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Chapitre premier
GÉNÉRALITÉS
Le champ magnétique peut être créé par un aimant permanent [1]. On se rappellera que,
comme illustré sur la figure 1.1, les lignes du champ magnétique sont ininterrompues. Au sein de
l'aimant, elles vont du pôle sud (S) au pôle nord (N). A l'extérieur de l'aimant, elles vont du pôle
nord (N) au pôle sud (S).
Le champ magnétique peut aussi être créé par un courant électrique i, comme cela est
illustré sur la figure 1.1. Ce phénomène est traduit par le théorème d'Ampère dit aussi loi du
courant total :
r r
∫c H.d l = N i (1.1)
r
où H est le vecteur intensité du champ magnétique et N le nombre des spires de l'enroulement.
B
a
b
i b
Nord
N
Sud c ℱ
a o f H
Fig 1.1
e
d
Fig 1.2
La circulation du vecteur intensité du champ magnétique sur le contour fermé c est donc égale au
courant total embrassé par ce contour. Notons que H se mesure en ampère par mètre (A/m).
Le sens du champ magnétique coïncide avec le sens de rotation du tire-bouchon ( ou d'une
vis droite) placé le long du conducteur, et qui se déplace dans le sens de circulation du courant
[2,3,4].
Le premier membre de la relation (1.1) est appelé force magnétomotrice (en abrégé f.m.m.)
ou potentiel magnétique scalaire (symbole ℱ ou F). La f.m.m. est mesurée en ampère-tour (At).
L'intégrale de la relation (1.1) peut être réalisée entre deux points a et b d'un champ magnétique.
Pour un noyau magnétique donné, on peut écrire : H = Ni/ℓ = ℱ/ℓ et B = µH = /S. Ici, S
désigne la section transversale du circuit magnétique, l la longueur du circuit magnétique, B
l’induction magnétique, Φ le flux magnétique et µ la perméabilité du matériau. Par conséquent, la
courbe d'aimantation B = f(H) représente à une autre échelle la courbe = f(ℱ) .
Rappelons que µ se mesure en henry par mètre (H/m), B en tesla (T) et Φ en weber (Wb).
Supposons que le noyau soit complètement démagnétisé. Lorsqu'on fait varier le courant,
l'induction engendrée dans le noyau varie comme indiqué sur la figure 1.2 (chemin oa, abcd, defa).
On remarque que l'induction B engendrée dans le noyau dépend non seulement de la
valeur de l'intensité du champ H (ou du courant i), mais aussi du traitement antérieur du noyau. Ce
phénomène de dépendance de l'induction magnétique avec le passé du matériau et de
retardement de l'induction magnétique par rapport au champ inducteur est appelé hystérésis
magnétique. Le cycle abcdefa est appelé cycle d'hystérésis. L’induction Br = ob est l’induction
rémanente, tandis que le champ Hc = oc est le champ coercitif.
Les causes du phénomène d'hystérésis se trouvent dans la structure-même des atomes.
L’électron, gravitant autour du noyau atomique, crée un champ magnétique. Les atomes d'un
matériau ferromagnétique tendent à aligner leurs champs entre eux. Un tel matériau est donc
divisé en plusieurs petites régions aimantées appelées domaines de Weiss (figure 1.3.a).
L'aimantation d'un tel domaine est appelée aimantation spontanée. Lorsque l'échantillon n'est pas
aimanté, les champs des différents domaines ont des orientations très diverses ; si bien que
l'aimantation macroscopique résultante est nulle (figure 1.3.a).
Hext
a) b)
Fig 1.3
Lorsqu’on applique un champ extérieur Hext (figure 1.3.b), les domaines ont tendance à
aligner leurs champs suivant la direction de ce champ extérieur, en se retournant.
L'énergie nécessaire au retournement des domaines dans un échantillon représente un
type de pertes d'énergie communes à toutes les machines électriques. Ces pertes, dites pertes par
hystérésis, comprennent, pour ainsi dire, l'énergie dépensée pour la réorientation des domaines
durant chaque cycle d'un champ alternatif appliqué au noyau.
La modification de l’orientation des domaines de Weiss est aussi à la base de la
magnétostriction. La magnétostriction est par définition la déformation mécanique d'un matériau
L’énergie perdue par hystérésis par unité de volume de l'échantillon est donnée, pour un
cycle d'hystérésis, par la relation [2,5,8] :
∫
W = HdB (1.2)
Les pertes par hystérésis sont donc proportionnelles à l'aire comprise sous ce cycle d'hystérésis.
