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Définition

L'industrie pharmaceutique est un secteur d'activité très important en France et dans le monde. Il
regroupe les pharmacies, les parapharmacies, les laboratoires pharmaceutiques et l'ANSM, l'agence
nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. L'industrie pharmaceutique gère
l'élaboration, la production, la mise sur le marché et la surveillance de tous les médicaments
commercialisés. L'industrie pharmaceutique concerne aussi bien les médicaments à destination des
hommes que ceux à destination des animaux.

Industrie pharmaceutique (définition)

Qu'est-ce que l'industrie pharmaceutique ? Définition et explications.

L'industrie ou secteur pharmaceutique représente l'ensemble des activités économiques liées à la


recherche, au développement, à la fabrication et à la distribution commerciale de médicaments à
destination des humains – médecine – ou des animaux – vétérinaire.

L'industrie pharmaceutique inclut autant la manufacture de médicaments que le circuit de


distribution.

En amont du secteur – en début de chaîne -, on trouve les sociétés de recherche biologique, de


laboratoires pharmaceutiques ou des start-up en biotechnologie et en aval – en bout de chaîne - on
retrouve les pharmacies – et autres officines de distribution de médicaments directement au
consommateur final.

Les brevets dans l’industrie pharmaceutique

Il existe trois types de brevets :

1. La molécule chimique, l’invention portant sur un médicament ne peut être valablement brevetée que

si elle a pour objet un produit, une substance ou une composition présentée pour la première fois

comme constituant un médicament.

2. Le brevet de synthèse : le procédé de fabrication d’un produit peut être protégé.


3. Le brevet de formulation : il porte sur la forme, la formulation galénique, les associations avec

d’autres principes actifs.

Ces deux derniers types peuvent prendre le relais du brevet portant sur la molécule et prolonger ainsi la

protection du produit. Ils représentent donc des stratégies de protection contre les concurrents qui

souhaiteraient produire des génériques de ces princeps. Cependant, le brevet ne constitue pas une

garantie de qualité du médicament : seule l’AMM1

assure l’efficacité et la sécurité d’utilisation du

médicament.

Principaux faits saillants enregistrés en 2009-2010

Pour l’année 2009, le marché mondial a enregistré un chiffre d’affaires global de 837 Md$2, en

progressant de 7% par rapport à 2008. Le secteur semble avoir bien résisté à la crise économique. IMS

Health3

considère que le développement de l'activité devrait concerner les domaines de l'oncologie, du

diabète, de la sclérose en plaques et du VIH, grâce à l'arrivée de nouveaux médicaments.

La croissance du marché pharmaceutique mondial sera tirée par les pays émergents, en dépit de la

concurrence des médicaments génériques. La Chine entre dans le top 10 des principaux marchés de

l'industrie pharmaceutique. Le marché Nord-Américain (États-Unis et Canada) reste toutefois le marché

le plus important avec 44% du marché mondial, loin devant le marché européen (Allemagne, France,

Italie, Espagne et Royaume-Uni) qui réalise 21% du marché mondial et le Japon (12%).

Pour 2010, le marché pharmaceutique mondial devait augmenter de 4 à 6 %, une hausse qui pourrait
être

plus forte du fait d’une croissance soutenue du marché américain plus résistant que prévu au

ralentissement économique, selon les dernières prévisions d’IMS Health.

La plus grande transaction en 10 ans concerne la fusion des groupes pharmaceutique Anglais

Glaxo Welcome et SmithKline Beecham pour 74 Md$ en 2000,

Les autres fusions notables sont celles de Sanofi Synthélabo avec Aventis en 2004 pour 65,5 Md$ et
le rachat de Schering AG par le groupe Allemand Bayer pour 21,5 Md$.

2009 a été l’année des plus grandes transactions avec 147 Md$, selon le Cabinet Levin Associates,

comprenant la fusion de Pfizer avec Wyeth pour 68 Md$ et Merck & Co avec Schering Plough pour

41 Md$, ainsi que le rachat par Abbott qui a racheté la division pharmaceutique du groupe Belge

Solvay pour 7,6 en 2009 après avoir racheté Knoll en 2000 pour 7,2 Md$.

AMM : L'autorisation de mise sur le marché

622 d'euros

Présent dans 135 pays, IMS Health est le leader mondial des études et du conseil pour les industries du
médicament et les

acteurs de la santé. Avec un chiffre d’affaires de 2,3 Md$ en 2008 et plus de 50 ans d’expérience, IMS
propose une large gamme

de solutions, de services, de conseil et d’outsourcing pour accompagner ses clients dans l’élaboration de
leurs stratégies et dans leurs prises de décision. Pour plus d’information, visitez le site
http://www.imshealth.com.

Au global les fusions dans le secteur pharmaceutique ont évolué comme suit entre 200 et 2009 :

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 20094

97 27,7 66 23,6 95,2 46,5 74,8 71,6 40,6 147,2

Malgré les mégafusions récentes, l’industrie pharmaceutique mondiale demeure peu concentrée par

rapport à d’autres secteurs d’activité : les 5 premiers groupes représentent 27% du marché mondial

contre 40% dans l’informatique, 50% dans l’automobile et 80% dans l’aérospatiale.

La crise financière de 2009 a contraint les laboratoires à trouver de rapides sources d'économies,

au travers, notamment, d'importantes opérations d'acquisition. Quatre des plus gros laboratoires

américains se sont ainsi restructurés : >Pfizer a acquis le groupe Wyeth ; >Merck & Co le laboratoire
Schering-Plough et >Abbott a racheté la filiale pharmaceutique du groupe Solvay.

Les rapprochements des grands groupes mondiaux (implantation géographique stratégique des

entreprises, regroupement des entreprises par domaine d’intérêt thérapeutique…) ont pour but
d’atteindre

une taille critique permettant de réaliser des économies d’échelle compte-tenu des coûts de recherche,

d’avoir une plus forte présence sur les marchés et de faire face à la pression exercée sur les prix des

médicaments par les pouvoirs publics. Les fusions-acquisitions peuvent avoir également pour objectif

l’acquisition de nouvelles technologies (acquisition de firmes de biotechnologies), l’introduction dans

un nouveau domaine thérapeutique ou sur un nouveau segment (automédication, par exemple),

l’acquisition d’une force de vente ou de distribution, l’implantation dans un pays étranger ou sur un

continent. Le coût des opérations d’acquisitions étant plus élevé, les entreprises développent des
accords

ou des alliances entre elles et font appel à des compétences extérieures (sous-traitance) à tous les

niveaux : recherche, développement, fabrication. En outre, le partenariat peut prendre la forme


d’accords

de licence pour confier la commercialisation de certains médicaments à d’autres entreprises. La

recherche fait également appel à de nouveaux modes de collaboration en réseaux, entre la recherche

publique et la recherche privée par exemple ou via des partenariats internationaux.

