Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Horizons et débats
Horizons et débats
10e année
Case postale 729, CH-8044 Zurich No 44
Tél.: +41 44 350 65 50
Fax: +41 44 350 65 51
E-mail: hd@zeit-fragen.ch
www.horizons-et-debats.ch
CCP 87-748485-6 AZA
8044 Zürich
Hebdomadaire favorisant la pensée indépendante, l’éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
Edition française du journal Zeit-Fragen
«Pour mémoire …» géostratégiques, il était difficile pour la coa- paix sans recourir aux armes», on était passé son camarade de parti favorable à l’interven-
suite de la page 1 lition gouvernementale de modifier l’opinion à «la paix par la force des armes».37 L’impé- tion, il déclara notamment ceci:
de la base. Cela vaut tout particulièrement ratif moral emprunté au mouvement pacifiste
«Je suis tout à fait convaincu que les sol-
parti du 13 mai à Bielefeld où un opposant jeta pour les Verts qui, contrairement au SPD, fit que l’on considéra comme dénués d’intérêt
dats allemands attiseraient le conflit au
un sachet de peinture contre Joschka Fischer. s’étaient longtemps opposés à l’intégration de tous les arguments ne relevant pas de cette
lieu de l’apaiser là où pendant la Seconde
Angelika Beer, porte-parole pour la politique l’Allemagne dans l’OTAN. L’assouplissement noble attitude éthique.38
Guerre mondiale la soldatesque d’Hitler a
de défense favorable à l’intervention, adressa de leur attitude de refus à l’égard de l’usage On constate que le SPD et surtout les Verts
sévi. […] C’est mon grand problème […]
de graves reproches au ministre des Affaires de la force est dû au fait que dans les années eurent plus de peine à convaincre leur base de
quand je vois comment le gouvernement
étrangères après la publication de détails du 1990, la «guerre de Yougoslavie» fut interpré- l’option militaire que les chrétiens-démocrates
fédéral cherche à entraîner le Bundestag
texte de Rambouillet31 mais même les pro- tée comme un excès – supposé ou réel – de et les libéraux, mais qu’ils le firent de manière
dans la guerre en Bosnie en faisant vibrer
testations des membres pacifistes ne servi- déplacements de population et d’actes génoci- plus «juste», c’est-à-dire à l’aide d’arguments
la corde humanitaire.»44
rent à rien. Le politologue Elmar Altvater, un daires. Le virage décisif se produisit lorsqu’on fondés sur la morale. En tant qu’opposition, la
des pères fondateurs des Verts et une de leurs se détourna de l’ONU, jugée inadéquate, CDU et le FDP auraient plutôt dû s’opposer à Mais qu’est-ce qui fit de l’opposant Fischer un
meilleures têtes pensantes, démissionna alors. pour se tourner vers l’OTAN. L’instrumen- cette politique belliciste, mais on ne s’attendait partisan de l’intervention? Le 19 avril 1999,
Il reprocha notamment aux Verts de soutenir, talisation de la guerre civile yougoslave ser- pas à ce qu’ils le fassent car la CDU n’était il déclara qu’il avait changé d’avis depuis
à travers la décision de Bielefeld, une politique vit à considérer l’Alliance atlantique comme pas fondamentalement opposée à un engage- Srebrenica car il avait compris «qu’une atti-
étrangère «qui [était] non seulement responsa- un moyen mieux à même de résoudre le pro- ment militaire au-delà des frontières alleman- tude conciliante à l’égard de Milosevic aurait
ble d’une guerre illégale mais qui approuvait blème que les missions de paix des Nations des. Cela explique qu’on ait présenté le régime pour effet d’entraîner de nouvelles fosses com-
et soutenait des crimes contre l’humanité.»32 Il Unies. Ce qui fut déterminant est qu’on envi- autoritaire de Milosevic comme une dictature munes».45 Ce faisant, il instrumentalisait l’évé-
accusa son parti de poursuivre avec l’OTAN sagea la guerre civile selon les paramètres de fasciste car pour dissimuler le changement nement qu’aujourd’hui encore les médias et
un objectif militaire qui excluait toute solution la Seconde Guerre mondiale en attribuant le d’attitude préparé de longue date et qui fut les sociétés occidentales considèrent comme
politique en entraînant soit la capitulation de «rôle de nazi» à un des camps, c’est-à-dire à finalement mis en pratique après l’accession une preuve du génocide commis par les Ser-
la Yougoslavie «telle qu’elle était prévue par la Serbie. Alors que toutes les parties avaient de la gauche au pouvoir, celle-ci adopta le con- bes. Or ce qui rend sceptique à ce sujet, ce ne
le diktat de Rambouillet (la culture politique des camps de prisonniers et que le nombre de cept américain d’«Etat voyou».39 sont pas seulement les très nombreuses sour-
empêche de parler ici d’un accord) ou l’anéan- ces derniers n’était pas disproportionné par Opposé jusqu’à la fin de 1994 à l’inter- ces dont nous disposons maintenant à propos
