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A ma chère mère, Mme LEUMALEU Brigitte pour qui notre survie n’a
pas de prix et qui m’a donné le goût et les moyens d’apprendre.
i
SOMMAIRE
DEDICACES............................................................................................................................................ i
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................................iii
RESUME ................................................................................................................................................. iv
ABSTRACT .............................................................................................................................................v
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... vi
LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................................. vii
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : STRUCTURE DE PROPRIETE ET QUALITE DE L’AUDIT ........................ 8
CHAPITRE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES ET CONCEPTUELSSUR LA STRUCTURE DE
PROPRIETE ET LA QUALITE DE L’AUDIT ...................................................................................... 9
SECTION I : NOTION DE STRUCTURE DE PROPRIETE ............................................................ 9
SECTION II : ANALYSE DU CONCEPT : QUALITE D’AUDIT ................................................. 17
CHAPITRE 2 : IMPACT DE LA LA STRUCTURE DE PROPRIETE ET LA QUALITE DE
L’AUDIT ............................................................................................................................................... 27
SECTION I : THEORIES MOBILISEES POUR L’ETUDE ........................................................... 27
SECTION II : SYNTHESE DE LA LITTERATURE ET DEDUCTION DES HYPOTHESES ..... 39
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’IMPACT DE LA NATURE DE
L’ACTIONNARIAT AU SEIN DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES SUR LA QUALITE DE
L’AUDIT EXTERNE............................................................................................................................ 46
CHAPITRE 3 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ................................................ 47
SECTION I : CHOIX DE L’ECHANTILLON ET METHODE DE COLLECTE DES DONNEES47
SECTION II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES VARIABLES ET METHODE DE
TRAITEMENT ................................................................................................................................. 52
CHAPITRE 4 : NATURE DE L’ACTIONNARIAT DANS LES ENTREPRISES AU CAMEROUN
ET QUALITE DE L’AUDIT ................................................................................................................ 57
SECTION I : RESULTAT DES ANALYSES DESCRIPTIVES ..................................................... 57
SECTION II : RESULTAT DES ANALYSES EXPLICATIVES ................................................... 62
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 77
ANNEXES : .......................................................................................................................................... 84
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 91
ii
REMERCIEMENTS
Malgré les obstacles et les difficultés qui ont entaché ce travail, ce mémoire représente
un investissement important pour nous et ces résultats n’auraient sans doute pas existé sans la
présence de nombreuses personnes que nous tenons à remercier ici.
Nos premières pensées vont naturellement au docteur Fidèle NWAMEN, chargé de
cours à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Dschang qui a
bien voulu nous encadrer dans la production de ce mémoire. Sa disponibilité, son écoute, sa
patience, ses conseils et recommandations nous ont facilités la rédaction.
Nous remercions aussi le docteur OMENGUELE, chargé de cours à la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Bamenda qui n’a ménagé aucun effort
pour nous accompagner dans l’accomplissement de cette tâche.
Nos pensées vont également vers docteur HIKOUATCHA Prince, dont la relecture a
contribué à l’accomplissement de cette tâche.
Nous pensons aussi à KOMBOU MOFFO Alain Stéphane, notre camarade de
promotion, ami et frère qui a toujours su faire la conjonction du « bâton » et de la « carotte »
pour nous booster dans cette aventure.
iii
RESUME
iv
ABSTRACT
The objective of this research is to investigate the effect of ownership structure (that is
concentration of ownership, managerial property and institutional ownership) on the quality
of external audit, as measured by membership from the firm to an international network and
the evolution of audit fees. The results of the multinomial logistic regression show that the
concentration of ownership positively affects the demand for a better audit quality. These
results also demonstrate that there is a positive and significant relationship between
managerial property and the quality of the audit. This result is contrary to some works which
rather found a significant and negative link between the managerial property and the quality
index of the audit. However, the results of the regression did not produce a significant link
between institutional ownership and the two measures used to assess the quality of the audit in
this study.
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES ACRONYMES
AU : Acte Uniforme
AUS : Acte Uniforme Société Commerciale
DG : Directeur Général
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
IASB : International Accounting Standards Board
IAASB : International Auditing and Assurance Standards Board
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PDG : Président Directeur Général
S.A : Société Anonyme
SARL : Société A Responsabilité Limitée
TCT : Théorie des Coûts de Transactions
vii
INTRODUCTION GENERALE
Les scandales financiers des décennies récentes comme Enron et « Tyco International
», Wor dcom, Parmalat et Hollinger, aux États-Unis, en Europe et au Canada respectivement
(Charreaux, 1997) ont davantage attiré l’attention et levé l’intérêt pour le débat sur la
gouvernance d'entreprise et de son effet sur la performance des entreprises. Le plus médiatisé
a été celui de la société « Enron », du secteur de l’énergie. Sa valeur boursière a connu une
croissance irréelle de 90% en une seule année. Alors que dans la réalité, et avec la complicité
du cabinet d’audit « Arthur Andersen », l’entreprise gonflait artificiellement ses profits tout
en masquant ses déficits par la création de plusieurs sociétés écrans. Ces différentes faillites
montrent ainsi la fragilité des systèmes de gouvernance.La recherche académique a également
mis en lumière que les pratiques contraires à l'éthique de l'information financière, telles que le
retraitement des états financiers frauduleux sont souvent associées à la mauvaise gouvernance
(Beasley, 1996 ; Cohen et al., 2004; Farber 2005). Pour atténuer ces scandales, diverses
réformes et normes ont été élaborées non seulement au niveau des pays, mais aussi au niveau
international tel que la loi de Sarbanes-Oxley aux États-Unis, le code combiné au Royaume-
Uni, la loi de sécurité financière en France et l'Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique (OCDE). Il ressort de ces scandales un problème de qualité de
l’information produite.
Malgré ces réformes et normes misent sur pied pour atténuer ces scandales liées à la
mal gouvernance, on assiste toujours à la fermeture des entreprises partout dans le monde.
Nous nous souvenons ainsi des déboires de Vivendi Universal et de Teisseire en France, de
l’affaire Société Générale en Janvier 2008 qui a value à son ex-trader une amende et la prison
ferme, de l’« opération épervier1» encore d’actualité au Cameroun qui a conduit à l’arrestation
des dirigeants des sociétés à capitaux publics.Ces scandales financiers viennent renforcer le
besoin accru de transparence dans la gestion des entreprises et l’urgence de la mise en place
de mécanismes qui assurent une meilleure protection des actionnaires.
1
L’Opération Épervier est le nom donné par les médias à une vaste opération judiciaire dans le cadre de la lutte
contre la corruption au Cameroun. Cette opération a été lancée à l'initiative du Premier ministre Ephraïm Inoni en
2004 sous la pression des bailleurs de fonds internationaux et a été placé sous la responsabilité de la police
judiciaire. D'anciens ministres et des dirigeants d'entreprises publiques ont été arrêtés et condamnés dans le cadre
des opérations Épervier dont la dernière arrestation en novembre 2014
1
Les scandales financiers sus-évoqués témoignent de différentes formes de problèmes
d’imperfection des structures de gouvernance et rappellent fortement que les dirigeants ont
toujours la possibilité et une imagination débordante pour faire apparaître dans les comptes
une situation financière très avantageuse, profitant notamment d’une situation propice
d’asymétrie d’information. Avec ces manipulations comptables, les comptes sociaux perdent
leur crédibilité et fiabilité requises. L’intervention d’une autorité de contrôle indépendante et
compétente paraît alors utile en vue d’assurer une crédibilité à l’information produite, et
permettre aux utilisateurs de faire confiance aux données comptables communiquées
(Carassus et Cormier, 2003) : il s’agit de l’auditeur externe. En effet, l’audit externe, un des
mécanismes de gouvernement des entreprises (O’Sullivan et Diacon, 1999 ; Yeoh et Jubb,
2001), a pour principal objectif de garantir la fiabilité des données comptables diffusées. Il
contribue par la même à atténuer l’asymétrie d’information sous-tendant la relation entre les
différents partenaires économiques, à résoudre les conflits d’agence considérés comme
entrave majeure au développement et à la pérennité des entreprises et, à réduire les coûts y
afférents (Jensen et Meckling, 1976 ; Anderson et al, 1993 ; Charreaux, 1997 ; Yeoh et Jubb,
2001). A cet effet, Tondeur et Coulombe (2001) considèrent qu’un contrat basé sur une
information fiable et vérifiable est un atout certain pour minimiser les coûts inhérents aux
conflits opposant les différents intervenants de l’entreprise. Par ailleurs, il a été avancé que la
qualité des données comptables divulguées est intimement liée à la qualité de l’audit externe
(Becker et al, 1998 ; Velury et al, 2003). Conjointement, la demande d’une qualité
différenciée d’audit est perçue comme étant une réponse immédiate à un accroissement des
coûts d’agence (Francis et Wilson, 1988 ; Copley et al, 1995 ; Abbott et Parker, 2000 ; Piot,
2001, Collis et al, 2004 ; Hay et Davis, 2004). Cependant, très peu d’études se sont intéressées
à explorer la relation entre la demande de la qualité de l’audit externe et les autres
mécanismes de gouvernement d’entreprises (Yeoh & Jubb, 2001 ; Velury et al, 2003). Dès
lors, il semble pertinent d’appréhender l’interaction éventuelle entre l’efficacité du contrôle
assuré par certaines structures de gouvernance (particulièrement la concentration du capital, la
participation institutionnelle et la propriété managériale) et la demande d’une qualité
différenciée d’audit.
La plus-value qu'apportera ce travail est que, très peu d'études se sont intéressées à
explorer les interactions entre la structure de propriété et la qualité de l’audit en contexte
camerounais. Ainsi, étant donné la grande importance des mécanismes de gouvernance
interne qui existent au sein de l'entreprise, l'objectif de ce travail de recherche est d’attirer
l’attention des gestionnaires sur le fait que, dans le cadre de la gouvernance, la structure de
2
propriété est un facteur déterminant de la qualité de l’audit. Cependant, dans le contexte
camerounais, les études portant sur la structure des éléments de la gouvernance des
entreprises, de leurs effets sur l’audit, sont à notre connaissance peu nombreuse. De plus, il
devient alors intéressant d’insister sur la qualité de l’information financière divulguée dans le
cadre de la gouvernance ; ce qui permettra aux entreprises d'éviter la duplication des
manœuvres frauduleuses et des contrôles, et donc d'augmenter la richesse des actionnaires.
Dans le cadre de notre travail, nous pouvons simplement considérer la structure de
propriété comme la façon dont l’entreprise est gérée et contrôlée. C’est l’ensemble d’outils de
contrôle et de gestion, pouvant inciter les dirigeants à rétablir l’équilibre en faveur de tous les
stakeholders, en créant et répartissant équitablement la richesse afin d’améliorer l’efficacité
de l’entreprise. Nous retiendrons cette définition pour notre recherche. La qualité de l’audit
constitue une garantie fondamentale de la vraisemblance des contrôles et de la crédibilité des
rapports divulgués par les auditeurs. La majorité des écrits en la matière considèrent que
cette "qualité d’audit" dépend essentiellement de la "qualité de l’auditeur" lui-même, et
notamment de son indépendance et de ses compétences. Néanmoins, d’autres recherches
récentes contestent ces composantes en démontrant que la relation positive entre la qualité
d’audit et la qualité de l’auditeur n’est pas toujours vérifiée. Sur un plan conceptuel, la
compétence et l’indépendance sont vulnérables à certains risques courants dans l’entreprise,
tels que la sélection adverse et la dépendance envers les dirigeants. La mise en œuvre
empirique de cette approche est aussi critiquable vu la variabilité des tendances dégagées et
leur incapacité dans la prédiction de la qualité des travaux d’audit réalisés (Lang et Chang,
1994 ;Fuerman, 2004). Ces travaux pourraient avoir des limites dans le contexte du Cameroun
où la majorité des entreprises sont des propriétés familiales.
Il nous convient donc à partir des constats faits sur les travaux des auteurs ci-haut, de
mener notre recherche sur les mécanismes de gouvernance et la qualité des informations
financières produites par les entreprises dans le contexte camerounais.
Au regard des constats faits plus haut, du contexte camerounais et de la littérature
présentée avec ses limites, la question centrale que soulève ce travail est celle de savoir : si
la structure de propriété a une influence sur la qualité de l’audit? En d’autres termes, il est
question d’analyser l’indépendance des auditeurs en fonction de la séparation des pouvoirs
au sein des entreprises. Cette question centrale peut être séquencée en trois questions
subsidiaires :
- Est- ce que la propriété managériale a une incidence sur la qualité de l’audit?
- Quel lien peut-on établir entre la concentration du capital et la qualité de l’audit ?
3
- La propriété institutionnelle peut-elle être un facteur déterminant de la qualité de
l’audit ?
4
managériale permet, en effet, de diminuer l’intensité des conflits entre dirigeants et
actionnaires, ce qui influence la qualité requise de l’audit dans le même sens. Elles ont
également, constaté une relation négative et significative entre la part du capital détenue par
les investisseurs institutionnels et l’indice de la qualité d’audit externe. Les institutionnels
semblent ainsi exercer leur pouvoir d’influence et de contrôle au sein des assemblés générales
et des conseils d’administration pour limiter l’opportunisme des dirigeants. Il en résulte qu’ils
ne seront pas particulièrement exigeants lorsque l’auditeur effectuera son travail de
vérification. Toutefois, malgré le pouvoir de contrôle des dirigeants dont disposent les
actionnaires majoritaires, ces derniers font appel aux services d’un auditeur de qualité pour se
protéger contre les effets néfastes de l’enracinement des dirigeants.