> 3 Les principaux marchés pharmaceutiques dans le monde en 1999 et en 2009

Principaux Pays Part du marché

mondial en 1999 en

(%)

Part du marché

mondial en 2009 en

(%)

Etats- Unis 40,0 % 43,6 %

Japon 13,0 % 11,6 %


Allemagne 6,0 % 5,9 %

France 6,0 % 5,9 %

Chine nd 3,7 %

Italie 4,0 % 3,4 %

Espagne 2,0 % 3,0 %

Royaume - Uni 3,0 % 2,9 % Source : IMS Health

> 4 Les 10 médicaments les plus vendus dans le monde en 2010

Rang

mondial5

Intitulé du

médicament

Nom du Laboratoire Classement pharmaco-

thérapeutique

Chiffre

d’affaires

2010 Md$

Il s’agit des chiffres

d'affaires des

blockbusters (on

estime qu'un

médicament est un

blockbuster quand

son chiffre d'affaire

mondial dépasse le

milliard Md$ annuel)


1 Lipitor Pfizer cholestérol 11.7

2 Plavix Sanofi-Aventis, BMS Anticoagulant 9,6

3 Advair GlaxoSmithKline Asthme 9

4 Remicade J&J Arthrite 7,4

5 Enbrel Pfizer/Amgen Arthrite 7,1

6 Humira Abbott Arthrites 6,8

7 Avastin Roche Cancer 6,7

8 Rituxan Roche Cancer 6,1

9 Diovan Novartis Hypertension 6

10 Crestor AstraZeneca Cholestérol 5,8

Source : Bigpharma

4;

Le plus important montant enregistré en 10 ans.

5 Par rapport au chiffre d'affaires

Les entreprises pharmaceutique en Algérie

Industrie pharmaceutique

BIOPHARM

Industrie pharmaceutique

Zone Industrielle Oued Smar, Lot N°62, Voie N°36, Alger 16000

Alger - Algérie

Tel: 021 50 63 10

BIOPHARM DISTRIBUTION

Industrie pharmaceutique

16000zone Industrielle, Haouche Mahiedine, Ilot N°18, Section N°5, Reghaia, Alger 16000
Alger - Algérie

Tel: 023 85 10 10

BIOPHARM LOGISTIC

Industrie pharmaceutique

18, Rue De Zone Industrielle Route De La Gare, Houch Mahiéddine, Reghaia, Alger 16000

Alger - Algérie

Tel: 023 85 10 10

BIOPURE

Industrie pharmaceutique

Zone Industrielle, Ouled Yaich, Blida, 16000 Algerie

Blida - Algérie

Tel: 025 43 60 50

GROUPE SAIDAL ALGERIE

Industrie pharmaceutique

Generale Directorate, Route De Wilaya N°11 Dar El Beida

BP 141

Alger - Algérie

Tel: 021 50 58 18

LPA (LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE ALGERIEN)

Industrie pharmaceutique

Siège Social: 08, Rue Prosper Dubourg

Annaba - Algérie

Tel: 038 34 91 20

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Industrie pharmaceutique Modifier


Deuxième marché pharmaceutique en Afrique après l'Afrique du Sud, avec des ventes totalisant les 3
milliards de dollars, l'Algérie est, selon Oxford Business Groupe (OGB), un bureau d'études et d'analyse
anglais, en passe de réussir son pari de mettre en place, à terme, une industrie pharmaceutique
performante. Une perspective, au demeurant, parfaitement illustrée et par la sensible augmentation de
sa production de médicaments et par la baisse, non moins sensible, de ses importations[102]. La
production des médicaments selon OGB a été estimé à 65% pour l'année 2018[103].

Le Groupe Saidal et la firme algérienne Digromed tiennent le monopole de l'industrie pharmaceutique


algérienne. Plusieurs autres sociétés-laboratoires privées algériennes et étrangères sont actives dans ce
domaine notamment des sociétés mixtes entre le Groupe Saidal et des groupes étrangers. Une
attractivité qui a eu pour effet de porter les usines et ateliers de production de médicaments
opérationnels à 132 unités et qui a permis le lancement de 230 projets visant à la réalisation d'autant
d'autres unités. Un boom dans la réalisation que les auteurs de l'étude en question expliquent par «
l'application, depuis 2008, d'une législation interdisant l'importation de médicaments produits en
Algérie ». Sauf que ce facteur n'est pas le seul à concourir à l'attractivité du marché algérien du
médicament. D'autres y participent, précise l'étude d'OGB, « la nature du système de santé algérien»
qui est basé «sur la gratuité des soins», permet, grâce « à une couverture sociale quasi générale dont ils
bénéficient et à la carte à puce Chifa, qui est un accès direct des Algériens aux médicaments ». Le
marché algérien du médicament est en plein boom, avec une croissance annuelle à deux chiffres pour
un total de ventes de 3 milliards de dollars.

La production pharmaceutique c'est quoi ?

05.02.18

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La production pharmaceutique regroupe l’ensemble des opérations de transformation des matières


premières en produits finis (médicaments). Elle répond à des normes de qualité nationales,
européennes et internationales très strictes (les Bonnes Pratiques de Fabrication) garantissant le respect
de l’hygiène, de l’environnement et de la sécurité dans le but d’assurer aux patients un standard de
qualité très élevé.
https://youmatter.world/transitions/fr/industrie-pharmaceutique-et-environnement-relever-le-defi-
dune-planete-en-meilleure-sante/

#####.2 Marché pharmaceutique: structure et acteurs

Dans beaucoup de pays, le marché pharmaceutique est un ensemble complexe et hétérogène


d’organismes, d’organisations, d’entreprises et de particuliers. Le système d’approvisionnement en
produits pharmaceutiques est divisé en sous-systèmes: mise au point, réglementation, production,
distribution, prescription et délivrance des médicaments (Tableau 2). Différents acteurs appartenant au
secteur public, au secteur privé à but non lucratif et au secteur privé à but lucratif, interviennent à
différents stades du processus. Le gouvernement peut réglementer l’un ou l’autre des maillons de la
chaîne d’approvisionnement ou tous à la fois. Les choix en matière de réglementation sont donc très
complexes.