tissement du pays et de ses habitants et peut- rapport aux forces armées - comme la Croix- vention de l’OTAN, Joschka Fischer chan- de Srebrenica46 ou la contestable recherche de
être davantage.»33 A Bielefeld, la majorité des Rouge internationale l’a constaté à l’été 199236 gea d’attitude de manière si déterminée40 la vérité du Tribunal de La Haye47. En 1999,
délégués franchirent le Rubicon. Altvater se – les camps de prisonniers se muèrent, pré- qu’en juin 1998, le ministre de la Défense des participants au débat s’élevèrent égale-
montra impitoyable à l’égard de la politique de cisément au sein de la gauche politiquement Volker Rühe (CDU) craignit d’être doublé ment contre l’instrumentalisation de Sre-
Fischer: sensible, en particulier chez les Verts, en dans sa demande d’intervention militaire en brenica par les partisans d’une attaque de la
camps de concentration. Et en même temps, Yougoslavie.41 Ainsi, un homme qui, lors- Yougoslavie par l’OTAN qui considéraient le
«La justification de la décision de Bielefeld
on ne perdit pas de vue, intentionnellement qu’il était jeune, cassait du policier en tant massacre comme un génocide. Ainsi l’orga-
par le ministre des Affaires étrangères avec
ou pas, le problème des violations des droits qu’antifasciste déclaré et qui, petit bourgeois nisation Vive Zene (Que vivent les femmes)
l’argument des «initiatives de paix»34 est ridi-
de l’homme et l’on se concentra de plus en à l’origine, était parvenu au pouvoir, joua basée à Dortmund et qui s’occupe, à Tuzla,
cule si l’on suppose que les délégués étaient
plus sur le camp qui fut le plus longtemps le un rôle non essentiel mais certain pour faire des femmes traumatisées par la guerre, avait,
bêtes, ou cyniques si l’on part de l’idée qu’ils
plus fort, le camp serbo-bosniaque soutenu passer la gauche du «make love not war» à dans le cadre du Congrès des Verts du 13
savaient de quoi il retournait.»35
par l’Armée populaire yougoslave. En pro- l’idée de «guerre pour défendre les droits mai 1999, demandé dans une lettre ouverte
pageant l’idée d’un prétendu génocide des de l’homme». Il devint la figure de proue, adressée au ministre Fischer notamment l’ar-
Le débat autour de l’intervention mili- musulmans bosniaques, on posa, bien avant l’autorité morale d’un mouvement pacifiste rêt immédiat des bombardements, la mise en
taire de l’OTAN en Yougoslavie et le rôle les événements de Srebrenica, les bases d’un qui finit par faire la guerre. Cela dit, en 1991, accusation de tous les criminels de guerre, à
joué par Joschka Fischer débat éthique auquel presque personne – sur- Fischer avait encore exprimé son espoir que quelque camp qu’ils appartiennent, une force
Mais comment en était-on arrivé là? Jetons tout pas parmi la «génération rebelle» anti- le parti des Verts serait assez fort pour que les de rétablissement de la paix des Nations Unies
un coup d’œil rétrospectif. Etant donné leur fasciste – n’osa s’opposer et qui, justement en pacifistes pratiquent une «politique étrangère et l’accueil par l’Allemagne de nouveaux réfu-
passé antimilitariste et hostile à l’OTAN, il raison de son caractère moral, correspondait de paix sans interventions de l’armée».42 A la giés du Kosovo. Vive Zene justifiait son oppo-
n’était pas facile pour les «soixante-huitards» à la pensée de la «génération de 68». N’avait- fin de décembre 1994, il déclara qu’une par- sition à la guerre de la manière suivante:
du gouvernement de relégaliser l’usage de elle pas opposé la morale au droit d’utiliser ticipation de l’Allemagne aux engagements
«Plusieurs mois avant que vous ne plaidiez
la guerre en tant qu’instrument politique. la force et fustigé le fascisme de la généra- militaires des Nations Unies et les débats
en faveur d’engagements militaires de la
Comme, dans l’opposition, le SPD s’était tion précédente? Maintenant qu’elle était au à ce sujet ne serviraient qu’à ouvrir la voie
Bundeswehr au Congrès fédéral des Verts en
montré officiellement sceptique et les Verts pouvoir, elle prônait le contraire de ce qu’elle aux efforts du gouvernement allemand pour
décembre 1995, nous avons attiré l’attention
franchement hostiles à l’usage de la force avait demandé auparavant, mais toujours au agir pleinement en politique étrangère.43 Lors
pour défendre des intérêts capitalistes ou nom de l’humanité. Du slogan «obtenir la d’une discussion avec Daniel Cohn-Bendit, Suite page 4
Parcs naturels:
«L’autonomie communale en pâtira certainement»
Entretien avec Fridolin Beglinger, ancien garde-chasse, Sigriswil BE
Horizons et débats: Ces derniers temps les Le tout coûterait beaucoup d’argent. Le direc-
parcs naturels sont omniprésents dans les teur et ses collaborateurs dans leur bureau Parcs naturels – en partie nous les avons encore!
