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Université de Liège

Faculté des Sciences Appliquées


Département Mécanique et Structures

Contribution à la modélisation du
comportement des ouvrages d'art
lors des phases de construction
avec prise en compte des non
linéarités géométriques et
matérielles

Hugues Somja

Thèse présentée en vue de l'obtention du grade scientifique de


Docteur en Sciences Appliquées

Année académique 2003-2004


REMERCIEMENTS

Cette thèse représente le fruit de neuf années de travail au sein du département de recherches du
bureau d'études Greisch. Je tiens tout d'abord à remercier ceux qui ont créé les conditions pour rendre
possible ce travail. Je pense ici à messieurs Vincent DE VILLE et Jean Marie CREMER,
administrateurs du bureau d'études Greisch et de Greisch ingéniérie, mais je pense aussi à l'entièreté
de l'équipe du bureau d'études Greisch. Leur approche très scientifique de la construction des
ouvrages d'art a fourni le cadre idéal pour cette thèse, qui tente de franchir le pas entre le monde des
bureaux d'études et le monde académique.

Ma gratitude va ensuite au professeur Maquoi, sans qui cette thèse n'aurait certainement pas vu le jour.
Dans mes moments d'hésitation, son enthousiasme a levé mes derniers doutes et m'a lancé dans ce
travail.

Il me faut aussi remercier le professeur Dotreppe, promoteur de ce travail, pour sa contribution éclairée.

Il est difficile de citer nommément tous ceux qui, à des degrés divers, ont participé à l'achèvement de ce
travail. Que tous ceux qui m'ont aidé, d'un simple encouragement à un appui continu, trouvent ici
l'expression de ma reconnaissance la plus sincère.

Mais je me dois quand même de remercier tout particulièrement mon frère, Roland, ainsi que son
épouse, Myriam, à qui a incombé la tâche ingrate de la relecture de ce travail, et Evelyne, qui m'a tant
aidé pour toutes les tâches annexes. Je tiens à leur dire : Merci.
RESUME

La finalité de cette thèse est le développement de solutions numériques, essentiellement basées sur la
méthode des éléments finis, permettant d'effectuer le calcul de l'effet des phases de construction en
cours de montage sur le comportement des ouvrages d'art, en intégrant les non linéarités matérielles ou
géométriques et les effets des déformations différées.

Ce résultat est obtenu en se basant sur un programme d'éléments finis non linéaire existant, le FINELG.
Cet outil initial est complété dans ce travail par :
– une étude des lois mécaniques acier, et surtout béton, afin de disposer de modèles complets du
comportement du matériau, ainsi que des procédures pour déterminer les paramètres desdits
modèles;
– le développement, à l'intérieur du programme, d'éléments permettant la gestion des structures
évolutives, afin de pouvoir calculer les phases de construction des ouvrages d'art.

La première partie du travail s'attache à la modélisation du comportement mécanique, tant de l'acier


que du béton :
– Une brève revue bibliographique (chap II.1) relève les principaux modèles mécaniques acier et
béton, dont l'utilisation peut être envisagée dans le cadre du calcul des ouvrages d'art.
– Les plus appropriés de ces modèles sont choisis, implémentés et dans certains cas améliorés, tant
pour l'acier (chap II.2) que pour le béton (chap II.3).
– La solution adoptée par BOERAEVE pour la représentation de la connexion dans les structures
mixtes est conservée et rappelée au chapitre II.4.
– Le chapitre II.5 permet de valider les choix et les développements présentés dans les chapitres
précédents, par confrontation à l'expérience.

Dans cette première partie du travail, sont donc mis au point des modèles scientifiquement éprouvés, et
suffisamment fiables pour nous permettre d'aborder la modélisation de l'évolution des structures, qui
constitue la deuxième partie du travail.

Dans cette deuxième partie :


– une brève introduction (chap III.1) reprend quelques références à des développements similaires
connus de l'auteur, suivies d'un relevé des principales techniques de construction.
– Ce dernier oriente la stratégie générale de modélisation (chap III.2).
– Elle est concrétisée par les modifications du programme et la conception et l'introduction de
l'élément d'appui de lançage, présentées au chapitre III.3.
– Le chapitre III.4 valide les développements du III.3 par la confrontation d'exemples simples au
calcul théorique.
– L'applicabilité de la démarche de calcul est montrée par l'étude de deux cas concrets, le pont de
l'Europe à Coïmbra et le viaduc de Millau, au chapitre III.5.

Ces dernières applications à deux structures réelles prouvent que l'objectif du travail, la modélisation
des phases de construction :
– avec prise en compte des non linéarités, dans le cas du viaduc de Millau;
– avec prise en compte des effets différés, dans le cas du pont de l'Europe à Coïmbra;
est atteint.
TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE I – INTRODUCTION

I.1. Généralités ................................................................................................................................. I.1

I.2. Objectifs généraux du travail et philosophie de développement......................................... I.2

I.3. Cadre général............................................................................................................................. I.3

I.4. Plan de la thèse ......................................................................................................................... I.4


I.4.1 Modélisation du comportement mécanique des matériaux............................................ I.4
I.4.2 Représentation de l'évolution statique de la structure ................................................... I.5
I.4.3 Conclusions .................................................................................................................... I.6

T.1
TABLE DES MATIERES

PARTIE II – MODÉLISATION DU COMPORTEMENT


MÉCANIQUE

II.1. Revue bibliographique...............................................................................................................II.1


II.1.1 Acier ................................................................................................................................II.1
II.1.1.1 Aspects phénoménologiques .............................................................................II.1
II.1.1.1.1 Comportement statique monotone......................................................II.1
II.1.1.1.2 Comportement cyclique ......................................................................II.2

II.1.1.2 Modèles mécaniques .........................................................................................II.4


II.1.1.2.1 Comportement statique monotone......................................................II.4
II.1.1.2.2 Comportement cyclique ......................................................................II.5

II.1.2 Béton ...............................................................................................................................II.8


II.1.2.1 Déformations instantanées en compression......................................................II.8
II.1.2.1.1 Aspects phénoménologiques..............................................................II.8
II.1.2.1.2 Modèles...............................................................................................II.10
II.1.2.2 Traction ..............................................................................................................II.16
II.1.2.2.1 Aspects phénoménologiques..............................................................II.16
II.1.2.2.2 Modèles...............................................................................................II.17
II.1.2.3 Déformations temporelles ..................................................................................II.21
II.1.2.3.1 Aspects phénoménologiques..............................................................II.21
II.1.2.3.2 Modèles...............................................................................................II.24
II.1.2.3.3 Théorie de la solidification ..................................................................II.29

II.2. Modèles mécaniques choisis pour l'acier ...............................................................................II.31


II.2.1 Comportement statique monotone..................................................................................II.31
II.2.2 Comportement cyclique ..................................................................................................II.31
II.2.2.1 Choix du modèle ................................................................................................II.31
II.2.2.2 Modèle de GIUFFRE..........................................................................................II.32
II.2.2.3 Modèle de LEGERON, DODD et COOKE .........................................................II.33
II.2.2.4 Test expérimental...............................................................................................II.33
II.2.2.5 Conclusions........................................................................................................II.34

II.3. Modèles mécaniques choisis pour le béton............................................................................II.35


II.3.1 Compression ...................................................................................................................II.35
II.3.2 Traction ...........................................................................................................................II.38
II.3.2.1 Béton non armé..................................................................................................II.38
II.3.2.2 Béton armé.........................................................................................................II.38
II.3.2.2.1 Modèle "poutres régulières" de "tension stiffening"..........................II.38
II.3.2.2.2 Modèle "tirant" de "tension stiffening"...............................................II.40
II.3.2.2.3 Evaluation rapide du "tension stiffening" ..........................................II.41
II.3.2.3 Conclusions........................................................................................................II.42

T.2
TABLE DES MATIERES

II.3.3 Comportement différé..................................................................................................... II.42


II.3.3.1 Comportement instantané : vieillissement ........................................................ II.42
II.3.3.2 Fluage sous contrainte constante ..................................................................... II.43
II.3.3.3 Fluage sous contrainte variable ........................................................................ II.44
II.3.3.3.1 Choix d'une méthode : la MTEA ...................................................... II.44
II.3.3.3.2 Amélioration de la MTEA : la MTEA2 .............................................. II.45
II.3.3.3.3 Comparaison de la MTEA2 et de la méthode de KRETZ-
PEYRAC .......................................................................................... II.46

II.4. Calcul des structures mixtes ................................................................................................... II.49

II.5. Validation ................................................................................................................................... II.50


II.5.1 Comportement instantané .............................................................................................. II.50
II.5.1.1 Poutre de TAERWE .......................................................................................... II.50
II.5.1.1.1 Présentation générale...................................................................... II.50
II.5.1.1.2 Données........................................................................................... II.50
II.5.1.1.3 Résultats .......................................................................................... II.52
II.5.1.1.4 Influence de la modélisation du tension stiffening ........................... II.53
II.5.1.1.5 Conclusions ..................................................................................... II.56
II.5.1.2 Flambement de colonnes en béton hautes performances................................ II.57
II.5.1.2.1 Introduction ...................................................................................... II.57
II.5.1.2.2 Données........................................................................................... II.57
II.5.1.2.3 Résultats .......................................................................................... II.59
II.5.1.2.4 Conclusions ..................................................................................... II.62
II.5.1.3 Colonne en béton à hautes performances soumise à des
sollicitations cycliques........................................................................................ II.62
II.5.1.3.1 Présentation générale...................................................................... II.63
II.5.1.3.2 Données........................................................................................... II.64
II.5.1.3.3 Résultats .......................................................................................... II.67
II.5.1.3.4 Conclusions ..................................................................................... II.67
II.5.2 Comportement différé..................................................................................................... II.68
II.5.2.1 Benchmark n°1 de la RILEM : poutres de FAVRE (série C)............................. II.68
II.5.2.1.1 Présentation générale...................................................................... II.68
II.5.2.1.2 Données........................................................................................... II.68
II.5.2.1.3 Résultats .......................................................................................... II.71
II.5.2.1.4 Comparaison de la MTEA et de la MTEA2...................................... II.72
II.5.2.1.5 Influence de la modélisation du tension stiffening ........................... II.73
II.5.2.1.6 Conclusions ..................................................................................... II.75
II.5.2.2 Benchmark n°2 de la RILEM : colonnes du SES-CEBTP (série II) .................. II.75
II.5.2.2.1 Présentation générale...................................................................... II.75
II.5.2.2.2 Données........................................................................................... II.76
II.5.2.2.3 Résultats .......................................................................................... II.79
II.5.2.2.4 Conclusions ..................................................................................... II.82

T.3
TABLE DES MATIERES

PARTIE III : MODÉLISATION DES STRUCTURES


ÉVOLUTIVES

III.1. Introduction ................................................................................................................................III.1


III.1.1 Généralités ......................................................................................................................III.1
III.1.2 Principales techniques de construction...........................................................................III.2
III.1.2.1 Construction par moyen de levage ....................................................................III.2
III.1.2.2 Construction sur cintre .......................................................................................III.3
III.1.2.3 Construction en encorbellement ........................................................................III.4
III.1.2.4 Construction par mouvement.............................................................................III.5

III.2. Stratégie de modélisation .........................................................................................................III.7


III.2.1 Considérations générales ...............................................................................................III.7
III.2.2 Définition de la discrétisation géométrique .....................................................................III.8
III.2.3 Evolution des éléments ...................................................................................................III.8
III.2.3.1 Eléments d'encorbellement : éléments ajoutés de façon isostatique à la
structure .............................................................................................................III.8
III.2.3.2 Elément de fermeture : éléments ajoutés de façon hyperstatique à la
structure .............................................................................................................III.9
III.2.3.3 Cas particulier : les éléments de câble ..............................................................III.10
III.2.3.4 Autres éléments .................................................................................................III.11
III.2.4 Chronologie .....................................................................................................................III.11
III.2.5 Construction par lançage ................................................................................................III.12

III.3. Développements.........................................................................................................................III.14
III.3.1 Gestion des éléments poutre, treillis et ressort...............................................................III.14
III.3.1.1 Organisation commune ......................................................................................III.14
III.3.1.2 Particularités de l'élément câble ........................................................................III.18
III.3.2 Appui de lançage.............................................................................................................III.19
III.3.2.1 Définitions préliminaires .....................................................................................III.19
III.3.2.2 Fonctionnement .................................................................................................III.19
III.3.2.2.1 Principe général .................................................................................III.19
III.3.2.2.2 Détermination du point appuyé ..........................................................III.21
III.3.2.2.3 Ecriture de la matrice de raideur........................................................III.25
III.3.2.2.4 Traitement du décollement ................................................................III.26
III.3.3 Vérification des résultats par comparaison avec des analyses linéaires........................III.27
III.3.3.1 Méthode dite de "superposition des effets"........................................................III.28
III.3.3.2 Méthode des coefficients ...................................................................................III.29

T.4
TABLE DES MATIERES

III.4. Validation ................................................................................................................................... III.32


III.4.1 Construction en encorbellement .................................................................................... III.32
III.4.1.1 Données ............................................................................................................ III.32
III.4.1.2 Analyse non linéaire avec la MTEA2 ................................................................ III.34
III.4.1.3 Comparaison des résultats de la MTEA et de la MTEA2.................................. III.37
III.4.1.4 Approches linéaires du phasage de construction ............................................. III.38
III.4.1.4.1 Méthode de "superposition des effets" ............................................. III.39
III.4.1.4.2 Méthode des "coefficients"................................................................ III.42
III.4.1.5 Récapitulatif des résultats et commentaires ..................................................... III.45
III.4.2 Construction par lançage ............................................................................................... III.46
III.4.2.1 Test n° 1 : validation de l'élément ..................................................................... III.46
III.4.2.2 Test n° 2 : avec excentricité, et appui de poussage raide ................................ III.49

III.5. Applications ............................................................................................................................... III.51


III.5.1 Calcul de la contreflèche du Pont de l’Europe à Coïmbra ............................................. III.51
III.5.1.1 Présentation générale de l'ouvrage .................................................................. III.51
III.5.1.2 Méthode de construction................................................................................... III.54
III.5.1.3 But du calcul...................................................................................................... III.55
III.5.1.4 Description du modèle....................................................................................... III.55
III.5.1.4.1 Topologie et caractéristiques géométriques ..................................... III.56
III.5.1.4.2 Caractéristiques mécaniques............................................................ III.56
III.5.1.4.3 Représentation de la précontrainte ................................................... III.57
III.5.1.4.4 Chargement....................................................................................... III.58
III.5.1.4.5 Modélisation de la séquence de construction ................................... III.58
III.5.1.4.6 Prise en compte de l'évolution de la structure .................................. III.60
III.5.1.5 Méthode de calcul ............................................................................................. III.61
III.5.1.6 Résultats ........................................................................................................... III.61
III.5.1.6.1 Déplacements ................................................................................... III.61
III.5.1.6.2 Efforts internes .................................................................................. III.64
III.5.1.7 Validation par analyse linéaire .......................................................................... III.65
III.5.1.7.1 Vérification en t=315 j........................................................................ III.66
III.5.1.7.2 Etat à terme....................................................................................... III.67
III.5.1.8 Conclusions....................................................................................................... III.70
III.5.2 Un exemple de construction par lançage : le viaduc de Millau ...................................... III.71
III.5.2.1 Description de la structure ................................................................................ III.71
III.5.2.1.1 Présentation générale ....................................................................... III.71
III.5.2.1.2 Mode de construction........................................................................ III.73
III.5.2.1.3 Etudes ............................................................................................... III.75
III.5.2.2 Etudes du mouvement de lançage.................................................................... III.76
III.5.2.2.1 Mise au point de la discrétisation ...................................................... III.76
III.5.2.2.2 Calcul du lançage L5 (lançage courant) ........................................... III.79
III.5.2.2.3 Calcul du premier lançage : L3 ......................................................... III.84
III.5.2.2.4 Comparaison aux mesures sur chantier ........................................... III.92

T.5
TABLE DES MATIERES

PARTIE IV – CONCLUSIONS

IV.I. Comportement mécanique........................................................................................................IV.2


IV.I.1 Comportement mécanique – état de la question ............................................................IV.2
IV.I.2 Modèles mécaniques pour l'acier....................................................................................IV.3
IV.I.3 Modèles mécaniques pour le béton ................................................................................IV.3
IV.I.3.1 Compression..................................................................................................IV.3
IV.I.3.2 Traction..........................................................................................................IV.4
IV.I.3.3 Comportement différé....................................................................................IV.4
IV.I.4 Validation.........................................................................................................................IV.4
IV.I.5 Bilan de la première partie ..............................................................................................IV.5

IV.II. Modélisation des structures évolutives...................................................................................IV.6


IV.II.1 Introduction de la deuxième partie ..................................................................................IV.6
IV.II.2 Stratégie de modélisation................................................................................................IV.6
IV.II.3 Développements effectués..............................................................................................IV.7
IV.II.4 Validation.........................................................................................................................IV.8
IV.II.5 Applications .....................................................................................................................IV.9
IV.II.5.1 Contreflèche du pont de l'Europe à Coïmbra ................................................IV.9
IV.II.5.2 Lançage du viaduc de Millau .........................................................................IV.10

Conclusion générale ...............................................................................................................................IV.11

T.6
TABLE DES MATIERES

ANNEXES

Annexe 1 : Présentation de FINELG et des élément finis utilisés.....................................................

Annexe 2 : Lois de déformations de fluage et de retrait : modèle EC2 ............................................

Annexe 3 : Description du modèle du pont de l'Europe à Coïmbra..................................................

Annexe 4 : Description du modèle du viaduc de Millau.....................................................................

T.7
I. INTRODUCTION

Première partie

INTRODUCTION

I.1. GÉNÉRALITÉS
Le cadre dans lequel s'inscrit cette thèse est le développement de solutions numériques,
essentiellement basées sur la méthode des éléments finis, permettant d'effectuer le calcul de l'effet des
phases de construction en cours de montage sur le comportement des ouvrages d'art.
Tout processus de montage d'une construction de quelque envergure, et en particulier d'un pont,
implique l'existence de phases intermédiaires, entre lesquelles le schéma statique ainsi que les
propriétés géométriques et mécaniques peuvent significativement varier. Ces étapes transitoires
influent sur la forme de la structure et sur la répartition des efforts de telle sorte qu'une analyse globale
de l'ouvrage, qui serait conduite dans sa configuration finale, fournirait des résultats très éloignés de ce
qui sera en réalité.
Par ailleurs, le dimensionnement de la construction est non seulement conditionné par le
fonctionnement en service de l'ouvrage, mais aussi par sa résistance tout au long des phases de
montage.
Ceci est particulièrement vrai dans le cadre des grands ouvrages d'art, qu'ils soient construits en acier,
en béton, ou d'une association de deux ou plusieurs matériaux. Un pont est par nature un ouvrage de
franchissement; les conditions de site compliquent souvent la mise en place de l'ouvrage, conduisent à
utiliser les matériaux au maximum de leurs capacités, et à faire preuve d'ingéniosité pour déterminer
une procédure de montage.

Les structures en acier sont souvent constituées d'éléments prémontés. La séquence des opérations
imaginées pour le montage détermine la répartition des efforts dans la configuration finale et les états
intermédiaires sont normalement plus critiques que la configuration définitive au niveau de la
résistance. Les circonstances conduisent parfois à recourir à des solutions très élaborées telles que le
lançage. La structure est construite sur la rive de la vallée à franchir, dans l'alignement du profil
théorique; elle est ensuite déplacée longitudinalement jusqu'à son emplacement définitif.

Les ouvrages en béton sont mis en place selon une multitude de techniques différentes. Il est possible
de couler le béton en place, sur cintre ou en encorbellement; il est alors armé ou précontraint. On peut
avoir recours à la préfabrication : des tronçons complets de l'ouvrage sont alors souvent montés en
encorbellement et solidarisés par de la précontrainte. On peut utiliser une technique similaire pour la
mise en place de maîtresses poutres métalliques, destinées à recevoir ultérieurement une dalle de
circulation coulée en place ( structures mixtes acier-béton ).
Enfin, les ouvrages d'art en béton peuvent aussi être mis en place, à l'instar des structures en acier, par
lançage, rotation, etc…

Les progrès effectués dans la connaissance des matériaux et de leur comportement ont permis de
grandes avancées dans les techniques de montage. Mais les matériaux ne savent être utilisés de
façon optimale que si l'analyse structurale intègre le comportement mécanique aussi correctement que
possible.
Le présent travail vise à développer un outil d'analyse des ouvrages dans les diverses phases de
construction, adapté aux exigences des technologies de montage les plus récentes.

I.1
I. INTRODUCTION

I.2. OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL ET


PHILOSOPHIE DE DÉVELOPPEMENT
Les points fondamentaux à aborder si l'on désire mettre au point un outil d'analyse des phases de
construction d'un ouvrages d'art sont :
1. La représentation réaliste du comportement des matériaux.
Le comportement de l'acier est relativement simple à modéliser dans le cadre des structures de
génie civil. Ses déformations induites par des actions données peuvent être considérées comme
instantanées et son comportement peut être représenté par un modèle élastoplastique.
Par contre, en ce qui concerne le béton :
– son comportement instantané sous charge en compression est non linéaire, même sous des
contraintes relativement faibles.
– Sa faible résistance à la traction est la cause d'une fissuration quasi inévitable qui ne peut être
limitée, quant à ses manifestations, que par des armatures d'acier. Celles-ci interagissent avec
le béton entre les fissures successives.
– Sa déformation sous charge constante varie au cours du temps. Par ailleurs, même sous
contrainte nulle, des déformations apparaissent. Ces déformations différées, de fluage et de
retrait respectivement, ont pour effet de redistribuer les efforts intérieurs dans la structure et de
modifier l'état des déplacements.
On comprend aisément que le comportement du béton sera abordé plus en détail que celui de
l'acier.
2. L'évolution de la structure et du schéma statique, qui résulte de l'évolution de la géométrie
longitudinale, et éventuellement de la section transversale de l'ouvrage, de l'apparition et la
suppression de charges, de la mise en place de tirants, de rotules, d'appuis provisoires, et du
mouvement global de la structure.

Les développements sont réalisés dans le cadre de la méthode aux éléments finis. En effet :
– les éléments finis intègrent le comportement non linéaire des matériaux, et la discrétisation de
l'évolution temporelle des caractéristiques.
– La souplesse de la méthode permet de mettre au point un outil général, capable de modéliser
n'importe quel procédé de construction.

Le travail se limite à l'analyse globale de l'ouvrage. L'étude des détails (nœuds de la structure,
assemblages…) n'est pas abordée. Dès lors, les modèles éléments finis utilisés sont de type poutre.
Pour des structures aussi filaires que les ouvrages d'art, cette hypothèse paraît assez naturelle.
L'usage d'éléments de type coque ne présente ici que peu d'intérêt :
– certes, ils permettent une meilleure modélisation de l'ouvrage pour l'étude des zones de nœud, ou
de la répartition transversale des efforts dans la section;
– mais cela a un coût en terme de préparation et d'introduction des données, et d'interprétation des
résultats, qui devient rapidement prohibitif lorsque la taille de l'ouvrage augmente;
– enfin, ils n'aident pas l'ingénieur à mieux comprendre le fonctionnement de la structure. En cas de
problème de conception, il est alors plus difficile de trouver une solution efficace.
Il ne s'agit pas de nier l'utilité d'études conduites avec des éléments de type coque, mais il paraît plus
opportun de réserver ces éléments pour des discrétisations de zones limitées de la structure, et d'en
tirer les enseignements pour la mise au point du modèle filaire.

I.2
I. INTRODUCTION

Il n'est pas davantage question de limiter le champ d'application de l'outil à développer aux structures
expérimentales, en laboratoire, pour lesquelles les données, tant au niveau matériel que du
chargement, peuvent être déterminées avec peu d'incertitudes. L'objectif est bien de développer un
outil utilisable aussi dans le cadre de structures réelles et de répondre à l'attente des bureaux d'études.

Dès lors, l'approche développée devra :


– être bien évidemment satisfaisante au plan scientifique, ce qui postule que le comportement
mécanique soit représenté de façon suffisamment précise;
– mais tout en restant utilisable :
– les données (pour le comportement mécanique et pour l'évolution de la structure) devront rester
accessibles, et les résultats compréhensibles et propres au dimensionnement des structures;
– le volume d'informations généré, et les temps de calcul, devront rester raisonnables;
– les modèles des différents phénomènes devront pouvoir être utilisés ensemble. Un modèle de
fluage, qui ne nous permettrait pas d'intégrer en même temps une représentation satisfaisante
de la fissuration, ou du comportement cyclique, ne nous serait d'aucune utilité.

En résumé, l'objectif est de développer un outil de calcul autorisant la modélisation des différents
phénomènes à un haut niveau scientifique, tout en restant suffisamment simple d'utilisation.

Pour faciliter la compréhension des résultats, des méthodes simplifiées sont proposées, lorsque la
complexité des problèmes devient telle que les raisonnements classiques ne permettent plus de
comprendre le fonctionnement de l'ouvrage. L'objectif n'est pas seulement de développer l'outil de
calcul, mais aussi de fournir les informations utiles ou nécessaires à une utilisation correcte et efficace
de cet outil.

I.3. CADRE GÉNÉRAL


Cette thèse, et les contributions personnelles qu'elle contient, s'inscrit en droite ligne dans l'évolution
des développements "éléments finis" du Département M&S de l'Université de Liège.

Les développements sont réalisés dans le logiciel FINELG. Ce programme, conçu par FREY [F05] en
1977 a été étoffé ultérieurement par des thèses de doctorat (DE VILLE [D03], JETTEUR[J02]) ou des
contrats de recherche européens. Initialement orienté vers l'analyse non linéaire (géométrique et
mécanique) des structures métalliques, STUDER [S02] d'abord, et BOERAEVE [B09] ensuite l'ont
étendu au calcul des structures béton et/ou mixtes de type poutre.

Dans ce travail, nous nous servons principalement des éléments mis au point par BOERAEVE :
– un élément poutre plane acier à 3 nœuds (appelé GPP33A);
– un élément poutre plane béton à 3 nœuds (appelé PPC33A);
– un élément de connexion partielle à 6 nœuds, CON33A, servant à modéliser l'interface acier-béton
des poutres mixtes.
Ces éléments, écrits pour une analyse non linéaire en grands déplacements et petites déformations,
contiennent déjà :
– un comportement élastoplastique pour l'acier;
– un comportement élastoplastique pour le béton en compression, et un comportement de type
endommagement en traction avec la possibilité de prendre en compte le "tension stiffening";
– la modélisation du comportement différé du béton, par la méthode du temps équivalent améliorée.
Les formulations et principes du logiciel et des éléments sont repris en annexe 1.

I.3
I. INTRODUCTION

Les travaux conduits en plan par P.BOERAEVE ont été étendus au domaine spatial, lors d'une
recherche subventionnée par la région wallone (appelée DYNAMIX [D04]), sur base de la poutre
spatiale développée par DE VILLE [D03].

Compte tenu des développements présentés ci-dessus, FINELG constitue une base idéale pour
l'élaboration de l'outil de calcul des phases de construction.
Cependant, l'outil de base n'est pas à l'abri des critiques :
– si, numériquement, les éléments finis existent et les lois mécaniques sont écrites, la détermination
des paramètres des modèles, notamment en traction, n'est pas pleinement clarifiée;
– la qualité des matériaux a évolué et certains modèles doivent être adaptés;
– les lois prises en compte ne conviennent pas pour les chargements répétés, ou cycliques, qui
prennent de plus en plus d'importance;
– enfin, la modélisation des phases de construction nécessite une gestion de l'évolution topologique
de la structure, qui fait pour ainsi dire totalement défaut.
Le présent travail complète les développements antérieurs pour élaborer un outil qui puisse être utilisé
pour le calcul des phases de construction des ouvrages d'art, en maintenant l'approche scientifique
générale du programme.
Il veille donc d'une part à déterminer une procédure de modélisation des matériaux incluant une
détermination complète des paramètres, et d'autre part à adapter le logiciel pour que les principales
phases de montage puissent être aisément calculées.

La thèse reprend des développements réalisés dans le cadre :


– d'un projet de recherches "FIRST entreprises" subsidié par la Région Wallonne dont le bureau
Greisch a été le bénéficiaire;
– du projet de recherches DYNAMIX, déjà cité plus haut, financé également par la Région Wallonne,
et mené conjointement par le Département M&S de l'Université de Liège et le bureau d'études
Greisch;
– du DEA de l'auteur [S03].

I.4. PLAN DE LA THÈSE


Conformément aux besoins dégagés au chapitre I.2, la thèse est divisée en deux grandes parties :
– la modélisation du comportement mécanique des matériaux;
– la modélisation de l'évolution statique de la structure.
La deuxième partie se termine par l'application de l'outil mis au point aux phases de construction de
deux grands ouvrages d'art.

I.4.1 Modélisation du comportement mécanique des


matériaux
Pour les structures faisant l'objet de l'étude, le comportement mécanique de l'acier est un domaine déjà
assez bien maîtrisé. Les développements effectués antérieurement par divers autres chercheurs dans
FINELG sont suffisants, si ce n'est dans le cas d'un chargement répété. Seul ce dernier aspect sera
donc abordé en détail.
Pour le béton, le modèle adopté est "à tiroirs". Chaque partie du comportement est discrétisée
séparément par un modèle spécifique, et les différent modèles sont ensuite assemblés pour représenter
le comportement global.

I.4
I. INTRODUCTION

Les différents compartiments sont repris un par un.


– Pour le modèle en compression (déformation instantanée), la diversité des modèles rencontrés
dans la littérature nous amène à nous orienter vers un modèle combiné plasticité-endommagement
dont la grande flexibilité nous autorise à l'utiliser tant pour les bétons normaux que pour ceux à
hautes performances, ainsi que pour les comportements monotones ou cycliques;
– Pour le modèle en traction, trois modèles différents de "tension stiffening" sont écrits selon une
complexité croissante. Ils correspondent aux différents degrés de précision requis pour les divers
types de calcul envisageables;
– Pour le modèle de fluage, la méthode du temps équivalent améliorée est adoptée. Afin de réduire
les différences observées par rapport au principe de superposition, elle a été modifiée de manière à
conduire à la même déformation finale que celle donnée par le principe de superposition.
Ces différents développements sont validés sur base de la simulation de structures expérimentales, tant
pour le comportement monotone instantané et différé que pour le comportement cyclique.
A la fin de ce chapitre, les modèles mécaniques sont complètement déterminés, et prêts à être utilisés
pour l'étude des phases de construction.

I.4.2 Représentation de l'évolution statique de la


structure
Sur base d'un relevé des principales techniques de construction, le premier chapitre détermine une
stratégie de modélisation, qui permet de couvrir les trois grands modes de construction classiques :
– la construction sur cintre;
– la construction en encorbellement;
– la construction avec déplacement de la structure (principalement le lançage).
Cependant ce schéma directeur reste souple, afin de pouvoir s'adapter aux conditions de construction
des ouvrages, à chaque fois différentes.

Il en découle la mise au point :


– de deux modes d'apparition des éléments :
– en encorbellement (l'élément est ajouté et la structure reste isostatique);
– en fermeture (l'élément est ajouté et la structure devient hyperstatique);
– d'appuis spécifiques pour le lançage, de type contact.
Ces développements sont illustrés sur deux exemples académiques, le premier représentatif d'un
lançage, le second d'une construction en encorbellement. Ce dernier est vérifié par deux méthodes
simplifiées de calcul du fluage des structures évolutives.

La deuxième partie se termine par l'application de l'outil développé à deux exemples de calcul de
structures complètes :
– le calcul de la contreflèche du pont de l'Europe à Coïmbra, un ouvrage haubané en béton construit
par encorbellement. Dans ce calcul, les effets différés sont prépondérants. Cet exemple montre :
– la simplicité de l'application de l'outil à un cas concret;
– l'utilité du calcul éléments finis qui, par comparaison aux calculs linéaires, permet de bien
cerner le comportement de la structure.
– Le calcul du lançage du viaduc de Millau. Ce calcul intègre de nombreux phénomènes non
linéaires différents : non linéarité des haubans, soulèvement de la structure, système d'appuis sur
bogie, grands déplacements transversaux.
Le déroulement du lançage, incluant de nombreuses dénivellations d'appui, est suivi pas à pas par
le programme. Les nombreuses mesures réalisées durant le lançage ont permis de valider les
résultats des calculs, la concordance entre les valeurs mesurées et calculées étant excellente.

I.5
I. INTRODUCTION

I.4.3 Conclusions
Un chapitre de conclusions fait le point sur les différents enseignements à tirer de ce travail, et formule
diverses propositions de développements pour l'avenir.

I.6
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Deuxième partie

MODÉLISATION DU COMPORTEMENT
MÉCANIQUE

II.1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE


Les ouvrages d'art sont généralement des structures élancées, dans lesquelles les déplacements dus à
l'effort tranchant sont faibles. Ce travail se limite aux structures de type poutre telles que la déformation
de cisaillement peut être négligée. Seul le comportement matériel uniaxial est modélisé.
Cependant, comme plusieurs modèles sont dérivés de considérations relatives à des modèles biaxiaux,
on retrouvera des considérations relatives à des modèles bidimensionnels.

II.1.1 Acier
II.1.1.1 Aspects phénoménologiques
II.1.1.1.1 Comportement statique monotone

Si une éprouvette d'acier est soumise à un essai de traction jusqu'à rupture, deux types de
comportement sont possibles [L04] (fig 1.1) :
– soit une courbe à palier (fig 1.1.a);
– soit une courbe à module tangent continu (fig 1.1.b).

(a) (b)

Fig 1.1 : Lois constitutives [L04]

Le comportement en compression est identique.

II.1
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

L'acier est un matériau cristallin, dont la structure présente des défauts de type dislocation. Sans
mouvement de ces défauts, les déformations de la structure cristalline correspondent à des
déformations réversibles dites élastiques. Les mouvements des dislocations induisent des
déformations irréversibles, dites plastiques.
Les déformations réversibles sont considérées, en première approximation, linéaires.

Le matériau n'est pas parfait. Des dislocations existent dès le départ et rendent le comportement
immédiatement non linéaire. Mais dans un premier temps, elles sont peu nombreuses et peuvent être
négligées. La contrainte à partir de laquelle apparaissent des déformations irréversibles significatives
est appelée limite d'élasticité. Cette grandeur correspond au palier de plasticité et est fixée
conventionnellement, pour en obtenir une définition claire dans tous les cas, à la tension correspondant
à une déformation irréversible de 0.2 %.

Lorsque le matériau entre en plasticité, les dislocations se déplacent les unes par rapport aux autres de
manière à permettre un accroissement de déformation sous contrainte constante. Elles s'entremêlent
et finissent par se bloquer. Pour augmenter les déformations, il faut à nouveau augmenter la contrainte;
on parle d'écrouissage. En première approximation, la contrainte atteinte devient la nouvelle limite
d'élasticité.

II.1.1.1.2 Comportement c yclique

Lorsque l'on soumet une éprouvette à une sollicitation alternée (traction suivie de compression), la
première plastification écrouit le matériau dans le sens de la traction mais diminue la limite d'élasticité
pour la compression subséquente, dans le même ordre de grandeur qu'elle augmente en traction
(fig 1.2). Ce phénomène est appelé l'effet BAUSCHINGER.

σ't

Fig 1.2 : Effet BAUSCHINGER [L04]

Par ailleurs, si le cycle de contraintes est symétrique par rapport à l'origine, la demi alternance BA
(fig 1.3) est obtenue en première approximation par une homothétie d'ordre 2 de la courbe de
chargement initial OA. Cette observation expérimentale est connue sous le nom de règle de MASING.

Fig 1.3 : Règle de MASING [L04]

II.2
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Le comportement réel est cependant plus complexe. Lors de sollicitations cycliques, les propriétés
mécaniques évoluent. Pour l'acier à température ambiante, un adoucissement est observé : l'amplitude
des contraintes ∆σ diminue au cours de cycles successifs à déformation contrôlée, ou l'amplitude des
déformations augmente à contrainte imposée (fig 1.4).
Lorsque, après un certain nombre de cycles, apparaît une réponse périodique, le cycle est dit stabilisé.

Fig 1.4 : Adoucissement cyclique [L04]

Sous contrainte imposée non symétrique par rapport à l'origine, la déformation augmente
progressivement à chaque cycle même en régime stabilisé (fig 1.5). Ce phénomène est appelé effet de
rochet : à la déformation périodique vient se superposer un terme de déformation complémentaire.

cycles de
contraintes
imposés

Fig 1.5 : Rochet et relaxation de la contrainte moyenne [L04]

A l'inverse, sous déformation imposée, on constate une relaxation de la contrainte moyenne (fig 1.6).

cycles de déformations imposés

Fig 1.6 : Relaxation de la contrainte moyenne sous cycles de déformations non symétriques [L04]

II.3
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.1.2 Modèles mécaniques

II.1.1.2.1 Comportement statique monotone

L'acier est souvent représenté par une loi basée sur la théorie de la plasticité, parce qu'il en respecte
dans l'ensemble les hypothèses :
1. Partition des déformations :
e p
ε=ε +ε (II.1.1)
e
La déformation totale ε peut être divisée en une déformation élastique ε et une déformation
p
plastique ε ; cette distinction correspond aux déformations de la structure cristalline et aux
mouvements des dislocations.
2. Existence d'une surface de plasticité : F0(σ) = 0. (II.1.2)
Un état de contraintes est dit élastique s'il est situé à l'intérieur d'une surface de plasticité, et
plastique s'il est situé sur le pourtour de cette surface; un état associé à un point situé à l'extérieur
de la surface est impossible. Dans le cas unidimensionnel, la surface de plasticité du matériau
vierge est triviale :
F0 = |σ| - fy = 0 (II.1.3)
avec fy la limite d'élasticité initiale.
Lorsque l'écrouissage se produit, la surface de plasticité change. L'expression des différentes
surfaces de plasticité est appelée surface de charge. Elle dépend de la contrainte σ, de la
p
déformation plastique ε et d'un paramètre d'écrouissage k :
p
F(σ,ε ,k) = 0 (II.1.4)
p
Si l'état de contraintes est tel que F(σ,ε ,k) = 0, une variation des sollicitations est caractérisée par :
∂F
– un déchargement élastique si : dF = dσ < 0 (II.1.5)
∂σ
∂F ∂F ∂F
– un état élastoplastique si : dF = dσ + p dεp + dk = 0 (II.1.6)
∂σ ∂ε ∂k

3. Postulat de Drucker. Il s'exprime comme suit : "Le travail effectué pendant un cycle de charge
quelconque fermé dans l'espace des contraintes est non négatif."
Ce postulat entraîne deux conséquences :
– Normalité : le vecteur incrément des déformations plastiques est normal à la surface de
∂f
plasticité : dε ij p = λ (II.1.7)
∂σ ij
λ étant un facteur de proportionnalité.
– Convexité : la surface de plasticité est convexe.

4. Loi d'écrouissage
L'écrouissage est souvent supposé isotrope. Le paramètre d'écrouissage k est donné par :

k= ò dε p (II.1.8)

et la fonction de charge s'écrit : F(σ,k) = |σ| - σy(k) (II.1.9)


L'évolution de σy(k) pourra prendre diverses formes (linéaire, multilinéaire, parabolique, etc.) selon
le type d'acier.
Toute augmentation de la limite élastique par écrouissage dans une direction de chargement
(traction ou compression) se répercute dans l'autre direction. En cas d'inversion complète de la
contrainte, cette hypothèse n'est pas vérifiée (voir § II.1.1.1.2) mais, pour un chargement
globalement croissant, cela ne porte pas à conséquence.

II.4
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.1.2.2 Comportement c yclique

Si l'hypothèse d'écrouissage isotrope n'est pas préjudiciable dans le cas d'un chargement monotone, au
cours duquel une inversion complète de la contrainte après plastification est suffisamment rare pour
pouvoir être négligée, il n'en va pas de même pour un chargement cyclique. En première
approximation, le modèle d'écrouissage cinématique linéaire permet d'assez bien représenter l'effet
BAUSCHINGER.

II.1.1.2.2.1 Ecrouissage cinématique linéaire : modèle de PRAGER

La fonction de charge s'écrit : F = | σ - X | - fy (II.1.10)


Avec :
∂f
dεp = dλ (II.1.11)
∂σ
dX = C 0 dε p (II.1.12)
X est le décalage de la surface de plasticité. C0 est une constante. Il n'est pas possible d'introduire une
p p
relation non linéaire entre X et ε , car elle conduit à une non linéarité biunivoque de σ en fonction de ε ,
p
c'est à dire que la courbure de la courbe σ-ε est identique en cas de charge ou de décharge, ce qui ne
correspond pas aux observations expérimentales (fig 1.7).

écrouissage cinématique avec C0 non


linéaire

Comportement expérimental

Fig 1.7 : Ecrouissage cinématique, modèle de PRAGER [L04]

Si les modèles d'écrouissage cinématique linéaire permettent de représenter le comportement cyclique


en première approche, ils sont vite limités. Ils ignorent notamment la transition non linéaire entre la
branche élastique et la branche plastique, ainsi que la règle de MASING. En conséquence, l'énergie
dissipée lors des cycles successifs n'est que grossièrement représentée.

II.1.1.2.2.2 Modélisation avec réactualisation des coefficients caractéristiques

Ces modèles constituent une adaptation des modèles classiques d'écrouissage au chargement
cyclique. Ils utilisent les maxima de contraintes pour adapter la forme de la loi. Pour le comportement
unidimensionnel, la simplicité de ces modèles les rend très attractifs. Ils sont capables de restituer les
effets de rochet et d'écrouissage non linéaire, comme par exemple le modèle de GIUFFRE-
MENEGOTTO-PINTO [M06,P03] (fig 1.8), d'ailleurs conseillé par le CEB pour la représentation du
comportement des armatures [C04]. Moyennant quelques aménagements, il peut être étendu aux
profilés métalliques.

II.5
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Fig 1.8 : Modèle de GIUFFRE-MENEGOTTO-PINTO [M06]

Toutefois, leur fonctionnement pour un état de contraintes bi ou tridimensionnel peut s'avérer


hasardeux, par exemple avec un chargement décrivant un cercle dans l'espace de contraintes. La
notion de maximum n'a alors plus de sens (fig 1.9).

Fig 1.9 : Chemin de contrainte circulaire [L04]

II.1.1.2.2.3 Modèles multicouches – formulation de MROZ

L'écrouissage cinématique correspond aux contraintes internes provoquées dans la structure cristalline
par le blocage de deux dislocations. Dès lors il est assez naturel, pour représenter de multiples
blocages, de chercher à améliorer l'écrouissage linéaire de PRAGER en superposant plusieurs
modèles élémentaires correspondant à plusieurs grains : c'est le modèle multicouche. Ce type de
modèle permet de respecter :
– la concavité des courbes en traction et compression;
– la règle de MASING.

Un exemple en est le modèle de MROZ, représenté à la figure 1.10.

Modèle unidimensionnel Modèle bidimensionnel


Fig 1.10 : Modèle multi-surface (MROZ) [L04]

II.6
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.1.2.2.4 Modèles à écrouissage cinématique non linéaire

La variation de la variable d'écrouissage cinématique X s'écrit :


p
dX = C0 dε − γ X dk (II.1.13)
où dk est l'incrément de déformation plastique cumulé, et γ un facteur de proportionnalité.
Cette formulation introduit un effet de mémoire évanescente, qui se traduit par une diminution du
module d'écrouissage au fur et à mesure que X augmente.
Ces modèles font apparaître :
– un effet de rochet ;
– un effet de relaxation de la contrainte moyenne à déformation contrôlée lorsque la déformation
moyenne est non nulle.
Ces modèles sont insuffisants lorsque le domaine de variation des déformations est important. On y
remédie en superposant plusieurs modèles non linéaires.
Il est encore possible, à titre d'ultime sophistication, d'introduire un effet de mémoire qui prenne en
compte les cycles précédents.

II.1.1.2.2.5 Résumé des différents modèles et de leurs capacités

On peut résumer les capacités des différents modèles dans le tableau suivant :

Modèles Ecrouissage Effet Durcissement Effet de rochet Effet de


monotone Bauschinger ou mémoire
adoucissement
cyclique
écrouissage
isotrope x x
§ II.1.1.2.1.
cinématique
linéaire –Prager x x
§ II.1.1.2.2.1.
Réactualisation –
Giuffre (*) x x x x
§ II.1.1.2.2.2.
Multisurfaces -
Mroz x x x
§ II.1.1.2.2.3.
Cinématique non
linéaire x x x
§ II.1.1.2.2.4.
Cinématique non
linéaire x x x x
+isotrope
§ II.1.1.2.2.4.
Cinématique
+isotrope x x x x x
+mémoire
§ II.1.1.2.2.4.

(*) uniquement pour le comportement unidimensionnel.

II.7
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2 Béton
Le béton est constitué d’un mélange de plus ou moins 70 % de sable et gravier regroupés sous
l'appellation de granulats, 10 à 15 % de ciment, 15 à 20 % d’eau et 2 à 5 % d’air (proportions en
volume). Le ciment et l’eau réalisent une réaction d’hydratation pour former la pâte de ciment, un solide
poreux dont les capillaires sont partiellement remplis d’eau. Les caractéristiques du béton dépendent
donc :
– des deux phases en présence, à savoir les granulats et la pâte de ciment, dont l’hydratation se
poursuit après durcissement du béton, ce qui la rend sensible aux conditions extérieures;
– de l’interface entre les deux phases.
Le comportement rhéologique du béton est complexe. Peu de modèles intègrent l'ensemble des
phénomènes en une seule formulation; ils sont plus souvent orientés vers un aspect particulier ou sont
constitués d'un assemblage de plusieurs formulations partielles.
Les déformations du béton sont classiquement divisées en trois :
– les déformations instantanées sous contrainte extérieure. Les courbes en traction et compression
sont différentes et sont étudiées séparément;
– les déformations différées sous charge extérieure appelées déformations de fluage ou, plus
simplement, le fluage;
– les déformations différées du béton libre appelées déformations de retrait ou, plus simplement, le
retrait.

II.1.2.1 Déformations instantanées en compression

II.1.2.1.1 Aspects phénoménologiques

Soit une éprouvette de béton, soumise à une charge de compression croissante par application d'une
déformation imposée. Le comportement axial est non linéaire, et passe par un maximum (fig 1.11).

σ σ
fc - fc -

1.0
tension critique

extension
latérale déformation
axiale

ε Ext. Volumétrique

Fig 1.11 : Comportement en compression uniaxial [C08]

Jusqu'à plus ou moins 30 % de la résistance en compression, appelée fc, le comportement est linéaire.
Ensuite, la non linéarité du comportement va croissant, jusqu'à atteindre la contrainte maximale. Cette
altération est due à l'apparition et la progression des microfissures. Au début du chargement, elles
restent localisées à l'interface granulats - pâte de ciment. Pour des contraintes proches de 70 % de fc,
elles s'étendent au mortier et commencent à s'interconnecter pour former des macrofissures. A partir
de 90 % de fc, ces fissures commencent à être instables; si la charge est maintenue à ce niveau durant
un certain temps, elles s'agrandissent jusqu'à provoquer la ruine (rupture différée).
Si la contrainte augmente encore, les déformations se concentrent et un mécanisme de ruine se met en
place. La charge atteint son maximum et commence à décroître. Si des contraintes tangentielles
existent (en raison d'un frettage ou d'un confinement), le comportement post-pic est plus ductile et la
descente qui fait suite à l'atteinte du maximum est moins brutale (fig 1.12).

II.8
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Fig 1.12 : Influence des conditions de bord [K01]

La forme du diagramme σ-ε est variable en fonction de la résistance du béton (fig 1.13). Lorsque celle-
ci croît :
– le module initial et la déformation au pic augmentent;
– le comportement post-pic devient moins ductile.

Fig 1.13 : Evolution du diagramme σ-ε du béton en fonction de sa résistance [F01]

Les décharges et recharges sont non linéaires, avec une raideur moyenne inférieure au module à
l'origine. Elle décroît en fonction de la déformation maximale atteinte (fig 1.14).

Fig 1.14 : Comportement du béton en compression sous charges cycliques [Y01]

II.9
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2.1.2 Modèles

II.1.2.1.2.1 Considérations générales

Historiquement, les premiers modèles étaient basés sur des observations expérimentales directes. Ils
étaient par nature incomplets. Leurs successeurs actuels ont une base physique nettement plus
sérieuse, et sont donc plus robustes. Cependant, ils font généralement l'hypothèse d'un comportement
continu. Si ce postulat est vérifié au plan macroscopique, il est très éloigné de la réalité microscopique
du matériau. Dès lors, un calibrage empirique reste inévitable.
Certains modèles plus élaborés (Microplane model de BAZANT [B08], par exemple ) représentent la
microstructure du matériau, et les mécanismes microscopiques sous-jacents connus actuellement. Ils
sont essentiellement destinés à l'étude du matériau en lui-même et ils se prêtent mal aux calculs
d'ouvrages complets. C'est pourquoi nous ne nous attardons pas sur ces modèles.

Trois formulations de base peuvent être distinguées.


– Les modèles basés sur la théorie de l'élasticité. Ils sont capables de restituer le comportement
sous charges croissantes mais pas les déchargements.
– Les modèles basés sur la théorie de l'endommagement (fig 1.15 a). Ces modèles simulent la
dégradation progressive du matériau en diminuant la surface résistante. Les décharges se font
selon des droites passant par l'origine.
– Les modèles basés sur la théorie de la plasticité (fig 1.15 b). Cette théorie a été présentée au
chapitre précédent. Bien qu'initialement développée pour les matériaux cristallins comme les
métaux, elle peut moyennant quelques adaptations être appliquée au béton.

(a) (b) (c)


Fig 1.15 : Les différents types de modèles utilisés pour le béton en compression : endommagement pur,
plasticité, et modèles combinés [C03]

Les modèles élastiques sont trop simples et n'ont que peu d'intérêt; ils ne sont pas abordés ici. La
plasticité ne permet pas de modéliser la dégradation de la raideur du matériau lorsque celui ci est
soumis à de fortes charges; tandis que l'endommagement seul ne prend pas en compte les
déformations résiduelles. La combinaison des deux approches apparaît comme une excellente solution
(fig 1.15 c). Il reste que, pour les mises en charge monotones, les décharges ont une importance
moindre de sorte qu'un modèle purement plastique peut se justifier. La plasticité, de par sa facilité,
reste donc l'approche la plus répandue.

II.1.2.1.2.2 Modèles en théorie de la plasticité

Comme dans le cas de l'acier, la loi mécanique est complètement déterminée par la forme du
comportement enveloppe. Les formulations qui ont emporté le plus grand consensus ont été reprises
dans les normes nationales ou de référence.

II.10
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Pour les bétons normaux, l'EUROCODE 2 [E05] propose le modèle suivant (fig 1.16) :
σc kη − η2
= (II.1.14)
fc 1 + (k − 2)η
avec :
ε
– η= ,
ε c1
εc1 étant la déformation au maximum de contraintes;
1.1 Ec,nom ε c1
– k=
fc
– Ec,nom le module sécant relatif, conventionnellement, à une contrainte de 0.4 fc.

Fig 1.16 : Modèle CEB90 – EC2

Il est admis d'adopter une approximation linéaire pour la partie post-pic, souvent prise horizontale pour
éviter les problèmes numériques liés à l'adoucissement. L'hypothèse influe peu sur la réponse globale.
STUDER [S02] propose pour la partie croissante, une expression mathématique différente mais dont
les valeurs sont confondues avec celles de l'EUROCODE 2 :
σ ε  ε 
= 2 −  (II.1.15)
fc ε c1  ε c1 

D'autres lois sont d'utilisation courante, ainsi celle de SARGIN [S01], reprise dans les codes français
BAEL et BPEL [B02,B10]. Il est évidemment impossible de passer toutes ces lois en revue.

Les lois présentées ci-dessus ne sont plus adaptées s'il s'agit de bétons à haute résistance. Il faut leur
substituer par exemple la loi présentée dans le document FIB de 1999 [F02] qui propose une mise à
jour du code-modèle CEB-FIP 90 (fig 1.17).

Fig 1.17 : Loi FIB 99

II.11
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Une autre loi, présentée par CUSSON et PAULTRE [C11], est particulièrement adaptée au
comportement cyclique et à la prise en compte du confinement. Sa forme est reprise dans
l'EUROCODE 8 [E06] (fig 1.18).

Fig 1.18 : Loi de CUSSON et PAULTRE [C11]

II.1.2.1.2.3 Modèles en théorie de la plasticité adaptés pour les sollicitations cycliques

La raideur en décharge des modèles élastoplastiques classiques est constante et égale à la raideur à
l'origine. Toutefois, cette hypothèse est contraire aux observations expérimentales : lorsque le béton a
été soumis à de fortes contraintes, son module en décharge diminue. Cette dégradation du matériau
doit donc être représentée pour le calcul sous sollicitations cycliques.
Il est possible, en état unidimensionnel, de modifier simplement les modèles plastiques classiques en
considérant un module d'élasticité variable en fonction du niveau de charges atteint. Ce faisant, on
néglige la non linéarité du comportement en charge-décharge. La loi de MERCER [M07], par exemple,
donne la variation du module élastique en fonction de la déformation maximale εmax atteinte lors des
cycles précédents :

æ æ ε max ö
2 ö
ç ç ÷ ÷
ç ç ε ÷ ÷
è c1 ø
E d = E 0 ç1 − ÷ (II.1.16)
ç æ ö æ ö
2 ÷
ç 1 + ç ε max ÷ + ç ε max ÷ ÷
ç ç ε ÷ ç ÷ ÷
è è c1 ø è ε c1 ø ø

II.1.2.1.2.4 Modèles basés sur la théorie de l'endommagement

De nombreux modèles basés sur la théorie de l'endommagement existent. Ils combinent généralement
endommagement et plasticité. Celui développé par CRUZ [C10], sur base des travaux de ROVIRA,
OLIVER et al. [R03], est un bon exemple de l'approche la plus classique. Le fonctionnement de la loi se
fait en deux temps (fig 1.19) :

1. On définit une contrainte effective σ = σ / α où α est une variable d'endommagement, variant de 0


à 1, se présentant sous la forme d'une fonction de la contrainte de type exponentielle négative. Elle
peut physiquement s'interpréter comme le rapport entre une section de béton intacte, toujours
capable de reprendre des efforts, et la section d'origine. Les dégradations en traction et en
+ -
compression sont découplées; il y a donc deux paramètres d'endommagement, α (traction) et α
(compression).

II.12
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

2. σ suit une loi élastique en traction et élastoplastique en compression. L'évolution de la contrainte


négative se traduit par :
dσc σc
dεm = dεe + dεp = + dεm (II.1.17)
Ec σ *c
où σ*c est une contrainte de référence.

Fig 1.19 : Définition de la variable d'endommagement et modèle élastoplastique de la contrainte


effective [C10]

Le modèle développé par MAZARS [M05], étendu par LA BORDERIE [L01] et utilisé par un nombre
important d'auteurs (LEGERON [L03], DAVENNE [D01],….) vise à la représentation du béton sous
charges cycliques. Il est basé sur les lois de la thermodynamique, et combine également
l'endommagement et la plasticité. La compression et la traction sont séparées, mais interviennent
respectivement avec la même forme mathématique. Ce modèle incorpore un terme de refermeture des
fissures.
La déformation est exprimée par :
σ+ σ− β1D1 β 2D 2
ε= + + f ' (σ) + (II.1.18)
E 0 (1 − D1 ) E 0 (1 − D 2 ) E 0 (1 − D1 ) E 0 (1 − D 2 )
avec :
1
D1 = 1 − si Y1>Z1 avec Z1=max(Y1,Y01) (II.1.19)
1 + A 1 (Y1 − Y01 )B1
1
D2 = 1− si Y2>Z2 avec Z2=max(Y2,Y02) (II.1.20)
1 + A 2 (Y2 − Y02 )B2
Y01 , Y02 sont les seuils d'endommagements initiaux, Z1 et Z2 sont les seuils d'endommagement variable.

La fonction de fermeture f(σ) est définie par :


si σ > 0 f (σ) = σ f ' (σ) = 1
æ σ ö æ σ ö
si −σF<σ<0 f (σ) = σçç1 + ÷ f ' (σ ) = çç1 + ÷ (II.1.21)
è 2σ F ÷ø è σ F ÷ø
−σ F
si σ<-σF f (σ) = f ' (σ) = 0
2
où σF désigne la contrainte de refermeture des fissures et f'(σ) la dérivée de f(σ) par rapport à σ.

L'identification des paramètres n'est pas évidente. LEGERON [L03] a mis au point une procédure dans
le cas d'un béton à hautes performances, à partir de la loi de CUSSON et PAULTRE [C11]. Au final, le
comportement est celui représenté sur la figure 1.20.

II.13
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

σ
-3
ε (10 )
σF

Fig 1.20 : Modèle de MAZARS

En traction :
– la loi est linéaire jusqu'à la résistance en traction, suivie d'une branche non linéaire de "tension
stiffening".
– Les décharges sont linéaires, avec une déformation résiduelle (plastique).
– ensuite, un segment de droite rejoint le comportement monotone en compression au niveau de σF.
En compression :
– la loi monotone est non linéaire;
– les décharges sont linéaires, avec un module en décharge variable en fonction de la déformation
maximale atteinte.

II.1.2.1.2.5 Effet du confinement

Sous chargement sismique, les cycles de contraintes sont utilisés pour dissiper une partie de l'énergie
de la sollicitation. Pour optimiser cette dissipation, il importe de maximiser l'aire dans la courbe σ-ε. Le
confinement du béton dans les zones de rotule plastique, obtenu par une grande densité d'armaturage
transversal, crée un état triaxial de contraintes qui augmente d'une part la résistance en compression
pour les sollicitations selon l'axe de la poutre, et d'autre part la ductilité (déformation ultime) (fig 1.21).
Cet état tridimensionnnel ne peut être représenté dans le cadre d'un modèle unifilaire. L'effet du
confinement est donc reporté sur la loi uniaxiale par des modifications des paramètres des lois
classiques, répondant à des formules semi-empiriques. L'EUROCODE 8 [E06] propose une formule,
on peut aussi citer les formules de CUSSON et PAULTRE [C11], MADAS et ELNASHAI [M01].

Fig 1.21 : Effet du confinement (loi de CUSSON et PAULTRE) [C11]

II.14
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2.1.2.6 Localisation des déformations

Le comportement adoucissant du béton après le maximum des contraintes induit un problème de


localisation des déformations.
Considérons une colonne encastrée libre soumise à un déplacement transversal imposé en tête.
Supposons que les armatures tendues sont infiniment élastiques. La charge maximale est dès lors
dirigée par le comportement en compression du béton. La colonne atteint sa charge maximale lorsque
la fibre la plus comprimée de béton atteint la contrainte maximale de la loi σ-ε.
Après atteinte de la charge maximale, le déplacement en tête peut encore augmenter.
Il existe deux possibilités : soit l'entièreté de la colonne entre en plasticité, soit les déformations
anélastiques se concentrent dans une zone déterminée, mais il existe alors une discontinuité dans la
courbure. C'est la deuxième possibilité qui se vérifie expérimentalement. La partie anélastique de la
poutre est appelée zone de discontinuité.
Ensuite, si on accroît la déformation imposée, la déformation de la fibre supérieure augmente, et la
contrainte diminue, puisque l'on se trouve dans la partie adoucissante (post-pic) du comportement. Le
moment dans la zone de discontinuité diminue, et la force extérieure aussi, par équilibre.
La longueur de la zone de discontinuité a une importance capitale dans la forme du comportement post-
pic. Raisonnons en terme d'énergie. Plus petite sera la zone de discontinuité, plus petite sera l'énergie
interne qu'elle sera capable de conserver, et, par équilibre, plus vite l'énergie externe devra diminuer.
Donc, pour un déplacement unitaire imposé, plus la zone de discontinuité sera petite, plus vite la force
extérieure diminuera (fig 1.22).
La longueur de discontinuité ne peut donc être choisie au hasard. Elle doit être prise égale à la longueur
minimale assurant un comportement post-pic stable. L'EUROCODE 8 [E06] propose de nouveau une
valeur pour cette longueur. On peut aussi citer la formulation de PAULAY et PRIESTLEY [P01].
Dans une discrétisation éléments finis, il est possible de tenir compte de la zone de discontinuité via la
longueur des éléments. Une fois la charge maximale atteinte, la déformation se localise en un seul
point d'intégration longitudinal de l'élément le plus sollicité.

H (kN)

Zone de discontinuité

Fig 1.22 : Effet de la longueur de discontinuité sur la forme du comportement [L03]

II.15
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2.2 Traction
II.1.2.2.1 Aspects phénoménologiques

Lorsqu'une éprouvette de béton est soumise à traction, elle a un comportement quasi linéaire jusqu'à la
limite de fissuration, fct. Ensuite, si l'essai est effectué à déformation imposée, il apparaît une branche
descendante non linéaire appelée tension softening. La contrainte ne tombe pas directement à zéro, il
faut maintenir un certain effort pour continuer à ouvrir la fissure (fig 1.23 a).
Tout comme en compression, en cas de décharge, la raideur est inférieure à la raideur initiale et
diminue lorsque la déformation maximale atteinte augmente (fig 1.23 b). Si, après un chargement en
traction ayant entraîné l'ouverture de fissures, on inverse le signe des contraintes (fig 1.23 c), un
surcroît d'énergie est nécessaire pour refermer les fissures. Le chargement en compression ne se fait
dès lors pas selon la courbe monotone.

(a) (b) (c)

Fig 1.23 : Comportement du béton en traction

Le "tension softening" est fortement aléatoire, il dépend de la composition du béton, de la taille de


l'éprouvette… Il a un effet négligeable sur la réponse d'une structure complète et il est dès lors
raisonnable, dans ce travail, de le négliger.
Si l'éprouvette est armée, l'effort transite au travers des fissures via l'acier. Dans le béton resté sain,
grâce à l'engrènement mécanique autour des cannelures des barres et aux liens chimiques entre les
deux matériaux (fig 1.24), l'armature ne peut se déformer librement comme si elle était seule et elle met
le béton en traction. Ceci conduit à un surcroît de raideur par rapport à la barre nue. On parle de
"tension stiffening".

Fig 1.24 : Interaction entre l'acier et les armatures [C10].

Sur un diagramme force-déplacement d'un tirant de béton armé, quatre zones différentes apparaissent
(fig 1.25) :
1. Une première phase, élastique (zone a);
2. Ensuite, une phase de formation des fissures au cours de laquelle leur nombre augmente, jusqu'à
l'atteinte d'un schéma stabilisé (zone b);
3. Une phase de fissuration stabilisée, durant laquelle une augmentation de l'effort entraîne une
dégradation de la transition béton-fissures existantes et une augmentation de l'ouverture des
fissures (zone c);
4. La phase stabilisée prend fin avec la plastification de l'acier dans les fissures, qui entraîne une ruine
du tirant (zone d).

II.16
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Fig 1.25 : Comportement d'un tirant en béton armé [C04]

II.1.2.2.2 Modèles

Comme déjà mentionné, le comportement du béton non armé ne nous intéresse pas. Le béton sera
supposé élastique linéaire jusqu'à sa résistance en traction, fct, qui correspond à une déformation εct.
Par contre, le tension stiffening ne peut être négligé. Pour représenter l'interaction acier-béton, il existe
plusieurs possibilités :
– Utiliser des modèles volumiques 3D, dans lesquels l'engrènement et le lien des matériaux sont
représentés. Cette démarche ne convient évidemment pas pour les calculs d'ensemble des
ouvrages d'art.
– Utiliser des modèles simplifiés semi-empiriques. Ils peuvent être divisés en deux catégories :
– approche armature : seule l'armature y est considérée, le béton fissuré est supposé sans
résistance et la contrainte dans l'acier est augmentée;
– approche béton : une branche de tension stiffening dans la loi de matériau béton permet de
prendre en compte l'effet du béton entre les fissures.

II.1.2.2.2.1 Modèles armatures

De nombreux modèles existent : GILBERT et WARNER (fig 1.26) [G02], CHEN[C03], MARI[M02],….

Fig 1.26 : Modèle de GILBERT et WARNER

L'EUROCODE 2 a adopté le même modèle que le CEB 78 [C05]. Il suppose que la déformation peut
être obtenue par une moyenne pondérée de deux états extrêmes : la section supposée toujours
élastique (stade I) et la section complètement fissurée (stade II). Cette moyenne représente l'état de

II.17
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

contrainte variable dans le béton : de nul au bord de la fissure, il atteint un effort maximum avant de
diminuer pour s'annuler à la fissure suivante (fig 1.27). La déformation s'écrit :
ε m = (1 − ζ ) ε I + ζ ε II (II.1.22)
Le facteur ζ établit le rapport entre les zones I et II :
2
æσ ö
ζ = 1 − β1β 2 çç sr ÷
÷ (II.1.23)
è σs ø
σs étant la contrainte courante de l'armature dans la section supposée fissurée, σsr la contrainte dans la
section fissurée sous sollicitation de fissuration.
β1 et β2 sont deux paramètres représentant l'adhérence entre la barre et le béton.
β1 = 0.5 si les armatures sont lisses, 1 pour les barres adhérentes.
β2 = 0.8 pour les charges instantanées monotones, 0.5 pour les charges à long terme ou les charges
cycliques.

σ
σ armature

σI
fct
σ béton
σm
σII = 0

Fig 1.27 : Démarche du CEB 78 pour représenter le tension stiffening [C05]

ROTILIO [R02] se sert de la formulation du CEB 78 pour étudier une poutre précontrainte soumise à un
chargement cyclique représentant une charge de trafic. Il est arrivé à la conclusion que le facteur
β2 = 0.5 permet bien de représenter la dégradation du tension stiffening sous chargement répété (fig
1.28).
15
∆courbure expérience-CEB(β2=0.5) (%)

Etat initial

10

0
0 100000 200000 300000 400000 500000 1000000

Nombre de cycles

Fig 1.28 : Comparaison de la courbure prédite par la formulation CEB 78 et l'expérience de


ROTILIO [R03]

II.18
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2.2.2.2 Modèles béton

De nouveau, de nombreux modèles fort différents ont été proposés (fig. 1.29). La loi peut être continue
à la contrainte de fissuration, ou bien une chute brutale de contrainte, de moitié plus ou moins, est
supposée. La déformation où la contrainte s'annule est parfois liée à la déformation de plastification,
parfois à la contrainte de fissuration.

Fig 1.29 : Différents modèles de tension stiffening [C10]

Un modèle très abouti est présenté par CARREIRA et CHU [C01]. Le béton est supposé avoir un
comportement de même forme en traction qu'en compression (fig. 1.30) :
ε
βf ct
ε ct
σ= (II.1.24)
ε
β − 1+
ε ct
fct est la résistance en traction, εct la déformation à la fissuration, et β un paramètre qui peut être
déterminé en fonction de la densité et de l'enrobage des armatures. Ainsi, β varie entre 1.5 et 3, ce qui
peut créer des différences non négligeables. La corrélation à l'expérience est discutable (fig 1.30 ).

3.5

β=3
2.5

β=2
2
β = 1.5
σ

β calculé

1.5
β=1

0.5

0
0 0.0005 0.001 0.0015 0.002 0.0025 0.003 0.0035

Fig 1.30 : Loi de CARREIRA-CHU et corrélation à l'expérience [C07]

II.19
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

MASSICOTTE et al. [M04] ont développé un modèle de "tension stiffening" de type béton, basé sur la
même approche que la méthode armature du CEB 78. Le modèle est initialement présenté pour un
tirant de béton; il est ensuite appliqué à l'étude de plaques.

Les hypothèses sont les suivantes :


1. Le béton est divisé en deux zones, une intacte (zone I) et une entièrement fissurée (zone II).
Le facteur de répartition est donné, conformément à la formulation du CEB 78, par :
2
æσ ö
ζ = 1 − β1β 2 çç sr ÷÷ (II.1.25)
è σs ø
Il en va de même pour la déformation moyenne :
εm= (1-ζ) εI + ζ εII. (II.1.26)

2. Dans la zone II, le béton suit une loi de "tension softening" (fig 1.31) :

fct

fct/3

εct 5 εct 16 εct

Fig 1.31 : Loi de tension softening [M04]

3. A l'initiation de la fissuration, un lien parfait entre le béton et l'acier est supposé exister.
4. La déformation moyenne de l'acier et du béton, sur la même région, est supposée identique.
5. Le "tension stiffening" est supposé s'annuler à la plastification de l'acier (même s'il s'écrouit
ensuite).
6. Le béton dans lequel apparaît le "tension stiffening" est supposé couvrir une zone de 15 φ autour de
chaque armature (fig 1.32).

Fig 1.32 : Aire effective de tension stiffening

II.20
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

La courbe σ-ε est supposée parabolique. Le modèle détermine deux points (fig 1.33) :
– le premier correspond à la fissuration stabilisée, avec σsr = σs et ζcr=1-β1β2;
2
æσ ö
– le deuxième à la plastification de l'armature dans la fissure (σs = fy et ζ = 1 − β1β 2 ç sr ÷ ).
ç fy ÷
è ø
Une tangente horizontale de la loi à la plastification de l'armature fixe la troisième condition, nécessaire
à la définition de la parabole.

Fig 1.33 : Modèle de MASSICOTTE

II.1.2.3 Déformations temporelles

II.1.2.3.1 Phénoménologie

Trois déformations différentes peuvent être observées :


– Le fluage : le béton, soumis à une contrainte, continue à se déformer au cours du temps.
Des essais effectués par RUSCH [R04] en 1960 à l’université de Munich montrent qu’un prisme,
soumis à une compression constante, se ruine après un certain temps si la contrainte est
supérieure à 80 % de la résistance instantanée à la compression (fig 1.34). En deçà, la
déformation finale est bornée et évolue linéairement par rapport à la contrainte appliquée tant que
celle-ci est inférieure à 0.4 fc.

Fig 1.34 : Déformation du béton en fonction du niveau de chargement

– Le retrait : le béton, laissé libre, a tendance à diminuer de volume, sauf s'il est immergé, auquel cas
il gonfle.
– Le vieillissement : plus le béton est âgé quand on le charge, plus il est résistant et raide.

II.21
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Ces différents phénomènes ne sont pas indépendants. Au contraire, du point de vue des mécanismes
microscopiques, même la distinction entre comportement différé et déformation instantanée n'a pas de
sens.
La liaison entre le retrait et les autres déformations est faible et peu investiguée; elle peut donc être
négligée ici. En outre, la représentation du retrait, dans un modèle poutre, s'il n'est pas tenu compte
des flux hydriques dans la section (ce qui est notre cas), n'est pas influencée par la nature physique du
phénomène. En conséquence, il est inutile d'aborder ici dans le détail les mécanismes de retrait.
Il en va tout autrement des déformations sous charge.

II.1.2.3.1.1 Déformations sous charge constante

La physique microscopique des déformations du béton n'est encore que partiellement maîtrisée à ce
jour. Elle est évidemment à relier directement à la composition du matériau. Le béton est composé de
granulats, de ciment et d'eau. Au départ liquide, il se solidifie suite à la réaction d'hydratation du ciment.
Celle-ci, d'abord très rapide, continue à se développer au cours du temps, créant de nouveaux liens
chimiques dans la pâte intergranulaire, ce qui explique le comportement vieillissant.

La déformation totale du béton ε(t) (hors retrait) est déduite de la contrainte σ(t') appliquée au temps t'
par la fonction de compliance J(t,t') :
J(t,t’) σ(t') = ε(t) (II.1.27)
Autrement dit, ε(t) est la déformation totale du béton (hors retrait) au temps t provoquée par une
contrainte σ appliquée au temps t’.