Les auteurs comme Fan et Wong (2002) et Hay et al. (2008) montrent que lorsque la
propriété est concentrée, les conflits d’intérêt entre les dirigeants et les actionnaires ou encore
entre les actionnaires majoritaires et les minoritaires s’accentuent. Il en résulte qu’une bonne
qualité de l’audit externe sera exigée (Lajmi et Gana 2011). Notre première hypothèse est la
suivante :
Hypothèse 1 : Il existe une relation significative entre la concentration de propriété et la
qualité de l’audit.
Les travaux de Lajmi et Finet (2008) ont montré une relation positive et significative
entre la propriété managériale et la qualité de l’audit externe approchée par les honoraires
versés aux commissaires aux comptes. Selon ces auteurs, les dirigeants ayant des proportions
importantes dans le capital, demandent un audit de qualité afin de montrer aux actionnaires
qu’ils agissent dans leurs intérêts. Sur cette base, nous élaborons notre seconde hypothèse
comme suit :
Hypothèse 2 : Il existe une relation significative entre la propriété managériale et la qualité de
l’audit.
D’après les études de Mitra et al. (2007), il existe une relation plutôt négative entre
la propriété institutionnelle et la qualité de l’audit externe. En fait, les investisseurs
institutionnels semblent avoir la motivation et la capacité de contrôler, par eux-mêmes, les
dirigeants de l’entreprise (Lajmi et Gana 2011). Notre troisième hypothèse est donc formuler
comme suit :
Hypothèse 3 : Il existe une relation significative entre la propriété institutionnelle et la qualité
de l’audit.
5
IV- INTERET DE LA RECHERCHE
V – METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Pour mener à bien cette étude, l'approche qui semble la plus appropriée est la
démarche hypothético-déductive. Il s'agit d'une approche qui va de l'analyse critique de la
littérature à la vérification des hypothèses, ceci dans le but de nous permettre de mieux
appréhender l'influence de la structure de propriété sur la qualité de l’audit. L’échantillon est
constitué d'un ensemble de 60 entreprises des villes de Douala et Bafoussam au Cameroun,
car les données de la direction de la statistique nous ont permis de constater que plus de 85 %
des entreprises exercent leurs activités dans la région du littoral. C’est ainsi que cette région a
été retenue comme base d’enquête. La ville de Bafoussam a été choisie du fait de sa proximité
avec l’université. La démarche suivie dans notre étude est la démarche hypothético-déductive.
Ainsi, il sera d'une grande importance pour nous d'assembler les travaux théoriques et
empiriques nécessaires dans notre domaine d'étude pour élaborer des hypothèses qui seront
ensuite testées en utilisant les différents tests statistiques correspondants. Les données
utilisées sont à la fois de nature qualitative et quantitative, l'outil de collecte des données étant
le questionnaire.
6
Toutefois, étant donné l'objectif de cette étude qui est d'évaluer l'effet de la structure
de propriété sur la qualité de l’audit dans les entreprises au Cameroun, nous allons dans la
première étape, procéder à une analyse statistique des variables indépendantes en utilisant une
analyse descriptive. Dans la deuxième étape, nous allons utiliser un modèle d'analyse à trois
variables pour déceler l'effet de chaque variable indépendante sur la variable dépendante
(qualité de l’audit) des entreprises au Cameroun et enfin, pour ce qui est de l'interaction,
compte tenu des limites de la précédente analyse (étape 2) nous procèderons par une
régression logistique pour déterminer la qualité de la relation qui existe entre les variables
dépendantes et indépendantes.
7
PREMIERE PARTIE : STRUCTURE DE PROPRIETE ET
QUALITE DE L’AUDIT
Dans cette première partie aura donc pour double objectif de présenter les concepts de
théoriques de la structure de propriété et de la qualité de l’audit (chapitre 1) ; et de faire une
revue de la littérature qui constituera notre base d’hypothèses (chapitre 2).
8
CHAPITRE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES ET CONCEPTUELSSUR
LA STRUCTURE DE PROPRIETE ET LA QUALITE DE L’AUDIT
9
I.2- Les différentes formes de la structure de propriété
Tel que ci-dessus, la structure de propriété peut être appréhendée à travers la propriété
managériale, la concentration de la propriété, la propriété institutionnelle et la propriété
familiale.
I.2.1- La propriété managériale
Ces argumentations théoriques ont été justifiées par des études empiriques. Gul et al.
(2004) et Trabélsi (2005) ont montré que la faible participation des dirigeants dans le
capital de l’entreprise creuse l’écart entre les intérêts des actionnaires et les intérêts des
dirigeants. Il en résulte que les actionnaires engagent un coût de surveillance supplémentaire
pour contrôler les comportements opportunistes de ces derniers. Face à cette situation, les
dirigeants sont incités à améliorer la qualité de divulgation pour éviter que les
actionnaires instaurent un mécanisme de surveillance et protéger leurs réputations et leurs
postes. Cependant, lorsque les managers détiennent une part significative des actions de
la firme, ils jouissent de ce pouvoir décisionnel pour préserver les informations
privilégiées au détriment [Chau et Gray (2000) et Gelb (2000) sur les entreprises
américaines ; de Mamoghli et al. (2007) dans le contexte institutionnel Français].
10
I.2.2- La concentration de la propriété
11
Dans un contexte Est Asiatiques (Hong Kong, Japon, Philippine Singapore,
Taiwan…), Fan et Wong (2002) ont démontré que la séparation des droits de vote et des
droits de propriété permet aux actionnaires majoritaires plus de pouvoir d’expropriation
des minoritaires. Les mêmes effets ont été approuvés par Ho et Wong (2001), en étudiant les
aspects de la structure de propriété qui peuvent influencer la qualité de la communication
financière auprès de 98 entreprises de Hon Kong. Plus récemment, Birt et al. (2006) ont
souligné que l’entreprise ayant une structure d’actionnariat concentré n’accorde pas une
grande importance à la communication financière. Ils suggèrent que si le nombre des
investisseurs dépasse un seuil de 20, l’entreprise sera incitée à publier.
Pour les acteurs du marché, les rapports imprimés ont constitué, pendant
longtemps, un élément essentiel de l’information financière. Toutefois, le dynamisme que
connaît le monde des affaires a rendu les informations contenues dans ces supports de plus en
plus inadéquates par rapport aux besoins des utilisateurs (Koreto1997). Dans ce nouvel
environnement, et avec le fort développement technologique, l’Internet est devenu un des
supports privilégiés de communication permanente.
Plusieurs études ont examiné les déterminants de la diffusion de l’information
financière à travers les sites Web institutionnels des entreprises. Ettredge et al. (2002) ont été
parmi les premiers qui ont étudié l’Internet comme un support de publication
privilégié. Ils ont examiné la relation entre l’étendue de divulgation via Internet et
certains déterminants intrinsèques à la firme. En étudiant les sites Web de 193 entreprises
américaines, ces auteurs ont trouvé que le niveau de divulgation par Internet est soutenu
par la dispersion de la structure d’actionnariat. Dans un contexte différent, Xiao et al.
(2004) suggèrent que dans une structure concentrée, les actionnaires individuels n’ont aucun
effet sur la qualité du site web de l’entreprise, en effet, ces investisseurs détenant une faible
proportion du capital ne peuvent pas supporter les coûts de l’information qui excèdent parfois
leurs revenus prévus, d’où un faible accès à l’Internet. Les mêmes constats ont été confirmés
par Trabelsi (2005) suggérant que les entreprises ayant une forte pression des
investisseurs et un niveau faible de complexité de la communication traditionnelle
divulguent plus volontairement des informations financières via leurs sites institutionnels.
De leur part, Marston et Polei (2004) ont examiné les facteurs explicatifs de la divulgation par
Internet sur 50 entreprises cotées à la bourse de Frankfurt au cours de deux périodes du 12
juillet au 26 juillet 2000 et du 25 mai au 3 juin 2003. Les résultats de leur régression montrent
que la structure de propriété et la taille sont significatives pour l’échantillon étudié sur
la période 2000. Quant à l’échantillon de 2003, la structure de propriété n’a pas eu un impact
12
significatif sur l’étendue et sur la forme de présentation des informations divulguées
via Internet. Plus récemment, Grzybkowski. et Wojcik (2006), étudiant la qualité des sites
Web des entreprises Britanniques et Polonaises, ont montré que les grandes entreprises
à forte dispersion utilisent mieux l’Internet comme moyen de communication privilégié qui
permet d’accroître la transparence de ces entreprises. Ce constat est approuvé par Pervan
(2006) qui a dénoté que la proportion des actions détenues par le public est corrélée
significativement et d’une manière positive au niveau de divulgation via Internet des
entreprises de la Slovénie.
Dans le cadre de la comptabilité Internationale, des théories de l’agence, du
signal et des coûts d’information, Paturel et al. (2006) ont examiné les motivations de la
communication financière à travers les sites Web de 106 entreprises françaises apportant à
l’indice SBF 120 et de 76 firmes britanniques composant l’indice FTSE 100. Leurs résultats
ont approuvé que le niveau de présentation d’information financière via Internet, des
entreprises britanniques, est affecté positivement par la diffusion du capital.
I.2.3- La propriété institutionnelle
13
l’entreprise qu’à celles publiées. En outre, Ginglinger et L'Her (2006) accentuent que les
investisseurs institutionnels offrent une bonne protection des intérêts des minoritaires dans les
pays de droit civil, où les droits des investisseurs ne sont pas protégés.
I-2-4- La propriété familiale
14
faculté de ne pas constituer un conseil d'administration et peut juste désigner un
administrateur général qui assume sous sa seule responsabilité, les fonctions d'administration
et de direction de la société.
Les fonctions d’administration et de direction des sociétés commerciales ne peuvent en
effet, être confiées qu’à des personnes (dirigeants et actionnaires notamment), acteurs
de la gouvernance des sociétés commerciales remplissant certaines conditions posées
par des dispositions légales . Vis-à-vis des tiers, le principe est que les dirigeants peuvent
accomplir tous les actes que la loi ne réserve pas à la compétence des assemblées générales
d'associés. Sur cette base, les gérants assurent la gestion courante de la société. Dans
les rapports avec les associés, les statuts peuvent valablement limiter les pouvoirs
légaux de gestion des dirigeants. Aussi, le législateur de l’OHADA détermine avec le plus
grand soin les circonstances dans lesquelles la responsabilité civile des représentants légaux
peut être mise en œuvre.
Aux termes de l'article 414 de l'AUSC-R, le mode d'administration de chaque
société anonyme est déterminé de manière non équivoque par les statuts qui choisissent entre :
- La société anonyme avec conseil d’administration
- La société anonyme avec administrateur général
Par ailleurs, le législateur de l’OHADA a opéré une séparation des fonctions
d’administrateur et de directeur général, mais cette séparation n’est pas stricte. Les
Professeurs RIVES -LANGE et NOTTE affirment que les termes « direction », « gestion
» et « administration » sont, lato sensu, équivalents, car ils désignent un ensemble de
pouvoirs attribués par la loi et les statuts à une ou plusieurs personnes pour conduire l’activité
d'une personne morale.
I.3.1- La société anonyme avec conseil d’administration
15
que : La société anonyme avec conseil d'administration est dirigée soit par un président-
directeur général, soit par un président du conseil d’administration et un directeur général.
Lorsque cette forme de société est par un PDG, celui-ci préside le conseil
d'administration et les assemblées générales, assure la direction générale de la société et
représente celle-ci dans ses rapports avec les tiers. Pour l'exercice de ces fonctions, il est
investi des pouvoirs les plus étendus qu'il exerce dans la limite de l'objet social et sous
réserve de ceux expressément attribués aux assemblées générales ou spécialement
réservés au conseil d'administration par des dispositions légales ou statutaires.
Lorsque la SA est dirigée par un PCA et un DG, seuls les actionnaires sont membres
du Conseil d’administration. Il peut y avoir en son sein, dans la limite des 1/3, des
membres non actionnaires de la société. Il faut souligner ici que l’Acte Uniforme a
permis l’organisation d’une structure duale de direction. L’organe détenteur de la
souveraineté est l'assemblée générale des actionnaires. C’est elle qui nomme, contrôle et
révoque les administrateurs. La participation à ces assemblées est un droit inaliénable de
l'actionnaire et un gage de transparence dans la gestion des sociétés anonymes.
Les pouvoirs du PCA sont limités en ce qu’il représente le Conseil d'administration,
organise et dirige les travaux de celui-ci. Il a donc simplement un rôle de
représentation et d'organisation du conseil d'administration et ne représente pas la
société dans ses rapports avec les tiers. Telle qu'elle est prévue par l'Acte Uniforme
relatif au droit des sociétés commerciales, notamment en ses articles 477 et suivants, la
gouvernance en mode dual a l'avantage de déconcentrer la direction de la société en
répartissant tous les pouvoirs entre le Conseil d'Administration, le président du Conseil
d'administration et le directeur général.
I.3.2- La SA avec administrateur général
16
a le mérite de montrer la nature et l’étendue des fonctions de l’administrateur général.
Toutefois, l’Acte uniforme précité ouvre la possibilité pour la société anonyme, de
désigner un administrateur général adjoint, en vue d’assister l’administrateur général dans
l’exercice de ses fonctions sociales.
L’administrateur général a un pouvoir général d’administration et de direction de la
société, donc d’accomplir l’ensemble des actes nécessaires ou utiles à la réalisation de l’objet
social. Il représente la société dans ses rapports avec les tiers. Pour cela, il est investi, selon
l’article 498 alinéa 3 de l’Acte Uniforme, des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances au nom de la société, à la différence du conseil d’administration
qui décide seulement. Excepté pour les pouvoirs expressément réservés aux assemblées
générales par l’Acte uniforme ou par les statuts. Il convoque et préside les assemblées
générales.
Après avoir présenté la notion de structure de propriété dans ces contours théoriques,
de même que son appréhension par le législateur OHADA, nous passer à l’analyse de la
qualité de l’audit.