médias. En Suisse centrale, des votations à de Thoune seraient très bien rémunérés au
ce sujet sont imminentes. Lors de l’assemblée frais des contribuables. Pour les travaux pré- Chronologie, analyse de l’état actuel et perspectives
communale en mai dernier, les citoyens ont liminaires, les frais pour ce bureau s’élè-
Il faut renoncer au label «Parc naturel» une carte pour des coureurs d’orien-
repoussé à une grande majorité l’adhésion vent aujourd’hui déjà à environ un million
de la commune de Sigriswil au «Parc natu- de francs par an. Le canton voulait investir qui cause de plus en plus de dommages tation dans un espace naturel sen-
rel Thunersee-Hohgant». des millions. Chaque commune serait rede- et dévore des millions de recettes fis- sible et encore relativement intact.
Fridolin Beglinger: En effet, plus de 90% se vable selon le nombre de ses habitants. Pour cales. Aucun mot négatif concernant les
sont exprimés contre ce projet. Sigriswil, ces frais s’élèveraient à 6000 francs Il est plus raisonnable d’octroyer ces coureurs d’orientation – mais de
par an. Ainsi, une partie des recettes fiscales recettes fiscales aux communes et aux grands événements avec plus de
J’ai été impressionné par votre prise de posi- seraient consommées pour ce parc et man- paysans de montagne sous forme de 1000 participants (sans compter les
tion à la télévision suisse-alémanique. Pour- queraient pour d’autres tâches plus sensées. contributions pour l’entretien des tor- accompagnateurs) sont dévasta-
quoi avez-vous voté contre ce projet? rents et du réseau de chemins. Les lois teurs dans une région naturelle!
Ce projet de parc naturel ne favorise pas la Le contrat du parc stipule que «Les droits et les décrets pour la conservation des • Güggisgrat, district de ban de Jus-
nature, il n’y a pas de conception claire. Il politiques de la population et l’autono- espaces vitaux qui sont à préserver, tistal: A cause des parapentistes,
n’apportera aux communes que davantage mie des communes intéressées ne seront
existent. le gibier doit quitter son refuge en
d’administration et de coûts. La protection de pas réduits» (art. 3). D’après vos explica-
Le maniement de la législation en panique. Est-ce cela un parc natu-
la nature n’y gagnerait rien du tout. tions – adhésion sans informations préci-
ses concernant les conséquences au niveau faveur du tourisme doux et humain – rel?
Et du point de vue de l’économie? Le parc des communes – l’autonomie communale comme il est propagé – a des consé- Chers initiants de parcs naturels, un
naturel peut-il favoriser le développement notamment nous semble sérieusement mise quences. Il n’y aura pas d’améliorations parc naturel ne va pas corriger les
économique des communes? en cause, particulièrement suite au fait qu’il avec le label «Parc naturel»! Voici un déraillements existants. Au contraire,
Non. Les paysans pourront obtenir un label est pratiquement impossible de résilier ce petit choix d’exemples à l’appui: vos idées de commercialiser plus inten-
fédéral susceptible de promouvoir la vente contrat dont la durée court jusqu’en 2021. • Commune de Habkern/Lombachal- sément une région auraient pour effet
de leur produits. Mais s’ils veulent avoir ce Pour se retirer du contrat, il faut l’aval de pen: Jusqu’il y a peu d’années, les qu’encore plus de dérangements irres-
label pour leur fromage, ils devront le payer. la majorité des communes concernées, est- alpages n’étaient pas dérangés dans ponsables s’installeraient.
Les frais seraient probablement tout aussi éle- ce exact? leur sommeil hibernal. Maintenant Le boom économique que vous
vés que les revenus supplémentaires, ce qui Oui, en effet, l’autonomie communale en on dépense beaucoup de temps et propagez n’aura pas lieu. Sauf si l’on
montre que, sur le plan économique aussi, les pâtira certainement.
d’argent pour le déneigement de la taxe de succès les millions de recettes
parcs naturels n’apportent rien.
route. Suite à l’offre de randonnées fiscales gaspillées un faveur d’un
En lisant les médias, on a l’impression que
Quels sont donc les nouveaux projets propo- ces parcs naturels sont des surfaces inha- guidées en raquettes et à la prépa- gonflement supplémentaire de l’ad-
sés par les initiateurs? bitées avec divers paysages dignes d’être ration de pistes de ski de fond le ministration.