Les déformations sont la superposition de phénomènes d’origines différentes [L02] : J(t,t’) peut être
décomposée en :
J(t,t’) = q1 + C0 +Cd (II.1.28)
avec :
– q1 la déformation de la matrice de granulats, que l'on admet instantanée.
– C0 le fluage de l’éprouvette à humidité constante, appelé le fluage de base, "basic creep".
– Cd le fluage dû aux échanges d’humidité avec l’extérieur, appelé le fluage de séchage, "drying
creep".

Fluage de base
L'étude de la vitesse de déformation du fluage de base permet de distinguer deux phénomènes de
cinétiques différentes, une à court terme et une à long terme (fig 1.35).

Fig 1.35 : Cinétique du fluage pour un béton ordinaire chargé à différents âges [L02]

II.22
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

L'échelle de temps du fluage à court terme est proche de celle de la recouvrance, c'est à dire de la
diminution de déformation de fluage lorsqu'une charge est supprimée sur le béton. Elle évolue très
rapidement avec l'âge du béton quand il est jeune. Elle semble donc liée au processus d'hydratation et
suggère un phénomène de diffusion interne de l'eau, incluant l'eau présente dans les capillaires et l'eau
adsorbée.
La cinétique à long terme ne dépend que de l'âge du matériau, et pas du moment où la contrainte est
appliquée. Elle se poursuit après que l'hydratation soit terminée et décroît comme l'inverse du temps.
Le fluage à long terme est causé par des phénomènes physico-chimiques dont on ne connaît pas
encore avec certitude les mécanismes. Il s'agirait d'une réorganisation des liaisons atomiques dans la
pâte de ciment, proche des mécanismes de mouvement des dislocations dans l'acier. De plus, la
déformation ne semble pas bornée.

Fluage de séchage
Le fluage de séchage est lié au phénomène de diffusion de l'eau hors du béton. Il existe une relation
directe entre la vitesse de fluage et la vitesse de perte d'eau de la structure. Quand l'équilibre hydrique
est atteint, il ne peut plus y avoir de mouvement d'eau et le fluage ne peut plus évoluer. Il a donc une
valeur bornée à l'infini. Le phénomène est vieillissant (plus le béton est vieux, moins il y a d'eau à
évacuer et moins il y a de fluage de séchage).

II.1.2.3.1.2 Déformations sous contrainte variable

Lorsqu'une éprouvette, déjà chargée, est soumise à une nouvelle contrainte, la déformation totale de
fluage est égale, en première approximation, à la somme des déformations que causeraient seules
chacune des deux contraintes (principe de superposition ou de VOLTERRA) :

ε tot ( t ) = ε(σ 1, t 1, t ) + ε(σ 2 , t 2 , t ) = J( t, t 1 ) σ1 + J( t, t 2 ) σ 2 (II.1.29)

En réalité, le principe de superposition a tendance à surévaluer la déformation si les deux contraintes


sont positives, et à la sous-estimer si elles sont de signes différents (fig 1.36).

ε
superposition

réel

recharge
réel

décharge
superposition

Fig 1.36 : Comparaison des déformations expérimentales et prédites par le principe de superposition
[C10]

II.23
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

II.1.2.3.2 Modélisation

II.1.2.3.2.1 Modèles séparant les effets instantanés et différés

Bien que, comme expliqué auparavant, cela ne reflète pas la réalité physique du phénomène, les
déformations sont commodément divisées en deux :
1. Les déformations instantanées, qui intègrent à la fois la déformation de la matrice de granulats et
une part de la déformation de fluage.
2. Les déformations temporelles, qui sont représentées par la superposition de deux modèles :
– un modèle de fluage sous charge constante;
– un modèle de fluage sous charge variable, souvent inspiré du principe de superposition.
Le premier point a été traité aux paragraphes précédents. Pour le deuxième point, les différentes
possibilités existantes sont envisagées dans ce paragraphe.

II.1.2.3.2.1.1 Fluage sous contrainte constante

Il existe de nombreux modèles de fluage sous charge constante. On peut citer les modèles de
BAZANT-PANULA, du CEB 78 [C05], de l'ACI [A01], de l'EUROCODE 2 [E05], modèles B3
[B04,B05,B06] et GZ [G01].
Selon l'approche de base (macroscopique ou microscopique), ils sont plus ou moins complexes.
Certains ont pour données la composition du béton (rapport w/c, etc…), d'autres des paramètres plus
généraux, comme la résistance du béton par exemple, chargée de représenter à elle toute seule la
composition.
L'étude des bétons de masse nécessite la modélisation des flux hydriques et de chaleur. Pour les
éléments linéiques, la connaissance de l'humidité moyenne extérieure et d'une épaisseur moyenne est
souvent jugée suffisante.
Les mécanismes de fluage sont bien maîtrisés par les modèles les plus récents, comme le modèle B3
[B03]. Celui-ci ne sépare pas les déformations instantanées des déformations temporelles, mais
respecte la division expérimentale entre granulats, fluage de séchage et fluage de base. Pour un béton
donné, si les paramètres du modèle B3 sont calibrés sur des essais de fluage à court terme, les
prévisions pour le fluage au cours du temps sont excellentes. Mais si l'on se sert des valeurs
paramétrées par BAZANT et al., en fonction des conditions extérieures et de la composition du béton,
l'écart peut monter jusqu'à 30 % par rapport au comportement réel. Cette dispersion est comparable à
celle obtenue par des modèles beaucoup moins sophistiqués, comme celui adopté par l'EC2.
Le béton, de par sa nature, est un matériau extrêmement variable :
– la nature des granulats et du ciment varie;
– il est sensible à sa mise en œuvre, et aux conditions hydriques et thermiques à ce moment;
– le matériau en lui-même est en constante évolution : les bétons utilisés couramment ont une
résistance de plus en plus élevée, et les adjuvants chimiques (destinés à améliorer la maniabilité, la
vitesse de mise en place, etc…) sont de plus en plus présents.
Il n'est dès lors pas étonnant que les modèles les plus scientifiquement fondés ne soient pas toujours à
même d'apporter une plus grande précision que d'autres, plus simples, même dans un cadre
expérimental.

II.1.2.3.2.1.2 Fluage sous contrainte variable

Malgré ses défauts, le principe de superposition reste le modèle le plus adéquat. Cependant, il est trop
coûteux en simulation numérique, parce qu'il nécessite le stockage de l'ensemble des variations de
contrainte. De nombreuses alternatives, destinées à restituer au mieux les équations de VOLTERRA,
ont été développées.

II.24
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

BOERAEVE [B09] a relevé la plupart des modèles courants. Il énumère :


1. Les modèles basés sur la théorie de l'hérédité (fig 1.37). Ils sont constitués d'éléments rhéologiques
simples (éléments de Maxwell, Kelvin,…) à caractéristiques constantes qui ne prennent pas en
compte le vieillissement du béton.
σ

σ
Fig 1.37 : Modèles de MAXWELL en parallèle
2. La méthode du module effectif ajusté, qui est surtout utilisée dans les calculs de précontrainte, mais
dont la formulation se prête mal au calcul numérique;
3. Les modèles récursifs exponentiels. Ces modèles sont basés sur une décomposition en série de
Dirichlet de la fonction de fluage, et peuvent être représentés par un ensemble de modèles de
Kelvin en série ou de modèles de Maxwell en parallèle, à caractéristiques variables au cours du
temps. Seules les contraintes dans chaque unité sont mémorisées (8 à 10 unités sont nécessaires,
selon ESPION [E02]).
Cependant, l'intégration pas à pas de la variation des caractéristiques au cours du temps entraîne
des approximations numériques, qui peuvent être de l'ordre de 15 %.
4. Enfin, la méthode du temps équivalent (MTE), qui est admise par les règlements français.

Cette dernière méthode présente de nombreux avantages pratiques et est celle qui sera reprise et
améliorée dans la suite du texte, il est donc utile de la développer plus avant.
La déformation de fluage sous charge constante est supposée donnée par une expression du type :
εc(t) = ψ(σ(t'),t',t) (II.1.30)
où :
– σ est la contrainte appliquée en t' et maintenue constante,
– t' est l'âge du béton au chargement,
– t est l'âge actuel.

Pour une application successive mais discrète de contraintes ∆σ(t'i), appliquées en N temps t'i
différents, le principe de superposition prédit une déformation :
ε c (t) = å ψ(∆σ(t'i ), t'i , t ) (II.1. 31)
ti
La méthode du temps équivalent remplace cette somme par un seul terme :
ε c ( t ) = ψ(σ( t ), t' c , t ) (II.1.32)
σ(t) est la contrainte totale σ( t ) = å ∆σ(t'i )
t 'i
t'c est un temps fictif de chargement, dit temps équivalent, qui variera à chaque mise en charge.

Pour le premier chargement, ∆σ(t'1), t'c est pris égal à t'1. En t'2, la déformation de fluage est égale à :
ε c ( t'1 ) = ψ( ∆σ( t'1 ), t'1 , t' 2 ) (II.1.33)

II.25
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Une nouvelle contrainte est appliquée en t'2. Il faut recalculer le temps équivalent t'c. Il est choisi pour
respecter la continuité de la déformation en t'2 :
ε c ( t'1 ) = ψ( ∆σ( t'1 ) + ∆σ( t' 2 ), t' c , t' 2 ) (II.1.34)

Entre t'2 et l'infini, et en l'absence de l'application de toute autre contrainte, la MTE reste proche du
principe de superposition (fig.1.38).

superposition : Ψ(∆σ(t'1),t'1,t ) + Ψ(∆σ(t'2),t'2,t )


εc MTE : Ψ(∆σ(t'1)+∆σ(t'2),t'c,t )

Ψ(∆σ(t'1),t'1,t )

Ψ(∆σ(t'2),t'2,t )

t'1 t'c t'2 t


Fig 1.38 : Méthode du temps équivalent

Cependant, si deux contraintes d'égale valeur mais de signe opposé ∆σ(t'2) = -∆σ(t'1) sont appliquées
sur le béton, il est impossible de trouver un temps équivalent t'c respectant la condition de continuité :
ε c ( t' 2 ) = ψ( ∆σ( t'1 ) + ∆σ( t' 2 ) = 0, t' c , t' 2 ) = 0 ∀ t' c (II.1.35)

Il n'est donc pas possible de représenter la recouvrance. L'hypothèse classique est alors de supposer
que la déformation de fluage est constante (fig 1.39).

t
εc

MTE : Ψ(∆σ(t'1)+∆σ(t'2),t'c,t )

superposition : Ψ(∆σ(t'1),t'1,t ) + Ψ(∆σ(t'2),t'2,t )


t'1 tc t'2 t

Fig 1.39 : Représentation de la recouvrance par la MTE

BOERAEVE [B09] a remédié à ce problème majeur en décomposant la contrainte réelle en deux


termes (fig 1.40) :
σ( t ) = å ∆σ + + å ∆σ − = S+ + S− (II.1.36)

+ -
S est la somme des incréments de contrainte positifs, et S la somme des incréments de contrainte
négatifs. La MTE est appliquée à chacun des 2 termes. Il y a deux temps fictifs équivalents, un positif
et un négatif. Chacun des deux historiques de contraintes étant croissant en valeur absolue, il y a
toujours une solution à l'équation de continuité.

II.26
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

La déformation de fluage totale s'écrit : ε c ( t'1 ) = ψ(S + , t' c + , t ) + ψ(S − , t' c − , t )

t
20 40
σ

= t
20 40

+ 20 40
t

Fig 1.40 : Principe de la MTEA

Cette méthode est très efficace. Elle a pour seuls paramètres deux contraintes et deux temps fictifs, et
il faut seulement résoudre une équation non linéaire pour déterminer un nouveau temps équivalent à
chaque variation de contrainte. BOERAEVE l'a appelée méthode du temps équivalent améliorée
( MTEA ).

La comparaison avec des essais réalisés par ROSS [R01] montre un écart limité à 10-15 % par rapport
au principe de superposition, et certainement inférieur à l'écart entre le principe de superposition et les
mesures expérimentales ( fig1.41 et fig 1.42 ).

Expérience
MTEA

Principe de superposition
Rate of creep method
Effective modulus method

Fig 1.41 : Essai de Ross [B09]

II.27
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Expérience

MTEA

Principe de superposition

Rate of creep method

Effective modulus method

Fig 1.42 : Essai de ROSS [B09]

En France, pour résoudre le problème de la recouvrance, la MTE a été étendue à la notion de méthode
incrémentale [E07]. Elle suppose que le fluage peut être représenté par une famille de courbes :
εc(t) = σ0 Φ(t,C1, C2, C3,…) (II.1.37)
Les Ci sont des variables d'état qui changent de valeur à chaque variation de l'état du béton.

Pour une contrainte σ0 appliquée à l'instant t0, la déformation de fluage suivra la courbe :
εc(t) = σ0 Φ(t,C1,0, C2,0,..) (II.1.38)
Si l'éprouvette est soumise à une succession de paliers de contraintes σi entre les âges ti,ti+1 pour i=0,…
le modèle incrémental conduit à l'existence d'un ensemble de constantes Ci telles que, pour tout t
appartenant à l'intervalle [ ti, ti+1 ], on puisse écrire : εc(t) = σi Φ(t,C1,i, C2,i,…).
Les Ci sont déterminées par la continuité de la déformation au moment de la variation de contrainte :
σi Φ(ti,C1,i ,…) = σi-1 Φ(ti-1,C1,i-1, ..) (II.1.39)

Dans le cas d'un problème à température et hygrométrie constantes, le seul paramètre libre est le
temps d'application de la charge, et donc C=t'. Pour des paliers de contrainte monotonément
croissants, la méthode incrémentale dégénère en MTE. En cas de décharge, la valeur de C est
déterminée par des essais de recouvrance.

Le modèle incrémental, ainsi que la MTE, ne sont pas assez sensibles aux variations de chargement
qui interviennent tard dans la vie du béton. Ceci résulte de la forme des lois de fluage. Après un
certain temps, la déformation se stabilise et suit un palier horizontal ou quasi horizontal selon les
modèles. La variation de C, ou de temps équivalent, ne permet pas de modifier suffisamment la
courbe.

KRETZ et PEYRAC [K02] résolvent ce problème en enrichissant le modèle incrémental d'un nouveau
paramètre : la déformation de fluage prédite au temps infini. Les lois de fluage bornées peuvent
s'écrire :
εc(t) = ε∞ (σ,t') f(t,t') (II.1.40)

II.28
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

En reprenant les notations précédentes, de t'1 à t'2, la déformation de fluage s'écrit :


εc(t) = ε∞ (∆σ(t'1),t'1) f(t,t'1) (II.1.41)
en t'2, la contrainte augmente de ∆σ(t'2). La déformation de fluage à l'infini est calculée selon le principe
de superposition :
ε∞,tot = ε∞ (∆σ(t'1),t'1) + ε∞ (∆σ(t'2),t'2) (II.1.42)

Le temps équivalent (ou C) est déterminé par la condition de continuité en t'2 :


ε∞ (∆σ(t'1),t'1) f(t'2,t'1) = ε∞,tot f(t,C) (II.1.43)

II.1.2.3.3 Théorie de la solidification

Il a déjà été dit que le fluage ne respecte pas le principe de superposition. Or les modèles classiques,
basés sur le découplage du fluage sous contrainte constante et du fluage sous contrainte variable, s'en
inspirent tous. En effet, les modèles de type récursif exponentiel le décomposent en séries de Dirichlet,
la MTE essaie d'en restituer la tendance, et KRETZ et PEYRAC s'en servent pour obtenir la
déformation finale.

Pour développer un modèle plus performant, il est nécessaire de revenir à la mécanique microscopique
du fluage, comme le fait la théorie de la solidification, qui sert de base au modèle B3 [B03,B04,B05].
Le modèle est de type somme :
J(t,t') = q1 +C0(t,t') + Cd(t,t') (II.1.44)

q1 représente la déformation instantanée de la matrice de granulats;


C0 le fluage de base;
Cd le fluage de séchage.

Le fluage de séchage dépend de l'évolution de l'humidité et est une fonction de type racine carrée.

Le fluage de base, C0, est la somme de trois termes :


æ
C 0 ( t, t' ) = q 2 F(σ ) Q( t, t' ) + q 3 F( σ) lnç1 +
(t − t')n ö
÷ + q F(σ ) lnæç t ö÷ (II.1.45)
ç ÷ 4
è λ0 ø è t' ø

La forme de C0 est déduite de la théorie de la solidification. q2, q3, q4 sont des paramètres dépendant
de la composition du béton. Les deux premiers termes modélisent une déformation viscoélastique
réversible, représentant la cinétique à court terme du fluage de base. Le troisième terme permet de
tenir compte de la déformation à long terme, irréversible et non bornée.

Sous contrainte variable, le fluage viscoélastique pourrait être modélisé par un modèle de type récursif
exponentiel, mais les chaînes de Kelvin auraient des modules de ressort vieillissants, ce qui complique
singulièrement leur utilisation. La théorie de la solidification permet de passer outre cette difficulté en
considérant le matériau comme un ensemble de bandes parallèles, qui durcissent au cours du temps
selon une fonction v(t) commune (fig 1.43).

II.29
II.1. COMPORTEMENT MECANIQUE – ETAT DE LA QUESTION

Fig 1.43 : Théorie de la solidification

Le terme v(t) peut être sorti du modèle de Kelvin, qui devient à caractéristiques constantes au cours du
temps.
Par ailleurs, un terme non linéaire en fonction de la contrainte, F(σ), permet de représenter le fluage
jusqu'à 60 % de la résistance en compression, alors que les modèles classiques sont limités – de par
leur linéarité – à 40 %.

Le modèle de fluage de base a été développé complètement par BAZANT, pour obtenir un modèle
numérique. Il montre que ses prévisions, en cas de contrainte variable, sont supérieures au principe de
superposition.

II.30
II.2. COMPORTEMENT MECANIQUE – ACIER

II.2. MODÈLES MÉCANIQUES CHOISIS POUR L'ACIER


L'objectif final de ce travail est le calcul numérique des phases de construction et leur influence sur le
comportement en service des ouvrages d'art. Comme déjà précisé dans l'état de la question, il existe
de nombreux modèles mécaniques différents pour l'acier, de complexité variable. Nous nous sommes
déjà limités aux modèles unifilaires, puisque nous nous intéressons au comportement global d'ouvrages
fortement élancés. Parmi les modèles présentés dans ce chapitre, nous allons maintenant choisir ceux
qui sont les plus adaptés à notre travail.

II.2.1 Comportement statique monotone


Pour une analyse sous charges statiques monotones, un modèle élastique-plastique à écrouissage
isotrope, de la forme exposée au § II.1.1.2.1 représente correctement le comportement.
Plusieurs types de lois d'écrouissage sont disponibles dans le programme FINELG, selon le type d'acier
ou la précision voulue (fig 2.1).

Fig 2.1 : Comportements mécaniques disponibles pour l'acier dans FINELG

II.2.2 Comportement cyclique

II.2.2.1 Choix du modèle

En se référant au paragraphe II.1.1.1.2 de l'état de la question, dès que le matériau est soumis à des
sollicitations cycliques, l'écrouissage isotrope n'est plus suffisant. C'est le cas par exemple pour le
dimensionnement au séisme. Il faut évaluer l'énergie dissipée dans les rotules plastiques lors des
vibrations de la structure. Au niveau local, elle est égale à l'aire à l'intérieur des cycles dans le
diagramme σ-ε. Le choix entre les différents modèles exposés dans l'état de la question doit être guidé
par un équilibre entre la précision et la complexité des modèles.
Dans la littérature, l'écrouissage cinématique linéaire est souvent utilisé. La transition progressive entre
l'état élastique et l'état plastique n'est pas prise en compte. La variation de raideur, et donc le contenu
fréquentiel, ne sont qu'approchés. Cependant, l'énergie dissipée est bien estimée, pour un coût
numérique raisonnable.
Dans le cadre des lois unidimensionnelles, il est aisé de choisir un modèle plus complet. La formulation
de MROZ (superposition de plusieurs modèles à écrouissage cinématique linéaire) reste fort limitée.

II.31
II.2. COMPORTEMENT MECANIQUE – ACIER

Les modèles à écrouissage cinématique non linéaire sont assez complexes, et par ailleurs peu utilisés
pour le calcul des structures. Les modèles avec réactualisation des coefficients caractéristiques sont
par contre plus courants. C'est cette voie qui est choisie ici.
Le CEB [C05] conseille l'utilisation du modèle de GIUFFRE-MENEGOTTO-PINTO [M06] pour les
armatures, et considère qu'il est aussi suffisant pour la modélisation de profilés métalliques, à condition
d'y ajouter un écrouissage isotropique. LEGERON [L03], dans sa thèse, consacrée à l'étude de
colonnes en béton à hautes performances sous chargement cyclique, a développé une loi simplifiée
basée sur une loi empirique de DODD ET COOKE [D02]. Nous allons tout d'abord expliciter les deux
formulations, et ensuite les comparer par rapport à l'expérience.

II.2.2.2 Modèle de GIUFFRE


Le chargement monotone initial suit une loi bilinéaire. En cas de décharge après plastification, le
comportement est initialement asymptotique à la droite de décharge élastique, avant de s'en écarter
pour devenir asymptotique à la droite d'écrouissage. La courbure de la transition entre les deux droites
augmente en fonction de la déformation plastique atteinte lors du cycle précédent (fig 2.2).
(1 − b ) ε
σ= +b ε (II.2.1)
1/ R
æ Rö
ç1 + ε ÷
è ø

Au premier chargement :
σ
σ=
σ0
(II.2.2)
ε
ε=
ε0

Ensuite :
σ − σr
σ=
σ0 − σr
(II.2.3)
ε − εr
ε= Fig 2.2 : Loi de GIUFFRE
ε0 − εr
avec :
– σr, εr la contrainte et la déformation au dernier changement de signe de la variation de la
déformation;
– σ0, ε0 la contrainte et la déformation de la limite élastique (fictive) courante;
– b, le rapport du module d'écrouissage au module élastique;
– R, un paramètre définissant la forme de la loi de comportement et dépendant de la déformation
plastique dans le demi-cycle précédent, c'est-à-dire entre changements de signe de la variation de
la déformation.

a1ξ
R est donné par : R = R 0 − (II.2.4)
a2 + ξ
σ r,i − σ r,i−1
ε r,i − ε r,i−1 −
E0
avec ξ = (II.2.5)
ε 0,i − ε r,i
où l'indice i désigne les valeurs au dernier changement de signe de la variation de la déformation, et i-1
au changement de signe précédent.

II.32
II.2. COMPORTEMENT MECANIQUE – ACIER

Selon les sources :


R0 = 20, a1 = 18.15 , a2 = 0.35 (MENEGOTTO-PINTO [P03])
R0 = 20, a1 = 18.25 , a2 = 3.5 (GIUFFRE [M06])
Au premier chargement, R=20 et le comportement est quasi bilinéaire.

Ce modèle a l'avantage de permettre d'intégrer un écrouissage isotrope en changeant la limite


d'élasticité à chaque changement de signe de la variation de contrainte par la formule :

æ ö
ç ÷
ç ε max ÷
σ 0,new = σ 0,ini a 3 ç a 5 − a4 ÷ (II.2.6)
σ 0,ini
ç ÷
ç E ÷
è s ø

GOMES [G03] propose les valeurs :


a3 = 1
a4 = -0.99
a5 = 0.01

II.2.2.3 Modèle de LÉGERON, DODD et COOKE


La loi enveloppe est aussi bilinéaire. Le déchargement se fait d'abord élastiquement, avec le module
Es, jusqu'à annulation de la contrainte pour une déformation εa. La contrainte est alors déterminée par
la relation :
σ = σe - σp (II.2.7)

avec: b(2)

σe = E ε (II.2.8)
figure 3.15 Légeron.
et
p
æ ε − εa ö
σ p = çç ÷ (E s (ε b − ε a ) − (σ b − σ a )) (II.2.9)
÷
è εb − εa ø
æ c ö
E s çç1 − ÷(ε b − ε a ) b(1)
E ÷
è s ø Fig 2.3 : loi de Légeron
p= (II.2.10)
E s (ε b − ε a ) − (σ b − σ a )
Fig 2.3 : Modèle de LEGERON
Le point b étant représenté sur la figure 2.3 ci-contre.

II.2.2.4 Test expérimental

Un exemple expérimental permet de comparer les deux lois. Il s'agit d'une armature testée par DODD
et COOKE [D02]. L'écrouissage est très faible, et considéré comme nul.
Les paramètres du chargement monotone sont :
E = 221000 N/mm²
Et = 0
fy = 321 N/mm²

II.33
II.2. COMPORTEMENT MECANIQUE – ACIER

On adopte, pour les paramètres supplémentaires de la loi de GIUFFRE :


R0=20
a1=18.15
a2=0.35
Les deux lois suivent assez bien le comportement de l'armature (fig 2.4), mais l'ajustement n'est pas
excellent.
400 400
400.00001

300

200

s 100

σ (N/mm²)
asup
ainf

0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025


σre

σ0
100

expérimental
200

Modèle de Légeron
300 Modèle de Giuffre

-400
− 400.00001 400

0 e , e , e , εre, ε0 .02500001
ε

Fig 2.4 : Comparaison des modèles de LÉGERON et GIUFFRE à l'expérience

En réglant les paramètres de GIUFFRE, il est possible d'optimiser la simulation (fig 2.5) :
R0 = 20
a1 = 18.7
a2 = 0.1
400 400

300

200

s 100

σ (N/mm²)
ainf

asup
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025
σre

σ0
100

200
expérimental

Modèle de Légeron
300 Modèle de Giuffre

-400 400

e , e , e , εre, ε0
ε

Fig 2.5 : Comparaison de la loi de GIUFFRE à l'expérience en ajustant les coefficients

II.2.2.5 Conclusions
Il est difficile, sur base de ce test, de départager les deux lois. Certes, les valeurs choisies sont
arbitraires, mais en réglant les paramètres de la loi de GIUFFRE, le comportement est meilleur. Le
choix s'est donc porté sur la loi de GIUFFRE, en outre plus utilisée et reconnue. Par ailleurs, la
possibilité de prendre en compte l'écrouissage isotrope permet d'envisager une extension aux profilés
laminés.

II.34
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

II.3. MODÈLES MÉCANIQUES CHOISIS POUR LE


BÉTON
Tout comme dans le cas de l'acier au paragraphe précédent, nous allons choisir ici les modèles
mécaniques pour le béton qui semblent les plus adaptés au calcul des phases de construction des
ouvrages d'art. Le problème est ici beaucoup plus complexe. Dans le cas de l'acier, matériau cristallin,
le comportement est symétrique en traction et en compression, et les phénomènes différés, si l'on
excepte les aciers de précontrainte, qui ne sont pas abordés, sont négligeables au niveau de
contraintes atteint en service. Par ailleurs, s'il existe plusieurs types d'acier, leur comportement reste
globalement identique.
Dans le cas du béton, le comportement en traction et en compression sont totalement différents, il faut
tenir compte de l'influence des armatures sur le comportement en traction, et les effets différés doivent
être considérés.
Le matériau est composé d'un mélange de plusieurs phases et cette hétérogénéité rend le
comportement microscopique particulièrement complexe. Il n'est dès lors pas possible de trouver un
modèle abordant de façon satisfaisante l'ensemble des aspects du comportement mécanique. Nous
adopterons un modèle par aspect du comportement, en veillant à ce qu'ils soient compatibles entre eux.
D'autre part, il existe plusieurs types de bétons, au comportement mécanique différencié. Les choix qui
seront faits dans la suite du texte tiendront compte de cette complexité.

II.3.1 Compression
Comme présenté dans l'état de la question, les modèles de compression du béton peuvent être divisés
en trois classes principales :
– les modèles élastiques, cités pour mémoire;
– les modèles élastoplastiques;
– les modèles d'endommagement.
Les premiers modèles sont insuffisants, car le comportement réel en compression est un mélange
d'endommagement et de plasticité.

Adopter la théorie plastique permet d'incorporer très facilement une nouvelle forme de comportement.
En se référant aux notations du paragraphe II.1.1.2.1, la fonction de charge s'écrit : F = |σ|-σy(k).
L'application de n'importe quelle loi élastoplastique est identique, seule change la forme de la fonction
σy(k). A contrario, tous les modèles basés sur la théorie de l'endommagement sont différents et ne
rentrent pas dans un cadre unique. Il suffit de comparer les modèles utilisés par CRUZ [C10] et LA
BORDERIE [L01] pour s'en rendre compte.

Il a donc été décidé d'utiliser des modèles plastiques pour leur adaptabilité et leur généralité. Trois
surfaces plastiques sont choisies (fig 3.1) :
1. Le modèle de STUDER pour les bétons normaux [S02];
2. Le modèle du FIB 99 pour les bétons à hautes performances [F02];
3. Le modèle de CUSSON et PAULTRE pour le béton confiné [C11].
Ceux-ci ont déjà été présentés dans l'état de la question.

II.35
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

σ σcc
f'f cc σ
σcu
ccu
c

Et

εεcc
εεc1
c εccu
εcu
a) b) c)
Fig 3.1 : Modèles de STUDER (a), du FIB 99 (b) et de CUSSON et PAULTRE (c)

Les décharges, dans un modèle élastoplastique, sont élastiques, avec une raideur constante, quelle
que soit la contrainte atteinte. En adoptant cette hypothèse, deux faits expérimentaux sont négligés :
– tout d'abord, les décharges et recharges du béton ne se font pas selon un segment de droite mais
par deux courbes distinctes;
– ensuite, ces décharges et recharges sont de moins en moins raides, au fur et à mesure que la
contrainte maximale atteinte augmente.
Il a déjà été dit dans l'état de la question que le premier point a une importance modérée sur le
comportement global des structures, et qu'il sera ici négligé. Par contre le deuxième ne peut
raisonnablement être oublié dès que les sollicitations ne croissent pas monotonément. Il est donc
décidé d'ajouter une loi de variation du module de décharge. La loi de MERCER [M07], paramétrée, est
adoptée :

æ æ εmax ö
a ö
ç çç ÷÷ ÷
ç ÷
E d = E0 ç1 − è εc0 ø ÷ (II.3.1)
ç b a
æε ö æε ö ÷
ç 1 + çç max ÷÷ + çç max ÷÷ ÷
ç ÷
è è εc0 ø è εc0 ø ø

E0 est le module à l'origine de la courbe σ-ε. εc0 est la déformation à la contrainte maximale sur la
courbe enveloppe. εmax est la contrainte maximale atteinte précédemment. Ed est le module de
décharge.
a et b sont des paramètres. Les valeurs proposées par MERCER sont a=2, b=1. Mais il est possible
de les calibrer, pour restituer exactement un essai ou un autre modèle. Un exemple expérimental,
étudié par YANKELEVSKY et REINHARDT [Y01], permettra de le montrer. Il s'agit d'une éprouvette
soumise à des cycles de contraintes en compression, tels que représentés à la figure 3.2.

Fig 3.2 : Essai cyclique du béton en compression et comparaison au modèle de YANKELEVSKY-


REINHARDT

II.36
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

Il a été décidé de ne pas représenter la variation de raideur en cours de décharge. Les décharges sont
donc idéalisées par une droite, comme représenté sur la figure 3.3 ci-dessous :

Représentation schématique de l'expérience

Fig 3.3 : Schématisation du comportement cyclique expérimental

Supposons que l'on dispose d'une loi enveloppe capable de reproduire correctement les chargements
monotones. Calculons les modules de décharge avec les paramètres de MERCER. Le comportement
expérimental n'est pas bien restitué (fig. 3.4).
σ / f'c

ε/εc

Fig 3.4 : Comparaison de la loi de MERCER et des décharges expérimentales schématisées

Mais la figure 3.5 montre que l'ajustement peut être quasi parfait en optimisant a et b. Les valeurs
obtenues pour a et b sont a = 5.347 et b = 2.448.
1

0.9 expérience
expérience

Loi dede
Modèle Mercer ajustée
CASTEM ajusté
0.8

0.7

0.6
σ / f'c
σ /f'c

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε/ε
ε/ε
εc
0

Fig 3.5 : Comparaison de la loi de MERCER, optimisée et du comportement en décharge expérimental.

II.37
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

Il est possible, par la même démarche, de reproduire le comportement prévu par n'importe quel autre
modèle de type endommagement-plasticité combiné :
– en calculant la courbe enveloppe du modèle de référence, et en la restituant par la fonction
d'écrouissage dans notre modèle;
– en optimisant la loi de MERCER [M07] pour représenter au mieux la raideur en décharge.
Cette démarche sera appliquée dans l'exemple de validation du paragraphe II.5.1.3.

En conservant, même quand l'endommagement doit être pris en compte, un modèle de type plastique,
nous maintenons donc une approche très ouverte, susceptible de s'adapter à n'importe quel autre
modèle théorique. Dans un domaine où :
– le matériau et ses caractéristiques sont en constante évolution;
– il n'existe aucun modèle emportant le consensus général, en tout cas pour le comportement
cyclique;
il s'agit d'une approche à la fois pragmatique et efficace.

II.3.2 Traction

II.3.2.1 Béton non armé

Comme annoncé dans l'état de la question, le béton est supposé suivre une loi élastique linéaire
jusqu'à la résistance en traction. Ensuite, la contrainte s'annule. Le "tension softening" est négligé, vu
son caractère très aléatoire.

II.3.2.2 Béton armé

Le "tension stiffening" du béton armé ne peut, lui, être oublié, car il est déterminant dans le calcul des
flèches en service. Parmi les approches de type armature et de type béton, distinguées au paragraphe
II.1.3.2, la seconde est choisie, afin de pouvoir prendre en compte le fluage en traction dans le béton
après fissuration. Les modèles basés uniquement sur des paramètres géométriques (densité
d'armatures, espacement des barres, etc..) n'apportent pas une grande précision. Les modèles qui
prennent en compte l'état de contraintes (modèle armature de l'EC2 [E05] ou du CEB 90 [C04],
MASSICOTTE [M04], ..) sont plus performants. Nous allons développer une approche originale,
adaptée à l'étude des poutres planes régulières et inspirée de celle de MASSICOTTE [M04].

II.3.2.2.1 Modèle "poutres régulières" de "tension stiffening"

Par poutre plane régulière, on entend une poutre de forme simple, dont l'armaturage peut être
représenté par deux couches d'armature, en fibre supérieure et inférieure (fig 3.6).

As

Fig 3.6 : Exemple de poutre plane régulière

II.38
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

Les hypothèses sont les suivantes :


1. Le béton est divisé en deux zones, une intacte (zone I) et une entièrement fissurée (zone II).
La déformation est obtenue par une moyenne pondérée des deux états :
εm = ( 1 - ζ ) εI + ζ εII. (II.3.2)
Le facteur de répartition est choisi conformément à la formulation du CEB 78 [C05] :
2
æσ ö
ζ = 1 − β1β 2 çç sr ÷
÷ (II.3.3)
è σs ø
β1 = 1 pour les barres à haute adhérence, 0.5 pour les barres lisses.
β2 = 0.8 pour une sollicitation court terme monotone, 0.5 pour les sollicitations cycliques ou long
terme.
2. A l'initiation de la fissuration, il existe un lien parfait entre le béton et l'acier.
3. Les déformations moyennes de l'acier et du béton, sur la même région, sont supposées identiques.
4. Le tension stiffening s'annule à la plastification de l'acier, même si ce dernier s'écrouit ensuite.
5. Il peut se développer dans une zone de 15φ de diamètre autour de chaque armature,
conformément aux recommandations du CEB 78 (fig 3.7).
6. La branche de tension stiffening est supposée parabolique avec une tangente nulle à la déformation
correspondant à la plastification des armatures dans les fissures (fig 3.7).

σc fissuration
stabilisée
plastification
de l'armature
fct dans la fissure
σc1
σc2

εc1 εc2 εsy εc

Fig 3.7 : Aire effective de béton tendu définie par le CEB 78 et loi parabolique

Pour que la parabole soit déterminée, il faut encore définir deux conditions. Comme MASSICOTTE,
nous allons calculer deux points particuliers. Le premier correspond à l'initiation de la fissuration :
1. La section est calculée juste sous le niveau de sollicitation (Nf, Mf) provoquant la fissuration. La
contrainte dans le béton au niveau de l'armature est appelée σcr,I, et la déformation εcr,I .
2. Ensuite, l'effort est augmenté d'un epsilon. L'état de contraintes dans la section est recalculé. Il y a
fissuration. La contrainte dans le béton au niveau de l'armature est nulle et la déformation est
appelée εcr,II . La contrainte dans l'acier correspond à σsr.
3. Le point de la parabole est défini par la moyenne pondérée des deux états :
σ1 = (1-ζcr) σcr,I
ε1 = (1-ζcr) εcr,I + ζcr εcr,II (II.3.4)
ζcr = 1-β1β2

A partir de l'équilibre à la fissuration, nous déterminons ensuite l'aire effective Aeff d'un tirant équivalent.
L'effort de traction associé dans la partie fissurée est donné par :
Ntirant,II = σsr As (II.3.5)
L'effort dans la partie non fissurée est supposé égal à :
N tirant,I = σ cr,I A eff + E s ε cr,I A s (II.3.6)

II.39
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

Par équilibre :
(σ sr − E s ε cr,I ) As
Ntirant,I = Ntirant,II Þ A eff = (II.3.7)
σ cr,I
Grâce à la définition de Aeff, le second point de la parabole, situé à la plastification de l'acier, est obtenu
sans nouveau calcul de la section complète :
Ntirant,II = fy As (II.3.8)
(σ sr − E s ε cr,I )A s
Ntirant,I = Ntirant,II Þ σ cy,I = (II.3.9)
A eff
2
æσ ö
ζy = 1 − β1β 2 ç sr ÷ (II.3.10)
ç fy ÷
è ø
et donc : σc2 = (1-ζy) σcy,I (II.3.11)
σ c2
(
ε c2 = ζ y fy + 1 − ζ y ) Eb
(II.3.12)

Nous pouvons dès lors tracer la parabole de "tension stiffening".

II.3.2.2.2 Modèle "tirant" de "tension stiffening"

Notre objectif principal est la modélisation des phases de construction des ouvrages d'art. Durant
l'érection de la structure, la forme de la section ainsi que la sollicitation peuvent varier. La méthode
décrite au paragraphe précédent est destinée à des sections invariables de forme régulière. En outre,
elle fait implicitement l'hypothèse d'un chargement monotone. Cette méthode n'est donc pas
directement utilisable.
Dans ce cas, l'approche tirant constitue une simplification valable. Elle consiste à :
– isoler de la structure, les armatures tendues, et une zone de béton proche des armatures, qui sera
le siège de tension stiffening. Le ou les ensembles isolés constituent les "tirants";
– calculer les paramètres de tension stiffening des tirants isolés, par la même méthode que pour
l'approche poutre régulière, en supposant les tirants soumis à un effort normal pur.
Mais cette approche n'est pas nécessairement plus facile à appliquer car il faut définir les tirants
équivalents à la zone de béton tendue. Dans l'approche régulière, une zone potentielle de "tension
stiffening" était délimitée sur base d'un critère purement géométrique (15 φ autour de chaque armature),
et le calcul sectionnel définissait la zone de béton effectivement tendue.
Or, définir les tirants uniquement sur des considérations géométriques peut amener à surévaluer l'aire
de béton tendue et à mal estimer le "tension stiffening". Il faut plutôt déterminer les tirants en tenant
compte non seulement de la limite de 15 φ mais aussi de la forme de la sollicitation et de la section.
L'aire effective de béton tendu définie dans l'EC2, quoiqu'elle ne soit présentée que pour des sections
régulières, peut donner des indications (fig 3.8).

Fig 3.8 : Aire effective de béton pour le tension stiffening (EC2)

II.40
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

L'ordonnée x est le niveau de contrainte nulle dans la section. Avec une telle approche, la zone de
"tension stiffening" ne peut donc être déterminée a priori, contrairement à la définition purement
géométrique de l'approche régulière.

Une fois l'aire de béton tendu connue, l'approche développée au paragraphe précédent peut être
appliquée, en profitant des simplifications possibles pour le calcul d'un tirant :

– état à la fissuration stabilisée :


σcr,I = fct
εcr,I = εct (II.3.13)
E
A eff f ct + A s a f ct
Eb
σ sr = (II.3.14)
As
σ sr
ε c,II = (II.3.15)
Es
ζcr = 1-β1β2 (II.3.16)
σ1 = ( 1 - ζcr ) σcr,I
ε1 = ( 1 - ζcr ) εcr,I + ζcr εcr,II (II.3.17)

– Etat à la plastification :
Ntirant,II = fy As (II.3.18)
(σ sr − E s ε cr,I )A s
Ntirant,I = Ntirant,II Þ σ cy,I = (II.3.19)
A eff
2
æσ ö
ζy = 1 − β1β 2 ç sr ÷ (II.3.20)
ç fy ÷
è ø
et donc : σc2 = (1-ζy) σcy,I

(
ε c2 = ζ y fy + 1 − ζ y ) σEc2 (II.3.21)
b
Cette méthode ne tient pas compte de l'état de contraintes éventuellement non uniforme dans le tirant.
Dès lors, les résultats seront d'autant meilleurs que l'armaturage sera dense, et la variation de
contraintes dans les différents tirants isolés faible.

II.3.2.2.3 Evaluation rapide du "tension stiffening"

Au niveau ELS, pour une section convenablement armée, le "tension stiffening" a une influence sur la
flèche d'environ 20 %. Lorsque l'on utilise les modèles décrits précédemment, la chute de contraintes
dans le béton fissuré est de l'ordre de moitié. Il est dès lors possible d'obtenir une très bonne
approximation de l'effet de tension stiffening en adoptant une branche de "tension stiffening" linéaire
avec fct0 = 0.5 fct et εm = εsy (fig 3.9). Même si l'erreur sur les caractéristiques réelles est de l'ordre de
30 %, cela ne représentera sur la flèche qu'une erreur de l'ordre de 6 % (30 % de 20 % = 6 %).

fct

fct0

εm ε

Fig 3.9 : Branche de tension stiffening linéaire pour une évaluation rapide

II.41
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

II.3.2.3 Conclusions
Les trois approches présentées dans ce chapitre ont toutes leur utilité :
– la première apporte un maximum de précision pour les poutres régulières;
– la seconde supplée la première lorsque la section ou la sollicitation deviennent moins simples;
– la troisième permet, lorsque le "tension stiffening" n'a qu'une importance limitée dans le problème
abordé, de déterminer une loi moyenne satisfaisante sans calcul supplémentaire.
Ces méthodes de calcul ne sont certes pas les plus élaborées qui existent actuellement. Mais il est
utile de rappeler l'objectif poursuivi par ce travail : disposer d'un outil de bon niveau scientifique, qui
reste applicable à l'étude d'ouvrages d'art. Ces modèles semi-empiriques peuvent être améliorés, mais
au détriment de leur simplicité et en exigeant des données le plus souvent inconnues dans la pratique
courante.
La comparaison à l'expérience montrera que ces modèles apportent une précision amplement
suffisante dans le cadre des problèmes étudiés.

II.3.3 Comportement différé


De tous les modèles présentés dans l'état de la question, le modèle B3 [B03], couplé à la théorie de la
solidification, est certainement le meilleur du point de vue scientifique. Toutefois :
– Il ne sépare pas le comportement instantané du comportement à long terme, et la représentation de
la non linéarité du béton en compression est sommaire. Il est destiné à étudier uniquement le
fluage.
– Par ailleurs, il utilise des paramètres de composition du béton, qui sont la plupart du temps
inconnus lors des calculs des ouvrages d'art.
En se référant aux conclusions du paragraphe précédent, il est évident que ce modèle est trop
spécifique à l'étude du fluage pour correspondre aux objectifs de ce travail. De plus, ses difficultés
d'application et de définition des données ne sont pas nécessairement compensées par une meilleure
prévision des effets différés.
Il faut dès lors se tourner vers les modèles plus classiques. La déformation de fluage est séparée de la
déformation instantanée, et la loi d'évolution du fluage sous charge constante y est distinguée du
modèle de fluage sous contrainte variable.

II.3.3.1 Comportement instantané : vieillissement


Différents modèles permettent de déterminer l'évolution de la résistance et du module d'élasticité initial
du béton. Nous utiliserons le modèle du CEB 90 [C04] (voir annexe 2). Dans FINELG, la progression
dans le temps se fait selon l'algorithme de tangentialisation de la matrice de rigidité, implémenté par
BOERAEVE [B09]. Les caractéristiques du béton sont supposées constantes sur le pas de temps et
sont actualisées à la convergence, pour préparer le nouvel incrément. L'état de contraintes doit être
resitué par rapport à la loi modifiée. Les hypothèses choisies par BOERAEVE, adaptées pour prendre
en compte l'endommagement du béton, sont ici utilisées.

II.42
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

En compression (fig 3.10) :


Le passage de t = t0 à t = t1 > t0 place le point (σ,ε) atteint en t0, situé sur une droite de décharge de
pente Ed(t0,εmax,0 ), sur une droite de décharge passant par ce point et de pente Ed (t1, εmax,1).
La pente de la droite de décharge est donnée par :

æ æ ε max ö
a ö
ç ç ÷ ÷
ç ç ε (t ) ÷ ÷
è c0 ø
E d ( t, ε max ) = E 0 ( t )ç1 − ÷
ç æ ö
b
æ ö
a ÷
ç 1 + ç ε max ÷ + ç ε max ÷ ÷
ç ç ε (t) ÷ ç ε (t) ÷ ÷
è è c0 ø è c0 ø ø
(II.3.22)

Fig 3.10 : Prise en compte du vieillissement en compression

En traction − point initialement élastique (fig 3.11) :


Le passage de t = t0 à t = t1 > t0 place le point (σ,ε) atteint en t0, situé sur la droite de chargement
élastique de pente E(t0,εmax,0 ), sur la nouvelle droite de chargement élastique de pente E(t1).
L'origine du diagramme (σ,ε) est déplacée de ε0.

Fig 3.11 : Prise en compte du vieillissement en traction [B09]

En traction – point plastique :


Le passage de t = t0 à t = t1 > t0 laisse le point (σ,ε) atteint en t0, situé sur une droite de décharge de
pente Ed(t0), sur une droite de décharge passant par ce point et de même pente.

II.3.3.2 Fluage sous contrainte constante


Nous adoptons le modèle du CEB 90. Sous charge constante, il restitue un comportement de forme
correcte, à partir de paramètres simples (résistance du béton, épaisseur fictive, humidité relative
moyenne et type de ciment). La formulation complète est donnée en annexe 2.
Nous adopterons par la suite les notations de l'EC2-CEB90 pour décrire le fluage. La déformation de
fluage à l'instant t due à une contrainte σ appliquée en t' s'écrit :
σ( t' )
ε f ( t ) = φ( t, t' ) (II.3.23)
E 28

II.43
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

II.3.3.3 Fluage sous contrainte variable

II.3.3.3.1 Choix d'une méthode : la MTE A

Dans les modèles sous contrainte variable, à partir d'un relevé assez exhaustif, BOERAEVE avait choisi
la méthode du temps équivalent (MTE), améliorée pour représenter la recouvrance (MTEA). Ce choix
est toujours d'actualité : les modèles les plus utilisés dans la littérature sont ceux de type récursif
exponentiel, et la MTEA offre les mêmes performances à un coût moindre.
La MTE a évolué en méthode incrémentale en France, pour représenter la recouvrance. Mais celle-ci
nécessite la détermination de courbes de retour de fluage, alors que la méthode du temps équivalent
améliorée (MTEA) ne demande aucun développement complémentaire.
Cependant, la MTEA est perfectible. Elle a été pensée pour restituer au mieux le principe de
superposition. Mais lorsque deux contraintes sont appliquées à des âges fort différents, l'écart entre la
MTEA et sa référence peut devenir important, comme souligné par KRETZ et PEYRAC [K02].
Considérons par exemple une éprouvette de béton C30/37, en conditions extérieures (HR= 80 %), et
d'une épaisseur fictive de 350 mm. On suppose l'éprouvette soumise à deux chargements, à 28 et
100 j, provoquant une même contrainte unitaire.

La déformation de fluage, après 100 j , est supposée donnée par le principe de superposition :
1 1
ε f ( t ) = φ( t,28) + φ( t,100 ) (II.3.24)
E 28 E 28
avec : − E28 = 32000 Mpa (module sécant)
0.3
æ t − t0 ö 1
− φ( t, t 0 ) = 3.5 ç ÷
0.2 ç 1000 + t − t ÷
0.1 + t 0 è 0ø

La MTEA remplace cette somme par un seul terme :


1+ 1
ε f ( t ) = φ( t, t eq ) (II.3.25)
E 28
Le temps équivalent est égal à : teq= 86 j

Comme on peut le voir sur la figure 3.12, l'accroissement de déformation de fluage est sous-estimé.
L'erreur est systématique pour un chargement croissant. Nous allons remédier à ce problème.

5
8 .10
epsilon1
epsilon2
superposition
5
6 .10 MTEA
déformation de fluage
epsilon

5
4 .10

5
2 .10

0
2 1 0 1 2 3 4 5
log(t-t2)

Fig 3.12 : Comparaison de la MTEA au principe de superposition

II.44
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

II.3.3.3.2 Amélioration de la MTE A : la MTE A2

La déformation de fluage prédite par le principe de superposition s'écrit :


σ (t ) σ (t )
ε f ( t ) = φ( t, t 1 ) 1 1 + φ( t, t 2 ) 2 2 (II.3.26)
E 28 E 28
La méthode du temps équivalent la remplace par :
σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t ) = φ( t, t eq ) 1 1 (II.3.27)
E 28
σ (t ) σ (t ) + σ 2 ( t 2 )
avec teq tel que : ε f ( t 2 ) = φ( t 2 , t 1 ) 1 1 = φ( t 2 , t eq ) 1 1 (II.3.28)
E 28 E 28
En comparant (II.3.26) et (II.3.27), le temps équivalent peut être compris comme une moyenne des
deux temps d'application des contraintes, pondérée pour respecter l'équation de continuité (II.3.28).
Dans notre exemple, la déformation de fluage en t = 100 j est déjà importante. Le fluage est plus faible
quand un béton est chargé vieux. Pour pouvoir respecter la continuité de la déformation en t = 100 j, la
déformation de fluage calculée sur base du temps équivalent est déjà proche de sa valeur finale. Elle
ne s'accroît plus assez par la suite.
Pour augmenter teq, et pouvoir obtenir la même déformation à terme que le principe de superposition,
on ajoute une variable εbase > 0 telle que :
σ (t ) σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t 2 ) = φ( t 2 , t 1 ) 1 1 = φ( t 2 , t eq2 ) 1 1 + ε base
E 28 E 28
et
σ (t ) σ (t ) σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t ∞ ) = φ( t ∞ , t 1 ) 1 1 + φ( t ∞ , t 2 ) 2 2 = φ( t ∞ , t eq2 ) 1 1 + ε base (II.3.29)
E 28 E 28 E 28
Ce système de deux équations non linéaires permet de déterminer les deux inconnues teq2 et εbase.

La déformation de fluage en t > t2 est alors déterminée par :


σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t ) = φ( t, t eq2 ) 1 1 + ε base (II.3.30)
E 28

Cette nouvelle formulation, qui est une contribution personnelle de l'auteur, est appelée MTEA2. La
figure 3.13 ci-dessous permet de visualiser l'amélioration par rapport à la MTEA :

5
8 .10 epsilon1
epsilon2
superposition
MTEA2
6 .10
5 MTEA
déformation de fluage
epsilon

5
4 .10

5
2 .10

0
2 1 0 1 2 3 4 5
log(t-t2)

Fig 3.13 : Amélioration apportée par la MTEA2

II.45
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

II.3.3.3.3 Comparaison de la MTE A2 et de la méthode de KRETZ-


PEYRAC

Afin de comparer les résultats donnés par la MTEA2 et ceux donnés par la méthode de KRETZ-
PEYRAC, il est utile de rappeler la formulation de cette dernière approche, particularisée ici au modèle
de fluage sous charge constante de l'EC2.

La fonction de fluage peut s'écrire : φ( t, t' ) = φ ∞ ( t' ) f ( t, t' ) (II.3.31)


avec f(t,t') variant de 0 à 1.
Dans la formulation de ces deux auteurs, l'évolution de la déformation de fluage est donnée par :
σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t ) = φ ∞,kp * f ( t, t eq,kp ) 1 1 (II.3.32)
E 28
φ ∞ ( t 1 )σ1( t 1 ) + φ ∞ ( t 2 )σ 2 ( t 2 )
avec φ ∞,kp = (II.3.33)
σ 1( t 1 ) + σ 2 ( t 2 )
et teq,kp tel que :
σ1( t 1 ) σ (t ) + σ 2 (t 2 )
ε f ( t 2 ) = φ( t 2 , t 1 ) = φ ∞,kp f ( t 2 , t eq,kp ) 1 1 (II.3.34)
E 28 E 28
Tant dans cette méthode que dans la MTEA2, la déformation à l'infini sera égale à celle prédite par le
principe de superposition. Mais les déformations prédites aux stades intermédiaires sont différentes.
Comme c'est déjà visible sur le graphique 3.14 ci-dessous, la MTEA2 est plus proche du principe de
superposition juste après le chargement.

8 .10
5 epsilon1
epsilon2
superposition
6 .10
5 MTEA2
déformation de fluage

incrémentale
epsilon

5
4 .10

5
2 .10

0
2 1 0 1 2 3 4 5
log(t-t2)

Fig 3.14 : Comparaison de la MTEA2 et de la méthode incrémentale de KRETZ-PEYRAC

Lorsque le chargement est très variable, les différences peuvent devenir très importantes.
Pour le montrer, la MTEA, la MTEA2 et la méthode de KRETZ sont comparées ci-dessous (fig 3.15) au
principe de superposition pour une éprouvette de béton soumise à des histoires de contraintes à
plusieurs paliers. Le béton est toujours supposé être un C30/37. Afin d'avoir un fluage très variable en
fonction du temps d'application de la contrainte, l'humidité relative est prise égale à 50 % et l'épaisseur
fictive à 100 mm.

Remarque
La méthode incrémentale utilise normalement des courbes spéciales pour représenter la recouvrance.
Nous n'utilisons pas ici cette formulation, mais deux historiques de contraintes comme dans la MTEA,
un positif et un négatif.

II.46
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

er
1 exemple
0.0007

superposition
0.0006 MTEA
MTEA2
Incrémentale
0.0005

0.0004
ε

12
0.0003 10
sigma (N/mm²)

6
0.0002
4

0
0.0001 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130
t(j)

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t(j)

Fig 3.15 : Comparaison de la MTEA, MTEA2 et méthode incrémentale pour un historique de contraintes
complexe

Des trois formulations, c'est la MTEA2 qui suit au mieux le principe de superposition parce qu'elle
donne les plus grands temps équivalents. Par conséquent, à chaque nouveau palier, c'est la MTEA2
qui a la plus grande vitesse de fluage. Or, par le principe de superposition, la vitesse de fluage à
chaque nouvel incrément de contrainte est très grande. C'est donc la MTEA2 qui sera la plus proche
du principe de superposition aux stades intermédiaires. A l'infini, l'écart entre la MTEA et le principe de
superposition est important, alors que la MTEA2 et la méthode de KRETZ-PEYRAC s'en approchent
asymptotiquement.
Cet exemple met par ailleurs en lumière une limitation du principe de superposition, qui prédit, alors que
la contrainte appliquée est nulle, une augmentation de la déformation de fluage (fig 3.16). La MTEA2 et
la méthode de KRETZ, par définition, suivent la même tendance. Cette incohérence physique a déjà
été soulignée par BAZANT [B03]. Mais dans les applications pratiques, les cas de décharge complète
sont rares et le principe de superposition reste une bonne approximation du comportement de fluage
sous charge variable.

0.0007

superposition
0.0006
MTEA2

Incrémentale
0.0005

0.0004
ε

0.0003

0.0002

0.0001

0
1 10 100 1000 10000
t(j)

Fig 3.16 : Evolution de la déformation de fluage pour un temps infini

II.47
II.3. COMPORTEMENT MECANIQUE – BETON

e
2 exemple

De nouveau, dans ce deuxième exemple (fig 3.17), la MTEA2 a une allure plus proche du principe de
superposition que la MTEA et la méthode incrémentale. A l'infini, la déformation de fluage augmente
aussi dans cet exemple alors que l'éprouvette est libre de contrainte (fig 3.18).

0.0009
12

10

0.0008
sigma (N/mm²)

6
superposition
4 MTEA
0.0007 2

0
MTEA2
0 20 40 60 80 100 120 140
temps (j) incrémentale
0.0006

0.0005
ε

0.0004

0.0003

0.0002

0.0001

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
t(j)

Fig 3.17 : Deuxième exemple d'historique de contraintes à paliers

0.0009

superposition
0.0008
MTEA
MTEA2
0.0007
Incrémentale

0.0006

0.0005
ε

0.0004

0.0003

0.0002

0.0001

0
1 10 100 1000 10000
t(j)

Fig 3.18 : Comparaison à l'infini pour le deuxième exemple

II.48
II.4. COMPORTEMENT MECANIQUE – MIXTE

II.4. CALCUL DES STRUCTURES MIXTES


Dans une structure mixte, la liaison acier-béton est réalisée par un ensemble de connecteurs
(traditionnellement des goujons). Leur quantité est suffisante pour pouvoir considérer la liaison
continue.

Selon leur nombre, la connexion peut être totale si elle permet de développer le moment ultime de la
section mixte calculée par la théorie du calcul plastique simple ou partielle dans le cas contraire.

De même, l'interaction sera totale tant qu'il n'y a pas de glissements entre les deux matériaux. Elle sera
partielle dans le cas contraire.

Si la connexion ou l'interaction n'est pas totale, il est nécessaire de modéliser le comportement de


l'interface acier-béton.

Dans le FINELG, comme rappelé à l'annexe 1, il existe un élément fini béton, et un élément fini acier.
Si l'interface est modélisée, ils sont reliés par un élément de connexion, qui assure une liaison rigide
transversalement et en rotation, mais qui permet un glissement relatif longitudinalement. Les deux
éléments sont reliés par un ressort uniformément réparti. L'élément de connexion souple, développé par
BOERAEVE [B09], est présenté à l'annexe 1.

Fig 4.1 : Elément de connexion souple

La loi mécanique des connecteurs est souvent considérée comme une loi parabolique, suivie d'un palier
plastique, dépendant du type de connecteurs utilisés (fig 4.2.)

Fig 4.2 : Exemples de lois de connecteurs

II.49
II.5. VALIDATION

II.5. VALIDATION
II.5.1 Comportement statique monotone instantané

II.5.1.1 Poutre de TAERWE

II.5.1.1.1 Présentation générale

Il s'agit d'une poutre symétrique à deux travées essayée par TAERWE [T01] en 1981. Elle est sollicitée
jusqu'à la ruine par deux charges ponctuelles. Elle permet d'étudier à la fois :
– l'ELS, et l'influence du tension stiffening sur l'évaluation des flèches;
– l'ELU, donc la charge de rupture.
ESPION [E02] et BOERAEVE [B09] l'ont déjà étudiée précédemment. Le second a repris les
caractéristiques mécaniques choisies par le premier; les simulations se distinguent par la formulation
des éléments finis. Les éléments de poutre à trois nœuds développés par BOERAEVE, qui sont par
ailleurs ceux que nous utilisons, sont les plus performants. Il paraît dès lors logique de ne plus
confronter nos résultats qu'avec ceux de BOERAEVE.

II.5.1.1.2 Données

Géométrie (fig 5.1)


Les deux travées ont une longueur de 5m. La section a une largeur de 196 mm et une hauteur de 400
mm. Elle est armée selon la distribution élastique des moments. Les charges ponctuelles sont
disposées de telle façon que les moments sur appui et sous la charge soient identiques. Les
armaturages dans ces deux sections sont donc symétriques (5 φ12 côté tendu).
La poutre est chargée à 28 jours jusqu'à la ruine.

Fig 5.1 : Description de la poutre d'essai

Caractéristiques mécaniques de l'acier (fig 5.2)


Seule la limite d'élasticité est connue; elle a pour valeur 440 N/mm². Comme les autres auteurs, on
adopte une loi trilinéaire, avec un module initial de 200000 N/mm², un palier plastique s'étendant jusqu'à
une déformation de 1 % et un module d'écrouissage égal à 4000 N/mm².

Fig 5.2 : Loi σ-ε choisie pour l'acier

II.50
II.5. VALIDATION

Caractéristiques mécaniques du béton (fig 5.3) :


Seules les caractéristiques de résistance du béton sont connues :
fc = 28.3 N/mm².
fct = 3.63 N/mm².
BOERAEVE, sur base des caractéristiques choisies par ESPION, avait utilisé la loi mécanique de la
figure 5.3 :

Fig 5.3 : Loi mécanique adoptée par BOERAEVE

Nous adopterons nos propres hypothèses :


– En compression la loi parabole-rectangle préconisée par l'EUROCODE 2 [E05], avec :
– fc = 28.3 N/mm²
– εc1 = 0.0022 (valeur de l'EUROCODE 2), ce qui induit un module à l'origine de 25700 N/mm²
– εccu = 0.0034 (valeur conseillée par l'EUROCODE 2 pour un béton C20/25 de résistance
moyenne fcm = 28 N/mm²)
– En traction, avant fissuration, une résistance minorée pour les effets de microfissuration due au
retrait, conformément aux observations de JACCOUD [J01]:
fct = k(h)*k(t)*fct, cylindre = 0.8*1*3.63 = 2.90
– Après fissuration, une loi de tension stiffening parabolique, calculée conformément à l'approche
"poutre régulière" décrite au paragraphe 3.2.2.1 avec β1=1 et β2=0.8. L'aire effective en traction est
déterminée conformément au CEB 78 [C05].

La loi obtenue a la forme suivante (fig 5.4):


σ (N/mm²)

ε
Fig 5.4 : Loi σ-ε du béton

II.51
II.5. VALIDATION

Discrétisation (fig 5.5)


Seule une travée est étudiée. Elle est discrétisée en 7 éléments, avec quatre points d'intégration de
Gauss longitudinaux et 30 points d'intégration sur la hauteur de la section.

Fig 5.5 : Discrétisation de la poutre

Sollicitation
La poutre est d'abord chargée par son propre poids. Ensuite, les deux charges ponctuelles sont
incrémentées jusqu'à la ruine.

II.5.1.1.3 Résultats

La courbe flèche-charge expérimentale est bien restituée par la simulation numérique. Les résultats de
BOERAEVE ont aussi été reportés sur le graphique 5.6. Ils sont très proches, eux aussi.
11

10 expérience
tension stiffening approche poutre régulière
9
BOERAEVE
8

6
P(kN)

0
0 -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12 -13 -14 -15
flèche (mm)

Fig 5.6 : Courbe flèche-déformation. Comparaison avec les résultats expérimentaux

II.52
II.5. VALIDATION

II.5.1.1.4 Influence de la modélisation du "tension stiffening"

Nous avons développé au paragraphe 3.3 trois modèles différents pour le comportement en traction :
– Un modèle de "tension stiffening" parabolique basé sur l'état de contraintes de la section complète
(approche"poutre régulière"). C'est l'approche de référence, mais qui n'est applicable qu'aux
sections régulières;
– Un modèle de "tension stiffening" parabolique basé sur une idéalisation de la zone tendue par un
tirant.
Cette approche, plus délicate d'utilisation, a l'avantage de convenir pour toute forme de section et
de sollicitation;
– Un modèle de "tension stiffening" linéaire forfaitaire.
La branche de tension stiffening est fixée a priori sans prise en compte de la forme de la section, ni
de la densité d'armature.
Au paragraphe précédent, nous avons utilisé la méthode la plus élaborée, c'est-à-dire la première citée.
Nous allons maintenant évaluer le degré de précision des deux autres.

II.5.1.1.4.1 Paramètres de l'approche "tirant"

L'aire efficace du tirant est prise conformément à l'EC2 [E05] (voir figure 3.8) :
Aeff = b * ( 2.5 ( h – d )) = 165 * 87.5 mm²
Les paramètres déduits sont :
fct0 = 2.21 N/mm²
σc2 = 0.447 N/mm²
εm = 0.00212
Les caractéristiques de l'approche "tirant" sont légèrement inférieures à celles de l'approche "poutre
régulière" (fig 5.7).
3.5

2.5
approche tirant
σ(N/mm²)

2 approche poutre régulière

1.5

0.5

0
0 0.0005 0.001 0.0015 0.002 0.0025
ε

Fig 5.7 : Comparaison des deux modèles de tension stiffening

II.5.1.1.4.2 Paramètres de l'approche forfaitaire

Le tension stiffening est supposé linéaire :


fct0 = fct / 2 = 1.45 N/mm²
εm = εsy = 0.0022
On constate sur le graphique 5.8 qu'il est en tout point inférieur aux deux autres approches.

II.53
II.5. VALIDATION

3.5

2.5
approche tirant
approche poutre régulière
σ(N/mm²)

2
approche forfaitaire

1.5

0.5

0
0 0.0005 0.001 0.0015 0.002 0.0025
ε

Fig 5.8 : Comparaison des différents modèles de tension stiffening

II.5.1.1.4.3 Résultats

La comparaison des simulations avec les différentes formes de "tension stiffening" (fig 5.9) fait
apparaître les points suivants :
– Les courbes des différentes approches restent proches, y compris celle de l'approche rapide.
– La ruine n'est évidemment pas influencée par le "tension stiffening".

11
expérience
10
approche poutre régulière
9 approche tirant
8 approche forfaitaire
sans tension stiffening
7

6
P(kN)

NIVEAU ELS
5

0
0 -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12 -13 -14 -15
flèche (mm)

Fig 5.9 : Comparaison des modèles de tension stiffening

II.54
II.5. VALIDATION

Il est bien connu que les normes de calcul distinguent le niveau des charges de service (ELS), pour
lesquelles il faut vérifier que les déformations restent acceptables, et le niveau des charges ultimes
(ELU), pour lesquelles il faut vérifier la capacité portante de la structure.
Les charges ELS sont une estimation la plus correcte possible des charges réellement appliquées sur
la structure. Les charges ELU sont obtenues en multipliant les charges ELS par un coefficient de
pondération. Dans les cas simples, les charges de poids propre sont multipliées par 1.35 et les charges
variables par 1.5.
C'est donc au niveau des charges ELS que les critères de déformation sont vérifiés. Nous allons dès
lors déterminer le niveau de charges ELS normatif correspondant à notre exemple et y comparer les
flèches prédites par les différentes approches de tension stiffening.

Le calcul ELS doit être mené avec les caractéristiques les plus exactes possibles. Il faut adopter les
valeurs moyennes des caractéristiques de la classe du béton dont est faite la structure (par exemple fcm
pour la résistance du béton). Pour notre structure expérimentale, les caractéristiques moyennes sont
assimilées aux caractéristiques réelles. Les résultats de l'expérience fournissent donc directement les
résultats ELS.

La charge de ruine ELU est calculée sur base des caractéristiques mécaniques minimales auxquelles
on peut s'attendre pour le béton. On adopte la résistance de "design" ( de calcul ). En se référant à
(f − 8)
l'EC2, la résistance à adopter est donnée par : f cd = 0.85 cm . La résistance à la traction est
1.5
habituellement négligée. De la même façon, la résistance des armatures est divisée par γs=1.15.

La loi de résistance de "design" correspondant à notre structure expérimentale est déterminée en


supposant que les caractéristiques réelles sont les caractéristiques moyennes. Elle est reprise à la
figure 5.10 ci-dessous.

-5

-10 caractéristiques mécaniques moyennes


σ (N/mm²)

caractéristiques mécaniques de design

-15

-20

-25

-30
-0.004 -0.003 -0.002 -0.001 0 0.001 0.002 0.003
ε

Fig 5.10 : Caractéristiques mécaniques moyennes (ELS) et de design (ELU)

II.55
II.5. VALIDATION

Un calcul numérique, en adoptant les caractéristiques mécaniques de "design", est mené. La charge
ultime obtenue est de 84 kN. La ruine est provoquée par plastification des armatures, ce qui explique la
faible différence avec le calcul en caractéristiques moyennes.

Partant de ce niveau de charges ELU, nous pouvons déterminer le niveau de charges ELS. En effet la
charge ELU est fixée à 1.35 fois les charges permanentes + 1.5 fois les charges variables. Les charges
variables étant prédominantes dans cet exemple, la charge ELS est prise égale à la charge ELU divisée
par 1.5, soit PELS = 84 / 1.5 = 56 kN. On a adopté ici 50 kN.

Les flèches à ce niveau de charge ont été reportées dans le tableau ci-dessous avec une précision
allant jusqu'au 1/100 de mm, même si cela n'a pas beaucoup de sens physique. En fait, la différence
entre la flèche expérimentale et celle de l'approche poutre régulière est négligeable et pourrait être
considérée comme nulle.
Supposons, pour notre comparaison des différentes approches de tension stiffening, toute l'erreur de
notre calcul numérique concentrée dans la formulation de tension stiffening.
L'erreur sur le tension stiffening est alors donnée par le rapport :

flècheapproche − flècheréelle
erreur T.S. =
flèche sans T.S. − flècheréelle

flèche erreur sur la flèche erreur sur le


(mm) totale tension stiffening
(%) (%)
valeur expérimentale 4.83 0.0 0
approche poutre régulière 4.75 1.6 5
approche tirant 5.16 7.0 19
approche simplifiée 5.20 8.0 22
sans tension stiffening 6.53 35.0 100

Les flèches ELS des approches "tirant" et "simplifiée" sont quasi égales. Si l'erreur sur l'effet du tension
stiffening est de l'ordre de 20 %, elle n'est plus que de 7-8 % sur la valeur totale de la flèche, ce qui est
très raisonnable. De nouveau, les différences en valeur absolue sont faibles et de l'ordre de grandeur
de la précision des mesures.

II.5.1.1.5 Conclusions

1. Les résultats de l'essai ont été correctement reproduits avec les caractéristiques mécaniques
choisies, tant pour le niveau ELU que pour le niveau ELS.
2. Les trois modèles de tension stiffening donnent des résultats comparables. L'approche poutre
régulière assure une meilleure prévision dans le cadre de cet exemple expérimental, mais la
différence entre les modèles est certainement en deçà de la précision avec laquelle les
caractéristiques de traction sont connues pour une structure réelle.

II.56
II.5. VALIDATION

II.5.1.2 Flambement de colonnes en béton hautes


performances
II.5.1.2.1 Introduction

Les colonnes présentées ici ont été testées en laboratoire par ESPION [E03,E04]. Elles sont destinées
à étudier le flambement d'éléments construits en béton à hautes performances et sont donc
particulièrement élancées.
Il est connu que le comportement du BHP ne peut être représenté par les lois classiques du béton.
C'est pourquoi, dans ce travail, notre outil de calcul a été complété par des lois spécifiques aux BHP.
La simulation de ces colonnes permet de valider ces lois et de montrer leur importance, non seulement
pour modéliser la raideur initiale, mais aussi pour représenter le comportement à la ruine.

II.5.1.2.2 Données

Géométrie
Il s'agit de colonnes de section carrée de 180 mm de côté, armées de 4 φ12 , avec un enrobage de
32 mm à l'axe de la barre (fig 5.11).