Tableau 2. Acteurs publics et privés sur le marché pharmaceutique

Fonction

Secteur public

Secteur privé à but non lucratif

Secteur privé à but lucratif

Politique pharmaceutique nationale

• Ministère de la Santé (coordonnateur)


• Autres ministères

• Associations professionnelles

• Groupes de consommateurs

• Prestateurs de soins de santé

• Firmes pharmaceutiques

• Prestateurs de soins de santé

Mise au point des médicaments

• Instituts nationaux de recherche

• Aides gouvernementales à la recherche

• Universités d’Etat

• Universités privées

• Fondations privées
• Instituts de recherche

• Firmes pharmaceutiques tournées vers la recherche

Homologation des médicaments et réglementation pharmaceutique

• Autorité nationale de contrôle des médicaments

• Associations de consommateurs (par exemple pour la surveillance des pratiques promotionnelles)

Services contractuels donnés (par exemple pour le contrôle de la qualité)

Production/Importation

• Monopoles d’Etat pour les importations

• Production d’Etat

• Centrales d’approvisionnement
• Production de médicaments essentiels dans un but non lucratif

• ONG/missions distribuant des médicaments essentiels

Filières locales de multinationales Usines locales

Distribution de gros

• Centrales d’approvisionnement

• Grossistes d’Etat

• Distribution régionale

• ONG/missions distribuant des médicaments essentiels

Grossistes privés de grande envergure Grossistes privés non officiels

Information pharmaceutique

• Formulaires nationaux et directives thérapeutiques


• Centres d’information pharmaceutique des hôpitaux et des universités

• Centres d’information pharmaceutique

• Groupes de consommateurs

• Médias

• Industrie

Prescription/Conseil

• Hôpitaux publics

• Centres de santé et dispensaires publics

• Pharmacies d’Etat

• Agents de santé communautaires financés par le secteur public

• Hôpitaux des missions


• Cliniques des missions

• Agents de santé communautaires

• Hôpitaux privés

• Cliniques privées

• Agents de santé communautaires financés par les contributions des utilisateurs

• «Piqueurs»

Délivrance/vente au détail

• Pharmacies

• Cliniciens délivrant des médicaments

• Autres points de vente

Consommation
Ménages/Consommateurs

Mise au point et production des médicaments

Les unités de production de médicaments ont ou n’ont pas d’activités de recherche-développement.


Elles peuvent être la propriété de firmes locales, de multinationales ou bien la propriété commune
d’entreprises locales et de multinationales. Rares sont les ONG qui fabriquent des médicaments comme
"Gonoshasthya Kendra pharmaceuticals" au Bangladesh.

De la nature du fabricant dépendra son attitude face aux politiques redéfinissant les rôles du public et
du privé. L’industrie internationale axée sur la recherche est vivement opposée au contrôle des prix
parce qu’elle réalise des bénéfices en lançant de nouveaux produits à prix élevé. Pour les firmes locales
qui fabriquent des génériques, le contrôle des prix ne revêt pas la même importance car la concurrence
est déjà grande sur ce marché. Enfin, les différents acteurs ne se conforment pas tous de la même façon
aux bonnes pratiques de fabrication.

Responsables de la réglementation pharmaceutique

En règle générale, la réglementation relève d’une autorité nationale de réglementation


pharmaceutique. Elle comprend d’habitude: un service chargé d’évaluer et d’homologuer les
médicaments et de veiller au respect des critères applicables à la production, à l’importation, et au
marketing; un corps d’inspection; des laboratoires de contrôle de la qualité. Souvent, l’autorité
nationale de réglementation pharmaceutique délègue certaines de ses fonctions à d’autres organismes.
Aux Etats-Unis d’Amérique par exemple, les normes pharmaceutiques sont fixées par un organisme
privé à but non lucratif avant d’être appliquées par la Food and Drug Administration (FDA) [4]. Au Sri
Lanka, le comité qui approuve les produits pharmaceutiques dépend du Département de Pharmacologie
de l’Université de Colombo [117].

Outre ces organismes officiels de réglementation, les associations de consommateurs, de fabricants et


de commerçants, les organisations professionnelles, les médias et, le cas échéant, les assurances
peuvent tous contribuer à l’efficacité de la réglementation. Il est dans leur intérêt de coopérer. Bien
qu’ayant des vues parfois très différentes sur ce qui constitue la bonne réglementation, ils sont tous
partisans de mettre en place un cadre réglementaire clair et efficace. La déréglementation est souvent
perçue comme un moyen de privilégier le secteur pharmaceutique privé mais elle peut en pratique
saper la crédibilité de ce secteur et donner lieu à une concurrence effrénée entre fournisseurs non
qualifiés.

Grossistes en médicaments

Les grossistes en médicaments peuvent également être publics ou privés. Les grossistes publics peuvent
être en situation de monopole ou de quasi-monopole. Plusieurs organisations à but non lucratif vendent
des médicaments en gros (encadré 2).

Information pharmaceutique, prescripteurs et détaillants

Il existe tout un éventail de prescripteurs, depuis les spécialistes hospitaliers hautement qualifiés
jusqu’aux «charlatans». La vente au détail est assurée par des pharmaciens diplômés, des auxiliaires en
pharmacie, des laborantins ou encore par des vendeurs sans formation. Dans les pays où les services de
santé publics exigent désormais des contributions de la part des utilisateurs, il y a de plus en plus de
«pharmacies tout-en-un»: des médecins, des aides-soignants ou des infirmières prescrivent et
fournissent les médicaments [15].

Il peut aussi y avoir des «fuites» de médicaments dans les services de santé publics quand ils sont mal
gérés ou mal financés. Dans certains pays, il n’est donc pas rare que des fonctionnaires revendent pour
leur compte des médicaments financés par des fonds publics [7].