Par exemple des randonnées en raquettes à protégés. En réalité, le Parc naturel Thuner- silence est dérangé – la contradic- Vu les conditions actuelles, l’idée de
neige pour les touristes, qui sont censés passer see-Hohgant recouvre un territoire construit tion au parc naturel est parfaite. vouloir se profiler par un parc naturel
la nuit dans la région et acheter du fromage de 20 communes, avec des fermes, des entre- • Commune Sigriswil/Justistal: Elle est n’est pas la bonne voie pour atteindre
avant de rentrer. Or, nous avons aujourd’hui prises, des immeubles d’habitation et toute passée, l’idylle du sommeil hiber- un boom économique tout en sauve-
déjà des touristes, mais la plupart ne logent l’infrastructure nécessaire. Quelles restric- nal et son silence bienfaisant pour gardant la nature.
pas chez nous et n’achètent pas de fromage. tions ce projet de parc pourrait-il avoir sur les hommes et les animaux. Le bruit C’est pourquoi il faut dire «non» lors
Le parc naturel ne nous apporterait rien de le droit relatif aux constructions? continuel des moteurs des véhicules de toutes les votations communales.
neuf, car tout existe déjà: un large réseau de On ne connaît pas encore ces restrictions. pour aménager les pistes de ski de Les citoyens, le Parlement, les gens du
sentiers de randonnées et diverses possibilités Comme déjà mentionné, les organisateurs
fond et pour le déneigement sont WWF, de Pro Natura et de l’OFEFP doi-
de se loger. Nous n’avons pas besoin de nou- n’ont présenté à la population aucun projet
incompatibles avec un parc naturel. vent en prendre connaissance.
veaux projets puisque tout ce qui est néces- élaboré. Nous avons dû voter l’adhésion à ce
saire existe déjà. projet sans en connaître les conséquences A cela s’ajoute des dépenses consi-
possibles. dérables. Fridolin Beglinger-Hari, ancien garde-
Et quelles seraient les conséquences finan- • Commune Sigriswil/Schwanden: Au chasse et guide de montagne, Sigriswil
cières pour les communes? A quoi servent les M. Beglinger, nous vous remercions de cet prix de grands efforts on a préparé (Traduction Horizons et débats)
contributions communales? entretien. •
page 4 Horizons et débats No 44, 15 novembre 2010
«Pour mémoire …» ventions humanitaires», Fischer adapta ses Fischer, Joschka, Die rot-grünen Jahre. Deutsche Bundesrepublik Deutschland, in: Michael Berndt/
Aussenpolitik – vom Kosovo bis zum 11. September, Ingrid El Masry (Hg.), Konflikt, Entwicklung, Frie-
suite de la page 2 positions politiques à l’esprit du temps, et cela Köln 2007. den. Emanzipatorische Perspektiven in einer zerrisse-
sur l’effroyable situation dans la prétendue en se servant dans le mouvement qui le mena Gremliza, Hermann L., Wenn die Deutschen Aus- nen Welt (Kasseler Schriften zur Friedenspolitik 8),
«zone protégée» de Srebrenica. […] Mais de bas en haut et de gauche à droite, de la chwitz nicht erfunden hätten, hätten sie Auschwitz Festschrift für Werner Ruf, Kassel 2003, S. 309–325.
nous avons chaque fois, en nous fondant sur tactique des petits pas qu’il avait auparavant erfinden müssen, in: Wolfgang Schneider (Hg.), Wir Piper, Ernst (Hg.), Gibt es wirklich eine Holocaust-
kneten ein KZ. Aufsätze über Deutschlands Standort-
nos propres expériences pendant des années, reprochée à ses adversaires politiques.54 • vorteil bei der Bewältigung der Vergangenheit (Kon-
Industrie? Zur Auseinandersetzung um Norman
Finkelstein, Zürich/München 2001.