148 180

φ12
Fig 5.11 : Section des colonnes

La longueur des colonnes et l'excentricité de la charge e varient selon les essais


( fig 5.12 ) :

Dénomination 1 Dénomination 2 Longueur e


(m) (mm)
72-1/18 A - 1/18 - O 3.72 10
72-1/12 A - 1/12 - O 3.72 15
72-1/9 A - 1/9 - O 3.72 20
72-1/18R A - 1/18 - R1 3.72 10
72-1/9R A - 1/9 - R 3.72 20
83-1/90 B - 1/90 - O 4.32 2
83-1/36 B - 1/36 - O 4.32 5 Fig 5.12 : Définition de l'excentricité
83-1/18 B -1/18 - O 4.32 10

La première dénomination de l'essai est issue de l'article paru dans la revue du groupement belge du
er
béton [E03], la seconde de la présentation au 1 congrès de la FIB [E04].
Les colonnes ont été coulées horizontalement dans un coffrage métallique. Les essais R ont été
pratiqués avec l'excentricité vers la face en contact avec le fond du coffrage, les autres du côté opposé.
La déformée initiale n'est pas connue. Sa direction est fixée par le bétonnage des colonnes. La face R
étant du côté du sol, il est logique de penser que la déformée initiale sera orientée vers la face R.
L'EUROCODE 2 préconise une valeur de la déformée initiale de l'ordre de L/400. Cette valeur paraît
excessive pour un essai expérimental réalisé avec soin. Il est décidé d'adopter une valeur de L/1000.

II.57
II.5. VALIDATION

Caractéristiques mécaniques des aciers


La résistance mécanique des armatures a été déterminée expérimentalement : fy = 542 N/mm²
Par contre, le module n'est pas connu et est pris égal à la valeur conventionnelle : E = 200000 N/mm²
La loi est supposée élastique parfaitement plastique.

Caractéristiques mécaniques du béton


Nous adoptons en compression le modèle du FIB99 [F02] pour les bétons hautes performances, repris
à la figure 5.13. La résistance moyenne du béton sur tous les essais réalisés est de 93 N/mm². Cette
donnée est suffisante pour déterminer tous les paramètres de la loi σ-ε. On trouve :
− pour le module à l'origine : Eci = 45213 MPa
− pour la déformation à la contrainte maximale : εc1 = 0.00303

Fig.5.13 : Modèle du FIB 99 pour le béton en compression.

Toujours en conformité avec le FIB 99, la résistance à la traction est déterminée par :
æ f ö æ 93 ö
f ctm = f ctm0 lnçç1 + cm ÷ = 2.12 lnç1 +
÷ ÷ = 4.94 MPa
è f cm0 ø è 10 ø

Les colonnes sont essentiellement comprimées, et le tension stiffening n'a qu'une importance très
faible. Pour ce type de problème, l'approche simplifiée du § II.3.2.1.3 est amplement suffisante. La
branche de stiffening est prise linéaire, avec fct0 = fct/2 = 2.5 Mpa et εm = εsy = 0.0027, ε sy étant la
déformation associée à la limite élastique des armatures (fig 5.14).

fctm
fct0
E
εct εm ε

Fig. 5.14 : Modèle adopté pour le béton en traction

Discrétisation
La colonne est discrétisée en 10 éléments égaux sur la longueur, avec 21 points d'intégration sur la
hauteur de la section répartis selon la règle du trapèze, et 4 points d'intégration longitudinaux de Gauss
par élément.

II.58
II.5. VALIDATION

II.5.1.2.3 Résultats

II.5.1.2.3.1 Série 72

Il apparaît une différence très marquée dans la précision de la simulation des essais de la série 72. Les
courbes force-déplacement transversal sont reprises aux figures 5.15 et 5.16. Le comportement des
colonnes 72-9, 72-12 et 72-18 est très bien restitué. Tant la pente initiale, la valeur au pic que la pente
après le maximum correspondent aux valeurs expérimentales. Seule la déformation maximale atteinte,
représentative de la ductilité à la ruine, est sous-estimée.
A contrario, les essais de type "R" sont moins bien modélisés. La différence maximale se marque pour
l'essai 72-18R. La charge maximale est sous-estimée.
1500

1400

1300

1200

1100

1000

900

800
P(kN)

700

600
72-9 experimentaux
500
72-9 numerique
400 72-12 experimentaux

300 72-12 numerique


72-18 expérimentaux
200 72-18 numérique
100

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65
d(mm)

Fig 5.15 : Résultats des simulations des essais 72

2000
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
1100
P(kN)

1000
900
800
72-9R numérique
700
600 72-9 R expérimentaux
500
72-18R numérique
400
300 72-18R expérimentaux
200
100
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
d(mm)

Fig 5.16 : Essais 72- R

II.59
II.5. VALIDATION

Afin de bien cerner l'influence de la déformée initiale, qui n'est pas connue et sur laquelle il a fallu faire
une hypothèse, un calcul des essais 18 et 18/R est effectué en utilisant la déformée initiale préconisée
par l'EC2, à savoir L/400. La charge ultime de l'essai 18 est sous-estimée, alors que les valeurs
numériques de l'essai 18 R se situent au-dessus de la courbe expérimentale (fig 5.17).

2000
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
1100
P(kN)

1000
900
800
72-18 expérimentaux
700
72-18 numérique
600
72-18 numerique deformée initiale ec2
500
72-18R expérimentaux
400 72-18R numérique
300 72-18R numérique deformée initiale ec2
200
100
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
d(mm)

Fig 5.17 : Effet de la déformée initiale

La forme des courbes charge-déplacement obtenues pour les deux simulations de l'essai 18 sont
similaires. Le maximum a lieu pour le même déplacement. Ce n'est pas le cas pour l'essai 18R. Les
essais 18 sont donc moins sensibles à la déformée initiale que les 18R, ce qui paraît raisonnable
physiquement. En effet, pour les essais de type non R, la déformée initiale s'ajoute à l'excentricité alors
qu'elle s'y soustrait pour les essais de type R (fig 5.18). En supposant que la déformée initiale est
comprise entre 4.5 et 9.5 mm, pour l'essai 72-18, l'excentricité totale de la section médiane doit être
comprise entre 14.5 et 19.5 mm. Par contre, pour l'essai 72-18R, elle doit varier entre 0.5 et 5.5 mm.
L'incertitude quant à la déformée initiale pèse plus pour les essais de type R, car la valeur absolue de la
déformée est connue avec moins de précision.

excentricité de la charge excentricité de la charge

déformée déformée
initiale EC2 déformée initiale L/1000 déformée
initiale L/1000 initiale EC2

Essai 72-18 Essai 72-18R

Fig 5.18 : Comparaison des configurations des essais 72-18 et 72-18R

II.60
II.5. VALIDATION

II.5.1.2.3.2 Série 83

Les résultats expérimentaux des colonnes de la série 83 sont en moins bon accord avec ceux de la
simulation numérique (fig 5.19). L'excentricité de la charge est plus faible; la déformée initiale a donc
encore plus d'importance pour fixer le niveau de divergence et le comportement est plus difficile à
prévoir. D'ailleurs, plus l'excentricité de chargement est grande, meilleure est la simulation numérique.

1600
1500
1400
1300
1200
1100
1000
900
P(kN)

800
700 83-18 numerique
600 83-18 experimentaux
500 83-36 numerique
400 83-36 experimentaux
300 83-90 numerique
200 83-90 experimentaux

100
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85

d(mm)

Fig 5.19 : Essais de la série 83

II.5.1.2.3.3 Tableaux récapitulatifs

Le tableau ci-dessous reprend, pour chaque essai :


– la charge maximale atteinte, et le déplacement correspondant (Pmax,vmax);
– la charge et le déplacement à la rupture (Pr,vr).
Pour les résultats numériques, la rupture est admise lorsqu'il n'y a plus de convergence numérique.
C'est le signe que toute résistance en compression est épuisée. Les calculs numériques sont réalisés
avec la déformée initiale de 1/1000 L d'amplitude maximale.

Résultats expérimentaux Résultats numériques


dénomination Pmax vmax Pr vr Pmax vmax Pr vr
(kN) (mm) (kN) (mm) (kN) (mm) (kN) (mm)
72-1/18 1492 29 1262 43.6 1453 26 1291 38.67
72-1/12 1256 24 888 62 1243 26 990 47
72-1/9 1104 28 680 68 1055 27 882 49
72-1/18-R 1904 18.9 1592 36.8 1737 25 1661 33
72-1/9-R 1177 26 753 64 1293 28 553 51.5
83-1/90 1380 28 700 77.2 1491 28 1122 53
83-1/36 1304 28 733 73.6 1356 28 905 63
83-1/18 1164 26.6 592 82 1148 29 787 64

II.61
II.5. VALIDATION

On constate une bonne concordance des valeurs numériques avec les résultats expérimentaux :
– Pour les essais 72, l'erreur sur la charge maximale est inférieure à 1 %.
– Pour les essais 83, l'erreur varie de 1 à 10 %. Elle augmente quand l'excentricité de la charge
diminue.
– Pour les essais 72 R, l'erreur est de 10 %.
– Les résultats de la simulation présentent cependant, en règle générale, une ductilité moindre à la
ruine.

II.5.1.2.4 Conclusions

En résumé, la simulation numérique des colonnes a donné de très bons résultats. L'objectif de ces
simulations était de montrer la validité de la modélisation mécanique des bétons haute performance.
Ce but a été atteint :
– la charge maximale admissible pour la colonne est obtenue avec une très bonne précision;
– la courbe flèche-déplacement numérique est très proche de la courbe expérimentale;
tant que nous ne sommes pas limités par la précision des données géométriques, comme la déformée
initiale. Les résultats sont d'autant meilleurs que l'excentricité de la charge axiale est importante, et
prend le pas sur la déformée initiale, ou les éventuelles autres imperfections, par exemple la position
des armatures ou la répartition de la résistance en compression sur la hauteur de la poutre.
La ductilité à la ruine est parfois sous-estimée.

II.5.1.3 Colonne en béton à hautes performances soumise à


des sollicitations cycliques

II.5.1.3.1 Présentation générale

Cette colonne est issue d'une série d'essais réalisés par F.LEGERON à CACHAN [L03]. Elle est
comprimée et soumise à des cycles croissants de déformation transversale, jusqu'à atteinte de la ruine.
La colonne a été armée en pied pour pouvoir tenir compte d'un effet de confinement.
L'essai est désigné dans la thèse de LEGERON par C100 B60 N25.

Cette simulation pourrait sembler sortir quelque peu du sujet de cette thèse. Elle permet néanmoins de
mettre en évidence l'efficacité de l'approche choisie pour la simulation des décharges.
Elle nous permet par ailleurs de tester la validité de la loi de GIUFFRE [M06] (voir § II.2.1.2) pour la
simulation du comportement cyclique des armatures.
Cependant, vu son caractère subsidiaire, elle sera présentée sans entrer dans les détails.

II.62
II.5. VALIDATION

II.5.1.3.2 Données

Géométrie (fig 5.20) P

H(t) φ15 φ20

Section A-A

Fig 5.20 : Géométrie et armaturage de la colonne C100 B60 N25

La colonne a une longueur de 2.15 m et une section carrée de 305 mm de côté. L'armaturage
longitudinal est composé de 1 φ20 à chaque coin de la section, complétés par 1 φ15 au milieu de
chaque face. L'armaturage transversal est constitué d'étriers de diamètre φ10. Elle est soumise à une
charge verticale constante appliquée en tête à une hauteur de 2.15 m et à une charge transversale
variable à une hauteur de 2.00 m.

Caractéristiques mécaniques de l'acier

Elles dépendent du type de barre (fig 5.21): σ

fy Et
φ20 φ15
Es (N/mm²) 200000 200000
fy (N/mm²) 430 494 Es
Et (N/mm²) 1652 1814
ε
Fig 5.21 : Loi σ-ε monotone de l'acier

Les étriers ne sont pas discrétisés mais servent à déterminer les caractéristiques de confinement.

Les armatures longitudinales sont supposées suivre une loi bilinéaire avec module de décharge
variable, selon la loi de GIUFFRE-MENEGOTTO-PINTO [M06]. Les paramètres adoptés sont :
R0 = 20
a1 = 18.7
a2 = 0.1

II.63
II.5. VALIDATION

Caractéristiques mécaniques du béton :

Nous allons adopter l'approche présentée au chapitre II.3.1. Les paramètres de notre modèle plastique
à module de décharge variable sont ajustés sur base du modèle de MAZARS-LA BORDERIE [M05 et
L01], un modèle d'endommagement-plasticité très élaboré présenté au paragraphe II.1.2.2.2. et dont les
caractéristiques ont été déterminées pour cet essai par LEGERON.
En compression, il détermine d'abord les paramètres de la loi de CUSSON et PAULTRE [C11] (fig 5.22)
en différenciant dans la section le béton confiné, situé à l'intérieur des étriers, du béton non confiné, à
l'extérieur de ces derniers. Les valeurs sont reprises au tableau ci-dessous. Pour le béton non confiné,
l'hypothèse est faite qu'au delà d'une déformation de 0.0035, il éclate et ne reprend plus aucune
contrainte. Les paramètres de la partie descendante ne sont donc pas utiles pour le béton non confiné.

Béton non confiné Béton confiné


f'c (N/mm²) 93.3 124.8
ε'c 0.0033 0.00599
Ec (N/mm²) 36400 36400
εc50 - 0.0043
fct (N/mm²) 7.78 7.78

Fig 5.22 : Loi de CUSSON-PAULTRE

A partir du modèle de CUSSON et PAULTRE, il détermine les paramètres du modèle de MAZARS-


LABORDERIE en compression. En traction, il adopte des valeurs forfaitaires. Les différentes valeurs
sont reprises ci-dessous.

Béton confiné Béton non confiné


Ec (N/mm²) 36000 N/mm² 36000 N/mm²
Y01 1120 1120
A1 1 1
B1 1 1
β1 3.19 3.19
Y02 0.2 0.06
-6 -6
A2 0.51*10 0.18*10
B2 1.75 3.1
8 8
β2 -1.4*10 -0.59*10
8 7
σf 0.125 *10 0.933*10

Pour notre simulation, le modèle mécanique du béton comprendra :


− pour la courbe enveloppe en compression, la loi de CUSSON et PAULTRE avec les paramètres
déterminés par LEGERON;
− pour la courbe enveloppe en traction, une loi élastique jusqu'à la fissuration, suivie d'une branche
de tension stiffening linéaire moyen, proche du modèle de LEGERON (fig 5.23).

II.64
II.5. VALIDATION

77 .106
6.3 6
6 .10

rouge : modèle de LÉGERON


5 .10
6
noir : modèle FINELG

6
4 .10
σ(N/mm²)
sigma
6
3 .10

6
2 .10

1.3
6
1 .10

0
4 4 4 4 4 4 4 4 4
0 1 .10 2 .10 3 .10 4 .10 5 .10 6 .10 7 .10 8 .10 9 .10
ε
epsilon 0.0009

Fig 5.23 : Modèle en traction

Pour l'évolution du module de décharge en compression, on adopte la loi de MERCER [M07] avec des
paramètres ajustés pour restituer la même évolution que celle prédite par le modèle de MAZARS-LA
BORDERIE. Pour le béton confiné, les paramètres de MERCER sont suffisants (fig 5.24 a). Par contre,
pour le béton non confiné, les paramètres sont adaptés (a = 3.5 et b = 2) (fig 5.24 b).

40000 4 .10
10

40000
4 .10
10

10 10
.5 .10 3.5 .10

10
3 .10
10
3 .10

10
.5 .10
10 2.5 .10
E décharge

Ed (N/mm²)2 .10 10 Ed (N/mm²)


2 .10
10

10
.5 .10
10 1.5 .10

10
1 .10
10 1 .10

9
5 .10
9 5 .10

0 0
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018
0 0
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018

0 epsilon max
0.02 0
epsilon max
0.02
εmax εmax
(a) (b)

Fig 5.24 : Evolution du module de décharge du béton confiné (a) et non confiné (b)..

Discrétisation

La poutre est découpée en 4 éléments avec 2 points d'intégration longitudinaux jusqu'au point
d'application de la charge transversale, plus un élément élastique pour atteindre le niveau de mise en
charge axiale (fig 5.25).
Le premier élément à la base a une longueur de 800 mm afin que la longueur attribuée aux points
d'intégration longitudinaux soit de 400 mm. Ainsi, le poids numérique attribué à chaque élément
respecte la longueur de rotule plastique déterminée par LEGERON. En effet, à la plastification, la
déformation se concentre en un seul point d'intégration, qui de ce fait représente la rotule plastique.

II.65
II.5. VALIDATION

H(t)

Fig 5.25 : Discrétisation

Sollicitation
Le poteau est soumis à une charge verticale P = 0.28 A f'c. La mise en charge transversale est
effectuée en plusieurs cycles. Le niveau maximal atteint pour chaque cycle correspond :
− à 75 % de la capacité ultime du poteau pour le premier cycle;
− à la plastification des armatures (déplacement ∆εy à hauteur du point d'application de la charge
transversale) dans le deuxième cycle;
− ensuite à 1.5 ∆εy, 2 ∆εy, 3 ∆εy, … jusqu'à la ruine de la structure. Tous les cycles sont répétés 2 fois
dans l'expérience, mais pas dans la simulation numérique.
La technique de mise en charge axiale de l'essai est telle que la force de compression est astreinte à
passer par un point fixe (fig 5.26). Le modèle numérique respecte cette particularité importante.

P
l = 2.85 m
l' = 3 m F
h = 2.00 m
h' = 2.15 m

P
Fig 5.26 : Montage expérimental et discrétisation

La mise en charge transversale est effectuée par déplacement imposé.

II.66
II.5. VALIDATION

II.5.1.3.3 Résultats

On compare ci-dessous les courbes charge transversale-déplacement transversal obtenues


expérimentalement et par voie numérique (fig 5.27).
La courbe enveloppe de l'essai est très bien restituée. La pente initiale des décharges est elle aussi
bien respectée, avec cependant un écart plus important lorsque l'effort s'annule, mais qui diminue à
nouveau lorsque la charge réaugmente en valeur absolue.

REAC
H (kN)
240000.00

200000.00
noir : expérience
bleu : FINELG
167620.98
160000.00

120000.00

80000.00

40000.00

-240.00 -200.00 -160.00 -120.00 -80.00 -40.00 40.00 80.00 120.00 160.00 200.00 240.00

-40000.00 ∆ (mm)
-80000.00

-120000.00

-160000.00
-166422.17

-200000.00

-240000.00

12/AUG/2002 /cus.DE3 ND. 11/DDL. 1

Fig 5.27 : Courbe H-∆ de la colonne C100 B60 N25

II.5.1.3.4 Conclusions

Quoique ce ne soit pas l'objectif principal de ce travail, nous disposons de lois mécaniques capables de
restituer fidèlement le comportement cyclique du béton armé.
L'énergie dissipée dans la rotule plastique est connue avec une très bonne précision, et l'évolution de la
raideur de déchargement est globalement très bien estimée.

II.67
II.5. VALIDATION

II.5.2 Comportement différé


En 1993, la RILEM [R06] a proposé une liste de benchmarks relatifs au comportement différé du béton.
Il s'agit d'exemples expérimentaux bien documentés et relativement contemporains.
Parmi ceux-ci, deux tests sont étudiés ici :
– le premier est une série d'essais de poutres en béton armé simplement appuyées, soumises à un
chargement maintenu constant dans le temps, issue d'un programme expérimental réalisé par
FAVRE et JACCOUD [F01]. Les poutres diffèrent par le niveau de sollicitation atteint, allant d'un
état non fissuré à la charge maximale ELS. Il s'agit donc de tests mélangeant fissuration et fluage.
– Le deuxième porte sur des colonnes en béton armé. La ruine par flambement résulte soit d'une
charge instantanée, soit d'une charge maintenue dans le temps jusqu'à la ruine de la colonne. Ces
expériences ont été réalisées par FOURE [F04].

II.5.2.1 Benchmark n°1 de la RILEM : poutres de Favre


(série C)

II.5.2.1.1 Présentation générale

Ces essais ont été réalisés à l’IBAP de Lausanne entre 1977 et 1983 [F01]. La série expérimentale C a
pour but de bien cerner la relation moment-courbure pour tous les niveaux de sollicitation. 7 poutres
isostatiques de 3.1 m de long ont été sollicitées par deux charges ponctuelles symétriques (Fig 5.28 a)
sous 5 niveaux de charge différents. Les niveaux de sollicitations choisis créent des moments, entre
les deux charges, qui s’échelonnent sur l’ensemble des phases caractéristiques du comportement des
structures en béton armé (fig 5.28 b). Certains essais ont été doublés afin d’obtenir des
renseignements quant à la dispersion des résultats.

Mfissuration

poutre

(a) (b)
Fig 5.28 : Description des essais

II.5.2.1.2 Données

Section de la poutre (fig 5.29):


La section est de forme rectangulaire, d'une
largeur de 750 mm et d'une hauteur de 160 mm.
Armature inférieure : 5 φ 12 , As = 565 mm²
Armature supérieure : 2 φ 6 , As = 57 mm²
Les étriers sont des φ 8, espacés de 200 mm.

Fig 5.29 : Section de la poutre

II.68
II.5. VALIDATION

Caractéristiques mécaniques de l'acier :


L’armature est constituée d’acier à dureté naturelle. Il a une limite d’élasticité caractéristique réelle
fy = 580 N/mm².
Il est supposé suivre une loi élastique parfaitement plastique avec un module Es=200000 N/mm².

Caractéristiques instantanées du béton (fig 5.29) :


Le tableau ci-dessous donne, pour chaque poutre, les résistances moyennes en compression fcm et en
traction fctm déterminées par essais sur éprouvettes.

Essai fcm (N/mm²) fctm (N/mm²)


C11 30.1 2.56
C12+C14 28.5 3.06
C22 32.2 2.89
C13 32.3 2.82
C24 32.6 2.56
C15 29.7 2.9
moyenne 30.9 2.8

La simulation est effectuée avec une loi moyenne pour tous les essais (fig 5.30) :
– en compression, on utilise la loi de type parabole-rectangle conforme à l'EC2 [E05] avec :
– la résistance en compression fc = 30.9 N/mm², valeur moyenne des mesures,
– la déformation au maximum de la parabole εc = 0.0022,
– la contrainte à la rupture σccu = 30.9 N/mm², pour une déformation correspondante
εccu = 0.0035, sans importance pour cet essai limité à l'ELS;
– en traction :
– d'abord une loi linéaire jusqu'à la résistance en traction fct = 2.8 N/mm²;
– ensuite, une branche de tension stiffening parabolique calculée selon l'approche poutre
régulière, avec β1 = β2 = 0.5 (chargement non instantané). L'aire efficace est limitée au béton
situé à moins de 7.5 φ d'une armature, selon les règles du CEB 78.

(fct,εct)

(fcto,εct) (εm)

(σccu,εccu) (fc,εc)

Fig 5.30 : Caractéristiques mécaniques

II.69
II.5. VALIDATION

Caractéristiques du comportement différé du béton

Le fluage et le retrait ont été mesurés sur des éprouvettes 120 x 120 x 360 mm pour certains essais.
Les déformations, calculées avec le modèle de l'EC2 avec l’épaisseur fictive des éprouvettes, une
humidité relative de 60 %, et fc = 30.9 N/mm², correspondent assez bien à la borne supérieure des
courbes expérimentales (fig 5.31).

2.5

éprouvettes issues de C12


(t,28)

1.5

éprouvettes issues de C22

1
éprouvettes issues de C15

moyenne des éprouvettes


0.5

fluage des éprouvettes selon EC2


0
0 100 200 300 400 500 600
t(j)

Fig 5.31 : Comparaison du coefficient de fluage expérimental et des valeurs prédites par l'EC2

Les déformations de retrait prédites par la formule de l'EC2 correspondent à la moyenne des valeurs
expérimentales (fig 5.32).
450

400

350

300
ε retrait (µ m/m)

250

200
éprouvettes issues de C22
150 éprouvettes issues de C15
moyenne des éprouvettes
100
retrait des éprouvettes selon EC2

50

0
0 100 200 300 400 500 600
t (j)

Fig 5.32 : Evolution du retrait

Les valeurs de l'EC2 sont utilisées telles quelles, sans ajustement.

II.70
II.5. VALIDATION

Discrétisation (fig 5.33):


La moitié de la structure est discrétisée avec 6 éléments.
L'intégration numérique est faite avec 4 points d’intégration de Gauss sur la longueur des éléments et
21 points de trapèze sur la hauteur de la section.
1550 mm

P axe de symétrie
milieu de la poutre
Fig 5.33 : Discrétisation
Mise en charge :
Le calcul commence au décoffrage de la poutre, à 7 jours. L'effet du retrait est pris en compte de 7 à
28 j, afin de mettre en évidence l'influence du retrait empêché sur le début de la fissuration.
Ensuite, à 28 j, le poids propre et la charge ponctuelle P sont appliqués. Le comportement temporel est
alors étudié jusqu'à 528 j.

Valeur de P pour les différents essais :


Dalle C11 C12+C22 C13 C14+C24 C15
P (kN) 5.77 12.19 18.61 25.04 31.45

II.5.2.1.3 Résultats

Sur le graphique 5.34 ci-dessous, le temps est reporté en abscisse en échelle logarithmique, et la
flèche en ordonnée.

28.1 29 38 128 1028

Fig 5.34 : Evolution des flèches au cours du temps pour les différents essais

II.71
II.5. VALIDATION

Les flèches finales sont mieux prédites que les flèches initiales. Le modèle de tension stiffening
représente la perte d'adhérence des armatures en fonction du temps à travers le coefficient β2. En se
conformant au code modèle 78, il faudrait adopter une valeur de 0.8 pour les charges court terme, et de
0.5 pour les charges long terme. L'évolution de β2 au cours du temps n'est pas spécifiée, et le calcul
temporel complet est réalisé avec β2 = 0.5, ce qui entraine une surestimation des flèches court terme.
De fait, en adoptant β2 = 0.8, les flèches instantanées sont bien prédites (fig 5.35).
35

Expérience C15
30 Expérience
β2 = 0.5
FINELG b2
C14,C24
25 β2 = 0.8
FINELG b2

20 C13
P(kN)

15
C12,C22
10

C11
5

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
f(mm)

Fig 5.35 : Flèches instantanées en fonction du niveau de charge

II.5.2.1.4 Comparaison de la MTE A et de la MTE A2

Les calculs sont effectués avec la MTEA, en adoptant l'approche poutre régulière pour le tension
stiffening, et ensuite comparés à la MTEA2. Les différences sont minimes (fig 5.36). Les poutres sont
isostatiques et soumises à une charge constante. Les contraintes varient peu au cours du temps : la
seule redistribution possible serait due, à l'intérieur de la section, à la fissuration, et elle est visiblement
faible.

28.1 29 38 128 1028


t(j)
Fig 5.36 : Effet du modèle de fluage sous charge variable

II.72
II.5. VALIDATION

II.5.2.1.5 Influence de la modélisation du tension stiffening

Cette expérimentation, investiguant tous les niveaux de charge possibles à l'ELS, est idéale pour
comparer les trois modèles de tension stiffening présentés au paragraphe II.3.2.2.

II.5.2.1.5.1 Approche tirant

L'aire efficace où a lieu le tension stiffening est choisie conformément à l'EC2. Dans le cas de ces
dalles de faible hauteur, c'est la condition basée sur l'ordonnée x du point de déformation nulle qui est
prépondérante (fig 5.37) :
h−x
A eff = b = 750 * 40
3
Les paramètres déduits sont :
fct0 = 1.74 N/mm²
σc2 = 0.41 N/mm² Fig 5.37 : Aire effective pour une dalle de béton armé
εm = 0.0028 selon l'EUROCODE 2
Contrairement à ce qui avait pu être observé pour la simulation de la poutre essayée par TAERWE au
paragraphe II.5.1.1, l'approche tirant est assez éloignée de l'approche poutre régulière (fig 5.38) :

régulière

ε
Fig 5.38 : Loi de tension stiffening approche tirant
A la figure 5.39, les résultats restent globalement bons, la faible aire effective limitant l'augmentation de
raideur de la loi σ-ε, sauf pour l'essai C12 pour lequel la fissuration ne monte pas dans la section au-
delà de la limite de (h-x) / 3.

régulière

régulière

régulière

régulière

28.1 29 38 128 1028 t(j)


Fig 5.39 : Résultats de l'approche tirant
II.73
II.5. VALIDATION

II.5.2.1.5.2 Approche simplifiée

La loi de tension stiffening linéaire a pour paramètres :


fct0= 2.8 / 2 = 1.4 N/mm²
εm= 0.0028

La courbe σ-ε de tension stiffening linéaire est fort proche de l'approche tirant (fig 5.40). Logiquement,
les résultats de déplacements sont eux aussi fort similaires (fig 5.41).

régulière

Fig 5.40 : Tension stiffening approche forfaitaire

28.1 29 38 128 1028


t(j)

Fig 5.41 : Comparaison de l'approche forfaitaire et de l'approche tirant

II.74
II.5. VALIDATION

II.5.2.1.6 Conclusions

L'interprétation de nos simulations a fait apparaître que le comportement des poutres de FAVRE est
principalement dicté par :
– le fluage du béton sous charge constante ;
– le niveau de fissuration, fonction du niveau de charge.
Par contre, le choix du modèle de fluage sous charge variable n'a qu'un impact très limité sur le
comportement, parce que les contraintes varient peu au cours du temps, ce qui est assez logique pour
ces poutres isostatiques.

Le fluage du béton sous charge constante a été représenté par le modèle de l'EUROCODE 2. La
comparaison aux essais de fluage sur cubes normalisés a montré une bonne concordance, et le
modèle a pu être directement utilisé, sans devoir être optimisé, ce qui en démontre l'efficacité.

La fissuration a été prise en compte, avec de bons résultats, par les différents modèles de tension
stiffening, tant l'approche "poutre régulière" que l'approche "tirant".
La simulation a cependant mis en évidence une des limites de l'approche, inspirée des modèles du
CEB 78. Elle ne prend pas en compte la dégradation de l'adhérence au cours du temps. Cette
dernière est prise en compte au travers d'un paramètre β = β1 β2, β1 prenant en compte la qualité des
barres et β2 la durée ou la répétition de la charge. β2 doit être pris égal à 1 pour un chargement
instantané unique, et à 0.5 pour des charges long terme ou cycliques. L'évolution de β2 entre l'état
instantané et l'état long terme n'est pas connue.
Il faut cependant relativiser cette limitation en rappelant la destination de notre approche aux ouvrages
d'art. La dégradation de l'adhérence est à la fois provoquée par les effets différés et les chargements
répétés de la circulation. Dans ce cas, il n'est évidemment pas envisageable de réaliser un calcul sous
chargement cyclique pour représenter les charges variables. Elles sont donc appliquées sur la
structure par un chargement statique fixe, en adoptant un coefficient d'adhérence β2 = 0.5. Une
approche forfaitaire étant inévitable, il est assez logique de l'appliquer aussi pour l'effet temporel.

II.5.2.2 Benchmark n°2 de la RILEM : colonnes du SES-CEBTP


(série II)

II.5.2.2.1 Présentation générale

Nous simulons ici trois essais de flambement de colonnes dont les résultats proviennent d'une
importante recherche réalisée au Service d'Etudes des Structures (SES) du Centre d'Essais du
Bâtiment et des Travaux Publics (CEBTP) par FOURE B. en 1978 [F04]. Il s'agit de la série d'essais
n° II.
Les colonnes sont chargées excentriquement. Certaines sont mises en charge instantanément jusqu'à
la rupture, d'autres sont soumises à une sollicitation maintenue constante au cours du temps jusqu'à la
ruine éventuelle par flambement sous fluage. Si la flèche se stabilise après un certain temps, environ
200 j, elles sont remises en charge jusqu'à la ruine.
Ces essais se sont déroulés dans de très bonnes conditions expérimentales :
– température et humidité constante (21°C, 55 % H. R. );
– cure humide de sept jours;
– courbes de fluage et de retrait relevées sur prismes;
– caractéristiques des matériaux connues avec précision.

II.75
II.5. VALIDATION

II.5.2.2.2 Données

Géométrie (fig 5.42)


Les colonnes ont une longueur de 4.5 m, et une section rectangulaire de 0.2 m de largeur sur 0.15 m de
hauteur. Elles sont armées longitudinalement de 2 x 2 φ12 en fibre supérieure et inférieure. La charge
est appliquée avec une excentricité de 15 mm (fig 5.42).

Fig 5.42 : Colonnes de la série II du SES


La déformée initiale δ0 n'est pas connue. Fouré admet une imperfection possible de l'ordre de 2-3 mm.

Caractéristiques mécaniques de l'acier (fig 5.43)


L'acier est supposé suivre une loi élastique parfaitement plastique avec :

σ
fy = 476 N/mm² fy
Es= 203000 N/mm²

Es
ε
Fig 5.43 : Loi σ-ε pour l'acier

Caractéristiques mécaniques instantanées du béton


Le module initial E, la résistance en traction fct et en compression f'c à 28 j ont été mesurées sur
éprouvette :
f’cc = 38.25 N/mm²
E = 33354 N/mm²
fct = 2.35 N/mm²

II.76
II.5. VALIDATION

En compression, nous adoptons le modèle parabole-rectangle de l'EC2 (fig 5.44). Les paramètres qui
ne sont pas connus par le test de résistance sont déduits, en fonction de la résistance, des
recommandations EC2 [E05] :
σccu = 38.25 N/mm²
εc = 0.0022
εccu = 0.0033

En traction, comme dans le cas des colonnes en béton à hautes performances de B.ESPION
(§ II.5.1.2), le comportement après fissuration n'a pas grande importance. Une modélisation simplifiée
suffit. Nous adopterons donc une branche linéaire de tension stiffening avec une chute de moitié de la
contrainte à la fissuration et une contrainte s'annulant dans le béton à la déformation de plastification de
l'acier εsy = 0.0024.

5 (fct,εct)
0

(fcto,εct) (εm)
-5

-10 Caractéristiques mécaniques


fc = 38.25 N/mm²
-15 εc = 0.0023
σ (N/mm²)

σccu = 38.25 N/mm²


-20 εccu = 0.0032
fct = 2.35 N/mm²
-25 fct0 = 1.175 N/mm²
εm = 0.0024
-30

-35

-40
(σccu,εccu) (fc,εc)
-45
-0.004 -0.003 -0.002 -0.001 0 0.001 0.002 0.003

Fig 5.44 : Comportement instantané

Caractéristiques mécaniques différées du béton


Nous adoptons, pour simuler le fluage sous contrainte constante et le retrait du béton, le modèle de
l'EC2. Comme la figure 5.45 le montre, l'évolution moyenne du coefficient de fluage au cours du temps,
déterminée par Fouré sur base expérimentale, est assez éloignée de celle prédite par les lois de l'EC2.
La loi de fluage peut s'écrire :
a
1 æ t − t0 ö
φ( t, t 0 ) = φ ∞ ç ÷ (II.5.1)
çβ + t − t ÷
0.1 + t 0 0.2 è 0 ø
φ∝, β et a peuvent être ajustés. Les valeurs initiales et optimisées sont reprises dans le tableau ci-
dessous.

Valeurs loi EC2 Valeurs ajustées


φ∝ 5.48894 4.0999
β 378.6226 113.387
a 0.3 0.35362

II.77
II.5. VALIDATION

1.8

1.6

1.4

1.2
φ(t,28)

Expérience
0.8
Loi EC2
0.6 Loi EC2 optimisée

0.4

0.2

0
28 48 68 88 108 128 148 168 188 208 228
t(j)

Fig 5.45 : Evolution du coefficient de fluage pour une charge appliquée à 28 j.


Lois expérimentale et EC2

Tout comme pour le fluage, la loi de retrait de l'EC2 doit être modifiée pour correspondre aux résultats
des essais sur éprouvettes (fig 5.46). La loi s'écrit :
a
æ t − ts ö
ε = εcs0 çç ÷
÷ (II.5.2)
è βs + t − t s ø

Les paramètres optimisés sont repris ci dessous :


Valeurs EC2 Valeurs ajustées
-4 -4
εcs0 3.76 10 4.7 10
βs 255.85 288
a 0.3 0.5615

4.00E-04

3.50E-04

3.00E-04

2.50E-04
epsilon retrait

2.00E-04

Expérience
1.50E-04
Loi EC2
1.00E-04 Loi EC2 optimisée

5.00E-05

0.00E+00
0 100 200 300 400 500 600 700
t(j)

Fig 5.46 : Evolution de la déformation de retrait expérimentale et selon les différents modèles

II.78
II.5. VALIDATION

Discrétisation :
Une demi-colonne est représentée par 6 éléments de longueur égale (fig 5.47). L'intégration
longitudinale se fait selon le schéma de Gauss avec 4 points, l'intégration transversale est faite avec 21
points de trapèze sur la hauteur de la section.

axe de symétrie
milieu de la poutre
P

Fig 5.47 : Représentation schématique de la discrétisation

Sollicitation :
Le poteau SES-II-1 est soumis à une charge axiale instantanée croissante appliquée à l’âge de 28 j
jusqu’à la ruine.
Le poteau SES-II-2 est soumis à une charge axiale constante de 280 kN à partir de 28 j jusqu'à la ruine
par fluage qui survient après 197 jours de chargement.
Le poteau SES-II-3 est soumis à une charge axiale constante de 250 kN à partir de 28 j pendant 206
jours, puis à une charge croissante jusqu'à la ruine.

II.5.2.2.3 Résultats

II.5.2.2.3.1 Essai SES-II-1

Les courbes flèche-charge expérimentale et numériques sont reprises à la figure 5.48, tandis que les
charges ultimes Pu sont reprises au tableau ci-dessous. Deux simulations sont effectuées :
– la première avec la loi mécanique instantanée du béton présentée ci-dessus. Par rapport au
comportement expérimental, les résultats numériques sont un peu trop souples à faible charge. La
charge de ruine Pu est bien restituée, avec une différence de 1 %.
– La seconde sans branche de tension stiffening, pour justifier l'usage de l'approche forfaitaire. Elle
est confondue avec la première simulation à faible charge. La différence de charge ultime est
faible, de l'ordre de 2 %.
La différence entre l'approche simplifiée et l'approche poutre régulière, pour la poutre de TAERWE,
était de l'ordre de 20 % sur le surcroît de raideur apporté par le tension stiffening. Cela signifie
qu'une modélisation plus raffinée du tension stiffening apportera au maximum une différence de
0.2*2 % = 0.4 % sur la valeur de la charge de ruine. Cette différence négligeable justifie l'utilisation,
dans ce cas, de l'approche simplifiée.

Pu (kN)
expérimental 445
FINELG avec tension stiffening 441
FINELG sans tension stiffening 433

II.79
II.5. VALIDATION

Fig 5.48 : Simulation de l'essai SES-II-1

II.5.2.2.3.2 Essai SES-II-2

Pour simuler le comportement de cette colonne, qui flambe par fluage, trois calculs différents ont été
effectués (fig 5.49) :
1. un premier avec la MTEA2 sans déformée initiale;
2. un second avec la MTEA2 et une déformée initiale de 2 mm;
3. un troisième avec la MTEA et une déformée initiale de 2 mm.

70

60 expérience
FINELG MTEA2 déformée initiale nulle

50 FINELG MTEA2 deformée initiale 2 mm


FINELG MTEA déformée initiale 2 mm

40
flèche (mm)

30

20

10

0
25
1.4 31.6
1.5 40
1.6 50
1.7 63
1.8 79
1.9 100
2 125
2.1 158
2.2 199
2.3 251
2.4 316
2.5 398
2.6
log(t)
t(j)

Fig 5.49 : Simulation de l'essai SES-II-2

II.80
II.5. VALIDATION

Les deux premiers calculs montrent l'importance, comme dans le cas des colonnes en BHP d'ESPION
(chap II.5.1.2), de la déformée initiale sur la réponse de la structure. L'âge de la ruine numérique peut
varier de 126 à 316 jours. Ces deux résultats encadrent le comportement expérimental.
Le dernier montre la différence entre la MTEA et la MTEA2. La réponse de la MTEA est plus raide.
Compte tenu de l'importance de la déformée initiale, il est difficile de tirer d'autres conclusions.

II.5.2.2.3.3 Essai SES-II-3

La colonne SES-II-3 est soumise à une charge axiale constante de 28 à 216 j. A cette date, la colonne
est remise en charge jusqu'à la ruine.
On réalise les mêmes simulations que pour l'essai SES-II-2. De nouveau, l'importance de la déformée
initiale ne permet pas de tirer de conclusions très précises (fig 5.50 et 5.51).
400

350

300

250
P(kN)

200
expérience

150 FINELG MTEA2 deformée initiale nulle


FINELG MTEA2 déformée initiale 2 mm

100 FINELG MTEA déformée initiale 2mm

50

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
flèche (mm)

Fig 5.50 : Simulation de l'essai SES-II-3 : graphe flèche-charge

30

25

20
flèche (mm)
P(kN)

15 expérience
FINELG MTEA2 deformée initiale nulle
FINELG MTEA2 déformée initiale 2 mm
10 FINELG MTEA déformée initiale 2mm

0
25
1.4 31.6
1.5 40
1.6 50
1.7 63
1.8 79
1.9 100
2 125
2.1 158
2.2 199
2.3 251
2.4
flèche (mm)
t(j)

Fig 5.51 : Simulation de l'essai SES-II-3 : graphe temps-flèche


II.81
II.5. VALIDATION

II.5.2.2.4 Conclusions

D'un point de vue global, les essais ont été correctement simulés.
Pour la colonne chargée instantanément jusqu'à la ruine, les résultats sont excellents.
Pour les deux colonnes soumises au fluage, les résultats sont très bons : la forme du comportement, la
stabilisation au cours du temps ou la ruine, sont bien prédites. La charge ou la date de ruine sont aussi
évaluées de façon satisfaisante, compte tenu de l'importance de la déformée initiale, qui est inconnue.
Il est cependant difficile de tirer des conclusions plus avant, notamment concernant la comparaison de
la MTEA et de la MTEA2, l'incertitude amenée par la déformée initiale étant trop importante.

II.82
III.1. INTRODUCTION

Troisième partie

MODÉLISATION DES STRUCTURES


EVOLUTIVES

III.1. INTRODUCTION
III.1.1 Généralités
Un pont est un ouvrage de franchissement d'obstacle. La difficulté ne réside pas seulement dans le
calcul de la structure en service, mais aussi dans l'établissement et la vérification d'une procédure de
montage. Le concepteur doit souvent faire preuve d'astuce et d'ingéniosité, et est parfois amené à
repousser les limites de ses connaissances. Les matériaux sont utilisés au maximum de leur capacité.
Dans ce cadre, hautement technologique, l'usage d'un programme éléments finis non linéaire peut se
justifier.
Dans le cas des ouvrages en béton, il pourra aider l'ingénieur concepteur à mieux maîtriser les effets :
– de la fissuration;
– des déformations différées, éventuellement bridées en cours de montage;
– du vieillissement du matériau.
Pour les structures en acier, plus légères, il permettra de déterminer les effets géométriques du second
ordre, ou éventuellement de représenter un comportement non linéaire, par exemple si la structure
intègre des câbles ou des appuis unilatéraux.
La première partie du travail a défini une modélisation complète du comportement mécanique du béton
et de l'acier, à l'intérieur d'un programme éléments finis non linéaire, pour des chargements statiques ou
en dynamique lente. S'il s'agit là d'une base nécessaire pour la modélisation des phases de
construction de structures béton, acier ou mixte, ces développements relatifs aux matériaux ne sont pas
suffisants.
En effet, les programmes d'éléments finis non linéaires classiques, tels que le FINELG, ont été écrits
pour étudier des structures dont la géométrie et le schéma statique sont invariables. Il est souvent
impossible, avec ces logiciels, d'envisager l'étude de la construction d'un ouvrage d'art. Ils doivent être
adaptés pour pouvoir intégrer l'ajout de parties de la structure et l'enlèvement d'ouvrages provisoires en
cours de calcul. La deuxième partie du travail présentera l'adaptation du FINELG pour avoir la
possibilité de calculer des structures évolutives.
Cette transformation, pour être efficiente, doit être mûrement réfléchie en fonction du problème étudié.
Dans la littérature, si le calcul des phases de construction a souvent été abordé, il existe peu de
références pour une approche globale de la gestion des structures évolutives adaptée aux ouvrages
d'art. On peut citer MARI [M03], et CRUZ [C01], le deuxième utilisant le logiciel développé par le
premier, sans cependant de description détaillée de l'organisation du calcul. Certains logiciels, comme
TDV [T02], disposent d'outils spécialement dédicacés au calcul des phases de construction. Mais, ici
aussi, la documentation scientifique est assez pauvre. Par ailleurs, il faut noter que l'on peut adresser à
ce programme un reproche quant à la relative complexité des données.
Un de nos objectifs sera la simplicité. L'interprétation d'études non linéaires, incluant de nombreux
phénomènes différents (fluage, fissuration, effet de câble, décollement d'appui,…), est déjà
suffisamment complexe, que pour ne pas encombrer l'esprit du calculateur avec des problèmes
informatiques. Mais avant toute chose, afin de bien cerner le problème à résoudre, un relevé des
techniques de construction des ouvrages d'art s'impose.

III.1
III.1. INTRODUCTION

III.1.2 Principales techniques de construction


Il est tout à fait illusoire de vouloir être exhaustif : s'il est possible de distinguer les principales
techniques de base, comme le lançage, la construction en encorbellement, le montage sur cintre, …
elles doivent souvent être adaptées aux conditions de chaque construction. Les variantes sont donc
nombreuses. En conséquence, les grands axes de développement seront fixés en fonction des cas
relevés ci-dessous, mais le programme devra rester suffisamment ouvert que pour pouvoir être adapté
à chaque situation particulière.
La technique de construction dépend principalement [C09] :
– de la forme architecturale du pont;
– du matériau;
– des conditions de site;
– des moyens à disposition.
Le relevé est orienté en fonction des objectifs poursuivis, à savoir la modélisation de l'évolution de la
structure. Il sera donc assez discret sur les aspects architecturaux ou économiques ainsi que sur
l'influence des conditions de site et les limites technologiques relatives à chaque mode de construction,
à moins qu'ils n'influent sur la démarche de modélisation.
La classification n'est pas simple. Les différents modes de construction peuvent être utilisés ensemble,
se recouper,… Ils sont habituellement d'abord classés en fonction du matériau utilisé. L'acier, matériau
léger et robuste, n'est pas traité de la même façon que le béton armé, lourd et relativement fragile, ou le
béton précontraint, dont la construction est évidemment dépendante de l'application des efforts dans les
câbles de précontrainte. Cependant, certaines techniques sont utilisées avec des matériaux différents,
par exemple d'abord avec le béton pour de faibles portées, ensuite avec l'acier pour les portées plus
importantes.
Du point de vue de la gestion d'un modèle éléments finis, la technique de mise en œuvre a plus
d'importance que le matériau. Elle servira donc de base à notre classification.
Nous distinguerons dès lors 4 techniques générales différentes :
– la construction par moyen de levage;
– la construction sur cintre;
– la construction par lançage ou mouvement;
– la construction par encorbellement.

III.1.2.1 Construction par moyen de levage

Cette catégorie regroupe la construction par grue au sol, par grue sur barge, par crémaillère, … (fig 1.1)

Fig 1.1 : Exemple de construction par grue [R05]

III.2
III.1. INTRODUCTION

Des éléments de taille plus ou moins importante sont assemblés au sol et posés à leur emplacement
définitif par un moyen de levage quelconque. Cette technique, lorsqu'elle est applicable, est souvent la
plus facile, la plus économique et la plus sûre. Mais elle nécessite de bonnes conditions de site (pour
une grue au sol, terrain plat; …). Les moyens de levage limitent la taille des éléments, et leur hauteur.
Elle sera donc moins utilisée sur les grands ouvrages. Cependant, comme elle pourra être combinée à
d'autres techniques, nous ne pouvons la négliger. Par ailleurs, dans le cas de structures en béton, le
schéma statique en cours de montage peut varier et influer sur la prise en compte des effets différés.

III.1.2.2 Construction sur cintre


Le pont est construit sur un ouvrage provisoire (cintre) qui soutient son poids jusqu'à ce qu'il soit
capable de se porter lui même (fig 1.2). Cette technique est principalement utilisée pour les ouvrages
en béton armé ou précontraint. Le cintre supportera les coffrages jusqu'à ce que le béton soit durci, et la
précontrainte mise en place. Les cintres peuvent aussi supporter des voussoirs préfabriqués jusqu'à ce
qu'ils soient solidarisés par précontrainte. Le cintre peut reposer sur le sol, ou être soutenu par les piles
ou la partie déjà existante du pont (cintre auto-lanceur (fig1.3), cintres en encorbellement).

Fig 1.2 : construction sur cintre classique [R04]

Fig 1.3 : Construction sur cintre autolanceur [C10]

III.3
III.1. INTRODUCTION

III.1.2.3 Construction en encorbellement

La construction par encorbellement consiste à construire le tablier par tronçons à partir d'une berge ou
d'une pile, en ajoutant systématiquement à la partie existante du tablier un nouvel élément en console.
Cette technique est très spectaculaire, et permet des franchissements très importants, puisqu'elle libère
totalement des conditions de site. Elle se marie particulièrement bien avec la construction haubanée,
qui permet de soutenir l'encorbellement au fur et à mesure de l'avancement (fig 1.4). Les exemples les
plus connus sont certainement le pont Vasco de Gama à Lisbonne et le pont de Normandie au Havre.
Elle est cependant lente et coûteuse, et elle ne sera utilisée qu'en dernier recours, si aucune technique
meilleur marché n'est envisageable.

Fig 1.4 : Exemple de construction en encorbellement (Pont de l'Europe à Coïmbra)

Dans ce type d'ouvrage, la géométrie est directement influencée par le mode de construction. C'est en
cours d'érection que les sollicitations sont les plus importantes, tant que le pont est constitué de deux
consoles séparées. Pour pouvoir supporter les charges, la section sur pile doit être nettement plus
importante qu'en travée (fig 1.5).

Fig 1.5 : Forme caractéristique d'un pont construit en encorbellement


[C11]
III.4
III.1. INTRODUCTION

Ensuite, lorsque les consoles sont solidarisées pour former une poutre continue, le comportement
général de l'ouvrage change. S'il s'agit d'un ouvrage en béton, le fluage entraîne une redistribution des
efforts, un moment apparaissant au clavage. La prise en compte de l'interaction entre les effets différés
et le phasage est donc obligatoire.

Cette technique peut être assortie de techniques annexes :


– utilisation d'un haubanage provisoire pour supporter la console (fig 1.6);

Fig 1.6 : Montage en encorbellement avec utilisation d'un haubanage provisoire [C09]

– introduction d'un réglage au clavage, pour assurer une redistribution des moments dans la
structure;
– pour les sections mixtes ou en béton armé, bétonnage transversal en plusieurs phases, afin de
diminuer les charges soutenues en console.

III.1.2.4 Construction par mouvement


Le pont n'est pas construit à son emplacement définitif, mais sur une rive, ce qui facilite la mise en
œuvre et place les travailleurs en sécurité. La principale technique de ce type est évidemment le
lançage. Le pont est construit dans le prolongement longitudinal de l'ouvrage. Des segments sont
ajoutés à la partie existante du pont, qui est poussée au dessus de la vallée, sur des appuis définitifs
et/ou provisoires (fig 1.7).
On peut citer comme exemple le pont canal de Houdeng Aimeries, le pont de Wandre, du Val Benoit,...

Fig 1.7 : Schéma de principe de la technique de lançage (pont-canal de Houdeng)

III.5
III.1. INTRODUCTION

Entre deux appuis, la première travée lancée est en console. Il est possible d'ajouter à la tête du pont
un avant bec, plus léger, qui permet d'accoster plus rapidement l'appui suivant (fig 1.8).

Fig 1.8 : Vue du pont canal en cours de lançage et de son avant bec

Un haubanage provisoire peut s'avérer nécessaire lorsque les travées deviennent importantes (fig 1.9).

Fig 1.9 : Lançage avec haubanage de la première travée [C09]

On peut aussi rappeler quelques techniques apparentées, comme le ripage (déplacement de l'ouvrage
transversalement à son axe) ou la mise en place par rabattement ou rotation, comme le pont de Ben
Ahin (fig 1.10).

III.6
III.1. INTRODUCTION

Fig 1.10 : Mise en place par rotation du pont de Ben Ahin

III.2. STRATÉGIE DE MODÉLISATION

III.2.1 Considérations générales


Comme précisé dans l'introduction, les programmes d'éléments finis non linéaires classiques, tels que
le FINELG, ont été écrits pour étudier des structures dont la géométrie et/ou le schéma statique ne
changent pas. A quelques exceptions près, il est impossible, avec ces logiciels, d'envisager l'étude de
la construction d'un ouvrage d'art, en tout cas par un calcul non linéaire. En linéaire, il est bien entendu
toujours possible de réaliser un modèle par configuration et de superposer a posteriori, dans un post
processeur, les efforts internes correspondant aux différentes phases.
Mais nous voulons intégrer dans le calcul des phases de construction les non linéarités matérielles,
comme la fissuration et le fluage. Il nous faut dès lors, à chaque pas, connaître l'état de contraintes
initial, pour déterminer s'il y a fissuration ou calculer l'incrément de déformation de fluage.

Deux voies, à ce stade, sont envisageables :


– Définir une discrétisation par phase. Exécuter un calcul séparé pour chaque état de la structure
considéré. Il faut alors définir l'état de contraintes initial de l'élément au début de chaque phase, qui
est égal à l'état final de la phase précédente.
Cette procédure a l'avantage de la facilité de développement. Seule l'écriture des éléments doit
être changée, sans modifier le cœur du programme.
Par contre, elle complique singulièrement le calcul et le traitement des résultats. La simulation
passe par la manipulation d'un nombre important de fichiers, qui multiplie le risque d'erreur.
– Traiter en un seul calcul l'entièreté du montage, c'est à dire gérer automatiquement l'apparition et la
disparition d'éléments de la structure au cours du temps . Il faut donc adapter le programme, afin
qu'il permette de modifier la taille du système d'équations en cours de résolution. Certes, les
développements sont plus importants, mais l'utilisation en est grandement facilitée.

Comme nous nous sommes fixés un objectif de simplicité, la deuxième voie s'impose. Il nous faut
maintenant préciser comment :
– définir la discrétisation de la géométrie de la structure,
– gérer l'apparition des éléments et définir la discrétisation temporelle.

III.7
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

III.2.2 Définition de la discrétisation géométrique


Les calculs de l'ouvrage en service sont réalisés dans une configuration de référence correspondant au
profil théorique de l'ouvrage. La géométrie, pour notre calcul de phases de construction, restera définie
par cette configuration de référence. Une contreflèche pourra être ajoutée aux coordonnées, pour
prendre en compte la différence entre la géométrie de construction et le profil théorique. La définition
de la topologie, par rapport à un calcul classique, ne présente donc pas de difficulté.

III.2.3 Evolution des éléments


La gestion de l'apparition d'un élément dépend de son type, de sa position dans la structure, et du type
de construction. Si on analyse d'un point de vue statique les différentes techniques de construction
relevées dans l'introduction, trois cas différents peuvent se présenter :
– l'élément est ajouté de façon isostatique à la structure, le cas le plus représentatif étant la
construction en encorbellement;
– l'élément est ajouté de façon hyperstatique à la structure, comme par exemple pour l'élément de
fermeture en clef d'un arc construit par encorbellement;
– l'élément, construit sans contraintes initiales sur une rive de la passe à franchir, est mis en place
avec un mouvement important de l'ensemble de la structure, comme en cas de lançage.
Pour la construction sur cintres ou par moyens de levage, la construction peut se faire par ajouts
isostatiques ou hyperstatiques.

De ces trois modes d'évolution, les deux premiers caractérisent l'évolution de la forme de l'ouvrage,
tandis que le troisième est plutôt un mouvement de la structure, qui modifie ses conditions d'appui. On
ne peut pas véritablement parler, dans ce cas, de gestion d'élément. Il en sera donc question dans un
paragraphe séparé.

III.2.3.1 Eléments d'encorbellement : éléments ajoutés de


façon isostatique à la structure

La séquence typique de construction par encorbellement peut être représentée de la façon suivante :
position de référence

position déformée
éléments virtuels

position finale
déformée

Fig 2.1 : Construction par encorbellement [P02]

III.8
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

Un élément de structure, modélisé par un (ou plusieurs) éléments finis de type poutre, est ajouté à la
partie déjà existante, de façon isostatique. S'il avait déjà été présent dans la discrétisation, sans être
chargé, il n'aurait pas modifié la réponse de la partie existante.
En se servant de ce fait, le traitement d'un élément d'encorbellement est donc très simple :
– il est présent dans la discrétisation, dès le début du calcul;
– la simulation de sa mise en place consiste simplement à activer à l'instant voulu sa charge
permanente.
Cette procédure a l'avantage de gérer automatiquement le positionnement du nouveau tronçon, qui se
trouvera ainsi placé tangentiellement à la partie existante, ce qui représente en effet la réalité pour :
– la contruction en encorbellement;
– certains montages sur cintres ou par moyens de levage.

III.2.3.2 Elément de fermeture : élément ajouté de façon


hyperstatique à la structure

Lorsque l'élément n'est pas ajouté de façon isostatique à la structure - par exemple s'il s'agit de la
fermeture d'un arc dont les deux versants ont été construits par encorbellement - il ne peut avoir de
raideur qu'au moment de sa création.

Etat avant création des


éléments de fermeture

positionnement initial du noeud

Génération de la position
initiale des nouveaux noeuds

éléments de fermeture

Etat après création des


éléments de fermeture
Position finale déformée

Fig 2.2 : Rôle de l'élément de fermeture [P02]

Sa configuration de référence, c'est-à-dire sa longueur et son orientation sans effort, est définie à
l'instant de création (fig 2.2). A ce moment, si la fermeture est faite par un seul élément, la position de
ses nœuds est déterminée. S'il y en a plusieurs, les nœuds intermédiaires sont toujours à leur position
dans la configuration initiale : leurs déplacements sont nuls. Ils doivent être déplacés lors de la création
de l'élément, selon une règle d'interpolation entre les deux noeuds déjà actifs.

III.9
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

Les éléments ajoutés de façon hyperstatique peuvent être utilisés, en plus de la fonction de fermeture
présentée ci-dessus, pour représenter la construction sur cintre, le montage d'éléments structuraux
préfabriqués, ou le bétonnage sur une partie déjà existante comme dans le cas d'une poutre mixte
(fig 2.3).

ppc ,4 j ppc ,6 j

pps ,0 j pps ,2 j

t=0j

Elément d'encorbellement
t=2j

t=4j

t = 4.001 j Elément de fermeture

t=6j

t = 6.001 j Elément de fermeture

Fig 2.3 : Représentation de la construction d'une poutre mixte [P02]

III.2.3.3 Cas particulier : les éléments de câble


Dans le programme utilisé, FINELG, les câbles peuvent être représentés par un élément de treillis
(barre rotulée à ses deux extrémités) équivalent, obéissant à la théorie de Bleich-Ernst pour représenter
l'effet chaînette.

III.10
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

L'état d'équilibre de l'élément est défini par la relation (fig 2.4) :

p2L3 NL Longueur morte s


s =L + 2
− (III.2.1)
24N EA

Fig 2.4 : Elément de câble

E étant le module du câble, p la charge transversale, L la longueur de la corde, A son aire et s la


longueur morte de l'élément (longueur développée du câble sans effort).
La configuration de référence de l'élément n'est dès lors plus définie seulement par sa longueur et son
orientation, deux paramètres supplémentaires doivent être définis :
– soit la longueur morte et la charge transversale,
– soit l'effort initial et la charge transversale.
La charge transversale, constituée par le poids du câble et de sa gaine, est fixe. Par contre, le
deuxième paramètre, qui définit le réglage du câble, est déterminé en fonction de la raideur désirée
pour le câble, ou de la géométrie. Ce réglage peut être modifié plusieurs fois au cours des phases de
construction.
Le développement de l'élément câble doit prendre en compte cette particularité, en permettant de
modifier plusieurs fois la longueur morte du câble au cours de la vie de l'ouvrage.

III.2.3.4 Autres éléments

Dans un programme d'éléments finis, à côté des éléments poutres et barres qui servent de base aux
discrétisations filaires, le calculateur dispose aussi d'éléments "utilitaires" :
– ressorts à un, deux nœuds;
– éléments de contrainte linéaire, permettant de définir des relations entre les degrés de liberté de la
structure;
– …

A ces éléments, une distinction similaire à celle des éléments filaires, entre éléments de fermeture et
éléments isostatiques, est appliquée. Les éléments peuvent prendre en compte soit :
1. les déplacements relatifs à partir de leur création,
2. les déplacements depuis le début du calcul.
Leur raideur n'est cependant activée qu'à la création de l'élément.
Ceci permet de représenter, par exemple, pour un élément de ressort :
– dans le premier cas, un élément d'appui placé sous la structure à sa position courante;
– dans le deuxième, un appui qui remonterait le pont au niveau de la configuration de référence.

III.2.4 Chronologie
Le calcul est divisé en deux types de séquences :
– les séquences de temps, qui permettent d'avancer d'un instant à l'autre selon l'algorithme de
tangentialisation de la matrice de rigidité (annexe 1, § 2.4). Durant ces séquences, il n'y a pas de
charges appliquées sur l'ouvrage.
– Les séquences de chargement, instantanées. Elles permettent l'application de forces.

III.11
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

Par rapport à cette discrétisation du temps, l'évolution de la structure sera gérée en associant à chaque
élément fini deux temps caractéristiques :
– un temps de création, appelé TINI;
– un temps de suppression, appelé TFIN.

Si l'élément est en béton, deux temps supplémentaires sont définis :


– l'âge du béton au moment de la création de l'élément, AGEINI. AGEINI est nul si l'élément est
coulé en place, et non nul s'il s'agit d'un élément préfabriqué.
– l'âge du béton à partir duquel le retrait débute, AGERET. Il est non nul si une cure du béton est
faite.
Si l'élément est un câble, des temps de réglage intermédiaires (TRi) peuvent être définis. Dans ce cas,
TINI est égal au temps de premier réglage, TR1.
A chaque instant où un élément apparaît ou disparaît, une séquence de charge permet de tenir compte
de la variation de la structure.

III.2.5 Construction par lançage


Dans une structure lancée, la position des appuis est variable par rapport à la structure (fig 2.5).

Fig 2.5 : Schéma du mouvement de lançage

La plupart des programmes procèdent de la façon suivante (fig 2.6) :


– la structure est définie dans une position figée;
– les appuis sont déplacés en dessous de la structure.
Ainsi, les coordonnées des nœuds ne doivent pas être changées; seuls les nœuds d'appui varient.
Cette inversion du mouvement réel, si elle est tout à fait licite et correcte, complique l'interprétation des
résultats. Elle est inopérante si on désire aussi représenter les piles ou les appuis provisoires sous les
appuis de lançage.

Fig 2.6 : Exemple d'étude de lançage par la procédure inversée

III.12
III.2. STRATEGIE DE MODELISTATION

Or, les programmes d'éléments finis non linéaires, comme le FINELG, sont construits pour pouvoir
prendre en compte de grands déplacements, et de petites déformations. Imposer à la structure des
mouvements de corps rigide, comme lors des avancements de lançage, ne pose dès lors pas de
problème numérique particulier, tout en ayant l'avantage de fournir des résultats plus simples à
interpréter.

Le choix se portera donc ici vers une stratégie de modélisation :


– avec un tablier qui se déplace;
– sur des appuis à position fixée.

A chaque avancement, les points appuyés du tablier changent. Afin de gérer le changement continuel
du schéma statique, un élément original, du type contact, doit être développé. Il sera défini :
– par un noeud d'appui, fixe;
– par une structure à appuyer (le tablier du pont), définie par une suite de nœuds.
– par une raideur fixant la rigidité de la liaison entre tablier et nœud d'appui.

Afin de répondre aux besoins d'un calcul de lançage, il devra respecter les points suivants :
– afin de libérer la discrétisation de conditions géométriques qui seraient liées au pas d'avancement
de l'étude du mouvement de lançage, le point du tablier appuyé ne correspond pas nécessairement
à un nœud de la discrétisation;
– il doit prendre en compte un éventuel décollement de la structure de ses appuis. Les appuis sont
capables de supporter la structure, mais rarement de la retenir. Dans les lançages, il n'est pas rare
que la structure se désolidarise provisoirement de certains appuis.
– La surface de glissement n'est pas située au niveau du nœud de la discrétisation, ou du centre de
gravité de la section, mais en fibre inférieure du tablier. L'élément doit donc intégrer une éventuelle
excentricité de la surface de glissement par rapport à la ligne de nœuds (fig 2.7).
– Le nœud d'appui "fixe" est situé en tête des piles ou de palées provisoires, dont la déformabilité est
souvent importante. Le seul ressort de l'appui est insuffisant pour la représenter. La structure
d'appui doit pouvoir elle aussi être discrétisée, et le nœud d'appui n'est donc pas nécessairement
une liaison avec le monde extérieur.

ligne de nœuds du tablier

point
surface de glissement appuyé

structure d'appui

Fig 2.7 : Elément de lançage

III.13
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3. DÉVELOPPEMENTS
Sur base du programme existant, et en fonction des options générales définies au paragraphe III.3.2,
les développements, outre l'introduction des données, ont consisté à :
– permettre la modification de la taille de la structure en cours de résolution;
– développer, pour tous les éléments de poutre, treillis (y compris comportement câble équivalent) et
ressort, la notion d'élément évolutif (par encorbellement, de fermeture);
– mettre au point l'élément de contact.

Le premier point est rencontré en construisant, au départ, une matrice de rigidité dite de référence,
correspondant à la structure complète. Sa taille correspond donc au nombre de degrés de liberté de la
structure entière. A chaque pas de calcul, associé à l'instant t du montage de la structure, l'assemblage
des matrices de raideur est réalisé dans cette matrice de référence. Les lignes et colonnes de la
matrice qui sont vides car associées à des degrés de liberté non utilisés sont éliminées.
Les deux autres points méritent d'être expliqués plus en détail.

III.3.1 Gestion des éléments poutre, treillis et ressort

III.3.1.1 Organisation commune


L'organisation des éléments poutre, treillis, ressort et contrainte linéaire est tout à fait similaire. Elle
intègre à la fois la prise en compte des éléments évolutifs mis en place par en encorbellement ou
comme élément de fermeture. Cette partie a été développée en collaboration avec J.PEDRO [P02],
lors de son passage à Liège dans le cadre d'un contrat de recherche européen Marie Curie.
Schématiquement, une analyse non linéaire fonctionne de la façon suivante (fig 3.1) :
1. Démarrage du calcul : assemblage de la matrice de raideur initiale K0 et du second membre F
(partie FIRST de FINELG cfr Annexe 1, paragraphe 1).
-1
2. Résolution du système d'équations pour obtenir les déplacements u : u = K0 F (partie SEKOND)
3. A partir des déplacements, calcul pour chaque élément des forces internes MNTi et de la matrice
tangente Kt (partie THIRD).
4. Calcul des forces hors équilibre : FHE = F – MNTi. Si la convergence sur FHE est assurée.
Passage au point 7 (partie THIRD).
-1
5. Sinon, calcul de l'accroissement des déplacements : du = Kt (F – MNTi) (retour à la partie
SEKOND).
6. Retour au point 3, jusqu'à convergence.
7. Calcul d'un nouvel incrément de charges extérieures – retour au point 2.

Le calcul des forces internes et de la matrice tangente (point 3) est propre à chaque élément fini.
L'organigramme est repris page suivante :
1. Après la lecture de l'état de l'élément, sauvé de l'itération précédente, il est vérifié si le programme
a détecté la convergence pour l'itération en cours ou non.
2. S'il n'y a pas convergence :
– calcul des déplacements, des déformations, de l'état de contraintes. Intégration de l'état de
contraintes, pour obtenir les efforts internes;
– calcul de la matrice de raideur, et assemblage dans la matrice de référence;
– calcul des forces extérieures appliquées sur l'élément, assemblage des forces hors équilibre;
– sauvetage de l'état de l'élément.
3. S'il y a convergence, les efforts internes sont imprimés et sauvés.

III.14
III.3. DEVELOPPEMENTS

SEQUENCE: i
TIME: Ti

READ ELEMENT DATA

Read:
• TANGENT STIFFNESS MATRIX

Convergence Yes
?

No

Computation:
• DISPLACEMENTS
• DEFORMED LENGTH
• STRAINS
• STRESSES
• PLASTIFICATION
• INTERNAL FORCES

Computation:
• TANGENT STIFFNESS MATRIX
• ROTATION MATRIX

Assembling:
• TANGENT STIFFNESS MATRIX

Computation: SAVE ELEMENT DATA


• LOADS VECTOR

PRINT ELEMENT RESULTS

Fig 3.1 : Organigramme d'un élément pour un calcul non linéaire traditionnel [P02]

III.15
III.3. DEVELOPPEMENTS

L'intégration de la notion d'élément évolutif est faite en modifiant au minimum cette organisation.
Reprenons l'organigramme point par point dans le cas de l'élément évolutif (fig 3.2) :

1. Lecture de l'état de l'élément à l'itération précédente.

2. S'il n'y a pas convergence :


2.1. Calcul classique pour les éléments existants (chemin rouge). Si l'élément existe, la séquence
de calcul de l'état de l'élément n'est pas modifiée :
– calcul des déformations, de l'état de contraintes et intégration de l'état de contraintes, pour
obtenir les efforts internes;
– calcul de la matrice de raideur, et assemblage dans la matrice de référence;
– calcul des forces extérieures appliquées sur l'élément, assemblage des forces hors
équilibre;
– sauvetage de l'état de l'élément.
2.2. Calcul de la position déformée fictive pour les éléments d'encorbellement (chemin bleu). Si
l'élément n'existe pas et s'il est de type encorbellement, le même chemin est suivi, en adoptant
l'état fictif élastique de référence.
2.3. Non calcul pour les éléments de fermeture non existants (chemin vert). Si l'élément n'existe
pas et s'il est de type fermeture, ou s'il n'existe plus, aucune opération n'est réalisée si ce n'est
le sauvetage.

3. S'il y a convergence :
3.1. Si le pas n'est pas le dernier de la séquence, il n'y a rien de particulier à faire, si ce n'est
imprimer les efforts internes et les sauver. La matrice de raideur ne doit pas être calculée,
comme elle est identique à celle de l'itération précédente.
3.2. Si le pas est le dernier d'une séquence de temps, il faut vérifier l'état de l'élément (zone bleue) :
– Etat inchangé (chemin brun) : la matrice de raideur est réassemblée.
– Elément disparaissant (chemin jaune) : plus aucune opération ne doit être faite.
– Elément d'encorbellement : qu'il existe ou non, la matrice de raideur est assemblée. S'il
commence à exister, les charges de poids propre lui afférentes sont assemblées dans le
second membre.
– Elément de fermeture non existant : aucune opération n'est faite.
– Elément de fermeture créé au pas courant : il est nécessaire de déterminer l'état initial de
l'élément :
– déplacements initiaux,
– longueur initiale.
Ensuite, la matrice de raideur est calculée, assemblée, ainsi que les charges sur l'élément.

L'organisation choisie présente deux avantages :


– les modifications sont très localisées : le contenu des deux cadres bleus, qui constituent l'apport
principal, est placé au début des lignes de code de l'élément. Le corps du calcul reste inchangé.
– Elles sont par ailleurs identiques pour tout élément, sauf évidemment le calcul de l'état initial, ce qui
facilite l'adaptation des différents types d'éléments.

III.16
III.3. DEVELOPPEMENTS

SEQUENCE: i
TIME: Ti

READ ELEMENT DATA

Read:
• TANGENT STIFFNESS MATRIX

No Convergence Yes Sequence No


? end ?

Ti ε [TINI,TFIN] Yes Yes

Ti+1 < TFIN No


No

Yes
No Ti < TINI

Ti ε [TINI,TFIN]
Yes
Yes
Computation:
• DISPLACEMENTS
• DEFORMED LENGTH No
Closing No • STRAINS
element? • STRESSES
Ti+1 > TINI No
• PLASTIFICATION
Yes • INTERNAL FORCES

Yes

Computation: No Closing No
• TANGENT STIFFNESS MATRIX (steel)
(concrete) element?
• ROTATION MATRIX
Yes

Computation:
• INITIAL JOINT DISPLACEMENT
• INITIAL LENGTH
• INITIAL INDEFORMED ANGLES
Assembling:
• TANGENT STIFFNESS MATRIX
No Closing
element?