Les matériaux à cycle d'hystérésis étroit sont appelés matériaux magnétiques doux. Ceux-
ci sont utilisés là où les pertes par hystérésis doivent être réduites, comme par exemple, dans les
circuits à champ magnétique alternatif des machines électriques. Les matériaux à large cycle
d'hystérésis sont appelés matériaux magnétiques durs. Ces derniers sont utilisés là où l’on a
besoin des valeurs élevées de l'induction rémanente Br et du champ coercitif Hc. On les utilise par
exemple pour la fabrication des aimants permanents. L'utilisation de la relation (1.2) pour
déterminer l'énergie perdue par hystérésis est fastidieuse, car elle nécessite la connaissance du
cycle pour chaque valeur de l'induction maximale. C'est pourquoi, une formule empirique a été
établie pour calculer ces pertes. Selon Steinmetz, les pertes par hystérésis par unité de masse (en
W/kg) dans un champ sinusoïdal valent [5,6] :
pH = k H f B2m (1.3)
où kH est un coefficient spécifique à chaque matériau, f la fréquence de variation du champ
magnétique, Bm la valeur maximale de l'induction magnétique.
La f.é.m. ek induite dans un circuit fermé k est égale à l'opposé de la dérivé par rapport au
temps du flux magnétique Φk traversant une surface limitée par le contour de ce circuit : ek = - dΦk /
dt. Lorsque l'enroulement comprend N spires comme sur la figure 1.1, la f.é.m. de l'enroulement
sera égale à la somme des f.é.m. de toutes les spires :
e = ∑ ek = - ∑ d Φk = - d ( ∑ Φk )
N N N
(1.4)
k =1 k =1
dt dt k=1
Le terme entre parenthèse est appelé flux totalisé de l'enroulement (en anglais "flux
linkage") et est symbolisé par la lettre ψ. On peut donc écrire :
N
dψ
ψ = ∑ Φk et e= - (1.5)
k =1
dt
Lorsque les N spires sont traversées par le même flux Φ = Φk, le flux totalisé vaut ψ = N Φ,
et la f.é.m. e = - N dΦ / dt.
N N
e
B
v
v v
B B
S S
On peut aussi appliquer la règle des fils élastiques, illustrée sur la figure 1.5. On considère
les lignes de champ comme des fils élastiques. Si le conducteur se déplace dans le champ, il tend
à entraîner ces fils élastiques, qui se déforment en s'enroulant autour de lui. Le sens de la f.é.m.
est alors donné par le sens de progression d'un tire-bouchon qui tournerait dans le sens
d'enroulement des fils élastiques.
Considérons, comme illustré sur la figure 1.6.a, une tôle d'épaisseur e et de résistivité ρ,
soumise à une induction sinusoïdale B = Bm sin (2πft). On montre que les pertes par courants de
Foucault (i sur la figure) dans l'unité de volume (en W/m3) sont données par [4,5,7] :
pF = π e2 f B2m
2
2
(1.7)
6ρ
e
a) b)
Fig 1.6
Machines électriques - Kamabu Tsongo 1.4
Les facteurs Bm et f intéressent l'exploitant, tandis que les facteurs e et ρ intéressent le
constructeur. Le plus souvent, les courants de Foucault sont nuisibles, car ils provoquent les pertes
d'énergie qui diminuent le rendement et entraînent un échauffement dangereux des pièces qui en
sont le siège. Par conséquent, des précautions doivent être prises pour diminuer ces pertes. Si les
valeurs de l’induction Bm et de la fréquence f sont fixées, on peut réduire les pertes par courants de
Foucault, soit en diminuant l’épaisseur e des tôles, soit en utilisant des tôles de haute résistivité ρ.