(Traduction Horizons et débats)
mis en garde contre l’escalade de la violence kret Texte 24), Hamburg 2000, S. 7–12. Puglierin, Jana, Zwischen realistischen Interessen und
dans l’ex-Yougoslavie et dans tous les pays Bibliographie Gremliza, Hermann L., Vorwort, in: Jürgen Elsäs- moralischem Anspruch. Eine theoriegeleitete Analyse
Altmeyer, Martin, Geschichte, Mythos, Psycho- ser (Hg.), Nie wieder Krieg ohne uns. Das Kosovo der deutschen Aussenpolitik seit 1989/90 (Studien zur
du monde dans lesquels la logique mili- dynamik. Deutungsmuster in der 68er-Debatte, in: und die neue deutsche Geopolitik (Konkret Texte 22), Internationalen Politik Heft l), Hamburg 2004.
taire élimine ce qui reste de comportements Kommune 3/2001, S. 36–38. Hamburg 1999, 5. 9–12. Rensmann, Lars, Die Walserisierung der Berliner
humanitaires. […] Ce n’est pas simplement Amendt, Günter, Psychogramm einer neuen Kriegs- Hänsel, Heiko/Stobbe, Heinz-Günter, Die deutsche Republik. Geschichtsrevisionismus und antisemi-
un «principe», ce n’est pas le pacifisme qui generation, in: Klaus Bittermann/Thomas Deich- Debatte um den Kosovo-Krieg: Schwerpunkte und tische Projektion: Einwände gegen die These vom
nous guide, c’est l’expérience, la prise de mann (Hg.), Wie Dr. Joseph Fischer lernte, die Ergebnisse. Versuch einer Bilanz nach drei Jahren geläuterten Deutschland, in: Jürgen Elsässer/Andrei
Bombe zu lieben. Die SPD, die Grünen, die Nato und (verfasst im Auftrag der Heinrich Böll Stiftung), Ber-
conscience et l’étude de l’histoire, y compris S. Markovits (Hg.), «Die Fratze der eigenen Ges-
der Krieg auf dem Balkan (Critica Diabolis 86), Ber- lin, März 2002 (Internet-Publikation als pdf-Datei). chichte». Von der Goldhagen-Debatte zum Jugos-
celle de notre propre passé allemand, ainsi lin 1999, S. 155–159. Hartmann, Ralph, Es war Vorsatz im Spiel: Ziel des lawien-Krieg, Berlin 1999, S. 44–63.
que des discussions avec des expertes.»48 Beucker, Pascal, Pazifist der Reserve. Über die poli- Krieges war der Krieg, in: Wolfgang Richter/Elmar Scharping, Rudolf, Wir dürfen nicht wegsehen. Der
tische Karriere des Daniel Cohn-Bendit, in: Konkret Schmähling/Eckart Spoo (Hg.), Die Wahrheit über
Vive Zene prenait explicitement ses distances Kosovo-Krieg und Europa, Berlin 1999.
11/1995, S. 12–19. den Nato-Krieg gegen Jugoslawien, Schkeuditz 2000.
par rapport à la logique militaire du ministre Biermann, Rafael, Deutsche Konfliktbewältigung auf Rohloff, Joachim, Kriegsverwendungsfähig. Zwei
S. 62–68. Möglichkeiten, Auschwitz zu benutzen, um es zu
des Affaires étrangères: dem Balkan – eine Einführung, in: Ders. (Hg.), Deut- Knittel, Siegfried. Aufrechter Gang und krummer erledigen, in: Wolfgang Schneider (Hg.), Wir kne-
sche Konfliktbewältigung auf dem Balkan. Erfah- Weg. 68er-Revolte paradox, in: Kommune 3/2001,
«Monsieur Fischer, à l’époque, au Par- rungen und Lehren aus dem Einsatz (Schriften des ten ein KZ. Aufsätze über Deutschlands Standortvor-
S. 39–40. teil bei der Bewältigung der Vergangenheit (Konkret
lement, vous ne connaissiez pas les évé- Zentrums für Europäische Integrationsforschung, Koenen, Gerd, Ach, Achtundsechzig. Fischer, das
Center for European Integration Studies, der Rhei- Texte 24), Hamburg 2000, S. 54–70.
nements de Srebrenica, ni les femmes qui ‹Rote Jahrzehnt› und wir, in: Kommune 2/2001, Schirrmacher, Frank, Luftkampf. Deutschlands
essaient, aujourd’hui encore, de survivre nischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn 37), S. 6–11.
Baden-Baden 2002, S. 13–36. Anteil am Krieg, in: Ders. (Hg.), Der westliche
après la guerre. […] Vous, Monsieur Fis- Konkret, Die Linke im Krieg. Streitgespräch zwi- Kreuzzug. 41 Positionen zum Kosovo-Krieg, Stut-
Cohn-Bendit, Daniel, Wer vom Totalitarismus schen Jutta Ditfurth, Thomas Ebermann, Jürgen
cher, ne saviez même pas prononcer le nom schweigt, sollte auch nicht über die Freiheit reden, in: tgart 1999, S. 117–120.
