNE PUBLICATION DES ÉCOLES DE LA LOGISTIQUE ET DU TRAIN
Directeur de publication
Général de brigade Hervé Le Garrec
Rédacteur en chef
Colonel Arpad Toth
Chef de projet
Lieutenant David Samson, chargé de communication
Conception graphique & réalisation
EFIL communication (www.efil.fr)
Impression
Gibert & Clarey (Tours)
ÉDITO
“ Une nouvelle
école du Train
C
e numéro de Train Magazine est donc le dernier
édité sous le timbre des Écoles de la Logistique prendra son essor
et du Train. À la rentrée 2009, une nouvelle
école du Train prendra son essor au sein des
au sein des écoles
Écoles militaires de Bourges. Le cadre aura militaires de
donc changé, mais l’esprit de l’Arme demeurera,
soyez sans crainte. Bourges.”
Cette édition traite donc des opérations extérieures, priorité
de l’armée de terre, dans lesquelles nos unités sont pleine- nous faut capitaliser cette expérience en partant du principe
ment engagées. Les théâtres sont de plus en plus exigeants et que nos cadres engagés aujourd’hui en opérations sont nos
les savoir-faire technico-logistiques s’accompagnent d’une instructeurs de demain ; et l’affectation des meilleurs d’entre
nécessité de maîtriser également à un niveau élevé, les savoir- eux à l’encadrement des stagiaires est une absolue nécessité
faire tactiques. Les circulateurs et les transporteurs sont pour que la qualité et l’actualisation de la formation soient
avant tout des soldats qui doivent en maîtriser les actes fonda- garanties. Nos chefs de corps doivent y penser quand ils abor-
mentaux. Ceux-ci doivent s’acquérir en école de formation pour dent le PAM avec leurs subordonnés.
les cadres et être revus, entretenus et développés lors des
mises en condition opérationnelles. Enfin, je voudrais évoquer les travaux sur la réorganisation du
domaine mouvements-ravitaillements qui se poursuivent en
Pour autant les Écoles de la Logistique et du Train ne restent liaison étroite ave l’EMAT et le CFT.
pas inactives et s’appuyant sur le RETEX de nos régiments, L’objectif est bien de constituer cinq régiments polyvalents,
elles adaptent par touches successives, le contenu des cours véritables outils plurifonctionnels aptes à satisfaire les
et des exercices afin de rester en phase avec l’engagement des besoins de la projection et du soutien logistique en opérations.
forces terrestres. Ainsi les exercices du CFCU et de la DA ont A travers eux, nous conserverons l’ensemble de nos savoir-
été refondus et collent désormais à l’actualité la plus brûlante. faire, sans perte irrémédiable de capacités. En parallèle, des
Un logiciel d’apprentissage des mécanismes d’escorte des équipements mieux adaptés à la dangerosité des théâtres ont
convois a été développé permettant à nos lieutenants et à nos été mis en place pour les unités logistiques dans l’urgence sur
jeunes sous-officiers de se faire la main sous divers scénarii. ordre du CEMAT et un nouveau véhicule de transport logistique
Les mises en situation réelles dans le cadre du partenariat va être rapidement acquis par l’armée de terre. Il n’aura pas
deviennent ainsi plus efficaces et plus rentables comme nous toutes les spécificités du PPT mais il sera hautement mobile,
avons pu le constater. disposera d’une protection élevée, du système ampliroll et
Mais ne nous trompons pas. La simulation ne remplacera surtout il coûtera beaucoup moins cher à l’acquisition.
jamais les séances sur le terrain, seules à même de faire
acquérir la réalité du métier par nos jeunes cadres. La réalisation de ce magazine relatant l’action de nos tringlots
sur les théâtres d’opérations n’est pas une fin en soi. Il doit
A cet égard, les engagements actuels font acquérir à nos offi- nous encourager à poursuivre sans relâche, avec détermina-
ciers et sous-officiers une expérience inestimable qui fait tion et pragmatisme notre mission de formation commencée il
progresser et tirer l’ensemble de l’Arme vers le haut. Mais il y a 65 ans.
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SOMMAIRE #13
04/ Opérations extérieures
AFGHANISTAN TCHAD
06/ Mentoring : l’équilibre entre combat et instruction, 22/ Construire une ville en plein désert : un défi logistique
par le LTN Alexandre Nérac, chef de peloton au 503e RT. sans précédent, par le CNE Romain Cros, officier adjoint
de l’ET4 du 503e RT.
08/ Transporteurs et circulateurs : mission de soutien sous
roquettes, par le LTN Aude RAYEZ, officier communication 24/ Au quotidien : poussière, sueur, volonté et humilité,
511e Régiment du Train. par le CNE Erwan Le Bohec, officier de réserve au 516e RT.
10/ Convoi vers Tora, par le LCL (TA) Jean-Luc Chapeu, 26/ S’adapter au désert et connaître ses habitants,
chef de corps du 515e RT, chef de corps du BCS 2 PAMIR. par le CNE Yves Le Bot, officier adjoint de l’ETB1 du 517e RT.
13/ La jonque au pays de l’or noir, par le MCH Xavier
Messmer, chef de groupe 519e RT. KOSOVO
14/ Un officier au cœur de l’Afghanistan, témoignage 28/ Des tringlots au tribunal, par le CNE Sébastien Pourcelot,
d’un chef d’OMLT, par le LCL Christophe Barbe, officier adjoint de l'EC2 du 601e RCR.
chef du bureau opération du 601e RCR.
30/ La première des “Crocos”, par le LTN Sandra Thomas,
18/ Livraison de fuel sous haute surveillance, chef du PCR de l’ERC du BCS-BFA.
par le Major Denis Rebillard, officier NEB du 601e RCR.
CÔTE D’IVOIRE
31/ Maintenir la capacité d’évacuation, par le MCH Grégory
Laborde, patron de bord au 519e RT.
04
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TRAIN MAGAZINE
32/ Savoir-Faire 50/ Histoire
32/ Le largage de matériel à très grande hauteur, par l’ADJ 50/ Les vicissitudes de l’histoire de l’Arme, par le COL (ER)
Jérôme Lecoqierre, responsable largueur LMTGH au 1er RTP. Daniel Labbé, conservateur du musée du Train et des
équipages militaires.
22 52
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Capitale : Kaboul
L’AFGHANISTAN EN BREF
Population : 31 000 000 habitants (en 2006).
Principales ethnies : Pachtounes (42 %), Tadjiks (27 %), Hazaras (10 %),
Ouzbeks (9 %), Aimak (4 %), Turkmènes (3 %), Baloutches (2 %),
Religion : Musulmans à 99 % (sunnites 80 %, chiites 19 %).
Superficie : 652 500 km2
Densité : 47 hab./km2
Pays frontaliers : Pakistan, Tadjikistan, Iran,
Turkménistan, Ouzbékistan, Chine.
Extrémités d'altitude : de + 258 m à + 7 485 m
Climat : continental
Taux de mortalité infantile : 160 ‰ (en 2005)
Routes : 34 800 km (dont 8 200 km goudronnés)
SOURCE : © WIKIPEDIA
>AFGHANISTAN
Accompagner l’armée afghane
sur le chemin de l’autonomie
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MENTORING : L’ÉQUILIBRE
ENTRE COMBAT ET INSTRUCTION
L
> PAR LE LTN ALEXANDRE NÉRAC, CHEF DE PELOTON AU 503 E RT
“
les voir nous laisser tout faire. D’ailleurs, et
Nous ne devons compte tenu de la sensibilité de la mission
des OMLT, le cadre d’action est strictement
en aucun cas prendre défini et les limites doivent être rigoureuse-
le combat à notre ment respectées : nous ne devons en aucun
cas prendre le combat à notre compte. De
compte.” façon générale, nous devons privilégier la
prise de risque au profit de l’ANA et garantir
la sécurité de nos hommes.
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TRANSPORTEURS ET CIRCULATEURS :
MISSION DE SOUTIEN SOUS ROQUETTES
> PAR LE LTN AUDE RAYEZ, OFFICIER COMMUNICATION 511E RÉGIMENT DU TRAIN
L
es transporteurs sont chargés d’assurer le sou- Le détachement de circulation routière du 511 e Régiment du
tien logistique de niveau 2 (au-dessus du niveau Train est employé pour des missions d’escorte pour la relève
bataillon) de tous les éléments français de la Task Force « Kapisa » en renfort temporaire du BCS de
déployés sur le théâtre afghan. Ils assurent éga- Kaboul.
lement le soutien de l’état-major de la région de Il protège des convois logistiques entre les différentes FOB en
Kaboul, le soutien vie et protection du camp de Surobi et en Kapisa ; des unités montantes, y compris d’infan-
Warehouse. Les norias logistiques entre le camp terie, lors des relèves avec des matériels majeurs ; les
de Warehouse et la FOB de Nijrab s’enchaînent à un rythme transports de frêts entre « Kaboul International Airport » et le
soutenu pour préparer le déploiement du 8 e RPIMa dans la camp de Warehouse ; des personnes arrivant et partant entre
vallée de Kapisa. Des conteneurs sont chargés, déchargés, Kiai et Warehouse lors des relèves ; les transmetteurs sur les
transportés sur des TRM 10000 ou par VTL. Chaque convoi est points hauts, des aumôniers et plus généralement toute per-
escorté par deux éléments de circulation. sonne ou groupe sortant du camp.
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EN BREF
une attaque peut survenir à chaque instant.