Yes
Computation: SAVE ELEMENT DATA
• LOADS VECTOR

PRINT ELEMENT RESULTS

Fig 3.2 : Organigramme des éléments poutre [P02]

III.17
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3.1.2 Particularités de l'élément câble

Comme précisé au paragraphe III.2.3.3., l'état du câble n'est entièrement fixé que si un réglage lui est
associé. Quatre définitions sont possibles :
1. Par la longueur morte du câble. L'effort normal est alors calculé pour respecter l'équation d'état :
p2L3 NL
s =L + 2
− (III.3.1)
24N EA
avec E, le module du câble, p, la charge transversale, L, la longueur de la corde, A, son aire et s, la
longueur morte de l'élément, c'est à dire la longueur développée du câble, posé par terre et sans
effort.

2. Par un effort initial de précontrainte Nini. Il s'agit d'un effort fictif, qui serait celui du câble si ses deux
extrémités étaient fixes. Cette définition est équivalente à celle d'une longueur morte :
p 2L 0 3 NiniL 0
s = L0 + − (III.3.2)
2 EA
24Nini
avec L0, la longueur de la corde juste avant le réglage.

3. Par une variation de longueur morte, si le réglage n'est pas le premier. Elle correspond à la
longueur de toron qui est tirée hors d'un ancrage dans un réglage intermédiaire.

4. Par la force désirée dans le câble à la fin du réglage. Le pas de charge du réglage de l'élément de
câble est réalisé en supposant le câble sans raideur, mais en appliquant à ses extrémités l'effort F
voulu.
A la convergence, l'état du câble est calculé en déterminant la longueur morte par la formule :
p2L3 FL
s =L + 2
− (III.3.3)
24F EA
avec L, la longueur de la corde du câble à l'état convergé, et F, la force imposée.
Cette dernière technique doit être utilisée avec prudence. Dans le cas de structures souples, elle
peut converger vers une solution autre que celle cherchée.
Soit l'exemple d'un câble à courbure inversée, soutenu par des suspentes (fig 3.3).

Câble inversé
Section

Fig 3.3 : Câble inversé

Si, pour calculer la position du câble inférieur en fonction d'un réglage donné par les suspentes, la
raideur de ces dernières est supprimée et la force de réglage est appliquée simplement à leurs
deux nœuds d'extrémité, et si la force choisie n'équilibre pas totalement le poids du câble, il
reprendra une position d'équilibre plus naturelle, avec sa courbure vers le bas.

III.18
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3.2 Appui de lançage

III.3.2.1 Définitions préliminaires


La modélisation est filaire. La structure poussée est discrétisée par des éléments de type poutre plane
à trois nœuds.
La ligne de nœuds du pont (fig 3.4) est la suite de nœuds définissant les éléments finis qui
discrétisent le tablier du pont.
Le nœud d'appui NA est le noeud définissant la position de l'appui de poussage.
La ligne de glissement du tablier est la ligne de points, éventuellement excentrée par rapport aux
nœuds, appartenant au tablier, et qui sont susceptibles d'être supportés par l'appui de poussage. Elle
est supposée varier linéairement entre les nœuds de la discrétisation dans la configuration initiale.
ligne de nœuds du
tablier N1 N2

nœud d'appui

NA
ligne de glissement
du tablier

Fig 3.4 : Définitions

III.3.2.2 Fonctionnement

III.3.2.2.1 Principe général

L'élément va lier le nœud d'appui NA à un point appartenant à la ligne de glissement.


La ligne de nœuds du pont correspond à une suite d'éléments poutre plane. La formulation de ces
éléments est décrite dans l'annexe 2, § 2.2. Ils sont écrits en description corotationnelle totale, ce qui
signifie que leur état déformé est calculé dans un système d'axes locaux dont l'axe x est orienté selon la
corde entre nœuds d'extrémité en position déformée.

y x

N1 N3 N2

Fig 3.5 : Axes locaux des éléments poutre plane à trois noeuds

Dans ces axes, les déplacements de tout point sont déduits des déplacements des nœuds, en utilisant
les fonctions d'interpolation de la poutre. Plaçons nous dans les axes locaux de l'élément situé juste au
droit de l'appui (fig 3.6). Appelons NS le point de la ligne de glissement supporté, et N1, N2 et N3 les 3
nœuds de l'élément poutre.

III.19
III.3. DEVELOPPEMENTS

(XS, YS), (XA, YA) sont les coordonnées des points NS et NA dans les axes locaux de l'élément fini. Les
coordonnées en configuration déformée du nœud NS peuvent être déterminées à partir des
coordonnées et des déplacements des nœuds d'extrémité :

XS = X1h1(ξ) + X 2h 4 (ξ) + hUP (Fx ) + u1h1(ξ) + u2h 4 (ξ) + u3h7 (ξ)


(
− Y v1h8 (ξ) + θ1h9 (ξ) + v 2h10 (ξ) + θ 2h11(ξ) + h θP (Fx ,Fy ) )
YS = YA1h1(ξ) + YA 2h 4 (ξ) + v1h 2 (ξ) + θ1h3 (ξ) + v 2h5 (ξ) + θ 2h 6 (ξ) + h vP (Fx ,Fy ) (III.3.4)

Dans cette expression :


x
– ξ= est l'abscisse généralisée du point appuyé, avec x et a définis à la figure 3.6.
a
– ui,vi,θi (i=1,3) sont les déplacements des nœuds N1, N2, N3.
– hi sont les fonctions d'interpolation de l'élément fini, intégrant la déformation de cisaillement, et qui
sont définies à l'annexe 2, paragraphe 2.2.2.
– huP, hvP, hθP sont les déformations provoquées par la charge concentrée introduite sur l'élément
poutre par l'appui.
– Fx, Fy sont les projections de la force F dans le ressort sur les axes longitudinaux et transversaux de
la poutre , laquelle est égale à :

F=K (XS − X A )2 + (YS − YA )2 (III.3.5)

a
v2
θ2
u2

v1

u1 YA2
u3
θ1
x NS
YA1

NA

Fig 3.6 : Nœuds de l'appui de lançage

Connaissant l'expression de la force dans le ressort en fonction des déplacements des nœuds de la
discrétisation, il est possible d'écrire la matrice de raideur reliant N1, N2 et N3 à NA par le principe
incrémentiel des travaux virtuels, ainsi que les efforts internes nodaux correspondants.
Mais, avant toute chose, il faut déterminer quel point de la ligne de glissement est appuyé.
Dans les calculs de lançage, habituellement, les appuis sont supposés à direction fixe, le plus souvent
verticale. En fonction du type d'appui choisi, la réalité peut cependant être tout autre. Dans le cas d'un
système de galets qui supporte le pont, l'appui est radial à la surface de glissement (fig 3.7).

III.20
III.3. DEVELOPPEMENTS

Fig 3.7 : Principe d'un appui sur galets

Nous développerons donc deux formulations :


– un appui à direction fixe;
– un appui à direction radiale par rapport à la ligne de glissement.

Comme les fonctions d'interpolation intègrent l'influence de la force F du ressort sur la déformée de la
ligne de glissement, et que celle-ci ne peut être connue avant que la position du point appuyé ne soit
déterminée, le processus sera itératif.
Les opérations à effectuer sont les suivantes :
1. déterminer une première estimation de la force F, nulle au premier pas, ou égale à sa valeur au pas
précédent pour les pas suivants.
2. En se servant de l'estimation de F, calculer le point appuyé de la ligne de glissement, l'élément
auquel il appartient, et éventuellement la direction de l'appui.
3. Calculer la déformation du ressort, et la réaction F.
4. La comparer à l'estimation de F. Si elles sont trop éloignées, adopter la nouvelle valeur comme
estimation et reprendre au point 2.
5. Calculer la matrice de raideur reliant NA aux nœuds de l'élément appuyé et les forces appliquées
aux nœuds.
Les opérations 2,3 et 5 sont détaillées respectivement dans les paragraphes III.3.2.2.2, III.3.2.2.3 et
III.3.2.2.4.

III.3.2.2.2 Détermination du point appuyé

III.3.2.2.2.1 Appui à direction fixe (fig 3.8)


N2
N3
y YA2
x

N1 L
YA1

αP

αA NA d

Fig 3.8 : Appui à direction fixe

III.21
III.3. DEVELOPPEMENTS

La position du point appuyé est définie par l'intersection entre la ligne de glissement (en position
déformée) et une droite passant par NA et de vecteur directeur (cos αP, sin αP). La direction de la
raideur du ressort, fixée par l'angle αA, peut être distincte de αP, ce qui permettrait éventuellement de
représenter le frottement de l'appui de glissement.

L'élément fini est écrit en description corotationnelle totale. L'origine des axes locaux est placée au
nœud N1 en configuration déformée, et l'axe x est situé sur la corde de l'élément déformé. Dès lors,
certains termes de l'équation de la ligne de glissement sont nuls :
(
X = X 2 h 4 + h UP (Fx ) + u 2 h 4 + u 3 h 7 − Y θ1h 9 + θ 2 h11 + h θP (Fx , Fy ) )
Y = YA 1h1 + YA 2 h 4 + θ1h 3 + θ 2 h 6 + h vP (Fx , Fy ) (III.3.6)

Le point appuyé est déterminé par l'intersection de la surface de glissement et de la droite d'équation :
X = XA + L cos(αP)
Y = YA + L sin(αP) (III.3.7)

L'égalisation des expressions des abscisses et ordonnées fournit deux équations à deux inconnues, ξ
et L. En éliminant L, une équation polynomiale du troisième degré en ξ est dégagée. Elle est résolue
numériquement.

III.3.2.2.2.2 Appui radial (fig 3.9)

Dans ce cas, le fonctionnement est similaire aux éléments de type contact, tels que ceux utilisés en
formage par exemple [C12, H02,..].
N2
N3
YA2
y
x
NS
N1
YA1

nA

d NA

Fig 3.9 : Appui de poussage à direction radiale

Le point appuyé NS est tel que la normale à la ligne de glissement passe par NA. En conséquence, il
s'agit du point de la ligne de glissement pour lequel la distance à l'appui est minimale. Cette définition
n'est pas univoque, il pourrait exister plusieurs points appuyables : si la déformée de la poutre est un
cercle centré sur NA, il en existe une infinité. Cependant, dans le cas du poussage d'un pont, la solution
est quasi univoque et nous la supposerons telle : le premier point trouvé dans le sens de parcours de la
ligne de glissement sera appuyé.

III.22
III.3. DEVELOPPEMENTS

A l'appui est associé un vecteur normal de référence, appelé nA (fig 3.10). Tout point situé au-dessus de
la droite passant par NA et de normale nA est supposé au-dessus de l'appui. Le ressort d'appui sera
alors tendu. Dans le cas contraire, le ressort sera comprimé.
droite limite
nA
NS
droite limite
nA
NA

NA NS

Ressort tendu ressort comprimé

Fig 3.10 : Définition du signe de la réaction

La détermination du point appuyé est plus complexe que dans le cas de l'appui à direction fixe. Dès
lors, une première estimation de la position de l'appui est faite en négligeant les déformées locales de
l'élément, avant d'en déterminer les coordonnées exactes.

1. Estimation linéaire de la position de l'appui


Deux noeuds consécutifs de la ligne d'appui sont choisis arbitrairement (fig 3.11). L'estimation du point
d'appui NS est donnée par l'intersection de la droite N1-N2 et de la droite perpendiculaire passant par NA.

N2

NS

NP

N1
NA

Fig 3.11 : Estimation linéaire de la position de l'appui radial

L'équation de la droite N1-N2, en axes globaux, s'écrit :


y=m1 x + b1
y − y1
avec m1 = 2
x 2 − x1
b1=y1-m1 x1 (III.3.8)

L'équation de la droite passant par NA et perpendiculaire à la droite N1-N2 s'écrit :


y=m2 x + b2
1
avec m2 = −
m1
b2=yA – m2 xA (III.3.9)

III.23
III.3. DEVELOPPEMENTS

b 2 − b1
L'intersection est donnée par : xP =
m1 − m 2
y P = m1x 3 + b 1 (III.3.10)
æ x + x2 ö
x P − çç 1 ÷÷
è 2 ø
Elle correspond à une abscisse non dimensionnelle : ξ P = (III.3.11)
x 2 − x1
2

2. Détermination exacte de la position de l'appui

Plaçons-nous dans les axes locaux de l'élément (fig 3.12). ξP, déterminé au point précédent, sert de
première estimation de la position de l'appui ξS.
L'angle entre la droite NANP et l'axe x local est donné par l'expression :
y − yA
tg(θ A ) = P (III.3.12)
xP − x A
La ligne de glissement en NP a une tangente d'angle δ=θ(ξ)+αy avec :
tg(θ(ξ)) = θ1h 9 + θ 2 h11 (III.3.13)
NP est le point d'appui si : θA-δ=+/- 90°.
1
Ce qui peut s'écrire : tg(θ A ) = −
tg(δ )
1 y − yA
ou − = P (III.3.14)
tg(δ ) x P − x A

La racine de cette équation est cherchée par la méthode de la sécante.


N2

YA2

y NP
x

N1
YA1

θA

NA
N2

Ny
YA2
y
x αy
N1
YA1

Fig 3.12 : Calcul de la position du point appuyé – appui radial

III.24
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3.2.2.3 Ecriture de la matrice de raideur

Une fois ξS déterminé, les coordonnées du point appuyé sur la ligne de glissement sont connues :
(
X s = X 2 h 4 + h UP (Fx ) + u 2 h 4 + u 3 h 7 − Y θ1h 9 + θ 2 h11 + h θP (Fy ) )
Ys = YA 1h1 + YA 2 h 4 + θ1h 3 + θ 2 h 6 + h vP (Fy ) (III.3.15)

L'allongement du ressort, d, est donné par : d = (X s − X A )2 + (Ys − YA )2 (III.3.16)


L'effort dans le ressort peut alors être déduit de la loi de comportement mécanique, ainsi que la raideur
tangente kt.

Pour déterminer la matrice de raideur, les déplacements du point appuyé sont exprimés en fonction des
inconnues nodales :
(
u = h UP (Fx ) + u1h1 + u 2 h 4 + u 3 h 7 − Y v 1h 8 + θ1h 9 + v 2 h10 + θ 2 h11 + h θP (Fy ) )
v = v 1h 2 + θ1h 3 + v 2 h 5 + θ 2 h 6 + h vP (Fy ) (III.3.17)

La variation de déplacement dans la direction du ressort s'écrit :


( ( ) )
d(d) = h UP (Fx ) + du1h1 + du 2 h 4 + du 3 h 7 − Y dv 1h 8 + dθ1h 9 + dv 2 h10 + dθ 2 h11 + dh θP (Fy ) − du A cos( α K )
+ (dv 1h 2 + dθ1h 3 + dv 2 h 5 + dθ 2 h 6 − dv A ) sin( α K ) (III.3.18)

que l'on peut exprimer sous la forme : d(d) = b * du (III.3.19)

é u1 ù
ê ú
ê v1 ú
ê θ1 ú
ê ú
ê u2 ú
êv ú
avec u = ê 2 ú
ê θ2 ú
êu ú
ê 3ú
êu A ú
êv ú
ê Aú
ëê θ A ûú

Pour trouver la matrice de raideur, nous devons exprimer le principe incrémentiel des travaux virtuels
(voir annexe 2 §2.1.5). Dans le cas des ressorts, il a une forme triviale :

d(d) kt δd = dPi δui (III.3.20)

d(d) étant l'accroissement de l'élongation du ressort, et Pi les forces appliquées aux inconnues nodales.

En exprimant d en fonction des inconnues nodales, on trouve la matrice de raideur :


d(d) k t δd = du b T k t b δu (III.3.21)

L'expression de la matrice de rigidité est donc : K = b T k t b (III.3.22)

III.25
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3.2.2.4 Traitement du décollement

En général, et durant les lançages en particulier, les appuis sont conçus pour supporter la structure, et
non la retenir. Il est tout à fait envisageable que le pont, en cours de mouvement, se désolidarise de
certains appuis. Ce comportement est modélisé en adoptant une loi mécanique unilatérale, c'est-à-dire
qu'elle n'a de raideur que pour un sens de déformation, positif ou négatif (fig 3.13).

d<0 d=0 d>0

Fig 3.13 : Loi unilatérale du ressort

La dualité du comportement engendre des problèmes numériques. Imaginons la structure lancée sur
une suite d'appuis à direction fixe verticale, mais de niveaux différents et alignés selon une droite de
pente négative. Le mouvement de lançage est imprimé par un déplacement horizontal de la structure
(fig 3.14). Comme, sur les appuis verticaux, rien n'empêche le déplacement horizontal, à la première
itération, la poutre suit un mode de déplacement rigide de translation horizontale et tous les appuis sont
décollés. A l'itération suivante, le pont n'est plus appuyé verticalement, et il apparaît un mode
cinématique.

Configuration au début du pas

Déplacements à la première itération :


décollement de tous les appuis

Fig 3.14 : Risque d'instabilité numérique en cas d'appui unilatéral

Pour éviter cette difficulté, un amortissement artificiel est ajouté à la loi. En cas de décollement, la
réaction est annulée, mais la raideur n'est diminuée que d'un quart de sa valeur pour l'itération en
cours. Si, à l'itération suivante, le soulèvement se maintient, elle est encore amputée de la même
valeur, et ainsi de suite jusqu'à l'annulation complète.

III.26
III.3. DEVELOPPEMENTS

III.3.3 Vérification des résultats par comparaison avec des


analyses linéaires
Les analyses non linéaires ont pour résultat un état complet de la structure, qui ne permet pas de
distinguer l'effet relatif des différents phénomènes représentés (fluage, retrait, fissuration, effets du
second ordre, vieillissement…). Pour pouvoir interpréter et justifier les valeurs de déplacement et
d'effort, il faut, parallèlement au calcul non linéaire, faire usage d'une analyse linéaire qui, par nature,
sépare les différents phénomènes.
Les effets non linéaires géométriques apparaissant dans un calcul non linéaire peuvent être simulés
dans une analyse linéaire en adaptant la topologie de la structure. De même, les variations de raideur
dues à la fissuration ou à la plastification peuvent être considérées en modifiant les caractéristiques de
raideur des éléments.
Pour le calcul des déformations différées, il est fait usage, lors des analyses non linéaires, de la
MTEA2, qui restitue le principe de superposition. L'analyse linéaire d'une structure homogène à
configuration fixe, et sujette au fluage, est facile : chaque charge est étudiée séparément, en adoptant
pour le béton le module à long terme correspondant à l'instant de chargement, et l'état final est obtenu
par sommation.
Mais lorsque la structure est à configuration variable, ce n'est plus possible. Prenons le cas d'une
poutre à deux travées. Les deux travées sont mises en place de façon isostatique, soumises à leur
propre poids, avant d'être clavées (fig 3.15).
Si la structure avait été invariable (c'est à dire si les travées étaient restées isostatiques), la rotation sur
l'appui central aurait augmenté, mais le clavage bride les déformations de fluage et un moment dit de
coaction naît sur l'appui.

Phase 1 : mise en charge instantanée des deux travées isostatiques

Phase 2 : clavage des deux travées (immédiatement après la phase 1)

Phase 3 : fluage jusqu'à l'infini

Fig 3.15 : Mise en évidence du moment de coaction

Le calcul de ce type d'effets a bien évidemment déjà été traité dans le passé (Favre, Trost,…). Parmi
les méthodes existantes, deux sont exposées et justifiées ici.
La première, que nous appellerons "méthode de superposition des effets", restitue au mieux le principe
de superposition par une suite de calculs linéaires. Elle peut être présentée comme la recomposition

III.27
III.3. DEVELOPPEMENTS

d'un calcul non linéaire par une suite de calculs linéaires. Ses résultats sont très précis, mais elle est
assez lourde à mettre en œuvre.
La seconde, baptisée "méthode des coefficients", est beaucoup plus simple à appliquer. Elle consiste à
déterminer par des calcul instantanés :
– l'état à la fin des phases de construction;
– un état fictif à long terme de l'ouvrage, sans prise en compte des phases de construction;
et à en déduire par une moyenne pondérée une approximation de l'état final effectif. Elle est très facile
à appliquer, mais sa simplicité se paie par une perte de précision.

III.3.3.1 Méthode dite de "superposition des effets"


Principe
L'effet de chaque charge est calculé dans la configuration de la structure au moment de son application,
pour des modules correspondant :
1. à l'état à long terme,
2. à l'état à l'apparition de nouvelles liaisons ou à un nouveau schéma statique.
Le deuxième calcul détermine les déplacements relatifs qui sont associés à chaque schéma statique et
qui seront gelés dans la structure. L'état final est obtenu en ajoutant au premier calcul des
chargements rétablissant les déplacements aux différents bridages aux valeurs trouvées par le
deuxième calcul.
L'exemple ci-dessous clarifie la méthode.

Exemple
Reprenons l'exemple exposé dans l'introduction. Supposons les deux travées constituées d'un béton
idéalisé, présentant des déformations différées sous charge mais sans vieillissement (modules
instantanés et à long terme constants pour tout moment d'application de la charge).
E E
Le module du béton à court terme est pris égal à ECT = acier (soit mCT = acier = 6 )
6 Ebéton
E acier E
Le module du béton à long terme est pris égal à E LT = (soit mLT = acier = 18 )
18 Ebéton

1. Etat non clavé – long terme (cas 1)


m=18

Inertie I
θ

L
pL2
Mtravée,1 = Mappui,1 = 0
8
(III.3.23)
pL3
θ1 =
24 ELT I

III.28
III.3. DEVELOPPEMENTS

2. Etat non clavé – instantané (cas 2)


m=6

pL2
M travée,2 = Mappui,2 = 0
8
pL3
θ2 =
24 E CT I
3. Calcul de l'effet du clavage (cas 3)
Le clavage empêche la rotation sur appui de se développer au-delà de celle atteinte en instantané
(cas 2). Son effet peut être représenté par une sollicitation, appliquée avec un module long terme,
consistant en une rotation imposée égale à θ cas2 - θcas 1 :
pL3 pL3 2pL3
θcas2 − θcas1 = − =
24 ELTI 24 ECTI 24 ECTI

m=18

Mtravée,3 = 3ELTI
(θcas2 − θcas1) (θ − θcas1)
Mappui,3 = 3ELTI cas2
2L L
2
pL pL2
=− =− (III.3.24)
24 12
4. Etat à terme
L'état à terme est donné par la superposition de l'effet des contraintes avant clavage (cas 1) et de l'effet
du clavage (cas 3).
pL2 pL2 pL2
Donc Mtravée = Mtravée,1 + Mtravée,3 = − =
8 24 12
pL2 pL2 (III.3.25)
M appui = Mappui,1 + M appui,3 = 0 − =−
12 12
pL3
θ = θ1 =
24 E CT I

III.3.3.2 Méthode des "coefficients"


Principe
1. L'état à la fin des phases de construction est calculé en supposant que toutes les charges sont
appliquées simultanément, mais chacune dans la configuration au moment de leur mise en charge,
avec un module moyen, commun à toutes les phases. On obtient les efforts internes (M,N,T)cas1 et
les déplacements dcas1.
2. L'état de la structure, sous toutes ses charges, est calculé dans sa configuration définitive avec un
module à long terme. On obtient les efforts internes (M,N,T)cas2 et les déplacements dcas2.
3. L'état final est obtenu par une moyenne pondérée des résultats :
(M,N,T)état à terme = α (M,N,T)cas1+(1-α) (M,N,T)cas 2
E m
avec α = CT = LT (III.3.26)
E LT m CT

III.29
III.3. DEVELOPPEMENTS

Intuitivement, cette moyenne représente une redistribution partielle due au fluage, atténuant l'effet des
phases de construction sur la répartition des efforts.
Pour une structure homogène et à caractéristiques non vieillissantes, les résultats sont exacts. Nous
allons le démontrer.

Supposons une structure quelconque, dont le passage de la configuration de construction (initiale) à la


configuration finale se fait par l'ajout d'un ensemble de blocages, internes ou externes, qui seront
regroupés sous l'appellation de bridages. Pour simplifier les notations, nous nous concentrons
uniquement sur les moments.

La structure est d'abord calculée sous ses charges dans sa configuration initiale, avec les modules
court terme et long terme. Comme la structure est homogène, les moments sont identiques dans les
deux calculs :
M(p, config ini, CT) = M(p, config finale, LT) (III.3.27)

Les déplacements aux bridages ui et uf sont, eux, dans le rapport inverse des modules :
uf E
= i (III.3.28)
ui Ef

Par la méthode de superposition des effets - qui est exacte dans ces conditions, rappelons-le - l'état
final est donné par l'addition du calcul à long terme dans la configuration initiale et du calcul de l'effet
des bridages.
Mfinal = M(p, config ini, LT) + M(ui-uf, config finale, LT) (III.3.29)

en combinant (III.3.27 et III.3.28) :


æ æE ö ö
( ç
)
M final = M p, config ini, LT + Mç u f çç f − 1÷÷, config finale, LT ÷
÷
(III.3.30)
è è Ei ø ø
Comme le comportement de la structure est supposé être linéaire, on a :
æE ö
( ) (
M final = M p, config ini, LT + çç f − 1÷÷ M u f , config finale, LT ) (III.3.31)
è Ei ø

Reprenons les deux calculs servant de base à la méthode des coefficients.


Le premier calcul est celui de l'état à la fin des phases de construction : Mcas1 = M(p, config ini, CT)
Le deuxième est réalisé en configuration définitive à long terme : Mcas2 = M(p, config finale, LT)

Si on entreprend un calcul sous charges long terme en configuration de construction, on obtient un


diagramme de moment M(p, config ini, LT). Les sections au droit des bridages subissent un
déplacement égal à uf.
Pour obtenir les moments dans la configuration définitive, il faut ajouter à M(p, config ini, LT) les
moments pour assurer à nouveau la compatibilité des déplacements au droit des bridages :

Mcas 2=M(p,config ini, LT) + M(-uf, config finale, LT) = M(p,config ini, LT) - M(uf, config finale, LT)
(III.3.32)
Repartons de Mfinal (expression III.3.31) :
æ ö æE ö
E
Ei
E
M final = çç1 − f + f
Ei
( ) (
÷÷ M p, config ini, LT + çç f − 1÷÷ M u f , config finale, LT )
è ø è Ei ø

III.30
III.3. DEVELOPPEMENTS

æE ö æ E ö æE ö
M final = çç f ( )
÷÷ M p, config ini, LT + çç1 − f ( ) (
÷÷ M p, config ini, LT + çç f − 1÷÷ M u f , config finale, LT )
è Ei ø è Ei ø è Ei ø
(III.3.33)
En se souvenant de (III.3.27), on écrit :

æE ö æ E ö æE ö
( )
M final = çç f ÷÷ M p, config ini, LT + çç1 − f (( )) (
÷÷ M p, config ini, LT + çç f − 1÷÷ M u f , config finale, LT )
è Ei ø è Ei ø è Ei ø
æE ö æ E ö
( )
M final = çç f ÷÷ M p, config ini, LT + çç1 − f (( ) (
÷÷ M p, config in, LT − M u f , config finale, LT ))
è Ei ø è Ei ø
Soit :
æE ö æ E ö
M final = çç f ÷÷ M cas1 + çç1 − f ÷÷ M cas2 (III.3.34)
è Ei ø è Ei ø
et on retrouve bien l'expression de la méthode des coefficients.

Appliquons-la à notre exemple.

Cas 1 : non clavé – instantané

m=6

pL2
Mcas1,travée = Mcas1,appui = 0 (III.3.35)
8

Cas 2 : long terme- configuration définitive

m=18

pL2 pL2
Mcas2,travée = M cas2,appui = − uf = 0 (III.3.36)
16 8

Etat à terme

α= Ef/Ei = 0.33
Suivant (III.3.34) : M = 0.33 Mcas1 + 0.66 Mcas2 (III.3.37)
Soit :
pL2
M travée =
12
pL2
M appui = − (III.3.38)
12

On retrouve bien les mêmes valeurs que dans la méthode dite de "superposition des effets".

III.31
III.4. VALIDATION

III.4. VALIDATION

III.4.1 Construction en encorbellement


L'exemple présenté ci dessous a pour objectifs de montrer :
– l'exactitude des développements relatifs à la gestion de l'évolution de la structure : apparition-
disparition d'éléments;
– l'efficacité de la méthode de discrétisation des phases de construction pour une structure simple
mais qui n'en possède pas moins les principales caractéristiques d'un pont haubané construit en
encorbellement;
– la différence de résultats engendrée par le modèle de fluage sous contraintes variables, MTEA ou
MTEA2;
– l'intérêt d'utiliser des méthodes linéaires de calcul des phases de construction avec prise en compte
des effets différés, dans le but de corroborer les résultats d'une analyse non linéaire.

III.4.1.1 Données
Géométrie
La structure étudiée est un pont haubané simplifié (fig 4.1). Le pylône est remplacé par une fondation
rigide et le tablier est supposé être constitué par deux dalles en béton.

0.5

3.8

0.5
50
10

50 25 25 25 25 25 55

230

Fig 4.1 : Topologie de la structure

Les câbles sont des barres d'acier rotulées de section A = 0.05 m².

Caractéristiques mécaniques
Le module de l'acier est égal à 200000 N/mm².
Le béton est de classe C30/37. Le matériau est supposé élastique linéaire sous charge. L'effet du
retrait est négligé.
Le module à 28 j est pris égal à 34545 N/mm².
L'étude est réalisée avec les lois de fluage et de vieillissement du CEB90-EC2 avec :
– épaisseur fictive h = 0.1m ;
– humidité relative HR = 50 %.
Ces valeurs peu académiques sont choisies volontairement pour augmenter les effets du vieillissement
et des déformations de fluage.

III.32
III.4. VALIDATION

Sollicitations
Le poids propre du tablier est de 250 kN/m. Il supporte des charges quasi-permanentes (équipement)
de 135 kN/m. Le poids des câbles est négligé.

Séquence de construction
Le tablier est construit en encorbellement par assemblage successif d'éléments préfabriqués, mis en
place 45 jours après leur bétonnage. La construction est divisée en quelques grandes phases,
représentatives des différents schémas statiques que traverse la structure. Les montages sont
supposés instantanés, et sont séparés par des intervalles de temps représentatifs du délai réel
nécessaire à la construction.

Phase 1 : construction en encorbellement de la travée haubanée ( instant t = 45 j ) (fig 4.2)


La totalité de la travée est mise en place, à l'exception des 16.25 derniers mètres. Les câbles sont
prétendus pour annuler la flèche sous poids propre à 600 j dans cette configuration.

Fig 4.2 : Schéma statique de la phase 1

Phase 2 : mise en charge et clavage de la travée d'approche (t = 600 j) (fig 4.3)


Cette phase se décompose de la façon suivante :
– La travée haubanée est terminée. Le dernier tronçon est bétonné sur cintre, clavé à la partie déjà
existante et posé sur l'appui avant d'être soumis à son propre poids.
– La travée d'approche est bétonnée sur cintre, posée sur ses appuis et mise en charge sans être
clavée à la travée haubanée.

rotule

Fig 4.3 : Schéma statique de la phase 2

III.33
III.4. VALIDATION

Phase 3 : mise en charge de l'équipement ( t = 700 j) (fig 4.4)


L'équipement est mis en charge à 700 j. Il a un poids de 135 kN/m.

Fig 4.4 : Schéma statique de la phase 3

Phase 4 : Fluage jusqu'à 18000 j


Pour obtenir l'état à long terme, la structure est soumise aux déformations différées jusqu'à 18000 j, ce
qui correspond à 50 ans.

III.4.1.2 Analyse non linéaire avec application de la MTEA2


Phase 1
A 45 j, le pont est situé au-dessus de sa configuration de référence (fig 4.5). Le réglage amène les
efforts suivants dans les haubans :

hauban 1 2 3 4 5
effort (kN) 11418 8483 14937 17309 16414

Après fluage, à 600 jours, il est revenu à l'horizontale (fig. 4.5).

Rouge : déformée à 45 j
Vert : déformée à 600 j

f=+0.14 m

Fig 4.5 : Déplacements à 45 j et 600 j

III.34
III.4. VALIDATION

Phase 2
Le diagramme de moments à 600 j, après montage du dernier tronçon de la travée haubanée et de la
travée d'approche, est bien nul sur appui, puisque la travée d'approche n'est pas clavée à la travée
haubanée (fig 4.6).

Rouge : diagramme de moments à 45 j


Vert : diagramme de moments à 600 j avant phase 2
Bleu : diagramme de moments à 600 j en fin de phase 2

20000 kN m
Y
X

Fig 4.6 : Diagramme de moments à 45 et 600 j

Rouge : déformée à 600 j en fin de phase 2


Vert : déformée à 700 j.

Fig 4.7 : Déformations à 600 j et 700 j

Phase 3
Jusqu'à 700 j, le fluage permet une redistribution du moment du milieu de la travée d'approche vers
l'appui (fig 4.8). Les flèches des 2 travées augmentent faiblement (fig 4.7).
La mise en charge de l'équipement à 700 j provoque une augmentation des moments, particulièrement
importante sur l'appui intermédiaire (fig 4.8). Le moment choisi pour le clavage a permis de décharger
partiellement l'appui milieu.

III.35
III.4. VALIDATION

Rouge : moment à 600 j en fin de phase 2


Vert : moment à 700 j avant équipement
Bleu : moment à 700 j après équipement

20000 kN m

Y
X

Fig 4.8 : Diagramme des moments – phase 3

Etat à terme
Le fluage jusqu'à la fin de la vie de l'ouvrage (18000 j) provoque un report de charge entre le tablier et
les haubans. Cela se traduit par une diminution des moments sur toute la structure (fig 4.9), et une
augmentation des efforts dans les haubans.

Rouge : moments à 700 j avant équipement


Vert : moments à 700 j après équipement
Bleu : moments à 18000 j

20000 kN m

Y
X

Fig 4.9 : Diagramme des moments : mise en place de l'équipement et état à terme

Puisque les déformations de fluage augmentent, les déplacements sont également amplifiés (fig 4.10).
La diminution des moments est donc accompagnée d'une augmentation des déformations et de l'effort
dans les haubans. Le tableau 4.1 reprend l'évolution des efforts dans les haubans au cours de tout le
phasage de construction.

III.36
III.4. VALIDATION

Rouge : déformée à 700 j avant équipement


Vert : déformée à 700 j après équipement
Bleu : déformée à 18000 j

f = -0.0625 m
f = -0.181 m

Fig 4.10 : Déplacements : mise en place de l'équipement et état à terme

Tableau 4.1 : Effort dans les haubans en cours de construction

effort normal t = 600 j t= 600 j t=700 j t=700 j t=18000 j


(kN) avant phase 2 après phase 2 avant clavage après clavage
hauban 1 14417 14561 14438 20214 21242
hauban 2 8413 8673 8455 14092 15463
hauban 3 14785 15109 14837 19063 20505
hauban 4 17138 17442 17187 19572 20398
hauban 5 16303 16492 16239 17065 16901

III.4.1.3 Comparaison des résultats de la MTEA et de la MTEA2


Les calculs sont repris avec la MTEA. En fonction de ce qui a été annoncé au paragraphe II.3.3.3.1, les
résultats doivent diverger principalement dans les zones où le béton a été chargé à des instants fort
éloignés. De fait, les diagrammes de moment et les déplacements obtenus à 18000 j ne diffèrent de
manière significative que dans la travée haubanée, à proximité de l'appui (différence de 10 %). C'est la
seule partie de l'ouvrage à être chargée à deux âges très différents du béton (45 j et 700 j).

M = 156000 kN m
Rouge = MTEA2
M = 141000 kN m
Vert = MTEA

20000 kN m

Y
X

Fig 4.11 : Diagramme de moments à t = 18000 j : MTEA et MTEA2

III.37
III.4. VALIDATION

La différence de flèche de la travée haubanée est du même ordre de grandeur.

Rouge=MTEA2
Vert = MTEA
f = 0.181 m
f = 0.166 m

Fig 4.12 : Déplacements à t = 18000 j : MTEA et MTEA2

Par contre les efforts dans les haubans sont quasi identiques (tableau 4.2).

Tableau 4.2 : efforts dans les haubans à t = 18000 j - MTEA et MTEA2

N° hauban N MTEA2 (kN) N MTEA (kN)


1 21242 21035
2 15463 15196
3 20505 20469
4 20398 20661
5 16901 17369

La différence est inférieure à 2.5 %.

III.4.1.4 Approches linéaires du phasage de construction


Nous allons vérifier les résultats du calcul non linéaire au moyen des techniques de calcul exposées en
III.3.3.

Cet exemple présente deux intérêts :


– tout d'abord, il intègre deux matériaux, acier (les haubans) et béton. Le développement des effets
différés dans le béton amène une redistribution des efforts;
– Ensuite, il intègre un clavage, dont le rôle est primordial pour l'estimation du moment sur l'appui
intermédiaire.

L'analyse linéaire permet de bien mettre en évidence le mode de fonctionnement de la structure, et de


montrer l'effet relatif des effets différés dans les différents paramètres importants d'un tel calcul, à savoir
les efforts extrêmes et les déformations.

Comme les méthodes linéaires visent à restituer le principe de superposition, elles seront comparées à
l'analyse non linéaire avec MTEA2 qui est la plus proche du principe de superposition.

III.38
III.4. VALIDATION

Les calculs linéaires sont la superposition de plusieurs calculs. Afin de simplifier le texte et d'augmenter
la lisibilité, chaque calcul est décrit par un schéma résumé reprenant :
– la configuration calculée;
– les zones chargées;
– Les modules de béton définis, zone par zone, par la valeur E(t0,t1) telle que :
1 1 φ( t 0 , t 1 )
= + (III.4.1)
E( t 0 , t 1 ) E 28 E( t 0 )
avec t0 l'âge de chargement et t1 l'âge où la déformation est évaluée.
– Les résultats utiles pour la suite du calcul.
Ces schémas n'entrent pas dans la numérotation des figures, mais sont présentés par un titre,
reprenant un numéro de cas, et une description succincte.

III.4.1.4.1 Méthode de "superposition des effets"

La structure est sollicitée par trois mises en charge différentes :


– le poids de la travée haubanée;
– le poids de la travée d'approche;
– les équipements.

La dernière est appliquée dans la structure définitive, son effet n'est donc pas affecté par les phases de
construction. Les deux premières sont appliquées dans une configuration intermédiaire. Selon le
principe de la méthode, trois calculs seront effectués pour chacune des deux charges :
1. calcul sous charges avec des modules long terme dans la configuration de chargement (cas 1 et
cas 4);
2. calcul sous charges avec des modules court terme dans la configuration de chargement (cas 2 et
cas 3);
3. calcul avec des modules long terme dans la configuration définitive, sous l'effet de la différence de
déplacement aux bridages entre les deux calculs précédents (cas 5).
L'effet global est donné par la somme des premier et troisième calculs, auquel on ajoute l'effet de la
mise en charge des équipements (cas 6).

Cas 1 : travée en encorbellement, long terme.

réglage E(45,18000)

f11,f

θ11,f

III.39
III.4. VALIDATION

Cas 2 : travée en encorbellement, phases de construction.

réglage E(45,600)

f11,i
θ11,i

Cas 3 : travée d'approche, court terme

E(600,600) E(45,45)

rotule

θ12,i θ22,i

Cas 4 : travée d'approche, long terme

E(600,18000) E(45,18000)

rotule

θ12,f θ22,f

(*) remarque : pour rappel, la travée d'approche est mise en place à t = 600 j, et le béton a un âge initial
de 45 j.

III.40
III.4. VALIDATION

Cas 5 : effet des restraintes sur le fluage

E(600,18000) E(45,18000)

f11,f-f11,i

E(600,18000)
E(45,18000)

∆θ = θ22,f - θ22,i – ( θ11,f - θ11,i + θ12,f - θ12,i )

Cas 6 : mise en charge de l'équipement

E(700,18000)

E(145,18000)

état final = 2+4+5+6

III.41
III.4. VALIDATION

Le diagramme de moments est reporté figure 4.13. Les analyses linéaire et non linéaire (MTEA2) sont
confondues. Par contre, les déformées (fig 4.14) sont légèrement différentes.

Rouge : analyse non linéaire M = 133500 kN m


Bleu : analyse linéaire type superposition M = 138820 kN m

20000 kNm

M = 141000 kN m
M = 142722 kN m

Y
X
M = 86460 kN m
M = 83975 kN m
Fig 4.13 : Diagrammes de moments - analyse non linéaire et méthode linéaire

f = 0.062 m
f = 0.181 m f = 0.056 m
f = 0.175 m
Y

Fig 4.14 : Déplacements - analyse non linéaire et méthode linéaire

III.4.1.4.2 Méthode type "coefficients"

Le calcul est divisé en deux parties :


1. détermination de l'état à la fin des phases de construction;
2. détermination d'un état fictif à terme sans effet des phases de construction.

L'état final réel est obtenu par une moyenne pondérée des deux états :

état final = α calcul 1 + (1-α) calcul 2 (III.4.2)

α étant donné par le rapport des modules de béton utilisés pour les deux calculs.
L'équipement, appliqué en configuration définitive, peut de nouveau être chargé sans prise en compte
des phases de construction.

III.42
III.4. VALIDATION

Cas 1 : travée en encorbellement, fin des phases de construction

E(45,600)

f11,i
θ11,i

Cas 2 : travée d'approche, fin des phases de construction E(45,45)

E(600,600)

rotule

Le cas 1 additionné au cas 2 donne l'état à la fin des phases de construction.

Cas 3 : chargement du poids propre sans effet des phases de construction

E(45,18000)

p=-250 kN/m

E(45,18000)

Cas 4 : chargement d'équipement


E(700,18000)

E(145,18000)

III.43
III.4. VALIDATION

Coefficients à adopter :
Le béton est vieillissant, et les phases de construction ne sont pas instantanées. La moyenne des
coefficients relatifs au début et à la fin des phases de construction est adoptée.

Début fin
E(45,600) = 11272 MPa E(600,600) = 37894 MPa
E(45,18000) = 10106 MPa E(600,18000) = 17079 MPa

rapport α : 0.90 rapport α : 0.40

Rapport α moyen : 0.65

état final = 0.65 (cas 1 + cas 2) + 0.35 cas 3 + cas 4 (III.4.3)

Sur le diagramme de la figure 4.15, le diagramme de moment final est reporté :


– en vert pour la méthode des coefficients;
– en rouge pour l'analyse non linéaire;
– en bleu pour d'une part l'état à la fin des phases de construction (cas 1 + cas 2 + cas 4) et d'autre
part le calcul long terme sans phasage (cas 3 + cas 4), pour visualiser où la pondération nous place
par rapport aux deux calculs.

Cas1 + cas2 +cas 4 Calcul non


linéaire
20000 kNm

Cas 3 + cas 4
Y
X État final linéaire

Fig 4.15 : Comparaison des diagrammes de moment entre l'analyse non linéaire et la méthode des
coefficients

La corrélation est excellente pour la travée haubanée, et bonne pour la travée d'approche.
Dans cet exemple simple, il est possible d'ajuster le coefficient de répartition pour affiner les résultats de
l'analyse linéaire. Comme les phases de construction n'ont pas beaucoup d'influence sur la répartition
des moments dans la travée haubanée (les deux courbes bleues sont confondues) mais bien pour les
moments de la travée d'approche, adoptons les coefficients de répartition relatifs au chargement de la
travée d'approche, c'est–à-dire à la fin du montage : α=0.4.
L'estimation du diagramme de moments ( fig 4.16 ) est quasi exacte.

III.44
III.4. VALIDATION

Cas1 + cas2 + cas 4 Calcul non


linéaire

20000 kNm

Cas 3 + cas 4
Y
X État final linéaire

Fig. 4.16 : Comparaison des diagrammes de moment de l'analyse non linéaire et de la méthode des
coefficients ajustée

Par contre, dans les deux cas, la flèche est relativement mal estimée (fig. 4.17).

Rouge : calcul non linéaire


Bleu : calcul coefficients moyens
Vert : calcul coefficients travée d'approche

Fig 4.17 : Diagramme de moments obtenus par analyse non linéaire et par la méthode des coefficients

III.4.1.5 Récapitulatif des résultats et commentaires


Le tableau ci-dessous reprend les principaux résultats des différents calculs.

Tableau 4.3 : Comparaison des valeurs caractéristiques obtenues par les différents calculs

flèche travée flèche travée moment moment max moment appui moment milieu
haubanée d'approche encastrement travée haub. intermédiaire travée d'appr.
(m) (m) (kN m) (kN m) (kN m) (kN m)
MTEA2 0.181 0.062 141000 64940 133500 86460
non linéaire
MTEA 0.166 0.061 156000 64240 128600 88470
non linéaire
superposition 0.175 0.056 142722 63042 138820 83975
des effets
coeff. moyens 0.161 0.042 142438 67582 118740 92593
(α=0.65)
coeff. travée 0.167 0.045 142700 66491 131587 86934
d'appr. (α=0.40)

III.45
III.4. VALIDATION

Il appelle les commentaires suivants :


1. La MTEA2 restitue bien le principe de superposition.
Les analyses linéaires sont écrites pour respecter le principe de superposition, et les diagrammes
de moments obtenus par l'analyse non linéaire avec MTEA2 sont très proches des analyses
linéaires. La convergence des analyses linéaires et non linéaires valide en fait les deux calculs.
2. Les écarts entre la MTEA et la MTEA2, observés sur les calculs d'éprouvette, se retrouvent dans le
calcul d'une structure complète.
Les différences les plus importantes se produisent à l'encastrement, qui est soumis à deux
chargements distincts à deux âges du béton très différents : le poids propre à 45 j et l'équipement à
600 j. Comme dans le cas des éprouvettes, l'écart monte jusqu'à 10 %, tant pour les flèches de la
travée haubanée que pour le moment à l'encastrement.
3. Il est plus facile d'estimer correctement les efforts que les flèches.
Alors que les différentes méthodes linéaires donnent des moments très proches, les flèches sont
nettement plus variables. Les flèches sont conditionnées par des raideurs et les moments par des
rapports de raideur; ces derniers sont moins sensibles. Comme prévu au paragraphe II.3.3.3 , la
MTEA donne des flèches plus faibles que la MTEA2.
4. La méthode "superposition des effets" est plus précise que la méthode des coefficients.
Elle fournit en effet les résultats les plus proches de l'analyse non linéaire, tant pour les efforts que
pour les déplacements.
5. La méthode "superposition des effets" est plus facile à maîtriser.
La méthode "superposition des effets" suit pas à pas la construction et décompose l'ensemble des
phénomènes mis en œuvre. Elle est extrêmement logique et est construite sur des raisonnements
de type "résistance des matériaux". La méthode des coefficients ne permet pas de maîtriser les
mécanismes physiques, qui sont cachés par sa pondération.

III.4.2 Construction par lançage


Deux exemples sont choisis pour montrer la validité des développements :
– le premier permet de vérifier la formulation de l'élément fini;
– le second montre la robustesse de l'élément de lançage par un exemple pour lequel les
déplacements imposés à la structure sont importants.

III.4.2.1 Exemple n° 1 : validation de l'élément


La structure de test est une poutre isostatique (fig 4.18). Elle est lancée au dessus d'un appui de
poussage. Ses caractéristiques sont :

L= 100 m
A= 1.3532 m²
4
I= 3.039310 m
A' = 0.1 m² mouvement de lançage appui de lançage à direction
8
E= 2.1 10 kN/m² fixe
ν= 0.3 90 10
p= -106.22 kN/m
Fig 4.18 : Poutre d'essai en configuration initiale
Elle est discrétisée en dix éléments de longueur égale.
Le ressort de l'appui de lançage est choisi suffisamment raide que pour pouvoir être considéré comme
8
indéformable : k = 2.1 10 kN/m.

III.46
III.4. VALIDATION

Pour cet exemple purement académique, il est aisé de déterminer la solution linéaire exacte. Les
résultats du calcul éléments finis sont donc comparés avec les valeurs théoriques linéaires.
Deux simulations sont faites :
– la première avec l'élément fini tel que développé au paragraphe III.3.2. Cette simulation sera
appelée "calcul complet" dans la suite du texte.
– la seconde, en n'utilisant pas, dans la formulation des déplacements, les termes hθP et hvP. Ce
calcul sera appelé "calcul sans déformée sous charge ponctuelle".
La détermination du point appuyé dans le calcul complet est écrit avec deux boucles itératives :
– la première sur la valeur de la réaction, rendue obligatoire par l'utilisation de hθP et hvP;
– la seconde pour déterminer la position du point appuyé, une fois hθP et hvP fixées.
S'affranchir des valeurs de hθP et hvP permet donc d'accélérer le calcul. Ce test montre l'approximation
commise.

La comparaison des résultats est entreprise sur des grandeurs au droit de l'appui de lançage :
– la réaction;
– le moment dans la poutre au droit de l'appui;
– la rotation de la poutre au droit de l'appui;
pour des avancements de la structure de 0 à 80 m.

La réaction de l'appui de lançage obtenue par le calcul complet correspond quasi exactement à la
valeur théorique pour tout avancement (fig 4.19). Lorsque le point d'appui est un nœud, l'erreur est
même nulle. Sans la déformée de la charge ponctuelle, l'erreur est quasi nulle pour les avancements
intermédiaires, pour atteindre 2 % au maximum pour des avancements inférieurs à 10 m ou supérieurs
à 70 m. Dans cette situation, la plus courte des deux travées délimitées par l'appui de lançage ne
comprend qu'un seul élément complet et une fraction d'un deuxième. Comme la déformée de la charge
ponctuelle n'est pas prise en compte, la discrétisation est insuffisante dans cette travée. Mais l'erreur
reste finalement faible.
-16000

-14000
théorique

calcul complet
-12000
calcul sans déformée charge ponctuelle

-10000
R (kN)

-8000

-6000

-4000

-2000
avancement

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
avancement (m)

Fig 4.19 : Evolution de la réaction de l'appui de lançage en fonction de l'avancement

III.47
III.4. VALIDATION

Pour le moment sur appui (fig 4.20), le calcul complet fournit aussi quasi la solution exacte pour tous les
avancements. L'erreur ne dépasse pas 0.3 %.
Par contre, sans la déformation de la charge ponctuelle, les différences sont plus importantes, de l'ordre
de 6 à 8 %, pour toute configuration. Cette erreur se réduirait cependant si la structure était discrétisée
plus finement. Par ailleurs, les moments sont surestimés.
90000

80000
théorique

70000 calcul complet

calcul sans déformée charge ponctuelle


60000

50000
M (kNm)

40000

30000

20000

10000 avancement

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
avancement (m)

Fig 4.20 : Evolution du moment sur appui en fonction de l'avancement

Le calcul complet fournit toujours la solution exacte pour la rotation sur appui (fig 4.21). Le calcul sans
la déformée de la charge ponctuelle donne d'excellents résultats pour des appuis intermédiaires, mais
sous estime jusqu'à 13 % les rotations pour des avancements inférieurs à 10 m ou supérieurs à 80 m.

0.0015

théorique

calcul complet
0.0010
calcul sans déformée charge ponctuelle

0.0005
rotation (rad)

0.0000
0 10 20 30 40 50 60 70 80

-0.0005

-0.0010
avancement

-0.0015
avancement (m)

Fig 4.21 : Evolution de la rotation sur appui en fonction de l'avancement

III.48
III.4. VALIDATION

En résumé, l'étude de cet exemple académique montre :


– l'exactitude de la formulation quand les fonctions d'interpolation complètes sont utilisées;
– l'approximation qui est commise si l'effet de la charge ponctuelle sur l'élément est négligée. Il
apparaît que, pour une structure discrétisée classiquement, c'est à dire avec au moins 5 éléments
par travée, ce qui correspond aux avancements intermédiaires de notre calcul :
– L'erreur est quasi nulle pour la valeur de la réaction et de la rotation sur appui.
– L'erreur est de l'ordre de 6% pour le moment sur appui.
Ce moment est une grandeur importante, puisque ce sera souvent le moment négatif
dimensionnant. Mais l'approximation tend à surestimer la réaction et conduit à une solution
sécuritaire.

III.4.2.2 Test n° 2 : avec excentricité, et appui de poussage


raide

Il s'agit d'une poutre console lancée au dessus d'un appui de poussage (fig 4.22). La ligne de
glissement est dissociée de la ligne de nœuds. Elle est constituée de deux segments de droite. Son
excentricité est nulle aux deux extrémités de la poutre pour être maximale en son milieu. La déformée
d'effort tranchant de la poutre est nulle.

100 m poutre lancée :


Apoutre = 1.5 m²
A' = ∞
4
Ipoutre = 3.5m
p = 37.5kN/m
30 m
E = 210000000 KN/m²

appui de poussage, radial.


Kressort=12500000 kN/m

ligne de
glissement
x
x

Fig 4.22 : Exemple étudié

La discrétisation filaire ne permet pas de bien visualiser l'effet de l'appui. Des éléments sans rôle
structurel sont ajoutés pour matérialiser la ligne de glissement (fig 4.23).

Nœuds effectifs de la discrétisation

élément barre rotulée


élément sans raideur
raide

Fig 4.23 : Eléments de représentation de la forme de la poutre

III.49
III.4. VALIDATION

L'appui de lançage, à direction radiale, est très raide. La poutre va devoir passer au dessus de l'appui.
Les déplacements sont importants et le comportement non linéaire. Il n'est pas possible de déterminer
le comportement théorique de la poutre.
A la figure 4.24, la structure déformée est dessinée pour divers avancements. Malgré le caractère
excessif des déformations imposées, le programme a convergé pour tous les avancements, ce qui
prouve la robustesse à la fois de l'élément de lançage et de l'élément poutre.

déformée

structure initiale

Fig 4.24 : Lançage d'une poutre à hauteur variable

III.50
III.5. APPLICATIONS

III.5. APPLICATIONS

III.5.1 Calcul de la contreflèche du Pont de l’Europe à


Coïmbra
III.5.1.1 Présentation générale de l'ouvrage

Il s’agit d’un pont haubané dissymétrique. Il est constitué de trois travées d’approche et d’une travée
principale qui franchit le fleuve (fig 5.1). Le pylône, situé sur une des berges, soutient le tablier de la
travée principale par deux nappes de haubans parallèles, ancrés dans la berme centrale du tablier. Les
haubans arrières, aussi divisés en deux nappes, s’écartent de l’axe central pour venir s’ancrer dans
deux culées contrepoids, de part et d’autre du tablier.

Fig 5.1 : Vues architecturales de l'ouvrage

La section du tablier est constituée de deux dalles de béton, reliées par un treillis métallique spatial
(fig 5.2). La dalle supérieure supporte une chaussée de 2 x 3 voies, alors que la dalle inférieure est
destinée aux piétons. Les principales dimensions de l'ouvrage sont données à la figure 5.3.

Fig 5.2 : Section du tablier

III.51
III.5. APPLICATIONS

Fig 5.3 : Vue en plan et en élévation de l'ouvrage

III.52
III.5. APPLICATIONS

Le pylône, en béton, est incliné vers la culée d'ancrage. Sa dimension longitudinale décroît avec la
hauteur, avant de rester constante dans la zone d’ancrage des haubans. Par contre, sa largeur
transversale augmente avec la hauteur (fig. 5.4).

Coupe A-A'

Coupe B-B'
A A'

Coupe C-C'

B B'

C C'

Fig 5.4 : Pylône : vue en élévation – coupes

III.53
III.5. APPLICATIONS

III.5.1.2 Méthode de construction


La complexité de la section du tablier a conduit les concepteurs de l'ouvrage à proposer sa mise en
œuvre par assemblage de voussoirs préfabriqués. Chaque voussoir a une longueur de 3.75 m,
correspondant à une maille du treillis, comprenant la dalle inférieure, le treillis métallique, et la partie
centrale du tablier supérieur, les encorbellements étant bétonnés en place.

partie bétonnée
en place

clefs en béton
en dalle supérieure

clefs métalliques
en dalle inférieure
Fig 5.5 : Voussoir préfabriqué

L’assemblage de deux voussoirs est réalisé par l’emboîtement :


– au niveau des dalles et des nœuds supérieurs, de clefs en béton;
– pour les noeuds inférieurs, de clefs métalliques solidarisées au treillis.
Pour créer la courbure de la contreflèche, la dalle inférieure est de longueur constante pour tous les
voussoirs, alors que la dalle supérieure est de longueur variable.
Les voussoirs sont mis en place sur cintre pour les travées d’approche, et par encorbellement pour
partie haubanée (fig. 5.6 a et b ). Quant au pylône, il est coulé en place.

Phase 1 : construction des travées de rive 1 et 2

Phase 2 : début de la construction de la travée principale (travée 3)

Fig 5.6.a : Schéma de principe de la construction

III.54
III.5. APPLICATIONS

Phase 3 : construction de la travée principale

Phase 4 : construction de la travée de rive (travée n°4)

Fig 5.6.b : Schéma de principe de la construction

III.5.1.3 But du calcul

L’objet du calcul est la détermination de la contreflèche de l’ouvrage. Le réglage des haubans est
déterminé par les conditions en service. Il assure la non décompression des deux dalles du tablier sans
se soucier de la forme de l'ouvrage. Le profil en long est établi par une contreflèche.
Ce calcul intègre l'interaction entre les phases de construction et les effets différés du béton.
La solidarisation de la travée 4 à la travée haubanée construite en encorbellement empêche le
développement des déformations de fluage de la travée principale en console et elle induit un moment
de coaction (cf. § III.3.3) au droit de P4.
Le calcul des phases de construction sera mené par une analyse non linéaire. Il sera ensuite vérifié par
une analyse linéaire au moyen de la méthode de superposition des effets telle que présentée en
III.3.3.1.

III.5.1.4 Description du modèle

Quoique l’ouvrage soit tridimensionnel, tant à cause des haubans arrières, qui ne sont pas dans un plan
parallèle à l’axe de l’ouvrage, que du treillis spatial, un modèle bidimensionnel est possible après avoir
rabattu le comportement des haubans et des treillis dans le plan vertical passant par l'axe de l'ouvrage.
La discrétisation est réalisée avec des éléments poutres et des éléments treillis.

III.55
III.5. APPLICATIONS

III.5.1.4.1 Topologie et caractéristiques géométriques

Le dessin ci-dessous présente une vue en plan de la discrétisation (fig 5.7). L’ensemble des
caractéristiques géométriques et de la topologie est présenté en annexe 3. Les points suivants doivent
être soulignés :
1. La souplesse du treillis entraîne une grande déformabilité au cisaillement du tablier et un traînage
de cisaillement important. La largeur collaborante des deux dalles est déterminée sur base d'un
modèle tridimensionnel de type coque de tronçons de l’ouvrage. Il faut adopter :
– dans les travées d’approche, l’aire totale et une inertie réduite de moitié;
– dans la travée principale, l’aire et l’inertie totales;
– un bras de levier entre dalle supérieure et inférieure de 3.5 m.
2. Le treillis spatial et les haubans arrières sont remplacés par des éléments équivalents dont les
caractéristiques sont obtenues par un raisonnement énergétique original présenté en annexe 3,
paragraphe 2.

Fig 5.7 : Discrétisation de l’ouvrage : couleurs en fonction du matériau

III.5.1.4.2 Caractéristiques mécaniques

Le béton est de classe C45/55. Le calcul de la contreflèche, de type ELS, présuppose que la contrainte
dans le béton restera faible. Nous adoptons un comportement instantané élastique linéaire de module
E = 36000 N/mm² à 28 j. Par hypothèse, cet ouvrage ne peut pas fissurer à l'ELS; au niveau du calcul
la fissuration n'est donc pas considérée.
Comme déjà expliqué, il est impossible de connaître, au stade du projet, les caractéristiques de
déformation différée du béton à moins de 30%. Cependant, des comparaisons entre la formulation de
l’Eurocode 2 et le comportement réellement observé ont été menées sur plusieurs ouvrages au
Portugal (ponte Internacional do Guadiana à Castro Marim, ponte sobre o Rio Arade à Portimao, ponte
Sao Joao à Porto…). A la suite de ces mesures, des modifications des équations ont été proposées.
Comme l’ouvrage sera construit dans la même zone géographique, il est raisonnable de penser que les
conditions climatiques, le type de ciment et de granulats seront proches de ceux des ouvrages
construits dans un passé récent. Nous adopterons donc les lois modifiées, qui sont présentées en
annexe 3. En résumé, par rapport à l'EC2 :
– le fluage est augmenté de 25 %;
– la vitesse de développement du retrait est multipliée par deux. Cette valeur peut paraître
importante, mais il faut se rappeler que l’échelle de temps pour le comportement différé est de type
logarithmique. Sur cette base, la différence ne paraît plus si importante (fig 5.8).

III.56
III.5. APPLICATIONS

0.9 eurocode 2

0.8 Loi modifiée


0.7

/εεretrait,∞

0.6

ε retrait
0.5

ε retrait
0.4

0.3

0.2

0.1

0
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
log(t)

Fig 5.8 : Comparaison des courbes de retrait de l’eurocode 2 et modifiée

Le comportement des différents éléments (dalle supérieure, inférieure et pylône) varie en fonction de
leurs dimensions géométriques. Les caractéristiques détaillées sont reprises en annexe 3. Le
coefficient de fluage est en moyenne égal à 2 pour un chargement à 28 j (fig 5.9). La déformation finale
0
de retrait est de 0.35 /00.

2.50
t0 = 28 j
t0 = 29 j
2.00 t0 = 200 j
t0 = 300 j
t0 = 500 j
1.50 t0 = 1000 j
φ (t,t0)

t0 = 10000 j

1.00

0.50

0.00
10 100 1000 10000 100000

t (j)

Fig 5.9 : Coefficient de fluage de la dalle supérieure pour différents temps de chargement

III.5.1.4.3 Représentation de la précontrainte

La précontrainte est assurée par des torons gainés graissés post-tendus. Dans les travées d’approche,
la précontrainte est surtout placée dans la dalle supérieure sur appui et dans la dalle inférieure en
travée. Dans la partie haubanée, elle est placée à la fois dans les dalles supérieure et inférieure pour
avoir une résultante centrée. Combinée à la compression engendrée par les haubans, elle contribue à
solidariser les voussoirs préfabriqués. Dans le calcul, elle est représentée par des éléments de
chargement, sans raideur, allant d'un ancrage à l'autre des câbles et soumis à deux efforts
longitudinaux d'extrémité (fig 5.10).

III.57
III.5. APPLICATIONS

F F

Fig 5.10 : Principe de discrétisation de la précontrainte

III.5.1.4.4 Chargement

La masse volumique est prise égale à :


– 78.5 kN/m³ pour le treillis métallique;
– 100 kN/m³ pour les haubans ;
– 25 kN/m³ pour le béton.
Le poids de l’équipement est fixé à 57 kN par mètre courant de tablier.

III.5.1.4.5 Modélisation de la séquence de construction

Le but du calcul est la détermination de la contreflèche. Le phasage modélisé est une simplification du
phasage réel, les résultats pour les phases intermédiaires ne nous intéressent pas.
Le montage est divisé en 18 phases :
– phase 1 : construction sur cintre des voussoirs 1 à 29 (travées 1, 2 et début de la travée 3);
– phases 2 à 9 : construction par encorbellement de la travée 3, jusqu’au voussoir 73;
– phase 10 : réglage des haubans;
– phases 11 à 15 : construction des voussoirs 74 à 87 (travée 4);
– phase 16 : mise en place des équipements;
– phase 17 : réglage final des haubans.
Ces différentes étapes, avec les temps correspondants, sont reprises sur le planning de la page
suivante (fig 5.11). Les voussoirs sont supposés avoir un âge de 35 j à leur mise en place. Comme le
montage de plusieurs éléments est rassemblé en une seule phase dans le calcul, les temps utilisés
(temps de création et âge initial) sont des moyennes. Le planning distingue aussi le temps de mise en
place des voussoirs et le temps de bétonnage des encorbellements.
Les différents réglages des haubans sont repris en annexe 3. La précontrainte appliquée est elle aussi
décrite en annexe 3. Elle est supposée mise en place dès que les deux ancrages des câbles font partie
de la structure existante.

III.58
III.5. APPLICATIONS

Fig 5.11 : Discrétisation du planning de construction

III.59
III.5. APPLICATIONS

Le pylône est supposé construit en 4 phases (fig 5.12) :

TINI = 183.5 j
AGEINI = 7 j

TINI = 164.5 j
AGEINI = 7 j

TINI = 154 j
AGEINI = 25 j

TINI = 35 j
AGEINI = 0 j

Fig 5.12 : Phases de construction du pylône

TINI est l'instant de création des différents éléments, et AGEINI l'âge du béton à cet instant.

III.5.1.4.6 Prise en compte de l'évolution de la structure

Le calcul débute à t = 154 j. Les deux premières travées d’approche sont déjà en place. Dans la travée
haubanée, les éléments sont représentés par des éléments d’encorbellement sauf un élément de la
dalle supérieure qui est défini comme un élément de fermeture (fig 5.13). Ainsi, la partie non encore
construite est isostatique, et l’élément de fermeture permet de tenir compte de la variation de longueur
de la dalle supérieure due à la courbure de la contreflèche, de la même manière que la contreflèche est
réellement imposée dans la structure. Le pylône est composé d’éléments d’encorbellement et les
haubans sont évidemment des éléments de fermeture.

Noir : éléments d'encorbellement


Rouge : éléments de fermeture

Fig 5.13 : Type des éléments dans le tablier

III.60
III.5. APPLICATIONS

III.5.1.5 Méthode de calcul


Les phases de construction sont étudiées en analyse non linéaire. Sont donc incluses :
– les non linéarités géométriques;
– les non linéarités mécaniques : effet chaînette dans les câbles;
– le comportement différé du béton.

Un premier calcul est mené en supposant le pont construit avec la géométrie correspondant à sa
configuration de référence. La déformation trouvée à terme (50 ans = 18000 j) changée de signe donne
une première approximation de la contreflèche. En raison des non linéarités, il faut effectuer un
nouveau calcul en ajoutant cette contreflèche à la configuration de référence, les longueurs mortes des
haubans étant adaptées à la nouvelle géométrie de l’ouvrage sans poids, afin de vérifier que la
géométrie finale est bien ramenée à la configuration de référence. Si la différence est trop grande, il
s'avérera nécessaire d'effectuer de nouvelles itérations dans le calcul de la contreflèche. Le résultat
des deux calculs est reporté à la figure 5.14. La différence de contreflèche entre les deux calculs est de
2 cm à l’extrémité du porte-à-faux, ce qui est suffisamment faible pour ne pas devoir effectuer une
nouvelle itération de calcul.

rouge : configuration initiale = configuration contrefléchée


vert : configuration initiale = configuration de référence

f = 0.310 m
f = 0.329 m

Fig 5.14 : Contreflèche : résultats des premier et deuxième calculs

III.5.1.6 Résultats

III.5.1.6.1 Déplacements

Les déplacements obtenus pour les différentes phases par le calcul à partir de la configuration
contrefléchée sont repris pages suivantes (fig 5.15 et 5.16).
En cours de construction, les réglages des haubans sont tels que le pont est situé au-dessus de son
profil de référence, jusqu’à ce que les voussoirs 70 à 73 soient construits. Comme ils ne sont pas
directement suspendus, ils provoquent une flèche importante lors de leur mise en place, et ramènent le
pont vers son profil définitif. L’état à terme obtenu correspond bien au profil de référence de la
structure.

III.61
III.5. APPLICATIONS

Rouge : déformée
Noir : configuration de référence contrefléchée
t = 154 j
t = 164 j

t = 183.3 j

t = 236.2 j

t = 278.2 j

t = 295.8 j

Fig 5.15 : Déplacements de la structure en cours de construction

III.62
III.5. APPLICATIONS

t = 307.5 j : avant réglage

t = 307.5 j : après réglage

t = 337 j : clavage

t = 384 j : après réglage 3

t = 18000 j : état à terme

Fig 5.16 : Déplacements de la structure en cours de construction

III.63
III.5. APPLICATIONS

La figure 5.18 reprend l’évolution de la flèche à l’extrémité du porte-à-faux (voussoir 73) au cours du
temps. Cette flèche, fictive avant la construction du voussoir, est connue parce que les éléments sont
modélisés en encorbellement et, même non construits, ils suivent la partie déjà construite de l’ouvrage
avec un mouvement de corps rigide (fig 5.17). Le graphique permet de visualiser clairement les
déformations de fluage entre phases de construction. Il montre aussi l'effet du réglage initial des
haubans. Celui-ci relève le pont pour compenser la flèche importante amenée par la pose des
voussoirs 70 à 73 à t = 307.5 j. Ensuite, après clavage, le voussoir 73 est situé à proximité de l'appui
P4 et il est logique que la flèche ne varie plus guère.

bras rigide
fictif

extrémité
porte à faux
(voussoir 73)

Fig 5.17 : Position de l'extrémité du porte-à-faux avant la création du voussoir 73

1.6

1.4

1.2
Mise en place des
1
voussoirs 71 à 73
0.8
d (m)

0.6

0.4

0.2

-0.2

-0.4
150 200 250 300 350 400 450 500
t (j)

Fig 5.18 : Déplacement à l'extrémité du porte-à-faux (voussoir 73)

III.5.1.6.2 Efforts internes

Le calcul effectué n'est pas destiné à vérifier les efforts en service ni en construction. Néanmoins, à
titre indicatif, les diagrammes d'effort normal dans les dalles supérieures et inférieures, les diagrammes
d'effort normal et de moment dans le pylône, et le tableau des efforts dans les haubans, à la fin des
phases de construction (t = 384 j) et à terme (t = 18300 j) sont représentés page suivante (fig 5.19, 5.20
et 5.21).

III.64
III.5. APPLICATIONS

100000 kN

Fig 5.19 : Effort normal dans la dalle inférieure du tablier


rouge : t = 384 j
vert : t = 18000 j

20000 kN

Fig 5.20 : Effort normal dans la dalle supérieure du tablier

10000 kNm 20000 kN

Fig 5.21 : Moment et effort normal dans le pylône

III.5.1.7 Validation par analyse linéaire


Afin de confirmer les résultats obtenus par analyse non linéaire, les calculs sont repris par une analyse
linéaire simplifiée. Deux configurations représentatives sont calculées :
– l’état à la fin de la construction de la partie en encorbellement (t = 315 j);
– l’état à terme (t = 18000 j).