Elsässer und Hermann L. Gremliza, in: Konkret
de la ville qui vous tenait tant à cœur. Vous Kommune 3/2001, S. 6–10. Schirrmacher, Frank (Hg.), Die Waiser-Bubis-
7/1999, S. 14–19.
disiez ‹Chrebrenidcha›. Ça n’aurait pas Dahrendorf, Ralf, Lebenschancen. Anläufe zur sozia- Debatte. Eine Dokumentation, Frankfurt a. M. 1999.
Kunczik, Michael, Kriegsberichterstattung und
len und politischen Theorie, Frankfurt a. M. 1979. Schmidt, Christian Y., Die Grünen, die Nato und der
été grave si vous n’aviez pas fait semblant Öffentlichkeitsarbeit in Kriegszeiten, in: Kurt Imhof/
Krieg, in: Klaus Bittermann/Thomas Deichmann
Deichmann, Thomas, Scharping-Lügen haben kurze Peter Schulz (Hg.), Medien und Krieg – Krieg in den
d’être au courant, si vous n’aviez pas inté- (Hg.), Wie Dr. Joseph Fischer lernte, die Bombe zu
Beine, in: NOVO 45, 3/4 2000, S. 38–43. Medien (Medien-Symposium Luzem l), S. 87–104.
riorisé votre logique de guerre sous le signe Ditfurth, Jutta, Zahltag, Junker Joschka! (Teil 1–10), lieben. Die SPD, die Grünen, die Nato und der Krieg
Kunstreich, Tjark, Der deutsche Krieg, in: Konkret
de ‹Chrebrenidcha›».49 in: Neue Revue zwischen 14.10. und 16.12.1999. auf dem Balkan (Critica Diabolis 86), Berlin 1999,
6/1999, S. 24–26.
Hume, Mick, Whose War is it anyway? The Dangers Küntzel, Matthias, Milosevics willige Vollstrecker? Seesslen, Georg, Kriegsnovelle oder: Wie eine Erzähl-
Finalement, le ministre Fischer mit en œuvre of the Journalism of Attachment, London 1997. gemeinschaft für einen moralischen Krieg erzeugt
Goldhagen, Deutschland und der Kosovo-Krieg, in:
ce qu’il avait critiqué lorsqu’il était dans l’op- Elsässer, Jürgen, Kriegslügen. Vom Kosovo-Konflikt Jürgen Etsässer/Andrei S. Markovits (Hg.), «Die wird, in: Klaus Bitternann/Thomas Deichmann, Wie
position quatre ans auparavant. L’inquiétude zum Milosevic-Prozess, Berlin 2004. Fratze der eigenen Geschichte». Von der Goldhagen- Dr. Joseph Fischer lernte, die Bombe zu lieben. Die
qu’il avait exprimée à cette époque de voir Elsässer, Jürgen, Kriegsverbrechen. Die tödli- Debatte zum Jugoslawien-Krieg, Berlin 1999, S. 171– SPD, die Grünen, die Nato und der Krieg auf dem Bal-
chen Lügen der Bundesregierung und ihre Opfer im kan (Critica Diabolis 86), Berlin 1999, S. 169–184.
«disparaître les barrières légales et histo- 181.
Seifert, Kurt, Achtundsechziger Erbe, in: Kommune
Kosovo-Konflikt (Konkret Texte 27), Hamburg 2000. Loquai, Heinz, Der Kosovo-Konfikt – Wege in einen
riques au profit d’une totale liberté pour la 3/2001, S. 45.
Elsässer, Jürgen/Markovits, Andrei S.; Ein deutsches vermeidbaren Krieg. Die Zeit von Ende November
politique allemande d’opter pour l’usage de Coming-out? Streitgespräch: Die Linke, der Krieg und 1997 bis März 1999 (Demokratie, Sicherheit, Frieden Spannbauer, Andreas, Der lange Marsch, in: Jürgen
la force»,50 devint réalité par sa faute. Cepen- mögliche Verkürzungen in Goldhagens Holocaust-Ana- 129), Baden-Baden 2000. Elsässer (Hg.), Nie wieder Krieg ohne uns, Berlin
dant, ce fut interprété positivement par l’opi- lyse. Statt eines Nachworts, in: Dies. (Hg.), «Die Fratze Mies, Maria, Krieg ohne Grenzen. Die neue Koloni- 1999, S. 43–49.
nion allemande et toute une génération a der eigenen Geschichte». Von der Goldhagen-Debatte sierung der Welt (Neue Kleine Bibliothek 94), Köln Stephan, Cora, Der moralische Imperativ. Die Frie-
opéré une conversion51 en faisant du massa- zum Jugoslawien-Krieg, Berlin 1999. S. 186–202. 2005. densbewegung und die neue deutsche Aussenpolitik,
Elsässer, Jürgen, Lumpen-Intelligenzija. Die Grünen Naumann, Klaus, Vorwort, in: Rafael Biermann in: Thomas Schmid (Hg.), Krieg im Kosovo, Reinbek
cre de Srebrenica un argument en faveur des als Vollstrecker der negativen Aufhebung der bürger- bei Hamburg 1999, S. 269–277.
