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Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Situation

Complexe de Hamlet : comme Hamlet de Shakespeare, demande des comptes à sa mère, l’accuse de disperser allègrement souvenirs de son
premier mari. Haine du beau-père ira croissant.

Baudelaire en 1848 : journée révolutionnaires -> du côté des insurgés. Haine pour monarchie de Juillet et des valeurs bourgeoises qui
s’identifient parfaitement avec beau-père. Haine de Napoléon III (qu’il partage avec Flaubert et Hugo).

Goûts littéraires : haine de Voltaire et Rousseau. S’est passionné pour peinture de Delacroix. Mais rencontre privilégiée : Edgar Poe. A trouvé
confirmation de ses propres souffrances et de ses convictions les plus profondes. Solitude de cette âme éprise de beauté parmi civilisation
utilitaire est la propre solitude de Baudelaire. Sa volonté d’y échapper par l’art et pas les « paradis artificiels ». Fraternité spirituelle.

Histoire et structure des Fleurs du Mal

1855 : titre définitif. Choc de 2 mots d’où jaillit une antithèse, préposition assortir d’une dépendance -> la beauté que l’on extrait du mal.

1857 - Procès des Fleurs du Mal : jugement n’a pas retenu délit d’offense à la morale religieuse, mais a retenu délit d’offense à la morale
publique et aux bonnes mœurs. Suppression de 6 poèmes. Cour Cass. 31 mai 1949 révise ce jugement et Baudelaire réhabilité à cette date.

Lien profond entre l’œuvre et la vie de l’auteur : témoignage de Baudelaire lui-même en 1866, lettre à Ancelle. Cet aveu est capital car apporte
propre contribution du poète à une ambigüité qui est fondamentale à l’œuvre + nous met en garde : l’affirmation d’art pur est un masque.
Lien entre la vie et l’œuvre ne saurait être mis en doute. Ce lien n’est pas de nature chronologique (≠ mémoires) mais groupés par thèmes.
Exemple : tous poèmes qui ont pour origine une expérience sensuelle ou sentimentale ont été groupés et répartis selon inspiratrices.

Une architecture secrète : l’œuvre exprime la vérité de la vie. En recherche aussi l’unité (≠ somme d’instants). Plan schématique :
0) Au lecteur
1) Spleen et idéal (par l’art, par l’amour)
2) Tableaux parisiens
3) Le vin
4) Fleurs du Mal
5) Révolte
6) La Mort

Thèmes baudelairiens

Le paradis perdu

L’enfance : l’adulte a perdu à jamais le pouvoir de s’étonner. Pour l’adulte, « les fleurs ne sont plus de vraies fleurs ». De ce pouvoir, l’artiste,
selon Baudelaire, dispose encore. C’est un capital dont il est devenu conscient : au pouvoir d’émerveillement qui lui est resté, il a ajouté ces
acquisitions de l’âge adulte que sont les dons d’analyse et d’organisation. => « L’enfance retrouvée à volonté » pourra s’épanouir en œuvres.

L’âge d’or : mythe passéiste (situé ou non dans un contexte païen) s’oppose très exactement au mythe du progrès.

La vie antérieure : abondance des souvenirs, poète a vécu d’autres existences. Des existences heureuses, réminiscences où l’âme aspire
naturellement à retourner (= Platon).

Ailleurs

Poète aspire à un autre monde parce que ce monde-ci n’est pas sa patrie véritable. L’âme ici-bas est en exil, d’où l’importance du thème de
l’exil chez Baudelaire. Toute recherche est en même temps une évasion.

Evasion par les sens : grande originalité de Baudelaire -> faire partir son imagination du sens de l’odorat (La Chevelure = forêt, Parfum
exotique).

Voyage sentimental : originalité de la vision qui transcende mobilier, fleurs…. tous ces détails significatifs, vision qui est dans l’harmonie rêvée
par le poète entre des yeux de femme et un paysage.