III.65
III.5. APPLICATIONS

III.5.1.7.1 Vérification en t = 315 j

L'analyse est réalisée à partir de la configuration de référence. Sont actives les seules parties de la
structure pour lesquelles le temps de création des éléments TINI est plus petit ou égal à 315 j. Les
câbles sont remplacés par des éléments de barre, et le réglage est imposé par une variation de
température dans la barre (voir annexe 3, paragraphe 3).
La contreflèche est obtenue par la sommation de deux calculs :
1. La mise en charge des voussoirs 1 à 70, c’est-à-dire des deux travées d’approche et de la partie
directement suspendue de la travée principale. La valeur de la flèche est principalement dictée par
la longueur morte des haubans. Les caractéristiques rhéologiques du béton jouent un rôle moindre
et peuvent être seulement approchées, sans dégrader la précision de la réponse. Toutes les
phases sont étudiées en un seul calcul, en adoptant un module de béton moyen par élément.
2. La mise en charge des voussoirs 71 à 73, les trois voussoirs d’extrémité de la travée haubanée.
Dans ce cas, le tablier est également sollicité en flexion. Le module du béton doit être le plus exact
possible, d'autant que cette phase joue un rôle important dans la flèche globale (voir fig 5.18).
Cette phase sera donc calculée avec, pour chaque élément, un module du béton exact par rapport
à la discrétisation temporelle de l'analyse non linéaire.
Le calcul du module moyen est basé sur le principe de superposition. La mise en charge de la travée
en encorbellement est principalement provoquée par la mise en tension des haubans. Ceux-ci
équilibrent à peu près le poids des voussoirs. Si tous les haubans avaient la même inclinaison, ils
apporteraient le même effort de compression. L’angle varie, mais nous faisons l’hypothèse, pour le
calcul du module moyen, que les variations de contraintes amenées dans le tablier sont identiques à
chaque mise en tension de hauban.
En un point du tablier, la phase i se déroulant au temps ti provoque au temps t une déformation ∆εi :
∆σ i ∆σ i ∆σ i
∆ε i ( t ) = + φ( t, t i ) = (III.5.1)
E inst ( t i ) E 28 E b ( t, t i )
Le principe de superposition est applicable. Donc, pour connaître la déformation provoquée par
l'ensemble des phases :
∆σ i
ε( t ) = å
E b ( t, t i )
(III.5.2)
i
σ tot
Comme par hypothèse ∆σ i = , N étant le nombre de phases considérées :
N
N
∆σ i σ 1
ε( t ) = å E b ( t, t i )
= tot
N å E b (t, t i ) (III.5.3)
i i=1
Nous cherchons un module équivalent tel que :
σ tot
ε( t ) = (III.5.4)
E bm ( t )
N
1 1 1
Donc :
E bm ( t )
=
N å E b (t, t i ) (III.5.5)
i=1

Cette simple moyenne peut sembler un peu brutale. L'inclinaison des haubans n'est pas constante, et
nous nous intéressons plus aux déplacements qu'aux déformations. Dès lors, les haubans les plus
longs ont une plus grande importance que les courts, puisqu'ils provoquent des déformations sur des
longueurs plus grandes et donc de plus grands déplacements. Par ailleurs, le raisonnement est basé
sur l'effort normal, alors que les déplacements transversaux, qui nous intéressent au premier chef, sont
liés aux caractéristiques flexionnelles du tablier. Cependant, établir une moyenne plus scientifique
s'avérerait une tâche fort complexe alors que, comme nous allons le montrer, cette simple moyenne
apporte des résultats excellents.

III.66
III.5. APPLICATIONS

La déformée obtenue est comparée ci-dessous à celle issue du calcul non linéaire complet (fig 5.22).
La différence de flèche au bout du porte à faux est seulement de 3.6 %.

vert : analyse linéaire


rouge : analyse non linéaire

flin = 0.369 m
fnon lin = 0.356 m

Fig 5.22 : Comparaison entre les calculs linéaires et non linéaires pour t = 315 j

III.5.1.7.2 Etat à terme

Contrairement à l’état à 315 j qui pouvait être obtenu par simple addition des sollicitations amenées par
chaque phase, il nous faut intégrer, pour le calcul de l’état à terme, l’effet du clavage du voussoir 73 au
voussoir 74, qui introduit un moment de coaction.
La méthode dite de "superposition des effets" (§ III.3.3) est utilisée.
Trois calculs différents, schématisés à la figure 5.23 , sont effectués :
1. l’état de la structure à t = 315 j avant clavage , c’est-à-dire le calcul réalisé au paragraphe
précédent;
2. l’état de la structure à terme sans clavage, c’est-à-dire le même calcul mais avec les modules de
béton pour l'état à long terme ;
3. un calcul de déplacement imposé au droit du clavage qui, ajouté au cas 2, restitue l’ouverture au
clavage du cas 1.
L’état à terme est la somme des cas 2 et 3.
f1
Ebéton pour t = 315 j
Calcul 1

f2 Ebéton pour t = 18000 j


Calcul 2

f1 – f2
Ebéton pour situation à 18000 j
Calcul 3
pour un chargement à 315 j

Fig 5.23 : Les trois calculs de la superposition des effets

Le calcul 1 a été effectué au paragraphe précédent.


Le calcul 2 est identique au calcul 1, avec des modules calculés pour l’état à t = 18000 j.
Le calcul 3 est effectué en prenant des modules de béton pour une charge appliquée à t = 315 j, et pour
connaître l’état à t = 18000 j.

III.67
III.5. APPLICATIONS

Les déplacements au clavage, pour les calculs 1 et 2, valent :

Déplacements Calcul 1 Calcul 2 (1)-(2)


Dalle supérieure u (m) -0.0846 -0.1281 -0.0435
v (m) 0.3671 0.0520 -0.3151
θ (rad) -0.003387 -0.007865 -0.004478
Dalle inférieure u (m) -0.0918 -0.1502 -0.0584
v (m) 0.3688 0.0535 -0.3153
θ (rad) -0.002552 -0.006900 -0.004348

La différence des déplacements u,v,θ des calculs 1 et 2 est appliquée comme déplacement imposé
dans le calcul 3.

Aux résultats de ce calcul, on ajoute :


- l’effet du poids propre de la travée 4;
- le chargement de l’équipement;
- le réglage 3;
- les dernières consoles du tablier à bétonner;
- le réglage 4;
- l‘effet du retrait, qui est supposé appliqué à 1000 j.

Ci-dessous, les déformées à terme obtenues par calcul linéaire et non linéaire sont comparées
(fig 5.24). Les différences sont très faibles.
rouge : analyse non linéaire
vert : analyse linéaire

fnon lin = 0.329 m


flin = 0.323 m

Fig 5.24 : Déformées à terme obtenues par analyse linéaire et non linéaire

Le tableau ci-dessous compare les efforts dans les haubans (fig 5.25). Comme la similitude entre les
déformées le laissait deviner, ils sont aussi très proches. Il en est de même pour les efforts dans le
tablier.

Fig 5.25 : Numérotation des haubans

III.68
III.5. APPLICATIONS

Tableau 5.1 : Efforts dans les haubans obtenus par calcul linéaire et non linéaire

hauban calcul calcul différence


linéaire non linéaire
(kN) (kN) (%)
R1 6946 7070 2
R2 8595 8748 2
R3 11000 11208 2
R4 12900 13189 2
R5 18500 18930 2
R6 19300 19875 3
R7 19200 19792 3
R8 20400 21042 3
R9 21400 22081 3
1 6000 6119 2
2 5828 5914 1
3 6010 6088 1
4 6365 6448 1
5 6357 6434 1
6 6145 6227 1
7 6769 6868 1
8 7195 7325 2
9 7309 7467 2
10 7596 7791 3
11 7991 8228 3
12 8402 8680 3
13 8429 8744 4
14 9364 9709 4
15 9454 9819 4
16 11100 11578 4
17 11300 11777 4
18 11600 12004 3
19 10200 10535 3

Par contre, dans le pylône, si les efforts normaux linéaires et non linéaires sont quasi identiques
(fig 5.26), les moments sont différents, en tout cas dans la partie inférieure (fig 5.27).

rouge : analyse non linéaire


vert : analyse linéaire

N = -203000 kN
20000 kN N = -200000 kN

Fig 5.26 : Diagramme d'effort normal dans le pylône

III.69
III.5. APPLICATIONS

M = -14539 kNm
M = -44500 kNm
10000 kNm

Fig 5.27 : Diagrammes de moment dans le pylône obtenus par calcul linéaire et non linéaire

La cassure de pente dans la géométrie du pylône, en dessous de la zone d’accrochage des haubans,
provoque un effet non linéaire géométrique important. En effet, le déplacement à la tête du pylône est
de 0.11 m alors qu’il est quasi nul à la brisure. L’effort normal de la partie supérieure, dont la direction
est fixée par l’axe du pylône, s’incline (fig 5.28).
flèche = 0.11 m

déformée
Nlin 33 m
Nnon lin

Tlin T non lin

54 m
Tlin < T non lin

Fig 5.28 : Effets du second ordre dans le pylône

Le calcul non linéaire fait apparaître un effort tranchant supplémentaire dans la partie inférieure :
Tnon lin –Tlin = N x 0.11/ 33 = 533 kN
Il provoque un moment en pied : ∆M = 533 x 54 = 28782 kNm
Cette valeur peut être comparée à la différence entre moments du premier et second ordre obtenus par
calcul numérique, qui vaut : 44500 - 14539 = 29961 kNm.
L’explication semble donc satisfaisante.

III.5.1.8 Conclusions
Cet exemple, basé sur une structure réelle, permet de montrer l’adéquation entre les développements
présentés dans ce travail et les besoins inhérents à la pratique courante. Il prouve l'utilité :
– des éléments de fermeture et d’encorbellement. La combinaison des deux types d’éléments permet
une représentation facile et systématique du mode de construction du tablier, alors que la structure,
de par la forme de la section, est assez particulière.
– Des procédures de calculs linéaires, qui ont ici servi à vérifier et justifier les résultats obtenus, en
permettant de dégager hors de l’analyse non linéaire l’influence séparée des déformations
différées, et des effets non linéaires géométriques.

III.70
III.5 APPLICATIONS

III.5.2 Un exemple de construction par lançage : le viaduc


de Millau

III.5.2.1 Description de la structure

III.5.2.1.1 Présentation générale

Le viaduc de Millau est le dernier maillon de l’autoroute A75 Clermont Ferrand-Béziers. Il franchit la
vallée du Tarn à 5 km à l’ouest de la ville de Millau (fig 5.29). Le concepteur de l’ouvrage, Michel
VIRLOGEUX, a dessiné dans un souci d’esthétique et de légèreté un viaduc multi-haubané, composé
de 7 piles élancées et d’un tablier de faible hauteur.
L’état français a confié par décret à la Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau (CEVM), la concession
de financement, conception, construction, exploitation et entretien du viaduc de Millau pour une durée
de 78 années.

Fig 5.29 : Vue d’ensemble du viaduc de Millau (image de synthèse)

Le viaduc est un ouvrage exceptionnel dont les caractéristiques sont les suivantes (fig 5.30) :
– Son profil en long a une pente constante de 3.025 %. Sa longueur totale est de 2460 m. Son tracé
en plan est une courbe de 20000 m de rayon.
– Le tablier franchit la vallée à une hauteur variable qui culmine, au droit du Tarn, à 270 m.
– Le viaduc est multi-haubané. Il est constitué de 8 travées. Les travées de rive ont une longueur de
204 m, et les travées intermédiaires de 342 m.
– Les piles, d’une hauteur variant de 77 à 244 m, sont en béton alors que le tablier est constitué d’un
caisson trapézoïdal métallique. Les pylônes, d’une hauteur de 87 m, sont en acier, et soutiennent
le tablier par une nappe unique de 2 fois 11 haubans.

Fig 5.30 : Profil en long

III.71
III.5 APPLICATIONS

Le tablier supporte deux chaussées séparées par un terre plein central, et comprenant chacune deux
voies de circulation et une bande d’arrêt d’urgence (fig 5.31). Il est équipé d’écrans brise-vent de 3.5 m
de haut et a une largeur totale de 32.050 m pour une hauteur maximale de 4.2 m au centre. Il est
constitué d’un caisson central et de deux caissons latéraux à hauteur dégressive vers les extrémités.
Le raidissage transversal est assuré par des diaphragmes en treillis, espacés de 4.17 m, alors que le
raidissage longitudinal est constitué d'augets.

Fig 5.31. : Section du tablier métallique

Les pylônes ont une forme générale en Y inversé (fig 5.32). Les jambes du
Y, d’une hauteur de 38 m, sont constituées de caissons métalliques raidis,
d'une dimension transversale de 3.5 m et d’une dimension longitudinale de
4.75 m. Les jambes sont surmontées par un mât d’une hauteur de 49 m
dans lequel sont ancrés les haubans. Il est de même largeur que les
jambes du pylône. Sa dimension longitudinale varie de 9.7 m à sa base à
2.4 m à son sommet.

Section valable du niveau 00.00 au niveau 33.20

1000 3050
Axe transversal
du pylone
1750
1300

Axe longitudinal
du pylone
3500

88.92
88;92
800

1050
950

700

4050 700 Var. 200 à 3000 Var. 200 à 3000

Var. 9700 à 4950

1500
38.49
1300

38.49

Tôle discontinue ép. 15 ou 20

300
1050
800
950

Var. 700 à 462,5 Var. 700 à 462,5

4.75 6.00 4.75


15.50 3.50

Fig 5.32 : Pylône

III.72
III.5 APPLICATIONS

Les piles en béton, monolithiques en base, se dédoublent en tête


et leur géométrie répond à celle des pylônes (fig 5.33). La section
est un caisson de béton d’épaisseur variable. Elles sont
dimensionnées pour résister :
– aux charges verticales apportées par le tablier;
– aux déplacements de leur tête sous les effets des
déformations longitudinales du tablier;
– aux effets transversaux et longitudinaux du vent;
– aux efforts en construction, apportés soit :

90.00
87
– par les charges de tablier;
– par le vent;
– aux effets du second ordre en fonction de leur élancement.

La section des piles est un caisson unique en leur base et est


dédoublée au sommet sur une hauteur de 90 m.
Leur dimension dans l'axe de l’ouvrage est de l’ordre de 17 m.

240.00
Dans le sens transversal, leur largeur varie paraboliquement de
10 m au sommet à 27 m au pied de la pile la plus haute. Dans la

var
partie dédoublée, la largeur dans le sens longitudinal de chacun
des deux fûts varie de 5 m en tête à 8.60 m en base.

Les fondations sont assurées par une semelle de répartition d'une


épaisseur de 5 à 6 m, semelle qui repose sur quatre puits de gros
diamètre (4.5 à 5 m) de 10 à 14 m de longueur descendus dans
les horizons rocheux. 27.00 17.00

Section en pied Section en tête

Fig 5.33 : Schéma de principe des piles

III.5.2.1.2 Mode de construction

Les piles sont construites par levées successives de 5 m à l’aide de coffrages de type auto-grimpant
pour la partie extérieure et à l’aide de coffrages semi-grimpants pour la partie intérieure.
Le tablier métallique est préassemblé partiellement en atelier. Sur le chantier, seul le caisson central
arrive monté, les autres éléments de platelage sont alors soudés sur place.

III.73
III.5 APPLICATIONS

Le tablier est mis en place par lançage à partir des deux culées, sur les piles définitives et sur des
palées provisoires disposées à mi-distance des piles. Le lançage est dissymétrique : du côté de C0, la
longueur lancée est de 717 m. Du côté de C8, elle est de 1743m (fig 5.34) .
Toutes les travées courantes, excepté la travée P2-P3 au-dessus du Tarn, sont équipées d’une palée
provisoire à mi-longueur. Pour les travées de rive, les palées sont implantées à 33 m des culées, c’est
à dire à 171 m des piles P1 et P7.
Afin de franchir ces passes de 171 m par lançage, le premier pylône est lancé monté et équipé de 2x6
haubans. Le tablier est précédé d’un avant bec de 50 m de longueur, dont les 12.5 premiers mètres
sont susceptibles de reprendre à la fois des réactions verticales et transversales, alors que le reste du
porte à faux est constitué d’une partie mobile uniquement susceptible de reprendre des réactions
transversales.
Les lançages se font par mouvement de 171m, les arrêts correspondant à une position telle que le
pylône se trouve au droit d’un appui. Dans cette position, l'ouvrage est mis en sécurité, pendant la
nouvelle période d'assemblage, afin de pouvoir résister au vent, qui peut être particulièrement violent à
l’altitude du tablier. Il a été vérifié qu’en cas d’avarie en cours de mouvement, qui bloquerait le pont
dans une position intermédiaire quelconque, la structure pourrait résister à une vitesse de vent
correspondant à 90 % du vent en service, avec une pondération des charges associée à la notion de
situation accidentelle, donc exceptionnelle.

Lançage nord : 717 m Lançage sud : 1743 m

Fig 5.34 : Configuration en fin de lançage

Sur les appuis P2 à P6 et les palées π2 à π6, le niveau du plan de lançage est le niveau définitif des
appuis. Par contre, les culées ayant été construites avant le lançage du pont, l’aire de lancement sur la
berge est 0.8 m au-dessus de la couche de roulement, ce qui place le dessus du caisson 5 m au-
dessus du profil théorique (fig 5.35). Le rattrapage du niveau se fait par une double courbure sur une
distance de 342 m, imposée par la position des appuis en C0 et π1 d'une part, π7 et C8 d'autre part.

C0 P1 P2
S3 S2 S1
252 204 342

57 57 57 81 36 171 171 171


40m
3.025%
m m Pente de 3.025%
m 5 5
5 9 5
5 4 4
m m
5 4
1

Fig 5.35 : Profil de lançage – lançage nord.

Les appuis de lançage sur chaque pile et palée sont constitués d’un système de 4 appuis de lançage,
espacés transversalement de 4 m et longitudinalement de 20 m sur les palées (fig 5.36) et 21 m sur les
piles. Les appuis de lançage, appelés balancelles, ont une capacité de 3000 t. Ils sont reliés entre eux

III.74
III.5 APPLICATIONS

hydrauliquement durant le mouvement pour assurer l’égalité des réactions sur les paires d'appuis
longitudinales. Sur C8, π7, π1 et C0, seuls deux appuis sont utilisés, dans un même plan transversal.
4000 20
4000

Translateur
hydraulique

12000 12000

vue transversale vue longitudinale


Fig 5.36 : Translateurs sur palées

Les deux parties lancées séparément se rejoignent au milieu de la travée P2-P3 où elles sont clavées.
Les pylônes sont alors montés sur la berge et amenés en position couchée à leur emplacement définitif
où, par un mouvement de rotation, ils sont redressés. Les haubans sont mis en place et réglés, avant
que les palées provisoires ne soient démontées.

III.5.2.1.3 Etudes

Le bureau d’études Greisch a été chargé de réaliser les calculs d’ensemble de l’ouvrage, le calcul des
phases de lançage, le dimensionnement du tablier, des pylônes et des haubans, la conception des
méthodes d’exécution et des ouvrages provisoires, ainsi qu'une assistance aux opérations de lançage.
Le dimensionnement a été avant tout conditionné par :
– les études au vent : compte tenu de la très grande hauteur de l’ouvrage au-dessus du sol, les
vitesses de vent sont très importantes, et des analyses spectrales au vent turbulent ont dû être
menées, tant en configuration définitive qu‘en phase de montage.
– Les études de lançage : compte tenu de l’importance des passes à franchir, et de la différence de
niveau entre l’aire de lancement et le reste du profil de lançage, les efforts générés sont
déterminants dans les 342 premiers mètres de l’ouvrage lancé.
Toutes ces études ont été menées avec le programme de calcul FINELG, et les calculs de lançage à
l’aide des développements qui ont été présentés dans ce travail. Ces calculs ont été initiés par l’auteur,
avant d’être poursuivis par d’autres ingénieurs du bureau Greisch, à savoir François Bachy et Charles
Havelange. La version définitive est présentée ici, en s’attardant sur le développement numérique, les
choix de discrétisation, et l’interprétation de l'analyse non linéaire, travaux propres à l’auteur.
Les lançages sud et nord sont en tous points similaires. Seul le lançage sud sera présenté ici.
Deux phases seront développées :
– le lançage durant lequel le pylône passe de S1, le dernier appui de l'aire de lançage, à π7, appelé
lançage de S1 à π7, soit L3;
– le lançage de P7 à π6, soit L5.
Les lançages précédant L3 se font sur l'aire de lancement, sans pylône, et sont classiques. L3 est le
premier lançage où le pylône descend de l'aire de lancement vers le profil en long; il est un des plus
complexes. L5 est le premier lançage "courant", c'est à dire un lançage où le pylône franchit une passe
de 171 m entre deux appuis situés sur le profil définitif.

III.75
III.5 APPLICATIONS

III.5.2.2 Etudes du mouvement de lançage

III.5.2.2.1 Mise au point de la discrétisation

Quoique le tracé en plan ait une courbure, elle est faible et les effets de torsion et de flexion hors plan
induits sont suffisamment faibles que pour pouvoir être négligés. Le modèle est donc plan.

Comme il apparaîtra dans le calcul, le lançage fait intervenir des phénomènes non linéaires :
– décollement des appuis sur l'aire de lançage;
– comportement non linéaire des câbles qui, en fonction de l'avancement, sont soit tendus, soit
souples.
Une analyse au second ordre s'impose.

Le tablier, s'il présente une géométrie extérieure constante, est constitué de tôles d'épaisseur variable
sur la longueur de l'ouvrage; le découpage du plan de matières ne correspond pas à l'espacement des
haubans, qui lui même ne s'accorde pas à la longueur des travées. Si l'étude devait être menée avec
des éléments d'appui classiques, en réalisant un calcul par configuration considérée, il serait
nécessaire, pour relier le tablier à ses appuis, de déplacer les nœuds du tablier pour les faire coïncider
à la position des piles et palées. L'usage de l'élément d'appui de lançage montre ici tout son intérêt en
nous permettant de nous affranchir de cette contrainte.

La description complète du modèle (coordonnées des nœuds, éléments, géométries, charges) est
présentée dans l'annexe 2. Il n'en sera fait ici qu'une description sommaire, en insistant sur les points
particuliers.
Le tablier et le pylône sont discrétisés par des éléments de poutre à 3 nœuds, de longueur variable
fixée par la position des attaches de câble et les changements d'épaisseurs de tôle. Les nœuds du
tablier sont définis au niveau de l'axe de symétrie de la section, en fibre supérieure. La ligne de
glissement doit donc être excentrée de la ligne de nœuds de 4.2 m. Les haubans sont discrétisés par
des éléments de treillis avec une loi mécanique non linéaire de type Bleich-Ernst.
Au début du lançage L3, le pylône est situé sur l'appui S1 de l'aire de lancement. L'extrémité du porte à
faux est au delà de C8, dans la zone de rattrapage du profil théorique. Le pont est donc déjà, dans
cette configuration, considérablement déformé. La discrétisation est cependant réalisée avec un profil
de l'ouvrage rectiligne (fig 5.37). Les premiers pas de calcul servent à calculer la configuration initiale
(fig 5.38).

π7 C8 S1 S2 S3 …

π6 P7

Fig 5.37 : Configuration non déformée de la structure initiale : le tablier est situé sous les appuis

III.76
III.5 APPLICATIONS

excentricité de la
ligne de glissement

Fig 5.38 : Configuration initiale déformée, échelle 1x1

Pour l’étude du mouvement, la sollicitation des piles et palées est uniquement appliquée en tête. Les
palées et piles sont chacune représentées par un seul élément, de raideur axiale et flexionnelle
équivalentes à la pile ou palée complète.
Le système des quatre balancelles d'appui, sur chaque pile ou palée, est représenté par deux éléments
d'appui supposés à direction verticale fixe, appelés S1 et N1. Comme les balancelles sont reliées
hydrauliquement, les réactions dans les éléments d'appui doivent être égales. Numériquement, cette
condition est respectée en construisant un système de "balance" reliant les deux appuis à la pile (fig.
5.39).
d
FS1
N1 S1 FN1
FN1=FS1
rotule

Configuration initiale Configuration déformée

Fig 5.39 : Fonctionnement des balancelles

Cette "balance" pose cependant un problème lorsque le tablier accoste pour la première fois la pile (ou
palée). Seul le premier appui reprend une charge; la rotule de la balance doit être bloquée. Un blocage
réel de la rotule est bien entendu possible, mais il obligerait à maîtriser le pas d'accostage a priori.
Une autre solution, qui a le mérite de ne demander aucune intervention de l'ingénieur chargé du calcul,
a été mise en place : un élément supplémentaire d'appui, appelé S2, fixé à la pile en dessous de la
rotule, a été défini (fig 5.40). Cet élément a comme ligne de glissement les d premiers mètres du
tablier, reportés en rouge sur la figure. L'appui S1 a pour ligne de glissement la suite du tablier. L'appui
N1 peut appuyer l'entièreté du tablier. Ainsi, S1 et S2 ne sont jamais actifs en même temps, et la balance
S1-N1 ne fonctionne que lorsque l'extrémité du tablier a dépassé le deuxième appui.

III.77
III.5 APPLICATIONS

sens d'avancement
d

1. Accostage sud N1 inactif S1 inactif


Seul l'appui S2
S2 actif
fonctionne
rotule

d sens d'avancement
2. Accostage nord
Entrée en fonction de N1 actif S1 actif
la balance.
Désactivation de S2. S2 inactif
Activation de S1 et N1. rotule

Fig 5.40 : Modélisation du fonctionnement des balancelles

L'appui S2 est unilatéral et tolère un décollement du tablier, le système S1-N1 de balancelles n'en tolère
pas, ce qui correspond au fonctionnement réel du système. De la même façon, les appuis sur l’aire de
lancement, la culée et la première palée accostée permettent le décollement. Même si ces derniers
sont par construction à direction radiale par rapport au pont, ils sont supposés verticaux dans le
modèle.
Le mouvement du pont est généré par déplacement imposé d'un appui horizontal placé au bout du
porte à faux du tablier (fig 5.41). Tous les autres appuis du pont étant verticaux et toutes les charges
étant gravitaires, la réaction y sera toujours nulle.

appui horizontal

Fig 5.41 : Appui horizontal, servant à mettre en mouvement le tablier

III.78
III.5. APPLICATIONS

III.5.2.2.2 Calcul du lançage L5 (lançage courant)

Comme déjà précisé, le lançage est dimensionnant pour le tablier métallique. Les efforts doivent donc
être minimisés. D'autre part, les opérations à réaliser en cours de lançage doivent être limitées au
maximum, car les mouvements de lançage ne peuvent être réalisés que sous un vent inférieur à 72
km/h, et les fenêtres météo, basées sur les prévisions de Météo France, sont assez courtes. Par
ailleurs, toute manipulation a un coût.
Dès lors, pour les lançages courants, c'est à dire les lançages de 171 m où le pylône franchit des
travées éloignées de l'aire de lancement comme le lançage L5, peu de paramètres peuvent donner lieu
à une optimisation :
– Les tassements d'appui sont sans effet en raison des grandes portées franchies;
– le réglage des haubans ne peut être modifié en cours de lançage, les réglages étant trop coûteux,
tant en temps qu'en argent.
Le réglage des haubans est dès lors choisi :
– pour permettre l’accostage de l’avant bec lorsque le porte à faux arrive au droit de l'appui suivant;
– pour éviter de ramener trop de charges au pylône lorsque celui-ci est en travée, ce qui provoquerait
de grands moments, positifs au droit du pylône, et négatifs au droit des appuis.

La figure 5.42 reprend les déformations du pont, lorsque le pylône est en position initiale, au quart, à la
moitié, aux trois-quarts et à la fin de la travée. Sur ces diagrammes, seules les déformations du tablier
et du pylône sont représentées. La vallée, la palée et les piles sont représentées par un fond fixe, afin
d'obtenir une vision réaliste du lançage. Les déformations transversales, et le relèvement de l'aire de
lancement, sont multipliés par 10.
La figure 5.43 représente l'évolution de la flèche au point d'accostage de l'avant bec et au droit du
pylône au cours du lançage. Un avancement de 0 m correspond à la position pylône sur P7, et un
avancement de 171 m à la position pylône sur π6.
Les figures 5.44 et 5.45 représentent l'évolution de l'effort dans les haubans.

En analysant ces figures en parallèle, il apparaît que :


– dans un premier temps, les haubans restent tendus, avec même une augmentation de l'effort dans
les plus grands câbles. Le point d'accostage est situé au-dessus du profil de référence.
– Ensuite, le pylône, avançant vers le milieu de la travée, est de moins en moins soutenu. La flèche
au pied du pylône augmente, les haubans se détendent, très rapidement pour les plus courts, plus
lentement pour les longs. L'encorbellement n'est plus soutenu, et le point d'accostage passe sous
le profil de référence.
– Enfin, le pylône s'approchant de π6, les haubans se retendent, et, au moment de l'accostage, le
tablier est 40 cm au-dessus du profil de référence.

III.79
III.5. APPLICATIONS

Avancement 0 m

Avancement 42.75 m

Avancement 85.5 m

Avancement 128.25 m

Avancement 171 m

Fig 5.42 : Déformées de l'ouvrage au cours du lançage L5

III.80
III.5. APPLICATIONS

Pied du pylône

1 Point d'accostage de l'avant bec


Niveau (m)

-1

-2
0.00 42.75 85.50 128.25 171.00
Avancement (m) - Position du pylône

Fig 5.43 : Lançage L5 (pylône de P7 à π6) : évolution des niveaux par rapport au profil de référence

avancement

8S 10S 11S
11 N 10 N 8N

12000

11000

10000
11N
9000

8000 10N

7000
Effort (kN)

8N
6000

5000 8S

4000
10S
3000

2000
11S

1000

0
0.00 42.75 85.50 128.25 171.00
Avancement (m)

Fig 5.44 : Lançage L5 (pylône de P7 à π6) : évolution de l'effort dans les haubans longs

III.81
III.5. APPLICATIONS

avancement

6N 4N 2N 2S 4S 6S

10000

9000

8000 6N

7000
4N

6000
Effort (kN)

2N
5000

4000 2S

3000
4S

2000
6S
1000

0
0.00 42.75 85.50 128.25 171.00
Avancement (m)

Fig 5.45 : Lançage L5 (pylône de P7 à π6) : évolution de l'effort dans les haubans courts

La figure 5.46 reprend les diagrammes de moments pour différents avancements, comparés aux
diagrammes enveloppes sur l'ensemble du lançage L5.

Il apparaît que les moments maxima négatifs et positifs ont lieu en même temps. Contrairement à ce
qui est attendu, les plus grandes valeurs n'apparaissent pas lorsque le pylône est situé en milieu de
travée, mais plutôt lorsqu'il est au quart et aux trois-quarts de la travée. En effet, en position médiane,
les haubans se détendent totalement, tandis qu'aux positions intermédiaires, les haubans longs ( 8, 10
et 11 ) ramènent de la charge sur le pylône, avec pour conséquence d'augmenter les moments dans le
tablier.
Le moment positif au droit du pylône présente un maxima très important, et doit être limité pour être
technologiquement admissible.

III.82
III.5. APPLICATIONS

rouge : enveloppe du lançage


bleu : avancement 0 m

10000 kNm

rouge : enveloppe du lançage


vert : avancement 46 m
bleu : avancement 56 m

rouge : enveloppe du lançage


vert : avancement 106 m
bleu : avancement 116 m

rouge : enveloppe du lançage


vert : avancement 167 m
bleu : avancement 171 m

Fig 5.46 : Evolution des moments en cours de lançage

III.83
III.5 APPLICATIONS

III.5.2.2.3 Calcul du premier lançage : L3

Les premiers lançages sont assez complexes. En effet, le tablier doit descendre de l'aire de lancement
vers le profil théorique; il apparaît alors des moments négatifs complémentaires. L'objectif visé dans
ces lançages est de maintenir les moments de flexion dans le tablier dans des valeurs proches de
celles qui apparaissent lors des lançages courants. Pour rencontrer cet objectif, les appuis :
– sont plus rapprochés;
– sont disposés verticalement pour suivre au mieux la courbe naturelle du pont.

Mais le tablier n’est pas le seul point critique. Les appuis à l'arrière de la culée ont une capacité
inférieure aux 4 balancelles disposées sur les piles et palées :
– 900 t par balancelle pour les appuis sur l’aire de lancement;
– 2000 t par balancelle sur π1, π7, C0 et C8, où sont placées deux balancelles.
Au début du lançage L3, afin de ne pas ramener trop de charge au droit du pylône lorsqu’il passe sur
les appuis, seuls 2x3 haubans (8S, 10S, 11S et 8N, 10N, 11N) sont tendus.
Ces mesures sur les haubans ne sont pas suffisantes lorsque le pylône passe de π7 à C8. Afin de
limiter la charge ramenée sur chacun de ces appuis :
– π7 est relevée lorsque le pylône arrive à proximité de C8 afin de décharger ce dernier,
– π7 est abaissée lorsqu’elle supporte elle-même le pylône.
En fait, π7 et C8 étant fort proches, elles sont utilisées comme si elles formaient conjointement une
"balance" comme sur les piles et palées courantes.
Par ailleurs, les rotations sur appui doivent être surveillées pour rester dans des limites
technologiquement acceptables. En effet, les appuis sur les piles, palées et culées sont constitués de 4
vérins en long (fig 5.47). La longueur de l'appui est de 4 m, et la variation des rotations en cours de
lançage doit être compatible avec la course des vérins : ∆hvérin < (θappui,max -θappui,min) x 4.00

Rotations
extrêmes en position de référence
fonction de
la course
vérins

Pile ou palée
4m

Fig 5.47 : Limitation de la rotation des balancelles

Les figures suivantes reprennent :


– figures 5.48 à 5.56 : le diagramme des moments dans le tablier en cours de lançage;
– figures 5.57 à 5.59 : les déformées aux instants caractéristiques;
– figures 5.60 à 5.61 : l'évolution des réactions et rotations aux appuis en cours de lançage;
– figure 5.62 : l'évolution de l'effort dans les haubans .
Tous ces graphiques doivent être lus en parallèle.

Sur le diagramme de la figure 5.48 sont reportés les enveloppes positives et négatives des moments
sur le lançage L3 en rouge, et le diagramme de moment au début du lançage en bleu. Ce dernier est
nettement inférieur aux enveloppes. On note que, grâce aux faibles portées, le diagramme enveloppe
des moments positifs est faible part rapport à celui du lançage L5.

III.84
III.5. APPLICATIONS

rouge : diagramme enveloppe


bleu : +000 m : début lançage

100000 kNm

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7

Fig 5.48 : Diagramme de moments pour un avancement de 0 m

Après 25 m d'avancement, le moment au droit de C8 atteint 400 000 kNm (fig 5.49). C8 est abaissé
pour diminuer ce moment, qui va encore croître aux avancements suivants, ainsi que la réaction sur C8.

rouge : diagramme enveloppe


vert : +025 m : avant abaissement C8
bleu : +025 m : abaissement C8

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7
Fig 5.49 : Diagramme de moments pour un avancement de 25 m, avant et après opération

A l'avancement 41 m, le moment sur C8 atteint de nouveau 400000 kNm (fig 5.50). La réaction et le
moment en S1 décroissent lorsque le pylône s'éloigne. Afin de décharger au maximum l'appui C8, il est
abaissé, et S1 est relevé.
rouge : diagramme enveloppe
vert : +041 m : avant abaissement C8
bleu : +041 m : abaissement C8

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7

Fig 5.50 : Diagramme de moments pour un avancement de 41 m, avant et après opération

III.85
III.5. APPLICATIONS

Après ces opérations, C8 est clairement en dessous du profil naturel du pont, comme on peut le voir sur
le dessin de la déformée à l'avancement 41 m (fig 5.57), ce qui permet de le décharger au profit de π7,
comme c'est très visible pour les avancements de 61 et 66 m (fig 5.51). A partir de ce moment, la
réaction sur C8 décroît, et celle sur π7 augmente.
rouge : diagramme enveloppe
vert: +061 m
bleu : +066 m

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7

Fig 5.51 : Diagramme de moments pour un avancement de 61 m et 66 m

A l'avancement 81, C8 est relevé pour décharger π7 et donner à la déformation du pont un profil plus
naturel (fig 5.52).

rouge : diagramme enveloppe


vert : +081 m : avant opérations
bleu : +081 m : relèvement de C8

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7
Fig 5.52 : Diagramme de moments pour un avancement de 81 m, en cours d'opérations

Ensuite, toujours à la même position, π7 et C8 sont abaissés, pour les décharger (fig 5.53).

rouge : diagramme enveloppe


vert : +081 m : relèvement de C8
bleu : +081 m : abaissement simultané de π7 et C8

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7
Fig 5.53 : Diagramme de moments pour un avancement de 81 m en cours d'opérations

III.86
III.5. APPLICATIONS

S1 est alors relevé, toujours dans le même but (fig 5.54). Cela a pour conséquence de réaugmenter
aussi le moment sur π7. Mais, au final de toutes les opérations effectuées en +081 m, les moments et
réactions sur π7 sont bien diminuées.
rouge : diagramme enveloppe
vert : +081 m : abaissement simultané de π7 et C8
bleu : +081 m : relèvement S1

Fig 5.54 : Diagramme de moments pour un avancement de 81 m en cours d'opérations

Ensuite, le moment et la réaction sur π7 continuent à augmenter. En +094 m, π7 est de nouveau


abaissée, pour la soulager, et mettre le bout du pont en contact avec P7 (fig 5.55).

rouge : diagramme enveloppe


vert : +094 m : avant opérations
bleu : +094 m : après abaissement π7

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7
Fig 5.55 : Diagramme de moments pour un avancement de 94 m avant et après opérations

A ce stade, les moments sur π7 et C8 croissent tous deux. π7 est abaissé graduellement jusqu'à la fin
du lançage, pour égaliser les moments au droit des deux appuis.

rouge : diagramme enveloppe


bleu : +124 m : fin lançage

C8 S1 S2 S3 …

π7

P7

Fig 5.56 : Diagramme de moments en fin de lançage

III.87
III.5. APPLICATIONS

+000 m : début lançage

+025 m : avant abaissement de C8

+025 m : abaissement de C8 de 250 mm

+041 m : avant abaissement de C8 et relèvement de S1

+041 m : abaissement de C8 et relèvement de S1

Fig 5.57 : Evolution des déformations en cours de lançage, de l'avancement 0 à 41 m

III.88
III.5. APPLICATIONS

+081 m : avant relèvement de C8

+081 m : relèvement de C8 de 200 mm

+081 m : abaissement de C8 de 200 mm et de π7 de 256 mm

+081 m : relèvement de S1 de 300 mm

+094 m : avant abaissement de π7

Fig 5.58 : Evolution des déformations en cours de lançage, de l'avancement 81 à 94 m

III.89
III.5 APPLICATIONS

+094 m : abaissement de π7 de 130 mm

+124 m : fin du lançage L3

Fig 5.59 : Evolution des déformations en cours de lançage, de l'avancement 81 à 94 m

On peut constater sur le diagramme d'évolution des réactions comment la limite de réaction, fixée à
40000 kN, est respectée grâce aux tassements d'appui. A partir de l'avancement 41 m, le tablier est
décollé de S2. De même, P7 ne soutient le pont qu'à partir de l'avancement 94 m. Ces variations d'état
des appuis, comme expliqué dans la description de la discrétisation, ne nécessitent aucune donnée
particulière et sont gérées automatiquement.
-45000

-40000

-35000 P7sud

-30000 pi7
Réactions (kN)

-25000 C8

-20000 S1

-15000 S2

-10000

-5000

0
0 20 40 60 80 100
Avancement (m)

Fig 5.60 : Evolution des réactions sur une paire de balancelles au cours du lançage L3

III.90
III.5 APPLICATIONS

2.50%

1.50%

0.50% P7 sud
pi7
Rotations

C8
S1
-0.50% S2

-1.50%

-2.50%
0 20 40 60 80 100
Avancement (m)

Fig 5.61 : Evolution des rotations sur appui

Contrairement au cas du lançage courant, les haubans ne se détendent pas au cours de L3. Pour
rappel, seuls les haubans longs reprennent des efforts, les autres étant posés sans tension.

avancement

8S 10S 11S
11 N 10 N 8N

14000

13000

12000

11000 11N

10000
10N
9000

8000
Effort (kN)

8N
7000

6000
8S
5000

4000 10S

3000

2000 11S

1000

0
0 20 40 60 80 100
Avancement (m)

Fig 5.62 : Evolution de l'effort dans les haubans

III.91
III.5. APPLICATIONS

III.5.2.2.4 Comparaison aux mesures sur chantier

III.5.2.2.4.1 Lançage L3

En cours de lançage, différentes valeurs d'efforts et de déplacements ont été mesurées sur chantier. Il
s'agit :
– de la flèche d'un point de l'avant bec dont la position est mesurée par GPS;
– des réactions aux appuis S3, S1, π7 et C8;
– de l'effort dans les haubans 8N, 10N et 11S.
Elles ont été comparées aux valeurs obtenues par calcul.

Niveau GPS

La position de l'extrémité du porte à faux du tablier est mesurée par DGPS; sa précision est de l'ordre
du centimètre.
Les valeurs de flèche sont mesurées par rapport au niveau du profil de référence, soit une droite de
3.025 % située au niveau du profil définitif de l'ouvrage. La flèche reprise sur le graphique inclut donc
aussi le relèvement de l'aire de lancement (fig 5.63).

10.0

9.5
valeurs théoriques z (m)
valeurs chantier
9.0

8.5

8.0
Niveau (m)

7.5

7.0

6.5

6.0

5.5

5.0
0 20 40 60 80 100
Avancement (m)

Fig 5.63 : L3 : Comparaison des niveaux GPS théoriques et mesurés par rapport au profil de référence
[B01]

Les allures des deux courbes sont fort proches. La différence la plus significative provient de la
variation de niveau de –130 mm de π7, qui a été effectuée à l'avancement de 91.7 m plutôt que 94 m.
Sinon, la différence ne dépasse pas 0.1 m. Il est difficile de transformer cette différence absolue en
différence relative. En effet, l'avant bec est situé dans la zone de descente de l'aire de lancement, où il
n'existe pas réellement de configuration de référence pour définir une valeur de flèche par rapport à un
état non contraint.

III.92
III.5. APPLICATIONS

Réactions

Ci-dessous (fig 5.64 et 5.65) sont reprises l'évolution des réactions sur C8 et π7, les deux appuis les
plus importants pour ce lançage. Les valeurs sur chantier ont été mesurées de deux façons
différentes :
– les mesures enregistrées par ENERPAC en cours de lançage;
– les mesures beg, relevées manuellement sur les écrans de contrôle pendant le lançage.
Compte tenu des techniques de mesure, lorsque les valeurs sont différentes, il est impossible de dire
quelle est la valeur la plus fiable.
-50000

-45000

-40000

-35000

-30000
Réaction (kN)

-25000

-20000

-15000

-10000

-5000

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Avancement (m)

Valeurs théoriques notes chantier beg Valeurs mesurées ENERPAC

Fig 5.64 : Réactions sur C8 au cours de L3 [B01]

-50000

-45000

-40000

-35000

-30000
Réaction (kN)

-25000

-20000

-15000

-10000

-5000

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Avancement (m)

Fig 5.65 : Réactions sur π7 au cours de L3 [B01]

III.93
III.5. APPLICATIONS

Les valeurs en général correspondent très bien. On peut noter les points particuliers suivants :
– Entre les avancements 25 et 41, une partie de la charge qui aurait dû être sur C8 par calcul est
reportée sur π7. Au vu de la grande concordance entre valeurs mesurées et calculées aux
avancements immédiatement précédents ou suivants, on peut supposer que la dénivellation de C8
en 25 m n'a pas été faite à la bonne valeur;
– De l'avancement 94 à l'avancement 124, un abaissement graduel de π7 était prévu.
Technologiquement, cet abaissement a été réalisé par paliers successifs. Ceci explique la
différence entre les comportements théoriques et mesurés.

Efforts dans les haubans

Pour les premiers avancements, la concordance des valeurs mesurées et calculées est excellente
(fig 5.66). Le tablier est toujours bien supporté par les appuis. Ensuite, lorsque l'encorbellement du
tablier au delà de π7 augmente, apparaissent des différences, qui restent cependant limitées à 10%.

11S
10 N 8N

14000

13000

12000

11000

10000

9000

8000
Effort (kN)

7000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Avan cem ent (m )

10N 10N m esuré 8N 8N m esuré 11S 11S m esuré

Fig 5.66 : Effort dans les haubans instrumentés au cours de L3 [B01]

III.94
III.5. APPLICATIONS

Déformée en fin de lançage

On fournit ci-après une comparaison des déformées théoriques et mesurées en fin de L3 (fig 5.67). La
comparaison est faite par rapport au profil de référence. La différence maximale est de 38 mm.

Comparaison des déformées levées et théoriques an fin de L3

6.0 P7 π7 C8 S1 S2 S3 S4 S5 S6

5.5

5.0
Niveau par rapport au profil de référence (m)

4.5

4.0

3.5

3.0

2.5

2.0

1.5

1.0

0.5

0.0

-0.5
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Distance au pylône (m)

levé déformée théorique appuis théoriques

∆max = 38mm

Fig 5.67 : Déformées du tablier en fin de L3 [B01]

III.95
III.5. APPLICATIONS

III.5.2.2.4.2 Lançage L5

La comparaison des valeurs de calculs aux valeurs mesurées sur chantier, pour ce premier lançage
courant, sont aussi concluantes que pour le lançage L3. A titre d'exemple, sont repris ci-dessous :
– l'évolution de l'effort dans trois haubans en cours de lançage (fig 5.68);
– l'évolution de la flèche au bout du tablier, mesurée par GPS (fig 5.69).

P7 pi6 10000

9000

8000
Hauban 8N : calcul
Hauban 8N : mesures 7000
Hauban 4N : calcul
Hauban 4N : mesures 6000
Hauban 10 N : calcul

Effort (kN)
Hauban 10 N : mesures
5000

4000

3000

2000

1000

0
171 152 133 114 95 76 57 38 19 0
Distance restant à parcourir (m))

Fig 5.68 : Comparaison du calcul et des valeurs relevées sur chantier [H01]

1000

900 Z théorique GPS

800 GPS

700

600

500
flèche (mm)

400

300

200

100

-100

-200

-300
280000
285000
290000
295000
300000
305000
310000
315000
320000
325000
330000
335000
340000
345000
350000
355000
360000
365000
370000
375000
380000
385000
390000
395000
400000
405000
410000
415000
420000
425000
430000
435000
440000
445000
450000
455000
460000

Distance de lançage (mm)

Fig 5.69 : Comparaison du calcul et des valeurs relevées sur chantier [H01]

III.96
III.5. APPLICATIONS

III.5.2.2.4.3 Conclusions

Il est rare de pouvoir disposer, lors de la construction d'un ouvrage d'art, de mesures suffisamment
complètes et étoffées pour valider complètement les résultats numériques. Ici, nous disposons de
mesures :
– de déplacements;
– de réactions;
– des efforts, dans les haubans.
Nous pouvons donc comparer à la fois les déformations et les efforts dans la structure. Les résultats
sont plus que concluants. Les différences entre calculs et mesures restent faibles, tant que la
procédure de lançage correspond exactement au calcul. Cette comparaison valide le comportement de
la structure mais aussi les développements de l'outil numérique, et les choix de discrétisation.

III.97
IV. CONCLUSIONS

Quatrième partie

CONCLUSIONS

Le but de la thèse consistait à développer une solution "éléments finis" pour l'étude des effets des
phases de construction sur le comportement des ouvrages d'art incorporant :
– les non linéarités géométriques;
– les non linéarités mécaniques, tant pour l'acier que pour le béton;
– les effets de la déformation différée dans le béton.
On peut estimer avoir atteint cet objectif au vu des deux applications concrètes réalisées en fin de ce
travail.

L'outil a été obtenu en se basant sur un programme éléments finis existant, le FINELG. Cette thèse ne
constitue en effet pas un travail isolé mais s'inscrit dans la continuité de travaux antérieurs.
Ce logiciel, dont la fiabilité et la qualité ne sont plus à démontrer, est complété dans ce travail par :
– une étude des lois mécaniques de l'acier, et surtout du béton, afin de disposer de modèles
complets du comportement des matériaux, ainsi que des procédures pour déterminer les
paramètres desdits modèles;
– le développement, à l'intérieur de FINELG, d'éléments permettant la gestion des structures
évolutives, afin de pouvoir calculer les phases de construction des ouvrages d'art.

La première partie du travail s'est ainsi attachée à la modélisation du comportement mécanique, tant de
l'acier que du béton :
– une brève revue bibliographique (chap II.1) relève les principaux modèles mécaniques acier et
béton, dont l'utilisation peut être envisagée dans le cadre du calcul des ouvrages d'art.
– Les plus appropriés de ces modèles sont choisis, implémentés et dans certains cas améliorés, tant
pour l'acier (chap II.2) que pour le béton (chap II.3).
– La solution adoptée dans FINELG pour la représentation de la connexion dans les structures mixtes
est conservée et rappelée au chapitre II.4.
– Le chapitre II.5 permet de valider les choix et les développements présentés dans les chapitres
précédents, par confrontation à l'expérience.

Dans cette première partie du travail, on a donc mis au point des modèles scientifiquement éprouvés, et
suffisamment fiables pour nous permettre d'aborder la modélisation de l'évolution des structures, qui
constitue la deuxième partie du travail.

Dans cette deuxième partie :


– une brève introduction (chap III.1) reprend quelques références à des développements similaires
connus de l'auteur, suivies d'un relevé des principales techniques de construction.
– Ce dernier oriente la stratégie générale de modélisation (chap III.2).
– Elle est concrétisée par les modifications du programme et la conception et l'introduction de
l'élément d'appui de lançage présentés au chapitre III.3.
– Le chapitre III.4 valide les développements du III.3 par la confrontation d'exemples simples au
calcul théorique.
– L'applicabilité de la démarche de calcul est montrée par l'étude de deux cas concrets, le pont de
l'Europe à Coïmbra et le viaduc de Millau.

IV.1
IV. CONCLUSIONS

La première partie est avant tout un travail de synthèse relatif aux modèles existants, complétée par
des développements originaux lorsque le besoin s'en est fait sentir. La seconde partie présente
beaucoup plus d'éléments personnels. Afin de faire la part entre contributions originales et travail de
synthèse, le résumé et les conclusions des différents chapitres sont repris ci-dessous.

IV.I. COMPORTEMENT MÉCANIQUE

IV.I.1 Comportement mécanique – état de la question


Ce chapitre constitue un travail de synthèse.

Le comportement mécanique de l'acier est actuellement assez bien maîtrisé. Après un bref rappel de
nature phénoménologique, l'état de la question s'est attaché à la description des modèles les plus
couramment utilisés en génie civil et dans les domaines connexes :
– le modèle élastoplastique à écrouissage isotrope, le plus simple et le plus fréquent pour les
chargements statiques monotones;
– les modèles à écrouissage cinématique linéaire, les modèles avec réactualisation des coefficients,
les modèles multi-couches et à écrouissage cinématique non linéaire, qui sont plutôt destinés aux
chargements avec des renversements complets des champs de contrainte, comme dans le cas des
chargements cycliques. Ces différents modèles ont été présentés par ordre de complexité et
d'occurrence scientifique croissante.

Nous avons scindé la représentation du béton en trois domaines indépendants :


– le comportement en compression;
– le comportement en traction;
– le comportement différé;
bien que la séparation entre ces différents phénomènes soit toute relative. Cette démarche est due au
fait que les modèles complets sont pratiquement inutilisables sur le plan pratique.

Les modèles en compression pour le béton peuvent être rassemblés en trois catégories :
– les modèles écrits en théorie de l'endommagement;
– les modèles écrits en théorie de la plasticité;
– les modèles combinés incorporant endommagement et plasticité.
Ces derniers sont certainement les mieux adaptés à la phénoménologie du béton. Dans ces
formulations mixtes, une base de plasticité assure une plus grande adaptativité du modèle aux
différents types de béton, aux conditions de confinement,… alors qu'une base d'endommagement
amène une plus grande rigueur.

Le comportement en traction du béton est quasi élastique linéaire jusqu'à la contrainte de fissuration.
Lorsqu'il n'est pas armé, la branche de "tension softening" qui fait suite à la fissuration, et qui représente
l'énergie nécessaire à l'ouverture des fissures, est difficile à maîtriser et n'a que peu d'intérêt dans ce
travail. Elle est donc négligée ici. Par contre, lorsque le béton est armé, l'interaction entre le béton et
les armatures entre les fissures crée une raideur additionnelle qui ne peut être négligée.
Les modèles les plus courants sont rappelés, qu'ils soient basés sur une modification de la loi de
comportement de l'acier ou du béton.

IV.2
IV. CONCLUSIONS

Les modèles pour le comportement différé du béton sous charge peuvent être divisés en deux
catégories :
– les modèles séparant les effets instantanés et différés. Les lois de fluage sous contrainte constante
et sous contrainte variable sont aussi souvent séparées. Les premières ne portent pas à discussion
dans cette thèse : les modèles les plus courants sont simplement identifiés. Les secondes sont,
pour la plupart, des substituts au principe de superposition. On relève les modèles basés sur la
théorie de l'hérédité, ceux ayant recours à la notion de module effectif ajusté, les modèles récursifs
exponentiels et la méthode du temps équivalent améliorée.
– Les modèles traitant à la fois les effets instantanés et différés. Ils sont certes les plus prometteurs,
mais ils sont difficilement utilisables d'un point de vue pratique.

IV.I.2 Modèles mécaniques pour l'acier


Sur base de l'état de la question effectué, nous adoptons :
– un modèle élastoplastique à écrouissage isotrope en cas de chargement statique monotone. Il
représente correctement le comportement de l'acier, pour un coût numérique relativement faible.
– Un modèle élastoplastique à écrouissage cinématique, avec réactualisation des coefficients, pour
les autres chargements. Après comparaison de deux modèles, le modèle de GIUFFRE est choisi.
Il permet d'intégrer :
– la non linéarité de la transition élastique-plastique;
– la règle de Masing;
– les effets de rochet et de relaxation de la contrainte moyenne.

IV.I.3 Modèles mécaniques pour le béton

IV.I.3.1 Compression
Alors que pour l'acier :
– l'amélioration de la qualité du matériau n'a pas entraîné de changement majeur du comportement
mécanique;
– le modèle de plasticité est universellement reconnu;

par contre, pour le béton :


– l'évolution incessante du matériau modifie de façon non négligeable la forme des lois mécaniques.
Ainsi, par exemple, l'avènement des BHP a entraîné le développement de nouveaux modèles;
– Il existe par ailleurs de nombreux modèles, certes parfois proches l'un de l'autre, mais dont aucun
ne semble emporter une adhésion unanime.

Notre choix s'est dès lors porté sur un modèle combiné plasticité-endommagement, basé sur la théorie
plastique mais avec prise en compte de la dégradation du module de décharge en fonction du niveau
de contrainte atteint. Ainsi, la loi enveloppe peut facilement être adaptée en fonction du type de béton.
Pour couvrir les besoins de ce travail, nous disposons des lois mécaniques enveloppes suivantes :
– la proposition de STUDER pour les bétons normaux, équivalente au modèle EC2;
– les règles du FIB 99 pour les bétons haute performance;
– l'approche de CUSSON et PAULTRE, pour le chargement cyclique des BHP.
La loi de variation du module de décharge peut elle aussi être calibrée, soit sur des données
expérimentales, soit sur un modèle particulier, plus élaboré pour le problème considéré.

IV.3
IV. CONCLUSIONS

IV.I.3.2 Traction

En traction, notre choix s'est porté sur un modèle élastique jusqu'à la fissuration, suivi d'une branche
descendante représentant le "tension stiffening". Ce modèle :
– permet de tenir compte du fluage du béton tendu;
– place les contraintes – et l'énergie de déformation – là où elles se développent réellement, c'est à
dire dans le béton.

Trois modèles différents, de complexité décroissante, sont adoptés :


– un modèle pour poutres régulières, précis mais applicable uniquement aux sections classiques
soumises à un chargement monotone;
– un modèle de type tirant, simplification du premier, mais applicable à tout type de section et de
sollicitation;
– un modèle forfaitaire, ne demandant aucun calcul pour la détermination des paramètres, mais ne
donnant des résultats corrects qu'en moyenne.
Les deux premiers sont basés sur le modèle du CEB 78 appliqué de la même façon que MASSICOTTE
l'a fait pour un modèle "plaque".

IV.I.3.3 Comportement différé


Quant au comportement différé, nous séparons le vieillissement, le fluage sous contrainte constante et
le fluage sous contrainte variable. Le modèle de BOERAEVE est adopté pour le vieillissement; le
modèle de fluage sous contrainte constante est celui de l'EC2.
Pour le modèle de fluage sous charge variable, le choix s'est porté sur la MTEA de BOERAEVE. Cette
méthode présente cependant un inconvénient majeur : alors qu'elle est inspirée du principe de
superposition, la valeur de la déformation finale peut s'écarter de 10 à 15 % de celle prédite par ce
dernier. Une amélioration de la MTEA, appelée MTEA2, est développée.
La MTEA remplace l'intégrale de l'équation de Volterra par un seul terme. La MTEA2 ajoute une
variable supplémentaire par rapport à la MTEA.
L'adjonction du deuxième paramètre permet d'imposer une deuxième condition à chaque
accroissement de contraintes. Les déformations finales peuvent dès lors être identiques à celles
calculées par le principe de superposition.
Cette méthode résultant d'une modification de la MTEA, appelée MTEA2, représente un des apports
majeurs de cette thèse.
Elle est comparée à une autre méthode du même type, due à KRETZ et PEYRAC, dans laquelle
l'expression initiale de la MTE est modifiée différemment. On conclut que la MTEA2 permet de mieux
suivre l'évolution des déformations en cours de chargement.

IV.I.4 Validation
Les développements effectués dans le cadre du présent mémoire sont appliqués pour simuler
différentes structures expérimentales :
– une poutre en béton armé à deux travées, chargée instantanément jusqu'à la ruine.
La charge et la ductilité à la ruine sont obtenues par la simulation numérique avec une grande
exactitude. La précision sur la flèche au niveau des charges de service dépend de l'approche
adoptée pour le "tension stiffening", passant de 1.6 %, pour l'approche poutre régulière, à 8 %, pour
l'approche forfaitaire, ce qui reste tout à fait acceptable.

IV.4
IV. CONCLUSIONS

– le flambement sous chargement instantané de colonnes en béton à haute performance.


Les résultats sont très bons dans les cas où les incertitudes sur les données géométriques ne
prennent pas le dessus. La charge maximale semble très bien prédite, la ductilité étant par contre
parfois sous-évaluée.
– une colonne en béton à haute performance soumise à un chargement cyclique.
Cet essai montre :
– l'adaptabilité des lois matérielles utilisées, qui ont pu être ajustées à un modèle de béton
spécifique aux sollicitations cycliques;
– la qualité de la loi cyclique choisie pour l'acier des armatures, primordiale pour obtenir une
allure de comportement satisfaisante;
– la robustesse numérique du programme.
– un "benchmark" de la RILEM pour le calcul des déformations différées par simulation numérique, à
savoir une série de poutres sollicitées aux différents niveaux de charge caractéristiques du
comportement des structures en béton armé.
Il apparaît que cette simulation est principalement influencée par :
– le fluage du béton sous charge constante;
– la fissuration;
tandis que le modèle de fluage sous charge variable ne joue qu'un rôle modéré. Les états juste
après chargement, et à terme, sont correctement évalués. La précision pour les états
intermédiaires est moindre. Le modèle de fissuration choisi n'incorpore pas la dégradation de la
liaison acier-béton au cours du temps, et ne fournit des paramètres que pour les situations
extrêmes : après chargement et à long terme. Cette limitation, dans le cadre des ouvrages d'art, ne
prête pas à conséquence, puisque la dégradation de la liaison est autant le fait du temps que des
chargements répétés, et ces derniers ne peuvent être pris en compte tels quels dans un calcul
pratique.
– un deuxième "benchmark" de la RILEM, le flambement par fluage de colonnes en béton.
Les colonnes étant essentiellement comprimées, la fissuration ne joue ici aucun rôle. La simulation
donne d'excellents résultats, malgré l'absence d'information précise relative à la déformée initiale
des colonnes.

IV.I.5 Bilan de la première partie


A la lecture de ce résumé, il apparaît que la première partie a avant tout été une synthèse de travaux
existants. On peut cependant mettre en évidence les contributions originales suivantes :
– pour le comportement en traction : l'écriture des trois modèles, de précision mais aussi de
complexité croissante, clarifie le rapport entre précision du modèle et validité des résultats dans le
cas du tension stiffening.
– Pour le fluage sous charges variables : le passage de la MTEA à la MTEA2 constitue une
amélioration notable, dans la mesure où elle restitue maintenant, à terme, exactement la valeur
obtenue par le principe de superposition. Ce développement constitue l'apport majeur de la
première partie.

IV.5
IV. CONCLUSIONS

IV.II. MODÉLISATION DES STRUCTURES


ÉVOLUTIVES

IV.II.1 Introduction
Dans la première moitié du travail, nous avons mis au point des modèles mécaniques pour l'acier et le
béton, pour des chargements instantanés, monotones ou en dynamique lente, et des chargements
différés. Il s'agit là d'une base nécessaire à l'objectif du travail, mais elle n'est pas suffisante. En effet,
les programmes d'éléments finis non linéaires classiques, tels que le FINELG, sont destinés à étudier
des structures invariables. Ils doivent être adaptés pour tenir compte, en cours de calcul, de l'ajout de
parties de la structure, et l'enlèvement d'ouvrages provisoires. La deuxième partie de ce travail a
consisté en la transformation à faire subir au logiciel FINELG pour le rendre capable de calculer des
structures évolutives. Compte tenu de la complexité des phénomènes mis en jeu (fissuration, fluage,
non linéarités géométriques,…) et de la difficulté à maîtriser le fonctionnement d'une structure évolutive,
un des objectifs visés est avant tout la simplicité d'utilisation.
Dans la bibliographie, on trouve peu d'approches au problème des structures évolutives; celle
développée ici est totalement originale et constitue un des apports majeurs de la thèse.
S'il est impossible de prétendre couvrir toutes les techniques de construction, les développements
effectués couvrent néanmoins :
– la construction par moyen de levage;
– la construction sur cintre;
– la construction par lançage;
– la construction en encorbellement.

IV.II.2 Stratégie de modélisation


Il était possible de construire un modèle par phase, et de transférer d'un calcul à l'autre l'état de
contrainte des éléments et l'état de déformation de la structure. Mais cette approche multiplie le
nombre de fichiers, complique le travail et n'est donc pas scientifiquement et intellectuellement
satisfaisante. On a donc choisi de traiter l'entièreté du montage en un seul calcul.
Le lançage consiste en une mise en mouvement de la structure, alors que les autres techniques de
montage ajoutent des éléments à la construction. Cette distinction amène à traiter le lançage
séparément, sans que cela empêche de le combiner aux autres modes de construction.
Dans toutes les autres techniques, il apparaît que les éléments peuvent être scindés en :
– éléments ajoutés à la structure qui reste isostatique, dits éléments d'encorbellement;
– éléments ajoutés qui rendent la structure hyperstatique , dits éléments de fermeture.
Les premiers peuvent être présents, non chargés, dès le début du calcul, sans perturber l'état de la
partie déjà existante. Les seconds ne peuvent avoir de raideur avant leur mise en place. Les
développements effectués procèdent à cette distinction. Les éléments d'encorbellement peuvent
évidemment être utilisés pour la construction en encorbellement, où ils résolvent le problème du
positionnement de l'élément ajouté, mais aussi pour certaines constructions sur cintre ou par moyen de
levage.
Les éléments de fermeture peuvent être utilisés pour représenter un clavage, ou pour la construction
sur cintre ou par moyen de levage.

IV.6
IV. CONCLUSIONS

L'approche usuelle pour calculer le lançage consiste à inverser le mouvement, c'est à dire à considérer
une structure fixe, sous laquelle se déplacent les appuis. Cette approche, si elle est totalement licite,
présente les inconvénients :
– de rendre plus complexe l'interprétation des résultats;
– de ne pas permettre d'appliquer le calcul à la structure sous les appuis de lançage.
FINELG est un programme non linéaire aux éléments finis écrit pour de petites déformations, mais pour
de grands déplacements. Mettre la structure en mouvement ne pose aucun problème théorique.
L'approche développée représente dès lors le comportement réel, à savoir une structure mobile sur des
appuis fixes.
Un élément de contact, spécifique au lançage, doit être mis au point pour permettre :
– d'appuyer n'importe quel point de la structure lancée, même si ce n'est pas un nœud de la
discrétisation;
– de prendre en compte les décollements éventuels;
– de tenir compte d'une excentricité entre la ligne de nœuds définissant la structure lancée et la
surface de glissement;
– d'intégrer complètement dans la discrétisation l'appui, c'est à dire de ne pas s'appuyer sur le monde
extérieur mais sur une autre partie de la structure, afin de pouvoir prendre en compte les structures
d'appui dans la discrétisation.

IV.II.3 Développements effectués


Le développement des notions d'élément d'encorbellement et d'élément de fermeture est effectué de
façon à perturber au minimum l'organisation des éléments, afin d'être facilement applicable à tout type
d'élément fini. L'application aux éléments de barres rotulées, qui représentent aussi les câbles par la loi
de Bleich-Ernst, prend en compte les particularités propres aux haubans. En effet, l'état d'un câble
n'est entièrement fixé que si un réglage lui est associé. Quatre définitions sont introduites dans le
logiciel. Elles procèdent respectivement par :
– la longueur morte du câble;
– un effort initial de précontrainte;
– une variation de longueur morte;
– la force dans le câble mis en place.

L'élément de contact destiné à simuler les appuis de glissement est défini par un nœud d'appui, fixe, et
une ligne de glissement, constituée d'une suite de nœuds et correspondant à la structure lancée.
L'élément d'appui lie le nœud d'appui à un point quelconque de la ligne de glissement, dont les
déplacements sont déduits des déplacements des nœuds adjacents par les fonctions d'interpolation des
éléments "poutre" constituant la structure lancée. L'appui peut avoir une direction fixe ou être normal à
la surface de glissement, pour représenter les différentes possibilités technologiques. La mise au point
de cet élément constitue un des apports majeurs de la thèse. Son fonctionnement, pour une structure
non linéaire dans laquelle le décollement des appuis est envisagé, n'est assuré que par l'adjonction d'un
amortissement numérique fictif.

Les derniers développements présentés sont de nature plus théorique. Il s'agit de deux méthodes
linéaires de prise en compte des effets différés en cours de construction. Elles résolvent les problèmes
de fluage empêché, c'est à dire de fluage dans une configuration différente de celle de la mise en
charge instantanée.
La première est appelée "méthode de superposition des effets" et cherche à restituer au mieux le
principe de superposition, en extériorisant les liaisons ajoutées en cours de construction. De par son
côté explicite, elle est très proche de la réalité, mais elle est lourde à mettre en œuvre.

IV.7
IV. CONCLUSIONS

La seconde est appelée méthode des coefficients. Un état à la fin des phases de construction est
obtenu en adoptant un module de déformation moyen pour le calcul de toutes les phases. Un état fictif
à terme est calculé en appliquant toutes les charges dans la structure définitive et en adoptant pour le
béton un module à long terme. L'état réel à terme est défini comme une moyenne pondérée de l'état
fictif à terme et de l'état à la fin des phases de construction. Cette méthode est rapide, mais l'aspect
forfaitaire de la moyenne la rend difficile à maîtriser, surtout lorsque les phases de construction sont
complexes.

IV.II.4 Validation
Construction en encorbellement

Les phases de construction d'une structure haubanée, très simplifiée, sont simulées. Elles
comprennent :
– le montage d'une travée principale haubanée, incluant un réglage de haubans;
– le clavage d'une travée d'approche, construite sur cintre, à la travée haubanée;
– une application tardive des surcharges d'équipement.
Les délais entre les mises en charge mettent en évidence la différence de réponse de la structure selon
que le fluage sous contrainte variable est calculé selon la MTEA ou la MTEA2. Les moments extrêmes
varient de 10 %.

Afin de valider le calcul, les phases de construction sont validées par les deux méthodes linéaires.
Elles sont comparées aux résultats obtenus avec la MTEA2, supposée plus proche du principe de
superposition. La méthode de superposition des effets :
– fournit des flèches et des moments différant de 3 % des résultats non linéaires;
– nécessite le calcul de sept cas de charge, et d'une combinaison.
La méthode des coefficients :
– fournit des flèches différant de 12 %, et des moments différant de 4 %, par comparaison aux
résultats non linéaires;
– nécessite le calcul de quatre cas de charge, et d'une combinaison.
La méthode "superposition des effets" apparaît donc plus précise, mais plus coûteuse que la méthode
des coefficients, la différence ne se marquant réellement que pour les déformations.
Cet exemple valide :
– les méthodes linéaires et non linéaires, en raison de la bonne concordance de leurs résultats;
– la stratégie générale de calcul, qui a permis une modélisation facile de cet exemple.

Construction par lançage

Deux exemples servent à valider nos développements :


– dans le premier, la structure peut être calculée manuellement. Il permet de vérifier que la
formulation de l'élément est correctement faite.
Les fonctions d'interpolation comportent un terme dépendant de la force dans l'appui, ce qui oblige
à des itérations supplémentaires pour que l'élément atteigne son état d'équilibre. Un calcul sans ce
terme montre :
– que les déplacements et les efforts en dehors de la zone d'appui ne sont pas affectés si la
discrétisation est suffisante;
– que le moment sur appui est surestimé, en moyenne de 6 %.
Cette approximation est sécuritaire, avec un écart encore acceptable. Elle est tout à fait
raisonnable lorsque le temps de calcul doit être limité.

IV.8
IV. CONCLUSIONS

– Dans le second, l'excentricité de la ligne de glissement varie linéairement, et est très grande. Cet
exemple ne peut être vérifié manuellement, mais il montre la fiabilité de l'élément, les déplacements
étant importants.
La pleine réussite de ces exemples de validation permet d'envisager l'application pratique des
développements effectués à des structures réelles. C'est ce qui fait l'objet de la partie suivante du
travail.

IV.II.5 Applications
IV.II.5.1 Contreflèche du pont de l'Europe à Coïmbra
Il s'agit d'un pont haubané dissymétrique, constitué de trois travées d'approche et d'une travée
principale haubanée qui franchit le fleuve. Le pylône, situé sur une des berges, soutient le tablier de la
travée principale par deux nappes de haubans parallèles ancrés dans la berme centrale. Les haubans
arrières s'ancrent dans deux culées-contrepoids de part et d'autre du tablier. Le montage est réalisé au
moyen de voussoirs préfabriqués. Les travées d'approche sont montées sur cintre, et la travée
haubanée l'est en encorbellement.
Le calcul est destiné à déterminer la contreflèche à partir d'un calcul des phases de construction.

La contreflèche obtenue est validée par un calcul linéaire par la méthode de superposition des effets. Il
apparaît des différences de l'ordre de 2 à 5 % dans les déplacements et les efforts, sauf dans le pylône
où elles sont plus importantes. Son tracé présente en effet un point anguleux, qui le rend sensible aux
effets non linéaires géométriques.
L'analyse linéaire est finalement plus compliquée que l'analyse non linéaire. L'application de la
méthode de superposition des effets oblige à faire des hypothèses peu évidentes :
– pour éviter que le calcul ne devienne trop volumineux, le phasage doit être simplifié;
– ces simplifications obligent à faire des hypothèses sur la détermination du module moyen.

Le calcul linéaire met en fait en lumière l'intérêt du travail effectué dans cette thèse. L'analyse non
linéaire pas à pas calcule les effets différés du béton sans autre hypothèse que celles de la MTEA2. Il
prend par ailleurs en compte :
– les effets non linéaires géométriques, qui apparaissent ici pour une structure somme toute
classique et simple, puisqu'il s'agit du pylône d'une structure haubanée;
– l'effet chaînette dans les câbles, bien qu'il n'ait joué dans ce calcul qu'un rôle secondaire.

Déjà même la discrétisation est plus aisée par analyse non linéaire :
– l'utilisation des éléments d'encorbellement et de fermeture permet une représentation facile et
systématique du mode de construction du tablier, alors que la structure, de par la forme de la
section, est assez particulière;
– les données supplémentaires sont simples : seule la chronologie de création des éléments doit être
définie en sus de la discrétisation classique.

IV.9
IV. CONCLUSIONS

IV.II.5.2 Lançage du viaduc de Millau


Le viaduc de Millau est un ouvrage exceptionnel. D'une longueur de 2460 m, il est divisé en 8 travées
haubanées, et est mis en place par lançage. Le premier pylône est monté et haubané durant le
lançage, et l'aire de lancement est surélevée de 5 m par rapport au profil définitif. Ces deux aspects
entraînent des non linéarités pseudo-matérielles (effet chaînette des câbles, décollement des appuis) et
géométriques.