17
II.1- Bref historique de l’audit
18
II.2- Définition de la qualité de l’audit et examen de ses incidences économiques
La notion de « qualité de l’audit » n’est guère un concept nouveau, aussi bien dans le
monde institutionnel que dans l’univers de la recherche en comptabilité contrôle audit.
Cependant, elle demeure, somme toute, intrinsèquement peu étudiée.
La qualité de l’audit est appréhendée à travers la vision retenue par la
littérature académique, afin d’identifier des clefs de compréhension de sa définition tant
à partir des résultats avancés par les études empiriques qu’en analysant la vision
institutionnelle retenue par les législateurs européens notamment. Une fois la définition de la
qualité de l’audit présentée, nous présenterons les critères d’appréciation de la qualité de
l’audit, les déterminants de la qualité de l’audit de même que ses conséquences économiques
et sociales.
II.2.1- Définition de la qualité de l’audit
Dans la littérature académique, pour définir la qualité de l’audit, les auteurs se réfèrent
couramment à la définition proposée par DeAngelo (1981). Cette chercheuse définit la qualité
de l’audit comme étant la probabilité conjointe pour un auditeur externe, de détecter
une anomalie dans les états financiers de son client (compétence) et de communiquer cette
anomalie auprès des utilisateurs de ces états financiers (indépendance). Dans des travaux
antérieurs bien trop rarement cités, Watts et Zimmerman (1979) opérationnalisent l’utilité
perçue de l’audit par les parties prenantes de l’entreprise en l’assimilant à la probabilité de
divulgation de l’auditeur d’une anomalie existante, P[Z/Y], définie comme suit :
P[Z/Y] = P[Y] × P[X/Y] × P[Z/W]
Où : Z = l’auditeur divulgue une anomalie ; Y = l’anomalie existe ; X = l’auditeur
détecte une anomalie ; W = l’auditeur détecte une anomalie existante et P[.] l’opération de
probabilité.
Pour Watts et Zimmerman (1979), l’utilité de l’auditeur, c’est-à-dire l’intérêt de
ses travaux pour les parties prenantes de l’entreprise, peut se définir, de manière
mathématique, comme la probabilité conditionnelle que ce dernier divulgue une
anomalie existante. De manière plus précise, cette utilité est évaluée au travers du produit de
trois probabilités :
- La première matérialise la probabilité d’existence d’une anomalie significative
dans les comptes de l’entreprise (notée P[Y]), cette probabilité dépendant de la qualité du
système d’information de l’entreprise auditée, de la compétence des équipes de reporting,
etc… ;
19
- La deuxième mesure la vraisemblance pour l’auditeur de découvrir une anomalie
significative sachant qu’elle existe (notée P[X/Y). Elle est l’expression de la compétence
de l’auditeur ;
- Enfin, la troisième probabilité exprime le fait que l’auditeur pourra communiquer
avec honnêteté et impartialité une anomalie existante et découverte (notée P[Z/W]).
Cette dernière probabilité exprime l’indépendance de l’auditeur visà-vis de son client.
Pour que les marchés ou parties prenantes attribuent une utilité non nulle aux travaux
d’audit, les auteurs soulignent qu’il est nécessaire que les trois probabilités soient
concomitamment non nulles. Cette définition est intéressante à de nombreux égards. D’une
part, elle met en lumière que si l’entreprise ne présente aucune anomalie significative
dans l’élaboration de ses comptes, l’utilité de l’auditeur ne sera pas valorisée par les parties
prenantes et ce quels que soient les gages de compétence et d’indépendance apportés
par l’auditeur. Autrement dit, une bonne qualité des états financiers n’implique pas
forcément une bonne qualité d’audit. D’autre part, en prenant le cas opposé, toujours selon
cette vision, un audit diligenté, avec compétence et indépendance, ne saurait impliquer une
information financière de bonne qualité. Dans pareille situation, les parties prenantes
conféreront à l’audit une utilité non nulle car il aura permis de révéler que les états financiers
pouvaient être sujets à discussion.
II.2.2- Appréciation de la qualité de l’audit
Au plan académique, les travaux de recherche sur la qualité de l’audit font la distinction entre
« qualité subjective » et « qualité objective ». Dans cette recherche, les termes « qualité
subjective » et « qualité objective » désignent respectivement « qualité perçue » et « qualité
réelle », comme l’ont déjà souligné d’autres auteurs, comme Prat-dit-Hauret (2003), Richard
(2003) et Portal (2011).
La qualité subjective de l’audit se définit comme la réalité de l’audit que les
utilisateurs des états financiers construisent dans leur for intérieur et à laquelle, le chercheur
va s’intéresser par la suite en tant que sujet d’étude. Il s’agit d’une qualité perçue.
La qualité objective de l’audit, quant à elle, désigne la qualité réelle de l’audit et qui
existe en dehors de toute représentation mentale des utilisateurs des états financiers.
Sur la base des travaux de Watts et Zimmerman (1979) et De Angelo (1981),
les recherches empiriques sur la qualité de l’audit vont principalement être axées sur le
développement des seules caractéristiques de la compétence et de l’indépendance de
l’auditeur. Ces recherches peuvent se regrouper en deux sous-groupes : les études
20
s’intéressant aux déterminants de la qualité de l’audit et celles portant sur les
conséquences économiques et sociales de la qualité de l’audit.
II.2.3- Etudes empiriques sur les déterminants de la qualité de l’audit
L’une des premières études empiriques sur les déterminants de la qualité de l’audit, a
été conduite sur la base d’entretiens réalisés auprès de directeurs généraux de 172 cabinets
d’expertise comptable américains, au cours de la période 1972-1977, par Arnett et
Danos(1979). Ils y soulignent que la profession des auditeurs légaux est fortement
structurée par certains facteurs environnementaux, sociaux, politiques et économiques,
tels que la règlementation de la profession ou encore la taille des entreprises auditées.
Ceci, pouvant conduire les cabinets d’audit à une (hyper)spécialisation c’est-à-dire à opérer
dans des secteurs d’activité très spécifiques (grande distribution, assurance) voire a
contrario à une (ultra)diversification de leurs lignes métiers, c’est-à-dire des cabinets
d’audit proposant des gammes d’intervention très large (audit des systèmes d’information,
évaluation).
Ils en concluent que la structuration du marché de l’audit influence grandement
la qualité des travaux conduits par les auditeurs.
Dans ce même esprit, Deis et Giroux (1992) observent que la qualité de l’audit
est associée à la durée de mandat entre l’auditeur et l’audité mais également au nombre de
clients que l’auditeur détient dans son portefeuille. Ces conclusions semblent rejoindre celles
avancées par DeAngelo (1981) et Watts et Zimmerman (1979) qui résument les déterminants
de la qualité de l’audit à deux facteurs essentiels : (1) la compétence et (2) l’indépendance de
l’auditeur.
L’auditeur est ainsi déclaré compétent si et seulement si il dispose tout à la
fois de capacités significatives en ressources intellectuelles, humaines, technologiques et de
capacités processuelles, internes au cabinet, pour mener à bien conjointement les
différents dossiers d’audit dont il est responsable. Pour DeAngelo (1981), l’indépendance
renvoie davantage à des qualités éthiques, propres à chaque individu et se caractérisent par
21
l’impartialité de jugement et l’honnêteté intellectuelle. Pour Arnett et Danos (1979),
l’indépendance requiert que les auditeurs portent un regard extérieur sur l’enracinement
dans la réalité économique des états financiers de leurs clients.
Selon Mautz et Sharaf (1961), l'indépendance psychologique ou d’apparence se définit
comme la manière dont l'auditeur approche une situation d'audit et dont il analyse de manière
non biaisée, les différentes preuves d'audit. Pour Dopuch et al. (2003), tandis que
l’indépendance objective est difficilement observable par les investisseurs,
l’indépendance subjective est l’évaluation que les investisseurs feront de la qualité réelle de
l’audit au travers des honoraires non-audit divulgués. Les auteurs expliquent que
l’indépendance d’apparence via l’appréciation des honoraires non-audit a un effet négatif
sur l’indépendance de fait, et par conséquent, réduit l’efficience des marchés financiers.
Dans son analyse, Prat-dit-Hauret (2003) regroupent les déterminants de l’indépendance
subjective (d’apparence ou perçue) en quatre catégories :
- Les déterminants intrinsèques au cabinet d’audit tels l’offre des services de conseil,
la taille du cabinet, l’initiation de la co-révision des états financiers, la rotation des associés et
l’adoption d’une charte d’audit ;
- Les déterminants intuitu personae de l’auditeur comme l’expérience, la
compétence et la sensibilité éthique de l’auditeur ;
- Les déterminants relevant de la relation entre les parties tels la santé financière de
l’audité, la concurrence entre les cabinets d’audit et les modalités des appels d’offres ;
- Enfin les déterminants sous formes de mécanismes incitatifs externes, à savoir, la
durée du mandat, l’existence de comité d’audit, la flexibilité des règles et méthodes
comptables et les répressions judiciaires existantes, en cas d’illégalité.
De façon générale, les auteurs s’accordent à dire que l’évaluation de la qualité de
l’audit est très coûteuse (DeAngelo 1981), et que ses facteurs (compétence et
indépendance) sont difficilement observables par quiconque. Pour Arnett et Danos
(1979), le jugement professionnel de l’auditeur doit être basé sur son honnêteté intellectuelle
et son indépendance. Ils soulignent que la réalité de cette indépendance est différente de sa
perception par les tiers. En outre, ils estiment que l’existence de liens étroits et d’intérêts
financiers sont des facteurs qui peuvent remettre en question l’indépendance des cabinets
d’audit. Sur la base d’un échantillon de professionnels de l’audit interviewés, ils
concluent que la différence entre l’indépendance réelle et l’indépendance perçue est
essentiellement de nature philosophique, et qu’en fonction des caractéristiques des clients
audités et des missions à accomplir, l’indépendance perçue diminue significativement avec
22
la taille du cabinet d’audit. De leur côté, Watts et Zimmerman (1979) indiquent que l’auditeur
devrait, en théorie, tenter de véhiculer un signal « réputationnel » positif afin que le marché
perçoive favorablement sa compétence et son indépendance. En effet, dans la littérature
académique, la compétence et l’indépendance ont été les principaux facteurs d’évaluation
de la qualité de l’audit, et sont considérées comme intrinsèquement liées à l’auditeur. A
ce titre, il est intéressant de noter que la littérature sur l’indépendance de l’auditeur est
relativement abondante par rapport à celle sur la compétence de l’auditeur, appelant
davantage à l’appréciation subjective du chercheur. Pour contourner cette difficulté
d’appréciation, les auteurs ont tenté, avec plus ou moins de succès, de relier la « compétence »
à la taille et à la réputation de l’auditeur (ex. DeAngelo 1981) ainsi qu’aux honoraires perçus
par l’auditeur (Francis 1984).
La littérature sur l’indépendance de l’auditeur opère la distinction entre «
indépendance réelle » et « indépendance perçue ». Ainsi, tandis que l’indépendance de fait ou
réelle est liée au processus mental, à l'attitude d'impartialité et d'objectivité de l'auditeur,
l'indépendance d'apparence ou perçue est le schéma mental que les utilisateurs de
l'information financière et comptable se font de l’indépendance de l’auditeur (Bédard et al.
2001). Pour Prat-dit-Hauret (2003), l’indépendance de l’auditeur est définie par les lois et les
règles de façon objective.Cette thèse est souvent modérée, par les auteurs, dans le contexte
spécifique des sociétés cotées, où le facteur « indépendance de l’auditeur » s’explique
davantage par d’autres déterminants tels que la durée des mandats d’audit et les honoraires
non-audit (Higgs et Skantz, 2006). Cette indépendance est susceptible d’être renforcée par
d’autres mécanismes de contrôle légal, tels que l’audit conjoint (Francis et al. 2009 ;
Marmousez 2009 ; Marmousez 2012 ; Baldauf et Steckel 2012 ; Deng et al. 2014 ; Lobo et al.
2016).
II.2.4- Les conséquences économiques et sociales de la qualité de l’audit
23
sociétés américaines cotées, constitué entre février et juin 2001, Frankel et al. (2002)
observent que les honoraires non liés à l’audit sont positivement corrélés aux résultats
inattendus (earnings surprise) ainsi qu’à l’amplitude des accruals discrétionnaires (partie
du résultat comptable plus facilement manipulable par les managers d’une entreprise),
tandis que les honoraires d’audit sont négativement associés aux indicateurs de gestion
de résultats. Ils en concluent que les honoraires non-audit tendent à diminuer
l’indépendance de l’auditeur et donc la qualité de l’audit contrairement aux honoraires
d’audit. Plus récemment en Australie, Azizkhani et al.(2013) rendent compte d’une relation
non-linéaire entre la durée de mandat de l’auditeur et le coût du capital de l’entreprise. Leur
étude fait également apparaître une relation positive entrela rotation des auditeurs et le coût du
capital, indiquant par là-même une crainte des marchés vis-à-vis de changements réguliers
d’auditeurs légaux.
Dans le contexte français où le co-commissariat (la présence de deux auditeurs
légaux) est obligatoire dans certaines situations (établissement de comptes consolidés),
Francis et al. (2009) concluent que :
- Les entreprises ont recours à un collège composé d’un Big 42et d’un Non-Big 4 (deux
Big 4) lorsqu’il existe une asymétrie d’information élevée (trop élevée),
- La qualité de résultat est encore meilleure lorsque le collège n’est composé que de
cabinets Big 4.
Ces résultats sont, en partie, contredits par les travaux de Lobo et al. (2016). Ceux-ci
observent, entre autres, que les collèges composés d’un auditeur Big 4 et d’un auditeur de
taille plus modeste ont tendance à faciliter la constatation de provisions pour dépréciations
adéquates et à rendre leur communication plus transparente.
En contexte OHADA, la désignation d’un commissaire aux comptes est obligatoire
pour les SA faisant ou pas appel à l’épargne public.