Le vin : le Vin des amants vante le vin pour l’accès qu’il offre au monde du rêve. A ne pas confondre avec fonction consolatrice, nuance minime
entre les deux.
Le « rêve parisien » : caractère bien particulier et touche à aspects essentiels de la pensée et de la sensibilité de Baudelaire. Nature pour
Baudelaire est un mal. Il faut en sortir. Et non seulement l’art est ce moyen d’évasion, mais il ne saurait se définir que contre la nature.

La mort : « rêve parisien » aboutit à un échec car poème se termine en un violent contraste par strophes terribles du réveil. L’homme est tenté
d’un voyage, donc a besoin d’un ailleurs, mais trouvera-t-il ce qu’il cherche ? Tout voyage terrestre n’est qu’agitation et divertissement. La
seule évasion possible est la mort.

Le Spleen

Spleen = retombée de l’idéal. Quête de l’absolu (essence) qui rend l’existence difficile.

De la mélancolie au spleen : aspects physiques du spleen et son sens profond sont inséparables. Mots, images et rythmes ont créé un style et
un concept qui appartiennent à Baudelaire à jamais.

Fuite du temps, gouffre et décomposition universelle : thèmes non équivoques de cette notion de spleen. Aspiration insatisfaite à un
impossible « ailleurs ».

L’univers des Fleurs du Mal

Un anti-univers : la nature

Baudelaire n’aime pas la nature, mais la mer ferait-elle exception ? L’homme et la mer. La mer est un mouvement de l’âme, pas un paysage. La
nature n’est chez lui qu’un prétexte ou l’apparence d’une vérité qui est ailleurs. Baudelaire nie la nature, plus qu’il ne la déteste.

L’univers social : la ville

Présence de la ville : nombre important de poèmes dans « vieilles capitales ». Paysage urbain.

Solidarité et charité : les êtres se différencient tout en restant très collectifs. Solidarité effective, à l’insu des individus + sympathie du poète
pour les laissés-pour-compte du progrès : vieillards, vieilles femmes, aveugles, prostituées, vaincus du 2 Décembre (dédicace à Victor Hugo
exilé politique le Cygne). (Cet amour du poète aristocratique parfois pour les humbles et déshérités étonne et émeut).

Le spleen de Paris : Le Cygne : poème de l’exil dans la grande ville. Grand mérite de Baudelaire : avoir évoqué (peut-être le premier) ce
sentiment paradoxal de solitude au milieu des foules de la ville. Sentiment nommé « le spleen de Paris », favorisé par chantiers de la capitale
sous Second Empire et par l’afflux d’une population déracinée.

L’univers esthétique

Fonction du poète : premier thème évoqué. A l’orgueil d’être choisi est liée la nécessité de souffrir davantage et d’être incompris des hommes.
Baudelaire accepte donc schéma romantique, mais en amplifie tous les termes. Poète est maudit par sa mère avant de l’être par la société.
Mais cette malédiction = bénédiction, souffrance dans ce monde = signe d’une élection dans le Ciel. Poète est là pour exprimer sur la terre les
beautés éternelles dont les hommes n’entrevoient qu’un pâle reflet. Plein de confiance en la Providence : garante du prix –élevé) que génie
doit payer : L’Albatros. Puis schéma romantique change, plus d’élection divine mais audace trop humaine qui sera sanctionnée (Plaintes d’un
Icare).

Le dandy : Baudelaire affine type social du dandy > incarnation de son idéal esthétique. Oisif, donc socialement inutile. Réprime le naturel,
soignant vêtement plutôt que corps, artifice plutôt que sincérité, paraître plutôt que être. Dandy cultive le beau aux dépens du vrai, du bien et
de l’utile.

Le culte de la beauté : forme privilégiée de l’idéal = moments heureux où le poète échappe au spleen. Elévation donne qques aspects de cette
libération avec 2 éléments : élan de l’esprit vers les hauteurs + connaissance intime de l’univers. Beauté érigée en valeur suprême, au-delà du
bien et du mal. Ferveur quasi religieuse. Rôle de consolatrice, poète attend d’elle qu’elle lui rende « l’univers moins hideux et les instants
moins lourds », Hymne à la Beauté.