Toutes les masses métalliques soumises à un flux variable doivent être feuilletées, c'est-à-
dire qu'elles doivent être formées d'un empilage de tôles isolées les unes des autres et disposées
dans des plans parallèles aux lignes du champ magnétique (figure 1.6.b). Ceci permet de couper
le parcours des courants de Foucault engendrés dans des plans perpendiculaires au champ
magnétique. L’épaisseur des tôles est généralement comprise entre 0,25 mm et 1 mm. Le plus
souvent elle est égale à 0,5 mm [8].
i N N
l
F F
B B
S S
Fig 1.8
Fig 1.7
Le sens de la force de Laplace peut être déterminé à l'aide des règles mnémotechniques
[1]. Une première règle est celle dite de la main gauche, et est illustrée sur la figure 1.7. Elle
s'énonce comme suit : Si la main gauche est disposée perpendiculairement aux lignes du champ
magnétique, de manière à ce que ces lignes pénètrent dans la paume, les doigts redressés de la
Un circuit magnétique comme celui de la figure 1.1 peut être étudié à l'aide des relations
suivantes :
ℱab=ℛab Φ ou Φ= ab ℱab (1.9)
où Φ est le flux de l'induction magnétique dans le tronçon ab, ℱab la différence de potentiel
magnétique du tronçon ab et ℛab la réluctance (résistance magnétique) du circuit magnétique du
tronçon ab.
La réluctance du circuit magnétique du tronçon ab peut être calculée à l'aide de la formule
suivante :
ℓ
ℛ = (1.10)
où µ est la perméabilité, S la section transversale et l la longueur du tronçon ab du circuit
magnétique. La réluctance ℛab se mesure en A/Vs, c.-à-d. en 1/Ωs ou en H-1.
La perméance du circuit magnétique du tronçon ab est égale à l'inverse de la réluctance
de ce circuit : = 1/ℛ. Elle est calculée à l'aide de la formule suivante :
µdS
= ∫S (1.11)
l
La perméance se mesure en Vs/A, c.-à-d. en Ωs ou en henry (H).
a) Définition
Sur la figure 1.9, on a représenté deux circuits électriques 1 et 2, traversés, coupés,
encerclés ou enserrés par les lignes d'un champ magnétique commun de flux commun Φc. Dans
un tel cas, on dit qu'il y a un couplage magnétique entre les circuits électriques 1 et 2.
21
12
i1 i 2
б1 N2 v2
v1 N1
б2
Fig 1.9
Il peut être décomposé en : - flux propre ψ jj du circuit j; - et en flux mutuel ψ jp entre les circuits j
et p :
K
ψ j = ψ jj + Σ ψ jp
p =1
p≠ j
Le flux propre ψ jj peut être décomposé en : - flux de dispersion (ou flux de fuite) ψ σ 1 , - et en flux
principal (ou flux utile ou flux de magnétisation) ψ mj du circuit j [27] :
ψ jj = ψ σj + ψ mj
Le flux de dispersion (ou flux de fuite) ψ σj du circuit j est le flux dont les lignes de champ traversent
les diverses spires du circuit j, mais ne traversent aucune des spires de l’un ou l’autre des (K-1)
circuits.
Le flux principal (ou flux utile ou flux de magnétisation) ψ mj du circuit j est le flux dont les lignes de
champ traversent les diverses spires du circuit j et une ou plusieurs des spires de l’un ou l’autre
des (K-1) circuits.
Pour caractériser un dipôle (ou bipôle), deux grandeurs sont nécessaires (figure 1.10.a) :
- l'intensité du courant i(t) qui le traverse;
- la tension ou la différence de potentiel v(t) entre ses bornes.
i R
AB
A B C D
eCD
vAB = νA − νB
a) b)
Fig 1.10
R i
i B
AB R
A B
eCD
e v = ν B − νA
vAB = νA − νB
Fig 1.11
A
Fig 1.12
La tension ou différence de potentiel (d.d.p.) aux bornes de ce dipôle vaut : vAB = νA - νB, où
ν désigne le potentiel d'une borne. Pour indiquer cette tension sur le schéma électrique, nous
Dans un générateur, le courant et la f.é.m. sont orientés physiquement dans le même sens.
Pour un générateur, le sens de référence (positif) du courant i peut donc être choisi identique à
celui de la f.é.m. e. Le schéma du générateur est donc celui de la figure 1.12. Il reste maintenant à
déterminer le sens de référence de la tension v.
Très souvent, on souhaite exprimer par un nombre positif la puissance électrique vi fournie
par un générateur. Pour cela , on appelle d.d.p. entre les bornes ou tension aux bornes d'un
générateur, la d.d.p. v entre ces bornes prise de façon telle qu'elle soit positive. On prend donc v =
νB - νA . La loi d'Ohm généralisée νA - νB + e = Ri s'écrit donc νB - νA = e - Ri, ou encore v = e - Ri.