Les intérêts de cet exemple sont multiples :


– bien qu'il s'agisse d'une structure réelle, elle a été bien instrumentée. La comparaison des mesures
aux calculs s'est avérée excellente, tant pour les efforts que pour les déformations, ce qui valide
l'entièreté de l'outil de calcul pour les structures évolutives lancées.
– Il montre la facilité d'adaptation du modèle de calcul à un exemple peu ordinaire :
– le système de balance des appuis longitudinaux dédoublés peut être représenté facilement;
– les multiples réglages de haubans ou de niveaux d'appui sont pris en compte.

Pour bien comprendre l'intérêt des développements de ce travail, il suffit d'essayer de se figurer ce que
serait le calcul du lançage par un programme d'éléments finis classique :
– au vu des non linéarités du problème, un calcul au second ordre est de toute façon indispensable.
– Une discrétisation doit être définie pour chaque position à étudier. Pour obtenir un calcul aussi
complet que celui présenté dans cette thèse, une configuration doit être calculée tous les 5 mètres
d'avancement, soit 70 fichiers différents pour les deux seuls lançages présentés dans ce travail,
alors qu'au total il y en a 14.
– Sans appui de lançage, dans chaque discrétisation, des nœuds doivent être ajoutés dans le tablier
en face des appuis, ce qui est à la fois fastidieux, et complexe pour le post-traitement des résultats.
En fait, des pré et post processeurs auraient vraisemblablement été développés, mais l'ensemble aurait
été certainement plus compliqué, moins élégant et finalement moins sûr que l'outil développé ici.

IV.10
IV. CONCLUSIONS

CONCLUSION GÉNÉRALE
Ce bilan détaillé montre que l'objectif de la thèse, à savoir le développement d'un outil de calcul des
phases de construction des ouvrages d'art, est atteint.
Ce travail a nécessité de nombreux développements théoriques, et c'est pourquoi il nous a semblé
justifié de le présenter dans le cadre scientifique d'une thèse de doctorat :
– choix critique de modèles matériels pour l'acier et le béton;
– développement de la MTEA2, pour disposer d'un modèle fiable de fluage sous contrainte variable;
– validation par rapport à l'expérience des modèles choisis;
– développement d'une stratégie de modélisation des structures évolutives originale, tant pour le
lançage que pour les autres modes de construction, avec introduction d'éléments appropriés;
– développement d'un élément de contact non linéaire;
– démonstration de l'applicabilité d'une approche scientifique à des ouvrages réels, et validation pour
l'un d'eux par rapport à des mesures in situ.

Ce travail constitue aussi une porte ouverte vers de nouveaux calculs et développements :
– Les calculs de fissuration, les calculs ELU et les calculs sous charges cycliques ne sont pas
appliqués à des cas concrets dans leur entièreté.
– Pour compléter l'outil, dans le domaine des structures planes, il serait utile :
– d'écrire un élément fini capable de représenter la précontrainte, intégrant les pertes par
frottement et relaxation;
– d'ajouter dans l'élément fini de poutre béton le comportement mécanique en cisaillement.
– Le calcul des structures spatiales devrait être abordé. Les ponts avec un comportement
tridimensionnel réel (non projetable dans le plan, comme c'est le cas pour Coïmbra) sont de plus en
plus nombreux. On peut citer par exemple le pont d'Orléans.
Le passage au tridimensionnel présente de nombreux défis :
– définition du fonctionnement d'un appui de lançage 3D;
– prise en compte de la fissuration en torsion du béton;
– maîtrise du positionnement des éléments de fermeture.
Ce travail constitue, par son importance, un sujet de thèse potentiel.

Le seul vœu que l'auteur puisse formuler, à la fin de ce travail, est qu'il soit à la fois, en cet instant, un
outil scientifique adéquat à la pratique d'un bureau d'étude, et une base solide pour les développements
ultérieurs.

IV.11
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

Annexe 1

Présentation de FINELG
et des éléments finis utilisés

1. FINELG

1.1. Description générale


Le programme FINELG est un logiciel de calcul non linéaire basé sur la méthode des éléments finis. Il
permet de calculer, pour une structure donnée :
− son comportement statique ou dynamique linéaire;
− ses fréquences propres et ses modes de vibration associés, avec prise en compte ou non des efforts
internes;
− ses charges critiques et ses modes d’instabilité associés avec prise en compte ou non des non
linéarités;
− son comportement statique ou dynamique non linéaire incluant :
− les grands déplacements, l’instabilité (voilement des plaques, flambement, flambement par
flexion et torsion, déversement des poutres);
− les lois constitutives élasto-plastiques;
− les contraintes résiduelles;
− les assemblages semi-rigides;
− les déformées initiales.

1.2. Description de la structure du programme


FINELG est divisé en 5 parties principales (fig A1.1) :

FIRST
Initialisation; lecture et contrôle des données; préparation de la première itération du 1° pas de calcul,
c-à-d première matrice tangente et vecteur de charges.

SEKOND
Assemblage, contrôle et résolution du système linéaire d’équations.

THIRD
Calcul et impression des résultats : réactions d’appui, déplacements, énergie de déformation, niveau de
charge, contraintes ou forces internes dans les éléments. Test de convergence des corrections de
l’équilibre. Préparation de l’itération suivante : nouvelle matrice Kt élément par élément, pas de charge,
forces hors équilibre, etc...

A1.1
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

INSTAB
Etablissement et résolution du problème aux valeurs propres; calcul et impression des valeurs propres
et des vecteurs de déplacements correspondants.

SAVE
Sauvetage sur fichier des données nécessaires à une éventuelle procédure de reprise de résolution
et/ou à un traitement ultérieur des résultats (dessin ou note de calcul).

Fig A1.1: Organigramme général de FINELG [F03]

A1.2
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2. BASE THÉORIQUE

2.1. Analyse élastique non linéaire

2.1.1. Introduction
FINELG est un programme d’éléments finis non linéaires permettant la simulation numérique du
comportement de structures, pouvant subir de grands déplacements mais dont la déformation reste
modérée. Le rappel sera orienté en fonction des éléments de type poutre plane qui sont utilisés dans
cette thèse.
Les phénomènes étudiés sont régis par quatre types différents d’équations :
– la cinématique, qui étudie le mouvement des corps (description géométrique);
– la statique, qui introduit le concept de contraintes (équations différentielles d’équilibre);
– la forme intégrale des équations cinématiques et statiques (principes des forces et déplacements
virtuels), qui fournissent les équations d’équilibre d’ensemble du corps;
– les équations constitutives, qui caractérisent le comportement physique du matériau étudié.
A partir de ces relations est établi le principe incrémentiel des déplacements virtuels, qui permet la
résolution numérique du problème par une analyse élastique non linéaire.

2.1.2. Cinématique [D03]

Soit un corps composé d’une infinité de particules. Leur position est repérée par 3 nombres Xi dans un
référentiel cartésien arbitraire. Le mouvement est décrit par les positions successives des particules.
L’ensemble de ces positions à un instant donné constitue une configuration.
Soit A et B deux configurations. Si B est décrit en prenant comme variables indépendantes les
coordonnées des points de A, la description est dite lagrangienne. On distingue la description
lagrangienne usuelle (D.L.) et la description lagrangienne corotationnelle (D.C.).

Description lagrangienne

Fig A1.2 : Cinématique : description lagrangienne


Soit Γ0 la configuration d'un corps au repos (coordonnées Xi ); Soit γ sa configuration à l’état présent
( coordonnées xi ) (fig A1.2). On parle de :
– description lagrangienne totale (DLT) quand la configuration de référence est Γ0;
– description lagrangienne actualisée (DLA) si la configuration de référence est γ;
– description lagrangienne généralisée (DLG) quand la configuration de référence est γ’ quelconque.

A1.3
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

Soit
xi= xi(X1,X2,X3)
xi= Xi+U i(X1,X2,X3) (A01.1)
∂x i
Le tenseur jacobien est défini par : Jij = (A01.2)
∂X j
Le déterminant de Jij, appelé J, est une mesure de la variation de volume d’une configuration à l’autre. Il
est positif et fini. On a aussi :
∂Ui
Jij = δ ij + (A01.3)
∂X j
Nous pouvons dès lors définir le tenseur de déformations de Green :

2 2
dl - dL = dxi dxi- dXi dXi = 2 Eij dXi dXj (A01.4)

1 æç ∂Ui ∂U j ∂Uk ∂Uk ö÷


E ij = + + (A01.5)
2 çè ∂X j ∂X i ∂X i ∂X j ÷ø
Il peut aussi s’exprimer en fonction du tenseur jacobien :

E ij =
1
2
(
Jki Jkj − δ ij ) (A01.6)

Description corotationnelle (fig A1.3)

Fig A1.3 : Systèmes d'axes en description corotationnelle totale [D03]

La configuration courante est décrite dans le système d’axes initiaux qui a subi une translation et une
rotation rigide quelconque (fig A1.3). Les mouvements du système de référence sont choisis de telle
manière que la nouvelle configuration Γ0 soit très proche de la configuration courante. Par exemple,
une poutre est définie dans Γ0 sur l’axe Y = 0. Le nouvel axe X pour la description corotationnelle sera
pris sur la corde de la configuration courante (fig A.1.4). En description corotationnelle totale, la
configuration de référence est Γ0; en description corotationnellle actualisée, la configuration de
référence est γ..

A1.4
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

Fig A1.4 : Définition des systèmes d'axes et configurations pour un élément de poutre plane [D03]

Soit Uo le déplacement rigide du système d’axes Xi.

On a : x=x+u
x=U0+X
x=X+U (A01.7)

Etablissons la relation entre xi et xi .


Soit ei et ei les vecteurs unitaires attachés respectivement aux axes Xi et Xi.
Alors
xi(X1,X2,X3) ei = U0i ei + xi(X1,X2,X3) ei (A01.8)

Or, Xi=Xi
et ei = Rik ek

Donc xi = U0 i+ xk Rki
et xk = ( xi - U0i ) Rki (A01.9)

∂x i
Le tenseur jacobien J s’écrit : Jkl =
∂X j

∂ Uk
ou Jkl = δ kl + (A01.10)
∂X l
On peut l’écrire par rapport à Jij :
Jkl = Jil R ki (A01.11)

On peut dès lors définir Eij :


2 2
dl - dL = dxi dxi - dXi dXi = 2 Eij dXi dXj

1 æç ∂ Ui ∂ Uj ∂ Uk ∂ Uk ö÷
Eij = + +
2 ç ∂X j ∂X i ∂X i ∂X j ÷
è ø
et

Eij =
1
2
(
Jki Jkj − δij ) (A01.12)

A1.5
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

On peut aussi démontrer que l'on obtient :

Eij = E ij (A01.13)

grâce aux propriétés des matrices de rotation.

Enfin, comme J mesure la variation de volume entre γ et Γ0, et que le volume de Γ0 est identique à celui
de Γ0, on a :

J=J (A01.14)

2.1.3. Statique

2.1.3.1. Description lagrangienne

a. Contraintes vraies (fig A1.5)

Soit un point de la configuration courante γ . En ce point, sur une facette de normale n, agit un vecteur
de contraintes tσ. En découpant un tétraèdre élémentaire limité par cette facette et des plans parallèles
aux plans de référence, on extériorise les contraintes σij. Les équations d’équilibre s’écrivent :

tσj = σij ni (A01.15)

avec tσ= tσj ej et n=ni ei

On définit aussi la force intérieure df : df = tσ da (A01.16)

avec dfj = tσj da = σij ni da =σij dai

σij est un tenseur symétrique.

Fig A1.5 : Définition des contraintes vraies [D03]

A1.6
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

b. contraintes de Lagrange

Le vecteur des efforts intérieurs est translaté de la configuration courante vers la configuration initiale
Γ0.

Donc dF=df (A01.17)

L
On pose : dF = T dA (A01.18)

L
avec T j=Lij Ni (A01.19)

Les contraintes Lij sont appelées contraintes de Lagrange.


En exprimant l’égalité de dF et df, il vient :

1
σ ij = Jik L kj (A01.20)
J
Il apparaît donc que le tenseur Lij n’est pas symétrique.

c. Contraintes de Piola-Kirchhof n° 2 (fig A1.6)

Fig A1.6 : Contraintes PK2 [D03]

Ces contraintes peuvent être interprétées de deux façons.


La première consiste à considérer qu’elles équilibrent le vecteur df auquel on a fait subir une
transformation : dfi = Jik dF*k (A01.21)

S
On pose : dF* = T dA (A01.22)

S
avec T j = Sij Ni (A01.23)

En exprimant la relation entre df et dF*, on trouve :


1
σ ij = Jik S kl J jl (A01.24)
J

A1.7
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

L
Les contraintes Sij peuvent aussi être interprétées comme les composantes des vecteurs T i selon les
vecteurs gk tels que : gk = Jik ei

L
T i = Sik gk (A01.25)

2.1.3.2. Description corotationnelle

Les mêmes contraintes sont définies en description corotationnelle. Leur formulation est identique, mais
dans les axes Xi (fig A1.7).

Il vient ainsi :
df = df = tσ da (A01.26)

avec dfj = tσj da = σij ni da = σij dai (A01.27)

Les contraintes σij et σij sont donc la décomposition d’un même vecteur mais selon des directions
différentes; elles sont reliées par la formule :

σij = RikσklRkl (A01.28)

Fig A1.7 : Contraintes en description corotationnelle [D03]

De même :
L
on pose : dF = T dA (A01.29)

L
avec T j = Lij Ni (A01.30)

1
σij = Jik Lkj (A01.31)
J

En exprimant l’égalité de dF et df, les relations suivantes sont établies (fig A1.8) :
Lmn = LmlRnl
L L
T m= T m (A01.32)

A1.8
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

Fig A1.8 : Vecteur L en description corotationnelle [D03]

Enfin, on pose :
dfi = Jik dF*k

S
dF* = T dA (A01.33)

S
avec T j = Sij Ni
1
On a de nouveau : σij = Jik Skl Jjl (A01.34)
J
Et, en se servant de la relation entre les contraintes de Lagrange dans les deux configurations, on
trouve :
Sij = Sij (A01.35)

2.1.4. Forme intégrale de l’équilibre

Le principe des déplacements virtuels dans la configuration γ s’exprime par :

ò v σ ij δε ij dv = ò v fi δui dv + ò a t i δui da (A01.36)

avec
1 æç ∂δu i ∂δu j ö
÷
δε ij = + (A01.37)
2 çè ∂x j ∂xi ÷
ø
et v le volume de γ, a sa surface, fi les forces de volume y imposées et δui un champ de déplacements
virtuels cinématiquement admissible.

Il est équivalent d'écrire, en description corotationnelle totale :

ò V Sij δEijdV = ò V Fi δ Ui dV + ò A Ti δ Ui dA (A01.38)

A1.9
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2.1.5. Principe incrémentiel des travaux virtuels

Le théorème des travaux virtuels fournit un système d’équations non linéaires. Il faut dès lors le
linéariser pour le résoudre. Les principes incrémentiels des travaux virtuels permettent d’obtenir l’état
γ’, solution approchée de la configuration d’équilibre γ∆, à partir de γ, la dernière configuration connue.
En description corotationnelle totale, la forme du principe linéarisé s'exprime par :

ò V (Dijkl d Ekl δ Eij + Sij dδEij )dV = ò V (d Fi δ Ui + Fi dδ Ui )dV (A01.39)

2.2. Elément fini poutre plane de Marguerre [D03]

2.2.1. Champ de déplacements de la poutre


Hypothèses :
– la poutre est un corps transversalement rigide;
– sa section droite reste plane;
– sa section est constante;
– avant déformation, l’axe des centres de gravité est une droite;
– les sections droites restent perpendiculaires après déformation à la fibre moyenne (hypothèse de
Bernoulli).

Dès lors, le champ des déplacements (fig A1.9) s’écrit :


u(x,y)= u(x) – y v’(x)
v(x,y)= v(x) (A01.40)

Fig A1.9 : Déplacements d'une section de l'élément fini de poutre plane [D03]

2.2.2. Tenseur de déformations

La poutre est écrite en description corotationnelle totale, afin de pouvoir étudier des structures
subissant de grands déplacements mais de faibles déformations sans trop d’approximations.
L’expression de Marguerre est adoptée pour la détermination du tenseur des déformations Exx. Celle-ci
permet de trouver l’expression du tenseur des déformations d’une configuration courbe par rapport à
une configuration de référence droite.
Nous allons dès lors établir le tenseur des déformations de γ, avec γ0 comme configuration initiale.

A1.10
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

Fig. A1.10 : Champ de déplacements en DCT [D03]

On obtient, en établissant la forme des vecteurs r et R en fonction de U et V dans les axes Xi, et en se
r r r r
∂r ∂ r ∂R ∂R
référant à la définition de Exx, à savoir 2E xx = − :
∂X ∂X ∂X ∂X
V ' ( X)²
E xx = U' ( X) − YV' ' ( X) + V ' 0 ( X)V ' ( X) + (A01.41)
2

en faisant les hypothèses que U’, V’², 2V'0V’ <<1 et que YV’’ et YV’’0 <<1

Les déplacements sont discrétisés à partir des inconnues nodales (fig A1.10):
U(X) = U1 h1(X)+U2h2(X)
V(X,Y) = h3(X)V1 + h4(X)θ1 +h5(X)V2+ h6(X)θ2 (A01.42)
si U1, U2, V1, V2, θ1, θ2 sont les déplacements des noeuds 1 et 2 de l’élément fini.

Fig A1.11 Déplacements nodaux [B09]


Et avec :
ξ −1 ξ+1
h1 = − h4 =
2 2
ξ3 − 3ξ + 2 ξ3 − 3ξ + 2 x
h2 = h5 = − avec ξ =
4 4 a
ξ3 − ξ2 − ξ + 1 ξ3 + ξ2 − ξ − 1 (A01.43)
h3 = h6 =
4 4

La définition adoptée pour Exx a deux inconvénients. D’abord, elle ne représente pas bien les modes
rigides de rotation. Ensuite, U est linéaire en X et V est cubique , donc V’ est quadratique en X et U’ est
constant par rapport à X. Un phénomène de MEMBRANE LOCKING peut dès lors apparaître.

A1.11
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

La forme de Exx est modifiée de manière à la rendre linéaire en X et à permettre les rotations rigides.
Sa forme définitive est :

1 1 V' ( X)²
E xx = U' ( X) − YV' ' ( X) +
L ò
V' 0 ( X)V ' ( X)dX +
L ò 2
dX (A01.44)
L L

Cette nouvelle définition est qualifiée de type "Marguerre modifié".

2.2.3. Equation d’équilibre. Matrice tangente


Pour une poutre non chargée, le principe des déplacements virtuels s’écrit :

òV S XX δE xx dV = N1δU1 + N2 δU2 + T1δV1 + T2 δV2 + M1δΘ1 + M2 δΘ 2 (A01.45)

En en prenant la différentielle totale et en exprimant les déplacements en fonction des inconnues


nodales p, il vient :

δp T K t dp = dP
avec
δp T =< dU1, dV1, dΘ1, dU 2 , dV2 , dΘ 2 >

dP T =< dN1, dT1, dM1, dN 2 , dT2 , dM 2 > (A01.46)

Oublions la déformée initiale et décomposons la matrice Kt :

δp T K t dp = òV (dS XX δE XX + S XX δdE XX )dV


avec
1
dE XX = dU'− YdV ' '+
L ò LV' dV' dX
et
K t = K BE + K U + K U2 + K S
tels que

δp T K BE dp = ò V (dU'−YdV' ')E(δU'−YδV' ')dV


1æ öæ ö 1æ öæ ö
δp T K U dp = ç
L çè ò V E(δU'−YδV' ')dV ÷÷øççè ò LV' dV' dX ÷÷ø + L ççè ò LV' δV' dX ÷÷øççè ò V E(dU'−YdV' ')dV ÷÷ø
æ öæ öæ ö 1
δp T K U2 dp = çç
è
ò L
V' δV' dX ÷÷çç
øè
ò EdV ÷÷çç
V øè
ò L
V' dV ' dX ÷÷
øL
2
(A01.47)
æ öæ ö1
ò ò
T ç ÷ç ÷
δp K S dp = ç δV' dV ' dX ÷ç S xx dV ÷
è L øè V øL
La matrice KBE est la matrice de rigidité du premier ordre, KU et KU2 sont des matrices proportionnelles à
la déformée au premier et au second degré, et KS est la matrice des contraintes.

A1.12
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2.2.4. Effet du troisième nœud [B09]

2.2.4.1. Intérêt

Le champ de déformations de l'élément plan à deux nœuds a un inconvénient majeur : la déformation


sur l’axe Y=0 est une constante.

1 1
E xx = U' ( X) +
L ò V' 0 ( X)V' ( X)dX +
2L ò V' ( X) 2 dX (A01.48)

Cette limitation rend l’élément difficilement utilisable pour développer un élément de poutre béton ou
mixte, pour les raisons suivantes :
1. Dans le cas du béton, l’élément est fissuré sous des charges faibles. Dès lors, la topologie de la
section résistante se modifie rapidement en cours de chargement, et, étant donné que la fissuration
n’est pas symétrique, l’axe neutre de flexion se déplace et varie fortement sur la longueur de la
structure étudiée. Il faut dès lors mailler suffisamment finement la structure, puisque la position de
la fibre neutre est constante sur l’élément.
2. Dans le cas d’une poutre en acier, la plastification modifie également la position de l’axe neutre
mais de façon moins marquée. En effet :
– la loi σ-ε est identique en traction et compression (contrairement au béton);
– seule la plastification est susceptible de faire apparaître ce changement.
Néanmoins le phénomène existe et est amplifié par la présence de béton dans la section mixte.
3. Enfin, pour respecter la compatibilité des déformations à l’interface, le champ de déformations doit
être introduit par rapport à une même référence dans les deux éléments qui doit correspondre au
centre de gravité de la section mixte. Le choix de cette fibre est définitif et impose donc la position
de l’axe neutre de la section, ce qui ne convient pas pour une section en béton.

Il faut dès lors modifier l’élément de telle manière que le champ de déformations puisse varier
linéairement le long de l’axe de référence de l’élément poutre, en rajoutant un troisième noeud
comportant une seule nouvelle inconnue nodale : il s’agit d’un degré de liberté de translation de type
"mode bulle" (fig A1.12).

Fig A1.12 : Elément à trois nœuds [B09]

2.2.4.2. Champ de déplacements

Le champ de déplacements s’écrit dès lors :

u(x)=u1h1(x) + u2h4(x)+ u3h7(x)


v(x)= v1h2(x) + aθ1h3(x)+ v2h5(x)+ aθ2h6(x) (A01.49)

Les fonctions hi sont définies comme au paragraphe précédent, sauf h7 :


h7(x)=1-ξ2 (A01.50)

A1.13
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2.3. L’élément fini de connexion souple [B09]


Cet élément est destiné à connecter deux éléments de type poutre plane à trois nœuds formant une
même section, par exemple un élément béton et un acier pour représenter une poutre mixte.

2.3.1.1. Hypothèses

1. Les sections droites des poutres connectées restent planes.


2. Dans une section droite, il n’y a pas de soulèvement ni de rotation relative à l’interface entre les
matériaux.
3. Le glissement reste faible par rapport à la longueur de l’élément.
4. La connexion est répartie.
5. Les éléments connectés ont leurs noeuds respectifs confondus dans la configuration initiale.
6. Les effets de contact par frottement provoqués par une charge transversale sont négligés.
7. La connexion est supposée être assurée soit par adhérence soit par des connecteurs (goujons ou
autres).

2.3.1.2. Définition du glissement s

Quand un élément de poutre mixte est soumis à un chargement, un glissement se produit à l'interface.
La fibre de contact de l’élément acier se déplace jusqu’à la position AB (fig. A1.13), alors que la fibre de
contact béton se place en position A’B’. Le glissement s est défini par la relation suivante :

(1+εb)dx + s - (s +ds) = (1+εa)dx (A01.51)

ds
donc ε b − ε a = (A01.52)
dx

Fig A1.13 : Définition du glissement [B09]

A1.14
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2.3.1.3. Champ de déplacements

L'élément est représenté schématiquement sur la figure A1.14.

Fig A1.14 : Description de l'élément de connexion souple [B09]

L’égalité des déplacements transversaux vi et des rotations θi est assurée par des ressorts de raideur
théoriquement infinie. En pratique, elle sera choisie grande par rapport à kx, raideur de la connexion
longitudinale par unité de longueur.
Le champ de déplacements est de la même forme que celui des poutres pour assurer la compatibilité
des déplacements.

Ua(x)=U1 h1(x)+U2h4(x)+u3h7(x)
Ub(x)=U4 h1(x)+U5h4(x)+u6h7(x)
Va(x)= V1 h2(x)+ aθ1h3(x) +V2 h5(x)+ aθ2 h6(x)
Vb(x)= V4 h2(x)+ aθ4h3(x) +V5 h5(x)+ aθ5 h6(x) (A01.53)

2.3.1.4. Champ de glissement s

La dérivée du champ de déplacements est égale à la différence des déformations des deux éléments.
Celles-ci sont exprimées par le tenseur de Green. Or, suite aux hypothèses (pas de soulèvement,
glissements petits, rotations nodales identiques, interface située à une même ordonnée Y pour les deux
éléments), tous les termes contenant v(x) sont égaux dans l’expression des déformations de l’acier et
du béton au niveau de l’interface :

ds
= ε b − ε a = u' b ( x ) − u' a ( x )
dx
et
s( x ) = u b ( x ) − u a ( x ) (A01.54)

Il est alors aisé d'écrire la matrice de rigidité tangente et les efforts internes.

A1.15
ANNEXE 1 : FINELG ET FORMULATIONS ELEMENTS FINIS

2.4. Algorithme de progression dans le temps [B09]


Lors d'une analyse non linéaire, l'effet des déformations différées est déterminé en effectuant une
progression par pas de temps, comme l'on effectue une progression par pas de charges dans un calcul
classique. Au contraire des déformations de retrait, qui ne dépendent que du temps, les déformations
de fluage dépendent aussi de l’évolution de l’état de contraintes, qui est inconnue a priori au début du
pas.
La première hypothèse qui vient à l'esprit consiste à considérer une contrainte constante égale à sa
valeur au début du pas. Ainsi, il ne subsiste plus d’inconnue dans le calcul du fluage qui peut dès lors
se faire sans peine. Néanmoins, cette méthode est trop approximative.
La progression dans le temps, dans le FINELG, se fait selon l’algorithme de tangentialisation de la
matrice de rigidité [B09]. Il est basé sur les hypothèses suivantes :
1. La déformation de fluage est proportionnelle à E0 εi et non σ car, quand on se trouve aux environs
du maximum de la courbe σ−ε, pour un fort accroissement de déformation instantanée,
l'accroissement de σ est faible, alors que l’accroissement de déformation de fluage doit être
important;
2. La déformation de fluage est décomposée entre la partie induite par la contrainte existante au
début du pas, et celle due à la variation de l’état de contrainte au cours de l'incrément de temps :
dεctot = dεc,0 + dεc,∆σ ; (A01.55)
3. L’accroissement de fluage dû à la variation de contrainte sur l'incrément de temps est supposé agir
par moitié en début et en fin de pas.

L’hypothèse 1 conduit à :
1
dε c ( t 0 + ∆t, σ 0 + dσ ) = dε c,0 ( t 0 + ∆t, σ 0 ) + dε i φ( t 0 + ∆t, t 0 ) (A01.56)
2
Par conséquent :
dε i = dε tot − dε s − dε c
1
= dε tot − dε s − dε c,0 − dε i φ( t 0 + ∆t, t 0 )
2
avec dεc la déformation de fluage et dεs la déformation de retrait.

En mettant en évidence dεi, on a :


dεtot − dεs − dεc,0
dεi = (A01.57)
φ
1 + ( t0 + ∆t, t0 )
2
pour écrire : dσ = E t ' ' (dε tot − dε' ' ) (A01.58)
avec
Et
– Et ' ' =
φ
1 + ( t 0 + ∆t, t 0 )
2
– dε’’ = dεs+dεc,0 à la première itération du pas;
= 0 aux itérations suivantes.

L’équation du principe incrémentiel des travaux virtuels devient :

ò V [E t ' ' dε tot δε tot + σδε tot ]dV = ò V dFi δui dV + ò A dTi δui dA + ò V E' ' t dε' ' δε tot dV (A01.59)

Cette intégration dans le temps est inconditionnellement stable, mais sa précision dépend de la
longueur du pas de temps.

A1.16
ANNEXE 2 : LOIS DE FUAGE ET RETRAIT DE L'EC2

Annexe 2

Modèle de fluage et de retrait de l'EC2

1. MODÈLE DE FLUAGE SOUS CONTRAINTE


CONSTANTE
La loi de fluage est donnée par la formule :
σ
ε c ( t ) = φ( t, t' ) (A02.1)
E 28
avec :
– σ la contrainte appliquée au temps t'
– εc(t) la déformation de fluage à l'instant t
– E28 le module du béton à 28 jours
– φ(t,t') le coefficient de fluage.

Ce dernier est défini par :


ac
1 æ t − t' ö
φ( t, t' ) = φ RH β( f cm ) çç ÷÷ (A02.2)
0.1 + (t 0 * )0.2 è βH + t − t' ø

Les paramètres de la loi ont pour valeur :


æ HR ö 1
φRH = 1 + ç1 − ÷ (A02.3)
è 100 ø 0.13 hf

16.8
β( f ' cc ) = (A02.4)
f ' cc

(
βH = 1.5 1 + (0.012HR )18 hf + 250) ; βH < 1500 (A02.5)

α
t0 * æ 9 ö
= çç 1.2
+ 1÷÷ ; t0*>0.5 (A02.6)
t' è 2 + t' ø

Ils sont définis à partir de quatre données de base :


– HR, l'humidité relative. Pour des conditions extérieures, il est conseillé d'utiliser une valeur de
80 %. En condition intérieures, 50 %.
– hf, l'épaisseur fictive :
2A c
hf =
u
avec : − Ac, l'aire de la section de béton;
− u, le périmètre de la section en contact avec l'extérieur.
– α, un coefficient dépendant du type de ciment :
– α = -1 pour des ciments à prise lente;
– α = 0 pour des ciments normaux ou à prise rapide;
– α = 1 pour des ciments à prise rapide et haute résistance.

A2.1
ANNEXE 2 : LOIS DE FUAGE ET RETRAIT DE L'EC2

2. MODÈLE DE RETRAIT
La déformation de retrait est donnée par :
0.5
æ (t − t s ) ö
εcs ( t − t s ) = εcs0 çç ÷ (A02.7)
è (βs + t − t s ) ø
÷

Les paramètres de la loi sont définis à partir des mêmes données de base que le fluage :

2
βs=0.035 h
εcs0 = εs(f’cm) βRH
avec :
-6
– εs(f’cm)=(160+βsc(90-f’cm)) 10
βsc est défini en fonction de la valeur choisie pour le paramètre α du fluage :
α -1 0 1
βsc 4 5 8
– βRH dépend de l'humidité relative extérieure :
βRH= -1.55βsRH 40<HR<99 %
βRH= 0.25 HR>99 %
3
avec : β sRH = 1 − æç HR ö÷
è 100 ø

3. MODÈLE DE VIEILLISSEMENT
L'évolution de la loi mécanique instantanée parabole-rectangle est complètement déterminée par
l'évolution de la résistance et du module du béton :

æ æ æ 28 ö0.5 ö ö
ç sç 1−ç ÷ ÷÷
ç ç è t' ø ÷ ÷
fcm ( t' ) = e è è øø
fcm (A02.8)

0.5
æ æç æ æ 28 ö0.5 ö ö÷ ö
ç sç1−ç ÷ ÷ ÷
ç ç ç è t' ø ÷ø ÷ø ÷
Ec ( t' ) = ç eè è ÷ Ec 28 (A02.9)
ç ÷
ç ÷
è ø
avec :
– fcm la résistance moyenne du béton à 28 jours;
– Ec28 le module initial du béton à 28 jours;
– s un paramètre dépendant du type de ciment, et dont la valeur est connue en fonction du
paramètre α de la loi de fluage :

α -1 0 1
s 0.38 0.25 0.2

A2.2
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

Annexe 3

Description de la discrétisation du pont de


l'Europe à Coïmbra

1. LOIS DE FLUAGE ET RETRAIT


De nombreux ponts ont été construits ces 15 dernières années au Portugal. Le LNEC [L05] en a profité
pour observer les déformations différées du béton en conditions réelles. Pour chaque ouvrage, des
éprouvettes ont été confectionnées, instrumentées et laissées sur site.
Sur base des mesures effectuées, des adaptations des formulations de retrait et de fluage de
l'eurocode 2 [E05] ont été présentées :
– le retrait observé est apparu deux fois plus rapide que les prédictions de l'EC2;
– le fluage observé a été 25 % plus important que le fluage calculé.

En conséquence, les formules de fluage et retrait proposées par le LNEC ont la forme :

0.3
1 æ t − t0 ö
φ( t, t' ) = 1.25 φ RH β( f cm ) ç ÷ (A03.1)
çβ + t − t ÷
0.1 + (t 0 * )0.2 è H 0 ø

0 .5
æ 2 ö
εcs ( t − ts) = εcs0 çç (t − t s ) ÷ (A03.2)
è (βs + t − t s ) ÷ø

Les courbes de fluage et retrait de la dalle supérieure ont été présentées dans le texte. Ci-dessous, les
mêmes courbes pour le pylône et la dalle inférieure (fig A.3.1).

2.00 2.50

1.80 28 28
100 100
1.60 2.00
200 200
1.40 300 300
500 500
1.20 1.50
1000 1000
(t,t0)

(t,t0)

1.00 10000 10000

0.80 1.00

0.60

0.40 0.50

0.20

0.00 0.00
10 100 1000 10000 100000 10 100 1000 10000 100000

t (j) t (j)

pylône platelage inférieur

Fig A3.1 : Coefficient de fluage en fonction du temps de chargement

A3.1
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

2. EQUIVALENCE ENTRE MODÈLE 2D ET 3D


Quoique le tracé principal du pont soit rectiligne, la structure est doublement spatiale :
– tout d'abord les diagonales reliant les tabliers supérieurs et inférieurs sont hors du plan principal;
– ensuite, les haubans arrières sont eux aussi situés hors plan.
Cependant, la structure est symétrique et ces éléments tridimensionnels n'induisent pas d'effet global
tridimensionnel, et peuvent être représentés par des éléments bidimensionnels équivalents.
Les caractéristiques des éléments 2D sont déduites d'un raisonnement de type énergétique, présenté
ci-dessous dans le cas des haubans.

α h
axe du pont

L L'

hauban 2D hauban 3D
γ'
γ

Fig A3.2 : Rabattement des haubans 3 D dans le plan de symétrie de l'ouvrage

On a (fig A3.2) :
L
L' =
cos(α )
N (A03.3)
N' =
cos(α )
En raison de la symétrie de la structure, une charge située dans le plan de l'ouvrage ne provoquera de
déplacement du pylône que dans le plan de l'ouvrage. Pour être équivalent au câble réel, le câble 2D
doit développer, pour un même déplacement du point d'ancrage dans le pylône, la même énergie de
déformation interne W i :

εx
Wi = ò Vò0 σ x dε x (A03.4)

Les haubans sont supposés suivre la loi Bleich-Ernst (cfr III.2.3.3) , qui remplace le câble par un
élément de barre équivalent. L'état de contrainte est constant sur l'élément et on peut écrire :
εx
Wi = AL ò0 σ x dε x (A03.5)

A3.2
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

Soit Et le module tangent de la loi de Bleich-Ernst, variable selon le niveau de déformation :


σx dσ x
dσ x = E t dε x Þ Wi = AL ò0 σx
Et
N σx N dN
σx =
A
Þ Wi = AL ò0 A A Et
(A03.6)

L σx N dN
Pour le hauban 2D : Wi =
A ò0 Et
(A03.7)

L' σx N' dN'


Pour le hauban réel : Wi =
A' ò0 Et '

L σx N dN
Wi =
A ' cos 3 ò
α 0 Et '
(A03.8)

3
On adopte A=A' cos α. (A03.9)

L'expression du module tangent est :


E
Et = pour le câble 2D
EAL2 p 2
1+
12N 3
et
E
E' t = pour le câble 3D
EA ' L' 2 p '2
1+
12N'3

Pour égaliser les énergies de déformation, il nous faut encore avoir égalité des modules tangents Et
pour tout point de la loi σ-ε.
E E
E t = E' t ⇔ = (A03.10)
2 2
EAL p EA ' L' 2 p '2
1+ 1+
12N3 12N '3

En utilisant les expressions de A, L, N en fonction de A', L', N', on trouve :


p' 2
p2 = (A03.11)
cos 2 α

p est la force transversale au câble. Soit pv le poids du câble. On a :


p = pv cos γ
p' = p'v cos γ'
cos γ '
Donc p v = p' v (A03.12)
cos γ cos α

tg 2 α + cos 2 γ
En utilisant les relations de trigonométrie, cette équation peut aussi s'écrire : p v = p' v
cos γ
(A03.13)

A3.3
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

Il y aura donc équivalence entre les haubans 2D et 3D si :

tg 2 α + cos 2 γ
p v 2D = p v 3D
cos γ
3 (A03.14)
A 2D = A 3D cos α

Les diagonales du tablier se comportent comme des barres birotulées. Pour ces barres, Et = E = Cte et
la seule condition à respecter pour avoir un comportement mécanique correct est :
A 2D = A 3D cos 3 α (A03.15)

3. RÉGLAGES
Le calcul abordé dans la thèse est destiné à déterminer la contreflèche et s'insère dans une étude
globale. Les réglages ont été déterminés pour définir un état en service acceptable dans l'ensemble de
la structure. Ces calculs ont été menés par une analyse linéaire, dans laquelle les haubans ont été
modélisés par des éléments de barre rotulés. Les réglages ont été simulés par des variations de
température équivalentes, qui sont reprises dans le tableau page suivante.
-6
Le coefficient de dilatation a été pris égal à α = 10 10 .

Ces réglages sont définis pour la structure spatiale. Notre modèle est bidimensionnel, les haubans
arrière étant rabattus dans le plan médian de l'ouvrage. Il nous faut encore établir l'équivalence des
réglages entre 2D et 3D. Imaginons le pylône infiniment raide. La force qui apparaîtra dans les
haubans 3D sera : N' th,3D = EA ' α T ∆T3D
Dans le hauban 2D équivalent : N th,2D = EAα T ∆T3D (A03.16)
En se servant des relations entre A et A' et N et N' établies au paragraphe précédent, il apparaît :
∆T3D
∆T2D = (A03.17)
cos 2 α
α étant l'angle entre le hauban 3D et le hauban 2D (appelé angle spatial dans le tableau page
suivante).

La longueur sans effort d'un élément est sa longueur initiale Lini dans la discrétisation. Lorsqu'une
variation de température lui est appliquée, sa longueur sans effort est modifiée :
Lsans effort =Lini (1-αΤ ∆T) (A03.18)

Dans la discrétisation non linéaire adoptée, les haubans sont modélisés par des éléments de barre non
linéaire intégrant l'effet chaînette des haubans par la loi de Bleich-Ernst. Le réglage est défini en fixant
la longueur morte du hauban, c'est à dire sa longueur sans effort. En situation finale, les haubans sont
tendus et l'effet chaînette est négligeable. Adopter la longueur morte linéaire permettra bien de
retrouver les efforts fixés par le calcul en service.
Les valeurs des longueurs mortes sont reprises dans le tableau A3.1.

A3.4
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

19

1
R9

Tableau A.3.1 : définition des réglages des câbles


R1

A3.5
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

4. DISCRÉTISATION

STRUCTURE INITIALE

NO NOEUDS

APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES

VUE EN PLAN X Y

AGRAND.

MIN MAX
U -12.210 48.511
V 22.223 95.460

SELECTION DES ELEMENTS


1A708
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 53

263 265 267 269 271 273 275 277 279 281 283 285 287
289 291 293 295 297 299

Y 493
491
X 489
487
DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig A3.3 : Nœuds de la travée 1

449

447

29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 53 55 57 59 61 63 65 67 69 71 73 75 445
77 79 81 83 85 87

283 285 287


289 291 293 295 297 299 301 303 305 307 309 311 313 315 317 319 321
443 485

515

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 38.665 105.541 1A708
V 13.790 48.855
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig A3.4 : Nœuds de la travée 2

A3.6
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

449

447

65 67 69 71 73 75 445
77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 101 103 105 107 109 111 113 115 117 119 121 123 125 127
495 497 499

309 311 313 315 317 319 321 323 325 327 329 331 333 335 337 339 341 343 345 347 349
443 485

515

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 82.975 154.364 1A708
V 17.785 52.406
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig. A3.5 : Nœuds de la travée principale (1)

117 119121123 125127129 131133135 137139141 143145147 149151153 155157159 161163165 167169171 173175177 179181183 185187189 191193195 197199
499 501 503 505 507 509 511
343 345 347 349 351 353 355 357 359 361 363 365 367 369 371 373 375 377 379 381 383 385 387 389 391 393 395 397

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 148.911 243.635 1A708
V 8.236 63.389
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig. A3.6 : Nœuds de la travée principale (2)

A3.7
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

141 143145147 149151153 155157159 161163165 167169171 173175177 179181183 185187189 191193195 197199201 203205207 209211213 215217219 221223225 227229231 233235237
503 505 507 509 511 513
359 361 363 365 367 369 371 373 375 377 379 381 383 385 387 389 391 393 395 397 399 401 403 405 407 409 411 413 415 417 419 421 423 425

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 186.776 283.603 1A708
V 8.464 75.042

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig. A3.7 : Nœuds de la travée principale (3)

217 219 221 223 225 227 229 231 233 235 237 239 241 243 245 247 249 251 253 255 257 259 261

411 413 415


417 419 421 423 425 427 429 431 433 435 437 439 441

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 273.346 334.478 1A708
V 27.994 52.849

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.4 26/07/03

CTRL GREISCH EVOL10

Fig. A3.8 : Nœuds de la travée 4

A3.8
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

COORDONNEES DES NOEUDS 71 0 88.37500 35.49300 144 0 178.4750 34.95300


NO KOR X Y 72 0 88.47500 35.49300 145 0 180.3000 34.94200
73 0 90.30000 35.48200 146 0 182.1250 34.93100
1 0 0.000000 36.02400 74 0 92.12500 35.47100 147 0 182.2250 34.93100
2 0 2.125000 36.01100 75 0 92.22500 35.47100 148 0 184.0500 34.92000
3 0 2.225000 36.01100 76 0 94.05000 35.45900 149 0 185.8750 34.90800
4 0 4.050000 36.00000 77 0 95.87500 35.44800 150 0 185.9750 34.90800
5 0 5.875000 35.98800 78 0 95.97500 35.44800 151 0 187.8000 34.89700
6 0 5.975000 35.98800 79 0 97.80000 35.43700 152 0 189.6250 34.88600
7 0 7.800000 35.97700 80 0 99.62500 35.42600 153 0 189.7250 34.88600
8 0 9.625000 35.96600 81 0 99.72500 35.42600 154 0 191.5500 34.87500
9 0 9.725000 35.96600 82 0 101.5500 35.41400 155 0 193.3750 34.86300
10 0 11.55000 35.95500 83 0 103.3750 35.40300 156 0 193.4750 34.86300
11 0 13.37500 35.94300 84 0 103.4750 35.40300 157 0 195.3000 34.85200
12 0 13.47500 35.94300 85 0 105.3000 35.39200 158 0 197.1250 34.84100
13 0 15.30000 35.93200 86 0 107.1250 35.38100 159 0 197.2250 34.84100
14 0 17.12500 35.92100 87 0 107.2250 35.38100 160 0 199.0500 34.83000
15 0 17.22500 35.92100 88 0 109.0500 35.36900 161 0 200.8750 34.81800
16 0 19.05000 35.91000 89 0 110.8750 35.35800 162 0 200.9750 34.81800
17 0 20.87500 35.89800 90 0 110.9750 35.35800 163 0 202.8000 34.80700
18 0 20.97500 35.89800 91 0 112.8000 35.34700 164 0 204.6250 34.79600
19 0 22.80000 35.88700 92 0 114.6250 35.33600 165 0 204.7250 34.79600
20 0 24.62500 35.87600 93 0 114.7250 35.33600 166 0 206.5500 34.78500
21 0 24.72500 35.87600 94 0 116.5500 35.32400 167 0 208.3750 34.77300
22 0 26.55000 35.86500 95 0 118.3750 35.31300 168 0 208.4750 34.77300
23 0 28.37500 35.85300 96 0 118.4750 35.31300 169 0 210.3000 34.76200
24 0 28.47500 35.85300 97 0 120.3000 35.30200 170 0 212.1250 34.75100
25 0 30.30000 35.84200 98 0 122.1250 35.29100 171 0 212.2250 34.75100
26 0 32.12500 35.83100 99 0 122.2250 35.29100 172 0 214.0500 34.74000
27 0 32.22500 35.83100 100 0 124.0500 35.27900 173 0 215.8750 34.72800
28 0 34.05000 35.82000 101 0 125.8750 35.26800 174 0 215.9750 34.72800
29 0 35.87500 35.80800 102 0 125.9750 35.26800 175 0 217.8000 34.71700
30 0 35.97500 35.80800 103 0 127.8000 35.25700 176 0 219.6250 34.70600
31 0 37.80000 35.79700 104 0 129.6250 35.24600 177 0 219.7250 34.70600
32 0 39.62500 35.78600 105 0 129.7250 35.24600 178 0 221.5500 34.69500
33 0 39.72500 35.78600 106 0 131.5500 35.23400 179 0 223.3750 34.68400
34 0 41.55000 35.77500 107 0 133.3750 35.22300 180 0 223.4750 34.68400
35 0 43.37500 35.76300 108 0 133.4750 35.22300 181 0 225.3000 34.67200
36 0 43.47500 35.76300 109 0 135.3000 35.21200 182 0 227.1250 34.66100
37 0 45.30000 35.75200 110 0 137.1250 35.20100 183 0 227.2250 34.66100
38 0 47.12500 35.74100 111 0 137.2250 35.20100 184 0 229.0500 34.65000
39 0 47.22500 35.74100 112 0 139.0500 35.18900 185 0 230.8750 34.63900
40 0 49.05000 35.72900 113 0 140.8750 35.17800 186 0 230.9750 34.63900
41 0 50.87500 35.71800 114 0 140.9750 35.17800 187 0 232.8000 34.62700
42 0 50.97500 35.71800 115 0 142.8000 35.16700 188 0 234.6250 34.61600
43 0 52.80000 35.70700 116 0 144.6250 35.15600 189 0 234.7250 34.61600
44 0 54.62500 35.69600 117 0 144.7250 35.15600 190 0 236.5500 34.60500
45 0 54.72500 35.69600 118 0 146.5500 35.14400 191 0 238.3750 34.59400
46 0 56.55000 35.68400 119 0 148.3750 35.13300 192 0 238.4750 34.59400
47 0 58.37500 35.67300 120 0 148.4750 35.13300 193 0 240.3000 34.58200
48 0 58.47500 35.67300 121 0 150.3000 35.12200 194 0 242.1250 34.57100
49 0 60.30000 35.66200 122 0 152.1250 35.11100 195 0 242.2250 34.57100
50 0 62.12500 35.65100 123 0 152.2250 35.11100 196 0 244.0500 34.56000
51 0 62.22500 35.65100 124 0 154.0500 35.09900 197 0 245.8750 34.54900
52 0 64.05000 35.63900 125 0 155.8750 35.08800 198 0 245.9750 34.54900
53 0 65.87500 35.62800 126 0 155.9750 35.08800 199 0 247.8000 34.53700
54 0 65.97500 35.62800 127 0 157.8000 35.07700 200 0 249.6250 34.52600
55 0 67.80000 35.61700 128 0 159.6250 35.06600 201 0 249.7250 34.52600
56 0 69.62500 35.60600 129 0 159.7250 35.06600 202 0 251.5500 34.51500
57 0 69.72500 35.60600 130 0 161.5500 35.05500 203 0 253.3750 34.50400
58 0 71.55000 35.59400 131 0 163.3750 35.04300 204 0 253.4750 34.50400
59 0 73.37500 35.58300 132 0 163.4750 35.04300 205 0 255.3000 34.49200
60 0 73.47500 35.58300 133 0 165.3000 35.03200 206 0 257.1250 34.48100
61 0 75.30000 35.57200 134 0 167.1250 35.02100 207 0 257.2250 34.48100
62 0 77.12500 35.56100 135 0 167.2250 35.02100 208 0 259.0500 34.47000
63 0 77.22500 35.56100 136 0 169.0500 35.01000 209 0 260.8750 34.45900
64 0 79.05000 35.54900 137 0 170.8750 34.99800 210 0 260.9750 34.45900
65 0 80.87500 35.53800 138 0 170.9750 34.99800 211 0 262.8000 34.44700
66 0 80.97500 35.53800 139 0 172.8000 34.98700 212 0 264.6250 34.43600
67 0 82.80000 35.52700 140 0 174.6250 34.97600 213 0 264.7250 34.43600
68 0 84.62500 35.51600 141 0 174.7250 34.97600 214 0 266.5500 34.42500
69 0 84.72500 35.51600 142 0 176.5500 34.96500 215 0 268.3750 34.41400
70 0 86.55000 35.50400 143 0 178.3750 34.95300 216 0 268.4750 34.41400

A3.9
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

217 0 270.3000 34.40200 290 0 49.00000 32.43000 363 0 184.0000 31.62000


218 0 272.1250 34.39100 291 0 49.10000 32.42900 364 0 184.1000 31.61900
219 0 272.2250 34.39100 292 0 52.75000 32.40700 365 0 187.7500 31.59700
220 0 274.0500 34.38000 293 0 52.85000 32.40700 366 0 187.8500 31.59700
221 0 275.8750 34.36900 294 0 56.50000 32.38500 367 0 191.5000 31.57500
222 0 275.9750 34.36900 295 0 56.60000 32.38400 368 0 191.6000 31.57400
223 0 277.8000 34.35700 296 0 60.25000 32.36200 369 0 195.2500 31.55200
224 0 279.6250 34.34600 297 0 60.35000 32.36200 370 0 195.3500 31.55200
225 0 279.7250 34.34600 298 0 64.00000 32.34000 371 0 199.0000 31.53000
226 0 281.5500 34.33500 299 0 64.10000 32.33900 372 0 199.1000 31.52900
227 0 283.3750 34.32400 300 0 67.75000 32.31700 373 0 202.7500 31.50700
228 0 283.4750 34.32400 301 0 67.85000 32.31700 374 0 202.8500 31.50700
229 0 285.3000 34.31200 302 0 71.50000 32.29500 375 0 206.5000 31.48500
230 0 287.1250 34.30100 303 0 71.60000 32.29400 376 0 206.6000 31.48400
231 0 287.2250 34.30100 304 0 75.25000 32.27200 377 0 210.2500 31.46300
232 0 289.0500 34.29000 305 0 75.35000 32.27200 378 0 210.3500 31.46200
233 0 290.8750 34.27900 306 0 79.00000 32.25000 379 0 214.0000 31.44000
234 0 290.9750 34.27900 307 0 79.10000 32.24900 380 0 214.1000 31.43900
235 0 292.8000 34.26700 308 0 82.75000 32.22700 381 0 217.7500 31.41800
236 0 294.6250 34.25600 309 0 82.85000 32.22700 382 0 217.8500 31.41700
237 0 294.7250 34.25600 310 0 86.50000 32.20500 383 0 221.5000 31.39500
238 0 296.5500 34.24500 311 0 86.60000 32.20400 384 0 221.6000 31.39400
239 0 298.3750 34.23400 312 0 90.25000 32.18200 385 0 225.2500 31.37300
240 0 298.4750 34.23400 313 0 90.35000 32.18100 386 0 225.3500 31.37200
241 0 300.3000 34.22200 314 0 94.00000 32.16000 387 0 229.0000 31.35000
242 0 302.1250 34.21100 315 0 94.10000 32.15900 388 0 229.1000 31.34900
243 0 302.2250 34.21100 316 0 95.92500 32.14800 389 0 232.7500 31.32800
244 0 304.0500 34.20000 317 0 97.75000 32.13700 390 0 232.8500 31.32700
245 0 305.8750 34.18900 318 0 97.85000 32.13600 391 0 236.5000 31.30500
246 0 305.9750 34.18900 319 0 101.5000 32.11500 392 0 236.6000 31.30500
247 0 307.8000 34.17700 320 0 101.6000 32.11400 393 0 240.2500 31.28300
248 0 309.6250 34.16600 321 0 105.2500 32.09200 394 0 240.3500 31.28200
249 0 309.7250 34.16600 322 0 105.3500 32.09100 395 0 244.0000 31.26000
250 0 311.5500 34.15500 323 0 109.0000 32.07000 396 0 244.1000 31.26000
251 0 313.3750 34.14400 324 0 109.1000 32.06900 397 0 247.7500 31.23800
252 0 313.4750 34.14400 325 0 112.7500 32.04700 398 0 247.8500 31.23700
253 0 315.3000 34.13200 326 0 112.8500 32.04700 399 0 251.5000 31.21500
254 0 317.1250 34.12100 327 0 116.5000 32.02500 400 0 251.6000 31.21500
255 0 317.2250 34.12100 328 0 116.6000 32.02400 401 0 255.2500 31.19300
256 0 319.0500 34.11000 329 0 120.2500 32.00200 402 0 255.3500 31.19200
257 0 320.8750 34.09900 330 0 120.3500 32.00200 403 0 259.0000 31.17000
258 0 320.9750 34.09900 331 0 124.0000 31.98000 404 0 259.1000 31.17000
259 0 322.8000 34.08700 332 0 124.1000 31.97900 405 0 262.7500 31.14800
260 0 324.6250 34.07600 333 0 127.7500 31.95700 406 0 262.8500 31.14700
261 0 324.7250 34.07600 334 0 127.8500 31.95700 407 0 266.5000 31.12500
262 0 326.5500 34.06300 335 0 131.5000 31.93500 408 0 266.6000 31.12500
263 0 0.2500000 32.72400 336 0 131.6000 31.93400 409 0 270.2500 31.10300
264 0 0.3500000 32.72200 337 0 135.2500 31.91200 410 0 270.3500 31.10200
265 0 4.000000 32.70000 338 0 135.3500 31.91200 411 0 274.0000 31.08000
266 0 4.100000 32.69900 339 0 139.0000 31.89000 412 0 274.1000 31.08000
267 0 7.750000 32.67700 340 0 139.1000 31.88900 413 0 277.7500 31.05800
268 0 7.850000 32.67700 341 0 142.7500 31.86700 414 0 277.8500 31.05700
269 0 11.50000 32.65500 342 0 142.8500 31.86700 415 0 281.5000 31.03500
270 0 11.60000 32.65400 343 0 146.5000 31.84500 416 0 281.5500 31.03500
271 0 15.25000 32.63200 344 0 146.6000 31.84400 417 0 281.6000 31.03500
272 0 15.35000 32.63200 345 0 150.2500 31.82200 418 0 285.2500 31.01300
273 0 19.00000 32.61000 346 0 150.3500 31.82200 419 0 285.3500 31.01200
274 0 19.10000 32.60900 347 0 154.0000 31.80000 420 0 289.0000 30.99000
275 0 22.75000 32.58700 348 0 154.1000 31.79900 421 0 289.1000 30.98900
276 0 22.85000 32.58700 349 0 157.7500 31.77700 422 0 292.7500 30.96700
277 0 26.50000 32.56500 350 0 157.8500 31.77700 423 0 292.8500 30.96700
278 0 26.60000 32.56400 351 0 161.5000 31.75500 424 0 296.5000 30.94500
279 0 30.25000 32.54200 352 0 161.6000 31.75400 425 0 296.6000 30.94400
280 0 30.35000 32.54200 353 0 165.2500 31.73200 426 0 300.2500 30.92200
281 0 34.00000 32.52000 354 0 165.3500 31.73200 427 0 300.3500 30.92100
282 0 34.10000 32.51900 355 0 169.0000 31.71000 428 0 304.0000 30.89900
283 0 37.75000 32.49700 356 0 169.1000 31.70900 429 0 304.1000 30.89900
284 0 37.85000 32.49700 357 0 172.7500 31.68700 430 0 307.7500 30.87700
285 0 41.50000 32.47500 358 0 172.8500 31.68700 431 0 307.8500 30.87600
286 0 41.60000 32.47400 359 0 176.5000 31.66500 432 0 311.5000 30.85400
287 0 45.25000 32.45200 360 0 176.6000 31.66400 433 0 311.6000 30.85400
288 0 45.30000 32.45200 361 0 180.2500 31.64200 434 0 315.2500 30.83200
289 0 45.35000 32.45200 362 0 180.3500 31.64200 435 0 315.3500 30.83100

A3.10
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

436 0 319.0000 30.80900 509 0 230.9250 33.95000 582 0 0.000000 0.000000


437 0 319.1000 30.80800 510 0 238.4250 33.90500 583 0 0.000000 0.000000
438 0 322.7500 30.78600 511 0 245.9250 33.86000 584 0 0.000000 0.000000
439 0 322.8500 30.78600 512 0 253.4250 33.81500 585 0 0.000000 0.000000
440 0 326.5000 30.76400 513 0 260.9250 33.77000 586 0 0.000000 0.000000
441 0 326.6000 30.76300 514 0 95.92500 31.32000 587 0 0.000000 0.000000
442 0 97.39160 17.52000 515 0 98.42000 17.52000 588 0 0.000000 0.000000
443 0 95.92500 31.52900 516 0 0.000000 0.000000 589 0 0.000000 0.000000
444 0 95.77840 32.70000 517 0 0.000000 0.000000 590 0 0.000000 0.000000
445 0 95.45950 35.70000 518 0 0.000000 0.000000 591 0 0.000000 0.000000
446 0 95.06420 39.42000 519 0 0.000000 0.000000 592 0 0.000000 0.000000
447 0 94.63810 43.43000 520 0 0.000000 0.000000 593 0 0.000000 0.000000
448 0 94.19490 47.60000 521 0 0.000000 0.000000 594 0 0.000000 0.000000
449 0 93.78580 51.45000 522 0 0.000000 0.000000 595 0 0.000000 0.000000
450 0 93.35960 55.46000 523 0 0.000000 0.000000 596 0 0.000000 0.000000
451 0 92.93350 59.47000 524 0 0.000000 0.000000 597 0 0.000000 0.000000
452 0 92.50730 63.48000 525 0 0.000000 0.000000 598 0 0.000000 0.000000
453 0 92.08120 67.49000 526 0 0.000000 0.000000 599 0 0.000000 0.000000
454 0 91.65670 71.48400 527 0 0.000000 0.000000 600 0 0.000000 0.000000
455 0 91.15960 75.02110 528 0 0.000000 0.000000 601 0 0.000000 0.000000
456 0 91.05120 75.79250 529 0 0.000000 0.000000 602 0 0.000000 0.000000
457 0 90.92680 76.67730 530 0 0.000000 0.000000 603 0 0.000000 0.000000
458 0 90.77160 77.78150 531 0 0.000000 0.000000 604 0 0.000000 0.000000
459 0 90.73140 78.06780 532 0 0.000000 0.000000 605 0 0.000000 0.000000
460 0 90.59950 79.00650 533 0 0.000000 0.000000 606 0 0.000000 0.000000
461 0 90.41720 80.30320 534 0 0.000000 0.000000 607 0 0.000000 0.000000
462 0 90.30330 81.11410 535 0 0.000000 0.000000 608 0 0.000000 0.000000
463 0 90.22830 81.64780 536 0 0.000000 0.000000 609 0 0.000000 0.000000
464 0 90.03480 83.02460 537 0 0.000000 0.000000 610 0 0.000000 0.000000
465 0 89.86770 84.21300 538 0 0.000000 0.000000 611 0 0.000000 0.000000
466 0 89.84570 84.37000 539 0 0.000000 0.000000 612 0 0.000000 0.000000
467 0 89.63880 85.84210 540 0 0.000000 0.000000 613 0 0.000000 0.000000
468 0 89.44470 87.22300 541 0 0.000000 0.000000 614 0 0.000000 0.000000
469 0 89.43990 87.25720 542 0 0.000000 0.000000 615 0 0.000000 0.000000
470 0 89.23530 88.71270 543 0 0.000000 0.000000 616 0 0.000000 0.000000
471 0 89.03800 90.11700 544 0 0.000000 0.000000 617 0 0.000000 0.000000
472 0 89.01200 90.30210 545 0 0.000000 0.000000 618 0 0.000000 0.000000
473 0 88.82710 91.61740 546 0 0.000000 0.000000 619 0 0.000000 0.000000
474 0 88.62170 93.07880 547 0 0.000000 0.000000 620 0 0.000000 0.000000
475 0 88.59070 93.29950 548 0 0.000000 0.000000 621 0 0.000000 0.000000
476 0 88.41590 94.54340 549 0 0.000000 0.000000 622 0 0.000000 0.000000
477 0 88.20950 96.01210 550 0 0.000000 0.000000 623 0 0.000000 0.000000
478 0 88.16260 96.34530 551 0 0.000000 0.000000 624 0 0.000000 0.000000
479 0 88.00260 97.48400 552 0 0.000000 0.000000 625 0 0.000000 0.000000
480 0 87.79530 98.95930 553 0 0.000000 0.000000 626 0 0.000000 0.000000
481 0 87.73470 99.39020 554 0 0.000000 0.000000 627 0 0.000000 0.000000
482 0 87.58770 100.4363 555 0 0.000000 0.000000 628 0 0.000000 0.000000
483 0 87.01880 104.4840 556 0 0.000000 0.000000 629 0 0.000000 0.000000
484 0 94.10000 31.52900 557 0 0.000000 0.000000 630 0 0.000000 0.000000
485 0 97.75000 31.52900 558 0 0.000000 0.000000 631 0 0.000000 0.000000
486 0 -14.41500 20.68500 559 0 0.000000 0.000000 632 0 0.000000 0.000000
487 0 -14.66400 21.11600 560 0 0.000000 0.000000 633 0 0.000000 0.000000
488 0 -14.86000 21.45600 561 0 0.000000 0.000000 634 0 0.000000 0.000000
489 0 -15.16000 21.97600 562 0 0.000000 0.000000 635 0 0.000000 0.000000
490 0 -15.40900 22.40700 563 0 0.000000 0.000000 636 0 0.000000 0.000000
491 0 -15.65700 22.83700 564 0 0.000000 0.000000 637 0 0.000000 0.000000
492 0 -15.90600 23.26700 565 0 0.000000 0.000000 638 0 0.000000 0.000000
493 0 -16.15400 23.69700 566 0 0.000000 0.000000 639 0 0.000000 0.000000
494 0 -16.40300 24.12800 567 0 0.000000 0.000000 640 0 0.000000 0.000000
495 0 125.9250 34.56800 568 0 0.000000 0.000000 641 0 0.000000 0.000000
496 0 133.4250 34.53400 569 0 0.000000 0.000000 642 0 0.000000 0.000000
497 0 140.9250 34.48900 570 0 0.000000 0.000000 643 0 0.000000 0.000000
498 0 148.4250 34.44400 571 0 0.000000 0.000000 644 0 0.000000 0.000000
499 0 155.9250 34.39900 572 0 0.000000 0.000000 645 0 0.000000 0.000000
500 0 163.4250 34.35400 573 0 0.000000 0.000000 646 0 0.000000 0.000000
501 0 170.9250 34.30900 574 0 0.000000 0.000000 647 0 0.000000 0.000000
502 0 178.4250 34.26400 575 0 0.000000 0.000000 648 0 0.000000 0.000000
503 0 185.9250 34.21900 576 0 0.000000 0.000000 649 0 0.000000 0.000000
504 0 193.4250 34.17400 577 0 0.000000 0.000000 650 0 0.000000 0.000000
505 0 200.9250 34.13000 578 0 0.000000 0.000000 651 0 0.000000 0.000000
506 0 208.4250 34.08500 579 0 0.000000 0.000000 652 0 0.000000 0.000000
507 0 215.9250 34.04000 580 0 0.000000 0.000000 653 0 0.000000 0.000000
508 0 223.4250 33.99500 581 0 0.000000 0.000000 654 0 0.000000 0.000000

A3.11
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

655 0 0.000000 0.000000 728 0 0.000000 0.000000 801 0 0.000000 0.000000


656 0 0.000000 0.000000 729 0 0.000000 0.000000 802 0 0.000000 0.000000
657 0 0.000000 0.000000 730 0 0.000000 0.000000 803 0 0.000000 0.000000
658 0 0.000000 0.000000 731 0 0.000000 0.000000 804 0 0.000000 0.000000
659 0 0.000000 0.000000 732 0 0.000000 0.000000 805 0 0.000000 0.000000
660 0 0.000000 0.000000 733 0 0.000000 0.000000 806 0 0.000000 0.000000
661 0 0.000000 0.000000 734 0 0.000000 0.000000 807 0 0.000000 0.000000
662 0 0.000000 0.000000 735 0 0.000000 0.000000 808 0 0.000000 0.000000
663 0 0.000000 0.000000 736 0 0.000000 0.000000 809 0 0.000000 0.000000
664 0 0.000000 0.000000 737 0 0.000000 0.000000 810 0 0.000000 0.000000
665 0 0.000000 0.000000 738 0 0.000000 0.000000 811 0 0.000000 0.000000
666 0 0.000000 0.000000 739 0 0.000000 0.000000 812 0 0.000000 0.000000
667 0 0.000000 0.000000 740 0 0.000000 0.000000 813 0 0.000000 0.000000
668 0 0.000000 0.000000 741 0 0.000000 0.000000 814 0 0.000000 0.000000
669 0 0.000000 0.000000 742 0 0.000000 0.000000 815 0 0.000000 0.000000
670 0 0.000000 0.000000 743 0 0.000000 0.000000 816 0 0.000000 0.000000
671 0 0.000000 0.000000 744 0 0.000000 0.000000 817 0 0.000000 0.000000
672 0 0.000000 0.000000 745 0 0.000000 0.000000 818 0 0.000000 0.000000
673 0 0.000000 0.000000 746 0 0.000000 0.000000 819 0 0.000000 0.000000
674 0 0.000000 0.000000 747 0 0.000000 0.000000 820 0 0.000000 0.000000
675 0 0.000000 0.000000 748 0 0.000000 0.000000 821 0 0.000000 0.000000
676 0 0.000000 0.000000 749 0 0.000000 0.000000 822 0 0.000000 0.000000
677 0 0.000000 0.000000 750 0 0.000000 0.000000 823 0 0.000000 0.000000
678 0 0.000000 0.000000 751 0 0.000000 0.000000 824 0 0.000000 0.000000
679 0 0.000000 0.000000 752 0 0.000000 0.000000 825 0 0.000000 0.000000
680 0 0.000000 0.000000 753 0 0.000000 0.000000 826 0 0.000000 0.000000
681 0 0.000000 0.000000 754 0 0.000000 0.000000 827 0 0.000000 0.000000
682 0 0.000000 0.000000 755 0 0.000000 0.000000 828 0 0.000000 0.000000
683 0 0.000000 0.000000 756 0 0.000000 0.000000 829 0 0.000000 0.000000
684 0 0.000000 0.000000 757 0 0.000000 0.000000 830 0 0.000000 0.000000
685 0 0.000000 0.000000 758 0 0.000000 0.000000 831 0 0.000000 0.000000
686 0 0.000000 0.000000 759 0 0.000000 0.000000 832 0 0.000000 0.000000
687 0 0.000000 0.000000 760 0 0.000000 0.000000 833 0 0.000000 0.000000
688 0 0.000000 0.000000 761 0 0.000000 0.000000 834 0 0.000000 0.000000
689 0 0.000000 0.000000 762 0 0.000000 0.000000 835 0 0.000000 0.000000
690 0 0.000000 0.000000 763 0 0.000000 0.000000 836 0 0.000000 0.000000
691 0 0.000000 0.000000 764 0 0.000000 0.000000 837 0 0.000000 0.000000
692 0 0.000000 0.000000 765 0 0.000000 0.000000 838 0 0.000000 0.000000
693 0 0.000000 0.000000 766 0 0.000000 0.000000 839 0 0.000000 0.000000
694 0 0.000000 0.000000 767 0 0.000000 0.000000 840 0 0.000000 0.000000
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696 0 0.000000 0.000000 769 0 0.000000 0.000000 842 0 0.000000 0.000000
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700 0 0.000000 0.000000 773 0 0.000000 0.000000 846 0 0.000000 0.000000
701 0 0.000000 0.000000 774 0 0.000000 0.000000 847 0 0.000000 0.000000
702 0 0.000000 0.000000 775 0 0.000000 0.000000 848 0 0.000000 0.000000
703 0 0.000000 0.000000 776 0 0.000000 0.000000 849 0 0.000000 0.000000
704 0 0.000000 0.000000 777 0 0.000000 0.000000 850 0 0.000000 0.000000
705 0 0.000000 0.000000 778 0 0.000000 0.000000 851 0 0.000000 0.000000
706 0 0.000000 0.000000 779 0 0.000000 0.000000 852 0 0.000000 0.000000
707 0 0.000000 0.000000 780 0 0.000000 0.000000 853 0 0.000000 0.000000
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709 0 0.000000 0.000000 782 0 0.000000 0.000000 855 0 0.000000 0.000000
710 0 0.000000 0.000000 783 0 0.000000 0.000000 856 0 0.000000 0.000000
711 0 0.000000 0.000000 784 0 0.000000 0.000000 857 0 0.000000 0.000000
712 0 0.000000 0.000000 785 0 0.000000 0.000000 858 0 0.000000 0.000000
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714 0 0.000000 0.000000 787 0 0.000000 0.000000 860 0 0.000000 0.000000
715 0 0.000000 0.000000 788 0 0.000000 0.000000 861 0 0.000000 0.000000
716 0 0.000000 0.000000 789 0 0.000000 0.000000 862 0 0.000000 0.000000
717 0 0.000000 0.000000 790 0 0.000000 0.000000 863 0 0.000000 0.000000
718 0 0.000000 0.000000 791 0 0.000000 0.000000 864 0 0.000000 0.000000
719 0 0.000000 0.000000 792 0 0.000000 0.000000 865 0 0.000000 0.000000
720 0 0.000000 0.000000 793 0 0.000000 0.000000 866 0 0.000000 0.000000
721 0 0.000000 0.000000 794 0 0.000000 0.000000 867 0 0.000000 0.000000
722 0 0.000000 0.000000 795 0 0.000000 0.000000 868 0 0.000000 0.000000
723 0 0.000000 0.000000 796 0 0.000000 0.000000 869 0 0.000000 0.000000
724 0 0.000000 0.000000 797 0 0.000000 0.000000 870 0 0.000000 0.000000
725 0 0.000000 0.000000 798 0 0.000000 0.000000 871 0 0.000000 0.000000
726 0 0.000000 0.000000 799 0 0.000000 0.000000 872 0 0.000000 0.000000
727 0 0.000000 0.000000 800 0 0.000000 0.000000 873 0 0.000000 0.000000