Organisations non-gouvernementales

Dans de nombreux pays, les ONG - appelées parfois «troisième secteur» - jouent un rôle important dans
le financement et la prestation des services de santé. Selon les pays, les ONG à but non lucratif assurent
une part plus ou moins grande des prestations de santé et du financement; dans les pays à faible
revenu, elles assurent jusqu'à 50% des services thérapeutiques [13,44]. Au nombre des pays où des ONG
fournissent des médicaments essentiels figurent l’Inde (Community Development Medicinal Unit), le
Kenya (MEDS), le Népal, le Nigéria (CHANPHARM) et l’Ouganda (Joint Medical Stores). L’encadré 2 décrit
l’origine et les activités de MEDS au Kenya.
Encadré 2. Mission pour les fournitures et les médicaments essentiels (MEDS): une ONG assure des
services de médicaments essentiels en Afrique orientale

Services pharmaceutiques assurés par une ONG

A la fin des années 70, au moment même où l’OMS adoptait le concept de médicaments essentiels, des
missions à but sanitaire ont commencé à mettre en place dans certains pays des services
d’approvisionnement en médicaments essentiels. En se fondant sur la liste modèle de l’OMS, les
services chargés des médicaments essentiels au sein des ONG dressent généralement leur propre liste et
s’y conforment. Les ONG se fournissent en médicaments auprès de l’organisme national semi-public (le
cas échéant), de fournisseurs extérieurs ou de fabricants locaux. Le financement est assuré par des
donateurs extérieurs ou locaux et par les contributions des utilisateurs.

Malgré quelques difficultés de financement et d’organisation, les ONG se sont généralement révélées
parfaitement capables d’assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels. Certaines d’entre elles
ont connu des problèmes à cause de dévaluations soudaines qui ont momentanément perturbé l’offre,
et d’un contrôle insuffisant de la qualité des médicaments.

L’exemple du programme MEDS [70,71]

Le programme Mission pour les fournitures et les médicaments essentiels a été créé en 1986 par deux
organisations religieuses du Kenya, le Secrétariat catholique et l’Association de santé chrétienne. Il a
pour but de fournir, à un prix raisonnable, des médicaments essentiels de qualité aux centres de santé
que gère l’église sur tout le territoire. Ces centres assurent environ 36% des services de santé ruraux du
pays.

MEDS fournit plus de 300 hôpitaux, centres de santé et dispensaires. Il a reçu l’aval du Ministère de la
Santé mais ne dépend ni des organisations religieuses qui l’ont mis sur pied ni du gouvernement. Il est
financé par des organisations gouvernementales et non gouvernementales de trois pays d’Europe sous
la forme d’un fonds renouvelable, par les organisations qui le parrainent au Kenya et par les achats de
médicaments des clients. Des consultants de l’OMS/DAP lui ont donné des conseils.
Pour offrir des médicaments bon marché tout en assurant un approvisionnement régulier, MEDS achète
en vrac auprès des producteurs locaux: quelque 70% des produits pharmaceutiques fournis par MEDS
sont d’origine locale, chiffre qui pourrait augmenter si, à qualité égale, les autres médicaments fabriqués
sur place étaient plus compétitifs. Trente pour-cent des médicaments sont importés du Zimbabwe et
d’Europe, ce qui nécessite des devises. En outre, la taxe sur la valeur ajoutée et un impôt de 1,5% sur
tout médicament, y compris sur les dons, font grimper le prix des importations de médicaments au
Kenya.

Début 1993, le passage soudain à la libre fluctuation du shilling kenyan a été lourd de conséquences,
entraînant une augmentation immédiate des prix, jusqu'à 50%. Le mois suivant, MEDS s’est efforcé de
limiter la hausse de ses prix à 10%, mais à grand peine. Il a dû aussi répercuter sur les centres de santé
qu’il fournit les conditions imposées par les importateurs et les grossistes, à savoir un délai de paiement
de trente jours.

Les achats en vrac nécessitent des entrepôts et des services de distribution de taille, en plus du contrôle
de la qualité. MEDS revend à au moins quatre ONG internationales pour leurs activités locales. La
direction - 15 administrateurs - est assistée de 15 personnes qui travaillent dans les entrepôts. Les
hôpitaux et les centres de santé paient des frais de transport fixes, à échéance de 90 jours. Si toutefois
un hôpital ne règle pas les médicaments ou les frais de transport, les commandes sont suspendues
jusqu'à acquittement des dettes.

MEDS a formé les personnes chargées de mettre en oeuvre le programme et le personnel des
établissements de santé à l’usage rationnel des médicaments essentiels. La formation est
particulièrement importante pour le personnel des établissements de santé car les médicaments
doivent être utilisés de manière correcte et efficiente pour que le programme porte ses fruits. Financée
à l’origine par le Ministère de la Santé et par des capitaux étrangers (cofinancement supprimé par la
suite), la formation monopolise une grande partie des ressources du MEDS. Or, il reste encore beaucoup
à faire en matière de formation au niveau local. En 1993, l’équipe chargée de former le personnel se
composait de 9 personnes, dont trois professionnels de la santé; 227 employés ont reçu une formation
cette année-là. Une étude menée cette même année a révélé que les centres de santé consommaient
moins de médicaments et privilégiaient les produits figurant sur la liste des médicaments essentiels.

Outre leur rôle direct dans le financement et la prestation des services, les acteurs du «troisième
secteur», tels que les associations de consommateurs, les associations de commerçants et de
professionnels, peuvent exercer une influence considérable sur le cadre politique et réglementaire. En
faisant pression, ces organisations peuvent peser sur la politique gouvernementale et sur la
réglementation. En adoptant des codes déontologiques facultatifs, elles peuvent influencer le
comportement des acteurs qu’elle représentent. Elles peuvent en outre servir de sentinelles en
surveillant l’application des politiques et des réglementations.

Il ne suffit pas de savoir si les acteurs du marché pharmaceutique sont publics ou privés, il faut aussi
s’intéresser à leur potentiel, à leurs compétences techniques, à leurs motivations (but lucratif ou non) et
au contexte dans lequel ils évoluent.

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Revues Revue Numéro Article

Le secteur pharmaceutique et l'histoire du contrôle de l'innovation

Xavier Deroy

Dans Revue française de gestion 2008/8-9 (n° 188-189), pages 175 à 183

Article

Le combat ancestral de l’humanité contre la maladie a tissé inextricablement des liens avec l’histoire du
médicament qui dans sa version moderne devient l’histoire de l’industrie pharmaceutique.
L’organisation industrielle de la conception et de la production du médicament institutionnalise ce
combat ancestral devenu non seulement l’affaire des entreprises pharmaceutiques mais également de
politiques et d’agence publiques comme celles notamment de l’Agence nationale du médicament en
France et de la FDA aux États-Unis. L’histoire de l’industrie pharmaceutique innerve le politique, le social
et l’économique.