Les convois et leurs escortes doivent D’août à décembre 2008, le lieutenant de Gouvion-Saint-Cyr, ancien
maintenir une vigilance permanente. officier adjoint de l’EC du 526 e BT, a servi au sein du BAT FRA comme
officier de liaison du détachement CIMIC (Coopération civilo-militaire)
auprès, notamment, des autorités afghanes et des organisations non
gouvernementales. Il a ainsi contribué à la mise en œuvre de plus de
200 projets CIMIC réalisés en 2008 dans les districts de Deh Sabz et de
Shamali (au nord de la province de Kaboul) mais aussi en Surobi, vaste district
situé à l'est de la province et dont la sécurité a été placée sous responsabilité
française depuis le début du mois d'août. Le BAT FRA se place désormais en
appui des forces afghanes qui
prennent en compte
progressivement la responsabilité
de la sécurité sur l’ensemble de la
région de la capitale. Le lieutenant
est photographié ici en compagnie
du colonel commandant le bataillon
et du Malek du village.
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CONVOI VERS TORADu 09 octobre 2008 au 29 avril 2009, le 2 e mandat du BCS Pamir est
déployé au camp de Warehouse, à Kaboul. Il ravitaille les “forward
operational bases” (FOB) de Tora, en Surobi, et de Nejrab en Kapisa.
Il soutient également les OMLT françaises déployées au sud de Kaboul.
Acheminant les ressources sur ses vecteurs logistiques conduits par
des transporteurs du 515, il dispose de deux pelotons de circulation, fournis par
le 511e RT et le 601e RCR pour assurer les escortes.
> PAR LE LCL (TA) JEAN-LUC CHAPEU, CHEF DE CORPS DU 515 E RT, CHEF DE CORPS DU BCS 2 PAMIR
undi, 5h00, il fait encore nuit, les gazelles Viviane surtout mesures de coordination en cas d'incident : panne,
L
décollent de l'aéroport de Kaia et survolent embuscade, attaque EEI, accident, etc.
Highway 7 en direction de Tora. Rien à signaler, la
reconnaissance ne détecte aucune menace parti- Le top départ est donné
culière. Un compte-rendu est envoyé au CO du Le convoi s'ébranle. Une patrouille éclaire la progression, une
BCS. Une heure plus tard, à Warehouse, sous la seconde lui emboîte le pas afin d'assurer le guidage de la
houlette des éléments de circulation, le convoi s'assemble : un rame. Les vecteurs logistiques suivent, le VAB BROMURE est
PCR, cinq vecteurs logistiques, dont trois nouveaux Scania à positionné derrière le troisième : il assurera la protection des
cabine protégée, un VAB SAN, un VAB ELI, un VAB BROMURE, un camions et de la ressource transportée contre une éventuelle
VAB TACP. Le chef de peloton regroupe l'ensemble des partici- attaque d'EEI radiocommandé. Le VAB TACP se met alors en
pants au convoi et donne ses ordres : situation tactique, route, suivi du chef de convoi, chef du PCR. Une dernière
menaces possibles, mission, ordre de marche de la colonne et patrouille ferme la marche avec les VAB SAN et ELI.
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“Les convois en zone Après deux heures de route à travers des gorges superbes,
mais peu rassurantes d'un point de vue sécuritaire, le convoi
d'insécurité sont de arrive sur la FOB. Prise en compte par les fantassins présents
sur zone, livraison des ressources, déchargement des conte-
véritables opérations neurs, récupération des KC vides, ainsi que de trois passagers
interarmes qui nécessitent qui ayant terminé leur mission sur Tora vont bénéficier de la
protection offerte par les VAB de la circulation pour rentrer à
une coordination fine et Kaboul.
continue de l’ensemble L'ensemble des opérations a pris à peine une heure et demie.
des acteurs.” Le chef de convoi réunit à nouveau sa cohorte et se livre à un
briefing pour le retour. Il est 11h00, le convoi repart. Au même
moment un drone SDTI décolle : il va assurer l'éclairage de la
progression du convoi sur la moitié du trajet retour. Les images
sont transmises en direct à l'état-major du RCC : pas de véhi-
cule suspect, encore une fois la route est claire.
14h00. Le convoi, ralenti par le trafic, rentre à Warehouse. La
mission s'est passée sans incident notable, bien mieux que le
1/ Briefing de départ : panne, embuscades, attaque
EEI, accidents... un convoi risque de nombreux convoi vers Nejrab de la semaine précédente qui, sous la
imprévus qui nécessitent une préparation et une neige, a connu cinq pannes.
synchronisation minutieuse des hommes.
2/ À Tora les opérations de déchargement de Le chef de peloton de circulation, acteur-clé
la ressource acheminée ne prendront que 1h30
permettant ainsi au convoi de repartir dans les temps. Les convois en zone d'insécurité sont de véritables opérations
3/ Cinq véhicules de transport logistique vont assurer interarmes. Leur planification, leur composition et leur
l’acheminent de la ressource par conteneurs KC
vers la FOB de Tora. Cette cargaison est essentielle au conduite nécessitent une coordination fine et continue de l’en-
maintien opérationnel de la base avancée. Ce type de semble des acteurs. Le chef de peloton de circulation, chef de
convoi représente donc une cible pour l’ennemi.
convoi, trouve là une dimension interarmes forte et s'impose
4/ L’itinéraire vers Tora est montagneux, sinueux
et accidenté. La menace est imperceptible et peut
naturellement comme un pion essentiel des opérations
survenir à chaque instant. menées par le BCS.
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LA JONQUE
AU PAYS DE L’OR NOIR
> PAR LE MCH XAVIER MESSMER, CHEF DE GROUPE 519E RT
J
République de l’envoi de 900 militaires français
en renfort en Afghanistan, la chaîne logistique
est rapidement sollicitée pour acheminer les
matériels majeurs nécessaires au déploiement
des troupes françaises en opération.
Seul régiment capable d’accomplir cette mission par son expé- Le déchargement de l’Eclipse marque le deuxième temps des
rience et ses savoir-faire uniques, le « Régiment de la opérations, une semaine plus tard. Les opérations portuaires
Jonque » met sur pied en moins d’une semaine un peloton vont avoir lieu en grande partie de nuit et vont nécessiter des
portuaire d’un effectif de 0/8/21 projeté sur le site de Fudjairah opérations d’élingage en vue d’assurer le déchargement des
(côte Est des Émirats Arabes Unis) dès le 25 juin 2008. Ce der- véhicules embarqués dans la cale du navire. Encore une fois,
nier, ainsi que les cinquante autres militaires logisticiens du la capacité opérationnelle éprouvée du peloton permet le
1er RTP, sont hébergés en milieu civil local puisque la France ne déroulement parfait des opérations.
possède aucune base militaire sur ce territoire.
Le dernier temps a consisté à transférer tous les véhicules de
45°C en extérieur et 60°C en fond de cale ! l’enceinte du port de Fudjairah jusqu’à l’aéroport de cette
Dans un premier temps, le peloton portuaire décharge le même ville. Ces transferts se sont effectués par rotations de
navire Eider sur le port de Fudjairah dans des conditions clima- deux rames de quarante véhicules environ durant cinq nuits
tiques extrêmes avec plus de 45°C de température ambiante consécutives en vue d’éviter l’encombrement des réseaux rou-
en extérieur, cette chaleur atteignant même les 60°C en fond tiers locaux.
de cale du navire au milieu des émanations des pots d’échap-
pement. L’excellente condition physique des hommes ainsi Cette mission en terre émirati montre aujourd’hui que le trans-
que leur expérience dans de telles conditions ont permis un bordement maritime tient une place déterminante et
déchargement en toute sécurité en moins de cinq heures. stratégique dans la logistique de projection des forces.
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E
n Afghanistan, au sein des operational
mentoring liaison teams (OMLT), l’arme
du Train, du soldat au colonel, montre
l’engagement de son personnel en tant
que combattant logisticien. De juin à décembre 2008, en tant
que chef du bureau opérations instruction du 601e Régiment
Les qualités exigées pour chacun des membres de l’équipe
sont nombreuses, et l’équilibre psychologique est fonda-
mental. En effet, le soldat idéal doit faire preuve de rusticité, de
compétence technique, d’une grande stabilité émotionnelle
face à des situations de stress au combat, d’ouverture d’esprit
et enfin maîtriser la langue anglaise. Ces qualités n’existent
de Circulation Routière armant l’OMLT 5, j’ai assumé le com- pas chez un seul homme. Ainsi, avant la montée en puissance
mandement de ce détachement logistique inhabituel. du détachement, je me suis presque transformé en directeur
Déployée dans la banlieue sud de Kaboul, à Darulaman, cette de casting pour choisir le personnel... ou écarter certains. Avec
équipe forte d’une trentaine d’hommes composée essentielle- le recul, la qualité fondamentale est l’équilibre psychologique.
ment de cadres ne soutient pas les OMLT mais conseille le C’est la plus difficile à juger mais elle est indispensable pour un
Kandak 5, un bataillon logistique de l’armée nationale afghane,
au quotidien et en opérations.
L'OMLT 5, photo de groupe engagement dans le contexte des OMLT. Sur le théâtre afghan,
sur les hauteurs de Darulaman,
la forward supply base. la qualité de la préparation s’est retrouvée dans la justesse
des conseils prodigués quotidiennement aux soldats afghans
et dans la réussite des missions opérationnelles.