Sur la figure 1.12, les sens de référence du courant et de la tension ont été choisis de telle
sorte que la pointe de la flèche de la tension soit orientée vers la borne du dipôle par laquelle le
courant sort du dipôle. C'est cette association des sens de référence du courant et de la tension
qu'on appelle convention selon la règle des générateurs [12]. Avec cette convention, une
puissance fournie par le dipôle est positive, tandis qu'une puissance reçue par le dipôle est
négative.
Dans un récepteur, le courant et la f.é.m. ont des sens physiques opposés. Pour un
récepteur, on peut donc choisir comme sens de référence (positif) du courant i, le sens opposé à
celui de la f.é.m. e. Le schéma du récepteur est donc celui de la figure 1.13. Il reste maintenant à
déterminer le sens de référence de la tension v. i
R i
B
vR = R i
v = ν B − νA v
e
dψ
ev = dt
A
Pour les circuits à courant alternatif, les flèches indiquent les sens de référence du courant
et de la tension durant une alternance. Il est évident que durant l'autre alternance, ces sens
changent.
a) Introduction
Lorsqu'un circuit électrique, comme celui de la figure 1.1 est encerclé (ou enserré) par un
flux variable, il est le siège d'une f.é.m. dont l'expression est donnée par la relation (1.5) de la loi de
Faraday. Ce circuit peut être représenté par le schéma équivalent de la figure 1.11. La loi d'Ohm
généralisée appliquée à ce schéma s'écrit : νA - νB + e = Ri, où e = eCD et i = iAB.
1.3.1 Définition
Une grandeur, un courant par exemple, ayant une variation sinusoïdale en fonction du
temps est représentée par la relation :
i(t) = I m cos (ω t + β) = 2 I cos (2 π f t + β ) (1.18)
où Im est l'amplitude ou la valeur de crête, f = 1/T la fréquence en hertz (Hz), T la période en
seconde (s), ω = 2πf la pulsation en radian par seconde (rad/s), β la phase initiale (pour t = 0) en
radian (rad), et ωt + β la phase à un instant quelconque t en radian (rad). Pour définir une grandeur
sinusoïdale, il suffit donc de connaître trois paramètres : l'amplitude (ou la valeur efficace), la
période (ou la fréquence) et la phase initiale.
On appelle valeur instantanée complexe d'une grandeur sinusoïdale i(t) = Im cos(ωt + β), le
nombre complexe suivant :
i = I m e j(ω t+β) = 2 I e j(ω t+β) = 2 I e jβ e jω t (1.19)
jωt
Le facteur e définit un opérateur de rotation, de vitesse angulaire ω et de module égal à
l'unité. Or, on montre, dans la théorie de l'automatique que, dans un circuit linéaire en régime
sinusoïdal permanent, tous les courants et toutes les tensions ont des variations sinusoïdales avec
la même pulsation ω. Le facteur ejωt est donc commun aux valeurs instantanées complexes de
toutes les grandeurs sinusoïdales de ce circuit. Il peut donc momentanément être omis dans les
calculs.
On appelle valeur efficace complexe de la grandeur sinusoïdale i(t), la grandeur complexe
I = I e j β = I /β (1.20)
dont le module est égal à la valeur efficace I et dont l'argument est égal à la phase initiale β de
cette grandeur sinusoïdale i(t).
On appelle alors aussi amplitude complexe de la grandeur sinusoïdale i(t), la grandeur
complexe
I m = I m e jβ = I m /β (1.21)
dont le module est égal à l’amplitude Im et dont l’argument est égal à la phase initiale β de la
grandeur sinusoïdale i(t).
La valeur efficace complexe et l’amplitude complexe sont également dénommées phaseur
ou substitut complexe. Dans la suite, ces deux dernières dénominations seront utilisées pour la
valeur efficace complexe. La représentation graphique des phaseurs dans un plan complexe
aboutit à un diagramme appelé diagramme des phaseurs.