Dans cet article, nous nous intéressons premièrement aux différentes étapes de l’histoire du secteur
pharmaceutique et deuxièmement en quoi la relation innovationcontrôle contribue à expliquer le
passage d’une étape à une autre.

Au docte apothicaire, l’artisan du médicament, succéderont à partir du XIXe siècle les multinationales
productrices d’un médicament de masse et standardisé. C’est l’avènement de l’ère moderne du
médicament.

Depuis la fin du XXe siècle, l’industrie pharmaceutique évolue vers ce qu’il est tentant de qualifier d’«
ère postmoderne ».

On assiste en effet à une individualisation lente du médicament qui prend en compte la spécificité du
patrimoine génétique de chaque individu mal cernée par des traitements thérapeutiques fondés sur une
logique de standardisation.

Le développement des biotechnologies s’appuie donc sur une forme de relativisme par rapport à la
logique universaliste et standardisée qui prévalait antérieurement durant la période moderne. La
coexistence des biotechs avec les techniques classiques et toujours dominantes maîtrisées par les « big
pharmas » fonde ce nouveau régime de régulation « postmoderne » à partir des années 1980. La faible
efficience de la recherche des « big pharmas » facilite l’émergence de cette régulation qui emprunte à la
fois à l’artisanat et à l’ère industrielle moderne.

Vouloir rendre compte de l’histoire de l’industrie pharmaceutique, c’est évoquer les systèmes
institutionnels successifs qui ont rythmé son évolution, c’est pourquoi nous nous penchons sur les
caractéristiques des principales périodes de ce secteur (partie 1). C’est aussi, avec un regard
gestionnaire, s’intéresser aux conditions de l’innovation dans un secteur à forte intensité en R&D. C’est
pourquoi, nous examinons l’évolution de la relation innovation-procédures en nous interrogeant sur son
rôle, parmi d’autres causes, dans la baisse de l’efficience de la R&D du secteur pharmaceutique. Si une
telle interprétation était retenue, on disposerait alors d’une clé de lecture pour mieux comprendre
l’évolution des régimes de régulation de l’industrie pharmaceutique et le passage d’une période à une
autre (partie 2).
I – MODES DE RÉGULATION DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

Les modes de régulation décrits dans cette partie concernent l’organisation du modèle économique du
secteur de l’industrie pharmaceutique et reprennent, dans le cadre de cet article, des étapes de
l’industrie pharmaceutique évoquées de façon beaucoup plus exhaustive dans des études comme celles
de Sonnedecker (1986) ou encore de Hamdouch et Depret, (2001).

L’évolution de l’industrie pharmaceutique s’insère dans une dynamique plus vaste touchant au système
institutionnel et social dans son ensemble. Il n’est donc pas surprenant que la périodisation retenue
pour le secteur pharmaceutique rappelle celle qui affecte le système institutionnel et social environnant.
Pour qualifier les différents modes de régulation successifs de l’industrie pharmaceutique, nous nous
inspirons de la typologie définie par Piore et Sabel (1989).

1. La période artisanale

C’est durant la Renaissance au XVIe siècle que le Suisse Paracelse apporte une inflexion importante à
l’évolution de la pharmacie. À partir de cette époque et contrairement à ce qui prévalait depuis
l’antiquité, la pharmacie ne relèvera plus exclusivement de la botanique. La chimie s’impose comme un
support de développement durable pour cette industrie. Des savants comme Morgagni, Lahennec,
Corvisart, Skoda, Lavoisier jouent un rôle central au cours des XVIII et XIXe siècle pour faire avancer
cette science du médicament fondée sur une démarche très empirique (Sonnedecker, 1986). Tandis
qu’en Italie qui est alors à la pointe du développement en Europe, les pharmaciens s’organisent en
guildes, en France ils s’organisent en coopératives professionnelles destinées à réguler la profession et à
partir du XIX à mutualiser certaines productions. La profession demeure essentiellement le fait de
petites entreprises jusqu’aux années 1920. Toutefois, une production industrielle fondée sur des
préparations chimiques standardisées se met en place dès la fin du XVIIIe siècle et les travaux de
Pelletier sur la quinine et de Robiquet sur la codéine ouvrent la voie à des productions à la large échelle
à partir de la première moitié du XIXe siècle (Sonnedecker, 1986).

2. L’ère moderne et le développement des grandes entreprises pharmaceutiques


Des processus manufacturiers sont apparus dès le XVIIIe et surtout à partir du XIXe, mais il faudra
attendre la seconde moitié du XXe siècle pour assister au développement accéléré des grands groupes
pharmaceutiques mondiaux. Comme dans les autres secteurs industriels, la concentration succède à
l’atomisation de la concurrence bien que l’industrie pharmaceutique demeure à ce jour moins
concentrée que d’autres secteurs comme l’automobile, l’informatique ou l’électronique grand public. La
course à la taille critique sur fond de budgets de R&D à la croissance galopante est néanmoins bien
réelle comme l’illustre la fusion Sanofi Aventis. Pourtant la quasi-totalité des dirigeants de ces
multinationales s’accorde sur la crise de leur business model. Le temps du modèle de croissance fondé
sur des blockbusters, ces médicaments à 1 milliard de dollars de CA, est révolu. L’aléa est trop élevé. Les
entreprises pharmaceutiques doivent en effet tenir compte d’un taux d’échec élevé. Les innovations
rentables se concentrent sur un nombre réduit de médicaments : 14 % d’un échantillon de 100
médicaments lancés classés comme « value innovations » ont généré 38 % du chiffre d’affaires et 61 %
du profit total des entreprises concernées (Day, 2003). Ce manque d’efficience de la R&D et l’incertitude
élevée quant au succès des médicaments nouveaux engendrent des coûts trop importants qui érodent
les marges. Selon IBM Consulting Services, le profit par action des 20 premiers laboratoires mondiaux
est passé de 28 % sur la période 1993-1998 à 5 % depuis 2000.

3. L’ère « postmoderne »

La remise en question du modèle de développement fondé sur les blockbusters et l’industrialisation de


masse qu’ils impliquent intervient dès le milieu des années 1980. Les dirigeants des « big pharmas »
investissent dans les biotechnologies sur lesquelles se fondent des attentes excessives quant à leur
capacité de générer rapidement des résultats tangibles. Cette période peut être qualifiée de «
postmoderne » (dans sa version positive et non dans sa version nihiliste) parce qu’avec la prise en
considération de la spécificité génétique de chacun, elle fait d’un relativisme empirique la base d’un
nouveau paradigme de développement pour cette industrie. Désormais, selon ce paradigme, un
médicament véritablement efficace est relatif à un individu et à son patrimoine génétique.