A3.12
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

874 0 0.000000 0.000000 947 0 0.000000 0.000000 1020 0 281.6000 31.03500


875 0 0.000000 0.000000 948 0 0.000000 0.000000 1021 0 285.2500 31.01300
876 0 0.000000 0.000000 949 0 0.000000 0.000000 1022 0 285.3500 31.01200
877 0 0.000000 0.000000 950 0 0.000000 0.000000 1023 0 289.0000 30.99000
878 0 0.000000 0.000000 951 0 0.000000 0.000000 1024 0 289.1000 30.98900
879 0 0.000000 0.000000 952 0 0.000000 0.000000 1025 0 292.7500 30.96700
880 0 0.000000 0.000000 953 0 0.000000 0.000000 1026 0 292.8500 30.96700
881 0 0.000000 0.000000 954 0 0.000000 0.000000 1027 0 296.5000 30.94500
882 0 0.000000 0.000000 955 0 0.000000 0.000000 1028 0 296.6000 30.94400
883 0 0.000000 0.000000 956 0 0.000000 0.000000 1029 0 300.2500 30.92200
884 0 0.000000 0.000000 957 0 0.000000 0.000000 1030 0 300.3500 30.92100
885 0 0.000000 0.000000 958 0 0.000000 0.000000 1031 0 304.0000 30.89900
886 0 0.000000 0.000000 959 0 0.000000 0.000000 1032 0 304.1000 30.89900
887 0 0.000000 0.000000 960 0 0.000000 0.000000 1033 0 307.7500 30.87700
888 0 0.000000 0.000000 961 0 0.000000 0.000000 1034 0 307.8500 30.87600
889 0 0.000000 0.000000 962 0 0.000000 0.000000 1035 0 311.5000 30.85400
890 0 0.000000 0.000000 963 0 0.000000 0.000000 1036 0 311.6000 30.85400
891 0 0.000000 0.000000 964 0 0.000000 0.000000 1037 0 315.2500 30.83200
892 0 0.000000 0.000000 965 0 0.000000 0.000000 1038 0 315.3500 30.83100
893 0 0.000000 0.000000 966 0 0.000000 0.000000 1039 0 319.0000 30.80900
894 0 0.000000 0.000000 967 0 0.000000 0.000000 1040 0 319.1000 30.80800
895 0 0.000000 0.000000 968 0 0.000000 0.000000 1041 0 322.7500 30.78600
896 0 0.000000 0.000000 969 0 0.000000 0.000000 1042 0 322.8500 30.78600
897 0 0.000000 0.000000 970 0 0.000000 0.000000 1043 0 326.5000 30.76400
898 0 0.000000 0.000000 971 0 0.000000 0.000000 1044 0 326.6000 30.76300
899 0 0.000000 0.000000 972 0 0.000000 0.000000 1045 0 0.000000 0.000000
900 0 0.000000 0.000000 973 0 0.000000 0.000000 1046 0 0.000000 0.000000
901 0 0.000000 0.000000 974 0 0.000000 0.000000 1047 0 0.000000 0.000000
902 0 0.000000 0.000000 975 0 0.000000 0.000000 1048 0 0.000000 0.000000
903 0 0.000000 0.000000 976 0 0.000000 0.000000 1049 0 0.000000 0.000000
904 0 0.000000 0.000000 977 0 0.000000 0.000000 1050 0 0.000000 0.000000
905 0 0.000000 0.000000 978 0 0.000000 0.000000 1051 0 0.000000 0.000000
906 0 0.000000 0.000000 979 0 0.000000 0.000000 1052 0 0.000000 0.000000
907 0 0.000000 0.000000 980 0 0.000000 0.000000 1053 0 0.000000 0.000000
908 0 0.000000 0.000000 981 0 0.000000 0.000000 1054 0 0.000000 0.000000
909 0 0.000000 0.000000 982 0 0.000000 0.000000 1055 0 0.000000 0.000000
910 0 0.000000 0.000000 983 0 0.000000 0.000000 1056 0 0.000000 0.000000
911 0 0.000000 0.000000 984 0 0.000000 0.000000 1057 0 0.000000 0.000000
912 0 0.000000 0.000000 985 0 0.000000 0.000000 1058 0 0.000000 0.000000
913 0 0.000000 0.000000 986 0 0.000000 0.000000 1059 0 0.000000 0.000000
914 0 0.000000 0.000000 987 0 0.000000 0.000000 1060 0 0.000000 0.000000
915 0 0.000000 0.000000 988 0 0.000000 0.000000 1061 0 0.000000 0.000000
916 0 0.000000 0.000000 989 0 0.000000 0.000000 1062 0 0.000000 0.000000
917 0 0.000000 0.000000 990 0 0.000000 0.000000 1063 0 0.000000 0.000000
918 0 0.000000 0.000000 991 0 0.000000 0.000000 1064 0 0.000000 0.000000
919 0 0.000000 0.000000 992 0 0.000000 0.000000 1065 0 0.000000 0.000000
920 0 0.000000 0.000000 993 0 0.000000 0.000000 1066 0 0.000000 0.000000
921 0 0.000000 0.000000 994 0 0.000000 0.000000 1067 0 0.000000 0.000000
922 0 0.000000 0.000000 995 0 0.000000 0.000000 1068 0 0.000000 0.000000
923 0 0.000000 0.000000 996 0 0.000000 0.000000 1069 0 0.000000 0.000000
924 0 0.000000 0.000000 997 0 0.000000 0.000000 1070 0 0.000000 0.000000
925 0 0.000000 0.000000 998 0 0.000000 0.000000 1071 0 0.000000 0.000000
926 0 0.000000 0.000000 999 0 0.000000 0.000000 1072 0 0.000000 0.000000
927 0 0.000000 0.000000 1000 0 0.000000 0.000000 1073 0 0.000000 0.000000
928 0 0.000000 0.000000 1001 0 281.5500 30.03500 1074 0 0.000000 0.000000
929 0 0.000000 0.000000 1002 0 326.6000 29.76300 1075 0 0.000000 0.000000
930 0 0.000000 0.000000 1003 0 0.000000 0.000000 1076 0 0.000000 0.000000
931 0 0.000000 0.000000 1004 0 91.19720 74.75310 1077 0 0.000000 0.000000
932 0 0.000000 0.000000 1005 0 0.000000 0.000000 1078 0 0.000000 0.000000
933 0 0.000000 0.000000 1006 0 0.000000 0.000000 1079 0 0.000000 0.000000
934 0 0.000000 0.000000 1007 0 0.000000 0.000000 1080 0 0.000000 0.000000
935 0 0.000000 0.000000 1008 0 0.000000 0.000000 1081 0 0.000000 0.000000
936 0 0.000000 0.000000 1009 0 0.000000 0.000000
937 0 0.000000 0.000000 1010 0 0.000000 0.000000
938 0 0.000000 0.000000 1011 0 274.1000 31.08000
939 0 0.000000 0.000000 1012 0 0.000000 0.000000
940 0 0.000000 0.000000 1013 0 274.0500 34.38000
941 0 0.000000 0.000000 1014 0 274.0000 31.08000
942 0 0.000000 0.000000 1015 0 274.1000 31.08000
943 0 0.000000 0.000000 1016 0 277.7500 31.05800
944 0 0.000000 0.000000 1017 0 277.8500 31.05700
945 0 0.000000 0.000000 1018 0 281.5000 31.03500
946 0 0.000000 0.000000 1019 0 281.5500 31.03500

A3.13
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

ELEMENTS 71 24 5 49 71 586 72 144 24 5 48 144 659 145


NO TYPE MEC GEO NOEUDS 72 24 5 49 72 587 73 145 24 5 48 145 660 146
----------------------------- 73 24 5 49 73 588 74 146 24 5 48 146 661 147
1 24 5 49 1 516 2 74 24 5 49 74 589 75 147 24 5 48 147 662 148
2 24 5 49 2 517 3 75 24 5 49 75 590 76 148 24 5 48 148 663 149
3 24 5 49 3 518 4 76 24 5 49 76 591 77 149 24 5 48 149 664 150
4 24 5 49 4 519 5 77 24 5 49 77 592 78 150 24 5 48 150 665 151
5 24 5 49 5 520 6 78 24 5 49 78 593 79 151 24 5 48 151 666 152
6 24 5 49 6 521 7 79 24 5 49 79 594 80 152 24 5 48 152 667 153
7 24 5 49 7 522 8 80 24 5 49 80 595 81 153 24 5 48 153 668 154
8 24 5 49 8 523 9 81 24 5 49 81 596 82 154 24 5 48 154 669 155
9 24 5 49 9 524 10 82 24 5 49 82 597 83 155 24 5 48 155 670 156
10 24 5 49 10 525 11 83 24 5 49 83 598 84 156 24 5 48 156 671 157
11 24 5 49 11 526 12 84 24 5 49 84 599 85 157 24 5 48 157 672 158
12 24 5 49 12 527 13 85 24 5 49 85 600 86 158 24 5 48 158 673 159
13 24 5 49 13 528 14 86 24 5 49 86 601 87 159 24 5 48 159 674 160
14 24 5 49 14 529 15 87 24 5 49 87 602 88 160 24 5 48 160 675 161
15 24 5 49 15 530 16 88 24 5 49 88 603 89 161 24 5 48 161 676 162
16 24 5 49 16 531 17 89 24 5 49 89 604 90 162 24 5 48 162 677 163
17 24 5 49 17 532 18 90 24 5 49 90 605 91 163 24 5 48 163 678 164
18 24 5 49 18 533 19 91 24 5 49 91 606 92 164 24 5 48 164 679 165
19 24 5 49 19 534 20 92 24 5 49 92 607 93 165 24 5 48 165 680 166
20 24 5 49 20 535 21 93 24 5 49 93 608 94 166 24 5 48 166 681 167
21 24 5 49 21 536 22 94 24 5 49 94 609 95 167 24 5 48 167 682 168
22 24 5 49 22 537 23 95 24 5 49 95 610 96 168 24 5 48 168 683 169
23 24 5 49 23 538 24 96 24 5 49 96 611 97 169 24 5 48 169 684 170
24 24 5 49 24 539 25 97 24 5 48 97 612 98 170 24 5 48 170 685 171
25 24 5 49 25 540 26 98 24 5 48 98 613 99 171 24 5 48 171 686 172
26 24 5 49 26 541 27 99 24 5 48 99 614 100 172 24 5 48 172 687 173
27 24 5 49 27 542 28 100 24 5 48 100 615 101 173 24 5 48 173 688 174
28 24 5 49 28 543 29 101 24 5 48 101 616 102 174 24 5 48 174 689 175
29 24 5 49 29 544 30 102 24 5 48 102 617 103 175 24 5 48 175 690 176
30 24 5 49 30 545 31 103 24 5 48 103 618 104 176 24 5 48 176 691 177
31 24 5 49 31 546 32 104 24 5 48 104 619 105 177 24 5 48 177 692 178
32 24 5 49 32 547 33 105 24 5 48 105 620 106 178 24 5 48 178 693 179
33 24 5 49 33 548 34 106 24 5 48 106 621 107 179 24 5 48 179 694 180
34 24 5 49 34 549 35 107 24 5 48 107 622 108 180 24 5 48 180 695 181
35 24 5 49 35 550 36 108 24 5 48 108 623 109 181 24 5 48 181 696 182
36 24 5 49 36 551 37 109 24 5 48 109 624 110 182 24 5 48 182 697 183
37 24 5 49 37 552 38 110 24 5 48 110 625 111 183 24 5 48 183 698 184
38 24 5 49 38 553 39 111 24 5 48 111 626 112 184 24 5 48 184 699 185
39 24 5 49 39 554 40 112 24 5 48 112 627 113 185 24 5 48 185 700 186
40 24 5 49 40 555 41 113 24 5 48 113 628 114 186 24 5 48 186 701 187
41 24 5 49 41 556 42 114 24 5 48 114 629 115 187 24 5 48 187 702 188
42 24 5 49 42 557 43 115 24 5 48 115 630 116 188 24 5 48 188 703 189
43 24 5 49 43 558 44 116 24 5 48 116 631 117 189 24 5 48 189 704 190
44 24 5 49 44 559 45 117 24 5 48 117 632 118 190 24 5 48 190 705 191
45 24 5 49 45 560 46 118 24 5 48 118 633 119 191 24 5 48 191 706 192
46 24 5 49 46 561 47 119 24 5 48 119 634 120 192 24 5 48 192 707 193
47 24 5 49 47 562 48 120 24 5 48 120 635 121 193 24 5 48 193 708 194
48 24 5 49 48 563 49 121 24 5 48 121 636 122 194 24 5 48 194 709 195
49 24 5 49 49 564 50 122 24 5 48 122 637 123 195 24 5 48 195 710 196
50 24 5 49 50 565 51 123 24 5 48 123 638 124 196 24 5 48 196 711 197
51 24 5 49 51 566 52 124 24 5 48 124 639 125 197 24 5 48 197 712 198
52 24 5 49 52 567 53 125 24 5 48 125 640 126 198 24 5 48 198 713 199
53 24 5 49 53 568 54 126 24 5 48 126 641 127 199 24 5 48 199 714 200
54 24 5 49 54 569 55 127 24 5 48 127 642 128 200 24 5 48 200 715 201
55 24 5 49 55 570 56 128 24 5 48 128 643 129 201 24 5 48 201 716 202
56 24 5 49 56 571 57 129 24 5 48 129 644 130 202 24 5 48 202 717 203
57 24 5 49 57 572 58 130 24 5 48 130 645 131 203 24 5 48 203 718 204
58 24 5 49 58 573 59 131 24 5 48 131 646 132 204 24 5 48 204 719 205
59 24 5 49 59 574 60 132 24 5 48 132 647 133 205 24 5 48 205 720 206
60 24 5 49 60 575 61 133 24 5 48 133 648 134 206 24 5 48 206 721 207
61 24 5 49 61 576 62 134 24 5 48 134 649 135 207 24 5 48 207 722 208
62 24 5 49 62 577 63 135 24 5 48 135 650 136 208 24 5 48 208 723 209
63 24 5 49 63 578 64 136 24 5 48 136 651 137 209 24 5 48 209 724 210
64 24 5 49 64 579 65 137 24 5 48 137 652 138 210 24 5 48 210 725 211
65 24 5 49 65 580 66 138 24 5 48 138 653 139 211 24 5 49 211 726 212
66 24 5 49 66 581 67 139 24 5 48 139 654 140 212 24 5 49 212 727 213
67 24 5 49 67 582 68 140 24 5 48 140 655 141 213 24 5 49 213 728 214
68 24 5 49 68 583 69 141 24 5 48 141 656 142 214 24 5 49 214 729 215
69 24 5 49 69 584 70 142 24 5 48 142 657 143 215 24 5 49 215 730 216
70 24 5 49 70 585 71 143 24 5 48 143 658 144 216 24 5 49 216 731 217

A3.14
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

217 24 5 49 217 732 218 290 24 7 68 291 805 292 363 24 7 50 362 878 363
218 24 5 49 218 733 219 291 24 7 68 292 806 293 364 24 7 50 363 879 364
219 24 5 49 219 734 220 292 24 7 66 293 807 294 365 24 7 50 364 880 365
220 24 5 49 1013 735 221 293 24 7 66 294 808 295 366 24 7 50 365 881 366
221 24 5 49 221 736 222 294 24 7 66 295 809 296 367 24 7 50 366 882 367
222 24 5 49 222 737 223 295 24 7 51 296 810 297 368 24 7 50 367 883 368
223 24 5 49 223 738 224 296 24 7 51 297 811 298 369 24 7 50 368 884 369
224 24 5 49 224 739 225 297 24 7 51 298 812 299 370 24 7 50 369 885 370
225 24 5 49 225 740 226 298 24 7 51 299 813 300 371 24 7 50 370 886 371
226 24 5 49 226 741 227 299 24 7 51 300 814 301 372 24 7 50 371 887 372
227 24 5 49 227 742 228 300 24 7 51 301 815 302 373 24 7 50 372 888 373
228 24 5 49 228 743 229 301 24 7 51 302 816 303 374 24 7 50 373 889 374
229 24 5 49 229 744 230 302 24 7 51 303 817 304 375 24 7 50 374 890 375
230 24 5 49 230 745 231 303 24 7 51 304 818 305 376 24 7 50 375 891 376
231 24 5 49 231 746 232 304 24 7 51 305 819 306 377 24 7 50 376 892 377
232 24 5 49 232 747 233 305 24 7 51 306 820 307 378 24 7 50 377 893 378
233 24 5 49 233 748 234 306 24 7 66 307 821 308 379 24 7 50 378 894 379
234 24 5 49 234 749 235 307 24 7 66 308 822 309 380 24 7 50 379 895 380
235 24 5 49 235 750 236 308 24 7 66 309 823 310 381 24 7 50 380 896 381
236 24 5 49 236 751 237 309 24 7 68 310 824 311 382 24 7 50 381 897 382
237 24 5 49 237 752 238 310 24 7 68 311 825 312 383 24 7 50 382 898 383
238 24 5 49 238 753 239 311 24 7 68 312 826 313 384 24 7 50 383 899 384
239 24 5 49 239 754 240 312 24 7 68 313 827 314 385 24 7 50 384 900 385
240 24 5 49 240 755 241 313 24 7 68 314 828 315 386 24 7 50 385 901 386
241 24 5 49 241 756 242 314 33 2 6 315 484 0 387 24 7 50 386 902 387
242 24 5 49 242 757 243 315 33 2 7 484 443 0 388 24 7 50 387 903 388
243 24 5 49 243 758 244 316 33 2 7 443 485 0 389 24 7 50 388 904 389
244 24 5 49 244 759 245 317 33 2 6 485 317 0 390 24 7 50 389 905 390
245 24 5 49 245 760 246 318 24 7 68 317 833 318 391 24 7 50 390 906 391
246 24 5 49 246 761 247 319 24 7 68 318 834 319 392 24 7 50 391 907 392
247 24 5 49 247 762 248 320 24 7 68 319 835 320 393 24 7 50 392 908 393
248 24 5 49 248 763 249 321 24 7 68 320 836 321 394 24 7 50 393 909 394
249 24 5 49 249 764 250 322 24 7 68 321 837 322 395 24 7 50 394 910 395
250 24 5 49 250 765 251 323 24 7 66 322 838 323 396 24 7 50 395 911 396
251 24 5 49 251 766 252 324 24 7 66 323 839 324 397 24 7 50 396 912 397
252 24 5 49 252 767 253 325 24 7 66 324 840 325 398 24 7 50 397 913 398
253 24 5 49 253 768 254 326 24 7 51 325 841 326 399 24 7 50 398 914 399
254 24 5 49 254 769 255 327 24 7 51 326 842 327 400 24 7 50 399 915 400
255 24 5 49 255 770 256 328 24 7 51 327 843 328 401 24 7 50 400 916 401
256 24 5 49 256 771 257 329 24 7 51 328 844 329 402 24 7 50 401 917 402
257 24 5 49 257 772 258 330 24 7 50 329 845 330 403 24 7 50 402 918 403
258 24 5 49 258 773 259 331 24 7 50 330 846 331 404 24 7 50 403 919 404
259 24 5 49 259 774 260 332 24 7 50 331 847 332 405 24 7 50 404 920 405
260 24 5 49 260 775 261 333 24 7 50 332 848 333 406 24 7 50 405 921 406
261 24 5 49 261 776 262 334 24 7 50 333 849 334 407 24 7 50 406 922 407
262 24 7 68 263 777 264 335 24 7 50 334 850 335 408 24 7 50 407 923 408
263 24 7 68 264 778 265 336 24 7 50 335 851 336 409 24 7 66 408 924 409
264 24 7 68 265 779 266 337 24 7 50 336 852 337 410 24 7 66 409 925 410
265 24 7 66 266 780 267 338 24 7 50 337 853 338 411 24 7 66 410 926 411
266 24 7 66 267 781 268 339 24 7 50 338 854 339 412 24 7 68 411 927 412
267 24 7 66 268 782 269 340 24 7 50 339 855 340 413 24 7 68 1011 928 413
268 24 7 51 269 783 270 341 24 7 50 340 856 341 414 24 7 68 413 929 414
269 24 7 51 270 784 271 342 24 7 50 341 857 342 415 24 7 68 414 930 415
270 24 7 51 271 785 272 343 24 7 50 342 858 343 416 24 7 68 415 931 416
271 24 7 51 272 786 273 344 24 7 50 343 859 344 417 24 7 68 416 932 417
272 24 7 51 273 787 274 345 24 7 50 344 860 345 418 24 7 68 417 933 418
273 24 7 51 274 788 275 346 24 7 50 345 861 346 419 24 7 68 418 934 419
274 24 7 51 275 789 276 347 24 7 50 346 862 347 420 24 7 68 419 935 420
275 24 7 51 276 790 277 348 24 7 50 347 863 348 421 24 7 68 420 936 421
276 24 7 51 277 791 278 349 24 7 50 348 864 349 422 24 7 66 421 937 422
277 24 7 51 278 792 279 350 24 7 50 349 865 350 423 24 7 66 422 938 423
278 24 7 51 279 793 280 351 24 7 50 350 866 351 424 24 7 66 423 939 424
279 24 7 66 280 794 281 352 24 7 50 351 867 352 425 24 7 51 424 940 425
280 24 7 66 281 795 282 353 24 7 50 352 868 353 426 24 7 51 425 941 426
281 24 7 66 282 796 283 354 24 7 50 353 869 354 427 24 7 51 426 942 427
282 24 7 68 283 797 284 355 24 7 50 354 870 355 428 24 7 51 427 943 428
283 24 7 68 284 798 285 356 24 7 50 355 871 356 429 24 7 51 428 944 429
284 24 7 68 285 799 286 357 24 7 50 356 872 357 430 24 7 51 429 945 430
285 24 7 68 286 800 287 358 24 7 50 357 873 358 431 24 7 51 430 946 431
286 24 7 68 287 801 288 359 24 7 50 358 874 359 432 24 7 51 431 947 432
287 24 7 68 288 802 289 360 24 7 50 359 875 360 433 24 7 51 432 948 433
288 24 7 68 289 803 290 361 24 7 50 360 876 361 434 24 7 51 433 949 434
289 24 7 68 290 804 291 362 24 7 50 361 877 362 435 24 7 51 434 950 435

A3.15
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

436 24 7 66 435 951 436 509 33 2 13 197 396 0 582 33 2 13 156 369 0
437 24 7 66 436 952 437 510 33 2 12 200 398 0 583 33 2 13 159 371 0
438 24 7 66 437 953 438 511 33 2 12 203 400 0 584 33 2 13 162 373 0
439 24 7 68 438 954 439 512 33 2 11 206 402 0 585 33 2 13 165 375 0
440 24 7 68 439 955 440 513 33 2 11 209 404 0 586 33 2 13 168 377 0
441 24 7 68 440 956 441 514 33 2 14 212 406 0 587 33 2 13 171 379 0
442 33 2 9 1 263 0 515 33 2 14 215 408 0 588 33 2 13 174 381 0
443 33 2 9 262 441 0 516 33 2 14 218 410 0 589 33 2 13 177 383 0
444 33 2 10 2 264 0 517 33 2 15 2211011 0 590 33 2 13 180 385 0
445 33 2 11 5 266 0 518 33 2 10 224 414 0 591 33 2 13 183 387 0
446 33 2 11 8 268 0 519 33 2 10 227 417 0 592 33 2 13 186 389 0
447 33 2 12 11 270 0 520 33 2 15 230 419 0 593 33 2 13 189 391 0
448 33 2 13 14 272 0 521 33 2 14 233 421 0 594 33 2 13 192 393 0
449 33 2 13 17 274 0 522 33 2 14 236 423 0 595 33 2 13 195 395 0
450 33 2 13 20 276 0 523 33 2 11 239 425 0 596 33 2 12 198 397 0
451 33 2 13 23 278 0 524 33 2 12 242 427 0 597 33 2 12 201 399 0
452 33 2 13 26 280 0 525 33 2 12 245 429 0 598 33 2 11 204 401 0
453 33 2 12 29 282 0 526 33 2 13 248 431 0 599 33 2 11 207 403 0
454 33 2 11 32 284 0 527 33 2 13 251 433 0 600 33 2 14 210 405 0
455 33 2 10 35 286 0 528 33 2 13 254 435 0 601 33 2 14 213 407 0
456 33 2 10 38 289 0 529 33 2 12 257 437 0 602 33 2 14 216 409 0
457 33 2 11 41 291 0 530 33 2 10 260 439 0 603 33 2 15 219 411 0
458 33 2 11 44 293 0 531 33 2 10 3 265 0 604 33 2 15 222 413 0
459 33 2 12 47 295 0 532 33 2 11 6 267 0 605 33 2 10 225 415 0
460 33 2 13 50 297 0 533 33 2 12 9 269 0 606 33 2 10 228 418 0
461 33 2 13 53 299 0 534 33 2 13 12 271 0 607 33 2 14 231 420 0
462 33 2 13 56 301 0 535 33 2 13 15 273 0 608 33 2 14 234 422 0
463 33 2 13 59 303 0 536 33 2 13 18 275 0 609 33 2 11 237 424 0
464 33 2 12 62 305 0 537 33 2 13 21 277 0 610 33 2 12 240 426 0
465 33 2 11 65 307 0 538 33 2 13 24 279 0 611 33 2 12 243 428 0
466 33 2 14 68 309 0 539 33 2 12 27 281 0 612 33 2 13 246 430 0
467 33 2 15 71 311 0 540 33 2 11 30 283 0 613 33 2 13 249 432 0
468 33 2 10 74 313 0 541 33 2 11 33 285 0 614 33 2 13 252 434 0
469 33 2 10 77 315 0 542 33 2 10 36 287 0 615 33 2 12 255 436 0
470 33 2 10 80 318 0 543 33 2 10 39 290 0 616 33 2 12 258 438 0
471 33 2 15 83 320 0 544 33 2 11 42 292 0 617 33 2 10 261 440 0
472 33 2 14 86 322 0 545 33 2 12 45 294 0 618 66 3 16 486 455 0
473 33 2 14 89 324 0 546 33 2 13 48 296 0 619 66 3 17 487 459 0
474 33 2 11 92 326 0 547 33 2 13 51 298 0 620 66 3 18 488 462 0
475 33 2 12 95 328 0 548 33 2 13 54 300 0 621 66 3 19 489 465 0
476 33 2 13 98 330 0 549 33 2 13 57 302 0 622 66 3 20 490 469 0
477 33 2 13 101 332 0 550 33 2 12 60 304 0 623 66 3 21 491 472 0
478 33 2 13 104 334 0 551 33 2 11 63 306 0 624 66 3 22 492 475 0
479 33 2 13 107 336 0 552 33 2 14 66 308 0 625 66 3 23 493 478 0
480 33 2 13 110 338 0 553 33 2 14 69 310 0 626 66 3 24 494 481 0
481 33 2 13 113 340 0 554 33 2 15 72 312 0 627 66 3 25 495 456 0
482 33 2 13 116 342 0 555 33 2 10 75 314 0 628 66 3 25 496 457 0
483 33 2 13 119 344 0 556 33 2 10 78 317 0 629 66 3 25 497 458 0
484 33 2 13 122 346 0 557 33 2 10 81 319 0 630 66 3 25 498 460 0
485 33 2 13 125 348 0 558 33 2 14 84 321 0 631 66 3 25 499 461 0
486 33 2 13 128 350 0 559 33 2 14 87 323 0 632 66 3 25 500 463 0
487 33 2 13 131 352 0 560 33 2 11 90 325 0 633 66 3 25 501 464 0
488 33 2 13 134 354 0 561 33 2 12 93 327 0 634 66 3 26 502 465 0
489 33 2 13 137 356 0 562 33 2 13 96 329 0 635 66 3 27 503 467 0
490 33 2 13 140 358 0 563 33 2 13 99 331 0 636 66 3 28 504 469 0
491 33 2 13 143 360 0 564 33 2 13 102 333 0 637 66 3 29 505 470 0
492 33 2 13 146 362 0 565 33 2 13 105 335 0 638 66 3 30 506 472 0
493 33 2 13 149 364 0 566 33 2 13 108 337 0 639 66 3 30 507 473 0
494 33 2 13 152 366 0 567 33 2 13 111 339 0 640 66 3 30 508 474 0
495 33 2 13 155 368 0 568 33 2 13 114 341 0 641 66 3 30 509 476 0
496 33 2 13 158 370 0 569 33 2 13 117 343 0 642 66 3 31 510 477 0
497 33 2 13 161 372 0 570 33 2 13 120 345 0 643 66 3 31 511 479 0
498 33 2 13 164 374 0 571 33 2 13 123 347 0 644 66 3 31 512 480 0
499 33 2 13 167 376 0 572 33 2 13 126 349 0 645 66 3 30 513 482 0
500 33 2 13 170 378 0 573 33 2 13 129 351 0 646 101 11 32 442 0 0
501 33 2 13 173 380 0 574 33 2 13 132 353 0 647 24 9 52 442 959 514
502 33 2 13 176 382 0 575 33 2 13 135 355 0 648 221 13 34 1003 514 443
503 33 2 13 179 384 0 576 33 2 13 138 357 0 649 24 9 53 514 961 444
504 33 2 13 182 386 0 577 33 2 13 141 359 0 650 24 9 53 444 962 445
505 33 2 13 185 388 0 578 33 2 13 144 361 0 651 24 9 53 445 963 446
506 33 2 13 188 390 0 579 33 2 13 147 363 0 652 24 9 54 446 964 447
507 33 2 13 191 392 0 580 33 2 13 150 365 0 653 24 9 54 447 965 448
508 33 2 13 194 394 0 581 33 2 13 153 367 0 654 24 9 54 448 966 449

A3.16
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

655 24 9 55 449 967 450 728 276 1 1 318 326 0 801 276 1 1 396 400 0
656 24 9 55 450 968 451 729 276 1 1 58 97 0 802 276 1 1 199 205 0
657 24 9 55 451 969 452 730 276 1 1 55 100 0 803 276 1 1 398 402 0
658 24 9 56 452 970 453 731 276 1 1 324 332 0 804 276 1 1 202 208 0
659 24 9 56 453 971 454 732 276 1 1 326 334 0 805 276 1 1 400 404 0
660 24 9 56 454 9721004 733 276 1 1 75 103 0 806 276 1 1 205 211 0
661 24 9 57 455 973 456 734 276 1 1 81 106 0 807 276 1 1 402 406 0
662 24 9 57 456 974 457 735 276 1 1 332 336 0 808 276 1 1 325 406 0
663 24 9 57 457 975 458 736 276 1 1 103 109 0 809 276 1 1 321 406 0
664 24 9 57 458 976 459 737 276 1 1 334 338 0 810 276 1 1 208 213 0
665 24 9 58 459 977 460 738 276 1 1 106 112 0 811 276 1 1 404 408 0
666 24 9 58 460 978 461 739 276 1 1 336 340 0 812 276 1 1 211 217 0
667 24 9 58 461 979 462 740 276 1 1 109 115 0 813 276 1 1 406 410 0
668 24 9 58 462 980 463 741 276 1 1 338 342 0 814 276 1 1 213 220 0
669 24 9 59 463 981 464 742 276 1 1 112 118 0 815 276 1 1 408 412 0
670 24 9 59 464 982 465 743 276 1 1 340 344 0 816 276 1 1 223 229 0
671 276 9 59 1 2 0 744 276 1 1 115 121 0 817 276 1 1 220 232 0
672 24 9 59 465 984 467 745 276 1 1 342 346 0 818 276 1 1 217 235 0
673 24 9 60 467 985 469 746 276 1 1 118 124 0 819 276 1 1 214 238 0
674 276 9 60 1 2 0 747 276 1 1 344 348 0 820 276 1 1 211 241 0
675 24 9 60 469 987 470 748 276 1 1 121 127 0 821 276 1 1 214 244 0
676 24 9 60 470 988 472 749 276 1 1 346 350 0 822 276 1 1 217 262 0
677 276 9 60 1 2 0 750 276 1 1 124 130 0 823 276 1 1 426 441 0
678 24 9 61 472 990 473 751 276 1 1 338 352 0 824 276 1 1 424 441 0
679 24 9 61 473 991 474 752 276 1 1 127 133 0 825 276 1 1 422 441 0
680 24 9 61 474 992 475 753 276 1 1 350 354 0 826 276 1 1 420 441 0
681 24 9 62 475 993 476 754 276 1 1 130 136 0 827 276 1 1 263 441 0
682 24 9 62 476 994 477 755 276 1 1 352 356 0 828 33 2 6 4161001 0
683 24 9 62 477 995 478 756 276 1 1 133 139 0 830 276 2 6 190 214 0
684 24 9 62 478 996 479 757 276 1 1 354 358 0 831 276 2 6 190 217 0
685 24 9 63 479 997 480 758 276 1 1 136 142 0 832 24 9 56 10041005 455
686 24 9 63 480 998 481 759 276 1 1 356 360 0 833 66 3 69 1004 95 0
687 24 9 64 481 999 482 760 276 1 1 139 145 0
688 24 9 64 4821000 483 761 276 1 1 358 362 0
689 33 2 47 101 495 0 762 276 1 1 142 148 0
690 33 2 47 107 496 0 763 276 1 1 360 364 0
691 33 2 47 113 497 0 764 276 1 1 145 151 0
692 33 2 47 119 498 0 765 276 1 1 362 366 0
693 33 2 47 125 499 0 766 276 1 1 148 154 0
694 33 2 47 131 500 0 767 276 1 1 364 368 0
695 33 2 47 137 501 0 768 276 1 1 151 157 0
696 33 2 47 143 502 0 769 276 1 1 366 370 0
697 33 2 47 149 503 0 770 276 1 1 154 160 0
698 33 2 47 155 504 0 771 276 1 1 368 372 0
699 33 2 47 161 505 0 772 276 1 1 157 163 0
700 33 2 47 167 506 0 773 276 1 1 370 374 0
701 33 2 47 173 507 0 774 276 1 1 160 166 0
702 33 2 47 179 508 0 775 276 1 1 372 380 0
703 33 2 47 185 509 0 776 276 1 1 163 169 0
704 33 2 47 191 510 0 777 276 1 1 374 378 0
705 33 2 47 197 511 0 778 276 1 1 166 172 0
706 33 2 47 203 512 0 779 276 1 1 370 380 0
707 33 2 47 209 513 0 780 276 1 1 169 175 0
708 276 1 1 1 16 0 781 276 1 1 378 382 0
709 276 1 1 263 276 0 782 276 1 1 172 178 0
710 276 1 1 263 278 0 783 276 1 1 380 384 0
711 276 1 1 263 280 0 784 276 1 1 175 181 0
712 276 1 1 34 40 0 785 276 1 1 382 386 0
713 276 1 1 31 43 0 786 276 1 1 178 184 0
714 276 1 1 28 46 0 787 276 1 1 384 388 0
715 276 1 1 25 49 0 788 276 1 1 181 187 0
716 276 1 1 22 52 0 789 276 1 1 386 390 0
717 276 1 1 19 55 0 790 276 1 1 184 190 0
718 276 1 1 16 55 0 791 276 1 1 388 392 0
719 276 1 1 300 303 0 792 276 1 1 187 193 0
720 276 1 1 298 305 0 793 276 1 1 390 394 0
721 276 1 1 296 307 0 794 276 1 1 190 196 0
722 276 1 1 73 82 0 795 276 1 1 392 396 0
723 276 1 1 70 85 0 796 276 1 1 193 199 0
724 276 1 1 67 88 0 797 276 1 1 394 398 0
725 276 1 1 315 324 0 798 276 1 1 329 396 0
726 276 1 1 64 91 0 799 276 1 1 333 396 0
727 276 1 1 61 94 0 800 276 1 1 196 202 0

A3.17
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

GEOMETRIES CARACTERISTIQUES MECANIQUES


N0 TYPE VALEURS
1 31 12.780 0.49400 0.0000 2 : acier barre de treillis E= 210000 MPa
2 31 12.780 0.98700 0.0000 3 : acier haubans E= 195000 Mpa
3 31 5.6500 0.11320 0.0000 5 : béton dalle supérieure - h ec2 = 0.4104 m
4 31 4.9800 0.87800E-01 0.0000 7 : béton dalle inférieure – h ec2 = 0.341 m
5 31 4.3100 0.71000E-01 0.0000 9 : béton pylône - h ec2 = 0.650 m
6 31 100.00 10.000 0.0000 11 : ressort longitudinal foncdation
7 31 7.0180 3.9600 0.0000
8 31 4.3100 0.10140 0.0000
9 31 21.000 1.0000 0.0000
10 31 0.45500E-01 0.37000E-03 0.0000
11 31 0.20400E-01 0.20000E-03 0.0000
12 31 0.16600E-01 0.17000E-03 0.0000
Clef de lecture des geometries
13 31 0.13100E-01 0.13000E-03 0.0000
14 31 0.25000E-01 0.24000E-03 0.0000 TYPE VALEURS ELEMENT
15 31 0.35900E-01 0.31000E-03 0.0000
31 A I - poutre
16 71 0.10520E-01 1.0000 0.0000
17 71 0.12280E-01 1.0000 0.0000 65 A - - treillis
18 71 0.14900E-01 1.0000 0.0000
71 A - - câble
19 71 0.17540E-01 1.0000 0.0000
20 71 0.24500E-01 1.0000 0.0000 5030 YP H B/2 poutre-
21 71 0.26320E-01 1.0000 0.0000
rectangle
22 71 0.26400E-01 1.0000 0.0000
23 71 0.26460E-01 1.0000 0.0000
24 71 0.26540E-01 1.0000 0.0000
25 71 0.99000E-02 1.0000 0.0000
26 71 0.10500E-01 1.0000 0.0000
27 71 0.11100E-01 1.0000 0.0000
28 71 0.11700E-01 1.0000 0.0000
29 71 0.12300E-01 1.0000 0.0000 H
30 71 0.12900E-01 1.0000 0.0000
31 71 0.15000E-01 1.0000 0.0000 YP
32 65 0.37000E-01 1.0000 0.0000
33 31 12.100 230.00 0.0000 B
34 65 100.00 000.00 0.0000
35 31 9.4570 47.226 0.0000 noeud
36 31 8.8000 36.927 0.0000
37 31 8.3000 28.982 0.0000
38 31 7.8000 21.937 0.0000
39 31 7.3100 15.790 0.0000
40 31 7.4400 16.200 0.0000
41 31 7.5900 16.660 0.0000
42 31 7.7500 17.129 0.0000
43 31 7.9000 17.596 0.0000
44 31 8.0500 18.066 0.0000
45 31 8.2100 18.538 0.0000
46 31 8.2800 18.750 0.0000
47 31 3.0000 1.0000 0.0000
485030 0.056 5.085 1.0110
-485030 -0.054 3.27 0.45
495030 .0305 6.88 0.745
-495030 .0305 10.55 0.1394
505030 0. 4.19 0.5231
515030 0. 5.005 0.437
525030 0.015 1.23 10.046
535030 -0.108 0.616 7.718
545030 -0.101 0.63 7.234
555030 -0.092 0.6635 6.4856
565030 -0.084 0.7316 5.545
575030 -0.08 0.79145 4.9845
585030 -0.08 0.7895 5.02
595030 -0.08 0.788 5.06
605030 -0.08 0.7865 5.1129
615030 -0.08 0.785 5.15397
625030 -0.08 0.784 5.1929
635030 -0.08 0.783 5.2246
645030 -0.08 0.783 5.2399
655030 0. 4.665 0.537
665030 0. 5.575 0.4501
675030 0. 4.896 .57650
685030 0. 5.852 .48237
69 71 .0066

A3.18
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

CHARGES DE PRECONTRAINTE
------------------------

CHARGEMENTS
N0 F
3 1 2560.
5 1 1280.
7 1 3840. F F
9 1 6720.
11 1 2240.
13 1 7680.
15 1 15360. fig A3.9 : Représentation schématique du chargement
17 1 13440.
19 1 11520.
21 1 4480.
23 1 2240.

ELEMENTS CHARGES
charge elements
3 708 716 717 718 728 729 730
5 709 710 711 719 720 721
7 712 713 714 715 722 723 724 726
9 734 738 742 746 750 754 758 762 766 770 774 778 782 786 790 794
9 800 804 810 814
9 733 736 740 744 748 752 756 760 764 768 772 776 780 784 788 792
9 796 802 806 812
11 727 732 737 741 745 749 753 757 761 765 769 773 777 781 785 789
11 793 797 803 807 813
11 725 731 735 739 743 747 751 755 759 763 767 771 775 779 783 787
11 791 795 801 805 811 815
5 808 809 798 799
13 816 821 830
15 817 818 819 820 826
17 822 831
19 825
21 823 824
23 827

A3.19
ANNEXE 3 : DESCRIPTION DE LA DISCRETISATION DU PONT DE L'EUROPE A COÏMBRA

A3.20
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

Annexe 4

Description de la discrétisation du viaduc


de Millau

On présente la discrétisation dans une position de référence correspondant au début de L5. On fournit
quelques dessins permettant de visualiser les principales caractéristiques topologiques de la structure,
ainsi que l'entièreté du listing des données.

244247 250253256 259262265 268271274


999 9971812
1813 5912
1814
5914

5812

5813

5814

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 1706.494 2157.002 TOUS
V 141.277 454.818
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig A4.1 : Noeuds – piles à aborder et début du tablier

A4.1
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

2234

2231
2255
2243
2228
2252
2258
2240
2225
2249 STRUCTURE INITIALE
2237
2222
2246
2219
2207
2216

22042213 NO NOEUDS

APPUIS : TOUS

301
283
2201 304
2210 307 310 313 316
265 268 271 274 277 280 1800
247 250 253 256 259 262
999 997 244 TOUTES LES ARETES
1812
5912 VUE EN PLAN X Y

AGRAND.

MIN MAX
U 2029.169 2304.206
V 195.857 425.443

5800
SELECTION DES ELEMENTS
TOUS

5812

Y
X
DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig A4.2. : Noeuds du tablier

2231
2255
2243
2228 STRUCTURE INITIALE

2252
2258
2240
2225

2249
22372222 NO NOEUDS

APPUIS : TOUS
2246
TOUTES LES ARETES
2219
VUE EN PLAN X Y

2207 2216

AGRAND.

MIN MAX
U 2236.855 2273.776
V 325.309 412.574

2204 2213

SELECTION DES ELEMENTS


TOUS

307 310 313


280 2201283301 2210 304
271 274 277
1800

Y
X
DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig. A4.3. : Noeuds du pylône

A4.2
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

2234
STRUCTURE INITIALE

2231
2255
2228
2243
2252
2258
2225
2240
2249
2222
2237 NO NOEUDS
2246
2219
APPUIS : TOUS
2216
2207
TOUTES LES ARETES

22042213 VUE EN PLAN X Y

340 343 346 349 352 355


325 328 331 334 337
307 310 313 316 319 322
271 274 277 2802201 304
3012210
283
1800
AGRAND.

MIN MAX
U 2230.632 2457.391
5801 V 237.578 451.351

SELECTION DES ELEMENTS


TOUS

5800

Y
X
DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig. A4.4. : Noeuds du tablier

409 412 415 418 421


373 376 379 382 403 406
358 361 364 367 370
340 343 346 349 352 355
328 331 334 337

5801

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 2369.269 2667.965 TOUS
V 253.254 397.893
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig. A4.5. : Noeuds du tablier

A4.3
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

517 520 523 526 529


481 502 505 508 511 514
463 466 469 472 475 478
445 448 451 454 457 460
430 433 436 439 442

Y
X

STRUCTURE INITIALE NO NOEUDS VUE EN PLAN X Y MIN MAX SELECTION DES ELEMENTS
U 2727.112 3046.510 TOUS
V 248.662 430.035
APPUIS : TOUS

TOUTES LES ARETES AGRAND.


DESFIN 9.2 03/04/04
Modele 2d filaire poussage pylone de P7 a pi6 Somja LS-NL055

fig A4.6. : Noeuds du tablier

A4.4
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

COORDONNEES DES NOEUDS 121 284.4340 269.2019 211 584.4866 278.2858


NO KOR X Y 122 289.8004 269.3645 212 588.6552 278.4120
123 292.7662 269.4543 213 594.0248 278.5745
34 0.0000 260.5850 124 296.9324 269.5804 214 596.9925 278.6643
35 1.2453 260.6227 125 302.2989 269.7429 215 601.1611 278.7905
36 5.4082 260.7489 126 305.2649 269.8328 216 606.5308 278.9530
37 10.7705 260.9114 127 309.4312 269.9589 217 609.4985 279.0428
38 13.7342 261.0012 128 314.7979 270.1214 218 613.6673 279.1689
39 17.8972 261.1274 129 317.7639 270.2113 219 619.0371 279.3315
40 23.2597 261.2899 130 321.9303 270.3374 220 622.0048 279.4213
41 26.2235 261.3797 131 327.2971 270.4999 221 626.1736 279.5474
42 30.3867 261.5059 132 330.2633 270.5898 222 631.5436 279.7100
43 35.4919 261.6606 133 334.4298 270.7159 223 634.5114 279.7998
44 39.6552 261.7868 134 339.7968 270.8784 224 638.6803 279.9259
45 42.6191 261.8766 135 342.7630 270.9682 225 644.0503 280.0884
46 47.9820 262.0391 136 346.9296 271.0944 226 647.0181 280.1783
47 52.1455 262.1653 137 352.2968 271.2569 227 651.1871 280.3044
48 55.1095 262.2551 138 355.2630 271.3467 228 656.5572 280.4669
49 60.4726 262.4176 139 359.4298 271.4729 229 659.5252 280.5568
50 64.6362 262.5438 140 364.7971 271.6354 230 663.6942 280.6829
51 67.6003 262.6336 141 367.7635 271.7252 231 669.0644 280.8454
52 72.9636 262.7961 142 371.9303 271.8514 232 672.0324 280.9353
53 77.1274 262.9223 143 377.0401 272.0061 233 676.2015 281.0614
54 80.0916 263.0121 144 381.2070 272.1323 234 681.5718 281.2239
55 85.4551 263.1746 145 384.1735 272.2221 235 684.5398 281.3137
56 89.6191 263.3008 146 389.5411 272.3846 236 688.7090 281.4399
57 92.5834 263.3906 147 393.7081 272.5108 237 694.0794 281.6024
58 97.9471 263.5531 148 396.6747 272.6006 238 697.0475 281.6922
59 102.1112 263.6792 149 402.0424 272.7631 239 701.2168 281.8184
60 105.0756 263.7691 150 406.2096 272.8893 240 706.5872 281.9809
61 110.4395 263.9316 151 409.1762 272.9791 241 709.5554 282.0707
62 114.6037 264.0577 152 414.5440 273.1416 242 713.7247 282.1969
63 117.5682 264.1476 153 418.7113 273.2678 243 2083.4893 328.4563
64 122.9323 264.3101 154 421.6780 273.3576 244 2090.2150 328.6598
65 127.0967 264.4362 155 427.0460 273.5201 245 2093.1832 328.7496
66 130.0613 264.5260 156 431.2134 273.6463 246 2098.5539 328.9121
67 135.4255 264.6886 157 434.1802 273.7361 247 2102.7233 329.0383
68 139.5901 264.8147 158 439.5483 273.8986 248 2105.6915 329.1281
69 142.5548 264.9045 159 443.7158 274.0247 249 2111.0623 329.2906
70 147.9192 265.0671 160 446.6826 274.1146 250 2115.2318 329.4168
71 152.0839 265.1932 161 452.0509 274.2771 251 2118.2001 329.5066
72 155.0487 265.2830 162 456.2185 274.4032 252 2123.5709 329.6691
73 160.4133 265.4455 163 459.1854 274.4931 253 2127.7405 329.7953
74 164.5781 265.5717 164 464.5538 274.6556 254 2130.7088 329.8851
75 167.5430 265.6615 165 468.7215 274.7817 255 2136.0797 330.0476
76 172.9079 265.8240 166 471.6885 274.8715 256 2140.2493 330.1738
77 177.0728 265.9502 167 477.0570 275.0341 257 2143.2177 330.2636
78 181.2378 266.0764 168 481.2248 275.1602 258 2148.5886 330.4261
79 185.4028 266.2025 169 484.1918 275.2500 259 2152.7583 330.5522
80 189.5679 266.3287 170 489.5605 275.4126 260 2155.7267 330.6421
81 193.7330 266.4549 171 493.7284 275.5387 261 2161.0978 330.8046
82 198.2819 266.5927 172 496.6955 275.6285 262 2165.2675 330.9307
83 201.5921 266.6929 173 502.0642 275.7910 263 2168.2360 331.0206
101 203.6748 266.7560 174 506.2322 275.9172 264 2173.6071 331.1831
102 205.7574 266.8191 175 509.1994 276.0070 265 2177.7769 331.3092
103 209.0677 266.9194 176 514.5683 276.1695 266 2180.7454 331.3990
104 213.6168 267.0571 177 518.7364 276.2957 267 2186.1166 331.5616
105 217.7822 267.1833 178 522.9045 276.4219 268 2190.2864 331.6877
106 221.9476 267.3095 179 527.0726 276.5480 269 2193.2550 331.7775
107 226.1130 267.4356 180 531.2408 276.6742 270 2198.6262 331.9401
108 230.2785 267.5618 181 535.4090 276.8004 271 2202.7961 332.0662
109 234.4441 267.6880 182 539.9613 276.9382 272 2205.7647 332.1560
110 239.8098 267.8505 183 543.2740 277.0384 273 2211.1360 332.3185
111 242.7753 267.9403 201 545.3581 277.1015 274 2215.3060 332.4447
112 246.9410 268.0665 202 547.4423 277.1646 275 2218.2746 332.5345
113 252.3069 268.2290 203 550.7550 277.2649 276 2223.6460 332.6970
114 255.2725 268.3188 204 555.3074 277.4026 277 2227.8160 332.8232
115 259.4383 268.4450 205 559.4758 277.5288 278 2231.9860 332.9494
116 264.8043 268.6075 206 563.6442 277.6550 279 2236.1561 333.0755
117 267.7700 268.6973 207 567.8126 277.7811 280 2243.9513 333.3114
118 271.9359 268.8234 208 571.9811 277.9073 281 2244.4962 333.3279
119 277.3022 268.9860 209 576.1496 278.0335 282 2249.0505 333.4657
120 280.2679 269.0758 210 581.5191 278.1960 283 2252.3646 333.5659

A4.5
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

301 2254.4497 333.6290 374 2557.2829 342.7902 464 2857.5682 351.8741


302 2256.5348 333.6921 375 2560.2521 342.8800 465 2861.7386 352.0002
303 2259.8489 333.7924 376 2565.6244 343.0425 466 2864.7074 352.0900
304 2264.4033 333.9301 377 2569.7951 343.1687 467 2870.0793 352.2526
305 2264.9482 333.9466 378 2573.9658 343.2949 468 2874.2496 352.3787
306 2272.7436 334.1825 379 2578.1366 343.4210 469 2877.2184 352.4685
307 2276.9138 334.3086 380 2585.9330 343.6569 470 2882.5902 352.6311
308 2281.0840 334.4348 381 2586.4780 343.6734 471 2886.7605 352.7572
309 2285.2543 334.5610 382 2591.0330 343.8112 472 2889.7293 352.8470
310 2290.6260 334.7235 383 2594.3477 343.9114 473 2895.1011 353.0095
311 2293.5947 334.8133 401 2596.4330 343.9745 474 2899.2713 353.1357
312 2297.7650 334.9395 402 2598.5184 344.0376 475 2902.2401 353.2255
313 2303.1367 335.1020 403 2601.8330 344.1379 476 2907.6118 353.3880
314 2306.1056 335.1918 404 2606.3880 344.2756 477 2911.7820 353.5142
315 2310.2759 335.3180 405 2606.9330 344.2921 478 2915.9523 353.6404
316 2315.6477 335.4805 406 2614.7295 344.5280 479 2920.1224 353.7665
317 2318.6165 335.5703 407 2618.9002 344.6541 480 2927.9179 354.0024
318 2322.7868 335.6964 408 2623.0710 344.7803 481 2928.4628 354.0189
319 2328.1587 335.8590 409 2627.2417 344.9065 482 2933.0172 354.1567
320 2331.1275 335.9488 410 2632.6140 345.0690 483 2936.3313 354.2569
321 2335.2979 336.0749 411 2635.5831 345.1588 501 2938.4164 354.3200
322 2340.6698 336.2375 412 2639.7539 345.2850 502 2940.5014 354.3831
323 2343.6387 336.3273 413 2645.1262 345.4475 503 2943.8156 354.4834
324 2347.8091 336.4534 414 2648.0953 345.5373 504 2948.3699 354.6211
325 2353.1810 336.6159 415 2652.2660 345.6635 505 2948.9148 354.6376
326 2356.1499 336.7058 416 2657.6383 345.8260 506 2956.7100 354.8735
327 2360.3204 336.8319 417 2660.6074 345.9158 507 2960.8801 354.9996
328 2365.6923 336.9944 418 2664.7782 346.0419 508 2965.0501 355.1258
329 2368.6613 337.0843 419 2670.1505 346.2045 509 2969.2201 355.2520
330 2372.8317 337.2104 420 2673.1196 346.2943 510 2974.5915 355.4145
331 2378.2037 337.3729 421 2677.2903 346.4204 511 2977.5601 355.5043
332 2381.1727 337.4628 422 2682.6626 346.5830 512 2981.7301 355.6305
333 2385.3432 337.5889 423 2685.6316 346.6728 513 2987.1014 355.7930
334 2390.7152 337.7514 424 2689.8023 346.7989 514 2990.0699 355.8828
335 2393.6842 337.8412 425 2695.1746 346.9614 515 2994.2399 356.0090
336 2397.8547 337.9674 426 2698.1437 347.0513 516 2999.6111 356.1715
337 2403.2268 338.1299 427 2702.3144 347.1774 517 3002.5796 356.2613
338 2406.1958 338.2197 428 2707.6866 347.3399 518 3006.7495 356.3874
339 2410.3663 338.3459 429 2710.6557 347.4298 519 3010.5652 356.5003
340 2415.4355 338.4993 430 2714.8264 347.5559 520 3015.0892 356.6398
341 2420.1351 338.6414 431 2720.1986 347.7184 521 3019.2590 356.7659
342 2422.8780 338.7244 432 2723.1677 347.8083 522 3024.6301 356.9285
343 2425.4351 338.8018 433 2727.3383 347.9344 523 3027.5985 357.0183
344 2430.7351 338.9621 434 2732.7105 348.0969 524 3031.7683 357.1444
345 2435.4348 339.1043 435 2735.6796 348.1867 525 3037.1393 357.3069
346 2440.5040 339.2576 436 2739.8502 348.3129 526 3040.1077 357.3968
347 2444.6746 339.3838 437 2745.2224 348.4754 527 3044.2774 357.5229
348 2447.6437 339.4736 438 2748.1915 348.5652 528 3049.6484 357.6854
349 2453.0159 339.6361 439 2752.3621 348.6914 529 3052.6168 357.7753
350 2457.1865 339.7623 440 2757.4313 348.8448 530 3056.7864 357.9014
351 2460.1555 339.8521 441 2760.7033 348.9437 531 3062.1573 358.0639
352 2465.5278 340.0146 442 2764.8739 349.0699 532 3065.1256 358.1538
353 2469.6984 340.1408 443 2767.4310 349.1473 533 3069.2952 358.2799
354 2472.6675 340.2306 444 2774.1586 349.3508 534 3074.6660 358.4424
355 2478.0397 340.3931 445 2777.4306 349.4498 535 3077.6343 358.5322
356 2482.2104 340.5193 446 2782.4997 349.6031 536 3081.8038 358.6584
357 2485.1794 340.6091 447 2786.6703 349.7293 537 3087.1745 358.8209
358 2490.5517 340.7716 448 2789.6393 349.8191 538 3090.1428 358.9107
359 2494.7224 340.8977 449 2795.0114 349.9816 539 3094.3122 359.0369
360 2497.6915 340.9876 450 2799.1819 350.1078 540 3099.3800 359.1903
361 2503.0637 341.1501 451 2802.1509 350.1976 541 3102.6510 359.2892
362 2507.2344 341.2762 452 2807.5229 350.3601 542 3106.8204 359.4154
363 2510.2035 341.3661 453 2811.6934 350.4863 543 3109.3768 359.4928
364 2515.5758 341.5286 454 2814.6623 350.5761 544 3116.1025 359.6963
365 2519.7465 341.6547 455 2820.0344 350.7386 545 3119.3734 359.7953
366 2522.7156 341.7445 456 2824.2048 350.8648 546 3124.4411 359.9486
367 2528.0879 341.9071 457 2827.1738 350.9546 547 3128.6103 360.0748
368 2532.2586 342.0332 458 2832.5457 351.1171 548 3131.5784 360.1646
369 2535.2277 342.1230 459 2836.7162 351.2432 549 3136.9488 360.3271
370 2540.6001 342.2856 460 2839.6851 351.3331 550 3141.1180 360.4533
371 2544.7708 342.4117 461 2845.0570 351.4956 551 3144.0860 360.5431
372 2547.7399 342.5015 462 2849.2274 351.6217 552 3149.4563 360.7056
373 2553.1122 342.6640 463 2852.1963 351.7116 553 3153.6254 360.8318

A4.6
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

554 3156.5934 360.9216 644 3457.8944 370.0418 734 3758.0575 379.1334


555 3161.9636 361.0841 645 3461.1634 370.1408 735 3761.0216 379.2232
556 3166.1327 361.2103 646 3466.2280 370.2941 736 3765.1852 379.3494
557 3169.1006 361.3001 647 3470.3948 370.4203 737 3770.5483 379.5119
558 3174.4707 361.4626 648 3473.3611 370.5101 738 3773.5123 379.6017
559 3178.6397 361.5887 649 3478.7282 370.6726 739 3777.6758 379.7279
560 3181.6075 361.6786 650 3482.8949 370.7988 740 3782.7363 379.8813
561 3186.9776 361.8411 651 3485.8610 370.8886 741 3786.0026 379.9802
562 3191.1465 361.9672 652 3491.2280 371.0511 742 3790.1659 380.1064
563 3194.1143 362.0571 653 3495.3946 371.1773 743 3792.7186 380.1838
564 3199.4842 362.2196 654 3498.3607 371.2671 744 3799.4344 380.3873
565 3203.6530 362.3457 655 3503.7275 371.4296 745 3802.7005 380.4863
566 3206.6208 362.4355 656 3507.8939 371.5558 746 3807.7606 380.6396
567 3211.9906 362.5981 657 3510.8600 371.6456 747 3811.9237 380.7658
568 3216.1593 362.7242 658 3516.2267 371.8081 748 3814.8873 380.8556
569 3219.1270 362.8140 659 3520.3930 371.9342 749 3820.2496 381.0181
570 3224.4967 362.9766 660 3523.3589 372.0241 750 3824.4125 381.1443
571 3228.6654 363.1027 661 3528.7254 372.1866 751 3825.6578 381.1820
572 3231.6330 363.1925 662 3532.8916 372.3127 760 1229.2248 10000.0000
573 3237.0026 363.3550 663 3535.8575 372.4026 996
574 3241.1712 363.4812 664 3541.2239 372.5651 997 2072.9893 328.1387
575 3244.1388 363.5710 665 3545.3899 372.6912 998
576 3249.5083 363.7335 666 3548.3557 372.7810 999 2033.5122 326.9445
577 3253.6768 363.8597 667 3553.7219 372.9436 1000
578 3257.8452 363.9859 668 3557.8878 373.0697 1001 203.6748 18.1160
579 3262.0137 364.1120 669 3560.8535 373.1595 1002 203.6748 28.1160
580 3269.8058 364.3479 670 3566.2196 373.3221 1003 203.6748 36.1160
581 3270.3504 364.3644 671 3570.3854 373.4482 1004 203.6748 44.1160
582 3274.9028 364.5022 672 3573.3510 373.5380 1005 203.6748 52.1160
583 3278.2156 364.6024 673 3578.7168 373.7005 1006 203.6748 60.1160
601 3280.2997 364.6655 674 3582.8825 373.8267 1007 203.6748 68.1160
602 3282.3839 364.7286 675 3585.8480 373.9165 1008 203.6748 76.1160
603 3285.6965 364.8289 676 3591.2137 374.0790 1009 203.6748 84.1160
604 3290.2488 364.9666 677 3595.3793 374.2052 1010 203.6748 92.1160
605 3290.7935 364.9831 678 3599.5448 374.3314 1011 203.6748 100.1160
606 3298.5852 365.2190 679 3603.7103 374.4575 1012 203.6748 108.1160
607 3302.7533 365.3451 680 3611.4968 374.6934 1013 203.6748 116.1160
608 3306.9214 365.4713 681 3612.0411 374.7099 1014 203.6748 124.1160
609 3311.0895 365.5975 682 3616.5901 374.8477 1015 203.6748 132.1160
610 3316.4584 365.7600 683 3619.9005 374.9479 1016 203.6748 140.1160
611 3319.4256 365.8498 701 3621.9831 375.0110 1017 203.6748 148.1160
612 3323.5936 365.9760 702 3624.0657 375.0741 1018 203.6748 156.1160
613 3328.9624 366.1385 703 3627.3759 375.1744 1019 203.6748 164.1160
614 3331.9295 366.2283 704 3631.9249 375.3121 1020 203.6748 168.7900
615 3336.0974 366.3545 705 3632.4691 375.3286 1021 199.7580 168.7900
616 3341.4660 366.5170 706 3640.2550 375.5645 1022 199.7107 172.1160
617 3344.4331 366.6068 707 3644.4201 375.6906 1023 199.6112 179.1160
618 3348.6009 366.7329 708 3648.5850 375.8168 1024 199.5118 186.1160
619 3353.9694 366.8955 709 3652.7500 375.9430 1025 199.4123 193.1160
620 3356.9364 366.9853 710 3658.1148 376.1055 1026 199.3128 200.1160
621 3361.1041 367.1114 711 3661.0797 376.1953 1027 199.2133 207.1160
622 3366.4724 367.2740 712 3665.2445 376.3215 1028 199.1138 214.1160
623 3369.4394 367.3638 713 3670.6091 376.4840 1029 199.0144 221.1160
624 3373.6070 367.4899 714 3673.5740 376.5738 1030 198.9149 228.1160
625 3378.9752 367.6524 715 3677.7386 376.7000 1031 198.7586 239.1160
626 3381.9420 367.7423 716 3683.1031 376.8625 1032 198.6022 250.1160
627 3386.1095 367.8684 717 3686.0678 376.9523 1033 198.4317 262.1160
628 3391.4777 368.0309 718 3690.2323 377.0784 1034 207.5916 168.7900
629 3394.4444 368.1208 719 3695.5966 377.2410 1035 207.6388 172.1160
630 3398.6118 368.2469 720 3698.5612 377.3308 1036 207.7383 179.1160
631 3403.9798 368.4094 721 3702.7255 377.4569 1037 207.8378 186.1160
632 3406.9465 368.4993 722 3708.0896 377.6195 1038 207.9373 193.1160
633 3411.1138 368.6254 723 3711.0541 377.7093 1039 208.0368 200.1160
634 3416.4816 368.7879 724 3715.2184 377.8354 1040 208.1362 207.1160
635 3419.4483 368.8777 725 3720.5823 377.9979 1041 208.2357 214.1160
636 3423.6154 369.0039 726 3723.5467 378.0878 1042 208.3352 221.1160
637 3428.9832 369.1664 727 3727.7108 378.2139 1043 208.4347 228.1160
638 3431.9497 369.2562 728 3733.0745 378.3764 1044 208.5910 239.1160
639 3436.1168 369.3824 729 3736.0388 378.4663 1045 208.7473 250.1160
640 3441.1817 369.5358 730 3740.2027 378.5924 1046 208.9179 262.1160
641 3444.4508 369.6347 731 3745.5662 378.7549 1101 545.3581 28.7895
642 3448.6178 369.7609 732 3748.5304 378.8448 1102 545.3581 38.4615
643 3451.1726 369.8383 733 3752.6942 378.9709 1103 545.3581 46.4615

A4.7
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

1104 545.3581 54.4615 1231 882.3195 259.8070 1412 1571.2081 149.4980


1105 545.3581 62.4615 1232 882.1630 270.8070 1413 1571.2081 157.4980
1106 545.3581 70.4615 1233 881.9922 282.8070 1414 1571.2081 165.4980
1107 545.3581 78.4615 1234 891.1532 188.8070 1415 1571.2081 168.2870
1108 545.3581 86.4615 1235 891.2102 192.8070 1416 1571.2081 181.4980
1109 545.3581 94.4615 1236 891.3098 199.8070 1417 1571.2081 189.4980
1110 545.3581 102.4615 1237 891.4094 206.8070 1418 1571.2081 197.4980
1111 545.3581 110.4615 1238 891.5090 213.8070 1419 1571.2081 205.4980
1112 545.3581 118.4615 1239 891.6086 220.8070 1420 1571.2081 209.4980
1113 545.3581 126.4615 1240 891.7081 227.8070 1421 1567.2963 209.4980
1114 545.3581 134.4615 1241 891.8077 234.8070 1422 1567.2394 213.4980
1115 545.3581 142.4615 1242 891.9073 241.8070 1423 1567.1398 220.4980
1116 545.3581 150.4615 1243 892.0069 248.8070 1424 1567.0402 227.4980
1117 545.3581 158.4615 1244 892.1635 259.8070 1425 1566.9406 234.4980
1118 545.3581 166.4615 1245 892.3200 270.8070 1426 1566.8410 241.4980
1119 545.3581 174.4615 1246 892.4907 282.8070 1427 1566.7414 248.4980
1120 545.3581 178.4615 1301 1229.2248 49.1525 1428 1566.6418 255.4980
1121 541.4481 178.4615 1302 1229.2248 59.1525 1429 1566.5422 262.4980
1122 541.3912 182.4615 1303 1229.2248 67.1525 1430 1566.4426 269.4980
1123 541.2916 189.4615 1304 1229.2248 75.1525 1431 1566.2861 280.4980
1124 541.1921 196.4615 1305 1229.2248 83.1525 1432 1566.1296 291.4980
1125 541.0925 203.4615 1306 1229.2248 91.1525 1433 1565.9589 303.4980
1126 540.9930 210.4615 1307 1229.2248 99.1525 1434 1575.1199 209.4980
1127 540.8934 217.4615 1308 1229.2248 107.1525 1435 1575.1768 213.4980
1128 540.7939 224.4615 1309 1229.2248 115.1525 1436 1575.2764 220.4980
1129 540.6943 231.4615 1310 1229.2248 123.1525 1437 1575.3760 227.4980
1130 540.5948 238.4615 1311 1229.2248 131.1525 1438 1575.4756 234.4980
1131 540.4383 249.4615 1312 1229.2248 139.1525 1439 1575.5752 241.4980
1132 540.2819 260.4615 1313 1229.2248 147.1525 1440 1575.6748 248.4980
1133 540.1112 272.4615 1314 1229.2248 149.7875 1441 1575.7744 255.4980
1134 549.2682 178.4615 1315 1229.2248 163.1525 1442 1575.8740 262.4980
1135 549.3251 182.4615 1316 1229.2248 171.1525 1443 1575.9736 269.4980
1136 549.4246 189.4615 1317 1229.2248 179.1525 1444 1576.1301 280.4980
1137 549.5242 196.4615 1318 1229.2248 187.1525 1445 1576.2866 291.4980
1138 549.6238 203.4615 1319 1229.2248 195.1525 1446 1576.4573 303.4980
1139 549.7233 210.4615 1320 1229.2248 199.1525 1501 1913.0915 69.8435
1140 549.8229 217.4615 1321 1225.3124 199.1525 1502 1913.0915 79.8435
1141 549.9224 224.4615 1322 1225.2555 203.1525 1503 1913.0915 87.8435
1142 550.0220 231.4615 1323 1225.1559 210.1525 1504 1913.0915 95.8435
1143 550.1215 238.4615 1324 1225.0563 217.1525 1505 1913.0915 103.8435
1144 550.2780 249.4615 1325 1224.9567 224.1525 1506 1913.0915 111.8435
1145 550.4344 260.4615 1326 1224.8571 231.1525 1507 1913.0915 119.8435
1146 550.6051 272.4615 1327 1224.7575 238.1525 1508 1913.0915 127.8435
1201 887.2415 38.8070 1328 1224.6578 245.1525 1509 1913.0915 135.8435
1202 887.2415 48.8070 1329 1224.5582 252.1525 1510 1913.0915 143.8435
1203 887.2415 56.8070 1330 1224.4586 259.1525 1511 1913.0915 151.8435
1204 887.2415 62.2880 1331 1224.3021 270.1525 1512 1913.0915 159.8435
1205 887.2415 72.8070 1332 1224.1456 281.1525 1513 1913.0915 167.8435
1206 887.2415 80.8070 1333 1223.9748 293.1525 1514 1913.0915 175.8435
1207 887.2415 88.8070 1334 1233.1371 199.1525 1515 1913.0915 183.8435
1208 887.2415 96.8070 1335 1233.1941 203.1525 1516 1913.0915 191.8435
1209 887.2415 104.8070 1336 1233.2937 210.1525 1517 1913.0915 199.8435
1210 887.2415 112.8070 1337 1233.3933 217.1525 1518 1913.0915 202.7855
1211 887.2415 120.8070 1338 1233.4929 224.1525 1519 1913.0915 215.8435
1212 887.2415 128.8070 1339 1233.5925 231.1525 1520 1913.0915 219.8435
1213 887.2415 136.8070 1340 1233.6921 238.1525 1521 1909.1814 219.8435
1214 887.2415 144.8070 1341 1233.7917 245.1525 1522 1909.1245 223.8435
1215 887.2415 152.8070 1342 1233.8913 252.1525 1523 1909.0249 230.8435
1216 887.2415 160.8070 1343 1233.9910 259.1525 1524 1908.9254 237.8435
1217 887.2415 168.8070 1344 1234.1475 270.1525 1525 1908.8258 244.8435
1218 887.2415 176.8070 1345 1234.3040 281.1525 1526 1908.7263 251.8435
1219 887.2415 184.8070 1346 1234.4748 293.1525 1527 1908.6267 258.8435
1220 887.2415 188.8070 1401 1571.2081 59.4980 1528 1908.5272 265.8435
1221 883.3297 188.8070 1402 1571.2081 69.4980 1529 1908.4276 272.8435
1222 883.2728 192.8070 1403 1571.2081 77.4980 1530 1908.3281 279.8435
1223 883.1732 199.8070 1404 1571.2081 85.4980 1531 1908.1716 290.8435
1224 883.0736 206.8070 1405 1571.2081 93.4980 1532 1908.0152 301.8435
1225 882.9740 213.8070 1406 1571.2081 101.4980 1533 1907.8445 313.8435
1226 882.8744 220.8070 1407 1571.2081 109.4980 1534 1917.0015 219.8435
1227 882.7748 227.8070 1408 1571.2081 117.4980 1535 1917.0584 223.8435
1228 882.6752 234.8070 1409 1571.2081 125.4980 1536 1917.1580 230.8435
1229 882.5756 241.8070 1410 1571.2081 133.4980 1537 1917.2575 237.8435
1230 882.4760 248.8070 1411 1571.2081 141.4980 1538 1917.3571 244.8435