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Convoi traversant
Kaboul pour aller
ravitailler des
positions 100 km
plus au sud.
de corps du bataillon logistique et compose avec lui pour orga- Ainsi pendant six mois, l’OMLT a-t-elle effectué une centaine de
niser l’entraînement du Kandak 5 et les opérations logistiques missions dans les provinces du Logar, du Wardak et du
qu’il conduit au sein d’une brigade d’infanterie forte de 3 000 Bamyan et a parcouru plus de 100 000 kilomètres sur les
hommes. En effet, cette mission de soutien est essentielle pistes afghanes. Le séjour a donc été très dense et tout le per-
pour la brigade qui sécurise à partir de Kaboul, sur plus d’une sonnel a été soumis à une forte pression. Chaque convoi de
centaine de kilomètres, la Highway 1, unique axe logistique ravitaillement est une véritable opération militaire qui peut
reliant la capitale à Kandahar. durer de un jour à une semaine. Au sein du détachement,
chacun participe aux missions. Le roulement adopté au cours
Le mentoring consiste donc au quotidien à conseiller en fai- des six mois a limité l’usure du personnel et a permis de com-
sant preuve d’une grande ouverture d’esprit, à proposer, à battre efficacement le premier ennemi : la routine.
suggérer, à orienter en laissant l’officier afghan prendre la
décision finale. Malgré une certaine frustration parfois, il faut
veiller à ne pas se substituer à lui car ce serait un échec. Le
premier mois de la mission a donc été un véritable round d’ob-
servation qui a déterminé la suite de la mission au cours
duquel je me suis senti évalué par le colonel afghan pour
“ Aujourd’hui,
ensuite travailler en étroite collaboration... Mais la véritable
confiance se gagne sur le terrain au cours des opérations.
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Cours sur le fonctionnement de la station-service. Extraction d'un véhicule détruit Arrivée sur une position à ravitailler.
sur une forward operational base.
Nous avons montré à nos homologues afghans que chaque sûreté des convois logistiques au cours desquels l’engagement
logisticien français est un combattant. Nous avons ainsi gagné peut être extrême. Il faut également savoir dire « non » car la
leur confiance. Les missions courantes consistent à ravitailler logique afghane s’écarte parfois dangereusement de tout rai-
les unités engagées le long de la Highway 1 en leur livrant du sonnement tactique rationnel. Mes deux refus en six mois ont
carburant, du matériel génie et des ressources diverses ainsi été acceptés par mon homologue et les deux missions vrai-
qu’à évacuer les véhicules endommagés par les combats. ment hasardeuses furent complément réétudiées.
Le détachement a également participé à plusieurs opérations
comme la remotorisation et le soutien d’un bataillon d’infan- Une mission dangereuse et passionnante
terie accompagné de son OMLT à 300 kilomètres de Kaboul au Cette mission exaltante est donc une formidable aventure de
sud de la province de Bamian. soldat parce qu’elle met le chef du détachement en situation
opérationnelle tantôt comme un lieutenant, chef de peloton,
La logique afghane s’écarte parfois dangereusement au sein d’un convoi logistique, tantôt comme un lieutenant-
de tout raisonnement tactique rationnel. colonel participant à la planification et à la conduite du soutien
Chef de l’OMLT 5, en coordination avec le chef de corps du d’une brigade engagée dans une opération de contre-insurrec-
bataillon afghan, je participe à la planification des opérations de tion. Enfin, cette mission est attachante mais dangereuse car
soutien de la brigade et parallèlement j’organise au quotidien la le quotidien est partagé avec une armée afghane en guerre.
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LIVRAISON DE FUEL
SOUS HAUTE SURVEILLANCE
> PAR LE MAJOR DENIS REBILLARD, OFFICIER NEB DU 601E RCR
Le BCH Dieudonne sécurise
la zone durant la livraison
du carburant.
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L’officier afghan rassemble son personnel et procède au À l’extérieur de Kaboul, accélération, augmentation des distances et brouilleurs Départ du convoi à la sortie de la FOB d’Airbonne.
briefing obligatoire pour tout déplacement en zone d’insécurité. anti-IED permettent de sauvegarder la sécurité du convoi.
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Capitale : N’Djamena.
LE TCHAD EN BREF
Population : 10 111 337 habitants (en 2008).
Principales ethnies : populations sahariennes musulmanes
diverses (30 %), arabes musulmans (14 %), populations noires
chrétiennes (56 %).
Langues officelles : français et arabe.
Espérance de vie moyenne : 48 ans.
Superficie : 1 284 000 km2.
Densité : 8 hab./km2.
Pays frontaliers : Libye, Niger, Nigeria, Cameroun,
République centrafricaine et Soudan.
Géographie et climat : 1/3 nord : Sahara désertique, 1/3 centre :
Sahel semi-désertique, 1/3 sud : savane tropicale.
Saisons : mars à juillet : saison chaude ; juillet à octobre :
saison des pluies, octobre à mars : saison fraîche.
Températures à N’Djaména : 33°C en décembre (14°C la nuit),
42°C en avril (23°C la nuit).
SOURCE : © WIKIPEDIA
>TCHAD
Soutenir et ravitailler,
dans la chaleur et la poussière...
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Les convois passent coûte que coûte Les convois représentent aussi l’occasion d’affronter la misère
Plusieurs fois par semaine, les convois logistiques quittent le et l’insécurité qui planent partout dans cette Afrique sahé-
camp vers les GTIA. C’est plus spécifiquement le travail des lienne rongée par la désertification et les guerres endémiques.
pelotons de transport et des pelotons de circulation qui assu- Le contact avec les populations nous offre cette possibilité de
rent les escortes. Pendant plusieurs jours, ils vont progresser mesurer chaque jour le sens de notre action.
plus ou moins rapidement sur des pistes devenant difficile-
ment praticables. Les épreuves se succèdent : passages à Pendant la saison des pluies, les convois continuent à ravi-
gué, enlisement dans des mers de sable, tempêtes sur les tailler les GTIA. Jusqu’à la fin du mandat, et malgré des
bivouacs, épidémies de « tourista », chargement et décharge- conditions de circulation et de travail rendues de plus en plus
ment de savoyardes, notamment de bouteilles d’eau non difficiles du fait de la transformation du désert en champ de
palettisées et découverte des rations polonaises... Malgré boue, les soldats logisticiens du bataillon ont poursuivi leurs
tout, les sourires s’obstinent sur les visages qui se tannent efforts : la réussite de l’opération européenne a été totalement
doucement sous le soleil du désert. Chacun mesure la chance dépendante de la qualité et à l’efficacité de sa logistique.
qu’il a de vivre une grande aventure. C’est certainement aussi « Dans cette vie qui n’est faite que de départs et d’arrivées, il
une spécificité de notre mentalité gauloise qui, si d’aucun la n’est qu’exaltations et recueillements. Tel est le double jeu de
confondent parfois avec du mauvais esprit, nous aide néan- l’Afrique, tel est le double mouvement dans l’ordre de l’action
moins à affronter les difficultés avec humour et surtout et dans l’ordre du rêve » (Ernest Psichari, Les voix qui crient
débrouillardise. dans le désert).
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L’
ECL, l’ECT, le DETGEN et le DETCAT, les 4 entités
du BATLOG se retrouvent au 516e RT à TOUL la
première semaine de juillet pour la période de
Vérification Avant Projection (VAP). Point de
départ du mandat 2, la VAP permet de contrôler
et valider la capacité du bataillon à remplir la
mission. Les 438 soldats logisticiens s’envolent
mi-août vers le Tchad sous les ordres du Colonel Kempf. Le
BATLOG atteint sa pleine capacité opérationnelle le 6 sep-
tembre 2008 au Camps des Étoiles à Abéché, celui d’Europa à
N’djamena ou de Birao en République Centrafricaine.
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S’ADAPTER AU DÉSERT
ET CONNAÎTRE SES HABITANTS
> PAR LE CNE YVES LE BOT, OFFICIER ADJOINT DE L’ETB1 DU 517E RT Les villages sont abordés avec retenue
et pudeur et il est laissé aux habitants
la liberté de venir, ou pas, prendre
attache avec les patrouilles.
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À
Chateauroux, le Berrichon, bourru de prime abord,
dissimule en fait un cœur généreux et un état
d’esprit ouvert ; de cette sérénité, engendrée par
la confiance mutuelle, naît le souhait de partir qui
étouffe rapidement le temps des adieux.
S’adapter à Abéché, c’est se priver de ses douces
habitudes castelroussines pour adopter un mode de vie radica-
lement opposé. L’acclimatation à une météo littéralement
écrasante et à l’austérité du paysage sahélien est aussi une
aide précieuse pour les hommes en quête d’aguerissement.
S’adapter, c’est également trouver l’équilibre entre activité et
patience lorsque les aléas des missions jouent avec les nerfs
des soldats. C’est, enfin, absorber les incertitudes quant à la La poussière des pistes et la chaleur sollicitent durement
suite du mandat, sans que cela ne déteigne pour autant sur le personnel et les véhicules.
l’efficacité du tringlot.
menace et, donc, le souci de maîtriser les procédures perma-
Sur la piste d’Iriba... nentes opérationnelles, rappelées avant chaque départ par le
Soutenir à Abéché, c’est convoyer la ressource vers les GTIA de chef de convoi. Cette expertise dans la fonction d’achemine-
l’avant à travers des pistes sablonneuses, chaotiques et brû- ment revêt une importance cruciale pour la vie de nos
lantes qui sollicitent durement le personnel comme les camarades de la mêlée qui, sinon, ne pourraient pas s’inscrire
matériels, et ce, en gardant toujours à l’esprit la possible et combattre dans la durée. Nul ne l’ignore dans la zone d’opé-
ration de l’EUFOR, les convois ont d’ailleurs toujours reçu un
accueil chaleureux de la part des Polonais d’Iriba, des Français
de Forchana ou des Irlandais de Goz Beïda qui, tous, savent gré
aux tringlots des missions accomplies.