Dans d’autres contextes, comme celui de la Finlande, Karjalainen (2011) étudie le lien
entre la qualité de l’audit et le coût du capital. Sur un échantillon constitué de 3 890
observations de sociétés non cotées entre 2000 à 2006, il observe un faible coût du capital
chez les sociétés auditées par un cabinet Big 4, ou par au moins deux cabinets. Il montre que
les rapports d’audit avec réserves sont associés à une faible qualité des accruals, et par
conséquent exigent une rémunération du coût du capital plus élevée.
2
Les grands cabinets d’audit (Deloitte, PwC, EY et KPMG) sont souvent dénommés « Big 4 » en pratique.
24
Dans le contexte chinois, à partir d’un échantillon de 3 310 observations de sociétés
cotées de 2001 à 2006 aux marchés de Shanghai et Shenzhen, Chen et al. (2011) concluent
que les sociétés au sein desquelles l’Etat n’est pas actionnaire, et auditées par les
cabinets appartenant au top 8 (sur le marché de l’audit chinois) sont associées à une meilleure
qualité de la gestion des résultats, et par conséquent, à un coût du capital plus faible.
De manière synthétique, les conclusions des recherches sont partagées sur
l’association entre la forte réputation des cabinets d’audit et la bonne qualité de l’audit qu’ils
sont censés offrir. Par exemple, dans le contexte américain, sur un échantillon de 72 600
observations desociétés cotées de 1988 à 2006, Lawrence et al. (2011) examinent dans quelle
mesure la qualité de l’audit se différencie d’un cabinet Big 4 à un Non Big 4. Sur la base de
trois proxies retenus pour la qualité de l’audit (à savoir les accruals discrétionnaires, le coût
du capital et la précision des prévisions des analystes financiers), ils concluent que la qualité
de l’audit, quel que soit le proxy, n’est pas significativement différente d’un Big 4 à un Non
Big 4.
II.2.4.2- Les conséquences sociales de la qualité de l’audit
25
entre le niveau faible des honoraires d’audit, l’indépendance du comité de risque et le cumul
des mandats des administrateurs mandatés au comité d’audit. Par contre, ils suggèrent une
relation positive entre les honoraires d’audit et la taille du comité de risque, et la taille du
conseil d’administration.
Dans le contexte britannique, à partir d’un échantillon de 135 sociétés non financières
constitué entre 2001 à 2004, Zaman et al. (2011) suggèrent une relation positive entre
l’efficacité ducomité d’audit (indépendance, expertise financière, diligence et taille) et les
honoraires non audit du commissaire aux comptes. Les résultats des auteurs impliquent qu’un
comité d’audit, aussi bien indépendant que compétent, ne saurait conférer à l’audit une bonne
qualité, car les honoraires non-audits sont censés compromettre l’indépendance des auditeurs
(Antle et al. 2006 ; Dopuch et al. 2003 ; Frankel et al. 2002).
26
CHAPITRE 2 : IMPACT DE LA LA STRUCTURE DE PROPRIETE ET
LA QUALITE DE L’AUDIT
27
prise de décision à l'agent. De par sa nature, la relation d'agence pose problème dans la
mesure où les intérêts personnels du principal et de l'agent sont divergents. La théorie de
l'agence repose sur deux hypothèses comportementales. La première suppose que les
individus cherchent à maximiser leur utilité, la deuxième postule que les individus sont
susceptibles de tirer profit de l'incomplétude des contrats.
I.1.1- Divergence d’intérêt
Selon la théorie de l'agence, les dirigeants sont les agents des actionnaires au sein de
l'entreprise et ont vocation à gérer l'entreprise dans le sens de l'intérêt des actionnaires (M.
Jensen et W. Meckling, 1976). Or, dirigeants et actionnairespossèdent des fonctions d'utilité
différentes et agissent de façon à maximiser leurutilité respective. Selon M. Jensen et W.
Meckling, le dirigeant a tendance à s'approprier une partie des ressources de la firme sous
forme de privilèges pour sa propre consommation (dépenses discrétionnaires). Les
développements ultérieurs ont mis en évidence la volonté des dirigeants de renforcer leur
positionà la tête de l'entreprise. Ils peuvent ainsi préférer la croissance du chiffre d'affaires à
celle du profit, employer plus de personnel que nécessaire. Leur but est de servir l'intérêt
social de l'entreprise avant de satisfaire les intérêts des actionnaires (distribution de
dividendes ou revalorisation des titres) ou des salariés. En substance, l'aspiration du dirigeant
consiste à maximiser sa rémunération et à minimiser son effort.
Cette divergence d'intérêt est accentuée par la différence des risques encourus.
L'actionnaire peut perdre ses apports. Le dirigeant encourt le risque de perdre son emploi et sa
valeur sur le marché du travail.
Ainsi, les efforts déployés par les dirigeants en faveur de l'entreprise, s'ils sont
bénéfiques aux actionnaires, comportent pour eux une certaine désutilité. Les dirigeants qui
ont la majeure partie de leur patrimoine (capital humain) investie dans leur société, sont
beaucoup plus sensibles à la variabilité des résultats de la société que ne le sont les
actionnaires qui peuvent facilement diversifier leur portefeuille. Les dirigeants encourent ainsi
un risque plus important que les actionnaires. Il est donc de leur intérêt d'entreprendre des
investissements moins risqués et plus rentables à court terme que ce qui serait souhaitable du
point de vue de l'actionnaire.
28
I.1.2- Asymétrie dans la distribution de l’information : Problème de l’opportunisme
29
Pour éviter de tel type de situation les agents économiques développent des systèmes
de contrôle et d’incitation de comportements, la mise en place d’un tel système est couteuse,
ce sont les coûts d’agence.
I.1.3- Les coûts de l’agence
Les coûts d'agence naissent dans toute situation qui suscite un effort coopératif entre
deux ou plusieurs personnes, même s'il n'y a pas de relations claires principal/agent. Il est
impossible pour "le principal" d'assurer à coût nul que l'agent prendra des décisions optimales
du point de vue du principal. Dans la majorité des relations d'agence, le principal et l'agent
subiront des coûts de surveillance et d'obligation. M. Jensen et W. Meckling (1976)
distinguent trois types de coûts :
- Les coûts de surveillance supportés par le principal pour limiter le comportement
opportuniste de l'agent et les coûts d'incitation (systèmes d'intéressement) engagés par le
principal pour orienter le comportement de l'agent.
- Les coûts d'obligation ou coûts d'engagement que l'agent peut avoir lui-même encouru
pour mettre le principal en confiance (coût de motivation). « Les coûts d'engagement résultent
de la rédaction par la firme de rapports financiers et de la réalisation d'audits par des experts
extérieurs à la firme »
- Le troisième type de coût est un coût d'opportunité, dénommé "perte résiduelle", qui
s'assimile à la perte d'utilité subie par le principal par suite d'une divergence d'intérêt avec
l'agent, comme le coût subi par le principal suite à une gestion par l'agent défavorable aux
intérêts de celui-ci. Ainsi, malgré le contrôle et l'engagement, il subsistera toujours une
certaine divergence entre les décisions prises par l'agent et celles qui maximiseraient le bien-
être du principal.
Cette définition des coûts d'agence s'apparente au problème de la tricherie et de la
surveillance d'une équipe de production. Les coûts d'agence varient selon la firme, ils
dépendent des goûts des managers, des coûts de surveillance de la performance du manager et
enfin du coût de la conception et de l'application d'un index pour indemniser le manager qui
satisfait le bien-être du propriétaire.
Afin de lutter contre ces déviations, la gouvernance d'entreprise met en jeu des leviers
d'alignement du comportement des dirigeants. Dès lors que la théorie de l'agence considère la
firme comme une fiction légale servant de nœuds pour un ensemble de relations contractuelles
interindividuelles (M. Jensen et W. Meckling, 1976), on peut l'appréhender comme un
système d'incitation où la direction joue un rôle charnière.
30
I.2- La théorie des coûts de transactions
Cette théorie est issue du modèle libéral et constitue sans doute la représentation la
plus achevée d’une approche fondée sur le calcul économique. Elle a pour objet un espace
contractuel dans lequel des acteurs entrent et sortent librement et se repèrent à partir de
contrats qu’ils signent entre eux. C’est donc une théorie d’inspiration purement économique
qui nie l’existence de pouvoir, de la domination, de l’aliénation, mais qui met en évidence le
jeu de la liberté, du calcul et, finalement, du libre contrat. La théorie est dite d’inspiration
libérale puisqu’elle s’inscrit dans le mouvement des idées qui, depuis deux siècles, considère
que les rapports humains sont librement consentis à partir du jeu contractuel.
Deux auteurs sont les références essentielles de cette théorie. Le premier, Ronald
Coase, écrit en 1937 l’article fondateur : La nature de la firme. Il y met en évidence que pour
aller sur le marché, il faut consentir des coûts ; c’est ce qu’on appellera les coûts de
transaction. UN second auteur va développer cette théorie jusqu’à en faire sans doute le
corpus le plus robuste définissant la nature contractuelle de la firme. Cet auteur est Oliver
Williamson qui écrit en1975, puis 1985, des ouvrages dont vous avez la référence et qui
constituent les points d’ancrage théorique devenus incontournables aujourd’hui pour
comprendre la firme du point de vue contractualiste.
Les facteurs influençant les coûts de transaction synthétisés dans le schéma
suivant peuvent être divisés en trois grandes catégories : ceux liés au comportement humain,
ceux associés à la transaction et ceux relatifs au contexte de la transaction.
I.2.1- Les facteurs associés au comportement humain
Concernant les facteurs humains, deux concepts sont mis en avant par Williamson
(1975) : celui de rationalité limitée et celui d’opportunisme.
I.2.1.1- Le concept de rationalité limitée de Simon (1957)
31
entre plusieurs agents. Elle permet de fractionner le risque d’erreur et de prendre les actions
de correction adéquates.
I.2.1.2- La notion d’opportunisme
32
- L’incertitude interne résulte de la difficulté à prévoir les comportements futurs des
parties engagées dans l’échange ;
- Le critère de la fréquence de la transaction révèle son importance lors d’un
investissement spécifique entre deux parties qui nécessite la mise en œuvre d’une structure de
gouvernance spécifique. La transaction peut être unique, occasionnelle ou récurrente. La
fréquence prédispose au choix d’une structure de gouvernance. Par exemple, dans le cas
d’une transaction unique, la hiérarchie paraît peu adaptée a priori pour accueillir cette
transaction.
Parmi ces trois facteurs d’influence des coûts de transaction, la spécificité
d’actifs semble être le facteur le plus important dans la TCT jusqu’à être même
considérée par Alchian (1984), repris par Coriat et Weinstein (1995, p.57), comme la seule
raison d’être des firmes. Il s’agit d’un renversement de la théorie économique micro-
économique néo-classique qui prône l’échange instantané de biens ou de services standard
entre des agents économiques anonymes. La spécificité des actifs transforme la nature des
relations économiques pour y introduire le temps et la dépendance mutuelle entre des parties.
Il s’agit de faire émerger dans la discipline économique l’analyse des formes
contractuelles notamment hybrides entre marché et hiérarchie.
I.2.3- Les facteurs associés au contexte de la transaction
L’asymétrie d’information entre les parties en présence augmente également par les
risques associés au contexte de la transaction. Cette asymétrie est d’autant plus grande
que l’environnement est incertain et complexe. On parle alors d’incertitude externe pour
la différencier de l’incertitude interne associée directement aux transactions. Les coûts
de transaction augmentent avec l’incertitude externe.
Il en est de même du petit nombre d’acteurs. Plus la spécificité d’actifs est
potentiellement forte, plus le nombre de fournisseurs ou de prestataires susceptibles de fournir
le bien ou la prestation correspondante diminue.
Alchian et Demsetz ont élaboré la théorie des droits de propriété dans le sillage de la
contribution de Coase (1960). Cette approche correspond à une volonté de réforme de
l'analyse marginaliste dominante de l'immédiat après-guerre, en vue d'une compréhension
plus fine et plus étendue du monde réel, auquel elle est supposée s'appliquer. Elle pourrait
donc être considérée à première vue comme « dissidente » par rapport à la théorie de
33
l'équilibre général. Cependant, la littérature consacrée à la théorie des droits de propriété n’est
pas une hétérodoxie. Au contraire, elle appartient clairement au courant dominant. Ainsi, les
aspects fondamentaux du main Stream, tels l'individualisme méthodologique, la rationalité, la
supériorité supposée de l'autorégulation des marchés et de la libre entreprise, la non remise en
cause des dotations initiales des agents, etc. sont conservés. La théorie des droits de propriété
témoigne d’une ambition à la fois théorique, de réforme du néoclassicisme, et politique, de
combat pour la propriété privée et le marché autorégulé contre non seulement toute forme de
socialisme mais aussi contre l’Etat interventionniste. De ce point de vue, Alchian et Demsetz
ont contribué à fourbir les armes avec lesquelles la contre-révolution conservatrice a mené sa
politique de libéralisation généralisée de l’économie et de privatisations, à partir de la fin des
années 1970.
Les tenants de cette approche considèrent la propriété privée, en vertu de son caractère
exclusif et transférable, comme le meilleur moyen de valorisation des ressources. Toute
propriété commune, en raison de son caractère non exclusif, conduirait nécessairement à une
surutilisation des richesses. En effet, lorsque la propriété revêt un caractère collectif, des
comportements de « passager clandestin » se généraliseraient quasi mécaniquement.