Compte tenu de la pulsation ω qui est commune à tous les courants d'un circuit électrique,
le phaseur ̅ contient tous les paramètres nécessaires pour définir une grandeur sinusoïdale i(t). En
effet, connaissant le phaseur ̅ = d'une grandeur sinusoïdale i(t), on peut en déduire
l'expression de la valeur instantanée i(t) à l'aide de la relation suivante :
i(t) = Re[ 2 I e jω t ] = Re[ 2 I e jβ e jω t ] = 2 I cos(ωt + β) (1.22)
Les phaseurs étant des nombres complexes, on peut leur appliquer toutes les règles des
opérations sur les nombres complexes. Supposons que a(t), b(t) et c(t) soient des grandeurs
1.4.1 Définition
a = e j2π/3 = e − j 4π / 3 = - + j
1 3
= - 0,5 + j 0,866 (1.34)
2 2
1 3
a 2 = e j4π/3 = e − j2π / 3 = - - j = - 0,5 - j 0,866 (1.35)
2 2
a3 = 1 (1.36)
1 + a + a2 = 0 (1.37)
Les opérateurs a, a2 et a3 sont représentés sur la figure 1.15.
Im
a3 Re
a2
Fig 1.15
De même, les relations suivantes sont nécessaires pour les calculs [7,46] :
1 − a = j 3 a 2 = 3 e − jπ / 6
1 − a 2 = − j 3 a = 3 e jπ / 6
a − a2 = j 3
Les trois tensions d'un système triphasé symétrique direct (1.31) sont représentées par les
phaseurs suivants :
2
V 1d = V , V 2d = a V , V 3d = a V (1.38)
Ce système symétrique est complètement défini par un seul phaseur V .
Les trois tensions d'un système triphasé symétrique inverse (1.32) sont représentées par
les phaseurs suivants :
2
V 1i = V , V 2i = aV , V 3i = a V (1.39)
Ce système symétrique est complètement défini par un seul phaseur V .
a) Définition
Pour étudier un circuit polyphasé symétrique, on fait le calcul pour une seule phase et les
résultats des autres phases sont obtenus en exploitant la symétrie du système polyphasé
symétrique (même module et déphasage de 2π/m). La phase utilisée pour le calcul est appelée
circuit ou schéma monophasé équivalent.
Une méthode d'étude des systèmes déséquilibrés a été proposée par Fortescue en 1918.
Elle consiste à décomposer un système déséquilibré de m phases en m systèmes équilibrés de m
phases, ces phases étant appelées, composantes symétriques (de Fortescue). Cette
décomposition est toujours possible.
Nous allons appliquer cette décomposition à un système triphasé (m=3). Soient , et
les trois phaseurs d'un système triphasé déséquilibré des tensions. Chaque phaseur est
déterminé par son module et son argument, c.-à-d. 2 degrés de liberté. Supposons que chaque
phaseur ait trois composantes. On peut alors écrire :
V a = V ad +V ai +V ah
V b = V bd +V bi +V bh (1.40)
V c = V cd + V ci +V ch
On aboutit à 9 composantes (18 degrés de liberté). Or les trois phaseurs de départ , et
n'ont au total que 6 degrés de libertés (2 par phaseur). Par conséquent les 9 composantes ci-
dessus ne peuvent pas être complètement indépendantes.
On force les composantes , et à constituer un système triphasé symétrique
direct. Elles exigent alors 2 degrés de liberté au lieu de 6. Ces trois phaseurs sont appelés
composantes symétriques directes (en anglais "positive-sequence components") et sont
représentés à l'aide des symboles portant l'indice "d" ou "1".
On force, ensuite les composantes , et à constituer un système triphasé
symétrique inverse. Elles exigent aussi 2 degrés de liberté au lieu de 6. Ces 3 phaseurs seront
appelés composantes symétriques inverses (en anglais "negative-sequence components") et sont
représentés à l'aide des symboles portant l'indice "i" ou "2".
Il reste maintenant trois phaseurs : , et . Ils ne peuvent pas constituer un
système direct ou inverse; sinon ils pourraient être combinés soit avec le système direct précédent,
soit avec le système inverse précédent. Pour occuper les deux degrés de liberté restant, on force
ces trois phaseurs à avoir le même module et le même argument. On obtient ainsi les
composantes dites homopolaires qui sont représentés à l'aide des symboles portant l'indice "h" ou
"o".
Compte tenu des relations (1.38) et (1.39), on peut écrire les relations suivantes entre les
composantes :
- système direct : V ad , V bd = a2 V ad , V cd = a V ad
- système inverse : V ai , V bi = a V ai , V ci = a2 V ai
- système homopolaire : V ah = V bh = V ch
Pour simplifier les notations, on pose :
V d = V ad , V i = V ai , V h = V ah (1.41)
Les composantes , et se réfèrent donc à phase a. Les relations (1.40) s'écrivent donc :
V a = V d +V i +V h
2
V b = a V d + a V i + Vh (1.42)
Les équations (1.43) permettent de convertir les tensions de phase en composantes symétriques
des tensions. Les équations (1.42) permettent l'opération inverse. Sous forme matricielle, les
équations (1.42) s'écrivent :
Va 12 1 1 Vd
Vb = a a 1 Vi (1.44)
Vc a a2 1 Vh
C'est la transformation de Fortescue. Sous forme condensée, cette transformation s'écrit :
[V abc ] = [ T ][V dih ] (1.45)
où [ T ] représente la matrice de la transformation de Fortescue.