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u début d’année 2008, le Kosovo a refait parler de La foule cerne le tribunal de Mitrovica
A
lui : indépendance, tensions, affrontements. Ce 16 mars vers 19h00 : le commandant d’unité de retour de réu-
théâtre d’opérations dont certains reprochent le nion diffuse l’ordre d’opération du Bataillon Français (BATFRA)
manque d’exotisme, nous a rappelé avec force la détaillant les modalités selon lesquelles la force mettrait en
nécessité de la vigilance permanente, l’exigence et place un dispositif en alerte afin d’appuyer les forces de
la rigueur de l’entraînement et de la mise en condi- l’UNMIK voulant expulser les KOS qui occupaient le tribunal de
tion opérationnelle, et a démontré de façon tonitruante que le Mitrovica situé au nord de l’Ibar. Ce tribunal incarne effective-
professionnalisme des troupes qui y sont déployées est un ment le nouveau pouvoir indépendant kosovar dans une zone
impératif. où les serbes sont ethniquement majoritaires.
Projeté du 4 janvier au 28 mai, le personnel du 2e escadron du À 5h00 le 17 mars, le troisième peloton commandé par l’adju-
601e Régiment de Circulation Routière commandés par le dant Omodei se met en place conformément aux ordres reçus
Capitaine Guele connaissait les risques et les enjeux de ce sur le pont « Cambronne » le pont secondaire de Mitrovica,
mandat. Beaucoup d’entre-nous connaissaient déjà cette articulé en trois éléments sous blindage (VAB), renforcé d’un
région. Mais nous ignorions dans quelle mesure le mot pou- groupe génie lui aussi sous VAB, d’un moyen polyvalent du
drière pouvait avoir du sens. génie (MPG) et d’une équipe EOD.
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IN MEMORIAM
À 5h30 l’opération d’expulsion débute à l’initiative de l’UNMIK .
À 5h50 nous apprenons que la plupart des occupants ont été
arrêtés. Certains se sont échappés mais la population a été Camille Félix
alertée. Une foule se rassemble autour du tribunal et en Nous gardons en mémoire
interdit la sortie des troupes de l’UNMIK. Celles-ci subissent le BRI (F) Camille Félix
des jets de pierres et rendent compte de ses premiers blessés décédée le 1er février 2008.
dont un grave. Nous avons une pensée émue
pour sa famille et son fils.
KFOR : le convoi de secours acculé par la foule
Une colonne de secours se met en place. Le troisième peloton
certifié au CRC (Crowd and Riot Control, le contrôle de foule) a
en charge la sûreté arrière de ce convoi composé de véhicules
sanitaires mais également de renforts pour conserver le convoi de la rue mais aussi des toits et des balcons. Les véhi-
contrôle du tribunal. Ce convoi est long et le trajet dans les cules non protégés subissent d’importants dégâts. Les unités
rues de Mitrovica est complexe. En effet, un bus a été placé en chargées de la protection utilisent les grenades lacrymogènes
travers de l’itinéraire et la foule présente tout au long de la à leur disposition mais les 25 minutes nécessaires pour faire
route gêne la progression. Les émeutiers sont également pré- un trajet d’environ 1500 m font que la dotation en munitions
sents dans les immeubles et les projectiles s’abattent sur le lacrymogènes diminue dangereusement. A 500 m de l’en-
ceinte du tribunal, tenue par la KFOR, le convoi s’arrête.
La cour du tribunal est petite et le nombre et le gabarit des
véhicules sont trop importants. L’adjudant Omodei fait alors
“
débarquer son personnel et forme un barrage d’arrêt fixe
Les 25 minutes (BAF) à l’arrière du dispositif afin de contenir une foule de plus
en plus hostile. Le Cougar, cette arme de maintien de l’ordre
nécessaires pour faire qui projette des grenades lacrymogène, se révèle particulière-
un trajet d’environ ment efficace. La foule étant proche, les dispositifs de
lancement 50 m (DPR 50) sont les plus employés mais leur
1500 m font que la quantité est insuffisante. Les DPR 200 permettant de lancer
les grenades lacrymogène CM6 à 200 mètres sont alors mis
dotation en munitions en œuvre par ricochet sur les habitations permettant de
lacrymogènes diminue contenir la foule.
Parti de Cambronne à 9h35, l’intégralité du convoi entre dans
dangereusement.” le périmètre sécurisé du tribunal à 10h.
Le service de santé est sollicité. Ici, préparation d’un blessé avant évacuation.
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CRC : maintenir le niveau de violence au plus bas demande sang-froid et entraînement. Circulateur du BCS/BFA et son matériel spécifique.
a mission a dépassé le cadre de la circulation rou- effectué des patrouilles mixtes dans Mitrovica avec leurs
L
tière. Au-delà du renseignement, de l’appui camarades Autrichiens et Allemands de passage sur le camp
mouvement et de la participation aux missions de pour quelques semaines.
sureté, les « crocos » ont pu se perfectionner ponc- De retour début janvier, dans leur jolie garnison de Müllheim,
tuellement en participant à des missions Vehicle les « crocos » fourmillent d’impatience dans l’attente d’une
Check Point (contrôle de véhicules - VCP), Northern nouvelle OPEX vers d’autres horizons.
Tremor (exercice de sécurité civile sur le thème d'un tremble-
ment de terre majeur affectant tout le Nord du Kosovo) et Long
Range Patrol (patrouille de reconnaissance - LRP). Les plus
519e RT : transbordement au profit de la KFOR
EN BREF
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ous connaissons déjà pratiquement tous ce La spécificité du travail en milieu interarmes nous permet éga-
N
théâtre pour y avoir servi soit dans le cadre lement de prendre part à des missions annexes comme des
d’un séjour soit par le biais d’un chargement de exercices de treuillages à partir de nos embarcations ou
navire dans le port d’Abidjan. La mission dont encore la recherche de balises de détresse au profit du déta-
nous héritons est cependant plus diverse. chement FENNEC de l’armée de l’air. Nous prenons également
L’objectif est de maintenir la capacité d’évacua- part à l’acheminement de personnel dans le cadre de l’entrai-
tion par voie lagunaire de façon opérationnelle nement au tir et du transport d’éléments des forces spéciales
et de former le personnel de la force Licorne aux spécificités vers leur zone de mission.
du combat amphibie et du débarquement sur plage. Pour ce En plus de quatre mois en Côte d’Ivoire, nous avons formé plus
faire nous organisons des exercices de jour comme de nuit. de 750 personnes (dont la gendarmerie, le bataillon togolais
Nous devons également mener la reconnaissance des points de l’ONU ou encore les commandos parachutistes de l’armée
d’embarquement et de débarquement dans la zone d’Abidjan de l’air) sur les rudiments de l’amphibie, et nous avons parti-
au profit des responsables des différentes unités. cipé à de multiples exercices de transport, de récupération ou
Le ton de la mission est donné et une fois arrivé sur zone, les de projection de forces.
exercices s’enchainent jour après jour et de façon soutenue.
Nous disposons, pour mener à bien notre travail, de deux piro- Cette mission variée et intense a permis de démontrer les
gues d’intervention rapide pour l’acheminement de personnels, savoir-faire uniques du personnel de la Jonque et nous avons
d’une barge de débarquement pour le transport de véhicules et su rester fidèles à notre devise : « adroit et rigoureux sur terre
de matériel, mais aussi de deux zodiacs que nous employons comme sur mer ».
pour la reconnaissance des points sensibles.
En quatre mois,
le 2e Peloton amphibie
a formé près de 750
personnes.
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LE LARGAGE
,
DE
, MATERIEL
,
A TRES GRANDE
HAUTEUR
> PAR L’ADJ JÉRÔME LECOQUIERRE,
RESPONSABLE LARGUEUR LMTGH AU 1ER RTP
13
mars 1954. L’offensive générale Vietminh est
déclenchée sur le camp retranché de Dien Bien
Phu. La piste d’aviation, unique point d’entrée du
ravitaillement des 12 000 combattants de la gar-
nison, est la cible privilégiée des tirs d’artillerie.
Depuis le 20 novembre 1953, début de l’opération Castor, vingt
avions ont été abattus au sol.
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“
À Dien Bien Phu, la livraison par air a répondu présent au
rendez-vous de l’Histoire. Elle a amplement démontré son effi- La précision moyenne
cacité opérationnelle et sa capacité à assurer un ravitaillement
logistique de masse. Le lourd tribut payé, tant par l’armée de
de nos largages sur
l’air que par les largueurs du Train, oblige cependant à relati- le théâtre d’opération
viser l’efficience du mode d’action. Le défi technique consiste
à présent à soustraire les vecteurs aériens et leurs équipages afghan est inférieure
à la menace des armes automatiques. à 500 mètres.”
La LMTGH pour soustraire les équipages à la menace
Il faut attendre plusieurs décennies pour que soit mis au point,
en 1989, le largage de matériel à très grande hauteur (LMTGH).
Le procédé consiste à larguer des charges à plus de 4 000 m
du sol, hors de portée des missiles à courte portée. À bord, Au bilan, la technique est rapidement maîtrisée mais présente
l’équipage se prémunit contre les dangers de la haute altitude. encore un inconvénient majeur : l’ouverture des voiles de
Le port du masque à oxygène oblige une période de dénitrogé- charge à très grande hauteur a pour conséquence une dérive
nation (remplacement de l’azote contenu dans l’organisme par importante. En fonction des vents aux différentes couches, un
de l’oxygène) de 45 minutes pour éviter l’aéroembolisme. Les colis largué à plus de 7000 mètres d’altitude peut atterrir à
variations de pression atmosphérique peuvent en effet rendre plusieurs dizaines de kilomètres de la zone de mise à terre
fatales de simples bulles d’azote. Un médecin est adjoint à visée. Comment garantir dans ces conditions que la charge ne
l’équipage pour prévenir tout accident respiratoire. soit perdue dans un bois, un marécage, un ravin, ou qu’elle ne
tombe aux mains ennemies ? L’arbitrage entre l’urgence du
besoin et les chances de succès est nettement défavorable.