L’essentiel de cette littérature consiste en un développement poussé de ces réflexions
qu’Alchian et Demsetz réutiliseront dans leur article de 1972. Ainsi que l’enseigne le «
théorème » de Coase dans sa version la plus répandue, dans un univers où les coûts de
transaction sont nuls, quelle que soit l’allocation initiale des droits de propriété, l’utilisation
des ressources est toujours réalisée de manière optimale. Toutefois, dans un monde où les
coûts de transaction ne sont pas nuls, il peut être impossible de définir parfaitement certains
droits ou de procéder à leur réallocation. C’est l’un des points importants de la théorie des
property rightsque de relier la question des coûts de transaction à celles de la définition et de
la spécification des droits de propriété. Dans un monde sans coûts de transaction, il est
possible de préciser clairement tous les droits de propriété sous une forme privée, donc aucun
problème de free ridin n’apparaît. Dans le monde « réel », les coûts liés à la spécification des
droits expliqueraient l’existence des formes variées de propriété. Toute forme de propriété
non totalement privée ne serait par conséquent qu’un second best.
Pour ces auteurs, le marché réalise une allocation optimale des droits de propriété
privée. Lorsque, en raison d’une imprécise spécification des droits, le free ridingse généralise
dans une situation donnée, il conviendrait de s’interroger sur le coût comparé des différents
moyens de coordination possibles. La meilleure solution consisterait à créer un marché de
droits privés. Toutefois, un mécanisme allocatif administré serait parfois moins coûteux.
34
Enfin et surtout, il pourrait même être plus efficient de ne rien faire si les coûts de mise en
place, c’est à dire de définition des droits, de l’un ou l’autre des deux mécanismes de
coordination sont trop élevés au regard de la valorisation économique qu’ils sont susceptibles
d’induire. Contre leurs adversaires libéraux (au sens américain), les tenants de la théorie des
droits de propriété insistent pour que l’État ne soit pas le seul supplétif envisagé aux
défaillances du marché : l’absence de tout mécanisme de coordination pourrait être préférable
dans certains cas à l’interventionnisme.
Pour Alchian et Demsetz, l’existence et la persistance dans le temps de la propriété
privée seraient imputables au fait qu'une très large majorité de personnes reconnaîtrait ses
vertus et éprouverait ainsi le désir de la promouvoir. La propriété privée serait
particulièrement souhaitable car elle permettrait, par le truchement du marché, d’atteindre non
seulement une situation satisfaisante au niveau individuel mais aussi l’harmonie sociale.
Les normes sociales et les institutions résulteraient, pour Alchian, d'un processus
évolutionniste sélectionnant les comportements et les institutions relativement supérieurs. La
propriété privée serait donc le résultat d'un processus de sélection évolutionniste, une forme
de propriété relativement supérieure aux autres.
Dans leur ouvrage intitulé L'essor du monde occidental, North et Thomas (1980)
élaborent une histoire économique visant à rendre compte de ce processus de sélection.
L'histoire économique de notre civilisation correspondrait à la recherche d'un système de
droits de propriété toujours plus efficient. L'organisation sociale qui prévaut à un moment
donné serait une réponse optimale à la structure des droits de propriété. Celle-ci devrait
encourager l’initiative économique pour qu’augmente le revenu par tête.
35
d’agence où le principal mandant demande à un agent- mandataire d’effectuer une action en
son nom. Dès lors l’agent détenant plus d’information peut être tenté d’agir dans son propre
intérêt et non dans celui du principal.
On peut distinguer deux situations d’information asymétrique : d’une part l’anti
sélection, appelée aussi sélection adverse, où le marché est perturbée par le fait qu’une partie
connaît mieux les caractéristiques du bien échangé au moment de la signature du contrat et
d’autre part, l’aléa moral qui est une situation dans laquelle une des parties (encore appelée
principal) ne peut contrôler l’action de l’autre partie (appelée agent) ou bien n’a pas les
moyens d’en évaluer l’opportunité.
I.4.1- L’antisélection ou sélection adverse
36
parfaitement identifiée, pas de problème. Par contre, que se passe-t-il si l'acheteur est
incapable d'estimer la qualité du modèle proposé, asymétrie d'information oblige ?
À cette question, Akerl of répond simplement : en proposant un prix unique, qui
pourrait être un prix moyen, le marché permet uniquementla mise en vente des modèles de
médiocre qualité. A ce prix, les propriétaires des modèles de bonne qualité se retirent du
marché, le prix moyen du marché étant trop faible. L'asymétrie de l'information exclut donc
du marché les produits de bonne qualité au profit des produits de moindre qualité. C'est ce
qu'on appelle donc l’antisélection ou sélection adverse. « Les mauvais produits chassent les
bons »…Ainsi le laisser faire peut avoir des conséquences désastreuses : élimination des bons
produits, voire absence d’échange.
Dans ce cadre, une réglementation, assurant la révélation de tout ou partie de
l’information, ou encore instituant des procédures de recours efficaces contre les ventes de
produits de mauvaise qualité (garantie légale contre les vices cachés), permet d’améliorer le
fonctionnement des marchés.
I.4.2- L’aléa moral
37
Dans le premier cas, l’individu non informé (le principal) ne peut apprécier l'action de
son « partenaire » (l’agent). Celui-ci est donc tenté de se comporter dans son propre intérêt et
d'annoncer au principal non informé que les mauvais résultats sont le fait d'événements
indépendants de sa volonté. Par exemple, l'effort des travailleurs est généralement
imparfaitement observable et ceux-ci peuvent avoir intérêt à profiter de cet état de fait pour
«tirer au flanc» et déclarer que les mauvaises performances ne sont pas la conséquence d'un
relâchement de leur effort.
Dans le second cas, le principal non informé peut observer l'action, mais ne peut
vérifier si elle est appropriée, car il ne peut apprécier les circonstances dans lesquelles le
diagnostic doit être établi et la décision d’agir effectivement prise. Cette situation émerge
pour tous les services d'experts : les experts disposent d'une information privée dans la mesure
où ils sont seuls à pouvoir établir un diagnostic. Ils peuvent donc avoir intérêt à annoncer un
diagnostic erroné bien qu'ils choisissent ensuite une action parfaitement adaptée au diagnostic.
Par exemple un garagiste peut choisir de remplacer une roue et la poser parfaitement alors
qu'une simple réparation du pneu aurait suffi !
Lorsqu'il y a aléa moral, le problème est d'inciter l'agent qui dispose d'une information
privée à prendre une décision optimale pour l'individu non informé. Le problème est donc
différent de celui rencontré dans le cas d'antisélection, où l'individu non informé doit
sélectionner un bon partenaire ou un bon produit. Le moyen de résoudre le problème du
risque moral est donc de trouver une procédure incitative, tandis que le moyen de résoudre le
problème de l'antisélection est de trouver une procédure permettant d'obtenir une information
sur une qualité intrinsèque d'un produit ou d'un individu.
Comme on vient de le suggérer, les problèmes liés à l’aléa moral sont en général
étudiés dans le cadre de modèles « principal-agent ». Dans de tels modèles, le principal (en
français : le mandant) est l'individu qui mandate, contre un paiement, l'agent (le mandaté)
pour effectuer une tâche stipulée dans un contrat. Le principal est confronté à un problème de
risque moral lorsqu'il observe imparfaitement l'action entreprise par l'agent (action cachée) ou
lorsqu'il ne connaît pas l'action qu'aurait dû entreprendre l'agent afin d'agir dans l'intérêt du
principal (information cachée). Le problème du principal est de trouver une procédure qui
incite l’agent à agir dans l’intérêt du principal.
Le principal peut proposer un contrat qui stipule un paiement en fonction d’un résultat,
et éventuellement d’une information transmise par l’agent. En fait le principal a un éventail de
choix beaucoup plus large. Il peut notamment choisir d’investir dans des techniques de
contrôle direct de l’action des agents (elles ne sont pas infaillibles), il peut aussi imposer des
38
contrats qui instaurent une compétition sur les résultats, ou encore de proposer aux agents de
collaborer pour une longue période (la durée de la relation permet de mieux connaître l’effort
moyen fourni par l’agent).
Le résultat central de l'économie de l'information est l'inefficacité économique de
l'échange et de la concurrence lorsqu'il existe des coûts d'acquisition de l'information. Les
agents qui disposent d'un avantage informationnel bénéficient généralement d’un avantage
dont ils vont chercher à profiter de manière indue.
Après avoir présenté les différentes théories qui permettent de mieux comprendre les
comportements dans une organisation, la présentation des bases d’hypothèses dans le cadre de
cette étude est nécessaire.
39
les irrégularités dans les états financiers des sociétés et donc d’améliorer la qualité
d’audit, par la synergie issue de la complémentarité de leurs expertises.
Ceci dit, le critère le plus couramment employé par les chercheurs est
l’appartenance de l’auditeur au groupe des plus grands cabinets d’audit internationaux,
communément appelé Big (DeAngelo 1981 ; Defond 1992). Ces cabinets possèdent des
compétences tant humaines que matérielles qui leurs permettent de garantir la qualité de
l’information financière et comptable des firmes auditées. A ce sujet, Francis et al.(1999)
soulignent que les auditeurs appartenant à un cabinet de type Big limitent plus le
comportement opportuniste des dirigeants en matière de gestion de résultats par rapport
aux autres auditeurs. Le scandale financier d’Enron nous amène toutefois à limiter la
portée de l’appartenance à l’un des réseaux Bigcomme critère renseignant sur la qualité
d’audit.
Palmrose (1988) établit une corrélation entre la taille du cabinet d’audit,
mesurée par son appartenance à un cabinet de type Big, et les honoraires perçus. Ces
derniers ont alors été utilisés comme attributs de la qualité de l’audit externe. L’étude
montre une relation positive et significative entre ces deux variables. En effet, une vérification
approfondie des comptes de la société, devrait faire appel à des auditeurs qualifiés et
nécessiterait plus de temps, ce qui ultimement se traduit par des honoraires plus élevés.
Plusieurs recherches comme celles d’O’Sullivan (2000) et Hay et al. (2008) signalent
que les honoraires d’audit reflètent les coûts associés aux auditeurs efficaces. Parmi les
autres attributs de la qualité de l’audit, nous citons également la spécialisation sectorielle
des auditeurs (Beasley et Petroni 2001), le nombre des clients du cabinet d’audit (Al-
Ajmi 2008), le nombre d’heures consacrées à la mission d’audit et le nombre des réunions
effectuées (O’Sullivan 2000).
40
caractéristiques essentielles, soit la propriété managériale, la propriété institutionnelle et
la concentration de la propriété Lajmi et Gana (2011).
Cette partie présentera les fondements théoriques de la relation entre la qualité d’audit
et les trois dimensions décrivant la structure de propriété. Nous en profiterons pour
énoncer les hypothèses à tester.
II.2.1- Concentration de la propriété et qualité de l’audit
Les résultats empiriques des études qui se sont penchées sur la relation entre la
concentration de la propriété et la qualité d’audit sont mitigés (Hay et al. 2008). Certains
auteurs, dont Mitra et al. (2007) trouvent une relation significativement négative entre la
concentration de la propriété (dont la participation est supérieure à 5% dans le capital) et la
qualité d’audit. En effet, la position majoritaire des actionnaires les emmènent à exercer
naturellement une forte influence sur l’entreprise via le contrôle qu’ils exercent sur les
dirigeants. Il en résulte qu’ils n’ont pas besoin de s’appuyer sur les services d’un audit de
qualité comme moyen de contrôle des managers.
D’autres auteurs, à l’instar de Hay et al. (2008) trouvent une relation positive. En effet,
leur position majoritaire au sein du capital de la firmene devrait pas les empêcher de
demander, malgré tout, un audit de qualité afin de protéger continuellement leurs intérêts.
Les auteurs avancent un autre argument en faisant la distinction entre les actionnaires
minoritaires et les actionnaires majoritaires. En effet, les premiers sont demandeurs d’un audit
externe de qualité afin de se protéger contre le pouvoir des deuxièmes. Par ailleurs, les
actionnaires de référence externes à l’entreprise exigent également une qualité supérieure
d’audit, dans la mesure où ils ne participent pas automatiquement à la prise de toutes les
décisions internes. Certains auteurs comme Fan et Wong (2002) et Hay et al. (2008)
montrent que lorsque la propriété est concentrée, les conflits d’intérêt entre les
dirigeants et les actionnaires ou encore entre les actionnaires majoritaires et les
minoritaires s’accentuent. Il en résulte qu’une bonne qualité de l’audit externe sera exigée.
O’Sullivan (2000) est, pour sa part, parvenu à des résultats non significatifs.
La première hypothèse que nous nous proposons de tester s’énonce comme suit :
Hypothèse 1 : Il existe une relation significative entre la concentration de propriété et la
qualité de l’audit.
41
II.2.2- Propriété managériale et qualité de l’audit
42
leurs intérêts. Palmrose (1988) n’a pas trouvé de relations significatives entre la propriété
managériale et la qualité de l’audit externe, mesurée par la réputation de l’auditeur.
Notre deuxième hypothèse de travail est la suivante :
Hypothèse 2 : Il existe une relation significative entre la propriété managériale et la qualité de
l’audit.
II.2.3- Propriété institutionnelle et qualité de l’audit
43
de qualité supérieure. Étant donné le poids considérable que possèdent ces investisseurs au
sein d’une firme, ces derniers peuvent opter pour des mécanismes visant à contrôler
efficacement les investissements et à minimiser la probabilité de fraude au niveau des
états financiers. La demande d’un audit de qualité est justement l’un de ces mécanismes.
D’autres études, à l’instar de celle de Mitra et al. (2007), mettent en évidence
une relation plutôt négative entre la propriété institutionnelle et la qualité de l’audit externe.
En fait, les investisseurs institutionnels semblent avoir la motivation et la capacité de
contrôler, par eux-mêmes, les dirigeants de l’entreprise. En effet, les rapports financiers
périodiques, réalisés par les dirigeants de la firme sont une source d’informations
importante pour les activités de contrôle des institutionnels (El-Gazzar 1998). De plus, ils
sont capables d’analyser les états financiers de façon plus approfondie comparativement aux
investisseurs individuels (Velury et al. 2003). En outre, la surveillance accrue exercée par les
actionnaires institutionnelles est de nature à décourager les responsables de choisir un audit de
haute qualité lorsque ce type de propriété est élevé. O’Sullivan (2000) ne trouve aucun
résultat significatif quant à la relation entre la propriété institutionnelle et les honoraires
d’audit.