Toutefois, la lente gestation de ces médicaments du futur se traduit en réalité par leur coexistence avec
les médicaments classiques toujours dominants. En dépit de rendements décroissants de leur R&D, les
grands laboratoires poursuivent leurs recherches d’améliorations de molécules existantes ou de
nouveaux couples molécules/cibles thérapeutiques grâce aux criblage à grande échelle permis par
l’informatique. L’ère « postmoderne » de la pharmacie à partir des années 1980 se révèle donc dualiste
tant sur le plan des pratiques de recherche que des niveaux de production. Sur ces deux points, depuis
plus de 20 ans, les entreprises biotech et les « big pharmas » se distinguent autant qu’elles se
complètent comme l’atteste l’abondante littérature sur le sujet (Mc Kelvey et al., 2003).
Les trois phases que nous venons de décrire s’intègrent dans des évolutions longues qui affectent
l’ensemble des institutions sociales et la façon de penser des acteurs. Les passages d’une phase à une
autredécrits pour le secteur de la pharmacie révèlent donc l’isomorphisme entre le mode de régulation
de ce secteur, les stratégies de ses entreprises et l’évolution historique plus globale des institutions
sociales. Dans la perspective développée par le nouvel institutionnalisme, cette évolution globale
concerne les valeurs, la culture, les modes de pensée et les formes d’organisation économique (Scott,
1995; Meyer, 1994; Philips, 2003; Rouleau, 2007, chap. 5).

Cependant, en insistant sur les évolutions macro des institutions sociales et des secteurs économiques,
les dimensions micro de l’évolution historique restent parfois négligées, laissant à penser que la
pesanteur du déterminisme social efface toute décision contingente des acteurs ou d’organisations
particulières d’un secteur d’activité.

Or, si les contraintes sociales sont réelles, elles n’expliquent pas à elles seules le changement de mode
de régulation, c’est-à-dire le mouvement de dé-institutionalisation et de re-institutionalisation au niveau
du régime de régulation d’un secteur précis (Jennings, Greenwood, 2003).

Par exemple, on n’appréhende pas exactement les forces susceptibles d’expliquer le passage de l’ère
moderne à l’ère post-moderne en ce qui concerne le mode de régulation de l’industrie pharmaceutique
et on laisse de côté les jeux politiques des différents acteurs. La mise en évidence de « mécanismes »
plus désagrégés (Hedström et Swedberg, 2006), c’est-à-dire sectoriels et/ou intra-organisationnels, de
de/institutionalisation s’avère donc nécessaire. Leur description constitue l’un des enjeux de la nouvelle
sociologie économique et du nouvel institutionnalisme pour éclairer le passage d’un mode de régulation
à un autre d’un secteur.

Dans le cas du secteur pharmaceutique, la relation entre innovation et procédures scande les
changements de mode de régulation. L’articulation entre innovation et procédures de contrôle est un
mécanisme dont le fonctionnement constitue une explication plausible de la dynamique historique
propre à ce secteur.

II – RELATION INNOVATION ET PROCÉDURES INSTITUTIONNALISÉES

1. Ralentissement du rythme d’innovation et croissance des procédures de contrôle


Le passage de l’artisanat à la grande entreprise pharmaceutique s’explique par un mouvement de
concentration des ressources et par l’orientation stratégique vers une production de masse standardisée
(Sonnedecker, 1986). Le passage de la grande entreprise pharmaceutique à un régime de coexistence
entre ces dernières et des entreprises de plus petite taille orientées vers les biotechs s’interprète à
travers le rapport ambigu qu’entretiennent innovation et procédures de contrôle. Il y aurait une
contradiction entre une recherche à la fois créative et osant prendre des risques et des procédures
institutionnalisées associées aux exigences de certitude de profitabilité à moyen terme des marchés
financiers. Certes le ralentissement du rythme d’innovation a des causes multiples, avec notamment le
vieillissement de la population qui entraîne le développement de maladies plus complexes et difficiles à
traiter comme le cancer ou la maladie d’Alzheimer. Il demeure que la mise en parallèle de la montée des
procédures et du ralentissement du rythme d’innovation est remarquable sur cette longue période.

En 1901, aux États-Unis, une première tentative de régulation aboutit à la saisie des produits dénaturés :
on s’était aperçu qu’un vaccin antivariolique dénaturé avait été mis sur le marché et semblait être à
l’origine d’une épidémie de tétanos. En 1906, le Congrès américain crée la FDA (Food and Drug
Administration), mais lui confie un rôle de régulation très limité.

La régulation institutionnelle demeure embryonnaire. Ainsi, des pseudo-médica-ments continuent


d’être vendus. Entre les deux guerres mondiales, selon Pignarre, plus de 500000 médicaments différents
sont mis en vente et les produits inertes voisinent avec les produits actifs. Il faudra attendre un accident
grave, en 1938, pour que le Congrès américain autorise la FDA à contrôler la toxicité des nouveaux
médicaments. Progressivement un certain nombre de bonnes pratiques se mettent en place.

Durant les années 1950-1960, la faiblesse de la régulation du point de vue du protocole clinique et du
point de vue législatif permet de tester sur des patients d’un service de médecine interne des dérivés
des benzamides quelque mois seulement après leur synthèse chimique et sans étude préalable de
toxicité. Cette innovation « sauvage », peu regardante sur l’éthique, consiste à tester directement sur
l’homme un grand nombre de molécules afin d’identifier des principes actifs efficaces. Progressivement,
à la suite du scandale de la thalidomide en 1962, s’amorce à partir des États-Unis un contrôle plus strict
des procédures. Aux États-Unis, « on a considéré que l’on ne pouvait plus s’en remettre uniquement à la
liberté de choix du consommateur et à sa conscience de risque pour le protéger des effets potentiels
non désirés des médicaments » (Temin, 1990). Par la suite, plusieurs réglementations renforceront le
pouvoir de la FDA.
En France, le développement des procédures relatives à la recherche et aux essais cliniques intervient
avec un décalage de quelques années par rapport aux États-Unis. La procédure d’autorisation de mise
sur le marché (AMM) est instituée en 1972 et codifie l’éthique et le déroulement des essais cliniques.
Puisque les AMM requièrent systématiquement le déroulement d’essais cliniques, c’est la fin de la
période d’inventivité « débridée ». L’obligation des études de toxicité et les études cliniques utilisant la
méthodologie du screening changent radicalement le cadre de l’innovation pharmaceutique en se
substituant à la recherche en milieu ouvert. À partir de 1988, les essais cliniques sont encadrés par la loi
(Loi Huriet-Serusclat) qui en définit les bonnes pratiques, celles-ci faisant l’objet d’une tentative
d’harmonisation à l’échelle mondiale.