Le procédé ne sera employé que dans le cadre de l’opération
Courlis, en 1992, pour ravitailler en vivres les populations de
Bosnie.
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France : l’ouverture de voile retardée Des équipages d’élite pour une technique exigeante
Une seconde approche consiste à retarder l’ouverture des Les équipages de l’air comme les largueurs subissent une
voiles de charge afin de réduire la dérive au minimum et ainsi sélection physique rigoureuse. Le passage en caisson déter-
accroître la précision du largage. C’est cette voie qui est mine l’aptitude de chaque équipier au travail sous oxygène.
explorée par la France depuis 2008. La charge est stabilisée
dans sa chute par un petit parachute. L'ouverture des voiles Ensuite, la restitution coordonnée de procédures de largage
principales se déclenche de manière automatique à 500 très strictes nécessite une formation poussée suivie d’un
mètres grâce à un déclencheur vario-barométrique. Malgré entraînement régulier, favorisant la connaissance du rôle de
cette ouverture basse, la précision recherchée ne saurait être chaque équipier.
obtenue sans données météo fiables relatives aux différentes
couches atmosphériques traversées par le fardeau. Un sys- Enfin, le risque d’avoir à abandonner l’avion en urgence
tème expérimental de Météo France, MESO NH, permet depuis impose une parfaite maîtrise des procédures « RESCO »
peu de recueillir et d’exploiter ces paramètres essentiels. Sur acquises à Cazeaux ou à Toulouse. Après le saut, les membres
court préavis, les données de la zone de mise à terre choisie d’équipage activent leurs balises, rallient un des points préala-
sont intégrées pour calculer le point de relaxation, point de lar- blement étudiés, et attendent l’hélicoptère qui les évacuera
gage optimisant la précision de mise à terre. après authentification.
La campagne d’essais conduite sur le théâtre d’opération La LMTGH, la solution pour les besoins prioritaires
afghan depuis l’été 2008, à raison de deux largages mensuels, Il est évidemment exclu d’essayer d’égaler la capacité de lar-
a permis de mettre à terre une vingtaine de tonnes de fret. gage atteinte en Indochine. La première raison qui écarte cette
La précision moyenne de ces largages est inférieure à 500 hypothèse est la dimension de notre parc d’aéronefs. Le corps
mètres. Moins onéreux que le premier, ce système présente expéditionnaire français en Extrême Orient disposait en 1954
pourtant des contraintes fortes. d’un nombre d’aéronefs supérieur à la flotte d’avion de trans-
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“ La France appartient de
longue date au club très fermé
des nations dotées de la capacité
de ravitaillement par voie
aérienne.”
Afghanistan : la LMTGH pour les OMLT isolées Employé à titre expérimental sur le théâtre afghan depuis
Le premier cas paraît évidement adapté au ravitaillement des août 2008, le LMTGH-OB, a prouvé sa pertinence. Il complète
Operationnal Mentoring and Liaison Team (OMLT) basées dans de façon efficace les autres modes de ravitaillement. Écono-
des secteurs mal desservis ou présentant un danger jugé mique en moyens, relativement souple d’emploi, il doit à terme
excessif pour les convois routiers ou les hélicoptères. permettre à l’armée de terre de préserver des moyens
Dehrawod, en Oruzgan, pourrait par exemple être approvi- comptés en hélicoptères de manœuvre, mais aussi en convois
sionné de façon régulière par la troisième dimension. A raison escortés. La validation du procédé par la DGA et la mise en ser-
de 2 à 4 tonnes hebdomadaires de vivres, carburant, muni- vice de lots de conditionnement en nombre suffisant,
tions ou pièces détachées, 30 mentors français pourraient attendus dans les prochains mois, permettront d’adapter le
tenir entre deux convois routiers mensuels. Cette combinaison rythme des largages aux réels besoins des troupes au sol.
des modes d’approvisionnement logistique permettrait une
économie significative d’escortes et de vecteurs. La France appartient de longue date au club très fermé des
nations dotées de la capacité de ravitaillement par voie
La nécessité de planifier aérienne. Cette capacité additionnelle suscite actuellement un
L’emploi en ravitaillement dans l’urgence ne sera quant à lui vif intérêt de la part de nos alliés anglais, belges, espagnols, et
optimal que s’il est anticipé. Sans préavis, le délai dépend même américains. Il s’agit pour le 1er RTP et les escadrons de
essentiellement de l’inscription de la mission sur l’Air Task transport de la BAAP de préparer le prochain rendez-vous avec
Organization (planning des missions aériennes élaboré à l’Histoire.
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LA CELLULE R05
L’INSTRUCTION
LARGAGE SUR
MAQUETTE
Un nouvel outil pour l’instruction et l’entraînement,
particulièrement attendu, est désormais opérationnel
au sein du 1er Régiment du Train Parachutiste :
la maquette C160. En effet, la cellule du Transall R05
a entamé une deuxième carrière. Ainsi, servant tout
autant pour l’aérolargage, l’aéroportage, et
l’aérotransport, elle voit passer jour après jour
les militaires du rang en phase d’instruction,
les détachements préparant un départ OPEX, les équipes
LTGH (largage très grande hauteur = oxygène) ou JVN
(jumelle vision nocturne) en entraînement, mais aussi
les largueurs personnels et plus récemment les jeunes
sous-officiers au cours de leur formation continue.
En bref, le 1er RTP dispose aujourd’hui d’un outil essentiel
qui, s’il ne permet pas à lui seul de restituer le travail
d’un équipage d’arrimeurs largueurs en vol, garantit une
instruction de qualité et permet une connaissance
approfondie de la soute du C160.
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E
TEMPÊTE KLAUS : LE 15 BT
SOUTIENT LES LANDAIS
> PAR L’ ADJ GILLES CONCHON, CHEF PATROUILLE APPUI MOUVEMENT AU 15E BT
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D
imanche soir, 22h10, soirée télévision en famillle.
“
Un appel de l’officier de permanence m’informe de
la mise en place d’un peloton PROTERRE tempête Les arbres sont
Klaus, qui fera mouvement dès le lendemain vers
les Landes pour rejoindre un groupement tactique coupés, déplacés de
aux ordres du RICM.
part et d’autre de la
Lundi, au rapport, un appel est effectué et les trois différents route, tandis que deux
groupes doivent commencer les perceptions : gants, chaus-
sures de sécurité, VHLS, carte autoroute, jerrycans... personnes s’occupent
15H00. Après revue de la rame et consignes du chef de corps,
nous partons en direction de Biscarrosse.
du pilotage.”
Plus nous nous rapprochons, plus les réminiscences de 1999
remontent à la surface. Effectivement, les pins sont de plus en
plus nombreux à joncher le sol au fur et à mesure de notre En accord avec le PC de Biscarrosse et la Ville de Morcenx, l’au-
avancée. Le pire est encore à venir car après avoir pris les torisation d’être logés sur place nous a été accordée, ce qui
consignes sur place auprès du RICM, nous nous déplaçons permet de gagner trois heures de route chaque jour.
vers Morcenx, petit village situé à 1h30 plein sud de Nous passons la dernière nuit à Biscarrosse. Réveil avant le
Biscarrosse. lever du soleil. Travaux d’intérêt général. Embarquement des
Arrivés sur place, nous constatons l’ampleur des dégâts et sacs. Contrôle des chambres et des lieux communs par le
allons aux ordres au PC des sapeurs-pompiers. Nous sommes Major de camp. 6h30, départ pour l’ordinaire. 7h00, départ
pris en compte et amenés sur une route très étroite à cause pour Morcenx. 8h30, arrivée chez les sapeurs-pompiers.
des pins. Des groupes sont formés afin d’élargir le plus rapide- Retour sur la voie ferrée, car il nous reste 200 m de voie et
ment la route. Un de nos soldats a la tronçonneuse et les donc beaucoup d’arbres à dégager. En fin de matinée, la voie
autres, des haches et des balais de cantonniers. Les arbres est libre !... et les trains peuvent à nouveau circuler dès le len-
sont coupés, déplacés de part et d’autre de la route, tandis demain matin.
que deux personnes s’occupent du pilotage, afin que nous Mission de l’après-midi : libérer des câbles à haute tension pri-
puissions travailler en toute sécurité. sonniers sous les pins qui, avec leur poids, ont aussi cassé des
Le premier tronçon étant terminé, nous partons vers notre lieu pylônes en béton. Les groupes progressent dans la forêt
de restauration : une école primaire où nous sommes très bien tandis qu’un groupe sécurise la route car des arbres dépas-
accueillis par le personnel. Après un repas riche en calories, sent d’un bon mètre du fossé.
nous retournons au PC des sapeurs-pompiers, car toutes les
missions partent de chez eux. Une journée de plus. Nous sommes logés dans un gymnase
non loin d’une section de l’ENSOA. Le soir, nous sommes
Les groupes progressent, arbre après arbre nourris par un LEP situé à 400 m de notre lieu de « bivouac ».