Le beau et l’utile : vie de Baudelaire -> constante protestation contre valeurs de la société capitaliste : profit et production. Rêve d’un monde
où temps est délivré de tte idée de productivité, aboli. Mais parle d’une « féconde paresse » vantée dans la Chevelure car ≠ idée d’abandon.

L’art et la moral : si beauté est autonome (% bien et au mal) l’art est donc libre de tout lien avec la morale. Si on est poète, la vie ne sera pas
vécue pour elle-même, mais pour l’œuvre qu’il devra en extraire. Femme aimée : source de beaux vers, donc pas aimée pour elle-même mais
en tant que promesse de création. Pour poète, une expérience n’est morale que si elle est esthétiquement féconde. Artiste a donc morale qui
lui est propre. Recherche de la beauté exclut tout abandon aux joies simples de l’existence, conduit au martyre car expériences qui mettent la
vie en danger, celles aussi que réprouve la morale ordinaire, doivent être tentées si elles sont convertibles en beauté (titre « Fleurs du Mal »).
Poète doit extraire beauté du mal, de la souffrance et du péché.
Le bourreau de soi-même : poète est masochiste. Etant lui-même la matière de son poème. Et échec prend visage de l’ironie, aveu tragique
(L’irrémédiable). + formule parfois souhait contraire, celui de retomber dans l’inconscience animale (De profundis clamavi : « Je jalouse le sort
des plus vils animaux Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide »).

« Le beau est toujours bizarre »: classiques s’efforcent d’exprimer la « nature humaine » dans son universelle vérité ≠ Baudelaire qui opte pour
ce qui est particulier, rare, exceptionnel. Ce qui dérange, échappe à la norme, étonne et choque. Rejoignit ainsi les rebelles à l’art classique que
furent au XVIIe siècle, les baroques.

L’univers religieux

Difficulté pour préciser nature de la religion, définir Dieu de Baudelaire. Est volontiers paradoxal.

Baudelaire chrétien : sens de la charité très présent. Idée que la douleur est régénératrice, a un sens, ne peut guère s’expliquer que dans un
contexte chrétien. Dieu est utile même si n’existe pas, est le support nécessaire de l’ordre social. Ce « catholicisme théorique » (Georges Blin)
repose sur motivations négatives. Baudelaire a en horreur certaines idées du siècle, et pense que catholicisme est une arme pour combattre la
foi en la science, en la démocratie, dans le progrès.

Baudelaire manichéen : Fleurs du Mal est une aventure spirituelle à la recherche de l’unité du monde. Pensée fondamentalement dualiste.
Impuissance de Dieu et non blasphème surtout dans poèmes de partie « Révolte ». Plus proche de hérésie manichéenne que du christianisme
orthodoxe.

L’art des Fleurs du Mal

Influence décisive de Théophile Gautier (à lui qu’est dédié les Fleurs du Mal).

Les formes poétiques

Poème court : « Je tiens qu’un long poème, cela n’existe pas. » Edgar Poe. Il n’y a d’art que dans l’effet de raccourci. Poésie doit aller à
l’essence des choses, n’est pas faite pour raconter.

Poème structuré : poème Baudelaire court et composé. A besoin de structures rythmiques de la strophe. Strophes de 5 vers obtenues par
versification différente.

Variations sur le sonnet : forme poétique fort représentée. Origine provençale ou italienne (XIVe siècle Italie avec Pétrarque, XVIe siècle
Ronsard, du Bellay et poètes de la Pléiade). De toutes les formes fixes, est la plus célèbre et la plus exigeante : 2 quatrains et 2 tercets. Dans les
Fleurs du Mal, sonnets sont irréguliers. En élargissent possibilités. Délibérément Baudelaire recourt à la forme la + contraignante et, à
l’intérieur de ce cadre strict, il use de toutes les libertés. Par là son art associe tradition et modernité, respect des contraintes et novation
créatrice. Sonnets du Fleurs du Mal ne sont pas écrits pour le dernier vers => Baudelaire répugne à justifier un sonnet par l’effet final (vrai pour
le sens comme pour le son, s’attache à la modulation de la note).