Cette normalisation, à laquelle ont également participé les « big pharmas », a contribué à allonger le
temps de conception du médicament.

La durée totale moyenne aux États-Unis du début de la phase de recherche à l’arrivée sur le marché
d’un nouveau médicament est passée de 6 à 7 ans dans les années 1970 à 8,5 ans dans les années 1980
et à 9,1 ans dans les années 1990. Cette durée est estimée aujourd’hui à 12 à 13 ans. Toutefois, en 1997,
le Congrès américain adopte le « Modernization Act » qui permet l’accélération des délais d’approbation
par la FDA en assouplissant certaines procédures. Dans un renversement de leur stratégie, les grandes
entreprises pharmaceutiques ont exercé une action de lobbying pour accélérer la mise sur le marché au
lieu de privilégier le renforcement des procédures pour ériger des barrières à l’entrée. Elles y sont
poussées par l’inflation du coût du médicament qui exige une rentabilité rapide.

Le coût de développement d’une molécule nouvelle est passé en effet de 50millions de dollars en 1976 à
1 milliard de dollars au début des années 2000 selon Datamonitor et 1,2 milliard de dollars en 2008.

Désormais, tout projet présentant un risque en termes de volume supposé des ventes, de sécurité ou de
délai de mise au point est systématiquement écarté. Selon de Di Masi (2001), 27 % des molécules sont
abandonnées pour des raisons économiques; 33 % pour des raisons de sécurité pour le patient et 40 %
pour des raisons d’inefficacité. Les gestionnaires et les responsables R&D ne disposent plus de flexibilité
en cours de projet, ce qui est susceptible de détourner les plus inventifs. Tout écart par rapport à
l’environnement prévu au plan est perçu comme négatif (Rzakhanov, 2001). La question de l’efficience
de l’arbitrage entre recherche et procédures est posée : ce comportement n’amène-t-il pas à se priver
trop tôt des médicaments qualitativement innovants ? (Di Masi, 2001; Di Masi et al., 2003)
Le nombre de nouvelles molécules et, à un moindre degré, de nouveaux médicaments chute sur longue
période. Selon Pignarre (2003), durant les années 1960-1970, ce sont entre 70 et 100 nouveautés
thérapeutiques qui étaient lancées chaque année.

Ce n’est plus le cas actuellement. Aux États-Unis, le nombre de molécules nouvelles approuvées par la
FDA est stable, de l’ordre de 25 par an sur la période 1993-2000 en dépit de la croissance brutale des
budgets de R&D (voir aussi hhttp :// www. fda. gov/ cder/ reports/ rtn2000/rtn2000.htm). Le
développement des médicaments génériques traduit cet épuisement relatif de l’innovation. Aux États-
Unis, la part des génériques dans la totalité des prescriptions est passée de 19 % en 1985 à 47 % en 1999
et 50 % des médicaments étaient généricables en 2005.

2. Les acteurs et le changement de mode de régulation

De la même manière qu’ils avaient contribué au développement des procédures de contrôle, les
dirigeants des grandes firmes pharmaceutiques vont s’efforcer de remédier à leurs effets pervers.

Dès les années 1980, leur stratégie a consisté à encourager les start-up biotechnologiques en les
finançant directement ou en concluant avec elles des contrats de licence. C’est en 1982, que Genentech
lance le premier médicament biotech autorisé par la FDA, soutenu par Ely Lilly qui l’utilise sous licence
(Ahn, Meeks, 2008).

Ce déplacement de la R&D vers les start-up n’abolit pas le cadre réglementaire en vigueur. Cependant,
le transfert de la recherche de pointe à de petites structures évite de se confronter à la sédimentation
procédurale héritée de l’évolution et de la culture des « big pharmas ».

En externalisant ainsi une partie de leur R&D vers des terrains a priori prometteurs, leurs dirigeants
transfèrent le risque et se placent en position d’en récupérer le gain éventuel.

De leur côté, les dirigeants-fondateurs des entreprises biotechs misent sur leur potentiel créatif, la
capacité des biotechs à s’imposer à terme, et reprennent à leur compte la logique entrepreneuriale des
années 1960. Leur développement reste toutefois aléatoire. À partir de 1995-1996, la plupart de ces
start-up élaborent des business plan calqués sur des standards financiers habituels, ce qui les contraint à
investir dans le développement de médicaments classiques pour survivre et rassurer leurs investisseurs
en attendant de pouvoir lancer des produits biotech (Pignarre 2003, p 135).

La reconfiguration progressive de la relation innovation-procédures apparaît donc comme un choix


collectif partagé et le fruit d’un déterminisme socio-économique imposant sa logique aux acteurs (De
Rondt, Thiétart, 2007). En actionnant cette relation, les dirigeants et managers participent au plan micro
au passage de l’ère moderne à l’ère « postmoderne » de l’histoire de la pharmacie.

CONCLUSION

L’histoire de l’industrie pharmaceutique est instructive à plus d’un titre. Trois périodes majeures se
succèdent depuis le XVIIIe siècle, que nous avons respectivement qualifiées d’artisanale, de moderne et
de postmoderne. Ces périodes s’insèrent dans une évolution institutionnelle plus globale qui les
façonne. Leurs caractéristiques permettent à la fois de saisir la continuité et la spécificité de l’évolution
historique de la pharmacie par rapport l’évolution institutionnelle d’ensemble.

Des mécanismes micro, inter et intraorganisationnels, participent à cette évolution macro-historique


comme la gestion de la relation innovation-procédures que nous avons plus particulièrement examinée.

Cette relation est en effet engagée à chaque changement de période. Ainsi on relève que les progrès
accomplis durant la période moderne correspondent à un renforcement de la réglementation et des
procédures, ce qui permet d’orienter plus rationnellement la recherche et de conférer une pleine
légitimité sociale aux entreprises pharmaceutiques grâce au respect de règles éthiques précises.