L’après-midi, une nouvelle mission : nous devons permettre Les jours suivants, nous avons libéré des lignes à haute ten-
aux trains de circuler sur l’axe Morcenx - Mont-de-Marsan. sion, ouvert des chemins forestiers et permis aux cars des
Accompagnés d’un responsable de la SNCF qui nous pilote, écoles de réemprunter des itinéraires qu’il leur était impos-
nous commençons le travail, équipés de nos chasubles et de sible de prendre la semaine précédente.
nos chaussures de sécurité. Trois sapeurs-pompiers et un de Le dernier jour, nous libérons une énième ligne à haute tension
nos soldats utilisent des tronçonneuses. Les groupes progres- qui permettra plus tard de rétablir l’électricité à un groupe de
sent au fur et à mesure, pin par pin. Quand la nuit approche, maisons, dès le passage d’EDF.
pour des raisons de sécurité évidentes, nous regagnons
Biscarrosse, toujours à 1h30 de là. Nous sommes informés que les unités spécialisées du Génie
vont nous remplacer ; après un au revoir aux sapeurs-pom-
Les personnes qui utilisent les tronçonneuses sont épuisées piers, contrôles et pleins des véhicules, nous reprenons la
par le poids de chacune d’elles, ajouté à celui de la veste et du route et nous partons avec la satisfaction du travail accompli
pantalon de sécurité et à celui du casque, ainsi que par beau- et la conviction de notre utilité dans le cadre des MISINT dans
coup de travail en hauteur. ces moments difficiles pour les Landais.
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P
> FOCUS
d’une centaine de « shelters » (ou abris de com-
mandement), de 3500 m2 de tentes à architecture UN BATAILLON POUR TOUT
gonflable, d’une vingtaine de générateurs, et de tout Le soutien de tous les déploiements de PC (en opérations
le matériel nécessaire pour chauffer et entretenir mais surtout en exercice) incombe systématiquement au
cette ville éphémère. bataillon de soutien ou « Headquarters Support Bataillon ».
Celui-ci dispose de peu de moyens logistiques en propre,
Une ville à construire
une demi-douzaine de VTL-R tout au plus. La compagnie dite
Des moyens additionnels ont donc été sollicités du CFLT, (vec- « de transport » du bataillon de soutien comporte trois
teurs du 516e et 515e RT et VALMET du 8e RMAT entre autres). pelotons dont un seul français, en majorité tringlots, mais
Cet effort logistique est facilité par les délais prévus : un mois dont les spécialités couvrent la manutention, le soutien
avant l’exercice proprement dit, qui se déroule du 12 au 28 carburant, et le transport proprement dit. Les deux autres
novembre 2008. pelotons, allemand et espagnol, ne disposent pas de
L’assemblage des trois PC (« Main » ou « principal », « Rear » moyens permettant l’emport de conteneurs « vingt pieds »
ou « arrière » et « DISTAFF » ou « DIREX ») est effectué par ou même simplement des plateaux VTL, pour des raisons
une seconde compagnie du bataillon, baptisée « Compagnie d’incompatibilité matérielle.
de montage de Poste de Commandement » (ou CP-Set Up Coy),
qui comporte également un peloton français. L’essentiel du
soutien logistique de l’exercice réside dans l’acheminement
des moyens puis leur déploiement.
La mise en place d’un tel PC en une seule fois (donc sans
« norias » de véhicules logistiques) ainsi que la concentration triques et regonflage régulier des tentes) et au soutien de
des structures de commandement en feraient certainement l’homme. L’état-major est en effet autonome pour la durée de
une cible conséquente. l’exercice.
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“
le 5e Escadron du 516e RT en soutien
Acheminer tout Du 13 au 24 octobre dernier, un élément du
le matériel nécessaire 5e Escadron a effectué la mission de transport
Common Effort 2008.
pour bâtir une ville Cette mission, exécutée au profit du Corps
éphémère de 3 500 m2 Européen, avait pour but le transport de 160
plateaux (100 AMPC et 60 TC20) entre Strasbourg (67)
de tentes gonflables.” et le camp de Mourmelon (51). Durant la journée du
dimanche 12 octobre, 38 réservistes ont pris
connaissance de la mission et pris en compte les
véhicules, les matériels nécessaires, et effectué les
responsable de la maîtrise de ces aspects pour les éléments vérifications avant départ et les rappels concernant
projetés mais aussi pour la base arrière, ainsi que de la liaison la sécurité. Le lendemain matin, répartis en trois
permanente entre les deux. escouades, le convoi faisait route en direction de
la capitale alsacienne, alors qu'un détachement de liaison
Le désengagement : une mise en place inversée les précédait sur place, ainsi qu'un autre sur Mourmelon.
Il s’agit de tout refaire à l’envers : le désassemblage de Une fois le chargement des différents plateaux préparés
dizaines de tableaux et de kilomètres de câble, électriques et par l'Eurocorps effectué, dans le respect des règles de
informatiques, la remise en condition des structures, gonfla- sécurité, le lieutenant (R) Terver, chef de peloton, donnait
bles ou métalliques, qui abritèrent durant quinze jours des l'ordre de départ, afin d'acheminer ces premiers plateaux
centaines de cadres d’état-major de plusieurs nationalités, au camp de Mourmelon, lieu de déchargement et de gîte
puis le chargement et le post-acheminement de ces centaines étape. Le dimanche 19, c'est un nouveau peloton de 38
de mètres cube matériel. PAX qui prenait le relais, sous les ordres de l'adjudant (R)
Lallemand, afin d'achever la mission. Ainsi jusqu'au
Le bataillon, fort d’environ 400 personnes, regroupe toutes les 23 octobre, la boucle Mourmelon/Strasbourg/Mourmelon,
spécialités requises par le soutien de l’état-major d’un corps comptabilisant 700 km, a été effectuée quotidiennement.
de réaction rapide OTAN. Le soutien de l’exercice « Common Cette mission a permis aux militaires du rang, sous-
Effort 2008 » lui a pris presque trois mois. Dès février 2009, officiers et officiers de se retrouver, de travailler et de
il s’est remis à préparer le soutien de l’exercice suivant, parfaire leurs savoir-faire, ainsi que de collaborer avec
« European Endeavour 2009 », prévu fin avril 2009. leurs camarades d'active du Corps Européen.
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P
travaux d’aménagement pour accueillir les
collections dans des conditions acceptables.
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Le quartier de Beaumont
à Tours devra être
totalement vide le 31 juillet
2009. 3500 m3 de mobilier
et de matériels divers vont
devoir être déménagés.
Le bâtiment d’instruction,
ci-contre, connaît sa
dernière année scolaire
qui malgré tout devra se
poursuivre normalement.
“
conduite et l’installation dans les locaux du quartier Carnot à
Au mois d’avril Bourges sont vite devenus les priorités au regard de la dimen-
l’ordre est donné sion du chantier.
La rentrée 2009 était déjà une échéance non négociable qui a
d’évacuer totalement pris une nouvelle dimension lorsqu’au mois d’avril l’ordre est
donné d’évacuer totalement les quartiers de Beaumont et
les quartiers pour Chauveau à Tours pour le 31 juillet 2009 et cela tout en menant
le 31 juillet 2009. ” à son terme l’année scolaire. Il a fallu planifier en simultané
évacuation et installation à échéance courte. Le SMCAT des
ELT a planifié et organisé le déplacement de 3500 m3 (environ
100 semi-remorques) chargés par le personnel principale-
ment EVAT et sous-officier de l’escadron de commandement et
Les services RH ont mené ce chantier en un temps record de soutien (ECS).
entre août et décembre 2008 avec de nombreux allers-retours Le chantier a été colossal et il va sans dire que les difficultés
vers les administrations centrales. Chacun a ensuite pu ont été nombreuses. Le personnel a été extrêmement sollicité
exprimer ses désidératas de mutation en sachant qu’un entre préparation du déménagement et nouvelle affectation.
contingent incompressible d’une centaine d’experts devrait L’armement des postes au DUO, c’est à dire la nécessité de
rejoindre Bourges pour sauvegarder le savoir-faire. trouver le personnel qualifié, tout comme la préparation de l’in-
Le travail de mutation et d’affectation du personnel vers frastructure pour l’arrivée des cadres des ELT (travaux), ont
Bourges ou d’autres garnisons a alors pu commencer. À ce constitué autant de préoccupations permanentes. Toutefois,
titre les ELT et l’ESAM ont mené des actions d’information sur l’ensemble de la manœuvre a été conçue et conduite pour pré-
la garnison de Bourges, les possibilités d’hébergement, l’em- server au mieux la qualité de la formation du cycle 2008/2009
ploi des conjoints, la scolarité... La majorité du personnel civil mais aussi du cycle 2009/2010.
(70 %) a quant à lui été affecté au détachement de soutien à Le maintien du camp du Ruchard pour une année devrait per-
Tours. mettre d’assurer une transition plus douce.
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La responsabilité d’une arme bicentenaire noms des fait d’armes du Train. Les associations et l’école du
Tout est mis en œuvre pour préserver le patrimoine et l’iden- Train continueront de réaliser ensemble les publications pério-
tité de l’arme du Train en conférant notamment au musée du diques. L’éloignement physique ne signifie pas pour autant
Train une nouvelle « résidence » susceptible de lui permettre l’éloignement affectif et le lien avec les associations du Train
de poursuivre son œuvre de mémoire. Le major Brigitte restera à n’en pas douter vivace.