(Hg.), Deutsche Konfliktbewältigung auf dem Bal-
interventions militaires. Comme le pacifisme lichen Gesellschaft, in: Konkret 6/99, S. 16–17. kan. Erfahrungen und Lehren aus dem Einsatz Stinnett, Robert B., Day of Deceit. The Truth about
avait été le «style de vie, la culture dominante Erler, Gernot, Ohne Rücksicht auf Verluste. Der (Schriften des Zentrums für Europäische Integrati- FDR and Pearl Harbor, London 2000.
des années 1980»,52 Fischer, bien qu’il n’ait deutsche ‹Historikerstreit› im Spiegel des Auslands, onsforschung, Center for European Integration Stu- Surmann, Rolf (Hg.), Das Finkelstein-Alibi.
pas eu un passé de pacifiste,53 s’était opposé in: Gernot Erler/Rolf-Dieter Müller/Ulrich Rose/ dies, der Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität ‹Holocaust-Industrie› und Tätergesellschaft,
Thomas Schnabel/Gerd R. Ueberschär/Wolfram Bonn 37), Baden-Baden 2002, S. 7–12. Köln 2001.
à l’OTAN, à la réunification et à l’émancipa- Wette (Hg.), Geschichtswende? Entsorgungsversuche Neuber, Arno, Armee für alle Fälle. Der Umbau der Theweleit, Klaus, Logical, radical, criminal. Der
tion militaire de l’Allemagne. Ainsi, de même zur deutschen Geschichte, Freiburg i.Br. 1987. Bundeswehr zur Interventionsarmee, ISW-Report 44, Krieg als letztes Mittel, erwachsen zu werden, oder:
que dans les années 1990, la mode des bas- Finkenstein, Norman G., Die Holocaust-Industrie. August 2000. Warum die Alt-68er in der neuen Regierung ohne -
kets et du pacifisme avait fait place à celle des Wie das Leiden der Juden ausgebeutet wird, Mün- Ooyen, Willi van, Aspekte der politischen und his- Zögern bereit waren, Völkerrecht und Grundgesetz
costumes italiens sur mesure et des «inter- chen/Zürich 2001. torischen Entwicklungen der Friedensbewegung der zu brechen, in: Konkret 5/1999, S. 22–29.
No 44, 15 novembre 2010 Horizons et débats page 5
Cadeau de Noël
[…] Grand-père de son côté reste assis au grand-père. Il prend un air grave. – Es-tu peu, posant ses yeux avec tendresse sur sa par exemple entre deux pays. Et «en détail»
salon. Il est pensif. Il a lu le journal et main- triste? demande Lisa. Les yeux du grand- petite-fille. – Tu sais Lisa, ce sont de bonnes veut dire chez nous ou entre toi et ton amie.
tenant, il écoute la radio. Ce sont peu de père se posent longtemps sur Lisa. Il com- questions, mais pas faciles. Je ne sais pas te Tu comprends ce que je veux dire? Lisa fait
bonnes nouvelles qu’il apprend du monde mence à raconter à ses petits-enfants ce qu’il donner une réponse simple. Mais je suis sûre oui de la tête. Grand-mère continue: – Il
entier. La guerre en Irak continue. Les gens a lu et ce qu’il a entendu. – Et qu’est-ce qui que chaque personne peut et doit contribuer faut soigner et cultiver la paix, aussi bien
souffrent. Ils ont à peine de l’eau propre ou se passe avec le père d’Amira? veut savoir à la paix, en gros et en détail. Tout simple- entre les gens qu’entre les peuples. Un peu
de l’électricité, il n’y a pas assez à manger, René. – Oui, répond grand-père, c’est à cela ment ce qui lui est possible. comme les plantes devant la fenêtre, elles
ils manquent de médecins, d’infirmières et que je viens de penser, moi aussi. Mais mal- Lisa regarde sa grand-mère et lui ont toujours besoin d’eau et d’engrais. Il
de médicaments. Il leur manque de tout. heureusement, je n’ai encore rien entendu. demande ce que cela veut dire. faut s’en occuper – et avant tout – la paix, il
Cette guerre n’a aucun sens, pense grand- En Irak, il y a beaucoup de familles tou- – C’est bien que tu demandes. «En gros» faut la vouloir, a-t-elle ajouté d’un air déter-
père, elle est insensée comme toute guerre. chées par le même sort. Lisa remet le ver veut dire contribuer à la paix dans le monde, miné.
Aucun problème ne se résout comme ça, au par terre où il disparaît tout de suite. René
contraire. cherche Hannibal qui s’est mis en route.