Afin d’examiner si une présence élevée de la propriété institutionnelle influe les
dirigeants à adopter un audit de haute qualité dans le contexte camerounais, nous posons la
troisième hypothèse suivante :
Hypothèse 3 : Il existe une relation significative entre la propriété institutionnelle et la qualité
de l’audit.
Au terme de ce chapitre, ou il était question pour nous dans un premier temps de
présenter les différentes théories traitant des mécanismes de gouvernance. A ce sujet, nous
avons eu à présenter la théorie de l’agence, la théorie des coûts de transactions, la théorie des
droits de propriété et la théorie de l’asymétrie de l’information dans la première section de ce
chapitre. Dans la seconde section, il s’agissait de faire la revue de la littérature et d’en déduire
les hypothèses de la recherche.
En définitive, cette première partie traitait des concepts théoriques de l’étude notamment la
notion de structure de propriété et de qualité de l’audit. Partie dans laquelle nous nous
sommes appuyés fondamentalement sur les travaux de Lajmi et Gana (2011) qui ont montré
en contexte belge qu’il existe une relation négative et significative entre les caractéristiques de
la structure de propriété et la qualité de l’audit externe pour formuler nos hypothèses de
recherche. Cela a été fait à travers le chapitre 2 qui portait sur la synthèse de la littérature et la
déduction des hypothèses. Il ressort des travaux de Lajmi et Gana (2011) que la structure de
44
propriété a un impact sur la qualité de l’audit en contexte belge. Etude faite sur 96 entreprises
belges cotées à la bourse d’Euronext Bruxelles durant la période 2003-2007. Une fois la
relation faite entre la structure de propriété et la qualité de l’audit, nous allons étudier en
deuxième partie l’impact de la nature de l’actionnariat au sein des entreprises camerounaises
sur la qualité de l’audit.
45
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’IMPACT DE LA
NATURE DE L’ACTIONNARIAT AU SEIN DES ENTREPRISES
CAMEROUNAISES SUR LA QUALITE DE L’AUDIT EXTERNE.
46
CHAPITRE 3 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
L’ETUDE
47
- Les méthodes par choix raisonné : Cette méthode repose fondamentalement sur le
jugement.
La méthode d’échantillonnage utilisée dans ce travail est celle par choix raisonné, car
son choix se justifie par le fait que nous ne disposons pas de base de sondage sur la
gouvernance au Cameroun en général, la rapidité et des coûts financiers très faibles
permettant de constituer un échantillon de la population mère. Mais surtout parce que l’une de
nos variables étant l’audit externe nous avons décidé de retenir comme échantillon les sociétés
anonymes camerounaises. Ce choix étant justifié par l’obligation faite aux sociétés anonymes
(désormais SA) camerounaises faisant appel ou non à l’épargne publique d’avoir un
commissaire aux comptes (art 702, de l’AU). L’étude porte sur l’ensemble des sociétés
anonymes du Cameroun. Nos moyens étant limités nous avons posés notre dévolue sur la
région du Littoral en général étant donné qu’elle représente la capital économique où la
plupart d’entreprise s’y trouve et sur la région de l’Ouest vue notre proximité dans cette
région. Sur près de 60 questionnaires administrés nous avons obtenus 36 questionnaires
exploitables.
La collecte de données est une opération qui peut s’effectuer soit à travers
l’observation ou à travers l’entretien (compte tenu de nos données pour la plupart
qualitatives).
I.2.1.1- L’observation
L’observation est un mode de collecte des données, par lequel le chercheur observe de
lui-même le processus ou des comportements se déroulant dans une organisation pendant une
période de temps délimitée. Deux formes d’observations peuvent être distinguées.
48
L’observation non participante : c’est l’inverse de la première, mais l’investigation
du chercheur s’effectue sur un site.
I.2.1.2- L’entretien
L’entretien est une technique destinée à collecter, dans la perspective de leurs
analyses, des données discursives reflétant notamment de l’univers mental conscient ou
inconscient des individus. Il existe deux types d’entretien à savoir.
L’entretien individuel qui est une situation de face à face entre un investigateur et
un sujet
L’entretien de groupe : il consiste à réunir différents sujets autour d’un ou de
plusieurs animateurs. Pour notre étude nous avons retenu l’entretien comme
méthode de collecte des données.
Pour notre étude centrée sur la gouvernance en général, il était question de rencontrer
les responsables chargés et concernés par les pratiques en matière de gouvernance dans les SA
de notre étude, et pouvant nous fournir des informations fiables. C’est ainsi que nous avons
utilisé comme source de collecte des données les responsables des SA interrogés à savoir les
directeurs, les directeurs adjoints les directeurs administratifs et financiers(DAF) et les chefs
comptables
Après avoir présenté les sources de collecte de données, il serait important de se pencher sur
l’instrument ayant permis cette collecte.
I.2.3- Instrument de collecte des données : le questionnaire
49
standardisation de la mesure présente un revers, la donnée recueillie reste sommaire. En outre,
la collecte de données par questionnaire expose le chercheur au biais du déclaratif.
Les questions posées aux responsables des SA de notre échantillon de notre étude
s’articulent autour de différents thèmes allant des caractéristiques de l’entreprise à
l’évaluation de la qualité de l’audit.
I.2.3.2- Composition du questionnaire
Notre questionnaire3 constitué de dix-neuf (19) questions ont été adressées aux sociétés
anonymes des villes de Douala et de Bafoussam. Il est organisé en six (04) rubriques :
- Les informations sur le répondant (fonction, genre, âge, niveau d’étude, type
formation, domaine de spécialité et expérience du dirigeant) ;
- Les informations générales sur l’entreprise (secteur d’activité, forme, juridique,
effectif du personnel et niveau d’endettement de l’entreprise) ;
- Les informations sur les caractéristiques de la structure de propriété ;
- Et enfin la dernière partie porte sur les informations sur les caractéristiques de l’audit
externe
I.2.3.3-Administration du questionnaire
En ce qui concerne l’administration du questionnaire, elle s’est faite auprès des
responsables des SA des villes de Douala et de Bafoussam.
L’administration du questionnaire s’est faite de deux façons :
- La première façon était de rencontrer un responsable administratif (chef comptable,
DAF, directeur). Si ce dernier est d’accord pour engager son institution, nous
procédions à l’interview en face à face avec l’enquêté. Lors de l’interview nous lui
posions directement les questions oralement et cochions les cases correspondantes à
ses réponses. Lorsque la possibilité nous était offerte, nous menions une conversation
avec le responsable pour s’assurer de la compréhension des questions et de notre
objectif de recherche. Lorsque le responsable n’était pas disponible nous lui
remettions le questionnaire et nous recevions un rendez-vous afin de retourner dans
l’entreprise pour recueillir les réponses en face à face.
- La deuxième façon était de remettre le questionnaire au responsable pour qu’il puisse
répondre et nous prenions rendez-vous pour récupérer le questionnaire déjà rempli.
3
Le questionnaire est présenté plus en détail au niveau de l’annexe
50
L’administration de ce questionnaire a durée tout le long du mois d’octobre et début
novembre 2017, dans les villes de Douala et de Bafoussam ne s’est faite sans difficultés.
I.2.3.4-Les difficultés rencontrées sur le terrain
Les difficultés rencontrées sur le terrain ont été nombreuses et dues principalement à la
culture du secret dans les affaires que les entreprises camerounaises ont développées. Les
écueils rencontrés sur le terrain étaient principalement :
Réponses
Eléments
obtenues
Questionnaires administrés 60
Questionnaire non récupéré 20
Questionnaire rejeté 4
Total exploité 36
51
SECTION II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES VARIABLES ET
METHODE DE TRAITEMENT
52
II.1.2.1- La variable à expliquer : La qualité de l’audit
S’agissant de la propriété managériale, elle a aussi été mesurée à travers une question
ouverte qui a été recodifier par la suite en 4 modalités. Il s’agit de 1 pour « moins de 25% » ;
2 pour « entre 25 et 50% » ; 3 pour « entre 50 et 75% » et 4 pour « plus de 75% ».
La présence d’actionnaire institutionnel (INST) quant à elle, est une variable dichotomique
qui prend la valeur 1 s’il ya des actionnaires institutionnels et 0 dans le cas contraire.
Les attributs de la qualité de l’audit utilisés pour mesurer la qualité d’audit et le
résumé des caractéristiques de la structure de propriété de notre étude sont résumés dans le
tableau suivant.
53
Tableau 2 : Récapitulation des variables ainsi que leurs mesures respectives
Les variables utilisées dans ce travail sont les variables qualitatives c’est-à-dire non
métriques et effectués sur une échelle de mesure ordinale ou nominale. Il nous importe donc
de recourir aux outils adaptés à l’analyse de ce type de variable.
Compte tenu du fait que les relations à tester dans notre étude ne concernent que deux
variables au plus, seules les méthodes uni variées (tri à plat) et multidimensionnelle (tri croisé,
test de corrélation et la régression logistique) ont été retenues.
54
II.2.1- Analyse descriptive : Le tri-à plat
C’est une analyse descriptive et systématique des réponses données à chacune des
questions (ou variables) à l’aide d’indices statistiques. Le tri est donc le calcul des
pourcentages question par question permettant de construire les tableaux de fréquence.
II.2.3.1-Test de corrélation
55
Sa valeur se situe entre +1 et -1. Un coefficient voisin de +1 signifie que les deux variables
sont corrélées positivement. Un coefficient voisin de zéro signifie que les deux variables sont
très faiblement corrélées, et un coefficient voisin de -1, signifie que les variables sont
corrélées négativement.
II.2.3.2-La régression logistique
Dans le cadre de notre étude nous disposons des variables de la qualité de l’audit qui
sont qualitatives. Dès lors, le modèle approprié pour étudier l’effet de plusieurs variables
explicatives sur une variable à expliquer mesurée sur une échelle dichotomique ou booléenne
est le modèle Logit encore appelée régression logistique d’une part, et lorsqu’elle la variable à
expliquer est nominale on a recours à la régression logistiques multinomiale.
La régression que nous avons utilisée est la régression logistique binaire et la régression
logistique multinomiale, elle nous a permis d’augmenter la fiabilité de nos résultats. Le choix
de ce modèle tient du fait que notre variable à expliquer est qualitative. De plus cette méthode
a un caractère scientifique beaucoup plus accru. Pour la régression logistique multinomiale,
elle permet d’expliquer une variable dépendante et de nature nominale en fonction de
plusieurs autres variables dites explicatives. L’avantage de cette analyse est qu’elle prend en
compte les interrelations pouvant exister entre l’ensemble des variables explicatives. De
même, elle est très souvent utilisée dans les études similaires. L’une de nos variables
dépendantes est mesurée à travers une échelle nominale ce qui justifie le recours à la
régression multinomiale. Autrement dit, on a recours à la régression logistique multinomiale
lorsqu’elle permet de tester si k échantillons (k>2) provenant de la même population, ou de
populations ayant des caractéristiques identiques. En plus, l’intérêt de ce modèle réside dans
la simplicité du passage de l’estimation d’un coefficient qui mesure la force de l’association
entre la qualité de l’audit (Yi) et les variables explicatives (Xi).
Il était question dans ce chapitre de présenter notre démarche méthodologique .Ainsi
après avoir sélectionné notre échantillon de manière raisonnée, nous avons décidé pour la
collecte des informations sur le terrain de se servir d’un questionnaire. Après avoir recueilli
les informations nous les avons analysées par le biais des tests statistiques et de la régression
logistique. Les résultats de ces analyses feront l’objet du chapitre suivant, nous permettant de
vérifier chaque hypothèse ainsi que des croissements y afférents. On pourra alors mieux se
prononcer quant à l’influence des caractéristiques de la structure de propriété sur la qualité de
l’audit au sein des entreprises camerounaises.
56
CHAPITRE 4 : NATURE DE L’ACTIONNARIAT DANS LES
ENTREPRISES AU CAMEROUN ET QUALITE DE L’AUDIT
Dans cette section nous allons présenter dans un premier temps les caractéristiques de
l’échantillon, dans un second temps les caractéristiques de la structure de propriété et dans un
troisième temps les caractéristiques de l’audit externe.
Dans cette étude, le profil des répondants est mesuré à travers la fonction occupée au
sein de l’entreprise, le genre, l’âge du répondant, le niveau d’étude, le type de formation, la
spécialité de base et l’expérience. Le tableau numéro ci-dessous récapitule les caractéristiques
du répondant.