Jeanselme est au départ et à l’arrivée de ce déménagement La date du 31 juillet 2009 sonnera le glas de plus de soixante
sensible. Elle assurera la conservation de la mémoire et la années de présence en Touraine pour l’école de formation des
continuité des efforts réalisés depuis 1978. cadres de l’arme du Train. C’est le cœur serré que les tringlots
Les monuments symboliques de l’arme du Train trouveront quitteront le creuset historique de l’Arme tout en étant animés
également leur place au sein du quartier Carnot. Certaines de la volonté de replanter les graines de l’excellence logistique
voies de ce quartier vont également être rebaptisées aux en terre berruyère.
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515 E RT /
S’AGUÉRRIR À LA RÉUNION
La mission a débuté par un stage au Centre d’Instruction d’Entraînement de Combat en
Montagne à Barcelonnette pour 60 militaires du 2e ET. Ils y ont affronté le froid et les
dénivelés avec courage et triomphé de la formation avec succès. Trois mois plus tard, ils
ont découvert le sol réunionnais. Entre les incontournables tours de garde, d’autres
activités ont pimenté le quotidien : exercice aux côtés des hommes du 2e RPIMa et du
5e RIAOM de Djibouti, expérience d’une mission de souveraineté de 45 jours sur les îles
éparses et stage d’aguerrissement de 3 semaines avec les sauts de 12 mètres, les
attaques des chiens, les rappels de 40 et 70 mètres et les sept heures de navigation.
Ce furent quatre mois riches en activités qui laisseront à tous
un excellent souvenir. LTN Nguyen
121 E RT /
VASTINE SACRÉ
CHAMPION DE
FRANCE
Le brigadier Vastine (ECL/BOI) a été
sacré champion de France à Auxerre
le 19 mars dernier. Une victoire
remportée sur le score de 18 à 7.
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515 E RT / SECOURISME
Le 515e RT accueillait, du 30 mars au 14
avril 2009, un monitorat de secourisme
réunissant du personnel du régiment et
du 1er RIMA. Neuf candidats étaient ainsi
à la merci des deux instructeurs, qui se
sont acharnés sur leurs élèves sans
relâche. La bonne humeur fût présente
tout au long du stage et les résultats
furent au rendez-vous. Ces nouveaux
moniteurs ont maintenant pour mission
de transmettre leur savoir.
515 E RT /
515 E RT /
BCH FRANCK DUVAL
EXERCICE AU CENTAC À MAILLY
Le 3e escadron de transport a participé au soutien du 92e RI au CENTAC à Mailly en
Cinq ans... Voilà presque cinq ans que
février, dans le cadre d’un sous groupement logistique, composé de ravitaillement,
notre frère d’arme, le brigadier chef
circulation, matériel, évacuation et soutien médical. Malgré des conditions météo
Franck Duval nous quittait
déplorables, le SGL a fourni un soutien de grande qualité, dans un esprit de cohésion
tragiquement. Il laissait sa vie en OPEX,
remarqué, permettant la réussite de la mission du GTIA.
en Côte d’Ivoire lors du bombardement
de la position française de Bouaké.
Professionnalisme, rigueur, joie de
vivre mais aussi et surtout
abnégation. Telles étaient les valeurs
que défendait farouchement Franck.
C’est cet état d’esprit qui continue de
nous animer pour que le flambeau ne
s’éteigne jamais et guide les pas des
plus jeunes. Sache Franck que ton
sacrifice n’a pas été vain et qu’il est
pour nous, soldats, un exemple de
courage et de dévouement.
Tes frères du "2".
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516 E RT /
SÉBASTIEN MARCHAL
Le 516e Régiment du Train a été vivement
ému par le décès de l’un des siens, le
conducteur de 1ère classe Sébastien
Marchal, le 27 février dernier. Ce décès est
survenu suite à une très longue période
de coma, dû à un accident de circulation
en date du 22 décembre dernier, ceci lors
de sa période d’adaptation en entreprise
(PAE). Engagé au 516e Régiment du Train
depuis novembre 2003, il suit sa FGI puis,
il a été affecté à l’Escadron de Circulation
Routière. Titulaire de la médaille de la
défense nationale échelon bronze avec
agrafe Train, le 1ère classe Marchal venait
de commencer sa période de reconversion
comme conducteur ambulancier.
Le régiment se rappelle, au travers de
ce drame, que la période de reconversion
reste une période où chacun est, par le
cœur et les valeurs, membre de
l’institution.
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7 E BT / EXERCICE :
UNE AFFAIRE DE RAQUETTES...
En février 2009, le 7e Bataillon du Train
s’est rendu à Septmoncel dans le haut
Jura dans le cadre d’un aguerrissement
en milieu montagneux.
Au programme de ces quatre jours :
marche en raquette dans le très vallonné
massif jurassien et afin d’agrémenter le
tout, séances de sport en rangers dans la
neige avec renforcements musculaires.
L’objectif de cette sortie, au-delà de
l’aguerrissement était de renforcer la
cohésion au sein des différents services
et de l’unité élémentaire du bataillon.
À cette occasion, chacun a pu se dépasser
et découvrir ses collègues de travail sous
un nouvel angle et partager des moments
conviviaux dans le cadre agréable de
la nature enneigée.
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Depuis sa création le 26 mars 1807 par Napoléon Ier, l’arme du Train a connu
de nombreux formats et organisations au gré des régimes et des impératifs
budgétaires. Ayant atteint sa majorité officielle en 1945, bien que mature
depuis plus longtemps, apte à soutenir mais aussi à se battre, l’arme du Train
sait par expérience que l’existence est faite de difficultés et que cette réalité
est stimulante et source de progrès. La restructuration décidée en 2008,
le déménagement de l’école du Train et la dissolution de trois régiments
sont les évènements marquants d’une histoire en marche.
LES VICISSITUDES DE
L’HISTOIRE DE L’ARME
> PAR LE COL (ER) DANIEL LABBÉ, CONSERVATEUR DU MUSÉE DU TRAIN ET DES ÉQUIPAGES MILITAIRES
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“
face au navire affrété.
© SIRPA TERRE
L’accroissement
des OPEX a entraîné
établi sur le territoire mais en 1850, une menace est brandie par
les tenants, forts intéressés, de l’entreprise civile pour assurer le une forte participation
soutien des transports en Algérie.
Le projet d’organisation du Train présenté par le général d’Hautpoul,
des formations du Train.”
ministre de la guerre en réplique à cette manœuvre n’est pas
adopté 4 mais il sera repris par son successeur, le général de Saint
Arnaud, pour aboutir au décret du 29 février 1852 qui sauve une 1970 à nos jours : le Train de toutes les opérations
fois encore le Train des équipages. Le Train dispose de six esca- Les bouleversements intervenus dans l’emploi, l’organisation et
drons à quatre compagnies et va participer à toutes les expéditions l’équipement des grandes unités modernes vont entraîner une
de Napoléon III et à toutes les campagnes coloniales de la atténuation du rôle du Train dans le soutien direct de l’Infanterie et
IIIe République. le Soutien Santé5, mais la prise en charge de la manutention des
ravitaillements palettisés et des opérations de transbordement
1924 : l’artillerie convoite le Train des aires de chargement, va voir son rôle renforcé dans la fonction
Dès la disparition de la sous-direction hippo-auto en 1920, le Train transit. Après l’Algérie, le commandement des bataillons et régi-
va revendiquer son autonomie mais l’Artillerie s’y opposera. Un ments de soutien, des bases logistiques et des quartiers généraux
projet de loi en 1924 comporte même sa fusion totale avec est confié au Train.
l’Artillerie. Les lois de 1928 mettront fin à ces tentatives de mise L’accroissement des OPEX a entraîné une forte participation des
en sommeil, de fusion ou de dissolution. formations du Train, présentes depuis les garnisons en métropole
jusqu’aux premières lignes sur le théâtre pour assurer l’achemine-
1945 : l’indépendance ment des unités et de leurs ressources.
Devenue véritablement indépendante en 1945 avec une inspection, Successivement service, troupe d’administration, arme sous
une direction et une école d’application, l’arme du Train verra ses tutelle puis arme à part entière ; lié d’abord à l’Intendance, puis à
missions s’élargir avec une circulation routière plus dynamique, la l’Artillerie et à la Cavalerie, le Train, prolongement des équipages
prise en charge de la livraison par air et du transbordement mari- militaires impériaux et du service automobile, s’est vu confier par
time et l’attribution de responsabilités accrues en matière de le commandement la part qui lui revient dans le soutien tactique et
logistique. logistique des combattants.
1/ Au mois de février 1814, il existait encore douze bataillons du Train des équipages, plus ou moins complets et le bataillon de la garde soit 6279 officiers et troupe, 8275 chevaux, 1384 voitures.
2/ Cette appellation concernant les corps restera dans le Train pendant 150 ans. 3/ En 1840, le TEM compte déjà 9000 hommes, 7000 chevaux et mulets, plus de 2000 voitures. 4/ Il souhaitait
rétrocéder le service des constructions à l’industrie civile et donner plus d’amplitude aux escadrons du Train des équipages. 5/ La mission de transport des blessés va revenir au service de
santé dans les années 1990 avec la création de régiments médicaux dotés de moyens d’évacuation sanitaire.