A4.8
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

1539 1917.4566 251.8435 2020 203.6876 311.5100 2135 541.7433 321.8555


1540 1917.5562 258.8435 2021 203.6876 314.9350 2136 542.0013 325.2805
1541 1917.6557 265.8435 2022 203.6876 317.7220 2137 542.2111 328.0675
1542 1917.7553 272.8435 2023 203.6876 320.2510 2138 542.4016 330.5965
1543 1917.8548 279.8435 2024 203.6876 322.6280 2139 542.5806 332.9735
1544 1918.0113 290.8435 2025 203.6876 324.9120 2140 542.7526 335.2575
1545 1918.1677 301.8435 2026 203.6876 327.1360 2141 542.9201 337.4815
1546 1918.3384 313.8435 2027 203.6876 329.3190 2142 543.0844 339.6645
1601 2254.7748 80.1890 2028 203.6876 331.4720 2143 543.2466 341.8175
1602 2254.7748 90.1890 2029 203.6876 333.6030 2144 543.4071 343.9485
1603 2254.7748 98.1890 2030 203.6876 335.7170 2145 543.5662 346.0625
1604 2254.7748 106.1890 2031 203.6876 336.7560 2146 548.9900 321.8555
1605 2254.7748 114.1890 2032 203.6876 342.3977 2147 548.7321 325.2805
1606 2254.7748 122.1890 2033 203.6876 348.0393 2148 548.5222 328.0675
1607 2254.7748 130.1890 2034 203.6876 353.6810 2149 548.3318 330.5965
1608 2254.7748 138.1890 2035 200.0669 311.5100 2150 548.1528 332.9735
1609 2254.7748 146.1890 2036 200.3246 314.9350 2151 547.9808 335.2575
1610 2254.7748 154.1890 2037 200.5344 317.7220 2152 547.8133 337.4815
1611 2254.7748 162.1890 2038 200.7247 320.2510 2153 547.6489 339.6645
1612 2254.7748 170.1890 2039 200.9035 322.6280 2154 547.4868 341.8175
1613 2254.7748 178.1890 2040 201.0754 324.9120 2155 547.3263 343.9485
1614 2254.7748 186.1890 2041 201.2427 327.1360 2156 547.1671 346.0625
1615 2254.7748 194.1890 2042 201.4070 329.3190 2157 545.3667 326.0925
1616 2254.7748 202.1890 2043 201.5690 331.4720 2158 545.3667 336.5965
1617 2254.7748 210.1890 2044 201.7294 333.6030 2201 2249.0676 333.4663
1618 2254.7748 218.1890 2045 201.8885 335.7170 2202 2249.4967 339.1623
1619 2254.7748 226.1890 2046 207.3083 311.5100 2203 2249.9136 344.6957
1620 2254.7748 247.7850 2047 207.0505 314.9350 2204 2250.3305 350.2290
1621 2250.8676 230.1890 2048 206.8408 317.7220 2205 2250.7474 355.7623
1622 2250.8108 234.1890 2049 206.6505 320.2510 2206 2251.1642 361.2957
1623 2250.6175 247.7850 2050 206.4716 322.6280 2207 2251.5811 366.8290
1624 2250.6118 248.1890 2051 206.2998 324.9120 2208 2251.9794 372.1150
1625 2250.5123 255.1890 2052 206.1324 327.1360 2209 2252.1658 374.5900
1626 2250.4128 262.1890 2053 205.9681 329.3190 2210 2259.8404 333.7917
1627 2250.3133 269.1890 2054 205.8061 331.4720 2211 2259.4113 339.1623
1628 2250.2139 276.1890 2055 205.6458 333.6030 2212 2258.9944 344.6957
1629 2250.1144 283.1890 2056 205.4867 335.7170 2213 2258.5775 350.2290
1630 2250.0149 290.1890 2057 203.6876 315.7470 2214 2258.1606 355.7623
1631 2249.8586 301.1890 2058 203.6876 326.2510 2215 2257.7437 361.2957
1632 2249.7022 312.1890 2101 539.9827 276.9388 2216 2257.3268 366.8290
1633 2249.5317 324.1890 2102 540.4116 282.6348 2217 2256.9286 372.1150
1634 2258.6820 230.1890 2103 540.8283 288.1682 2218 2256.7421 374.5900
1635 2258.7389 234.1890 2104 541.2450 293.7015 2219 2254.4540 374.5900
1636 2258.9321 247.7850 2105 541.6617 299.2348 2220 2254.4540 378.3830
1637 2258.9378 248.1890 2106 542.0784 304.7682 2221 2254.4540 381.8080
1638 2259.0373 255.1890 2107 542.4951 310.3015 2222 2254.4540 384.5950
1639 2259.1368 262.1890 2108 542.8932 315.5875 2223 2254.4540 387.1240
1640 2259.2363 269.1890 2109 543.0795 318.0625 2224 2254.4540 389.5010
1641 2259.3357 276.1890 2110 550.7507 277.2642 2225 2254.4540 391.7850
1642 2259.4352 283.1890 2111 550.3218 282.6348 2226 2254.4540 394.0090
1643 2259.5347 290.1890 2112 549.9051 288.1682 2227 2254.4540 396.1920
1644 2259.6910 301.1890 2113 549.4884 293.7015 2228 2254.4540 398.3450
1645 2259.8474 312.1890 2114 549.0717 299.2348 2229 2254.4540 400.4760
1646 2260.0179 324.1890 2115 548.6550 304.7682 2230 2254.4540 402.5900
2001 198.3075 266.5933 2116 548.2383 310.3015 2231 2254.4540 403.6290
2002 198.7361 272.2893 2117 547.8402 315.5875 2232 2254.4540 409.2707
2003 199.1525 277.8227 2118 547.6538 318.0625 2233 2254.4540 414.9123
2004 199.5689 283.3560 2119 545.3667 318.0625 2234 2254.4540 420.5540
2005 199.9853 288.8893 2120 545.3667 321.8555 2235 2250.8291 378.3830
2006 200.4017 294.4227 2121 545.3667 325.2805 2236 2251.0871 381.8080
2007 200.8181 299.9560 2122 545.3667 328.0675 2237 2251.2971 384.5950
2008 201.2159 305.2420 2123 545.3667 330.5965 2238 2251.4876 387.1240
2009 201.4021 307.7170 2124 545.3667 332.9735 2239 2251.6667 389.5010
2010 209.0677 266.9187 2125 545.3667 335.2575 2240 2251.8387 391.7850
2011 208.6391 272.2893 2126 545.3667 337.4815 2241 2252.0063 394.0090
2012 208.2227 277.8227 2127 545.3667 339.6645 2242 2252.1708 396.1920
2013 207.8063 283.3560 2128 545.3667 341.8175 2243 2252.3330 398.3450
2014 207.3899 288.8893 2129 545.3667 343.9485 2244 2252.4935 400.4760
2015 206.9735 294.4227 2130 545.3667 346.0625 2245 2252.6528 402.5900
2016 206.5571 299.9560 2131 545.3667 347.1015 2246 2258.0789 378.3830
2017 206.1593 305.2420 2132 545.3667 352.7432 2247 2257.8209 381.8080
2018 205.9730 307.7170 2133 545.3667 358.3848 2248 2257.6109 384.5950
2019 203.6876 307.7170 2134 545.3667 364.0265 2249 2257.4204 387.1240

A4.9
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

2250 2257.2413 389.5010 2407 1568.3310 341.3380 2522 1913.0829 369.4495


2251 2257.0692 391.7850 2408 1568.7292 346.6240 2523 1913.0829 371.9785
2252 2256.9017 394.0090 2409 1568.9157 349.0990 2524 1913.0829 374.3555
2253 2256.7372 396.1920 2410 1576.5902 308.3007 2525 1913.0829 376.6395
2254 2256.5750 398.3450 2411 1576.1611 313.6713 2526 1913.0829 378.8635
2255 2256.4145 400.4760 2412 1575.7442 319.2047 2527 1913.0829 381.0465
2256 2256.2552 402.5900 2413 1575.3273 324.7380 2528 1913.0829 383.1995
2257 2254.4540 382.6200 2414 1574.9105 330.2713 2529 1913.0829 385.3305
2258 2254.4540 393.1240 2415 1574.4936 335.8047 2530 1913.0829 387.4445
2301 1223.8376 297.6298 2416 1574.0767 341.3380 2531 1913.0829 388.4835
2302 1224.2668 303.3258 2417 1573.6785 346.6240 2532 1913.0829 394.1252
2303 1224.6837 308.8592 2418 1573.4920 349.0990 2533 1913.0829 399.7668
2304 1225.1007 314.3925 2419 1571.2038 349.0990 2534 1913.0829 405.4085
2305 1225.5176 319.9258 2420 1571.2038 352.8920 2535 1909.4596 363.2375
2306 1225.9346 325.4592 2421 1571.2038 356.3170 2536 1909.7175 366.6625
2307 1226.3515 330.9925 2422 1571.2038 359.1040 2537 1909.9274 369.4495
2308 1226.7498 336.2785 2423 1571.2038 361.6330 2538 1910.1178 371.9785
2309 1226.9363 338.7535 2424 1571.2038 364.0100 2539 1910.2968 374.3555
2310 1234.6120 297.9552 2425 1571.2038 366.2940 2540 1910.4688 376.6395
2311 1234.1828 303.3258 2426 1571.2038 368.5180 2541 1910.6363 378.8635
2312 1233.7658 308.8592 2427 1571.2038 370.7010 2542 1910.8007 381.0465
2313 1233.3489 314.3925 2428 1571.2038 372.8540 2543 1910.9628 383.1995
2314 1232.9320 319.9258 2429 1571.2038 374.9850 2544 1911.1233 385.3305
2315 1232.5150 325.4592 2430 1571.2038 377.0990 2545 1911.2825 387.4445
2316 1232.0981 330.9925 2431 1571.2038 378.1380 2546 1916.7062 363.2375
2317 1231.6998 336.2785 2432 1571.2038 383.7797 2547 1916.4483 366.6625
2318 1231.5133 338.7535 2433 1571.2038 389.4213 2548 1916.2384 369.4495
2319 1229.2248 338.7535 2434 1571.2038 395.0630 2549 1916.0480 371.9785
2320 1229.2248 342.5465 2435 1567.5789 352.8920 2550 1915.8690 374.3555
2321 1229.2248 345.9715 2436 1567.8370 356.3170 2551 1915.6970 376.6395
2322 1229.2248 348.7585 2437 1568.0469 359.1040 2552 1915.5295 378.8635
2323 1229.2248 351.2875 2438 1568.2375 361.6330 2553 1915.3651 381.0465
2324 1229.2248 353.6645 2439 1568.4165 364.0100 2554 1915.2030 383.1995
2325 1229.2248 355.9485 2440 1568.5886 366.2940 2555 1915.0425 385.3305
2326 1229.2248 358.1725 2441 1568.7562 368.5180 2556 1914.8833 387.4445
2327 1229.2248 360.3555 2442 1568.9206 370.7010 2557 1913.0829 367.4745
2328 1229.2248 362.5085 2443 1569.0828 372.8540 2558 1913.0829 377.9785
2329 1229.2248 364.6395 2444 1569.2434 374.9850 2601 2249.3819 328.6663
2330 1229.2248 366.7535 2445 1569.4026 377.0990 2602 2249.8105 334.3623
2331 1229.2248 367.7925 2446 1574.8288 352.8920 2603 2250.2269 339.8957
2332 1229.2248 373.4342 2447 1574.5707 356.3170 2604 2250.6433 345.4290
2333 1229.2248 379.0758 2448 1574.3608 359.1040 2605 2251.0597 350.9623
2334 1229.2248 384.7175 2449 1574.1702 361.6330 2606 2251.4761 356.4957
2335 1225.5993 342.5465 2450 1573.9912 364.0100 2607 2251.8925 362.0290
2336 1225.8574 345.9715 2451 1573.8191 366.2940 2608 2252.2903 367.3150
2337 1226.0674 348.7585 2452 1573.6515 368.5180 2609 2252.4765 369.7900
2338 1226.2580 351.2875 2453 1573.4871 370.7010 2610 2260.1421 328.9917
2339 1226.4371 353.6645 2454 1573.3249 372.8540 2611 2259.7134 334.3623
2340 1226.6092 355.9485 2455 1573.1643 374.9850 2612 2259.2971 339.8957
2341 1226.7767 358.1725 2456 1573.0051 377.0990 2613 2258.8807 345.4290
2342 1226.9412 360.3555 2457 1571.2038 357.1290 2614 2258.4643 350.9623
2343 1227.1035 362.5085 2458 1571.2038 367.6330 2615 2258.0479 356.4957
2344 1227.2640 364.6395 2501 1907.6988 318.3208 2616 2257.6315 362.0290
2345 1227.4233 366.7535 2502 1908.1278 324.0168 2617 2257.2337 367.3150
2346 1232.8502 342.5465 2503 1908.5445 329.5502 2618 2257.0475 369.7900
2347 1232.5922 345.9715 2504 1908.9612 335.0835 2619 2254.7620 369.7900
2348 1232.3822 348.7585 2505 1909.3779 340.6168 2620 2254.7620 373.5830
2349 1232.1916 351.2875 2506 1909.7946 346.1502 2621 2254.7620 377.0080
2350 1232.0125 353.6645 2507 1910.2113 351.6835 2622 2254.7620 379.7950
2351 1231.8404 355.9485 2508 1910.6094 356.9695 2623 2254.7620 382.3240
2352 1231.6728 358.1725 2509 1910.7958 359.4445 2624 2254.7620 384.7010
2353 1231.5084 360.3555 2510 1918.4669 318.6462 2625 2254.7620 386.9850
2354 1231.3461 362.5085 2511 1918.0380 324.0168 2626 2254.7620 389.2090
2355 1231.1856 364.6395 2512 1917.6213 329.5502 2627 2254.7620 391.3920
2356 1231.0263 366.7535 2513 1917.2046 335.0835 2628 2254.7620 393.5450
2357 1229.2248 346.7835 2514 1916.7879 340.6168 2629 2254.7620 395.6760
2358 1229.2248 357.2875 2515 1916.3712 346.1502 2630 2254.7620 397.7900
2401 1565.8174 307.9753 2516 1915.9545 351.6835 2631 2254.7620 398.8290
2402 1566.2466 313.6713 2517 1915.5564 356.9695 2632 2254.7620 404.4707
2403 1566.6635 319.2047 2518 1915.3700 359.4445 2633 2254.7620 410.1123
2404 1567.0803 324.7380 2519 1913.0829 359.4445 2634 2254.7620 415.7540
2405 1567.4972 330.2713 2520 1913.0829 363.2375 2635 2251.1413 373.5830
2406 1567.9141 335.8047 2521 1913.0829 366.6625 2636 2251.3990 377.0080

A4.10
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

2637 2251.6088 379.7950 3163 364.4080 271.9288 3402 1742.1685 290.0058


2638 2251.7991 382.3240 3164 384.3917 271.9288 3403 1742.1685 278.0058
2639 2251.9779 384.7010 3165 364.5809 271.9288 3404 1742.1685 266.0058
2640 2252.1498 386.9850 3166 384.5606 271.9288 3405 1742.1685 254.0058
2641 2252.3172 389.2090 3167 364.4944 271.6263 3406 1742.1685 242.0058
2642 2252.4814 391.3920 3168 384.4762 272.2313 3407 1742.1685 230.0058
2643 2252.6435 393.5450 3169 364.4944 266.7288 3408 1742.1685 218.0058
2644 2252.8038 395.6760 3201 1058.2269 277.8148 3409 1742.1685 206.0058
2645 2252.9629 397.7900 3202 1058.2269 268.5148 3410 1742.1685 194.0058
2646 2258.3827 373.5830 3203 1058.2269 256.5148 3411 1742.1685 182.0058
2647 2258.1250 377.0080 3204 1058.2269 244.5148 3450 1742.1685 306.5058
2648 2257.9152 379.7950 3205 1058.2269 232.5148 3451 1742.2198 308.1108
2649 2257.7249 382.3240 3206 1058.2269 220.5148 3452 1742.2198 308.1108
2650 2257.5461 384.7010 3207 1058.2269 208.5148 3453 1742.1172 308.1108
2651 2257.3742 386.9850 3208 1058.2269 196.5148 3454 1742.1172 308.1108
2652 2257.2068 389.2090 3209 1058.2269 184.5148 3455 1732.2221 308.1108
2653 2257.0426 391.3920 3210 1058.2269 172.5148 3456 1732.2221 308.1108
2654 2256.8805 393.5450 3211 1058.2269 160.5148 3457 1752.2175 308.1108
2655 2256.7202 395.6760 3212 1058.2269 148.5148 3458 1752.2175 308.1108
2656 2256.5611 397.7900 3213 1058.2269 136.5148 3459 1732.1215 308.1108
2657 2254.7620 377.8200 3250 1058.2269 285.8148 3460 1732.1215 308.1108
2658 2254.7620 388.3240 3251 1058.2098 287.4198 3461 1752.1129 308.1108
3001 32.9393 246.7033 3252 1058.2098 287.4198 3462 1752.1129 308.1108
3002 32.9393 236.7033 3253 1058.2440 287.4198 3463 1732.2221 313.3108
3003 32.9393 226.7033 3254 1058.2440 287.4198 3464 1752.2175 313.3108
3050 32.9393 254.7033 3255 1048.2092 287.4198 3465 1732.1215 313.3108
3051 32.8196 256.3833 3256 1048.2092 287.4198 3466 1752.1129 313.3108
3052 32.8196 256.3833 3257 1068.2104 287.4198 3467 1732.1718 313.0083
3053 33.0589 256.3833 3258 1068.2104 287.4198 3468 1752.1652 313.6133
3054 33.0589 256.3833 3259 1048.2454 287.4198 3469 1732.1718 308.1108
3055 22.8367 256.3833 3260 1048.2454 287.4198 3501 2083.9644 308.8513
3056 22.8367 256.3833 3261 1068.2426 287.4198 3502 2083.9644 293.3513
3057 42.8029 256.3833 3262 1068.2426 287.4198 3503 2083.9644 281.3513
3058 42.8029 256.3833 3263 1048.2092 292.6198 3504 2083.9644 269.3513
3059 23.0780 256.3833 3264 1068.2104 292.6198 3505 2083.9644 257.3513
3060 23.0780 256.3833 3265 1048.2454 292.6198 3506 2083.9644 245.3513
3061 43.0402 256.3833 3266 1068.2426 292.6198 3507 2083.9644 233.3513
3062 43.0402 256.3833 3267 1048.2273 292.3173 3508 2083.9644 221.3513
3063 22.8367 261.5833 3268 1068.2265 292.9223 3550 2083.9644 316.8513
3064 42.8029 261.5833 3269 1048.2273 287.4198 3551 2084.0499 318.4563
3065 23.0780 261.5833 3301 1400.2227 288.1603 3552 2084.0499 318.4563
3066 43.0402 261.5833 3302 1400.2227 272.1603 3553 2083.8789 318.4563
3067 22.9573 261.2808 3303 1400.2227 260.1603 3554 2083.8789 318.4563
3068 42.9215 261.8858 3304 1400.2227 248.1603 3555 2074.0579 318.4563
3069 22.9573 256.3833 3305 1400.2227 236.1603 3556 2074.0579 318.4563
3101 374.4852 257.1238 3306 1400.2227 224.1603 3557 2094.0416 318.4563
3102 374.4852 249.4238 3307 1400.2227 212.1603 3558 2094.0416 318.4563
3103 374.4852 237.4238 3308 1400.2227 200.1603 3559 2073.8889 318.4563
3104 374.4852 225.4238 3309 1400.2227 188.1603 3560 2073.8889 318.4563
3105 374.4852 213.4238 3310 1400.2227 176.1603 3561 2093.8687 318.4563
3106 374.4852 201.4238 3311 1400.2227 164.1603 3562 2093.8687 318.4563
3107 374.4852 189.4238 3312 1400.2227 152.1603 3563 2074.0579 323.6563
3108 374.4852 177.4238 3350 1400.2227 296.1603 3564 2094.0416 323.6563
3109 374.4852 165.4238 3351 1400.2398 297.7653 3565 2073.8889 323.6563
3110 374.4852 153.4238 3352 1400.2398 297.7653 3566 2093.8687 323.6563
3111 374.4852 141.4238 3353 1400.2056 297.7653 3567 2073.9734 323.3538
3112 374.4852 129.4238 3354 1400.2056 297.7653 3568 2093.9551 323.9588
3113 374.4852 117.4238 3355 1390.2392 297.7653 3569 2073.9734 318.4563
3114 374.4852 105.4238 3356 1390.2392 297.7653 3601 2425.5103 319.1968
3115 374.4852 93.4238 3357 1410.2404 297.7653 3602 2425.5103 307.1968
3150 374.4852 265.1238 3358 1410.2404 297.7653 3650 2425.5103 327.1968
3151 374.3997 266.7288 3359 1390.2070 297.7653 3651 2425.6299 328.8018
3152 374.3997 266.7288 3360 1390.2070 297.7653 3652 2425.6299 328.8018
3153 374.5707 266.7288 3361 1410.2042 297.7653 3653 2425.3907 328.8018
3154 374.5707 266.7288 3362 1410.2042 297.7653 3654 2425.3907 328.8018
3155 364.4080 266.7288 3363 1390.2392 302.9653 3655 2415.6467 328.8018
3156 364.4080 266.7288 3364 1410.2404 302.9653 3656 2415.6467 328.8018
3157 384.3917 266.7288 3365 1390.2070 302.9653 3657 2435.6129 328.8018
3158 384.3917 266.7288 3366 1410.2042 302.9653 3658 2435.6129 328.8018
3159 364.5809 266.7288 3367 1390.2231 302.6628 3659 2415.4094 328.8018
3160 364.5809 266.7288 3368 1410.2223 303.2678 3660 2415.4094 328.8018
3161 384.5606 266.7288 3369 1390.2231 297.7653 3661 2435.3716 328.8018
3162 384.5606 266.7288 3401 1742.1685 298.5058 3662 2435.3716 328.8018

A4.11
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

3663 2415.6467 334.0018 4304 1218.7237 292.5925 4614 2244.3900 328.8290


3664 2435.6129 334.0018 4305 1218.7237 292.5925 4615 2265.3645 328.8290
3665 2415.4094 334.0018 4306 1229.2248 292.5925 4616 2244.1870 328.8290
3666 2435.3716 334.0018 4307 1239.7258 292.5925 4617 2265.1573 328.8290
3667 2415.5281 333.6993 4308 1239.7258 292.5925 4618 2244.2885 328.5114
3668 2435.4923 334.3043 4309 1218.7258 292.5925 4619 2265.2609 329.1466
3669 2415.5281 328.8018 4310 1218.7258 292.5925 4620 2254.6723 323.6290
4001 198.4317 262.1160 4311 1229.2248 292.5925 4621 2254.8774 323.6290
4002 203.6748 262.1160 4312 1239.7237 292.5925 4700
4003 208.9179 262.1160 4313 1239.7237 292.5925 4701
4004 193.0851 261.5560 4314 1218.7237 297.7925 4702
4005 193.0851 261.5560 4315 1239.7258 297.7925 4703
4006 203.5722 261.5560 4316 1218.7258 297.7925 4704
4007 214.0596 261.5560 4317 1239.7237 297.7925 4705
4008 214.0596 261.5560 4318 1218.7248 297.4749 4706
4009 193.2923 261.5560 4319 1239.7248 298.1101 4707
4010 193.2923 261.5560 4320 1229.2248 292.5925 4708
4011 203.7773 261.5560 4321 1229.2248 292.5925 4709
4012 214.2626 261.5560 4401 1565.9589 303.4980 4710
4013 214.2626 261.5560 4402 1571.2081 303.4980 4711
4014 193.0851 266.7560 4403 1576.4573 303.4980 4712
4015 214.0596 266.7560 4404 1560.7428 302.9380 4713
4016 193.2923 266.7560 4405 1560.7428 302.9380 4714
4017 214.2626 266.7560 4406 1571.2423 302.9380 4715
4018 193.1887 266.4384 4407 1581.7418 302.9380 4716
4019 214.1611 267.0736 4408 1581.7418 302.9380 4717
4020 203.7773 261.5560 4409 1560.6765 302.9380 4718
4021 203.5722 261.5560 4410 1560.6765 302.9380 4719
4101 540.1112 272.4615 4411 1571.1739 302.9380 4720
4102 545.3581 272.4615 4412 1581.6713 302.9380 4721
4103 550.6051 272.4615 4413 1581.6713 302.9380 4722
4104 534.7949 271.9015 4414 1560.7428 308.1380 4723
4105 534.7949 271.9015 4415 1581.7418 308.1380 4724
4106 545.2897 271.9015 4416 1560.6765 308.1380 4725
4107 555.7847 271.9015 4417 1581.6713 308.1380 4726
4108 555.7847 271.9015 4418 1560.7096 307.8204 4727
4109 534.9338 271.9015 4419 1581.7065 308.4556 4728
4110 534.9338 271.9015 4420 1571.1739 302.9380 4729
4111 545.4265 271.9015 4421 1571.2423 302.9380 4730
4112 555.9194 271.9015 4501 1907.8445 313.8435 4731
4113 555.9194 271.9015 4502 1913.0915 313.8435 4732
4114 534.7949 277.1015 4503 1918.3384 313.8435 4733
4115 555.7847 277.1015 4504 1902.6648 313.2835 4734
4116 534.9338 277.1015 4505 1902.6648 313.2835 4735
4117 555.9194 277.1015 4506 1913.1598 313.2835 4736
4118 534.8644 276.7839 4507 1923.6547 313.2835 4737
4119 555.8521 277.4191 4508 1923.6547 313.2835 4738
4120 545.4265 271.9015 4509 1902.5302 313.2835 4739
4121 545.2897 271.9015 4510 1902.5302 313.2835 4740
4201 881.9922 282.8070 4511 1913.0231 313.2835 4741
4202 887.2415 282.8070 4512 1923.5158 313.2835 4742
4203 892.4907 282.8070 4513 1923.5158 313.2835 4743
4204 876.7078 282.2470 4514 1902.6648 318.4835 4744
4205 876.7078 282.2470 4515 1923.6547 318.4835 4745
4206 887.2073 282.2470 4516 1902.5302 318.4835 4746
4207 897.7068 282.2470 4517 1923.5158 318.4835 4747
4208 897.7068 282.2470 4518 1902.5975 318.1659 4748
4209 876.7783 282.2470 4519 1923.5852 318.8011 4749
4210 876.7783 282.2470 4520 1913.0231 313.2835 4750
4211 887.2757 282.2470 4521 1913.1598 313.2835 4751
4212 897.7731 282.2470 4601 2249.5317 324.1890 4752
4213 897.7731 282.2470 4602 2254.7748 324.1890 4753
4214 876.7078 287.4470 4603 2260.0179 324.1890 4754
4215 897.7068 287.4470 4604 2244.3900 323.6290 4755
4216 876.7783 287.4470 4605 2244.3900 323.6290 4756
4217 897.7731 287.4470 4606 2254.8774 323.6290 4757
4218 876.7430 287.1294 4607 2265.3645 323.6290 4758
4219 897.7400 287.7646 4608 2265.3645 323.6290 4759
4220 887.2757 282.2470 4609 2244.1870 323.6290 4760
4221 887.2073 282.2470 4610 2244.1870 323.6290 4761
4301 1223.9748 293.1525 4611 2254.6723 323.6290 4762
4302 1229.2248 293.1525 4612 2265.1573 323.6290 4763
4303 1234.4748 293.1525 4613 2265.1573 323.6290 4764

A4.12
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

4765 4838 4911


4766 4839 4912
4767 4840 4913
4768 4841 4914
4769 4842 4915
4770 4843 4916
4771 4844 4917
4772 4845 4918
4773 4846 4919
4774 4847 4920
4775 4848 4921
4776 4849 4922
4777 4850 4923
4778 4851 4924
4779 4852 4925
4780 4853 4926
4781 4854 4927
4782 4855 4928
4783 4856 4929
4784 4857 4930
4785 4858 4931
4786 4859 4932
4787 4860 4933
4788 4861 4934
4789 4862 4935
4790 4863 4936
4791 4864 4937
4792 4865 4938
4793 4866 4939
4794 4867 4940
4795 4868 4941
4796 4869 4942
4797 4870 4943
4798 4871 4944
4799 4872 4945
4800 4873 4946
4801 4874 4947
4802 4875 4948
4803 4876 4949
4804 4877 4950
4805 4878 4951
4806 4879 4952
4807 4880 4953
4808 4881 4954
4809 4882 4955
4810 4883 4956
4811 4884 4957
4812 4885 4958
4813 4886 4959
4814 4887 4960
4815 4888 4961
4816 4889 4962
4817 4890 4963
4818 4891 4964
4819 4892 4965
4820 4893 4966
4821 4894 4967
4822 4895 4968
4823 4896 4969
4824 4897 4970
4825 4898 4971
4826 4899 4972
4827 4900 4973
4828 4901 4974
4829 4902 4975
4830 4903 4976
4831 4904 4977
4832 4905 4978
4833 4906 4979
4834 4907 4980
4835 4908 4981
4836 4909 4982
4837 4910 4983

A4.13
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

4984 5057 5130


4985 5058 5131
4986 5059 5132
4987 5060 5133
4988 5061 5134
4989 5062 5135
4990 5063 5136
4991 5064 5137
4992 5065 5138
4993 5066 5139
4994 5067 5140
4995 5068 5141
4996 5069 5142
4997 5070 5143
4998 5071 5144
4999 5072 5145
5000 5073 5146
5001 5074 5147
5002 5075 5148
5003 5076 5149
5004 5077 5150
5005 5078 5151
5006 5079 5152
5007 5080 5153
5008 5081 5154
5009 5082 5155
5010 5083 5156
5011 5084 5157
5012 5085 5158
5013 5086 5159
5014 5087 5160
5015 5088 5161
5016 5089 5162
5017 5090 5163
5018 5091 5164
5019 5092 5165
5020 5093 5166
5021 5094 5167
5022 5095 5168
5023 5096 5169
5024 5097 5170
5025 5098 5171
5026 5099 5172
5027 5100 5173
5028 5101 5174
5029 5102 5175
5030 5103 5176
5031 5104 5177
5032 5105 800 2254.45 331.1290091
5033 5106 801 2422.4497 339.711
5034 5107 802 2458.4497 341.7
5035 5108 803 2539.4497 344.85025
5036 5109 804 2596.4497 346.2745
5037 5110 805 2653.4497 347.99875
5038 5111 806 2710.4497 349.723
5039 5112 807 2767.4497 351.44725
5040 5113 808 2824.4497 353.1715
5041 5114 809 2881.4497 354.89575
5042 5115 810 2938.4497 356.62
5043 5116 811 2995.4497 358.34425
5044 5117 812 2083.45 325.9562591
5045 5118 813 1912.4500 320.7835
5046 5119 814 1741.4500 315.6108
5047 5120 815 1570.4500 310.4380
5048 5121 816 1399.4500 305.2653
5049 5122 817 1228.4500 300.0925
5050 5123 818 1057.4500 294.9198
5051 5124 819 886.4500 289.7470
5052 5125 900
5053 5126 901
5054 5127 902
5055 5128 903
5056 5129 904

A4.14
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

905 5928
906 5929
907 5930
908 5931
909 5932
910 5933
911 5934
912 5935
913 5936
914 5937
915 5938
916 5939
917 5940
918 5941
919 5942
920 1800 2254.4500 331.1290
921 1812 2083.4500 325.9563
922 1813 1912.4500 320.7835
923 1814 1741.4500 315.6108
924 1815 1570.4500 310.4380
925 1816 1399.4500 305.2653
926 1817 1228.4500 300.0925
927 1818 1057.4500 294.9198
928 1819 886.4500 289.7470
950 2243.9500 330.8114
951 2264.9500 331.4466
952 2264.9500 331.4466
953 2073.45 325.6538
954 2093.45 326.2588
955 2093.45 326.2588
956 1901.9500 320.4659
957 1922.9500 321.1011
958 1922.9500 321.1011
959 1731.45 315.3083
960 1751.45 315.9133
961 1751.45 315.9133
962 1559.9500 310.1204
963 1580.9500 310.7556
964 1580.9500 310.7556
965 1389.45 304.9628
966 1409.45 305.5678
967 1409.45 305.5678
968 1217.9500 299.7749
969 1238.9500 300.4101
970 1238.9500 300.4101
971 1047.45 294.6173
972 1067.45 295.2223
973 1067.45 295.2223
974 875.9500 289.4294
975 896.9500 290.0646
976 896.9500 290.0646
5800 2254.45 253.11
5801 2422.4497 309.711
5812 2083.45 232.33
5813 1912.45 210.32
5814 1741.45 194.32
5815 1570.45 176.60
5816 1399.45 169.44
5817 1228.45 158.87
5818 1057.45 154.03
5819 886.45 80.26
5912 2083.45 317.96
5914 1741.45 307.61
5916 1399.45 297.27
5918 1057.45 286.92
5920
5921
5922
5923
5924
5925
5926
5927

A4.15
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

ELEMENTS types des éléments :


NO TYPE MEC GEO NOEUDS
-----------------------------
35 : élément poutre à 3 nœuds
1 35 1 161 2434700 244 130 : appui de lançage
2 0 0 0 2444701 245
276 : element de chargement
3 0 0 0 2454702 246
4 0 0 0 2464703 247 101 : ressort direction x – 1 noeud
5 0 0 0 2474704 248 102 : ressort direction y – 1 noeud
6 0 0 0 2484705 249
7 0 0 0 2494706 250 113 : ressort en rotation – 1 noeud
8 0 0 0 2504707 251 201 : ressort direction x – 2 noeuds
9 0 0 0 2514708 252
10 0 0 170 2524709 253 202 : ressort direction y – 2 noeuds
11 0 0 187 2534710 254 213 : ressort en rotation – 2 noeuds
12 0 0 0 2544711 255
13 0 0 0 2554712 256
14 0 0 184 2564713 257 71 0 0 0 3304770 331 128 0 0 0 4044827 405
15 0 0 0 2574714 258 72 0 0 0 3314771 332 129 0 0 0 4054828 406
16 0 0 176 2584715 259 73 0 0 170 3324772 333 130 0 0 0 4064829 407
17 0 0 162 2594716 260 74 0 0 0 3334773 334 131 0 0 170 4074830 408
18 0 0 0 2604717 261 75 0 0 0 3344774 335 132 0 0 0 4084831 409
19 0 0 0 2614718 262 76 0 0 0 3354775 336 133 0 0 0 4094832 410
20 0 0 0 2624719 263 77 0 0 0 3364776 337 134 0 0 0 4104833 411
21 0 0 181 2634720 264 78 0 0 0 3374777 338 135 0 0 0 4114834 412
22 0 0 0 2644721 265 79 0 0 0 3384778 339 136 0 0 0 4124835 413
23 0 0 0 2654722 266 80 0 0 0 3394779 340 137 0 0 0 4134836 414
24 0 0 0 2664723 267 81 0 0 0 3404780 341 138 0 0 169 4144837 415
25 0 0 0 2674724 268 82 0 0 0 3414781 342 139 0 0 0 4154838 416
26 0 0 0 2684725 269 83 0 0 0 3424782 343 140 0 0 0 4164839 417
27 0 0 0 2694726 270 84 0 0 0 3434783 344 141 0 0 0 4174840 418
28 0 0 0 2704727 271 85 0 0 0 3444784 345 142 0 0 0 4184841 419
29 0 0 183 2714728 272 86 0 0 0 3454785 346 143 0 0 182 4194842 420
30 0 0 0 2724729 273 87 0 0 169 3464786 347 144 0 0 0 4204843 421
31 0 0 0 2734730 274 88 0 0 0 3474787 348 145 0 0 0 4214844 422
32 0 0 167 2744731 275 89 0 0 0 3484788 349 146 0 0 0 4224845 423
33 0 0 0 2754732 276 90 0 0 0 3494789 350 147 0 0 161 4234846 424
34 0 0 188 2764733 277 91 0 0 161 3504790 351 148 0 0 0 4244847 425
35 0 0 0 2774734 278 92 0 0 0 3514791 352 149 0 0 0 4254848 426
36 0 0 175 2784735 279 93 0 0 0 3524792 353 150 0 0 0 4264849 427
37 0 0 189 2794736 280 94 0 0 0 3534793 354 151 0 0 0 4274850 428
38 0 0 0 2804737 281 95 0 0 0 3544794 355 152 0 0 0 4284851 429
39 0 0 190 2814738 282 96 0 0 0 3554795 356 153 0 0 0 4294852 430
40 0 0 189 2824739 283 97 0 0 0 3564796 357 154 0 0 0 4304853 431
41 0 0 0 2834740 301 98 0 0 0 3574797 358 155 0 0 0 4314854 432
42 0 0 0 3014741 302 99 0 0 169 3584798 359 156 0 0 0 4324855 433
43 0 0 190 3024742 303 100 0 0 0 3594799 360 157 0 0 0 4334856 434
44 0 0 189 3034743 304 101 0 0 0 3604800 361 158 0 0 0 4344857 435
45 0 0 0 3044744 305 102 0 0 0 3614801 362 159 0 0 169 4354858 436
46 0 0 0 3054745 306 103 0 0 0 3624802 363 160 0 0 0 4364859 437
47 0 0 185 3064746 307 104 0 0 0 3634803 364 161 0 0 0 4374860 438
48 0 0 0 3074747 308 105 0 0 0 3644804 365 162 0 0 0 4384861 439
49 0 0 172 3084748 309 106 0 0 0 3654805 366 163 0 0 170 4394862 440
50 0 0 0 3094749 310 107 0 0 0 3664806 367 164 0 0 0 4404863 441
51 0 0 0 3104750 311 108 0 0 0 3674807 368 165 0 0 0 4414864 442
52 0 0 171 3114751 312 109 0 0 0 3684808 369 166 0 0 0 4424865 443
53 0 0 186 3124752 313 110 0 0 0 3694809 370 167 0 0 0 4434866 444
54 0 0 0 3134753 314 111 0 0 161 3704810 371 168 0 0 0 4444867 445
55 0 0 0 3144754 315 112 0 0 0 3714811 372 169 0 0 0 4454868 446
56 0 0 0 3154755 316 113 0 0 0 3724812 373 170 0 0 169 4464869 447
57 0 0 0 3164756 317 114 0 0 0 3734813 374 171 0 0 0 4474870 448
58 0 0 0 3174757 318 115 0 0 169 3744814 375 172 0 0 0 4484871 449
59 0 0 0 3184758 319 116 0 0 0 3754815 376 173 0 0 0 4494872 450
60 0 0 0 3194759 320 117 0 0 0 3764816 377 174 0 0 161 4504873 451
61 0 0 0 3204760 321 118 0 0 0 3774817 378 175 0 0 0 4514874 452
62 0 0 0 3214761 322 119 0 0 173 3784818 379 176 0 0 0 4524875 453
63 0 0 0 3224762 323 120 0 0 0 3794819 380 177 0 0 0 4534876 454
64 0 0 181 3234763 324 121 0 0 0 3804820 381 178 0 0 0 4544877 455
65 0 0 0 3244764 325 122 0 0 165 3814821 382 179 0 0 0 4554878 456
66 0 0 0 3254765 326 123 0 0 166 3824822 383 180 0 0 0 4564879 457
67 0 0 179 3264766 327 124 0 0 0 3834823 401 181 0 0 0 4574880 458
68 0 0 0 3274767 328 125 0 0 0 4014824 402 182 0 0 212 4584881 459
69 0 0 0 3284768 329 126 0 0 165 4024825 403 183 0 0 0 4594882 460
70 0 0 178 3294769 330 127 0 0 166 4034826 404 184 0 0 0 4604883 461

A4.16
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

185 0 0 0 4614884 462 258 0 0 0 5514957 552 331 0 0 0 6415030 642


186 0 0 0 4624885 463 259 0 0 0 5524958 553 332 0 0 0 6425031 643
187 0 0 0 4634886 464 260 0 0 0 5534959 554 333 0 0 0 6435032 644
188 0 0 0 4644887 465 261 0 0 0 5544960 555 334 0 0 0 6445033 645
189 0 0 0 4654888 466 262 0 0 0 5554961 556 335 0 0 0 6455034 646
190 0 0 0 4664889 467 263 0 0 0 5564962 557 336 0 0 169 6465035 647
191 0 0 0 4674890 468 264 0 0 0 5574963 558 337 0 0 0 6475036 648
192 0 0 0 4684891 469 265 0 0 0 5584964 559 338 0 0 0 6485037 649
193 0 0 0 4694892 470 266 0 0 0 5594965 560 339 0 0 0 6495038 650
194 0 0 0 4704893 471 267 0 0 0 5604966 561 340 0 0 161 6505039 651
195 0 0 0 4714894 472 268 0 0 0 5614967 562 341 0 0 0 6515040 652
196 0 0 0 4724895 473 269 0 0 0 5624968 563 342 0 0 0 6525041 653
197 0 0 0 4734896 474 270 0 0 0 5634969 564 343 0 0 0 6535042 654
198 0 0 0 4744897 475 271 0 0 0 5644970 565 344 0 0 0 6545043 655
199 0 0 0 4754898 476 272 0 0 0 5654971 566 345 0 0 0 6555044 656
200 0 0 0 4764899 477 273 0 0 0 5664972 567 346 0 0 0 6565045 657
201 0 0 0 4774900 478 274 0 0 0 5674973 568 347 0 0 0 6575046 658
202 0 0 215 4784901 479 275 0 0 0 5684974 569 348 0 0 0 6585047 659
203 0 0 0 4794902 480 276 0 0 0 5694975 570 349 0 0 0 6595048 660
204 0 0 0 4804903 481 277 0 0 0 5704976 571 350 0 0 0 6605049 661
205 0 0 216 4814904 482 278 0 0 0 5714977 572 351 0 0 0 6615050 662
206 0 0 217 4824905 483 279 0 0 0 5724978 573 352 0 0 0 6625051 663
207 0 0 0 4834906 501 280 0 0 0 5734979 574 353 0 0 0 6635052 664
208 0 0 0 5014907 502 281 0 0 0 5744980 575 354 0 0 0 6645053 665
209 0 0 216 5024908 503 282 0 0 0 5754981 576 355 0 0 0 6655054 666
210 0 0 215 5034909 504 283 0 0 0 5764982 577 356 0 0 0 6665055 667
211 0 0 0 5044910 505 284 0 0 0 5774983 578 357 0 0 0 6675056 668
212 0 0 0 5054911 506 285 0 0 164 5784984 579 358 0 0 0 6685057 669
213 0 0 0 5064912 507 286 0 0 0 5794985 580 359 0 0 0 6695058 670
214 0 0 212 5074913 508 287 0 0 0 5804986 581 360 0 0 0 6705059 671
215 0 0 0 5084914 509 288 0 0 165 5814987 582 361 0 0 0 6715060 672
216 0 0 0 5094915 510 289 0 0 166 5824988 583 362 0 0 0 6725061 673
217 0 0 0 5104916 511 290 0 0 0 5834989 601 363 0 0 0 6735062 674
218 0 0 0 5114917 512 291 0 0 0 6014990 602 364 0 0 0 6745063 675
219 0 0 0 5124918 513 292 0 0 165 6024991 603 365 0 0 0 6755064 676
220 0 0 0 5134919 514 293 0 0 164 6034992 604 366 0 0 0 6765065 677
221 0 0 0 5144920 515 294 0 0 0 6044993 605 367 0 0 0 6775066 678
222 0 0 0 5154921 516 295 0 0 0 6054994 606 368 0 0 166 6785067 679
223 0 0 0 5164922 517 296 0 0 0 6064995 607 369 0 0 0 6795068 680
224 0 0 0 5174923 518 297 0 0 161 6074996 608 370 0 0 0 6805069 681
225 0 0 0 5184924 519 298 0 0 0 6084997 609 371 0 0 165 6815070 682
226 0 0 161 5194925 520 299 0 0 0 6094998 610 372 0 0 166 6825071 683
227 0 0 0 5204926 521 300 0 0 0 6104999 611 373 0 0 0 6835072 701
228 0 0 0 5214927 522 301 0 0 0 6115000 612 374 0 0 0 7015073 702
229 0 0 0 5224928 523 302 0 0 0 6125001 613 375 0 0 165 7025074 703
230 0 0 0 5234929 524 303 0 0 0 6135002 614 376 0 0 164 7035075 704
231 0 0 0 5244930 525 304 0 0 0 6145003 615 377 0 0 0 7045076 705
232 0 0 0 5254931 526 305 0 0 0 6155004 616 378 0 0 0 7055077 706
233 0 0 0 5264932 527 306 0 0 0 6165005 617 379 0 0 0 7065078 707
234 0 0 0 5274933 528 307 0 0 0 6175006 618 380 0 0 161 7075079 708
235 0 0 0 5284934 529 308 0 0 0 6185007 619 381 0 0 0 7085080 709
236 0 0 0 5294935 530 309 0 0 0 6195008 620 382 0 0 0 7095081 710
237 0 0 0 5304936 531 310 0 0 0 6205009 621 383 0 0 0 7105082 711
238 0 0 0 5314937 532 311 0 0 0 6215010 622 384 0 0 0 7115083 712
239 0 0 0 5324938 533 312 0 0 0 6225011 623 385 0 0 0 7125084 713
240 0 0 0 5334939 534 313 0 0 0 6235012 624 386 0 0 0 7135085 714
241 0 0 0 5344940 535 314 0 0 0 6245013 625 387 0 0 0 7145086 715
242 0 0 169 5354941 536 315 0 0 0 6255014 626 388 0 0 0 7155087 716
243 0 0 0 5364942 537 316 0 0 0 6265015 627 389 0 0 0 7165088 717
244 0 0 0 5374943 538 317 0 0 0 6275016 628 390 0 0 0 7175089 718
245 0 0 0 5384944 539 318 0 0 0 6285017 629 391 0 0 0 7185090 719
246 0 0 170 5394945 540 319 0 0 0 6295018 630 392 0 0 0 7195091 720
247 0 0 0 5404946 541 320 0 0 0 6305019 631 393 0 0 0 7205092 721
248 0 0 0 5414947 542 321 0 0 0 6315020 632 394 0 0 0 7215093 722
249 0 0 0 5424948 543 322 0 0 0 6325021 633 395 0 0 0 7225094 723
250 0 0 0 5434949 544 323 0 0 0 6335022 634 396 0 0 0 7235095 724
251 0 0 0 5444950 545 324 0 0 0 6345023 635 397 0 0 0 7245096 725
252 0 0 0 5454951 546 325 0 0 169 6355024 636 398 0 0 0 7255097 726
253 0 0 169 5464952 547 326 0 0 0 6365025 637 399 0 0 0 7265098 727
254 0 0 0 5474953 548 327 0 0 0 6375026 638 400 0 0 0 7275099 728
255 0 0 0 5484954 549 328 0 0 0 6385027 639 401 0 0 0 7285100 729
256 0 0 0 5494955 550 329 0 0 170 6395028 640 402 0 0 0 7295101 730
257 0 0 161 5504956 551 330 0 0 0 6405029 641 403 0 0 0 7305102 731

A4.17
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

404 0 0 0 7315103 732 477 0 0 0223051762256 550 0 0 0 8131813


405 0 0 0 7325104 733 478 276 1 1 243 244 0 551 0 0 0 8141814
406 0 0 0 7335105 734 479 276 1 1 243 244 0 552 202 16 1 8001800
407 0 0 0 7345106 735 480 66 3 51 2722236 0 553 0 0 0 8121812
408 0 0 0 7355107 736 481 0 0 53 2662238 0 554 0 0 0 8131813
409 0 0 174 7365108 737 482 0 0 55 2602240 0 555 0 0 0 8141814
410 0 0 0 7375109 738 483 0 0 58 2542242 0 556 35 1 160 999 998 997
411 0 0 0 7385110 739 484 0 0 59 2482244 0 557 0 0 0 997 996 243
412 0 0 178 7395111 740 485 0 0 51 3132247 0
413 0 0 0 7405112 741 486 0 0 53 3192249 0
414 0 0 0 7415113 742 487 0 0 55 3252251 0
415 0 0 0 7425114 743 488 0 0 52 3312253 0
416 0 0 0 7435115 744 489 0 0 54 3372255 0
417 0 0 0 7445116 745 490 276 1 1 243 244
418 0 0 0 7455117 746 491 130 15 207 801 510
419 0 0 161 7465118 747 492 130 13 207 802 510
420 0 0 0 7475119 748 493 130 13 207 803 510
421 0 0 0 7485120 749 494 130 13 207 804 510
422 0 0 0 7495121 750 495 130 13 208 805 510
423 0 0 0 7505122 751 496 130 13 208 806 510
424 35 1 30 28251232202 497 130 13 208 807 510
425 0 0 0220251242203 498 130 13 208 808 510
426 0 0 0220351252204 499 130 13 208 809 510
427 0 0 31220451262205 500 130 13 208 810 510
428 0 0 0220551272206 501 130 13 208 811 510
429 0 0 0220651282207 502 276 1 1 243 244
430 0 0 32220751292208 503 35 1 24258015942 801
431 0 0 0220851302209 504 276 1 1 243 244
432 0 0 30 30351312211 505 243 244
433 0 0 0221151322212 506 243 244
434 0 0 0221251332213 507 243 244
435 0 0 31221351342214 508 243 244
436 0 0 0221451352215 509 243 244
437 0 0 0221551362216 510 243 244
438 0 0 32221651372217 511 243 244
439 0 0 0221751382218 512 130 13 206 950 410
440 0 0 33221951392220 513 130 13 206 951 410
441 0 0 34222051402221 514 35 1 99 950 910 800
442 0 0 35222151412257 515 800 911 951
443 0 0 36225751422222 516 130 13 203 952 410
444 0 0 37222251432223 517 113 14 200 800
445 0 0 38222351442224 518 130 13 204 953 410
446 0 0 39222451452225 519 130 13 205 954 410
447 0 0 40222551462258 520 35 1 99 953 912 812
448 0 0 41225851472226 521 812 913 954
449 0 0 42222651482227 522 130 13 203 955 410
450 0 0 43222751492228 523 113 14 200 812
451 0 0 44222851502229 524 66 3 60 2452245
452 0 0 45222951512230 525 66 3 56 3402256
453 0 0 46223051522231 526 130 13 204 956 410
454 0 0 243220951532219 527 130 13 205 957 410
455 0 0 0221951542218 528 35 1 99 956 914 813
456 0 0 0223551552220 529 813 915 957
457 0 0 0222051562246 530 130 13 203 958 410
458 0 0 0223651572221 531 113 14 200 813
459 0 0 0222151582247 532 130 13 204 959 550
460 0 0 0223751592222 533 130 13 205 960 550
461 0 0 0222251602248 534 35 1 99 959 916 814
462 0 0 0223851612223 535 814 917 960
463 0 0 0222351622249 536 130 13 203 961 410
464 0 0 0223951632224 537 113 14 200 814
465 0 0 0222451642250 538 35 2 153580059201800
466 0 0 0224051652225 539 0 0 152581359211813
467 0 0 0222551662251 540 35 1 9918005925 952
468 0 0 0224151672226 541 0 0 018135926 958
469 0 0 0222651682252 542 35 1 157581259305912
470 0 0 0224251692227 543 0 0 156581459315914
471 0 0 0222751702253 544 35 1 159591259341812
472 0 0 0224351712228 545 0 0 0591459351814
473 0 0 0222851722254 546 35 1 15818125938 955
474 0 0 0224451732229 547 0 0 018145939 961
475 0 0 0222951742255 548 201 16 1 8001800
476 0 0 0224551752230 549 0 0 0 8121812

A4.18
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

Clef de lecture des geometries :


GEOMETRIES
N0 TYPE VALEURS
Type 31 : ligne 1 : I et A
1 31 1.374950 3.092630 ligne 2 : excentricité du nœud par rapport au centre
-1 0 1.607438 0.114170 de gravité et aire réduite
2 31 1.415850 3.207400 ligne 3 : inutile
-2 0 1.637241 0.117220 Type 65 : treillis (seul A donné)
3 31 1.464880 3.299080
Type 71 : câble (seul A donné)
-3 0 1.673725 0.121837
-3 0 0.773325 0.121837
4 31 1.717680 4.410980 25 31 0.501912 1.585250 46 31 0.522752 1.404220
-4 0 1.781214 0.140535 -25 0 0.000000 0.179156 -46 0 0.000000 0.202880
-4 0 0.934471 0.140535 -25 0 0.090071 0.179156 -46 0 0.087783 0.202880
5 31 1.434360 3.467830 26 31 0.491960 1.400760 47 31 0.168985 0.440342
-5 0 1.714383 0.117005 -26 0 0.000000 0.171950 -47 0 0.000000 0.066924
-5 0 0.716074 0.117005 -26 0 0.089935 0.171950 -47 0 0.034338 0.066924
6 31 1.517250 3.598280 27 31 0.168985 0.440342 48 31 0.151187 0.265699
-6 0 1.736690 0.138904 -27 0 0.000000 0.066924 -48 0 0.000000 0.051572
-6 0 0.722289 0.138904 -27 0 0.034338 0.066924 -48 0 0.035459 0.051572
7 31 1.558830 3.703080 28 31 0.151187 0.265699 49 31 0.283713 0.280166
-7 0 1.760312 0.143431 -28 0 0.000000 0.051572 -49 0 0.000000 0.063627
-7 0 0.770327 0.143431 -28 0 0.035459 0.051572 -49 0 0.043782 0.063627
8 31 1.754980 4.097890 29 31 0.133389 0.140727 50 71 0.007950
-8 0 1.748827 0.187001 -29 0 0.000000 0.036419 51 71 0.006750
-8 0 0.868783 0.187001 -29 0 0.036566 0.036419 52 71 0.011250
9 31 1.882710 4.660090 30 31 0.690614 1.873750 53 71 0.008250
-9 0 1.811114 0.195039 -30 0 0.000000 0.299558 54 71 0.012600
-9 0 0.942361 0.195039 -30 0 0.142166 0.299558 55 71 0.009750
10 31 0.600517 1.427260 31 31 0.655110 1.692080 56 71 0.013200
-10 0 0.000000 0.280727 -31 0 0.000000 0.297207 57 71 0.011700
-10 0 0.095325 0.280727 -31 0 0.123816 0.297207 58 71 0.011250
11 31 0.590938 1.384470 32 31 0.668677 1.490650 59 71 0.013050
-11 0 0.000000 0.271022 -32 0 0.000000 0.286355 60 71 0.013650
-11 0 0.090386 0.271022 -32 0 0.154771 0.286355 61 31 1.00 1.00E-09
12 31 0.668677 1.490650 33 31 1.058170 9.988660 -61 0 0.0000 0.0000
-12 0 0.000000 0.286355 -33 0 0.000000 0.532327 -61 0 0.0000 0.0000
-12 0 0.154771 0.286355 -33 0 0.123680 0.532327 62 31 1.00E-09 1.00E-09
13 31 1.016270 9.980670 34 31 1.008290 8.287420 -62 0 0.0000 0.0000
-13 0 0.000000 0.446905 -34 0 0.000000 0.493387 -62 0 0.0000 0.0000
-13 0 0.127051 0.446905 -34 0 0.124608 0.493387 63 31 1.00E-09 1.00E-09
14 31 0.968133 8.280300 35 31 0.982449 7.482030 -63 0 0.0000 0.0000
-14 0 0.000000 0.412682 -35 0 0.000000 0.473217 -63 0 0.0000 0.0000
-14 0 0.127871 0.412682 -35 0 0.125044 0.473217 64 31 1.00E-09 1.00E-09
15 31 0.943196 7.475340 36 31 0.894565 7.000940 -64 0 0.0000 0.0000
-15 0 0.000000 0.394952 -36 0 0.000000 0.401407 -64 0 0.0000 0.0000
-15 0 0.128239 0.394952 -36 0 0.140072 0.401407 65 31 1.00E-09 1.00E-09
16 31 0.796652 6.146290 37 31 0.873243 6.261520 -65 0 0.0000 0.0000
-16 0 0.000000 0.335435 -37 0 0.000000 0.284002 -65 0 0.0000 0.0000
-16 0 0.120651 0.335435 -37 0 0.141701 0.384002 66 31 1.00E-09 1.00E-09
17 31 0.776289 5.481590 38 31 0.850016 5.511460 -66 0 0.0000 0.0000
-17 0 0.000000 0.319709 -38 0 0.000000 0.365100 -66 0 0.0000 0.0000
-17 0 0.121347 0.319709 -38 0 0.143422 0.365100 67 31 1.00E-09 1.00E-09
18 31 0.754109 4.809030 39 31 0.826037 4.796080 -67 0 0.0000 0.0000
-18 0 0.000000 0.302612 -39 0 0.000000 0.345665 -67 0 0.0000 0.0000
-18 0 0.122021 0.302612 -39 0 0.145116 0.345665 68 31 1.00E-09 1.00E-09
19 31 0.731210 4.169400 40 31 0.808886 4.320230 -68 0 0.0000 0.0000
-19 0 0.000000 0.285014 -40 0 0.000000 0.331825 -68 0 0.0000 0.0000
-19 0 0.122603 0.285014 -40 0 0.146261 0.331825 69 31 1.00E-09 1.00E-09
20 31 0.714831 3.745070 41 31 0.587058 2.738150 -69 0 0.0000 0.0000
-20 0 0.000000 0.272470 -41 0 0.000000 0.249082 -69 0 0.0000 0.0000
-20 0 0.122938 0.272470 -41 0 0.086462 0.249082 70 31 1.00E-09 1.00E-09
21 31 0.552197 2.733310 42 31 0.576721 2.487950 -70 0 0.0000 0.0000
-21 0 0.000000 0.217362 -42 0 0.000000 0.241294 -70 0 0.0000 0.0000
-21 0 0.089731 0.217362 -42 0 0.086801 0.241294 71 31 0.311332 11.246189
22 31 0.542515 2.483340 43 31 0.562112 2.158230 -71 0 0.011720 0.011720
-22 0 0.000000 0.209834 -43 0 0.000000 0.230473 72 31 0.347636 12.557351
-22 0 0.089914 0.209834 -43 0 0.087207 0.230473 -72 0 0.015499 0.015499
23 31 0.528830 2.153950 44 31 0.547677 1.859370 73 31 0.448619 16.229761
-23 0 0.000000 0.199313 -44 0 0.000000 0.220047 -73 0 0.018430 0.018430
-23 0 0.090083 0.199313 -44 0 0.087514 0.220047 74 31 1.374250 3.092630
24 31 0.515309 1.855400 45 31 0.533375 1.588920 -74 0 0.0000 0.0000
-24 0 0.000000 0.189084 -45 0 0.000000 0.210044 -74 0 0.0000 0.0000
-24 0 0.090138 0.189084 -45 0 0.087712 0.210044 75 31 1.374250 3.092630

A4.19
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

-75 0 0.0000 0.0000 -99 0 0.0000 0.0000 -135 0 0.00000 0.00000


-75 0 0.0000 0.0000 100 31 1.00E-09 1.00E-09 136 31 22.97900 68.94600
76 31 1.374250 3.092630 -100 0 0.0000 0.0000 -136 0 0.00000 0.00000
-76 0 0.0000 0.0000 -100 0 0.0000 0.0000 137 31 23.83600 76.15600
-76 0 0.0000 0.0000 101 31 17.37200 34.04100 -137 0 0.00000 0.00000
77 31 1.374250 3.092630 -101 0 0.00000 0.00000 138 31 25.60200 87.65700
-77 0 0.0000 0.0000 102 31 18.35800 39.98000 -138 0 0.00000 0.00000
-77 0 0.0000 0.0000 -102 0 0.00000 0.00000 139 31 26.57500 96.76100
78 31 1.374250 3.092630 103 31 19.34700 46.59100 -139 0 0.00000 0.00000
-78 0 0.0000 0.0000 -103 0 0.00000 0.00000 140 31 27.53900 106.48000
-78 0 0.0000 0.0000 104 31 20.96900 55.46100 -140 0 0.00000 0.00000
79 31 1.00E-09 1.00E-09 -104 0 0.00000 0.00000 141 31 28.56800 117.31000
-79 0 0.0000 0.0000 105 31 21.67200 61.03000 -141 0 0.00000 0.00000
-79 0 0.0000 0.0000 -105 0 0.00000 0.00000 142 31 42.96400 1089.70000
80 31 1.00E-09 1.00E-09 106 31 22.39900 67.12400 -142 0 0.00000 0.00000
-80 0 0.0000 0.0000 -106 0 0.00000 0.00000 143 31 43.27600 1109.10000
-80 0 0.0000 0.0000 107 31 23.16100 73.86700 -143 0 0.00000 0.00000
81 31 1.00E-09 1.00E-09 -107 0 0.00000 0.00000 144 31 43.60800 1129.50000
-81 0 0.0000 0.0000 108 31 24.77800 84.75100 -144 0 0.00000 0.00000
-81 0 0.0000 0.0000 -108 0 0.00000 0.00000 145 31 43.98000 1150.50000
82 31 1.00E-09 1.00E-09 109 31 25.61700 93.15600 -145 0 0.00000 0.00000
-82 0 0.0000 0.0000 -109 0 0.00000 0.00000 146 31 44.33300 1171.60000
-82 0 0.0000 0.0000 110 31 26.46300 102.21000 -146 0 0.00000 0.00000
83 31 1.00E-09 1.00E-09 -110 0 0.00000 0.00000 147 31 44.74100 1194.10000
-83 0 0.0000 0.0000 111 31 27.34100 112.08000 -147 0 0.00000 0.00000
-83 0 0.0000 0.0000 -111 0 0.00000 0.00000 148 31 49.14800 1460.40000
84 31 1.00E-09 1.00E-09 112 31 42.52800 1066.90000 -148 0 0.00000 0.00000
-84 0 0.0000 0.0000 -112 0 0.00000 0.00000 149 31 4.1935E+01 1.0934E+03
-84 0 0.0000 0.0000 113 31 42.73000 1082.70000 -149 0
85 31 1.00E-09 1.00E-09 -113 0 0.00000 0.00000 -149 0
-85 0 0.0000 0.0000 114 31 42.93800 1099.20000 150 31 4.2589E+01 1.0720E+03
-85 0 0.0000 0.0000 -114 0 0.00000 0.00000 -150 0
86 31 1.00E-09 1.00E-09 115 31 43.16400 1115.80000 -150 0
-86 0 0.0000 0.0000 -115 0 0.00000 0.00000 151 31 4.2574E+01 1.0721E+03
-86 0 0.0000 0.0000 116 31 43.85700 1156.90000 -151 0
87 31 1.00E-09 1.00E-09 -116 0 0.00000 0.00000 -151 0
-87 0 0.0000 0.0000 117 31 44.12400 1175.50000 152 31 4.2752E+01 1.0653E+03
-87 0 0.0000 0.0000 -117 0 0.00000 0.00000 -152 0
88 31 1.00E-09 1.00E-09 118 31 44.41300 1194.30000 -152 0
-88 0 0.0000 0.0000 -118 0 0.00000 0.00000 153 31 4.3300E+01 1.0629E+03
-88 0 0.0000 0.0000 119 31 44.74700 1214.80000 -153 0
89 31 1.00E-09 1.00E-09 -119 0 0.00000 0.00000 -153 0
-89 0 0.0000 0.0000 120 31 45.52900 1260.20000 154 31 3.2402E-01 1.1707E+01
-89 0 0.0000 0.0000 -120 0 0.00000 0.00000 -154 0
90 31 1.00E-09 1.00E-09 121 31 45.89500 1282.00000 -154 0
-90 0 0.0000 0.0000 -121 0 0.00000 0.00000 155 31 3.2515E-01 1.1748E+01
-90 0 0.0000 0.0000 122 31 46.29500 1304.50000 -155 0
91 31 1.00E-09 1.00E-09 -122 0 0.00000 0.00000 -155 0
-91 0 0.0000 0.0000 123 31 46.72700 1328.60000 156 31 3.1996E-01 1.1558E+01
-91 0 0.0000 0.0000 -123 0 0.00000 0.00000 -156 0
92 31 1.00E-09 1.00E-09 124 31 47.65900 1380.00000 -156 0
-92 0 0.0000 0.0000 -124 0 0.00000 0.00000 157 31 3.1365E-01 1.1330E+01
-92 0 0.0000 0.0000 125 31 48.12400 1405.10000 -157 0
93 31 1.00E-09 1.00E-09 -125 0 0.00000 0.00000 -157 0
-93 0 0.0000 0.0000 126 31 48.63300 1431.90000 158 31 1.9018E-01 3.4778E+00
-93 0 0.0000 0.0000 -126 0 0.00000 0.00000 -158 0
94 31 1.00E-09 1.00E-09 127 31 49.17100 1459.20000 -158 0
-94 0 0.0000 0.0000 -127 0 0.00000 0.00000 159 31 1.0000E+03 7.9317E-01
-94 0 0.0000 0.0000 128 31 49.74800 1488.30000 -159 0
95 31 1.00E-09 1.00E-09 -128 0 0.00000 0.00000 -159 0
-95 0 0.0000 0.0000 129 31 50.94100 1551.30000 160 31 13.53200 30.39310
-95 0 0.0000 0.0000 -129 0 0.00000 0.00000 -160 0 0.0000 0.0000
96 31 1.00E-09 1.00E-09 130 31 0.00000 0.00000 -160 0 0.0000 0.0000
-96 0 0.0000 0.0000 -130 0 0.00000 0.00000 161 31 1.353200 3.039310
-96 0 0.0000 0.0000 131 31 17.37200 34.04100 -161 1.611730 0.108712
97 31 0.540000 0.258850 -131 0 0.00000 0.00000 162 31 1.602110 4.184110
-97 0 0.0000 0.0000 132 31 18.47200 40.24400 -162 1.910280 0.129392
-97 0 0.0000 0.0000 -132 0 0.00000 0.00000 163 31 1.735690 4.613800
98 31 0.300000 0.473200 133 31 19.58500 47.19200 -163 1.864020 0.146703
-98 0 0.0000 0.0000 -133 0 0.00000 0.00000 164 31 1.585020 3.857850
-98 0 0.0000 0.0000 134 31 21.33800 56.46700 -164 1.743330 0.127573
99 31 1374.2500 79971.9000 -134 0 0.00000 0.00000 165 31 1.895960 4.413220
-99 0 0.0000 0.0000 135 31 22.13800 62.42900 -165 1.736370 0.207892

A4.20
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

166 31 1.731240 4.157870 -198 0 0.0000 0.0000 -240 2.479020 0.278346


-166 1.699910 0.165632 199 31 5094.1000 362560.0000 241 31 1.026240 2.849240
167 31 1.893310 5.149200 -199 0 0.0000 0.0000 -241 2.449640 0.339367
-167 1.939080 0.169859 -199 0 0.0000 0.0000 242 31 0.3571429 1.0629E+03
168 31 1.814380 4.906740 200 1 1.5707963 1.57079630 -242 0
-168 1.895990 0.164737 201 2 1.5707963 1.57079630 -242 0
169 31 1.381190 3.216400 202 3 1.5707963 1.57079630 243 31 50.742500 400.719000
-169 1.663040 0.110482 203 4 1.5707963 1.57079630 -243 0 0.0000 0.0000
170 31 1.401190 3.338000 204 5 1.5707963 1.57079630 -243 0 0.0000 0.0000
-170 1.698340 0.111459 205 6 1.5707963 1.57079630
171 31 1.609740 4.165110 206 7 1.5707963 1.57079630
-171 1.894690 0.135745 207 8 1.5707963 1.57079630
172 31 1.705940 4.428160 208 9 1.5707963 1.57079630
-172 1.821500 0.158513 209 10 1.5707963 1.57079630
173 31 1.667660 3.984190 210 11 1.5707963 1.57079630
-173 1.761620 0.152304 211 12 1.5707963 1.57079630
174 31 1.387270 3.184210 212 31 0.395866 1.005970
-174 1.662480 0.108970 -212 2.451300 0.128690
175 31 2.109060 5.690280 213 31 0.594744 1.409220
-175 1.863260 0.196238 -213 2.904480 0.161781
176 31 1.484980 3.715160 214 31 0.666475 1.931060
-176 1.819950 0.112744 -214 2.597220 0.173407
177 31 1.369100 3.074600 215 31 0.483909 1.257750
-177 1.594340 0.112926 -215 2.694170 0.136946
178 31 1.447140 3.511130 216 31 0.793979 2.005440
-178 1.760280 0.111459 -216 2.304260 0.325195
179 31 1.597980 4.164430 217 31 0.629848 1.770980
-179 1.940570 0.123662 -217 2.351610 0.207013
180 31 1.451260 3.512760 218 31 0.823975 2.355730
-180 1.727270 0.116081 -218 2.632890 0.211279
181 31 1.648130 4.321260 219 31 0.823975 2.355730
-181 1.958500 0.129391 -219 2.632890 0.211279
182 31 1.369190 3.141510 220 31 0.423887 1.083040
-182 1.641320 0.109788 -220 2.564660 0.131694
183 31 1.719850 4.565190 221 31 0.443901 1.131770
-183 1.880060 0.142719 -221 2.636590 0.133258
184 31 1.439030 3.553300 222 31 0.619342 1.458400
-184 1.761650 0.112601 -222 2.872700 0.179606
185 31 2.068960 5.563430 223 31 0.715471 2.009050
-185 1.897340 0.190592 -223 2.564040 0.211157
186 31 1.672820 4.355990 224 31 0.566264 1.396380
-186 1.960620 0.136024 -224 2.609990 0.195427
187 31 1.417190 3.377690 225 31 0.395866 1.005970
-187 1.680480 0.115911 -225 2.451300 0.128690
188 31 1.933410 5.282710 226 31 0.864079 2.607220
-188 1.900910 0.177119 -226 2.513910 0.215573
189 31 2.190630 5.805610 227 31 0.481767 1.209490
-189 1.872170 0.229658 -227 2.753630 0.134783
190 31 2.272160 5.920550 228 31 0.395866 1.005970
-190 1.880460 0.258360 -228 2.451300 0.128690
191 31 1.00E-09 1.00E-09 229 31 0.443901 1.131770
-191 0 0.0000 0.0000 -229 2.636590 0.133258
-191 0 0.0000 0.0000 230 31 0.594744 1.409220
192 31 1.00E-09 1.00E-09 -230 2.904480 0.161781
-192 0 0.0000 0.0000 231 31 0.443901 1.131770
-192 0 0.0000 0.0000 -231 2.636590 0.133258
193 31 1.00E-09 1.00E-09 232 31 0.594744 1.409220
-193 0 0.0000 0.0000 -232 2.904480 0.161781
-193 0 0.0000 0.0000 233 31 0.411878 1.051380
194 31 1.00E-09 1.00E-09 -233 2.518020 0.130549
-194 0 0.0000 0.0000 234 31 0.666475 1.931060
-194 0 0.0000 0.0000 -234 2.597220 0.173407
195 31 1.00E-09 1.00E-09 235 31 0.481767 1.209490
-195 0 0.0000 0.0000 -235 2.753630 0.134783
-195 0 0.0000 0.0000 236 31 0.823975 2.355730
196 31 1.00E-09 1.00E-09 -236 2.632890 0.211279
-196 0 0.0000 0.0000 237 31 0.619342 1.458400
-196 0 0.0000 0.0000 -237 2.872700 0.179606
197 31 1.00E-09 1.00E-09 238 31 0.443901 1.131770
-197 0 0.0000 0.0000 -238 2.636590 0.133258
-197 0 0.0000 0.0000 239 31 0.864079 2.607220
198 31 1.00E-09 1.00E-09 -239 2.513910 0.215573
-198 0 0.0000 0.0000 240 31 0.945158 2.729180

A4.21
ANNEXE 4 : DISCRETISATION DU VIADUC DE MILLAU

CARACTERISTIQUES MECANIQUES

1 : acier 2.1000E+08 3.0000E-01


2 : béton 4.3064E+07 1.8000E-01
3 : acier haubans 1.9000E+08 3.0000E-01
4 : éléments raides 2.1000E+13 -1.0000E+00

LONGUEUR MORTE DES CABLES

2S : 66.944526
4S : 89.676132
6S : 113.514469
8S : 137.899796
10 S : 162.653868
2N : 64.803501
4N : 86.994787
6N : 110.433254
8N : 134.488021
10N : 158.834341
11S : 175.124653
11N :170.828647

CHARGES

N0 FX FY MZ
1 0 0.0000 -0.0100 0.0000
2 0 0.0000 -15.5000 cadres | sur toute la longueur (kN/m)
3 0 0.0000 -3.1400 patins poussage | sur toute la longueur (kN/m)
4 0 0.0000 -14.2200 equipements | sur toute la longueur (kN/m)
25 -2.75 surch const | sur toute la longueur (kN/m)
26 -1029.21 12861. passerelle | au porte a faux (kN)
27 -1200. tab-pyl+pyl | au pied du pylone (2x) (kN)
30 -550. surch noeud tab-py| au pied du pylone (2x) (kN)
35 -3.678 ancrages avec haub|charge ponctuelle (kN)
36 -3.379 ancrages sans haub| (kN)
37 -3.03 cadres cc |sur toute la longueur (kN/m)

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