Octosyllabe : prédominance de l’alexandrin + usage de l’octosyllabe. Mètre le + approprié à la langue française, le + proche du rythme naturel
de la conversation. Conversation qque peu passionnée. Mais octosyllabe exprime aussi l’invective : violence d’Abel et Caïn.

Affinités

Baudelaire racinien : « racinienne » -> harmonie d’une fluidité si parfaite que le plaisir de l’oreille se mesure, non à la perception des effets
recherchés, mais à son aptitude à les faire oublier. Expression des états de langueur, harmonie qui éclate et se prolonge. Effet sonore. Côté
racinien de Baudelaire = recherche d’harmonies très pures, exemptes de tte dissonance.

Baudelaire parnassien : rapprochements avec la sculpture. Comparaison avec Leconte de Lisle et ses successeurs du Parnasse. Symétrie.

Baudelaire hugolien : comparaison dans les formes d’expression notamment l’antithèse (situation dramatique : grandeur qui empêche,
puissance devenue obstacle dans L’Albatros), inaptitude du poète à se mouvoir dans ce bas monde.

Baudelaire verlainien : dans Les Fleurs du Mal -> ton et rythme annonçant ce que sera l’art de Verlaine : consistera, à l’opposé de netteté des
contours chère aux Parnassiens, à cultiver le flou, vague, ce qui est suggéré plutôt que dit (en peinture : style impressionniste).

Baudelaire baudelairien : extraordinaire jeu de couleurs (bonheur, froid). Théorie des correspondances impliquait association des couleurs,
parfums, sons.

Modernité des Fleurs du Mal

« Donner un sens plus pur » : poésie devient un art autonome, dont sorcellerie évocatoire s’est affranchie du discours propre à la prose. Poésie
recourt à vocabulaire de tous les jours : ne s’agit pas comme chez les classiques de lui réserver les mots « nobles » à l’exclusion des mots
vulgaires. Mais leur donnera un « sens plus pur » : ce langage est gratuit + poésie ne prend pas mots dans leur acception courante (du
dictionnaire). Privilégié des connotations plus rares, suggérées par contexte ou provoquées par le son.

Le poète est un « voyant » : éruption des couleurs et fulgurance des images sont signe d’une quête plus profonde. Le but est « d’arriver à
l’inconnu », d’être un voyant. A la suite de Rimbaud, les surréalistes concevront poésie comme l’aventure absolue et proclameront qu’une
telle quête exige une méthode (ex : André Breton prescrivait à ses disciples exo comme le jeûne, écriture automatique ou longues promenades
dans Paris à recherche de l’insolite). Baudelaire n’avait-il pas affirmé que poète devait se soumettre à une morale particulière, rigoureusement
adaptée à son but ?

Poète voué au malheur : incompatible avec conception paisible de l’existence. Malédiction subie, dans la logique même de son choix. Idée
qu’on ne puisse concevoir un type de beauté où il n’y ait du malheur. Rejetés par société, et acceptant délibérément de se voir marginaliser,
Verlaine et Rimbaud donnèrent du poète une image extérieurement proche du clochard. Poètes maudits.

Mal et modernité : Idée dominante du XIXe s été confiance dans le progrès. Vision optimiste. Hugo -> foi dans un avenir de lumière ≠
Baudelaire tourne délibérément dos à son siècle (et le fait sans rejoindre pour autant vieilles lunes réactionnaires). Sous la forme du spleen ou
de l’ennui, Baudelaire a exprimé un mal métaphysique qui touche à la condition de l’homme et qui était promis à un grand avenir -> version
moderne de l’inquiétude pascalienne. Postérité de Baudelaire est immense. Dans sa forme métaphysique mais aussi sociale : solitude de
l’homme au cœur de la ville.

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