57
Tableau 3 : Le profil des répondants
Variables Modalités Effectifs %
Poste occupé 1-DGA 1 2,8
2-DAF 5 13,9
3-Chef comptable 14 38,9
4-Contrôleur de gestion 1 2,8
5-Chef d’agence 5 13,9
6-autres (auditeur interne…) 10 27,8
Total 36 100
Genre 1-Féminin 17 47,2
2-Masculin 19 52,8
Total 36 100
Age 1-Moins de 30 ans 12 33,3
2-Entre 30 et 35 ans 12 33,3
3-Entre 35 et 40 ans 10 27,8
4-Entre 40 et 45 ans 1 2,8
5-Entre 45 et 50 ans 1 2,8
6-Plus de 50 ans - -
Total 36 100
Niveau d’étude 1-Primaire
2-Secondaire
3-Supérieur 36 100
Total 36 100
Type de formation 1-Gestionnaire 35 97,2
2-Non gestionnaire 1 2,8
Total 36 100
Spécialité 1-Comptabilité et Finance 32 88,9
2-Marketing 3 8,3
3-Logistique et transport 1 2,8
Total 36 100
Expérience répondant 1-Moins de 5 ans 14 38,9
2-Entre 5 et 10 ans 16 44,4
3-Entre 10 et 15 ans 4 11,1
4-Plus de 15 ans 2 5,6
Total 36 100
Source : Adapté de l’auteur à partir des données collectées
A la lecture de ce tableau, nous pouvons tirer plusieurs enseignements :
Parmi les 36 préparateurs de compte interrogés, on observe que 2,8% occupe le poste de
DGA, 13,9% le poste de DAF, 38,9% de chef comptable, 2,8% de contrôleur de gestion,
13,9% de chef d’agence et 27,8% autres postes comme par exemple auditeur interne. Parmi
ces répondants, 52,8% sont de sexe masculin et 47,2% de sexe féminin. Concernant leurs
âges, 33,3% respectivement ont moins de 30 ans et d’autres ont un âge variant entre 30 et 35
ans, 27,8% entre 35 et 40 ans et 5,6% ont un âge compris entre 40 et 50 ans. En ce qui
concerne le niveau d’études, nous nous rendons compte que tous les répondants affirment
avoir fait l’enseignement supérieur. Par rapport au type de formation, on se rend compte que
58
plus de la moitié des répondants sont des gestionnaires (97,2%) et ont pour domaine de
spécialité la comptabilité et la finance pour la plupart (88,9%). Concernant l’expérience des
dirigeants, on note 38,9% ont moins de 5 ans, 44,4% ont entre 5 et 10 ans, 11,1% ont entre 10
et 15 ans et 5,6% ont plus de 15 ans.
I.1.2- Le profil des entreprises de l’échantillon
Le profil des entreprises se mesure dans cette étude à travers le secteur d’activité
principal, la forme juridique, l’effectif du personnel et niveau endettement. Le tableau numéro
ci-dessous récapitule le profil des entreprises.
59
I.2- Caractéristiques de la structure de propriété
60
I.3- Caractéristiques de l’audit externe
Les caractéristiques de l’audit sont mesurées dans cette étude à travers l’appartenance ou
non du cabinet à un réseau international, l’offre d’autres services en dehors de la mission
d’audit légal, l’évolution des honoraires d’audit, la perception des honoraires autres que celui
de l’audit des comptes et la durée du mandat. Le tableau numéro ci-dessous présente plus en
détails les caractéristiques de l’échantillon.
61
Cette section nous a permis de présenter les caractéristiques de l’échantillon et les
caractéristiques de nos variables d’études. La section qui va suivre va nous permettre de
présenter les résultats des analyses explicatives.
Cette section vise à présenter les résultats de l’analyse bi variée à travers le tableau croisé
et le test de corrélation de Pearson d’une part, et d’autre part, les résultats de la régression
logistique binaire et multinomiale.
Nous commencerons tout d’abord par présenter les résultats des tableaux croisés suivi du
test de corrélation.
En s’inspirant des travaux de Wafa (2013), nous avons mesuré la qualité de l’audit à
travers l’appartenance de l’auditeur à un réseau international et les honoraires d’audit. Nous
présenterons les caractéristiques de la structure de propriété selon qu’ils influencent ces deux
indicateurs de mesure de la qualité d’audit.
62
Tableau 7 : part du capital détenu par l’actionnaire majoritaire et appartenance du cabinet à un
réseau international
Appartenance de Total
l’auditeur à un
réseau international
Non Oui
Effectif 3 3 6
Moins de 50% % Ligne 50,0% 50,0% 100,0%
% Colonne 27,3% 12,0% 16,7%
Effectif 6 8 14
Concentration de la
Entre 50 et 75% % Ligne 42,9% 57,1% 100,0%
propriété
% Colonne 54,5% 32,0% 38,9%
Effectif 2 14 16
Plus de 75% % Ligne 12,5% 87,5% 100,0%
% Colonne 18,2% 56,0% 44,4%
Effectif 11 25 36
Total % Ligne 30,6% 69,4% 100,0%
% Colonne 100,0% 100,0% 100,0%
Source : Adapté de l’auteur à partir des données collectées
63
II.1.1.1.2-Propriété managériale et appartenance ou non de l’auditeur à un réseau
international
Le tableau numéro ci-dessous met en évidence le lien existant entre la propriété
managériale et l’appartenance ou non de l’auditeur à un réseau international.
64
II.1.1.1.3-Présence ou non des investisseurs institutionnels et appartenance de l’auditeur
à un réseau international
Dans la majorité des cas (58,3%), les entreprises qui ont un actionnaire institutionnel
dans le capital, sollicite les auditeurs dont le cabinet appartient à réseau international.
Plus de la moitié des 36 entreprises qui n’ont pas une propriété institutionnelle (75%),
avouent recourir aux services des auditeurs appartenant aux réseaux internationaux.
Cette sous-section nous a permis de présenter le lien pouvant exister entre les
caractéristiques de la structure de propriété et la qualité de l’audit lorsqu’elle est mesurée par
l’appartenance ou non de l’auditeur à un réseau international. La section suivante présente
cette fois-ci le lien existant entre les caractéristiques de la structure de propriété et l’évolution
des honoraires d’audit.
Comme dit précédemment, en scrutant la littérature, nous avons recensé trois types de
structure de propriété. Il s’agit de concentration de la propriété, la propriété managériale et la
propriété institutionnelle. A titre de rappel, dans notre étude nous avons mesuré la
concentration de la propriété à travers la part du capital détenue par l’actionnaire majoritaire.
65
En ce qui concerne la propriété managériale, elle sera appréhendée à travers la proportion de
capital détenue par le dirigeant et sa famille, et la propriété institutionnelle est mesurée par la
présence ou non comme actionnaire, d’investisseurs institutionnels.
II.1.1.2.1-Part du capital détenue par l’actionnaire majoritaire et l’évolution des
honoraires d’audit au cours des deux derniers exercices
Tableau 10 : Concentration de propriété et évolution des honoraires d’audit au cours des deux derniers
exercices
Evolution des honoraires au cours des Total
deux derniers exercices
A la baisse Stable A la hausse
Effectif 2 2 2 6
Moins de 50% % Ligne 33,3% 33,3% 33,3% 100,0%
% colonne 25,0% 16,7% 12,5% 16,7%
Effectif 4 4 6 14
Concentration de
Entre 50 et 75% % Ligne 28,6% 28,6% 42,9% 100,0%
propriété
% Colonne 50,0% 33,3% 37,5% 38,9%
Effectif 2 6 8 16
Plus de 75% % Ligne 12,5% 37,5% 50,0% 100,0%
% Colonne 25,0% 50,0% 50,0% 44,4%
Effectif 8 12 16 36
Total % Ligne 22,2% 33,3% 44,4% 100,0%
% Colonne 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Source : Adapté de l’auteur à partir des données collectées
66
leur auditeur ont évolué vers la hausse, 12,5% à la baisse et pour 37,5%
stables.
67
II.1.1.2.3- Propriété institutionnelle et évolution des honoraires d’audit au cours des
deux derniers exercices
Le tableau ci-dessous met en évidence le lien existant entre la propriété institutionnelle et
l’évolution des honoraires d’audit.
Tableau 12 : Propriété institutionnelle et évolution des honoraires d’audit au cours des deux
derniers exercices
Evolution des honoraires au cours
des deux derniers exercices Total
A la baisse Stable A la hausse
Effectif 2 5 5 12
Oui % ligne 16,7% 41,7% 41,7% 100,0%
Propriété % Colonne 25,0% 41,7% 31,2% 33,3%
institutionnelle Effectif 6 7 11 24
Non % Ligne 25,0% 29,2% 45,8% 100,0%
% Colonne 75,0% 58,3% 68,8% 66,7%
Effectif 8 12 16 36
Total % Ligne 22,2% 33,3% 44,4% 100,0%
% Colonne 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Source : Adapté de l’auteur à partir des données collectées
De ce tableau, nous pouvons tirer plusieurs observations :
41,7% des entreprises qui ont une propriété institutionnelle disent que les honoraires
de leur auditeur sont restés stables, 16,7% disent qu’ils ont évolué vers la baisse et
41,7% vers la hausse.
Sur les 24 entreprises qui n’ont pas une propriété institutionnelle, 29,2% disent que
les honoraires de leurs auditeurs sont restés stables, 25% à la baisse contre 45,8% qui
disent que les honoraires de leur auditeur ont évolué vers la hausse.
L’analyse bi variée effectuée a consisté à étudier les relations entre deux variables, plus
concrètement une étude descriptive ou explicative des relations entre deux variables
considérées simultanément. Il s’agit du tableau croisé ou le tri-croisé. La section suivante va
nous permettre de voir l’intensité de la relation entre ces différentes variables de la structure
de propriété et la qualité de l’audit et de voir s’il y a un problème de multi colinéarité entre les
variables de l’étude.
68
II.1.2- Caractéristiques de la structure de propriété et qualité de l’audit : Test de
corrélation de Pearson
Afin de tester nos trois hypothèses de recherche, nous régressons la qualité de l’audit
externe en fonction de la nature de la structure de propriété qui est mesurée ici à travers trois
variables. Il s’agit de la concentration de propriété, de la propriété managériale et de la
propriété institutionnelle. La qualité de l’audit est mesurée dans cette étude à travers
69
l’appartenance ou non de l’auditeur à un réseau international et à l’évolution des honoraires
d’audit au cours des deux derniers exercices. Il est important de rappeler à ce niveau que
l’appartenance ou de l’auditeur à un réseau international est une variable binaire prenant 1
pour oui et 0 pour non, ce qui justifie le recours à la régression logistique binaire. Les
honoraires d’audit sont mesurés dans cette étude à travers l’évolution des honoraires au cours
des deux derniers exercices qui est une variable nominale prenant la valeur 1 pour à la baisse,
2 pour stable et 3 pour la hausse. Ce qui justifie le recours à la régression logistique
multinomiale. Les tableaux numéro ci-dessous présentent les résultats de l’estimation des
paramètres.
Influence des caractéristiques de la structure de propriété sur la qualité de l’audit
lorsqu’elle est mesurée par l’appartenance ou non de l’auditeur à un réseau
international
70
lorsqu’elle est mesurée par l’appartenance de l’auditeur à un réseau international. Ce résultat
signifie que la probabilité d’avoir un audit de qualité est élevée lorsque l’actionnaire
majoritaire détient une part importante dans le capital de l’entreprise. Notre résultat confirme
notre première hypothèse et est cohérent avec celui de plusieurs études antérieures dont celles
de Fan et Wong (2002) en Asie de l’Est, Hay et al. (2008) en Nouvelle Zélande, lajmi et Gana
(2012) en belgique. Ce résultat suggère le fait que malgré le pouvoir de contrôle des
dirigeants dont disposent les actionnaires majoritaires, ces derniers font appel aux services
d’un auditeur de qualité sans doute pour se protéger contre les effets néfastes de
l’enracinement des dirigeants. En effet, les actionnaires majoritaires détiennent un portefeuille
non diversifié, ce qui les expose à des risques importants face à des pertes potentielles en cas
de départ des dirigeants. Par ailleurs, les blockholders demanderaient une meilleure qualité de
l’audit externe, afin de s’assurer de la pertinence des décisions internes auxquelles ils ne
participent pas nécessairement. Le recours à des auditeurs de qualité protège, par la même
occasion, les intérêts des actionnaires minoritaires.
Pour ce qui est de la propriété managériale, elle a une influence positive au seuil de 10% sur
la probabilité d’avoir un audit de qualité lorsqu’elle est mesurée par l’appartenance de
l’auditeur à un réseau international. Ce résultat signifie que la probabilité d’avoir un audit de
qualité est élevée lorsque les dirigeants et sa famille disposent d’une part dans le capital. Ce
résultat est contraire à celui trouvé par Lajmi et Gana (2011) qui ont trouvé que la propriété
managériale a une influence négative au seuil de 0,001 sur la qualité de l’audit.
Pour ce qui est de la propriété institutionnelle, elle n’a pas produit de lien significatif.
Nous allons à présent voir si ces mêmes variables de mesure de la structure expliquent la
qualité de l’audit lorsqu’elle est mesurée par les honoraires d’audit.
Influence des caractéristiques de la structure de propriété sur la qualité de
l’audit lorsqu’elle est mesurée par les honoraires d’audit
Le tableau numéro ci-dessous présente l’estimation des paramètres à travers la régression
multinomiale.
71
Tableau 15 : Estimation des paramètres par la régression logistique multinomiale
Evolution des honoraires d’audit au cours des deux derniers
exercices
A la baisse Stable
B Wald Signif. B Wald Signif.
*** *
Constante -22,291 182,145 ,000 -2,479 3,673 ,055
Concentration de propriété
Moins de 50% 3,466 3,050* ,081 2,240 2,051 ,152
Entre 50 et 75% 2,264 2,245 ,134 1,055 ,702 ,402
Plus de 75% 0b . . 0b . .
Propriété managériale
Moins de 25% 22,048 201,621*** ,000 3,068 5,108** ,024
Entre 25 et 50% 19,856 . . -,282 ,047 ,829
Entre 50 et 75% 0b . . 0b . .
Propriété institutionnelle
Oui -,827 ,501 ,479 ,666 ,430 ,512
b b
Non 0 . . 0 . .
**
Valeur du khi-deux=36,332 p=0,040
Cox et Snell=0,411 Nagelkerke=0,467
McFadden=0,249
***; ** et*
: Significatif au seuil respectif de 0,001, 0,05 et 0,1La modalité de référence est : A la
hausse
Source : Adapté de l’auteur à partir des données collectées
A la lecture de ce tableau, on constate que le modèle révèle en ce qui concerne la
constante, une valeur négativeet significative au seuil de 1 et 10%. De même, la statistique de
Khi-deux attestant la spécification du modèle est globalement significative au seuil de 5%.
