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Le troisième registre rejoint les deux premiers par les voies du religieux : c’est celui de
la transcendance comme objet d’«expérience» individuelle et collective, cette
transcendance pouvant y prendre tantôt les traits d’un sacré ou d’un divin diffus, tantôt
ceux d’un dieu personnel. Dans le cadre des religions instituées ou dans le terreau de
nouveaux lieux du religieux et de la quête de sens, un nom y est dès lors donné à la
«transcendance sans nom». Cette expérience s’inscrit dans des signes culturels dont le
déchiffrage constitue un chemin obligé de la compréhension de la culture occidentale et
des sociétés, dont la nôtre, qui y évoluent. Même largement sécularisées et post-
religieuses, voire «désenchantées», les sociétés occidentales demeurent fortement
structurées par un héritage de référents, d’institutions et de signes culturels
sémantiquement toujours opérants qui doivent être analysés et décodés.
Tout en s’assurant d’un ancrage philosophique et historique dans les deux premiers
registres, la Chaire privilégie le contenu et les perspectives de ce troisième registre. Elle
s’y intéresse essentiellement aux signes culturels et aux institutions, à leur évolution, à
leur dynamique actuelle, à la structuration matricielle qu’y opèrent toujours l’affirmation
religieuse et, plus globalement, l’affirmation d’un rapport anthropologique à la
transcendance, celle-ci fût-elle «sans nom».
Cette référence à la transcendance, en effet, s’est traduite dans des signes culturels,
matériels et immatériels, qui, principalement dans leurs figures chrétiennes, ont façonné
la culture occidentale et, par-delà le désenchantement du monde et la proclamation de la
mort de Dieu, sont toujours présents, voire opérants. Le déchiffrage de ces signes est dès
lors un des chemins obligés de la compréhension de notre culture et des sociétés, dont la
nôtre, qui y évoluent. Se découpe ainsi une tâche essentielle pour la recherche sur la
culture.
Portées et promues par des institutions aux fortes assises historiques –les églises,
l’université, l’école–, ces affirmations fondatrices continuent aussi, par-delà tous les
constats d’effacement du religieux et de sortie de la religion, de s’inscrire dans la
dynamique sociale à la manière de vestiges sédimentés, voire de forces de référence. Leur
analyse constitue dès lors une exigence pour la compréhension de sociétés comme la
nôtre. Se découpe ainsi une autre tâche essentielle pour la recherche sur la culture.