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Chargée de cours :
Mme MEDDAHI Kahina
Maître Assistante, Département d’architecture
Introduction
Contrairement aux artifices dans la production industrielle, l’architecture est la fille unique
de site. Elle n’est pas de ce fait une « machine à habiter ». Certes, à l’instar des produits
industriels, l’architecture peut être produite de façon machinale dans le cadre de processus
d’industrialisation ou de préfabrication, mais le plus souvent ces modèles d’architecture
implantés partout et nulle part aboutissent à des projets sans âme et sans caractère.
L’étude de site dans le processus de la conception architecturale revête alors une
importance de premier ordre. L’histoire de l’architecture nous apprend que l’architecture
surtout celle dite « vernaculaire », est le plus souvent une émanation directe du site, une
continuation, un aboutissement, un apogée.
Les maitres de mouvement moderne, ont, dans une grande majorité, négligé le contexte et
le site. Ainsi, Le Corbusier, Meiss Van Der Rohe et Walter Gropius, pour ne citer que cela,
nous ont légué des chefs-d’œuvre qui étaient régis par un souci universaliste que par une
quelconque considération contextuelle. Certes, il y’eut quelques exceptions ; des talons
Les qualifications ne manquent pas pour accompagner la notion de site. Le site peut se
présenter sous différentes formes. Il peut être sauvage, vierge, naturel, rural, urbain, semi-
urbain, urbain comme il peut être pittoresque, historique, culturel ou touristique. Souvent ces
qualificatifs se superposent et définissent ensemble le site.
Mais avant d’aborder l’étude du caractère en détail, il est important d’éclaircir les
définitions de base afin d’éviter toute confusion ou ambiguïté sémantique.
Notions de bases
D’après le dictionnaire « Le petit Larousse », Le site est défini comme étant :
1- Lieu géographique considéré de point de vue de « une » ou plusieurs activités.
2- Configuration topographique d’un lieu où s’est installé un groupe humain, avec ses
ressources matérielles et des possibilités d’extensions.
Le site revêt une notion complexe et des domaines nombreux :
Physique, lié aux productions humaines tels que les constructions, les infrastructures,
les ouvrages hydrauliques,…etc.
Economique, lié aux activités industrielles, agraires, commerciales, touristiques,…etc.
Social, lié à la population, au mode de vie, aux pratiques sociales de l’espace (aspects
culturels), …etc.
Le site correspond à la configuration propre du lieu occupé par une ville, un village, une
entité ou un ensemble bâti.
Le site est défini par sa forme, ses dimensions, son relief, ses occupations naturelles ou
artificielles, sa vocation, …etc.
Introduction
L’analyse d’un site consiste à définir les éléments essentiels d’un site donné qui soient
naturels (la mer, la forêt, les montagnes, les cours d’eau, …etc.), physiques (infrastructure
routière, ouvrages hydrauliques, murs d’enceinte, constructions avoisinantes, ports,…etc.) ou
anthropologiques (population, activités, culture, traditions, langue,…etc.).
L’analyse consiste à détailler (ou décrire) les éléments naturels, physiques et, parfois,
anthropologiques du site, en mettant en exergue :
La situation : c’est la localisation du site par rapport au quartier, la ville, la région, le
pays,…selon l’échelle de l’étude.
Les limites : représentent les frontières concrètes ou fictives d’un site donné. Les
limites peuvent être des voies de circulation, des rivages, une muraille ou simplement une
clôture, les frontières d’un pays,…etc.
L’accessibilité : signifie les possibilités d’accès au site.
La forme de terrain : la morphologie de site peut se présenter sous une forme ayant
une géométrie élémentaire (carré, triangle, cercle, ellipse, trapèze), une forme régulière (peut
être divisée à plusieurs figures géométriques élémentaires) ou une forme irrégulière. La forme
de terrain représente un élément décisif dans la détermination de la forme globale du projet
(en 2D).
La superficie de terrain : il est important de préciser la superficie de terrain afin de
déterminer le CES (coefficient d’emprise au sol) et le COS (coefficient d’occupation de sol).
Le relief : représente la morphologie de la surface de terrain. Un site peut être plat
(relativement) ou accidenté. La pente (exprimé en %) représente la tangente de l’angle formé
par la ligne horizontal et la ligne de profil). Elle est calculée à partir des « profils
topographiques ».
Les données climatiques (l’ensoleillement, les vents, la température et les
précipitations) : elles jouent un rôle prépondérant dans l’implantation et l’orientation des
constructions, ainsi que le type de la faune et de la flore qui vient dans le site.
L’orientation : c’est la position de site par rapport aux points cardinaux. L’orientation
est en rapport étroit avec les données climatiques de site. A titre d’exemple : un site orienté
L’analyse d’un site ne doit pas être une description passive mais un aboutissement vers la
déduction des potentialités et des contraintes, sur la base de quoi le projet va prendre forme,
Le projet alors va exploiter les potentialités du site et répondre aux contraintes déduites de
l’analyse. La connaissance des éléments de site établie une relation étroite entre le site et le
projet. C’est ce qu’on appelle « l’intégration du projet au site ».
Introduction
Une architecture n’est jamais seule, elle est toujours perçue en relation avec le site dans
lequel elle est insérée. On distingue deux types d’insertion de bâtiment dans le site :
1) intégration harmonieuse ou insertion par mimétisme (instinct d’imitation de Caméléon
qui, par sa forme, sa couleur et sa matière, se confond avec l’arbre.)
2) contraire: l’insertion par contraste : "désintégration" urbaine et paysagère.
L’intégration de projet à la nature implique la fusion de son architecture avec les éléments
naturels. Le projet est mis en symbiose avec l’environnement naturel. Nous rappelons
l’exemple phare de « La Maison Sur La Cascade » de l’architecte Frank Lloyd Wright, le père
fondateur de « l’architecture organique ».
Wright a conçu un plan qui se déploie largement sur le site afin d’ :
Accentuer le rapport avec la nature.
Intégrer la végétation dans les interstices et les décrochements.
Encadrer des vues panoramiques diverses (dans tous les sens).
L’intégration au site bâti doit se faire de manière à ne pas perturber l’ordre ou le système
existant. Il s’agit de l’intégration de projet à une structure existante, dont on doit respecter
l’ordre, le tracé géométrique, le style et l’aspect des façades : le sens de la structure.
CONCLUSION
Le rapport site/projet ou l’intégration de projet au site, qui soit naturel ou bâti, exige d’abord
une bonne connaissance de ses éléments, ainsi que les potentiels et les contraintes qu’il
engendre. Cette connaissance n’est que la déduction d’une analyse.
L’habitat vernaculaire nous donne d’excellents exemples d’intégration au site. Certaines
agglomérations rurales ou vernaculaires nous paraissent si bien intégrées à leurs sites. Alors,
une référence historique et une source d’inspiration.