Sous forme matricielle, les équations (1.43) s'écrivent aussi :
Vd 1 a a2 Va
Vi = 13 1 a a Vb
2
(1.46)
Vh 1 1 1 Vc
C'est la transformation inverse de Fortescue. Sous forme condensée, cette transformation inverse
s'écrit :
-1
[V dih ] = [ T ] [V abc ] (1.47)
De même pour les courants on peut écrire :
[ I abc ] = [T ][ I dih ] (1.48)
-1
[ I dih ] = [ T ] [ I abc ] (1.49)
a Ia Ra jX
X aa
va Ib
b Rb jX
Xb
vb c Ic Rc jX
Xcc
vc
In
Fig 1.16
On montre que la matrice [ Z dih ] est diagonale ( Zij = 0 avec i≠j) sous les conditions
suivantes [7] :
Z aa = Z bb = Z cc , Z ab = Z bc = Z ca , Z ba = Z cb = Z ac (1.53)
qui sont celles d'une parfaite symétrie entre les trois phases. Une valeur Z ij différente de Z ji est
permise.
Le type de matrice [ Z abc ] qui sera fréquemment rencontré dans la suite est celui où les
termes Zii de la diagonale principale sont égaux et où tous les termes Zij (avec i≠ j), qui ne sont
pas sur la diagonale principale, sont égaux. La matrice [ Zabc] prend alors la forme suivante :
Zp Zm Zm
[Zabc ] = Zm Zp Zm (1.54)
Zm Zm Z p
Z p − Zm a(Z p − Z m ) a 2 ( Z p − Z m ) 1 1 1
[Z dih ] = Z p − Z m
1
a 2 (Z p − Z m ) a(Z p − Z m )
a 2
a 1 (1.57)
3
Z p + 2Z m Z p + 2Z m Z p + 2Z m a a2 1
3( Z p − Z m ) 0 0 Z d 0 0
[Z dih ] = 0
1
3( Z p − Z m ) 0
=0 Zi 0
(1.58)
3
0 0 3( Z p + 2 Z m ) 0 0 Z h
avec :
Zd = Z p − Zm (1.59)
Zi = Z p − Zm (1.60)
Z h = Z p + 2Z m (1.61)
Lorsque la matrice [ Z dih ] est diagonale, il n'y a pas de couplage mutuel entre les schémas des
composantes direct, inverse et homopolaire. On obtient donc un schéma monophasé équivalent
pour le système direct, un schéma monophasé équivalent pour le système inverse et un schéma
monophasé équivalent pour le système homopolaire. Dans ce cas, les impédances Zd , Zi et Z h
correspondent respectivement aux impédances directe, inverse et homopolaire dont voici les
définitions pour un circuit symétrique :
- L'impédance directe Z d = V d / I d est l'impédance que présente une phase lorsqu'un système
direct des courants est appliqué au circuit.
- L'impédance inverse Z i = V i / I i est l'impédance que présente une phase lorsqu'un système
inverse des courants est appliqué au circuit.
- L'impédance homopolaire Z h = V h / I h est l'impédance que présente une phase lorsqu'un
système des courants homopolaires est imposé au circuit.
Cm Cr
Cr
Appareil
Moteur
entraîné
électrique
= Ω
charge
Ω
Fig 1.17
Fig 1.18
Suivant le sens d'action des couples résistants, ceux-ci peuvent être classés en deux
catégories :
Ω Cr = m g r
Cr
r
P =mg
a) b)
Fig 1.19
Cr /Cr N
Cm /CmN
1,5
1,5
4
1 1
1
1’
c
0,5 0,5
2
a
3 b
Ω/ΩN Ω/ΩN
0 0,5 1 1,5 0 0,5 1 1,5
Fig 1. 20 Fig 1. 21
C) Appareils à couples résistant croissant de façon non linéaire avec la vitesse de rotation.