Toutefois, la sédimentation de ces procédures est aussi une explication au ralentissement de


l’innovation. Façonnée par une évolution institutionnelle globale de spécialisation souple et par les choix
des dirigeants du secteur, l’industrie pharmaceutique évolue vers l’ère postmoderne caractérisée par un
nouvel agencement de la relation innovation-procédures de contrôle.

L’augmentation du nombre de médicaments biotechs actuellement mis sur le marché semblerait


indiquer que ce système de régulation, encore instable, produit les résultats attendus depuis plus de
vingt ans.
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2009

https://doi.org/10.3166/rfg.188-189.175-183

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pharmanalyses.fr/2018-un-excellent-cru-pour-le-top-10-de-la-pharma-mondiale/

2018, un excellent cru pour le Top 10 de la Pharma mondiale :

Le marché mondial du médicament devrait atteindre le pallier de 1500 milliards de dollars (1332
milliards d’euros) dans quatre ans. L’an passé, le top 10 de l’industrie pharmaceutique mondiale a
réalisé 31,5 % du chiffre d’affaires cumulé par les industriels du médicaments dans le monde. 54 % du
chiffre d’affaires de ce club des 10 big pharma ont été portés par 82 médicaments au statut de
blockbuster.

En 2018, le top 10 de l’industrie pharmaceutique mondiale a réalisé, à lui seul, 31,5 % du chiffre
d’affaires cumulé par les industriels du médicaments dans le monde. Un CA évalué à 1 205 milliards de
dollars, soir 1 052 milliards d’euros (+ 4,8 %). 82 des médicaments de ces 10 leaders ont le statut de
blockbuster (plus d’un milliard de dollar de ventes) et ces derniers représentent plus de 54 % du chiffre
d’affaires du top 10 avec des ventes de près de 181 milliards d’euros. Le top 10 reste placé sous la
domination

américaine, et ses membres ont presque tous conforté et enrichi leurs plateformes technologiques et
leurs portefeuilles de produits.

Trois axes majeurs ressortent de ces évolutions :

– la poursuite de la diffusion de l’immuno-oncologie, domaine dans lequel la majorité des acteurs du top
10 dispose de médicaments mis sur le marché ou au stade de la R&D,

– l’engagement croissant de la pharma dans les maladies inflammatoires telles que la dermatite
atopique et les maladies hépatiques à l’instar de la NASH

– et enfin, le renforcement des capacités de R&D et de production dans les domaines de pointe de la
thérapie cellulaire et de la thérapie génique.

Une croissance significative des bénéfices

Avec un chiffre d’affaires global de 331,35 milliards d’euros (+ 2,66 %), le top 10 de l’industrie
pharmaceutique a renoué avec une croissance significative de ses bénéfices nets, qui progressent de
plus de 45 %, à 87,05 milliards d’euros en 2018. Le montant cumulé des bénéfices nets de ce Top 10
s’élevait à 59,79 milliards d’euros en 2017.

Les dépenses de R&D atteignent 69,33 milliards d’euros (+7,69 %) tandis que le montant global des
dividendes versés aux actionnaires est en diminution de plus de 14 %, à 51,17 milliards d’euros
(cf.Tableau). Leur montant s’élevait à 60,48 milliards d’euros en 2017. L’innovation, dans ce contexte,
demeure le principal carburant de la croissance : pas moins de 54 nouvelles molécules seront lancées
par an sur les cinq prochaines années. Les deux tiers des lancements visent des produits de spécialités et
30 seront destinés aux traitements du cancer. Les médicaments contre les maladies orphelines ont
également le vent en poupe : ils pourraient représenter 45 % des nouvelles spécialités et atteindre les
performances des actuels blockbusters qui égrènent le segment des traitements contre les maladies
rares.

Au total, la rentabilité de la branche reste bonne, sinon excellente : les marges nettes se situent en
moyenne à un niveau supérieur à 20 %, de 15,7 % à 27,3 % pour J&J. ‫تجي صورة وتحتها تعليق ادا اسفل‬

"L’américain Pfizer domine le Top 10 de la Pharma mondiale

[source : Guide du marketing et de la communication pharmaceutique, avril 2019"

Pfizer demeure le leader incontesté du marché mondial:

Pour la quatrième année consécutive, le classement des leaders mondiaux de la pharma consacre le
même trio de tête, l’américain Pfizer conservant toujours sa pole position devant les suisses Novartis et
Roche. Si l’écart de chiffre d’affaires entre les deux premiers du top 10, Pfizer et Novartis, continue à
s’est réduit en 2018, il reste néanmoins très significatif, à 7,41 milliards d’euros. Les récentes
acquisitions de Pfizer (Array Biopharma pour 10,64 milliards de dollars (9,48 milliards d’euros),
Therachon pour 340 millions de dollars), la reconfiguration de son portefeuille de produits OTC dans une
coentreprise détenue en majorité par GSK, devrait à nouveau élargir le fossé entre les deux premiers. De
son côté, Novartis est désormais talonné par son compatriote Roche, qu’il ne dépasse que de 40 millions
d’euros dans le secteur pharmaceutique.

L’américain Johnson&Johnson gagne une place en 2018, et souffle la 4ème position au champion
français Sanofi, qui se situe au coude à coude avec le britannique GSK qui fait une remontée dans le top
10. Enfin, alors que le groupe Abbvie se maintient à la 8ème place, Merck&Co rétrograde à la 7ème
tandis que le pionnier de la biotech Amgen, entré en 2017 pour la première fois dans le top 10, boucle
ce classement derrière Gilead.

Les pays développés se taillent la part du lion

Pour le proche avenir, une certitude domine pour les analystes du secteur : l’industrie pharmaceutique
va enregistrer entre 2019 et 2023 une croissance comprise entre 3 et 6 %, selon les pays et les régions.
Ses ventes mondiales, estime l’institut IQVIA, devraient même atteindre le pallier de 1500 milliards de
dollars (1332 milliards d’euros) dans quatre ans. Les pays riches et développés continueront de s’offrir la
part du lion, avec 66 % du total des ventes de médicaments, mais avec une croissance plus limitée que
celle des pays « pharma-émergents » qui vont connaître des progressions supérieures. Autant dire que
les big pharma ont de beaux jours devant elles.

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