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> 1939-1945
L’arme du Train dans
la Seconde Guerre mondiale
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Le Train de métropole disparaît avec la dissolution de l’Armée de > la 1ère compagnie part pour le Gabon puis l’Erythrée avec la
l’Armistice mais de nombreux officiers avec une partie de leurs Brigade Française d’Orient. Elle prendra part à de nombreuses
sous-officiers et de leurs soldats, plongent dans la Résistance, les campagnes Libye (Bir Hakeim et El Alamein),Tunisie, Italie, débar-
forces françaises combattantes et les organisations clandestines quement en Provence et la campagne de France.
des services alliés. > la 2e compagnie est présente dans la colonne Leclerc de Fort
Lamy à Koufra jusqu’à sa dissolution le 1er avril 1941. Après la
En Afrique, au sein des Forces Françaises Libres Tunisie au sein de la force « L » et le Maroc au sein de la 2e DB, les
Des unités du Train formées à partir du Corps Expéditionnaire de éléments du Train renforcés embarquent à destination de la
Norvège et d’éléments stationnés outre-mer ou ayant rallié Grande Bretagne et participent à la campagne de libération de la
l’Angleterre sont intégrés aux Forces Françaises Libres (FFL) et France.
participent à leurs premières opérations sur le sol africain. Parmi Les centres d’instruction du Train et les escadrons vont permettre
celles-ci, le 1er Escadron du Train rejoint le Cameroun où ses deux de rassembler les matériels américains, mobiliser les personnels4,
compagnies se séparent : constituer les formations de toute nature qui seront destinées au
4/ Français et indigènes mobilisés en AFN dont les évadés de France par l’Espagne.
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“ La bonne exécution
des mouvements et
transports sur route est
désormais la condition
indispensable du succès
de la manœuvre.” Général Juin
Campagne de Tunisie 1942-1943.
Corps Expéditionnaire. En Afrique du Nord, le Train comprend déjà : routières, 13 compagnies muletières, 5 compagnies sanitaires plus
le 25e Escadron du Train à la Division de Marche de Constantine les compagnies organiques des 7 divisions et les 5 groupes de
renforcé par le 29e Escadron du Train du Levant (Syrie), Le 27e transport de la base d’opérations 901.
Escadron du Train à Alger, le 28e Escadron du Train à Oran, et le 26e
Escadron du Train à Tunis. L’Italie à dos de mulets
Sous le commandement du chef d’escadron Chapelle, comman- Dès le début de la campagne d’Italie, le commandement donne au
dant le Train du 19e Corps d’Armée, les unités du Train vont commandant du Train l’emploi de ses unités et lui confie la respon-
participer activement à la campagne de Tunisie. L’apport du maté- sabilité des transports et de la circulation.
riel américain va bientôt leur donner une vigueur renouvelée et Tout au long des combats livrés depuis le débarquement en Italie
permettre la montée en puissance du Train d’Afrique du Nord. La jusqu’à Rome, les unités du Train se montrent dignes de leurs
difficile campagne de Tunisie se termine par la capitulation anciens : muletiers ravitaillant en première ligne les tirailleurs et
ennemie le 12 mai 1943 et le Corps Expéditionnaire du Général les goumiers, circulateurs débloquant en janvier 1944 la route
Juin s’embarque en novembre 1943 pour l’Italie. d’Acquafondata à Pozzoli en serrant au plus près les reconnais-
sances, transporteurs avec les camions GMC assurant sans trêve
Le Train réorganisé est placé sous le commandement du lieutenant- les transports de troupes et la montée des ravitaillements, ambu-
colonel Boucaud qui dispose outre son état-major, d’une compagnie lancières relevant les blessés au plus près des combats.
de QG avec un peloton de circulation routière, des réserves géné- La mission de circulation routière dont le Train a reçu l’entière res-
rales fortes de 13 groupes de transport et d’une compagnie de ponsabilité, revêt maintenant une importance capitale. Le 24 mai
circulation routière, 2 puis bientôt 4 Trains de division, 2 régulatrices 1944, le général Juin écrivait : « La bonne exécution des mouve-
ments et transports sur route est désormais la condition
indispensable du succès de la manœuvre. Elle ne peut être
obtenue que si la circulation routière est bien réglée. »
Italie 1943. En pleine essor des unités motorisées,
les compagnies muletières vont s’avérer essentielles
pour ravitailler les premières lignes dans un relief
fortement accidenté.
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ASSOCIATIONS
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ASSOCIATIONS
ASSEMBLÉ GÉNÉRALE DE LA
FÉDÉRATION NATIONALE DU
TRAIN : LE LIEN EST MAINTENU
ENTRE LES GÉNÉRATIONS
Les 14 et 15 février 2009, le 601e RCR a
accueilli l’assemblé générale de la
Fédération Nationale du Train à Arras,
perpétuant ainsi le lien fort qui unit les
RÉUNION ANNUELLE DES ANCIENS DU GT 510 générations de tringlots à travers les
Les 27, 28 et 29 mai 2008, les anciens du GT 510 organisaient leur réunion annuelle âges. À cette occasion, le colonel Ami a pu
aux ELT. Un nouveau président, Guy Continho a été élu par l’assemblée. Paul Court présenter le régiment et les implications
premier président en 1985 a été nommé président d’honneur des amis du GT 510. de sa dissolution sur l’avenir de la
Le groupe a également visité le musée du Train et des équipages militaires. circulation routière à nos anciens avant
de déposer une gerbe au monument du
Train avec le général de division (2S)
Farbos, président de la fédération, le
colonel (ER) Mervaux, président de
COMMANDEZ l’amicale du 525/625 et le lieutenant-
colonel (H) Bodelet, président de l’AORT
VOS CALOTS ! Nord. Le dîner partagé avec tous les
anciens et la messe le lendemain ont
Afin de poursuivre les actions entreprises à l’occasion clôturé ces journées.
du bicentenaire, les adhérents à une association de
l’Arme (A.M.A.T. – F.N.T.) ont la possibilité de
commander le calot de l’Arme ainsi qu’un écusson
brodé (amovible) qui se fixe à la poche de la veste. RECHERCHE CAMARADE...
Le montant de ces articles a été fixé à 20 € pour
> Le général Forrer recherche depuis plusieurs années
le calot (qui peut comporter le grade) et 16 € pour
le colonel Bréant qui fut son instructeur à Tours au retour
l’insigne brodé. Si vous êtes intéressé et que vous êtes
d’Algérie. En 1973/1975, ce colonel était commandant du Train
adhérent à une association, vous pouvez adresser
à Compiègne.
votre commande, en précisant le nombre de calot,
la taille et le grade ainsi que le nombre d’insigne, > M. Jacques Mille-Meunier, appelé du contingent au GT 520
accompagnée de votre règlement (libellé à l’ordre de Béni-Messous avec le grade de maréchal des logis, recherche
de l’A.M.A.T.) au : Jean Tregoet ou Tregouet, capitaine, chef de la 2e compagnie du
GT 520 à Béni-Méssou – banlieue d’Alger – années 1953/54/55
Musée du Train et des Équipages Militaires
5-7 allée du Point Zéro Contact : Musée du Train et des Équipages Militaires
18 000 Bourges 5-7 allée du Point Zéro - 18 000 Bourges
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ASSOCIATIONS IN MEMORIAM
JEAN-PIERRE CARON 412e RCS à Offenburg et le 5e RCS à Train, il s’est consacré à sa fonction avec
L’adjudant-chef Jean-Pierre Caron, Landau. Il termine sa carrière militaire à beaucoup de compétence. D’un naturel
médaillé militaire, retraité depuis 20 ans l’EAT en 1988 après 24 années de service. courtois et accueillant il a, sans conteste,
nous a quitté en 2009 des suites d’une Durant les cinq dernières années de sa œuvré pour la renommée du musée en
longue maladie. Engagé à l’âge de 19 ans carrière il a occupé les fonctions de Touraine. Nous lui devons un hommage
dans l’arme du Train, il est nommé sous- conservateur du musée des équipages appuyé pour son action dans le cadre de
officier en 1965. Il a servi successivement militaires et du Train. Passionné d’histoire la conservation du patrimoine de l’Arme
à l’EAT, au GT 512 à Saint-Lô, l’EAT, le militaire, gardien du passé de l’arme du et de ses traditions.
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ASSOCIATIONS ADHÉSIONS
RESTEZ UNIS !
ADHÉREZ AUX ASSOCIATIONS !
FÉDÉRATION NATIONALE DU TRAIN
Fondée en octobre 1956 par le général Boucaud, la FNT a repris les traditions des amicales nationales
du Train existant dès avant 1914. Son siège est situé dans l’ancien PC du 1er RT, 16-18 place Dupleix à Paris.
Elle a pour buts :
> d’entretenir la cohésion entre les associations d’anciens du Train ;
> de développer la solidarité entre les anciens en leur apportant son concours ;
> de regrouper et diffuser toute information les concernant ;
> de servir d’intermédiaire entre les anciens et l’école du Train ;
> de participer aux cérémonies officielles à Paris et en province ;
> de représenter le Train auprès des associations nationales d’anciens combattants et du secrétariat d’État.
TÉLÉPHONE
ASSOCIATION DES AMIS DU MUSÉE DE L’ARME DU TRAIN
Créée le 1er juillet 2004, par fusion de l’AMET (Association des Amis du Musée du Train et des Équipages Militaires
et de l’ASAT (Association du Soutien à l’arme du Train), l’AMAT s’est fixée trois objectifs principaux :
> contribuer au rayonnement de l’arme du Train ;
> participer à l’enrichissement, la conservation et la promotion du patrimoine historique et culturel du musée ;
> développer les relations armées-nation au sein de l’Arme.
Pour atteindre ses objectifs, l’AMAT a besoin de vous. Issus des deux anciennes associations, ce sont déjà
plus de 500 camarades qui manifestent par leur présence au sein de l’AMAT leur soutein aux valeurs qui nous
unissent. Ils seront heureux de vous compter bientôt à leurs côtés.
TÉLÉPHONE
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ÉCOLES
DE LA LOGISTIQUE
ET DU TRAIN
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ÉCOLES
DE LA LOGISTIQUE
ET DU TRAIN