Leurs caractéristiques mécaniques sont proches de la parabole 3 de la figure 1.20 pour
laquelle x ≈ 2. Les mécanismes de cette catégorie sont dits à caractéristique du type ventilation
[5,15]. Parmi ces appareils, on peut citer les ventilateurs, les pompes centrifuges, etc.
Les parties d'une machine électrique peuvent être classées en trois catégories : les pièces
constructives, les parties actives (circuit magnétique et circuit électrique) et les isolants
(électriques).
b) Matériaux magnétiques
Le circuit magnétique d'une machine électrique sert à canaliser le flux magnétique. Pour la
fabrication de ce circuit on utilise des matériaux ferromagnétiques (c.-à-d. très perméables). Ceux-
ci sont caractérisés principalement par la courbe d'aimantation B = f(H) et la valeur des pertes
magnétiques (par hystérésis et par courants de Foucault). Certaines parties du circuit magnétique
peuvent être soumises à des efforts mécaniques élevés. Les matériaux utilisés pour ces parties
doivent posséder de bonnes propriétés magnétiques et mécaniques.
Pour la fabrication du circuit magnétique, on utilise la fonte, l'acier, les tôles d'acier et les
alliages spéciaux.
c) Matériaux conducteurs
Les circuits électriques d'une machine électrique sont appelés enroulements. Ils servent à
canaliser le courant électrique et sont fabriqués en matériau conducteur.
c1) Le cuivre
Le cuivre est, après l'argent, le meilleur conducteur. En électrotechnique, on utilise le cuivre
électrolytique, qui est raffiné à 99,9 % et qui est la plus pure de variétés commerciales. A 20°C, sa
résistivité vaut ρ20 = 0,01724 Ωmm²/m. Son coefficient de variation de résistivité avec la
température vaut α = 0,00393 /°c.
Le cuivre électrolytique est obtenu dans la raffinerie sous forme de lingots. Il est ensuite
transformé en fils ou en barres. Cette transformation provoque un écrouissage du matériau qui
modifie ses propriétés. L'écrouissage accroît la résistivité du cuivre à ρ20 = 0,0176 Ωmm²/m. Le
cuivre écroui est utilisé pour les applications qui nécessitent des matériaux à résistance mécanique
élevé. C'est le cas des lames du collecteur, des bagues collectrices et des conducteurs des lignes
aériennes. Le fil destiné à la fabrication des enroulements doit être maniable. Pour le rendre
maniable, on le soumet à un recuit. Dans le cas des lignes de transport d'énergie, les conducteurs
de section supérieure à 10 mm² ne sont pas massifs, mais câblés (ou toronnés). L'effet combiné
de leur écrouissage et de leur câblage fait passer la résistivité du cuivre à ρ20 = 0,01786 Ωmm²/m.
Les autres grandeurs caractéristiques du cuivre sont :
- masse volumique : 8,89 kg/dm³
- tension de rupture : - métal recuit : 220 N/mm²
- métal écroui : 410 N/mm²
c2) L'aluminium
L'aluminium est aussi un bon conducteur d'électricité. La résistivité de l'aluminium écroui
vaut ρ20 = 0,02826 Ωmm²/m et son coefficient de variation de la résistivité avec la température vaut
α = 0,00403 /°c. Les autres grandeurs caractéristiques de l'aluminium sont :
- masse volumique : 2,703 kg/dm³
- tension de rupture : - métal recuit : 90 N/mm²
- métal écroui : 200 N/mm²
Pour comparer l'aluminium au cuivre, on peut considérer deux conducteurs respectivement
en cuivre et en aluminium de même longueur l (= lcu = l Al ) et de même résistance R (= Rcu =
RAl). On peut écrire :
Tableau 1.1
Classe Y A E B F H C
Température 90 105 120 130 155 180 >180
maximale [°c] °
Une machine électrique se compose d'une partie fixe (B sur la figure 1.22) appelée stator et
d'une partie mobile (A sur la figure 1.22), appelée rotor dans le cas d'un mouvement de rotation. Le
rotor et le stator sont séparés par un espace d'air appelé entrefer.
3
1
2 A
Fig 1. 22 Fig 1. 23
Fig 1. 24
Fig 1. 25
a) Définition
Une fraction de l'énergie fournie à une machine électrique est transformée en pertes qu’on
peut classer en trois catégories :
- Les pertes d’énergie par effet Joule pcu, dues à la circulation des courants dans les
enroulements (appelées pertes ohmiques, pertes par effet Joule ou pertes dans le cuivre, section
1.6.1.C).