Au regard des différents R2 (Cox et Snell, Nagelkerke et McFadden), il ressort que les
caractéristiques de la structure de propriété expliquent à divers pourcentages la qualité de
l’audit lorsqu’elle est mesurée par les honoraires d’audit. Nous pouvons donc conclure à partir
du R2 de Nagelkerke que les variables recensées pour caractériser les caractéristiques de la
structure de propriété expliquent à 46,7% la qualité de l’audit lorsqu’elle est mesurée par
l’évolution des honoraires d’audit au cours des deux derniers exercices.
Les estimations des paramètres révèlent qu’il existe une relation positive et significative au
seuil de 10% entre la concentration de propriété et la qualité de l’audit lorsqu’elle est mesurée
par les honoraires d’audit. Ce résultat signifie que la probabilité d’avoir un audit de qualité est
élevé lorsque l’actionnaire détient moins de 50% dans le capital.
Il existe une relation positive et signification au seuil de 1 et 5% entre la propriété
managériale et la probabilité d’avoir un audit de qualité de qualité. Ce résultat signifie que
malgré le fait que le dirigeant et sa famille ont moins de 25% d’action dans le capital la
probabilité d’avoir un audit de qualité est élevée. Ce résultat est contraire à Wafa (2013) qui
72
n’a pas trouvé de lien significatif avec la propriété managériale et la qualité de l’audit. Ce
résultat est également contraire à ceux trouvé par Lajmi et Gana (2011) qui ont plutôt trouvé
un lien significatif et négatif entre la propriété managériale et l’indice qualité de l’audit.
Globalement, on note que la nature de l’actionnariat explique la qualité de l’audit à travers ces
deux dimensions. Ces résultats nous permettent de valider les hypothèses H1 et H2.
Hypothèse 1 : Il existe une relation significative entre la concentration de propriété et la
qualité de l’audit.
Hypothèse 2 : Il existe une relation significative entre la propriété managériale et la qualité de
l’audit.
La propriété institutionnelle n’a pas produit de lien significatif avec les deux mesures
retenues pour apprécier la qualité de l’audit dans cette étude. Ce résultat nous permet de
rejeter l’hypothèse 3: qui stipule qu’il existe une relation significative entre la propriété
institutionnelle et la qualité de l’audit.
73
En définitive, cette partie mettait en relief l’analyse empirique de l’impact de la nature
de l’actionnariat au sein des entreprises camerounaises sur la qualité de l’audit externe. Partie
dans laquelle nous avons mis en évidence le cadre méthodologique de notre recherche, ce qui
nous a permis de dégager la validité ou non de nos hypothèses. Il s’agissait pour nous de voir
si dans le contexte du Cameroun, les caractéristiques de la structure de propriété
expliqueraient la qualité de l’audit externe. Cela a été fait à travers le chapitre 4 qui portait sur
l’analyse et discussion des résultats. Globalement, il ressort que la qualité de l’audit est
fortement associée par la concentration de propriété et la propriété managériale.
74
CONCLUSION GENERALE
75
services d’un auditeur appartenant à un réseau international pour se protéger contre les
effets néfastes de l’enracinement des dirigeants.
Les variables de contrôle prises en compte ont amélioré le pouvoir explicatif du
modèle de régression. Ainsi, la concentration de propriété a une influence positive et
significative sur l’audit externe de qualité que l’auditeur appartient ou non à un réseau
international. Ces résultats montrent également une relation positive et significative entre la
propriété managériale et la qualité de l’audit lorsque celle-ci est mesurée par les honoraires
d’audit. La propriété institutionnelle n’a pas de relation significative avec la qualité de l’audit quel
que soit l’indicateur de mesure.
Notre étude participe donc au débat sur la demande d’un audit de qualité dans le
contexte camerounais et ses déterminants, en utilisant une mesure composite de l’indice de
qualité qui capte à la fois l’appartenance à un réseau international et les honoraires.
Les résultats de cette étude contribuent à l’amélioration de notre compréhension du
comportement des sociétés camerounaises lorsqu’elles choisissent leurs auditeurs. Nous
avons montré que tout changement dans la structure de propriété des entreprises
interrogées implique un changement dans la qualité d’audit qui sera exigée par la firme.
Il s’agit là d’un élément à ne pas perdre de vue lorsque les investisseurs se basent dans leur
choix d’investissement sur la qualité des états financiers divulgués.
En revanche, malgré la significativité de l’ensemble des relations testées, le pouvoir
explicatif du modèle demeure faible. L’intégration d’autres variables, recensées dans la
littérature comme pouvant expliquer la qualité d’audit au sein des firmes, pourrait
l’améliorer. Ainsi, d’autres caractéristiques de gouvernance pourraientfaire l’objet de futures
recherches avec la prise en compte de l’indépendance du comité d’audit et les
caractéristiques du conseil d’administration. Le mode de rémunération des administrateurs
pourraient également affecter leur relation avec l’auditeur. D’autres mesures de la qualité
d’audit pourraient, par ailleurs, être adoptées. Des questionnaires distribués aux
entreprises auditées et aux auditeurs permettraient d’apprécier convenablement la qualité
de l’audit perçue à travers ses deux dimensions que sont la compétence et l’indépendance.
Par ailleurs, il y’a lieu de prendre en compte des effets d’interaction. En effet, un auditeur,
même s’il appartient à un cabinet de type Big, n’offre pas nécessairement le même
service à toutes les firmes : cela peut dépendre de l’appartenance sectorielle, de la taille de
l’entreprise,…
76
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83
ANNEXES :
ANNEXE 3 : Questionnaire
84
TABLE DES MATIERES
DEDICACES .............................................................................................................................. i
SOMMAIRE .............................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iii
RESUME ................................................................................................................................... iv
ABSTRACT ............................................................................................................................... v
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... vi
LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................... vii
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1
I- CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE DE L’ÉTUDE ............................................... 1
II- OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................................................................... 4
III- ELABORATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE........................................ 4
IV- INTERET DE LA RECHERCHE ................................................................................ 6
V – METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ................................................................ 6
VI- STRUCTURATION DE L’ETUDE............................................................................. 7
PREMIERE PARTIE : STRUCTURE DE PROPRIETE ET QUALITE DE L’AUDIT .......... 8
CHAPITRE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES ET CONCEPTUELSSUR LA
STRUCTURE DE PROPRIETE ET LA QUALITE DE L’AUDIT .......................................... 9
SECTION I : NOTION DE STRUCTURE DE PROPRIETE ............................................... 9
I.1- Définition de la structure de propriété .......................................................................... 9
I.2- Les différentes formes de la structure de propriété .................................................... 10
I.2.1- La propriété managériale ..................................................................................... 10
I.2.2- La concentration de la propriété ........................................................................ 11
I.2.3- La propriété institutionnelle................................................................................ 13
I-2-4- La propriété familiale ......................................................................................... 14
I.3- Dispositions OHADA en matière de structure de propriété ....................................... 14
I.3.1- La société anonyme avec conseil d’administration ............................................. 15
I.3.2- La SA avec administrateur général ...................................................................... 16
SECTION II : ANALYSE DU CONCEPT : QUALITE D’AUDIT .................................... 17
II.1- Bref historique de l’audit .......................................................................................... 18
II.2- Définition de la qualité de l’audit et examen de ses incidences économiques ......... 19
91
II.2.1- Définition de la qualité de l’audit ....................................................................... 19
II.2.2- Appréciation de la qualité de l’audit .................................................................. 20
II.2.3- Etudes empiriques sur les déterminants de la qualité de l’audit......................... 21
II.2.4- Les conséquences économiques et sociales de la qualité de l’audit ................... 23
II.2.4.1- Les conséquences économiques de la qualité de l’audit ................................. 23
II.2.4.2- Les conséquences sociales de la qualité de l’audit .......................................... 25
CHAPITRE 2 : IMPACT DE LA LA STRUCTURE DE PROPRIETE ET LA QUALITE DE
L’AUDIT .................................................................................................................................. 27
SECTION I : THEORIES MOBILISEES POUR L’ETUDE .............................................. 27
I.1- La théorie de l’agence ................................................................................................ 27
I.1.1- Divergence d’intérêt ............................................................................................ 28
I.1.2- Asymétrie dans la distribution de l’information : Problème de l’opportunisme . 29
I.1.3- Les coûts de l’agence ........................................................................................... 30
I.2- La théorie des coûts de transactions ........................................................................... 31
I.2.1- Les facteurs associés au comportement humain .................................................. 31
I.2.1.1- Le concept de rationalité limitée de Simon (1957) ........................................... 31
I.2.1.2- La notion d’opportunisme .............................................................................. 32
I.2.2- Les facteurs associés directement à la transaction ............................................... 32
I.2.3- Les facteurs associés au contexte de la transaction ............................................. 33
I.3- La théorie des droits de propriété ............................................................................... 33
I.4- La théorie de l’asymétrie de l’information ................................................................. 35
I.4.1- L’antisélection ou sélection adverse .................................................................... 36
I.4.2- L’aléa moral ......................................................................................................... 37
SECTION II : SYNTHESE DE LA LITTERATURE ET DEDUCTION DES
HYPOTHESES ..................................................................................................................... 39
II.1- Déterminants théoriques de la qualité de l’audit ....................................................... 39
II.2- Déduction des hypothèses ......................................................................................... 40
II.2.1- Concentration de la propriété et qualité de l’audit ............................................. 41
II.2.2- Propriété managériale et qualité de l’audit ......................................................... 42
II.2.3- Propriété institutionnelle et qualité de l’audit .................................................... 43
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’IMPACT DE LA NATURE DE
L’ACTIONNARIAT AU SEIN DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES SUR LA
QUALITE DE L’AUDIT EXTERNE. ..................................................................................... 46
CHAPITRE 3 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ................................... 47
SECTION I : CHOIX DE L’ECHANTILLON ET METHODE DE COLLECTE DES
DONNEES............................................................................................................................ 47
92
I.1- Choix de l’échantillon et population de l’étude ......................................................... 47
I.2- La collecte des données .............................................................................................. 48
I.2.1- Méthode de collecte de données .......................................................................... 48
I.2.1.1- L’observation .................................................................................................... 48
I.2.1.2- L’entretien ........................................................................................................ 49
I.2.2- Source de collecte des données ........................................................................... 49
I.2.3- Instrument de collecte des données : le questionnaire ......................................... 49
I.2.3.1- Nature des questions de l’étude ........................................................................ 50
I.2.3.2- Composition du questionnaire .......................................................................... 50
I.2.3.3-Administration du questionnaire ....................................................................... 50
I.2.3.4-Les difficultés rencontrées sur le terrain ............................................................ 51
SECTION II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES VARIABLES ET
METHODE DE TRAITEMENT .......................................................................................... 52
II.1- Construction du modèle testable et opérationnalisation des variables ...................... 52
II.1.1- Présentation du modèle économétrique .............................................................. 52
II.1.2- Opérationnalisation des variables ....................................................................... 52
II.1.2.1- La variable à expliquer : La qualité de l’audit ................................................ 53
II.1.2.2- Les variables indépendantes : la nature de l’actionnariat ................................ 53
II.2- Les outils statistiques d’analyses de données .......................................................... 54
II.2.1- Analyse descriptive : Le tri-à plat ...................................................................... 55
II.2.2-Le tri-croisé (l’analyse bi variée) ........................................................................ 55
II.2.3-Analyses explicatives : Test de corrélation et régression logistique ................... 55
II.2.3.1-Test de corrélation ............................................................................................ 55
II.2.3.2-La régression logistique ................................................................................... 56
CHAPITRE 4 : NATURE DE L’ACTIONNARIAT DANS LES ENTREPRISES AU
CAMEROUN ET QUALITE DE L’AUDIT ........................................................................... 57
SECTION I : RESULTAT DES ANALYSES DESCRIPTIVES ........................................ 57
I.1- Caractéristiques de l’échantillon ................................................................................ 57
I.1.1- Le profil des répondants ...................................................................................... 57
I.1.2- Le profil des entreprises de l’échantillon............................................................. 59
I.2- Caractéristiques de la structure de propriété .............................................................. 60
I.3- Caractéristiques de l’audit externe ............................................................................. 61
SECTION II : RESULTAT DES ANALYSES EXPLICATIVES ...................................... 62
II.1- Influence des caractéristiques de la structure de propriété sur la qualité de l’audit :
tableau croisé et test de corrélation de Pearson................................................................. 62
93
II.1.1- Caractéristiques de la structure de propriété et qualité de l’audit : Tableau croisé
....................................................................................................................................... 62
II.1.1.1- Influence de la nature d’actionnariat sur l’appartenance ou non de l’auditeur à
un réseau international .................................................................................................. 62
II.1.1.1.1-Concentration de propriété et appartenance de l’auditeur à un réseau
international ................................................................................................................... 62
II.1.1.1.2-Propriété managériale et appartenance ou non de l’auditeur à un réseau
international ................................................................................................................... 64
II.1.1.1.3-Présence ou non des investisseurs institutionnels et appartenance de
l’auditeur à un réseau international ............................................................................... 65
II.1.1.2-Influence de la nature d’actionnariat sur les honoraires d’audit ...................... 65
II.1.1.2.1-Part du capital détenue par l’actionnaire majoritaire et l’évolution des
honoraires d’audit au cours des deux derniers exercices .............................................. 66
II.1.1.2.2-Propriété managériale et évolution des honoraires au cours des deux derniers
exercices ........................................................................................................................ 67
II.1.1.2.3- Propriété institutionnelle et évolution des honoraires d’audit au cours des
deux derniers exercices ................................................................................................. 68
II.1.2- Caractéristiques de la structure de propriété et qualité de l’audit : Test de
corrélation de Pearson ................................................................................................... 69
II.2- Influence des caractéristiques de la structure de propriété sur la qualité de l’audit
externe : une analyse multivariée ...................................................................................... 69
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 77
ANNEXES : ............................................................................................................................. 84
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 91
94