Il éteint la radio et plie le journal. Il Grand-père traverse le jardin à pas lourds. Les enfants se posent beaucoup de questions. Ils veulent savoir entre autre ce qu’est la
pense aussi aux gens qui vont aider les per- Lisa le suit des yeux et ensuite elle va vers Croix-Rouge et qui est son fondateur. Dans la deuxième partie, le grand-père en raconte
sonnes dans ces pays souffrant de la guerre, sa grand-mère à la cuisine. l’histoire.
par exemple aux collaborateurs de la Croix- Grand-mère arrose les fleurs et les herbes
Rouge. devant la fenêtre de la cuisine. Lisa l’ob- […] Lorsqu’Henry Dunant est arrivé le
Il faut que je parle à grand-mère et serve un moment. Ensuite elle lui parle de soir de la bataille près de Solferino, c’était
qu’on se demande, ce que nous pouvons l’air sérieux de grand-père et lui rapporte un spectacle d’horreur. Sans y être du tout
faire, pense-t-il. La situation de la famille tout ce qu’il leur a dit, à elle et à René. préparé, il s’est vu confronté aux horreurs
d’Amira et de son père disparu lui passent – Oui, je sais, dit grand-mère. Nous venons de la guerre. Sans les moindres connais-
par la tête. Il est pensif. aussi d’en discuter. Je le comprends bien. sances en médecine, sans aucune notion de
Hannibal, la tortue, rampe à travers le jar- Nous vivons dans un pays paisible. Nous ne premiers secours, il a commencé à aider
din et essaie de surmonter un bâton. René a connaissons la guerre que par les nouvelles, chaque soldat blessé tant qu’il pouvait. Il
grimpé sur l’arbre et balance les jambes. – le journal et par l’ouï-dire. Ici, nous avons ne voulait et ne pouvait pas détourner le
Allô, grand-papa, s’écrie-t-il quand celui- tout et ailleurs, il manque de tout. regard. Il a prié la population de l’aider. Il
ci arrive au jardin. – Sois le bienvenu, mon Pensive, elle enlève quelques feuilles a donné à boire aux blessés, il a nettoyé les
cher, répond-il. Il s’arrête, laisse passer son fanées et remplit encore une fois l’arrosoir plaies tant bien que mal, les a pansées pro-
regard à travers le jardin et regarde au loin. d’eau. – Mais pourquoi est-ce qu’il y a la visoirement et a essayé de leur donner une
– Regarde, grand-papa! Lisa tient un ver guerre, pourquoi les gens ne font-ils pas tout couche plus confortable. La misère était
de terre dans ses mains. – Hum, murmure simplement la paix? Grand-mère réfléchit un énorme. Henry Dunant a essayé d’organi-
ser des transports vers les hôpitaux de la
région et d’obtenir du matériel de panse-
ment. On avait installé les soldats blessés
dans des églises, dans des maisons d’habi-
tations, des abris et des écuries. Ce qui a
impressionné profondément les gens, c’est
qu’Henry Dunant s’est occupé de chaque
blessé. C’est pourquoi ils se sont volon-
tiers joints à lui. Il ne se préoccupait pas Henry Dunant (photo CRS)
de savoir à quelle armée les soldats bles-
sés et mourants appartenaient. Tous avaient nous respirons tous et éprouvons des sen-
maintenant besoin d’aide. C’est ainsi que timents. Nous avons besoin de boire et de
les femmes ne cessaient de clamer: «Tutti manger et d’avoir un toit pour dormir. Nous
fratelli!» Est-ce que vous savez ce que cela avons besoin de soins lorsque nous sommes
veut dire? malades et de réconfort quand nous som-
– Moi pas, Lisa secoue la tête et René mes tristes. Nous rions tous lorsque nous
ajoute: – Je ne sais pas encore parler l’ita- sommes heureux. Nous êtres humains nous
lien, moi. appartenons tous à la même grande famille.
– Alors cela veut dire en français: Nous «Tutti fratelli» veut dire que ce sont des
sommes tous des frères. êtres humains comme toi et moi. Il n’y a
Grand-papa prend le globe et le fait tourner pas de différence entre l’ennemi et l’ami. Et
lentement. surtout pas lorsque cet être humain gît par
– Voyez, dans le monde entier vivent des terre, blessé. Et ça c’était nouveau. Chacun
êtres humains. Ils ont tous des yeux, des avait droit aux soins, chacun.
oreilles, un nez et une bouche comme nous.
Peut-être que la couleur de leur peau est Extraits de:
un peu plus foncée, brune ou jaune. Peut- Lisette Bors, Qui est Henry Dunant?
être qu’ils parlent une autre langue. Mais ISBN 978-3-909234-09-7