- Les pertes d'énergie provoquées par la variation périodique des flux magnétiques. La puissance
dissipée sous cette forme est appelée pertes magnétiques, ou pertes dans le fer, pfe.
J J
Machine
P1 électrique P2
X
Fig 1.27
a) b) c) d)
Fig 1. 26
Lorsque le conducteur est parcouru par un courant alternatif, ce courant est répartie de façon
inégale sur la section du conducteur. Ce phénomène, appelé effet pelliculaire, est dû au champ de
dispersion. Pour l'expliquer, prenons une entaille, appelée encoche, qui ne renferme qu'un seul
conducteur (figure 1.26.a). La figure montre que la réactance (ou le flux totalisé) de dispersion d'un
élément de conducteur situé plus près de l'entrefer est inférieure à celle de l'élément situé plus
près du fond de l'encoche; ce qui entraîne une variation de la densité du courant avec la hauteur
du conducteur (figure 1.26.b). La répartition du courant suivant la largeur du conducteur est
presque uniforme. L'irrégularité ne se manifeste que suivant la hauteur de la section du
conducteur, la plus grande densité du courant J étant localisée dans les éléments du conducteur
situés plus près de l'entrefer. Cet effet pelliculaire est d'autant plus accentué que la fréquence du
courant est élevée.
Dans le cas des courants alternatifs, les pertes doivent donc être calculées d'après la
résistance effective Ref = kR Rohm, kR étant un coefficient de majoration de la résistance compte
tenu de l'effet pelliculaire. Le coefficient kR varie avec la hauteur du conducteur, mais est
indépendant de sa largeur.
Pour réduire la majoration des pertes due à l’effet pelliculaire, on divise le conducteur
massif en plusieurs conducteurs élémentaires suivant la hauteur de l’encoche (figure 1.26. c et d).
Ces conducteurs élémentaires sont transposés, soit dans les encoches, soit dans les parties
frontales.
c) Pertes magnétiques : pfe
Les pertes par hystérésis pH (section 1.1.3) associées aux pertes par courants de Foucault
(section 1.1.6) provoquent l'échauffement des organes de la machine dans lesquels le champ
magnétique est variable. Vu que ces deux types de pertes prennent naissance à l'intérieur du
noyau magnétique, elles sont souvent regroupées en un terme appelé pertes magnétiques ou
pertes dans le fer et que nous représentons par le symbole pfe.
En sommant les pertes par hystérésis pH données par la relation (1.3) et les pertes par
courants de Foucault pF données par la relation (1.7), on obtient une expression générale des
pertes magnétiques spécifiques :
p fe = k H f B m2 + k F f 2 B m2 (1.73)
Désignons par Σp les pertes totales d'énergie dans une machine électrique : Σp = pcu + pfe +
pméc. A cause de ces pertes et en vertu du principe de la conservation de l'énergie, la puissance
utile P2 (ou Pu) fournie par la machine, est inférieure à la puissance P1 reçue par la machine
(figure 1.27) : P1 = P2 + Σp.
Le rendement η d'une machine électrique est alors défini comme le rapport de la puissance
utile P2, fournie par la machine à la puissance P1 reçue par la machine :
-∑ p ∑p
η = P 2 = P1 = 1- =
P2
(1.74)
P1 P1 P1 P 2 +∑ p
Un générateur reçoit la puissance mécanique Pméc à l'arbre et fournit la puissance
électrique Pél au récepteur. Le rendement d'un générateur est alors donné par : ηg = Pél / Pméc .
Un moteur reçoit la puissance électrique du réseau et fournit la puissance mécanique à
l’appareil entraîné par son arbre. Le rendement du moteur est donné par : ηm = Pméc / Pél.
Dans les machines électriques, les pertes d'énergie sont relativement faibles
(généralement inférieures à 10 %). L'énergie perdue est transformée en chaleur qui échauffe la
machine. Pour assurer un bon fonctionnement de la machine pendant une durée d'exploitation
normale (environ 20 ans), la température de la machine ne doit pas dépasser les limites indiquées
dans la section 1.6.1.d. Par conséquent, pour éviter un échauffement excessif de la machine, la
chaleur due aux pertes doit être évacuée vers l'extérieur à l'aide d'un système de refroidissement
efficace.